2 - La philosophie du 18#1E0B89 (TEXTE)

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QUATRIÈME
SUJET
-
FONTENELLE
(1657-1757)
FONTENELLE ET L’HISTOIRE DES ORACLES
trait d’union entre cartésianisme et Lumières
Souvent, pour mépriser la science naturelle, on se jette dans l’admiration de la nature,
que l’on soutient absolument incompréhensible. La nature cependant n’est jamais si
admirable ni si admirée que quand elle est connue.
Fontenelle
Entretiens sur la pluralité des mondes
I
PRÉSENTATION
1
2
3
4
5
6
I I
-
FONTENELLE
Que reste-t-il de Fontenelle aujourd’hui ?
Bernard Le Bouyer de Fontenelle, l’inventeur de la vulgarisation scientifique
Un philosophe de la première partie des Lumières, faisant la liaison entre les deux siècles
Une longévité exceptionnelle, accentuant cet effet de liaison par presque 80 ans de publications
Ses relations avec les autres philosophes de son temps
Le contexte historique de sa vie : entre Louis XIV, la Régence et Louis XV
ÉLÉMENTS
1
2
3
4
DE
BIOGRAPHIQUES
(1657-1757)
-
Sa naissance à Rouen le 11 février 1657
De 1664 à 1672, il a fait ses humanités au collège des jésuites à Rouen
Il tente une brève carrière d’avocat à Rouen sans grand succès
En 1677, il entame à Paris une carrière littéraire auprès de son oncle maternel Thomas
Corneille (l’autre Corneille)
5 - En 1680, une célèbre comète traverse le ciel ... (voir cours sur Bayle)
6 - Sa carrière littéraire ne rencontrant pas un grand succès il retourne à Rouen
7 - Ses premiers succès littéraires avec le Dialogue des morts en 1683
8 - Il publie certains articles dans les Nouvelles de la République des Lettres de Pierre Bayle
9 - En parallèle à ses oeuvres littéraires, il commence à s’intéresser aux écrits scientifiques
10 - En 1686, il trouve enfin le succès avec un écrit scientifique : les Entretiens sur la pluralité
des mondes
11 - En 1687, sa participation à la querelle des anciens et des modernes du côté des modernes
12 - En 1691, il est reçu à l’Académie française en remplacement de Villayer
13 - Sa fréquentation des salons, notamment ceux de Mme Tencin, Mme Lambert et de la Duchesse
du Maine
14 - Il fréquente les cercles scientifiques parisiens et des membres de l’Académie des sciences
15 - En 1697, il est nommé secrétaire de l’Académie des sciences et en 1699 il en devient
Secrétaire perpétuel jusqu’en 1740 !
16 - Désormais, il va surtout se consacrer aux sciences exactes et à leurs diffusions
17 - Sa participation à de nombreuses sociétés savantes et académies
18 - La polémique avec le jésuite Baltus en 1707 lors de la 2ème édition de l’Histoire des Oracles
19 - En 1715, lors de la régence de son ami le Prince d'Orléans, il refuse de participer à la
polysynodie
20 - En 1740, il obtint enfin de pouvoir se démettre de sa charge de Secrétaire perpétuel
21 - Une longue fin de vie partagée entre vie mondaine et la réflexion
22 - Sa mort à Paris le 9 janvier 1757
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III
LES
ŒUVRES
1 - Une triple oeuvre intellectuelle : littéraire, philosophique et scientifique
2 - Ses principaux ouvrages classés par genre
A - Œuvres littéraires
1 - Théâtre
-
Aspar (1680)
La Comète (1681) - une satire des croyances astrologiques
Brutus, 1690
Idalie, tragédie en prose (vers 1710)
Macate (1722)
Le Tyran (1724)
Abdolonime (1725)
Le Testament (1731)
Henriette (1740)
Lysianasse (1741)
2 - Des pastorales
- Enone (1686-?)
- Le retour de Climène (1692)
- Endymion, une pastorale héroïque (1731)
3 - Opéras
-
Psyché (1678)
Belléphoron (1679)
Thétis et Pelée (1689)
Enée et Lavinie (1690)
4 - Poésies
- Poésies pastorales (1688)
5 - Pièces diverses
-
Nouveaux dialogues des morts (1683)
Lettres galantes du chevalier d’Her (1685)
Relation curieuse de l’île de Bornéo (1686)
Histoire du théâtre français (1724)
Réflexions sur la poétique (1724)
Vie de Corneille (1742)
B - Œuvres philosophiques
-
Entretiens sur la pluralité des mondes (1686)
Doute sur le système physique des causes occasionnelles (1686)
Histoire des oracles (1687)
Digression sur les anciens et les modernes (1688)
Traité de la liberté de l'âme (1700)
De l'origine des fables (1724)
De l’Existence de Dieu (publié en 1724)
Du Bonheur (publié en 1724)
Sur l’Instinct
Traité sur la poésie (1743)
Sur l’Histoire (posthume)
La République des philosophes, ou Histoire des Ajaoiens (posthume, 1768)
Fragments (posthumes) : Traité de la raison humaine; De la Connaissance de
l’Esprit humain, Ma République
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C - Ses ouvrages scientifiques et d’histoire de l’Académie et des sciences
-
Préface de L’analyse des infiniment petits du marquis de l’Hôpital, 1695
Histoire de l’Académie royale des sciences : 1666-1699
Histoire depuis l’année 1699 (1702)
Histoire depuis l’année 1666 (1733)
Éloges des Académiciens, 69 éloges (dès 1708)
Éléments de la géométrie de l’infini (1727)
Réédition du Dictionnaire des arts et des sciences de 1694 de T. Corneille (1732)
Théorie des tourbillons cartésiens avec des réflexions sur l’attraction (1752)
3 - Ses livres majeurs
A - Entretiens sur la pluralité des mondes (1686)
B - Histoire des oracles (1687)
IV
LA PENSÉE DE FONTENELLE
1 - Un philosophe cartésien, mais s’éloignant du cartésianisme pour le matérialisme
A - Un philosophe cartésien
B - Mais un cartésien scientifique et non plus théologique, l’autre héritage cartésien
C - Un cartésianisme mâtiné de Gassendi, plus matérialiste que mécaniste
D - Il s’en éloignera sur certaines notions
E - Il reprend la physique des tourbillons et une constitution mécanique de l’univers
F - Son hostilité aux implications théistes de la physique newtonienne
2 - Ses positions religieuses : un déiste matérialiste
A
B
C
D
-
Un contre-sens athéiste sur sa République des Philosophes
Un déisme matérialiste, où dieu est cause originelle mais pas agissante
Des positions déistes, mais sans adhérer à une religion naturelle
Une triple critique radicale des religions dans leurs pratiques, leurs dogmes et leur
utilité
E - Une critique novatrice et radicale : l’inutilité et la nuisibilité des religions
F - Le fonctionnement naturel du monde, sans intervention divine
G - De ce fait, un acteur majeur de la réfutation de la croyance au surnaturel
3 - Sur l’esprit humain
A - L’intérêt pour le fonctionnement de l’esprit humain dans la philosophie de Fontenelle
B - A partir du dualisme cartésien, il opte pour l’explication mécaniste de la pensée
C - Une origine psychophysiologique de la pensée, une négation de l’âme et de son
immortalité
D - Une origine sensualiste de nos idées, fondées sur l’expérience
E - Des principes qui le rapprochent des thèses spinozistes sur la liberté
F - La liberté sera de l’ordre d’une conquête sur le déterminisme
G - Le rejet des animaux-machines, les animaux ont de l’intelligence et pensent
H - La permanence des aptitudes de l’esprit humain dans l’histoire
4 - Une rationalisation de l’irrationalité : comprendre les raisons de l’irrationalité
A - Un des pionniers de “l'histoire de l'esprit humain”
B - Le fonctionnement rationnel et naturel de la pensée humaine explique les croyances
C - L’explication rationnelle, humaine et historique des croyances et superstitions
D - Le manque de connaissance à l’origine des mythes et de la superstition
E - Un des premiers penseurs de l’archéologie des idées
5 - Un rationalisme producteur de connaissance
A - Plus qu’une rationalité critique comme chez Bayle
B - Une rationalité appliquée au monde naturel et productrice de connaissance
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C - La raison peut tout expliquer, elle permet de rendre compte de tout
D - Il n’y a pas de vérité ou de connaissance sans la raison
6 - Le principe de progrès, dans les sciences comme dans les arts, et de la société
A - Il défend le principe de progrès
B - Un des enjeux de sa participation à la querelle des anciens et des modernes
C - Une notion du progrès liée à sa conception de l’homme, la permanence de la nature
humaine
D - Les grands esprits d’aujourd’hui peuvent égaler ceux du passé
E - Les productions culturelles sont cumulatives
F - Cela signifie le progrès des sciences et de la culture
G - Des progrès de la science au progrès par la science
H - Le progrès, fruit de l’esprit humain
I - Il s’oppose en cela aux conceptions décadentistes ou régressistes de l’histoire
7 - La philosophie de la science de Fontenelle : une double invention
A - Une véritable philosophie de la science (et pas seulement une épistémologie)
B - La science peut rendre compte de la réalité et le rendre compréhensible
C - La science permet à l’homme de s’améliorer par la connaissance
D - La lutte contre le mystérialisme
E - L’invention de la vulgarisation scientifique
F - L'invention de l'histoire des sciences à l'aube des Lumières
8 - Le thème du bonheur, avec notamment l’anti-pari de Pascal
9 - Des conceptions politiques
V
CONCLUSION
1
2
3
4
5
6
- Une philosophie très moderne et audacieuse en son temps, bien loin des clichés le concernant
- Un auteur qui aura un extraordinaire rayonnement au 18ème siècle
- Une influence constitutive des Lumières classiques, auxquelles il participera
- Le reproche d’avoir été un vulgarisateur des sciences est en fait son plus grand mérite
- Le devanceur des Lumières, il est l’aube des Lumières centrales
- L’actualité de la pensée de Fontenelle
ORA ET LABORA
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Document 1 : Deux portraits de Bernard Le Bouyer de Fontenelle.
Portrait de Fontenelle (v. 1702), attribué à l’atelier de Hyacinthe Rigaud.
Portrait de Fontenelle par Louis Galloche en 1723 (Versailles).
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Document 2 : Portrait de l’oncle de Fontenelle, Thomas Corneille. Portrait ovale sur toile attribué à
l'entourage de Hyacinthe Rigaud (vers 1707).
Document 3 : Le 25 mai 1672, Donna de Visé lance un nouveau périodique avec Thomas Corneille : Le
Mercure Galant. D’abord trimestriel, l’ouvrage devient rapidement un mensuel de 350 pages qui traite de
l’actualité mondaine. Le rédacteur présente ses différents articles comme s’il écrivait à une dame. Le
Mercure Galant parut de 1672 à 1674. En 1677, il devint Le Nouveau Mercure Galant et Le Mercure Galant
de 1677 à 1714. En 1724, le périodique prend le titre de Mercure de France, jusqu'en 1820. C’est dans
ces pages que Fontenelle commença à publier ses premières pièces littéraires.
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Document 4 : Portraits de relations scientifiques de Fontenelle, notamment dans les années 1690 avant
sa nomination à l’Académie des sciences.
Le père jésuite Pierre Varignon (né à Caen en 1654 et mort à Paris le 23 décembre 1722) fut un
célèbre géomètre et mathématicien. Il est l'auteur d'importantes contributions à la statique,
notamment par la formalisation du parallélogramme des forces et des conditions d'équilibre en
trois dimensions. Se destinant à la prêtrise au collège jésuite de Caen, la lecture des Éléments
d’Euclide éveilla son goût pour les mathématiques et celle des ouvrages de Descartes détermina
son choix de la philosophie. Après son ordination, il vint à Paris et se consacra à une carrière
scientifique grâce au soutien de l’abbé de Saint-Pierre. Membre des plus grandes académies
scientifiques d’Europe, la correspondance qu'il a entretenue avec Leibniz, Newton et surtout les
frères Bernoulli lui a permis de devenir, de concert avec le marquis de l’Hôpital, l’un des
promoteurs les plus actifs de l’introduction en France du calcul différentiel et intégral créé par
Leibniz.
Nicolas de Malézieu (1650-1727) se fit connaître dans la communauté scientifique par ses
travaux d’helléniste et de mathématicien. il fut nommé membre de l'Académie royale des sciences
en 1699 et de l'Académie française en 1701. Il fréquenta le Salon de la duchesse du Maine comme
Fontenelle. A droite, Nicolas de Malézieu enseignant l'astronomie à la duchesse du Maine, par
François de Troy, vers 1700 (musée de l'Île-de-France à Sceaux).
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Guillaume François Antoine, marquis de L'Hôpital (1661-1704) mena fut un grand mathématicien.
Il est connu pour la règle qui porte son nom : la règle de L'Hôpital qui permet de calculer la valeur
d'une limite pour une fraction où le numérateur et le dénominateur tendent tous deux vers zéro. Il
est notamment l'auteur du premier livre en français sur le calcul différentiel inventé par Leibniz
en 1684 : Analyse des Infiniments Petits pour l'Intelligence des Lignes Courbes, publié en 1696.
Portrait de L’abbé Bignon (1662-1743) par Hyacinthe Rigaud (1659–1743). Ce prélat mena
carrière dans l’administration royale. Nommé en 1699 membre honoraire de l’Académie des
sciences,il eut pour charge de la réformer en lui donnant une nouvelle constitution. De 1705 à
1714, il siège au comité de rédaction du Journal des savants, dont il prend la direction avec
Pierre Desfontaines en 1724. En 1718, il fut nommé garde de la Bibliothèque du roi et se fit
connaître par ses talents d’organisateur de cette bibliothèque, alors la plus grande d’Europe et
future Bibliothèque nationale. Sous sa direction, la Bibliothèque du roi devient pour la première
fois accessible au public, un jour par semaine.
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Document 5 : C’est après avoir abandonné le Louvre pour Versailles en 1672 que Louis XIV y installa
l’Académie française, fondée en 1635 par Richelieu. Le long des murs, sur une tapisserie fleurdelisée, se
détachaient les portraits du roi, de Richelieu, de la reine Christine de Suède et de quelques grands
personnages, auxquels vinrent s’ajouter ceux des académiciens les plus célèbres. L’Académie des
sciences, créée également par Colbert, tient sa première séance le 22 décembre 1666 dans la Bibliothèque
du roi, à Paris. Elle fut transférée plus tard au Louvre en 1699,. Ce n’est qu’en 1805, à la demande de
Napoléon Ier, que ces différentes académies, regroupées dans l’Institut de France, s’installèrent dans
l'ancien bâtiment du Collège des Quatre-Nations situé au 23 quai de Conti.
Salle des séances de l’Académie française au Louvre
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Document 6 : Extrait autographe de Fontenelle du registre de l’Académie des sciences de mars 1717
notifiant la nomination de Thomas Fantet de Lagny comme pensionnaire trésorier, avec dessous une
annotation du régent Philippe d'Orléans.
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Document 7 : Entré en vigueur en 1699, le règlement de l’Académie royale des sciences prévoyait que
le Secrétaire devait donner tous les ans une histoire raisonnée des travaux scientifiques, "les mémoires",
les plus importants et faire l’éloge des savants décédés dans l’année. Voici la liste des éloges rédigés par
Fontenelle, classés par ordre alphabétique :
A
Guillaume Amontons (1705)
Marc René de Voyer de Paulmy d'Argenson (1721)
B
Claude Berger (1712)
Jacques Bernoulli (1705)
François Bianchini (1729)
Pierre Blondin (1713)
Hermann Boerhaave (1738)
Claude Bourdelin (1711)
C
Louis Carré (1711)
Jean Dominique Cassini (1712)
Mathieu de Chazelles (1710)
Pierre Chirac (1732)
Claude-Antoine Couplet (1722)
D
Philippe de Courcillon, Marquis de Dangeau (1720)
Guillaume Delisle (1726)
Gilles Filleau Des Billettes (1720)
Denis Dodart (1707)
Charles-François de Cisternai Du Fay (1739)
Jean-Baptiste Du Hamel (1706)
Guichard-Joseph Du Verney (1730)
F
Guy-Crescent Fagon (1718)
Jean-Élie Lériguet de la Faye (1718)
G
Jean Gallois (1707)
Étienne-François Geoffroy (1731)
Domenico Guglielmini (1710)
H
Nicolas Hartsoëker (1725)
Guillaume Homberg (1715)
L
Thomas Fantet de Lagny (1734)
Philippe de La Hire (1718)
Godefroy Guillaume Leibnitz (1716)
Nicolas Lémery (1715)
Guillaume-François-Antoine de Sainte Mesme de L'hospital (1704)
Alexis Littre (1725)
Jacques Eugène d'Allonville Chevalier de Louville (1732)
Camille le Tellier de Louvois (1718)
M
Jean René de Longueil de Maisons (1731)
Nicolas Malebranche (1715)
Nicolas de Malézieu (1727)
Eustachio Manfredi (1739)
Jacques Philippe Maraldi (1729)
Louis-Ferdinand Marsigli (1730)
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Jean Mery (1722)
Pierre Remond de Montmort (1719)
Louis Morin (1715)
N
Isaac Newton (1727)
O
Jacques Ozanam (1717)
P
Antoine Parent (1716)
Martino Poli (1714)
François Poupart (1709)
R
Pierre Silvain Regis (1707)
Bernard Renau d'Elisagaray (1719)
Jean-Baptiste Deschiens de Ressons (1735)
Charles Reyneau (1728)
Michel Rolle (1719)
Frédéric Ruysch (1731)
S
Joseph Saurin (1737)
Joseph Sauveur (1716)
T
Camille d'Hostun Le Maréchal de Tallard (1728)
Daniel Tauvry (1700)
Joseph Pitton de Tournefort (1708)
Jean Sébastien Truchet (1729)
Tsar Pierre I de Russie (1725)
Ernfroy Walter de Tschirnhaus (1709)
Adrien Tuillier (1702)
V
Jean-Baptiste Henry du Trousset de Valincourt (1730)
Pierre Varignon (1722)
Sébastien Le Prestre Le Maréchal de Vauban (1707)
Vincenzio Viviani (1703)
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Document 8 : Premier ouvrage philosophique de Fontenelle, les Entretiens relèvent de la tradition du
dialogue philosophique. Dans un jardin de Haute-Normandie, le soir, une jeune marquise et un narrateur
féru d’astronomie sont réunis pour parler des étoiles, de l’héliocentrisme copernicien, de la pluralité des
mondes découverts grâce à la lunette astronomique inventée par Galilée en 1609, de la nouvelle physique
galiléenne impliquant la relativité du mouvement (voir le passage ci-dessous), de la possibilité d’autres
êtres vivants sur d’autres mondes... A la fin de ces soirées, la jeune femme s’exclamera finalement “Je
suis sçavante !”, convaincue par les arguments de son interlocuteur. Fontenelle expose notamment dans
ses Entretiens la physique des tourbillons cartésiens. Avant lui, seul le Bourgeois gentilhomme (1670) de
Molière en avait parlé pour le grand public, mais sur un mode ironique. Fontenelle servira de modèle de
rédaction scientifique aux collaborateurs de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, et aussi à des
astronomes de la fin du XVIIIème siècle, tel Jérôme de Lalande (1732-1807). Celui-ci publiera une
Astronomie des dames, qui sera réunie en 1820 aux Entretiens sur la pluralité des mondes.
- Aussi, repris-je, Copernic lui-même se défiait-il fort du succès de son opinion. Il fut très
longtemps à ne la vouloir pas publier. Enfin il s’y résolut, à la prière de gens très
considérables; mais aussi le jour qu'on lui apporta le premier exemplaire imprimé de son
livre, savez-vous ce qu’il fit ? il mourut. Il ne voulut point essuyer toutes les contradictions
qu’il prévoyait, et se tira habilement d’affaire.
- Écoutez, dit la Marquise, il faut rendre justice à toute le monde. Il est sûr qu’on a de la
peine à s’imaginer qu’on tourne autour du Soleil; car enfin on ne change point de place, et on
se retrouve toujours le matin où l’on s’était couché le soir. Je vois, ce me semble, à votre
air, que vous m’allez dire que comme la Terre tout entière marche...
- Assurément, interrompis-je, c’est la même chose que si vous vous endormiez dans un
bateau qui allât sur la rivière, vous vous retrouveriez à votre réveil dans la même place et
dans la même situation à l’égard de toutes les parties du bateau.
- Oui, mais, répliqua-t-elle, voici une différence, je trouverais à mon réveil le rivage
changé, et cela me ferait bien voir que mon bateau aurait changé de place. Mais il n’en va pas
de même de la Terre, j’y retrouve toutes choses comme je les avais laissées.
- Non pas, Madame, répondis-je, non pas; le rivage aussi a changé. Vous savez qu’au-delà de
tous les cercles des planètes, sont les étoiles fixes, voilà notre rivage. Je suis sur la Terre,
et la Terre décrit un grand cercle autour du Soleil.
Fontenelle
Entretiens sur la pluralité des mondes
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Document 9 : La philosophie de Fontenelle présente autant une confiance dans les capacités de la raison
humaine pour comprendre le monde que dans les futurs des progrès de l’humanité comme l’illustre le
passage suivant. Il faudra attendre 1783 pour que débute l’aventure aérienne avec les frères Mongolfier
et 1969 pour le premier homme sur la lune.
- Ces gens de la lune, reprit-elle, on ne les connaîtra jamais, cela est désespérant.
- Si je vous répondais sérieusement, répliquai-je, qu'on ne sait ce qui arrivera, vous vous
moqueriez de moi, et je le mériterais sans doute. Cependant je me défendrais assez bien si je
le voulais. J'ai une pensée très ridicule, qui a un air de vraisemblance qui me surprend; je ne
sais où elle peut l'avoir pris, étant aussi impertinente qu'elle est. Je gage que je vais vous
réduire à avouer, contre toute raison, qu'il pourra y avoir un jour du commerce entre la
terre et la lune. Remettez-vous dans l'esprit l'état où était l'Amérique avant qu'elle eût été
découverte par Christophe Colomb. Ses habitants vivaient dans une ignorance extrême. Loin
de connaître les sciences, ils ne connaissaient pas les arts les plus simples et les plus
nécessaires. Ils allaient nus, ils n'avaient point d'autres armes que l'arc : ils n'avaient
jamais conçu que des hommes pussent être portés par des animaux; ils regardaient la mer
comme un grand espace défendu aux hommes, qui se joignait au ciel et au-delà duquel il n'y
avait rien... Cependant voilà un beau jour le spectacle du monde le plus étrange et le moins
attendu qui se présente à eux. De grands corps énormes qui paraissent avoir des ailes
blanches, qui volent sur la mer, qui vomissent le feu de toutes parts, et qui viennent jeter
sur le rivage des gens inconnus, tout écaillés de fer, disposant comme ils veulent des
monstres qui courent sous eux, et tenant en leur main des foudres dont ils terrassent tout ce
qui leur résiste. D'où sont-ils venus ? Qui a pu les amener par-dessus les mers ? Qui a mis le
feu en leur disposition ? Sont-ce les enfants du Soleil ? Car assurément ce ne sont pas des
hommes. Je ne sais, Madame, si vous entrez comme moi dans la surprise des Américains,
mais jamais il ne peut y en avoir eu une pareille dans le monde. Après cela, je ne veux plus
jurer, qu'il ne puisse y avoir commerce quelque jour entre la lune et la terre (...). L'art de
voler ne fait encore que de naître; il se perfectionnera, et quelque jour on ira jusqu'à la lune.
Fontenelle
Entretiens sur la pluralité des mondes
Document 10 : Pour comprendre l’importance des Entretiens , il faut avoir à l’esprit que les travaux de
vulgarisation de Fontenelle sont publiés en français alors que le latin restait encore la principale langue de
diffusion de la science. C’est encore en latin que l’astronome allemand Daniel Listorp (1631-1684)
discutait les travaux de l’astronome Nicolas Copernic et des travaux de Descartes dans ses Specimina de
1653.
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Document 11 : C’est dans l’Histoire des oracles que se trouve la célèbre page de la dent d’or, qui va
devenir un texte emblématique de l’esprit critique et rationnel des Lumières, que l’on peut résumer par la
première phrase : Assurons-nous bien du fait avant que de nous inquiéter de la cause. Le passage est une
attaque en règle contre l’attitude des théologiens, qui au-delà de l’anecdote dentaire, sont la véritable
cible de Fontenelle.
Histoire des Oracles, dans l’édition de La Haye, par Gosse et Néalme,
édition revue et corrigée par Fontenelle en 1728.
Assurons-nous bien du fait avant que de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette
méthode est bien lente pour la plupart des gens qui courent naturellement à la cause, et
passent par-dessus la vérité du fait; mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la
cause de ce qui n'est point.
Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à quelques savants d'Allemagne
que je ne puis m'empêcher d'en parler ici. En 1593, le bruit courut que, les dents étant
tombées à un enfant de Silésie, âgé de 7 ans, il lui en était venu une d'or à la place d'une de
ses grosses dents. Horstius, professeur en médecine dans l'université de Helmstadt, écrivit
en 1595 l'histoire de cette dent, et prétendit qu'elle était en partie naturelle, en partie
miraculeuse, et qu'elle avait été envoyée de Dieu à cet enfant, pour consoler les chrétiens
affligés par les Turcs. Figurez-vous quelle consolation, et quel rapport de cette dent aux
chrétiens ni aux Turcs. En la même année, afin que cette dent d'or ne manquât pas
d'historiens, Rullandus en écrit encore l'histoire. Deux ans après, Ingolsteterus, autre
savant, écrit contre le sentiment que Rullandus avait de la dent d'or, et Rullandus fait
aussitôt une belle et docte réplique. [...] Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages,
sinon qu'il fût vrai que la dent était d'or. Quand un orfèvre l'eût examinée, il se trouva que
c'était une feuille d'or appliquée à la dent, avec beaucoup d'adresse; mais on commença par
faire des livres, et puis on consulta l'orfèvre.
Histoire des oracles, 1687
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Document 12 : De l’origine des fables est un essai publié en 1724, fondateur de la méthode comparative
en matière de religion. Fontenelle applique la méthode comparative à la religion pour attribuer à
l’ignorance des premiers hommes, qui devaient recourir à des divinités supérieures pour expliquer des
faits dont ils ne connaissaient pas la cause, leur croyance au surnaturel. Si le texte présentait ses
analyses pour la mythologie païenne, il était clair que le christianisme était tout autant visé, puisque
Fontenelle montrait que l’histoire des mythes et des fables n’était que « l’histoire des erreurs de l’esprit
humain ».
On nous a si fort accoutumés pendant notre enfance aux fables des Grecs, que quand nous
sommes en état de raisonner, nous ne nous avisons plus de les trouver aussi étonnantes qu’elles
le sont. Mais si l’on vient à se défaire des yeux de l’habitude, il ne se peut qu’on ne soit
épouvanté de voir toute l’ancienne histoire d’un peuple, qui n’est qu’un amas de chimères, de
rêveries et d’absurdités. Serait-il possible qu’on eût donné tout cela pour vrai ? à quel dessein
nous l’aurait-on donné pour faux? quel aurait été cet amour des hommes pour des faussetés
manifestes et ridicules, et pourquoi ne durerait-il plus? car les fables des Grecs n’étaient pas
comme nos romans qu’on nous donne pour ce qu’ils sont, et non pas pour des histoires ; il n’y a
point d’autres histoires anciennes que les fables. Éclaircissons, s’il se peut, cette matière ;
étudions l’esprit humain dans une de ses plus étranges productions : c’est là bien souvent qu’il
se donne le mieux à connaître.
Dans les premiers siècles du monde, et chez les nations qui n’avaient point entendu parler des
traditions de la famille de Seth, ou qui ne les conservèrent pas, l’ignorance et la barbarie durent
être à un excès que nous ne sommes presque plus en état de nous représenter. Figurons-nous les
Cafres, les Lapons ou les Iroquois ; et même prenons garde que ces peuples étant déjà anciens,
ils ont dû parvenir à quelque degré de connaissance et de politesse que les premiers hommes
n’avaient pas.
À mesure que l’on est plus ignorant, et que l’on a moins d’expérience, on voit plus de prodiges.
Les premiers hommes en virent donc beaucoup ; et comme naturellement les pères content à
leurs enfants ce qu'ils ont vu et ce qu'ils ont fait, ce ne furent que prodiges dans les récits de
ces temps-là.
Introduction
De l'origine des fables
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Document 13 : Frontispice de la République des philosophes, ou histoire des ajaoiens qui sera publié
après la mort de Fontenelle, en 1768, alors que certainement rédigé dans les années 1680.
Ces peuples [les Ajaoiens] ne reconnaissent aucun fondateur, ni de leur république, ni de leur
religion. Aussi il n'y a parmi eux ni secte ni parti.
Ch. III
Document 14 : Fontenelle sera pendant près de quarante ans secrétaire de l’Académie des sciences. En
plus des ouvrages liés à son travail de secrétaire (Mémoires, Histoires de l’Académie, Éloges ...), il
publiera aussi quelques ouvrages scientifiques comme Éléments de la géométrie de l’infini en 1727.
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Document 15 : L'influence de Descartes sur la cosmologie de la fin du 17ème siècle est considérable. De
nombreux savants vont tenter de concilier les principes cartésiens et l'organisation de l'univers.
Fontenelle, en particulier, proposera une constitution mécanique de l'univers qui se veut un prolongement
de l'œuvre de Descartes. En 1752, Fontenelle publiait une "Théorie des tourbillons cartésiens avec des
réflexions sur l’attraction ", ouvrage qu’il avait écrit longtemps auparavant et qu’il a laissé publier
anonymement, peut-être parce qu’il comprenait que le siècle n’était plus à la physique cartésienne mais au
newtonisme. Même si la physique cartésienne des tourbillons était dépassée par la physique newtonienne,
la physique cartésienne avait permis d’élaborer au 17ème siècle la première cosmologie contemporaine.
Gravure de l’ouvrage représentant le système solaire et les fameux tourbillons.
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Document 16 : Texte de la Préface sur l’utilité des mathématiques et de la physique et sur les travaux
de l’Académie des sciences, publié dans l’Histoire du renouvellement de l'Académie royale des sciences en
1699, et les éloges historiques de tous les académiciens morts depuis ce renouvellement.
DE
L'UTILITÉ
DES
SCIENCES
On traite volontiers d'inutile ce qu'on ne sait point, c'est une espèce de vengeance, et comme
les mathématiques et la physique sont assez généralement inconnues, elles passent assez
généralement pour inutiles. La source de leur malheur est manisfeste, elles sont épineuses,
sauvages et d'un accès difficile.
Nous avons une lune pour nous éclairer pendant nos nuits ; que nous importe, dira-t-on, que
Jupiter en ait quatre ? Pourquoi tant d'observations si pénibles, tant de calculs si fatiguants,
pour connaître exactement leur cours ? Nous n'en serons pas mieux éclairés, et la nature qui a
mis ces petits astres hors de la portée de nos yeux, ne paraît pas les avoir faits pour nous. En
vertu d'un raisonnement si plausible, on aurait dû négliger de les observer avec le téléscope et
de les étudier, et il est sûr qu'on y eût beaucoup perdu. Pour peu qu'on entende les principes de
la géographie et de la navigation, on sait que depuis que ces quatres lunes de Jupiter sont
connues, elles nous ont été plus utiles par rapport à ces sciences que la nôtre elle-même,
qu'elles servent et serviront toujours de plus en plus à faire des cartes marines
incomparablement plus justes que les anciennes et qui sauveront apparemment la vie à une
infinité de navigateurs. N'y eût-il dans l'astronomie d'autre utilité que celle qui se tire des
satellites de Jupiter, elle justifierait suffisamment ces calculs immenses, ces observations si
assidues, et si scrupuleuses, ce grand appareil d'instruments travaillés avec tant de soin, ce
bâtiment superbe uniquement élevé pour l'usage de cette science. Cependant le gros du monde,
ou ne connaît point les satellites de Jupiter, si ce n'est peut-être de réputation et fort
confusément, ou ignore la liaison qu'ils ont avec la navigation, ou ne sait pas même qu'en ce
siècle la navigation soit devenue plus parfaite.
Telle est la destinée des sciences maniées par un petit nombre de personnes; l'utilité de leurs
progrès est invisible à la plupart du monde, surtout si elles se renferment dans des professions
peu éclatantes. Que l'on ait présentement une plus grande facilité de conduire des rivières, de
tirer des canaux, et d'établir des navigations nouvelles, parce que l'on sait sans comparaison
mieux niveller un terrain, et faire des écluses, à quoi cela aboutit-il ? Des maçons et des
mariniers ont été soulagés de leur travail, eux-mêmes ne se sont pas aperçus de l'habileté du
géomètre qui les conduisait, ils ont été mus à peu près comme le corps l'est par une âme qu'il
ne connaît point ; le reste du monde s'aperçoit encore moins du génie qui a présidé à
l'entreprise, et le public ne jouït du succès qu'elle a eu, qu'avec une espèce d'ingratitude.
L'anatomie que l'on étudie depuis quelque temps avec tant de soin, n'a pu devenir plus exacte
sans rendre la chirurgie beaucoup plus sûre dans ses opératoins. Les chirurgiens le savent,
mais ceux qui profitent de leur art n'en savent rien. Et comment le sauraient-ils ? Ils
faudraient qu'ils comparassent l'ancienne chirurgie avec la moderne. Ce serait une grande
étude et qui ne leur convient pas. L'opération a réussi, c'en est assez, il n'importe guère de
savoir si dans un autre siècle elle aurait réussi de même.
Il est étonnant combien de choses sont devant nos yeux sans que nous les voyions. Les
boutiques des artisans brillent de tous côté d'un esprit et d'une invention, qui cependant
n'attirent point nos regards, il manque des spectacteurs à des instruments et à des pratiques
très utiles, et très ingénieusement imaginées, et rien ne serait plus merveilleux, pour qui ne
saurait en être étonné.
Si une compagnie savante a contribué par ses lumières à perfectionner la géométrie,
l'anatomie, la mécanique, enfin quelqu'autre science utile, il ne faut pas prétendre que l'on aille
rechercher cette source éloignée, pour lui savoir gré et pour lui faire honneur de l'utilité de
ses productions. Il sera toujours plus aisé au public de jouir des avantages qu'elle lui
procurera, que de les connaître. La détermination des longitudes par les satellites, la
découverte du canal thoracique, un niveau plus commode et plus juste, ne sont pas des
nouveautés aussi propres à faire du bruit, qu'un poême agréable ou un beau discours
d'éloquence.
L'utilité des mathématiques et de la physique, quoiqu'à la vérité assez obscure, n'en est donc
pas moins réelle. À ne prendre les hommes que dans leur état naturel, rien ne leur est plus
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utile que ce qui peut leur conserver la vie, et leur produire les arts, qui sont d'un si grand
secours et d'un si grand ornement à la société.
Ce qui regarde la conservation de la vie, appartient particulièrement à la physique, et par
rapport à cette vue, elle a partagé dans l'Académie en trois branches, qui sont trois espèces
différentes d'académiciens, l'anatomie, la chimie et la botanique. On voit assez combien il est
important de connaître exactement le corps humain, et les remèdes que l'on peut tirer des
minéraux et des plantes.
Pour les arts dont le dénombrement serait infini, ils dépendent les uns de la physique, les
autres des mathématiques.
Il semble d'abord que si l'on voulait renfermer les mathématiques dans ce qu'elles ont d'utile, il
faudrait ne les cultiver qu'autant qu'elles ont un rapport immédiat et sensible aux arts et
laisser tout le reste comme une vaine théorie. Mais cette idée serait bien fausse. L'art de la
navigation, par exemple, tient nécessairement à l'astronomie et jamais l'astronomie ne peut
être poussée trop loin pour l'intérêt de la navigation. L'astronomie a un besoin indispensable de
l'optique à cause des lunettes de longue vue, et l'une et l'autre, ainsi que toutes les parties des
mathématiques, sont fondées sur la géométrie, et pour aller jusqu'au bout, sur l'algèbre même.
La géométrie, et surtout l'algèbre, sont la clé de toutes les recherches que l'on peut faire sur
la grandeur. Ces sciences qui ne s'occupent que de rapports abstraits et d'idées simples,
peuvent paraître infructueuses tant qu'elle ne sortent point, pour ainsi dire, du monde
intellectuel, mais les mathématiques mixtes, qui descendent à la matière et qui considèrent les
mouvements des astres, l'augmentation des forces mouvantes, les différentes routes que
tiennent les rayons de lumière en différents milieux, les différents effets du son par les
vibrations des cordes, en un mot toutes les sciences qui découvrent des rapports particuliers
de grandeurs sensibles, vont d'autant plus loin et plus sûrement, que l'art de découvrir des
rapports en général est plus parfait. L'instrument universel ne peut devenir trop étendu, trop
maniable, trop aisé à appliquer à tout ce qu'on voudra. Il est utile de l'utilité de toutes les
sciences, qui ne sauraient se passer de son secours. C'est par cette raison qu'entre les
mathématiciens de l'Académie, que l'on a prétendu rendre tous utiles au public, les géomètres
ou algèbristes sont une classe, aussi bien que les astronomes et les mathématiciens.
Il est vrai cependant que toutes les spéculations de géométrie pure ou d'algèbre, ne s'appliquent
pas à des choses utiles. Mais il est vrai aussi que la plupart de celles qui ne s'y appliquent pas,
conduisent ou tiennent à celles qui s'y appliquent. Savoir que dans une parabole la soustangente est double de l'abcisse correspondante, c'est une connaissance fort stérile par ellemême ; mais c'est un degré nécessaire pour arriver à l'art de tirer les bombes avec la
justesse dont on sait les tirer présentement. Il s'en faut beaucoup qu'il y ait dans les
mathématiques autant d'usages évidents que de propositions ou de vérités; c'est bien assez que
le concours de plusieurs vérités produise presque toujours un usage.
De plus, telle géométrique, qui ne s'applique d'abord à rien d'utile, vient à s'y appliquer dans la
suite. Quand les plus grands géomètres du dix-septième siècle se mirent à étudier une nouvelle
courbe qu'ils appelèrent cycloïde, ce ne fut qu'une pure spéculation, où ils s'engagèrent par la
seule vanité de découvrir à l'envie les uns des autres des théorèmes difficiles. Ils ne
prétendaient pas eux-mêmes travailler pour le bien public, cependant il s'est trouvé en
approfondissant la nature de la cycloïde qu'elle était destinée à donner aux pendules toute la
perfection possible et à porter la mesure du temps jusqu'à sa dernière précision.
Il en est de la physique comme de la géométrie. L'anatomie des animaux nous devrait être assez
indifférente, il n'y a que le corps humain qu'il nous importe de connaître. Mais telle partie de la
structure est dans le corps humain si délicate ou si confuse qu'elle en est invisible, est sensible
et manifeste dans le corps d'un certain animal. De là vient que les monstres même ne sont pas à
négliger. La mécanique cachée d'une certaine espèce ou dans une structure commune se
développe dans une autre espèce, ou dans une structure extraordinaire, et l'on dirait presque
que la nature à force de multiplier et de varier ses ouvrages ne peut s'empêcher de trahir
quelquefois son secret.
Les Anciens ont connu l'aimant, mais ils n'en ont connue que la vertu d'attirer le fer. Soit qu'ils
n'aient pas fait beaucoup de cas d'une curiosité qui ne les menait à rien, soit qu'ils n'eussent
pas assez le génie des expériences, ils n'ont pas examiné cette pierre avec assez de soin. Une
seule expérience de plus leur apprenait qu'elle se tourne elle-même vers les pôles du monde, et
leur mettait entre les mains le trésor inestimable de la boussole. Ils touchaient à cette
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découverte si importante qu'ils ont laissé échapper, et s'ils avaient donné un peu plus de temps
à une curiosité inutile en apparence, l'utilité cachée se déclarait.
Amassons toujours des vérités de mathématique et de physique au hasard de ce qui en
arrivera, ce n'est pas risquer beaucoup. Il est certain qu'elles seront puisées dans un fonds
d'où il en est déja sorti un grand nombre qui se seront trouvées utiles. Nous pouvons présumer
avec raison que de ce même fonds nous en tirerons plusieurs, brillantes dès leur naissance
d'une utilité sensible et incontestable. Il y en aura d'autres qui attendront quelque temps qu'une
fine méditation ou un heureux hasard découvre leur usage. Il y en aura qui prises séparément
seront stériles et ne cesseront de l'être que quand on s'avisera de les rapprocher. Enfin au pis
aller, il y en aura qui seront éternellement inutiles.
J'entends inutiles, par rapport aux usages sensibles, et pour ainsi dire, grossiers, car du
reste elles ne le seront pas. Un objet vers lequel on tourne uniquement ses yeux, en est plus
clair et plus éclatant, quand les objets voisins qu'on ne regarde pourtant pas, sont éclairés
aussi bien que lui. C'est qu'il profite de la lumière qu'ils lui communiquent par réflexion. Ainsi
les découvertes sensiblement utiles, et qui peuvent mériter notre attention principale, sont en
quelque sorte éclairées par celles qu'on peut traiter d'inutiles. Toutes les vérités deviennent
plus lumineuses les unes par les autres.
Il est toujours utile de penser juste, même sur des sujets inutiles. Quand les nombres et les
lignes ne conduiraient à absolument à rien, ce seraient toujours les seules connaissances
certaines qui aient été accordées à nos lumières naturelles, et elles serviraient à donner plus
sûrement à notre raison la première habitude et le premier pli du vrai. Elles nous apprendraient
à opérer sur les vérités, à en prendre le fil, souvent très délié et presque imperceptible, à le
suivre aussi loin qu'il peut s'étendre ; enfin, elles nous rendraient le vrai si familier, que nous
pourrions en d'autres rencontres le reconnaître au premier coup d'oeil et presque par instinct.
L'esprit géométrique n'est pas si attaché à la géométrie qu'il n'en puisse être tiré et transporté
à d'autres connaissances. Un ouvrage de morale, de politique, de critique, peut-être même
d'éloquence, en sera plus beau, toutes choses d'ailleurs égales, s'il est fait de main de
géomètre. L'ordre, la netteté, la précision, l'exactitude qui régnent dans les bons livres depuis
un certain temps, pourraient avoir leur première source dans cet esprit géométrique, qui se
répand plus que jamais, et qui en quelque façon se communique de proche en proche à ceux
même qui ne connaissaient pas la géométrie. Quelquefois un grand homme donne le ton à tout
son siècle, et celui à qui l'on pourrait le plus légitimement accorder la gloire d'avoir établi un
nouvel art de raisonner, était un excellent géomètre.
Enfin tout ce qui nous élève à des réflexions, qui quoique purement spéculatives soient grandes
et nobles, est d'une utilité qu'on peut appeler spirituelle et philosophique. L'esprit a ses
besoins, et peut-être aussi étendus que ceux du corps. Il veut savoir, tout ce qui peut-être
connu lui est nécessaire, et rien ne marque mieux combien il est destiné à la vérité, rien n'est
peut-être plus glorieux pour lui, que le charme que l'on éprouve et quelquefois malgré soi, dans
les plus sèches et les plus épineuses recherches de l'algèbre.
Mais sans vouloir changer les idées communes et sans avoir recours à des utilités qui peuvent
paraître trop subtiles et trop raffinées, on peut convenir nettement que les mathématiques et
la physique ont des endroits qui ne sont que curieux, et cela leur est commun avec les
connaissances les plus généralement reconnues pour utiles, telle qu'est l'Histoire. L'histoire ne
fournit pas dans toute son étendue des exemples de vertu, ni des règles de conduite. Hors de là,
ce n'est qu'un spectacle de révolutions perpétuelles dans les affaires humaines, de naissances
et de chutes d'empires, de moeurs, de coutumes et d'opinions qui se succèdent incessamment,
enfin de tout ce mouvement rapide, quoiqu'insensible, qui emporte tout et change
continuellement la face de la terre.
Si nous voulons opposer curiosité à curiosité, nous trouverons qu'au lieu de ce mouvement qui
agite les Nations, qui fait naître et qui renverse des États, la physique ce grand et universel
mouvement qui a arrangé toute la Nature, qui a suspendu les corps célestes en différentes
sphères, qui allume et qui éteint des étoiles, et qui en suivant des lois invariables, diversifie à
l'infini ses effets. Si la différence étonnante des moeurs et des opinions des peuples est si
agréable à considérer, on étudie aussi avec un extrême plaisir la prodigieuse diversité de la
structure des différentes espèces d'animaux par rapport à leurs différentes fonctions, aux
éléments où ils vivent, aux climats qu'ils habitent, aux aliments qu'ils doivent prendre, etc.
Les traits d'histoire les plus curieux auront peine à l'être plus que les phosphores, les liqueurs
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froides qui en se mêlant produisent de la flamme, les arbres d'argent, les jeux magiques de
l'aimant, et une infinité de secrets que l'art a trouvés en observant de près, et en épiant la
Nature. En un mot, la physique suit et démêle, autant qu'il est possible, les traces de
l'Intelligence et de la Sagesse infinie qui a tout produit, au lieu que l'Histoire a pour objet les
effets irréguliers des passions, et des caprices des hommes et une suite d'événements si
bizarre, que l'on a autrefois imaginé une Divinité aveugle et insensée pour lui en donner la
direction.
Ce n'est pas chose que l'on doive conter parmi les simples curiosités de la physique, que les
sublimes réflexions où elle nous conduit sur l'Auteur de l'Univers. Ce grand Ouvrage toujours
plus merveilleux à mesure qu'il est plus connu, nous donne une si grande idée de son Ouvrier,
que nous en sentons notre esprit accablé d'admiration et de respect. Sur tout l'astronomie et
l'anatomie sont les deux sciences qui nous offrent le plus sensiblement deux grands caractères
du Créateur, l'une son immensité, par les distances, la grandeur et le nombre des corps
célestes; l'autre, son intelligence infinie, par la mécanique des animaux. La véritable physique
s'élève jusqu'à devenir une espèce de théologie.
Les différentes vues de l'esprit humaine sont presque infinies et la nature l'est véritablement.
Ainsi l'on peut espérer chaque jour, soit en mathématique, soit en physique, des découvertes
qui seront d'une espèce nouvelle utilité, ou de curiosité. Rassemblez tous les différents usages
dont les mathématiques pouvaient être il y a cent ans, rien ne ressemblait aux lunettes qu'elles
nous ont données depuis ce temps-là et qui sont un nouvel organe de la vue, que l'on n'eût pas
osé attendre des mains de l'art. Quelle eût été la surprise des Anciens, si on leur eût prédit
qu'un jour leur postérité, par le moyen de quelques instruments, verrait une infinité d'objets
qu'ils ne voyaient pas, un ciel qui leur était inconnu, des plantes et des animaux, dont ils ne
soupçonnaient seulement pas la possibilité ? Les physiciens avaient déjà un grand nombre
d'expériences curieuses; mais voici encore depuis près d'un demi-siècle la machine
pneumatique, qui en a produit une infinité d'une nature toute nouvelle et qui, en nous montrant
les corps dans un lieu vide d'air, nous les montre comme transportés dans un monde différent
du nôtre, où ils éprouvent des altérations dont nous n'avions pas d'idée. Peut-être l'excellence
des méthodes géométriques que l'on invente ou que l'on perfectionne de jour en jour, fera-telle voir à la fin le bout de la géométrie, c'est-à-dire, de l'art de faire des découvertes en
géométrie, ce qui est tout; mais la physique qui contemple un objet d'une variété et d'une
fécondité sans bornes, trouvera toujours des observations à faire et des occasions de
s'enrichir, et aura l'avantage de n'être jamais une science complète.
Tant de choses qui restent encore, et dont apparemment plusieurs resteront toujours à savoir,
donnent lieu au découragement affecté de ceux qui ne veulent pas entrer dans les épines de la
physique. Souvent pour mépriser la science naturelle, on se jette dans l'admiration de la
Nature, que l'on soutient absolument incompréhensible. La Nature cependant n'est jamais si
admirable, ni si admirée que quand elle est connue. Il est vrai que ce l'on sait est peu de chose
en comparaison de ce qu'on ne sait pas ; quelquefois même ce qu'on ne sait pas est justement ce
qu'il semble qu'on devrait le plutôt savoir. Par exemple, on ne sait pas, du moins bien
certainement, pourquoi une pierre jettée en l'air retombe, mais on sait avec certitude quelle
est la cause de l'arc-en-ciel, pourquoi il ne passa jamais une certaine hauteur, pourquoi la
largeur en est toujours la même, pourquoi quand il y a deux arc-en-ciels à la fois, les couleurs
de l'un sont renversées à l'égard de l'autre, etc. Cependant combien la chute d'une pierre dans
l'air, paraît-elle un phénomène plus simple que l'arc-en-ciel ? Mais enfin quoique l'on ne sache
pas tout, on n'ignore pas tout aussi ; quoique l'on ignore ce qui paraît plus simple, on ne laisse
pas de savoir ce qui paraît plus compliqué; et si nous devons craindre que notre vanité ne nous
flatte souvent de pouvoir parvenir à des connaissances qui ne sont pas faites pour nous, il est
dangereux que notre paresse ne nous flatte aussi quelquefois d'être condamnée à une plus
grande ignorance que nous ne le sommes effectivement.
Il est permis de conter que les sciences ne font que de naître, soit parce chez les Anciens elles
ne pouvaient être encore qu'assez imparfaites, soit parce que nous en avons presque
entièrement les traces pendant les longues ténèbres de la barbarie, soit parce qu'on ne s'est
mis sur les bonnes voies que depuis environ un siècle. Si l'on examinait historiquement le
chemin qu'elles ont déja fait, dans un si petit espace de temps, malgré les faux préjugés
qu'elles ont eus à combattre de toutes parts, et qui leur ont longtemps résisté, quelquefois
même malgré les obstacles étrangers de l'autorité et la puissance, malgré le peu d'ardeur que
l'on a eu pour des connaissances éloignées de l'usage commun, malgré le petit nombre de
personnes qui se sont dévouées à ce travail, malgré la faiblesse des motifs qui les y ont
engagées, on serait étonné de la grandeur et de la rapidité du progrès des sciences, on en
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verrait même de toutes nouvelles sortir du néant, et peut-être laisserait-on aller trop loin ses
espérances pour l'avenir.
Plus nous avons lieu de nous promettre qu'il sera heureux, plus nous sommes obligés à ne
regarder présentement les sciences que comme étant au berceau, du moins la physique. Aussi
l'Académie n'en est-elle encore qu'à faire une ample provision d'observations et de faits bien
avérés, qui pourraient être un jour les fondements d'un système ; car il faut que la physique
systématique attende à élever des édifices, que la physique expérimentale soit en état de lui
fournir les matériaux nécessaires.
Pour cet amas de matériaux, il n'y a que des compagnies et des compagnies protégées par le
Prince, qui puissent réussir à le faire et à le préparer. Ni les lumières, ni les soins, ni la vie,
ni les facultés d'un particulier n'y suffiraient. Il faut un trop grand nombre d'expériences, il en
faut trop d'espèces différentes, il faut trop répéter les mêmes, il les faut varier de trop de
manières, il faut les suivre trop longtemps avec un même esprit. La cause du moindre effet est
presque toujours enveloppée sous tant de plus et de replis, qu'à moins qu'on ne les ait tous
démêlés avec un extrême soin, on ne doit pas prétendre qu'elle vienne à se manifester.
Jusqu'à présent l'Académie des sciences ne prend la Nature que par petites parcelles. Nul
système général, de peur de tomber dans l'inconvénient des systèmes précipités dont
l'impatience de l'esprit humain ne s'accommodent que trop bien, et qui étant une fois établis,
s'opposent aux vérités qui surviennent. Aujourd'hui on s'assure d'un fait, demain d'un autre qui
n'y a nul rapport. On ne laisse pas de hasarder des conjectures sur les causes, mais ce sont
des conjectures. Ainsi les recueils que l'Académie présente tous les ans au public, ne sont
composés que de morceaux détachés et indépendants les uns des autres, dont chaque
particulier, qui en est l'auteur, garantit les faits et les expériences, dont l'Académie
n'approuve les raisonnements qu'avec toutes les restrictions d'un sage pyrrhonisme.
Le temps viendra peut-être que l'on joindra en un corps régulier ces membres épars ; et s'ils
sont tels qu'on les souhaite, ils s'assembleront en quelque sorte d'eux-mêmes. Plusieurs
vérités séparées, dès qu'elles sont en assez grand nombre, offrent si vivement à l'esprit leurs
rapports et leur mutuelle dépendance, qu'il semble qu'après avoir été détachées par une espèce
de violence les unes d'avec les autres, elles cherchent naturellement à se réunir.
Document 17 : En 1744, Fontenelle fut le confondateur de l’Académie de Rouen, sa ville natale, avec Le
Cornier de Cideville.
Sceau de l'Académie de Rouen
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POUR APPROFONDIR CE SUJET, NOUS VOUS CONSEILLONS
- Les cours et conférences sans nom d’auteurs sont d’Éric Lowen -
Cours sur des philosophes antérieurs
-
en relation avec Fontenelle
Pietro Pomponazzi et le renouveau rationaliste
Gassendi et l’atomisme scientifique
Descartes et la Méthode
Malebranche et la réaction métaphysique
Leibniz et la monadologie
4310-04
4311-07
4311-08
4311-12
4311-14
Sur le contexte historique de Fontenelle
- Le Joli Temps, philosophes et artistes sous la Régence et Louis XV, 1715-1774, Jean-Noël Vuarnet,
Hatier, 1990
- Esthétiques du XVIIIeme siècle, le modèle français, Baldine Saint-Girons, éditions Philippe Sers, 1990
Livres
de
Fontenelle
- Entretiens sur la pluralité des mondes, Flammarion, 1998
- Œuvres complètes, [9 tomes parus], textes revus par Alain Niderst, Fayard, 1989
- Textes choisis, introduction et notes par Maurice Roelens: Éditions Sociales, 1967
Sur
Fontenelle
- Fontenelle a l'aube des lumieres, R. Marchal, Honoré Champion, 1997
- Fontenelle à la recherche de lui-même, Alain Niderst, Plon, 1991
- Fontenelle, écrivain, savant, philosophe, J.-F. Counillon, Impr. réunies, Rouen, 1959
Sur la pensée de Fontenelle
- Le dialogue scientifique au 18eme siècle, la posterité de Fontenelle, F. Chassot, Classiques Garnier,
2012
- Fontenelle et l’invention de l’histoire des sciences à l’aube des Lumières, Simone Mazauric, Fayard,
2007
- La Formation d'un discours de la vulgarisation scientifique au 18e siècle à travers l'oeuvre de
Fontenelle, M.f. Mortureux, Didier-Erudition, Publications de l'atelier des thèses de lille, 2001
- L'Idée du bonheur dans la littérature et la pensée française au XVIIIe siècle, Robert Mauzi, Albin Michel,
1994
- Fontenelle, colloque, sous la direction de A. Niderst, P.U.F., 1989
- La Formation et le fonctionnement d'un discours de la vulgarisation scientifique au XVIIIe siècle à travers
l'œuvre de Fontenelle, M.-F. Mortureux, Editions Didier, 1983
- L'Histoire de l'esprit humain dans la pensée française de Fontenelle à Condorcet, J. Dagen, Klincksieck,
1977
- La libre pensée française, de Gassendi à Voltaire, J. S. Spink, Editions sociales, 1966
- Le développement de la physique cartésienne, P. Mouy, Vrin, 1934
- La Philosophie de Fontenelle, ou le Sourire de la raison, J.-R. Carre (1932), repr. fac-sim., Slatkine,
1970
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Sur la querelle des anciens et des modernes
- La Querelle des Anciens et des Modernes, Marc Fumaroli, Gallimard-Folio, 2001
- La Querelle des Anciens et des Modernes : XVIIème-XVIIIème siècle, Anne-Marie Lecoq, Gallimard,
2001
Webographie
- revue FONTENELLE, par les Presses universitaires de Rouen et du havre, depuis 2003, 9 numéros à ce
jours :
- http://www.lcdpu.fr/collections/?collection_id=543
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