BOTANIQUE.
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soin s'évaporait en vaines et inutiles contemplations.
J'entrai dans la vie pratique et dans une sphère scien-
tifique, à l'époque où je fus accueilli avec tant de bien-
veillance à Weimar. Sans parler d'autres avantages
inappréciables, j'eus celui d'échanger l'air étouffé de la
ville et de mon cabinet de travail, contre celui des jar-
dins, de la campagne et des forêts.
Dans le courant du premier hiver je me livrai au
plaisir entraînant de la chasse, et les longues soirées,
pendant lesquelles nous nous reposions de nos fatigues,
n'étaient pas remplies tout entières par le récit des
aventures de la journée. Il était souvent question d'é-
conomie forestière; car la vénerie du duc de Saxe-Wei-
mar se composait d'excellents forestiers, et le
.
nom de
Skell y est encore aujourd'hui l'objet de la vénération
universelle. On avait fait un cadastre général de
tous
.
les bois, et la distribution des coupes annuelles avait
été fixée long-temps d'avance.
-
De jeunes gentilshommes marchaient avec zèle dans
cette voie d'améliorations utiles, et je citerai parmi eux
le baron de Wedel
qui-
nous fut ravi dans la force de
l'âge)
II portait dans l'exercice de son emploi un
sens,
droit et un grand esprit de justice. Lui aussi insistait
déjà à. cette époque sur la nécessité de détruire le
.gi-
bier,
persuadé que sa multiplication excessive est nui-
sible, non
.
seulement à l'agriculture, mais encore
à
l'accroissement des forêts.
Celles de la Thuringe s'ouvraient devant nous dans
leur immense étendue; car nous parcourions non seu-
lement les domaines du prince, mais encore ceux de
ses
voisins, avec lesquels il entretenait des relations
amicales.
La géologie, dont l'étude était nouvelle pour nous, ex-
citait notre ardeur juvénile; on cherchait à se rendre
compte de la nature, et de la formation de ce sol couvert
de forêts aussi vieilles que.le monde. Des espèces nom'.