L’efficience et autres avantages pour
les économies urbaines
Les études le confirment systématiquement : le transport en commun
est plus efficient que le transport par automobile. Deux publications
récentes apportent des faits irréfutables :
• Selon une étude internationale, le coût moyen du kilomètre-passager
dans cinq grandes villes canadiennes (Montréal, Toronto, Ottawa,
Vancouver et Calgary) s’élève à 0,12 $ dans le cas du transport
en commun et à 0,46 $ dans le cas de l’automobile—une économie
de 74 %.a
• Selon une analyse effectuée pour le compte du gouvernement
fédéral, le coût marginal social du transport en commun s’élève à
0,30 $ le kilomètre-passager, comparativement à 0,46 $ pour le
transport par automobile—démontrant que le transport en commun
est un moyen beaucoup moins cher de répondre à la demande
grandissante en transport.b
L’efficience du transport en commun a d’immenses conséquences
pour nos grandes villes. Une étude visant une douzaine de villes
dans le monde a dégagé une corrélation entre l’achalandage élevé du
transport en commun et la réussite commerciale générale et un niveau
de vie élevé.cLa même étude révèle que les réseaux de transport des
grandes villes canadiennes et européennes, où le transport en commun
occupe une place importante, sont plus efficients que ceux des grandes
villes américaines—consommant un peu plus de 7 % du produit
régional brut, contre presque 13 % dans ces dernières.
Les incidences de ces faits ne se limitent pas à la simple réalisation
d’économies. L’efficience accrue des réseaux de transport nous permet
d’orienter les ressources publiques et privées vers d’autres besoins tels
que l’éducation ou la santé, et il en résulte une meilleure qualité de
vie et une plus grande compétitivité économique.
La création d’emploi et retombées connexes
Les réseaux canadiens de transport en commun emploient plus
de 40 000 Canadiens, soit des effectifs comparables à ceux de nos
secteurs de la radiodiffusion, de la publicité ou de l’extraction pétrolière.
Leur masse salariale de 2,1 milliards de dollars—représentant deux tiers
des budgets de fonctionnement au Canada pour le transport en
commun—alimente les économies locales et crée des emplois directs
et indirects.e
Que l’investissement dans le transport en commun peut créer des
emplois est une certitude pour le Conseil du Trésor de la Colombie-
Britannique, qui a bien vu que les sommes consacrées au transport
en commun sont plus efficaces économiquement pour la création
d’emplois que les sommes consacrées aux autres modes de transport.
On a estimé là-bas que un million de dollars consacré au transport en
commun crée en moyenne 21,4 nouveaux emplois, comparativement
à 7,5 dans le secteur de l’automobile et seulement 4,5 dans celui du
pétrole.f
L’accès à l’emploi
Selon le Recensement canadien de 2001, environ 10 % des
Canadiens—plus de 1,4 million de personnes—empruntent le
transport en commun pour aller au travail. Dans nos grandes
villes, le chiffre grimpe à 22 %.gLes employeurs sont de plus
en plus nombreux à reconnaître le lien entre l’accès au transport
en commun et la viabilité fondamentale de leurs entreprises.
Les usines, les centres d’appels et les établissements du secteur
du tourisme surtout comptent sur le transport en commun
pour offrir à leurs travailleurs un moyen de déplacement sûr,
économique et fiable.
Dans les centres-villes des grands centres d’affaires tels que
Toronto, Montréal et Vancouver, le transport en commun est
le seul mode de transport pratique pour beaucoup de travailleurs
à cause de la congestion, des restrictions sur les places de
stationnement et du prix de celles-ci. En effet, les liens entre
la croissance de l’emploi dans les centres-villes et les taux
d’achalandage du transport en commun montrent que ces
réseaux sont d’importants moteurs de croissance dans nos
zones centrales congestionnées.
Le transport en commun permet également aux jeunes et aux
petits salariés d’avoir accès aux emplois du secteur du tourisme.
C’est ce que l’on constate dans des villes telles que Vancouver,
Victoria, Calgary, Toronto, Niagara Falls et Halifax. Dans
la région de Niagara, ce secteur avait tellement besoin de
travailleurs qu’il a commandé un service spécial de transport
en commun pour aller les chercher jusque dans les collectivités
avoisinantes. Les réseaux de transport urbain de Welland,
St. Catherines et Niagara Falls examinent un service
intermunicipal qui permettrait de répondre à ce besoin.
La réduction des embouteillages
Les embouteillages entraînent un coût économique certain.
Le travail de modélisation effectué pour la région du Grand
Toronto révèle que s’il n’y a pas d’autres investissements dans
le transport en commun, la durée d’un déplacement quotidien
ordinaire pourrait augmenter de 50 % d’ici à 2021.hC’est
l’équivalent d’environ 28 millions de dollars de plus par jour
en coûts dus à la congestion, ou 7 milliards de dollars par année.
Mesurer les coûts et les avantages du transport en commun
Transports Canada a créé un modèle informatique permettant d’évaluer
les coûts et avantages relatifs des projets de transport en commun.
Trois études de cas ont été utilisées pour faire la démonstration initiale
du modèle :
• Améliorations proposées des services réguliers de transport en
commun à Kelowna
• Exploitation d’un train léger le long de l’avenue Spadina à Toronto
• Projet de réseau d’autobus rapide à Winnipeg
Pour l’évaluation de ces cas,le modèle a quantifié les divers effets de la
congestion (p.ex.,durée des déplacements, sécurité routière,réduction
des coûts et des émissions) ainsi que les bienfaits pour la mobilité des
personnes à faibles revenus.
Les ratios avantages-coûts des trois cas étaient respectivement 1.4,1.7
et 2.1—ce qui veut dire que les avantages économiques des projets de
transport en commun dépassaient les coûts de ces projets de 40 à
110 %.On a calculé que les projets produiraient des avantages
économiques totalisant presque 500 millions $,contre un coût de
moins de 220 millions $.d
LRT d'Edmonton