Vendredi 5 février
La veille, la première grille consacrant
«le droit à l’oubli» est publiée et dis-
pense les patients guéris de cinq types
de cancers et de l’hépatite C de l’indi-
quer dans les questionnaires médicaux
des assurances emprunteurs. Pour ne
rien gâcher au plaisir, c’est Marisol
TOURAINE, ministre de la Santé qui
l’annonce, l’AFA et la FNMF lui emboî-
tant le pas et parlant «d’un remarquable
travail». Bravo.
Lundi 8 février
AXA annonce reprendre 8% d’AIG pour
seulement 75 millions d’euros ! Les
marchés nanciers à Paris et New-York
ne sont pas secoués et pour cause, il
s’agit d’Africa internet group, le leader
africain du e-commerce. AXA devient
partenaire exclusif pour les produits
2!"#!$%%&$#'$#!("))*&"+,$#- N° 1286 du 15 février 2016 3!"#!$%%&$#'$#!("))*&"+,$#- N° 1286 du 15 février 2016
nanciers et entre sur un marché en
pleine explosion : sur les 9 premiers
mois de 2015, JUMIA site de e-com-
merce et principale liale d’AIG, a vu
son volume de transactions exploser
de 265% pour atteindre 206 millions
d’euros. AXA conrme de son côté son
attrait pour le continent africain.
Mardi 9 février
Toujours un coup d’avance pour SCOR
et la réassurance. Le groupe annonce
ainsi des renouvellements de janvier
2016 en hausse de 2% à taux de change
constants pour la branche dommages et
biens (P&C).
Conrmant les tendances tarifaires à la
stabilité, voire à la baisse sur certaines
lignes, SCOR parvient à croître sur le
marché américain (+2,4%) tandis que
les marchés européens et asiatiques
réalisent une performance en baisse de
2%. En janvier, SCOR a renouvelé 3 des
6 milliards des primes brutes attendues
pour 2016. Ne reste presque plus qu’à
surveiller la sinistralité...
Mercredi 10 février
SFEREN INNOVATION, la structure
d’investissement de SFEREN prend une
participation dans TELLMEPLUS so-
ciété « spécialisée dans l’analyse prédic-
tive et prescriptive et qui intervient sur le
marché de l’internet des objets».
La société s’occupe du traitement des
données, un sujet sensible pour les
assureurs et particulièrement quand on
veut « rester pertinents vis à des socié-
taires des deux Maisons», explique Ni-
colas GOMART, DG de la MATMUT,
dans le communiqué.
C’est la conrmation que SFEREN est
bien tournée vers l’avenir de la MACIF
et de la MATMUT.
Tout cela est tr!s
BIZARD !
Bouter les réseaux convention-
nés hors de France, renoncer à
limiter les dépassements d’hono-
raires… autant de combats menés par
un homme.
Qui s’intéresse à l’assurance santé a
connaissance des prises de position
marquées de Frédéric BIZARD:vouloir
limiter les dépassement d’honoraires
des médecins est inutile, il faut sup-
primer les réseaux de soins des assu-
reurs,… De fait, TF1, LCI, LCP, Public
Sénat, France 5 et BFM, Les Échos, le
Figaro et l’Opinion…
Frédéric BIZARD fait partie des «spé-
cialistes» abondamment reçus pour li-
vrer ses analyses sur le système de santé
français, analyses qui accusent souvent
les assureurs.
Dans son ouvrage Complémentaires san-
té : le scandale !, il explique «Réseaux de
soins conventionnés: Pourquoi il faut les
supprimer» ce qui est également le titre
du rapport qu’il a présenté à l’automne
dernier à l’Assemblée Nationale en
préambule du projet de loi du député
de la stabilité nancière, ont recueilli
environ 300 réponses.
Les assureurs français avaient quant à
eux rendu leur copie à la n du mois de
janvier. Objectif : identier les doublons
réglementaires, les textes incompatibles
entre eux, les contradictions entre régu-
lateurs, etc.
Jonathan HILL, commissaire euro-
péen à la stabilité nancière, mettrait
désormais la pression sur Olivier
GUERSENT pour que ces témoignages
ne restent pas lettres mortes…
Doublons
sous pression
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L’Association pour la promotion de l’assurance collective, s’est
trouvée un nouveau combat : promouvoir la prévoyance collec-
tive obligatoire. Forcément, le sujet intéresse tous les acteurs de
l’assurance de personnes, des courtiers et agents - déjà présents
ou proches de l’APAC - aux assureurs et même aux groupes de
protection sociale. Au point de réunir le secteur dans une asso-
ciation qui combat les désignations ? Rien n’est moins sûr...
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Avenir de l’assurance-vie,
UC, eurocroissance, déshérence
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Revigoré par son changement
d’actionnaire et par sa nouvelle
organisation, CIPRÉS ASSU-
RANCES boucle une année 2015 qui
marque une nouvelle croissance de son
chire d’aaires.
Celui-ci atteint 55 millions d’euros
pour l’an dernier, en hausse de 18%.
Côté résultat net, si le chire n’a pas
été communiqué « parce que nous en
laissons la primeur à notre actionnaire
TA ASSOCIATES», a répondu Laurent
OUAZANA, président du groupe, il est
attendu « à deux chires, et en millions
d’euros» !
L’objectif des 100 millions d’euros de
chire d’aaires pour 2020 est main-
tenu, alors que la collecte 2015 a été
de 189 millions d’euros. Avec un fonds
d’investissement à ses côtés, CIPRÉS
veut plus que jamais tutoyer les cimes.
CIPR"S
des sommets...
FASQUELLE (LR), lequel vise le même
objectif...
Qui est donc ce M. BIZARD dont les
régulières prises de position
(ré)confortent les plus extrêmes des
professionnels de santé hostiles aux
assureurs, et qui part régulièrement en
road show avec les opticiens mécon-
tents ?
Il est un peu multicartes à vrai dire...
Il se présente comme enseignant à
Sciences Po et économiste de la santé. Il
précise aussi qu’il est «docteur», et fort
d’une expérience de quinze ans «dans
la santé aux États-Unis»…
Enseignant à Sciences Po et économiste
de la santé ? Oui, maître de conférence,
chargé d’un cours de 25 heures an-
nuelles en microéconomie, mais pas en
économie de la santé.
Docteur ? Oui : docteur... vétérinaire!
Il est aussi (surtout ?) consultant. Sa
structure, SALAMATI CONSEIL, qui
a réalisé une étude européenne pour
la Fédération nationale des médecins
radiologues, a d’ailleurs été créée
mi-2011. Lorsque KIRIA, la structure
qu’il avait créée en 2000 et qui visait
à développer un nouveau concept de
magasins autour du bien être et des
médecines douces, a été mise en redres-
sement judiciaire... Preuve que l’expert
avait plus d’une idée en tête.
Vous avez dit BIZARD ?
D#pouillement
Pourquoi tant de ottement
autour de la possibilité ou non
de transférer le bas de laine des
épargnants d’un fonds en euros vers un
fonds eurocroissance ?
Réponse : parce que les services du
TRÉSOR, qui avaient lancé une consul-
tation sur le sujet, ont reçu pas moins
de… 1300 courriers. Sur un sujet aussi
technique, Bercy ne s’attendait pas à
voir sa boite aux lettres engorgée.
Mais devant la mobilisation des
épargnants (et des associations qui les
soutiennent), et donc des possibilités
réelles d’actions de groupes, Bercy
reconsidère les risques économiques et
politiques d’une telle mesure…
Des associations qui avaient pourtant
été recadrées en n d’année dernière,
au moment de la sortie d’une pétition
(lire La Lettre de l’Assurance n°1278),
par plusieurs assureurs. L’un d’eux nous
conait à ce propos « il ne faut tout de
même pas qu’ils oublient que c’est nous
qui les payons». Mais le mal était fait.
... mais CIPR"S
de vous
#galement !
En marge de sa présentation de
résultats et de sa stratégie (voir
ci-contre), le courtier grossiste
CIPRÉS ASSURANCES a réitéré le
message envoyé l’an dernier : la crois-
sance passera par une acquisition, mais
attention, «de manière pertinente ! Ce
doit être une accélération», explique
Laurent OUAZANA.
Il n’y avait donc pas d’aaires intéres-
santes (ou au bon prix?) l’an passé
pour le grossiste, qui reste attentif aux
opportunités dans le secteur.
Autre axe avancé pour le dévelop-
pement du courtier, « le partenariat
moderne» qui consisterait à « travailler
avec une organisation avec laquelle nous
n’aurions pas pensé travailler aupara-
vant, pour équiper TNS et TPE», avance
le président du groupe qui ne s’interdit
rien : bancassureur, assureurs,
mutuelles, IP...
Tout le monde peut-être élu, puisque
deux prols sont recherchés : un
distributeur pour diuser les pro-
duits CIPRÉS (un bancassureur ou un
assureur à agents ?) et un fournisseur
«créateur de business pour nos courtiers
partenaires», ce qui laisserait supposer,
par exemple, un groupe de protection
sociale.
Une annonce est prévue pour la pre-
mière moitié de l’année 2016. Ren-
dez-vous est pris !
Pas tr!s
$ Charlie %
l&assurance ?
BNP PARIBAS CARDIF a dû faire
face le 10 février à un mauvais
buzz. Un courrier d’un bancassu-
reur apparaît dans une vidéo de l’émis-
sion Allô Docteurs diusée sur France
5, dans lequel il refuse une assurance
emprunteur à une rescapée de l’attentat
du 13 novembre au Bataclan. La jeune
femme avait indiqué sur le question-
naire médical : «stress post-traumatique
suite présence au Bataclan le 13/11 lors
de l’attentat (suivi psychologue spéciali-
sée)» qui lui a valu un refus de cou-
verture de l’assureur. Celui-ci a tout de
même proposé une renégociation.
Manifestement, pour l’assurée comme
pour l’assureur, le droit à l’oubli n’est pas
pour tout de suite...
Les consultations et autres appels
à témoignages ont décidément
le vent en poupe. Celui que la
Commission européenne avait lancé en
décembre auprès du secteur nancier
a lui aussi eu du succès. Les services
d’Olivier GUERSENT, DG en charge