du 22/01/09 au 19/02/09 |un gratuit qui se lit
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Culture:
réflexions
sur la crise
La crise est partout. Jusque sous le ciel inclément, qui nous
paralyse de neige. Sous le même firmament un peu plus loin
tombent des bombes, définitives, qui dispensent une autre
poudre blanche, blante celle-là, mortelle. Comment sentons-
nous la guerre à Gaza, comment la pensent les Israéliens ?
Comment ce pilonnage de civils à l’autre bout du monde, de
l’autre côté du mur, est-il possible alors que nous en sommes
tous informés jour après jour, mort après mort ?
La crise est partout. Lautre est financière, presque virtuelle tant
elle ne nous concerne pas, sinon lorsque les gouvernants
annoncent quils coupent les crédits. Pas ceux des banques ni de
l’industrie automobile bien sûr. Personne n’a jamais proposé de
prime détat pour sauver lindustrie du disque…
Car la crise est là, dans l’économie culturelle elle-me, victime
des politiques qui assèchent la création, concentrent les budgets
sur les institutions parisiennes mais décentralisent la gestion
des subventions, se lavant les mains des restrictions forcées
qu’opèrent les collectivités locales…
La crise est là ? Et bien figurez-vous que non ! On constate une
nette floraison de lindustrie culturelle. Succès traditionnel du
divertissement en temps de crise économique ? On dirait bien
que l’embellie dépasse cela… Non seulement les places de
cinéma, de concerts, de spectacles ne se sont jamais aussi bien
vendues, mais encore les musées, les librairies, les bibliothèques,
les conrences mêmes ne désemplissent pas. À croire que les
gens ont besoin de culture. De pene ?
Si la crise est là, dans les consciences, déclenchant cette
nécessité douloureuse de nous élever pour regarder le monde
violent qu’on nous impose, peut-être n’accepterons nous plus
que les bombes pleuvent sur les têtes. Peuttre les Israéliens
comprendront-ils que les Palestiniens sont des êtres humains.
Peuttre l’homme qui se vante d’avoir dépassé son objectif
d’expulsions ne sera pas promu ministre du travail. Peut-être les
Américains se débarrasseront-ils de Bush junior. Pardon, cela est
fait. Reste à pouvoir arter la guerre en Irak.
Agnès Freschel
Crise de
consciences
Politique culturelle
L’art visuel en crise 4, 5
Compagnie lEntreprise 6
Economie de la culture 7
Tâtre
Toursky, Tétard, Chêne Noir (Avignon) 8
La Cre 9
Les Bernardines, les Bancs publics 11
Le Lenche, La Ci, Port-de-bouc 12
Le Gyptis, Istres, Briaon, Draguignan 13
Le Merlan, Cavaillon, le Jeu de Paume (Aix) 14
Gymnase, Massalia, Martigues, Grasse, Cavaillon 15
Aix : Les Ateliers, Vitez, le Maquis 16
Aubagne : l’Escale, le Comœdia 17
Châteauvallon, Le Revest-les-Eaux, Draguignan 18
Gap, Grasse, Port-de-Bouc, Tâtre Durance 19
Ouest Provence, Martigues 20
Fos, Cavaillon, Arles 21
Avignon : les Halles, Cne Noir, le Balcon, Wajdi Mouawad 22, 23
Danse
Martigues, Avignon 24
mes, Istres, la Minoterie 25
Pavillon Noir, 3bis f, Gap, Draguignan, Durance 26, 27
Cirque
Les Elancées, La Seyne-sur-Mer 28
Grasse, Châteauvallon 29
Arts de la rue
Arles, Sines et midi net 30
Musique
Concerts 32 à 39
Disques 40, 41
Concerts 42 à 45
Cinéma
Parc , Blandine Lenoir, Manosque, Les Bureaux de Dieu 46, 47
Au programme 48
Arts visuels
Frac : Entretien avec P. Malphettes 49
Sextant et plus, Galerie Lambert 50
ABD G. Deferre, La Compagnie 51
Expositions 52, 53
Livres
Agenda 54
Libraires à Marseille, Libraires du sud 55
Mallarmé, Kamel Khélif 56
Livres : arts, littérature, essais 57 à 65
Philosophie
Le socialisme chez Jaurès 66, 67
Sciences et techniques
La lumière, agenda 68, 69
Histoire et Patrimoine
Une histoire de l’immigration 70, 71
Manufactures de tabac de la Belle de Mai 72
Marais du Vigueirat 73
Éducation
Le Préau des Accoules 74
Picasso. Métamorphoses 75
Le BNM à Bruxelles 76
Les Zibulons 77
Rubrique des adhérents 78
04 POLITIQUE CULTURELLE LART VISUEL EN CRISE
Culture,
crise et entreprise
Sylvie Amar pour le B.C.D. et Baptiste Lanaspeze
pour les Presses du Réel proposaient d’organiser le
bat dans la «perspective de la création de
richesses communes». Face au retrait croissant de
l’investissement public et ses conséquences sur le
subventionnement local, la recherche de solutions
alternatives ou de compensation (pré)occupe
lourdement le devenir des structures artistiques
existantes, alors même que certaines doivent
fermer (voir ci-contre).
Blocages idéologiques ?
Qu’on se réclame d’un idéalisme de l’action
culturelle ou du pragmatisme économique, les
échanges avec le public ont montré l’acuité de la
question à la fois pour les artistes, les médiateurs,
les entrepreneurs public ou privé. Ce que n’ont pas
manqué de rappeler Xavier Douroux (initiateur du
Consortium et des Presses du Réel à Dijon) et
Fraois Lextrait (Radio Grenouille, Grandes Tables
de la Friche, conseiller auprès de Jean Nouvel),
soulevant les blocages iologiques quant au
rapport cultureconomie.
Pascal Neveux (directeur du Frac Paca) donnait
l’exemple des financements croisés du Frac et le
nécessaire travail de fond en partenariat. Ainsi était
soulevé le rapport financement public/pri. Signe
des temps, les terminologies issues de la gestion
d’entreprise étaient réinvesties dans les discours
telles «vendre son expertise», «échanges de
comtences», «valeur d’échange». Lartiste invité,
Hervé Paraponaris, affirmait pour sa part que pour
la création artistique «l’économie était là pour
valider les idées et non pas faire de l’argent».
Formatage ou centralisme ?
Le manque de subsides, et l’État lui-même, incitant
à chercher vers l’entreprise prie, la culture peut-
elle se passer de cette dernière ? Certaines
questions étaient vivement discutées : de quels
modèles sinspirer, tel langlo-saxon, ou bien quelles
innovations et expérimentations mettre en œuvre?
Dans la salle, Michel Colardelle, directeur du
Mucem, évoquait le rapport difficile des institutions
muséales avec le marché de lart.
Sur un plan plus politique, on se demanda s’il fallait
s’affranchir du «centralisme français», «comment
redistribuer les richesses produites» ou encore s’il
fallait se méfier d’un «danger de formatage par
l’économique sur les œuvres dart ?»
Difficile de conclure tant les questionnements et
les propositions reflétaient ces inquiétudes
circonstances. Sylvie Amar, rappelant l’intrusion
de cette crise globale, pointait l’opportuni
d’inventer de nouvelles manières dentreprendre :
comment par exemple «dans la négociation ou le
conflit peuvent naître de nouvelles pratiques et des
œuvres sublimes». S’agirait-il «de placer enfin l’art
au centre des enjeux sociaux et collectifs» ?
Rien à vendre
Idéologique ou pas, il reste évident que les
entreprises ne s’intéresseront à lArt que si, à un
endroit, par prestige, incitation fiscale ou pari sur
l’avenir, la chose leur rapporte. Lart contemporain,
parce quil produit essentiellement des objets qui se
vendent, est historiquement particulrement lié au
privé, aux mécènes : il n’est pas certain que le
théâtre public, la musique contemporaine ou la
danse puissent survivre à l’incitation qui leur est
faite de se tourner vers l’entreprise
CLAUDE LORIN
L’Histoire de l’Oeil nous a habitué à de nourris-
santes rencontres -quelques semaines en arrière
Mark Alizart exposait avec force l’originalité du
Palais de Tokyo et les modalis de son fonction-
nement. Ces rendez-vous sont désormais attendus.
Une librairie qui ne vend pas n’importe quel livre et
qui fait réfléchir, c’est une des voies possibles pour
entreprendre la culture efficacement!
www.galerieho.com
www.bureaudescometences.org
www.pressesdureel.com
(A) partir de Marseille-65 projets d’art contemporain
bilingue français/anglais
256 pages, 379 ill. coul.,
79 ill. n&b
éditions Les Presses du Réel,
2008
23 euros
VF Galerie
Installée à deux pas du Palais
Longchamp, la VF Galerie baisse le
rideau aps moins de deux ans
d’activi, mais na pas dit son
dernier mot… Explications
Mars 2007-décembre 2008 : la trajec-
toire de VF Galerie dans le ciel de
Marseille aura été celle d’une
téorite. Les charges locatives et la
baisse des ventes (78000 euros la
premre année pour 45000 euros
aujourd’hui) ont eu raison de leur
volontarisme… Un temps de vie très
court qui ouvre la porte à de nom-
breux questionnements, notamment
sur l’existence d’un marché de l’art
contemporain sur le territoire. En
effet, profitant de cette pause forcée,
les quatre assocs de la VF Galerie
entament une phase de réflexion
optimale, d’autant que certaines
ventes sont en cours de finalisation.
Entre Altitude croisière et Boum Blocs
avec Anne-Valérie Gasc, la ligne de
force aura toujours été la même :
psenter des projets sous des formes
courtes pour explorer les notions de
temps. Un parti pris accepté par les
artistes (Michel Auder, Cezary Bodzia-
nowski, Frédéric Clare, Julie C.
Fortier, Aïcha Hamu, Arnaud Maguet,
Érik Samakh, Lionel Scoccimaro et
Emmanuelle Villard) et un rythme
soutenu revendiqué par la galerie in
situ et hors les murs. Car, dès le
part, elle a donné à son «écuri
À l’occasion de la sortie de son
ouvrage rétrospectif (A) partir
de Marseille-65 projets darts
contemporain, le Bureau des
Compétences et Désirs organisait
samedi 20 décembre à la librairie-
galerie Histoire de lœil une table
ronde sur cette question désormais
omniprésente : le financement
de la culture et son rapprochement
du monde de lentreprise 1
2
une repsentation à l’international
en investissant dans les foires d’art
contemporain : Docks Art Fair à Lyon
en septembre 2007 avec un solo
show de Lionel Sccoccimaro, Show
Off à Paris en octobre 2007 avec un
Group Show, et Slick à Paris en
octobre dernier… Mais la réalité
demande de la clairvoyance, ce dont
ne manque pas Véronique Collard
Bovy, l’une des quatre associés : «On
peut se féliciter d’avoir bien vendu,
mais pas de pièces assez cres, cest-
à-dire plus de 5000 euros chacune.
C’est donc un problème et une
question ls à notre situation :
jusqu’à quel point un collectionneur
peut donner du cdit à une œuvre, un
artiste en province ?» Même si la
galerie a reçu le soutien du noyau dur
des collectionneurs régionaux, le
groupe ne s’est pas dévelop,
constate Véronique Collard Bovy qui
plore l’absence des institutions :
«Il n’y a pas eu dachat du Frac ni du
Mac, et le Fonds communal de la Ville
de Marseille nexiste plus» Après avoir
fait le bilan du territoire et analysé le
tier de galeriste, elle l’envisage
autrement : «Quand on est une galerie
de province, il est primordial d’avoir le
soutien des collectivités, pas
forcément en termes d’achat mais
simplement comme relais. À Nantes,
les liens entre institutions et galeries
ne se sont jamais rompus car la
coexistence est nécessaire» Quant à
l’ouverture de Damien Leclerc, si elle
a été vécue comme une bonne
nouvelle, la concurrence s’est arée
rude car les collectionneurs sont un
peu volatiles qui regardent le ct de
l’acquisition et recherchent la bonne
affaire. «Avoir une galerie, ça cte de
l’argent ; défendre un artiste dans les
salons, ça coûte de l’argent et vendre
lœuvre dun artiste qui travaille depuis
25 ans à 500 ou 1000 euros, ce n’est
pas possible, explique Véronique
Collard Bovy. Il ne faut pas le
braderAlors, comment VF Galerie
peut-elle trouver les moyens de
rebondir ? En concevant un projet
viable au format adéquat à l’espace
dans lequel elle travaille : Marseille.
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
www.vfgalerie.com
05
La région PACA est un pôle attractif
de premier plan, et le tourisme y
représente une activité économique
énorme (près de 12 % du PIB…).
Mais celle-ci peut sans doute trouver
de nouveaux axes de développement,
en particulier hors saison : comme
lors des Journées nationales du
patrimoine, des Jardins ou des
Musées, la Région fait le pari que les
habitants peuvent devenir les
touristes de leur propre territoire, et
y emmener leurs invités et leur
famille, puisqu’un visiteur de notre
gion sur deux va dormir non à
l’hôtel, mais chez des proches
En effet, il est bien connu que nous
nous comportons plus facilement en
touristes, cest-à-dire en visiteur de
monuments, de musées, en
couvreurs de gastronomie ou
d’histoire… lorsque nous sommes en
placement volontaire. Et bon
nombre dhabitants de notre territoire
connaissent mieux la Cité médiévale
de Carcassonne ou Notre-Dame de
Paris que le Palais des Papes !
Le dispositif de la Région devrait
donc vous permettre de découvrir des
richesses insoupçonnées, grâce à la
mise en place d’une carte «privilège»,
que vous pourrez demander dès le 19
janv par Internet ou téléphone, et qui
vous permettra, du 30 janv au 15 fév,
un accès privilégié à250 sites
gionaux !
L’originalité de la démarche réside
dans l’incroyable variété de l’offre :
de la sublime Abbaye de Montmajour
jusqu’à Boscodon ou Valbonne, du
luthier au fabricant de santon, des
planétariums aux moulins à huiles, en
passant par les dégustations dans les
caves ou les chocolateries, tous
ouvrent leurs portes, offrent un
cadeau… Sans compter les cinq parcs
nationaux qui se mettent en quatre,
et tous les musées, depuis Quinson
et sa préhistoire, Arles et son art
antique, jusqu’aux peintres classiques
d’Angladon (Avignon) et aux
impressionnistes des Beaux-Arts de
Nice…
A.F.
Bienvenue chez vous !
du 30 janv au 15 fév
04 88 66 23 13
www.bienvenuechezvous.regionpaca.fr
Tous touristes !!
se met entre parenthèses
1SHOOTING (The Single Bullet),
2008, broderie sur skaï, capitons,
mousse, bois. 70 cm x 167 cm x 15
cm.
Aïcha Hamu a exposé Hooloomooloo
ou une île en duplex du 3 mai au 14
juin.
2Emmanuelle Villard a exposé Medley
du 13 sept au 18 oct 2008.
3Gold Mining River, 2006, deux fioles
contenant de l’eau de la rivière et de
l’or 23 carats. Détail.
Julie C. Fortier a exposé Go West
Young Man ! du 26 juin au 27 juillet
2008.
4«Bootleg», 2005 - 2007
Thompson
bois, métal, pvc, walldrawing
dimensions variables
Frédéric Clavère a exposé Speakeasy
du 23 juin au 28 juillet 2007
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