Réflexions sur l`embryon et l`assistance médicale à la procréaNon

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Réflexions sur l’embryon et l’assistance médicale à la procréa8on (AMP) Pr JF Guérin Service médecine de la reproduc8on CHU de Lyon Ethique du vivant (bioéthique) : La loi à la place de Dieu? •  Durant des siècles : no8on d’ordre immanent : Dieu au centre de tout •  Période récente : avancées biomédicales considérables : besoin de légiférer pour mePre des limites, en par8culier concernant les périodes des extrêmes de la vie( concep8on et mort) : lois de bio-­‐éthique •  Et cependant: ces ques8ons ne peuvent pas relever que du Droit La procréa8on: domaine du sacré par excellence •  L’ AMP a été vécue comme transgressive, car considérée comme le domaine réservé de Dieu (années 80 : réac,ons vives du Magistère) •  mais transgressive également, chez des non croyants, car contraire à la no8on de « NATURE » –  procréa8on hors de l’in8mité du corps féminin, « contrôlée » par le biologiste –  parentalité différente de la « norme » : un enfant issu de l’union d’un homme et d’une femme, conçu et « incubé » dans le ventre maternel J0
La technique d’ICSI : le spermatozoïde est choisi par le biologiste 1.  L’ovocyte, préalablement décoronisé dans une
solution de hyaluronidase, est placé sur la platine
d’un microscope inversé équipé de micro
manipulateurs.Le spermatozoïde est aspiré dans
une micropipette bizeautée
2.  Pénétration de la micropipette dans le
cytoplasme, à travers la zone pellucide et la
membrane de l’ovocyte
3. Injection douce et maîtrisée du spz dans le
cytoplasme
Retrait de la pipette
Groupe de spz mobiles observés en bordure de
goutte
Les lois de bio-­‐éthique sont référées à la culture des pays concernés •  Pas d’harmonie entre les con8nents (Europe, Amérique , Asie…) ni même les pays au sein d’un même con8nent ( l’Europe) •  Et cependant : désir d’harmonisa8on au sein de l’Europe… mais qui se heurte à l’Histoire de chaque pays, le contexte socio-­‐poli8co-­‐
religieux, etc Exemples : interdic8ons •  De toute forme d’ AMP en Pologne •  de la recherche sur l’embryon en Allemagne, Autriche, Irlande, Italie, Pologne, Slovaquie •  du don de gamètes en Italie •  De l’AMP pour les couples de même sexe en France, Allemagne, Italie, Portugal, Russie •  De la GPA dans la plupart des pays Accès des femmes seules
et des femmes de même sexe
à l’AMP ( diapo P. Jouannet)
Au sein d’un pays : le regard sociétal évolue, en rela8on avec le contexte poli8que La France de l’après-­‐guerre considérait le don de sperme comme une monstruosité : Une condamna=on sans appel de l’IAD par l’Académie des Sciences morales et poli=ques : « Le fait d’intégrer frauduleusement dans une famille un enfant qui portera la nom du père légal et qui s’en croiera le fils doit être considéré comme une a:einte aux assises du mariage, de la famille, de la société » 1949. « On peut voir dans ce geste et dans les circonstances qui l’accompagnent, un avilissement, une dégradaDon ou une méconnaissance de la dignité humaine » 1957. ère
La 1 loi de bioéthique (1994) •  A finalement autorisé la congéla8on (et donc la cryoconserva8on) des embryons issus de FIV •  Mais avec l’interdic8on de détruire les embryons cryoconservés, même si c’était le désir des géniteurs! •  è situa8on cauchemardesque, d’autant plus qu’il a fallu aPendre 10 ans la révision de la loi (2004) Le statut de l’embryon humain A quel moment se cons8tue un nouvel être humain? L’embryon humain est-­‐il une personne ? Un point de vue différent selon qu’on s’adresse à : des biologistes, des philosophes, des théologiens et des juristes. Féconda8on Pour le biologiste,
il est impossible de dater
précisément le début de la vie :
continuum du stade « gamètes »
au stade fœtal, et au delà.
L’ontogénèse: un processus continu
et de complexité croissante Diapo P Sava,er L’embryon : un amas de (quelques) cellules? Une poten=alité de personne ? Une personne poten=elle? Une personne à part en=ère dès sa concep=on? •  Quel statut aCribuer à l’embryon humain? •  à quand et comment l’acquière t’il ? •  èConséquences sur les posi=ons vis-­‐
à-­‐vis de la recherche sur l’embryon Posi8on essen8aliste Un embryon est un "Humain" parce qu’il est, par essence, de nature humaine Le génome humain définit à lui seul l’Humain La féconda8on est l’acte créateur de l’être Humain Les embryons ne diffèrent pas des autres êtres Humains par ce qu’ils sont, mais par leur stade de développement Con8nuum féconda8on à mort Posi8on existen8aliste « La no=on de personne ne se réduit pas à son génome. L’Homme n’est pas conçu Humain. Pour devenir un Homme, l’embryon doit s’humaniser, (…) soit au contact des autres, (…) soit en acquérant son autonomie. » Henri Atlan "Des embryons et des Hommes » Implanta=on Capacité à souffrir, à entendre …. Capacité à respirer, à naître Reconnaissance de son existence par sa mère Projet parental Ressemblance à Homo sapiens Lequel des 2 embryons appar8ent à l’espèce humaine? Lequel des 2 embryons appar8ent à l’espèce humaine? Ressemblance à Homo sapiens Et les couples : Quelle(s) représenta=on(s) ont -­‐ils de l’embryon? •  Un organisme cons8tué de quelques cellules? Un fœtus? Plutôt : Un enfant poten=el! Les difficultés auxquelles est confronté le médecin de la reproduc=on (procréa,cien) • La loi de bioéthique ( révisée en juillet 2011) -­‐ fixe le cadre général des ac8vités d’AMP : couple hétérosexuel, vivant, en âge de procréer, dont la stérilité est vérifiée) • -­‐ confère à l’équipe pluridisciplinaire la responsabilité d’apprécier l’intérêt de l’enfant à naître (opposi8on entre « droit de l’enfant » et « droit à l’enfant ») décision difficile en cas de contexte médical ou socio-­‐familial probléma8que, de handicap, etc…) Jusqu’à quel point l’équipe médicale peut-­‐elle décider à la place des couples? (conflit possible entre le principe d’autonomie souvent mis en avant) Un exemple d’une situa=on qui soulève une ques=on éthique délicate : l’insémina=on en « pre mortem » •  Situa8on d’un homme ayant fait une auto-­‐
conserva8on de sperme avant traitement an8-­‐
cancéreux, qui a une espérance de vie de quelques mois, et dont la conjointe demande une insémina8on avant qu’il meure •  Conflit entre le principe d’autonomie (le couple est libre de choisir d’avoir un enfant dans ces condi8ons), et « l’intérêt de l’enfant », qui va naitre orphelin De nombreuses autres situa=ons sont sources de ques=onnement éthique La gesta=on pour autrui (GPA) : jus8fiable d’un point de vue compassionnel…mais situa8on à haut risque -­‐ dérives possibles -­‐établissement de rela8ons gestatrice – fœtus -­‐instrumentalisa8on du corps de la femme Le don de gamètes : faut-­‐il maintenir l’anonymat du donneur (donneuse)? Faut-­‐il maintenir le principe de la gratuité stricte, avec le risque d’un afflux massif de femmes demandeuses? D’un don d’ovocyte en Espagne, Grèce, Ukraine è Véritable « marché européen « de la stérilité! Future is GOLD? Les évolu8ons technologiques permePent des prouesses inimaginables il y a quelques années •  Le DPI permePrait, à par8r de l’ADN d’une cellule de l’embryon, de séquencer l’ensemble du génome èmythe de l’enfant « géné8quement parfait » •  En cas de maladie mitochondriale, possibilité d’introduire les chromosomes de l’ovocyte dans un ovocyte énucléé, mais possédant des mitochondries saines èenfant à « 3 parents » Ce qui est techniquement possible est-­‐il toujours éthiquement acceptable? Conclusions : PROCREER: Un droit universel de tout être humain? OUI selon le Parlement européen ( résolution du 21
février 08)
…l’infertilité est de nature médicale (selon l’OMS)
…les états membres doivent assurer le droit des couples à un accès
universel aux traitements d’infertilité
Cependant : le droit à procréer implique-­‐t-­‐il de facto un droit à l’enfant? Merci pour votre a:enDon Merci à Isabelle Massonnat Pour cePe diapo…et ses conseils 
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