33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) P. Balageas, T. Carteret, H. Caillez, N. Frulio, C. Salut, M. Bouzgarrou, H. Trillaud La radiologie interventionnelle occupe une place grandissante dans la médecine moderne. La pathologie abdominale, très variée, offre un champ d’applications vaste au guidage radiologique qui se retrouve tant dans le domaine diagnostique avec les biopsies, que thérapeutique avec les drainages, infiltrations, et thermothérapies. Les différentes modalités d’imagerie, avec en chef de file l’échographie et le scanner, guident le radiologue dans des gestes « mini-invasifs » avec une précision de quelques millimètres. Le radiologue doit connaître les avantages et limites de chacun de ses moyens d’imagerie ainsi que des matériels de ponction à disposition, afin de choisir le plus adapté à chaque geste. La radioprotection des patients et du personnel médical doit être une considération constante dans la pratique quotidienne. Il est indispensable de connaître les bonnes indications et les contre-indications de chaque procédure pour réaliser les actes dans de bonnes conditions de sécurité. Les progrès technologiques permettent le développement de nouvelles stratégies de guidage élargissant encore le champ des possibilités. Les systèmes de navigation en temps réel sur table d’angiographie à partir d’acquisitions cone-beam volumétriques combinent les avantages d’une imagerie scanner avec un guidage fluoroscopique en temps réel. L’imagerie de fusion et la navigation électromagnétique facilitent parfois l’accès à des cibles invisibles en échographie conventionnelle ou sur un scanner sans injection. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : Techniques de guidage ; Guidage échographique ; Guidage tomodensitométrique ; Fusion ; Navigation électromagnétique ; Biopsie ; Radiofréquence Plan ■ Introduction 2 ■ Choix de la modalité de guidage, avantages et inconvénients de chaque technique Guidage échographique Guidage scanographique Guidage multimodalité 2 2 2 2 Préparation du geste Information du patient Prévention des complications hémorragiques Prévention des complications infectieuses Prévention des douleurs 2 2 3 3 3 Règles communes de réalisation pratique Positionnement du patient Choix de la voie d’abord Anesthésie locale Surveillance 3 3 4 4 4 Matériel de ponction Aiguilles de ponction Système coaxial 4 4 4 ■ ■ ■ EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive Volume 9 > n◦ 2 > juin 2014 http://dx.doi.org/10.1016/S1879-8527(14)51571-7 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) ■ Drainage de collection Matériel de drainage Techniques de drainage 5 5 5 ■ Guidage échographique Choix du matériel et de la technique Réalisation pratique 6 6 7 ■ Guidage scanographique Optimisation des réglages Sécurisation du geste par les techniques de dissection Module de guidage interventionnel en scanner et sur capteur plan en salle d’angiographie Applications du guidage scanographique au foie Biopsies pancréatiques Biopsies et drainage de masses et collections pelviennes ■ ■ 9 9 10 11 12 13 14 Imagerie de fusion Principe Fusion d’image et navigation électromagnétique sous guidage échographique Applications de la fusion d’images en guidage échographique Application de la fusion d’images pour un guidage sous scanner Guidage électromagnétique 15 15 15 16 16 16 Conclusion 18 1 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) Introduction Les techniques de guidage en radiologie interventionnelle ont permis l’essor d’une activité florissante qui trouve sa place tant au niveau d’une prise en charge diagnostique que thérapeutique. Les guidages échographiques, tomodensitométriques (TDM), fluoroscopiques, et en imagerie par résonance magnétique (IRM) ouvrent la porte à des procédures mini-invasives parfois complexes tout en conservant un maximum de sécurité dans l’acte par une visualisation précise de la cible à atteindre, du chemin jusqu’à la cible, et de la progression de l’aiguille au cours du geste. Le guidage par imagerie voit ses indications continuellement s’accroître dans de multiples disciplines médicochirurgicales. La nécessité d’une caractérisation histologique, de typages immunohistochimiques, et le recours de plus en plus fréquent à la biologie moléculaire pour la mise en place de stratégie thérapeutique ont rendu quasi systématique la pratique des ponctions–biopsies percutanées en pathologie cancéreuse [1, 2] . Le caractère mini-invasif des procédures de drainage de collections profondes a permis, dans ces indications, de remplacer une part considérable des procédures chirurgicales. Le développement des traitements par thermothérapie a ouvert une place de choix pour les procédures de guidage percutané en oncologie. Choix de la modalité de guidage, avantages et inconvénients de chaque technique Le choix de la modalité de guidage est souvent multifactoriel, dépendant de la disponibilité du matériel, de la technicité du geste, des habitudes de l’opérateur, et des avantages et limites propres à chaque technique. Il est indispensable d’avoir une bonne connaissance des moyens aujourd’hui disponibles afin de choisir le plus adapté à chaque geste. Le guidage par IRM n’est pas abordé car il ne trouve à l’heure actuelle que peu d’indications en pathologie abdominale, est largement limité par la faible disponibilité des machines et nécessite un matériel spécifique compatible avec les champs magnétiques. Guidage échographique C’est dans les années 1970 qu’ont été décrites les premières ponctions sous contrôle échographique. Les avantages de cette modalité expliquent sa large utilisation : • le guidage en temps réel permet une visualisation en continu du matériel pendant sa progression vers la cible ; • la possibilité de réaliser des coupes dans tous les plans de l’espace notamment dans deux plans orthogonaux, et d’avoir des angles d’approches variés est très utile pour choisir la voie d’abord la plus sûre et permettre un bon repérage dans l’espace ; • c’est un examen non irradiant à utiliser en priorité chez les femmes enceintes et les enfants ; • l’échographie offre une très bonne résolution spatiale des plans superficiels ; • l’utilisation de produit de contraste permet d’améliorer la visibilité des cibles ; • sa simplicité d’utilisation permet de raccourcir les temps de procédures ; • son accessibilité et la possibilité de déplacer la machine d’échographie permettent de réaliser des gestes au lit du patient, au bloc opératoire, en salle de scanner ou sur table de radiologie avec fluoroscopie pour coupler cette modalité de guidage aux rayons X. Les échographes portatifs ont maintenant une qualité d’image suffisante pour des procédures de guidage simple ; • l’absence d’arceau permet une très bonne accessibilité au patient et permet également de réaliser des gestes en position demi-assise chez les patients dyspnéiques ; 2 • son faible coût permet une large utilisation et l’achat de machines dédiées aux actes interventionnels. Ses inconvénients sont les suivants : • une accessibilité limitée aux structures profondes par atténuation du faisceau acoustique ; • une détérioration de la fenêtre échographique chez les patients obèses, avec une stéatose hépatique ou en cas d’interpositions osseuses, aériques digestives ou au sein d’une collection ; • certaines lésions sont isoéchogènes au parenchyme adjacent et donc mal identifiables. Guidage scanographique Les indications du guidage par TDM découlent des limites de l’échographie : • la TDM offre une plus grande sécurité pour les cibles profondes ou en cas d’important pannicule adipeux ; • elle va permettre un repérage plus précis des structures digestives, vasculaires qui ne doivent pas être lésées ; • elle permet un accès aisé aux poumons et aux structures osseuses. Mais le guidage scanner présente ses propres limites : • il ne permet pas de suivi en temps réel lorsque utilisé en mode spiralé ou séquentiel. Le geste est plus complexe en cas de cible mobile ce qui nécessite une participation active du patient notamment par la réalisation d’apnée contrôlée ; • il est tributaire des possibilités de décubitus du patient ; • l’accessibilité au patient est limitée par la taille du gantry ; • il ne peut être réalisé que dans une salle de radiologie équipée ce qui impose la mobilisation de patients parfois fragiles ; • le repérage des cibles qui ne sont visibles qu’après injection de produit de contraste est délicat dans le suivi de la progression de l’aiguille car limité par le nombre d’injections ; • c’est une technique irradiante [3, 4] qui ne doit être utilisée qu’en cas d’impossibilité d’un guidage par échographie pour les femmes enceintes et les enfants. Guidage multimodalité Il est parfois nécessaire ou judicieux de coupler les modalités de guidage échographique, TDM, ou fluoroscopique afin d’assurer une procédure la plus sûre possible. L’association courante de l’échographie et de la radioscopie télévisée résulte de leur complémentarité souvent nécessaire dans les actes nécessitant des abords précis, l’opacification de cavités ou structures anatomiques, ou la mise en place de matériel radioopaque tel que des endoprothèses et autres drains. Les indications sont essentiellement hépatobiliaires et urinaires Les techniques de fusion multimodalités et guidage électromagnétique, dernières avancées technologiques dans le domaine, semblent être une très bonne solution aux limites de chaque technique. Les avantages du guidage en temps réel échographique peuvent par exemple être associés à la résolution en contraste d’un scanner injecté ou d’une IRM. Préparation du geste L’optimisation de l’efficacité et de la sécurité d’un geste sous guidage radiologique nécessite au préalable une bonne préparation de la procédure. Information du patient L’information du patient et/ou du représentant légal est une obligation. Le recueil d’un consentement écrit est fortement recommandé. La consultation d’information se fait au mieux plusieurs jours avant le geste afin de laisser au patient le temps de réflexion nécessaire pour accepter ou refuser la procédure. Le médecin opérateur va pouvoir expliquer dans un discours adapté les modalités du geste, ses objectifs et les complications potentielles. Cette consultation permet de préparer le geste (choix du meilleur mode de guidage, recherche de contre-indications, EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 33-680-A-05 prescription du bilan biologique nécessaire, et information des précautions préalables au geste). Ce qui est parfois le premier contact du malade avec le radiologue interventionnel va permettre d’établir une relation de confiance indispensable. Cela va également aider à diminuer l’anxiété du patient. Il est souvent judicieux de réexpliquer la procédure juste avant l’installation du patient pour obtenir une bonne coopération lors des procédures sous anesthésies locales. Prévention des complications hémorragiques Les modalités de guidage percutané par échographie et scanner donnent accès à des procédures mini-invasives. Cependant les risques hémorragiques restent présents et doivent toujours être évalués en pondérant l’indication du geste par le rapport bénéfice–risque hémorragique. Ce risque est évalué avant le geste par l’analyse de l’hémostase primaire, secondaire, et de la fibrinolyse avec la réalisation de tests sanguins comprenant le temps de Quick ou temps de thrombine (TP), le temps de céphaline activé (TCA), la numération plaquettaire. Le dosage du fibrinogène et le calcul du temps de saignement ne sont pas systématiques et restent controversés. Les contre-indications classiques d’une procédure de ponction percutanée sont un TP inférieur à 50 %, un TCA supérieur à deux fois le témoin, un taux de plaquettes inférieur à 50 000/ml. Ces valeurs sont à moduler en fonction des comorbidités pouvant majorer le risque hémorragique (cancer, cirrhose, insuffisance rénale, etc.) et du type de geste réalisé [5] . En cas de traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire, il est indispensable d’évaluer le rapport bénéfice–risque de leur arrêt [6] . En cas de biopsie profonde, les traitements antivitamines K doivent être arrêtés trois à cinq jours avant, avec un contrôle de l’International Normalized Ratio (INR) avant le geste. Un traitement par héparine non fractionnée par voie veineuse doit être arrêté quatre à six heures avant le geste, 12 heures en cas de voie sous-cutanée, et 24 heures en cas d’héparine de bas poids moléculaire. Les antiagrégants plaquettaires préviennent la thrombose artérielle ; 10 % des plaquettes se renouvellent tous les jours, donc il faut dix jours pour retrouver une hémostase normale. Si un traitement par aspirine peut être interrompu, un délai de trois à cinq jours avant le geste est à respecter. Pour certains auteurs, un traitement par aspirine peut être maintenu pour les actes à risque hémorragique faible ou modéré [7] . Pour les autres antiagrégants, notamment le clopidogrel, un délai de cinq jours est recommandé. Le traitement peut être repris à 24 heures du geste en l’absence de complication [6] . La gestion du risque hémorragique en cas de stent actif est plus complexe, et doit être adaptée au geste prévu, aux antécédents cliniques et impose un avis spécialisé auprès du cardiologue en charge du patient. Généralement, en cas de double antiagrégation plaquettaire, un traitement sur les deux peut être temporairement interrompu. Pour certains actes tels que les biopsies d’organes pleins, il est judicieux de disposer, en cas de besoin, de matériel d’embolisation (gélatines résorbables, colles hémostatiques, etc.) qui peuvent permettre de contrôler facilement un saignement localisé. Prévention des complications infectieuses [8] La maîtrise du risque infectieux repose sur le respect des précautions standards d’hygiène et d’entretien des appareillages notamment ceux utilisés pour le guidage. Pour limiter les risques infectieux, chaque geste invasif doit être réalisé dans des conditions d’asepsie chirurgicale. Pour un geste réalisé en salle de radiologie interventionnelle, le patient doit au préalable faire une douche antiseptique. En cas d’hyperpilosité de la zone d’abord percutané, une dépilation au moyen d’une tondeuse avec tête à usage unique précède la douche. Sur table, les différents temps de désinfection doivent être respectés et être larges autour du point de ponction qui est placé au centre d’un champ stérile troué. Un premier temps de détersion est réalisé EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) (Bétadine® Scrub, Hibiscrub® ) suivi d’un rinçage, d’un séchage puis d’une antisepsie cutanée alcoolique. L’opérateur fait le geste avec des gants stériles après un lavage chirurgical des mains. La sonde d’échographie est habillée de façon stérile. Le contact entre la sonde et la protection peut être fait avec un gel non stérile. Le contact entre la peau du patient et la protection est fait avec un gel stérile en conditionnement à usage unique L’utilisation d’antibiotique en prophylaxie n’est pas systématique [9] et les indications suivent les recommandations de la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR) avec la révision en 2010 de la Conférence de consensus de 1992 « Antibioprophylaxie périopératoire » (www.sfar.org/article/669/ antibioprophylaxie-en-chirurgie-et-medecineinterventionnellepatientsadultes-cc-2010). On réserve l’antibioprophylaxie aux gestes comportant l’effraction d’une cavité ou d’un organe non stérile, en ciblant les germes habituellement rencontrés dans la cible. L’antibiotique est administré juste avant le geste et pendant la durée la plus courte possible, souvent en prise unique. Selon les recommandations de l’American Heart Association de 2007, l’administration d’antibiotique pour prévenir l’endocardite n’est pas recommandée pour les patients qui subissent une procédure sur le système génito-urinaire ou le tractus digestif [10] . Selon les recommandations de 2010, les seules interventions à risque de bactériémie pouvant conduire à une endocardite sont celles de la sphère dentaire. Seuls les patients avec une valve prothétique, un matériel prothétique utilisé pour une réparation valvulaire, un antécédent d’endocardite infectieuse, ou une cardiopathie congénitale sont candidats à une antibioprophylaxie pour l’endocardite. Pour toutes les autres interventions (tractus respiratoire, gastro-intestinal, génito-urinaire, dermatologique ou musculosquelettique), l’antibioprophylaxie n’est pas systématique. Prévention des douleurs De nombreuses procédures peuvent être réalisées sous anesthésie locale telles que les biopsies et la plupart des gestes de drainage. L’anesthésie générale ou la neurosédation profonde sont réservées aux procédures plus douloureuses ou justifiant une immobilité parfaite et prolongée (thermothérapies, alcoolisation hépatique, drainage biliaire, embolisation portale). Pour un geste donné, les douleurs induites pendant et au décours sont le plus souvent prévisibles. Il est donc judicieux de les traiter par anticipation. L’administration, avant la procédure, d’antalgique de palier I ou II permet un contrôle efficace des douleurs par une action très précoce. L’analgésie multimodale, en associant plusieurs classes d’antalgiques dont le mode d’action intervient à différents niveaux des voies de la douleur, permet d’obtenir une antalgie efficace tout en évitant les effets secondaires et surdosages. Chez les patients angoissés, une prémédication par anxiolytique peut s’avérer utile. Règles communes de réalisation pratique Afin de réaliser un geste dans de bonnes conditions de confort et de sécurité, plusieurs étapes s’imposent à l’opérateur quels que soient la cible et le mode de guidage, avant même la mise en place du matériel de ponction. Positionnement du patient Pour les procédures sous anesthésie locale, le patient doit être placé suffisamment confortablement pour qu’il puisse maintenir la position pendant toute la durée de la procédure. Ce positionnement doit également permettre de dégager la voie d’abord la plus sûre, la moins contraignante pour le confort de l’opérateur, et la plus stable pour le matériel afin d’éviter son déplacement inopportun lié à son poids. En cas d’abord hépatique ou rénal sous guidage échographique, le décubitus latéral, voire ventral peut fournir une 3 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) meilleure fenêtre échographique, permettre un abord plus postérieur, ou permettre de déplacer des structures digestives. Le décubitus latéral modifie la profondeur des culs-de-sac pleuraux, ouvrant le cul-de-sac du côté surélevé et fermant le cul-de-sac le plus bas. Cette position permet d’accéder à des lésions sousdiaphragmatiques haut situées sans créer de pneumothorax en passant par le cul-de-sac fermé [11] . Sous guidage scanographique, le positionnement adéquat du patient peut permettre au matériel de ne pas dépasser du diamètre du gantry, ce qui empêcherait les contrôles pendant le geste. Choix de la voie d’abord Le trajet de ponction doit être le plus sûr possible. Il est intéressant de privilégier la graisse et d’éviter les muscles. Les connaissances anatomiques de la région à ponctionner vont permettre d’éviter certaines structures nobles telles que les nerfs (par exemple, le nerf sciatique exposé lors du drainage d’une collection présacrée par voie postérieure) et les vaisseaux (par exemple les artères épigastriques inférieures lors d’un abord antérieur). Les structures vasculaires peuvent être repérées grâce au Doppler couleur, à l’injection de produit de contraste échographique, ou par la réalisation d’un scanner avec injection de produit de contraste iodé. En cas d’abord hépatique, il est indispensable de bien repérer les culs-de-sac pulmonaires dont la ponction expose au risque de pneumothorax. Sous échographie, ils peuvent être repérés au cours d’inspirations profondes. Il est souvent préférable d’aborder une lésion par son grand axe afin de diminuer le risque d’atteinte de structures nobles en arrière de la cible et pour augmenter la quantité de tissu lésionnel biopsié en cas de petit nodule. Une fois le point d’entrée cutané choisi, la distance entre la peau et la limite profonde de la cible doit être mesurée pour déterminer le choix du matériel et connaître la distance maximale à ne pas dépasser. La plupart des aiguilles de ponction et des systèmes coaxiaux disposent de mécanismes de butée, sous forme de manchon plastique ou métallique permettant d’adapter la longueur maximale qui peut être utilisée. Anesthésie locale Les biopsies et drainages sont le plus souvent réalisés sous anesthésie locale. L’injection de lidocaïne à 0,5 ou 1 % non adrénalinée se fait du plan cutané au plan profond en suivant le trajet prévu de ponction. Ce sont essentiellement les plans cutanés, fascias (péritoine) et capsulaires qui sont les plus sensibles. L’aiguille d’anesthésie ne franchit pas la capsule hépatique ou rénale ; 10 à 20 ml de lidocaïne sont le plus souvent suffisants. Il peut être réalisé un mélange de l’anesthésique local avec une solution de bicarbonate ce qui neutralise le pH et réduit les sensations de brûlure à l’injection. Des proportions de 2 ml de bicarbonate à 4,2 % pour 10 ml de lidocaïne sont le plus souvent proposées. Ce premier temps anesthésique va pouvoir également servir à réaliser une hydrodissection des plans sur le trajet de ponction en cas d’interposition vasculaire ou digestive. L’utilisation d’un mélange équimolaire de protoxyde d’azote et d’oxygène est largement pratiquée en pédiatrie. Il associe un effet antalgique et anxiolytique. Il est également très utile pour des procédures courtes chez l’adulte, en association avec une anesthésie locale. Son efficacité est rapide après trois à cinq minutes d’inhalation et ses effets se dissipent en quelques minutes au retrait du masque. Surveillance Dans les suites immédiates d’un geste de ponction–biopsie, le patient va rester en position allongée, et l’opérateur va exercer une compression douce du point de ponction pendant quelques minutes afin de diminuer le risque hémorragique, notamment d’hématome des plans superficiels. En cas de biopsie hépatique, un contrôle échographique sur table dans les suites immédiates du geste est conseillé pour permettre de rechercher la constitution d’un hématome sous-capsulaire ou périhépatique précoce. 4 Le patient reste ensuite allongé pendant un temps variable de quelques heures selon la procédure (6 h pour une biopsie hépatique). Matériel de ponction (Fig. 1) Aiguilles de ponction Les cytoponctions ont été largement utilisées à visée diagnostique pour la caractérisation histologique car cela permet l’utilisation d’aiguilles à aspiration de petit calibre de 20 à 22 gauges (G). Classiquement l’aiguille à aspiration est positionnée vers le centre de la lésion, et une aspiration est réalisée manuellement. Mais la quantité de matériel, souvent insuffisante avec cette méthode, notamment pour la biologie moléculaire, justifie dans la grande majorité des cas l’utilisation d’aiguilles à guillotine classiquement placées à l’entrée de la lésion. Le positionnement est choisi pour assurer un maximum de prélèvement au sein de la cible. Le positionnement optimal peut être également déterminé par le repérage des portions les plus nécrotiques afin de centrer le ciblage vers les contingents vivaces. Ce repérage peut être réalisé au préalable sur les imageries de coupes disponibles (TDM, IRM, tomographie par émission de positons [TEP]-scan), ou au cours du geste avec une échographie de contraste. Le choix de l’aiguille à biopsie repose sur trois caractéristiques : • son diamètre exprimé en gauges déterminant le calibre des prélèvements ; il est classiquement de 14 à 20 G pour les systèmes semi-automatiques et de 12 à 20 G pour les systèmes automatiques. Le choix du calibre est déterminé par la nature de la cible, la nécessité d’une quantité plus ou moins importante de matériel, et le risque hémorragique. Un calibre de 14 G est associé à un risque de saignement significativement plus important qu’avec une aiguille de calibre inférieur [12] ; • sa longueur est choisie en fonction de la profondeur de la cible ; • la longueur de son débattement allant de 12 à 32 mm est choisie en fonction de la taille de la cible. Il existe des aiguilles réglables dans leur débattement ce qui a l’avantage de limiter le nombre de modèles différents nécessaire en réserve. Les aiguilles automatiques vont se déployer et réaliser le prélèvement en un ou deux temps. Elles sont utiles pour des lésions plus dures ou des ganglions en raison de leur mobilité. Les aiguilles semi-automatiques vont permettre un déploiement contrôlé avec un prélèvement dans un second temps. Il existe un intérêt en cas de nécessité de positionnement très précis contrôlé en temps réel par exemple en cas de vaisseau à proximité ou en cas de nécessité d’un déploiement limité. Système coaxial La grande majorité des biopsies est réalisée avec un système de coaxial. Les avantages sont nombreux : • une possibilité de prélèvements multiples avec un seul abord et donc une augmentation de la probabilité de prélèvements contributifs, un raccourcissement de la durée de la procédure, et une diminution du risque hémorragique ; • une limitation du risque de dissémination [13] ; • une manipulation plus facile du fait d’un poids moindre que les aiguilles à biopsie et donc moins de risque de déplacements inopportuns si l’opérateur doit relâcher son maintien du matériel ; • certains coaxiaux disposent d’un stylet à bout mousse qui permet de se déplacer dans les tissus mous de manière moins traumatique, de refouler sans léser des structures vasculaires ou digestives [14] ; • la possibilité de réaliser une embolisation du trajet de biopsie après le retrait de l’aiguille à biopsie. Les inconvénients sont une augmentation modérée du diamètre du système (+1 G) et un surcoût minime. Le choix du coaxial est déterminé par le calibre et la longueur de l’aiguille à biopsie nécessaire. EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 33-680-A-05 A B D E C 5 cm F Figure 1. Matériel de ponction. A. Aiguille à aspiration comprenant un axe creux dont le calibre varie de 20 à 22 G et un stylet à bout pointu. B. Différents modèles d’aiguilles à guillotine. C, D. Biopsie d’un ganglion avec une aiguille à guillotine semi-automatique : aiguille fermée (C) et ouverte (D). E. Système coaxial comprenant un axe porteur creux, un stylet à bout pointu et un stylet à bout mousse. F. Aiguille à biopsie positionnée dans le coaxial correspondant. L’aiguille dépasse du coaxial de 5 mm avant même d’être déployée. En pratique, le système coaxial est positionné de telle sorte que le débattement de prélèvement de l’aiguille à biopsie se projette au niveau de la cible. En cas de cible volumineuse, le coaxial peut être positionné en son sein. Si la taille de la cible est inférieure au débattement de l’aiguille à biopsie, le coaxial peut être positionné en périphérie de la lésion en l’absence de structure à risque en arrière de la cible par exemple pour une adénopathie entourée de graisse sous-cutanée. Dans le cas contraire, le coaxial est positionné de telle sorte que le débattement calculé ne franchisse pas la cible comme par exemple dans le cas d’un nodule rénal central situé à proximité des calices et pédicules vasculaires. Le calcul du débattement doit toujours intégrer le fait que l’aiguille à biopsie va dépasser de quelques millimètres de son coaxial avant même qu’il ne soit déployé. Drainage de collection Le drainage de collection est devenu pratique courante dans l’activité du radiologue. Il peut s’agir d’un abcès, d’un biliome, d’un kyste compliqué ou compressif, d’un hématome ancien liquéfié. L’approche percutanée permet le plus souvent d’éviter ou de différer une chirurgie plus invasive, permet d’améliorer rapidement les symptômes et si nécessaire permet d’obtenir une documentation bactériologique pour une antibiothérapie adaptée. Matériel de drainage (Fig. 2) Le choix du drain est conditionné par le type de la collection et son siège. • La plupart des drains sont hydrophiles ce qui permet leur progression plus facile dans les tissus. • Le calibre allant classiquement de 6 à 22 F est déterminé par la densité du liquide à drainer. Des drains beaucoup plus volumineux jusqu’à 28 F peuvent être utilisés pour les coulées de nécrose pancréatiques très épaisses. EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) • Les trous à l’extrémité du drain sont plus ou moins larges selon les fabricants pour des drains de même calibre interne. Plus les trous sont importants, meilleure est l’efficacité du drainage. • Leur extrémité est souvent en « queue de cochon » parfois associée à un système de blocage par un fil à mettre sous tension. Cela permet l’enroulement du drain dans la collection de façon non traumatique. • Les drains double voie permettent un lavage avec irrigation en continu de la collection mais diminuent le calibre efficace de drainage. Techniques de drainage Trois techniques peuvent être utilisées pour positionner un drain. • La ponction directe est la plus simple et la plus rapide. Le drain est monté sur un rigidificateur creux et une aiguille à bout pointu. La collection est abordée directement, l’aiguille est alors retirée, le drain est avancé sur le mandrin maintenu en point fixe puis entièrement retiré. Cette technique est plus traumatique en cas d’erreur de trajectoire et ne permet pas de dilatation du trajet préalable. • La ponction directe tutorisée, moins précise, est précédée d’un abord de la collection par une aiguille fine de 20 à 22 G qui servira de support latéral au drain monté sur rigidificateur et aiguille. Cette méthode permet de corriger la trajectoire avec un matériel moins traumatisant avant d’aborder la collection. • La technique de Seldinger (Fig. 3) est plus sûre, mais plus longue. Elle offre la possibilité de réaliser des dilatations progressives du trajet avant la mise en place du drain. Elle consiste à aborder la collection avec une aiguille creuse montée sur un mandrin à bout pointu. Un guide rigide, avec une extrémité en J, est introduit dans l’aiguille après retrait du stylet pointu et enroulé largement dans la collection. L’aiguille creuse est retirée et le drain est monté sur le guide avec un rigidificateur 5 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 1 2 3 4 B A 5 C Figure 2. Matériel de drainage. A. Drain pour ponction directe en système triaxial avec le drain monté sur une aiguille creuse et une aiguille pleine pointue au centre. B. Agrandissement d’un drain pour ponction directe. C. Pour un drainage par méthode de Seldinger, le matériel nécessaire comprend un guide rigide avec extrémité en J (1), une aiguille de ponction creuse (2), un lot de dilatateurs de calibre progressif (3), un mandrin creux (4) qui sert à monter le drain (5). C B A D E Figure 3. Drainage d’une collection par méthode de Seldinger. A. La collection est ponctionnée avec une aiguille cathéter. Le mandrin est retiré. Un guide J est introduit dans l’aiguille creuse et enroulé dans la collection. Les dilatateurs de calibre croissant sont montés sur le guide en place. Le drain est monté sur le guide avec l’ensemble des trous dans la collection. B. Ponction à l’aiguille cathéter. C. Introduction du guide dans la collection par l’aiguille creuse. D. Dilatation du trajet sur le guide. E. Montée du drain sur le guide. creux puis s’enroule dans la collection après retrait du rigidificateur et du guide. Cette méthode permet la mise en place de drains de gros calibre, mais expose à un risque de dissémination du contenu de la collection dans le péritoine libre lors des manœuvres de dilatations itératives. Le choix de la voie d’abord doit être le plus direct possible en évitant de traverser les organes pleins (sauf le foie) et creux, les vaisseaux, les plexus nerveux, les uretères, les culs-de-sac pleuraux qui descendent 2 à 3 cm plus bas que les culs-de-sac pulmonaires. La voie d’abord doit éviter de faire communiquer les espaces intra- et rétropéritonéaux afin de limiter les risques de diffusion des collections septiques. Les voies antérieures et latérales sont plus confortables pour le patient. La voie postérieure, notamment transglutéale en cas de collection présacrée, est moins bien tolérée du fait de la pression continue exercée par le drain et les pansements en cas de décubitus prolongé. 6 Pour une meilleure efficacité, le drain est positionné en situation déclive dans la collection ou, en cas de collections multiples communicantes, dans la collection la plus déclive. Il est souvent judicieux de ne vider la collection qu’une fois le drain parfaitement positionné afin de ne pas compromettre un éventuel repositionnement si l’abord initial est sous-optimal. L’ensemble des trous distaux du drain doit être situé à l’intérieur de la collection pour éviter l’essaimage. Guidage échographique Choix du matériel et de la technique Sonde sectorielle versus sonde linéaire Le choix de la sonde d’échographie est conditionné par la voie d’abord et par la profondeur de la cible. Les sondes convexes EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 33-680-A-05 sectorielles sont souvent utilisées. Elles ont l’avantage d’un plus important champ de vue ce qui permet d’obtenir une vision plus large de la cible et de son environnement et offre la possibilité à l’opérateur de ponctionner si nécessaire plus à distance de la sonde en repérant toujours l’aiguille sur tout son trajet. Leur courbure permet un accès dans des régions anatomiques non planes telles que les abords intercostaux. Les sondes linéaires offrent un champ d’exploration plus ou moins large, en fonction de leur taille, limité aux plans superficiels dans les premiers centimètres. Sonde haute versus basse fréquence Le choix de la fréquence du transducteur est déterminé par la profondeur de la cible. Les sondes à basses fréquences (5–7 MHz) permettent une exploration en profondeur pour des cibles à plusieurs centimètres sous la peau au détriment d’une perte souvent non limitante de la résolution spatiale. Les sondes de plus hautes fréquences (10–15 MHz) permettent une exploration précise des premiers centimètres sous le transducteur. Pour une optimisation de l’image, la zone de focalisation est positionnée en arrière de la cible. Optimisation de la visibilité de l’aiguille et de la cible : harmonique, Doppler couleur et échographie de contraste La visibilité des matériels de ponction est liée à la présence de microaspérités à leur surface, de microbulles d’air entraînées par l’aiguille dans les tissus et dans sa lumière, et au « tip-écho ». Le mode harmonique peut augmenter le contraste de la cible mais va diminuer la visibilité de l’aiguille. Le compound va diminuer les phénomènes de réfraction mais également la visibilité de l’aiguille. Le Doppler couleur va permettre d’évaluer le degré de vascularisation de la cible et repérer les structures vasculaires adjacentes pour anticiper le risque hémorragique. Certaines lésions sont isoéchogènes au parenchyme adjacent et donc difficilement identifiables en mode B classique. L’échographie de contraste, utilisée en pratique courante pour le diagnostic, peut permettre d’identifier une cible plus facilement en améliorant son contraste. Selon la nature de la lésion, le contraste peut être positif et souvent fugace en cas de tumeur hyperartérialisée ou négatif en cas de tumeur hypovasculaire ou de lavage lésionnel. La durée de visibilité est variable, mais plusieurs injections peuvent être renouvelées au cours de la même procédure. Cette technique est essentiellement utilisée sur le foie [15] et le rein. À titre d’exemple, les nodules de carcinome hépatocellulaire (CHC) ne sont pas visibles en échographie en mode B chez près de 15 à 30 % des patients adressés pour un traitement par radiofréquence percutanée [16, 17] . L’échographie de contraste permet de détecter des CHC ou des reliquats, même de petite taille inférieure à 1 cm, non visibles en contraste spontané dans près de 75 à 90 % des cas [18, 19] . L’utilisation d’un agent de contraste permet un taux de succès technique des biopsies ciblées hépatiques de l’ordre de 86 à 95 % [20] même pour des lésions occultes en mode B [21] . Cela peut rendre des nodules accessibles à une radiofréquence percutanée et en améliore significativement l’efficacité [22–24] . L’échographie de contraste peut cibler une biopsie au niveau d’une lésion nécrotique afin de réaliser les prélèvements au niveau du tissu vivace [20, 25] ou pour guider une thermothérapie au niveau d’un reliquat sur un site déjà traité [26] . Elle est particulièrement utile sur un socle hépatique très hétérogène, mais est en revanche rapidement mise en défaut pour des lésions profondes situées à plus de 8 cm de la peau [18] . La nécessité d’utiliser des index mécaniques faibles est à l’origine d’une moins bonne visibilité de l’aiguille au cours de son positionnement. L’utilisation d’un double écran permet de suivre l’aiguille en mode B dans son trajet vers la cible, qui elle est identifiée sur l’imagerie de contraste. EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Technique « mains libres » versus système de tutorisation de l’aiguille Le guidage échographique permet un suivi en temps réel de la progression de l’aiguille. La technique dite « main libre » est largement utilisée car elle laisse plus de liberté à l’opérateur. L’aiguille peut être repérée dès le premier centimètre et est suivie tout au long de sa progression sur l’écran d’échographie, avec la possibilité pour l’opérateur de modifier sa trajectoire ou de déplacer la sonde si l’aiguille sort du champ d’exploration. Les systèmes de guidage par tutorisation de l’aiguille permettent de maintenir l’aiguille dans un plan déterminé du faisceau ultrasonore. Ils sont associés sur certains appareils à une trajectoire calculée de l’aiguille matérialisée sur l’écran de l’échographe par une ou plusieurs lignes. Ce système de guidage peut être placé en position latérale ou centrale comme sur certaines sondes endocavitaires (biopsies prostatiques, ponctions transvaginales, etc.). L’avantage est celui d’un choix de trajectoire simplifié mais cela ne permet pas de visualiser l’aiguille sur ses premiers centimètres de progression. Certaines sondes sont équipées d’un tunnel guide venant s’ouvrir au niveau des transducteurs, ce qui permet un repérage de l’aiguille sur l’intégralité de son trajet. Le principal inconvénient des systèmes de couplage est représenté par les difficultés de maniement de l’ensemble sonde–aiguille, notamment lorsqu’il est nécessaire de translater ou tourner la sonde autour de son axe pour se repérer dans des plans complémentaires parallèles et orthogonaux. De plus tout le matériel doit être obligatoirement stérile. Réalisation pratique Le trajet de ponction doit être le plus sûr possible avec un repérage des structures à risques. L’aiguille peut être introduite perpendiculairement au milieu de la barrette pour un trajet vertical. Une petite obliquité est donnée à l’aiguille dont la pointe apparaît sous la forme d’un écho de surbrillance « tip-écho ». L’aiguille peut être introduite longitudinalement dans le grand axe de la sonde, ce qui permet sa visualisation sur toute sa longueur en dehors des premiers millimètres. Cette voie d’abord est plus facile et plus sûre mais le trajet utilisé est un peu plus long. La progression de l’aiguille doit être suivie en continue sans intervalle « aveugle », ce qui peut justifier un repositionnement de la sonde. C’est par exemple le cas dans un trajet hépatique très ascendant imposant un contrôle de la progression de l’aiguille sur plusieurs espaces intercostaux. Ponction–biopsie hépatique Les ponctions–biopsies hépatiques vont être réalisées chaque fois qu’une caractérisation tissulaire formelle est nécessaire au diagnostic. Les ponctions–biopsies hépatiques peuvent être « non ciblées » pour l’évaluation d’une fibrose, d’une hépatopathie chronique ou aiguë, d’une suspicion de rejet après transplantation, d’une perturbation biologique. Elles peuvent être « ciblées » pour l’exploration de lésions focales en cas de suspicion de malignité, ou pour caractériser une lésion indéterminée. Certains adénomes, tumeurs bénignes, sont biopsiés pour rechercher une mutation de la bêtacaténine qui est un facteur de risque de dégénérescence en CHC. Si des prélèvements en foie non lésionnels sont indiqués, ils sont toujours réalisés avant les biopsies ciblées afin de limiter les risques de dissémination. Les contre-indications sont les troubles de l’hémostase non corrigeables, un patient non coopérant, agité, une ascite faisant privilégier la voie transjugulaire. La dilatation des voies biliaires intrahépatiques est une contre-indication relative devant le risque de plaie biliaire, de fistule artériobiliaire et de sepsis. Une ponction dans un territoire avec des voies biliaires dilatées est alors réalisée sous couverture antibiotique et si possible après un drainage biliaire. Le geste peut être compliqué par une obésité altérant la fenêtre échographique, par une dyspnée empêchant le décubitus et à l’origine d’une polypnée limitant une balistique précise et augmentant les risques hémorragiques. 7 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) L’abord du foie droit est le plus souvent intercostal en repérant le cul-de-sac pulmonaire pour éviter un pneumothorax. L’abord du foie gauche est souvent épigastrique. Après avoir réalisé une anesthésie locale, le franchissement capsulaire doit être précis, rapide, et si possible unique, toujours avec une apnée du patient. Il est important de réaliser des apnées courtes afin de ne pas essouffler le patient et éviter des mouvements respiratoires amples majorant le risque de saignement par cisaillement de la capsule. La progression dans le parenchyme hépatique est indolore. En cas de lésion focale sous-capsulaire, il est indispensable d’aborder la cible avec un intervalle de foie non lésionnel [27] pour limiter les risques hémorragiques et de dissémination. Un trajet intrahépatique plus long diminue le risque d’hématome sous-capsulaire ou intrapéritonéal. Les prélèvements sont réalisés à l’aide d’aiguilles à biopsie de 16 à 20 G, montées sur coaxiaux, permettant d’obtenir des prélèvements de qualité pour un risque de complication restant faible [28–30] . Les aiguilles de 18 G semblent être le meilleur compromis entre une bonne efficacité diagnostique et un faible risque hémorragique. En cas de lésion centrale, le débattement de l’aiguille à biopsie doit être anticipé pour éviter les plaies pédiculaires. En cas de saignement par le coaxial en fin de geste, le trajet de ponction peut être embolisé à l’aide d’un agent de gélatine résorbable sous forme de poudre ou de plaquettes à conditionner dans du sérum physiologique. La réalisation systématique d’une embolisation prophylactique n’est pas justifiée [31] . Un décubitus strict est préconisé dans les suites immédiates du geste pendant environ six heures. Le taux d’efficacité diagnostique des biopsies hépatiques est estimé entre 90 et 100 % [30, 32, 33] . Les complications mineures sont relativement fréquentes à type de malaise vagal, petite hémorragie sous-capsulaire ou au point de ponction, de douleur résiduelle cédant spontanément en quelques heures. Le taux de complications majeures est faible, de l’ordre de 0 à 6 % [31, 34] ; elles sont essentiellement représentées par les hémorragies justifiant une transfusion dans environ 0,3 à 4 % des cas [13, 35] et avec un taux de mortalité inférieur à 0,03 % [34, 36] . D’autres complications comme le pneumothorax, une perforation d’un organe creux abdominal, une péritonite biliaire, une hémobilie, une fistule artérioporte, ou une infection ont été rapportées mais elles sont exceptionnelles, tout comme le risque d’essaimage sur le trajet de ponction d’une lésion maligne [37] . Ce taux de complications est conditionné par la taille de l’aiguille, le nombre de passages capsulaires et l’expérience de l’opérateur [30] . Ponction–biopsie rénale La biopsie rénale peut apporter des informations à visée diagnostique, pronostique ou d’efficacité thérapeutique. Elle peut être « non ciblée » pour explorer une néphropathie, une insuffisance rénale aiguë, une protéinurie, surveiller un greffon rénal. Elle est « ciblée » pour caractériser une lésion tumorale. Les contre-indications sont des troubles de la coagulation non corrigeables, une hypertension artérielle sévère, la présence d’anévrismes intrarénaux dans le territoire à biopsier, une ectasie des voies urinaires, et une infection urinaire non traitée. Le geste peut être réalisé sous contrôle échographique ou scanographique en fonction de la fenêtre acoustique, de la profondeur du rein ou du greffon, de la taille et du siège de la cible et des préférences de l’opérateur. Le patient est le plus souvent positionné en décubitus latéral ou ventral. À la différence du foie, une lésion exophytique peut être abordée directement car confinée dans l’espace graisseux rétropéritonéal. Un abord tangentiel au sinus rénal est à privilégier afin d’éviter les plaies au niveau des voies excrétrices ou des pédicules vasculaires. Les prélèvements sont réalisés avec des aiguilles à biopsie de calibre de 18 à 20 G. C’est un geste sûr avec un faible taux de complications d’environ 3 à 13 % [38, 39] . 8 Les complications mineures à type d’hématurie macroscopique spontanément résolutive ou d’hématome périrénal ne justifiant pas de transfusion peuvent survenir dans environ 3 à 8 % des cas. Le taux de complications majeures est inférieur à 6 % [39, 40] . Une transfusion est nécessaire dans moins de 1 à 2 % des cas [12] . Les risques septiques restent très faibles, inférieurs à 1 % [40] . Environ la moitié des complications majeures survient dans les quatre heures suivant le geste, et la majorité des complications survient dans les 12 à 24 heures après le geste [39] . Le taux de complications ne semble pas différer entre le guidage échographique et le guidage par scanner, mais le taux de prélèvement non contributif serait un peu plus bas en cas de guidage échographique, d’environ 2 % [41] . Procédures percutanées spléniques Les abords percutanés de la rate restent des procédures peu fréquentes. La raison première est la relative rareté des lésions spléniques justifiant une biopsie, ou des abcès intraspléniques. La gamme des lésions spléniques est large [42] . La caractérisation d’une masse splénique est souvent délicate. Le diagnostic final nécessite souvent une preuve histologique. Le recours à la chirurgie expose à des risques de complications potentiellement graves à type de sepsis sévère postsplénectomie, de pancréatique aiguë caudale, de thrombocytose et de thrombose portale. La biopsie doit donc être indiquée en première intention en cas de découverte d’une ou plusieurs lésions focales spléniques atypiques chez un patient sans antécédent de cancer, ou à l’inverse chez un patient avec un antécédent de cancer pour lequel un staging précis conditionne la prise en charge. Dans le cadre des lésions kystiques de la rate, la malignité est exceptionnelle. Une ponction à l’aiguille fine est indiquée à visée diagnostique pour une lésion abcédée nécessitant une documentation bactériologique, ou à visée thérapeutique pour une lésion symptomatique par effet de masse. La mise en place d’un drain n’est indiquée qu’en cas d’abcès avéré [43] . Le guidage de la procédure peut se faire sous contrôle échographique notamment en cas de splénomégalie, avec l’avantage d’un guidage en temps réel permettant de compenser les mouvements liés à la respiration, ou sous contrôle scanographique en cas de mauvaise fenêtre acoustique [43] . La voie d’abord est intercostale ou sous-costale, avec un patient en décubitus dorsal ou latéral. Réalisée dans de bonnes conditions, avec un système coaxial et une aiguille de 18 à 22 G, la biopsie splénique reste un geste efficace et sûr [44] . Un diagnostic final est obtenu dans 84 à 91 % des cas [43, 45] . Le taux de complications reste faible, d’environ 2 % [44] ; elles sont essentiellement représentées par les hémorragies pouvant nécessiter une embolisation, voire une splénectomie d’hémostase. Le nombre d’effraction capsulaire est un facteur de risque de saignement. L’embolisation prophylactique du trajet en fin de biopsie peut limiter le risque hémorragique. Les autres complications sont plus rares à type d’infection, de perforation digestive, de pneumothorax, ou de plaie rénale. Le risque d’ensemencement du trajet est extrêmement faible, de l’ordre de 0,01 % [36] . Drainage vésiculaire La cholécystite aiguë a une origine lithiasique dans 90 % des cas. La prise en charge initiale est médicale avec un traitement antibiotique. Le traitement de référence de la cholécystite aiguë est la cholécystectomie précoce [46] . Cependant, certains patients trop fragiles ne peuvent bénéficier d’une chirurgie ou d’une anesthésie générale et les formes graves de cholécystite aiguë lithiasique avec une ou plusieurs défaillances viscérales sont associées à une importante morbimortalité postopératoire. Pour ces patients, en cas de non-réponse au traitement antibiotique, le drainage percutané de la vésicule est indiqué. Il est également à privilégier en cas de cholécystite aiguë alithiasique de réanimation. EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 33-680-A-05 Il n’y a pas de contre-indication absolue au drainage percutané de la vésicule en dehors de troubles de l’hémostase sévères non corrigeables. Le drainage percutané est un geste relativement simple et rapide qui peut être réalisé au lit du malade. L’abord est classiquement intercostal sous contrôle échographique en abordant la vésicule par son versant hépatique en empruntant un trajet de foie sain. Ce passage hépatique va permettre de limiter le risque de fuite biliaire péritonéale, et de fistule cutanée au retrait du drain. La mise en place du drain vésiculaire peut se faire par ponction directe ou méthode de Seldinger. Le succès technique et l’efficacité du drainage vésiculaire sont excellents. L’amélioration clinique sur les douleurs et la fièvre est très rapide, en quelques heures. Les complications sont rares, essentiellement représentées par la migration du drain hors de la vésicule, et le saignement intravésiculaire qui cède le plus souvent spontanément. Chez les patients très fragiles, l’aspiration de la vésicule à l’aiguille fine a montré une certaine efficacité [47] . Mais cette technique peut nécessiter de répéter le geste, et ne permet souvent pas une bonne vidange vésiculaire en cas de contenu épais [48] . A Guidage scanographique Le scanner permet une accessibilité à quasiment tous les organes. Il est largement utilisé pour les abords osseux et pulmonaires. En pathologie abdominale, il est très utile pour des cibles profondes, non visibles en échographie, ou lorsque la fenêtre acoustique est limitée par des interpositions aériques. Il permet un guidage précis de par sa haute résolution spatiale. Le guidage par scanner impose un plateau technique adapté. Le geste peut être réalisé avec un scanner utilisé pour le diagnostic, mais le temps est pris sur l’activité conventionnelle diagnostique. Les conditions d’hygiène, semblables à celles d’un bloc de chirurgie, et nécessaires à certains actes, sont plus difficilement applicables en salle de scanner. Désormais, les salles de radiologie interventionnelle peuvent être équipées d’un scanner dédié dont l’arceau peut être plus large, ou disposent de tables d’angiographie capables de réaliser des images TDM et même de combiner des données scanographiques avec des reconstructions volumétriques angiographiques (Fig. 4). Optimisation des réglages Radioprotection et optimisation des constantes [49] L’utilisation toujours croissante de l’imagerie scanner à visée diagnostique et en radiologie interventionnelle doit amener à considérer sérieusement les risques de malignité induite par l’irradiation médicale [50] . La limitation de l’irradiation doit rester une priorité. Plusieurs travaux ont montré des résultats favorables avec des procédures en basses doses [51] . L’objectif n’est pas celui d’une qualité d’image pour une démarche diagnostique. Les constantes choisies doivent être un bon compromis entre une visualisation adaptée de la cible, des structures adjacentes et une irradiation minimale. L’optimisation se fait sur la diminution des KeV et mAs en fonction de la région anatomique ciblée, du morphotype du patient. L’opérateur peut également adapter le pitch, le nombre et l’épaisseur de coupes. L’objectif est de trouver le meilleur compromis pour un volume d’exploration suffisant à une bonne précision dans le guidage, une minimisation de l’effet de volume partiel majoré quand l’épaisseur augmente, et une faible irradiation. Le scanner de centrage réalisé en début de procédure explore un volume plus important afin de définir de façon précise la bonne trajectoire et les structures à risque adjacentes mais reste centré sur la zone d’intérêt. Par la suite les acquisitions itératives, limitées au maximum, sont réduites à quelques coupes couvrant le trajet de l’aiguille et la cible. EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) B Figure 4. Guidage d’une procédure intravasculaire avec acquisition en cone-beam CT. A. Réalisation d’un scanner avec injection de produit de contraste sur table d’angiographie au cours d’une chimio-embolisation lipiodolée. B. Le logiciel de reconstruction va fournir une image tridimensionnelle permettant de guider le radiologue en repérant le pédicule artériel nourricier à l’origine du blush tumoral. Fenêtrage Le post-traitement des données scanographiques va permettre, par un fenêtrage adapté, d’obtenir un bon contraste tissulaire et une diminution des artefacts métalliques autour du matériel. Les logiciels de guidage disposent également de fonction de suppression des artefacts de pointe de l’aiguille optimisant les contrastes. Inclinaison du statif Lorsque la voie d’abord impose une obliquité craniocaudale, l’adaptation de l’angulation est plus complexe. L’anticipation de la trajectoire par une représentation mentale de l’opérateur ou la méthode de triangulation [52] sont difficiles et parfois peu précises. Une solution consiste à réaliser des acquisitions englobant la cible et le point de ponction et réaliser à chaque contrôle des reconstructions multiplanaires. Mais cela se fait au prix d’une irradiation plus importante du patient. Afin de faciliter le guidage, il peut être utile d’incliner le statif du scanner afin de positionner le plan de coupe directement dans l’axe de la trajectoire et s’affranchir ainsi de la nécessité de reconstructions multiplanaires [53, 54] . Même si la bascule du statif est limitée à environ 30◦ , cela peut permettre d’éviter un trajet transpulmonaire pour une lésion sous-diaphragmatique, ou faciliter l’abord d’une lésion pelvienne [55] . Produit de contraste L’utilisation de produit de contraste n’est pas systématique. Cela peut être utile pour un repérage initial de la cible et des structures à risque en cas de contraste spontané insuffisant. Une dose diminuée en début de procédure peut être utile pour pouvoir injecter une nouvelle fois pour un contrôle final juste avant de biopsier ou traiter la cible. 9 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) * A B C * D E * F Figure 5. Technique d’hydrodissection. Patient de 73 ans présentant un nodule de carcinome hépatocellulaire du segment VI sur un socle cirrhotique (A). L’angle colique droit (astérisques) est situé à proximité du nodule (têtes de flèche) avec un risque de lésion thermique en cas de traitement par thermothérapie (B). Une aiguille de micro-onde est positionnée au sein de la lésion, et une aiguille fine de 22 G est positionnée entre le foie et le côlon (C). Une hydrodissection au sérum glucosé 10 % (flèche) est réalisée permettant d’éloigner le côlon de la zone de chauffage (D). Le contrôle en fin de procédure montre le traitement complet de la cible (E) et l’hydrodissection de sécurité entre le côlon et le foie (F). Pour les abords rétropéritonéaux, l’injection de produit de contraste iodé va permettre de visualiser l’uretère de façon prolongée dès le temps excrétoire pendant toute la procédure sans nouvelle injection [56] . Mode de guidage Les scanners actuels peuvent être équipés de modules interventionnels disposant de fonctionnalités dédiées au radioguidage. Après l’acquisition initiale de centrage, la mise en place du matériel de ponction peut se faire selon trois modes de guidage. • Le mode spiralé consiste en la réalisation d’acquisitions hélicoïdales itératives nécessitant un déplacement de la table. L’avantage est celui d’un volume d’exploration pouvant être important. Ces piles de coupes sont centrées pour toujours garder la cible dans le champ d’exploration tout en visualisant l’aiguille sur tout son trajet même en cas d’obliquité importante. La possibilité de réaliser des reconstructions multiplanaires peut affiner le guidage, mais ces données ne sont pas affichées en temps réel. Les temps de procédures sont un peu plus longs avec cette méthode. En contrepartie, l’opérateur peut quitter la salle du scanner pendant les acquisitions et donc ne pas être exposé aux rayonnements. • Dans le mode séquentiel, à chaque pression de la pédale par l’opérateur, le tube du scanner ne réalise qu’un seul tour, sans déplacement de la table. Le volume d’exploration est conditionné par le nombre et la taille des détecteurs, soit environ 4 cm pour un scanner de 64 barrettes. Ce mode va permettre de raccourcir les temps de retraitement de l’image et les logiciels interventionnels donnent accès à des reconstructions multiplanaires et volumétriques immédiates. • Dans le mode fluoroscopique, le tube tourne en continu avec une cadence image permettant un guidage en temps réel. Le volume d’exploration est conditionné par le nombre et la taille des détecteurs. Les données sont affichées sous la forme de 10 plusieurs niveaux de coupe dont l’épaisseur est choisie par l’opérateur. Pour certains, le guidage en mode fluoroscopique a l’avantage de diminuer le temps moyen de procédure [57] et serait plus précis [58] grâce à la visualisation en temps réel. Mais cela impose de travailler dans l’espace restreint de l’arceau du scanner avec un accès limité au patient. Les conditions d’asepsie sont plus difficiles à respecter. Pour certains, l’efficacité du geste ne serait pas améliorée [59] . Une étude a montré qu’après le positionnement d’une aiguille au centre d’une lésion dans le plan axial, des reconstructions volumétriques ont reclassé la position des aiguilles de « centrale » à « marginale » et de « marginale » à « extralésionnelle » dans 14/32 soit 44 % des procédures de radiofréquence hépatique [60] . Cette technique est beaucoup plus irradiante pour le patient et l’opérateur [59, 61] . Certains modules de guidage interventionnel sur scanner disposent de système de radioprotection pour les mains du radiologue. Ces modules vont interrompre les rayons X pendant la rotation du tube selon un secteur angulaire choisi en fonction de la position de l’opérateur. Sécurisation du geste par les techniques de dissection (Fig. 5) Les techniques de dissection des tissus sont un outil très utile et efficace. L’hydrodissection (aussi utilisable sous échographie) consiste à créer un espace de liberté en écartant les structures à risque de la trajectoire prévue [62] . Le sérum physiologique peut être utilisé en cas de biopsie ou de drainage [62] . En revanche, c’est un produit non ionique qui doit être utilisé en cas de traitement par radiofréquence. Le sérum glucosé est le plus couramment utilisé. Certains préconisent l’instillation de glucosé 20 % ou 50 % qui présente l’avantage d’une viscosité plus importante et donc d’une diffusion plus lente dans les espaces anatomiques pour une efficacité plus EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 33-680-A-05 * A B C D E F G H Figure 6. Drainage d’une collection abdominale sur table d’angiographie avec logiciel de navigation 3D. A. Réalisation d’une acquisition cone-beam CT sans injection de produit de contraste permettant de repérer la collection (flèche) et le côlon transverse adjacent (astérisque). B. Choix d’un point cible au sein de la collection. C. Choix d’un point d’entrée et calcul automatique de la trajectoire. D. La vue « œil de bœuf » aligne la cible avec le point d’entrée cutané. E, F. La vue « de progression » est orthogonale à la trajectoire définie (E) et permet de suivre l’avancée en profondeur de l’aiguille (F). G. Un contrôle final lorsque l’aiguille est en place confirme le bon positionnement dans la collection. H. Le drain est mis en place par méthode de Seldinger. prolongée sans la nécessité de réinjecter en cours de procédure. De plus, le glucosé concentré présente une hyperdensité spontanée en scanner, ce qui permet de mieux le repérer. L’aérodissection consiste à injecter un gaz, du CO2 médical (carbodissection). L’injection d’air est déconseillée car non stérile et présente un risque d’embolie gazeuse en cas de plaie vasculaire. Le CO2 est résorbé plus rapidement par les tissus sans risque embolique mais nécessite souvent une injection répétée en cours de procédure. Il est particulièrement utile pour disséquer des espaces non déclives. Module de guidage interventionnel en scanner et sur capteur plan en salle d’angiographie Depuis quelques années, l’apparition de systèmes de navigation 3D a changé les pratiques de radiologie interventionnelle, notamment en oncologie. Les modules d’aide à la balistique sont utilisés aussi bien sur les tables de scanners que d’angiographie équipées de capteurs plans. En effet, les progrès technologiques des capteurs plans et arceaux d’angiographie permettent désormais de réaliser des acquisitions CT-like avec reconstruction 3D. À partir des données volumétriques tomodensitométriques, les logiciels de guidage vont aider l’opérateur à définir la meilleure trajectoire, et guider son geste par projection du trajet défini sur une image scanographique ou fluoroscopique 2D en temps réel [63] . L’utilisation de ces logiciels est simple, l’apprentissage de la technique est rapide, et les applications multiples tant dans les actes biopsiques que thérapeutiques, pour le poumon, les organes pleins et les structures osseuses [64] . EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Réalisation pratique d’un radioguidage par « cone-beam CT » sur capteur plan (Fig. 6) La première étape consiste à réaliser une acquisition de type tomodensitométrique à partir du capteur plan grâce à une rotation de l’arceau autour du patient. Le degré de rotation peut varier de 180 à 240◦ en fonction du compromis choisi entre la qualité des images et le temps d’acquisition (10 à 20 s en moyenne). Le champ de vue ou field of view (FOV) est conditionné par la taille du capteur plan. L’épaisseur de coupe peut varier de 2 à 5 mm avec des voxels isotropiques permettant des reconstructions 3D de bonne qualité. L’acquisition peut être réalisée avec injection de produit de contraste pour repérer les structures vasculaires. Les données volumiques obtenues permettent la réalisation de reconstructions multiplanaires (multiplanar reconstruction [MPR]), et 3D, avec des temps de retraitement très courts. Sur la station de travail dédiée, l’opérateur va pouvoir planifier le trajet en déterminant la cible et le point d’entrée à la peau le plus adapté. La trajectoire obtenue peut être analysée dans tous les plans. Le logiciel de guidage va permettre de superposer en temps réel le trajet théorique défini sur les acquisitions en mode fluoroscopique au cours du geste. Le logiciel peut positionner automatiquement la fenêtre de guidage dans deux vues complémentaires : • une vue de point d’entrée dite « œil de bœuf » aligne le point de ponction théorique à la peau avec la cible en les représentant de façon virtuelle sur l’image 2D fluoroscopique. Un laser de centrage sur le capteur plan peut être utilisé pour visualiser directement le point d’entrée à la peau. L’opérateur va superposer en temps réel sous scopie l’axe de son aiguille avec les points d’entrée et de cible théoriques ; 11 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) A B C Figure 7. Radiofréquence hépatique sous guidage scanner. Patient de 69 ans, cirrhotique, présentant une récidive de carcinome hépatocellulaire sous-capsulaire antérieure du segment VIII identifiée en IRM (A), non visible en échographie, mais identifiée sur le scanner sans injection (B). Réalisation d’une radiofréquence percutanée sous guidage tomodensitométrique (C). Les reconstructions multiplanaires permettent de sécuriser la trajectoire en précisant les rapports avec le cul-de-sac pulmonaire (D). D • la vue dite « de progression » orthogonale à la première, dans l’axe longitudinal de l’aiguille, va permettre de suivre sa progression vers la cible en profondeur. En fin de guidage, une nouvelle acquisition TDM peut être réalisée pour confirmer le positionnement optimal. L’utilisation des modules de navigation 3D sur un scanner conventionnel suit les mêmes étapes avec la détermination d’un point d’entrée et d’un point cible. L’affichage des coupes peut être multiplanaire ou volumétrique. Des logiciels disposent de système de détection de l’aiguille avec orientation automatique des plans de coupes dans l’axe de l’aiguille. Ces systèmes de détection vont calculer les écarts angulaires avec la trajectoire prévue et la distance à la cible facilitant ainsi la correction de la balistique. Avantages et limites du guidage par « cone-beam CT » Les atouts de ce mode de guidage par rapport à une procédure sous scanner classique sont multiples. Le premier intérêt de cette technologie réside dans l’accessibilité des salles d’angiographie. La technique est simple d’utilisation, et la courbe d’apprentissage est rapide. L’efficacité des procédures est très bonne, supérieure à 90 à 95 % [63, 65–68] , pour des valeurs prédictives négatives de l’ordre de 66 % pour les biopsies pulmonaires et 89 % pour les biopsies rénales [68, 69] . La précision du geste est excellente avec une marge d’erreur moyenne de l’ordre de 3 mm pour des opérateurs expérimentés [70, 71] et la possibilité d’accès à de petites lésions infracentimétriques [65] . À la différence d’un guidage scanographique conventionnel, la bascule automatique du capteur plan dans les plans orthogonaux de la trajectoire définie simplifie la visualisation de la progression, même en cas de double obliquité craniocaudale et antéropostérieure. Cependant, l’obliquité craniocaudale de la trajectoire choisie est limitée à un angle maximal pouvant aller jusqu’à 50◦ mais souvent limité par les possibilités de bascule du tube sur le patient [68] . Par rapport au guidage scanographique avec fluoroscopie, l’utilisation d’un arceau ouvert facilite l’accès au patient [63] . Malgré le suivi en temps réel sous fluoroscopie, il peut être nécessaire, en cas de cible mobile, de réaliser des contrôles intermédiaires en cours de progression de l’aiguille. Le recours à la jet-ventilation à haute fréquence peut être une solution pour limiter les mouvements respiratoires. Le guidage en mode fluoroscopique 12 présente un avantage intéressant en cas de cible mobile visible en scopie. Le meilleur exemple est celui d’un nodule pulmonaire visible en scopie, ce qui permet de synchroniser la progression de l’aiguille aux mouvements respiratoires [69] . Au niveau des organes pleins, la cible peut être visualisée en fluoroscopie si elle est calcifiée ou a été préalablement balisée par la réalisation d’une chimio-embolisation lipiodolée, au niveau du foie, ou la mise en place d’un coil. Cette technique nécessite une immobilité parfaite tout au long de la procédure. En effet, si le patient bouge, les représentations de la cible et de la trajectoire, définies sur l’acquisition volumétrique initiale, sont erronées sur les images fluoroscopiques. La qualité de l’acquisition volumétrique est à l’heure actuelle inférieure à celle d’un scanner conventionnel avec une moins bonne résolution en contraste, plus d’artefacts de diffusion et de durcissement. Ceci peut gêner au repérage de petites cibles. Les doses d’irradiation de l’opérateur restent faibles et l’utilisation d’une pince pour maintenir l’aiguille permet de ne pas exposer ses mains dans le champ d’irradiation. Les temps de procédures et les doses d’irradiation sont globalement équivalents aux actes réalisés sous guidage scanographique [63, 69, 72] . Pour diminuer l’irradiation de l’opérateur et du patient pendant le guidage sous fluoroscopie, des systèmes de navigation optique avec dispositif de visée stéréotaxique sont en cours d’évaluation pour permettre un alignement de la trajectoire et une stabilisation de l’aiguille sans nécessiter l’aide de la fluoroscopie [73] . Cette modalité de guidage permet la réalisation de geste dans de très bonnes conditions de sécurité avec des taux de complications majeures très faibles, de moins de 1 % tous actes confondus [63] et de 0 à 3 % pour les biopsies pulmonaires et rénales [65, 68, 69] . Applications du guidage scanographique au foie Les CHC et métastases hépatiques traitées par radiofréquence sont le plus souvent abordés sous guidage échographique. Mais parfois, la lésion n’est pas identifiable par ultrasons. Le guidage peut parfois être assuré par scanner [57, 74] si la lésion est visible en contraste spontané comme pour les CHC graisseux spontanément hypodenses (Fig. 7), ou en cas de captation lipiodolée hyperdense sur un nodule antérieurement traité par chimioembolisation [75–77] (Fig. 8). Le guidage scanner offre également la possibilité d’un abord transpulmonaire pour des biopsies ou le traitement par radiofréquence de lésions du dôme hépatique [78] . Le risque de pneumothorax est discrètement accru par rapport aux biopsies EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 33-680-A-05 A B C D E F Figure 8. Traitement par radiofréquence sous guidage scanner d’un nodule traité par chimio-embolisation lipiodolée (CEL). Patient de 68 ans, cirrhotique, présentant un nodule de carcinome hépatocellulaire du segment IVa traité par deux cures de chimio-embolisations hypersélectives. Persistance d’un reliquat de 13 mm, diagnostiqué en IRM, hyperartérialisé et avec un wash-out (A, B), non visible en échographie. Le reliquat est repéré sur un scanner sans injection par contiguïté avec la captation lipiodolée des CEL antérieures (flèche) (C), et traité par radiofréquence percutanée (D). Les reconstructions multiplanaires permettent de suivre l’aiguille sur tout son trajet malgré l’obliquité (E, F). pulmonaires du fait d’une double effraction pleurale [79] . Le taux de succès technique est très bon, supérieur à 95 % [80] . Biopsies pancréatiques Le pancréas est un organe en situation profonde dans l’abdomen, à l’interface des espaces intra- et rétropéritonéaux, et aux rapports étroits avec les principaux axes vasculaires abdominaux. Actuellement, la caractérisation histologique préopératoire d’une masse pancréatique suspecte de malignité n’est pas toujours nécessaire. La réalisation de prélèvements histologiques chez un patient accessible à une chirurgie d’emblée n’est pas recommandée car ils augmentent le taux de complications et le risque théorique de dissémination. De plus, des prélèvements négatifs en cas de forte suspicion de malignité sont souvent ignorés en raison de la possibilité d’un faux négatif. La réalisation de prélèvements histologiques est indiquée lorsque la lésion est inopérable, ou considérée potentiellement opérable après un traitement adjuvant. En effet, un diagnostic histopathologique est indispensable avant de commencer un traitement cytotoxique. Les biopsies sont indiquées en cas de diagnostic incertain, de suspicion de lymphome, d’antécédent de cancer extrapancréatique pour identifier une maladie métastatique, ou pour faire le diagnostic différentiel d’un foyer de pancréatite focale. Le guidage d’une biopsie pancréatique peut se faire sous contrôle scanographique, échographique, ou échoendoscopique. Le choix est fait en fonction de l’accessibilité à l’échoendoscopie, EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) du morphotype du patient, de la taille de la lésion, de son siège, de sa visibilité en contraste spontané, des interpositions digestives et vasculaires éventuelles sur la voie d’abord. Une étude américaine portant sur 84 patients a montré une discrète supériorité du guidage endoscopique sur la voie percutanée, mais sans significativité statistique probablement du fait du faible échantillon de la série [81] . La voie percutanée se voit également opposée le risque théorique accru de dissémination péritonéale. Le guidage échographique a l’avantage d’un suivi de la progression en temps réel et de la possibilité de refouler les anses digestives par des manœuvres de compression, alors que le guidage par scanner offre une meilleure visualisation des structures digestives et vasculaires notamment avec une injection de produit de contraste, et est beaucoup plus confortable chez les patients présentant une obésité. La sensibilité et l’efficacité des biopsies pancréatiques ont été largement évaluées avec des valeurs de l’ordre de 90 % [82, 83] . Ces résultats sont obtenus par la réalisation des prélèvements par des aiguilles de 18 G le plus fréquemment [84] . Les techniques d’aspiration à l’aiguille fine donnent des résultats plus inconstants [85] . En cas de négativité des prélèvements et d’une forte suspicion de malignité en imagerie, la répétition des biopsies est recommandée, avec un bon taux de succès. Le taux de complications reste faible, inférieur à 5 % [83, 86] , et de 1 % pour les complications majeures. Les patients doivent être avertis des possibilités de douleurs pouvant nécessiter l’utilisation de morphinique, de fièvre justifiant une antibiothérapie, de pancréatite aiguë, d’hémorragie ou d’hématome péripancréatique, et de perforation digestive. Il est accepté que le passage au travers de l’intestin grêle ou du côlon avec une aiguille fine est bien toléré, sans risque de complication chez le patient immunocompétent [82] . 13 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) Figure 9. Anatomie des viscères pelviens (A à D). 1. Uretère ; 2. muscle psoas ; 3. muscle grand droit de l’abdomen ; 4. muscle transverse et oblique ; 5. artère gonadique ; 6. muscle carré des lombes ; 7. muscles érecteurs du rachis ; 8. artère épigastrique inférieure ; 9. nerf fémoral ; 10. artère iliaque externe ; 11. artère iliaque interne ; 12. artère iliaque circonflexe profonde ; 13. artère glutéale supérieure ; 14. nerf sciatique ; 15. muscle piriforme ; 16. nerf obturateur ; 17. muscle glutéal ; 18. ligament sacroépineux. 3 8 4 5 12 9 10 5 1 1 6 11 2 13 7 A B 8 8 5 12 10 16 1 1 14 13 14 18 15 17 C Le risque de dissémination péritonéale a été largement débattu et apparaît très faible. Certains auteurs ont cependant avancé que le risque de dissémination au cours d’une biopsie pré- ou peropératoire doit faire réévaluer l’indication du geste chez un patient potentiellement opérable [87] . Cette attitude reste controversée mais doit rester à l’esprit du radiologue. Une série comparant 1406 patients avec un cancer pancréatique avancé n’a pas montré de différence significative en termes de survie entre les patients ayant eu ou pas une biopsie percutanée ou endoscopique [88] . Biopsies et drainage de masses et collections pelviennes [55] La réalisation de prélèvements biopsiques au niveau du pelvis est devenue pratique courante. Il peut s’agir de ganglions, de masses tumorales à point de départ digestif, gynécologique, urinaire, osseux, métastatique, ou primitive péritonéale. Les collections pelviennes peuvent être de causes multiples. L’indication d’un drainage repose essentiellement sur trois paramètres : • le caractère infecté ; • la nature compressive de la collection sur les structures adjacentes ; • la gêne fonctionnelle induite par la taille de la collection. Rappel anatomique (Fig. 9) La biopsie ou le drainage d’une lésion superficielle des plans sous-cutanés ou sous-péritonéaux antérieurs est souvent relativement simple en fonction de sa taille et en l’absence d’interposition aérique. Elle peut alors être abordée sous guidage échographique. Les masses plus profondes pelviennes représentent davantage un challenge technique en raison de la proximité de structures à risque, vasculaires, nerveuses ou d’interpositions digestives. 14 D Le succès d’une ponction percutanée dépend principalement de la sécurité de la trajectoire qui nécessite la connaissance des structures à risque pour chaque voie d’abord. Abord antérolatéral L’accès au pelvis peut se faire par voie antérieure ou latérale, avec de bonnes conditions de confort pour le patient positionné en décubitus dorsal ou latéral. Cet abord est privilégié pour des cibles le long des axes iliaques externes et obturateurs (ganglions, lymphocèle, masse annexielle, etc.), ou en situation supérieure, antérieure ou latérale à la vessie. Lors d’un abord antérieur, il est indispensable de repérer les artères épigastriques inférieures cheminant vers le haut à la face profonde des muscles grands droits dans un dédoublement de leur aponévrose. Avec un accès plus latéral, c’est l’artère iliaque circonflexe profonde qui peut être lésée dans son trajet en avant et en dedans de la crête iliaque. Une approche extrapéritonéale antérolatérale va permettre une progression dans le plan du muscle iliopsoas en restant latéral aux pédicules iliaques externes. L’uretère doit être repéré en situation postérieure aux axes iliaques externes et antérieure aux axes iliaques internes. L’avantage de cette voie d’abord est une bonne stabilité dans la progression, une distance de sécurité conservée avec les anses digestives et la vessie, avec un risque faible de lésion du nerf fémoral dans son trajet dans un espace graisseux antérolatéral entre les muscles psoas et iliaques. En intrapéritonéal, la progression doit être très prudente pour ne pas perforer une anse digestive. Les anses gréliques, le côlon transverse et la boucle sigmoïdienne sont mobiles dans leurs ondulations péristaltiques, ce qui justifie la réalisation de contrôles scanographiques itératifs au cours de la progression de l’aiguille. Un système coaxial à bout mousse peut être très utile pour avancer sans léser les viscères, voire les refouler sans risque de perforation. EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 33-680-A-05 Une hydrodissection, de proche en proche, le long du trajet permet également de refouler les viscères. Le positionnement en décubitus latéral est parfois suffisant pour déplacer les anses digestives hors de la trajectoire de l’aiguille. Une vidange de la vessie peut ouvrir une nouvelle voie d’abord. Abord postérieur transglutéal L’accès au pelvis par voie postérieure est privilégié en cas de cible profonde, en situation présacrée, pararectale antérieure ou postérieure. Il nécessite de positionner le patient en décubitus ventral, ce qui peut être une limite notamment chez les patients obèses, dyspnéiques ou dans des suites opératoires. L’aiguille va progresser dans le plan des muscles glutéaux puis dans le grand foramen ischiatique via le ligament sacroépineux. Cette trajectoire sous le muscle piriforme doit passer le plus à distance des vaisseaux glutéaux et plexus sacrés cheminant à la face antérieure et supérieure du piriforme. En positionnant l’aiguille au plus près du sacrum, le nerf sciatique et les vaisseaux glutéaux qui sortent du foramen ischiatique dans le foramen infrapiriforme en situation antérieure, ne sont pas exposés. Une vidange préalable de l’ampoule rectale peut faciliter le positionnement de l’aiguille. Abord endocavitaire Lorsqu’une collection ou masse pelvienne profonde présente des rapports étroits avec le rectum ou le vagin, un abord par voie endocavitaire est parfois possible [89] . Le guidage se fait alors en temps réel par échographie sur sonde endocavitaire. Cette voie d’abord donne accès aux espaces latéro-utérins, culs-de-sac génitovésical, culs-de-sac de Douglas, espace périrectal et présacré. La faisabilité de ces gestes nécessite l’absence d’interposition de viscère digestif entre le rectum ou le vagin et la cible. Un matériel spécifique est nécessaire. La sonde endocavitaire est équipée d’un système porte-aiguille dans lequel le matériel de ponction est introduit. La sonde doit être positionnée de telle sorte que le trajet anticipé de l’aiguille dans son guide se projette dans la cible. En effet la marge de liberté de correction de la trajectoire est limitée au cours de la progression de l’aiguille. Le drainage d’une collection est fait le plus souvent selon la technique de Seldinger. Lorsque le guide rigide avec extrémité en J est bouclé dans la collection, les étapes de dilatations sur bougies coaxiales de calibre croissant peuvent être faites sous contrôle fluoroscopique. Le taux de succès technique est proche de 90 %. Le taux de complication est faible de moins de 1 % pour les complications majeures, avec des cas décrits de fistule digestive notamment colique, et de sepsis au décours du geste [90, 91] . L’inconfort lié à la présence du drain est limité. Chez la femme, la voie transvaginale est souvent mieux tolérée du fait de l’absence de gêne à la défécation avec le drain en place. Abord transosseux Lorsque aucune voie d’abord passant par les parties molles n’est satisfaisante, il peut être justifié de réaliser une ponction avec un abord transosseux. Cette voie d’accès peut être plus douloureuse, et il est important de réaliser une large anesthésie du périoste. Il peut être nécessaire d’utiliser un matériel dédié avec des trocarts osseux qui vont augmenter le calibre externe du coaxial (11–16 G) et donc théoriquement le risque hémorragique. La progression à travers une pièce osseuse donne une parfaite stabilité au geste mais le corolaire est la nécessité d’une trajectoire optimale dès la ponction du plan superficiel du fait d’une faible marge de correction de la balistique après le passage osseux. En cas de cible pelvienne profonde ou située en présacré au-dessus du grand foramen ischiatique, ou au-dessus du bord inférieur du muscle piriforme, une trajectoire transsacrée peut être envisagée. Afin de ne pas léser les racines et plexus sacrés, l’aiguille EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) doit être avancée soit dans la portion médiale du sacrum entre le canal médullaire et les foramens sacrés, soit dans sa portion la plus latérale à distance des foramens sacrés en repérant le trajet des racines nerveuses dans les parties molles. En cas de cible plus antérieure, la trajectoire la plus sûre peut être transiliaque. Le geste est facilité en progressant à travers la portion la plus fine de l’aile iliaque. Ces voies d’accès imposent de repérer précisément les axes iliaques, vaisseaux gonadiques et uretères à la face antéromédiale du muscle psoas. Imagerie de fusion Principe Les techniques de fusion sont depuis longtemps utilisées en imagerie diagnostique notamment avec le TEP-scanner, mais l’application en radiologie interventionnelle est restée jusqu’à récemment un outil théorique. L’objectif est de mettre en correspondance spatiale les données de la modalité d’imagerie choisie pour le guidage avec les données d’un examen réalisé précédemment permettant de mieux visualiser la cible. Fusion d’image et navigation électromagnétique sous guidage échographique En pratique courante, le choix de la modalité de guidage oppose la visualisation en temps réel et la possibilité de trajectoire en grande obliquité de l’échographie à la résolution en contraste et en profondeur du scanner. La fusion d’images associée à un système de navigation électromagnétique permet d’associer les avantages de chaque technique. Un matériel spécifique est nécessaire (Fig. 10). Un transmetteur générant un champ magnétique est positionné au plus près du patient et de la région à explorer. Un capteur fixé sur le transducteur d’échographie mesure les variations du champ magnétique dans l’espace et transmet l’information à une unité de traitement, branchée sur l’échographe, qui détermine la position et l’orientation de la sonde. Le système va en déduire le plan de coupe réalisé et reconstruire en temps réel une projection correspondante à partir d’une base de données 3D scanner, IRM, ou TEP-scan [92] chargée au préalable par l’opérateur dans l’échographe [93] . Une procédure de calibration est nécessaire pour recaler les deux modalités d’imagerie. À l’heure actuelle, les logiciels de fusion peuvent réaliser une première étape de segmentation par fusion iconique : à partir d’une coupe axiale réalisée par l’opérateur, le système va mettre en correspondance avec une coupe disponible dans la base de données 3D. Cette méthode repose sur une mesure de similarité entre deux images par modélisation de la relation entre les niveaux de gris de chaque coupe. Cela impose une bonne fenêtre et une bonne échogénicité du patient. Aujourd’hui, les systèmes de fusion d’image ne permettent qu’une segmentation semi-automatique [94] ; c’est-à-dire qu’après cette première phase de fusion générée par le logiciel, l’opérateur va affiner le couplage manuellement en positionnant plusieurs points (en moyenne 3) jugés identiques sur les deux modalités d’imagerie. Ces repères peuvent être des structures anatomiques normales comme des vaisseaux, ou des structures non anatomiques telles que des kystes, nodules. Certains systèmes utilisaient des marqueurs fiduciaires externes pour le recalage mais cette méthode est beaucoup plus longue. La principale limite de cette technique est que les logiciels ne permettent à l’heure actuelle qu’un couplage sur matrice rigide n’intégrant pas les mouvements et la déformation des organes. Les techniques de non-rigid registration sont aujourd’hui encore limitées par les temps de retraitement qui les rendent difficilement applicables en pratique clinique [95] . Il existe donc une perte de précision notamment pour les organes soumis aux mouvements respiratoires. Ainsi, pour optimiser l’alignement des images, le couplage des données doit être 15 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 2 1 A B 3 4 C D Figure 10. Matériel de fusion d’image en échographie. L’échographe dispose du logiciel de fusion et est équipé d’une unité de détection du positionnement de la sonde. Le transmetteur (2) génère un champ magnétique et doit être positionné au plus près du patient et de la région explorée. La sonde d’échographie est équipée d’un capteur (3) maintenu sur un support fixe (4). Le capteur mesure les variations dans l’espace du champ magnétique et les transmet à l’unité de retraitement de l’échographe (1) (A à D). fait au même temps respiratoire, dans la même position, et le patient doit garder une immobilité complète au terme de cette calibration. La précision de couplage est largement améliorée lorsque l’échographie est réalisée immédiatement après le scanner chez un patient sous anesthésie générale. Au niveau du foie, cette méthode permet d’obtenir des valeurs de décalage de 6 à 2 mm contre 19 mm lorsque l’échographie est réalisée un jour différent de l’imagerie de coupe [96–98] . Au terme de la segmentation, les images peuvent être affichées sur l’écran d’échographie en double écran, ou en surexposition avec un taux de transparence variable de l’image échographique ou de celle de l’examen chargé. Applications de la fusion d’images en guidage échographique (Fig. 11) Les champs d’application de l’imagerie de fusion sont multiples [99] allant du repérage d’adénopathies superficielles [92, 100] à la neurochirurgie pour le repérage de lésions cérébrales [101] en passant par le ciblage de biopsie prostatique [102, 103] , de radiofréquences hépatiques et rénales [104] . En guidage échographique, l’imagerie de fusion va aider pour la détection de lésions non visibles en mode B, en ciblant la zone d’intérêt. La fusion permet de définir une zone de quelques millimètres dans laquelle se trouve la lésion qu’une échographie minutieuse ou une échographie de contraste ciblée peut souvent identifier [105, 106] . 16 La fusion d’images peut ainsi rendre accessible à la biopsie ou la thermothérapie une lésion initialement contre-indiquée [107] . Par exemple, le repérage échographique d’une lésion hépatique est plus difficile en cas de petite taille, de proximité avec le diaphragme, ou de socle cirrhotique notamment macronodulaire [108] . L’imagerie de fusion va faciliter le repérage de la cible et en montrer tous les rapports anatomiques environnants sur le trajet [109–111] . Il existe également un intérêt pour repérer la cible en cas de nodules adjacents par exemple sur un socle cirrhotique avec un CHC situé à côté de nodules dysplasiques ou de régénération [107] . Les différents travaux sur des lésions hépatiques non visualisables en échographie conventionnelle confirment l’efficacité et la sécurité de ce type de guidage multimodalité avec un taux de succès technique proche de 100 % et un taux d’efficacité oncologique de la radiofréquence à court et moyen termes proche des valeurs de la littérature pour les procédures conventionnelles sur des nodules visibles [107, 112] . À l’heure actuelle, la précision, bien que très bonne de cette technique, apparaît cependant insuffisante pour proposer un traitement par thermothérapie d’une cible qui reste invisible en échographie malgré les informations topographiques apportées par l’imagerie de fusion. Les marges d’erreur pouvant aller jusqu’à 19 mm, l’efficacité du traitement risquerait d’être sous-optimale. En attendant des systèmes de « segmentation non rigide », il reste souhaitable avant d’initier le chauffage de s’assurer d’un positionnement optimal de l’aiguille par la réalisation d’un scanner ou un cone-beam CT injecté si nécessaire, selon l’équipement disponible [112] . Application de la fusion d’images pour un guidage sous scanner Pour une procédure réalisée avec un guidage sous scanner, la fusion d’image va être utile lorsque la cible n’est pas visible en contraste spontané, et nécessite une injection de produit de contraste pour être repérée [113] . Dans cette situation fréquente, le radiologue est classiquement contraint de positionner son aiguille sur la base de l’imagerie injectée initiale, avec des contrôles au cours de la progression sans injection et donc en utilisant des repères anatomiques adjacents à la cible plus ou moins précis. Grâce à l’imagerie de fusion, il va être possible de combiner les informations d’une acquisition TDM injectée (fusion monomodale) ou une acquisition volumétrique IRM, voire TEP-scan [92] (fusion multimodale) identifiant la cible avec les acquisitions scanner sans injection réalisées lors du positionnement de l’aiguille [114] . L’intérêt de fusionner des images sources de TEP-scanner va permettre de cibler dans les lésions hétérogènes les territoires hypermétaboliques [115] . Guidage électromagnétique (Fig. 12) Une des principales difficultés du guidage échographique est la bonne visualisation de l’aiguille dans sa progression dans les tissus et l’anticipation de sa trajectoire. En utilisant un capteur placé directement dans l’aiguille de ponction, les systèmes de guidage électromagnétique vont pouvoir représenter en temps réel, sur l’écran d’échographie, le positionnement et la trajectoire virtuelle de l’aiguille avec une précision d’environ 2 mm indépendamment de la respiration et des mouvements respiratoires. L’opérateur dispose d’un système triaxial : un capteur non stérile et réutilisable est positionné dans un stylet stérile lui-même inséré dans un coaxial stérile. C’est par ce coaxial que l’aiguille de biopsie ou de radiofréquence est introduite. Le détecteur va repérer le positionnement et l’axe de l’aiguille. Le système peut préciser par un codage couleur si l’aiguille est au-dessus ou au-dessous du plan de coupe échographique. Il affiche également l’axe de l’aiguille et sa trajectoire, et permet ainsi d’anticiper la bonne angulation vers la cible. EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) 33-680-A-05 A B C D E F Figure 11. Fusion d’image échographie – IRM. Une IRM du patient a été au préalable chargée dans l’échographe. Après une première étape de recalage par le logiciel de fusion, le radiologue va affiner manuellement en repérant sur la base de données volumétriques IRM et en échographie des points correspondants (A, B). La fusion reconstruit les images IRM dans tous les plans de l’espace correspondant à l’orientation de la sonde d’échographie (C). Cela peut permettre de cibler les zones d’intérêt pour repérer des lésions spontanément invisibles en échographie conventionnelle ou de contraste : (deux métastases entourées sur la séquence IRM) (D), voire permettre leur traitement par radiofréquence comme par exemple pour cet autre patient une métastase colique (flèches) ayant régressé sous chimiothérapie et non visible en échographie (E). Le traitement est complet sans reliquat visible au contrôle à deux mois (F). 1 2 3 A B C Figure 12. Guidage électromagnétique en échographie. Le système de navigation électromagnétique permet de suivre en temps réel la progression et la trajectoire de l’aiguille. Le matériel consiste en un système triaxial avec une aiguille non stérile réutilisable équipée d’un capteur distal (1) insérée dans un kit stérile avec une aiguille creuse (2) et un trocart (3). La sonde d’échographie est équipée de son propre capteur (A, B). Le logiciel donne en temps réel l’axe de l’aiguille sous la forme de deux lignes de points parallèles (C). Il va afficher le point de croisement anticipé de l’aiguille avec le plan de coupe ce qui est très utile lorsque le point d’entrée et l’angle d’approche ne sont pas dans le plan de l’échographie. Par exemple, en cas d’interposition costale, la ponction peut être initiée dans un espace intercostal différent de celui de la sonde. En affichant ces données sur l’image échographique avant même que l’aiguille ait pénétré la peau, cela permet d’affiner la trajectoire dès le début du geste et diminuer des manœuvres de retrait de l’aiguille pour correction de la trajectoire. Des travaux sur le foie ont montré une très bonne efficacité de cette méthode avec une diminution des temps de procéEMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) dure [92, 116] . Pour certains auteurs, le guidage électromagnétique associé à la fusion d’image a pu rendre faisables des gestes inaccessibles avec une seule modalité de guidage et cela dans de bonnes conditions de sécurité [99, 114] . Les technologies de guidage électromagnétique en scanner sont également en cours d’évaluation avec des résultats très prometteurs avec une bonne efficacité, un gain de temps et moins d’irradiation [117–119] . Mais l’absence de contrôle visuel direct en temps réel sur une base de segmentation rigide est probablement une limite pour les organes mobiles. 17 33-680-A-05 Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner) D E Figure 12. (suite) Guidage électromagnétique en échographie. Le système de navigation électromagnétique permet de suivre en temps réel la progression et la trajectoire de l’aiguille. Le matériel consiste en un système triaxial avec une aiguille non stérile réutilisable équipée d’un capteur distal (1) insérée dans un kit stérile avec une aiguille creuse (2) et un trocart (3). Un code couleur précise si l’aiguille est dessus (rouge) ou au-dessous (bleu) du plan de coupe échographique (D). Un cercle vert matérialise le point d’intersection théorique entre l’axe de l’aiguille et le plan de coupe échographique (E). Conclusion Les procédures percutanées sont multiples et variées. Sur la base de connaissance anatomique solide, d’une pratique rigoureuse et des progrès technologiques constants, le guidage par imagerie permet la réalisation d’actes à visée diagnostique ou thérapeutique sûrs et efficaces. Les logiciels de guidage, de fusion d’image, de navigation électromagnétique apportent un confort, une sécurité et aident à raccourcir les temps de procédure. La connaissance de ces nouveaux outils est donc indispensable pour tout radiologue interventionnel. Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] [2] [3] “ Points essentiels • L’optimisation de la sécurité et de l’efficience des actes de radiologie interventionnelle passe par une bonne connaissance des indications, du matériel utilisé, par la maîtrise des outils de guidage et par une étape essentielle de préparation de la procédure au cours de la consultation d’information au patient. • Les atouts du guidage échographique sont la possibilité de réaliser des coupes dans tous les plans de l’espace, un suivi en temps réel, son accessibilité et son caractère non irradiant. • Le guidage scanner est utile en cas de lésion profonde, de mauvaise fenêtre acoustique, d’interposition aérique ou osseuse. • Une trajectoire plus sûre peut être obtenue par de simples mesures de repositionnement du patient, les techniques d’hydro- et carbodissection, ou une progression non traumatique sur système coaxial à bout mousse. • Les modules interventionnels sur scanner ou table d’angiographie et les techniques de guidage électromagnétiques sont des outils permettant une aide avec un gain en sécurité, et en temps de procédure. • L’imagerie de fusion permet de combiner les avantages de différentes modalités d’imagerie, notamment le guidage en temps réel de l’échographie et la résolution en contraste d’un scanner injecté ou d’une IRM. 18 [4] [5] [6] [7] [8] [9] Hodkinson PS, Mackinnon A, Sethi T. 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Trillaud, Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service. Service d’imagerie diagnostique et interventionnelle, Hôpital Saint-André, 1, rue Jean-Burguet, 33000 Bordeaux, France. Toute référence à cet article doit porter la mention : Balageas P, Carteret T, Caillez H, Frulio N, Salut C, Bouzgarrou M, et al. Techniques de guidage et de ponctions en imagerie interventionnelle abdominale (échographie et scanner). EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive 2014;9(2):1-21 [Article 33-680-A-05]. Disponibles sur www.em-consulte.com Arbres décisionnels Iconographies supplémentaires Vidéos/ Animations Documents légaux EMC - Radiologie et imagerie médicale - abdominale - digestive © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612) Information au patient Informations supplémentaires Autoévaluations Cas clinique 21 Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et em-premium.com : 1 autoévaluation Cliquez ici © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 10/09/2014 par CENTRE HOSPITALIER VALENCIENNES - (25612)