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THéâTRE d’ivRy ANTOiNE viTEZ
1 rue Simon Dereure
sTudiO CAsANOvA
69 avenue Danielle Casanova
AudiTORiuM ANTONiN ARTAud
Bibliothèque-Médiathèque d’Ivry
152 avenue Danielle Casanova
TROis LiEux
dE REpRésENTATiONs
à ivRy
3
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- Comment va le monde ?
- Mal.
- Et le théâtre ?
- Bien, très bien.
Paroles de cœur
Nous avons, Elisabeth Chailloux et moi, tout au long
de l’année écoulée, lu de nombreuses pièces, vu bien
des spectacles, rencontré les artistes qui ont souhaité
nous parler de leurs projets, de leurs rêves de théâtre,
de leurs préoccupations. Nous avons mené nos propres
recherches, à travers des ateliers, des rencontres, des
débats. Nous avons partagé toutes ces réflexions avec
l’équipe du Théâtre des Quartiers d’Ivry. Le résultat de ce
travail souterrain se retrouve dans cette programmation
que nous vous présentons et que nous souhaitons
partager avec le public le plus large possible.
Ni neutre ni objectif, notre choix reflète nos goûts
et se réfère à notre cohérence, à la fois individuelle et
institutionnelle. Il est restrictif aussi. Une saison est
faite des spectacles présentés et de l’absence de tous
ceux que l’on aurait voulu présenter. C’est l’image de
notre finitude. Celle du temps, de l’espace, des moyens.
Notre finitude d’humains.
Education populaire
Impossible de se réjouir ou de se satisfaire, aujourd’hui
moins que jamais, de l’état du monde avec ses crises,
ses injustices, ses campagnes de propagandes, ses
conflits d’intérêts (qui n’ont rien à voir avec les intérêts
des peuples), ses politiques spectacles, ses théâtres
d’opérations et ses théâtres de guerres.
Le théâtre, celui des auteurs et des acteurs, est là,
lui, depuis toujours, pour nous réjouir, nous procurer des
sensations, des émotions mais aussi pour nous proposer
un regard et nous interroger sur la condition humaine,
celle que nous expérimentons au quotidien et qui nous
met en relation les uns avec les autres, engendrant le
lien social.
Dès qu’il s’ouvre sur le monde par des prises de
position affirmées, le théâtre devient un formidable outil
maïeutique de dialogue et d’enrichissement de l’esprit.
Alors que les recommandations de nos dirigeants sur
l’éducation poussent vers une efficacité des formations
en termes de compétitivité, de productivité, de formatage
aux besoins des entreprises (privées et lucratives), le
théâtre joue d’autant plus un rôle d’autonomisation de
la pensée, de liberté critique, de vision aiguisée et de
révolte contre les ordres imposés, ordres qui, nul ne peut
l’ignorer maintenant, ne mènent qu’au désastre généralisé
sur les plans économiques, écologique et humain.
Le théâtre, éducation populaire de proximité,
accompagne et complète l’éducation publique. Eduquer,
ce n’est pas faire entrer dans un moule, c’est au contraire
donner les moyens de se construire en tant qu’être libre
et autonome. Et donc créatif. Qu’y a-t-il de plus urgent
aujourd’hui que de se créer un autre futur que celui
qu’envisageaient jusque les puissances financières et
commerciales ?
Autrement dit, il n’y a pas de meilleur investissement
- s’il faut absolument, par triste habitude et abus de
langage, continuer à utiliser ces termes en notre époque
encore exclusivement économique que celui qui porte
sur l’éducation et la culture ! C’est là que doit être porté
l’effort en priorité. Alors seulement tensions et conflits
pourront être désamorcés et l’inventivité réactivée
sur des projets réellement utiles. Car il n’y a pas de
plus grand danger pour l’humanité que la domination
sans partage des uns (une très faible minorité), et
l’ignorance, entretenue par les premiers, des autres
(la grande majorité).
Les pièces que nous présentons ici constituent un
ensemble qui reflète que les metteurs en scène en aient
fait le choix consciemment ou inconsciemment, que les
textes soient anciens ou contemporains – des réalités ou
des fragments de réalité de notre époque. S’interroger sur
notre temps nous fait regarder de manière particulière les
pièces, et nous interroger sur les pièces nous interroge
en retour sur notre temps.
Je ne veux éduquer personne.
Je ne veux persuader personne.
Je ne veux convertir personne ; car si vous pensez, vous connaîtrez la
vérité et vous saurez ce qu’il faut faire.
Pensez ! Mais vous ne pouvez pas penser, parce qu’il vous faut des
statuts, parce que vous avez des représentants à élire, parce que
vous avez des ministres à introniser, parce que vous avez besoin de
parlements, parce que vous ne pouvez pas vivre sans gouvernement,
parce que vous ne pouvez pas vivre sans chef.
Vous cédez vos voix pour les perdre, et quand vous voulez vous en servir
vous-mêmes, vous nen disposez plus, et elles vous font défaut parce
que vous les avez cédées.
Pensez ! Vous navez besoin de rien d’autre. Prenez conscience de la
sereine passivité que vous avez en vous, dans laquelle senracine votre
invincible pouvoir. Laissez d’un cœur apaisé et insoumis seffondrer
la vie économique ; elle ne ma pas apporle bonheur et elle ne vous
l’apportera pas non plus.
Laissez consciemment pourrir l’industrie, ou cest elle qui vous
pourrira. ./..
5
Radicalité
On dit souvent que les grandes œuvres sont complexes
et subtiles. Cela est vrai et faux. Les grandes œuvres sont
avant tout radicales.
C’est le cas du Roi Lear et de Richard III où les
personnages titres sont des dirigeants guidés vers
la catastrophe soit par leur aveuglement (Lear) soit
par leur ambition démesurée (Richard). Shakespeare
ne cherche pas à les rendre humains en les rendant
sympathiques ou attachants, non. Il les montre noirs,
capricieux, insupportables à l’extrême. A aucun moment
il ne cherche à les sauver . Comment peut-on sauver
ceux qui se comportent comme des monstres d’égoïsme ?
Les dérives du pouvoir conduisent rapidement à la
violence et à la criminalité. Avec La Rosa Blanca, récit
des décisions mégalomaniaques de Chaney Collins, chef
d’une entreprise pétrolière, on suivra un autre chemin,
une autre logique du crime.
Labiche non plus ne cherche pas à justifier ses
personnages. Ils sont bêtes, tout simplement bêtes,
infiniment bêtes. Et même lorsqu’ils ont tâté aux
conséquences ultimes et catastrophiques de leur bêtise,
ils n’ont rien appris et demeurent à la fin aussi bêtes
qu’ils l’étaient au début.
Mondes illusoires
Radicalité aussi chez Corneille, qui va jusqu’au bout de
son parti pris sur l’illusion et la réalité. L’illusion comme
refuge ? Illusion du théâtre cornélien avec ses splendeurs
formelles, ses mélanges oniriques d’une sublime poésie,
ses morts qui ressuscitent, ses bouffons décalés, ses
déplacements par le recours aux alexandrins. La pièce
de Corneille, modèle du genre, à l’égal de La vie est un
songe, renouvelle la vision de la réalité en mettant en
scène les métamorphoses du monde et les illusions de
l’âme.
On retrouve ce tricotage étroit entre réalité et fantasme
dans La fin d’une liaison de Graham Greene. Le mysticisme
s’introduit dans la relation amoureuse, comme palliatif à
l’angoisse de la guerre et de la mort.
Théâtre des Quartiers du monde
Chaque année nous proposons une série de spectacles
qui donnent une représentation du monde conçue sous
d’autres cieux. Le monde vu d’ailleurs se superpose-t-il
au monde vu d’ici ? Pas sûr !
D’abord Les Cauchemars du gecko de l’auteur malgache
Raharimanana. La mondialisation vue du Sud, d’un des
pays les plus pauvres du monde. Ou comment sont perçues
les richesses du Nord avec ses miroirs aux alouettes,
les déséquilibres et les injustices qu’il engendre, les
nouvelles formes du colonialisme. Cela en musique, avec
des interprètes de différentes origines.
Puis des auteurs russes : à la Médiathèque en février,
et au Studio Casanova, une trilogie Svetlana Alexievitch.
Cette grande journaliste et écrivaine aborde de grands
thèmes (les femmes dans la deuxième guerre mondiale,
la guerre d’Afghanistan, la chute de l’empire soviétique)
à travers l’exploration des déchirures (liées aussi au
choc entre les illusions et la réalité) vécues par les
individus dans chacune de ces tragédies.
Perspective Manufacture
Un événement se profile à l’horizon. Ce n’est pas pour
tout de suite, mais c’est important de le signaler. La
Ville d’Ivry vient d’acquérir la Manufacture des Œillets
Métalliques, rue Raspail. Une partie de ce magnifique
édifice sera attribuée au Théâtre des Quartiers d’Ivry
pour qu’il y développe ses activités à l’avenir. Il faudra
affiner le projet, effectuer des travaux de réfection,
d’aménagement, d’installation. Ce lieu fera alors partie
du patrimoine public des Ivryens. Nous vous tiendrons au
fur à mesure au courant de l’évolution de ce projet qui
sera une autre grande aventure artistique et culturelle
pour Ivry et le Val-de-Marne.
Adel Hakim
Vous faites grève. Bravo ! L’industrie sengraisse de vos grèves et vous
affame. Vous faites grève et vous gagnez. O vainqueurs ! Ce que vous
avez gagné, cest un maigre quignon de pain : pendant que vous fêtiez
la victoire, le vaincu a gagné deux domaines. O vous qui vainquez !
Vous qui vous convainquez ! Votre chef est devenu ministre, fiers
vainqueurs !
Quavez-vous besoin de sofa en peluche ! C’est le signe de votre
servitude. Tant que vous tiendrez à votre sofa en peluche, vous resterez
esclaves.
Ma vie est en sécurité tant que je respecte la vie sacrée de mes
semblables. Je nai pas besoin quon veille à ma sécurité devant ma
porte, parce quon ne peut rien me voler. Il n’y a de pillards que
l’homme possède plus qu’il ne lui faut alors qu’un autre na pas
suffisamment.
Tant qu’il y aura des affamés à côté des repus, la pitié des repus sera
une insulte aux affamés, et la pitié des affamés vis-à-vis des victimes
une consécration et une reconnaissance du droit des repus à être
rassasiés aux dépens des affamés. B. Traven.
Dans
L’Etat le plus libre du monde.
1921
6
QUE NOUS IMPORTE
L’HOMME ?
SEUL LE PÉTROLE
EST INTÉRESSANT !
6 > 18 OCTOBRE 2009 - THÉÂTRE ALEPH La Rosa Blanca
B. TRAVENMARYSE AUBERT – ADEL HAKIM
mise en scène
Adel Hakim
scénographie et lumière
Yves Collet
assistante à la scénographie
Perrine Leclere-Bailly
son
Anita Praz
régie générale
Franck Guitton
texte et interprétation
Maryse Aubert
d’après le roman de B.Traven
Coproduction : K-Mélodie,
le Théâtre des Quartiers d’Ivry,
le Théâtre Artistic Athévains.
Avec le soutien du Conseil Général
d’Eure-et-Loire / CG28
et du Théâtre de Chartres,
Scène conventionnée
pour la danse et le jeune public.
La Rosa Blanca, dernier bastion agricole d’Indiens Totonaques (peuple Maya de la
région Huastèque), se trouve au beau milieu des champs pétrolifères de la Condor Oil
Company. Les agents de la compagnie américaine, sur ordre de son ambitieux P.D.G,
Chaney Collins, mènent de sourdes intrigues pour venir à bout de la résistance de
Yacinto Yañez, le propriétaire de l’hacienda qui s’accroche à la terre des ancêtres où
il vit avec ses compadres indigènes comme lui.
Deux visions opposées du monde : d’un côté, celle des instigateurs de la nouvelle
société de consommation, du progrès technique, dans un contexte expansionniste
porté haut par les lois du marché du pétrole ; de l’autre côté, celle des gardiens d’une
tradition ancestrale, liée au travail de la terre, artisanal et pénible, procurant à peine
le minimum, mais ignorant l’inégalité sociale.
Le processus d’absorption de La Rosa Blanca par la Condor Oil est disséqué, comme
dans un documentaire naturaliste, l’ironie du sort en toile de fond.
Les personnages n’ont que faire des sentiments qu’ils suscitent. Les grands
prédateurs font rire de l’incroyable ingéniosité qu’ils déploient pour arriver à leur
fin. Les victimes ont le dos raide et la dignité de ceux qui choisissent leur mort.
Au fil des évènements, le narrateur, personnage de cabaret un rien démoniaque,
exhibe un assortiment de portraits pittoresques qui se frictionnent, s’affrontent,
résistent, dans la tourmente de l’implacable course au profit.
Maryse Aubert
B. Traven (1882 ou 1890 - 1969)
Le spectacle La Rosa Blanca est tiré du roman éponyme de B. Traven, une des
figures les plus intrigantes de la littérature du XXe siècle. Sa véritable identité n’a
jamais pu être établie. Ses œuvres ont été traduites dans une trentaine de langues et
plusieurs de ses romans adaptés pour le cinéma, en particulier Le Trésor de la Sierra
Madre réalisé par John Huston, avec Humphrey Bogart. A sa mort, en 1969, à Mexico,
l’Etat mexicain lui consacre des funérailles nationales.
Exceptionnellement, ce spectacle aura lieu au Théâtre Aleph à Ivry,
endroit particulièrement accueillant et chaleureux à l’ambiance latino-américaine.
La Rosa Blanca y a trouvé tout naturellement sa place.
THÉÂTRE ALEPH
30 rue Christophe Colomb
94200 Ivry-sur-Seine
M° Ligne 7
Station Pierre et Marie Curie
voir plan page 36
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tragédie mexicaine
Dans l’Etat de Veracruz, Mexique, et à San Francisco, Californie.
Au début du XXe siècle, sur fond de Révolution mexicaine et de ruée vers l’or noir.
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