LE
PASSE
-TEMPS
Je
l'avais
prévu;
on
ne
retire
pas
du
réper-
toire
un
opéra
qui,
comme
le
Lohengrin,
fait
de
belles
recettes
chaque
fois
qu'on
le
chante,
et
comme
je
l'avais
dit,
la
dernière
représen-
tation
de
l'opéra
de
Wagner
annoncée
sur
l'affiche,
sera
suivie
de
beaucoup
d'autres.
Personne
ne
s'en
plaindra,
ni
le
public
en-
chanté
d'entendre
encore
le
chevalier
du
Cygne,
ni
la
direction
qui
encaisse
de
belles
recettes.
On
a
repris
cette
semaine
l'obéra,
de
Zampa,
sans
doute,
pour
M.
Degenne,
auquel
le
rôle
de
Zampa
convient
tout
particulièrement
à
cause
de
sa
voix
légèrement
barytonante.
C'est
donc
M.
Degenne
qui
a
eu
la
meilleure
part
du
succès
dans
cette
reprise.
THEATRE
DES
CÉLESTINS
Ce
théâtre
a
donné
cette
semaine
les
Martyrs
de
Strasbourg
«
drame
patriotique
»
dit
l'af-
fiche.
Comme
le
titre
le
fait
deviner,
il
s'agit
dans
ce
drame
de
la
guerre
de
1870
aux
cruels
sou-
venirs
qui
ne
sont
point
encore
oubliés,
et
cer-
tains
éjusodes
représentés
sont,
au
point
de
vue
historique,
d'une
parfaite
exactitude.
Ah
!
combien
est
grand
encore
et
toujours
vi-
vace
ce
chauvinisme
qu'on
a
tant
raillé
:
Il
suffit
au
public
d'apercevoir
sur
la
scène
un
bout
de
drapeau
français
pour
que
la
salle
éclate
en
applaudissements.
La
représentation
de
ce
drame
est
curieuse,
l'intérêt
en
est
autant
dans
la
salle
que
sur
la
scène.
Le
public
des
petites
places
fait
des
ovations
aux
soldats
français,
et
accable
de
sif-
flets
et
d'injures
le
traître
qui,
dans
la
pièce,
est
représenté
par
un
espion
prussien.
Je
crois
fort
que
M.
Dalbert,
en
quête
d'une
pièce
à
succès
depuis
l'ouverture
de
l'année
théâtrale,
pourrait
bien
l'avoir
trouvée
dans
Y
Auberge
des
Mariniers,
représentée
actuel-
lement
à
l'Ambigu
avec
un
succès
que
toute
la
presse
parisienne
a
constaté
avec
unanimité.
Cette
œuvre
est,
paraît-il,
d'une
conception
ori-
ginale,
et
est
écrite
en
un
bon
style,
ce
qui
n'est
pas
commun
dans
le
drame.
Inutile
d'ajouter
que
M.
Dalbert
se
préoc-
cupe
de
monter
le
plus
vite
possible
Y
Auberge
des
Mariniers.
THÉÂTRE
BELLECOUR
L'annonce
de
la
mise
en
répétition
la
pièce
de
Surcouf
étant
l'indice
des
dernières
représentations
d'Orphée
aux
Enfers,
c'est
à
ce
motif,
sans
doute,
qu'il
faut
attribuer
la
foule
qui,
cette
semaine,
s'est
rendue,
encore
plus
nombreuse
au
Théâtre-Bellecour.
Les
Les
retardataires
il
y
en
a
en
tout
ont
compris
qu'ils
devaient
se
presser
s'ils
vou-
laient
voir
cette
Olympe
peuplée
d'aimables
déesses,
dont
tous
les
journaux
de
Lyon
ont
fait
l'éloge.
Dans
ma
dernière
Chronique
je
disais
que
M.
Verdellet,
après
Surcouf,
préparait
une
surprise
au
public.
Par
discrétion
je
n'avais
pas
voulu
en
dire
davantage,
mais
un
de
mes
confrères,
qui
a
pour
excellent
principe
que
l'indiscrétion
est
la
première
qualité
d'un
journaliste,
n'a
pas
eu
la
même
réserve,
et
a
appris
à
ses
lecteurs
que
la
surprise
en
question
était
une
revue.
M.
Verdellet
s'était
fait
on
lésait
au
Casino
une
spécialité
des
revues
qu'il
montait
toujours
ave
le
luxe
imposé
à
ce
genre
de
spec-
tacle
;
et
je
comprends
fort
bien
le
désir
qu'il
a
de
continuer
au
Théâtre-Bellecour
ce
qui
lui
a
si
fort
réussi
au
Casino.
Il
a
aujourd'hui
un
cadre
plus
vaste
qui
lui
permettra
de
dévelop-
per
la
mise
en
scène,
seulement,
il
devra
et
c'est
son
intention
remplacer
dans
sa
revue
le
piment
d'autrefois
par
du
sel
attique,
car
il
n'a
pas
affaire
au
même
public.
X.
CONCERTS
DU
CONSERVATOIRE
La
Société
des
Concerts
du
Conservatoire
a
l'honneur
de
rappeler
aux
amateurs
de
belle
musique,
qui
suivent
si
assidûment,
chaque
année,
ses
séances,
que
c'est
aujourd'hui
Di-
manche
20
Décembre,
qu'a
lieu
son
premier
concert
de
la
saison
1891-92.
A
cette
première
séance
on
entendra
la
Sym-
phonie
pastorale,
ce
chef-d'œuvre
de
BEETHO-
VEN
qui
n'a
pas
été
donné
depuis
plusieurs
an-
nées.
Pour
ajouter
encore
à
cet
intéressant
con-
cert,
M
lle
Marie
HAMANN,
l'artiste
au
talent
si
impeccable,
se
fera
entendre
dans
le
grand
air
de
Marie-
Magdeleine
de
MASSENET
(première
audition)
et
dans
la
chanson
gothique
de
la
Damnation
de
Faust
de
BERLIOZ.
Nous
ne
saurions
passer
sous
silence
la
pre-
mière
audition
du
balle
id'Ascanio
de
S'-SAENS,
dont
le
solo
et
les
variations
de
Flûte
seront
exécutés
par
M.
RITTER.
.
i
Enfin,
pour
terminer,
on
entendra
la
pre-
mière
audition
de
la
célèbre
ouverture
du
VaisseauFantàme
de
Richard
WAGNER.
CASINO
DES
ARTS
M.
Guillet
offre
une
véritable
primeur
à
ses
très
fidèles
habitués
:
la
troupe
des
mimes
an-
glais
The
Leonardys's
and
C°,
composée
de
quinze
personnes,
arrivant
avec
une
scène
ma-
chinée
de
décors
inédits
et
qui
débuteront
dans
deux
grandes
pièces
:
une
Noce
de
Bossus
et
une
Réception
fin
de
siècle.
C'est
la
une
nou-
veauté
artistique
au
premier
chef
et
qui
plaira
certainement
aux
Lyonnais.
Concert
de
gala
pour
les
Léonardy's.
M.
Leduc,
comique
étoi-
le
;
Brahma
et
l'enfant
prodige
;
Miss
Jenny,
Brahma,
tous
les
numéros
de
concert,
de
chant
et
de
chorégraphie.
,
^
SCALA-BOUFFES
Le
cirque
miniature
de
Barthe
a
fait
ses
adieux
au
public,
pour
céder
la
place
à
une
attraction
de
premier
ordre
:
The
Musto's
(les
hommes
élastiques
et
les
voltigeurs
aériens),
qui
paraîtront
demain
.
pour
la
première
fois
à
Lyon.
La
troupe
entière
donnera
avec
son
en-
semble
habituel
et
constituera
un
programme
hors
ligne,
dont
les
principaux
numéros
seront
tenus
par
les
Remouleurs
comiques,
les
trois
africains,
M
Ues
Gamet,
Odette
et
Vernier,
etc.
On
clôturera
par
le
joyeux
vaudeville,
la
Pan-
thère
de
Java.
CIRQUE
RANGY
Nous
apprenons
avec
le
plus
grand
plaisir
que
le
cirque
Rancy
va,
le
24
décembre,
ou-
vrir
ses
portes.
M.
Rancy
qui
a
toujours
ren-
contré
dans
notre
ville
de
nombreuses
sympa-
thies,
revient
de
Belgique
^avec
une
troupe
de
premier
ordre.
Il
est
certain
que
pendant
les
fêtes
de
Noël
et
du
jour
de
l'an,
le
cirque
Rancy
ne
désem-
plira
pas.
PLAIDOYER
POUR
LES
POÈTES
si
vous
désirez
des
amants,
Madame,
prenez
des
poètes
;
En
savourant
leurs
vers
charmants
Vous
avez
contracté
des
dettes.
Quand
on
reçoit
on
dit
:
«
Combien
?
»
On
apprend
ça
dans
le
commerce
!
i
Madame,
comptez-vous
pour
rien
Le
don
du
rêve
qui
vous
berce?
Ne
prenez
pas
un
officier,
Ni
même
un
financier
habile
;
Le
premier
cœur
est
fait
d'acier,
Le
second,
de
billets
de
mille.
Un
architecte
vous
dirait
Comment
le
ciment
se
fabrique,
En
ajoutant
en
grand
secret
Que
les
cloisons
se
font
en
brique.
Si
tout
arrive
!
votre
choix
Marquait
un
épicier
aimable,
Uu
déluge
énervant
d'anchois
Ruissellerait
sur
votre
table.
Prenez
des
poètes.
Bien
sûr,
Leurs
mérites
sont
loin
des
vôtres,
Mais
ils
ont
le
cœur
plein
d'azur
Et
sont
aussi...
laids
que
les
autres.
Vous
aimez
les
doux
mots
câlins
;
Eux
seuls
vous
en
diront,
madame;
Car,
s'ils
sont
êtres
masculins,
En
l'âme
ils
ont
un
peu
de
femme.
Gloire
aux
poètes
pleins
d'humour,
Friands
du
Fin
dans
le
Suprême
!]
Vous
ne
saurez
jamais
l'amour,
Si
l'un
d'eux
ne
vous
dit
:
«
Je
t'aime
!
»
Eux
seuls
iront
vous
ramageant
De
futiles
mais
chères
choses
:
Et
l'orgueil
du
grand
lys
d'argent"
Et
les
potins
qu'en
font
les
roses
!
Ils
n'auront
pas
le
gauche
aspect
Des
apoplectiques
énormes
;
,
Ils
savent...
manquer
de
respect
En
y
mettant
d'exquises
formes.
Avec
le
tact
qu'on
leur
connaît,
Trouvant
pour
vous
des
tours
étranges.
Ils
feront
monter
du
sonnet
L'encens
des
savantes
louanges.
Avec
eux
seuls
rien
n'est
perdu,
Ils
ont
tout
vu
d'un
regard
preste
:
L'élégance
d'un
bras
dodu,
Le
charme
d'un
rire
ou
d'un
geste.
Et,
différant
fort
des
docteurs,
Quand
vous
aurez
les
nerfs
malades,
Ils
sauront
bien
les
enchanteurs!
Vous
guérir
sans
les
limonades.
J'admets
tous
les
égarements,
Mais
faites
bien
ce
que vous
faites...
Si
vous
désirez
des
amants,
Madame,
prenez
des
poètes
!
Jules
BAUDOT.
M.
FRÉDÉRIC
TRÉMEL
Sous
peu,
M.
Trémel
le
poète
de
la
guitare,
viendra
donner
quelques
auditions
à
Lyon.
Nous
ne
pouvions
mieux
faire
que
de
reproduire
un
extrait
de
la
dépêche
de
Toulouse,
sur
une
soirée
organisée
par
M.
Trémel
dans
cette
ville
!
!
«
Nous
avons
eu
la
bonne
fortune
d'assister,
dimanche
soir,
dans
les
locaux
du
cercle
de
l'Union,
à
une
charmante
soirée
organisée
par
Frédéric
Trémel.
«
Le
Poète
de
la
Guitare,
comme
l'a
appelé
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