(Recueil de textes : pp.47 à 62 inclusivement.) = Buttin, Anne

Cours 7
La civilisation grecque
Articles obligatoires à lire :
(Recueil de textes : pp.47 à 62 inclusivement.) = Buttin, Anne-Marie. "L'organisation
politique et sociale", chapitre III,
La Grèce classique
. Paris, Les Belles Lettres, 2002.
pp.59-89.
L’ÂGE D’OR DE LA GCE : L’ÉPOQUE CLASSIQUE (480 – 336 av.J.C.)
I- Athènes : historique et institutions
Périodes et personnages-clés :
Aux débuts, le territoire athénien était occupée par des petites communautés issues
du néolithique. Des fusions de villages (synœcisme) auraient eu lieu vers le IXe
siècle av. J.C. et auraient été sous la gouvernance de rois. Pourquoi une fusion ?
Parce que les gens vont se sédentarisés.
Les Athéniens sont alors divisés en tribus (4), en phratries (12) et en génè (30).
*géné = vient du mot génos, veut dire le noyau familiale.
Les fratries sont des assemblages de génè. Les tribus sont des groupes d’individus
qui ne viennent pas de la même famille.
La tribu constitue un niveau de pouvoir administratif (ancêtre des instituions)
dirigé par un roi, appartenant à l'aristocratie et exerçant des tâches à caractère
militaire et juridique. La phratrie est une division à caractère religieux. Le genos a
constitué l'unité de base de la société civique. À l'extérieur des génè aristocratiques
se trouvent les paysans et les artisans qui n'ont aucun droit ni aucune influence.
Les jeux de pouvoir (les jeux entre les groupes) entre ces différents groupes
causèrent des tensions sociales à l'époque archaïque et c'est dans ce bouillonnement
de société que furent mises en place graduellement ce qui allait devenir les
institutions athéniennes classiques. Ainsi, la royauté glissa vers la magistrature et
les fonctions politiques et religieuses se définirent plus clairement au fil des ans. La
société athénienne demeurait toutefois une société de classe, avec ses inégalités. La
royauté glisse vers la magistrature afin d’essayer de rendre un peu plus
démocratique ou disponible les fonctions politiques et religieuses. On s’enva vers
quelque chose de plus ouvert.
L'époque archaïque se caractérise par des progrès économiques, notamment en
artisanat et dans le commerce, toutefois Athènes importe du blé pour couvrir ses
besoins alimentaires, ce qui nuit à l'agriculture locale; le prix local chute, ce qui
provoque l'endettement et l'appauvrissement des petits paysans. Une tradition alors
voulait que le propriétaire ait le droit d'exiger du paysan qui ne pouvait plus payer
qu'il devienne sa dépendance, donc, une sorte d'esclave. Cette situation a provoqué
de l'instabilité et des violences. La colonisation fut une solution partielle, mais c'est
grâce à des réformes que la condition des petits paysans s'est améliorée.
Le premier à réformer cette situation fut Dracon (fin VIIe s.av.J.C.), qui établit des
règles juridiques visant à éliminer la violence entre les clans et à créer un état de
droit avec des tribunaux ayant des pouvoirs accrus.
Solon (640-548 av. J.C.) fut le second réformateur et sa politique de libérer les petits
paysans de leurs dettes et de leur dépendance envers les propriétaires (seisachteia)
fut un tournant majeur. Il fit mettre par écrit les détails de cette réforme selon un
code de lois qui divisa les citoyens en 4 classes censitaires selon le revenus (recueil
p.50), en plus de réorganiser les magistratures et la justice, donnant plus de pouvoir
aux citoyens, notamment en droit d'appel à des décisions. Donc, on peut contester
les décisions. C’est la plus grande démocratisation qui ce fait pour le statut
économique et sociale. Maintenant, les petits paysans n’ont plus de dettes et se
libère. Il y a aussi introduction de certaines fonctions juridiques ou l’on peut
contester les décisions.
Pisistrate, un tyran (ce n’est pas un dictateur mais bien un gouverneur), suivit dans
la foulée des tensions sociales entre l'aristocratie et le peuple (démos) composé de
paysans, artisans et gens de métier. Il prit le pouvoir vers 560 av. J.C. par la force et
par la politique. Il instaura 3 grandes réformes : 1- amélioration du sort des petits
paysans par la mise en place de mesures visant à assurer la paix sociale et à
promouvoir l'économie; 2- une supervision de l'appareil de l'état; 3- la mise en place
de grands travaux (architecture, arts, fêtes religieuses). Pourquoi ? Pour
promouvoir les arts et l’économie. Il va faire appel aux compétances des artisans,
donc ces gens vont être valorisé et reconnus. À sa mort en 527-526 av. J.C., ses
deux fils, Hipparque et Hippias, prirent le pouvoir. Incapables de gouverner avec
justesse, ils connurent une déchéance rapide; Hipparque fut assassiné et Hippias dût
fuir en exil.
Dans la lutte de pouvoir qui s'ensuivit émergea Clisthène, de la famille des
Alcméonides (même famille que Périclès), qui fit 3 réformes : 1- division des tribus
en dix, plutôt que quatre pour mieux répartir les citoyens à la vie politique. Chaque
tribu comptera désormais 3 trittyes (mini-territoires), pour un total de 30 trittyes.
Ainsi, l'Attique est divisée en trois zones géographiques différentes (mésogée-
intérieur), (paralie-littoral) et (asty-ville); 2- création d'une nouvelle unité
administrative et géographique, le dème. Désormais, l'inscription au registre du
dème confère les droits civiques (avant la seule façon d’avoir des droits civiques
étaient par le père) et ne dépend plus du nom du père comme auparavant; 3- il
ajusta la répartition des membres de la Boulè à 50 membres par tribu et introduisit
l'ostracisme (mécanisme légal pour voter, on ne veut plus quelqu’un dans la ville,
donc on va l’ostraciser. On écrivait sur une pierre les noms des personnes que l’on
voulaient ostraciser.), qui permet d'exiler pendant 10 ans un citoyen dont la
puissance pouvait menacer l'équilibre des institutions de la cité. Selon les historiens,
c'est à partir de Clisthène que l'on considère l'arrivée de la démocratie.
Le « Siècle de Périclès »
Contexte : Le terme « Siècle de Périclès » signe la période du Ve siècle av.J.C.au
cours de laquelle Périclès, un homme politique qui a marqué son époque, contribua
au rayonnement d’Athènes dans les arts et la vie politique.
Périclès (499-429):
Appartient à la famille des Alcméonides
Excellent orateur (a fréquenté les sophistes). Gens qui sont spécialistes du
discours et qui se font payer pour leur travail. Ils enseignaient leur art. ils
étaient recherchés par les futurs politiciens.
En 450 : décision de reconstruire l’Acropole, incendiée par les Perses en 480
C’est l’inauguration d’une politique de grands travaux (Acropole, Pirée)
Opération de prestige visant à promouvoir l’image d’Athènes
Ce programme se poursuivra jusqu’au début de la guerre en 431
Le financement des travaux provient du trésor des alliés de la Ligue de Délos
Mécontentement chez les alliés car il y a un déséquilibre entre un État
hégémonique (Athènes) et plusieurs cités ne pouvant faire contrepoids.
Apogée de Périclès : 443 429 (meurt de la peste)
Modernisation de la vie politique en s’appuyant sur des savants, des
entrepreneurs, des artistes, des intellectuels et des femmes au lieu de
s’appuyer sur des familles et des clans comme ses prédécesseurs
Périclès priorise la politique étrangère (nord de la Grèce et Italie)
Athènes et l’Acropole
La ville, L’Agora, L’Acropole
7.1 La vie domestique
Contexte : L’agriculture (trilogie = céréales, vignes, oliviers) constitua la pierre
angulaire de l’économie des cités-états de la Grèce antique. L’artisanat et le
commerce en furent des composantes majeures et complémentaires. Bien
qu’essentiel, le travail physique était, plus souvent qu’autrement, méprisé car
effectué par des esclaves et des non-libres. En revanche, les affaires publiques
étaient hautement valorisées parce qu’accessibles aux citoyens et aux affranchis,
mais pas aux femmes.
Oikos = cellule de production économique.
Le gynécée = endroit où l’on va mettre les femmes et les enfants.
L’andron = endroit où l’on va mettre les hommes.
L’agriculture se pratiquait avec l’araire et on pratiquait la jachère et la
transhumance
L’alimentation était à base d’orge (galettes, bouillie, pain)
La consommation de blé est moins courante, tout comme la viande
Bien qu’essentielle, la terre ne parvenait pas à nourrir tout le monde
o Superficie cultivable, climat, catastrophes, guerres
C’est alors que l’artisanat et le commerce entrent en ligne de compte :
o Travailleur du métal, sculpteur, potier
o Deux produits principaux d’échange : céréales et céramique
7.2 Statut de la femme à Athènes
Juridiquement parlant, la femme n’est pas une citoyenne :
Elle est écartée du débat politique et des fonctions politiques. Elle ne peut
siéger au Conseil, à l’Ecclésia ou aux tribunaux.
Par contre, elle participe activement aux cérémonies religieuses :
o Processions, prêtresses, chœurs, service civique.
o Thesmophories (Déméter), Adonies (Adonis),
La situation de la femme est étroitement reliée à son rôle dans l’oïkos
La femme dépend du statut que lui confère le mariage dans la famille :
elle est sous la tutelle (kyrios) de sa famille (père, frère), puis, une fois
mariée, de celle de sa belle-famille
Quant aux biens, elle en est titulaire, mais elle n’en a pas le libre usage
7.3 Architecture domestique
Habitations domestiques simples et de dimensions modestes
Rare utilisation de la pierre sauf pour la fondation
Utilisation de la brique crue et du torchis
Pas de maisons« collectives » ; la maison individuelle domine
Les villas sont l’apanage des gens plus riches
o Murs blanchis à la chaux, mosaïques
En général, l’urbanisme est aléatoire : il épouse le relief du terrain, ce qui
donne un plan irrégulier
o Toutefois, certaines villes innovent avec un plan en damier (Milet)
Graduellement, on assistera à l’apparition « d’îlots » au sein desquels sont
liées plusieurs habitations (Délos) et (Olynthe)
7.4 Le citoyen et la cité Athènes
Contexte : À l’époque archaïque, le pouvoir reposait sur la tribu. Ses membres
étaient unis par la célébration d’un culte commun et par la répartition des charges
publiques, politiques, judiciaires, militaires et fiscales. À l’époque classique, des
réformes sociales et politiques feront en sorte que le pouvoir sera désormais
partagé entre l’assemblée, les conseils et les magistrats.
7.5 Le citoyen : La naissance confère le droit de cité. L’enfant doit être reconnu
par le père pour être admis dans le cadre social de la cité. Si on juge qu’il n’a pas le
droit de cité, il sera « exposé » i.e., abandonné. Le citoyen est le seul titulaire du droit
politique et civil. Il a droit à plusieurs prérogatives :
Juridiques : Droit de propriété foncière sur le territoire de la cité (Enktésis)
Accès aux tribunaux et garanties judiciaires
Religieuses : Participation aux sacrifices et aux fêtes religieuses
Exercice d’un sacerdoce
Avantages sociaux : indemnité pour assister aux spectacles
Distribution de blé lors de disettes
Assistance exceptionnelle aux plus démunis (guerre)
Obligations fiscales : Paiement d’un impôt extraordinaire (Eisphora)
Prise en charge par les plus riches des penses d’utilité
publique (Liturgie)
Obligations militaires : L’éphébie (18 20 ans)
Le service actif en cas de conflit (20 49 ans)
La réserve pour garder les remparts (50 59 ans)
Toutefois, le citoyen peut perdre ses prérogatives politiques et ses privilèges
juridiques (atimie). C’est une forme de dégradation civique. Elle peut être partielle
ou totale, temporaire ou permanente.
7.6 Le tèque : C’est un étranger qui a reçu le droit de cité après un séjour
prolongé dans celle-ci. Il doit payer une taxe spéciale (métoikion) et avoir un
répondant (prostatès). Il est autorisé à participer aux charges financières (eisphora)
et militaires qu’impose l’état, ainsi qu’aux fêtes religieuses, mais n’a aucun droit
politique ni civil. Toutefois, pour services rendus à la cité, il peut recevoir les droits
civils.
7.7 Le non-libre (esclave) : Il n’a aucun droit et fait la majeure partie des travaux
manuels. L’esclave-marchandise est la propriété du maître.
Athènes :
Les institutions et le corps civique
7.8 Le Démos : Le peuple. L’ensemble des citoyens qui composent le corps
civique et qui siègent en assemblée.
7.9 L’Ecclésia : L’assemblée du peuple. Elle siège sur la Pnyx. Il y a quatre
réunions de l’Ecclésia par prytanie.
7.10 La Boulé : Conseil ayant une compétence politique créé par Solon et alors
composé de 400 membres (100 par tribus). Sous Clisthène, la Boulé passera à 500
membres mais les conditions d’accès seront restrictives : il faut être âgé de 30 ans,
être élu par tirage au sort à raison de 50 par tribu pour un an. De plus, le bouleute
reçoit une indemnisation pour ses services.
La Boulé est représentée par une commission permanente : les
prytanes
Les Prytanes sont les 50 bouleutes d’une même tribu qui siègent en permanence
pendant une prytanie (1/10 d’année).
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