Heal [1979] comme la synthèse de l’approche théorique de ce
champ d’étude. Mais, outre la langue et la longueur de l’ouvrage
(500 pages), il est écrit pour un public universitaire au moins
au niveau de la licence (bac + 3) et spécialisé en économie. Les
quelques rares ouvrages en français abordant ces questions sont
également destinés à ce public et ils sont en général nettement
moins réussis que leurs homologues anglo-saxons.
Notre propos est donc d’abord pédagogique. Nous souhaitons
offrir aux lecteurs francophones une introduction à l’économie
des ressources naturelles telle qu’on peut la trouver dans le livre
de Dasgupta et Heal, les maths en moins, tout en en préser-
vant l’essentiel du contenu. Un certain nombre de questions ont
cependant été négligées, comme celles concernant la fluctua-
tion des prix et ses effets sur les pays producteurs, les traités
commerciaux, la spéculation ou les marchés à terme, qui concer-
nent plutôt ce que l’on nomme « commodités » que « ressources
naturelles ». Elles sont évidemment très importantes et font
l’objet du livre de Pierre-Noël Giraud [1989], auquel nous
renvoyons le lecteur. Ici, l’accent sera principalement mis sur les
problèmes posés par l’utilisation des ressources naturelles dans le
long terme.
Le premier chapitre présente le concept économique de
ressource naturelle et discute la distinction traditionnelle entre
les ressources de stock, dites épuisables, et les ressources de flux
ou renouvelables. Concernant les premières, il aborde le débat
entre l’approche des géologues de la mesure des stocks et
l’approche des économistes. La question récurrente du nombre
d’années de consommation encore possibles d’une ressource
épuisable avant son épuisement est illustrée par l’exemple du
pétrole. Enfin, il introduit à la dynamique de l’évolution d’une
ressource renouvelable, indépendamment de son utilisation par
l’homme.
Le chapitre II est consacré à l’exploitation des ressources épui-
sables. Puisque, par définition, l’utilisation d’une telle ressource
réduit irréversiblement le stock disponible restant, à quel rythme
doit-on utiliser ces ressources ? La réponse, qui dépend bien
évidemment des conditions économiques de l’exploitation de la
ressource, peut néanmoins trouver une formulation théorique
simple : la règle d’Hotelling,dunom de l’économiste qui l’a mise
en évidence le premier en 1931. Le chapitre discute la signifi-
cation économique d’une telle règle et en évalue la portée
ÉCONOMIE DES RESSOURCES NATURELLES4