Comment le marketing utilise les fêtes pour activer le tiroir-caisse… 101
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l’aide d’un traîneau tiré par huit rennes. Deux ans plus tard,
le 23 décembre 1823, un journal de New York publie le
poème. Succès immédiat ! Avec ces quelques vers, saint
Nicolas devenait le Père Noël et se trouvait associé pour
toujours à la fête religieuse du 25 décembre qui célèbre la
naissance de Jésus-Christ.
Catherine : Et le marketing dans tout cela ?
Bertrand : J’y arrive. Le pasteur Clarke ayant été peu des-
criptif sur le personnage du Père Noël lui-même, et le mar-
keting ayant horreur du vide, la carence allait vite être
comblée. D’abord par les Finlandais qui, utilisant astucieuse-
ment la présence de rennes dans l’histoire, proclamèrent
que leur pays était celui du Père Noël et qu’une visite
s’imposait dorénavant pour les touristes du monde entier…
Ensuite par Coca-Cola, qui s’intéressa à la garde-robe du
héros. En 1931, pour le compte de la firme américaine de
sodas, le dessinateur Haddon Sundblom habilla le Père Noël
de rouge et de blanc au lieu du vert lutin qu’il portait
jusqu’alors. Le but de la campagne étant d’inciter les enfants
à boire du Coca même en hiver…
Catherine : Alors le costume rouge du Père Noël, c’est le
rouge Coca-Cola ?
Bertrand : Absolument.
Xavier : Et les cadeaux de Noël, c’est aussi une invention du
marketing ?
Bertrand : Non. L’idée de distribuer des cadeaux dans la
nuit du 24 au 25 décembre ne revient ni au Père Noël, ni à
une marque commerciale en particulier. C’est une tradition
très ancienne, héritée de l’Antiquité, pour fêter le solstice
d’hiver. Il y a tout de même une vie en dehors du marke-
ting…