Marseille 2013
du16/10 au 20/11/08 |un gratuit qui se lit
Q12
Rencontres
d'Averroes
Politiques culturelles
OLRAP, Assises régionales de la culture 4
Marseille Provence 2013 5
Théâtre
ActOral, le Merlan 7
La Criée 9
Le Lenche, le Jeu de Paume, Châteauvallon 10
Le Toursky, la Colonne, le Sémaphore, Pays d’Aix 11
La Minoterie, le Toursky, le Gyptis 12
Le Lenche, les Bernardines, Vitez (Aix) 13
Le Gymnase, le Jeu de Paume, Tâtre Durance 14
Les Comoni, le Massalia, Rousset, La Ciotat 15
Gap, Martigues, Istres 16
Fos, Port-de-Bouc, Nîmes 17
Avignon, Cavaillon 18
Danse
BNM, Dansem, MOD, Kelemenis, Nono 20, 21
mes, Aix, Ouest Provence, Cavaillon 22, 23
Briançon, Les Salins, Istres 24
Arts de la rue
Cavaillon, Lieux publics 26
La folle histoire des arts de la rue 27
Cirque
Le Toursky, Arles 28
Musique
Opéra de Marseille 29
Concerts 30, 31, 32, 33, 34, 35
Disques 36, 37
Concerts, agenda 38, 39, 40, 41, 42
Cima
Entretien avec Esmeralda Calabria 43
Best of shorts, FFM 44, 45
Rendez-vous des quais, Polygone étoi 46
Gardanne, Apt, RISC 47
Fotokino, Entre les murs 48
Instants vidéos, Karim Dridi 49
Arts visuels
Villa Noailles, Atelier de Visu, Bibliotque Gaston Defferre 50
PhotAix, Bernard Plossu 51
Frac, La Compagnie 52
Cac Istres, Image de ville 53
Arteum, Toulon 54
Daniel Arasse, Galerie Mourlot, Biennale des Jeunes Créateurs 55
Art-O-Rama 56
Livres
Semaine Noire, Écrivains en dialogue 57
Les correspondances de Manosque, agenda 58, 59
Les Littorales 60
te du livre 61
Livres 62, 63, 64, 65, 66, 67
Philosophie, Histoire et patrimoine
Philosophie de la crise 68, 69
Les Rencontres dAverrs 70, 71
Puits Z 72
Conférences 73
Sciences et techniques
Science et psie, RISC 74, 75
Éducation
Artotque, l’École dArt et d’architecture 76
CRDP, Averrs junior, Prix littéraire des lycéens 77
École de la seconde chance 78, 79
Les Zibulons 80, 81
Rubrique des adhérents 82
Dans une interview diffue sur You Tube, Manu Chao déclare
«Marseille Capitale culturelle ça veut dire gros budgets de
Bruxelles. La question cest de savoir comment ces budgets vont
être répartis, si ça va arriver à ceux qui font la vraie culture de
demain, ou à trois quatre gros artistes qui vont faire des gros
délires, ensevelir la bonne mère sous un tissu fluo []. Nous
on veut de la culture qui veut dire quelque chose.». D’abord il
commet une erreur factuelle : l’Europe, susnommée Bruxelles,
ne donne aucun argent aux capitales culturelles, mais
seulement un label. Mais surtout, si tout cela est une affaire
d’argent, pourquoi fait-il mine d’être petit ? Ne fait-il pas
partie des gros, des énormes artistes, qui gagnent bien plus
que tous ceux dont il se moque ? Le fait d’écrire des jolies
ritournelles revendicatives ne lui donne pas le droit de rejeter
l’art contemporain, et il se trompe d’ennemi...
Une autre interview, dont l’interlocutrice est plus déplae
encore. Laurence Parisot se pose sur France 2 en médiateur
social. Elle explique qu’aujourd’hui le Medef fait progresser le
monde du travail en initiant le dialogue avec les syndicats,
qu’il ne faut plus penser «en terme de rapport de force». Ah
bon ? Le patronat ne cherche plus à faire de la plus-value sur
notre force de travail ? C’est pourtant vrai qu’on les appelle
les «partenaires» sociaux ! Voilà que le Medef prône le partage
des outils de production, du capital et des bénéfices ?
C’est nouveau…
Mais le plus hallucinant reste ce qu’on nous fait avaler depuis
quelques jours au 20h : nous allons tous trimer pour
rembourser l’implosion de la bulle spéculative, qui nous a
pourtant déjà cté cher en «pouvoir d’achat». Depuis un an
le gouvernement nous dit qu’il n’y a plus d’argent pour la
culture, l’éducation, les fonctionnaires, les retraites, les
pitaux, pour augmenter les minimas sociaux… Mais
rassurez-vous, le système tiendra, on trouvera de quoi
renflouer les banques !
Bon, ils admettent que tout cela est immoral, et se disent
ts en colère d’avoir à payer pour éponger l’inconséquence
immorale des sculateurs. Mais ils le feront ! Ils trouveront
l’argent, comme ils l’ont trouvé pour inventer le bouclier
fiscal. Comment cela ? Pas à votre place, mais dans votre
poche
AGNÈS FRESCHEL
La place ment
03
04 POLITIQUE CULTURELLE OLRAP |ASSISES DE LA CULTURE
Sacrifier Avignon ??
Oui, un orchestre, une maison d’opéra représentent
une dépense qui fait pâlir toutes les autres maisons.
Oui une cation lyrique coûte 10 fois plus cher qu’une
création théâtrale. Mais faudra-t-il pour autant
supprimer tous les petits opéras de province ? Ce sont
pourtant aujourd’hui les seuls à employer des artistes
permanents, et à ne pas survivre gce au régime de
l’intermittence, si pjudiciable, part-il, à l’économie
nationale
La Région PACA a un profil, en matière d’orchestre,
paradoxal : le philharmonique marseillais enchaîne
productions lyriques et concerts symphoniques sans
avoir de statut National, ni de subvention régionale.
Les autres (Nice, Cannes, Toulon et Avignon) se
partagent harmonieusement un vaste territoire, mais
disposent de très petits budgets. Ainsi les 2,2 millions
d’euros de subvention de l’OLRAP (Orchestre Lyrique
de Région Avignon-Provence) peuvent sembler
énormes, mais ils ne sont rien eu égard à leur 80
concerts annuels, et leurs quelques 40 000
spectateurs1. Ils sont donc constamment, et malgré
des recettes propres conséquentes (800 000 euros),
en déficit.
Urgence
L’OLRAP sera le 28 octobre en liquidation judiciaire,
si rien ne bouge. Placé en observation depuis juin à
cause de son déficit, il lui faut 850 000 euros de
subventions supplémentaires pour éviter la
liquidation. Subventionné 1/3 par l’État, 1/3 par la
Ville d’Avignon, 1/6 par la région PACA et 1/6 par le
partement de Vaucluse, il a besoin d’un
engagement plus fort. Surtout de la ville (on a
rarement vu une municipalité subventionner son
orchestre à moins de 35%) et du département : le
rayonnement de l’OLRAP dans le pays de Vaucluse est
exemplaire, et il en est la seule formation orchestrale.
Mais, dans le Vaucluse, une grosse part des sub-
ventions de la culture part dans les festivals d’été, qui
rapportent tant au secteur touristique, mais grèvent
l’activité culturelle régulière
D’ailleurs, mettre autant de musiciens au chômage
est-il si rentable ? Et plus globalement, est-il raison-
nable de supprimer les orchestres de proximité qui
amènent la «grande» musique dans les «petits»
lieux ? L’OLRAP joue dans toutes les salles, les amphis,
les auditoriums, les facs, faisant entendre à des
publics qui sans eux ne le pourraient jamais, les sons
els des instruments, et l’irremplable beauté du
souffle symphonique. À l’heure où les ados pensent
que la musique est gratuite comme le vent, et qu’on
peut la produire en appuyant sur un bouton, il est
dangereux de faire à ce sujet des économies d’échelle.
On a, plus que jamais, besoin des professionnels de la
musique.
AGNÈS FRESCHEL
1D’après les chiffres communiqs par le Forum
Européen des orchestres, l’Orchestre National de
Lorraine, qui a une fréquentation analogue à celui
d’Avignon, fait un peu moins de concerts (70 environ)
avec 5 millions de subventions.
Il y a en Région Rne-Alpes deux fois plus
d’orchestres qu’en PACA, et l’Orchestre de l’Opéra de
Lyon cte à lui seul nettement plus que nos 5
orchestres réunis.
Quant à l’échelle européenne… la moindre ville de
Finlande a son orchestre : Tampere, 200 000
habitants, consacre à elle seule 4,5 millions à son
orchestre…
Le feu au lac
La région PACA organise depuis juin des Assises, essentiellement destinées à informer le monde culturel
de ce qu’elle ne pourra pas compenser le «sengagement» de l’État
Dans chacun des six départements, les
«acteurs culturels» ont été invités à
écouter Michel Vauzelle et Alain
Hayot, mais aussi à s’exprimer sur leurs
inquiétudes et leurs attentes. Les
gions n’ont pas, a priori, vocation à
soutenir et développer la culture mais
il est inniable que la région PACA, en
particulier grâce à ses dispositifs pour
l’emploi culturel, ou sa politique envers
le livre et la création cinématogra-
phique, fait exception en France.
Cependant, malgré cette volonté
affirmée, il a été clairement dit que la
gion PACA ne pourrait pas compenser
la baisse des subventions de la DRAC
(Direction Régionale des Affaires Cultu-
relles, c’est-à-dire l’État décentrali).
Si à Marseille, toute à l’euphorie
(méfiante) de sa victoire de Capitale
2013, linquiétude est tempérée d’espoir,
à Avignon, et dans toutes les Alpes
alertées dès juin, l’affolement des
acteurs culturels est palpable. La guerre
entre structures concurrentes, ou les
marques d’allégeance au pouvoir
(concédées mirablement pour ne pas
sombrer dans le naufrage et être celui
qu’on sauve) risquent de se multiplier
entre les artistes, les compagnies et les
territoires (selon qu’ils ont été élus ou
rejetés, comme Nice). Au moment où la
solidarité est la plus nécessaire, il serait
terrible que la guerre fasse rage et que
les artistes ne montent pas ensemble
au cneau…
Le 13 novembre, à Marseille, un bilan
des toures dans les six départements
sera dressé, en présence de tous les
acteurs culturels de la Région qui
voudront bien être là. Pour élaborer une
synthèse, et tenter une «refonte des
politiques culturelle.
A.F.
www.regionpaca.fr
L'Orchestre de l'Olrap © X-D.R
05
Marseille 2013 :
Dans les quelques jours qui ont suivi le choix de la
Commission, la joie était palpable. Les rassem-
blements débordaient d’acteurs culturels, tous sourire
aux lèvres. Puis on a vu refleurir quelques articles
sceptiques, écrits par ceux-là même qui n’y croyaient
pas avant (il faut dire que la déclaration de Dominique
Vlasto, adjointe au maire, le jour de la conrence de
presse, intimant aux journalistes «d’arrêter avec
[leurs] critiques», était particulièrement maladroite :
jusqu’à preuve (baillonnée) du contraire, les
journalistes ne sont pas là pour faire algeance au
pouvoir…).
Il y a quelques jours, sur les murs de la Friche ont
germé des affiches ocre assimilant Marseille 2013 aux
expropriations d’Euromed. Or, si la presse se doit (et
vous doit) d’être critique, éloignée des sphères
cisionnelles autant qu’il est possible, un de ses
autres devoirs est d’interroger la validité des rumeurs
et des humeurs qui circulent.
Ces critiques relèvent-elles d’un malentendu ? La
Capitale culturelle n’est pas destinée à panser les
plaies d’un monde culturel mis à mal aujourd’hui
par l’État, et par certaines politiques locales ; ni à
renflouer systématiquement les structures existantes.
Le projet de l’équipe de Bernard Latarjet ne contient
pas de remède miracle, pas d’apport financier infini :
comme d’habitude le secteur de la culture va
payer, et c’est l’économie touristique qui va encaisser
l’essentiel des bénéfices (dans la région une grande
partie du budget culturel est investi dans des festivals
qui ne profitent ni à ses artistes, ni à son public,
mais à la taxe professionnelle et aux restaurateurs).
Pourtant le projet semble vouloir, justement, éviter
cet écueil ; amener le monde économique à investir
dans un projet qui lui profite ; impliquer la population
dans les processus de cation ; construire une
politique durable, des manifestations pérennes, des
timents. Ces orientations ne sont pas toujours
comprises. Ni acceptées par les acteurs culturels
qu’elles excluent, surtout quand c’est au profit
d’autres dont le talent artistique, ou la pertinence de
programmateur, est contestable.
C’est pour que ces choix soient expliqués, sinon
justifiés, que nous avons demandé à monsieur Latarjet
de préciser le fondement intellectuel de son projet.
Ses présupposés, qui déterminent ses choix.
Zibeline : Vous avez rapidement précisé, lors de la
conférence de presse du 17 septembre, que votre
projet de capitale culturelle était «philosophiquement
ambitieux» ? Que voulez vous dire ?
Bernard Latarjet : Qu’il est construit sur des tmes
et non sur un fatras de manifestations artistiques
épres. La capitale culturelle se construira avec
l’ensemble des acteurs qui ont envie de s’inscrire dans
ces thèmes, et dont le projet personnel correspond à
ces axes. Les grands axes qui nous guident
correspondent aux enjeux actuels entre l’Europe et ses
voisins du sud. Ils sont intellectuels, et agitent les
questions philosophiques d’actualité : ils interrogent
la pluralité des valeurs culturelles autour de la
diterranée, les rapports entre les religions, entre
les sexes. Les enjeux écologiques communs aussi,
avec le thème du partage de l’eau. Le rapport à
l’histoire et à la mémoire également…
Voulez-vous dire qu’il s’agit davantage d’un projet
culturel que d’un projet artistique ?
Non ! Il est les deux ! Il n’y a pas de dissociation entre
art et culture dans le projet, comme il n’y a pas de
dissociation entre culture et éducation dailleurs. Tout
avance ensemble, dans la cohérence. Nous allons
passer commande à des artistes capables de
s’impliquer intellectuellement dans le projet, ils seront
sollicités sur les thèmes que nous avons dégas. Mais
rassurez-vous, il y aura des commandes, des cations
et des artistes, en 2013…
ENTRETIEN ALISÉ PAR AGNÈS FRESCHEL
Les mots du projet
Les ateliers de l’Euroditerranée :
au-delà de l’énoncé d’un ancrage, qui
situe Marseille comme un point nodal
entre deux mondes, l’intitulé du projet
affirme une volonté de s’inscrire dans
la vie quotidienne concrète.
Le terme d’«atelier» met l’accent sur le
travail et le processus plutôt que sur le
sultat, et sur la matérialité, le monde
professionnel plutôt que sur les sphères
étes de la Création Artistique. La
préfiguration de ces Ateliers, nome
Ateliers de la Candidature, a déjà
concer, conctement, plus de 20000
personnes, du salarié à lécolier. À terme,
c’est toute la population qui devrait
travailler avec des artistes, des com-
pagnies, pour transformer le territoire
en Capitale.
Les deux grands axes : le projet
s’articule autour d’un axe international
et méditerraen, et dun axe plus local
interrogeant le rapport entre art et
espace urbain.
Le premier axe, Le partage des midis,
s’articule en quatre thèmes:
-Migrations et mémoires
-Valeurs et croyances
-Des sexes ou des genres
-Le partage de l’eau
Le second axe, La cité radieuse, s’arti-
cule également en quatre tmes:
-L’art dans l’espace public
-Promeneurs, nomades, territoires
-Mille et une nuits
-Tous acteurs
Deux festivals, en cohérence avec le
premier tme de chacun de ces axes,
verront le jour en 2013, et devraient
avoir ensuite longue vie…
Intermed, festival de cation contem-
poraine d’Europe et de Méditerrane
Via Marseille, festival de création dans
l’espace public
Des rassemblements populaires autour
de ces thèmes rythmeront le temps
jusqu’à fin 2013, et les bâtiments qui
devraient voir le jour s’inscriront égale-
ment dans les axes «philosophiques»
du projet
A.F.
Pour plus de précisions,
vous pouvez consulter le détail de
projet, aujourd’hui public, sur le site
www.marseille-provence2013.fr
Vous pouvez également consulter
le billet que nous avons fait paraître
sur notre site, au lendemain du choix de
la commission www.journalzibeline.fr
Le MuCEM © Ateliers Lion Architectes et Urbanistes
POLITIQUE CULTURELLE
MARSEILLE 2013
Une philosophie
Le projet de Marseille Provence 2013 est extmement ambitieux. Comme toutes les naissances,
emménagements, unions qui se concrétisent, il suscite leuphorie, puis l’inquiétude
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