Actualité du chantier
PONANTS :
LA GALERIE D’AMENÉE
GAVET :
LE GÉNIE CIVIL DES DISSIPATEURS
LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE
POUR LES POISSONS
DES PARTENAIRES
EXPERTS
Inventaires et diagnostics terrain, suivis et
comptages, captures et surveillances sont
réalisées par des entreprises agréées et des
associations expertes dans leur domaine.
Le bureau d’études Mosaïque a conduit
l’état des lieux initial et a rédigé le pre-
mier plan de gestion. La LPO* et la FRAP-
NA* participent aux études et sont force
de propositions. L’IRSTEA* a été conven-
tionnée pour son expertise en génie éco-
logique concernant la destruction des es-
pèces envahissantes, la stabilisation des
berges et le suivi des habitats naturels par
des techniques innovantes. Ils utilisent en
effet des drones et des capteurs très fins
pour détecter et surveiller l’évolution des
massifs herbeux et arbustifs. Le CPIE* de
Haute-Durance est aussi sollicité pour les
travaux de bûcheronnage, pour suppri-
mer les espèces envahissantes, pour plan-
ter des haies, etc. Enfin, des bureaux
d’études, spécialistes des chauve-souris et
des insectes, sont chacun sollicité pour
leur expertise dans ces domaines.
Pour améliorer encore la sécurité des in-
tervenants sur le site des Ponants, il a
fallu procéder à la construction de deux
merlons de protection supplémentaires
destinés à prévenir les risques de chute
de pierre et de coulées torrentielles issus
des couloirs rocheux. Tous les acteurs du
chantier considèrent que le risque de
chute de pierre est aujourd’hui maîtrisé
sur ce site dont la DREAL* qui, le 21 jan-
vier 2015, a levé l’arrêt de chantier qui
avait interrompu la course des tunneliers.
Cette période d’arrêt a également été
mise à profit pour le recueil de données
complémentaires et la consolidation de
l’étude du risque amiante. D’une part le
BRGM* a confirmé les niveaux d’aléa à
l’échelle du projet, d’autre part, il a pré-
cisé les moyens de prévenir le risque par
une méthodologie permettant de déceler
par anticipation les signes précurseurs de
présence de roches amiantifères. Les tun-
neliers se trouvent actuellement tous les
deux en zone d’aléa 1, niveau d’aléa le
plus faible en France, où le risque amiante
est aujourd’hui maîtrisé par un relevé
géologique en continu à l’avancement.
En parallèle, un travail avec les institu-
tionnels, piloté par EDF, a été mené sur
les mesures de prévention pour des
creusements en zone d’aléa 2. Un docu-
ment cadre a été établi. Il est en cours
de validation par les entreprises qui de
leur côté doivent produire réglementai-
rement le mode opératoire adapté. Il
s'agit de garantir la sécurité des interve-
nants et de convenir des moyens
concrets de leur protection.
Les dissipateurs sont des organes de
sûreté qui permettent, en cas d’arrêt
fortuit des turbines, de temporiser l’ou-
verture des vannes du barrage. Ils per-
mettent de disposer du temps néces-
saire pour prévenir les personnes en
rivière de l’imminence d’un lâcher d’eau
par des vagues d’alerte. Durant ce
temps, l’eau continue donc d’être en-
tonnée en galerie mais elle est orientée
par une conduite forcée vers des dissipa-
teurs situés en plateforme de restitution.
Ce sont eux qui vont décharger l’éner-
gie accumulée par l’eau avant de la
restituer à la rivière en la libérant en de
multiples jets dans de grandes cuves
blindées (cf schéma).
Ce printemps, la zone de la plateforme
de Gavet qui va abriter les dissipateurs
est en cours de bétonnage. Ces travaux
se déroulent en deux temps. Les travaux
de terrassement (creusement), le fer-
raillage et le bétonnage de la partie ar-
rière de la plateforme ont d’abord eu
lieu. De gros profilés métalliques (des bu-
tons) soutenant la paroi étanche qui isole
la zone de travaux de la rivière ont alors pu
être mis en place. Ceci a permis, dans un
deuxième temps, de terrasser le long de la
paroi étanche, la partie avant qui abritera
les cuves des dissipateurs. Les travaux de
cette deuxième partie commencent ce
mois de mai afin de préparer l'arrivée des
cuves à partir de cet été.
Les poissons de la Romanche (truites fa-
rio et chabots principalement) se dépla-
cent au cours de leur croissance. Le bar-
rage du nouvel aménagement est donc
franchissable grâce à une passe à pois-
sons construite en rive gauche. Consti-
tuée de 24 bassins, cette passe permettra
aux poissons de franchir les 6,30 m de
dénivelés du barrage. Elle est alimentée
en eau depuis l’amont avec une quantité
d’eau idéale, le débit d’attrait, qui attire
les poissons dans ses bacs. À l’entrée de
la prise d’eau, un mur immergé, le mur
déflecteur, détourne les poissons des
grilles lors de leur dévalaison en créant
une lame d’eau dont la vitesse les attire
vers la passe rive droite. Ils l’empruntent
donc naturellement pour poursuivre leur
chemin vers l’aval.
En complément des longues heures d’observation
sur le terrain, des pièges à insectes et
des enregistrements sonores, des pièges-photos
permettent d’en savoir plus sur l’activité
des espèces. Du blaireau au renard, en passant
par le chasseur, personne n’échappe
au déclenchement automatique de l’appareil.
*LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux.
* FRAPNA : Fédération Rhône-Alpes de Protection
de la Nature.
* IRSTEA : Institut national de Recherche en Sciences et
Technologies pour l'Environnement et l'Agriculture.
* CPIE : Centre Permanent d'Initiatives
pour l'Environnement.
*DREAL : Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement.
*BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières.