COMMUNIQUE DE PRESSE
Marseille, le 18 février 2014
L'imageur d'exoplanètes SPHERE vient d'être expédié au Chili
SPHERE (Spectro-Polarimetric High-contrast Exoplanet REsearch) est un instrument nouveau et puissant dédié
à la recherche systématique ainsi qu'à l'étude d'exoplanètes. L'instrument a récemment achevé avec succès sa
phase de tests en France, il a été officiellement accepté par l'ESO et vient d'être expédié au Chili. Il sera installé
sur le Très Grand Télescope (VLT) de l'ESO durant les prochains mois et sera pleinement opérationnel d'ici la fin
de l'année. Les chercheurs du laboratoire d’astrophysique de Marseille - LAM (AMU/CNRS) ont participé à sa
conception.
L'instrument SPHERE a été conçu par un consortium d'astronomes et d'ingénieurs issus de nombreux Etats membres
de l'ESO, en coopération avec l'industrie [1]. Le consortium est piloté par l'Institut de Planétologie et d'Astrophysique de
Grenoble (CNRS/Université Joseph Fourier), avec une importante participation du laboratoire d’astrophysique de
Marseille de l’OSU Institut Pythéas (Aix-Marseille Université/CNRS).
L'instrument SPHERE a pour principal objectif de détecter et de caractériser, au moyen de l'imagerie directe, des
exoplanètes géantes en orbite autour d'étoiles proches [2]. Il s'agit là d'un challenge de taille puisque de telles planètes
se situent à proximité immédiate de leurs étoiles hôtes et sont caractérisées par une luminosité bien plus faible. Sur une
image normale, pourtant acquise dans les meilleures conditions, la lumière en provenance de l'étoile masque totalement
la faible lueur issue de la planète. Toute la conception de SPHERE a donc reposé sur la nécessité d'obtenir le contraste
le plus élevé possible sur la faible portion de ciel qui entoure l'étoile centrale.
A cet effet, et dans le but de rendre visibles les exoplanètes, l'instrument SPHERE utilise différentes méthodes. La
première consiste à utiliser l'optique adaptative afin de corriger les effets de l'atmosphère terrestre ; les images ainsi
obtenues se révèlent bien plus précises et le contraste se trouve amélioré. La seconde méthode repose sur l'utilisation
d'un coronographe : la lumière en provenance de l'étoile centrale une fois bloquée, le taux de contraste augmente
encore. Enfin, la lumière issue de la planète doit être polarisée, ou son spectre traduire l'existence de molécules,
contrairement à la lumière émise par l'étoile – et cette subtile différence peut également être exploitée afin de rendre
visible l'invisible (ann13069, eso0503).
Dès que SPHERE arrivera au Chili, il sera installé sur le troisième « télescope Unitaire » du VLT ; s'ensuivront divers
tests puis sa mise en service. Selon le calendrier établi, l'instrument tant attendu devrait capter sa « première lumière »
en mai 2014 et être mis à disposition de la communauté des astronomes fin 2014.
Notes
[1] Le consortium est constitué de plusieurs instituts européens : l'Institut de Planétologie et d'Astrophysique de
Grenoble (CNRS/Université Joseph Fourier) et l’OSUG, l'Institut Max Planck dédié à l'Astronomie d'Heidelberg,
Allemagne, le Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université) et l’OSU Pythéas, le
Laboratoire d’Etudes Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique (Observatoire de Paris/CNRS/Université Paris
Diderot/UPMC), le Laboratoire Lagrange (OCA/CNRS/Université Nice Sophia-Antipolis), l'ONERA, France,
l'Observatoire de Genève, Suisse, L'Observatoire Astronomique de Padoue, Italie, l'Institut d'Astronomie du Collège de
Technologie de Zurich, Suisse, l'Institut Astronomique de l'Université d'Amsterdam, Pays-Bas, ASTRON, Pays-Bas, et
l'ESO.
[2] Les astronomes ont déjà confirmé l'existence de plus d'un millier de planètes en orbite autour d'étoiles autres que le
Soleil. La plupart d'entre elles ont été découvertes au moyen de méthodes indirectes reposant sur la détection des effets