L’Orchestre symphonique d’État de Russie fait figure de
référence dans le paysage musical russe. Fondé en 1936
sous le nom d’Orchestre d’État de l’URSS, il a été dirigé
par de grands chefs d’orchestre dont Evgueni Svetlanov
pendant 35 années. Il est également surnommé Orchestra
Svetlanov, tant la renommée de ce chef est attachée à
cette formation. Depuis 2002, Mark Gorenstein en est à
la tête. Premier orchestre symphonique à présenter la
musique soviétique à l’étranger, il mène une tournée en
Pologne et en Roumanie en 1956, puis en Belgique et en
Asie en 1958. Quelques années plus tard, il achève une
série de concerts aux États-Unis par une représentation
donnée au Madison Square Garden devant 16 000 spec-
tateurs.
Depuis le début des années 1960, l’Orchestre sympho-
nique d’État de Russie se distingue sur la scène inter-
nationale et est invité dans les plus grands festivals,
d’Edimbourg à Athènes et se produit à Vienne, Londres,
Amsterdam, Paris, Washington, Tokyo, Buenos Aires…
A l’automne 2002, il donne également un concert au
Vatican.
Depuis le début de son histoire, l’Orchestre symphoni-
que d’État de Russie compte de brillants artistes avec
lesquels il joue et enregistre des disques : Sviatoslav
Richter, Natalia Gutman, Yuri Bachmet, Nikolai Petrov,
Yehudi Menuhin, Isaac Stern, Mstislav Rostropovitch,
Placido Domingo parmi tant d’autres et plus récemment
Nikolaï Lugansky, Denis Matsuev, Ayako Uehara et Vadim
Rudenko. Un certain nombre de compositeurs soviétiques
ont également créé leurs œuvres lors de collaborations
avec l’Orchestre symphonique d’État de Russie comme
Arvo Pärt ou encore Yuri Shaporin tandis que d’autres ont
rejoint l’orchestre le temps de l’interprétation de leurs
œuvres à l’image de Sergueï Prokofiev, Giya Kancheli,
Dimitri Chostakovitch, Aram Khachaturian…
L’Orchestre symphonique d’État de Russie compte une
riche discographie, notamment une célèbre Anthologie
de la musique russe constituée de 250 disques. En janvier
2005, il devient le premier orchestre russe à remporter le
"Supersonic award" au Luxembourg pour un enregistre-
ment des symphonies de Chostakovitch.
Récemment, l’Orchestre symphonique d’État de Russie a
donné, dans son pays, un concert en l’honneur d’Evgueni
Svetlanov ainsi qu’une série de représentations en 2007
dans le cadre du 150e anniversaire de la naissance du
compositeur Edward Elgar. Il poursuit également les
tournées à travers le monde.
Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein est né en 1898 à Riga
(Lettonie). Son père était architecte et sa mère apparte-
nait à la petite bourgeoisie. En 1915, il entre à l'Institut
des Ingénieurs civils de Petrograd avant de s'engager
dans l'Armée Rouge en 1918 et partir, volontaire, pour
le front. Démobilisé en 1920, il devient metteur en scène
et décorateur de théâtre. Il fait ses débuts au cinéma en
1923, avec le Journal de Gloumov, un petit film burles-
que inséré dans une représentation théâtrale et publie,
la même année, ses premiers écrits théoriques sur le
"montage-attraction".
En 1925, à l'âge de vingt-sept ans, il met en scène le
Cuirassé Potemkine, film devenu immédiatement un
grand classique, qui relate des scènes de la révolution
bolchévique. Il part pour le Mexique en 1930, pour y tour-
ner Que Viva Mexico mais le film ne devait pas aboutir. De
retour en Union soviétique, Sergueï Eisenstein entreprend
alors son premier film parlant, le Pré de Bejine, d'après
Tourgueniev, qui demeurera malheureusement inachevé.
Après une musique de Serge Prokofiev, il réalise en 1938
Alexandre Nevski et prépare en 1941 Ivan le Terrible dont la
seconde partie, comprenant des séquences en couleurs,
terminée en 1946, ne sera présentée qu'en 1958.
Alité depuis plusieurs mois à la suite de troubles cardia-
ques, Eisenstein meurt à Moscou en février 1948.