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durée 1h50
tarif rouge
Évreux, Le Cadran
samedi 13 novembre - 20h30
Navette au départ de Rouen à 19h
Manifestation organisée dans le cadre de l’Année
France-Russie 2010 / www.france-russie2010.fr
ciné-cOncert
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Retraçant la lutte héroïque du prince
Alexandre Nevski dans la Russie
du x i i i e siècle, ce film d’Eisenstein culmine
dans une fameuse bataille sur un lac gelé,
qui voit la victoire de Nevski sur les chevaliers
teutons, victimes de l’effondrement de la
glace. Cette bataille a été magnifiquement
transposée par Prokofiev dans une musique
d’une qualité presque graphique.
Pour cette soirée épique, les musiciens
de l’Orchestre symphonique d’État de Russie,
qui joueront la partition devant le film
projeté sur grand écran, seront rejoints
par un ensemble vocal de renommée
internationale, le chœur du Théâtre
Mariinski de Saint-Pétersbourg
(anciennement appelé le Kirov).
Orchestre symphonique d’État de Russie /
Mark Gorenstein / Chœur du Théâtre Mariinski
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Basé sur un événement historique, la victoire du prince
Alexandre Nevski, héros national russe, ce film est une
commande des autorités stalinienne à Eisenstein et
Prokofiev. Il est conçu à l’origine comme un film épique
de propagande contre l’expansionnisme des nazis.
Nevski, grand prince de Vladimir au x i i i e siècle, est lèbre
pour deux victoires militaires essentielles dans l'histoire
de la Russie : l'une contre les Suédois sur les bords de
la Neva en 1240, l'autre contre les chevaliers de l’Ordre
teutonique, installés dans la région depuis 1237, sur les
glaces du lac Peïpous en avril 1242. La première de ces
victoires lui valut son surnom de Nevski (“de la Neva”).
À une époque les chevaliers teutoniques menaçaient
de conquérir la Russie avec l'intention manifeste de la
convertir à l'Église latine, Alexandre Nevski sut évaluer le
danger, conclure une trêve avec la Horde d'Or de Gengis
Khan et porter tous ses efforts sur le front occidental de
la Russie. C'est le courage et la clairvoyance politique,
à une époque critique de leur histoire, que le peuple et
l'Église russes honorent en lui.
Dans le film d’Eisenstein, les chevaliers teutoniques
envahisseurs du territoire russe, évoquent clairement la
menace allemande. La lecture du film doit se faire à deux
niveaux : le x i i i e siècle épouse un contexte contemporain.
Par cette page d’histoire, lURSS affirme qu’elle est prête
à se défendre face à un envahisseur quelconque mais déjà
tout désigné.
Les gros plans de visages, caractéristiques des films d’Ei-
senstein, accentuent la bravoure ou la traîtrise. Le traite-
ment plastique des images ont fait date dans l’histoire du
cinéma. Eisenstein met ici en place le contrepoint audio-
visuel : la musique de Prokofiev fait naître des contrastes,
tantôt comiques, tantôt dramatiques, avec les images.
Le réalisateur a été très surveillé pendant le tournage du
film et les acteurs sont des membres du Parti. Eisenstein
l’aurait d’ailleurs considéré comme son film le moins per-
sonnel et le plus superficiel, sauf pour tout ce qui concer-
ne la bataille de la Glace. Deux mois avant la sortie du film
en 1938, les accords de Munich signe le pacte germano-
soviétique : le film devenu inutile est retiré des salles. Il
sera à nouveau projeté après l’invasion des troupes alle-
mandes et la rupture de ce même pacte.
Alexandre Nevski
Sergueï Prokofiev est né à Sontvoka en Ukraine en 1891.
Il reçoit les premières leçons de piano de sa mère, pia-
niste amateur. Dès l'âge de neuf ans, il écrivit un opé-
ra pour enfant. En 1904, il entre au Conservatoire de
Saint-Pétersbourg ou il est notamment élève de Nikolaï
Rimski-Korsakov pour l'orchestration et Anna Essipova,
professeur de piano. La puissance et la fougue de son jeu
suscitent l'étonnement de ses contemporains. Il joue sa
première sonate pour piano à Moscou en 1910, puis fait
une tournée européenne. C'est avec son propre Concerto
pour piano n° 1 qu'il obtint en 1914 son diplôme au conser-
vatoire ainsi que le prix Anton Rubinstein.
À la suite de la révolution d'Octobre, Sergueï Prokofiev
quitte la Russie en 1918 pour les États-Unis. Il réside en-
suite à Paris et voyage à travers le monde jusqu’en 1933,
multipliant les tournées en Allemagne, aux États-Unis,
au Canada, à Cuba, en Italie. Marié en 1923, à la soprano
espagnole Lina Llubera, il se sépare d'elle et vit à partir
de 1940 avec la poétesse Mira Mendelson.
Après un premier jour à Moscou en 1927, Prokofiev
regagne finalement l'URSS en 1933. Mais ses relations
avec le pouvoir soviétique se dégradent au fil du temps.
Les autorités étaient peu disposées à lui accorder des vi-
sas de sortie du territoire afin qu'il puisse poursuivre ses
tournées à l'étranger. Il compose dès lors dans un style
"assagi", exempt de tout ce qui pourrait choquer les cen-
seurs de l'Union des compositeurs soviétiques, fondée
par Staline en 1932. Il est néanmoins accusé en 1949 de
“formalisme bourgeois” et censuré. Il retrouve les faveurs
des autorités soviétiques avec sa Symphonie n° 7 en 1952
et obtint le prix Staline.
Il meurt brutalement à Moscou le 5 mars 1953, le même
jour que Staline.
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L’Orchestre symphonique d’État de Russie fait figure de
référence dans le paysage musical russe. Fondé en 1936
sous le nom d’Orchestre d’État de l’URSS, il a été dirigé
par de grands chefs d’orchestre dont Evgueni Svetlanov
pendant 35 années. Il est également surnommé Orchestra
Svetlanov, tant la renommée de ce chef est attachée à
cette formation. Depuis 2002, Mark Gorenstein en est à
la tête. Premier orchestre symphonique à présenter la
musique soviétique à l’étranger, il mène une tournée en
Pologne et en Roumanie en 1956, puis en Belgique et en
Asie en 1958. Quelques années plus tard, il achève une
série de concerts aux États-Unis par une représentation
donnée au Madison Square Garden devant 16 000 spec-
tateurs.
Depuis le début des années 1960, l’Orchestre sympho-
nique d’État de Russie se distingue sur la scène inter-
nationale et est invité dans les plus grands festivals,
d’Edimbourg à Athènes et se produit à Vienne, Londres,
Amsterdam, Paris, Washington, Tokyo, Buenos Aires…
A l’automne 2002, il donne également un concert au
Vatican.
Depuis le début de son histoire, l’Orchestre symphoni-
que d’État de Russie compte de brillants artistes avec
lesquels il joue et enregistre des disques : Sviatoslav
Richter, Natalia Gutman, Yuri Bachmet, Nikolai Petrov,
Yehudi Menuhin, Isaac Stern, Mstislav Rostropovitch,
Placido Domingo parmi tant d’autres et plus récemment
Nikolaï Lugansky, Denis Matsuev, Ayako Uehara et Vadim
Rudenko. Un certain nombre de compositeurs soviétiques
ont également créé leurs œuvres lors de collaborations
avec l’Orchestre symphonique d’État de Russie comme
Arvo Pärt ou encore Yuri Shaporin tandis que d’autres ont
rejoint l’orchestre le temps de l’interprétation de leurs
œuvres à l’image de Sergueï Prokofiev, Giya Kancheli,
Dimitri Chostakovitch, Aram Khachaturian
L’Orchestre symphonique d’État de Russie compte une
riche discographie, notamment une célèbre Anthologie
de la musique russe constituée de 250 disques. En janvier
2005, il devient le premier orchestre russe à remporter le
"Supersonic award" au Luxembourg pour un enregistre-
ment des symphonies de Chostakovitch.
Récemment, l’Orchestre symphonique d’État de Russie a
donné, dans son pays, un concert en l’honneur d’Evgueni
Svetlanov ainsi qu’une série de représentations en 2007
dans le cadre du 150e anniversaire de la naissance du
compositeur Edward Elgar. Il poursuit également les
tournées à travers le monde.
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Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein est en 1898 à Riga
(Lettonie). Son père était architecte et sa mère apparte-
nait à la petite bourgeoisie. En 1915, il entre à l'Institut
des Ingénieurs civils de Petrograd avant de s'engager
dans l'Armée Rouge en 1918 et partir, volontaire, pour
le front. Démobilisé en 1920, il devient metteur en scène
et décorateur de théâtre. Il fait ses débuts au cinéma en
1923, avec le Journal de Gloumov, un petit film burles-
que inséré dans une représentation théâtrale et publie,
la me année, ses premiers écrits théoriques sur le
"montage-attraction".
En 1925, à l'âge de vingt-sept ans, il met en scène le
Cuirassé Potemkine, film devenu immédiatement un
grand classique, qui relate des scènes de la révolution
bolchévique. Il part pour le Mexique en 1930, pour y tour-
ner Que Viva Mexico mais le film ne devait pas aboutir. De
retour en Union soviétique, Sergueï Eisenstein entreprend
alors son premier film parlant, le Pré de Bejine, d'après
Tourgueniev, qui demeurera malheureusement inachevé.
Après une musique de Serge Prokofiev, il réalise en 1938
Alexandre Nevski et prépare en 1941 Ivan le Terrible dont la
seconde partie, comprenant des séquences en couleurs,
terminée en 1946, ne sera présentée qu'en 1958.
Alité depuis plusieurs mois à la suite de troubles cardia-
ques, Eisenstein meurt à Moscou envrier 1948.
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Dès l’âge de 6 ans, Mark Gorenstein étudie le violon au sein
de l’école de musique d’Odessa et intègre le Conservatoire
de Kishinev. Durant de nombreuses années, il est violo-
niste dans l’orchestre du Théâtre Bolchoï et dans l’Or-
chestre symphonique d’État de Russie avant de suivre
une formation de chef d’orchestre au Conservatoire de
Novossibirsk.
Depuis le début de sa carrière de chef au milieu des an-
nées 1970, Mark Gorenstein ravit chaque fois le public
qui apprécie la performance et la profondeur de l’in-
terprétation. En 1985, il est nommé chef d’orchestre de
l’Orchestre symphonique MAV de Budapest et propose
plus de cent concerts sur trois saisons, ce qui contribue
à la renommée de l’institution. Il est également le fon-
dateur du désormais traditionnel concert du Nouvel An
à Budapest. Quatre années plus tard, il prend la tête de
l’Orchestre symphonique de la ville de Pusan en Corée
du Sud et en fait le meilleur orchestre du pays. En 2002,
Mark Gorenstein accepte le poste de chef d’orchestre et
de directeur artistique de l’Orchestre symphonique d’État
de Russie.
D’année en année, il collabore avec de grands solistes tels
que les violonistes Viktor Tretyakov et Vadim Repin, les vio-
loncellistes Mstislav Rostropovitch et Antonio Meneses,
les pianistes Nikolaï Petrov et Nikolaï Lugansky ou encore
les chanteurs Elena Obraztsova et Angela Gheoghiu. Par
ailleurs, Mark Gorenstein est régulièrement chef invi
pour plusieurs orchestres dont l’Orchestre philharmoni-
que de Saint-Pétersbourg, de Tokyo et d’Israël.
En décembre 2005, il se voit attribuer par le gouvernement
russe un prix récompensant sa saison 2003-2004 en tant
que chef de l’Orchestre symphonique d’État de Russie. En
2006-2007, il reçoit le prix le plus prestigieux de Russie
pour “services rendus à la patrie” et, avec l’ensemble de
l’orchestre, la “gratitude du Président de la Fédération de
Russie”. Il se place ainsi dans la lignée des plus grands
artistes russes.
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Construit en 1860 à Saint-Pétersbourg, le Théâtre
Mariinski regroupe en son sein un orchestre, un ballet
et un chœur. Anciennement appeThéâtre Kirov, cette
compagnie connaît un âge d’or à la fin du x i x e siècle et de-
vient une référence mondiale en inventant le ballet la
russe". Le chœur du Théâtre Mariinski contribue, quant à
lui, au développement de la culture musicale russe.
Dirigé depuis 2000 par Andrei Petrenko et constit
d’une cinquantaine de chanteurs, il est aussi réputé en
Russie qu’à l’étranger. Privilégiant la musique classique,
il compte à son répertoire plus de cinquante opéras de
compositeurs russes et européens. Parallèlement, il
interprète nombre de cantates, oratorios et chants a cap-
pella de Tchaïkovski, Stravinski, Prokofiev, Goubaïdoulina
parmi d’autres.
En tournée en Russie, Finlande, Suisse, Grande-Bretagne,
France, Italie et Israël, le Chœur du Théâtre Mariinski sé-
duit par sa puissance vocale. Présent dans de nombreux
festivals, il compte également une riche discographie :
Boris Godunov de Musorgsky, Ivan le Terrible de Prokofiev
et plus récemment, en 2003, Alexandre Nevski du même
compositeur. C’est cette œuvre qui sera interprétée pour
ce ciné-concert.
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