Marc-André
Dalbavie
Il fait mentir un lieu commun selon lequel
cette musique ne serait pas assez vivan-
te tant elle est, avec lui, vibrante. De 1985
à 1990, il aborde à l’Ircam la synthèse nu-
mérique et la composition assistée par or-
dinateur. Sa première œuvre, «Diadèmes»,
le fait alors connaître dans le monde entier.
Il réside ensuite à Berlin, puis à la villa Mé-
dicis et il obtient le prix de composition
Salzburger «Osterfestspiele». En 1998, il est
nommé «Meilleur Jeune Compositeur» de
l’année par USA Today’s. Cette même an-
née, il est compositeur en résidence à l’Or-
chestre de Cleveland pour deux ans, puis à
l’Orchestre de Minneapolis, et à partir de
2001 à l’Orchestre de Paris pour quatre sai-
sons.
Joué partout, Marc-André Dalbavie a reçu
les commandes des orchestres les plus
prestigieux (Orchestre Symphonique de
Chicago, de Montréal, d’Amsterdam, Or-
chestre Philharmonique de Berlin, de Tokyo,
Orchestre de Philadelphie, de Paris, de la
BBC, de Cleveland), ainsi que d’institutions
musicales comme Carnegie Hall, Suntory
Hall de Tokyo, les Proms à Londres, Aspen
Music Festival, Festival de Marlboro, la Cité
de la Musique…
Son travail part d’une recherche sur le tim-
bre et le phénomène sonore, liée à l’élec-
tronique. Il utilise notamment la notion de
processus et l’écriture spectrale qu’il cher-
che à développer et à étendre aux divers pa-
ramètres musicaux. Si les années 80 ont
été pour lui celles du timbre et de la couleur
(«Miroirs transparents»), les années 90 se-
ront celles de l’espace et du lieu. Le compo-
siteur s’attache à appliquer à la création mu-
sicale la notion d’œuvre «in situ», à jouer des
possibilités offertes par la spatialité géné-
rée par son écriture («Seuils», «Non-lieu»,
«Mobiles»). Parallèlement, Marc-André Dal-
bavie a engagé un vaste chantier sur l’or-
chestre, afin d’en explorer toutes les po-
tentialités de couleurs et de rythmes.
Développant une démarche assez atypique
chez les créateurs de sa génération, il a ain-
si réintégré la consonance et la pulsation
rythmique, redéployé le genre du concerto,
redonné à la vocalité sa fluidité mélodique,
repensé la question des rapports texte/mu-
sique. En grand musicien qui sait aussi se
préoccuper de l’accueil qui est fait à son
œuvre par le public d’aujourd’hui.
Seuils, dirigé par
Pierre Boulez — Adès /
Color, dirigé par Christophe
Eschenbach — Naïve /
Concertate il Sueno,
dirigé par Pascal Rophé —
Naïve-Radio-France /
Variations Orchestrales,
dirigé par Marc-André Dalbavie —
Ameson /
Concerto pour flûte et orchestre,
par Emmanuel Pahud — EMI /
Concerto pour piano et
orchestre, par Leif-Ove Andsnes
— EMI /
Discographie
séléctive
GraNd
PrIx de
la musIque
symPhONIque
(carrIere)
Quand on a eu comme professeurs Marius Constant pour l’orchestration et Pierre Boulez
pour la direction d’orchestre, Guy Reibel en électroacoustique et Michel Philippot pour la
composition, qu’on a la passion du son et la quête des notes en tête, on a quasiment une
dette envers la musique. En tout cas un devoir d’invention, d’investigation, presque une
obligation de talent qui met comme on dit, «la barre haute», et il s’en acquitte au centuple.
Il est un chef d’orchestre éminent, et l’un des compositeurs de musique contemporaine
les plus joués au monde. Il enseigne en outre l’orchestration au CNSMDP.
précéDents
lauréats
2005 Qigang Chen /
2006 Nicolas Bacri /
2007 Philippe Fénelon /
2008 Patrick Burgan /
2009 Bruno Mantovani /
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© ALIX LAVEAU