FICHE PAYS Turquie Source : « GEOATLAS.com ® 2009 © Graphi-Ogre » Données générales Superficie : 779 452 km2 (soit 1,5 fois la France). Capitale : Ankara (5,15 millions d’habitants en 2014). Monnaie : Livre turque (TRY ou TL). Au 01/07/2015 : 1 EUR = 2,97 TRY 1 USD = 2,68 TRY Langue : Turc (mais l’anglais est assez pratiqué dans les milieux d’affaires, voire le français). Source : « GEOATLAS.com ® 2009 © Graphi-Ogre » Population : 77,7 millions d’habitants en 2014. Démographie : Taux de croissance annuel de la population proche de 1,3 % (2013). Près de la moitié de la population a moins de 29 ans. Infrastructures : Satisfaisantes et en constante amélioration pour les réseaux routiers et ferroviaires mais le développement des réseaux de transports urbains n’a pas suivi le rythme de croissance de la population, notamment à Istanbul, ville très peu fluide. De nombreux projets sont en cours, notamment en matière d’extension des réseaux ferrés à grande vitesse, des lignes de métro, d’aéroports et d’autoroutes à péage. Données politiques Type de régime République parlementaire fondée le 29 octobre 1923. La Grande Assemblée nationale de Turquie (TBMM) est un parlement monocaméral de 550 députés élus tous les 4 ans. Les prochaines élections Les prochaines échéances électorales sont prévues au printemps 2019 (législatives, présidentielles, municipales). Les principaux dirigeants Parti au pouvoir : Parti pour la Justice et le Développement (AKP), en majorité relative. Président de la République : Recep Tayyip Erdoğan (chef d'État), élu au suffrage universel direct le 10 août 2014 pour une durée de 5 ans. Premier ministre : Ahmet Davutoğlu (chef de gouvernement), nommé par le Président de la République depuis le 28 août 2014. Il dispose du pouvoir exécutif. -1- © 2015 – Business France FICHE PAYS Données économiques en 2014 Principaux indicateurs économiques par pays Indicateurs PIB (en milliards USD) Déficit public (en % du PIB) Dette publique (en % du PIB) PIB par habitant (en USD) Taux de croissance (%) Taux d’inflation (%) Taux de chômage (%) Turquie (2014) 806,1 1,3 33,5 10 482 2,9 8,17 10 France (2014) 2 846,9 4,0 95 45 384 0,4 0,5 10 Sources : FMI, TürkStat, INSEE, SECO, Service économique régional d’Ankara (2015) Situation économique et financière (Source : SER Ankara) Depuis une grave crise bancaire en 2001, le PIB de la Turquie a quasiment quadruplé, passant de 232 Mds USD en 2002 à 806 Mds USD fin 2014. Ce PIB représente aujourd’hui, à population pratiquement égale, 2 fois l’économie du Maghreb (PIB cumulés du Maroc, Tunisie et Algérie de 361 Mds USD pour une population cumulée de 83 millions d’habitants). La crise économique mondiale de 2008-2009 avait épargné le secteur bancaire turc, mais les effets sur l’économie réelle du pays se sont néanmoins fait sentir, avec un taux de croissance du PIB ralenti, en raison notamment de la forte dépendance de la Turquie au marché européen (imports comme exports). L’année 2012 avait été caractérisée par un ralentissement de l’activité économique : le PIB avait en effet enregistré une croissance de 2,2%, après avoir connu 2 années de forte croissance (9,2% en 2010 et de 8,5% en 2011). L’année 2013 aura permis un rebond, à un rythme jugé normal pour l’économie turque (environ 4%), mais loin de celui enregistré en 2010. En 2014, on note que l’économie turque a connu un fléchissement avec une croissance d’environ 2,9%. Depuis fin 2012, ce sont la consommation des ménages et les dépenses publiques qui ont alimenté la croissance, en progression respectivement de 4,6% et 5,9%. Cependant, en 2014, les exportations (+3,9%) semblent avoir pris le relais sur la consommation des ménages, tandis que les dépenses publiques restent toujours dynamiques (+4,6%). Le principal risque de l’économie turque réside dans l’ampleur du déficit de ses comptes courants, qui a connu une amélioration importante en 2012 en diminuant son niveau record observé fin 2011, de 10 % du PIB à 6 % avant la fin de l’année 2012. Cependant, le déficit des comptes courants a augmenté une nouvelle fois en 2013 (7,9%) avant de tomber à nouveau à 5,7% en 2014 grâce à une diminution du déficit commercial (-15% entre 2013 et 2014). Ce déficit est financé, en raison du faible taux d’épargne privé et du niveau insuffisant des investissements direct étrangers (IDE) par de la hot money. Les flux des IDE (12,5 Mds USD en 2014) ne couvrent qu’environ 20% du déficit du compte courant. Néanmoins, le dynamisme économique du pays a contribué à stabiliser le déficit des dépenses publiques qui représente seulement 1,3% du PIB en 2014 (contre 1,2% du PIB en 2013). Il faut tout de même noter que depuis la crise de 2001, la dette publique a drastiquement diminué grâce à différentes politiques mises en place par le gouvernement, passant de 74% du PIB en 2002 à 33,5% du PIB en 2014, soit une dette 2 fois moins élevée qu’en France (95,1% en 2014). La demande intérieure a progressé en 2013, mais associée à l’effet de forte dépréciation de la livre turque fin 2013 – début 2014 sur l’inflation importée, elle a alimenté les pressions inflationnistes. Ainsi, on relevait une inflation en moyenne à 7,5% en 2013 tandis qu’elle s’établissait à 8,17% en 2014, ce qui est très supérieur à l’objectif de 5% fixé par la Banque centrale. Cette tendance apparaît d’autant plus surprenante dans la mesure où le contexte économique était plutôt favorable au maintien de l’inflation à un niveau acceptable : croissance modérée, moindre développement -2- © 2015 – Business France FICHE PAYS du crédit à la consommation, ralentissement des importations et baisse du prix des matières premières énergétiques au niveau mondial. Cependant, l’activité économique plutôt dynamique de ces dernières années n’a pas entrainé de baisse significative du taux de chômage qui reste toujours élevé à environ 10 % (2014). L’importance de l’économie informelle vient sans doute tempérer ce constat : il est vraisemblable que de nombreux emplois ne sont pas répertoriés dans les statistiques officielles sur le chômage. Officiellement, le gouvernement continue de tabler sur une croissance à 4% en 2015. Cependant, la hausse des taux d’intérêts décidée fin janvier 2014, afin de contenir l’inflation, devrait avoir pour effet de ralentir le rythme de croissance de la demande intérieure pour 2015, surtout que cette décision a récemment été maintenue par la Banque centrale. Le rééquilibrage de l’économie turque vers un modèle plus équilibré est donc intrinsèquement lié à une reprise de la croissance mondiale et singulièrement de la zone euro qui reste un partenaire commercial de premier rang pour la Turquie (43,5 % des exportations de la Turquie sont dirigées vers l’Union européenne en 2014), même si son importance a relativement diminué au fil des années. Politiques fiscale et économique Après plusieurs crises dans les années 1990, la Turquie a conduit une politique d’assainissement macroéconomique qui a porté ses fruits sur la période 2002-2008. Il est intéressant de noter, en particulier, la fin d’un important programme de stabilisation macroéconomique avec le FMI portant sur 19,2 Mds USD qui s’est étalé jusqu’en 2004 (période suivie d’un remarquable redressement macroéconomique), entièrement remboursé en 2013. Les autorités turques ont mis en œuvre, par ailleurs, un vaste programme de réformes structurelles. Plusieurs secteurs ont été libéralisés (transports, électricité, transport aérien domestique, télécoms) et des autorités indépendantes de régulation ont été créées (télécoms, énergie, marchés publics). Ces réformes ont amorcé un processus de modernisation en profondeur de l’économie. En particulier, la réforme du secteur bancaire et financier a été de grande envergure : supervision bancaire créée après la grave crise financière de 2001 ; autonomie accordée à la Banque centrale ; recapitalisation des banques (publiques ou privées) ; application des normes internationales des ratios de solvabilité. Cet assainissement d’envergure, allié à l’orthodoxie de l’autorité de contrôle des banques et à une certaine rusticité des produits présentés par les banques turques à leurs clients (absence de produits dérivés par exemple), explique, dans une large mesure, le fait que les banques turques aient été très largement épargnées par la crise financière de 2007-2008 (ce qui n’a toutefois pas été le cas de l’économie réelle). La Banque centrale turque est, par ailleurs, confrontée en permanence à un « trilemme » : maintenir l’inflation, contrôler les flux de capitaux et le niveau de la livre turque notamment. Face à une forte inflation en 2014 (8,17%) et à une importante dépréciation de la livre turque fin 2013 – début 2014, la Banque centrale a durci sa politique monétaire en janvier 2014, privilégiant le contrôle des niveaux de l’inflation et de la livre turque plutôt que de directement soutenir l’activité économique. Ainsi, les taux d’intérêts directeurs sont passés de 4,5% en 2013 à 10% en 2014. Légèrement diminués, les taux d’intérêts directeurs se situent actuellement à 7,5% (2015). Enfin, signalons que la politique monétaire actuelle de la Banque centrale turque se traduit par une baisse du niveau des réserves de change, celles-ci passant de 131 Mds USD à 127 Mds USD entre 2013 et 2014. Accords politiques, juridiques et multilatéraux La Turquie a accéléré son engagement sur la scène internationale après la seconde guerre mondiale. Membre de l’ONU depuis 1947, elle rejoint l’OTAN en 1952, les États-Unis devenant son principal partenaire politique et militaire. La Turquie est également membre associé de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) ainsi que membre à part entière du Conseil de l’Europe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). La candidature de la Turquie en vue d’une adhésion à l’Union Européenne (UE) est officiellement reconnue depuis décembre 1999, même si les négociations n’ont été lancées que le 3 octobre 2005. La Turquie est aussi membre des -3- © 2015 – Business France FICHE PAYS principales institutions internationales en matière d’intégration économique et commerciale (membre de l’OMC et de l’Organisation de coopération et de développement économique, OCDE). Fréquemment présenté comme un pont entre l’Orient et l’Occident en raison de sa position géographique, le pays est également à la jonction de l’Asie et de l’Europe sur le plan institutionnel. La Turquie est membre de l’Organisation des Pays de la mer Noire (BSEC), qui lie ensemble les pays balkaniques, caucasiens et ceux de la mer Noire, mais le pays est aussi membre de l’Organisation de coopération économique (ECO), regroupant les pays d’Asie centrale. Ankara a développé un important réseau de conventions et d’accords pour faciliter les flux d’investissements vers son er territoire. On notera en particulier : l’union douanière avec l’UE, entrée en vigueur au 1 janvier 1996 (hors produits agricoles et services) ; des conventions bilatérales établies avec 80 pays visant à promouvoir les flux d’investissements entre les parties et la mise en place d’un climat favorable à la coopération économique ; des conventions de nondouble imposition signées avec 68 pays (dont la France) ; des accords de sécurité sociale signés avec 22 pays, dont l’objectif est de rendre plus aisé le mouvement des expatriés entre les parties signataires ; des accords de libreéchange signés avec 15 partenaires, 12 étant actuellement en vigueur. Enfin, la Turquie mène une diplomatie économique et commerciale ambitieuse envers l’ensemble des pays d’Afrique (7 ambassades turques étaient présentes en Afrique sub-saharienne au début des années 2000 contre 30 aujourd’hui), du Maghreb-Machrek, des États arabes du Golfe et de ses voisins proches (pays du Caucase, Iran, Irak). Il existe par exemple un accord de libre-échange multilatéral avec le Liban, la Jordanie mais aussi avec la Syrie, bien que l’accord soit actuellement suspendu avec ce pays. Commerce extérieur Importations en 2014 : 242,3 Mds USD Exportations en 2014 : 157,7 Mds USD Poids de la France dans les importations de la Turquie : 3,4 % en 2014. État des lieux du commerce extérieur Le commerce extérieur de la Turquie (qui affichait un volume de 190 Mds USD en 2005, année d’ouverture des négociations d’adhésion du pays à l’UE, contre 400 Mds USD en 2014) a très nettement progressé ces dernières années. Le commerce extérieur constitue le principal moteur de l’économie turque. La facture énergétique nette de la Turquie pour l’année 2014 est en légère diminution et atteint 54,9 Mds USD soit environ 65% du déficit commercial total (84 Mds USD). Les machines et appareils électriques et mécaniques dégagent également un déficit significatif (46 Mds USD en 2014) tandis qu’un excédent de 10 Mds USD est constaté sur une production traditionnelle de la Turquie, le textile-habillement. Plus récemment, les échanges de pierres et métaux précieux, participant à des mouvements de stockage-déstockage, sont venus perturber l’analyse que l’on peut faire du déficit à la croissance. Les échanges d’automobiles sont quant à eux équilibrés à haut niveau (18,1 Mds USD à l’export, 15,7 Mds USD à l’import) et constituent le premier poste d’exportation de la Turquie. Enfin, signalons que l’agriculture turque est largement autosuffisante, le secteur agricole affichant une balance commerciale clairement excédentaire depuis plusieurs années. En 2014, le secteur agricole représente 5% des importations totales et 11,5% des exportations totales de la Turquie. -4- © 2015 – Business France FICHE PAYS Les principaux postes d'importations turques en 2013 et 2014 (Mds USD) Les principaux postes d'exportations turques en 2013 et 2014 (Mds USD) 242.3 251.7 Importations totales 54.9 56 Hydrocarbures Equipements… 17.9 17.8 Fer et acier 17.6 18.7 Métaux précieux et… 1 2014 2013 14.1 13.9 Plastique et produits… Bonneterie 10 9.2 Equipements… 9.7 9.5 Fer et acier 9.2 9.9 Métaux précieux et… 8.12 16.2 10 1000 Source : TUIK (2015) 2014 2013 7.7 7 6.1 6.7 Hydrocarbures 100 13.6 13 Machines et… 15.7 16.8 Véhicules et pièces… 18.1 17 Véhicules et pièces… 28.1 30.2 Machines et… 157.6 151.8 Exportations s totales 1 10 100 1000 Source : TUIK (2015) Au niveau des échanges mondiaux [Source : SER Ankara] Alors que les précédentes années avaient été marquées par une montée en puissance de pays du Moyen-Orient (l’Irak notamment), la situation de conflits de cette zone et les relations politiques compliquées de la Turquie avec certains pays pouvaient augurer d’une évolution à la baisse de cette tendance. Finalement, il n’y a pas eu d’inversement marqué du mouvement de fond amorcé ces dernières années, qui se confirme, tout au plus un ralentissement de l’évolution. Sur une longue période, la part de l’Europe décline aussi bien dans les exportations, que dans les importations turques, exprimant ainsi une volonté clairement affichée du gouvernement turc de réduire sa dépendance commerciale à l’Europe. Au niveau des exportations, l’Europe (UE 28) reste le principal client de la Turquie en 2014 avec 43,5% du volume, en progression de 2 points par rapport à 2013. Dans la décomposition par pays, on retiendra que l’Allemagne reste le ème premier client avec 9,6% du total, suivi de l’Irak qui bien que chutant (-8,8%), maintient sa 2 position, devant l’Angleterre (+12,9%) et l’Italie. La France est le cinquième client (à volume quasiment inchangé) ; tandis que la Russie ème ème voit une forte contraction de ses achats (-14,6%) et rétrograde de la 4 à la 8 place, on notera aussi la progression à deux chiffres des USA (+12.5%) entre 2013 et 2014. Concernant les importations de la Turquie en 2014, le trio de tête, qui représente 30 % du volume total, reste constitué de la Russie (10,4%), de la Chine (10,3%) et de l’Allemagne (9,2%), les deux premiers connaissant une stabilité dans les volumes par rapport à 2013, tandis que l’Allemagne baisse de 7,5%. Il faut néanmoins signaler que la Russie doit sa première place à ses exportations de gaz naturel. L’Europe (UE 28) représente 36,7% du total, identique à l’an dernier. Viennent après, mais avec des parts de marché bien moindres : les USA (5,3%), l’Italie (5%) et l’Iran (4, ème 1%). La France arrive en 7 position avec une part de 3,4% (contre 3,2% en 2013), désormais talonnée par la Corée du Sud (3,1%) qui connait une progression de 24% de ses ventes à la Turquie. Parmi les plus fortes contractions des échanges bilatéraux, on notera la Suisse (-50%) qui ne représente plus que 2% de part de marché et les Émirats Arabes Unis (-39,6%) qui voient leur part de marché chuter à 1,3%. -5- © 2015 – Business France FICHE PAYS Les principaux clients de la Turquie en 2014 Les principaux fournisseurs de la Turquie en 2014 Allemagne 10% Irak Royaume7% Uni 6% Autres 44% Russie 10% Chine 10% Autres 38% Italie 5% France 4% Arabie Saoudite 2% UAE 3% Etats-Unis 5% Etats-Unis Russie 4% 4% Sources : TUIK et Service économique régional d’Ankara (2015) Allemagne 9% RoyaumeUni Suisse 3% 2% France 3% Source : TUIK (2015) Au niveau bilatéral, avec la France [Source : SER Ankara] ème ème En 2014, la France était le 7 fournisseur de la Turquie avec 5,9 Mds EUR d’exportations et son 5 client avec 6,1 ème ème Mds EUR d’importations. La Turquie est notre 14 débouché dans le monde et 6 client hors UE et Suisse, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, la Russie et l’Algérie. Elle absorbe 1,4% de nos exportations. Depuis 2012, les exportations françaises vers la Turquie diminuent toutefois régulièrement en valeur. ème Notre balance est traditionnellement excédentaire. Toutefois, pour la 2 fois pendant la dernière décennie, elle présente en 2014 un solde légèrement négatif : les exportations françaises vers la Turquie ont diminué de 4,3% par rapport à 2013, alors que les exportations turques vers la France ont augmenté de 2,2%, suivant en cela le mouvement général sur 2014 de réduction des importations turques (-3,7%). Évolution du commerce bilatéral franco-turc Exportations françaises vers la TQ Importations françaises depuis la TQ Balance commerciale 8 6.3 7 6 4 2.9 3.3 1 5.2 4.8 6.3 5.7 4.8 5.3 2.7 0.2 2.8 0.5 2002 2003 3.5 1.2 3.3 0.9 5.1 1 0.4 5.4 0.9 0.4 5.9 5.7 6 0.8 5.9 6.1 1.2 0.3 -0.3 0 -1 6.9 4.2 3 2 4.7 4.2 5 5.2 6.7 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 -0.2 2014 Source : Service économique régional d’Ankara (2015) En 2014, la structure des importations turques est moins favorable à l’offre française. Les hydrocarbures qui représentaient 17% des importations turques en 2002 en représentaient plus de 22,6% en 2014. A l’inverse, les points forts de l’offre française sont moins présents pour les achats turcs (machines et appareils mécaniques, appareils électriques et produits pharmaceutiques). Pour les « machines et appareils mécaniques », la Turquie compte désormais beaucoup plus sur la Chine (20% des achats turcs). -6- © 2015 – Business France FICHE PAYS Les exportations de « matériels de transports » vers la Turquie sont importantes et stables mais bénéficient essentiellement d’importants contrats Airbus signés avec Turkish Airlines et Pegasus. En effet, au niveau « véhicules et équipements automobiles », notre part de marché est passée de 18 à 5,9% entre 2002 et 2014, largement derrière l’Allemagne (33,1%) et l’Espagne (8,3%), d’où proviennent néanmoins certains véhicules français. Les exportations françaises dans ce secteur diminuent (-17%) alors que nos importations augmentent et dépassent les exportations en valeur (2,03 Mds EUR à l’import contre 836 M EUR à l’export en 2014). Ainsi, nos exportations vers la Turquie sont très sensibles au seul poste « aéronefs et engins spatiaux » (+44% en 2014) qui représente 14% du total de nos ventes et qui parvient à compenser la baisse du secteur de l’automobile (-20% en 2014). Notons que l’ensemble du poste « matériels de transports » représente environ 29% de nos exportations. Par ailleurs, dans le secteur des « produits pharmaceutiques », la France conserve sa troisième place, malgré une part de marché en légère baisse, celle-ci passant de 10% en 2013 à 9,7% en 2014. Les laboratoires pharmaceutiques étrangers éprouvent des difficultés pour accéder au marché notamment à cause de la politique de remboursement pratiquée en Turquie sur les médicaments importés. Au niveau des « produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture », on relève que nos exportations ont fortement diminué (-36,5%) entre 2013 et 2014 pour représenter le poste d’exportation qui a le plus diminué sur cette période, notamment en raison des nombreuses barrières tarifaires et sanitaires mises en place par les autorités turques. Montant et évolution des exportations et importations par secteurs (Millions EUR) Exportations et importations françaises vers et de la Turquie 1. Produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture 2. Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives 3. Produits des industries agroalimentaires (IAA) 4. Produits pétroliers raffinés et coke 5. Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique 6. Matériels de transport 7. Textiles, habillement, cuir et chaussures 8. Bois, papier et carton 9. Produits chimiques, parfums et cosmétiques 10. Produits pharmaceutiques 11. Produits en caoutchouc et en plastique, produits minéraux divers 12. Produits métallurgiques et métalliques 13. Produits manufacturés divers 14. Produits divers Ensemble Exportations 2014 (M EUR) Evolution 2014/2013 Importations 2014 (M EUR) Evolution 2014/2013 52,7 -36,5% 138,5 +7,8% 78,3 -46,4% 20,6 -18,9% 136,7 59,0 1 297,9 -6,9% -2,4% -10,3% 253,4 0,1 1 152,3 +11,1% -87,1% 9,7% 1 728,1 146,5 62,6 914,6 348,2 287,2 +3,7% +1,2% -5,4% -4,6% -3,5% -4,8% 2 171,9 1 442,7 27,9 107,0 10,7 362,7 +0,2% +0,9% +6,7% 12,2% -31,8% -3,1% 778,4 85,0 17,6 5 993,4 -0,2% -4,2% +15,9% -4,3% 331,7 116,0 3,2 6 139,2 -5,7% +6,4% +7,9% +2,2% Source : Service économique régional d’Ankara (2015) En 2014, les principaux achats français à la Turquie se sont faits dans les secteurs des transports automobiles, du textile et de l’habillement ainsi que dans le secteur des équipements mécaniques et du matériel électrique. Les secteurs porteurs Avec une population de 77,7 millions d’habitants et un statut de grand pays émergent, l’économie turque représente un potentiel de développement important pour les entreprises françaises dans pratiquement tous les secteurs d’activités. La Turquie dispose, depuis de nombreuses années, d’un secteur industriel de renommée mondiale, essentiellement dans le domaine de l’automobile et du textile. Il s’agit aujourd’hui des principales activités du pays qui contribuent majoritairement à son PIB. En raison de ce poids industriel de la Turquie, l’ensemble des filières industrielles offrent de solides opportunités en matière de débouchés, que ce soit en biens intermédiaires (chimie, plastique et plasturgie), en biens d’équipement (électriques et mécaniques, équipements automobiles) ou en projets structurants -7- © 2015 – Business France FICHE PAYS (environnement et énergies renouvelables, eau et déchets, transports ferroviaires et urbains). Consciente de ses faiblesses, la Turquie essaie non seulement de développer la R&D dans les industries existantes en finançant la création de centres de recherche, mais favorise également l’innovation via le TÜBITAK et le KOSGEB. Par ailleurs, La Turquie incite aussi les acteurs des marchés en développement (aéronautique, énergies renouvelables, ferroviaire) à localiser leur production, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles filières industrielles locales. À noter également le poids dans l’économie, des grands projets publics. Depuis maintenant une douzaine d’années, la Turquie a investi massivement dans ses infrastructures de transports. Ces investissements correspondent à une exigence réelle de mise à niveau pour faire face aux besoins de déplacement de la population et de marchandises, mais l’objectif est également de doter le pays de réseaux qui lui permettront d’accompagner sa croissance économique, tout en réorientant progressivement les habitudes de transport classiques vers des modèles plus intégrés. Dans les secteurs des nouvelles technologies et des services, l’évolution des habitudes de consommation de la population et son goût pour la modernité se traduisent par d’importantes opportunités. Ainsi, on dénombrait en 2014 : 72 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, 58 millions de cartes de crédit en circulation, 108 millions de cartes bancaires et 41 millions d’abonnés à Internet haut débit. Par ailleurs, avec l’ouverture de nombreux centres commerciaux et le développement fulgurant de la grande distribution ‒ à Istanbul comme sur l’ensemble du territoire turc ‒ le secteur de la distribution et de la franchise est également porteur. ème La Turquie est le 7 exportateur mondial dans le domaine du textile-habillement. L’habillement occupe ème actuellement le 2 rang à l’export, avec 11,9 % des exportations du pays pour un total de 18,7 Mds USD en 2014 (+8% par rapport à 2013), ce qui constitue le chiffre le plus élevé depuis 10 ans. Toujours dans l’habillement, la ème Turquie est le 3 fournisseur de l’UE derrière la Chine et le Bangladesh, 74,8% de ses exportations totales de produits textiles étant destinées à cette zone. Des opportunités existent aussi pour la vente d’équipements et matières premières pour l’industrie textile, mais aussi pour des marques de mode françaises qui commencent à s’installer depuis maintenant plusieurs années. Depuis 2003, les autorités turques ont initié un programme de modernisation ambitieux de leur système de santé en coopération avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Le marché e e pharmaceutique turc occupe la 6 place en Europe et la 16 place mondiale. La France y est bien positionnée : e e 4 fournisseur de préparations pharmaceutiques du pays et 11 fournisseur de dispositifs médicaux. Le marché turc des cosmétiques et dermo-cosmétiques occupe une place importante au niveau mondial et connaît une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 7 % depuis quelques années (4,3 Mds USD en 2014). Le secteur agricole et agroalimentaire reste un marché de niche (gastronomie, ingrédients et arômes, vins et spiritueux) en raison de l’exclusion de ce secteur de l’accord d’union douanière de 1996. Bien qu’occupant encore 24 % de la population active, le secteur agricole ne représente que 8,5 % du PIB. Il est globalement peu productif et souffre de problèmes structurels importants, ce qui entraîne un recours aux importations. Il existe des besoins d’équipements tant dans le secteur agroalimentaire (machines et processus de haute-technologie) que dans le secteur agricole. En matière d’équipements agroalimentaires, les besoins du pays sont importants et de belles opportunités existent, liées à la modernisation des outils de production des grands groupes alimentaires du pays ou aux grands projets d’irrigation pour le développement du sud de la Turquie. En revanche, l’importation de produits alimentaires et agricoles reste complexe en raison de droits de douane élevés et de mesures sanitaires ou vétérinaires contraignantes. Les investissements étrangers Flux nets d’IDE (en millions USD) IDE français en Turquie IDE turcs en France 652 1 027 69 198 280 6 31 6 15 N/A 2010 2011 2012 2013 2014 Sources : OCDE, TCMB, SER d’Ankara (2015) -8- © 2015 – Business France FICHE PAYS Les investissements étrangers En 2014, la Turquie a reçu 12,5 Mds USD d’investissements directs étrangers (IDE), ce qui constitue une très légère augmentation par rapport à 2013 (12,4 Mds USD), même si le niveau est globalement en baisse depuis 2011 (16,1 Mds USD) et 2012 (13,2 Mds USD). De ce montant global d’IDE, le premier secteur bénéficiaire en 2014 est celui de l’industrie (avec 4,6 Mds USD) suivi par celui des services (avec 3,9 Mds USD). Par ailleurs, il faut également noter qu’une part importante des IDE sont des investissements dans le domaine de l’immobilier (environ 34,5% du total des IDE en 2014), c’est-à-dire qu’ils ne contribuent pas directement au dynamisme de l’économie réelle. En 2014, les PaysBas sont en tête des investisseurs avec 2 Mds USD (même si beaucoup d’IDE non-néerlandais transitent par ce pays pour des raisons fiscales), suivis du Royaume-Uni, de la Russie et de l’Allemagne. Contrairement à 2012, qui fut une bonne année pour la France (avec des opérations majeures de grands groupes français comme celle d’ADP), celle-ci n’apparaît plus dans le Top 10 des investisseurs en 2014. Il est important de souligner, que compte tenu du fait que la France n’a pas la meilleure convention fiscale bilatérale possible avec la Turquie – notamment concernant le rapatriement des dividendes – de nombreux investissements français passent par d’autres pays et ne sont pas enregistrés comme venant de France dans les statistiques officielles turques. Enfin, l’on comptait également 39 200 sociétés turques qui bénéficient de capitaux étrangers en 2014. La destination préférée des investisseurs est Istanbul, suivie d’assez loin par Ankara puis Antalya. L’UE, grâce à sa proximité géographique et à l’étroitesse de ses liens commerciaux avec la Turquie, est le er 1 investisseur direct en Turquie, en termes de flux (53 % en 2014), mais aussi en termes de stock (pratiquement 80 %). ème En termes de stocks, la France se situe au 7 rang des pourvoyeurs d’IDE avec 7,2 Mds USD en 2013. Le stock d’investissement français représente 5% du stock global d’IDE en Turquie. Position 1. 2. 3. 4. 5. 6 7. Stock d’IDE en Turquie en 2013 (en Mds USD) Pays-Bas Allemagne Luxembourg Espagne Royaume-Uni Autriche France 26,5 16,9 9,5 8,8 8,5 7,9 7,2 Source : Service économique régional d’Ankara (2015) La présence française Les flux nets d’IDE français vers la Turquie se sont établis à 222 M USD en 2013 (contre 86 M USD en 2012), soit 2,2% du total des IDE à destination de la Turquie (10,2 Mds USD). En 2013-2014, plus d’une cinquantaine de projets d’investissement (acquisitions, prise de participation, joint-venture ou création de filiale à 100 %) ont été enregistrés par Business France en Turquie, essentiellement réalisés par des PME et des ETI françaises qui étaient absentes du marché jusqu’à présent. La France compte près de 500 filiales en Turquie. Elles emploient directement plus de 120 000 personnes dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie, le secteur pharmaceutique et agroalimentaire, le secteur bancaire et financier, les ème services et le commerce. Le secteur automobile est le plus représenté en nombre de filiales : Renault est ainsi la 3 entreprise exportatrice de Turquie et l’on ne compte pas moins de 17 équipementiers français, groupes ou PME, implantés en Turquie. ème Dans le secteur bancaire et financier, Axa est la 2 compagnie d’assurance de Turquie en termes de primes e ème souscrites, Groupama occupe le 7 rang et TEB (JV de BNP Paribas) est la 10 banque de Turquie. Dans le secteur de l’énergie, ENGIE, Schneider, Legrand et EDF Énergies Nouvelles sont présents, ainsi que des PME du domaine de l’éolien par exemple. Dans l’industrie, la France est représentée par Nexans, Air Liquide, Thalès, EADS, Air Liquide, Alstom, etc. Dans le secteur pharmaceutique, Sanofi est le seul laboratoire français à disposer d’un site de production. Servier et Pierre Fabre sont également présents. -9- © 2015 – Business France FICHE PAYS Certaines enseignes de la grande distribution ont connu des revers et sont parties (Darty, Conforama, Leroy Merlin) ou ont diminué leur participation (Carrefour). Cependant, certaines enseignes ont réussi comme Yves Rocher, Décathlon ou encore Sephora. D’autres implantations réussies dans le secteur de l’hôtellerie (Club Med, Accor) contribuent également à la visibilité de la présence française. Environnement des affaires et conseils pratiques Les usages du pays Bien que la Turquie semble éloignée culturellement à première vue, il existe quelques similitudes avec la France dans la pratique des affaires, notamment la dimension familiale des PME turques. On notera cependant qu’il est difficile de cataloguer les entrepreneurs turcs et de généraliser leurs comportements, mais il faut faire attention au « vernis européen » qui peut cacher un comportement « très oriental ». C’est ce mélange des deux cultures qu’il convient d’appréhender, avec respect, patience et tolérance. Faire des affaires n’a pas la même implication qu’en France. En Turquie, c’est davantage un choix de vie qu’une simple activité professionnelle. Parfois, c’est également un jeu où l’échec n’est pas rédhibitoire. La peur du risque est faible et l’immédiateté très fréquente. La frontière entre affaires, vie privée et vie sociale est donc mince, les réseaux sont importants. Il conviendra de répondre vite à ses interlocuteurs sur des questions professionnelles, tout en prenant le temps de partager des moments conviviaux avec eux. En général, les hommes et femmes d’affaires turcs sont très faciles d’accès, accueillants et ouverts, mais ils savent dire non ou refuser un rendez-vous si l’offre ne les intéresse pas. Faire l’effort de venir jusqu’en Turquie n’est pas dénué de toute signification pour eux. Les hommes d’affaires turcs apprécient généralement l’effort de concision et le professionnalisme de leurs homologues français, mais les trouvent souvent trop directs dans les entretiens et pas assez rapides à s’engager. Les Turcs jugent beaucoup sur l’apparence. Ils apprécieront une tenue correcte, un bon restaurant ou de traiter avec un interlocuteur de même rang qu’eux. Enfin, la Turquie reste un pays où l’on s’adapte très vite. On y travaille souvent dans l’urgence en réglant plusieurs problèmes à la fois, attendant souvent le dernier moment pour effectuer une tâche. Il n’est pas surprenant de recevoir des e-mails en pleine nuit ou le week-end. Les pratiques commerciales du pays Mode de règlement Il existe, conformément aux normes mondiales en vigueur, différentes modalités de paiement utilisables dans le cadre d’échanges commerciaux avec la Turquie. De manière générale, le virement international (SWIFT) avec un paiement au comptant est le moyen de paiement le plus utilisé lorsqu’il y a des échanges avec l’étranger. En effet, il existe une taxe liée au Fonds de Soutien à l’Utilisation des Ressources (KKDF) qui est prélevée sur les importations réalisées à crédit. Dès lors, de nombreuses entreprises turques préfèrent réaliser des importations payées à l’avance ou au comptant pour ne pas avoir à payer cette taxe d’environ 6% sur la valeur de la marchandise, même si de nombreux produits ne sont plus éligibles à cette taxe depuis 2015 (produits animaux, végétaux, alimentaires ; minerais, combustibles, produits chimiques ; appareils électriques, véhicules aériens et navires, etc.). D’autres moyens et délais de paiement existent comme le crédit documentaire (« akreditif »), plus cher mais recommandé pour les transactions avec un nouveau client ; le paiement contre document (« evrak mukabili ödeme »), moins coûteux et conseillé lorsque l’entreprise cliente est une société réputée et financièrement solide ; le paiement contre marchandises (« mal mukabili ödeme ») à recommander lorsqu’un véritable climat de confiance existe entre les parties puisque l’exportateur n’a aucune garantie de paiement ; le paiement comptant d’avance (« peşin ödeme ») qui avantage particulièrement l’exportateur. De manière générale, il faut noter que les incidents et les défauts de paiements sont plutôt rares à l’exportation. Ainsi, l’organisme Coface attribue la note de B (avec surveillance négative) à la Turquie dans ses analyses mondiales comparatives concernant le risque-pays, sur une échelle allant d’A1 à D (avec 7 niveaux), notamment en raison des délais de paiement sur le marché domestique qui se sont allongés ces dernières années. - 10 - © 2015 – Business France FICHE PAYS A l’importation, plusieurs taxes peuvent s’appliquer selon la nature de la marchandise. Principalement, la taxe sur la valeur ajoutée (KDV), est réglée intégralement par l’entreprise lors de l’importation (taux général de 18%). Il existe également une taxe spéciale sur la consommation (ÖTV), applicable aux produits comme le tabac ou l’alcool, mais aussi aux automobiles et aux produits de luxe. Par ailleurs, il existe aussi un droit de timbre, qui s’impose à tout contrat de nature commerciale (environ 0,95% du montant total du contrat). Règlementations de base ou référentiel à consulter : Les conditions d’investissement en Turquie et le nouveau code du commerce turc : Guide « S’implanter en Turquie » du cabinet Mazars-Denge : www.mazarsdenge.com.tr/publishDocument.php?id=4628 Site de l’Agence du gouvernement turc pour les investissements étrangers : www.invest.gov.tr/fr-FR/Pages/Home.aspx Règles de communication lors des contacts professionnels et personnels : Après présentation et formalités d’usage, intervient l’échange des cartes de visite (toujours au début). Ne commencer sa présentation qu’après invitation du partenaire turc à le faire. Celle-ci peut se faire dans la plupart des cas en anglais, langue maîtrisée par les milieux d’affaires, mais aussi en français. Cependant, si l’on constate une certaine faiblesse du niveau d’anglais de votre interlocuteur, il vaut mieux prévoir un interprète pour faciliter les échanges et éviter les incompréhensions. N’oubliez pas de parler directement coûts et prix et détaillez votre projet de manière chiffrée : ce n’est pas tabou, sachant que l’argument prix est supérieur à l’argument qualité. Il n’est pas nécessaire de faire traduire vos plaquettes en turc, l’anglais suffit en général, mais cela sera apprécié. De toute manière, les supports écrits sont peu privilégiés par rapport au contact direct et à une présentation orale. Il convient d’éviter également de se positionner sur des sujets sensibles comme sur les questions kurde, chypriote ou encore sur le génocide arménien (sauf si vous y êtes directement invité par votre interlocuteur). La position de la France sur l’entrée de la Turquie au sein de l’UE peut également susciter questions et récriminations de la part de votre interlocuteur, même si depuis mai 2012, la France est vue de façon plus favorable que l’Allemagne sur ce sujet en Turquie. Quelques mots de politesse en turc et leur prononciation Français Bonjour Merci S’il vous plaît Je ne parle pas turc Bon appétit Oui Non Au revoir Lettre C Ç U Ü G Ǧ Ş Ö I (i sans point) H - 11 - Turc « Günaydın » (matin) sinon « iyi günler » ou « Merhaba » Teşekkür ederim Lütfen Türkçe bilmiyorum Afiyet olsun Evet Hayır « Iyi günler » (journée) « iyi akşamlar » (soir) © 2015 – Business France Prononciation « dje » « tche » « ou » «u» « gue » Ne se prononce pas, mais allonge la voyelle précédente « che » « eu » «è» Est prononcé et « expiré » FICHE PAYS Bonnes pratiques dans la prévention de la corruption En matière de commerce international, le paiement de « faveurs » peut s’avérer une pratique courante afin de favoriser la conclusion d’une affaire. Une quelconque facilité (matérielle ou pécuniaire) peut être attendue en échange de services fournis par l’administration, ou par d’autres entreprises. Ainsi, certaines entreprises qui travaillent régulièrement à l’international peuvent être invitées à payer des pots-de-vin en vue de gagner des contrats, ou des « pourboires » afin d’obtenir un traitement prioritaire de leur dossier au sein des administrations. L’entreprise doit cependant être consciente que pratiquer la corruption peut être dangereux d’une part parce que certains pays la condamnent fortement au travers de mesures anti-corruption, d’autre part parce que la corruption peut avoir des implications directes sur la gestion de l’entreprise. Le manager international doit être très attentif à tracer une ligne distincte entre « la voie raisonnable » pour faire du commerce international, et des pratiques relevant directement de la corruption. Les pots-de-vin ouvrent la voie vers une performance de mauvaise qualité et à la perte de repères moraux parmi le personnel de l’entreprise. La corruption mène à la propagation de pratiques commerciales contraires à l’éthique. C’est pourquoi l’OCDE a adopté une convention, en décembre 1997, sur la lutte contre la corruption qui établit des normes juridiquement contraignantes tendant à faire de la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales une infraction pénale et prévoit un certain nombre de mesures visant à mettre en œuvre efficacement cette infraction. Notre Agence souscrit aux principes de cette convention et invite l’ensemble de ses clients à prendre connaissance du décret n° 2000-948 du 28 septembre 2000 portant publication de cette Convention et à en mesurer les enjeux dans le cadre de leurs pratiques professionnelles. Pour aller plus loin Rendez-vous sur la Librairie du commerce internationale de notre site internet, www.businessfrance.fr... Guide des affaires Turquie Pour tout savoir sur : l’environnement des affaires, les problématiques d’accès marché, les spécificités locales de la pratique des affaires, comment trouver le bon partenaire… et préparer au mieux sa mission de prospection. Edition mise à jour à paraître en octobre 2015, 151 pages, 50 EUR HT - 12 - © 2015 – Business France FICHE PAYS Business France vous propose quatre gammes complètes de produits et services d’accompagnement pour vous aider à identifier les opportunités des marchés et à concrétiser vos projets de développement international. • Gamme Conseil : pour obtenir la bonne information sur les marchés étrangers et bénéficier de l’expertise des spécialistes de Business France. • Gamme Contact : pour identifier vos contacts d’affaires et vous faire bénéficier de centaines d’actions de promotion à travers le monde. • Gamme Communication : pour communiquer à l’étranger sur votre entreprise, vos produits et votre actualité. • Volontariat International en Entreprise (VIE) : pour optimiser votre budget ressources humaines à l’international Retrouver le détail de nos produits sur : www.businessfrance.fr © 2015 – Business France Toute reproduction, représentation ou diffusion, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, sur quelque support que ce soit, papier ou électronique, effectuée sans l’autorisation écrite expresse de Business France, est interdite et constitue un délit de contrefaçon sanctionné par les articles L.335-2 et L.335-3 du code de la propriété intellectuelle. Auteur : Business France en Turquie – Bureau d’Istanbul Adresse : Odakule Iş Merkezi K.10 İstikal Cad. N° 142 34430 Beyoğlu- Istanbul Clause de non-responsabilité : Rédigée par : Axel TOPÇU Revue par : Éric FAJOLE Business France ne peut en aucun cas être tenu pour responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication dans un but autre que celui qui est le sien, à savoir informer et non délivrer des conseils personnalisés. Version originelle du : 10 septembre 2014 Version mise à jour le : 2 juin 2015 Les coordonnées (nom des organismes, adresses, téléphones, télécopies et adresses électroniques) indiquées ainsi que les informations et données contenues dans ce document ont été vérifiées avec le plus grand soin. Toutefois, Business France ne saurait en aucun cas être tenu pour responsable d’éventuels changements. - 13 - © 2015 – Business France