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Turquie
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Données générales
Superficie : 779 452 km2 (soit 1,5 fois la France).
Capitale : Ankara (5,15 millions dhabitants en 2014).
Monnaie : Livre turque (TRY ou TL).
Au 01/07/2015 : 1 EUR = 2,97 TRY
1 USD = 2,68 TRY
Langue : Turc (mais langlais est assez pratiqué dans
les milieux daffaires, voire le français).
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Population : 77,7 millions d’habitants en 2014.
Démographie : Taux de croissance annuel de la population proche de 1,3 % (2013). Près de la moitié de la
population a moins de 29 ans.
Infrastructures : Satisfaisantes et en constante amélioration pour les réseaux routiers et ferroviaires mais le
développement des réseaux de transports urbains na pas suivi le rythme de croissance de la population,
notamment à Istanbul, ville très peu fluide. De nombreux projets sont en cours, notamment en matière
dextension des réseaux ferrés à grande vitesse, des lignes de métro, d’aéroports et d’autoroutes à péage.
Données politiques
Type de régime
République parlementaire fondée le 29 octobre 1923. La Grande Assemblée nationale de Turquie (TBMM) est un
parlement monocaméral de 550 députés élus tous les 4 ans.
Les prochaines élections
Les prochaines échéances électorales sont prévues au printemps 2019 (législatives, présidentielles, municipales).
Les principaux dirigeants
Parti au pouvoir : Parti pour la Justice et le Développement (AKP), en majorité relative.
Président de la République : Recep Tayyip Erdoğan (chef d'État), élu au suffrage universel direct le 10 août 2014 pour
une durée de 5 ans.
Premier ministre : Ahmet Davutoğlu (chef de gouvernement), nommé par le Président de la République depuis le 28
août 2014. Il dispose du pouvoir exécutif.
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Données économiques en 2014
Principaux indicateurs économiques par pays
Indicateurs
Turquie (2014)
France (2014)
PIB (en milliards USD)
806,1
2 846,9
Déficit public (en % du PIB)
1,3
4,0
Dette publique (en % du PIB)
33,5
95
PIB par habitant (en USD)
10 482
45 384
Taux de croissance (%)
2,9
0,4
Taux dinflation (%)
8,17
0,5
Taux de chômage (%)
10
10
Sources : FMI, TürkStat, INSEE, SECO, Service économique régional d’Ankara (2015)
Situation économique et financière (Source : SER Ankara)
Depuis une grave crise bancaire en 2001, le PIB de la Turquie a quasiment quadruplé, passant de 232 Mds USD en
2002 à 806 Mds USD fin 2014. Ce PIB représente aujourd’hui, à population pratiquement égale, 2 fois léconomie du
Maghreb (PIB cumulés du Maroc, Tunisie et Algérie de 361 Mds USD pour une population cumulée de 83 millions
d’habitants).
La crise économique mondiale de 2008-2009 avait épargné le secteur bancaire turc, mais les effets sur léconomie
réelle du pays se sont néanmoins fait sentir, avec un taux de croissance du PIB ralenti, en raison notamment de la
forte dépendance de la Turquie au marché européen (imports comme exports). Lannée 2012 avait été caractérisée
par un ralentissement de lactivité économique : le PIB avait en effet enregistré une croissance de 2,2%, après avoir
connu 2 années de forte croissance (9,2% en 2010 et de 8,5% en 2011). Lannée 2013 aura permis un rebond, à un
rythme jugé normal pour léconomie turque (environ 4%), mais loin de celui enregistré en 2010. En 2014, on note que
l’économie turque a connu un fléchissement avec une croissance d’environ 2,9%. Depuis fin 2012, ce sont la
consommation des ménages et les dépenses publiques qui ont alimenté la croissance, en progression respectivement
de 4,6% et 5,9%. Cependant, en 2014, les exportations (+3,9%) semblent avoir pris le relais sur la consommation des
ménages, tandis que les dépenses publiques restent toujours dynamiques (+4,6%).
Le principal risque de léconomie turque réside dans lampleur du déficit de ses comptes courants, qui a connu une
amélioration importante en 2012 en diminuant son niveau record observé fin 2011, de 10 % du PIB à 6 % avant la fin
de lannée 2012. Cependant, le déficit des comptes courants a augmenté une nouvelle fois en 2013 (7,9%) avant de
tomber à nouveau à 5,7% en 2014 grâce à une diminution du déficit commercial (-15% entre 2013 et 2014). Ce déficit
est financé, en raison du faible taux d’épargne privé et du niveau insuffisant des investissements direct étrangers (IDE)
par de la hot money. Les flux des IDE (12,5 Mds USD en 2014) ne couvrent qu’environ 20% du déficit du compte
courant.
Néanmoins, le dynamisme économique du pays a contribué à stabiliser le déficit des dépenses publiques qui
représente seulement 1,3% du PIB en 2014 (contre 1,2% du PIB en 2013). Il faut tout de même noter que depuis la
crise de 2001, la dette publique a drastiquement diminué grâce à différentes politiques mises en place par le
gouvernement, passant de 74% du PIB en 2002 à 33,5% du PIB en 2014, soit une dette 2 fois moins élevée quen
France (95,1% en 2014).
La demande intérieure a progressé en 2013, mais associée à l’effet de forte dépréciation de la livre turque fin 2013
début 2014 sur l’inflation importée, elle a alimenté les pressions inflationnistes. Ainsi, on relevait une inflation en
moyenne à 7,5% en 2013 tandis qu’elle s’établissait à 8,17% en 2014, ce qui est très supérieur à l’objectif de 5% fixé
par la Banque centrale. Cette tendance apparaît d’autant plus surprenante dans la mesure où le contexte économique
était plutôt favorable au maintien de l’inflation à un niveau acceptable : croissance modérée, moindre développement
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du crédit à la consommation, ralentissement des importations et baisse du prix des matières premières énergétiques
au niveau mondial.
Cependant, l’activité économique plutôt dynamique de ces dernières années n’a pas entrainé de baisse significative
du taux de chômage qui reste toujours élevé à environ 10 % (2014). Limportance de léconomie informelle vient sans
doute tempérer ce constat : il est vraisemblable que de nombreux emplois ne sont pas répertoriés dans les
statistiques officielles sur le chômage.
Officiellement, le gouvernement continue de tabler sur une croissance à 4% en 2015. Cependant, la hausse des taux
dintérêts décidée fin janvier 2014, afin de contenir l’inflation, devrait avoir pour effet de ralentir le rythme de
croissance de la demande intérieure pour 2015, surtout que cette décision a récemment été maintenue par la Banque
centrale. Le rééquilibrage de léconomie turque vers un modèle plus équilibré est donc intrinsèquement lié à une
reprise de la croissance mondiale et singulièrement de la zone euro qui reste un partenaire commercial de premier
rang pour la Turquie (43,5 % des exportations de la Turquie sont dirigées vers lUnion européenne en 2014), même si
son importance a relativement diminué au fil des années.
Politiques fiscale et économique
Après plusieurs crises dans les années 1990, la Turquie a conduit une politique dassainissement macroéconomique
qui a porté ses fruits sur la période 2002-2008. Il est intéressant de noter, en particulier, la fin dun important
programme de stabilisation macroéconomique avec le FMI portant sur 19,2 Mds USD qui sest étalé jusquen 2004
(période suivie dun remarquable redressement macroéconomique), entièrement remboursé en 2013.
Les autorités turques ont mis en œuvre, par ailleurs, un vaste programme de réformes structurelles. Plusieurs secteurs
ont été libéralisés (transports, électricité, transport aérien domestique, télécoms) et des autorités indépendantes de
régulation ont été créées (télécoms, énergie, marchés publics). Ces réformes ont amorcé un processus de
modernisation en profondeur de léconomie. En particulier, la réforme du secteur bancaire et financier a été de
grande envergure : supervision bancaire créée après la grave crise financière de 2001 ; autonomie accordée à la
Banque centrale ; recapitalisation des banques (publiques ou privées) ; application des normes internationales des
ratios de solvabilité.
Cet assainissement denvergure, allié à lorthodoxie de lautorité de contrôle des banques et à une certaine rusticité
des produits présentés par les banques turques à leurs clients (absence de produits dérivés par exemple), explique,
dans une large mesure, le fait que les banques turques aient été très largement épargnées par la crise financière de
2007-2008 (ce qui na toutefois pas été le cas de léconomie réelle).
La Banque centrale turque est, par ailleurs, confrontée en permanence à un « trilemme » : maintenir linflation,
contrôler les flux de capitaux et le niveau de la livre turque notamment. Face à une forte inflation en 2014 (8,17%) et à
une importante dépréciation de la livre turque fin 2013 début 2014, la Banque centrale a durci sa politique
monétaire en janvier 2014, privilégiant le contrôle des niveaux de l’inflation et de la livre turque plutôt que de
directement soutenir l’activité économique. Ainsi, les taux d’intérêts directeurs sont passés de 4,5% en 2013 à 10% en
2014. Légèrement diminués, les taux d’intérêts directeurs se situent actuellement à 7,5% (2015). Enfin, signalons que
la politique monétaire actuelle de la Banque centrale turque se traduit par une baisse du niveau des réserves de
change, celles-ci passant de 131 Mds USD à 127 Mds USD entre 2013 et 2014.
Accords politiques, juridiques et multilatéraux
La Turquie a accéléré son engagement sur la scène internationale après la seconde guerre mondiale. Membre de
l’ONU depuis 1947, elle rejoint lOTAN en 1952, les États-Unis devenant son principal partenaire politique et militaire.
La Turquie est également membre associé de lUnion de lEurope occidentale (UEO) ainsi que membre à part entière
du Conseil de lEurope et de lOrganisation de la coopération islamique (OCI).
La candidature de la Turquie en vue dune adhésion à l’Union Européenne (UE) est officiellement reconnue depuis
décembre 1999, même si les négociations n’ont été lancées que le 3 octobre 2005. La Turquie est aussi membre des
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principales institutions internationales en matière dintégration économique et commerciale (membre de lOMC et de
lOrganisation de coopération et de développement économique, OCDE).
Fréquemment présenté comme un pont entre lOrient et lOccident en raison de sa position géographique, le pays est
également à la jonction de lAsie et de lEurope sur le plan institutionnel. La Turquie est membre de lOrganisation des
Pays de la mer Noire (BSEC), qui lie ensemble les pays balkaniques, caucasiens et ceux de la mer Noire, mais le pays
est aussi membre de lOrganisation de coopération économique (ECO), regroupant les pays dAsie centrale.
Ankara a développé un important réseau de conventions et daccords pour faciliter les flux dinvestissements vers son
territoire. On notera en particulier : lunion douanière avec lUE, entrée en vigueur au 1er janvier 1996 (hors produits
agricoles et services) ; des conventions bilatérales établies avec 80 pays visant à promouvoir les flux dinvestissements
entre les parties et la mise en place dun climat favorable à la coopération économique ; des conventions de non-
double imposition signées avec 68 pays (dont la France) ; des accords de sécurité sociale signés avec 22 pays, dont
lobjectif est de rendre plus aisé le mouvement des expatriés entre les parties signataires ; des accords de libre-
échange signés avec 15 partenaires, 12 étant actuellement en vigueur.
Enfin, la Turquie mène une diplomatie économique et commerciale ambitieuse envers lensemble des pays dAfrique
(7 ambassades turques étaient présentes en Afrique sub-saharienne au début des années 2000 contre 30 aujourdhui),
du Maghreb-Machrek, des États arabes du Golfe et de ses voisins proches (pays du Caucase, Iran, Irak). Il existe par
exemple un accord de libre-échange multilatéral avec le Liban, la Jordanie mais aussi avec la Syrie, bien que l’accord
soit actuellement suspendu avec ce pays.
Commerce extérieur
Importations en 2014 : 242,3 Mds USD
Exportations en 2014 : 157,7 Mds USD
Poids de la France dans les importations de la Turquie : 3,4 % en 2014.
État des lieux du commerce extérieur
Le commerce extérieur de la Turquie (qui affichait un volume de 190 Mds USD en 2005, année d’ouverture des
négociations dadhésion du pays à lUE, contre 400 Mds USD en 2014) a très nettement progressé ces dernières
années. Le commerce extérieur constitue le principal moteur de léconomie turque.
La facture énergétique nette de la Turquie pour lannée 2014 est en légère diminution et atteint 54,9 Mds USD soit
environ 65% du déficit commercial total (84 Mds USD). Les machines et appareils électriques et mécaniques dégagent
également un déficit significatif (46 Mds USD en 2014) tandis quun excédent de 10 Mds USD est constaté sur une
production traditionnelle de la Turquie, le textile-habillement. Plus récemment, les échanges de pierres et métaux
précieux, participant à des mouvements de stockage-déstockage, sont venus perturber lanalyse que lon peut faire du
déficit à la croissance. Les échanges dautomobiles sont quant à eux équilibrés à haut niveau (18,1 Mds USD à l’export,
15,7 Mds USD à l’import) et constituent le premier poste dexportation de la Turquie. Enfin, signalons que lagriculture
turque est largement autosuffisante, le secteur agricole affichant une balance commerciale clairement excédentaire
depuis plusieurs années. En 2014, le secteur agricole représente 5% des importations totales et 11,5% des
exportations totales de la Turquie.
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Source : TUIK (2015)
Source : TUIK (2015)
Au niveau des échanges mondiaux [Source : SER Ankara]
Alors que les précédentes années avaient été marquées par une montée en puissance de pays du Moyen-Orient (l’Irak
notamment), la situation de conflits de cette zone et les relations politiques compliquées de la Turquie avec certains
pays pouvaient augurer d’une évolution à la baisse de cette tendance. Finalement, il n’y a pas eu d’inversement
marqué du mouvement de fond amorcé ces dernières années, qui se confirme, tout au plus un ralentissement de
l’évolution. Sur une longue période, la part de l’Europe décline aussi bien dans les exportations, que dans les
importations turques, exprimant ainsi une volonté clairement affichée du gouvernement turc de réduire sa
dépendance commerciale à l’Europe.
Au niveau des exportations, l’Europe (UE 28) reste le principal client de la Turquie en 2014 avec 43,5% du volume, en
progression de 2 points par rapport à 2013. Dans la décomposition par pays, on retiendra que l’Allemagne reste le
premier client avec 9,6% du total, suivi de l’Irak qui bien que chutant (-8,8%), maintient sa 2ème position, devant
l’Angleterre (+12,9%) et l’Italie. La France est le cinquième client volume quasiment inchangé) ; tandis que la Russie
voit une forte contraction de ses achats (-14,6%) et rétrograde de la 4ème à la 8ème place, on notera aussi la progression
à deux chiffres des USA (+12.5%) entre 2013 et 2014.
Concernant les importations de la Turquie en 2014, le trio de tête, qui représente 30 % du volume total, reste
constitué de la Russie (10,4%), de la Chine (10,3%) et de l’Allemagne (9,2%), les deux premiers connaissant une
stabilité dans les volumes par rapport à 2013, tandis que l’Allemagne baisse de 7,5%. Il faut néanmoins signaler que la
Russie doit sa première place à ses exportations de gaz naturel. L’Europe (UE 28) représente 36,7% du total, identique
à l’an dernier. Viennent après, mais avec des parts de marché bien moindres : les USA (5,3%), l’Italie (5%) et l’Iran (4,
1%). La France arrive en 7ème position avec une part de 3,4% (contre 3,2% en 2013), sormais talonnée par la Corée
du Sud (3,1%) qui connait une progression de 24% de ses ventes à la Turquie. Parmi les plus fortes contractions des
échanges bilatéraux, on notera la Suisse (-50%) qui ne représente plus que 2% de part de marché et les Émirats Arabes
Unis (-39,6%) qui voient leur part de marché chuter à 1,3%.
16.2
13.9
16.8
18.7
17.8
30.2
56
251.7
8.12
14.1
15.7
17.6
17.9
28.1
54.9
242.3
110 100 1000
Métaux précieux et…
Plastique et produits…
Véhicules et pièces…
Fer et acier
Equipements…
Machines et…
Hydrocarbures
Importations totales
Les principaux postes
d'importations turques en 2013 et
2014 (Mds USD)
2014
2013
6.7
7
9.9
9.5
9.2
13
17
151.8
6.1
7.7
9.2
9.7
10
13.6
18.1
157.6
110 100 1000
Hydrocarbures
Métaux précieux et…
Fer et acier
Equipements…
Bonneterie
Machines et…
Véhicules et pièces…
Exportations s totales
Les principaux postes
d'exportations turques en 2013 et
2014 (Mds USD)
2014
2013
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