FICHE PAYS
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du crédit à la consommation, ralentissement des importations et baisse du prix des matières premières énergétiques
au niveau mondial.
Cependant, l’activité économique plutôt dynamique de ces dernières années n’a pas entrainé de baisse significative
du taux de chômage qui reste toujours élevé à environ 10 % (2014). L’importance de l’économie informelle vient sans
doute tempérer ce constat : il est vraisemblable que de nombreux emplois ne sont pas répertoriés dans les
statistiques officielles sur le chômage.
Officiellement, le gouvernement continue de tabler sur une croissance à 4% en 2015. Cependant, la hausse des taux
d’intérêts décidée fin janvier 2014, afin de contenir l’inflation, devrait avoir pour effet de ralentir le rythme de
croissance de la demande intérieure pour 2015, surtout que cette décision a récemment été maintenue par la Banque
centrale. Le rééquilibrage de l’économie turque vers un modèle plus équilibré est donc intrinsèquement lié à une
reprise de la croissance mondiale et singulièrement de la zone euro qui reste un partenaire commercial de premier
rang pour la Turquie (43,5 % des exportations de la Turquie sont dirigées vers l’Union européenne en 2014), même si
son importance a relativement diminué au fil des années.
Politiques fiscale et économique
Après plusieurs crises dans les années 1990, la Turquie a conduit une politique d’assainissement macroéconomique
qui a porté ses fruits sur la période 2002-2008. Il est intéressant de noter, en particulier, la fin d’un important
programme de stabilisation macroéconomique avec le FMI portant sur 19,2 Mds USD qui s’est étalé jusqu’en 2004
(période suivie d’un remarquable redressement macroéconomique), entièrement remboursé en 2013.
Les autorités turques ont mis en œuvre, par ailleurs, un vaste programme de réformes structurelles. Plusieurs secteurs
ont été libéralisés (transports, électricité, transport aérien domestique, télécoms) et des autorités indépendantes de
régulation ont été créées (télécoms, énergie, marchés publics). Ces réformes ont amorcé un processus de
modernisation en profondeur de l’économie. En particulier, la réforme du secteur bancaire et financier a été de
grande envergure : supervision bancaire créée après la grave crise financière de 2001 ; autonomie accordée à la
Banque centrale ; recapitalisation des banques (publiques ou privées) ; application des normes internationales des
ratios de solvabilité.
Cet assainissement d’envergure, allié à l’orthodoxie de l’autorité de contrôle des banques et à une certaine rusticité
des produits présentés par les banques turques à leurs clients (absence de produits dérivés par exemple), explique,
dans une large mesure, le fait que les banques turques aient été très largement épargnées par la crise financière de
2007-2008 (ce qui n’a toutefois pas été le cas de l’économie réelle).
La Banque centrale turque est, par ailleurs, confrontée en permanence à un « trilemme » : maintenir l’inflation,
contrôler les flux de capitaux et le niveau de la livre turque notamment. Face à une forte inflation en 2014 (8,17%) et à
une importante dépréciation de la livre turque fin 2013 – début 2014, la Banque centrale a durci sa politique
monétaire en janvier 2014, privilégiant le contrôle des niveaux de l’inflation et de la livre turque plutôt que de
directement soutenir l’activité économique. Ainsi, les taux d’intérêts directeurs sont passés de 4,5% en 2013 à 10% en
2014. Légèrement diminués, les taux d’intérêts directeurs se situent actuellement à 7,5% (2015). Enfin, signalons que
la politique monétaire actuelle de la Banque centrale turque se traduit par une baisse du niveau des réserves de
change, celles-ci passant de 131 Mds USD à 127 Mds USD entre 2013 et 2014.
Accords politiques, juridiques et multilatéraux
La Turquie a accéléré son engagement sur la scène internationale après la seconde guerre mondiale. Membre de
l’ONU depuis 1947, elle rejoint l’OTAN en 1952, les États-Unis devenant son principal partenaire politique et militaire.
La Turquie est également membre associé de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) ainsi que membre à part entière
du Conseil de l’Europe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
La candidature de la Turquie en vue d’une adhésion à l’Union Européenne (UE) est officiellement reconnue depuis
décembre 1999, même si les négociations n’ont été lancées que le 3 octobre 2005. La Turquie est aussi membre des