tion que j’ai finalement adoptée est du type attributs-valeurs. Elle est bien adaptée au trai-
tement par méthodes classiques de l’Analyse des Données.
1.1. Liste des attributs-valeurs
Pour décrire chaque personnage, j’ai défini une série d’attributs qui correspondent à la
morphologie du personnage, d’autres qui correspondent à des éléments graphiques addi-
tionnels associés à son corps, qui servent à préciser la fonction ou le statut des personnages
et fonctionnent comme des déterminants sémantiques, d’autres enfin qui caractérisent son
environnement graphique, c’est-à-dire son contexte.
Chaque attribut peut prendre un certain nombre de valeurs (ou modalités). J’ai pris soin
de définir celles-ci de manière à ce qu’elles soient exclusives : en effet, pour chaque figure
à décrire, chaque attribut ne doit pouvoir prendre qu’une valeur et une seule. Pour atteindre
cet objectif, il est nécessaire que chaque attribut possède également une valeur correspon-
dante à son absence. Par exemple, les doigts (de pied ou de main) peuvent être figurés par
des traits parallèles ou rayonnants, mais ils peuvent aussi ne pas être représentés, d’où les
trois modalités « doigts en rayons », « doigts parallèles », « doigts absents » (voir Fig. 2).
1.2. Exemple de traitement descriptif d’un personnage (Fig. 3 (Pers. 92))
Pour ne pas entrer dans le domaine de l’interprétation, la description de chaque signe se
limite à ce que Peirce (1931–1958,1978) appelle le representamen. Car c’est la seule partie
du signe qui soit indépendante du récepteur. Sachant que le signe pour Peirce se scinde en
trois parties en interaction : le representamen (c’est ce qui renvoie au signe lui-même, en
faisant le moins possible appel à un référent : au lieu de dire soleil ou lune par exemple, il
est préférable de dire cercle, disque ou signe en forme de croissant), 1’objet auquel renvoi
le representamen (certains l’appellent le référent) et enfin l’interprétant (celui-ci ne peut
être réalisé que si le récepteur appartient au même communauté de pensée que l’émetteur).
L’objet ou le référent est réalisable quant à lui dans tout les cas ; cependant si le récepteur
appartient à la communauté qui a produit le signe, il est fort probable que l’interprétation
soit juste, mais si le récepteur est étranger à cette communauté, ce dernier plaquera ses
propres interprétations qui seront sujettes à caution.
1.2.1. Exemple de description d’un personnage (Fig. 3 : Pers. 92)
Je ne me suis pas limité au seul representamen dans les cas où l’objet est évident, comme
par exemple les oreilles, le sexe, les mains, etc. Dans le cas par exemple de « cupules en
triangle », « traits bordant les flancs » et « signes piscifonnes
2
», j’ai tenté de rester au
niveau du representamen.
Ce personnage a le corps cylindrique ouvert, le corps cloisonné verticalement, la tête
semi-circulaire, visage présent, cupules sur la tête absentes (ici les cupules se trouvent sur
le visage et non sur la tête comme pour d’autres personnages), oreilles présentes, cou absent,
bras filiformes, bras baissés, jambes filiformes, jambes parallèles, pieds présents, doigts de
pieds absents, mains présentes, doigts de mains parallèles, sexe masculin, cupules en trian-
2
Le terme pisciforme ne renvoie aucunement à l’objet poisson.
498 E.H. Ezziani / L’anthropologie 108 (2004) 495–534