Rapport pour le conseil régional JUIN 2011 <%moisCX%> Présenté par Jean-Paul Huchon Président du conseil régional d'Ile-de-France ADOPTION DE LA STRATEGIE REGIONALE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET D’INNOVATION TOME 2 – BASE DOCUMENTAIRE CR<%numCX%> 61-11_TOME2 CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE @[email protected] 2 61-11_TOME2 RAPPORT CR N° <%numCX%> 09/06/11 19:06:00 3 Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation Tome 2 – Base documentaire 4 Sommaire Document n°1 Bilan du précédent SRDE Liste des Plans filières Document n°2 SRI Document n°3 Plan régional de développement de l’artisanat Document n°4 Synthèse des quatre groupes de travail Document n°5 Contribution de la Commission du Développement économique Document n°6 Compte-rendu du colloque « Regards croisés sur l’Ile-de-France » Document n°7 Travaux de la Mission Stratégie et des partenaires régionaux Document n°8 Comparaison avec les autres grandes métropoles mondiales Document n°9 Résultats de l’enquête auprès des entreprises franciliennes 5 Document n°1 Bilan du précédent SRDE Liste des Plans filières 6 Bilan du SRDE 2006-2010 INTRODUCTION Cette note propose d’établir un bilan d’ensemble du premier schéma régional de développement économique (SRDE) de l’IDF, adopté par délibération de l’Assemblée régionale le 5 octobre 20061. Les éléments qui suivent doivent toutefois être appréhendés en gardant à l’esprit le fait que : 1 - le SRDE n’a pu être voté que tardivement parce qu’il n’y avait, à l’époque, pas de points de repères ni de modus operandi préétabli et que ce schéma revêtait donc un aspect expérimental. - L’exercice était d’autant plus complexe que l’économie francilienne constitue un environnement complexe de par sa taille et sa diversité d’une part, par la multiplicité des acteurs socio-économique qui le composent d’autre part, et enfin et surtout une métropole de rang mondial avec des effets d’entraînement pour l’ensemble du territoire national, et même au-delà, ce qui lui confère un caractère particulièrement stratégique. - La période du SRDE a en outre été marquée par une crise majeure qui a évidemment impacté fortement l’économie régionale et mis à mal certaines ambitions du SRDE (notamment en termes d’emploi). Ces ambitions ne peuvent être rapportées qu’à des années « normales » soit 2007 – compte tenu du vote du SRDE fin 2006 – et 2008. document disponible à l’adresse suivante : http://www.iledefrance.fr/fileadmin/contrib_folder/Brochures/SRDE.pdf 7 L’Île-de-France dans la crise L’IDF est entrée plus tardivement que le reste du pays (soit début 2009) dans une crise qui a touché en premier lieu l’emploi industriel et intérimaire, sous-représentés dans la région. Si elle a pu maintenir jusqu’à présent un écart substantiel avec le taux de chômage national (1,2 point au 2e trimestre 2010), le nombre de demandeurs d’emploi y augmente aussi plus rapidement que dans le reste du pays en glissement annuel. Il convient donc de rester vigilant, un phénomène de rattrapage n’étant pas à exclure à moyen terme. Par ailleurs, la progression désormais très rapide du chômage de longue durée et du chômage des seniors laissera des traces significatives en termes d’éloignement du marché du travail et de pertes de compétences pour une partie non négligeable des actifs franciliens. L’année 2009 a été en effet synonyme de destructions massives d’emplois - 1,4 % en IDF (contre -1,5 % en France), soit près de 60 000 emplois salariés détruits en un an, dont plus du tiers dans l’industrie. L’emploi industriel est bien le premier touché puisqu’il diminue de 4,8 % dans la région (contre 5,2 % à l’échelle nationale), soit un rythme de destruction trois fois plus rapide que la moyenne. Ce choc violent sur l’emploi industriel est d’autant plus inquiétant qu’il met à mal une spécificité forte de l’IDF, une des rares métropoles mondiales à avoir su préserver jusqu’à présent un tissu industriel significatif avec des effets induits en termes de R&D, de services aux entreprises et de capacité à exporter. Ces destructions d’emploi sont à la mesure du choc subi par les entreprises, que ce soit en termes de chiffres d’affaires, d’investissement ou de trésorerie. Si l’IDF peut afficher une situation globalement meilleure que la moyenne de ce point de vue, elle le doit pour une bonne part à la surreprésentation des grandes entreprises et des sièges sociaux dans son tissu économique. Les indicateurs relatifs aux PME traduisent toutefois une situation beaucoup plus inquiétante. On notera d’ailleurs que les créations ne se sont maintenues qu’à travers la montée en puissance du dispositif d’auto-entrepreneur mis en place début 2009, dont le développement paraît d’ailleurs s’estomper au cours de l’année 2010. En résumé, si la phase de récession semble a priori franchie - au moins en France - il est encore trop tôt pour parler de « sortie de crise » si l’on met derrière ce terme une tendance durable à la reprise de l’activité, suffisamment forte pour créer à nouveau des emplois rémunérateurs, tout en réduisant précarité et chômage partiel. D’autant que de nombreux risques perdurent (y compris dans le système financier) et que bon nombre de problèmes structurels ne sont pas résolus (soutenabilité du modèle de croissance occidental à l’échelle de la planète). Sans aller jusqu’à parler de rechute, on peut donc légitimement penser que l’ajustement n’est pas terminé, dans un contexte où surcapacités de production, fragilité de la consommation (sous l’effet de la hausse du chômage, de la stagnation des revenus et d’une pression fiscale croissante), recompositions rapides de l’appareil productif à l’échelle internationale et finances publiques très dégradées se cumulent pour limiter les espoirs de créations rapides d’emplois à court ou à moyen termes. Dans ce contexte toujours très incertain, l’Île-de-France réagit plus violemment que lors des crises précédentes mais plutôt moins mal à ce stade qu’à l’échelle nationale. L’expérience des crises précédentes invite néanmoins à la prudence, puisqu’on sait que la récession de 1993 avait conduit à une baisse de l’emploi régional plus forte qu’à l’échelle nationale, suivie d’un rebond moins marqué et plus lent. Or, la crise actuelle, caractérisée par une chute du PIB bien plus forte, est nettement plus grave pour au moins trois raisons : parce qu’elle est réellement mondiale (pour la première fois dans l’histoire), parce qu’elle est aussi financière (un facteur souvent aggravant, ne serait-ce qu’en termes de durée), parce qu’elle traduit aussi, plus profondément, l’impossibilité de généraliser à toute la planète le mode de 8 croissance occidental, fondé sur l’exploitation de ressources rares et générateur d’externalités négatives. Rien n’interdit donc de penser que le même schéma pourrait se reproduire dans ses grandes lignes. Toutefois, le fait que les destructions d’emplois se soient concentrées massivement sur l’industrie à ce stade permet également d’imaginer que la crise actuelle pourrait être moins douloureuse pour l’IDF que pour le reste du pays (et notamment les territoires monoindustriels particulièrement touchés). L’Île-de-France serait alors pour partie préservée par sa taille, son ouverture internationale et la diversité de son système productif. Une hypothèse d’autant plus réaliste que la sortie de crise sera rapide et que l’écosystème francilien sera capable de développer rapidement de nouveaux relais de croissance et d’offrir à ses entreprises un environnement favorable à leur développement. Pour aller plus loin, voir le Point de conjoncture de la région Île-de-France au 10/09/2010 S’il est délicat de déceler les effets structurels des effets endogènes liés aux actions régionales ou encore des effets exogènes plus globaux des politiques économiques nationales ou sous influence européenne (voire initiés par la règlementation internationale), l’ambition de cette note est de donner quelques points de repère sur la mise en œuvre du SRDE et de tracer quelques pistes pour l’avenir. Pour y parvenir ce bilan tente de rapprocher les effets de l’action économique régionale des principales évolutions macroéconomiques rencontrées par l’Île-de-France sur la période où a eu cours le SRDE, c’est-à-dire depuis fin 2006 jusqu’à aujourd’hui. 1) Une nouvelle dynamique économique riche en emplois utiles, efficace et de qualité La période du SRDE (fin 2006-fin 2010)2 a été marquée par deux phases du cycle économique très distinctes : une première période de croissance du PIB en 2007 (+2,4%) qui ralentit fortement en 2008 (+0,2%) et une seconde phase caractérisée par une forte récession en 2009 (-2,6%) dont la France sort en 2010 mais sans retrouver le niveau de la période précédente (+1,3% /+1,4%?). Evolution de l’emploi Initialement, le SRDE a établi comme objectif d’accroître de 10 000 emplois les créations annuelles moyennes qui s’élevaient à 30 000 (soit 40 000 créations d’emplois sur la période du SRDE). Toutefois, le surgissement de la crise économique mondiale empêche automatiquement la tenue de cet objectif. Ainsi, entre le 31 décembre 2006 et le 31 décembre 2009 (dernière année disponible), les effectifs salariés dans le secteur concurrentiel3 n’ont augmenté que de 13 000 emplois par an, soit un chiffre très éloigné de la tendance de longue période, en raison des pertes d’emplois sans précédent de l’année 2009 (près de 60 000 emplois de moins en Île-de-France en un an). En revanche, sur la période précédant la crise, les objectifs du SRDE ont été largement atteints puisqu’entre fin 2006 et fin 2008 l’emploi a crû de 49 000 emplois par an dans la Région. Par rapport à la France, la croissance de l’emploi dans le secteur concurrentiel a été globalement plus forte en Île-de-France (+2,4% entre fin 2006 et fin 2009) qu’en France (+1,6% entre fin 2006 et fin 2009) sur la période du SRDE que l’on connaît. 2 3 Cette note ne tient compte que des éléments connus au 10 septembre 2010. Source Unédic – Pôle emploi 9 L’amélioration de la qualité des emplois, qui était un autre objectif du SRDE, est particulièrement difficile à appréhender car les informations disponibles ne couvrent que la toute première période du SRDE (fin 2006-fin 2008) alors que ces données ne sont significatives que sur plus long terme. Sur les trois premières années cependant, la qualité des emplois, appréciée à travers la part des salariés en CDI (hors Etat et collectivités locales) parmi les salariés4 n’a pas progressé en Ile-de-France. La part des salariés en CDI dans l’ensemble des salariés du secteur concurrentiel passe ainsi de 68,4% en 2006 à 67,6% en 2008 en Ile-de-France. Cette tendance s’observe également en France sur la même période où les salariés en CDI (hors Etat et collectivités locales) passent de 66% des salariés à 65,4%. Un autre indicateur, le taux de sous emploi5, qui concerne à la fois la qualité et le fonctionnement du marché du travail évolue lui de façon plus positive. Il passe de 3,4% fin 2006 à 3% fin 2008 en Ile-de-France, cette amélioration se produisant également pour la France où le taux passe de 5,3% fin 2006 à 4,8 % fin 2008. Evaluation des effets en emploi des aides régionales au financement Cette évaluation réalisée en partenariat avec la direction régionale de l’INSEE (cf. INSEE IDF - A la page n°342) a permis d’étudier le devenir des entreprises bénéficiaires de dispositifs de soutien à la création et au développement. Elle analyse la situation, au plan financier et au regard de l’emploi, des 1200 entreprises aidées en 2004 et 2005 deux ans après l’intervention régionale et fait notamment apparaître une croissance significative des effectifs salariés (environ 4 000, contre un millier au moment de l’aide). Les entreprises Jusqu’en 2009 les créations d’entreprises en Île-de-France étaient en croissance continue. Sur l’ensemble de la période du SRDE elles ont en réalité un peu reculé si on ne tient pas compte des auto-entrepreneurs, ce nouveau statut ayant permis aux créations d’entreprises d’atteindre des niveaux record qui font plus que compenser les effets de la crise. En réalité, en dehors de l’effet auto-entrepreneur, les créations d’entreprises « classiques » si elles sont un peu moins nombreuses en 2009 qu’en 2006, l’IDF résiste mieux (-4 %) que la France (-9 %), alors que sur la période du SRDE précédant la crise les créations d’entreprises ont augmenté de 14 % en IDF contre +16 % au niveau national6. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI = 250 à 5000 salariés) sont légèrement plus nombreuses en IDF au 1er janvier 2009 qu’au 1er janvier 2007 (+1,4 % soient 44 ETI supplémentaires) mais ont un peu plus vite crû en France (+1,8 % en 2 ans). Le nombre d’établissements dans les Zones Franches Urbaines (ZFU) est en hausse de 9 % entre 2006 et 2008, avec 13 014 établissements en 2008. 4 Source INSEE – Enquête emploi Part des personnes ayant un emploi mais souhaitant travailler davantage / la population active occupée. 6 Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements 2008 (REE) Les défaillances ont quant à elles augmenté de plus de 8 % en IDF entre 2009 et 2006 et davantage encore en France (près de 34 % en métropole). 5 10 PM’up, le bouquet d’aides aux entreprises de la Région Les aides aux entreprises de la Région ont été réunies au sein d’un bouquet d’aides qui regroupe également des aides à l’export. Ce bouquet, dénommé PM’up, intervient pour accompagner des plans de développement sur trois ans de PME en leur proposant un parcours d’appui « sur-mesure ». Les PME soutenues sont désignées dans le cadre d’un appel à projets thématique portant sur les filières prioritaires retenues par la Région (éco-activités, industries de la création, optique et systèmes complexes, mécanique, sciences de la vie, services à la personne, services financiers, tourisme et loisirs, transport et mobilité), les territoires prioritaires (territoires inscrits en politique de la ville et zones « franges », à savoir 34 cantons situés en 3ème couronne de l’Ile-de-France) et les problématiques de mutation. Les aides ont été orientées vers des PME responsables porteuses de projets à fort potentiel. Un jury regroupant des acteurs socio-économiques qualifiés, dont les services de l’Etat (DIRECCTE) a été consulté pour procéder à la sélection des projets. En 2009, un an après leur entrée sur le dispositif et en plein cœur de la crise, les 180 lauréats du 1er appel à projets PM’up parmi 338 entreprises candidates en 2008 avaient créé 456 emplois (624 créations pour 168 destructions) et maintenu plus de 6000 emplois. Elles étaient 432 entreprises en 2009 à faire acte de candidature (+28% en un an) pour 185 lauréats. On attend la création de 30 emplois en moyenne par entreprise sur les trois prochaines années, sachant que dans une conjoncture économique nettement dégradée, les créations d’emplois ont été légèrement moindres que prévu. En 2009, la subvention moyenne par entreprise sur 3 ans est de 133 400 €, ce qui représente 11,2 M€ de subventions votées pour l’année 2009 et un budget global en 2009 de plus de 20 millions d’euros pour accompagner les 365 lauréates de PM’up. Cap Entreprise, le dispositif d’accompagnement des créateurs et dirigeants d’entreprise Cap Entreprise est un programme complet associant diagnostic, formation, conseil et suivi, adapté aux projets et aux problématiques entrepreneuriales des bénéficiaires. Les centres de diagnostic les accompagnent tout au long de leur parcours de formation-conseil. Ils effectuent des bilans de situation à un an puis deux ans après le début du parcours. Depuis 2004, ce ne sont pas moins de 8 000 personnes qui ont pu bénéficier du programme. Attractivité et implantation d’entreprises étrangères S'implanter en Île-de-France constitue un choix stratégique pour les groupes étrangers. La région capitale dispose de nombreux atouts et notamment son rôle de porte d’entrée sur le marché national, mais aussi international, ainsi que la densité de compétences et de savoirfaire qui favorisent la compétitivité des entreprises. Les implantations d’entreprises étrangères en Île-de-France sont en hausse de 6 % sur les 3 dernières années (2007-2009 par rapport à 2004-2006) alors qu’elles ont été stables en France (+0 %)7. Les emplois induits8 ont encore plus fortement progressé sur cette période alors que les implantations au niveau national ont été à l’inverse moins créatrices d’emploi : les emplois générés sont en hausse de 19,5 % en moyenne en IDF entre 2007 et 2009 (par rapport aux trois années précédentes) contre -3 % en France. 7 194 implantations d’entreprises étrangères en moyenne en IDF entre 2007 et 2009 avec une légère hausse du poids de la région dans les implantations nationales (désormais plus de 30 % de part de marché). Source : AFII 8 En 2007, 18 % des emplois franciliens dépendent d’un groupe étranger. 11 La région Île-de-France soutient les filières à travers les plans filières Principe Elaborés par les principales parties prenantes concernées (pôles de compétitivité, organisations professionnelles, CCI…), cofinancés par l’Etat au titre du CPER et mobilisant les financements complémentaires de l’Union européenne (FSE et FEDER), les plans filières impulsés et soutenus par la Région visent à structurer, animer et développer les secteurs d’activité prioritaires à enjeux de l’Ile-de-France, dans un objectif de création ou de maintien d’emplois. Les entreprises sont ainsi incitées à se regrouper pour partager des problématiques communes et peuvent accéder à des prestations d’actions collectives touchant aux principaux leviers de leur développement (ou repositionnement) : réflexion stratégique, facilitation d’accès aux financements, développement commercial et relations d’affaires (y compris par l’amélioration des relations avec les grands donneurs d’ordre), développement international, intelligence économique, ressources humaines, compétences et GPEC, etc. Bilan et enjeux L’appui régional à ces « plans filières » s’inscrit dans le cadre du règlement d’intervention adopté le 27 septembre 2007 en application du SRDE. En deux ans et demi, six plans filières ont pu être mis en place et sont aujourd’hui opérationnels (Mécanique, Contenus numériques, Optique & systèmes complexes, Aéronautique & spatial, Automobile, Industries créatives), tandis que deux autres programmes sont en cours d’élaboration (Eco-activités, Biotechnologies & santé). Ils représentent sur la mandature une affectation de crédits d’un montant total de 5,68 M€ (et plus de 10 M€ en engagement pluriannuel). Les plans filières constituent le pendant sectoriel de la démarche contractuelle engagée à l’échelle territoriale par les Pactes pour l’emploi, la formation professionnelle et le développement économique initiée par le SRDE. En renouvellement de l’offre de service aux PME-PMI, ils proposent le volet « actions collectives », complémentaire du bouquet d’aides individuelles offert par le dispositif PM’up. Les données de bilan provisoire des plans filières Mécanique, Contenus numériques et Optique & systèmes complexes font apparaître que l’intervention régionale sur 2008-2009 a bénéficié à plus de 2 000 entreprises franciliennes et que le financement régional au titre de ces actions à un effet multiplicateur de plus de 2,5 (1 € investi par la Région permettant la mobilisation totale de 2,67 € au profit des PME des filières concernées). Outre la reconduction annuelle des programmes en cours, 2010 doit voir l’approbation et le lancement des plans filières éco-activité à l’automne et sciences de la vie pour une mise en œuvre à compter de 2011. 2010 sera également l’occasion de lancer les travaux relatifs à la constitution des 6 clusters industriels signalés dans le projet de mandature 2010-2014, en lien avec le nouveau SRDE. 12 2) Une nouvelle dynamique sociale réductrice des inégalités sociales et territoriales Les demandeurs d’emploi Si le nombre de demandeurs d’emplois était en recul significatif les premières années du SRDE, toutes catégories confondues, fin 2008 début 2009 le nombre de Demandeurs d’Emplois en Fin de Mois (DEFM) est reparti brusquement à la hausse avec la crise, accentuant des inégalités qui s’étaient jusque là plutôt réduites. Le DEFM a augmenté assez fortement et davantage en France qu’en Île-de-France : depuis janvier 2007 les DEFM de catégorie ABC ont progressé de 11 % en IDF contre +19 % en France métropolitaine. Les principales victimes de la détérioration du marché du travail sont avant tout les jeunes de moins de 25 ans (+18,6 %) et les plus de 50 ans (+17,8 %), et a fortiori les hommes (+24,6 % chez les jeunes hommes et +20,4 % chez les hommes de plus de 50 ans). En trois ans et demi, depuis l’entrée en vigueur du SRDE, la demande d’emploi a progressé dans tous les départements franciliens et principalement en Essonne (+21,2 %) en Seine-et-Marne (+17,6 %), et dans le Val-d’Oise (+15,1 %). La Région Île-de-France soutient l’ADIE IDF L’Adie a pour objet de proposer à des créateurs d’entreprises ayant des difficultés d’accès au crédit bancaire un microcrédit leur permettant de démarrer leur activité. Au-delà de son activité de financement, l’Adie effectue un travail d’accompagnement, de conseil et de formation auprès des créateurs d’entreprise. Pour ce faire, elle s’appuie notamment sur des partenariats avec des organismes d’aide à la création d’entreprises et sur un réseau de bénévoles. Compte tenu de la nature de son activité, l’Adie bénéficie du soutien de partenaires publics : les collectivités territoriales, l'Europe et des dons privés (entreprises et particuliers). Ces financements couvrent le budget de fonctionnement : les coûts d'instruction de prêts, de formation et d'accompagnement des créateurs. Soutien Régional : En abondant ses fonds de prêts En soutenant son budget de fonctionnement par une subvention au dossier de 520€ par créateur financé Sur la seule période d’application du SRDE (entre 2007 et 2009), l’Adie IDF a donc financé 3357 entreprises en créations – et dépassé son objectif de 3200 entreprises – et permis la création de 3491 emplois. La Région a participé à l’activité de l’Adie en fonctionnement à hauteur de 2,5M€. 13 Le taux de chômage par zone géographique Le taux de chômage francilien a progressé moins vite en IDF qu’en France ces 3 dernières années et, si les écarts entre territoires infrarégionaux se sont globalement réduits, des inégalités persistent dans certaines zones. Au 2nd trimestre 2010 le taux de chômage en Île-de-France touche 8,1 % de la population active contre 9,3 % en France métropolitaine (9,7 % avec les DOM)9, soit 1,2 point d’écart en faveur de la région. Sur la période du SRDE (4T06 au 2T10), le taux de chômage a progressé plus rapidement au niveau national que dans la région : il est en hausse de 0,3 point en IDF (soit +4 %) alors qu’il augmente de 0,9 point (soit +11 %) en métropole. Toutes les zones d’emplois sont concernées par cet accroissement du chômage mais seules 9 d’entre elles parmi les 23 d’Île-de-France ont connu une évolution de leur taux de chômage proportionnellement plus élevée que la moyenne nationale depuis fin 2006 (+13,1 % en métropole) : Cergy (+15,1 %), Orsay (+15,9 %), Orly (+12,3 %), Dourdan (+15,9 %), Etampes (+21,5 %), Nemours (+13,2 %), Lagny-sur-Marne (+28,1 %), Meaux (+15,5 %), Roissy-en-France (+17,4 %). Globalement les inégalités territoriales du point de vue du chômage se sont réduites et les taux de chômage sont dans l’ensemble plus homogènes aujourd’hui qu’il y a 3 ans : l’écart-type s’est sensiblement réduit entre les zones d’emploi franciliennes (1,65 au 1T2010 contre 1,70 au 4T06) et les départements (1,54 au 1T2010 contre 1,65 au 1T06). Preuve que les inégalités persistent, malgré tout l’écart reste conséquent entre les territoires les plus favorisés et les moins favorisés : par exemple, le taux de chômage est encore de 11,7 % dans la zone d’emploi de Saint-Denis et de 5,1% dans celle d’Orsay. Ces trois dernières années, période de mise en œuvre du SRDE, le taux de chômage moyen de toutes les zones d’emplois est inférieur à celui de la période triennale précédente (2007-2009 par rapport à 2004-2006). Aides aux quartiers franciliens en difficultés De nombreuses études ont montré une forte envie d’entreprendre dans les quartiers en difficulté mais le passage à l’acte demeure faible. C’est à la suite de ce constat qu’une réflexion a été menée autour du thème d’un parcours de l’entrepreneur adapté aux zones sensibles. Le résultat est un panel de dispositifs mis en place par le rapport cadre « emplois et territoire » mis en œuvre le 1er janvier 2008 : 9 La sensibilisation à l’entreprenariat. Le poste d’agent de sensibilisation à l’entreprenariat et l’amorçage de projets a été créé pour promouvoir l’esprit entrepreneurial dans les quartiers ; 7 agents ont été à ce jour recrutés. En parallèle, des Points d’accueil à la création d’entreprise ont été constitués pour diffuser l’information liée à l’entreprenariat. L’aide à l’expression du projet. Une Ecole régionale de projets, répartie sur 7 sites, a été constituée dans l’optique d’offrir une formation adaptée de six mois à des personnes souhaitant entreprendre ; ils ont ainsi été 1293 à suivre cette formation entre 2008 et 2009. Cette école est aussi le lieu où les partenaires ressources peuvent rencontrer des porteurs de projet ce qui pallie le manque de capital social de ces derniers. De plus, les projets à fort potentiel économique et social identifiés sont dirigés vers 3 incubateurs qui permettent de consolider les e Données provisoires du taux de chômage au 2 trimestre. 14 chances de succès. Le rapprochement entre les partenaires ressources et des porteurs de projet est également favorisé au travers des conventions d’affaires, « Crearif Quartiers » destinées à l’ensemble des quartiers en difficulté du territoire francilien ; en 2009, 250 candidats ont pu été accompagnés. Le financement d’entreprises. Le fonds de capital-investissement FinanCités, abondé par la Région à hauteur de 2 millions d’euros sur la période 2009-2010, a vocation à consolider le capital de TPE situées en zones défavorisées pendant 3 à 7 ans. Quelques 50 entreprises de moins de 10 salariés sont ainsi concernées et se voient la possibilité d’assurer leur pérennité et leur croissance. L’économie sociale L’Île-de-France est la première région française en nombre d’emplois dans l’économie sociale mais ceux-ci sont sous-représentés par rapport au niveau national et connaissent une évolution moins dynamique. L’économie sociale représentait plus de 374 000 emplois en 2008 (dont 82 % d’équivalent temps plein), ce qui en fait la première région de France en nombre d’emplois… Malgré une hausse de 5 % des effectifs de l’emploi social entre 2005 et 2008 en IDF le poids de ce secteur est resté stable et pesait toujours 7 % des emplois franciliens en 2008, tandis que l’emploi social progressait de 8,5 % en France pour représenter 10 % de l’emploi national fin 2008. Enfin, l’emploi social est très concentré en 2007 : Paris compte deux fois plus de salariés de l’économie sociale pour 10 000 habitants que l’ensemble de la région (684 contre 323), grâce à l’importance de l’économie financière et la présence de nombreuses fondations à vocation nationale. Evaluation du dispositif Emplois-tremplin (2009) L’évaluation a montré que ce dispositif a permis de créer des emplois de qualité, le plus souvent qualifiés et qui n’auraient pas existé sans le soutien régional, mais faisant prévaloir l’objectif de soutien à l’emploi associatif sur la dimension insertion dans l’emploi des publics en difficulté. En tout depuis 2004, 5 349 personnes et 1 778 employeurs ont bénéficié du dispositif emplois-tremplin. L’évaluation a ainsi contribué à une évolution substantielle du dispositif à travers l’adoption d’un nouveau règlement d’intervention créant trois types distincts d’emplois tremplin : les emplois-tremplin insertion, les emplois-tremplin projet, les emplois-tremplin créateurs. La création des Emplois-tremplin IAE constitue la famille réellement novatrice issue de la rénovation du programme. Ce dispositif permet en effet d’accorder aux SIAE une aide aux postes concernant les personnes en insertion recrutées dans ces structures selon des modalités différentes pour chaque type de SIAE éligible (AI, ACI et EI-RQ). Ainsi, en 2009, 154 SIAE ont été soutenues par la Région par le biais de ce dispositif pour un engagement de 4.5 M€ et 2199 Emplois-tremplin IAE créés. L’expérimentation de plateformes de services ressources humaines à destination des petites entreprises L’expérimentation d’une nouvelle offre de services ressources humaines en direction des petites entreprises franciliennes, au travers 9 plateformes mises en place à l’automne 2008, fait actuellement l’objet d’une évaluation. 15 Un premier bilan de leur activité sur la période 1er janvier 2009 - 30 juin 2010 montre que les plateformes ont délivré leurs services - principalement de l’information générale, des conseils individualisés sur le recrutement, la fidélisation des salariés ou encore la formation - à quelque 800 entreprises. 71% d’entre elles ont moins de 20 salariés, parmi lesquelles 55% sont des structures employeuses (1 à 19 salariés). Cinq plateformes ont par ailleurs mis en œuvre des services spécifiquement dédiés aux salariés et accessibles à titre individuel ; 1400 salariés (données en cours de consolidation, il s’agit d’un minimum) ont ainsi été accompagnés sur un projet de formation ou de mobilité professionnelle. Une enquête de satisfaction lancée auprès d’un échantillon de 400 entreprises a montré, entre autres résultats, que 90% des 216 répondants étaient totalement ou partiellement satisfaits du service rendu, l’accent étant mis sur la qualité du service (proximité et écoute notamment). Ils sont 74% à penser que les plateformes apportent quelque chose de nouveau à l’offre jusque là existante en la matière. Les territoires vulnérables Deux études régionales récentes, l’une de l’OREF et l’autre de l’Insee et de l’IAU10, concordent pour déterminer les territoires vulnérables face aux risques de mutations économiques, à partir de critères multi-dimensionnels et sans préjuger des potentialités. Ceci ne veut pas dire que les territoires en question n’ont pas d’atouts mais ils présentent plus de risques d’être pénalisés. Pour l’IAU et l’Insee, les territoires ne disposent pas des mêmes atouts pour faire face aux mutations économiques. Une analyse des territoires franciliens hors Paris, qui repose sur quatre facteurs de vulnérabilité, révèle globalement une faible exposition aux risques. En effet, les territoires peu exposés représentent la grande majorité des emplois. En revanche, les 20 à 30% d’emplois restant qui seraient plus exposés occupent le tiers du territoire francilien (dont environ 586 000 emplois exposés à un risque moyen et 161 000 exposés à un risque élevé d’après Insee-IAU). Ils constituent cinq grandes zones principales, la plupart en grande couronne. L’étude de l’OREF parue fin 2009 redoute le fait que, l’Île-de-France n’étant pas un espace homogène, la crise actuelle agisse comme un révélateur voire un accélérateur des inégalités spatiales. 10 Pour aller plus loin, voir : Focale n°9, septembre 2009, OREF et Insee IDF à la page n° 303, août 2008, DR Insee IDF (en partenariat avec l’IAU) 16 On peut finalement en retenir que quatre territoires franciliens communs aux deux études ont été identifiés comme présentant des risques avérés de mutations économiques : le grand nord-ouest de l’Île-de-France autour de Mantes-la-Jolie, le sud-Essonne autour d’Etampes et l’est de la Seine-et-Marne au delà de Provins et plus au nord ; et dans une moindre mesure, l’espace entre Evry et Melun, à la confluence de l’Essonne et la Seine-et-Marne voire le Sud Val-de-Marne. Ils cumulent de nombreux facteurs de fragilité dont les principaux sont le niveau de qualification et de formation de la population, le poids de l’emploi industriel et la dépendance aux principaux établissements. Si la tendance a plutôt été à l’homogénéisation entre territoires et si l’action régionale intègre clairement cet enjeu de cohérence territoriale (cf. action sur les franges), il convient de garder à l’esprit que l’IDF concentre des inégalités plus fortes que les autres régions et que la crise actuelle risque d’avoir un effet amplificateur sur les inégalités et d’inverser la tendance observée sur les trois premières années du SRDE. 17 Le dispositif des Pactes pour l’emploi, la formation et le développement économique Ce levier d’action permet de territorialiser la mise en œuvre du SRDE et contribuer à celle du schéma régional des formations. Ces pactes, conventions de trois ans, apportent une offre intégrée de services coordonnant l’ensemble des dispositifs d’aides disponibles. Les interlocuteurs privilégiés de la Région sont les communautés d’agglomérations et de communes ainsi que les syndicats d’agglomération nouvelle ou, le cas échéant, des porteurs de projets locaux (GIP, maisons de l’emploi et de la formation). Les départements sont dans l’ensemble volontaires pour cosigner. L’Etat participe à ces travaux et peut être signataire (ex : pôle d’Orly). Ces Pactes ont une forte dimension transversale car ils entretiennent des connexions avec d’autres démarches territorialisées, comme le volet territorial des contrats de projet EtatRégion (GP3), des actions en lien avec les contrats urbains de cohésion sociale, des projets financés par des fonds européens FSE et FEDER, dont l’appel à projet In’Europe lancé en décembre 2007. Mi-2010, 10 Pactes ont été votés qui représentent un investissement de la Région de près de 160 millions d’euros et 12 sont en chantier. En tout, plus de 60% de la population francilienne est couverte par un pacte (plus de 15% pour les 10 Pactes votés) : Les 10 Pactes votés en cours de mise en œuvre représentent plus de 315 M€ de dépenses, dont près de 160 M€ apportés par la Région. 18 3) Une nouvelle dynamique environnementale pour la construction de l’éco-région On estime que la dimension développement durable représentait plus de 18M€ du budget de l’action économique régionale en 2009 (contre 10M€ un an plus tôt, soit presque le double). Les politiques régionales en faveur de l’environnement dans le cadre du SRDE Parmi les actions proposées dans le SRDE, les nombreuses réflexions sur les problématiques environnementales se sont traduites d’abord par la révision ou l’adaptation de dispositifs plus anciens pour mieux prendre en compte les objectifs de développement durable mais aussi parfois par des axes spécifiques pour certaines filières ou conventions. A titre d’illustration, le budget consacré à l’éco-région de l’Unité Développement est passé de 46,6 M€ en 2008 à 58,2M€ en 2009. L’action économique régionale proprement dite en faveur de l’éco-région est estimée à 18,1 M€ en 2009 (contre 10 M€ en 2008). Parmi les 9 filières prioritaires identifiées dans le SRDE, toutes n’ont pas encore fait l’objet de plan arrêté et de convention, mais pour les plans qui sont mis en œuvre, la problématique environnementale a été intégrée de différentes façons. La convention de filière relative à l’automobile l’intègre de manière transversale : l’objectif est de faire du territoire francilien le leader européen de la « nouvelle automobile », en stimulant la transition vers les véhicules du futur, hybride et tout électrique. Les conventions des filières aéronautique, mécanique et optique et systèmes complexes font du développement durable un des axes d’action. Dans les actions concourant à l’attractivité, le développement durable est devenu une mission privilégiée de l’Agence Régionale de Développement puisqu’il constitue l’un des 4 axes majeurs du contrat d’objectifs et de moyens passé avec l’institution régionale pour 2008-2010. Les actions de l’Agence pour remplir cette mission prennent différentes formes, notamment un des pôles marchés est consacré aux éco-activités. Ainsi, dans le domaine émergent des éco-activités (au sens strict), on recense 10 implantations par an d’entreprises aidées par l’ARD avec une estimation à trois ans de 10 emplois par structure. Un certain nombre d’aides, comme les actions relatives à l’agriculture ATREA, PREVAIR et PRIMHEUR ou le soutien aux SIAE, ont été bonifiées avec des plafonds relevés lorsque des critères environnementaux sont remplis ou prévoient une conditionnalité relative à des enjeux environnementaux. Dans le cadre de PM’up, le plafond des aides que peuvent recevoir les entreprises est relevé si l’entreprise s’inscrit dans une démarche de développement durable. En 2008, 8% des lauréats PM’UP relevaient de la filière des écoactivités et 14% étaient éligibles à un bonus en raison de leur éco-responsabilité. Dans d’autres domaines de l’action régionale qui concernent le SRDE, comme l’ESS et les Pactes, il n’existe pas de dispositif spécifiquement consacré à l’environnement, mais ce dernier constitue néanmoins un grand principe d’intervention. Le soutien aux éco-activités est ainsi systématiquement abordé dans le cadre de la préparation et de la mise en œuvre des Pactes Les politiques tenant compte de l’environnement se sont donc multipliées depuis 2007-2008 dans le champ couvert par le SRDE, de nombreux rapports cadre ont été votés, mais, si les partenariats sont constitués et les outils définis, les actions sont souvent trop récentes pour avoir une déclinaison opérationnelle et pour être évaluées sur cette période. Toutefois la Région, consciente de la nécessité d’évaluer le moment venu l’impact environnemental de ses aides économiques (notamment celles d’entre elles qui témoignent le plus explicitement d’une prise en compte de la question environnementale), a commandité une étude visant à lui fournir les méthodes et outils les plus adaptés ; un guide détaillé de l’évaluation d’impact environnemental des aides économiques aux entreprises devrait ainsi être remis au début de l’année 2011. 19 CONCLUSION Les objectifs du SRDE sont donc globalement tenus, malgré la crise survenue en 2009, et certains dispositifs créés sont largement reconnus pour leur efficience. Le SRDE a permis des réalisations tangibles sur les territoires notamment au travers des Pactes même si des efforts sont à poursuivre pour la réduction des inégalités territoriales. La construction d’une éco-région est entamée mais elle mériterait sans doute d’être encore plus offensive. En effet, si l’Île-de-France en comparaison des autres métropoles est bien placée pour sa qualité environnementale, sa position repose en grande partie sur des positions acquises liées à sa géographie, sa démographie, à des choix historiques tels que l’investissement dans les grandes infrastructures de transport, plus que sur un positionnement dynamique dans les nouveaux secteurs de l’écologie (le photovoltaïque, la construction écologique, l’efficacité énergétique et les smart grids…). Compte tenu de la nouveauté de l’exercice, de la multiplicité des parties prenantes, et des actions à adapter ou à créer, la mise en œuvre du SRDE a été inégale et les fiches actions qui en découlent sont loin d’être au même stade d’avancement. Le document était sans doute trop détaillé mêlant éléments de stratégie et plan d’action. Pour l’avenir le document gagnera à être beaucoup plus synthétique, recentré sur les axes prioritaires de la politique de développement au niveau régional. Une évaluation de tout l’impact des politiques mises en œuvre est à ce jour encore prématurée, compte tenu de la mise en œuvre trop récente de certains dispositifs. Les apports de la démarche en termes de positionnement de la Région comme chef de file ont cependant permis de franchir une étape : meilleure connaissance des acteurs entre eux, nouvelles synergies et de plus en plus, une conscience partagée des enjeux du développement régional : développement des ETI et croissance des PME en général, préservation du tissu industriel, outils de financement, dynamisation innovation, conversion environnementale pour en faire le support d’activités innovantes et créatrices d’emplois (et pas uniquement de protection de l’environnement)… La dimension de l’innovation mériterait cependant d’être plus développée étant intrinsèquement liée de manière transversale aux objectifs de développement économique, d’emploi et de développement durable. 20 L'Observatoire de l'action économique régionale – cabinet Sémaphores Evaluation de la politique de développement économique d’Ile-de-France L’étude [du cabinet Sémaphores] salue le volontarisme de l’Île-de-France en matière de développement économique qui, loin de se reposer sur ses acquis, a su conjuguer des actions défensives, en particulier en faveur de l’industrie et de territoires défavorisés, et des actions offensives tournées vers l’innovation et l’attractivité du territoire francilien. A noter le commentaire élogieux sur PM’UP, « certainement le plus bel exemple d’activation directe des aides économiques régionales » ; en raison de sa logique d’aide directe et d’accompagnement, il ne s’agit pas d’un « guichet » à l’instar de trop nombreux dispositifs régionaux. A ce bilan positif il convient d’adjoindre des pistes d’amélioration notamment en termes de renforcement ou de reconversion des compétences mais aussi sur le volet environnement qu’il faut rendre plus prioritaire encore. Enseignements pour la région Ile-de-France L’étude montre toute la pertinence de nombreux dispositifs franciliens, comme les aides directes d’accompagnement d’entreprises (PM’UP), la mutualisation des moyens (groupement d’employeurs), l’importance de l’offres foncières (éco-pôles, pépinières d’entreprises), etc. 21 Liste des plans filières11 - Mécanique (voté en novembre 2007) - Contenus numériques (voté en novembre 2008) - Optique et systèmes complexes (voté en novembre 2008) - Aéronautique et spatiale (voté en mai 2009) - Industries créatives (voté en septembre 2009) - Automobile (voté en septembre 2009) - Eco-activités (voté en novembre 2010) - Sciences de la vie (vote prévu en juillet 2011) 11 Entre parenthèses, la date du vote initial. 22 23 Document n°2 SRI 24 Note de diagnostics et d’orientations stratégiques partagées L’élaboration d’une Stratégie Régionale d’Innovation (SRI) partagée entre l’Etat et la Région fait suite à une demande de la Commission européenne dans le cadre de l’élaboration des Programmes Opérationnels (PO) FEDER 2007-2013. En effet, les Etats membres de l’Union européenne se sont fixé comme objectif en 2000, lors du Conseil européen de Lisbonne, de faire de l’Europe l’économie de la connaissance la plus dynamique au monde en 2010. Face aux résultats mitigés constatés en 2005, la commission a demandé à l’ensemble des autorités de gestion françaises d’approfondir les diagnostics sur les systèmes régionaux d’innovation. Cette priorité est d’autant plus d’actualité avec les objectifs fixés dans le cadre de l’ « UE 2020 ». Au-delà de cette obligation, cette stratégie régionale paraît particulièrement nécessaire en Ile-de-France compte tenu des enjeux spécifiques de l’innovation dans la région capitale qui doit faire face à une double complexité liée à sa taille : celle du fonctionnement de son système d’innovation, et celle de la gouvernance des politiques publiques qui s’y rattachent. La SRI a nécessité pour son élaboration la définition d’une méthodologie spécifique. Le diagnostic approfondi sur le système d’innovation s’est appuyé sur des études et travaux existants. Ces derniers, malgré leur nombre, ne couvraient toutefois pas l’ensemble du spectre de l’innovation et ne hiérarchisaient pas les recommandations établies. Des études complémentaires ont été lancées sur 4 thèmes prioritaires : l’innovation dans les services, le recours des entreprises au conseil privé, le fonctionnement du capital risque et l’écoinnovation. Ces études ont donné lieu à un séminaire d’échange avec une trentaine d’acteurs régionaux de l’innovation (universités, incubateurs, cellules de valorisation, acteurs du développement économique) afin de faire émerger des points de débat et des axes d’orientation stratégique. A ces travaux réalisés au niveau régional s’est ajoutée une analyse ciblée de la mise en œuvre de stratégies locales d’innovation dans 10 territoires en difficulté (territoires In’Europe soutenus par le FEDER). 25 L’approfondissement des diagnostics sur le système régional d’innovation a permis définition de 3 priorités d’intervention partagées par la Région et l’Etat. la 1- Diagnostic du système francilien d’innovation : une machine à très haut potentiel mais à faible rendement L’Ile-de-France est dotée d’une concentration exceptionnelle de ressources avec notamment un très grand marché local de 11 millions d’habitants, une place financière importante, 135 000 personnels de R&D ou encore une présence de la plupart des filières de l’industrie et des services, par rapport à des régions équivalentes plus ciblées sur certaines activités (Londres par exemple très polarisée sur les services et la finance). Ces caractéristiques sont usuellement considérées comme propices à l’innovation et devraient donc assurer à l’Ile-de-France une place en tête des classements européens sur ce sujet. Or, la dynamique francilienne semble en retrait comparée à celles des autres régions françaises et européennes. La part de la région capitale dans la recherche française représente désormais 40 % de la recherche française contre 55 % au début des années 1980, sous l’effet notamment de politiques publiques volontaristes de relocalisation de la recherche dans un but d’aménagement du territoire. De plus, l’efficience du système semble s’effriter comparativement au dynamisme observé à Stockholm ou dans les grandes régions allemandes. Dans le classement de référence de la Commission européenne, le Regional Innovation Scoreboard 2007, qui reflète les données mesurables les plus apparentes de l’innovation (dépôts de brevet, publications…) rapportées aux indicateurs de richesse ou à la population régionale, l’Ile-de-France n’apparaît qu’à la 9ème place des régions européennes innovantes. Les données plus récentes publiées par la Commission ne classent pas les régions de la même manière mais cette position n’a pas évolué d’une manière significative. 1-1 Une R&D puissante, qui devrait générer davantage de jeunes entreprises innovantes en Ile-de-France La création d’entreprises innovantes est un des points faibles de la région Ile-de-France en comparaison à des régions homologues fortement innovantes. Le nombre de start up créées par des chercheurs est de 100 pour 10 000 chercheurs aux Etats Unis et de 50 pour 8 000 dans les instituts Fraunhofer allemands, alors qu’il est de 100 pour 80 000 chercheurs en Ilede-France. Cette faiblesse de l’entrepreneuriat francilien se retrouve dans les données du capital risque qui est l’un des leviers permettant d’agir sur la création d’entreprises innovantes. Ainsi, le ratio du volume du capital risque rapporté au PIB est d’environ 0,05% pour la région Ile-deFrance alors qu’il atteint 0,3 à 0,5% pour les régions de Londres, Oxford ou Cambridge et de 1 à 1,5% pour la baie de San Francisco. Les résultats de l’étude lancée dans le cadre de la SRI en Ile-de-France mettent également en évidence que les capitaux risqueurs franciliens financent peu l’amorçage et font assez peu appel aux intermédiaires (leveur de fonds, banquier, incubateur, cellule de valorisation, pôle de compétitivité) dans leur sélection d’entreprises à financer. Une autre particularité de l’Ile-de-France est le nombre conséquent de petits projets bien positionnés, mais plutôt faibles en montants financés au regard des pratiques Outre-Atlantique. 26 1-2 Les entreprises franciliennes recourent peu aux prestataires de conseil L’étude SRI Ile-de-France lancée pour approfondir les raisons du faible recours aux activités de conseil a permis de caractériser deux profils d’entreprises. Le premier profil d’entreprise, à l’aise pour recourir au conseil, est aussi très implantée dans les réseaux et a en son sein des profils de salariés et de dirigeants très qualifiés. Le second profil, constituant la majorité des entreprises de la région, est une entreprise plutôt de petite taille, dont le représentant légal - comme les salariés - ont un niveau d’étude plus faible, et sont généralement réfractaires au changement, à l’investissement et au recours à un conseil extérieur. 1-3 L’offre publique de soutien à l’innovation n’est pas assez lisible en Ile-de-France Les réponses des entreprises franciliennes aux différentes enquêtes pointent les difficultés de ces dernières à s’orienter dans le dispositif public. Ainsi, une étude comparative européenne, European Cities Entrepreneurship Ranking 2009, qui reflète la satisfaction des entrepreneurs face aux dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat mis en place par les acteurs publics et privés dans les grandes métropoles européennes, met en évidence la perception d’une faiblesse francilienne en ce domaine. Paris arrive en effet en 33ème position sur 37 métropoles ciblées dans le cadre de l’étude. La difficulté des entreprises à trouver le bon interlocuteur est également mise en évidence au travers de différentes études menées dans le cadre de la SRI Ile-de-France. Les entreprises consultées dans le cadre de l’étude sur le capital risque déclarent ainsi souhaiter une meilleure lisibilité et une meilleure organisation des réseaux publics de soutien à l’innovation. Une grande partie des entreprises consultées dans le cadre de l’étude sur le recours au conseil signalent par ailleurs des difficultés relatives à l’accès à l’information et d’absence d’outils de compréhension de l’offre de conseil privé. Elles sont 83 % à souhaiter que des actions publiques d’information et d’aide à l’accès au conseil soient mises en place. 1-4 Le capital humain est insuffisamment valorisé dans les entreprises franciliennes La part des ressources humaines de haut niveau est plutôt élevée en Ile-de-France (base de 100 pour l’Ile-de-France, 97 pour Londres, 80 pour la Bavière d’après Eurostat), mais la formation tout au long de la vie rapportée à la population active est plutôt faible avec un ratio de 8,4 (contre 12 à Berlin et 26 à Londres). L’étude conseil illustre également cette faiblesse : les entreprises classées comme plutôt plus innovantes sont celles pour lesquelles le capital humain est de haut niveau. Ceci se vérifie dans les deux sens puisque plus les entreprises sont innovantes, plus le capital humain est élevé dans l’entreprise. 1-5 Des territoires hétérogènes : des zones d’excellence scientifique et technologique côtoient 12% de zones urbaines en difficultés Les 157 zones urbaines sensibles franciliennes représentent 12% des habitants de la région francilienne et concentrent les difficultés économiques et sociales. Leurs handicaps dans la compétition économique mondiale s’accroissent du fait du phénomène de polarisation des excellences scientifiques et technologiques. Si la SRI ne saurait répondre seule à cet enjeu de cohésion territoriale, elle doit toutefois le prendre en compte et favoriser l’inscription de l’ensemble des territoires franciliens dans une dynamique d’innovation et de valorisation de leurs atouts. 27 Ainsi, une démarche parallèle aux études de diagnostic SRI a été conduite et s’est intéressée à l’innovation dans les dix projets urbains intégrés sélectionnés dans le cadre du programme compétitivité régionale et emploi (FEDER et FSE). Une étude documentaire et des échanges organisés dans le cadre du réseau des sites In‘Europe ont à cette occasion été menés afin d’identifier les besoins et les enjeux de tous les territoires urbains fragilisés . Il ressort de ces travaux que les territoires en difficulté étudiés ont, grâce au FEDER, intégré l’innovation dans leur stratégie de développement et ont pu en cela se rattacher à la dynamique d’innovation et de compétitivité régionale. Au delà, il est clairement apparu que l’innovation, à ses divers degrés, n’est pas absente de ces territoires et que ces derniers ont aussi leur place dans la promotion de la compétitivité du territoire régional dans son ensemble. 1-6 Les filières, très nombreuses en Ile-de-France, sont marquées par une représentation très forte des services La plupart des filières sont présentes en Ile-de-France avec une très forte représentation des activités de services. Les services tertiaires représentent plus de 75 % de l’emploi francilien et plus du quart des emplois concerne les services marchands (services aux entreprises, aux particuliers et activités immobilières). L’étude SRI sur l’innovation dans les services a mis en lumière que, pour les sondés (entreprises de services ayant innové), la coopération avec les clients est le facteur déterminant pour innover, les clients étant perçus comme déterminants dans le process d’innovation. En revanche, pour seulement 41 % des sondés, c’est la technologie qui contribue à déterminer leurs trajectoires d’innovation. L’étude souligne enfin que les entreprises de services franciliennes gagneraient à se développer dans l’absorption des savoirs et de la technologie, dans le marketing des produits innovants, dans la gestion de créativité, dans l’intégration et l’anticipation des tendances, des enjeux sociétaux et environnementaux, ou dans la mobilisation des clients pour innover. 2- Trois axes stratégiques prioritaires pour la Stratégie Régionale d’Innovation en Ile-de-France Sur la base des éléments de diagnostics présentés ci-dessus et aux échanges ayant eu lieu avec les acteurs franciliens du développement économiques, 3 axes stratégiques ont été validés entre Etat et Région, sur la base des enjeux précisés ci-après, pour transformer en opportunités les spécificités du système d’innovation francilien. 2-1 Des projets de création plus nombreux, plus mûrs, mieux financés Le diagnostic a révélé que la création d’un nombre accru d’entreprises innovantes est un axe d’amélioration majeur pour la région Ile-de-France. L’étude sur le capital risque a souligné la nécessité de renouveler les « stocks d’entreprises » des capitaux risqueurs franciliens et recommande de retarder la sortie des projets issus des laboratoires en organisant le financement de leur maturation. Deux questions se posent alors : Quel positionnement et quel rôle doivent avoir les acteurs de la valorisation des résultats de la recherche (incubateur, cellule de valorisation ou tout autre acteur, comme les futures Sociétés d’Accélération de Transfert de Technologie) dans le cycle de financement des start up ? Comment faciliter le parcours du créateur d’entreprise 28 qui rencontre de réelles difficultés au moment du financement de l’amorçage, avec un nombre de financeurs potentiels limités (prêt d’honneur, subventions sur des projets, etc.) ? Afin de répondre à ces questions, il apparaît donc prioritaire de fluidifier le parcours de l’entrepreneur innovant en Ile-de-France afin de dynamiser le transfert de technologie et la création d’entreprises innovantes, en se concentrant sur deux étapes clés : la maturation du projet de recherche et le financement de l’amorçage. Quatre actions prioritaires en ressortent donc : - Favoriser les relations et échanges, y compris à l’international, entre universités / écoles / entreprises, aussi bien sur les volets ressources humaines, compétences que technologiques ou de recherche, - Développer une vision stratégique et des outils opérationnels de nature à favoriser la vitalité des acteurs et des réseaux d’aide à l’émergence et à la maturation de l’innovation et du transfert de technologie, - Cartographier, clarifier, mieux coordonner et organiser les acteurs du développement économique en lien avec l’innovation (notamment du transfert de technologie) pour permettre aux entreprises d’identifier plus facilement les bons interlocuteurs et aux financeurs publics d’en évaluer l’efficacité individuelle et collective, - Renforcer le financement de l’amorçage et des fonds secondaires. 2-2 Les territoires, source d’innovation L’articulation entre territoire et innovation est double, le territoire étant à la fois à la source du développement de l’innovation et dans bien des cas le support de la transformation de l’innovation en produit ou usage nouveau. Le territoire francilien se caractérise par de grandes disparités infra-régionales, dont la réduction est un objectif fort pour les politiques publiques. Dans ce cadre, se pose la question de l’égalité d’accès des différents territoires au soutien à l’innovation : elle conduit à s’interroger sur l’opportunité de mettre en place une « discrimination positive » des territoires les plus en difficultés. C’est le choix qui a été fait lors de la définition du PO FEDER 2007-2013 en consacrant un de ses axes et une partie des financements au développement de projets urbains intégrés dans 10 territoires prioritaires en Ile-de-France, les territoires In’Europe. Au-delà de cette orientation déjà actée, la stratégie régionale d’innovation doit être l’occasion de s’interroger sur les interactions existantes et celles à développer entre les territoires en difficultés économique et sociale et les territoires forts. Comment faire des pôles d’excellence de la région capitale, présents et à venir, des moteurs pour l’ensemble du tissu économique et des territoires de la région ? L’Ile-de-France doit à la fois construire des pôles de développement forts, et enclencher une approche complémentaire innovante pour intégrer territoires moteurs et territoires en décrochage dans des réseaux, autour de projets communs, afin de concrétiser cette capacité d’entraînement. Par ailleurs, la diversité des territoires franciliens et la diversité des populations qui y habitent représentent une source potentielle d’innovation et un observatoire d’anticipation des tendances pour les entreprises franciliennes, qu’elles peinent aujourd’hui à mobiliser. L’organisation de rencontres improbables, mêlant des profils diversifiés sur des lieux décalés, pourrait permettre une meilleure mobilisation de ces sources de créativité. De manière plus générale, chaque territoire de la région doit pouvoir, en fonction de ses 29 caractéristiques, aider ses acteurs à s’organiser pour devenir un lieu d’expérimentation sur les enjeux sociétaux et les thématiques transversales. Il faut donc faire de l’Ile-de-France un territoire d’expérimentation des politiques d’innovation ouverte, impliquant les utilisateurs et prenant en compte les dimensions sociales et l’espace, pour recevoir, transmettre et émettre de l’innovation. Le territoire francilien peut devenir : - Un espace de vie pour expérimenter les nouveaux modes d’agir et d’habiter de la métropole durable, - Un lieu où l’innovation s’intègre dans le développement de la ville, - Une région où les ressources diversifiées du territoire dynamisent les capacités d’hybridation, de polarisation et de création des entrepreneurs de la région. Deux des actions phares de cet axe seraient de : - Lancer des appels à projets pour faire émerger des projets communs entre territoires moteurs et territoires en difficulté sur des thématiques innovantes, - Lancer des appels à projets pour mettre en place des actions événementielles pour s’approprier les territoires ou pour développer des expérimentations sur des territoires ciblés. 2-3 De nouvelles formes d’innovation Le soutien partagé à des filières prioritaires est aujourd’hui la base de la coordination EtatRégion dans leurs actions en faveur de l’innovation. Ainsi, une réflexion approfondie a permis d’identifier les principales filières et plusieurs actions ont été lancées au travers de la démarche des plans filières inscrite dans le CPER, le PO FEDER et le Schéma Régional de Développement Economique (TIC, mécanique, automobile, industrie créatives, aéronautique aujourd’hui en cours, d’autres en projet), en lien majoritairement avec les pôles de compétitivité franciliens. L’évaluation des résultats de ces actions ainsi que le lancement de nouvelles filières semblent prématurés. Il est donc préférable de ne pas remettre en cause les filières choisies, mais seulement de les compléter à la marge. Pour autant, le diagnostic de la stratégie régionale d’innovation a fait clairement apparaître que l’orientation actuelle consistant à privilégier avant tout le soutien à des filières classiques identifiées était insuffisante au vu du système d’innovation francilien. En effet, le poids de l’Ile-de-France dans la recherche et l’innovation au niveau national fait que certaines entreprises, ou certains secteurs sous-représentés, peuvent être à la fois considérés comme mineurs et non prioritaires à l’échelle de Ile-de-France, tout en étant néanmoins stratégiques dans leur domaine. D’autre part, la force de l’Ile-de-France réside aussi dans son potentiel de transversalité. Il faut en effet capitaliser sur la présence sur son territoire de nombreux intégrateurs et entreprises spécialisées dans la gestion des systèmes complexes, qui possèdent un savoirfaire original permettant de croiser les apports de différentes disciplines pour proposer des solutions innovantes. La stratégie francilienne ne peut donc pas être uniquement une spécialisation de secteurs ou filières à valoriser au détriment des autres, mais doit se donner comme objectif de tirer partie de l’abondance des filières industrielles et des services présents sur le territoire. L’approche filière traditionnelle mérite donc d’être complétée par la mise en valeur, dans les politiques publiques régionales, de facteurs transversaux de croissance, en particulier autour de problématiques sociétales majeures qui sont au croisement de différentes thématiques. 30 Les éco-technologies notamment apparaissent ainsi comme un enjeu pour l’Ile-de-France tant en termes de création de richesses économiques que d’évolution des emplois. La cartographie réalisée par l’ADIT dans le cadre de la SRI permet d’identifier des thématiques particulièrement porteuses telles que la qualité de l’air et du climat, la construction durable, le cycle de l’eau ou encore les procédés matériaux propres et sûrs. Les éco-technologies s’inscrivent dans un contexte politique et sociétal particulièrement favorable avec la priorité très forte donnée au développement durable par les politiques nationales comme régionales. Il faut faire du positionnement transversal de l’Ile-de-France, tant en termes de thématiques que d’entreprises, un axe fort de sa stratégie d’innovation et améliorer l’efficacité des politiques transversales et coordonnées des pouvoirs publics, pour que la région capitale soit l’intégrateur des grands enjeux technologiques et sociétaux. Les actions emblématiques de cet axe sont : - Identifier des thèmes partagés d’innovation transversale et ouverte à soutenir en priorité autour des enjeux sociétaux posés notamment par le développement durable (par exemple hôpital durable, éco-quartiers, vieillissement, handicap, inclusion numérique…) et intégrant les services, - Approcher les filières de manière matricielle autour de ces thèmes en lançant des appels à projets régionaux sur ces sujets. oOo Ces axes stratégiques définis, le suivi de la SRI se fera par l’existence d’un système de gouvernance et d’un pilotage stratégique qui assure une étroite coordination du binôme EtatRégion. Un comité stratégique de l’innovation regroupera un petit nombre d’acteurs clés autour de l’Etat et la Région. Ce comité, co-présidé par le Président de la Région et le Préfet de Région, aura vocation à se réunir trimestriellement. Une fois par an sera organisé un échange plus large avec l’ensemble des acteurs franciliens de l’innovation et du développement économique. Pour alimenter les travaux du comité stratégique, des groupes de travail seront constitués suivant les thématiques choisies (incubateurs et structures de maturation, structuration des acteurs de l’innovation…). En fonction des résultats des enquêtes auprès des entreprises et à la suite d’un bilan annuel, le comité pourra réviser les modalités d’évolution et le contenu de la Stratégie Régionale d’Innovation. L’Etat et le Conseil Régional ont réussi à converger pour définir des axes stratégiques. Il convient désormais de passer à des actions opérationnelles pour redonner à l’Ile-de-France un véritable leadership en termes d’innovation. 31 Document n°3 Plan régional de développement de l’artisanat 32 PLAN REGIONAL DE SOUTIEN A L’ARTISANAT Dans le cadre de l’élaboration de la SRDEI, la Région entend donner une visibilité accrue aux dispositifs d’accompagnement et de soutien qu’elle met en œuvre en direction des artisans franciliens. Ce plan d’action, volontairement bref, est constitué d’un diagnostic de la situation de l’artisanat francilien et de quelques axes stratégiques et propositions d’actions, sachant qu’une annexe présente de façon méthodique l’ensemble des dispositifs dédiés aux entreprises artisanales ou qui leur sont accessibles. Diagnostic et enjeux pour l’artisanat en Ile-de-France L’artisanat est un secteur économique de premier plan en Ile-de-France représentant : - 153 545 entreprises et ses 470 000 salariés à fin 2010 - 15 000 apprentis - 43 milliards d’euros de chiffres d’affaires - 23 628 nouvelles entreprises créées en 2010 L’artisanat souffre souvent d’une image très réductrice alors qu’il recouvre une mosaïque d’activités (250 métiers regroupés en 4 grands secteurs : alimentation, bâtiment, fabrication, services), dont certaines représentent un patrimoine économique à préserver. Les entreprises artisanales sont riches de savoir-faire, parfois rares, dont certains sont menacés d’extinction (à l’exemple de certains métiers d’art). Elles sont également, pour une part importante, des entreprises de proximité, qui génèrent des emplois à la fois qualifiés et non délocalisables. A ce titre, l’artisanat joue un rôle essentiel dans l’équilibre territorial de l’économie régionale en raison de sa contribution à la revitalisation des villes et villages situés en couronne périphérique de l’Ile-de-France. L’artisanat est constitué de structures réactives et innovantes. Technologies de pointe, nouveaux matériaux, procédés de fabrication, outils et méthodes de travail innovants contribuent à améliorer produits et services. Ainsi, en 2009, 17% des brevets français ont été déposés par les entreprises artisanales. En Ile-de-France, 5 pôles d’innovation ont été labellisés par l’Etat. Toutefois, au-delà des effets de la crise économique sur leur bilan, les entreprises artisanales franciliennes sont confrontées à cinq défis structurels : - la transition démographique qui affecte le secteur : L’importance du nombre de départs en retraite parmi les chefs d’entreprise au cours des des prochaines années met 33 littéralement en danger la pérennité de bon nombre d’activités viables, avec tous les effets induits en termes d’emplois, de préservation des savoir-faire et d’offre de services aux Franciliens De ce point de vue, l’enjeu de la transmission reprise est plus prégnant que jamais. - la problématique de l’immobilier d’entreprises : L’accessibilité du foncier adapté et à des coûts modérés constitue une problématique majeure pour le développement du secteur. Du fait de ces contraintes, de nombreuses entreprises implantées en milieu urbain dense se sont peu à peu délocalisées en grande couronne francilienne et parfois même dans les départements des régions limitrophes. Cette situation est notamment observée pour les activités relevant du secteur de la fabrication. - les difficultés de financement : Comme beaucoup de TPE, les entreprises artisanales peinent souvent à accéder au crédit de court terme (financement de la trésorerie) et de moyen/long terme (investissement, développement), la crise ayant encore accru la « prudence » du monde bancaire. - l’intégration du développement durable et l’innovation : Malgré leur petite taille, les entreprises artisanales représentent un enjeu incontournable de protection de l’environnement. D’une manière générale, bien que les chefs d’entreprises artisanales soient sensibles à la qualité de leur environnement à titre individuel, ils ne traduisent pas toujours cette sensibilité dans le cadre de leur activité. - le manque de visibilité et une ouverture internationale insuffisante : L’image des métiers d’art et de la création est une composante de l’excellence et de l’attractivité francilienne. Ils contribuent au rayonnement international de Paris- Ile-de-France. Mais les artisans rencontrent des difficultés pour se positionner à l’international. Sur la base des constats précédents, la Région souhaite structurer son action autour de quatre axes prioritaires ; Axe 1 - Mieux accompagner la transmission-reprise des entreprises artisanales La transmission et la reprise est une étape difficile de la vie des entreprises artisanales qui sont d’abord organisées à partir de la compétence professionnelle de l’artisan. De ce point de vue, la transmission implique le transfert de propriété, de pouvoir et de savoir. La Région soutient un programme d’appui complet à la transmission et à la reprise des entreprises artisanales. Pour les cédants : l’aide à l’évaluation de l’entreprise permet de faciliter la transmission des entreprises. La Région intervient en cofinancement avec la CRMA IDF sur un dispositif d’évaluation ayant pour objet d’établir un diagnostic de l’entreprise et de sécuriser les transactions. Pour les repreneurs, il existe plusieurs dispositifs : - La Bourse Régionale des Entreprises Artisanales (BREA), outil internet, permet de rechercher une entreprise identifiée comme à reprendre en Ile-de-France. La BREA est hébergée sur le site régional « creersaboite.fr ». - La gamme régionale des aides au financement des entreprises (fonds régional de garantie Siagi, prêts d’honneur, IDF Transmission). - Les aides à la formation et au développement de compétences par des formations diplômantes et qualifiantes des CMA franciliennes (notamment formation en gestion, droit, fiscalité, ressources humaines, droit, fiscalité, comptabilité et management) Par ailleurs, le développement d’outils de communication adaptés en direction des artisans aura pour objectif de mieux informer les cédants et repreneurs potentiels (informations sur 34 les dispositifs régionaux diffusées via un portail régional de l’artisanat en Ile-de-France et sur les sites de la Région). Proposition d’action La création d’un observatoire d’analyse sur la transmission-reprise d’entreprise en Ile-deFrance, en partenariat avec la CRMA si elle est intéressée, permettrait notamment de renforcer la visibilité, et de mieux connaître la problématique de la transmission, ainsi que les différents acteurs qui interviennent. La volonté de la Région de renforcer et de rendre plus visibles ses dispositifs en faveur de la transmission reprise, s’inscrit dans cette démarche. Axe 2 – Faciliter le financement des entreprises artisanales La crise financière de 2008-2009 a mis en relief l’extrême difficulté des TPE et PME à faire financer par l’emprunt bancaire leurs besoins en trésorerie et leur développement. Pour un grand nombre de ces entreprises, malgré un certain « retour à la normale » du fonctionnement du circuit du crédit bancaire, le crédit difficile et cher demeure une réalité. Outre une action de valorisation des outils de financement accessibles aux entreprises artisanales (cf. annexe), la Région souhaite donc renforcer les moyens et l’activité du fonds SIAGI – IDF Proposition d’action Au delà d’une meilleure valorisation des outils de financement régionaux et d’un renforcement de la garantie bancaire, il serait utile de parvenir à mieux quantifier les besoins en termes de trésorerie et de petits investissements (< 50 000 euros) nécessaires pour permettre aux entreprises artisanales de se développer tout en diminuant leur empreinte écologique. Il est donc proposé de lancer une étude sur ce thème, conjointement avec l’ensemble des partenaires concernés (SIAGI, CRMA-CMA, plateformes de prêts d’honneur..). Axe 3- Favoriser le développement durable des entreprises artisanales La prise en compte de cette préoccupation dans la gestion de l’entreprise est plus souvent subie que choisie par le petit nombre de ceux qui sont soumis à des exigences extérieures à l’entreprise (collectivités, donneurs d’ordres…). Elle peut toutefois constituer une valeur ajoutée pour des entreprises artisanales, en leur permettant d’anticiper des contraintes futures, de réduire certains coûts « cachés » (liés notamment à la gestion des déchets) ou encore d’innover dans leurs produits comme dans leurs processus de production. Des aides aux financements ciblées sur l’éco-conception et l’innovation pourront être soutenues en direction de projets d’entreprises visant à accompagner les artisans vers des pratiques respectueuses de l’environnement et/ou de secteurs d’activité particulièrement concernés (imprimerie, réparation automobile pressing…), et des projets innovants (incluant l’innovation technologique, sociale…). Proposition d’action La Région apportera son soutien à un programme régional en faveur de la réduction des déchets et de la maîtrise de l’énergie mis en œuvre par la CRMA IdF avec le concours des CMA franciliennes. Il s’articulera autour de la réalisation de pré-diagnostics environnement et énergie et de bilans carbone, de manifestations organisées dans les CMA 35 lors de la semaine du développement durable…. En amont du projet, une étude quantitative et qualitative sera réalisée par la CRMA afin d’évaluer les besoins et les problématiques des entreprises dans le but de mieux y répondre. Axe 4 – Promouvoir davantage les métiers d’art de la création et du design en IDF S’il existe plusieurs opérations dédiées à ce secteur pluriel et hétérogène, il manque un outil en Ile-de-France permettant de donner une réelle visibilité à une galaxie d’acteurs, de métiers, associés à l’image de la Région Capitale et de favoriser une meilleure visibilité de l’artisanat y compris à l’échelle internationale. La Région travaille d’ores et déjà avec ses partenaires sur un projet visant à impulser la mise en place d’un outil de développement numérique qui a vocation à devenir le portail des métiers d’art et de la création en Ile-de-France avec pour objectif la connaissance et la promotion du secteur, tout en favoriser le e-commerce. Proposition d’actions Un portail régional d’information et un renforcement de la visibilité de l’artisanat sur le site régional creersaboite.fr pourrait être développés. 36 ANNEXE : LES DISPOSITIFS REGIONAUX EN FAVEUR DE L’ARTISANAT Plusieurs dispositifs régionaux, dédiés ou non à l’artisanat, permettent d’accompagner les moments clés de la vie des entreprises artisanales et répondent aux enjeux12. Section I – Appui à la création et au développement des entreprises A – Les outils de financement 1 - Le fonds régional de garantie Siagi Ile-de-France Depuis 2003, ce fonds intervient aux côtés de la Siagi pour favoriser l’accès des commerçants, artisans et TPE au crédit bancaire. En 2010, il a permis la mise en place de 33M€ de crédits bancaires, dont 20 en direction des artisans, pour plus de 100 entreprises. La Garantie SIAGI-Région favorise l'accès des commerçants, artisans et TPE au crédit bancaire, en garantissant : les prêts de moyen terme (d'une durée d'au moins deux ans) en matière de création (garantie Création), de reprise (garantie Reprise) ou de développement (garantie Développement) ; les prêts à moyen terme en contrepartie de la mise en place de nouvelles lignes de crédit court terme ou d'engagements par signature accordés à l'entreprise (garantie Rebond). Modalités d'intervention La garantie est accordée après étude du dossier de financement. Le dossier peut provenir d’une banque, d’un apporteur d’affaires, de l’entreprise/du repreneur directement. La co-garantie SIAGI/Région permet de couvrir jusqu’à 70% du prêt bancaire. Montants maximum de 300 000 € 400 000 € - 200 000 € pour le développement ; prêt pour pour à la la garantir création reprise : ; ; 2 –Les prêts d'honneur: Les prêts d'honneur sont des prêts servis sans intérêt et sans garantie à la personne même du créateur ou du repreneur d'entreprise. Ils permettent d'obtenir des financements bancaires en faisant jouer un effet de levier. Les entreprises peuvent y accéder à travers trois canaux de diffusion : 12 Les aides spécifiquement dédiées aux entreprises artisanales apparaissent sur fond bleu. 37 Les Plates-formes France Initiative (PFFI) Les plates-formes France Initiative (PFFI), sont au nombre de vingt et présentes sur la quasitotalité du territoire francilien. Elles sont affiliées au réseau France Initiative. Leur objectif est de favoriser la création d'entreprises et d'emplois sur un territoire donné (entre 25 et 30% du montant total des dotations de la Région aux fonds de prêt d’honneur du Réseau France Initiative concerne l’artisanat, soit environ 0,600 M€ en 2010). Les Associations de prêts d'honneur départementales Présentes dans chaque département francilien, elles accompagnent et financent la création d'entreprises présentant en moyenne un potentiel de création de 5 emplois à moyen terme (5 ans). Objectif : favoriser sur un territoire donné la création de futures PME. Île-de-France Transmission (IDFT), fonds régional de prêts d'honneur spécifique à la reprise d'entreprise Île-de-France Transmission (IDFT) est animé par Île-de-France Initiative au profit des platesformes locales et départementales des réseaux France Initiative, Entreprendre et Aface (Association pour favoriser la création d'entreprise). Objectif : favoriser la transmissionreprise des PME et le maintien de l'emploi concernant un projet de reprise d'une entreprise francilienne employant plus de trois équivalents temps plein, avec un plan de financement de plus de 100 000 €. 3 - Le soutien au microcrédit avec l’ADIE La Région finance une prime à la création d’entreprises au profit des bénéficiaires d’un microcrédit, prime dont le montant s’est élevé pour les entreprises artisanales à un total de 0,120 M €. En 2009, l’artisanat a représenté 5% des dossiers traités en Ile-de-France. B – Le développement 1 – Le développement commercial et Commercialisation Artisanale Francilienne international : Appui Régional à la L’appui Régional à la Commercialisation Artisanale francilienne(ARCAF) soutient les efforts de commercialisation en accompagnant mieux les entreprises artisanales dans leur développement commercial et à l’international depuis 2009. cette aide comprend deux volets : Un volet individuel aide à la participation à des salons en France et à l’étranger La participation à des salons professionnels et grands publics en France et à l’étranger constitue l’un des vecteurs les plus efficaces de rencontre de la demande pour nombre d’artisans. Une aide individuelle peut être accordée à des projets de développement : plafonnée à 1 700 € pour les salons en France et 5 000 € pour les salons à l’étranger, dans la limite de 50% des dépenses éligibles. L’aide est ciblée vers les entreprises dont le marché est potentiellement international. Cette aide soutient chaque année en moyenne quelques 550 dossiers. 38 Un volet collectif peut aider des opérations collectives de développement à international Son objectif est d’inciter et soutenir les démarches collectives favorisant la mise en réseau, les synergies, la mutualisation des moyens et la visibilité des entreprises artisanales franciliennes, en aidant des opérations à l’étranger portées par une structure fédératrice. La participation financière régionale plafonnée à 75.000 € par opération et à 5 000 € par entreprise, dans la limite de 50% des dépenses éligibles est destinée à couvrir la participation à des salons et manifestations à l’étranger, des missions de prospection à l’étranger et des rencontres d’acheteurs à l’étranger impliquant au moins 5 entreprises, portées par un organisme fédérateur. 2- Investir pour se développer : l’aide à la modernisation des entreprises artisanales dans les territoires prioritaires Elle favorise les investissements des entreprises artisanales et la réduction des inégalités sociales et territoriales dans les communes rurales, dans les franges de l’Ile-de-France et les quartiers situés en politique de la ville. (En Ile-de-France, 12 000 entreprises artisanales sont implantées dans des zones urbaines sensibles (source étude CRMA/CDC, 2009). La présence d’un tissu artisanal dense et dynamique représente dans ces quartiers un enjeu sociétal particulièrement fort : l’artisanat contribuant activement à la cohésion sociale. Une aide régionale couvrant jusqu’à 20% des dépenses éligibles, plafonnée à 8 000 € peut être apportée pour soutenir les projets d’investissements des entreprises artisanales implantées sur des territoires dont l’équilibre est menacé, qu’il s’agisse de quartiers inscrits en « politique de la ville » (ZUS, ZRU, ZFU), de communes situées dans les franges de l’Ilede-France ou de communes rurales de moins de 3 000 habitants. Les investissements soutenus permettent le développement d’une centaine d’entreprises par an, l’amélioration de la qualité des produits ou services, la réduction de l’empreinte environnementale ou la réussite de projets innovants, qu’il s’agisse : d’achat ou de modernisation de matériel professionnel ; de travaux d’aménagement ou de remise aux normes de locaux ; d’investissements visant à réduire l’empreinte écologique de l’entreprise ; de l’acquisition ou du remplacement de véhicules de tournée. 3- L’Aide Régionale à l’Alimentation de Qualité (ARAQ) Le dispositif d’Aide Régionale à l’Alimentation de Qualité (ARAQ) gérée par le CERVIA (Centre Régional de Valorisation et d’Innovation Agricole et Alimentaire) vise à favoriser la qualité, sanitaire, gustative, visuelle, des produits alimentaires franciliens en apportant un soutien aux diagnostics, expertises et investissements matériels qui en découlent. L’artisanat alimentaire représente environ 12 760 entreprises, historiquement implantées dans les zones urbaines denses (source chiffres clés de l’artisanat 2011, CRMA-IDF). L’ARAQ apporte un soutien aux investissements immatériels (diagnostics, conseils, expertise en matière d’hygiène, de process, de traçabilité, etc.) débouchant sur des matériels spécifiques liés à la traçabilité, la gestion du froid et la qualité. Les démarches collectives portées par des organisations, groupements professionnels, centres techniques peuvent également être accompagnées (plus de 100 entreprises sont aidées chaque année). 39 4 - La construction de locaux d’activités La Région aide à la construction d’hôtels d’activités et ateliers artisanaux (14 opérations sur la période 2003-2010, soit une moyenne de 2 opérations par an pour un volume total d’aides affectées de 6,400 M€, soit une moyenne de 800 000 € par an). C – Les dispositifs régionaux dédiés à la transmission et à la reprise des entreprises artisanales. Un partenariat avec la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat IDF permet, d’une part, l’évaluation des entreprises à céder et, d’autre part, la recherche des entreprises à reprendre via une bourse régionale d’entreprises artisanales (BREA). 1 – L’aide à l’évaluation des entreprises à céder Pour faciliter la transmission des entreprises, la Région intervient en cofinancement avec la CRMA IDF sur un dispositif d’évaluation ayant pour objet de diagnostiquer l’entreprise et de sécuriser les transactions. Le coût de l’évaluation est fixé à 1 000 €. 2 – Un outil internet régional : la Bourse Régionale des Entreprises Artisanales (BREA) pour rechercher une entreprise diagnostiquée à reprendre en Ile-de-France La BREA est hébergée sur le site régional « creersaboite.fr ». Mise en place et financée par la Région, elle permet à des repreneurs de rechercher une entreprise sur l’ensemble du territoire régional. Le repreneur bénéficie d’une garantie car l’entreprise est diagnostiquée par des professionnels dans le cadre du dispositif régional d’aide à l’évaluation. Un formulaire de recherche en ligne sur le site « créersaboite.fr » et en lien avec le réseau des Chambres de métiers et de l’artisanat, ainsi qu’avec le réseau des chambres de commerce et d’industrie franciliennes « passer le relai» permet aux repreneurs d’entrer directement en contact avec un cédant d’entreprise. S’agissant de la consolidation des plans de financement des repreneurs, ces derniers sont orientés vers les outils régionaux de financement développés supra (cf « A. gamme régionale des aides au financement des entreprises »). 40 D – L’appui aux métiers d’art et de la création Principal partenaire public de la biennale « le Carrousel des métiers d’art et de la création » Organisé par la CRMA-IDF. Le financement régional permet l’organisation d’une manifestation d’intérêt régional unique en Ile-de-France et d’envergure nationale. Il s’agit du plus important salon grand public en France dédié aux métiers d’art et de la création (340 exposants, 80 000 visiteurs en 2010). La Région finance les Journées des Métiers d’Art, opération organisée par l’INMA au plan national, et déclinée au niveau régional. Soutien aux programmes de développement des filières prioritaires : le plan filière industries créatives. L’artisanat bénéficie de la politique régionale dans le cadre du soutien aux programmes de développement des filières prioritaires retenues par le SRDE (délibération n° CR 90-06 du 5 octobre 2006) et du CPER 2007-2013 délibération n° CR 31-07 du 16 février 2007. La filière des métiers d’art et de la création est soutenue dans le cadre du plan des industries créatives cofinancé par l’Etat et la Région. Il s’agit de contribuer à la structuration et au développement des secteurs liés principalement à la mode, à l’ameublement et aux métiers d’art et de la création (8 fédérations professionnelles signataires parties prenantes des « industries de la création) ». 41 Section 2 - Dispositifs régionaux transversaux susceptibles de bénéficier aux entreprises artisanales A- Les actions en faveur du développement du numérique et de l’innovation 1 – les aides régionales aux TIC La maîtrise des technologies de l’information et de la communication est un enjeu majeur pour le développement des petites et moyennes entreprises franciliennes. La Région a mis en place des dispositifs qui visent en développer l’usage. e-mutualisation Ce dispositif vise à soutenir des projets permettant de mutualiser l’accès à de nouveaux usages des technologies de l’information et de la communication. Il s’agit, par exemple, d’optimiser les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants, de favoriser la mutualisation de services ou de ressources numériques inaccessibles pour une entreprise isolée (plateforme d’achat, commerce en ligne). Les Trophées ApprenTIC Ce dispositif qui fonctionne sur le mode d’un appel à projets annuel permet aux entreprises franciliennes ayant un apprenti de bénéficier de financement pour la réalisation d’un projet numérique dans leur entreprise (réalisation d’une solution de e-commerce, mise en place d’un logiciel de gestion…) avec l’implication de l’apprenti. L’appel est ouvert à toute entreprise francilienne ayant un apprenti et intéresse donc de facto les entreprises artisanales et l’ensemble des secteurs. Sont éligibles au soutien régional les dépenses d’investissement et de fonctionnement liées à la réalisation du projet numérique présenté (achat de matériel, de logiciels, prestations informatiques, formation aux outils numériques…). La Région soutient les projets pour un montant plafonné à 80% de l’assiette éligible du projet, dans la limite de 15 000 €. 2 - Les aides régionales à l’innovation La Région finance par le biais du fonds régional à l'innovation (FRI), plusieurs dispositifs d'aides aux entreprises franciliennes innovantes portés par le Centre Francilien de l’Innovation (CFI). Ces aides peuvent aussi bénéficier à l’artisanat. L'aide à l'innovation responsable (AIR) Exclusivement dédiée aux TPE et aux PME, elle remplace l’Aritt et l’Aritt Emploi et soutient jusqu'à 80.000 euros les innovations de produits, services, process, organisation, design dans tous les secteurs d’activité. L'AIR est attribuée par la Région après expertise du Centre francilien de l’innovation et les projets sélectionnés doivent remplir des critères rigoureux en matière environnementale, sociale et éthique. 42 L’Aide à la maturation (AiMa) de projets innovants Dotée de 6 millions d’euros apportés à parité par la Région et Oséo innovation, AIMA est destinée à vérifier la faisabilité des projets en émergence et à les consolider. Elle s’adresse aux projets individuels - PME, laboratoires de recherche, porteurs de projets – et aux projets collaboratifs nationaux et européens. Ce dispositif remplace le Pré-conseil technologique (PCT) et le volet Faisabilité de l’Aritt tout en améliorant les conditions d’accès pour les bénéficiaires : le plafond d’aide par projet est nettement rehaussé et passe à 30.000 euros par projet. B - Actions régionales en faveur de l’emploi - 20 Groupements d’employeurs totalisant 354 entreprises adhérentes dont des entreprises artisanales ont bénéficié d’aides régionales depuis 2007. - 450 entreprises ont bénéficié d’un service l’appui au conseil d’accompagnement d’une des 9 plateformes de services RH depuis 2007. Les Chambres de métiers et de l’artisanat ont été associées au projet dans la plupart des sites expérimentaux. - En 2010 Un travail de réflexion dans la perspective d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences a été initié entre la Région et des chambres de métiers et de l’artisanat afin de proposer une action expérimentale sur plusieurs départements en 2011. C - Apprentissage et formation professionnelle 1- Les aides régionales à l’apprentissage Une action globale en faveur de l’artisanat L’artisanat est la matrice historique de l’apprentissage. Même si l’extension à d’autres secteurs est très forte depuis une dizaine d’années, une part importante de l’effort régional y est consacrée. La quasi-intégralité des métiers de l’artisanat ont des diplômes préparés par apprentissage, grâce à un réseau de Centres de Formation d’Apprentis bien répartis sur le territoire. Un rapport-cadre a été voté le 8 avril 2011 par les élus régionaux, réformant le financement de l’apprentissage pour davantage d’équité, de transparence et de visibilité de l’action régionale. Parmi les changements survenus, on note particulièrement : - une revalorisation du barème horaire pour les niveaux V et IV (CAP, Bac Pro…) : ce barème détermine la subvention versée aux CFA - une prime de 1000 euros aux employeurs d’apprentis, accompagnée d’une majoration de 500 euros s’il s’agit d’une TPE et d’une autre majoration cumulable de 500 euros pour l’embauche d’un apprenti préparant un diplôme de niveau V ou IV Grâce à la Région, les artisans bénéficient ainsi d’un réseau de CFA et d’une prime directe pour toute embauche d’apprentis, ce qui leur donne un coup de vital en matière de ressources humaines. Il faut également noter que les CFA peuvent bénéficier de subventions d’investissement – travaux et équipements – de manière à développer des 43 plateaux techniques. Leur formation est ainsi la plus adaptée possible au métier qu’ils exercent en entreprise. Développement des formations à l’Entrepreneuriat dans les CFA franciliens La Région finance depuis 2009 une expérimentation portée par la chambre régionale de métiers et de l’artisanat (CRMA), en collaboration avec le CNAM. Cette action de formation permet à des jeunes, titulaires d’un niveau IV voire d’un diplôme de l’enseignement supérieur, de préparer par la voie de l’apprentissage une double certification : le titre de niveau III du Cnam « certificat entrepreneur - métiers de l’artisanat » (CEMA) et une formation technique dans le métier artisanal de leur choix (plombier, fleuriste, électricien…). Le déploiement de cette action au sein des CFA des chambres de métiers et de l’artisanat de la Région permet d’offrir sur l’ensemble des territoires des parcours de formation innovants et de constituer un vivier de repreneurs potentiels d’entreprises. L’objectif est d’accueillir, près de 500 apprentis inscrits dans ce double cursus en 2011. 2 - Les aides régionales à la formation professionnelle Financement des formations diplômantes et qualifiantes des CMA La Région participe à divers programmes d’accès aux études et à l’acquisition de compétences de chambres consulaires. Ainsi la Région finance le programme Diplômes des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, hors temps de travail, dont l’objectif est de favoriser l’acquisition de compétences en gestion, droit, fiscalité, ressources humaines mais aussi de contribuer à la création ou à la reprise d’entreprise. Ce programme de subvention régionale au titre des diplômes des CMA représente une enveloppe de 158 065,00 € pour 121 places au titre de l’année 2010/2011. Les conditions générales de l’intervention de la Région Ile-de-France pour le soutien des diplômes des Chambres de métiers et de l’artisanat franciliennes ont été définies dans le rapport cadre n° CR 59-08 « Promotion sociale et sécurisation des parcours professionnels- Soutien régional à la formation professionnelle des salariés, dans le cadre du schéma régional des formations », adopté en Conseil Régional le 16 octobre 2008. La Région finance quatre diplômes des chambres de métiers et de l’artisanat La récente refonte des diplômes du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat s’inscrit dans la volonté de se maintenir au plus près des préoccupations des secteurs qu’il représente, en proposant une offre de formation certifiante adaptée aux besoins en compétences des entreprises. Les principaux objectifs visent à : - favoriser la création ou la reprise d’entreprise grâce à l’acquisition de compétences en gestion, droit, fiscalité, ressources humaines ; - diminuer le risque de faillites en augmentant les compétences des dirigeants dans les domaines juridique, fiscal, comptable et managérial ; - permettre à des salariés de reprendre leur entreprise et éviter ainsi des fermetures de structures faute de repreneur ; - acquérir le statut de maître artisan ; - accueillir des apprentis et de les accompagner au mieux. 44 1. Le brevet de maîtrise (BM) Le brevet de maîtrise, dorénavant homologué niveau III (Bac + 2), atteste pour le titulaire de sa capacité à diriger une entreprise artisanale et de l’assurance d’une qualification professionnelle en rapport avec le métier exercé. Le nouveau référentiel de formation s’articule autour de deux axes, le premier consacré à la direction d’entreprise et le second à la maîtrise technique du métier. Cette formation vise un public de salariés et de chefs d’entreprise désireux de développer leurs compétences professionnelles et managériales). 2. Le diplôme d’encadrant d’entreprise artisanale (2EA) Ce nouveau diplôme de niveau IV constitue une passerelle pour les titulaires d’un titre de niveau V qui ne pourraient accéder directement au brevet de maîtrise de niveau III. Cette certification valide des compétences de gestion de l’entreprise et de gestion des ressources humaines assorties d’une unité des connaissances du métier. 3. Le brevet d’assistant de dirigeant d’entreprise artisanale (ADEA) Le brevet d’assistant de dirigeant d’entreprise artisanale (ADEA) est la nouvelle appellation du brevet de collaborateur de chef d’entreprise artisanale (BCCEA). Il conserve son homologation de niveau IV et atteste de la capacité à exercer des responsabilités commerciales, administratives comptables et de gestion dans l’entreprise artisanale. 4. Le titre d’entrepreneur de la petite entreprise Cette formation a pour ambition de développer parmi les actifs relevant ou non du secteur, l’esprit d’entreprendre, de créer ou reprendre une entreprise en leur apportant des aptitudes managériales et des compétences particulières en matière de conduite de projet de développement d’une entreprise artisanale. Cette formation vise un public de: chefs d’entreprise artisanale ou les demandeurs d’emploi avec un projet de création ou de reprise d’entreprise artisanale). Financement du Chéquier qualifiant Cette aide individuelle prend en charge tout ou partie des coûts de formation d’un projet individuel d’un demandeur d’emploi. Ce dispositif est accessible au demandeur d’emploi sur demande d’un conseiller de Pôle Emploi ou de Mission locale. La Région finance, via ce dispositif, des formations dans le domaine de l’artisanat d’art, qui en constitue une des priorités (joaillerie, mosaïque, tailleur de pierre, ébéniste…). En 2010, 143 chéquiers qualifiant ont été accordés pour un montant de 476 519 €, soit près de 25% du budget du chéquier qualifiant. Financement des formations qualifiantes à l’attention des demandeurs d’emploi Le 19 juin 2009, l’assemblée plénière du Conseil Régional (délibération n° CR 54-09), a voté la mise en place d’un « service public régional de formation et d’insertion professionnelles » francilien au bénéfice des personnes privées d’emploi. En 2009/2010, les formations préparant à un métier pouvant s’exercer dans l’artisanat représente un budget de 16 082 556 €. 3 585 personnes ont été formées dont : - 2 076 dans le bâtiment, - 1 059 dans les services, 384 dans la fabrication (façonnage, textile, imprimerie…), 56 dans l’alimentation. 45 A partir de 2010, la Région a renouvelé son offre de formations qualifiantes, suite à une concertation avec les partenaires publics et représentants des branches professionnelles. C’est dans le cadre du programme régional Compétences que la Région propose aux demandeurs d’emploi des formations individualisées de qualité, en centre et en entreprise, réparties sur l’ensemble du territoire francilien, quel que soit le niveau ou le domaine de formation. 46 Document n°4 Synthèse des quatre groupes de travail 47 SYNTHESE DES GROUPES DE TRAVAIL GROUPE 1 "FILIERES" Le groupe a défini quatre enjeux : 1) Renforcer l'efficacité économique pour consolider l'EMPLOI 2) Renforcer l'ATTRACTIVITE de la région 3) Le développement HUMAIN et SOLIDAIRE 4) Le développement soutenable au plan ENVIRONNEMENTAL L’ile-de-France dispose d’atouts d’excellence dans de nombreuses filières. Presque tous les secteurs sont présents. Une nouvelle présentation des filières a été proposée pour mettre en avant les regroupements, les inter-filières et une segmentation entre les filières transverses et les filières dite marchés. Filières transverses - marketing, communication, médias - services de proximité - logistique - services financiers - TIC / télécoms/ numérique - OSC/ intelligence embarquée - mécanique, mécatronique - design Filières marchés - industries de mobilité (aéronautique, automobile, ferroviaire) - industries de création - tourisme et loisirs - alimentation dont les agri-industries - sciences de la vie (biotechnologies et santé) - villes et territoires durables dont énergie, éco-matériaux, éco-construction Les conclusions à reprendre : - Cette mise à plat des activités économiques franciliennes a permis de souligner leur imbrication croissante et l’intérêt d’encourager certaines synergies. Mise en avant de l’orientation stratégique inter-filières. - Un consensus se dégage pour une poursuite de l’élan donné par le schéma 2006-2010. Les dispositifs existants sont jugées comme satisfaisants. Ils ont créé des dynamiques qui pour certaines d’entre-elles commencent tout juste à prendre de l’ampleur. - Le groupe de travail a pris acte et n’a pas remis en cause l’intérêt de soutenir de façon prioritaire « l’appareil productif ». Toutefois, il est apparu comme nécessaire d’élargir le périmètre en adoptant une vision large posant, lors de la définition des périmètres, la question des services associés, y compris la maintenance, ou introduisant explicitement la notion de la création de valeur autour des usages dans le prolongement de la production. 48 - Concernant les propositions d’actions, ont été cités par exemple, l’aide à accorder aux PME/ETI pour la diffusion et la maîtrise d’une rupture technologique, l’anticipation des mutations écologiques, la création de showrooms, de démonstrateurs sur les territoires, l’appui à l’élaboration de prototypes, l’intégration de la démarche RSE qui va se généraliser par une exigence du marché. La plupart de ces actions seront d’autant plus profitables qu’elles seront pensées et mises en œuvre en regroupant plusieurs filières. Cela signifie aussi qu’il faut pourrait être souhaitable d’aller plus loin dans les appels à projets liés aux problématiques transverses (design, nouveau matériaux, énergie propre, etc.). - Il a été rappelé par l’ARD que plus de 50 organismes interviennent en Ile-de-France sur le champ de l’attractivité (si on prend en compte les organismes intervenant à l’échelle départementale et locale). Cela est nécessaire pour une grande région mais nous devons gagner en coordination et en lisibilité pour nos clients (les porteurs de projets). Le travail partenarial et la mutualisation de moyens sont à renforcer entre les organisations franciliennes avec des teams leader clairement identifiés sur les différentes actions et des contributeurs apporteurs d’expertises selon les sujets. GROUPE 2 "INNOVATION" Les participants ont largement contribué à proposer des défis dont ils estiment qu’ils sont à placer au cœur de la stratégie pour la Région. Le groupe a collectivement reclassé ces défis en les agrégeant autour de grands enjeux sociétaux, jugés pertinents pour la Région Ile-de-France. Les enjeux ont ensuite été scindés en deux catégories : - Les enjeux « d’activité économique » - Les enjeux de politiques publiques Pour les cinq enjeux d’activité économique, des champs d’innovation prioritaires ont été identifiés : Mobilité - Inter-modalité et systèmes d’information associés Nouveaux services de mobilité Transports décarbonés Mobilité des biens (logistique / gestion de flux) Non mobilité Santé et mieux vivre Pour rappel, l'IdF est le première région européenne dans le domaine. - E-santé dont télémédecine et monitoring - Nutrition et qualité de l’alimentation - Lutte contre le vieillissement - Innovations pour l’autonomie de la personne (handicap, âge…) / Design des produits adaptés à tous Construction et rénovation responsables - Eco-quartiers connectés Eco-matériaux Amélioration du confort thermo-acoustique Adaptation du logement à son occupant (en favorisant le maintien à domicile) 49 Environnement - Développement des savoir-faire en mesures et contrôle des pollutions et des consommations d’énergie Traitement des pollutions et valorisation des déchets Amélioration de l’efficacité énergétique des produits & procédés et du fonctionnement des réseaux énergétiques Partages et Ouvertures (Cet enjeu classé dans les enjeux d’activité économique relève également de problématiques de formation, de génération d’écosystème et de démarche RSE (responsabilité sociale des entreprises). Il est en réalité à cheval entre un enjeu d’activité économique et un enjeu de politique publique.) - Favoriser l’e-inclusion et réduire la fracture numérique Favoriser le partage d’expériences intergénérationnelles Soutenir la création et le développement d’entreprises collectives et de nouvelles formes d’entreprises et d’organisations Développer les activités numériques autour des usages, de l’éducation et de l’accessibilité Favoriser l’éco-conception pour notamment réduire la consommation de ressources Le balayage de quelques champs prioritaires a permis de mettre en avant la nécessité d’engager la Région dans certaines directions mettant en avant des familles d’actions prioritaires: 1) Une politique d'expérimentation à forte visibilité sur des projets à forts enjeux sociétaux et environnementaux dans l'ensemble des territoires afin de permettre une meilleure articulation des équilibres territoriaux. Ce point rejoint d’ailleurs l’axe 2 de la SRI qui vise entre autre à mettre en relation les pôles de développement fort et les territoires en difficulté afin de favoriser des projets communs permettant la diffusion des innovations. L’objectif étant d’éviter une « fracture de l’innovation » entre les territoires. Cette politique d’expérimentation (à articuler avec les travaux du groupe « territoires » de la SRDEI) doit s’accompagner d’une offre d’ingénierie (y compris sur le volet important de la commande publique) à destination des collectivités pour la mettre en œuvre. C’est une brique essentielle pour déployer les expérimentations nécessaires et préalables au passage à l’échelle d’innovations fortement liées aux usages et aux services associés. Expérimenter et donc innover, c’est aussi impliquer les utilisateurs en amont et permettre de faire émerger et valider de nouveaux produits et nouveaux usages en phase avec la population. Le territoire est un vecteur d’intégration de différents intérêts et de transformation qu’il faut prendre en considération. Plusieurs champs sont apparus comme cibles potentielles pour cette politique d’expérimentation outillée (cette liste est limitée par le temps des discussions et d’autres champs pourraient s’ajouter à cette liste si l’on balaie l’ensemble des champs priorisés dans la partie IV) - le télétravail qui peut être facilité par la Région grâce au déploiement de centres de bureaux partagés à proximité des gares, les éco-quartiers qui peuvent devenir des outils de promotion des technologies et marquer l’exemplarité de la Région dans ce domaine, l’adaptation des logements qui peut se faire grâce à la mise à disposition de solutions à des populations tests pour conduire les expérimentations. 50 2) Le renforcement de l’infrastructure des réseaux notamment pour réduire la fracture numérique y compris sur des zones industrielles. C’est une condition nécessaire et commune à presque tous les enjeux et cela profitera à l’écosystème très dynamique en IDF des activités numériques qui pourront ainsi être en capacité de servir toutes les filières. 3) La formation a également été citée comme une action structurante – notamment sur tous les usages du numérique (mais pas seulement) pour leur acceptation et leur diffusion et de façon transversale aux enjeux d‘activité économique. 4) L’association du design à tous les volets de l’innovation est essentielle. L’acceptabilité d’un produit, process, ou nouvelle organisation passe nécessairement par son design, son ergonomie et tout ce qui améliore son usage. Les innovations de demain créent leur propre marché, en révélant une demande encore implicite. Si innover c'est créer son propre marché, alors tout part des demandes sociétales pour y revenir. C’est pourquoi le groupe de travail s’est essentiellement centrée sur la dimension sociétale des enjeux priorisés et donc sur la place de l’usager au sein de l’innovation (innovation ouverte). Le client est un acteur central dans les processus d’innovation marchands, tout comme donc les citoyens sont des acteurs centraux dans la définition et la reconnaissance des enjeux sociétaux futurs. Soutenir l'innovation de marché, pour des politiques publiques, c'est doter les écosystèmes existants d'outils (financement, plateformes mutualisées, recherche et développement, démonstrateurs, prototypes, lieux d'expérimentations territoriales...) pour révéler les potentiels de l'Ile-de-France et montrer les possibilités. L’innovation est « plurielle », hybride, elle mixe nouveauté technologique, nouveauté sociale, créativité, elle est agitateur d’idées et elle doit en cela faire progresser les entreprises et les territoires et donc la compétitivité de chacun. GROUPE 3 "TERRITOIRES" Le groupe s'est d'abord mis d'accord sur les enjeux: 1) Développer la compétitivité des entreprises et renforcer l'attractivité des territoires 2) Développer l'emploi durable 3) Renforcer la solidarité territoriale et favoriser les synergies en mobilisant les ressources de formation et de financement 4) Mettre en œuvre les principes du développement durable avec l'ambition de faire de l'IdF une écorégion. Ces enjeux pour l’IDF convergent avec ceux du groupe 1 qui était davantage centrée sur l’outil filière et les aspects économiques. La discussion a ensuite porté sur la définition d'un territoire. La notion de territoire a évolué vers celle de territoire d’action qui correspond à un triplé (territoire géographique, action, porteur). Il s’agit donc le plus souvent d’un bassin de vie doté d'une gouvernance ce qui correspond le plus souvent aux caractéristiques d’une intercommunalité. 51 Une typologie a ensuite été retenue pour orienter l’action publique: - territoire dynamique avec effet moteur pour la région et les territoires alentours - territoire à dynamique suffisante pour assurer son propre développement - territoire à dynamique insuffisante pour son propre développement. Pour chacun de ces types de territoires, des critères de classement ont été retenus : 1) 2) 3) 4) 5) gouvernance et réseaux (entreprises, tissu associatif), initiatives locales... ancrage de filières et entreprises clés, innovation, recherche, formation... ressources humaines marché du foncier et de l'immobilier, dessertes et nœuds de communication équilibre entre développement économique et développement social et environnement Une boite à outils a été proposée ainsi que des possibles interventions de la région : territorialisation des actions collectives avec des conditions de solidarité territoriale, lancement d'appels à projets de territoire en faveur de territoires intégrés, aide à l'ingénierie territoriale (suite aux PACTES) Plusieurs idées sont à retenir : - Trop territorialiser nuit, d'où l'idée de "renforcer la solidarité territoriale" - Différencier "sucres lents" (actions à long terme) de "sucres rapides" (comme des projets) - Se focaliser sur les emplois productifs car chaque emploi de ce type en génère trois! GROUPE 4 "ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT DURABLE" Le groupe a défini 5 enjeux qu'il a rebaptisés orientations avec un titre qui se projette en 2020 : « 2020, c’est demain » : 1) 2) 3) 4) 5) Résilience et durabilité du développement économique Bien être/bien vivre/mieux vivre IdF écorégion Equilibre social et territorial Mobilisation et adhésion à l’impératif écologique Une série de thèmes et de mots clefs devront apparaitre dans la SRDEI : ESS, économie circulaire, innovation sociale, réaménagement urbain, santé, agriculture, politique de la demande, harmonie avec le plan climat, énergie, amélioration des conditions de travail. Des pistes d’outils et de moyens ont été identifiées : - gouvernance, coordination, maillage - information, communication, mobilisation - formation et accompagnement - indicateurs, critériologie, évaluation - marchés réservés (à clauses) - financement des actions de l'innovation - outils de pilotages, observatoires 52 ARTICULATION ENTRE LES GROUPES Les travaux menés indépendamment dans les 4 groupes s’articulent de la façon suivante à la lumière des synthèses. Le groupe 4 offre le socle de la vision pour la Région. Une vision focalisée par la nécessaire transition écologique que doit promouvoir et accompagner l’action régionale. La durabilité des emplois, le mieux vivre, l’équité territoriale doivent être les objectifs principaux du développement économique. Face à la limite des moyens déployés qui risquent de se rétrécir encore, la Région doit définir des priorités qui maximisent le potentiel de création d’emplois et limitent l’érosion de l’emploi productif, moteur de l’économie francilienne. Le choix des priorités n’est pas simple puisque la caractéristique essentielle de la Région IDF est de disposer d’atouts d’excellence dans pratiquement tous les domaines d’activités. Les groupes 1 et 2 offrent une méthode pour choisir ces priorités. Si les actions filières sont reconnues comme pertinentes, il convient de les faire évoluer vers le soutien aux transversalités. Pour les identifier, le groupe 2 a travaillé sur ces champs porteurs d’innovation qui peuvent devenir des étendards pour l’action régionale. Or il se trouve que les champs ainsi identifiés sont à la croisée de plusieurs filières. Il est donc possible en focalisant l’action régionale sur certains de ces champs d’en déduire les filières prioritaires qui les sous-tendent. Une autre manière de définir des priorités seraient de retenir un objectif stratégique associé à quelques critères issus du groupe 1 et d’évaluer la contribution relative de chacune des filières à la réalisation de cet objectif. Les deux approches peuvent être complémentaires. Une fois les priorités établies, des familles d’actions issues de la réflexion des groupes pourront être instruites et déclinées sur les territoires selon la méthodologie proposée par le groupe 3. D’ores et déjà le financement, l’expérimentation, l’ingénierie de projets, le soutien à l’export et la politique d’attractivité apparaissent comme les piliers essentiels de l’action régionale pour réaliser ses objectifs de croissance durable. 53 SRDEI Synthèse du Groupe de travail n°1 « Filières » : Date : 19/01/2011 Quelles filières stratégiques pour la région Île-de-France de demain ? - Président du groupe : Pierre LAURENT Référent : Martine FERNEX Rapporteurs : Marc KNOLL, Damien ROMANET II. Préambule « La SRDEI a pour objectif de tracer les lignes directrices de la politique de développement économique de la région pour la période 2011-2014 afin de maintenir et renforcer le rang et la compétitivité de l’Ile-de-France. Cela se fera dans le cadre d’une vision renouvelée de l’attractivité fondée sur le développement durable dans sa plus large acception, l’innovation et la coopération entre les acteurs. »13 Le groupe de travail sur les filières est l’un des quatre groupes destinés à nourrir avec d’autres contributions, l’élaboration de cette stratégie. Dans la lettre de mission adressée au président de ce groupe le vice-président de région Jean-Paul PLANCHOU, chargé du développement économique, de l’emploi, des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), du tourisme, de l’innovation et de l’Économie sociale et solidaire rappelle que ce travail doit: tracer des perspectives et fixer des objectifs clairs, hiérarchisés et priorisés. s’inscrire dans le cadre des dispositifs économiques régionaux sans préjugere des conclusions des Etats Généraux de la Conversion Ecologique et Sociale. prendre en compte la nécessité de conduire une politique centrée sur la préservation et le renforcement de l’appareil productif des PME franciliennes. Dans ce contexte, la lettre de mission du vice-président Jean-Paul PLANCHOU précise quelques modalités opérationnelles qu’il conviendra de mettre en exergue dans le cadre du travail de préconisations stratégiques sur les filières, à savoir : - Réfléchir à une meilleure coopération et à une plus grande transversalité entre ces filières - Donner des préconisations pour que les PME/PMI atteignent la taille critique et puissent ainsi mieux s’insérer dans le marché mondial - Et bien sûr établir un diagnostic partagé sur les filières stratégiques et organiser la réflexion sur les moyens d’en assurer la structuration et le développement. 13 Jean-Paul Huchon le 16 septembre 2010 54 III. Résumé Poser la question des filières stratégiques en Ile-de-France amène immédiatement une première constatation, en même temps qu’une première difficulté : l’existence d’une très grande diversité d’activités importantes présentes sur le territoire régional. Pas moins de 23 filières ou secteurs d’activité ont été cités spontanément par les participants du groupe de travail. Une nouvelle façon de présenter les filières a été élaborée, en distinguant des filières dites « marchés » des filières dites « transverses ». Les filières « marchés » s’organisent autour de grandes thématiques : la mobilité, les industries de la création, les sciences de la vie, la ville et les territoires durables, … (Voir infra la liste des filières). Les filières « transverses » s’organisent davantage autour de technologies et de services utilisés par les filières « marchés » même si elles peuvent correspondre aussi à un marché propre (exemple : TIC). Cette mise à plat des activités économiques franciliennes a permis de souligner leur imbrication croissante et l’intérêt d’encourager certaines synergies. D’autant plus que la structuration des filières issues de la mise en œuvre du SRDE 2006-2010 apparait comme extrêmement verticale. A titre d’exemple, bien que désignée comme filière prioritaire en tant que telle, la filière « mobilité » a donné lieu à deux plans filières différents avec chacun une « tête de filière » : la filière automobile et la filière aéronautique. Pourtant, un consensus se dégage pour une poursuite de l’élan donné par le schéma 2006-2010. Les dispositifs existants sont jugés comme satisfaisants. Ils ont créé des dynamiques qui pour certaines d’entre-elles commencent tout juste à prendre de l’ampleur. Les plans filières, en particuliers, ont fait émerger ou plus souvent conforté des acteurs d’animation et de structuration d’un tissu économique dense et complexe. La gamme des outils et actions mises en œuvre ou qu’il est possible de prévoir au sein des filières « SRDE » est suffisante pour l’animation de la filière elle-même. Mais l’orientation de la lettre de cadrage d’axer sur la coopération entre filières paraît particulièrement pertinente après cette représentation matricielle (voir V) Le groupe de travail a pris acte et n’a pas remis en cause l’intérêt de soutenir de façon prioritaire « l’appareil productif ». Dans cette perspective il s’est efforcé de préciser le périmètre « productif » des filières, avec parfois certaines difficultés méthodologiques. Ce travail a également mis en évidence la nécessité d’adopter une vision large posant, lors de la définition des périmètres, la question des services associés, y compris la maintenance, ou introduisant explicitement la notion de la création de valeur autour des usages dans le prolongement de la production. Le groupe de travail s’est accordé sur le fait que le caractère stratégique d’une filière doit être évalué au regard de sa capacité à contribuer au développement d’une région Ile-de-France compétitive et attractive, permettant aux entreprises soutenues d’être efficaces et de créer des emplois pour les franciliens, de sa capacité à contribuer à l’équilibre territorial et au développement soutenable. Pour chacun de ces enjeux, le groupe de travail a sélectionné un ensemble d’indicateurs. Ces indicateurs caractérisent notamment l’emploi, la R&D, la position de la filière à l’échelle internationale, sa contribution positive aux mutations environnementales à mettre en œuvre, etc. Ce premier travail montre notamment en quoi l’apport d’une filière à l’économie régionale diffère selon l’enjeu observé. Il permet de dresser un panorama des filières régionales qui reste à compléter et à croiser avec les analyses des 3 autres groupes de travail pour répondre définitivement à la question. La travail a également permis de dégager des propositions sous la forme de « familles d’actions » dont certaines permettent de « sortir du cadre» des plans filière, créer de nouvelles dynamiques aux frontières des filières. Ont été cités par exemple, l’aide à accorder aux PME/ETI pour la diffusion et la maîtrise d’une rupture technologique, l’anticipation des mutations écologiques, la création de showrooms, de démonstrateurs sur les territoires, l’appui à l’élaboration de prototypes, l’intégration de la démarche RSE qui va se généraliser par une exigence du marché (cf. VII et VIII). 55 Il convient de mener un travail collectif de veille et d’anticipation sur les technologies de rupture de demain, sur les process, les usages, les bonnes pratiques, les benchmarks. La plupart de ces actions seront d’autant plus profitables qu’elles seront pensées et mises en œuvre en regroupant plusieurs filières. Elles feront partie des conditions à créer pour l’hybridation croisée entre les différentes filières source d’innovation et de création de valeur. Cela signifie aussi qu’il pourrait être souhaitable d’aller plus loin dans les appels à projets liés aux problématiques transverses (design, nouveau matériaux, énergie propre, etc.). IV. Déroulement des travaux Ce groupe de travail s’est réuni à 5 reprises entre octobre et décembre 2010. Il était composé de près de 50 personnes avec notamment des représentants de la plupart des pôles de compétitivité, des représentants des départements, des services consulaires, des représentants de l’Economie Sociale et Solidaire … (voir liste en annexe 1) Pour mener les discussions, nous avons adopté une démarche en « entonnoir » incluant les étapes suivantes : - Etablir un diagnostic partagé sur les filières Définir les enjeux et les défis à relever pour le territoire francilien Se doter de critères pour positionner les filières identifiées au regard des défis à relever Formuler des orientations stratégiques Identifier les familles d’actions prioritaires Un travail de synthèse et de convergence des quatre groupes de travail sera ensuite mené pour nourrir la rédaction de la SRDEI. V. Les Enjeux pour la Région Le groupe s’est d’abord consacré à la sélection des enjeux à venir pour la région et en a sélectionné quatre que nous rappelons sans les hiérarchiser : 1) 2) 3) 4) Renforcer l’efficacité économique des entreprises pour consolider l’emploi Renforcer l’attractivité et le rayonnement international de la région Réussir un développement humain et solidaire Favoriser un développement soutenable au plan environnemental Il a été précisé que ces enjeux devaient être à la fois entendus de façon défensive et offensive. Les participants au groupe de travail ont largement nourri ces réflexions par des contributions que nous avons reformulées et reclassées en séparant ce qui relevait soit des enjeux pour la Région soit des orientations stratégiques de l’action régionale. Le groupe de travail s’est attaché ensuite à décliner ces enjeux au regard des outils mis en place dans le cadre de la politique filière de la Région. 56 VI. Les filières présentes et soutenues en Ile de France Les participants ont commencé par lister les filières présentes en Ile de France qui leur paraissaient potentiellement stratégiques pour le territoire. Ce premier tour de table a permis de dresser un diagnostic des forces en présence sur le territoire et d’identifier des critères susceptibles d’être retenus pour qualifier de stratégique une filière. Nous avons fait ensuite un travail de classement des filières en distinguant les filières dites « de marché » des filières « transverses » qui, en plus d’adresser leurs propres marchés, servent les autres filières. Cette segmentation a permis de surcroît de détecter le degré d’intensité de potentielles collaborations inter-filières. Toujours dans un souci de renforcement des interactions entre les filières existantes, des regroupements ont été proposés. Ces regroupements n’ont pas vocation à se substituer à la politique filière mais visent à mettre en exergue les synergies à soutenir. Les filières (ou regroupement) « de marché » retenues - Industries de la mobilité (Aéronautique, Spatial, Automobile, Ferroviaire) - Industries de la création (Luxe, Mode, Métiers d’art, Services et contenu numérique, Industries culturelles) - Tourisme et Loisirs - Alimentation - Sciences de la vie (Biotechnologies, Santé, Pharmacie) - Villes et territoires durables (Energies, Eco-activités, Eco-constructions, agro-industrie) Les filières transverses - Marketing/Communication/Média/Evènements Professionnels - Services de proximité - Logistique - Services financiers - TIC/Télécoms/Conception numérique/Services et contenus numériques - OSC/Intelligence embarquée - Mécanique/Mécatronique - Design 57 Cette représentation n’épuise pas le potentiel d’interaction inter-filière, loin de là. Il permet simplement d’incarner la réalité d’une action de renforcement des projets inter-filières. Les participants se sont tous accordés sur la nécessité de positionner l’effort sur ce segment tant les enjeux sociétaux, les défis technologiques et les usages associés dépassent le cadre des périmètres des filières telles que communément définis. Si l’innovation incrémentale est largement prise en compte dans les actions des plans filières, l’innovation de rupture se niche en revanche aux interfilières voire même dans les interstices entre les périmètres des filières. Nous reviendrons sur cette orientation stratégique dans la partie V de cette synthèse. VII. Les Critères d’analyse Nous avons consacré un atelier à la définition des critères d’analyse des filières au regard des enjeux et des défis à relever. Par un jeu d’itérations, nous avons abouti à une critériologie partagée, correspondant à l’un des attendus de ce groupe. De tous les critères proposés, nous avons retenu les critères quantitatifs et qualitatifs objectivables pour une majeure partie des filières instruites. Les critères trop spécifiques ou difficilement objectivables ont été écartés dans un souci de cohérence. Il y a par ailleurs des critères communs à plusieurs enjeux, ce qui n’est pas étonnant dans la mesure où ces critères permettent d’apprécier la réalisation de plusieurs enjeux. 58 Critères retenus pour instruire les filières par enjeu : Enjeu : « Renforcer l’efficacité économique des entreprises pour consolider l’emploi » - Appréciation du potentiel Innovation: Effectifs R&D et/ou CA en R&D Appréciation de l’écosystème : complétion de la chaine de valeur, existence d’infrastructures structurantes (plateformes, clusters, pôles), présence et poids Taille : CA en IdF Emploi : nombre et perspectives, appréciation du risque de destruction d’emplois Positionnement : Rang européen en parts de marché Enjeu : « Renforcer l’attractivité et le rayonnement international de la région » - Appréciation du potentiel Innovation: Effectifs R&D et/ou CA en R&D Appréciation de l’écosystème : complétion de la chaine de valeur, existence d’infrastructures structurantes (plateformes, clusters, pôles), présence et poids Potentiel d’accès au marché en IDF : masse critique de clients et/ou fournisseurs Export : Nombre d’entreprises exportatrices (nombre et volume) Investissement : Niveau des investissements étrangers Visibilité : Nombre de symposiums, congrès, conférences organisées par la filière Positionnement : Rang européen en parts de marché Enjeu : « Réussir un développement humain et solidaire » - Capacité d’insertion de la filière: nombre de personnes en insertion Qualité emplois : % d’emploi en CDI Emplois & territoire : Emplois diffus ou concentrés sur le territoire (voir cartographie des filières) Evaluation des emplois non pourvus Nombre d’heures de formation continue Enjeu : « Développement soutenable au plan environnemental » - GES : Poids des émissions de GES GES : Capacité de la filière à réduire ses émissions de GES Poids de la filière en production de déchets Les participants au groupe de travail ont largement contribué à l’évaluation des critères retenus sur l’ensemble des filières. Nous avons collecté de nombreuses contributions qualitatives et quantitatives qui ont été agrégées dans un tableau regroupant toutes les filières instruites. Les chiffres collectés ne sont pas pour autant homogènes et le groupe s’est heurté à la difficulté d’évaluer les critères par filière. Même en acceptant de se limiter aux emplois productifs pour chaque filière, les chiffres fournis par les participants ne sont pas toujours cohérents avec ceux collectés sur les bases de données de l’UNEDIC via les codes NAF. Cela ne fait que démontrer l’insuffisance des codes NAF pour caractériser une filière et les emplois qu’elles désignent. Nous avons donc retenu les chiffres fournis par les participants en leur demandant de préciser les périmètres auquel ces chiffres correspondent. Force est de constater que le filtre des emplois productifs ne s’applique pas à toutes les filières. L’appréciation des critères doit donc se faire à l’aune des périmètres retenus dont la définition peut varier d’une filière à l’autre. C’est avec cette réserve que la matrice instruite peut servir de base à l’appréciation globale qualitative du caractère stratégique des filières au regard des défis à relever. 59 Forte de ces critères, et modulo les réserves faites sur les périmètres, la Région dispose d’un outil pour apprécier la contribution des filières au regard des enjeux et donc leur caractère stratégique. Le groupe de travail qui a élaboré cet outil ne saurait pour autant se substituer aux instances décisionnelles pour faire ce choix. VIII. Les orientations stratégiques Dans la continuité du travail sur les enjeux, des orientations stratégiques ont été définies pour préciser l’action de la Région. Concernant l’enjeu « Renforcer l’efficacité économique des entreprises pour consolider l’emploi en IDF » : 1. La première orientation stratégique, issue de la lettre de cadrage du vice- président PLANCHOU, rappelle la nécessité de se focaliser sur l’appareil productif francilien. Pour y parvenir, il parait nécessaire de poursuivre la consolidation et la structuration des filières et de doter chacune des filières d’une ambition. 2. L’action sur les filières ne peut être dissociée d’une coopération inter-filières qui doit être soutenue par des rapprochements entre pôles, des réseaux d’entreprises sur des thématiques positionnées à la croisée d’enjeux sociétaux et de technologies diffusantes. 3. Toujours dans un souci de dépassement du périmètre parfois trop restreint des filières, les participants partagent la volonté de se focaliser sur des écosystèmes dynamiques intra ou interfilières afin de favoriser les relations entre PME et avec les grands groupes. Pour bénéficier de toute la visibilité nécessaire, ces écosystèmes doivent s’appuyer sur un soutien politique local. 4. L’innovation a été également placée au cœur des orientations stratégiques avec une attention particulière portée aux relations entre PME et établissements d’enseignement supérieur et organismes de recherche. 5. Pour finir, l’enjeu d’efficacité économique doit tout particulièrement cibler les PME franciliennes susceptibles d’atteindre une taille critique. L’action de la Région doit permettre de les détecter et de les accompagner dans leur croissance tant du point de vue de la montée en compétences que de l’accès aux marchés internationaux. Concernant l’enjeu d’attractivité L’objectif est double : attirer des entreprises en IDF et accompagner les entreprises franciliennes à l’international. Cet objectif apparait clairement comme indissociable du premier enjeu. 1. Pour y parvenir il apparait notamment nécessaire de coordonner encore davantage l’action régionale pour faire émerger les atouts de l’IDF. 2. Il apparaît en particulier essentiel de mettre en avant les atouts franciliens en s’appuyant sur son excellence technologique, ses capacités d’innovation et de prise en compte des enjeux de développement durable. 3. Des lieux d’expérimentations répartis sur le territoire et à forte attractivité peuvent jouer ce rôle de vitrines sur les filières et/ou thématiques transverses qui seront retenues comme prioritaires. 60 Concernant les enjeux du développement durable pris dans son acception la plus large incluant l’environnement et le développement humain et solidaire, 1. L’économie sociale et solidaire a été considérée comme une orientation stratégique à forte valeur d’exemplarité. Cette exemplarité doit se diffuser dans toutes les filières pour créer les effets de levier adéquats au défi de la conversion écologique rappelé par le vice-président Jean-Paul PLANCHOU. 2. Permettre aux entreprises d’anticiper les mutations environnementales et accompagner la conversion écologique de l’activité économique parait comme une orientation souhaitable. 3. La cohésion territoriale reste une orientation majeure. Elle peut se décliner notamment à travers le développement de clusters et de lieux d’expérimentation répartis sur le territoire régional. 4. La formation, pour finir, a été très largement citée au cours de toutes les discussions du groupe avec en particulier l’enjeu de la nécessaire adéquation entre l’offre de formation disponible et les besoins recensés sur les territoires, besoins des habitants comme besoin des entreprises. IX. Familles d’actions L’étape suivante a consisté à relever l’ensemble des propositions d’actions faites lors des diverses séances en particulier dans le cadre des orientations données. Une partie des actions proposées entre dans le cadre et la typologie des actions compatibles avec les plans filières actuels. Les participants ont rappelé l’importance de toucher les PME et leurs dirigeants pour focaliser les dispositifs sur cette cible. L’accompagnement des entreprises au développement de nouveaux marchés, pas uniquement à l’international, reste une priorité comme l’aide à la recherche de financements. Il a été rappelé à de nombreuses reprises, l’importance d’aligner les dispositifs pour faciliter la recherche de financements. De même que l’accompagnement à la levée de fonds est un enjeu stratégique si l’on veut répondre à l’objectif de croissance des PME. De nombreuses actions existantes notamment dans le cadre des plan filières ou proposées ici peuvent contribuer à l’axe stratégique « réussir un développement environnementalement soutenable » La recherche de financement, les aides à l’innovation, les soutiens en fonds propres, mutation économiques etc. peuvent également être utilisées et orienter dans ce sens. La commande publique doit aussi être utilisée comme effet de levier. Un travail de définition de la part des donneurs d’ordres est nécessaire mais également de formation, de mise en confiance, d’accompagnement des PME. Il faut en particulier les soutenir dans l’appropriation de la démarche RSE qui va se généraliser par une exigence du marché. 61 Il a été rappelé par l’ARD que plus de 50 organismes interviennent en Ile-de-France sur le champ de l’attractivité (si on prend en compte les organismes intervenant à l’échelle départementale et locale). Cela est nécessaire pour une grande région mais nous devons gagner en coordination et en lisibilité pour nos clients (les porteurs de projets). Le travail partenarial et la mutualisation de moyens sont à renforcer entre les organisations franciliennes avec des teams leader clairement identifiés sur les différentes actions et des contributeurs apporteurs d’expertises selon les sujets. Nous devons renforcer l’équipe francilienne des prospecteurs, l’équipe francilienne des détecteurs des nouvelles opportunités écologiques, l’équipe francilienne des connecteurs à l'international, l’équipe francilienne des développeurs de nouvelles opportunités industrielles, l’équipe francilienne des marketeurs à l’international, etc. Il convient de créer la « team francilienne de l’attractivité », lieu informel de partage sur les enjeux d’attractivité, de dialogue et de construction d’actions collectives. L’Ile-de-France a l’occasion exceptionnelle de déployer une politique ambitieuse de promotion à l’international en s’appuyant sur des réalisations exemplaires afin de repositionner l’image économique et technologique de la région. Cette démarche pourrait être encore amplifiée par la création et la mise en œuvre d’une politique de marque. Si l’on se réfère aux expériences étrangères, ce programme pourra générer des retombées très importantes en termes d’attractivité. En amont de l’attraction d’investisseurs et de talents, l’enjeu est de figurer parmi les communautés qui créeront de la valeur demain. Il convient d’être présent, « là où ca se passe », pour nouer des liens, faire des connections avec les entreprises, les chercheurs, les universitaires et créer les conditions du partenariat et ainsi appuyer la structuration de partenariats technologiques dans des régions stratégiques. Pour attirer en Ile-de-France, des projets mais également des talents : chercheurs, étudiants, enseignants, développeurs de nouveaux modèles de business il faut encourager par filière et parfois de façon inter filières le développement d’opérations de prospections. Ces pistes d’amélioration de l’action régionale sur le champ de l’attractivité ont été versées au débat par l’ARD à l’ensemble des participants au groupe de travail au cours de la dernière session dédiée aux propositions d’actions. Favoriser les PME/PMI à potentiel dans leur développement à l’international (partenariats, export, etc.) c’est notamment créer les conditions du développement des fameuses ETI (entreprises de taille intermédiaire) qui manquent cruellement en Ile-de-France, alors même qu’elles constituent dans les autres pays des moteurs essentiels du développement de l’emploi. Là encore, ce travail ne se fera bien (détecter et accompagner ces pépites technologiques franciliennes) qu’en étroite collaboration entre les agences, les pôles de compétitivité et les organismes consulaires. Concernant l’innovation dans les filières ont été évoqués : Des dispositifs des doctorants conseils (cf. Aquitaine): des thésards font des missions de conseil dans des grandes entreprises pendant quelques mois pour parler de stratégie et de compétences technologiques clés dans une logique d’innovation Un service d’aide à l’innovation et accession à des fonds publics: formalisation de demande de crédit à l’innovation, et programme de coaching pour aider les entreprises à lever des fonds pour passer à une échelle supérieure Le lancement de clusters, démonstrateurs, « living-labs » sur les territoires pour favoriser l’expérimentation et l’émergence de nouvelles initiatives Plus spécifiquement sur l’action inter-filière définie comme une orientation stratégique, le groupe de 62 travail a fait des propositions : Faire des appels à projets sur des thématiques ciblées Rendre transversales les actions verticales dans les plans filières et élaborer des actions spécifiques d’animation inter-filières Développer et mettre à disposition des entreprises une offre d’ingénierie de projets transverses Passer de l’innovation au développement économique Faire travailler ensemble des industriels, des opérateurs, des utilisateurs pour faire émerger des idées et utiliser les outils de la prospective Rendre visible l’offre publique de recherche à destination des PME (si pas de pôle en tête de réseau filière) Identifier des partenariats stratégiques avec certaines régions du monde en inter-filière. 63 SRDEI Groupe de travail n°2 « Innovation » : Date : 11/01/2011 Quelles politiques publiques pour conforter l’innovation induite par les nouveaux facteurs de développement ? - Présidente : Muriel GUENOUX Référent :CendrineCRUZILLE Rapporteur : SabineENJALBERT X. Préambule Ce groupe de travail s’inscrit dans la continuité dela Stratégie Régionale d’Innovation pour l’Ile-deFrance (SRI)définie avec l’Etat en juillet 2010 à la demande de la Commission européenne. Elle permet la mise en place d’actions opérationnelles destinées à donner à l’Ile-de-France un véritable leadership en termes d’innovation. La SRI, placée comme contexte et préalable aux travaux, comporte trois axes prioritaires d’intervention : - Renforcerl’efficacité des transferts de technologies et faciliter le parcours des entrepreneurs innovants franciliens - Favoriser les interactions entre les grands pôles d’innovation et l’ensemble des territoires de la région, - Conforter l’Ile-de-France comme région leader pour la prise en compte des grands enjeux technologiques, environnementaux et sociétaux comme moteurs de l’innovation. C’est ce troisième axe qui a fait l’objet des travaux de ce groupe de travail en se focalisant sur l’innovation portée par les entreprises. La réflexion s’est portée sur l’innovation associée aux enjeux sociétaux avec une prise en compte des aspects technologiques, collaboratifs et sociaux. L’objectif est d’avoir plutôt une approche par objet en plaçant la question des enjeux sociétaux au cœur de l’innovation. NB : L’ensemble des travaux s’inscrivent d’ailleurs dans la stratégie Europe 2020 approuvée par le Conseil en juin 2020, et qui a vocation à réaliser « une Europe intelligente, durable et inclusive ». XI. Méthodologie La méthodologie employée s’est appuyée sur des discussions cadrées par une démarche « en entonnoir », jalonnée par les objectifs suivants : - Disposer d’un diagnostic partagé sur les grands enjeux technologiques, environnementaux et sociétaux facteurs de développement - Identifier des besoins/usages durables émergents et leur potentiel de développement en Ile 64 - de France Identifier les types de produits/procédés/offres/modèles économiques durables et innovants qui doivent être soutenus par les politiques publiques en Ile de France Décrire 5 à 10 actions prioritaires relevant des compétences de la Région en matière de développement économique et d’innovation Les participants ont largement contribué à proposer des défis dont ils estiment qu’ils sont à placer au cœur de la stratégie pour la Région. Le groupe a collectivement reclassé ces défis en les agrégeant autour de grands enjeux sociétaux, jugés pertinents pour la Région Ile de France. Les enjeux ont ensuite été scindés en deux catégories : - Les enjeux « d’activité économique » - Les enjeux de politiques publiques Les participants ont ensuite travaillé à associer aux « enjeux d’activité économique » des champs d’innovation porteurs pour les entreprises franciliennes. Plus d’une soixantaine de propositions ont été retenues et instruites pour aboutir à une priorisation. Ce travail de priorisation des champs d’innovation a consisté à évaluer pour chaque proposition son impact sur les enjeux de politiques publiques tels que l’emploi, la cohésion territoriale, la gouvernance et l’attractivité. Ont également été évalués le potentiel économique et le positionnement de l’IDF sur chaque champ d’innovation en question ainsi que le degré de mobilisation souhaitée de la Région. Pour finir, sur chaque proposition, la typologie d’innovation a été enrichie pour orienter le type d’action à mettre en œuvre. Ces travaux réalisés en sous-groupes ont été homogénéisés et présentés en synthèse pour valider collectivement des champs d’innovation prioritaires par enjeu. Au cours de la dernière séquence des travaux, le groupe s’est attaché à identifier sur certains champs d’innovations prioritaires une typologie d’actions à mettre en œuvre par la Région. Ce travail a été guidé par des principes d’actions qui se fondent à la fois sur les effets de leviers possibles et le retour d’expérience à faire valoir le cas échéant. Cela s’est traduit par un questionnement systématique pour chaque champ d’innovation prioritaire afin de déterminer l’action la plus efficace. Ce questionnement inclut : - Les dispositifs déjà existants avec leur description, leur budget et le retour d’expérience éventuellement acquis Les cibles à adresser qui peuvent être à la fois des entreprises en direct ou des têtes réseaux qui redistribuent des aides collectives Les opportunités de cofinancements de l’Etat ou de l’Europe qui dynamisent et alignent l’aide Régionale sur des problématiques nationales ou européennes Les impacts économiques espérés tels que le maintien ou la création d’emplois, la création de richesse, le développement des territoires, la réduction des impacts environnementaux… Les besoins des entreprises à cibler en priorité parmi lesquels on compte essentiellement : le transfert de compétences, la R&D, l’expérimentation…. 5 réunions de 3 heures se sont tenues au cours des mois de Novembre à Janvier 2011. Chacune des réunions a réuni plus d’une vingtaine de personnes en charge du développement économique sur le territoire francilien, issues de collectivités, de pôles de compétitivité et clusters, d’organismes associés, de chambres consulaires, du CESR et d’agences de développement franciliennes. Quelques représentants d’entreprises (sur les sujets design, social…), et de syndicats se sont joints à certaines réunions. 65 XII. Enjeux sociétaux et environnementaux pour l’Ile de France Dix enjeux ont été retenus qu’il convient de segmenter en deux catégories : ceux correspondant à des défis pouvant être directement relevés par lemarché et ceux relevant plutôt des politiques publiques. Les enjeux de politiques publiques peuvent également être adresséspar le marché directement ou indirectement. Les « enjeux d’activité économique » : - Mobilité Environnement - Santé et mieux vivre - Construction et rénovation responsables Partages et ouvertures Les « enjeux de politiques publiques » : - Capital humain et emploi - Cohésion et équilibre territorial Gouvernance partagée - Attractivité durable XIII. Les champs d’innovation prioritaires Pour chacun des enjeux ‘activité économique, des champs d’innovation prioritaires ont été identifiés. Mobilité - Inter-modalité et systèmes d’information associés - Nouveaux services de mobilité - Transports décarbonés - Mobilité des biens (logistique / gestion de flux) - Non mobilité Santé et mieux vivre - E-santé dont télémédecine et monitoring - Nutrition et qualité de l’alimentation - Lutte contre le vieillissement - Innovations pour l’autonomie de la personne (handicap, âge…) / Design des produits adaptés à tous Construction et rénovation responsables - Eco-quartiers connectés Eco-matériaux Amélioration du confort thermo-acoustique Adaptation du logement à son occupant (en favorisant le maintien à domicile) Environnement - Développementdes savoir-faire en mesures et contrôle des pollutions et des consommations d’énergie 66 - Traitementdes pollutions et valorisationdes déchets Améliorationde l’efficacité énergétique des produits & procédés et du fonctionnement des réseaux énergétiques Partages et Ouvertures(Cet enjeu classé dans les enjeux d’activité économique relève également de problématiques de formation, de génération d’écosystème et de démarche RSE (responsabilité sociale des entreprises). Il est en réalité à cheval entre un enjeu d’activité économique et un enjeu de politique publique.) - Favoriser l’e-inclusion et réduire la fracture numérique Favoriser le partage d’expériences intergénérationnelles Soutenir la création et le développement d’entreprises collectives et de nouvelles formes d’entreprises et d’organisations Développer les activités numériques autour des usages, de l’éducation et de l’accessibilité Favoriser l’éco-conception pour notamment réduire la consommation de ressources L’instruction et les évaluations d’impact qui ont guidées le travail de priorisation ont été présentées dans un tableau synthétique joint en annexe de ce rapport de synthèse. XIV. Les principes d’action et leviers d’action prioritaires Le balayage de quelques champs prioritaires a permis de mettre en avant la nécessité d’engager la Région dans certaines directions mettant en avant des familles d’actions prioritaires: 1) Une politique d'expérimentation à forte visibilité sur des projets à forts enjeux sociétaux et environnementaux dans l'ensemble des territoires afin de permettre une meilleure articulation des équilibres territoriaux. Ce point rejoint d’ailleurs l’axe 2 de la SRI qui vise entre autre à mettre en relation les pôles de développement fort et les territoires en difficulté afin de favoriser des projets communs permettant la diffusion des innovations. L’objectif étant d’éviter une « fracture de l’innovation » entre les territoires. Cette politique d’expérimentation (à articuler avec les travaux du groupe « territoires » de la SRDEI) doit s’accompagner d’une offre d’ingénierie (y compris sur le volet important de la commande publique) à destination des collectivités pour la mettre en œuvre. C’est une brique essentielle pour déployer les expérimentations nécessaires et préalables au passage à l’échelle d’innovations fortement liées aux usages et aux services associés. Expérimenter et donc innover, c’est aussi impliquer les utilisateurs en amont et permettre de faire émerger et valider de nouveaux produits et nouveaux usages en phase avec la population. Le territoire est un vecteur d’intégration de différents intérêtset de transformation qu’il faut prendre en considération. Plusieurs champs sont apparus comme cibles potentielles pour cette politique d’expérimentation outillée(cette liste est limitée par le temps des discussions et d’autres champs pourraient s’ajouter à cette liste si l’on balaie l’ensemble des champs priorisés dans la partie IV) - le télétravail qui peut être facilité par la Région grâce au déploiement de centres de bureaux partagés à proximité des gares, les éco-quartiers qui peuvent devenir des outils de promotion des technologies et marquer l’exemplarité de la Région dans ce domaine, l’adaptation des logements qui peut se faire grâce à la mise à disposition de solutions à des populations tests pour conduire les expérimentations. 67 2) Le renforcement del’infrastructure des réseaux notamment pour réduire la fracture numérique y compris sur des zones industrielles. C’est une condition nécessaire et commune à presque tous les enjeux et cela profitera à l’écosystème très dynamique en IDF des activités numériques qui pourront ainsi être en capacité de servir toutes les filières. 3) La formation a également été citée comme une action structurante – notamment sur tous les usages du numérique (mais pas seulement)pour leur acceptation et leur diffusion et de façon transversale aux enjeux ‘activité économique. 4) L’association du design à tous les volets de l’innovation est essentielle. L’acceptabilité d’un produit, process, ou nouvelle organisation passe nécessairement par son design, son ergonomie et tout ce qui améliore son usage. Les innovations de demain créent leur propre marché, en révélant une demande encore implicite. Si innover c'est créer son propre marché, alors tout part des demandes sociétales pour y revenir. C’est pourquoi le groupe de travail s’est essentiellement centrée sur la dimension sociétale des enjeux priorisés et donc sur la place de l’usager au sein de l’innovation (innovation ouverte). Le client est un acteur central dans les processus d’innovation marchands, tout comme donc les citoyens sont des acteurs centraux dans la définition et la reconnaissance des enjeux sociétaux futurs. Soutenir l'innovation de marché, pour des politiques publiques, c'est doter les écosystèmes existants d'outils (financement, plateformes mutualisées, recherche et développement, démonstrateurs, prototypes, lieux d'expérimentations territoriales...) pour révéler les potentiels de l'Ile-de-France et montrer les possibilités. L’innovation est « plurielle », hybride, elle mixe nouveauté technologique, nouveauté sociale, créativité, elle est agitateur d’idées et elle doit en cela faire progresser les entreprises et les territoires et donc la compétitivité de chacun. 68 SRDEI Groupe de travail n°3 « territorialisation » : Date : 21/01/2011 I. Comment intégrer les axes majeurs de la SRDEI dans la stratégie territoriale régionale? Préambule Le premier Schéma Régional de Développement Economique d'Île de France est arrivé à son échéance le 31 décembre 2010. Dans le cadre de son renouvellement, la Région a fait le choix de se doter d'une Stratégie Régionale du Développement Economique et de l'Innovation pour la période de 2011 à 2014. Cette stratégie devrait être adoptée en juin 2011. Elle s'inscrit dans la continuité du SRDE précédent pour définir, dans un cadre budgétaire contraint, les orientations des actions régionales en faveur de l'économie et de l'innovation pour un développement durable du territoire. Après avoir pris en compte les attentes de l’ensemble des acteurs (institutionnels, professionnels et administrés) et les spécificités territoriales, la Région doit arrêter les principales orientations et fixer les priorités de son intervention. Pour alimenter les réflexions sur la déclinaison territoriale de la SRDEI, les objectifs fixés au GT3 étaient de définir des territoires économiquement prioritaires et les critères pour les identifier, les leviers d’action et le cadre contractuel permettant une bonne transmission des orientations régionales à l’échelon territorial et de dresser une liste indicative de préconisations dans l’optique d’optimiser le développement économique régional et de réduire les inégalités territoriales. II. La Territorialisation de la SRDEI Le retour d'expérience du précédent SRDE, notamment l’expérience des Pactes pour l’emploi, la formation, le développement économique, et des différents membres du GT fait apparaître qu’il n’existe pas d’échelle territoriale d’intervention statique et prédéfinie. La géographie prioritaire doit s’appliquer à des couples territoire-action, là où des porteurs de projet existent. Pour les territoires « muets » (sans projet porté par des acteurs), l’intervention régionale pourrait, par un appui en ingénierie, s’attacher à susciter une instance de gouvernance ou associer le territoire à des porteurs de projets existants à proximité. Le territoire est vu comme le lieu d’articulation des politiques à visée internationale (la performance, l’attractivité), régionale (la réduction des inégalités) et locales (optimiser les potentialités). Il est attendu de la SRDEI qu’elle favorise la transversalité et les complémentarités : entre différentes échelles territoriales (des actions allant du quartier à l’international), entre territoires dynamiques et en difficultés, entre les différents champs de politiques publiques (économie-transportaménagement…). La territorialisation de la SRDEI doit s’articuler aux autres programmations territoriales régionales (aménagement, environnement), en continuité des géographies prioritaires établies par le contrat de projet Etat-Région et le projet de SDRIF. 69 II.1. Critères de classification des territoires Prioriser des territoires d’intervention régionale appelle à établir une grille de critères partagée entre la Région et ses principaux partenaires pour dresser une typologie des territoires en fonction de leur situation et des enjeux de la SRDEI. Des familles de critères ont été abordées pour aller dans le sens d’une critérisation, sans rechercher forcément l’exhaustivité14, et des principes ont été actés : - prendre en compte le facteur temps pour disposer d’une analyse en dynamique, - positionner l’ensemble des territoires à partir d’un même socle d’indicateurs et pouvoir les combiner afin de situer le territoire sur un axe allant de l’insuffisance de développement à la capacité d’entrainement, - prendre en compte un champ d’analyse assez large pour illustrer l’aspect multidimensionnel du développement des territoires. Les familles de critères ont été examinées en fonction des enjeux et objectifs à atteindre dans le cadre de la SRDEI. A. Enjeu 1 : Développer la compétitivité des entreprises et renforcer l'attractivité des territoires. L'objet global de cet enjeu, retenu par le GT comme axe majeur de la SRDEI, est d'orienter les actions régionales en faveur du soutien à l'installation, au développement, à l'innovation, à la pérennisation des entreprises et/ou filières clés des territoires. Afin de définir les territoires prioritaires en rapport avec cet enjeu, les familles de critères suivantes ont été évoquées : l'état et le potentiel du tissu économique local (ancrage de filières ou entreprises clés, l’implication des entreprises dans les pôles de compétitivité, l’existence de structures de R&D; l'attrait touristique) ; l'état et le potentiel du marché foncier et des infrastructures (foncier disponible, son état et son attractivité tarifaire pour l'accueil de nouvelles entreprises, présence d’hôtels d’entreprise, équipement du territoire en nouvelles technologies, desserte actuelle et future) B. Enjeu 2 : Développer l’emploi durable en mobilisant les ressources de formation L’emploi durable renvoie à la fois au maintien et développement des emplois ainsi qu’à leur qualité. L’accessibilité à l’emploi est également centrale que ce soit dans sa dimension physique (transport) ou dans la mise en relation des personnes et des besoins du tissu entrepreneurial local. Les membres du groupe ont souligné l’importance des dispositifs de formation pour répondre à cet enjeu. La principale famille de critères identifiée pour positionner le territoire est l’analyse de l’emploi et sa mise en regard avec le profil de la population résidente (structure de l’emploi local et accessible dont part de l’emploi public, part du présentiel… taux d’emploi, caractéristiques de la main d’œuvre : qualification, jeunes, qualifications et formations offertes). C. Enjeu 3 : Réduire les inégalités territoriales et sociales en renforçant la solidarité et les complémentarités territoriales Les actions régionales doivent encourager un développement équilibré et convergent des territoires et réduire les inégalités sociales. Les familles de critères mise en regard de cet enjeu sont les caractéristiques de la population (revenus, taux de chômage, qualification…), la masse critique et le 14 Dans le cadre du groupe de travail, il n’était pas envisageable de construire une grille de critères à la fois resserrée et précise sur les indicateurs à mobiliser pour caractériser les territoires. Le travail sera à poursuivre avec des analyses plus poussées pour déterminer les indicateurs idoines et leur mode d’articulation. 70 rayonnement du tissu économique local (volume et création d’emplois, d’entreprises…), l'état du foncier et des infrastructures (qualité du foncier, de la desserte…) D. Enjeu 4: Mettre en œuvre les principes du développement durable avec l'ambition de faire de l'Île de France une éco-région Pour positionner les territoires franciliens, ont été évoqués : la gouvernance, les réseaux locaux, les initiatives locales. Plus généralement l’ensemble des familles de critères sont à mettre en regard et les travaux du groupe 4 pourraient fournir des pistes pour caractériser l’équilibre développement économique/développement social/qualité environnementale. II.2. Définition d'une matrice d'analyse et de priorisation des territoires franciliens Afin de synthétiser et de disposer d’une analyse combinant les différentes familles de critères, chaque territoire pourra être positionné au moyen d’une matrice FFOM. Cette matrice permet d’intégrer la temporalité et le caractère multidimensionnel du développement et des territoires. Elle permet également de situer les territoires au regard de leur dynamique de développement. Le GT a ainsi retenu qu'il y avait trois types de territoires: - Les territoires "locomotives", moteurs pour les territoires voisins et pour la Région. - Les territoires moteurs locaux, dont la dynamique est suffisante pour leur propre développement. - Et les territoires en difficultés, qui cumulent les difficultés. Pour les participants, cette matrice pourrait constituer le cadre du dialogue entre la Région et ses partenaires territoriaux afin de déterminer les actions et contractualisation à mettre en œuvre. III. Leviers d'action de la stratégie territoriale régionale III.1. Cadres d'intervention Pour les membres du GT, les grandes orientations et outils du SRDE restent un cadre d’intervention toujours pertinent. La SRDEI pourrait apporter des aménagements sur la mobilisation de la boîte à outils de la région en différenciant la nature de l’action régionale en fonction du type de territoire. Trois cadres d’intervention peuvent être envisagés pour répondre au mieux à leurs besoins : - La territorialisation des actions collectives (filières, pôles de compétitivité …) en introduisant des conditions de solidarité territoriale; 71 - III.2. Le lancement d'un appel à projet de territoire en faveur de projets de territoires intégrés (développement économique, emploi, innovation…) L'aide à l'ingénierie territoriale pour élaborer un projet de territoire partagé et contractualiser sa mise en œuvre (reprise et adaptation du dispositif existant des pactes pour l’emploi, la formation, le développement économique) Actions pouvant être mises en œuvre Ces outils mobilisables doivent être fonction : - Des cadres d'intervention fixés précédemment d'une part, - Ainsi que des objectifs visés par la Région pour le territoire d'intervention d'autre part. Le GT a ainsi retenu les leviers d'action suivant: - Le marketing territorial; - L'immobilier d’entreprise, - le foncier, l'habitat; - Les transports (au moyen du développement des infrastructures et de l'appui aux entreprises dans la définition de leur Plan de Déplacement Entreprise); - Le développement d'une ressource humaine de qualité (conjuguant une offre de formation adaptée aux besoins locaux); - Le soutien aux filières prioritaires et aux formes d'économie sociale et solidaire; - Le soutien à l'économie et au tissu industriel (soutien à la création/transmission d'entreprises, à la création d'ETI, à la R&D…); - Le développement ciblé d'activités (activités support type télétravail) - Le soutien à la conversion écologique; - L'amélioration des infrastructures de communication (suppression des zones blanches haut débit). IV. Conclusion Les travaux du GT 3 sur la territorialisation ont ainsi abouti aux conclusions suivantes: - - - Quatre enjeux territoriaux majeurs ont été identifiés : o Développer la compétitivité des entreprises et renforcer l'attractivité des territoires o Développer l'emploi durable en mobilisant les ressources de formation o Réduire les inégalités territoriales et sociales en renforçant la solidarité et les complémentarités territoriales o Mettre en œuvre les principes du développement durable avec l'ambition de faire de l'Île de France une éco-région. La Région est identifiée pour soutenir les potentialités de développement partout où elles existent, veiller à l’équilibre et aux complémentarités territoriales, réduire les inégalités sociales et territoriales. Les territoires d'intervention prioritaires dans le cadre de la SRDEI sont caractérisés par les différentes familles de critères évaluant la situation individuelle des territoires franciliens au regard des enjeux territoriaux identifiés. Trois types de territoires peuvent être ainsi distingués et conditionne le niveau d'intervention régionale : les territoires locomotives, les territoires moteur locaux et les territoires en difficultés. L’identification de ces territoires dépend de la combinaison des forces, faiblesses, opportunités et menaces de chacun, selon les différents critères de caractérisation. 72 - Enfin trois cadres d'intervention sont à considérer en fonction des territoires pour mobiliser les différents leviers d'actions: o La territorialisation des actions collectives; o Le lancement d'un appel à projets de territoire o Et l'aide à l'ingénierie. 73 SRDEI Groupe de travail n°4 « développement durable » : Date : 12/01/2011 Comment conjuguer efficacité économique, excellence sociale et impératif écologique ? - « 2020, c’est demain » Préambule La question posée au GT4 a un air de rajeunissement. «Comment conjuguer efficacité économique, excellence sociale et impératif écologique ? ». Ce sont les termes mêmes du mandat confié à la Commission Brundtland il y a vingt-cinq ans. La réponse, mise en forme à Rio en 1992 et rendue plus précise au long des deux dernières décennies est : « oui on peut conjuguer ces trois objectifs, mais à certaines conditions ». Comme il l’a souvent été dit, la réponse est : « développement durable ». Puisque la Région Ile de France se pose à nouveau la question historique, la réponse est la même. La voie « développement durable », que certains nomment « transition écologique », semble la seule possible pour la SRDEI. « Développement », parce que la Région ne peut se résigner au dépérissement d’activités traditionnelles, en particulier industrielles, quand les atouts de l’Ile de France donnent à beaucoup de ces activités, si elles évoluent dans leurs produits et leurs process, des chances sérieuses de survie et de croissance. « Développement » aussi, parce que de nouvelles activités économiques sont possibles. Qu’elles soient en rapport avec la demande de services sociaux et plus généralement de progrès sociétaux ou en rapport avec la réduction de l’empreinte écologique de l’Ile de France, elles sont potentiellement fortement créatrices de richesses et d’emplois. « Développement » encore, parce que de nouvelles formes d’entrepreneuriat, également porteuses de croissance et d’emplois, sont à encourager, telle l’économie sociale et solidaire. « Durable » parce que l’économie est appelée à se transformer profondément au cours des années 2010. Les activités, les entreprises et les organismes et services privés ou publics de toutes sortes ne survivront à terme que s’ils sont adaptés au monde de demain : celui-ci sera impitoyable, notamment, pour ceux qui ne prennent pas en compte les exigences environnementales, qui ne savent pas réduire leur recours aux ressources naturelles et leurs émissions de rejets et déchets, qui n’ont pas le souci d’innover ou qui font preuve d’irresponsabilité sociale. Ce qui n’est pas « durable » ne survivra pas. C’est le rôle de la Région que d’accompagner cette transition. Cet accompagnement doit être la priorité pour son action économique, c’est à dire pour la SRDEI. En outre, la Région ne peut s’en tenir à une action en direction des seuls acteurs économiques, sans, dans le même temps, mobiliser les consommateurs, c'est-à-dire les citoyens. C’est un volet nécessaire de la politique économique d’une collectivité moderne que d’en appeler au changement des comportements et des consommations. Une nouvelle 74 manière de communiquer doit être au cœur de la SRDEI. « A ces conditions », oui il est possible, en Ile-de-France, de construire un développement qui soit durable, et nous allons dire ici comment le faire. Il sera une étape vers un modèle économique et social différent, plus efficace, plus sobre, plus éthique et plus solidaire, en bref plus écologique, celui qu’exigera le monde de demain. L’Ile-de-France n’échappera pas à ces exigences. Si elle conduit la transition économique, au lieu de la subir, elle transformera les contraintes en leviers. La stratégie de développement et d’innovation doit être ainsi orientée. Elle prendra appui sur ce qui a déjà été fait lors des précédentes mandatures. La Région fera ainsi ce qui dépend d’elle pour que l’économie francilienne soit performante sur le long terme. I. Conduire la transition économique Pour anticiper et conduire le changement, le groupe 4 propose pour la SRDEI deux objectifs et six axes prioritaires. 1. Les objectifs La Région, assumant pleinement son rôle de chef de file du développement économique, doit contribuer activement à la transition vers un système économique et social qui permette de faire face aux temps à venir, c’est-à-dire en phase avec un développement durable et solidaire. Il ne s'agit pas de tourner le dos à la réalité économique actuelle d'une région riche de sa diversité et de considérables atouts, de sa base industrielle, de ses infrastructures, de ses capacités de recherche et de développement, de ses services sociaux, culturels et financiers, dont la réunion est unique au monde. Il s’agit de s’appuyer sur ces atouts pour conduire la transition. Une économie de transition est possible si elle vise deux objectifs : A. une résilience économique durable Il s'agit, en s'appuyant sur ses potentiels, d'amener notre région à faire un pas déterminé vers un modèle économique qui la rende résiliente face à des données de haute probabilité ou à des exigences incontournables : - des ressources naturelles plus rares et plus chères; l'obligation de réduire son empreinte écologique pour tout acteur économique; la nécessité d'une moindre dépendance, notamment énergétique et alimentaire ; la pression mondiale pour un surcroît de RSE, ou mieux de " performance globale", pour tout agent économique; l'impératif de réduire les inégalités sociales, sous peine de déstabiliser notre économie et d'affaiblir notre attractivité; l'impératif de rendre l'économie mieux affranchie de la finance spéculative, et de consolider les formes économiques alternatives. 75 La transition vers une économie plus résiliente doit : - - - faire appel aux meilleures filières existantes, celles notamment qui ont de réels atouts face à la compétition extérieure et pour lesquelles un appui à l’adaptation peut être nécessaire; aider la reconversion de certains secteurs; exploiter les gisements de croissance tels que les "éco- activités", tel le très vaste chantier de la maîtrise de l' énergie, qui est spécialement prometteur pour les PME et TPE; tels aussi les services améliorant le "bien vivre" des catégories et quartiers défavorisés; tel encore que l' agriculture bio, et de proximité, qui répond à une demande et améliore l' indépendance alimentaire ; enfin stimuler l'innovation, aussi bien technologique que sociale, et favoriser les nouveaux modes d'organisation des entreprises, au premier chef l'économie sociale et solidaire. B. Une économie équilibrée Cet équilibre touche aussi bien : - les filières. Le tissu économique francilien est caractérisé par une grande diversité des filières présentes, des secteurs et des compétences. Bien que marquée par une forte présence des services, l’industrie y tient encore une place importante. On y trouve une concentration de chercheurs et de créateurs unique en Europe. Cette diversité est un atout pour la transition économique à conduire. La région et ses organismes associés doivent non seulement la maintenir mais, au-delà, l’utiliser pour susciter et accompagner la fertilisation croisée ; animer les liens entre PME/TPE et le monde de la recherche ; créer des carrefours entre les sphères de la création, de la recherche, des industries productives et des services. L’adaptation se fera notamment par l’éco-innovation et l’innovation sociale. - les territoires. Il n’y aura pas d'économie résiliente qui ne soit "insérée", c'est-à-dire qui ne soit conçue en relation étroite avec les parties prenantes ; et qui n'obéisse pas à des disciplines d'aménagement régional. Le rééquilibrage des territoires doit être un objectif dans la ligne des conclusions du SDRIF. Il faut s’attaquer vigoureusement à la dichotomie particulièrement aigüe en Ile-de-France entre bassins de vie et bassins d’emploi. A rebours des effets déséquilibrants de la surconcentration d’activités, la Région doit rechercher une diversité d’équilibres territoriaux et créer de l’activité là où sont aujourd’hui les demandeurs d’emploi, induire moins de déplacements et combattre les déserts d’activités, qui créent de véritables ghettos. Il faut faire de la création d’activités économiques un facteur majeur d’inclusion des quartiers défavorisés dans la ville. - les catégories sociales. Les acteurs économiques ont une responsabilité de premier plan dans la réduction des inégalités sociales. La Région doit les inciter à s’inscrire dans une démarche de Haute Qualité Sociale prenant en compte la lutte contre la précarité, les conditions de la gouvernance, le stress au travail et plus généralement les nouvelles maladies liées au travail. Aussi bien l’attractivité de la région que l’apaisement des tensions sociales passent par le progrès général de la qualité de l’emploi en Ile-de-France. Notre région est marquée par une très grande inégalité 76 sociale dans l’accès à l’emploi, les moins qualifiés des Franciliens subissant un taux de chômage beaucoup plus élevé. Il faudra donc veiller à un double objectif : d’un côté l’augmentation du niveau de qualification et de professionnalisation du plus grand nombre mais dans le même temps que le modèle de développement économique ne soit pas quasiment exclusivement créateur d’emplois de très haut niveau de qualification par la promotion systématique des activités à très haute valeur ajoutée. C’est d’un emploi équilibré qu’il doit s’agir. 2 Les six axes prioritaires L’énergie : une priorité de la politique régionale de développement économique Converger vers le scénario Negawatt ; les politiques régionales doivent être mises en cohérence avec l’application déterminée du plan régional climat-énergie. Cela passe par des politiques sectorielles au premier rang desquelles la construction, la réhabilitation du domaine bâti et les transports. Plus généralement, devront être soutenus les filières ou secteurs économiques induisant soit une diminution de la consommation énergétique soit l’utilisation des énergies régionales. Seront appuyés les éco-activités telles que les productions décentralisées d’énergie (biomasse, cogénération, solaire, géothermie, pile à hydrogène, micro-hydraulique, micro algues…) ou l’expérimentation des « smart grids » ; mais aussi des filières plus classiques comme le bâtiment neuf ou existant, dont l’amélioration des performances énergétiques constitue un enjeu considérable en termes aussi bien de consommation et de réduction de la précarité énergétique, que d’emploi et d’activité pour les TPE PME. Seront particulièrement recherchés les programmes à caractère transversal, visant des objectifs environnementaux (climat-énergie), sociaux, économiques et financiers et permettant à la Région d’exercer ses compétences de façon exemplaire avec un maximum d’effets d’entrainement vis à vis de l’ensemble des acteurs régionaux. L'économie de la fonctionnalité Ce type d’économie consiste à faire payer un service (transport, chauffage, éducation, culture, soins, etc.) ou l’usage d’un bien plutôt que ce bien lui-même. Elle est pertinente pour des raisons éthiques et économiques : moindre pollution et moindre consommation de ressources naturelles à service égal ou amélioré. Elle est l'un des moyens de diminuer l'empreinte écologique d'un individu, d'une famille ou d'une collectivité. Celui qui vend le service a en effet intérêt à produire des équipements solides, durables, recyclés ou recyclables et sûrs (exemple des véhicules, équipements de bureau, ascenseurs). La région et les organismes associés devront donc inciter les agents économique à aller dans ce sens : location systématique d’équipement, auto et vélo partage, mutualisation d’occupation d’espaces et de bâtiments, etc. 77 L’économie circulaire L’économie circulaire est devenue une composante opérationnelle et stratégique du développement durable, en partie dans le secteur industriel. Elle vise à rompre avec l’approche linéaire classique des activités économiques qui n’intègre ni la finitude des ressources naturelles, ni l’incapacité de la planète à absorber la totalité des déchets produits. En considérant l’ensemble des activités économiques d’un territoire (industrie, service, agriculture, commerce, transport), elle propose des solutions pour une utilisation cyclique et efficace des ressources dans l’économie. Plus précisément, ce modèle économique contribue notamment à réattribuer une valeur économique au déchet, à réduire les émissions de gaz à effet de serre, aussi bien que de polluants. Il permet également de dématérialiser l'économie par la minimisation des flux de matière tout en assurant des services au moins équivalents. Ainsi, ce modèle anticipe t-il les évolutions de la mondialisation économique et de la disponibilité des ressources naturelles en accompagnant les territoires pour faire de cette contrainte une opportunité de développement. Il permet également d’acquérir une connaissance des ressources renouvelables localement disponibles sur un territoire, ainsi que des matières et de l’énergie utilisés et rejetés par les activités économiques du territoire considéré, grâce à une cartographie des flux. Il s’agit donc là d’un modèle économique promis à un grand avenir sur le développement duquel, il est temps que la Région Ile-de-France porte un effort vigoureux. Elle doit développer et multiplier les systèmes économiques à l’image des parcs industriels, dans lesquels les établissements réutilisent les flux de rejets, d’énergie de chaleur, etc. émis par les entreprises voisines. l'économie sociale et solidaire (ESS) L’économie sociale et solidaire apporte désormais une contribution économique croissante aux activités de production et de services de la région : elle représente en 2010 10% des emplois franciliens et répond aux besoins sociaux, au premier rang desquels l’insertion des publics en difficulté. C’est la première raison pour laquelle la Région doit soutenir ce modèle. L’ESS contribue en outre, à double titre, à conjuguer efficacité économique, excellence sociale et impératif écologique. D’abord parce que les activités développées par les acteurs de l’ESS prennent souvent en compte ces trois dimensions et ensuite parce qu’elle intègre, , à la convergence de l’utilité sociale et de la performance économique, des principes comme : la démocratie : implication des acteurs dans les projets portés au moyen d’une gouvernance adaptée l’économie du territoire : les activités d’économie sociale et solidaire s’efforcent d’être des acteurs innovants d’une économie de proximité. le partage de la richesse produite : au profit exclusif du projet et des salariés. Le secteur de l’ESS, expérimenté, et désormais structuré doit pouvoir aujourd’hui diffuser ses pratiques et son exemplarité auprès de l’ensemble des acteurs de l’économie. La Région doit l’aider à doubler ses activités et ses effectifs au cours de la décennie. 78 Les éco-innovations Dans la perspective de la SRDEI, qui vise à associer croissance économique, emploi et développement durable, l’éco-innovation peut contribuer à conjuguer efficacité économique, réduction de l’empreinte écologique et sobriété dans l’appel aux ressources. L'éco-innovation se définit ainsi comme la production, l'assimilation ou l'exploitation de la nouveauté dans les produits, processus, services ou les méthodes managériales, avec pour objectif, tout au long de leur cycle de vie, de prévenir ou réduire de manière substantielle les risques environnementaux, la pollution et les autres impacts négatifs liés à l'utilisation des ressources nécessaires. Elle concerne également l’organisation du travail et une nouvelle gestion des ressources humaines notamment en vue de réduire les extrêmes tensions apparues ces dernières années chez les salariés. Au titre de son accent sur l’innovation et tout simplement pour mieux atteindre les objectifs énoncés plus haut, la SRDEI doit être particulièrement active dans son soutien à cette vaste catégorie d’innovation : appuis financiers, concours et prix, labels, promotion… Une agriculture de proximité En quelques décennies, l’alimentation consommée en Ile-de-France est de plus en plus dépendante d’apports extérieurs. Ceci fait de la région un territoire extrêmement fragile : elle ne maîtrise que marginalement la production sur les besoins essentiels des franciliens. Un but de la SRDEI en liaison avec les régions voisines, doit être de réduire sa dépendance alimentaire à long terme, à l’image des « villes en transition » La stratégie régionale doit également comporter un volet consacré aux agro-industries et plus généralement à la filière agro-alimentaire. Elle doit intégrer des mesures tendant à développer l’agriculture bio, les circuits courts et à soutenir l’agro-industrie répondant à des critères environnementaux. L’agriculture biologique, qui est en outre fortement créatrice d’emplois, doit tendre vers un objectif de 15% de la production agricole régionale. 79 3. Les leviers d’action Tout ce qui précède montre clairement que la Région doit mettre en œuvre une double démarche, d’une part en interne, pour tracer une voie exemplaire, d’autre part générale et partenariale, comme acteur majeur de la vie régionale : Les deux démarches doivent être conduites de façon à se conforter mutuellement en bénéficiant toutes deux des résultats et des enseignements de chacune. Ainsi, le travail, les investissements et les aides financières de la Région seront pleinement valorisés au service du développement durable régional. Ces principes renvoient à la mise en place d’une gouvernance adaptée : fluidité de l’information interne, partage des décisions et mise en œuvre associant tous les services à la poursuite des objectifs généraux au travers de chacune de leurs actions, synthèses et évaluations périodiques permettant d’adapter la politique régionale 1. Donner l’exemple Soulignons la nécessaire exemplarité de la Région et de ses organismes associés en matière de réduction programmée de son empreinte écologique : mise à niveau énergétique de ses immeubles et de ses sites d’implantation suivant les objectifs du Grenelle, plans de déplacements, gestion de ses déchets, éco-critères pour toutes commandes et achats publics … Il doit en aller de même pour les investissements qu’elle finance dans les lycées, la formation professionnelle, les transports … Par ailleurs, la transition économique vers des activités à l’avenir prometteur doit devenir le fil rouge de la politique régionale de formation. Celle-ci doit être concertée avec la SRDEI, attentive à la question de l’insertion des jeunes des quartiers, et aux besoins spécifiques des personnes « peu qualifiées ». La formation des élus et de l’ensemble des agents du Conseil Régional est une étape incontournable pour la réussite de la démarche de transition écologique. 2. Conduire sur la mandature une campagne « 2020 c’est demain » Conduite sur la mandature, cette campagne doit constituer un volet central de la SRDEI. La communication de la Région doit s'ordonner autour de cette mission. On ne peut en effet envisager de transition écologique sans adhésion sans mobilisation des acteurs : entreprises de toute taille, professionnels de toute nature, organismes fédérateurs du secteur économique, institutions et services publics et, surtout, consommateurs et usagers, c'est-à-dire citoyens. Pour que leurs comportements bougent, pour que se renouvellent les méthodes et les process, les réflexes et les attitudes, il faut une aide à la prise de conscience et un appel à la mobilisation. Comme l'Etat et d’autres collectivités l'ont fait à certains moments depuis une trentaine d’année, il y a ici un rôle vigoureux et moderne à jouer pour la Région. La SRDEI doit l’inviter à conduire sur plusieurs années une campagne en direction de cibles économiques successives sur le thème « 2020 c’est demain ». Cette action de grande visibilité contribuera à forger l'image de "l'Ile-de-France, Eco- Région" et renforcera son attractivité. 80 3. Reconnaître et faire connaître les bonnes pratiques Pour la définition et la mise en œuvre de la SRDEI, la Région doit, dans la mesure du possible, doit s’inspirer des bonnes pratiques d’entreprises et des expériences de terrain . Ce levier pourrait consister à : 4. - Identifier et rendre visibles des villes et des territoires-laboratoires (à travers des pactes territoriaux) pour expérimenter le changement en lien avec les pôles de compétitivité et en faire des plate-formes pédagogiques tout public. - Créer et diffuser auprès des TPE PME en liaison avec les organismes professionnels, une base de connaissance sur les informations, meilleures pratiques, experts, aides, formations en matière de développement durable pour les inciter à s’engager dans la mutation écologique et la RSE. - Valoriser les initiatives d’entreprises et de réseaux d’entreprises écologiquement et socialement exemplaires en termes de méthodes (123 environnement, Norme 1000 NR, ISO 26000, Performance globale …), en termes de projets innovants (écotrophées des départements et du réseau consulaire, des parcs naturels régionaux…) en termes de filières (Imprim’vert, garages…) avec des témoignages de chefs d’entreprises. Evaluer la santé écologique de la région La SRDEI doit finaliser, publier et médiatiser le triple indicateur élaboré dans le cadre du SRDE : 5. - l’indice de vitalité économique : IVE qui a pour ambition de faire la synthèse des différents indicateurs permettant de mesurer la vitalité de l’économie régionale dans sa globalité bien au-delà du PIB, - l’indice de situation sociale : ISSR qui dans la continuité de l’Indice de Développement Humain (IDH) régionalisé il a été composé en agrégeant seize variables recouvrant huit thématiques : la santé, le logement, la scolarité, l’emploi, le revenu, les minima sociaux, l’urgence sociale et la justice - l’indice de qualité environnementale de la région en cours d’élaboration. Adapter les dispositifs d’aide et d’accompagnement en direction des acteurs économiques Les aides de la Région, quelle que soit leur forme, sont souvent pertinentes et efficaces. Leur lisibilité, due largement à leur multiplicité, est insuffisante.Ce riche dispositif doit être être à la fois resserré et ordonné autour de la transition économique, telle qu’on l’a décrite cidessus. Il doit être repensé, simplifié et rendu plus nerveux. Il doit être en particulier renforcé quand il s’agit de soutenir et diffuser les expérimentations et innovations, tant techniques et industrielles que sociales et managériales. La Région doit s’efforcer d’ordonner les aides des divers intervenants publics et privés qui opèrent en matière économique et en direction des entreprises. L’ARD doit jouer ici un rôle 81 moteur et contribuer à coordonner les multiples acteurs publics et professionnels qui travaillent à la sensibilisation et au soutien des entreprises. Les aides doivent être accordées en fonction d’une grille d’éco-critères. Cette grille doit , à la fois, tenir compte de la diversité des bénéficiaires et comporter pour chaque dispositif, un volet social intégrant les divers aspects évoqués ci-dessus, et un volet environnemental mettant un accent prioritaire sur l’énergie et la « décarbonisation » de l’économie. Les entreprises devront être appréciées plus largement sur leur « performance globale » : RSE, empreinte écologique, climat social interne à l’entreprise, comportement éthique (paradis fiscaux, bonus, etc.). La définition de ces éco-critères sera confiée à un groupe de travail qui s’appuiera sur les indicateurs de développement durable. Il devrait remettre ses conclusions à la mi 2011. La Région devra enfin soutenir les projets d’innovation sociale (avec ou sans R&D), qui par leur exemplarité et par leur capacité d’effet levier vers le grand public apportent des solutions pérennes pour tous (via l’adaptation de l’offre sociale au grand public, l’appui à l’utilisation d’outils et produits financiers ou encore l’appui à l’univers du jeu). Cette aide peut s’établir, à travers : - 6. Le financement de l’amorçage des projets (capital investissement public, quasi-fonds propres de type prêts d’honneur, subventions de type ESS élargie…) L’accès aux aides à l’innovation des projets comportant de la R&D: o champ de la R&D « sociale » à faire accepter, o développement et promotion d’outil d’estimation et d’amélioration de l’impact social La diffusion des solutions qui marchent L’aide au changement d’échelle (développement géographique notamment) L’accès aux aides au développement durable ou à la RSE Promouvoir l’économie sociale et solidaire (ESS) Pour diffuser ses pratiques et son exemplarité auprès de l’ensemble des acteurs de l’économie, le soutien à l’ESS passe par l’ouverture aux entreprises et associations de ce secteur des outils pertinents d’action économique mise mis en place par la Région. Une quote-part des aides, de l’ordre de 20% pourrait être réservée au secteur de l’ESS pour soutenir le secteur et notamment les têtes de réseaux structurantes. La Région devra stimuler la demande, encourager la consommation responsable, et favoriser la structuration financière et l’accès aux financements des structures de l’ESS. Cette politique de promotion pourra s’appuyer sur des pôles de coopération à créer en partenariat avec l’ensemble des structures de l’ESS sur un territoire. 7. Encourager les initiatives d’écologie industrielle La Région doit susciter, par appel à projets ou soutien ciblé à l’émergence de projets, la transformation de quelques unes de 1200 zones d’activités économiques franciliennes en écopôles c'est-à-dire en plateformes de développement durable pour les entreprises 82 (essentiellement des PME) installées sur ces zones par la formation, l’information, la sensibilisation des collectivités et entreprises des zones d’activités économiques. 8. Faciliter la transition agro alimentaire - - - Mettre en œuvre les préconisations du rapport voté par le Conseil régional Conduire une politique foncière en faveur de l’agriculture biologique en identifiant des opportunités d’achat de terrain et en demandant aux organismes associés compétents de pratiquer des acquisitions foncières à cette fin. Dans certains cas, une pollution de soutien à la dépollution des sols sera à prévoir ; Soutenir en fonction d’éco-critères le développement des agro ressources et agro énergie ainsi que les industries de transformation; Soutenir la transition vers des pratiques culturales moins dépendantes de la chimie et du pétrole et plus favorables à la diversité des exploitations et des produits ; Faire la promotion des circuits courts (aide à la mise en relation directe des producteurs franciliens et distributeurs locaux) et valorisation (label francilien « circuit court »). Conclusion : 2020 c’est demain L’examen rapide de la situation actuelle, montre que l’Ile-de-France, la plus riche économiquement et la plus peuplée des régions d’Europe, avec une ville monde en son centre a tous les atouts pour devenir non seulement une éco-région exemplaire mais un laboratoire unique en Europe capable d’inventer et de conduire une transition économique. Mais toutes les régions font des efforts en ce sens. N’étant pas aujourd’hui au premier rang, notre région doit afficher clairement, dans sa SRDEI, l’objectif prioritaire : accélérer la transition et concentrer ses efoorts et ses moyens sur cet horizon « 2020, c’est demain ». La transition économique vers un développement durable, avec au premier plan son volet social et sociétal, a donc vocation à être l'axe majeur de la SRDEI , comme il en va depuis des années pour de multiples collectivités en Europe. Parce qu' elle a la volonté de contribuer à la meilleure survie économique et sociale de l' Ile-de-France, la Région doit se mobiliser en ce sens, sans attendre que des événements et contraintes obligent l'économie régionale, déjà éprouvée par ce qui lui est survenu du dehors, à subir des adaptations à chaud et dans le désordre. Elle doit conduire et non subir le changement. Elle a aussi le devoir de mobiliser pour cette transition tous les acteurs économiques, du producteur au consommateur. Il n'y a pas de temps à perdre pour préparer l'économie régionale à être mieux armée pour les temps qui viennent. 83 Document n°5 Contribution de la Commission du Développement économique 84 Contribution de la commission du développement économique à la stratégie régionale de développement économique et d’innovation (SRDEI) Le premier schéma régional de développement économique d’Île-de-France (SRDE) arrivant à échéance le 31 décembre 2010, il est nécessaire d’élaborer un nouveau document stratégique, capable d’orienter les politiques économiques régionales dans les années à venir. Cette stratégie devra se nourrir des atouts et potentiels de notre Région (diversité de ses populations et des ses territoires), proposer une ambition économique, sociale et environnementale au service du développement global et cohésif de notre territoire. Le contexte dans lequel est aujourd’hui élaborée la SRDEI est marqué par une crise systémique profonde et durable. Bien que l’Île-de-France soit entrée plus tardivement dans cette crise que le reste du pays, son impact social et économique s’y fait lourdement ressentir (progression du chômage de longue durée et chez les seniors, destructions massives d’emplois industriels…). A ce constat partagé, s’ajoute un second : celui d’une crise écologique profonde, dont souffrent en premier lieu les populations les plus fragilisées économiquement et socialement. Cette situation contribue en outre à accentuer les fortes inégalités existant entre les populations et territoires franciliens. Il s’agit donc de prendre pleinement la mesure du défi auquel la Région est aujourd’hui confrontée, dans l’objectif premier d’apporter des réponses aux besoins de ces territoires et populations. La réponse à ces enjeux doit passer par une réflexion partagée sur la transformation nécessaire des façons de penser et d’agir nous engageant vers un mode de développement humain durable - ce dernier étant envisagé comme une condition majeure du développement économique. La SRDEI devra donc non seulement contribuer à lutter contre les effets de la crise dans notre région, mais également à la rendre plus résiliente pour l’avenir. Elle devra ainsi porter des conceptions innovantes du développement économique et social, en donnant des signaux forts à l'intention tant du monde économique francilien qu’en direction des économies voisines, nationales et internationales. Enfin, cette Stratégie régionale de développement économique et d’innovation devra alimenter la réflexion du champ économique des États généraux de la conversion écologique et sociale (EGCES), processus de transition qui permettra d’appréhender l’enjeu de l’accompagnement des acteurs et le temps nécessaire à l’accomplissement de l’évolution que cela suppose. 85 L’Ile-de-France, une ecosysteme en mutation ● région attractive et un ○ Un modèle de développement attractif La Région Île-de-France se classe comme première région économique d’Europe au regard de son PIB15, de sa densité (11,6 millions d’habitants), des investissements internationaux ou encore du nombre de projets d’investissements dans les centres de recherche. Si la région est aussi attractive, c’est singulièrement par ses infrastructures, sa main d’œuvre qualifiée, le tissu performant de ses entreprises, ou encore la diversité et la complémentarité des activités présentes sur son sol. A l’examen des implantations d’entreprises sur le territoire, le constat est souvent le même. Après la qualité de la main d’œuvre proposée, c’est l’attractivité d’un territoire qui fait la différence, c'est-à-dire sa desserte en transport, la qualité de la vie offerte aux salariés et aux cadres de l’entreprise, la qualité des écoles et la proximité des services de santé. Autrement dit, la force de la région Île-de-France repose sur l’ensemble des éléments qui proposent un développement local cohésif qui contribue non seulement à la performance des entreprises régionales mais aussi à son rayonnement. Ce développement est tout à la fois le moteur de l’attractivité de la région et nourri par elle. Des activités économiques et une réelle puissance de « recherche et développement » et d’innovation ○ En Île-de-France se côtoient activités tertiaires et industries. Il est à noter qu’elle est la première région industrielle de France16 avec notamment les secteurs de l’automobile, de la mécanique, de la métallurgie, de la pharmacie, de l’imprimerie ou encore des transports. Dans le même temps, le tissu économique est extrêmement divers avec des designers en grand nombre aux cotés des services à la personne, des industries numériques… Cette mixité est une force de résistance aux retournements de conjonctures. Notre stratégie doit positionner la Région dans une démarche d’accompagnement des secteurs en perte de vitesse vers une mutation qui leur permettra un nouveau développement. Les destructions d’emplois dans l’industrie accentuent les inégalités entre les territoires et entre les populations. Face aux impératifs sociaux et écologiques, l’ambition régionale doit être d’accompagner les mutations industrielles vers un développement plus durable et solidaire, intervenant ainsi vers des secteurs porteurs et en plein essor (« green tech. », nouveaux matériaux, nouveaux besoins…). Pour s’insérer dans cette dynamique en cours, l’innovation tant sociale que technologique voire transversale sera un levier décisif. La Région concentre une des plus fortes densités de centres de R&D, contribuant à en faire l’une des régions les plus performantes en matière de recherche. Cependant le partage de l’innovation avec le dense tissu de PME est difficile pour ne pas dire complexe. Ce phénomène est préoccupant dans le contexte de l’émergence 15 16 Près de 553 milliards d’euros en 2008, représentant près de 29% du PIB national. 14% de l’emploi industriel national, 2/3 des exportations 86 d’innovations techniques et sociales liées aux éco-activités et d’actions non plus simplement curatives en direction de l’environnement, mais également « préventives ». Particulièrement investie dans les pôles de compétitivité, principaux acteurs de ces partages entre PME et « grandes entreprises », la Région doit viser à mettre en cohérence leur action avec la SRDEI. Il s’agira de réorienter les pôles de compétitivité vers de réels pôles de « coopération et de compétences », afin d’insister sur les modalités de partage mais aussi sur leur gouvernance. ○ Des filières économiques en mutation S’il ne s’agit pas ici de délimiter les filières qui doivent être jugées prioritaires, il apparaît que certaines filières ont des rôles prépondérants que la Stratégie régionale devra intégrer. Le tourisme, en particulier, qui génère environ 600 000 emplois directs et indirects en Ile-deFrance17, est un secteur susceptible d’une forte progression au regard de la demande croissante des pays émergents. Il faut se donner les moyens d’aider le secteur à gérer de tels flux tout en orientant son action vers des pratiques respectueuses de l’environnement et de la qualité sociale des emplois. La prise en compte de ces perspectives sera incontestablement l’enjeu du schéma stratégique du tourisme, qui ne peut être déconnecté de la réflexion stratégique économique. De même sur la filière agro-alimentaire, il nous faut répondre à l’objectif d’une gestion plus localisée, structurée à partir de circuits de proximité dynamique de cette filière, caractérisée par un nombre important de PME, qui doivent être soutenues en matière d’innovation et de développement. Les filières industrielles sont également l’un des éléments clés de la SRDEI, comme de la transition écologique et sociale. L’ambition de la Région concernant le tissu productif doit par conséquent être pleinement affirmée. L’approche des filières doit donc inclure un vaste champ d’angles de vues : potentiel de développement, impact sur l’environnement, pertinence de l’intervention publique dans l’accompagnement vers la transition écologique et sociale. Car c’est bien le développement humain qui sous-tend le développement économique, et non l’inverse. En ce sens, l’attractivité ne doit pas être synonyme de concurrence entre les territoires, mais se conjuguer avec le développement équilibré et solidaire de ces territoires. Concernant les filières, la réflexion reste entière et devra être largement conduite notamment dans le cadre des États généraux de la conversion écologique et sociale (EGCES). La SRDEI, un outil pour répondre aux déséquilibres de la région et ainsi favoriser le developpement durable ● Pour formuler des réponses à des enjeux de fond, la SRDEI doit d’abord s’astreindre à des contraintes de forme. ○ Aboutir à une stratégie concise et opérationnelle Des exigences de forme doivent contribuer à pallier les faiblesses du SRDE 2006-2010. Il faut tendre vers : Une stratégie concise et sélective, construite autour de quelques priorités et propositions 17 45 millions de touristes chaque année en Ile-de-France 87 phares. Elle ne doit pas viser à l’exhaustivité. Le mandat étant court, seul un document resserré pourra être effectif. Une stratégie suffisamment précise sur les points abordés pour être opérationnelle. Elle doit donc formuler des orientations et proposer des moyens. Une stratégie et une communication claires pour rendre lisibles aux citoyens les orientations prises par la Région. Porter un développement global et cohésif, c’est répondre aux déséquilibres et inégalités de l’économie dans une véritable stratégie territoriale francilienne ○ La stratégie doit renforcer le sens de l’action régionale en matière économique et être le vecteur de cohérence de nos politiques de lutte contre les inégalités. L’intervention économique doit contribuer à améliorer la qualité de vie en Île-de-France, et en faire l’une des clés de voûte de l’attractivité régionale. Par là même, cette stratégie doit aussi être porteuse d’innovation sociale forte. 1. Résorber la pauvreté et la précarité, phénomènes accentués par la crise et véritables urgences pour le vivre ensemble. Les créations d’emplois sont nécessaires pour donner des perspectives aux Franciliens les plus défavorisés, autour notamment de filières structurées et de grappes d’innovation. L'emploi doit être plus durable, à savoir moins précaire, moins subi, de meilleure qualité. Les inégalités, notamment face aux risques que l’environnement fait peser sur la santé, doivent décroître. 2. Réduire les inégalités territoriales : à la concentration des richesses autour de certaines zones correspondent des poches de précarité, où les perspectives d’activités sont faibles et forcent les habitants à travailler ailleurs. Une approche équilibrée du territoire doit conduire à développer en priorité les territoires les plus en difficulté. 3. Intégrer l’impératif environnemental au développement économique : Réduire l’empreinte écologique : l’économie francilienne est assise sur un modèle non durable, qui nécessiterait trois planètes pour pouvoir être étendu à la population mondiale. Les dommages, déjà visibles aujourd’hui, seront amenés à se multiplier si la Région ne change pas de modèle. Accompagner l'économie francilienne vers l'objectif de facteur 4 pour les émissions de gaz à effet de serre. Rendre l’économie régionale moins dépendante de l’extérieur, notamment en matière énergétique et alimentaire. 4. Conforter l’emploi et les secteurs économiques Créer et conserver des emplois de qualité. Permettre la transition de secteurs essoufflés, le développement et l’émergence de secteurs porteurs. Conforter l’ensemble des facteurs d’attractivité et lutter contre les délocalisations. 88 Une stratégie vers la transition économique de la région ● La SRDEI doit à la fois viser la résilience à long terme et proposer des pistes opérationnelles immédiates, assorties d’outils, pour faire évoluer l’économie régionale. ○ Une gouvernance au service de la stratégie La Région doit assumer pleinement son rôle de « chef de file ». Proposer une vision globale, mobiliser les acteurs publics et privés autour de cette vision pour agir ; tel est le rôle de coordination que la Région se doit d’assumer pour faire vivre cette stratégie. Chercher les meilleures complémentarités entre acteurs régionaux, départementaux, territoriaux, consulaires sera une clef de notre future réussite. Concerter, associer et suivre avec les Conseils généraux les opérations fléchées, est un point important mais il convient aussi de décrire, préciser les missions et objectifs de chaque acteur régional au regard de cette stratégie. La Région peut se fixer humblement un objectif de rationalisation et de lisibilité de ses politiques. L’animation, la mise en réseaux et la formation de personnes et relais des politiques de la Région (animateurs locaux des PACTE, chargés de mission des pôles touristiques, équipes des PNR, correspondants des organismes associés tels que le CFI, les services la région, les correspondants territoriaux de ces derniers), sera un outil indispensable à la réussite de la SRDEI. L’on peut en outre imaginer une révision des Contrats d’Objectifs et de Moyens de l’ARD, du CFI, de l’ARENE, du CERVIA, du Lieu du Design ou de l’ATELIER afin de prendre en considération les nouvelles orientations. Cette gouvernance doit aller de pair avec une plus grande transversalité de nos politiques sectorielles : la multiplicité des schémas régionaux, mis en place à des périodes différentes, nuit à l'indispensable transversalité que nécessite l'élaboration d'une stratégie économique et d'innovation. Comment structurer des filières sans conjointement mettre en place ou renforcer les formations utiles, comment prendre en compte le développement de certains territoires sans faire évoluer nos politiques en matière de tourisme ou d'agriculture, comment penser l'attractivité des zones d'emplois sans parallèlement agir sur les pollutions ou sur les besoins de transports ? L’élaboration de la SRDEI doit permettre d’engager un échange avec les pilotes des autres schémas en cours d’élaboration, tels que les schémas des formations ou encore du tourisme. Ce processus doit fournir l’occasion de comparer nos politiques aux autres expériences en France et en Europe. Sortir du prisme uniquement francilien, et se nourrir de la réflexion des autres régions françaises et européennes. ○ Proposer des pistes opérationnelles La SRDEI doit comporter des propositions phares pour tendre vers une économie équilibrée et tournée vers l’avenir. Celles-ci devront s’appuyer sur les initiatives qui existent déjà, dans le but notamment de réduire les inégalités sociales et territoriales, de rapprocher bassins de vie et bassins d’emploi, d’encourager la responsabilité des entreprises et de faire évoluer les logiques productives (économie de la fonctionnalité). 89 À maints égards, l’économie sociale et solidaire constitue une source d’inspiration et d’action. L’objectif doit être de promouvoir et d’étendre ce secteur à travers des propositions concrètes. Les travaux des groupes de travail sont appelés à formuler des propositions plus précises à quatre niveaux : Les filières stratégiques : voir le rapport du groupe n°1 Les stratégies d’innovation : voir le rapport du groupe n°2 Le Stratégie territoriale régionale : voir le rapport du groupe n°3 Les moyens pour tendre vers un véritable développement durable : voir le rapport du groupe n°4 Les propositions doivent être assorties d’outils clairs et simples : Des indicateurs alternatifs : Indice de Vitalité Économique, indicateur de situation sociale, qualité environnementale, IDH-218… Des critères de « haute qualité » environnementale et sociale doivent être établis, et doivent intervenir dans les choix de la Région dans le cadre de ses marchés publics d’une part, et dans l’attribution de ses aides aux entreprises, aux associations et aux collectivités d’autre part. La démocratie économique, les écarts de salaires, le nombre de contrats précaires, le respect du dialogue social, l'effort fait à l'embauche de jeunes ou de séniors, l’égalité femme/homme, la prise en compte du handicap, la qualité de la formation continue, l’éco-conception ou encore la prise en compte l’appréciation de la qualité de la santé au travail sont des pistes pour de futurs critères ; L’évaluation des politiques publiques ; Une campagne de communication et de sensibilisation en direction de l’ensemble des Franciliens ; Organisation d’une conférence régionale sur les financements en lien avec tous les acteurs concernés pour mettre nos outils de fonds d’investissement et de capital risque, prémices d’un pôle d’investissement public, au service de cette stratégie. La commission du Développement économique du Conseil régional sera attentive à ce que la SRDEI se dote d’outils efficaces de suivi et d’information concernant les propositions qui émergeront dans son cadre. Une stratégie armée de ces différents éléments, c’est une stratégie qui, s’appuyant sur de bonnes interventions économiques régionales et sur une mobilisation des acteurs économiques, aidera l’économie francilienne à faire face à un avenir lourd d'enjeux. 18 Indice de développement humain spécifique aux collectivités territoriales, reprend les trois dimensions de l’IDH, mais avec des indicateurs mieux adaptés à la situation française et disponibles jusqu'au niveau communal. CF note rapide de l’IAU n°528, de novembre 2010. 90 Document n°6 Compte-rendu du colloque « Regards croisés sur l’Ile-de-France » 91 Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation (SRDEI) Regards croisés sur le positionnement international de l’Ile-de-France Mardi 1er mars 2011 Liste des participants - M. François BOURGUIGNON - Directeur de l’Ecole d’Economie de Paris - M. Jean-François DOULET - Co-Directeur du centre franco-chinois Villes et territoires Maître de conférences à l’Institut d’Urbanisme et à Sciences Po Paris - M. Michel FOUCHER – Géopoliticien - Professeur à l’Ecole Normale Supérieure - Mme Chrystèle GIMARET - Présidente Directrice Générale d’ARTUPOX - M. Ludovic HALBERT - Chercheur au CNRS - M. Marc LHERMITTE - Associé Ernst & Young Advisory M. Joaquim OLIVEIRA MARTINS - Chef de la division politique régionale de développement de l’OCDE M. PARK Jae-Kyoo - Directeur Général du Korea Trade-Investment Promotion Agency (KOTRA) M. Philippe POULETTY - Directeur Général de Truffe Capital, Co-Fondateur et Associé Commandité pour les Sciences de la Vie - Président d’honneur de France Biotech M. Peter TREUNER – Géographe - Ancien directeur de l’Institut d’Aménagement du Territoire et de Planification du Développement de l’Université de Stuttgart - Rencontre animée par M. Denis TERSEN, Directeur général de l’Agence Régionale de Développement d’Ile-de-France 92 Allocution d’ouverture Jean-Paul PLANCHOU Vice-président du Conseil Régional d’Ile-de-France en charge du développement économique et de l’innovation, de l’emploi, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, du tourisme et de l’économie sociale et solidaire La Région élabore actuellement sa Stratégie de Développement Economique et d’Innovation. Un premier schéma a été réalisé dans les années 2005-2006, suite de la loi de décentralisation de 2004, qui conférait aux Régions le rôle de chef de file économique – sans leur accorder les moyens appropriés. Le texte que nous sommes en train d’élaborer doit fédérer autour de ses orientations le plus grand nombre possible d’acteurs économiques, et particulièrement les petites et moyennes entreprises, qui sont nos premières interlocutrices. Il doit surtout répondre à deux défis : celui de la compétitivité et celui de la conversion écologique et sociale qui devra être réalisée dans les décennies à venir. Par ailleurs, le développement de l’économie régionale doit être fondée tant sur le territoire francilien que sur le plan international. En effet, l’Ile-de-France est une région-monde ; elle en a la masse critique, les caractéristiques, elle en possède les compétences et les infrastructures, et elle bénéficie d’une position stratégique. Aujourd'hui, 20 % des salariés de la Région travaillent dans des entreprises dont les sièges sont à l’étranger ; la croissance des entreprises franciliennes est de plus en plus tirée par les exportations ; la Région reste la première destination touristique au monde, notamment pour le tourisme d’affaires ; sa population a des origines très diverses, puisqu’un francilien sur trois est immigré ou a un parent immigré. Cette insertion de l’Ile-de-France dans l’économie mondiale fait cependant ressortir certaines faiblesses. Les échanges avec les zones les plus dynamiques au monde restent faibles ; l’attraction de sièges sociaux et de centres de recherche et développement ne progresse plus ; les investissements directs étrangers visent à acquérir des activités existantes plutôt qu’à en créer de nouvelles ; enfin, la Région peine à attirer des ingénieurs, des designers, des chercheurs, etc. Si elle conserve de réels atouts, la Région reste donc en deçà de son potentiel de croissance. Ainsi, nous devons à la fois conforter le positionnement international de la Région, et assurer sa conversion écologique et sociale, non seulement afin de prendre en compte l’urgence des exigences environnementales, mais aussi parce que privilégier la réduction des coûts ou le moins-disant social nous mènerait à l’échec. La crise a confirmé la montée en puissance des économies émergentes ; elle atteste qu’il existe plusieurs modes de développement économique. Dans ce contexte, nous devons exploiter au mieux nos atouts et développer notre relation au monde de manière à enrichir les dynamiques franciliennes. Dans le cadre de l’élaboration de notre stratégie, il est important de prendre le temps de la réflexion. Nous pouvons notamment tirer les enseignements des expériences d’autres métropoles. Denis TERSEN Directeur général de l’Agence Régionale de Développement d’Ile-de-France J’aimerais partager avec vous certaines lectures récentes. Au début du mois de février, Le Monde a publié un reportage intitulé « La France qui sourit et la France qui pleure », tiré d’une analyse des dynamiques de divers bassins d’emplois. La « France qui sourit », où le taux de chômage est inférieur à 5 %, est une France à qui la mondialisation réussit. La « France qui pleure », d’après un géographe commentant l’analyse, est d’une part celle qui 93 souffre de « l’ouvrier chinois », et d’autre part celle qui ne s’intègre pas dans les dynamiques positives de la mondialisation, comme dans les quartiers d’exclusion sociale. Or, ces tendances positives et négatives sont également observables dans le panorama francilien. Il me semble que notre réflexion et notre stratégie territoriale doivent intégrer la question des perdants de la mondialisation, qui a notamment fait l’objet de travaux très intéressants de Joseph Stiglitz et Saskia Sassen. Par ailleurs, dans un article publié cette semaine, The Economist présentait Londres comme le vingt-et-unième arrondissement de Paris ; la ville attire en effet 400 000 Français. L’article indiquait que les jeunes Français aimaient Londres en raison de son caractère internationalisé assumé. Enfin, Ludovic Halbert vient de publier L’avantage métropolitain, dont j’ai tiré la citation suivante : « Les lieux qui réussissent aujourd'hui sont ceux qui mobilisent l’ailleurs, qui interagissent et bougent avec l’ailleurs. Les dynamiques cumulatives de connaissances locales sont un socle important de la compétitivité des régions, mais l’enjeu est désormais de savoir composer avec les multiples connaissances présentes ailleurs. » Nous devons nous adapter à l’état du monde ; l’Ile-de-France doit composer une œuvre autour du développement économique et de l’innovation. 94 La mondialisation, les métropoles, l’Ile-de-France : état des lieux et perspectives Denis TERSEN Ce premier sujet nous permettra de réfléchir à la place des métropoles au sein des dynamiques de mondialisation et au positionnement de la Région dans ce contexte. François Bourguignon a publié en 2010 Trajectoires et enjeux de l’économie mondiale ; il est donc bien placé pour mettre ce débat en perspective, et nous parler de la place des pays développés dans le contexte de rééquilibrage de l’économie mondiale, et des conséquences de la prise en compte de la finitude des ressources. François BOURGUIGNON, Directeur de l’Ecole d’Economie de Paris Il est évident que l’émergence de nouveaux acteurs a un impact considérable sur les structures d’activité des pays développés. Cet impact peut-être jugé positif, mais certains de ses aspects sont définitivement négatifs, comme l’a souligné Joseph Stiglitz. Cet impact est en tous cas extraordinairement différencié selon les pays, les régions, voire les localités. Le processus de désindustrialisation en cours dans la plupart des économies développées est considérable – seule l’Allemagne y a résisté. Dans les vingt dernières années, la part de l’industrie manufacturière dans le PIB français a baissé de 30 %, passant de 18 à 12 %. En Ile-de-France, le poids du secteur industriel a été divisé par deux ; dans la région du Grand Londres, l’industrie manufacturière ne représente plus que 4 % du PIB régional, contre plus de 10 % à la fin des années 80. Quelques métropoles, comme Tokyo, échappent pour l’instant à ce phénomène. Ce processus va-t-il se poursuivre, s’accélérer ou se ralentir ? On oublie trop l’importance des économies développées dans le monde actuel : les pays de l’OCDE représentent encore entre 55 et 70 % de la production mondiale, selon la mesure utilisée. Ce poids diminue, car la croissance se ralentit dans ces pays, en raison de la crise et de la rétroaction du processus de désindustrialisation – le chômage créant un ralentissement de l’activité. Dans les économies émergentes, la croissance continuera d’être rapide, bien qu’un ralentissement au cours du temps soit prévisible. Malgré une orientation croissante du développement de ces économies vers leur propre marché, il est évident que le différentiel de croissance à l’échelle internationale entraînera une diminution continue des parts de marchés des pays du Nord. Cette tendance est extrêmement lourde. Des accidents peuvent survenir : certains prophétisent par exemple que la démocratisation de la Chine entraînera nécessairement un arrêt du développement. Cependant, une fois de tels accidents surmontés, le processus se poursuivra. L’apparition de la contrainte environnementale entraînera nécessairement une modification du processus de la croissance mondiale. Cette mutation exigera une évolution technologique importante, et les pays disposant de la plus grande part du capital humain et intellectuel devront saisir les opportunités qui s’offriront. Le ralentissement de l’économie mondiale que provoquera cette contrainte pourrait donc être accompagné par un regain de croissance dans les pays développés – la notion de croissance devant être appréciée avec précaution dans une telle hypothèse. L’Ile-de-France, qui se situe parmi les régions parmi les plus productives du monde, doit mener une réflexion sur ce thème. Dans un contexte de ralentissement de l’économie, certaines dispositions doivent en tous cas être prises afin que la Région conserve son dynamisme. Denis TERSEN L’une des réponses possibles à ces défis est celle de la proximité. On assiste aujourd'hui à une revanche du territoire, qui donne une place importante aux métropoles. Pour Ludovic 95 Halbert, la métropole n’est pas seulement la cohabitation sur un espace proche d’une économie mondialisée hors-sol et d’une économie se nourrissant des ressources locales et détachée du monde. Ludovic HALBERT, Chercheur au CNRS, Université Paris-Est Je ne suis pas convaincu par l’opposition entre l’endogène et l’exogène. Dans une économie de la mobilité, il est extrêmement difficile de distinguer ce qui est produit localement de ce qui est produit ailleurs. Une telle distinction était possible quand la circulation du capital, de la main-d’œuvre et des biens se faisait à une échelle nationale ; elle ne l’est plus à l’heure où les fonds de pension californiens financent la construction d’autoroutes au Mexique, où les entreprises se développent en produisant des biens à l’aide de ressources présentes dans d’autres territoires, et où les populations sont amenées à se déplacer de manière croissante. Dans cette économie de l’hyper-mobilité, les aires urbaines bénéficient d’un double avantage. Le premier « avantage métropolitain » est celui de la taille. Les régions métropolitaines disposent d’un grand nombre de ressources, dans lesquelles les agents économiques peuvent puiser sans craindre de les épuiser. Les acteurs bénéficient en outres d’effets de diversité, de spécialisation et de rareté qui ne se trouvent pas dans les bassins d’emplois de plus petite taille. Cette situation, que je qualifie de « longue traîne métropolitaine », permet aux acteurs de développer leurs activités sous des formes innovantes, et donc de soutenir le développement métropolitain. Le deuxième avantage des métropoles est leur dimension hyper-scalaire : grâce à la concentration d’infrastructures de transport et de communication, et à la présence d’importantes populations issues de l’immigration et d’agents économiques connectés à des régions lointaines, les régions métropolitaines ont la capacité d’accéder aux innovations produites ailleurs. Ainsi, l’inscription dans la mondialisation de la région de Bangalore est liée au retour d’Indiens non-résidents qui se sont rendus dans la Silicon Valley et en sont revenus avec un capital financier et social. On assiste donc à la mise en place d’un réseau métropolitain à l’échelle mondiale, qui permet à ces régions de bénéficier de leur participation à la mondialisation. Face à ces éléments, deux tendances consistent à développer des politiques publiques qui ne soutiennent que certaines formes de ressources. Il s’agit d’une part de la tentation de la ville d’exception : les efforts sont dirigés pour attirer des services financiers, pour développer des pôles de compétitivité afin d’encourager l’innovation technologique à tous crins – comme s’il s’agissait du principal moteur de croissance dans les régions métropolitaines –, ou pour satisfaire à la mode de la ville de la classe créative – il convient d’attirer artistes et designers qui seraient à la source du développement économique. L’attractivité est importante, mais ces approches ne prennent pas en compte toute la diversité des ressources présentes dans les régions métropolitaines. D’autre part, la tentation du localisme consiste à proposer des projets de développement économique reposant prioritairement sur des relations de courte portée – les pôles de compétitivité ont ainsi été très critiqués, car ils se cantonnent souvent à un rapprochement entre laboratoires de recherches, entreprises, etc. sur un territoire donné. Ces deux tendances peuvent cependant être combattues. D’abord, l’action publique doit favoriser des formes d’innovations beaucoup plus ouvertes à la société et qui prennent en considération la diversité des ressources disponibles. Ensuite, les politiques publiques ont intérêt à promouvoir des formes d’activation de ces ressources, afin d’assurer qu’elles soient amenées à échanger ; il faut pour cela soutenir des réseaux, des évènements, des projets collectifs, des organisations intermédiaires, des tiers-lieux permettant des rencontres improbables ; l’organisation La Cantine essaye de réaliser un travail de ce type, et la Région a récemment lancé un appel d’offre dans ce sens. Enfin, nous devons inventer une manière de contribuer à la connexion entre la dynamique territoriale avec des territoires lointains – certains de mes collègues parlent de dynamique multilocalisée. 96 Denis TERSEN L’Ile-de-France tire-t-elle parti des avantages que confère la métropole ? Joaquim Oliveira Martins va nous présenter la performance francilienne au travers d’une comparaison internationale. Joaquim OLIVEIRA MARTINS, Chef de la division politique Régionale de développement de l’OCDE Les données comparatives rassemblées par l’OCDE doivent être prises avec précaution. Cependant, on peut dire que si le phénomène d’urbanisation s’observe actuellement principalement en dehors des pays de l’OCDE, on constate tout de même une dynamique d’accroissement urbain dans les grandes agglomérations des pays de l’OCDE. Si l’on regarde la performance économique, l’Ile-de-France se range parmi les régions situées au sommet de la production de richesses au niveau mondiale. Cette performance est essentiellement déterminée par la productivité, et la transformation de la productivité au niveau nationale est encore concentrée au niveau des villes. Ainsi, la taille de Paris, en termes relatifs par rapport au reste de l’économie, est très au-delà de la moyenne. Cependant, la Région Ile-de-France ne constitue pas un cas extrême de concentration : des pays comme la Grèce, l’Irlande ou les Pays-Bas sont encore plus concentrés, et on observe souvent que la plus grosse agglomération concentre un tiers de l’activité économique. La courbe de la contribution des régions à la croissance agrégée montre que quelques régions y contribuent de manière disproportionnée. L’ensemble des grandes capitales représentent un tiers de la contribution à la croissance agrégée des pays de l’OCDE. Par ailleurs, on observe que les régions urbaines sont très productrices de connaissances et d’innovation : 40 % des brevets produits en France sont issus de la région parisienne. La contribution de la Région Ile-de-France pour l’ensemble des activités de brevet entre 2005 et 2007 montre que, si elle ne fait pas partie des grands champions de l’innovation, la Région se situe tout de même parmi les vingt régions de pointe dans ce domaine. Dans les domaines des biotechnologies ou des télécoms, la performance de l’Ile-de-France est moyenne ; dans le domaine des énergies renouvelables, l’Ile-de-France sort de la liste des vingt premières régions, mais la Région Rhône-Alpes s’y trouve – en dernière position. L’innovation se fait de plus en plus en réseau. Or, dans le secteur des télécoms, on observe que le hub de l’innovation en France est la Région Ile-de-France, à laquelle sont connectées les autres régions françaises, et qui sert de ponts avec les régions étrangères, alors qu’en Allemagne ou aux Etats-Unis, la topologie du réseau est beaucoup plus dense. D’un point de vue social, on constate au niveau urbain ce que l’OCDE appelle le « paradoxe urbain » : malgré leur niveau de revenu, les zones urbaines semblent génératrices de problèmes sociaux. Ainsi, le taux de chômage en Ile-de-France est très proche de la moyenne nationale, malgré la richesse produite. En outre, les disparités sont plus fortes dans les zones urbaines que dans le reste du pays – et les disparités en Ile-de-France sont supérieures à la moyenne des pays de l’OCDE. S’agissant de l’environnement, nous travaillons actuellement sur la mise au point d’indicateurs. Cependant, l’observation de la relation entre le taux d’urbanisation et l’intensité des émissions de CO2 fait apparaître une tendance positive. Plus une zone est urbanisée, plus les émissions de CO2 sont importantes, mais une grande variabilité existe : pour des taux d’urbanisation équivalents, l’intensité des émissions varie énormément. L’une des pistes pouvant expliquer ce phénomène est la densité de population : les villes moins denses ont tendance à émettre plus de CO2, notamment en raison du secteur des transports. L’OCDE travaille beaucoup sur les politiques publiques tendant à densifier les villes, qui intéresse notamment le Japon. Denis TERSEN L’OCDE travaille également avec l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de l’Ile-de-France sur un projet lié au développement de la ville verte. 97 Je passe maintenant la parole à Marc Lhermitte, associé chez Ernst and Young, qui publie un baromètre de l’attractivité pour les investissements étrangers. Ernst and Young vient également de publier une revue intitulée Le partage, un nouveau modèle ? Marc LHERMITTE, Associé Ernst and Young Chaque année, quelques trois milles implantations internationales ont lieu dans l’un des quarante-trois pays formant la grande Europe économique : la concurrence pour les accueillir est donc extrêmement vive. Pourtant, dans un contexte de crise, l’Ile-de-France a su accueillir ces trois dernières années près de deux cents implantations par an, ce qui situe la Région au deuxième rang européen derrière le Grand Londres. La région de Londres a moins souffert, malgré ce qui a été dit sur la fuite des services financiers et la restructuration du secteur. En termes d’investissements internationaux, Londres capte 25 % de parts de marché, contre 20 % pour l’Ile-de-France. La position de challenger de la Région francilienne est donc établie, et doit être défendue. Au plan mondial, Paris – la « marque » Paris précède souvent celle de l’Ile-de-France – est vue comme l’une des trois ou quatre villes-mondes, avec New-York, Tokyo, et Londres. Parmi ces villes, Paris et la région capitale constituent la deuxième région d’implantation où se trouve la plus forte concentration de sièges mondiaux d’entreprises appartenant au groupe emblématique des Fortune 1000, derrière Tokyo. La capacité d’entraînement des entreprises du CAC 40 – qui est contrôlé à 30 ou 40 % par des fonds internationaux – est considérable. Le document de la SRDEI ne cite pas un des atouts de la Région, qui est sa capacité à accueillir et inventer des évènements. Cependant, l’Ile-de-France est plombée par l’image de la France, hors contexte politique actuel. Quelles que soient les politiques fiscales ou de compétitivité conduites, l’image du pays est extrêmement malmenée, malgré une réalité plutôt positive pour les entreprises de toutes tailles. L’un des facteurs déterminant la décision d’implantation d’une entreprise – pour celles qui ont un choix à faire, soit un tiers des deux cents implantations précitées – est l’appréciation du risque et des avantages. Or, l’Ile-deFrance est perçue comme une région dans laquelle le succès est difficile à entretenir, où les conditions – qualité d’accès, de main-d’œuvre, de fiscalité – ayant conduit à la décision d’implantation varient trop. Les entrepreneurs que nous interrogeons doutent de la capacité de la Région à tenir la distance et maîtriser son gigantisme, et ce doute pèse lourdement sur leurs décisions. On pourra citer comme reproche emblématique la question des transports et de l’absentéisme qu’engendrent les ruptures des réseaux. Le manque de confiance de la France et des Français dans la capacité du pays à jouer un rôle dans le monde constitue également un frein à l’investissement. Le discours de certains acteurs – politiques, économiques – consistant à dire que la France a perdu son rang mondial a des effets négatifs. Certes, la croissance s’est transportée dans d’autres zones, mais le développement d’un certain nombre d’activités de niche permettrait certainement de retrouver de la croissance, et de restaurer une part de confiance, qui manque cruellement aux étudiants et jeunes salariés dans un contexte où l’audace et l’ouverture sont indispensables. S’agissant de l’innovation, on constate que l’Ile-de-France est la première destination pour l’implantation de centres de recherche et développement, et compte le plus grand nombre d’emplois créés. Evidemment, parmi ces implantations technologiques, la révolution verte joue un rôle important, puisque 35 % des décideurs interrogés prévoient que les écotechnologies constitueront la première nouvelle source de croissance, et que 5 % des investissements réalisés en 2010 l’ont été dans le secteur de l’économie verte. L’écart entre les attentes et la réalité de l’investissement devra être comblé à l’aide de dispositifs appropriés. Denis TERSEN J’aimerais demander à nos témoins, qui sont chefs d’entreprises, comment ils apprécient l’écosystème francilien. 98 Chrystèle GIMARET, PDG d’ARTUPOX ARTUPOX est une société spécialisée dans l’éco-nettoyage industriel, qui vend essentiellement des fontaines de dégraissage sans solvants brevetées ; nous avons été les premiers, il y a six ans, à défendre, dans les entreprises, l’utilisation de produits de nettoyage bios. La concentration d’opportunités en Ile-de-France a constitué un réel avantage pour notre entreprise : au-delà du marché local, Paris constitue une porte d’entrée sur le marché européen, et permet un accès rapide à toutes les capitales européennes. En outre, la Région est dynamique et soutient ses entrepreneurs : nous avons bénéficié d’un certain nombre de subventions, et j’ai personnellement été soutenue par Paris Pionnières, qui a été le premier incubateur réservé aux femmes. La Région Ile-de-France est devenue trop petite pour notre activité. Traverser la Région est aussi long que se rendre à Londres ou en Suède. Nous nous sommes donc développés à l’international. Dans les pays étrangers, les entreprises franciliennes bénéficient d’une bonne image, même si les entrepreneurs étrangers hésitent à venir s’y implanter. Ce bon accueil à l’étranger, associé au dynamisme de la Région, a permis à ARTUPOX de réaliser de bons résultats. L’entreprise emploie aujourd'hui vingt-quatre personnes, pour un chiffre d’affaires légèrement supérieur à un million d’euros – dont 30 % sont réalisés à l’international, principalement sur les marchés scandinaves. Nous avons bénéficié de l’expérience de ces marchés en matière de développement durable, et avons exporté notre savoir-faire en matière de management. Philippe POULETTY, DG de Truffe Capital, Co-fondateur et Associé Commandité pour les Sciences de la Vie, Président d’honneur de France Biotech J’ai vécu pendant treize ans dans la Silicon Valley, mais j’aime énormément Paris, et je déplore que nous ne mettions pas tous les atouts de notre côté pour développer la croissance économique de la capitale. En 2006, j’ai créé la société Déinove, dans le domaine des procédés bactériens pour fabriquer du bioéthanol ; en 2008, j’ai créé avec EADS et Alain Carpentier, l’entreprise Carmat, qui développe un cœur artificiel extrêmement innovant, et dont la capitalisation s’élève à 300 millions d’euros. Cela montre qu’il est possible de développer des activités en France. Cependant, je suis frappé que personne n’ait encore prononcé le mot université. La recherche académique de très haut niveau est pourtant le moteur de régions comme la Silicon Valley ou le Massachussetts. La recherche américaine est à la fois très concentrée géographiquement, et très mondialisée dans son recrutement. En comparaison, la recherche française est très dispersée et très franco-française. J’ai récemment étudié au MIT quatre brevets déposés dans le secteur des sciences de la vie : ces projets étaient menés par un Canadien, un Grec, un Indien, et un Américain ; sur douze projets intéressants du CNRS, onze étaient portés par des Français. La recherche américaine est en mesure d’attirer les meilleurs scientifiques au monde, qui produisent la meilleure recherche, attirent les meilleurs étudiants, et les meilleurs entreprises – qui sont plus intéressées par la recherche de pointe que par le crédit impôt-recherche. Aujourd'hui, la recherche française n’est pas en mesure de développer une recherche de pointe mondialisée et élitiste. Je suggèrerais donc à la Région de construire sur les treize hectares de l’île Seguin une magnifique tour de recherche, à la gouvernance internationale, et qui aurait vocation à attirer à Paris les meilleurs chercheurs au monde – ce qui suppose de les payer au prix du marché, et de leur proposer une qualité de vie optimale. A côté du logement social, on pourrait imaginer la création d’un logement entrepreneurial destiné aux meilleurs chercheurs et aux entrepreneurs. L’autonomie des universités constitue un progrès, mais aucun président d’université n’est d’origine étrangère, ce qui témoigne des limites de cette évolution. En outre, les conseils d’administration des universités françaises ressemblent à des comités d’entreprise. Or, la recherche de pointe est à mon avis la source primordiale de création de valeur économique. Par ailleurs, il faut donner envie aux entrepreneurs de vouloir vivre à Paris ; la fiscalité ne peut donc être modifiée tous les trois ans ; et le gouvernement ne peut supprimer comme il 99 vient de le faire le statut de la jeune entreprise innovante. Le crédit impôt-recherche est mal employé : l’argent du contribuable, plutôt que de financer la recherche interne de Sanofi à hauteur de 150 millions d’euros par an, serait mieux employé pour soutenir les PME à très fort potentiel. Enfin, il serait bon d’orienter la réserve financière que constitue l’assurance-vie vers le financement de ces mêmes PME. François BOURGUIGNON Le discours de M. Pouletty va tout à fait dans le sens de ce qu’entreprend l’Ecole d’Economie de Paris. Nous souhaitons inscrire la recherche économique française dans la mondialisation et rejoindre le groupe de tête constitué par la London School of Economics et les grandes universités américaines. Mais nous avons un problème financier. Il y a deux ans, The Economist a classé les dix économistes les plus prometteurs dans les grands départements américains : quatre étaient français. Malheureusement, nous n’avons pas les moyens de les rapatrier vers la France : leur traitement est cinq fois supérieur aux EtatsUnis. Un effort considérable doit donc être réalisé. Si nous manquons ce virage, nous accumulerons un retard considérable qui nous pénalisera jusqu’à la fin de ce siècle. Bruno LANVIN, Institut européen d'administration des affaires, INSEAD Je suis tout à fait d’accord avec le discours de M. Pouletty. Cependant, les exemples américains et asiatiques montrent que les traitements ne sont pas le seul moyen de faire venir des talents : donner aux professeurs et aux intervenants la capacité de développer leurs opportunités en tant qu’entrepreneurs permet à la fois de stimuler la dynamique entreprise-université et d’offrir une autre source de revenus. L’INSEAD, établi à Fontainebleau, se désigne comme « l’école de management du monde » : non seulement il a plusieurs campus, mais en outre aucune nationalité ne doit représenter plus de 10 % de l’effectif total des étudiants. Malheureusement, nos diplômés ont tendance à aller partout dans le monde, sauf en France. Souvent, ils ne rejoignent des entreprises françaises qu’après avoir atteint des postes à responsabilités. Parmi les raisons expliquant ce phénomène à l’échelle régionale, on peut souligner que les talents présents sont sous-exploités. L’imprévisibilité fiscale, plus que la pression fiscale, est problématique, tant pour les individus que pour les entreprises. Philippe POULETTY Parmi les mesures pratiques nécessaires au développement de l’attractivité, on peut également signaler la nécessité d’avoir une école franco-américaine proposant un double cursus. Une telle école s’installe à Boulogne, ce qui est une bonne chose. Ce type de facteur est très important pour garantir une qualité de vie optimale aux personnes que nous souhaitons attirer. Nous devons également faciliter les procédures d’obtention de visa. Joaquim OLIVEIRA MARTINS Une industrie de la connaissance est train de se développer. Aux Etats-Unis, au RoyaumeUni ou en Australie, les revenus retirés de cette industrie s’observent très nettement dans la balance des paiements. Dans ce domaine, il est important de mener des réformes cohérentes. Il ne suffit pas d’augmenter les salaires des professeurs. Il faut également développer un système de financement individualisé pour les étudiants. Le marché du travail a un impact très important, et il existe un écart gigantesque entre le taux de participation des jeunes au marché du travail en France et celui observable aux Etats-Unis. Une approche fragmentée ne permettra pas d’atteindre les objectifs espérés. 100 Christian SAUTTER, adjoint au maire de Paris, président de Paris Développement Je tiens d’abord à signaler à M. Pouletty que des procédures rapides d’obtention de visa ont été mises en place pour les hommes d’affaires étrangers. Je tiens également à évoquer notre faiblesse en matière de technologies vertes. Le Conseil régional estime que ces activités constituent à la fois un moyen d’adaptation à une économie des limites, et un gisement d’emplois et de richesses. J’espère que nous reviendrons sur ce thème. Enfin, j’ai été frappé par les propos de M. Oliveira Martins. L’Ile-de-France est riche, mais le taux de chômage se situe dans la moyenne nationale. Nous devons peut-être chercher dans des secteurs moins nobles des gisements d’emploi. Par ailleurs, M. Halbert a indiqué qu’il fallait résister aux tentations de la ville d’exception et du localisme – malheureusement, la ville de Paris à tendance à y céder. Je serais heureux qu’il nous dise comment les ressources peu visibles peuvent être développées. Ludovic HALBERT L’attraction des chercheurs et la question de l’innovation telle qu’elle a été évoquée implique un modèle de développement économique qui doit être discuté collectivement. La production d’innovation technologique ne favorise pas nécessairement la croissance de l’emploi. Dans les régions fortement productives au niveau de la recherche – parmi lesquelles on compte l’Ile-de-France –, on observe un développement économique sans croissance de l’emploi. Souhaite-t-on créer du PIB, ou des emplois et un accroissement durable des revenus de la population ? Le modèle consistant à favoriser quelques talents et à espérer que leur consommation créé de l’emploi doit être discuté, car on voit aujourd'hui dans la Région une fuite de la consommation liée à l’hyper-mobilité de certaines catégories sociales. Je n’ai pas de certitude sur le modèle de développement à favoriser, mais j’encourage les pouvoirs publics à prendre aussi en compte les ressources faibles. Manifestement, l’immigration est une bonne chose quand elle est choisie, puisqu’il faut attirer des designers et chercheurs de haut vol. Qu’advient-il des immigrants non-qualifiés, qui occupent des emplois nécessaires ? Les ressources de la diversité culturelle doivent être mises en musique ; cela repose sur la valorisation, non pas des créatifs, mais de la variété culturelle des populations de la région francilienne. Comment bénéficier de la présence de populations cosmopolites ? La France a pris un grand retard sur cette question par rapport à l’Angleterre. Nous devons également réfléchir au-delà de l’innovation reposant sur le modèle traditionnel de la triple hélice – université-entreprise-pouvoirs publics –, pour passer à un modèle à quatre roues mobilisant les usagers dans la coproduction des services. Les exemples de Google ou des applications pour téléphones témoignent de la contribution à l’innovation que peuvent fournir les communautés non-marchandes, et l’Ile-de-France est propice à un tel mode de développement. A ce sujet, je suggère le livre de Daniel Kaplan, La ville 2.0, plateforme d'innovation ouverte, qui présente des expérimentations cherchant à mettre en œuvre des ressources qui d’habitude ne sont pas mobilisées. Robert LION, conseiller régional, président de l’Agence Régionale de Développement M. Bourguignon évoquait tout à l’heure l’apparition future des contraintes environnementales. Or, la dimension écologique représente déjà une pression quotidienne. Le modèle à bâtir pour la Région est celui d’une économie compétitive dans un contexte de raréfaction des ressources, de réduction de l’empreinte écologique des activités et de relocalisation de la production, notamment agricole. Les modes de production et de consommation sont appelés à changer formidablement, et comme l’a souligné M. Halbert, la société civile doit être mobilisée. La conversion écologique mentionnée par M. Planchou ne doit pas simplement consister à verdir certaines activités ou à réhabiliter l’habitat, mais doit être un modèle tenant compte de données nouvelles. 101 François BOURGUIGNON Je pensais au moment où le processus de mondialisation serait fortement affecté par la contrainte environnementale, quand les émissions de carbone seront tarifées à hauteur de l’empreinte écologique correspondante. Le processus de développement et d’échange sera alors profondément transformé, et cela entraînera nécessairement une restructuration des économies régionales. Cependant, il est difficile d’anticiper ce que sera une économie « décarbonée » grâce à une modification du système de prix, ou quels seront les effets des évolutions technologiques permettant de faire face à la contrainte environnementale. Il est trop tôt pour définir une stratégie rationnelle. Philippe POULETTY Je suis favorable à l’innovation et la recherche de modèles de développement alternatif. Cependant, nous devons avoir des entreprises compétitives dans les secteurs susceptibles de générer de la croissance (télécoms, matières premières, santé…). La création de valeur résulte de l’attraction de centres de recherche, et de l’essaimage d’entreprises ayant un fort potentiel de développement. L’observation de l’économie californienne montre un taux de chômage moyen sur vingt ans deux fois inférieur au taux français et une croissance du PIB deux fois supérieure. Cet Etat connaît une immigration phénoménale – les latino-américains devraient représenter plus de 50 % de la population en 2025 –, en raison du travail induit par la croissance économique générée par l’économie des technologies et de l’innovation. Bien sûr, la Californie connaît beaucoup de difficultés, mais nous avons des leçons à en tirer. Paris est la ville la plus agréable du monde et possède d’énormes atouts : il serait regrettable qu’elle n’adopte pas les réformes structurelles qui semblent aujourd'hui nécessaires. 102 L’Ile-de-France, vue d’ailleurs. Que pouvons-nous en apprendre ? Denis TERSEN Je propose que nous discutions maintenant de la manière dont nos partenaires internationaux nous voient. PARK Jae-Kyoo, Directeur général du Korea Trade Investment Promotion Agency Je souhaiterais partager ma vision de Paris et de l’Ile-de-France, où j’effectue actuellement mon second séjour. La politique de grands travaux du président Mitterrand a permis d’enrichir la ville et de reconquérir des friches urbaines. Cependant, quand on la compare aux métropoles asiatiques, il semble que la ville n’a pas changé depuis un siècle. Pourtant, on sent battre, derrière les façades haussmanniennes, le cœur de la France. L’Ile-de-France dispose d’un capital humain abondant et d’excellente qualité. Par son positionnement géographique central, la Région offre de nombreuses opportunités d’affaires, et constitue un hub pour l’Europe du Nord Ouest. Si l’organisation de pôles de compétitivité permet une meilleure vision des filières d’excellence développées par la Région, cette notion n’est pas aisée à saisir pour un Coréen. En Corée, un pôle de compétitivité est un lieu physique d’échanges entre acteurs, plutôt qu’une mise en réseau d’organismes parfois très éloignés. La Corée a connu une industrialisation rapide, et est devenue en cinquante ans un des pays les plus dynamiques du monde. Ce dynamisme se concentre principalement autour de Séoul, qui rassemble 45 % de la population coréenne. Ce développement a été rendu possible grâce à l’innovation portée par un volontarisme politique sans faille, et grâce à l’audace des Coréens. La ville de Séoul couvre une superficie de 605 kilomètres carrés, et sa population dépasse onze millions d’habitants ; elle continue de s’étendre à un rythme rapide. Séoul et la région de Gyeonggi-do composent une agglomération de 25 millions d’habitants. Ce territoire inclut un aéroport international et une interface portuaire : la ville d’Incheon, qui compte 2,5 millions d’habitants, constitue l’entrée de l’agglomération séoulite ; l’intégration aéroportuaire aux fonctions décisionnelles de la capitale permet à Séoul d’offrir la totalité des services que sont en droit d’attendre les multinationales à la recherche de la meilleure localisation possible. Cette situation peut être comparée à la vision du Grand Paris intégrant les ports de Rouen et du Havre. Le maire actuel a affiché sa volonté de faire de Séoul une des principales villes du monde. Un plan ambitieux de restructuration urbaine a été engagé à cette fin. La pièce maîtresse de ce plan a été la restauration de la rivière Cheonggyecheon en 2005. La régénération du centre-ville, qui est un espace hautement symbolique, constitue également un acte essentiel de cette politique : il s’agit de revaloriser en profondeur les dimensions historiques et culturelles de la ville, de promouvoir un vaste réseau vert, et de renforcer la vitalité économique et sociale. Les nouvelles stratégies urbaines sont élaborées à partir de cette vision globale. Conformément à cette stratégie globale, la ville a conçu un projet intitulé Downtown renaissance, constitué de quatre axes principaux : historic corridor, U-corridor, green corridor, creative corridor. En matière de développement économique, Séoul se positionne comme un hub pour l’Asie du Nord Est et présente d’excellentes performances économiques, qui s’expliquent surtout par le passage d’une structure industrielle classique à une économie de la connaissance et des activités à très forte valeur ajoutée. La qualité de la main d’œuvre et le niveau de la recherche et développement continuent de jouer un rôle clé dans la stimulation de l’innovation – Séoul se place au deuxième rang des villes d’Asie du Nord, avec 3,64 % de son PIB investi dans la recherche. Séoul a également su développer des pôles de compétitivité industrielle dans les services aux entreprises, les contenus numériques, et les TIC, ainsi que dans la finance, l’habillement, ou l’édition. 103 Les politiques mises en œuvre s’appuient donc sur : le renforcement des liens interentreprises, via la mobilisation de fonds publics pour soutenir la recherche conjointe ; l’encouragement des échanges entre entreprises, établissements d’enseignement et organismes de recherche, grâce à des consortiums, des programmes de formation, des politiques de stages et de contrats de recherches ; la favorisation de l’esprit d’entreprise pour développer l’innovation. Auparavant, la valeur d’une ville reposait sur ses actifs tangibles. Le XXIème siècle va bien au-delà : nous devons vendre une sensibilité, une image, une atmosphère. Un gratte-ciel de 640 mètres de haut, qui dominera la Digital media city – zone dédiée à la technologie et aux entreprises de contenu numérique – symbolisera l’ambition de Séoul comme la Tour Eiffel symbolise Paris. Denis TERSEN Je passe maintenant la parole à Jean-François Doulet, qui a été surnommé le Champollion de la Chine urbaine. J’ai appris que le mot Làngmàn signifiait « romantique ». Est-ce un atout d’apparaître comme romantiques aux yeux des Chinois ? Jean-François DOULET, Co-directeur du centre franco-chinois Villes et territoires Il s’agit d’un vrai sujet pour un certain nombre d’entreprises qui doivent jongler avec la perception globale que la Chine a de la France. Cela dit, la Chine présente un modèle économique totalement différent de celui que nous connaissons, et les préoccupations sont très lointaines de celles que nous discutons aujourd'hui. La Chine continue de s’industrialiser, et la participation de l’activité manufacturière à la production de richesses ne cesse d’augmenter. Par ailleurs, les enjeux d’attractivité portent sur des secteurs très structurants. En ce qui concerne l’internationalisation de la Chine, la France et l’Europe ont une place mineure : elles ne captent que 3 % du total de ses investissements directs à l’étranger (IDE). Les IDE chinois sont dirigés vers des économies sensibles d’un point de vue géopolitiques : en Afrique subsaharienne et en Amérique latine pour les matières premières énergétiques, et dans les pays émergents. La Chine ne s’intéresse aux marchés matures que dans la mesure où ils doivent continuer à permettre l’écoulement de ses exportations. Une réflexion est en cours sur la ré-industrialisation, notamment aux Etats-Unis. Il se trouve que les Américains sont moins frileux vis-à-vis des IDE chinois : la Californie vient de signer un accord avec la Chine pour la création, dans le cadre de l’appel d’offre sur les lignes de TGV, d’un centre de maintenance et de production du matériel roulant ; l’entreprise Hai’er, leader mondial du petit électroménager, a jugé qu’il était plus intéressant de localiser sa production dans le Kentucky grâce à des aides fédérales et locales pour cibler la consommation américaine. Nous sommes donc invités à nous repositionner vis-à-vis de nos modèles de développement. Denis TERSEN Quid du coût environnemental de la croissance chinoise, et quel rôle peut jouer la ville pour changer des dynamiques lourdes de conséquences en termes de prélèvements sur l’environnement ? Jean-François DOULET Le coût énergétique du développement économique chinois va continuer de s’accroître, malgré une volonté d’optimisation : le douzième plan quinquennal, qui devrait être validé à la fin de la semaine, prévoit parmi ses priorités une réduction de 40 à 45 % de la dépendance énergétique de la croissance à l’horizon 2020. Le coût d’un tel effort est évalué à 2 000 milliards de dollars. Il touche essentiellement au tissu industriel et aux relations de joint venture, qui entraînent des transferts technologiques considérables afin d’optimiser les chaînes de production et leur efficacité énergétique. 104 Par ailleurs, la Chine se positionne sur certaines niches, telles que les industries voltaïques ou solaires. La ville de Wuxi, dans le delta du Yangzi Jiang, ou la ville de Xiamen, située au large de Taiwan, font partie des villes où se développent ces éco-industries, et ambitionnent de devenir des leaders mondiaux du secteur. En matière de villes-vertes, des expérimentations sont menées, mais un certain effet d’annonce persiste : le projet de la ville de Dongtan, qui aurait dû voir le jour à l’occasion de l’Exposition universelle, n’a jamais abouti. Deux éco-cités, Tianjin et Suzhou, sont cependant emblématiques des efforts réalisés. Elles sont développées sur la base d’un parc d’activités d’écotechnologies : la politique industrielle motive l’urbanisme durable. Ces villes sont développées en partenariat avec Singapour, qui fournit des investissements et des technologies vertes. Il existe donc un potentiel de développement pour les entreprises du secteur, et notamment pour les entreprises françaises comme Lafarge, qui développe des matériaux plus performants d’un point de vue environnemental, ou Phytorestore, qui a participé à la dépollution de la rivière qui traverse Shanghai d’est en ouest. La dépense énergétique va donc continuer à évoluer, mais des politiques volontaristes visent à canaliser la consommation. Denis TERSEN L’immensité chinoise reste difficile à décrypter pour les entrepreneurs français. Dans notre relation collective avec la Chine, nous devons être en mesure d’identifier les hotspots et les acteurs désireux d’entrer dans les logiques de partenariat et de coopération. J’aimerais maintenant demander à Peter Treuner si la décentralisation allemande est un facteur d’efficacité économique. Peter TREUNER, géographe, ancien professeur à l’Université de Stuttgart Le terme décentralisation n’est pas adapté à un pays qui n’a jamais été centralisé. Aujourd'hui, les Länder défendent leurs structures locales contre la volonté de centralisation des institutions fédérales. Personnellement, je crois que notre structure constitue un atout pour notre développement futur, et doit être défendue, malgré les difficultés rencontrées. L’Allemagne a la chance de ne pas avoir de grande métropole. La seule agglomération se rapprochant de cette notion est Berlin, mais elle n’est pas comparable à Londres ou Paris. Il n’existe d’ailleurs pas de volonté politique de construire une telle métropole. La faveur va à la préservation de la structure « décentralisée ». Suite à la réunification, des sommes ont été allouées à l’industrialisation de l’Est. Aujourd'hui encore, le gouvernement fédéral, avec l’appui de certains Länder, cherche à obtenir des fonds structurels européens pour soutenir des projets existants, ou accompagner l’arrivée de nouvelles entreprises. Cependant, il ne s’agit pas à proprement parler d’une politique d’industrialisation – les exportations représentent encore une part importante de notre économie. La politique de développement passe d’abord par l’éducation et la promotion de la recherche fondamentale et appliquée dans les secteurs d’avenir. L’Allemagne a été le premier pays à introduire des subventions aux industries de services non-locales ; il s’agissait de soutenir les activités interrégionales ou internationales : instituts de recherche, assurances, banques, etc. J’ai été pendant trente ans membre de bureau de liaison entre les grandes écoles françaises et les Technische Hochschulen : nous ne sommes jamais parvenus à expliquer à nos collègues français l’avantage du jumelage entre instituts universitaires et entreprises locales. Aujourd'hui encore, dans les instituts dont j’ai été doyen, environ la moitié des mémoires portent sur une étude appliquée en entreprise et sont évalués en coopération avec des enseignants provenant de branches industrielles spécialisées. Les universités vivent, dans tous les secteurs des sciences naturelles, techniques, et sociales, en coopération étroite avec la société, y compris au niveau du financement. Les règles pour encadrer ce financement par l’industrie sont aujourd'hui très efficaces. L’innovation repose également sur les Fraunhofer Gesellschaft. Ces structures sont financées aux deux tiers à l’échelon fédéral, et pour un tiers par les contrats conclus avec 105 l’industrie ou les universités. Cette structure est plus intéressante à observer pour la France que le succès de la Bavière. Ce succès est d’ailleurs relatif, puisque ce Länder a été nourri pendant trente ans par les Länder plus riches. Cependant, les fonds reçus ont été utilisés avec intelligence, puisqu’ils ont permis le développement des infrastructures régionales (transports, écoles professionnelles, centres universitaires…). La Bavière récolte aujourd'hui les fruits de cette stratégie de développement. Dans la région Rhin-Neckar, une nouvelle forme d’entité publique a été créée, qui comprend une assemblée élue directement, et qui s’étend sur trois Länder. Une telle coopération était impossible il y a vingt ans. Cette structure permet notamment de faciliter l’implantation d’entreprises dans la région. Les Länder impliqués ont compris qu’une approche commune permettait de mieux concevoir leur développement, et mieux utiliser leurs fonds. Le système de transports en commun a ainsi pu être modernisé, et un seul billet permet maintenant de voyager à travers toute la région. Le deuxième exemple que je veux présenter est celui d’une coopération transfrontalière autour d’un noyau technologique. La Région Technologique de Karlsruhe s’étend sur le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat, et une petite partie du nord de l’Alsace. Ce projet a fait fusionner une université technique de haut niveau, un centre de recherche fédéral, et un institut de formation d’ingénieurs de niveau intermédiaire ; une dizaine d’entreprises travaillant dans le développement informatique et automobile y participent. Cette institution a été fondée sous le régime du droit privé, ce qui permet de proposer aux chercheurs étrangers ou émigrés des salaires adéquats. L’innovation a ici pour but de bénéficier aux entreprises. Un tel projet ne dépend pas de la taille de la région : celle de Karlsruhe compte moins d’un million d’habitants. Je rentre de Thaïlande et de Birmanie. J’y ai demandé ce qu’était la Région francilienne. Personne n’a su me répondre. Je vous suggère donc de la rebaptiser « Grand Paris » ; Stuttgart a rencontré un problème similaire, et a transformé la région du Moyen Neckar en région du Grand Stuttgart. Paris a suffisamment d’atouts pour ne pas craindre l’avenir, mais elle doit améliorer sa stratégie de communication. Michel FOUCHER, géopoliticien, professeur à l’Ecole Normale Supérieure J’ai été sensible aux propos de M. Lhermitte. Les décideurs internationaux perçoivent que notre pays n’a pas confiance dans sa capacité à maîtriser l’avenir. Ce discours peut être entendu à Singapour, Delhi ou Bombay, et correspond aux sondages réalisés en France. La ville de Paris est connue à l’étranger comme capitale de la France ; en comparaison, Londres est perçue comme une ville internationale. Le terme romantisme a été évoqué tout à l’heure : il correspond très bien à la vision qu’ont de la France les anciens pays marxistesléninistes. Les représentations qui dominent sont le romantisme, l’âme révolutionnaire, la culture – plutôt que le savoir –, le goût, l’art de vivre, le style… tout ce qui touche aux industries du bien-être. Cette image est largement diffusée par les entreprises du CAC40 présentes dans ce secteur. Elle présente certains inconvénients. Je tiens à souligner que le PNB de l’Ile-de-France, en 2010, correspond à la moitié du PNB russe, indien ou canadien, au tiers du PNB brésilien, au PNB turc, à 74 % du PNB coréen et à 92 % du PBN hollandais.. Avant la crise, le PNB de l’Ile-de-France correspondait au PNB de l’Inde. Cette pesée globale permet de faire apparaître une certaine permanence. On ne modifie pas des structures urbaines et des masses démographiques d’une telle ampleur du jour au lendemain. Or, en raison de son image, le poids économique de la France, ainsi que ses compétences scientifiques et techniques, sont sous-estimés à l’échelle mondiale et européenne. Lors du bicentenaire de la Révolution, nous n’avons pas saisi l’opportunité de célébrer la science, dont la liberté est la condition. Nous rencontrons un autre problème : nos médias ne sont pas des médias internationaux. La France court donc souvent le risque de ne pas maîtriser son image extérieure. Or, quand on ne maîtrise pas son image extérieure dans un monde interconnecté, on perd une part de souveraineté. L’attaque contre l’euro vient des Etats Unis et de la City de Londres, et il a fallu y réagir, malgré la solidité de la monnaie. 106 Je souhaiterais proposer quelques pistes. La ré-industrialisation a été évoquée à de nombreuses reprises. J’étais récemment au Brésil où une grande réflexion sur ce thème est en cours ; nous devons observer ce qui s’y passe. Dans le Canto, région de 42 millions d’habitants, un programme de revitalisation industrielle régionale a été mis au point. D’autres pays connaissent des problèmes identiques aux nôtres. Nous aurions intérêt à observer les expériences qui ont réussi. S’agissant de l’attractivité, la question des étudiants étrangers présents en France est primordiale. Ils sont aujourd'hui 246 000, et proviennent majoritairement de zones francophones : 60 % de ces étudiants viennent du Liban, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, du Cameroun, et du Sénégal ; 10 % viennent d’Allemagne et d’Italie, 5 % du Vietnam, et 18 % de Chine. La Conférence des présidents des grandes écoles souhaite tripler le nombre d’étudiants étrangers, et estime que des dépenses évaluées entre deux et trois milliards d’euros pourraient rapporter cinq à six milliards d’euros. Il s’agit d’un investissement durable, comme le prouve la présence ici de Peter Treuner, étudiant à Sciences Po il y a cinquante ans. Enfin, nous devons nous inspirer de la capacité des Britanniques à influencer l’agenda international. Grâce à un discours prononcé à l’ONU en 2007, Margaret Beckett, ministre des Affaires étrangères, a su transformer les questions écologiques en question politique, et à faire émerger les travaux de Nicholas Stern. Les Britanniques savent coopter les élites et identifier les lieux d’influence, ce qui constitue un réel atout. Lorsque j’étais membre du cabinet d’Hubert Védrine, je cherchais comment accueillir chaque année plusieurs centaines de young leaders, de personnalités d’avenir, pour dépasser le programme de 80 personnes existant au Quai d’Orsay. Wilton Park, depuis 1946, réunit chaque année 3 000 personnes du monde entier pour discuter des défis mondiaux, et met aujourd’hui en place une plateforme électronique d’échange entre anciens auditeurs. En Allemagne, l’Institut BerlinBrandebourg est une fondation associant la ville de Berlin et le Land de Brandebourg : depuis 1993, il propose à Genshagen un espace de réflexion sur la coopération francoallemande. Il manque à l’Ile-de-France un outil comparable pour renforcer son attractivité et sa présence dans le domaine intellectuel. Nous devons non seulement attirer, mais émettre. 107 Document n°7 Travaux de la Mission Stratégie et des partenaires régionaux 108 Unité Développement Mission Stratégie Prospective et Evaluation Etat des lieux de l’Ile-de-France Regroupant sur seulement 2% du territoire, 19% de la population, 22% de l’emploi et 29% du PIB national, l’Ile-de-France constitue, de loin, la première région économique française et figure parmi les 6 premières régions européennes pour son PIB par habitant. Région capitale de 11 600 000 habitants, elle appartient au groupe des grandes métropoles mondiales et fait la preuve d’un dynamisme à la fois démographique et économique. 1) Une population en croissance, active et fortement qualifiée Au 1er janvier 2007, l’Ile-de-France compte 11 598 866 habitants, un chiffre qui augmente de 0,7% en moyenne chaque année depuis 1999 (INSEE-2007) ce qui équivaut à peu plus de 90 000 nouveaux franciliens en moyenne par an. Cette croissance, plus favorable que celle de la Province, est due à l’excédent du solde naturel alors que le solde migratoire apparent est négatif. Les mouvements de population entre l’Ile-de-France, d’une part, et les autres régions et le reste du monde, d’autre part, contribuent largement à la jeunesse relative de sa population (IAU-2009) : les départs vers la province de retraités limitent les décès et l’arrivée de nombreux jeunes adultes en début de vie professionnelle contribue à la forte natalité. Ces mouvements contribuent également à entretenir un taux d’activité élevé, les arrivants étant majoritairement des actifs et de nombreux départs pour la province intervenant au moment de la cessation d’activité. Aujourd’hui, avec un taux d’activité19 de 74,7% contre 71,3% en moyenne au niveau national (INSEE -2006) l’Ile-de-France se place en tête des régions françaises. La Région connaît également des taux d’emploi20 des 15-64 ans (66,7% contre 64,6% au niveau national) (INSEE - EEC-2007) et surtout des 55-64 ans (48,6% contre 38,3% au niveau national) élevés qui lui permettent presque d’atteindre les objectifs de la stratégie de Lisbonne (respectivement 70% et 50%) pour l’économie de la connaissance définis par le Conseil européen en mars 2000. Autre caractéristique de l’attractivité d’une grande métropole, les 5 868 000 actifs franciliens (INSEE-2006), comprennent une part importante de personnes ayant une qualification élevée, 21,2% ont un diplôme de niveau supérieur (à bac + 2) contre 11,5% en France, et ils occupent beaucoup plus souvent qu’en province des emplois de « cadres et professions intellectuelles supérieures » :16% en Ile-de-France contre 8,1% au niveau national. 19 Le taux d'activité au sens du recensement de la population est le rapport entre le nombre d'actifs au sens du recensement (actifs occupés au sens du recensement et chômeurs au sens du recensement) et l'ensemble de la population correspondant 20 Le taux d'emploi d'une classe d'individus est calculé en rapportant le nombre d'individus de la classe ayant un emploi au nombre total d'individus dans la classe. 109 Dans le cadre de sa cartographie de l’emploi régional, l’Insee a ainsi défini 6 groupes de régions en métropole dont un groupe est constitué de la seule région Ile-de-France, qui se singularise par des proportions de professions intermédiaires et surtout de cadres, de diplômés et de personnes travaillant dans le secteur tertiaire, très supérieures à ce que l’on constate dans les autres régions. Le taux de féminisation de la population active, 48,4%, est le plus élevé de métropole (où le taux se situe entre 45% et 47%). La part des contrats à temps partiel ou temporaires (moins de 15%) est également restée plus faible en Ile-de-France que pour le reste du territoire. (Insee- février 2010 - Une cartographie de l’emploi régional d’après le recensement de la population de 2006) 2) Un marché du travail atypique Le marché du travail francilien a longtemps été un marché relativement favorable pour les demandeurs d’emplois avec un taux de chômage plus faible que la moyenne. Mais, depuis le début des années 2000 où le taux de chômage régional a progressivement rattrapé pour la première fois le taux de chômage national, on a constaté qu’en dépit d’une structure d’actifs très favorable (car surtout composée de cadres), il n’était pas forcément protégé des crises économiques comme par le passé. Depuis 2005, le taux de chômage francilien est redevenu inférieur à celui de la métropole. Au 3ème trimestre 2009 il s’élève à 7,9% de la population active alors que le taux de chômage en France métropolitaine est de 9,1%. Mais, si l’écart n’a cessé d’augmenter depuis quatre ans entre le taux de chômage francilien et la moyenne nationale, il s’est réduit au 3ème trimestre 2009. Evolution du taux de chômage Ile-de-France/France : Le taux de chômage en France et en Ile-de-France (2000-2009) en % 9,5 9 8,5 8 7,5 7 6,5 6 5,5 5 1er trim 2000 3e trim 2000 1er trim 2001 3e trim 2001 1er trim 2002 3e trim 2002 1er trim 2003 3e trim 2003 1er trim 2004 3e trim 2004 Ile-de-France Source : Insee 1er trim 2005 3e trim 2005 1er trim 2006 3e trim 2006 France métropolitaine 1er trim 2007 3e trim 2007 1er trim 2008 3e trim 2008 1er trim 2009 3e trim 2009 110 Cette évolution s’explique notamment par le fait qu’en 2009, la croissance des demandeurs d’emplois a été globalement plus forte en Ile-de-France qu’en France et ce quel que soit le département. Source : DARES, Pôle emploi Fin janvier 2010, le nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois de catégorie A21 (DEFM A) inscrits à Pôle emploi s'établit à 503 640 en Ile-de-France en données CVS. Pour les catégories A, B et C22, le nombre de DEFM s’établit à 696 440 en Ile-de-France fin décembre 2009. En Île-de-France (en catégories ABC) : 47,8% des DEFM sont des femmes (contre 50% en France), 11,5% sont des jeunes de moins de 25 ans (16,6% en France), 33,5% sont demandeurs d’emploi de longue durée (DELD) (33,3% en France). L’emploi renoue depuis 2005 avec une croissance plus forte qu’en France L’Ile-de-France compte 5 609 944 emplois dont 5 267 998 salariés (93,5%) (Insee Estimations annuelles d’emplois au 31/12/2007) avec comme premiers départements d’accueil, Paris (30%), puis les Hauts-de-Seine (16,4%) et la Seine-Saint-Denis (10,3%). Evolution de la répartition des emplois par département : Paris Petite Couronne Grande Couronne 31/12/1989 36% 34% 30% 31/12/2007 30% 36% 34% Globalement, l’Ile-de-France n’a pas connu, depuis 1989, une évolution de l’emploi aussi favorable qu’au niveau national car son poids dans l’emploi français a lentement reculé jusqu’en 2005. Mais la tendance s’est inversée depuis. On remarquera également que l’essentiel de la progression de l’emploi s’effectue en grande couronne, tandis que Paris intra muros connaît une évolution défavorable sur moyenne période. 21 Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi et sans emploi. Catégories A, B, C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ou exerçant une activité réduite. 22 111 Evolution de l'emploi en Ile-deFrance et en Province (base 100 au 31/12/1989) 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 31 /1 2/ 19 89 31 93 03 92 94 95 96 99 01 02 04 05 06 90 91 97 98 00 07 19 20 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 19 19 19 19 20 20 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ 2/ /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 /1 31 31 31 31 31 31 31 31 31 31 31 31 31 31 31 31 31 Île-de-France Province Paris Petite Couronne Grande Couronne Source : Insee - Estimations annuelles d’emploi - estimations provisoires pour l'année 2007 L’Ile-de-France, leader européen dans les secteurs innovants et à forte intensité de connaissance Il existe plusieurs façons d’appréhender plus particulièrement l’emploi francilien : à travers les notions de secteurs technologiquement innovants (STI23), de secteurs à forte intensité de connaissance (SFIC24), ou d’emplois métropolitains supérieurs25. Les STI représentent 10% de l’emploi salarié régional et l’Ile-de-France regroupe à elle seule 45% des emplois salariés français des secteurs technologiquement innovants. L’Ile-de-France est de loin la première région d’Europe avec plus de 2,1 millions d’emplois dans les SFIC, dont 321 000 dans les SFIC de haute technologie. Suivent Milan, le Danemark et les régions de Londres, Madrid, Barcelone et Rhône-Alpes. Les SFIC représentent près d’un emploi francilien sur deux. Parmi les principales régions européennes, tant en valeur absolue que relative, l'emploi a souvent augmenté dans les SFIC entre 2002 et 2006. Toutefois, il a diminué au cours de cette période dans deux régions dominantes : l’Ile-de-France, avec -2,3% de taux de croissance annuel moyen, et Londres (-1,7%)26. En croisant les notions de STI et de SFIC on peut identifier les SIFIC, secteurs innovants et à forte intensité de connaissance27, construction théorique établie par les services de l’Unité développement dans le prolongement des deux premiers concepts. 23 Ce périmètre est issu d’un ensemble de travaux de l’Insee, de la DGE et de l’OCDE, à partir des dépôts de brevets. Le périmètre des STI inclut les secteurs liés aux technologies de l’information et de la communication (TIC), aux produits pharmaceutiques, aux biotechnologies et aux nouveaux matériaux. 24 Les SFIC sont souvent considérés comme des moteurs importants de la croissance dans les économies modernes. Il s’agit d’une typologie initiée par Eurostat concernant 17 secteurs (codes NACE). On distingue parfois les SFIC des SFIC de haute technologie. 25 Les fonctions métropolitaines supérieures sont basées sur une nomenclature de professions (PCS) et non pas sur une nomenclature d'activité (e.g. NAF). La grille qui a défini les fonctions métropolitaines supérieures sélectionne des fonctions selon qu'elles sont davantage présentes dans les villes (et d’autant plus que la ville est importante), et correspondent essentiellement au plus haut niveau de qualification, de type cadre ou ingénieur. 26 Source : « Science, technology and innovation in Europe », Eurostat, 2008 edition. 27 On retrouve dans le concept restrictif de SIFIC (i.e. 21 secteurs communs à la fois aux STI et aux SFIC) - considéré ici comme un « secteur » à part entière - les secteurs considérés comme les plus innovants selon les typologies en vigueur : les 112 Ainsi l’Ile-de-France affiche un avantage extrêmement marqué dans les SIFIC avec 41% des entreprises françaises (11 600 établissements) et 56% des emplois salariés (271 000 salariés). Les SIFIC sont en effet très spécifiques à l’Ile-de-France avec une proportion d’emplois régionaux présents dans les SIFIC plus de deux fois plus grande que dans l’ensemble du pays en 2007 (indice de spécialisation ISS28 = 2,25), même si leur croissance est moins rapide qu’en province depuis 2005. Une région aux emplois stratégiques mais en perte de vitesse : Avec plus d’un million d’emplois salariés estimés dans les secteurs métropolitains, l’IDF confirme son rang de région stratégique. Les fonctions liées aux prestations intellectuelles, à la conception-recherche, au commerce inter-entreprises, à la gestion ou à la culture et aux loisirs (5 fonctions) restent très concentrées dans la région capitale, mais se développent également dans les autres métropoles régionales, qui connaissent là encore une croissance plus rapide de ces emplois depuis 2001. Dans l’aire urbaine de Paris les cadres des fonctions métropolitaines (CFM) représentent 1 million d’emplois des 2,3 millions CFM nationaux. La part des cadres des fonctions métropolitaines est un indicateur de l’insertion des villes dans l’économie de la connaissance et de leur rayonnement décisionnel. (Source : Insee Première » n°1278) 3) Une région riche, compétitive mais concentrant de fortes inégalités L’Ile-de-France se place largement en tête à l’échelle des régions européennes (NUTS 2) pour son niveau de production. Avec un PIB (en Standard de Pouvoir d’Achat) de plus de 488 milliards d’euros, elle devance Londres29 (370,9 milliards) et la Lombardie (322,1 milliards). Si on considère le PIB en standard de pouvoir d’achat par habitant la région Ile-de-France se place au sixième rang européen30 (Eurostat-2007), seule représentante française parmi les quarante et une régions les plus riches de l’Union européenne (sur 271 régions au total). Par rapport aux autres régions françaises, l’Ile-de-France, avec un PIB à prix courants de 552,6 milliards d’euros en 2008 (INSEE-données provisoires) produit 29% de la richesse de France métropolitaine illustrant la très forte concentration spatiale des activités nationale sur le territoire francilien. Son PIB par habitant est presque deux fois plus élevé que celui de la région Languedoc-Roussillon ou de la Picardie. Et avec un PIB par emploi de 98 706 €, elle demeure la région la plus compétitive, loin devant Provence-Alpes-Côte d'Azur (75 568 €) et Rhône-Alpes (74 402 €). Mais, la région Ile-de-France a connu des périodes de « décrochage » par rapport à la croissance du reste du territoire, essentiellement après les périodes de crise économique. télécommunications, les services informatiques, logiciels et conseils, et les activités audiovisuelles (pour plus de détails voir la note idoine). 28 Indice de spécialisation synthétique (ISS) qui indique à quel degré l'activité est surreprésentée dans le département : il représente la part du secteur d’activité considéré dans le total de l’emploi de l’IDF rapportée à la part de ce secteur dans l’ensemble de l’emploi salarié privé au niveau national. 29 En regroupant Inner London (env. 3 millions d’habitants) et Outer London (env. 4,5 millions d’habitants) pour que cela corresponde mieux à la taille de l’Ile-de-France. 30 Derrière Inner London, Luxembourg (Grand-Duché), Région de Bruxelles-Capitale, Hamburg, et Prague. 113 Evolution comparée du PIB en Ile-de-France et en Province (base 100 en 1990) 150 140 130 120 110 100 90 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Île-de-France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Province Source Insee : valeurs 1990-2006 définitives, 2007 semi-définitives et 2008 provisoires. PIB Régionaux en « volume, prix chaînés, base 2000 » en millions d'euros L’Ile-de-France est un territoire socialement très contrasté Les revenus des ménages sont en concordance avec la richesse produite et le revenu médian31 des franciliens, 20 575 € par Unité de Consommation en 2007 (Insee- Revenus fiscaux localisés des ménages -2007), dépasse de 21% le revenu médian de province. Cependant, il existe de plus fortes inégalités en Ile-de-France qu’ailleurs. Le rapport inter décile32 des revenus fiscaux par unité de consommation s’élève à 7,2 en Ile-de-France alors que ce rapport est seulement de 5 pour la province33. Le paradoxe francilien s’illustre notamment par la limite de revenu des 10% les plus pauvres qui est inférieure en Ile-deFrance (6 366 € par unité de consommation) à celle de la France (6 573 € par unité de consommation). L’Ile-de-France se caractérise donc par la présence sur son territoire de cadres hautement formés occupant des emplois stratégiques dont la proportion est nettement supérieure à la moyenne nationale mais aussi de populations à faible qualification, avec une pauvreté à peine moins forte qu’en province. Les inégalités territoriales sont également plus importantes qu’en province. Ainsi avec un taux de pauvreté34 de 12,2% l’Ile-de-France est globalement dans une situation meilleure que la province (13,7%), mais le département de la Seine-Saint-Denis, avec un taux de pauvreté de 21,7%, est aussi le plus pauvre de France (Insee-DGI 2007). Cependant, les inégalités ne se mesurent pas uniquement en termes monétaires. Une illustration de ces disparités territoriales a été réalisée par la MIPES et l’IAU Ile-de-France 31 La médiane est la valeur qui partage la population en deux parties de même effectif lorsque l'on trie celle-ci par valeurs ordonnées de la variable considérée. Il y a donc autant d'unités dont la valeur de la variable est inférieure à la médiane que d'unités pour lesquelles elle est supérieure 32 Le rapport inter décile des revenus est utilisé pour mettre en évidence les écarts entre les plus riches et les plus pauvres. Ce ratio rapporte le revenu au-dessus duquel se situent les 10 % d'individus les plus riches au revenu en dessous duquel se situent les 10 % les plus pauvres. 33 Revenu avant impôt et revenus de transfert. 34 Le taux de pauvreté monétaire est défini comme la proportion d’individus ayant un niveau de vie inférieur à un certain seuil, le seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport à la médiane de la distribution des niveaux de vie. Les seuils traditionnellement retenus par l’Insee et l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) sont fixés à 60 % ou à 50 % du niveau de vie médian, le seuil à 60 % étant privilégié en France et en Europe. 114 dans le cadre de leurs travaux sur la construction d’un IDH35 régional (IDH2) qui reprend les mêmes dimensions que l’IDH (santé, éducation, niveau de vie) avec des données disponibles à l’échelle communale. L’Ile-de-France se caractérise globalement par un très haut niveau de développement humain mais l’IDH2 permet d’illustrer la répartition inéquitable du développement humain sur le territoire et de dégager une zone de niveau de vie très élevée qui s’étend très largement à l’ouest de la région et, à l’est, un affaiblissement progressif du niveau de vie. L’IDH-2 en 1999: cartographie des communes de la région Ile de France (IAU Ile-de-France) 35 L’indicateur de développement humain(IDH) est un indicateur synthétique élaboré par les experts du PNUD. L’objectif consiste à proposer une vision multidimensionnelle du développement humain qui ne se limite pas aux indicateurs monétaires classiques de type Produit Intérieur Brut (PIB) 115 4) Un système productif original, dans une région fortement tertiarisée mais qui demeure la première région industrielle de France La richesse francilienne est produite par 735 436 entreprises36, dont 84% dans le secteur tertiaire, (Insee, Sirene au 01/01/2008). L’Ile-de-France ne représente que 19,2% des entreprises françaises, soit moins que sa part dans le PIB, mais c’est parce qu’elle concentre près de 40 % des entreprises françaises de plus de 500 salariés. 4.1) Le tissu francilien Des entreprises franciliennes de plus grande taille que la moyenne et concentrées à Paris La répartition des entreprises est assez homogène entre les départements franciliens, en dehors de Paris qui regroupe à lui seul 42% des entreprises franciliennes. L’IDF affiche une sur-représentation de ses entreprises dans les services aux entreprises (27% des entreprises contre 14% en France), mais aussi les transports et les activités financières (proportionnellement deux fois plus nombreuses qu’en France). 36 Et 793 103 établissements soit 22,5% des établissements français (source : Insee, Sirene - répertoire des entreprises au 01/01/08). 116 Par ailleurs, la région concentre 18 % des PME innovantes françaises, dites « PME de croissance », soit près de 200 000 entreprises, qui exercent leur savoir-faire et innovent dans les secteurs de l’informatique, l’architecture/design, les équipements électriques, électroniques et mécaniques (source ARD). Des créations d’entreprises plus dynamiques que la moyenne française Ce tissu d’entreprises est relativement dynamique, puisque plus de 72 000 entreprises se sont créées en 2006 en Ile-de-France, plus de 75 000 en 2007 et plus de 77 000 en 2008 (Insee -Sirene). Le taux de création37 francilien entre 2004 et 2008 (54%) est légèrement supérieur ces dernières années au taux de création national (52%) (Sirene-Insee 20042008). Les créations d’entreprises en Ile-de-France représentent une part relativement stable du total national ces dernières années, soit plus de 23% des créations en France. Le taux de survie38 à 5 ans des entreprises franciliennes (50%) est légèrement inférieur au taux de survie des entreprises crées en province (52%). Au terme de 3 ans d’existence, les entreprises franciliennes résistent pourtant mieux que celles de province, mais la tendance s’inverse après. (Insee, enquête SINE 2002, interrogation 2002,2005, 2007. 37 Ou taux de renouvellement : cumul du nombre d’entreprises créées entre 2004 et 2008 rapporté au nombre moyen d’entreprises dans le stock sur cet intervalle. 38 Le taux de survie des entreprises à n années est la proportion d'entreprises créées (y compris reprises) une année donnée qui ont atteint leur nième anniversaire. 117 L’année 2009 est un peu particulière en raison de la mise en œuvre du statut de l’autoentrepreneur (en plus du contexte économique de crise). Ainsi, 64 800 entreprises hors auto-entrepreneurs ont été créées en Ile-de-France en 2009, soit 16,7 % de moins qu’en 2008. Le nombre de créations « classiques » ralentit (mais moins en Ile-de-France qu’en province) alors que celui des créations réalisées sous le régime de l’auto-entrepreneur provoque une très forte croissance du total de créations39. Comparé à 2008, le nombre total de créations augmente de 67,6 % en 2009. En effet, un créateur d’entreprise francilien sur deux est auto-entrepreneur (65 648 en 2009) soit presque autant qu’en France. Créations d'entreprises en Ile-de-France (données brutes) 40 000 35 000 30 000 Total IDF (yc auto-entrepreneurs depuis 2009) Hors auto-entrepreneurs en IDF 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 04 T04 T04 T04 T05 T05 T05 T05 T06 T06 T06 T06 T07 T07 T07 T07 T08 T08 T08 T08 T09 T09 T09 T09 1T 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 Source : Insee Comme pour les créations, les défaillances d’entreprises en IDF représentent une part assez stable du total national, soit environ 23% des défaillances françaises. Le nombre de défaillances jugées au cours de l'année 2008 en Ile-de-France est en hausse de 9,2% en 2008 (contre +13,1% en France). Les entreprises franciliennes affichent un taux de défaillance40 inférieur à la moyenne nationale (respectivement 1,5 contre 1,8). 4.2) Spécialisation et désindustrialisation L’Île-de-France offre une multi-spécialisation créatrice de valeur unique en Europe Elle se distingue de toutes les autres métropoles mondiales par la diversité de son tissu économique et l’imbrication de très nombreuses filières. L’Ile-de-France représente 22 % de l’emploi total français et également 29% de la valeur ajoutée nationale métropolitaine en 2007. Emploi total, valeur ajoutée et évolution entre 1990 et 2007 en Ile-de-France et en France métropolitaine par branche d’activités (en NES 5) : 39 Il est difficile, dans cette baisse de création « classique », de distinguer précisément ce qui est lié à la récession de 2009 et ce qui relève d'un effet de substitution : un certain nombre de créateurs ont opté pour le régime d'auto-entrepreneur qu'ils considéraient comme plus avantageux, mais leur entreprise aurait tout de même vu le jour en l'absence de ce régime, alors que pour d'autres, c'est l'existence même du nouveau régime qui explique la création 40 Taux de défaillance : rapport entre le nombre de défaillances observées dans l'année et le stock d'entreprises au premier janvier, ramenés aux mêmes activités. 118 Source : Insee, Estimations d’emploi – Comptes régionaux (en base 2000) Part de l'Ile-de-France dans la valeur ajoutée et l'emploi national en 2007 2% Valeur ajoutée (IDF / FR en %) 20% 2% 33% 14% Agriculture 26% Industrie Emploi total (IDF / FR en %) Construction Commerce 16% 18% Services 20% 27% Source : Insee, Estimations d’emploi – Comptes régionaux (en base 2000) L’IDF est la région la plus tertiarisée de France avec 25% des entreprises et 26% des emplois nationaux représentant 33% de la VA du secteur en France. Autre niveau d’analyse, en 2006 la sphère de la production (y.c. services à la production) rassemble 53 % des emplois salariés franciliens, la sphère des services aux personnes 47 % ; contre respectivement 48 et 52% en province (source : Insee, CLAP au 31/12/2006). 119 L’économie sociale et solidaire La sphère de l’économie sociale et solidaire, constituée principalement des coopératives, mutuelles, associations et fondations,41 a un poids difficilement mesurable dans l’économie du fait du statut des structures et de la façon de comptabiliser l’activité dans les indicateurs statistiques actuels. Au total, elle représenterait entre 5 et 10 % du PIB français, une estimation qui demeure toutefois délicate, compte tenu des outils statistiques existants. L'Ile-de-France est la première région en termes d'implantation de l'économie sociale et solidaire. Elle regroupe ainsi, au 31 décembre 200742, 374 000 salariés (308 000 en E.T.P.) et 31 300 employeurs, soit 17 % des salariés et 14,5% des employeurs de l’ESS français, nettement en deçà de son poids dans l’économie ou dans l’emploi national. De même, ce secteur ne représente que 7 % de l’emploi et des employeurs franciliens, un chiffre inférieur à la moyenne des autres régions. Les salariés de l’ESS travaillent principalement en Ile-de-France dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’action sociale (57%), de l’administration (15%), des activités financières (11%) et des services aux particuliers (10%). Comme sur le reste du territoire, près de 80% de ces salariés sont des salariés du secteur associatif. Même si la plus value sociétale de l’économie sociale et solidaire ne se mesure pas qu’en termes de création d’activités et d’emplois, on a constaté que la sphère de l’ESS avait permis de créer 5 258 emplois ETP en 2006, 10 192 en 2007 et que le nombre d’employeurs avait crû de 283 en 2006 et de 1 188 en 2007. Activités et avantages relatifs de l’Ile-de-France Analyse de la spécialisation sectorielle francilienne relativement au reste de la France au sens de la nomenclature d’activités française (NAF 2003)43. Indice ISS entre parenthèse. Globalement, la région capitale est très peu spécialisée dans la construction (ISS = 0,74) et l’industrie (0,64) même si on note plus précisément un avantage de la région pour les biens de consommation : l’habillement-cuir, la pharmacie-parfumerie et surtout l’édition-imprimerie et les équipements électriques et électroniques. En revanche comme on l’a déjà souligné, l’IDF dispose d’un avantage comparatif vis-à-vis des autres régions françaises dans les services (1,15). Ses points forts sont en particulier et dans l’ordre, principalement : les activités récréatives, culturelles et sportives (1,96), le conseil et assistance (1,86), la recherche et développement (1,8), les activités financières (1,73) et immobilières (1,61), les services aux entreprises (1,47), et les postes et télécommunications (1,34). Sans surprise et de manière générale, l’évolution dans le temps de ces avantages relatifs est nettement en défaveur de l’industrie ; l’IDF est aussi légèrement de moins en moins spécialisée dans l’administration et la santé et action sociale, mais elle renforce sa spécialisation en matière de services aux entreprises et transport. 41 Cette sphère regroupe des structures économiques qui partagent des principes fondateurs : but non lucratif, fonctionnement démocratique, dimension humaine des finalités de l’activité, etc. 42 Source : Insee, Clap - Champ : postes de travail au 31 décembre (hors agriculture-sylviculture-pêche, intérimaires et postes annexes). 43 L’indice de spécialisation synthétique (ISS) représente la part du secteur d’activité considéré dans le total de l’emploi de l’IDF rapportée à la part de ce secteur dans l’ensemble de l’emploi salarié privé au niveau national. Un ISS égal à 1 indique ainsi que le secteur possède un poids identique en IDF et dans les autres territoires. Un ISS égal à 2 signifie par exemple que le secteur a un poids deux fois plus élevé en IDF qu’en moyenne dans les autres territoires. 120 Mutations économiques et désindustrialisation Région capitale très insérée dans la mondialisation et première région industrielle française, l’Ile-de-France est directement confrontée à ce contexte de mutations économiques, technologiques, écologiques et sociales rapides. Entre 2000 et 2007, l’Ile-de-France a par exemple perdu 100 000 emplois industriels mais en a créé plus de 300 000 dans les services44. Cela étant dit l’Ile-de-France reste la première région industrielle française en termes d’effectifs salariés45, en dépit du faible poids des emplois franciliens dans le secteur (14%) et malgré la mutation économique qu’a connue l’industrie au cours des vingt dernières années : -40% de l’emploi industriel depuis 1990, contre -21% en France. Il n’est pourtant pas exclu que cette tendance s’aggrave et que l’IDF perde son rang en termes de poids dans l’emploi industriel national, en raison de la crise et de l’érosion moins lente des emplois industriels en Rhône-Alpes (12% des emplois industriels français). Il faut également insister sur le fait que cette base industrielle est ce qui fait l’originalité de l’IDF parmi les grandes métropoles mondiales. Mais une partie non négligeable de la baisse de l'emploi industriel apparaît en réalité « artificielle ». Selon la DGTPE 25 % de l'ensemble des pertes d'emplois dans ce secteur depuis 1980 s'expliqueraient en réalité par l'externalisation de certaines activités vers le secteur des services. Deux autres déterminants structurels de la désindustrialisation en France contribuent à expliquer ces destructions d'emploi : « la déformation de la structure de la demande au cours du temps, notamment liée aux gains de productivité dans les différents secteurs de l'économie » et « l'effet de la concurrence étrangère sur les performances du secteur industriel ». Evolution de l'emploi en Ile-de-France par secteur depuis 1990 (en base 100 = 1990) 140 130 120 110 100 90 80 70 60 50 / 31 12 /1 99 0 / 31 12 /1 99 1 / 31 12 /1 99 2 / 31 12 /1 99 3 / 31 99 /1 12 4 / 31 Agriculture 12 /1 99 5 / 31 12 /1 99 6 / 31 Industrie 12 /1 99 7 / 31 12 /1 99 8 / 31 12 /1 99 Construction 9 / 31 00 /2 12 0 / 31 / 12 20 01 / 31 Commerce 12 /2 00 2 / 31 12 /2 00 3 / 31 Services 12 /2 00 4 / 31 12 /2 00 5 / 31 12 /2 00 6 / 31 / 12 20 07 Ensemble Source : Insee, Estimation d’emplois Il convient cependant de noter que le double mouvement de tertiarisation et de désindustrialisation ne concerne que marginalement les mêmes territoires et les mêmes publics : schématiquement, l’hypercentre se tertiarise quand les franges de l’Ile-de-France se désindustrialisent. L’enjeu en terme d’équilibre du territoire est alors évident. 44 Depuis 1990 c’est plus de 365 000 emplois industriels qui ont disparu quand dans le même temps la région créée 950 000 emplois dans les services. Avec un peu plus de 550 300 emplois dans l’industrie en 2007, devant Rhône Alpes (469 197 emplois). 45 121 A la différence d’autres régions au profil économique plus spécialisé, l’Ile-de-France profite aussi d’une forte capacité de régénération. Avec près de 57 créations d’entreprises pour 10.000 habitants, contre 40 pour l’ensemble des autres régions métropolitaines, l’Ile-deFrance a un taux de renouvellement des entreprises nettement supérieur au taux moyen français. 4.3) Attractivité et fonctions stratégiques L’Ile-de-France est la 2e région d’accueil d’Investissements Directs Etrangers (IDE) en Europe et 1ère en France. Si elle n’arrive qu’en 4e position dans le palmarès des investissements dans les métropoles mondiales (après Londres, Shanghai et Hong Kong et devant Pékin), l’Ile-de-France bénéficie encore d’une très bonne image auprès des grandes entreprises internationales. Mais la dynamique des métropoles asiatiques est à prendre au sérieux puisqu’elle ne se classe plus que huitième lorsqu’il s’agit des intentions d’implantations46. Implantations des entreprises étrangères en Ile-de-France L’Ile-de-France se situe au 2nd rang des métropoles européennes en matière d’implantations d’entreprises étrangères avec 222 projets en 2008 – derrière Londres avec qui l’écart se réduit et loin devant Madrid – en hausse continue ces dernières années. En 2008 l’IDF renforce son leadership pour les créations d’emplois issues des IDE avec près de 5 000 emplois déclarés. Depuis 5 ans la région capitale a en effet séduit près de 1000 entreprises étrangères générant ainsi la création d’environ 15 000 emplois entre 2006 et 2008. Implantations internationales (en nombre d’emplois créés) : L’Ile-de-France se classe donc toujours derrière Londres en termes de montants investis mais soutient avantageusement la comparaison en termes de créations d’emplois. 46 Concernant le potentiel économique, les décideurs se tournent désormais aussi en priorité vers 4 métropoles asiatiques concernant les intentions d’implantation à trois ans : Shanghai, Pékin, Bombay, Singapour. (Source KPMG, enquête PCE 2010) 122 Fonctions stratégiques, centres de décisions et sièges sociaux47 L’Île-de-France est également la deuxième région au monde pour l’accueil des entreprises classées au Fortune 500, devant New-York et Londres et juste après Tokyo. Un tiers des entreprises du Fortune 500, ont établi leur siège en Île-de-France. Il s’agit pour 38 d’entre elles, de leur siège mondial. Paris arrive encore en seconde position parmi les principales métropoles européennes – derrière le Grand Londres – pour les implantations de fonctions stratégiques (quartiers généraux, sièges sociaux, centres de R&D, centres de services clients, centres de formation) avec 35 implantations en 2008. En revanche la région demeure numéro un de la création d’emplois stratégiques48 en 2008 avec 2 709 emplois créés (55% du total des emplois créés ou maintenus). Sur la période 2004-2008, avec 1 735 emplois les centres de recherche représentent 7 % des créations d’emplois. (Source Ernst & Young – Paris Capital Economique) 5) Un positionnement sur des activités de croissance dont la région ne tire pas tous les bénéfices Compte tenu de sa spécialisation favorable (positionnement sur des activités de croissance et à forte valeur ajoutée), l’Ile-de-France connaît toutefois une croissance réelle inférieure à son potentiel. Il est ainsi possible de montrer – via l’analyse structurelle résiduelle49 - que la croissance de l’emploi et du PIB franciliens sont inférieurs à ce qu’ils devraient être compte tenu de la tendance observée dans les secteurs où la région dispose d’un avantage comparatif. Cela signifie que les externalités positives généralement associés à la taille de l’agglomération sont largement atténuées dans le cas francilien et que l’Ile-de-France demeure tendanciellement en deçà de son niveau de croissance potentielle. On a ainsi pu estimer que compte tenu de sa spécialisation l’Ile-de-France aurait théoriquement pu créer 160 000 emplois supplémentaires et potentiellement produire 13 milliards d’euros supplémentaires de valeur ajoutée sur la période 2000-2006. Cet effet résiduel globalement négatif peut résulter de plusieurs facteurs difficilement mesurables, comme par exemple : l'action des pouvoirs publics, les externalités positives ou négatives, liées au regroupement d'entreprises dans un espace géographique, le dynamisme des activités et leur capacité à s'adapter à l'environnement, les migrations de flux et de revenus, la diffusion de l'innovation technologique, le dynamisme entrepreneurial, etc. Il est impossible d’identifier le poids relatif de ces différents facteurs dans la sousperformance relative de l’Ile-de-France, mais il est important de garder en mémoire le fait que des marges de progrès importantes existent pour optimiser le fonctionnement de l’écosystème régional. 47 Il existe plusieurs niveaux de définition dans la notion de centre de décision (cf. étude Ernst & Young - IAURIF, 2007) mais en synthèse, au-delà du seul siège social, il accueille les fonctions de pilotage d’une entreprise et a un rôle de coordination (entre entités, pays, fonctions). 48 Les emplois stratégiques sont les emplois des fonctions dites stratégiques de l’entreprise : quartiers généraux, sièges sociaux, centres de R&D, centres de services clients et back offices administratifs et financiers. 49 L’analyse structurelle - résiduelle (ou méthode « shift share ») permet d'apprécier dans quelle mesure les différences observées entre les valeurs prises par une variable dans l'espace – l’emploi sectoriel en IDF par exemple – sont imputables à des effets structurels ou résiduels. Autrement dit, cette méthode mesure l’écart entre une croissance théorique de l’emploi en fonction de la spécialisation du tissu productif et la réalité observée, pour estimer l’ampleur des facteurs locaux désignés dans le modèle sous le terme d’effet « résiduel » (ou effet régional). 123 6) Recherche & Développement : un poids lourd en perte de vitesse La R&D, sans en être le seul déterminant, joue un rôle essentiel dans la dynamique de l’innovation et constitue un facteur de croissance et de compétitivité. L’Ile-de-France reste, de très loin, la première région française en termes de R&D sur son territoire : elle concentre 42,2% des Dépenses Intérieure de Recherche et Développement (DIRD)50 nationales et 38,7% des effectifs de R&D publics et privés (MEN - MESR DEPP) en 2006 soit beaucoup plus que sa part dans le PIB (29%). La concentration est plus forte en Ile-de-France pour la recherche privée (43,2% des Dépenses Intérieure de Recherche et Développement des Entreprises (DIRDE) nationales et 40,3% des effectifs) que pour la recherche publique (40,2% des Dépenses Intérieure de Recherche et Développement des Administrations (DIRDA) nationales et 36,6% des effectifs). (MEN - MESR DEPP en 2006) Elle est la seule région française avec Midi-Pyrénées, à remplir les objectifs de la stratégie Lisbonne : 3 % du PIB en dépenses en R&D, les deux tiers de cet effort devant provenir du secteur privé. L’Ile-de-France est la première région bénéficiaire du Crédit Impôt Recherche Avec un tiers des déclarants (3168 entreprises), elle bénéficie de 62 % du Crédit Impôt Recherche national, une proportion sensiblement supérieure également à la part des dépenses de recherche des entreprises franciliennes dans le total national (43 %). Ce phénomène s’explique par deux raisons principales : - les réformes successives apportées au dispositif vont dans le sens d’une valorisation croissante du volume des dépenses plus que de leur variation (l’IDF bénéficie donc à plein de son effet masse) ; - l’effet de siège (surreprésentation des sièges sociaux dans la région) joue également à plein puisque de nombreuses entreprises calculent leur CIR au niveau du groupe. L’Ile-de-France, pôle d’excellence international Le territoire francilien accueille 7 pôles de compétitivité, dont 3 mondiaux et 2 autres à vocation mondiale, qui regroupent au total plus de 1 130 entreprises membres (en 2006). Source : ARD 50 Dépense intérieure de recherche et développement (DIRD). Elle correspond aux travaux de R&D exécutés sur le territoire national quelle que soit l'origine des fonds. Une partie est exécutée par les administrations (DIRDA), l'autre par les entreprises (DIRDE). Elle comprend les dépenses courantes (masse salariale des personnels de R&D et dépenses de fonctionnement) et les dépenses en capital (achats d'équipements nécessaires à la réalisation des travaux internes à la R&D et opérations immobilières réalisées dans l'année). 124 Cependant, l’effritement de la position francilienne dans la R&D est continu depuis la fin des années 90 : par rapport à la Province : l’Ile-de-France passant progressivement de 46,6% de la DIRD en 1997 à 42,2 % en 2006 (la chute étant plus forte pour la DIRDE). par rapport au PIB : la part de la DIRD francilienne dans son PIB passe de 3,33% en 1997 à 3,04% en 2006 par rapport aux dépenses de R&D dans les secteurs de haute technologie : la part de DIRDE « haute technologie » de l’Ile-de-France dans DIRDE « haute technologie » française passe de 45,5% en 1997 à 40,2% en 2006. Cette moindre performance francilienne s’explique en partie par la présence relativement plus importante sur son territoire des grandes entreprises dans la mesure où ce sont les entreprises de moins de 250 salariés qui connaissent la plus forte croissance de leurs dépenses de recherche. 125 Unité Développement Mission Stratégie Prospective et Evaluation UN CONTEXTE PROFONDEMENT RENOUVELE, 51 PORTEUR DE NOUVEAUX ENJEUX POUR L’IDF L’objectif de cette note est de rappeler brièvement en quoi le contexte a pu évoluer, tant au plan structurel que conjoncturel, depuis la rédaction du précédent SRDE et d’en tirer les conséquences pour le positionnement de l’IDF au moment de l’élaboration de la SRDEI. Sans entrer dans les détails de chacun des points abordés, il s’agit de rappeler un certain nombre de faits stylisés, généralement connus, mais qui, mis bout à bout, modifient profondément le contexte économique et social francilien et donc la définition des risques et des opportunités à prendre en compte. 1. Au plan structurel, la montée en puissance de phénomènes nécessairement nouveaux mais désormais incontournables pas Une métropole mondiale comme l’IDF ne peut se désintéresser des mutations macroéconomiques en cours, susceptibles d’avoir des effets importants sur sa visibilité, son positionnement et l’organisation de son système productif. A cet égard, trois séries de facteurs méritent d’être pris en compte (ces éléments étant pour partie interdépendants mais distingués ci-après pour la clarté de l’exposé) : l’accélération de la montée en puissance des pays émergents (du G8 au G 20 !) ; des évolutions substantielles des façons de produire et de consommer (l’information comme facteur de production à part entière dans un contexte de flexibilité des process et de mobilité croissante des acteurs) ; les limites du modèle de croissance classique (de l’univers infini au mode clos). 1.1 L’accélération de la montée en puissance des pays émergents (renforcée par la crise économique) entraîne notamment les effets suivants : 51 - Une concurrence croissante avec la Chine, le Brésil et l’Inde (+ 2ème vague d’émergents tels que la Corée, le Mexique, la Turquie, le Maroc…) y compris désormais sur les activités à forte valeur ajoutée (R&D, services aux entreprises…) ; - De nouveaux marchés considérables… mais des liens commerciaux limités entre l’IDF et les zones les plus dynamiques ; Ce travail de réflexion sur les changements du contexte économique et institutionnel a été conçu et mis en forme par le service Prospective et Evaluation avec la contribution active des équipes de l’IAUIDF. Qu’elles en soient ici remerciées. 126 - Une montée en puissance des multinationales originaires des BRIC (Mittal, Tata, ICBC, Geely, PetroChina…) et poids croissant des fonds d’investissement et des fonds souverains (émiratis, chinois, etc.), ce qui impose une réflexion urgente sur ce que recouvre la notion d’actifs stratégiques pour les pays développés ; - Une nouvelle cartographie des flux d’investissements davantage captés par les pays du Sud au détriment de ceux du Nord (dont l’IDF) ; parallèlement, une moindre attractivité de l’IDF pour les IDE des pays émergents (en Europe l’Inde privilégiant le Royaume-Uni et la Chine l’Allemagne) ; - Une diversification des modèles de développement économique (rôle de l’Etat, politique industrielle, remise en question du modèle occidental dominant et nouvelle diversification des types de capitalisme…). 1.2 Parallèlement les façons de produire et de consommer se renouvellent profondément sous l’effet de : - La mobilité croissante des activités de services et internationalisation des activités de services à forte valeur ajoutée (dont les centres de R&D !) ; - Le développement de la logique d’intégrateur chez les donneurs d’ordres, qui glissent sur le segment de la chaine de valeur à plus forte valeur ajoutée dans un rôle de chef d’orchestre des sous-traitants producteurs (modèle Nike, Apple, Airbus,…) ; tendance pour les grandes entreprises à aller aussi loin que possible dans l’externalisation, liée pour partie à la financiarisation des entreprises (tentation de l’entreprise « fabless », développement du « cloud computing ») ; Des stratégies de « coopétition » (collaborations ponctuelles entre entreprises concurrentes) plus fréquentes ; - - La déconnexion croissante entre les grands groupes mondialisés et la réalité du tissu des PME (phénomène amplifié par la crise : le CAC 40 a renoué avec les bénéfices tandis qu’une partie des PME s’enlise !) ; - La financiarisation de l’immobilier (surtout professionnel mais pas seulement) ; - Des avancées technologiques majeures et foisonnantes susceptibles de modifier en profondeur notre environnement : NBIC, intelligence artificielle, nanotechnologies, génie génétique, informatique quantique, alicaments… - Des outils de promotion et de vente renouvelés à travers le développement des TIC (+ abaissement tendanciel des coûts de transports) qui font que les entreprises peuvent jouer d’emblée à une échelle internationale, qu’aucun produit n’est condamné a priori (dès lors qu’on sait le réinventer et en assurer efficacement la promotion) et qu’il devient possible de valoriser des biens ou des services faiblement demandés (élargissement considérable des bassins de consommateurs potentiels) : nouveaux rapports producteur/consommateur et local/global. - La montée en puissance du pilotage par l’aval : modes de production plus participatifs et rôle prégnant du consommateur (expérimentations type living lab) ; L’individualisation croissante des produits et services ; - 127 - Le développement du mix produit/service (« bouquets de services » : offre quadruple play, pack ordinateur + logiciels, pack auto + entretien…) qui impose de repenser l’offre et les relations au consommateur pour la mise à disposition de biens durables ou semi-durables ; - Le développement de l’économie de l’immatériel ; - La connaissance comme facteur de production à part entière (avec montée en puissance de nouveaux acteurs de l’innovation (brokers, trolls…) et constitution de chaînes de valeur dans la diffusion des informations stratégiques) ; - La dimension de plus en plus stratégique de la définition des normes (techniques, comptables, juridiques environnementales…) et la compétition qui en découle entre les grandes entreprises et/ou les Etats ; - Le déclin continu de l’emploi manufacturier et recomposition du tissu industriel ; - La dualisation du marché du travail (hausse des contrats temporaires/CDI) ; - La baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises et progression sensible des très hauts revenus (via le rôle croissant du patrimoine – mobilier et immobilier - dans les revenus), tandis que le nombre de travailleurs pauvres augmente ; - La multiplication des créations d’entreprises via le développement de l’autoentreprenariat (nouveau potentiel de croissance ? recul du statut de salarié stable à temps plein ?...) ; - Le développement de la notion de bien public mondial (climat, biodiversité, mais aussi stabilité financière, éducation, santé publique…). 1.3 La généralisation à toute la planète du mode de croissance occidental, matériellement impossible, impose de repenser les moyens et les objectifs de l’activité économique : La remise en cause d’un modèle de croissance fondé sur l’exploitation de ressources finies va de pair avec une prise de conscience croissante des risques liés au dérèglement climatique (rapport Stern, Grenelle de l’Environnement, etc.). Sans exagérer les effets concrets à ce stade de cette prise de conscience, on peut toutefois imaginer que cela induise, plus ou moins rapidement selon les cas des effets économiques et sociaux structurants, parmi lesquels : - Une compétition mondiale et de plus en plus vive pour l’accès aux ressources stratégiques (métaux, énergies fossiles, terres rares mais aussi …terres arables !) ; - Des enjeux croissants en matière de transports (ce qui signifie également des investissements publics conséquents) ; 128 - Des ruptures technologiques à attendre dans le traitement de l’énergie, le développement d’énergies alternatives, la gestion de l’eau et des déchets, la conception de nouveaux matériaux… - De nouvelles façons de produire (éco-conception et montée en puissance de normes de responsabilité environnementale) ; - De nouvelles façons de consommer (développement du marché des biens d’occasion, dématérialisation croissante de certaines activités, location plutôt qu’achat, préférence pour les circuits courts et les producteurs locaux, ralentissement de la consommation dans certains segments de la population des pays développés ?…). CONSEQUENCES pour l’Ile-de-France Menaces - Une concurrence accrue (montée en puissance de nouvelles métropoles de rang mondial) sur les implantations de centres R&D, les sièges sociaux, les donneurs d’ordre… - Tentation de la délocalisation sur les activités à forte VA - Emergence d’une place financière de premier plan international en Asie ? - Risque de rester à l’écart des zones les plus dynamiques à l’échelle mondiale - Rachat d’actifs stratégiques (technologies clefs, donneurs d’ordre, poids dans l’emploi du secteur) - Disparition progressive de l’activité manufacturière en IDF ; - Le risque d’un écart grandissant entre les logiques des entreprises mondialisées (déconnectées du territoire régional), des PME sous-traitantes (très dépendantes de donneurs d’ordre susceptibles de les mettre en concurrence à l’échelle mondiale ou au moins européenne) et des activités résidentielles - Maintien d’un chômage structurel élevé, déqualification, destructions d’emploi industriel, précarisation croissante des salariés Opportunités - De nouveaux marchés internationaux en fort développement (mais difficiles à pénétrer durablement pour des PME) ; - Des métropoles concurrentes affaiblies dans les pays développés (Londres, Barcelone, New York…) - De nouveaux potentiels de développement touristiques (nouveaux publics, nouvelles stratégies de valorisation en croisant par exemple le patrimoine et les TIC) ; - De nouveaux champs de recherche potentiellement porteurs de ruptures technologiques et de nouvelles activités ; - Un développement de l’esprit d’entreprise à travers la montée en puissance de l’auto-entreprenariat ; - Retenir les entreprises innovantes en offrant un terreau propice à leur développement - Le virage de l’éco-conception et des éco-activités ; - Des potentiels de développement encore importants dans les pôles de compétitivité. 129 2. Un choc conjoncturel majeur : la « grande Récession »52 Une partie des transformations décrites supra est encore accélérée par la crise économique mondiale déclenchée au cours de l’année 2008, sans précédent depuis la seconde guerre mondiale. Cette crise systémique et multi-dimensionnelle aura des effets qui perdureront bien au-delà de la sortie de récession de la plupart des pays, au rang desquels : - des destructions d’emplois massives (23 millions d’emplois à l’échelle mondiale depuis la fin 2008 dont 18 dans les pays industrialisés + PECO53) qu’un retour à une croissance, probablement modeste, ne parviendra pas à recréer rapidement ; - une accélération du repli industriel des pays développés ; - des disparités croissantes entre les rythmes de développement des différentes régions du monde et un appauvrissement relatif des pays développés à l’échelle mondiale ; - un contexte durablement incertain et sans perspective de long terme, générateur d’une volatilité croissante des actifs et d’une imprévisibilité inédite des variables économiques. Si l’IDF a plutôt moins mal réagi à ce stade que le reste du pays (la France ne faisant pas partie des pays les plus affectés), elle le doit aussi pour partie au fait que l’ajustement s’est opéré massivement sur les activités et l’emploi industriel, faiblement représentés dans le tissu économique local. Son industrie - qui représente une spécificité forte à l’échelle mondiale - a toutefois été aussi affectée que dans les autres régions, accélérant par làmême un repli engagé de longue date. Il faut également garder à l’esprit que la situation d’ensemble reste très fragile, dans un contexte où les créations d’emplois ne redémarrent pas, où les pouvoirs publics sont massivement endettés, où la guerre des devises s’amplifie. L’orage semblant désormais derrière nous, la tentation du chacun pour soi paraît à nouveau l’emporter au risque de compromettre une gestion raisonnée d’une situation particulièrement complexe, ce qui rend toute prévision hasardeuse. Sans exclure aucune option a priori (nouvelle secousse, reprise d’une croissance significative sous l’effet du passage à un nouveau modèle), il semble que l’option la plus réaliste soit celle d’une croissance faible, peu créatrice d’emplois avec la prolongation d’un certain nombre de tendances existantes en termes d’aggravation des inégalités territoriales, d’accroissement du chômage de longue durée et de repli industriel dans un contexte de concurrence renforcée avec les autres grandes métropoles mondiales (anciennes ou émergentes). 52 53 Formule empruntée au FMI. Chiffres BIT. 130 CONSEQUENCES pour l’Ile-de-France Menaces - - Accélération du recul de l’industrie en IDF avec des effets majeurs en termes d’emploi, d’indépendance stratégique, de capacité d’innovation, de développement des services aux entreprises, de capacité à exporter, d’attractivité… Explosion du chômage de longue durée et du chômage des jeunes et des seniors Baisse de l’investissement et de la productivité Baisse du niveau de qualification moyen Passage progressif du rang de métropole mondiale à métropole européenne Opportunités - Un moment favorable à l’identification de segments stratégiques disposant de la taille critique et du savoir-faire pour être compétitifs à l’échelle européenne et mondiale Une prise de conscience de la nécessité de développer et d’améliorer la qualité de l’emploi résidentiel (tourisme, commerce, service à la personne…) Un contexte favorable à la transition vers une métropole durable Une attention croissante portée à la question du financement des PME L’occasion de repositionner la place financière sur des segments précis (finance carbone, notation RSE, financement des PME à fort potentiel…) pour se démarquer clairement de Londres et de Francfort. 3. Un changement de contexte politique et institutionnel qui touche l’IDF au premier chef 3.1 Un profond changement du contexte socio-politique national - Des changements institutionnels majeurs en cours (réforme territoriale, réforme de la fiscalité,…) aux effets encore incertains (quelles ressources ? quelles compétences ? quelles relations entre la Région et Paris ?) ; - Des projets politiques de l’Etat pour la région capitale (Secrétariat d’Etat, Grand Paris, O.I.N.etc.) avec l’idée que le développement de la capitale est favorable à celui du reste du pays (fin de l’opposition Paris / Province dans les politiques d’aménagement du territoire et de développement économique ?) ; tendance également renforcée par les travaux de L. DAVEZIES : la richesse produite en IDF contribue directement au développement de l’économie résidentielle des autres régions ; - Un renouveau des politiques d’aménagement (industrielle et d’innovation) où la compétitivité des territoires est assumée avec une logique de pôles d’excellence => « prime aux meilleurs et à la taille » (cf. pôles de compétitivité, PRES,…) ; priorité à la taille critique, à l’effet cluster… 131 - Le tout dans un contexte de recalibrage de l’intervention de l’Etat (délégation de compétence, cofinancements, réduction des déficits et recul de l’emploi public), susceptible de faire jouer un rôle croissant aux collectivités locales… 3.2 Un essoufflement du projet européen Même si l’UE27 représente toujours le 1er PIB de la planète et la première puissance commerciale du monde, tout en connaissant une situation financièrement plus saine que les Etats-Unis, elle ne semble pas en mesure d’apporter une réponse coordonnée et efficace aux enjeux du moment. De ce point de vue, on peut notamment rappeler : - L’absence de projets communs consensuels et de priorités partagées au sein de l’UE27 (échec de Galileo, de l’A400M, voire de la Stratégie de Lisbonne, etc.) ; - La déficience ou l’absence de politiques européennes fortes (de l’énergie, de l’industrie, de la recherche…) ; priorité à la politique de concurrence par rapport au développement économique en dépit des changements majeurs de l’économie mondiale et de la crise ; - L’impossibilité de se doter d’un budget significatif ; - Une réforme institutionnelle en demi-teinte (traite de Lisbonne) et des perspectives floues (élargissement / approfondissement ; relations zone euro / reste de l’Union…) ; - Une gestion de l’euro orientée uniquement vers la stabilité des prix (et non vers le soutien à l’activité), ce qui n’empêche pas une relative fragilisation de la monnaie unique (compte tenu des écarts de performance économique entre les pays membres), monnaie unique qui sert également de variable d’ajustement au système monétaire international, faute d’être géré de manière stratégique. - Une absence de politique budgétaire commune. 3.3 Une montée en puissance de métropoles concurrentes - A l’échelle européenne, progression des réseaux de métropoles d’envergure (constitutions de méga-régions) ; - Au plan régional d’autres métropoles (Lyon, Toulouse, Lille…) développent une stratégie cohérente et lisible qui leur permet d’offrir des portes d’entrées alternatives à l’IDF sur le territoire national pour les investisseurs internationaux. 132 CONSEQUENCES : risques et opportunités pour l’Ile-de-France Menaces - De fortes incertitudes sur la répartition des rôles entre les acteurs publics et sur leurs moyens financiers respectifs à moyen terme L’absence de stratégie claire et de secteurs d’excellence clairement identifiés peut être pénalisante face au positionnement des métropoles concurrentes (en France comme à l’international) Une croissance européenne qui promet d’être durablement faible avec une tendance à l’affaiblissement relatif des activités de R&D à l’échelle mondiale. Opportunités - Un contexte politique national a priori plus favorable au développement de l’IDF Une prise de conscience de la nécessité d’une gouvernance régionale mieux coordonnée L’importance grandissante des réseaux inter-régionaux mondiaux, qui peuvent constituer un vecteur de croissance alternatif 133 Unité Développement Mission Stratégie Prospective et Evaluation ENJEUX SOCIAUX DE L’ILE-DE-FRANCE A regarder rapidement, l’Ile-de-France jouit d’une situation nettement plus favorable que le reste du pays. Si tout n’y va pas pour le mieux, force est de constater qu’elle a été jusqu’à présent frappée moins durement que les autres régions par la crise de 2008 et qu’elle s’appuie sur des fondamentaux solides en termes de niveaux de revenu, de qualification, de fonctionnement du marché du travail. Cela va toutefois de pair avec des inégalités sociales et territoriales particulièrement marquées et ne doit pas faire oublier que les atouts précités ne sont pas sans nuances, du fait d’un certain nombre de tendances à l’œuvre dont il convient de prendre la mesure. La situation francilienne peut être synthétisée comme suit54 : Des inégalités sociales et territoriales plus fortes qu’ailleurs L’Ile-de-France se caractérise globalement par un très haut niveau de développement humain55 mais à la répartition inéquitable sur le territoire : schématiquement, on repère une zone de niveau de vie très élevée qui s’étend très largement à l’ouest et au sud de la région et, à l’est voire au nord, un affaiblissement progressif du niveau de vie. Les revenus des Franciliens sont nettement supérieurs à ceux de province (de 20 à 40 % selon le type de revenu et la catégorie)56 et le taux de pauvreté y est inférieur à la moyenne nationale. Cela n’empêche pas que les pauvres y soient plus pauvres qu’ailleurs que ce soit en valeur relative (le rapport inter décile57 des revenus fiscaux par unité de consommation s’élève ainsi à 7,2 en Ile-de-France contre 5 pour la province58) ou absolue (la limite du premier décile et de 6 366 € annuels par unité de consommation en IDF contre 6 573 € en France). Ce phénomène s’explique pour partie par la présence plus marquée (et en hausse plus rapide qu’à l’échelle nationale) des familles monoparentales en IDF59. Il faut également garder à l’esprit que le revenu médian et les hauts revenus connaissent une hausse plus forte en province qu’en IDF et que, depuis 2002, les plus bas revenus ont augmenté plus vite que les hauts revenus à l’échelle régionale (respectivement +15,2 % et +12,4 %). En résumé, l’écart de revenus entre l’IDF et la moyenne nationale tend à se réduire progressivement, mais pas les inégalités à l’échelle régionale. 54 Ce document, volontairement très court, pourra être complété le cas échéant par des développements plus conséquents et/ou des données chiffrées et cartographiques. 55 Cf. Figure 1 en annexe. 56 Un constat à nuancer par le fait que le coût de la vie est plus élevé en IDF, notamment mais pas seulement sous l’effet des prix du logement. 57 Le rapport interdécile des revenus est utilisé pour mettre en évidence les écarts entre les plus riches et les plus pauvres. Ce ratio rapporte le revenu au-dessus duquel se situent les 10 % d'individus les plus riches au revenu en dessous duquel se situent les 10 % les plus pauvres. 58 Revenu avant impôt et revenus de transfert. 59 Cf. Figure 3 en annexe. 134 Ces inégalités sociales fortes renforcent les disparités territoriales puisque les Yvelines (avec 23 625 € en 2007), les Hauts de Seine, Paris et l’Essonne sont dans l’ordre les quatre départements français au revenu médian le plus élevé de France, tandis que la Seine Saint Denis est celui au revenu le plus faible (14 490 €) et aussi celui qui connaît le taux de pauvreté le plus élevé à l’échelle nationale (21,7 % de la population). De même, les bénéficiaires de prestations sociales sont surreprésentés à Paris (24 % des allocataires franciliens pour 19 % de la population régionale) et surtout en Seine Saint Denis (21 % des allocataires franciliens pour 12 % de la population régionale). L’approche départementale ne constitue toutefois qu’une vision agrégée d’un phénomène observable à un niveau plus fin sur l’ensemble du territoire régional60. Ces inégalités sont d’autant plus marquantes qu’elles se traduisent dans certains cas sur un même territoire par un écart sensible entre activité économique et structure de la population résidente. Une déconnexion entre main d’œuvre locale et emploi accentuée par des problèmes de transport et de logement On observe ainsi une part d’emplois sous qualifiés par rapport au profil des emplois dans certaines zones : l’exemple de Plaine Commune est particulièrement illustratif d’un territoire qui crée des emplois – plus qualifiés qu’auparavant – et qui se tertiarise de plus en plus, mais où l’inadéquation entre la qualification des emplois offerts et celle des actifs résidents s’accentue. Au-delà des particularités de certains pôles d’emploi, ces difficultés sont exacerbées par les problématiques de logement ; elle frappe tout spécialement les classes moyennes pour lesquelles l’offre de loyers intermédiaires est largement insuffisante au sein d’une région où le loyer pèse déjà plus qu’ailleurs sur les revenus des ménages. Un marché du travail mieux orienté qu’en province mais fragilisé Un taux d’emploi plus élevé que dans les autres régions (66,7% des 15- 64 ans sont en emploi contre 64,6% au niveau national), notamment pour les seniors (48,6% contre des 55 – 64 ans contre 38,3% au niveau national) presque conformes aux objectifs de la stratégie de Lisbonne (respectivement 70% et 50%). Des indicateurs plus favorables que la moyenne en termes de taux de chômage (8,1 % en IDF contre 9,3 % en France métropolitaine au 2ème trimestre 2010), de qualité des emplois (part des CDI et des temps pleins) ainsi que des niveaux de rémunération. Ces avantages en termes de qualité de l’emploi sont toutefois en train de s’éroder progressivement. L’Ile-de-France dans la crise Depuis juin 2008, la demande d’emploi a progressé plus vite au niveau national qu’en IDF (respectivement +31 et 26 %). Dans un contexte encore très incertain et pour ce qu’il est possible d’en juger à ce stade, l’Ile-de-France a réagi plus violemment que lors des crises précédentes mais plutôt moins mal qu’à l’échelle nationale les destructions d’emplois ayant touché plus massivement l’industrie, sous-représentée en IDF. 60 cf. figure 4 en annexe. 135 Une population active marquée par une surreprésentation des cadres et professions intellectuelles supérieures (16 % des actifs, contre 8 % au niveau national), mais cette surreprésentation tend à se réduire (phénomène de « rattrapage » des autres régions). Cette spécificité de la population active ne joue pas vraiment en faveur de la création d’entreprises. Ainsi le pourcentage d’indépendants (et a fortiori d’indépendants employeurs) est systématiquement inférieur en IDF à la moyenne nationale (respectivement 8,1 % des actifs occupés contre 9,6 % pour les indépendants dans leur ensemble et 3,9 % contre 4,6 % pour les indépendants employeurs).61 Les demandeurs d’emplois accèdent moins facilement à la formation que dans les autres régions : l’IDF représente ainsi 13 % des demandeurs d’emploi ayant bénéficié d’une formation en 2008 alors qu’elle représente 18 % de la demande d’emploi nationale. Si la population francilienne est globalement plus qualifiée que la moyenne (21,2% ont un diplôme de niveau supérieur à bac + 2 contre 11,5% en France), il n’en demeure pas moins qu’un nombre conséquent de jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme (42 % des 15 – 19 ans sortis du système scolaire, contre 38 % en France métropolitaine), renforçant par là la dualisation forte de la population francilienne et les difficultés d’appariement entre l’offre et la demande de travail. Des enjeux démographiques L’IDF connaît une dynamique démographique favorable (+90 000 personnes par an) qui s’explique par un excédent naturel (en lien avec la jeunesse de sa population) et des migrations internationales, mais qui masque un déficit migratoire par rapport aux autres régions métropolitaines (risque de pertes en compétences ?). Elle peine aussi, dans un monde globalisé où l’immatériel prend une place croissante dans la création de richesses, à attirer et à retenir étudiants, chercheurs et « classes créatives », au risque de réduire sa capacité d’innovation et de développement économique en général. 61 L’IDF se caractérise en fait par une propension plus importante que la moyenne à créer des entreprises sous statut de personne morale et avec des effectifs salariés conséquents mais demeure sous-représentée dans la création d’entreprises individuelles et de PME de moins de 10 salariés. 136 ANNEXES Fig. 1 : L’IDH-2 en 1999, cartographie des communes de la région Ile de France (IAU Ile-de-France) Source : IAU IdF Fig. 2 : Les régions métropolitaines selon le taux de pauvreté et l'intensité des inégalités de niveau de vie en 2006 137 Fig. 3 Part des familles monoparentales en % du nombre de ménages avec famille en % Paris Hauts-de-Seine Seine-Saint-Denis Val-de-Marne Seine-et-Marne Yvelines Essonne Val d'Oise Ile-de-France France 1999 7,1 8,9 11,4 10,0 8,6 8,2 8,9 9,8 8,8 8,0 Source : RP 1999 et 2007 (exploitation complémentaire) Fig. 4 Population vivant dans un foyer à bas revenus 2007 7,4 9,5 12,9 10,9 9,6 9,0 9,8 11,1 9,7 8,4 138 Un choc majeur : la « grande récession » Cette crise systémique et multi-dimensionnelle aura des effets qui perdureront bien au-delà de la sortie de récession de la plupart des pays, au rang desquels : - des destructions d’emplois massives (23 millions d’emplois à l’échelle mondiale depuis la fin 2008 dont 18 dans les pays industrialisés + PECO) qu’un retour à une croissance, probablement modeste, ne parviendra pas à recréer rapidement ; - une accélération du repli industriel des pays développés ; - des disparités croissantes entre les rythmes de développement des différentes régions du monde et un appauvrissement relatif des pays développés à l’échelle mondiale ; - un contexte durablement incertain et sans perspective de long terme, générateur d’une volatilité croissante des actifs et d’une imprévisibilité inédite des variables économiques. Si l’Île-de-France a plutôt moins mal réagi à ce stade que le reste du pays (la France ne faisant pas partie des pays les plus affectés), elle le doit aussi pour partie au fait que l’ajustement s’est opéré massivement sur les activités et l’emploi industriel, faiblement représentés dans le tissu économique local. Son industrie - qui représente une spécificité forte à l’échelle mondiale - a toutefois été aussi affectée que dans les autres régions, accélérant par là-même un repli engagé de longue date. Il faut également garder à l’esprit que la situation d’ensemble reste très fragile, dans un contexte où les créations d’emplois ne redémarrent pas, où les pouvoirs publics sont massivement endettés, et où la guerre des monnaies s’amplifie. Le choc paraissant désormais dépassé, la tentation du chacun pour soi paraît à nouveau l’emporter, au risque de compromettre une gestion raisonnée d’une situation particulièrement complexe, ce qui rend toute prévision hasardeuse. Sans exclure aucune option a priori (que ce soit une nouvelle secousse ou reprise d’une croissance significative sous l’effet du passage à un nouveau modèle), il semble que l’option la plus réaliste soit celle d’une croissance faible, peu créatrice d’emplois avec la prolongation d’un certain nombre de tendances existantes en termes d’aggravation des inégalités territoriales, d’accroissement du chômage de longue durée et de repli industriel dans un contexte de concurrence renforcée avec les autres grandes métropoles mondiales (anciennes ou émergentes). La « sortie de crise » s’effectuera toutefois dans un cadre à la fois plus instable et plus contraint du fait de tensions croissantes sur les prix des matières premières et de pressions à la hausse sur les taux d’intérêt. Dans ce contexte, les enjeux d’efficacité productive et de rupture technologique seront d’autant plus prégnants. 139 Evolution de l’emploi industriel en Ile-de-France A retenir : - L’IDF demeure la 1ère région industrielle, en effectifs comme en valeur ajoutée. - Elle garde un poids important (en termes de part dans les effectifs nationaux des secteurs et de poids dans l’emploi industriel régional) dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, l’industrie pharmaceutique et, dans une moindre mesure, automobile et industrie chimique (si l’on s’en tien aux secteurs qui évoluent de façon conforme à la tendance régionale). - L’emploi industriel se contracte sur longue période en IDF (sauf pour la collecte et le traitement des déchets, secteur plus lié aux services qu’à la production), et ce de manière toujours plus accentuée qu’en province. - Seule l’industrie agro-alimentaire (si on exclut le cas de la collecte et du traitement des déchets) connaît une évolution moins défavorable que la moyenne régionale. - L’emploi industriel francilien est très atypique, avec une forte représentation des personnels d’encadrement et de conception (effet de siège). - La répartition des entreprises par taille est très variable d’un secteur à l’autre (de 5 % à 45 % pour les établissements de 20 à 199 salariés). L’objet de cette note est de proposer, en vue d’étayer les réflexions préalables à la SRDEI, quelques éléments de cadrage sur la structure et l’évolution de l’emploi industriel en Ile-deFrance sur moyenne période. Avant d’entrer dans le détail de l’analyse, il est toutefois important de garder à l’esprit les éléments suivants : L’emploi industriel n’est pas égal à l’emploi manufacturier. Ce principe général est encore plus marqué en IDF que dans les autres régions, compte tenu de la surreprésentation des fonctions de conception et d’encadrement. Ainsi, l'exploitation des données du recensement 2007 montre que les établissements de la région ont recours à une main d’œuvre plus qualifiée : les ouvriers y représentent 27,2 % de l'emploi contre 47,9 % en France. A l'inverse, les ingénieurs et professions scientifiques représentent 20,8 % des effectifs franciliens, contre 10,2 % au niveau national. Dans le même ordre d’idées, les travaux de l’OREF IDF ont ainsi pu montrer que moins de la moitié de la main d’œuvre des établissements industriels exerçaient un métier industriel, contre près des 2/3 en province. Par contre, on voit se développer des emplois manufacturiers dans le secteur des services, à mesure que les entreprises industrielles externalisent certaines activités (photocomposition par exemple).62 L’Ile-de-France reste la première région industrielle française, en termes d’effectifs avec 432 529 emplois salariés. Toutefois, on assiste à une baisse continue de la part de ce secteur dans l’emploi salarié depuis le début des années 62 Pour information, les chiffres qui suivent se réfèrent uniquement à l’emploi salarié privé, sachant que certains secteurs comme le traitement des déchets peuvent aussi comprendre des emplois publics. 140 90. Ce constat se vérifie également au niveau national, mais la désindustrialisation de la région se fait à un rythme plus rapide que dans le reste du pays. En 18 ans, le poids de l’Ile-de-France dans l’emploi industriel français est ainsi passé de 17,963 % à 14,1 %64. Pour mémoire, les effectifs ont encore baissé de 4,8 % (–21 964 postes) au cours de l’année 2009, sachant toutefois qu’il s’agit d’une année atypique, les effets de la crise s’étant fait sentir majoritairement sur l’emploi industriel. Si cette tendance se poursuit, il existe un risque réel de voir la base industrielle de la région continuer à s'éroder et de voir disparaître une partie importante de son industrie, qui représente pourtant une de ses spécificités fortes par rapport aux autres métropoles mondiales. Ce risque est d’autant plus dommageable que l’industrie, au-delà de son activité propre et des emplois qui y sont directement associés, produit des effets d’entraînement importants sur l’ensemble du tissu économique régional (en termes de R&D, de capacité à exporter, de demande adressée aux entreprises de services aux entreprises…). En Ile-de-France, l’industrie ne représente pas un groupe homogène et les évolutions de l'emploi sont différentes suivant le type d'activité sur lequel est positionné chaque entreprise, c’est pourquoi nous vous proposons une typologie65 des industries franciliennes regroupant les activités faisant face aux mêmes problématiques. Nous avons réparti les secteurs industriels en trois grandes catégories : les secteurs connaissant une diminution structurelle des effectifs plus importante qu’en moyenne régionale, les secteurs ayant une évolution proche de la moyenne de l’industrie francilienne et les secteurs connaissant une hausse continue des effectifs salariés. 1. Les secteurs connaissant une diminution structurelle des effectifs plus importante qu’en moyenne régionale Cette catégorie regroupe le secteur de l’imprimerie et reproduction d'enregistrements et les secteurs de la métallurgie et la fabrication de produits métalliques. Ces activités représentent, respectivement, 4 % (soit 15 292 salariés) et 7 % (soit 29 784 salariés) de l‘emploi industriel francilien en 2009. 63 Source emploi salarié UNEDIC 2009p Cette diminution du poids de l’Ile-de-France dans l’emploi industriel s’accompagne d’une diminution du poids de la région dans la valeur ajoutée industrielle nationale (de 22,9 % à 19,9 % entre 1993 et 2008), même si elle a continué a progresser en volume (de 11,6 % sur la même période). 65 Pour réaliser cette typologie nous nous sommes focalisés sur les secteurs industriels (en A88 de la NAF2008) concentrant plus de 3,5 % de l’emploi industriel (ce qui représente au moins 15 000 emplois). Toutefois, pour ne pas exclure un nombre trop important de secteur d’activité nous avons réalisé quelques regroupement (voir annexe méthodologique). Au final, les activités étudiées représentent chacune plus de 3,5 % de l’emploi industriel et l’ensemble de ces secteurs concentre prés des ¾ de l’emploi industriel francilien. 64 141 Evolution de l’emploi salarié dans le secteur Imprimerie & reproduction d'enregistrements, depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Imprimerie & reprod. d'enregistrements IdF industrie IdF Imprimerie & reprod. d'enregistrements France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 15 292 poids de l'Ile-de-France 20,0% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 10,0% 0,4% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 39,0% 7,2% 142 Evolution de l’emploi salarié dans le secteur métallurgie et la fabrication de produits métalliques depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Métallurgie & Fab. prod. métalliq. sf machine & équipt IdF industrie IdF Métallurgie & Fab. prod. métalliq. sf machine & équipt France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 29 784 poids de l'Ile-de-France 7,5% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 6,6% 0,8% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 45,0% 14,8% Ces secteurs connaissent une baisse de l’emploi salarié plus importante que la moyenne de l’industrie francilienne, accentuée en période basse des cycles conjoncturels. Ainsi, on observe un premier décrochage important entre 2001 et 2002, sans équivalent à l’échelle nationale pour ce qui concerne la métallurgie. Au final, la part de ces secteurs dans l’emploi industriel va continuer de se réduire de manière importante ces prochaines années. Toutefois, il existera toujours des entreprises positionnées sur des niches et disposant d’un potentiel de développement. Pour ces dernières, garder cet avantage nécessite de développer des capacités d’innovation mais aussi d’être plus présentes sur les marchés étrangers66. Ces enjeux obligent les entreprises à atteindre une taille critique leurs permettant d’investir dans des équipements performants mais aussi de développer de véritables stratégies marketing et commerciale. Or, moins d’1% de ces établissements emploient 200 salariés et plus aujourd’hui. On peut donc anticiper une tendance persistante à la concentration des activités et à la disparition des petites unités de production. 66 Ces deux éléments pouvant d’ailleurs se renforcer mutuellement, comme en atteste la dernière note du CAS. 143 2. Les secteurs ayant une évolution proche de la moyenne de l’industrie francilienne Cette catégorie peut être divisée en plusieurs sous catégories. a) les secteurs qui suivent la tendance régionale de façon linéaire. Il s’agit en premier lieu des activités de fabrication de produits non métalliques, un secteur qui représente 5 % de l’emploi industriel régional. Evolution de l’emploi salarié dans le secteur de la fabrication de produits non métalliques depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Fab. prod. minéraux non métalliques (caoutchouc, plastique…) IdF industrie IdF Fab. prod. minéraux non métalliques (caoutchouc, plastique…) France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) poids de l'Ile-de-France 21 790 7,1% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 14,4% 1,8% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 37,8% 16,2% 144 Dans cette catégorie, on peut également prendre en compte le secteur automobile (11 % de l’emploi industriel en Ile-de-France). Les données présentées dans le graphique sont toutefois à analyser avec prudence. En effet, l’augmentation sensible observée en 2001 – 2002 s’explique essentiellement par un changement de code NAF de certains établissements aux effectifs importants. Une fois cet effet corrigé, on constate plutôt une évolution conforme à la moyenne de l’industrie régionale. Cette tendance a priori favorable doit toutefois être nuancée dans la mesure où ce secteur utilise massivement l’intérim (classé dans le secteur des services par l’UNEDIC) comme variable d’ajustement aux chocs conjoncturels. Enfin, on notera une accélération de la baisse des effectifs sur la fin de période (à partir de 2005). Evolution de l’emploi salarié l’industrie automobile depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Industrie automobile IdF industrie IdF Industrie automobile France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 47 629 poids de l'Ile-de-France 20,2% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 32,0% 12,9% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 24,8% 30,4% 145 Enfin, il convient d’ajouter la fabrication d’autres matériels de transport (6 % de l’emploi industriel régional). Cette catégorie (qui comprend notamment l’aéronautique et le ferroviaire) a en effet connu deux ruptures de séries suite à une évolution de la nomenclature entre 2001 et 2002, à quoi s’est ajoutée l’intégration des effectifs d’Air France en 2007. Si l’on fait abstraction de ces deux effets comptables, la tendance redevient conforme à la moyenne régionale. Evolution de l’emploi salarié dans les activités de fabrication d'autres matériels de transport depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Fabric. d'autres matériels de transport IdF industrie IdF Fabric. d'autres matériels de transport France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 25 034 poids de l'Ile-de-France 19,7% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 34,7% 30,6% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 17,3% 35,4% 146 b) Les activités sur réagissant au cycle économique. Dans ces secteurs, l’évolution de l’emploi salarié suit la même tendance que l’industrie régionale mais avec des baisses plus importantes en période basse du cycle et une évolution des effectifs plus favorable en période haute du cycle. Parmi ces activités, on retrouve l’industrie pharmaceutique (6 % de l’emploi industriel francilien), les activités de fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (11 % de l’emploi industriel) et les activités de fabrication d'autres matériels de transport (6% de l’emploi industriel). Evolution de l’emploi salarié dans l’industrie pharmaceutique depuis 1993 en base 100 (source : UNEDIC) 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Industrie pharmaceutique IdF industrie IdF Industrie pharmaceutique France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 26 464 poids de l'Ile-de-France 30,5% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 45,0% 19,4% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 10,0% 26,2% 147 Evolution de l’emploi dans salarié les activités de fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 120 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Fab. prod. informat., électroniq. & opt. IdF industrie IdF Fab. prod. informat., électroniq. & opt. France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 47 222 poids de l'Ile-de-France 31,9% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 17,2% 5,7% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 12,1% 46,1% La principale caractéristique de ces secteurs est qu’ils sont tournés vers des activités à haute valeur ajoutée (ce qui explique leur forte sensibilité aux cycles économiques) et nécessitent d’importants investissements en R&D et de recourir proportionnellement davantage à une main d’œuvre qualifiée (plus de 26 % de ces salariés sont des ingénieurs et des professions scientifiques, contre 10,2 % dans l’industrie francilienne). Toutefois, il est important de noter que les hausses d’emploi salarié pendant la période favorable du cycle ne permettent pas de compenser les destructions d’emplois lors de la période basse de l’économie. Parmi les établissements de ces activités, on retrouve une part importante d’établissement de 200 salariés et plus (plus de 5 % des établissements). On peut imaginer que ces derniers profitent des retournements conjoncturels pour rationaliser leur organisation. C’est pourquoi au redémarrage de l’économie, ces établissements n’ont pas besoin de revenir à un niveau d’emploi équivalent à celui observé avant les crises. Enfin, dans cette catégorie, on peut également regrouper les secteurs de la chimie et les activités de fabrication d'équipements électriques (respectivement 7 % et 4 % de l’emploi industriel régional). Ces secteurs sont, dans une moindre mesure, sensibles aux cycles économiques, mais réagissent avec retard. Ces caractéristiques s’expliquent par le lien de dépendance important avec des secteurs comme l’industrie pharmaceutique pour la chimie et les activités de fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques pour les industries électriques. 148 Evolution de l’emploi salarié dans l’industrie chimique depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Industrie chimique IdF industrie IdF Industrie chimique France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 30 886 poids de l'Ile-de-France 20,9% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 35,1% 9,6% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 14,5% 24,3% 149 Evolution de l’emploi salarié les activités de fabrication d'équipements électriques depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 120 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Fabrication d'équipements électriques IdF industrie IdF Fabrication d'équipements électriques France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 15 274 poids de l'Ile-de-France 12,1% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 14,7% 3,9% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 25,8% 24,8% 150 3. les secteurs connaissant une évolution de leurs effectifs supérieure à la moyenne régionale Parmi les secteurs industriels franciliens, seules les activités de collecte traitement gestion dépollution des eaux usées et des déchets ainsi que l’industrie alimentaire connaissent une évolution tendancielle meilleure que la moyenne, avec même une hausse significative des effectifs dans le premier cas (hausse néanmoins moins marquée qu’à l’échelle régionale). Evolution de l’emploi salarié dans les activités de collecte traitement gestion dépollution des eaux usées et des déchets depuis 1993 en base 100 (Source : UNEDIC) 200 180 160 140 120 100 80 60 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Collecte traitement gestion dépollution des eaux usées et des déchets IdF industrie IdF Collecte traitement gestion dépollution des eaux usées et des déchets France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 20 536 poids de l'Ile-de-France 20,2% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 22,9% 2,7% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 53,1% 4,5% Ce secteur, relativement hétérogène, concentre une part significative d’emplois ouvriers (plus de 53 %, contre 27,2 % pour l’ensemble de l’industrie francilienne) et voit son effectif progresser essentiellement sous l’effet du développement des normes environnementales observé ces 15 dernières années. Il faut également garder à l’esprit qu’indépendamment des classifications statistiques, bon nombre de ces activités ressortissent davantage aux services qu’à des activités de production L’industrie alimentaire (9,1 % de l’emploi industriel francilien) pour sa part, voit ses effectifs régresser mais moins que la tendance régionale. 151 Evolution de l’emploi salarié dans les industries alimentaires depuis 1993 en base 100 (source : UNEDIC) 120 110 100 90 80 70 60 50 40 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Industries alimentaires IdF industrie IdF Industries alimentaires France métro industrie France métro nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p) 42 526 poids de l'Ile-de-France 9,1% part des établissements de 20 à 199 salariés part des établissements de 200 salariés et plus 5,3% 0,3% part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007) part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) 38,5% 4,9% 152 Répartition de l’emploi salarié par secteur et ventilation par catégorie socioprofessionnelle Le tableau ci-après récapitule les effectifs 2009 pour chacun des secteurs étudiés. Il fait également apparaître pour chacun de ces secteurs le poids de l’IDF dans l’emploi national, ce qui permet d’identifier rapidement ceux pour lesquels la région dispose d’une taille critique : fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, industrie pharmaceutique et, dans une moindre mesure, automobile, industrie chimique, la collecte et le traitement des déchets, ainsi que l’imprimerie. Cela signifie concrètement que l’avenir de ces secteurs représente également un enjeu à l’échelle nationale. En croisant ces données avec les analyses supra sur les évolutions par rapport à la tendance nationale. A l’exception de l’imprimerie (qui décline très rapidement et plus fortement que dans le reste du pays, en partie sous l’effet d’une mutation technologique très rapide) et du traitement des déchets (qui connaît une évolution plus favorable que la moyenne mais néanmoins moins forte qu’à l’échelle nationale), tous ces secteurs évoluent globalement en ligne avec la moyenne régionale (c’est-à-dire moins bien qu’à l’échelle nationale). 153 Ile-de-France nbre de salariés en IdF à poids de l'Ile-de-France fin décembre 2009 (source : UNEDIC 2009) (source UNEDIC 2009p) Imprimerie & reprod. d'enregistrements (secteur 18, en A88) Métallurgie & Fab. prod. métalliq. sf machine & équipt (secteur 24, 25, en A88) Fab. prod. minéraux non métalliques (caoutchouc, plastique…) (secteur 22, 23, en A88) France part des professions part des professions part des ouvriers dans scientifiques et des part des ouvriers dans scientifiques et des l'emploi (source rp2007) ingénieurs dans l'emploi l'emploi (source rp2007) ingénieurs dans l'emploi (source rp2007) (source rp2007) 15 292 20,0% 39,0% 7,2% 47,2% 5,0% 29 784 7,5% 45,0% 14,8% 59,4% 7,8% 21 790 7,1% 37,8% 16,2% 58,6% 8,2% Industrie automobile 47 629 20,2% 24,8% 30,4% 55,2% 12,9% Industrie pharmaceutique (secteur 21, en A88) 26 464 30,5% 10,0% 26,2% 22,4% 17,8% 47 222 31,9% 12,1% 46,1% 29,6% 30,5% 25 034 19,7% 17,3% 35,4% 29,6% 30,5% Industrie chimique (secteur 20, en A88) 30 886 20,9% 14,5% 24,3% 34,8% 14,7% Fabrication d'équipements électriques (secteur 27, en A88) 15 274 12,1% 25,8% 24,8% 47,7% 13,3% Industries alimentaires (secteur 10, en A88) 42 526 9,1% 38,5% 4,9% 52,8% 3,4% Collecte traitement gestion dépollution des eaux usées et des déchets (secteur 37, 38, 39, en A88) 20 536 20,2% 53,1% 4,5% 58,7% 3,6% 432 529 14,1% 27,2% 20,8% 47,9% 10,2% Fab. prod. informat., électroniq. & opt. (secteur 26, en A88) Fabric. d'autres matériels de transport (secteur 30, en A88) Total Industrie 154 ANNEXE METHODOLOGIQUE Pour réaliser cette typologie nous nous sommes focalisés sur les secteurs industriels (en A88 de la NAF2008) les plus emblématiques de l’Ile-de-France et concentrant plus de 3,5 % de l’emploi industriel (au moins 15 000 emplois). Toutefois, pour ne pas exclure un nombre trop important de secteur d’activité nous avons réalisé quelques regroupement (voir annexe méthodologique). Liste des secteurs retenus et regroupements effectués A88 10 Secteurs retenus Industries alimentaires 20 Imprimerie et reproduction d'enregistrements Industrie chimique 21 Industrie pharmaceutique 22 Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique Fabrication d'autres produits minéraux non métalliques Métallurgie 18 23 24 25 Fabrication de produits métalliques, à l'exception des machines et des équipements 27 Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques Fabrication d'équipements électriques 29 Industrie automobile 30 Fabrication d'autres matériels de transport 37 Collecte et traitement des eaux usées 38 Collecte, traitement et élimination des déchets ; récupération Dépollution et autres services de gestion des déchets secteurs selectionnés industrie 26 39 effectifs 42526 regroupement Industries alimentaires effectifs apres regroupement 42526 30886 Imprimerie et reproduction d'enregistrements Industrie chimique 26464 Industrie pharmaceutique 26464 la fabrication de produits non métalliques 21790 métallurgie et la fabrication de produits métalliques 29784 15292 15292 30886 10090 11700 4130 25654 15274 Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques Fabrication d'équipements électriques 47629 Industrie automobile 47222 25034 Fabrication d'autres matériels de transport 47222 15274 47629 25034 2472 collecte traitement gestion dépollution des eaux usées et des déchets 20536 322437 secteurs selectionnés 322437 432529 industrie 432529 17146 918 Au final, les activités étudiées représentent chacune plus de 3,5 % de l’emploi industriel et l’ensemble de ces secteurs concentre prés des ¾ de l’emploi industriel francilien. 155 156 L’innovation en Ile-de-France L’Ile-de-France « pèse » lourd en matière de R&D (sans être toutefois surdimensionnée si on la compare aux autres régions mondiales)…: La région concentre en effet 43 % de la DIRD67 française et 41 % des chercheurs ; cela correspond à 1 % du total mondial des chercheurs et des dépenses de recherche (ce qui est conforme au poids de l’économie régionale : 1 % du PIB mondial) ; La part des dépenses privées (68 %) dans la DIRD se situe dans la norme des grandes régions européennes ; …mais reste en deçà de son potentiel : On ne repère pas de vraie spécialisation en R&D ni de secteur innovant visible à l’international ; En termes de brevets, l‘IDF profite de son effet taille (1ère en Europe mais 19ème rapporté au nombre d’emplois) mais le nombre de brevets augmente moins vite que dans certaines régions concurrentes comme Stuttgart ou Munich ; de plus, ces brevets sont déposés essentiellement en électricité et en physique, en décalage avec une spécialisation manufacturière davantage centrée sur la santé, les transports et la mécanique ; de même, la part dans les biotechnologies (4,2 %) (Londres beaucoup mieux positionnée) et nanotechnologies (0,7 %) est très faible. En résumé l’IDF se caractérise par des domaines d’innovation relativement diversifiés mais aussi par : un dynamisme moyen en termes de dépôts de brevets une proportion de PME innovantes qui correspond à la médiane française (enquête CIS). un niveau d’entrepreneuriat plus faible que dans les autres grandes métropoles des interactions pas assez fluides entre les PME et les producteurs de savoirs une offre de soutien à l’innovation n’est pas assez lisible pour les entreprises. 67 Dépense Intérieure de Recherche et Développement. ×ÔÛóÜÛóÚÎßÒÝÛ 157 155 @ ´¿ °¿¹» @ ´¿ °¿¹» ÐÎWÚÛÌ ÜÛ Ôß ÎWÙ×ÑÒ Üù×Ô ÛóÜÛóÚÎßÒÝÛ Òp íìë ó ѽ¬±¾®» îðïð Ô¿ ³¿½¸·²» @ ·²²±ª»® ¼»­ ÐÓÛ º®¿²½·´·»²²»­ æ «² ®»²¼»³»²¬ °»®º»½¬·¾´» ¿« ®»¹¿®¼ ¼« °±¬»²¬·»´ 7´»ª7 ß²¬¸±²§ Ý´¿«¼»´ô з»®®» Ù·®¿®¼ô Ò¿¬¸¿´·» Ö¿³»­ô Ñ´·ª·»® Í¿¬¹»®ô ײ­»» ×´»ó¼»óÚ®¿²½» Ó¿®·» Ю7ª±¬ô Î7¹·±² ×´»ó¼»óÚ®¿²½» ͧ´ª·» ݸ¿¬§ô Ü·®»½½¬» ×´»ó¼»óÚ®¿²½» Ô Ž×´»ó¼»óÚ®¿²½» »­¬ «² ¬»®®·¬±·®» ¿ °®·±®· °®±°·½» @ ´Ž·²²±ª¿¬·±² æ ½±²½»²¬®¿¬·±² »¬ °®7­»²½» ¼» ¹®¿²¼­ ½»²¬®»­ ¼» 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Ces secteurs sont identifiés à partir du croisement de trois typologies officielles initiées par Eurostat d’une part (les SFIC) et l’OCDE, la DGE et l’Insee d’autre part (les STI et l’intensité technologique manufacturière). A retenir : Cette note confirme la spécificité francilienne dans les secteurs particulièrement innovants avec 46 % de l’emploi salarié innovant national, soit près de 385 000 emplois en 2009. L’Ile-de-France dispose d’un avantage prononcé dans le conseil et la programmation informatique ainsi que les télécommunications sans fil (environ 145 000 salariés, soit 57 % des emplois nationaux). A l’inverse, l’industrie manufacturière même technologique n’échappe pas au phénomène de désindustrialisation puisque la fabrication d’équipements de communication ou d’instruments scientifiques sont, avec l’édition de logiciels, les activités qui déclinent le plus (environ 55 000 emplois perdus depuis 2000 dans ces secteurs). Néanmoins, l’industrie francilienne pèse toujours deux fois plus dans l’emploi des secteurs innovants que dans l’ensemble de l’emploi salarié. Cette surreprésentation est toutefois menacée à terme dans la mesure où la croissance des effectifs travaillant dans ces secteurs a ralenti nettement depuis le début des années 200069, pour rejoindre un rythme très proche du reste du pays. Malgré leur caractère innovant ces emplois sont donc globalement sensibles aux mutations économiques et technologiques à l’œuvre. La présentation détaillée par sous-secteur permet d’identifier ceux qui sont le plus affectés par les chocs économiques. 68 Ce travail repose sur l’actualisation d’une précédente note parue en décembre 2008 sur les STIFIC. Suite au changement de nomenclature intervenu en 2008 (passage en NAF 2008 rév.2), le périmètre a un peu évolué rendant difficile la comparaison avec cette précédente analyse. 69 Tout en gardant à l’esprit que la forte expansion des STIFIC dans les années 90 est à relativiser car elle due pour près d’un emploi sur cinq supplémentaire à la privatisation d’entreprises publiques (voir infra) ainsi qu’au développement rapide de nouvelles technologies grand public (téléphonie sans fil notamment) dont le déploiement n’est plus créateur d’emplois quand la majorité de la population est déjà équipée. Si l’effet « privatisations » a pu favoriser l’IDF (qui concentrait les sièges des entreprises en question), l’effet de cycle technologique a joué de la même façon partout et ne peut donc expliquer l’avantage relatif francilien en termes de créations d’emplois innovants au cours de la décennie 1990. 164 1. Les Secteurs Technologiquement Innovants et à Forte Intensité de Connaissance : STIFIC70 On retrouve dans ce concept – spécialement élaboré par le Service Prospective et évaluation de la Région IDF – les secteurs présents à la fois dans le champ des secteurs technologiquement innovants (STI) d’une part et d’autre part des services à forte intensité de connaissance (SFIC) ou industries de haute technologie – i.e. principalement les télécommunications, les services informatiques, logiciels et conseil, ainsi que les activités audiovisuelles (voir liste détaillée de la nomenclature en annexe). Autrement dit, les secteurs technologiquement innovants et à forte intensité de connaissance (STIFIC) se situent à l’intersection de deux typologies71 sur trois. Services Industrie STI Intensité industrielle SFIC technologique - Haute technologie - Moyenne-haute technologie STIFIC 70 STIFIC : les secteurs technologiquement innovants et à forte intensité de connaissance (STIFIC) sont un concept original qui repose sur le croisement des définitions et nomenclatures des STI et des SFIC, deux typologies initiées par Eurostat, l'OCDE et l'INSEE. 71 N.B. : il existe néanmoins une exception à cette typologie puisque la R&D, activité prépondérante dans l’innovation, s’en retrouvait étrangement absente ; en effet trois secteurs de « la Recherche-développement en biotechnologie, de la R&D (autres sciences physique & naturelle) et de la R&D en sciences humaines et sociales » sont artificiellement rattachés aux STIFIC (voir nomenclature en annexe). 165 2. Les établissements des STIFIC en 2009 14 000 établissements, soit près de 4 % des établissements franciliens (contre 2 % en France) L’IDF représente 41 % des établissements des STIFIC en France 3. L’emploi dans les STIFIC en 2009 385 000 emplois, qui représentent 9 % des emplois franciliens (contre 5 % en France) 66 % des salariés dans les STIFIC sont des hommes (65 % en moyenne en France) 46 % des emplois français des STIFIC sont en IDF (pour 25% de l’emploi tous secteurs confondus)72 L’emploi salarié dans les STIFIC en 2009 : Etablissements Hommes Femmes Emploi total Total STIFIC IDF 13 986 252 463 132 586 385 049 Total IDF 348 292 2 266 701 1 823 191 4 089 892 Total STIFIC France 34 377 546 575 289 377 835 952 Total France 1 602 990 9 045 563 7 242 153 16 287 716 % STIFIC/IDF 4% 11% 7% 9% Part IDF / FR 22% 25% 25% 25% Part des STIFIC IDF/STIFIC FR 41% 46% 46% 46% Source : Pôle emploi (Unistatis), Statistique annuelle de l'emploi salarié au 31 décembre 2009 Rappel L’Ile-de-France accueille plus de 142 000 chercheurs, dont 61 % issus de la recherche privée, et soit plus de 38 % des chercheurs du pays. En 2007 les dépenses en R&D en IDF pesaient 2,94 % du PIB (objectif de Lisbonne = 3 %) contre à peine plus de 2 % en moyenne en France. 4. Evolution comparée des STIFIC en Ile-de-France et en Province depuis 1993 La croissance des STIFIC s’est avérée plus rapide en Ile-de-France qu’en province sur la période 1993-2009 : +55 % en IDF (+16 % tous secteurs confondus) contre +9 % en province (+24 % pour l’ensemble de l’emploi salarié). Cette progression impressionnante s’est toutefois produite à des rythmes très différenciés. En effet, après un formidable essor de l’emploi salarié des secteurs innovants dans les années 90, leur croissance s’est ensuite nettement tassée dans le courant des années 2000 (voir tableau en annexe) : l’emploi des STIFIC a ainsi crû de 51 % entre 1993 et 2000 en IDF73 (soit plus 72 L’indice de spécificité du secteur des STIFIC en IDF est de 1,8. Autrement dit les STIFIC représentent un domaine très spécifique pour l’IDF car la proportion d’emplois régionaux présents dans les STIFIC est près de deux fois plus grande qu’en moyenne en métropole en 2009. 73 Si la hausse de l’emploi dans les STIFIC est très importante entre 1993 et 2000, cette évolution est tout de même à nuancer. Une part non négligeable de ces emplois n’est pas le résultat de création de nouveaux emplois mais du basculement de certaines entreprises publiques dans le champ de la statistique privée (nous pensons en premier lieu à des entreprises comme France Telecom ou Thales). Ainsi, parmi les 128 000 emplois supplémentaires entre 1993 et 2000, au moins 25 500 feraient suite à un changement de statut de grandes entreprises publiques, soit près de 20% de la hausse enregistrée sur cette période. 166 de cinq fois plus vite que dans l’ensemble des secteurs) mais de seulement 2 % entre 2000 et 2009, soit un rythme équivalent à celui de la province sur la période considérée. On notera également que les STIFIC n’ont pas été épargnés par la crise puisque les secteurs innovants ont perdu 2,7 % de leurs effectifs entre 2008 et 2009 en IDF (contre - 2,9 % en France métro.). 5. Dynamisme des STIFIC franciliens En croisant le poids de l’emploi salarié du secteur dans les STIFIC en 200974 et l’évolution de l’emploi sur plus ou moins longue période on s’aperçoit que le dynamisme des secteurs au sein des STIFIC est très variable (voir graphiques infra). La fin des années 90 constitue bel et bien le décollage et la première phase d’expansion pour certaines de ces activités quasi inexistantes en 1993 – comme la programmation informatique ou les télécommunications sans fil alors embryonnaires75. Le secteur du conseil en systèmes et logiciels informatiques se distingue par son poids (31 % de l’emploi des STIFIC en 2009 avec plus de 110 000 salariés) et sa relative maturité avec de faible variation des effectifs ces dix dernières années après un fort essor dans les années 90. Si la programmation informatique est de taille plus modeste (5,5 % des STIFIC, moins de 20 000 salariés en IDF), le secteur a connu une extrême croissance de ses effectifs dans les années 2000 (+930 %) ; malgré tout ce secteur fut assez sensible à la crise (-4 % entre 2008 et 2009). Les activités de télécommunications et en particulier celles sans fil tirent leur épingle du jeu en affichant surtout une certaine résistance à la crise en étant l’un des rares secteurs dont les effectifs salariés ont progressé de 19 % entre 2008 et 2009 (environ 14 000 salariés en 2009). La tendance est similaire mais à un moindre degré pour l’édition de chaînes généralistes (9 000 salariés, +6 %). A l’opposé, l’édition de logiciels applicatifs (près de 19 000 emplois en 2009 et -65 % depuis 2000), la fabrication d’équipements de communication (11 000 emplois, -48 %) et la fabrication d’instruments scientifiques (7 000 emplois, -33 %) – voire plus récemment les télécommunications filaires (17 000 emplois et -13 % depuis 2008) sont les secteurs innovants qui déclinent le plus en IDF. Enfin, si la fabrication de préparations pharmaceutiques décline lentement depuis plusieurs années son poids reste conséquent (25 000 salariés en 2009). On peut représenter le dynamisme de ces activités (poids dans les STIFIC / évolution sur la période) sur 3 grandes périodes : 1993-2009, 2000-2009 et 2008-2009, comparativement Ile-deFrance et France. 74 A partir d’un seuil de 2%. Certains de ces secteurs dont la croissance fut particulièrement exceptionnelle depuis 1993 (i.e. > 1 000 % et jusqu’à 40 000 % !) tant les effectifs de l’époque étaient modestes ne sont pas représentés sur la période 1993-2009. 75 167 Analyse comparative sur longue période : vue d’ensemble 1993-200976 Dynamisme des principaux STIFIC en IDF depuis 1993 1000% Fabric. de préparations pharmaceutiques 900% Fabric. d'équipements de communication 800% Fab. équipement d'aide à la navigation Evol. emploi 2009/2008 700% Fab. instrumentation scientifiq. & tech. 600% Edition de logiciels applicatifs 500% 400% Télécommunications filaires 300% Conseil en système & logiciel informati. 200% Tierce mainten. syst. & appli. informati. 100% Traitt donnée, hébergt & activ. connexe 0% 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% -100% R&D : aut. sciences physique & naturelle * Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de l'emploi des STIFIC sont analysés ici. Poids du secteur / STIFIC (2009) Dynamisme des principaux STIFIC en France depuis 1993* 1000% Fab. aut. prod. chimique org. de base 900% Fabric. de préparations pharmaceutiques 800% Fabrication de composants électroniques Evol. emploi 2009/2008 700% 600% Fab. de cartes électroniques assemblées 500% Fabric. d'équipements de communication 400% Fab. équipement d'aide à la navigation 300% Fab. instrumentation scientifiq. & tech. 200% Télécommunications sans fil 100% Tierce mainten. syst. & appli. informati. 0% 0% 2% 4% 6% 8% -100% Poids du secteur / STIFIC (2009) 10% R&D : aut. sciences physique & naturelle * Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de l'emploi des STIFIC sont analysés ici. Source : Pôle emploi (Unistatis), réalisation CRIF-Service prospective et évaluation 76 Sur cette période, avec l’explosion des TIC dans les années 90, certaines activités n’apparaissent pas sur le graphique en raison de problèmes de représentation et de significativité. 168 Analyse comparative sur moyenne période : essor des TIC 2000-2009 Dynamisme des principaux STIFIC en IDF entre 2000 et 2009* 1000% Fabric. de préparations pharmaceutiques Fabric. d'équipements de communication Fab. équipement d'aide à la navigation Fab. instrumentation scientifiq. & tech. Edition de logiciels applicatifs Evol. emploi 2009/2008 800% Edition de chaînes généralistes Télécommunications filaires Télécommunications sans fil Autres activités de télécommunication Programmation informatique 600% 400% Conseil en système & logiciel informati. Tierce mainten. syst. & appli. informati. Traitt donnée, hébergt & activ. connexe R&D : aut. sciences physique & naturelle 200% 0% 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% * Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de l'emploi des STIFIC sont analysés ici. -200% Poids du secteur / STIFIC (2009) Dynamisme des principaux STIFIC en France entre 2000 et 2009* 900% Fab. aut. prod. chimique org. de base Fabric. de préparations pharmaceutiques Fabrication de composants électroniques Fab. de cartes électroniques assemblées Fabric. d'équipements de communication Fab. équipement d'aide à la navigation Fab. instrumentation scientifiq. & tech. Edition de logiciels applicatifs Télécommunications filaires Télécommunications sans fil Programmation informatique Conseil en système & logiciel informati. Tierce mainten. syst. & appli. informati. Traitt donnée, hébergt & activ. connexe R&D : aut. sciences physique & naturelle 800% 700% Evol. emploi 2009/2000 600% 500% 400% 300% 200% 100% 0% 0% 5% 10% 15% 20% -100% -200% * Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de l'emploi des STIFIC sont analysés ici. Poids du secteur / STIFIC (2009) Source : Pôle emploi (Unistatis), réalisation CRIF-Service prospective et évaluation 25% 169 Analyse comparative sur courte période : impact de la crise 2008-2009 Dynamisme des principaux STIFIC en IDF entre 2008 et 2009* 25% Fabric. de préparations pharmaceutiques Fabric. d'équipements de communication Fab. équipement d'aide à la navigation Fab. instrumentation scientifiq. & tech. Edition de logiciels applicatifs Edition de chaînes généralistes Télécommunications filaires Télécommunications sans fil Autres activités de télécommunication Programmation informatique Conseil en système & logiciel informati. Tierce mainten. syst. & appli. informati. Traitt donnée, hébergt & activ. connexe R&D : aut. sciences physique & naturelle 20% Evol. emploi 2009/2008 15% 10% 5% 0% 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% -5% -10% * Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de l'emploi des STIFIC sont analysés ici. -15% Poids du secteur / STIFIC (2009) Dynamisme des principaux STIFIC en France entre 2008 et 2009* 20% Fab. aut. prod. chimique org. de base Fabric. de préparations pharmaceutiques Fabrication de composants électroniques Fab. de cartes électroniques assemblées Fabric. d'équipements de communication Fab. équipement d'aide à la navigation Fab. instrumentation scientifiq. & tech. Edition de logiciels applicatifs Télécommunications filaires Télécommunications sans fil Programmation informatique Conseil en système & logiciel informati. Tierce mainten. syst. & appli. informati. Traitt donnée, hébergt & activ. connexe R&D : aut. sciences physique & naturelle 15% Evol. emploi 2009/2008 10% 5% 0% 0% 5% 10% 15% 20% -5% -10% -15% * Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de l'emploi des STIFIC sont analysés ici. Poids du secteur / STIFIC (2009) Source : Pôle emploi (Unistatis), réalisation CRIF-Service prospective et évaluation 25% 170 Ainsi, si le poids relatif de l’IDF dans les STIFIC est passé de 38 à 46 % des emplois innovants nationaux entre 1993 et 2009, cela ne saurait masquer malgré tout de fortes disparités entre les secteurs des services – dont les effectifs sont globalement croissants – et ceux industriels (malgré leur caractère innovant) – où l’évolution d’ensemble est loin d’être positive. Poids de l'emploi salarié francilien en France 50% Poids STIFIC IDF / FR Poids STIFIC IDF / FR 45% 40% Poids STIFIC IDF / FR 35% 30% 25% 20% Total IDF / FR 15% Total IDF / FR Total IDF / FR 10% 5% 0% 1993 Source : Pôle emploi, CRIF - traitement Service prospective et évaluation 2000 Poids STIFIC IDF / FR 2009 Poids total IDF / FR Il est intéressant de constater que l’industrie occupe une place prépondérante dans les STIFIC. En effet, l’industrie est deux fois plus présente dans les secteurs les plus innovants que dans l’ensemble de l’emploi salarié : ainsi l’emploi industriel représente 20 % des STFIC en IDF (contre 11 % de l’ensemble de l’emploi salarié) et 34 % des STIFIC en France (contre 19 % de l’emploi salarié total). En termes de spécificité régionale, on soulignera que parmi les principaux secteurs innovants qui se dégagent, la programmation informatique, le conseil en systèmes et logiciels, et les télécommunications sans fil représentent pour l’IDF 57 % des emplois salariés français ! On notera également que l’Ile-de-France regroupe près de 41 % des salariés des activités de recherche. En résumé, parmi les principaux secteurs innovants, le conseil et la programmation informatique ainsi que les télécommunications sont les spécialités régionales les plus dynamiques. 171 ANNEXES STIFIC 172 * STIFIC Le concept original de secteurs technologiques innovants et à forte intensité de connaissance (STIFIC) repose sur le croisement des définitions et nomenclatures d’une part des STI77 (secteurs technologiquement innovants) issus de travaux de l'OCDE, de la DGE et de l'INSEE avec d’autre part les SFIC78 (services à forte intensité en connaissance) et avec l’intensité technologique manufacturière (de haute et moyenne-haute technologie retenues ici) initiés par Eurostat. On y retrouve finalement un nombre restreint de 45 secteurs particulièrement innovants (42 + 3, en NAF 732 rév. 2, 2008) présents à la fois dans l’industrie et les services ; il s’agit plus précisément de certaines industries chimiques, de la fabrication de produits électroniques et informatiques, de l’édition, des télécommunications, des services informatiques, logiciels et conseils, et des activités audiovisuelles (voir nomenclature complète infra). Services Industrie STI Intensité industrielle SFIC technologique - Haute technologie - Moyenne-haute technologie STIFIC Sources essentielles d’innovation, les secteurs technologiquement innovants et à forte intensité de connaissance (STIFIC) sont souvent considérés comme des moteurs importants de la croissance dans les économies modernes. 77 Le périmètre des secteurs technologiquement innovants inclut les secteurs liés aux technologies de l’information et de la communication (TIC), aux produits pharmaceutiques, aux biotechnologies et aux nouveaux matériaux. Il s’agit de secteurs caractérisables par un degré significatif d’innovation technologique tel que mesuré par leurs dépôts de brevets répartis par domaine technologique au sens de l’étude « technologies clés pour l’industrie française ». 78 Considérés par Eurostat comme source essentielle d’innovation, les services à forte intensité de connaissance (SFIC) et, dans une plus grande mesure encore, les SFIC de haute technologie sont souvent considérés comme des moteurs importants de la croissance dans les économies modernes. 173 A 732 2011Z 2013B 2014Z 2016Z 2110Z 2120Z 2611Z 2612Z 2620Z 2630Z 2640Z 2651A 2651B 2670Z 2731Z 2732Z 5821Z 5829A 5829B 5829C 5911A 5911B 5911C 5912Z 5913A 5913B 5914Z 5920Z 6010Z 6020A 6020B 6110Z 6120Z 6130Z 6190Z 6201Z 6202A 6202B 6203Z 6209Z 6311Z 6312Z 7211Z 7219Z 7220Z SFIC / HTSI MHT Fabrication de gaz industriels MHT SI Fab. aut. prod. chim. inorg. base n.c.a. MHT SI Fab. aut. prod. chimique org. de base MHT SI Fabric. de matières plastiques de base MHT SI Fab. de produits pharmaceutiques de base HT SI Fabric. de préparations pharmaceutiques HT SI Fabrication de composants électroniques HT SI Fab. de cartes électroniques assemblées HT SI Fab. ordinateur & équipement périphériq. HT SI Fabric. d'équipements de communication HT SI Fab. produit électronique grand public HT SI Fab. équipement d'aide à la navigation HT SI Fab. instrumentation scientifiq. & tech. HT SI Fab. matériel optique et photographique HT SI Fabrication de câbles de fibres optiques MHT SI Fab. aut. fil & câble éltron. ou éltriq. MHT SI Édition de jeux électroniques KIS SI Édition de logiciel système et de réseau KIS SI Edit. logiciel outil dévelop. & langage KIS SI Edition de logiciels applicatifs KIS SI Prod. film & progm. pour la télévision KIS SI Prod. film institutionnel & publicitaire KIS SI Production de films pour le cinéma KIS SI Post-production film & prog. télévision KIS SI Distribution de films cinématographiques KIS SI Edition et distribution vidéo KIS SI Projection de films cinématographiques KIS SI Enregistrement sonore & édition musicale KIS SI Édition et diffusion de programmes radio KIS SI Edition de chaînes généralistes KIS SI Edition de chaînes thématiques KIS SI Télécommunications filaires KIS SI Télécommunications sans fil KIS SI Télécommunications par satellite KIS SI Autres activités de télécommunication KIS SI Programmation informatique KIS SI Conseil en système & logiciel informati. KIS SI Tierce mainten. syst. & appli. nformati. KIS SI Gestion d'installations informatiques KIS SI Autres activités informatiques KIS SI Traitt donnée, hébergt & activ. connexe KIS SI Portails Internet KIS SI Recherche-développemnt en biotechnologie KIS R&D : aut. sciences physique & naturelle KIS R&D en sciences humaines et sociales KIS INTITULE DE LA NAF rév. 2 174 * Evolution de l'emploi salarié dans les STIFIC (1993-2000-2009) : 1993 IDF Total emploi STIFIC Province France métro. Total emploi STIFIC) (y.c. 248 416 414 681 2000 2009 Var. 2000/1993 Var. 2009/2000 TCAM 19932000 TCAM 20002009 TCAM 19932009 376 341 385 049 51% 2% 6,1% 0,3% 2,8% 442 675 450 903 7% 2% 0,9% 0,2% 0,5% 663 097 819 016 835 952 24% 2% 3,1% 0,2% 1,5% IDF 3 536 576 3 906 880 4 089 892 10% 5% 1,4% 0,5% 0,9% Province 9 855 542 11 569 432 12 197 824 17% 5% 2,3% 0,6% 1,3% 13 392 118 15 476 312 16 287 716 16% 5% 2,1% 0,6% 1,2% France métro. Source : Pôle emploi (Unistatis), Statistique annuelle de l'emploi salarié au 31 décembre - Activité économique NAF 732 - Champ Unédic – Traitement Région IDF, Service Prospective et évaluation 175 176 Les fondements d’une politique industrielle au 21ème siècle Quelques enseignements tirés de la comparaison internationale. Le cas allemand montre que le maintien d’activités industrielles dans les pays développées n’a rien d’impossible (en jouant sur la compétitivité hors prix, la qualité des services associés, une culture de l’exportation mais aussi sur la qualité de sa main d’œuvre…) Le cas israélien montre qu’il est aussi possible en peu de temps de créer un tissu industriel à haute valeur ajoutée sur plusieurs segments à partir d’une main d’œuvre très qualifiée. Il montre aussi qu’une bonne articulation des stratégies d’acteurs publics et privés peut porter ses fruits à condition de s’appuyer sur un souci commun d’efficacité et une vraie culture de l’évaluation. L’avenir de l’industrie dans les pays développés implique une forte composante R&D ainsi que le recours à une main d’œuvre de haut niveau (scientifiques et ingénieurs). La diversité des schémas recensés montre aussi qu’une politique industrielle a d’autant plus de chances de réussir si elle s’appuie sur les atouts structurels du pays ou de la région considérée (l’export en Allemagne, le haut niveau de formation en Israël, les liens universités entreprises et l’ouverture internationale au Royaume-Uni) et sur la dynamique des entreprises de son territoire. Dans tous les cas étudiés, la priorité est donnée à l’identification de domaines et de technologies clefs (plus en phase avec une politique d’innovation technologique ou de soutien aux clusters) que sur l’animation et la promotion de filières ou de secteurs d’activités pré identifiés. La plupart des actions sont pilotées par des structures partenariales où les pouvoirs publics sont associés au secteur privé (entreprises, scientifiques, etc.) Ces différents retours d’expérience montrent aussi que le rôle des pouvoirs publics est d’autant plus efficace (voire légitime) qu’il se concentre sur l’amont (transfert de technologie et incubation), le transversal (formation, environnement des entreprises), sur le financement et plus précisément le co-financement. A quoi s’ajoutent trois conditions de succès : a) l’objectif de rentabilité/d’efficacité (fût-ce à plus long terme que dans le privé) – à la fois pour partager une culture commune avec les entreprises et pour accroître les moyens alloués au développement économique ; b) une vraie culture du suivi et de l’évaluation avec arrêt ou réorientation rapide de certains dispositifs quand c’est nécessaire, (lien évident avec le point précédent) ; c) un partage des rôles clairs avec des décideurs identifiés et des structures d’intervention peu nombreuses non redondantes et disposant d’une vraie feuille de route. 177 Concrètement, une telle politique peut se décliner selon les axes d’intervention suivants : - identifier et développer des technologies clefs ; - déployer une stratégie offensive pour développer un secteur d’activité emblématique et prometteur, acteur de la transition écologique, où il reste des places à prendre et où des sauts technologiques sont possibles (comme le stockage de l’énergie) ; - encourager les transferts de technologie et la R&D dans les PME de croissance (forte différence entre la France et l’Allemagne sur ce point !) ; - identifier et accompagner les entreprises stratégiques et les comptes clefs (leaders technologiques) ; - concentrer l’animation de filières sur des objectifs resserrés susceptibles de faire travailler efficacement ensemble grands groupes et PME (R&D et export par exemple) ; cette politique pourrait d’ailleurs être pensée à l’international comme dans le cas israélien où le programme GIRDF a pour objectif d’amener des sociétés multinationales à conclure des accords de coopération d'investissement avec des jeunes pousses locales ; - développer le capital-investissement et faciliter la transmission-reprise ; - mettre en œuvre des actions transversales cohérentes, visibles et efficaces : promotion de l’entrepreneuriat, formation professionnelle adaptée aux enjeux économiques locaux, développement des formations d’ingénieurs, valorisation des chercheurs, accueil des « classes créatives » ; - favoriser la dynamisation et le déploiement des acteurs économiques, leurs interactions (sensibilisation à l’entrepreneuriat ; actions ciblées, articulées avec la société civile, pour favoriser les échanges, l’appui aux entrepreneurs, l’apprentissage entre pairs, les logiques maillantes et de réseaux ; infrastructures adaptées : plateforme et réseaux sociaux,…) 178 Unité Développement Mission Stratégie Service Prospective et Evaluation Février 2011 Industrie et politiques industrielles au Royaume-Uni, en l’Allemagne et en Israël A retenir : - Le déclin industriel relatif est la norme pour les pays européens tant pour la part de la VA que pour les effectifs en emploi Seule l’Allemagne parvient à garder une activité industrielle significative, en grande partie assise sur ses capacités exportatrices Les industries britanniques et françaises sont toutefois plus orientées vers les hautes technologies que l’allemande (effet sectoriel) Les tissus industriels varient considérablement entre ces trois pays : grosses PME en Allemagne, champions nationaux + petites PME en France, la Grande-Bretagne se trouvant dans une situation intermédiaire Le cas allemand montre que le maintien d’activités industrielles dans les pays développées n’a rien d’impossible (en jouant sur la compétitivité hors prix, la qualité des services associés, une culture de l’exportation mais aussi sur la qualité de sa main d’oeuvre…) Le cas israélien montre qu’il est aussi possible en peu de temps de créer un tissu industriel à haute valeur ajoutée sur plusieurs segments à partir d’une main d’œuvre très qualifiée. Il montre aussi qu’une bonne articulation des stratégies d’acteurs publics et privés peut porter ses fruits à condition de s’appuyer sur un souci commun d’efficacité et une vraie culture de l’évaluation. Tous les cas étudiés confirment que l’avenir de l’industrie dans les pays développés implique une forte composante R&D ainsi que le recours à une main d’œuvre de haut niveau (scientifiques et ingénieurs). La diversité des schémas recensés montre aussi qu’une politique industrielle a d’autant plus de chances de réussir si elle s’appuie sur les atouts structurels du pays ou de la région considérée (l’export en Allemagne, le haut niveau de formation en Israël, les liens universités entreprises et l’ouverture internationale au Royaume-Uni) et sur la dynamique des entreprises de son territoire (approche « bottom up »). Dans tous les cas étudiés, la définition des priorités repose davantage sur l’identification de domaines et technologies clefs (plus en phase avec une politique d’innovation technologique ou de soutien aux clusters) que sur l’animation et la promotion de filières ou de secteurs d’activités pré identifiés. La plupart des actions sont pilotées par des structures partenariales où les pouvoirs publics sont associés au secteur privé (entreprises, scientifiques, etc.) Ces différents retours d’expérience montrent aussi que le rôle des pouvoirs publics est d’autant plus efficace (voire légitime) qu’il se concentre sur l’amont (transfert de technologie et incubation), le transversal (formation, environnement des entreprises), sur le financement et plus précisément le co-financement. 179 A quoi s’ajoutent trois conditions de succès : - l’objectif de rentabilité/d’efficacité (fût-ce à plus long terme que dans le privé) – à la fois pour partager une culture commune avec les entreprises et pour accroître les moyens alloués au développement économique ; une vraie culture du suivi et de l’évaluation avec arrêt ou réorientation rapide de certains dispositifs quand c’est nécessaire, (lien évident avec le point précédent) ; un partage des rôles clairs avec des décideurs identifiés et des structures d’intervention peu nombreuses non redondantes et disposant d’une vraie feuille de route. 180 1- Quelques chiffres de cadrage (Royaume-Uni/France/Allemagne/Israël) : (en gras le montant le plus élevé) Sources: Eurostat - OCDE - OMC - **Office Central of Statistics (Israel) *Quand cela est possible les données retenues concernent l’industrie manufacturière de préférence au simple secteur de l’industrie car celui-ci intègre l’énergie qui est un facteur de distorsion entre les pays qui disposent de ressources énergétiques (le Royaume-Uni avec le pétrole et le gaz de la mer du nord) et ceux qui n’en ont pas. RoyaumeUni France Allemagne Israël Population totale (millions d’hab.) 62 64,7 82,8 7,4 PIB en US dollars des EU (mlds de dollars 2009) 2 168,9 2 173,3 2 975,3 205,8 PIB par habitant en SPA (UE27=100) en 2009 113 108 116 PIB par habitant en USD PPA courants en 2008 35 631 33 090 35 432 27 902 Taux de croissance 2009 -4,9% -2,6% -4,7% +0,8% Taux de croissance (t/t-4) au t3 2010 +2,6% +1,7% +3,9 +3,9%** VA brute dans l’industrie y.c. énergie en % VA totale (2009) 15% 12,39% 22,16% 18%** VA brute de l’industrie manufacturière en % de toutes les branches 2009 11,1% 10,6% 19,1% Taux de création d’entreprises (2007) 14,28 10,14 9,46 Nombre d’entreprises dans le classement Fortune 500 en 2010 29 39 37 0,03% 0,17% 0,02% 0,10% 0,02% 0,07% Nombre d’emplois (en milliers 2009) 28 918,8 26 252,1 38 796,7 3 061,8 Nombre d’emplois dans l’industrie * (en milliers 2009) 3 275,3 3 928,4 8 564,8 393,0 Part de l’emploi industriel * dans l’emploi (2009) 11,2% 14,8% 22,6% 13,5% Taux de chômage harmonisé total (T3 2010-OCDE) 7,7% 9,7% 6,7% 6,7% Coût horaire de la main d’œuvre (coût annuel / nb heures travaillées) € 2007 26,39 31,27 27,8 Part de la population avec un niveau d’étude supérieure parmi les 25-64 ans 31,8% 26,8% 24,3% 43,6% Dépense Intérieur de Recherche et Développement (DIRD)/PIB (2009) 1,87% 2,21% 2,82% 4,86% DIRD des entreprises en % du PIB 1,16% 1,37% 1,86% 3,9% Brevets déposés auprès de l’OEB (Office Européen des Brevets) / million d’habitants (2007) 89,16 132,37 290,7 Nombre de brevets triadiques / million d’habitants (2007) 27,3 38,6 76,4 71,2 Pourcentage de ménages ayant accès à internet (% en 2008) 71,1% 62,3% 74,9% 61,8% Echanges de biens et services en % du PIB en 2008 30,4% 27,7% 44,1% 40,8% Balance commerciale (export –imports) de marchandises (2008 en Mld USD) -176,6 -100,6 +261,9 -3,8 Balance commerciale (export –imports) de services (2008 en Mld USD) 100,9 21,1 -40,9 4,2 Rang dans les exportations mondiales de marchandises (2009) 10 6 2 46 - Production Entreprises 1 (en 2009 Investissement en capital risque en % du PIB : 2008 - Amorçage/démarrage - Développement initiale et expansion Marché du travail et main d’œuvre Sciences et technologies Echanges 181 2- Des modèles industriels contrastés Attention : les statistiques sur l’industrie ci-jointes sont élaborées à partie de la nomenclature des activités par l’activité principale exercée qui ne tient pas compte de l’externalisation croissante de fonctions industrielles vers des activités de services aux entreprises et qui ne tient pas compte non plus de la l’hybridation croissante des biens produits (mix produit/services). o Production La part de l’industrie dans la production totale de du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la France est en baisse constante depuis de nombreuses décennies. Israël semble connaître également un recul, même si les informations disponibles sont moins nombreuses. Part de la VA de l’industrie (y ; compris énergie) dans le total de la VA : (En %) 1980 1990 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 France 31,8 27,1 22,9 22,4 21,8 21,2 20,9 20,7 20,4 20,4 20,4 Germany 41,1 37,3 30,3 29,7 29,1 28,9 29,3 29,1 29,9 30,2 29,8 United Kingdom 40,7 34,1 27,3 26,3 25 23,9 23,4 23,5 23,6 23,1 23,6 .. .. 25,3 23,2 22,2 23,2 22 21,9 22,7 .. .. Israël 2 Source OCDE Sur la dernière décennie, ce recul de l’industrie manufacturière dans la production a été plus fort au Royaume-Uni et en France qu’en Allemagne. Part de la VA de l’industrie manufacturière (c'est-à-dire hors énergie)79 dans le total des branches (En %) 1980 1991 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 19,5 18,9 18,3 17,7 17,5 17,3 17,2 17,2 16,5 14,8 27,5 22,9 22,8 22,4 22,4 22,6 22,7 23,3 23,8 22,7 19,1 16,0 15,4 14,7 14,1 13,6 13,2 12,6 12,5 11,9 10,6 16,4 15,3 14,3 13,6 13,3 12,8 12,4 11,6 11,1 Union européenne (27) Allemagne* France 18,0 15,4 Royaume-Uni 25,5 21,0 17,4 2010 20,7 Source : Eurostat * Incluant la RDA à partir de 1991 Cette baisse de la part relative de l’industrie dans le PIB n’est toutefois pas synonyme de baisse de la valeur ajoutée industrielle puisque, si l’on fait abstraction du décrochage significatif observé en 2008 et 2009 (hormis pour Israël), l’industrie continue de progresser de façon significative sur moyenne période (+ 50 % en France, + 46 % en Allemagne, + 34 % au Royaume-Uni entre 1980 et 2007). On retiendra toutefois que la crise de 2008 a annulé brutalement 10 années de croissance de la production industrielle dans les trois pays européens étudiés. 79 Plus précisément hors activités extractive, production et distribution d’électricité de gaz et d’eau 182 VA dans l’industrie (y compris énergie) $ É-U, prix constants, PPA constantes, année de base OCDE 1980 1990 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 France 175 840,7 199 468,0 243 859,7 249 044,9 250 408,7 255 030,8 257 835,8 261 405,0 261 485,8 266 282,7 261 036,1 234 046,1 Allemagne 384 558,3 450 637,5 481 178,8 486 423,6 479 590,9 481 611,8 504 082,9 511 252,4 540 989,3 561 535,6 542 336,6 451 586,3 498 260,6 Israel .. Royaume-Uni .. 25 342,2 23 207,2 21 768,9 23 154,4 23 920,1 25 759,2 27 759,7 29 587,9 32 138,1 30 825,1 .. 213 368,4 261 964,1 299 281,3 294 743,7 289 944,6 288 049,5 291 133,0 287 474,4 287 557,8 287 790,9 278 890,9 250 801,5 .. Source : OCDE o Emploi En termes d’emplois, par contre, le recul est manifeste notamment en France et encore plus au Royaume-Uni. L’emploi industriel français est désormais plus élevé que l’emploi industriel britannique en termes d’effectifs (il l’était déjà en part relative). Emploi industriel 2000 % ind/emploi 2000 Emploi industriel 2009 % ind/emploi 2009 4 905 400 18,0% 3 275 300 11,2% Inner London 108 300 8,4% 51 600 3,4% Outer London 194 500 9,1% 111 500 5,0% London 302 800 8,8% 163 100 4,3% France 4 570 000 19,8% 3 928 400 14,8% 699 300 14,1% 514 600 9,7% Allemagne 9 081 500 25% 8 795 700 22,6% Bayern 1 669 800 28,6% 1 599 300 25,3% 393 000 13,5% Royaume-Uni Ile-de-France Israel * Source : Eurostat *Israël CBS Au Royaume-Uni, il ya des variations régionales considérables dans le secteur manufacturier, il représente environ un emploi sur huit dans l’East Midlands et seulement 3% des emplois à Londres. On peut noter au passage la grande différence entre l’Ile-de-France et le Grand Londres en termes d’emplois industriels en valeur comme en part relative. o Type des entreprises Le tissu industriel britannique est différent de l’industrie française structurée autour de grands groupes (logique de champions nationaux). L’industrie manufacturière anglaise, est plutôt le fait de petites et moyennes entreprises. Le Royaume-Uni compte en effet moins de très grandes entreprises que la France ou l’Allemagne80 Et surtout parmi ces grandes entreprises peu relèvent du secteur industriel.81 Israël ne compte aucune entreprise dans le classement Fortune 500 des plus grandes entreprises mondiales en 2010 (une seule en 2009 dans le bas du classement). Mais Israël est le troisième pays en nombre de sociétés cotées au NASDAQ (derrière les Etats-Unis et la Chine) loin devant les pays européens)82. Une enquête réalisée par l’Association des 80 À l’exception de BP qui est la 4éme entreprise mondiale. Cf. Annexe 1 classement Fortune 500 de 2010 82 Cf. Annexe 2 : les entreprises israéliennes cotées au Nasdaq 81 .. 183 Industriels en Israël révèle que 21 entreprises israéliennes ont acquis le statut de firmes multinationales (FMN), les quatre plus grandes sont Israel Corporation (chimie), Teva (pharmacie), Elco (électronique) et Ormat (énergie). L’industrie française est surtout caractérisée par le grand nombre de très petites entreprises dans le secteur manufacturier (moins de 10 salariés), l’Allemagne à l’opposé comptant beaucoup de grosses PME et notamment plus d’établissement dans les plus de 50 et les plus de 250 salariés. Répartition des entreprises dans le secteur manufacturier par taille (2007) : NB Entreprises en % Moins de 10 salariés De 10 à 19 salariés De 20 à 49 De 50 à 249 De 250 et plus France 84,1 7,2 5,1 2,8 0,8 Allemagne 60,5 21,3 7,8 8,4 2,1 Royaume-Uni 75,4 10,6 7,6 5,2 1,1 Ile-de-France (2009) 84,0 7,1 4,7 2,7 1,5 France (2009) 82,0 8,0 5,9 3,3 0,8 Source : OCDE et SIREN (Insee) pour l’Ile-de-France et la France en 2009 o Les secteurs d’activité Les entreprises Israéliennes et britanniques sont très high tech. Les Anglais sont forts dans les biotechnologies, dans la chimie, dans la pharmacie, dans l’aérospatial, l’électronique et les armes. Israël s'est acquis, sur le plan international, une place respectable dans les domaines de l'électronique médicale, l'agrotechnologie, les télécommunications, la chimie fine, les logiciels et le matériel informatique. L'industrie allemande présente un très vaste spectre et occupe, une position prépondérante dans l’automobile, la construction de machines (équipements mécaniques et électroniques), l’industrie chimique, la technologie de l’utilisation des énergies renouvelables, l’informatique et la biotechnologie. En moyenne, la part des biens de haute technologie dans les produits exportés est plus élevée en Israël et au Royaume-Uni qu’en France et surtout qu’en Allemagne. Exportations de haute technologie (% des exportations de biens manufacturés) Pays 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 France 24,2 23,1 21,1 19,4 19,5 20,0 21,1 18,8 20,2 Allemagne 18,0 17,7 16,9 16,3 17,3 16,9 16,6 14,2 13,5 Royaume-Uni 32,0 33,6 31,3 25,9 24,1 28,0 33,6 19,5 19,2 46,0 42,2 Israël Base de données du Comtrade, Nations Unies et CBS 2009 51,3 83 Attention à la définition des industries de haute technologie : Aérospatiale, Ordinateurs, machines de bureau, Electronique-communications, Pharmacie. Pour mémoire la moyenne-haute technologie regroupe : Instruments scientifiques, Véhicules automobiles, Machines et appareils électrique, Industries chimiques, Autres matériels de transport, Machines non électriques. Dans le classement « Red Herrings » 201084 des 100 entreprises les plus innovantes à travers l'Europe, la France et l’Allemagne ont chacune 12 entreprises classées, le RoyaumeUni 19 et Israël 8, ce qui est très important relativement à sa taille. 83 Les industries de haute technologie comprennent les industries électroniques, équipements pour le contrôle et la surveillance, de bureau et matériel informatique, des aéronefs et des produits pharmaceutiques. 84 Une revue mondiale qui fédère toute l’industrie High Tech http://www.redherring.com/ 184 o Recherche et Développement Les différents profils des pays en termes de R&D sont décrits dans l’annexe 3. L’Allemagne se distingue particulièrement par la dépense en R&D des entreprises qui est la plus élevée des pays européens mais dispose aussi de ressources humaines de haut niveau en sciences et technologies. Elle dépasse la moyenne OCDE du nombre de brevets triadiques85 par habitant se situant au troisième rang mondial, derrière les États-Unis et le Japon, Avec 1,87 % de son PIB consacré à la R&D totale en 2009 contre 2,21 % en France et surtout 2,82% pour l’Allemagne, le Royaume-Uni est celui qui a un taux global de R&D le plus faible, nettement en dessous de la moyenne de l'Union Européenne 27 (2,01 %). Si on observe la part des dépenses en R&D financées par les entreprises rapportée au PIB la Grande-Bretagne progresse pour rejoindre la moyenne européenne (1,21 % en 2008) tandis que la France fait légèrement mieux avec 1,27 % (ce ratio ayant toutefois tendance à se réduire). L’Allemagne quand à elle creuse l’écart avec un taux de 1,84% en progression. Si on se cantonne aux seules dépenses privées dans l’industrie manufacturière, le rapport entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne passe du simple au triple, avec respectivement 0,47% et 1,57%86 du PIB.87 Malgré son faible niveau d’investissement en R&D, le Royaume-Uni dispose pourtant de pôles d'excellence en matière de recherche universitaire, comme Cambridge, sachant que son système de recherche se caractérise par un fort dynamisme, ainsi que par des liens étroits entre recherche fondamentale et appliquée et les investisseurs étrangers. Investissements étrangers directs, entrées nettes (BDP, millions$ US courants) France Allemagne Royaume-Uni Israël Moyenne 2000-2009 IDE 59 788,7 55 736,7 93 837,8 1 771, 3 Source : Statistiques financières internationales et bases de données sur la balance des paiements du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de Global Development Finance. Selon Alexander LAW, Directeur de Xerfi Global, l’industrie britannique bénéficie aujourd’hui d’un grand nombre d’atouts : 88 une spécialité dans les hautes technologies une position importante dans des secteurs clé : pharmacie, automobile, matériel militaire, aéronautique Une main d’œuvre flexible et bien qualifiée Le pilotage de la monnaie pour favoriser la flexibilité Une proximité historique avec des pays émergents, particulièrement la Chine et l’Inde 85 Une famille de brevets est dite triadique lorsque l'invention qu'elle désigne a fait l'objet d'une demande de brevet auprès de l'Office européen des brevets (OEB) et de l'Office japonais des brevets (JPO) et de l'émission d'un titre de propriété à l'United States Patent and Trademark Office (USPTO). Autrement dit, un brevet triadique permet de protéger simultanément une invention sur les marchés américain, européen et japonais. 86 Pour mémoire la Corée du Sud et le Japon affichent respectivement des taux de 2,18% et 2,37%. 87 Ces données ne sont pas disponibles pour la France. 88 http://www.xerfi.fr/Newsletter/xerfiactiv/Live/Xerfi-alexander-law-previsions-economiques-2011-2012-royaume-uni.html 185 Le maintien d’unités de production Israël est désormais loin devant les trois pays européens en termes de R&D il est même au premier rang mondial pour ce qui est de l’intensité de la recherche. Israël possède sur son territoire un «triangle magique de la R&D» : de très bonnes universités particulièrement axées sur les domaines scientifiques (la moitié des étudiants israéliens), une main d’œuvre très bien formée, ainsi que des synergies très fortes entre le monde académique et industriel (chaque université possède une société de transfert technologique). Israël présente en effet un mélange unique d'excellence académique, scientifique et d’innovation avec une des meilleures universités du monde, qui excellent dans la recherche fondamentale et appliquée et pionnière en médecine, sciences de la vie, agriculture, électronique, robotique, informatique, ingénierie, énergie ainsi que dans les nanotechnologies. Bon nombre des plus grandes entreprises du monde ont établi des centres de R&D en Israël parmi eux Intel, IBM, Motorola, Applied Materials, BMC, Creo, Marvell, Cisco, HP et Nestlé. 1.1. 3- Des approches très différenciées de la politique industrielle Au Royaume-Uni, une méfiance traditionnelle vis-à-vis de la politique industrielle qui évolue avec la crise Une attitude traditionnelle de laisser-faire… Le retour au pouvoir des travaillistes au début des années 2000 s’est accompagné de quelques mesures «horizontales» pour soutenir les entreprises : incitations fiscales et autres mesures pour promouvoir les compétences, l’innovation, la recherche et développement, et d'autres mesures visant la compétitivité. La nationalité du capital des entreprises n'est pas un sujet de débat et c'est le fait que l'activité économique se situe au Royaume-Uni qui importe. La localisation des centres technologiques fait cependant l'objet d'une vigilance particulière et les interventions de l'Etat sont admises dans le secteur de la Défense. …partiellement remise en cause par la crise de 2008. Sous l’effet de la dépression mondiale et de la production industrielle, le gouvernement a dû intervenir massivement : nationalisation des banques, baisse de la TVA, prime à la casse. L’alliance entre conservateurs et libéraux arrivée au pouvoir en mai 2010 a promis une vraie rupture et aussi une vraie austérité. Dans ce nouveau modèle, l’industrie britannique doit jouer un rôle clé. Elle ne pourra pas tirer à elle seule l’ensemble de l’économie, mais elle doit permettre de compenser les défaillances d’autres marchés.89 Pour se redresser elle peut compter sur une politique monétaire ultra accommodante et la chute de la livre. C’est le ministère des affaires, de l'innovation et des compétences (UK Department for Business, Innovation and Skills, BIS) qui a la responsabilité de la politique industrielle en Angleterre. Les assemblées décentralisées d'Écosse, du Pays de Galles et d'Irlande du Nord sont responsables de soutien à l’industrie dans leurs territoires respectifs. 90 89 90 http://www.bis.gov.uk/assets/biscore/corporate/docs/p/10-1296-path-to-strong-sustainable-and-balanced-growth.pdf http://www.bis.gov.uk/ 186 En Allemagne, une politique globale de la concurrence et de la compétitivité articulée avec les Länder Après la guerre, la RFA se méfiant du dirigisme associé à un pilotage central des activités et à un soutien ciblé à certaines entreprises ou certains secteurs, s'est tournée vers une économie de marché fondée sur la concurrence, mais en veillant à des mesures sociales compensatoires pour assurer la justice sociale (le principe de l’économie sociale de marché). La politique industrielle ressemble à une politique de compétitivité globale. Elle s’inscrit dans la promotion du système productif et la compétitivité du made in Germany, l’attractivité du territoire pour les investisseurs, les coûts de production, la qualification de la main-d’œuvre, la performance de recherche-développement, le climat entrepreneurial, etc. C’est une politique industrielle implicite qui repose sur une pluralité d’acteurs. D’abord il existe des partenariats entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques et sociaux, dans un système baptisé de «néo corporatiste»; les grandes organisations économiques deviennent ainsi des acteurs de la politique publique.91 Ensuite, l’État allemand s’organise selon une structure à deux étages : la fédération (Bund) et les États fédérés (Länder) qui ont activement participé à la réalisation d’une stratégie régionale de développement économique et industriel, comme la Bavière mais d’autres Länder n’ont pas non plus hésité à mettre en oeuvre leur propre stratégie de développement en utilisant plusieurs instruments : banques régionales de développement, politique de la formation, aide aux (PME), implantation de centres de recherche et transfert technologique, etc. Le ministère fédéral de l’économie et de la technologie (BMWi)92 est en charge de la politique industrielle, des politiques de soutien aux PME et de soutien aux technologies.93 La politique industrielle israélienne, fondée sur le « rattrapage » par l’innovation scientifique et le rôle actif de l’Etat Malgré la faiblesse de ses ressources naturelles et des guerres récurrentes, Israël est aujourd’hui dans le peloton de tête des pays les plus prospères au monde. L’essor actuel pourrait faire croire qu’Israël a toujours été un pays d’innovation industrielle. Et pourtant, en 1965, les investissements dans la R&D ne représentaient pas 1% du PIB. L’économie israélienne n’a donc pas connu une lente transformation des industries « traditionnelles » en secteurs à forte valeur technologique; au contraire, le pays a directement concentré ses efforts sur les secteurs les plus en pointe. Les premiers succès de celles-ci, réalisés dans le secteur militaire, ont permis à Israël d’accumuler un savoir-faire en matière de nouvelles technologies et de créer des passerelles entre le monde industriel et l’univers académique. Parmi les raisons qui expliquent ces succès, on peut citer l’aide étrangère qui depuis la création de l’Etat atteint la somme totale de quelque 100 milliards de dollars, et le haut niveau de qualification de la main-d’œuvre en raison de l'immigration de centaines de milliers d'ingénieurs et de techniciens qualifiés de l'ex-Union soviétique avec notamment le plus fort pourcentage mondial de scientifiques.94 91 Ainsi, les liens solides et étroits entre les banques et les grandes entreprises industrielles ont protégé ces dernières contre des tentatives d’offres publiques d’achat (OPA). 92 http://www.bmwi.de/Francais/Navigation/Economie/politique-industrielle.html 93 En avril 2010, le ministre fédéral de l'économie et de la technologie, a dévoilé son document d’orientation pour l’industrie allemande : http://www.bmwi.de/English/Redaktion/Pdf/germany-industrynation,property=pdf,bereich=bmwi,sprache=en,rwb=true.pdf 94 Avec 135 ingénieurs pour 10.000 habitants en Israël (85 pour 10.000 aux Etats-Unis). 187 Au fil du temps, la politique économique israélienne a profondément évolué. Très fortement centralisatrice à ses débuts, l’économie impliquait des interventions massives de l’Etat. Depuis le revirement politique de 1977, la politique économique des gouvernements successifs a connu un profond bouleversement qui s’est traduit, dès les années quatre-vingt, par l’adhésion à une idéologie fondée sur les principes du libéralisme. Jusqu’à la fin des années 1960 cependant, la recherche scientifique n’a été accompagnée d’aucune politique industrielle. C’est dans les années 70 que l’innovation industrielle est devenue un mot d’ordre L’Etat a réalisé que l’avenir industriel d’Israël résidait dans sa capacité à utiliser la recherche scientifique pour créer des industries nouvelles. Ainsi, ont été créés dans les ministères clés, un bureau du directeur scientifique (Office of the Chief Scientist, OCS), dont le plus important relèverait du ministère du Commerce et de l’Industrie. Cette structure unique administre les politiques gouvernementales de R&D, accompagne les efforts à l’innovation des entreprises et coordonne les initiatives d’incubation et de financement. .Les fonds doivent se répartir, sans s’attacher à des secteurs industriels spécifiques, les entrepreneurs identifient eux-mêmes les marchés où l’investissement sera le plus rentable95, et l’OCS attend dans certains cas un retour sur l’investissement par le biais du versement de redevances à long terme. 1.2. 4- Les actions engagées Au Royaume-Uni trois axes dans les politiques publiques en faveur des entreprises et une réforme en cours des soutiens publics : o Les actions en faveur de l'innovation : Le Royaume-Uni a lancé en 2004 une « stratégie nationale pour la technologie » chargée d'encourager les transferts de connaissance entre l'université et l'entreprise et d'identifier les technologies porteuses de développements sur le plan industriel. Le gouvernement a souhaité accorder un rôle central au Technology Strategy Board (TSB, conseil pour la stratégie technologique) pour la promotion de l’innovation technologique dans les entreprises. Ce conseil est composé en majorité de représentants issus du secteur privé; leur rôle est d’identifier les priorités technologiques cruciales pour la croissance de l’économie britannique .Chargé de gérer un budget d’environ un milliard de livres sur trois ans, ce conseil public indépendant a publié sa 96 stratégie “Connect and Catalyse - A strategy for business innovation” pour 2008-2011 Pour orienter son travail, le TSB a identifié un certain nombre de domaines d'application (le développement durable, la production d'énergie et d'approvisionnement, les soins de santé, le transport, les industries créatives, les services à haute valeur ajoutée, l’éco construction) et des technologies clés (industrie à forte valeur ajoutée, les matériaux de pointe, les nanotechnologies, les biosciences, l’électronique, la photonique et les systèmes électriques, l’information et technologies de la communication). Il met ensuite en œuvre un certains nombre d’outils, notamment : - 95 le « Collaborative Research and Development » a pour but d’encourager les entreprises à approfondir entre elles des idées qui sont à un stade de développement peu avancé, en vue d’une éventuelle commercialisation ; les « Knowledge Transfer Network » (KTNs) pour les organisations ayant la capacité de créer des réseaux. Les 24 KTNs sont financés par le gouvernement, l'industrie et les http://www.laviedesidees.fr/Le-miracle-high-tech.html http://www.innovateuk.org/ourstrategy.ashxhttp://www.innovateuk.org/_assets/pdf/CorporatePublications/Technology%20Strategy%20Board%20-%20Connect%20and%20Catalyse.pdf 96 188 - - universités avec l'objectif d'accélérer le taux de transfert de technologie dans les entreprises. Celles-ci peuvent avoir accès au savoir généré, ce qui accélère le partage des idées et l’innovation. Pour les technologies émergentes, les Centres d’innovation et de connaissance (Innovation and Knowledge Centres, IKCs) sont des centres d’excellence, avec un financement d’une durée de cinq ans, qui associent universités, chercheurs, et clients potentiels pour créer des activités et à favoriser l’exploitation par l’entreprise de recherches émergentes. o Advanced Manufacturing Technologies for Photonics and Electronics - Exploiting Molecular and Macromolecular Materials à l’Université de Cambridge. o Ultra Precision and Structured Surfaces à l’Université de Cranfield. o Centre of Secure Information Technologies à Queens l’Université Queens de Belfast. o Regenerative Therapies and Devices à l’Université de Leeds. Les Plateformes d'innovation (Innovation Platforms) se concentrent sur les défis sociétaux que le gouvernement juge stratégique. Les plateformes du TSB sont : les systèmes de transport intelligents, les réseaux/services de sécurité, les véhicules « bas carbone », les éco-bâtiments, la détection et l’identification des agents infectieux. Par l'amélioration de la coordination entre les acteurs clés de l'industrie, des universités et les pouvoirs publics, les plateformes d'innovation peuvent identifier les obstacles à relever, élaborer des voies possibles pour surmonter les obstacles et harmoniser les activités à l'appui des solutions novatrices. En outre, un crédit d'impôt recherche a été introduit en 2000 pour les PME et en 2002 pour les grandes entreprises. Il permet des déductions fiscales, pour des dépenses de R&D éligibles, qui se montent à 50 % pour les PMEs et à 25 % pour les grandes entreprises. o Le soutien au financement des PME Le dispositif britannique est relativement complet et prévoit plusieurs dispositifs destinés à faciliter le financement des PME : plusieurs fonds, et diverses mesures fiscales, l'accès au capital risque facilité, des garanties pour aider les PME à emprunter. Un programme vise à aider les PME à accéder à la commande publique, en facilitant l'accès à l'information. Le gouvernement prévoit en janvier 2011, plusieurs actions pour favoriser la croissance des PME.97 - L'accès au financement : pour croître, les PME doivent avoir accès à des sources fiables de financement en plus des prêts accordés par les banques. Ainsi il souhaite prolonger le Enterprise Finance Guarantee pour quatre années de plus, poursuivre le programme Enterprise Capital Fund qui permettra aux start-up et aux PME à forte croissance d'accéder à d'importants investissements de capital-risque,98 «business angels» en demandant l’assouplissement des réglementations de l'UE sur le soutien à l’activité, poursuivre l'Enterprise Investment Scheme, étudier des moyens novateurs d'élargir le champ de la finance pour les petites entreprises. - 97 98 L'accès des PME aux marchés publics : le gouvernement fixe un objectif d'avoir 1/4 de passation des marchés publics destinés aux PME Encourager la création d’entreprise à domicile pour les personnes issues de milieux défavorisés http://www.bis.gov.uk/assets/biscore/enterprise/docs/b/11-515-bigger-better-business-helping-small-firms.pdf http://www.bis.gov.uk/policies/enterprise-and-business-support/access-to-finance/enterprise-capital-funds 189 o Le développement international des entreprises L'agence chargée du développement international des entreprises, UK Trade and Investment (UKTI) 99est dotée de moyens relativement importants pour attirer des investisseurs étrangers et aider les entreprises à vendre à l'étranger. Dans le cadre de cette agence a été créée en décembre 2004 l'Asia task Force, qui a pour but d'identifier les défis auxquels doivent faire face les entreprises britanniques en Asie, de mieux faire connaître les opportunités et de développer une stratégie cohérente. Des réformes en cours dans l’organisation du développement économique local et la politique industrielle Au niveau local, les 8 organismes de développement régional (ODR ou RDA Régional Developpement Agency) ont été créés dans 8 régions anglaises en avril 1999.100 Le neuvième, à Londres, a été créé en Juillet 2000, suite à la création de la Greater London Authority (GLA). La London Development Agency dépend de la GLA et du maire de Londres. Ces agences sont constituées d’un comité rassemblant des organismes publics et privés de la région (scientifiques, industriels).101. Elles ont 5 objectifs : favoriser le développement économique et la régénération, promouvoir l'efficacité des entreprises, l'investissement et la compétitivité, promouvoir l'emploi, améliorer le développement et l'application des compétences relatives à l'emploi, contribuer au développement durable. o Les ODR sont notamment au centre de la mise en oeuvre des clusters, outil de développement de leur territoire. Elles sont en charge de la création d’infrastructures régionales de soutien à l’innovation, du développement de stratégies économiques, et de la création de partenariats entre acteurs.102 Elles constituent les principaux investisseurs pour le soutien à l’innovation à l’échelon régional. En 2008, l’ensemble des agences ont investi 260M£ dans des structures d’innovation et dans des plans stratégiques de soutien à l’innovation. Les programmes mis en oeuvre par les agences ont permis d’aider plus de 8 000 entreprises à commercialiser des idées innovantes. Dans le cadre du programme « Comprehensive Spending Review », les agences vont investir, en collaboration avec le TSB, 180M£ dans des programmes d’investissement comme le développement de véhicules propres. Après les élections, le nouveau gouvernement a annoncé que les agences régionales de développement seraient abolies. Plusieurs de leurs fonctions de base étant prises en charge par les nouveaux partenariats d'entreprises locales (LEP Local Enterprise Partnership).103 Le gouvernement avait prévu de lancer un plan pour l’industrie manufacturière fin 2010 mais la nouvelle stratégie, ne sera pas lancée avant avril 2011. Cependant, dans un premier rapport publié en décembre 2010, des propositions pour l’industrie de pointe104 sont déjà avancées : parmi les objectifs privilégiés figurent la maximisation de l’impact économique de la recherche, la création de débouchés dans des secteurs d’avenir en termes de croissance, tels que les industries manufacturières de pointe, les technologies 99 http://www.ukti.gov.uk/fr_fr/home.html http://www.oecd.org/dataoecd/61/62/41462953.pdf 101 Ces agences sont des QUANGO (quasi autonomous non-gouvernemental organisation), autonome sans être indépendantes du gouvernement central dont l’objectif est d’obtenir que le gouvernement leur attribue des crédits 102 Exemple de la stratégie d’un ODR : http://www.eeda.org.uk/files/EEDA-Manu_Framework.pdf 103 Cf. livre blanc : « La croissance locale : réaliser le potentiel de chaque lieu » : http://www.bis.gov.uk/assets/biscore/corporate/docs/l/pu1068%20-%20local%20growth.pdf 104 http://www.bis.gov.uk/assets/biscore/business-sectors/docs/g/10-1297-growth-review-framework-for-advancedmanufacturing 100 190 propres, les sciences de la vie et l’économie numérique, l’accès aux équipements technologiques de pointe, l’accès aux financements. Le gouvernement fournira 200 000 000 £ par an en 2014-15 pour appuyer le développement de l’industrie et de l’économie, avec une priorité pour les entreprises avec un fort potentiel de croissance et la commercialisation de technologies, y compris le financement du réseau de développement de la technologie et des centres d'innovation. Les stratégies régionales de Londres et d’autres régions pour l’industrie… Les objectifs définis par la stratégie du « Grand Londres » en mai 2010 ne concernent pas directement l’industrie (en dehors des industries créatives). Il s’agit de promouvoir Londres comme la capitale mondiale des affaires, d’avoir un environnement économique favorable et le plus compétitif dans le monde, de faire de Londres une des premières capitale « bas carbone » en 2025, etc.105 En revanche, d’autres régions (ODR) ont élaboré des stratégies de développement centrées sur le secteur manufacturier comme c’est le cas de l’East of England Development Agency – (EEDA).106 La stratégie allemande de compétitivité 107 Le ministère fédéral de l'Économie et de la Technologie (BMWi), met en place une politique industrielle qui consiste à définir des conditions cadres de nature à préserver la compétitivité de l'industrie et à augmenter son potentiel de croissance, d'emploi et d'innovation. Un accent particulier concerne les PME108 qui sont le cœur de l'économie, de la croissance et de l'emploi. En janvier 2010, le BMWi a lancé une série de mesures intitulée « Neuf points pour les PME » destinée à stabiliser la situation des PME et à améliorer les bases d'une reprise durable. Pour les technologies de pointe, en 2006, le gouvernement fédéral a réuni toutes ses mesures en matière de politique technologique et d'innovation dans une « stratégie en faveur des technologies de pointe pour l'Allemagne ». En 2010, le budget du ministère fédéral de l'Économie et de la Technologie (BMWi), qui englobe environ la moitié des ressources financières de la stratégie pour les technologies de pointe, comprend à lui seul des fonds destinés à la politique technologique s'élevant à 2,3 milliards d'euros ; (2,8 milliards d'euros avec le plan de relance). Le gouvernement fédéral a fixé des objectifs et des mesures concrets destinés à quatre champs thématiques considérés comme étant déterminants pour la prospérité du pays : la protection du climat, des ressources et l'énergie, la mobilité, la santé et la sécurité. En outre, la stratégie pour les technologies de pointe définit la voie à suivre pour les technologies clés telles que les technologies de production, des matériaux, des microsystèmes et les nanotechnologies ainsi que les technologies d'information et de communication, la navigation spatiale et la biotechnologie. Il propose de mesures de soutien variées destinées aux PME innovantes et aux créations d'entreprises dans les technologies de pointe. Il s’agit de créer des conditions propices à l'innovation 105 http://www.london.gov.uk/sites/default/files/Economic-Development-Strategy.pdf www.eeda.org.uk/ http://www.bmwi.de/Francais/Navigation/politique-technologique.html 108 Font parties des PME en Allemagne les entreprises réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions d'euros et employant moins de 500 personnes. 106 107 191 par le biais, entre autres, d'incitations fiscales pour le capital risque, d'achats publics orientés davantage sur les innovations ou des normes et standards pour l'accélération de la diffusion de produits technologiques de pointe sur les marchés mondiaux. L’initiative Kompetenznetze Deutschland Cette initiative créée en 1998, favorise la mise en réseau d’acteurs de la recherche, de l’industrie et du secteur de la finance en Allemagne. Elle rassemble des clusters innovants d’excellence et représente pour ces membres un label de qualité. Cette initiative est comparable aux pôles de compétitivité français ; elle a pour but le soutien du partenariat industrie recherche mais aussi le développement de la visibilité internationale de ces réseaux de ces membres et des régions représentées. Chaque cluster se finance de façon autonome (fonds régionaux en provenance des länder, cotisation des membres, fonds européens). Cette initiative bénéficie de la part du BMWi d’une enveloppe annuelle de 1,5 ME mise à disposition des clusters sous forme de services (benchmark, études, etc.). La politique industrielle bavaroise une politique d’innovation à l’échelle du tissu économique local Depuis les années 60, le gouvernement de l’État de Bavière a systématiquement développé les infrastructures de recherche. Avec ses 11 universités, 17 écoles techniques supérieures, 11 instituts Max Planck, neuf instituts de la société Fraunhofer et 3 importants centres de recherche, le paysage bavarois de la recherche est aujourd’hui d’une grande richesse. Depuis 1994, suivant sa politique économique active "Investir au lieu de posséder", le gouvernement bavarois a réinvesti des revenus de privatisations d’un total de 4,2 milliards d’euros dans le cadre du programme "« Offensive bavaroise pour le futur » (Offensive Zukunft Bayern) et de la "High-Tech Offensive" afin de moderniser l’économie, l’État et la société. La Bavière procède à un renforcement ciblé de ses compétences dans les champs des technologies de pointe d’interpénétration telles que les technologies de l’information et des communications, les sciences de la vie, les nouveaux matériaux, la mécatronique, les techniques environnementales et énergétiques ainsi que la nanotechnologie. o Bayern Innovation Dans le cadre de ce plan, en 1995, la coordination de ces actions a été confiée à une structure 109 particulière « Bayern Innovation GmbH », société de droit privé sous la tutelle du ministère chargé de l’économie et des technologies. Bayern Innovativ a pour mission le soutien à l’innovation technologique, le transfert de technologie et le développement de programmes de coopération entre le monde de la science et de l’économie autour de projets à forte finalité commerciale. L'équipe du Bayern Innovativ comprend 74 personnes, des ingénieurs, des chimistes, des physiciens, des matériaux, des biologistes et des experts économiques et marketing. L'accent mis sur un champ de dix technologies-clé appliquées à 10 secteurs industriels majeurs : 109 http://bayern-innovativ.de/ 192 La priorité a été donnée dans les faits au secteur de l’automobile, des TIC et des biotechnologies et les nouveaux matériaux et l’environnement et pour le reste le choix stratégique a été de soutenir les multiples initiatives locales au fil des propositions faites « bottom up » pour des raisons d’efficacité en s’appuyant sur la richesse du tissu économique local.110 Bayern Innovativ GmbH est également responsable de la gestion des clusters automobile, technologies de l’énergie, logistique, Nouveaux matériaux, technologies médicales La politique des grappes industrielles Dans le prolongement de la « l’High-tech-Offensive », un investissement centré sur des domaines technologiques clé, le gouvernement bavarois a lancé en 2005 la « Cluster Initiative» 111identifiant 19 secteurs-clés et champs de compétence de l’économie bavaroise. Dans ce cadre, il offre 50 millions d’euros pour chaque cluster. Chaque équipe sectorielle doit renforcer et étendre le réseau des entreprises, institutions de recherche, investisseurs et autres prestataires de services et faciliter le développement des idées et des produits commercialisables. 110 111 Automobile Technologie des chemins de fer Logistique Aérospatial Navigation par satellite Nouveaux matériaux Chimie La nanotechnologie Biotechnologie Medical Technologie de l'énergie Technologies de l’environnement Produits forestiers et bois Information et technologies de la communication Capteurs et électronique de puissance Selon les conclusions de l’Adit. http://www.adit.fr/images/pdf/Strat_region_II.pdf http://www.cluster-bayern.de/ 193 - Mécatronique et l'automatisation Services financiers Média Chaque pôle d’excellence bavarois a sa plate-forme ouverte aux entreprises, instituts de recherche et universités, ce qui permet une coopération intensive et favorise l’innovation. Un programme de réseaux régionaux vise également à promouvoir et à renforcer la coopération intersectorielle dans chaque territoire de la Bavière. o L’export Depuis 1995, les exportations bavaroises ont été particulièrement stimulées par la création de Bayern International, un organisme du gouvernement bavarois qui a pour mandat de faire la promotion du commerce extérieur. 20 bureaux de représentation à l’étranger soutiennent l’économie bavaroise à l’échelle mondiale en lui donnant accès aux marchés les plus importants et en faisant de la prospection économique pour le site économique bavarois. o Les PME Les PME sont le fondement de l'économie du Land de Bavière, le soutien aux PME grâce à un environnement sain est donc un objectif important de la politique économique bavaroise. Le ministère bavarois des Affaires économiques, de l'Infrastructure, des Transports avec ses partenaires a créé un portail complet pour ces PME (Pacte PME de la Bavière) avec des conseils, des informations et des services qui facilitent leurs activités et leurs permettent de se développer.112 En Israël l’action est coordonnée par un seul organisme et centrée sur l’innovation et l’esprit d’entreprise L’Office of the Chief Scientist (OCS) sous tutelle du Ministère de l'industrie, du commerce et du travail (Ministry of Industry, Trade and Labor)113 est chargé de l'exécution de la politique gouvernementale pour le soutien à la R&D industrielle. L'objectif de l'OCS est d'aider au développement de la technologie en Israël pour favoriser la croissance, encourager l'innovation technologique et l'esprit d'entreprise, améliorer la base de connaissances de l'industrie, en stimulant la R&D et en encourageant la collaboration de R&D nationalement et internationalement. Des moyens importants lui sont alloués, son budget passe de 110 millions de dollars en 1990 à 428 millions en 1999 soit le double de celui de l’ANVAR, son homologue français de l’époque. L'OCS, offre une grande variété de programmes 114 112 http://www.mittelstand-in-bayern.de http://www.moital.gov.il/NR/exeres/B0B48981-357D-446F-AFAC-91A358E93C87.htm 114 http://www.moital.gov.il/NR/exeres/B3F78073-454A-48D5-A8BA-6D088DDECCD5.htm http://www.moital.gov.il/NR/old_res/E77F75AC_5AB0_413C_BF94_ADA9E8104F7B.files/ocsHighlight.pdf http://competitivite.gouv.fr/documents/commun/Documentation_poles/Comparaisons_internationales/3cluster%20eau%20isra+%C2%AElien.pdf 113 194 Les aides à l’industrie : - - Soutien des programmes de R&D pour la compétitivité industrielle : La R&D du programme doit durer au moins un an, et doit aboutir à l'élaboration d'un nouveau produit ou une amélioration significative d’un produit existant. La société est obligée de payer des redevances à partir des revenus de la vente du produit mis au point, qui seront utilisées pour financer des subventions futures. Le budget annuel est de 230 millions de $ pour 775 projets entrepris par 500 entreprises. Soutien de l'industrie traditionnelle : Ce programme de soutien, lancé en 2005, offre évaluation distincte et la discussion des projets des industries traditionnelles. Considérée également comme un secteur privilégié et, ses programmes de R & D sont soutenus par 50%. Aides à la création d’entreprises Pré-amorçage : l’objectif est d’aider les inventeurs individuels et les entreprises à démarrer leurs projets, via l'évaluation de la faisabilité technologique et financière, la préparation de la proposition de brevet pour la soumission aux autorités, la construction d'un prototype, la préparation du plan d'affaires, l'établissement de contacts l'industrie et les investisseurs. Incubateurs technologiques : de 2002 à 2008, 22 des 24 incubateurs technologiques ont été acquis par des investisseurs privés. - - Soutien à la R&D : - Magnet Consortium prend en charge la formation de consortiums composés d'entreprises industrielles et d’établissements universitaires, afin de développer conjointement des génériques, pré technologies concurrentes. La durée d'un Consortium Magnet est de 3-5 ans. Les subventions vont jusqu'à 66% du budget pour l'industrie et jusqu'à 80% pour l'établissement d'enseignement. - R&D générique : Encourage les entreprises qui investissent massivement dans la R&D à investir un pourcentage significatif des fonds à long terme dans de la R&D générique. Centres R&D dans les universités qui visent à créer et développer des infrastructures technologiques pour leur utilisation par l'industrie. - - Le Magneton et le programmes Noffar sont conçus pour soutenir la recherche appliquée dans tous les domaines académiques et en particulier dans la biotechnologie et la nanotechnologie afin de promouvoir le transfert de la technologie des institutions universitaires vers l'industrie. Les subventions sont jusqu'à 66% et 90% des dépenses approuvées respectivement De nombreux programmes internationaux, notamment : - o ISERD (Israel-Europe R&D Directorate) : Israël est le seul pays non-européen pleinement associé au Programme-cadre de recherche et développement de l’Union Européenne. Israël est un membre à part entière depuis 2000, et préside le programme en 20102011. Les sociétés israéliennes prennent part à plus de 10% des programmes Le programme GIRDF (Global Enterprise R&D Cooperation Framework) qui a pour objectif d’amener des sociétés multinationales à conclure des accords de coopération d'investissement avec des start-up israéliennes. L’OCS a signé plusieurs accords de coopération avec IBM, Oracle, Merck, Coca Cola, Deutsche-Telecom. Les Fonds Bi-nationaux permettent la participation à des projets de R&D commun avec les homologues étrangers : BIRD Israël - États-Unis (www.birdf.com ), BRITECH Israël - Royaume-Uni (www.britech.org ), FRDICI Israël - Canada 195 (www.ciirdf.ca ), KORIL-RDF Israël - Corée (www.koril-rdf.or.kr ), SIIRD Israël Singapour ( www.siirdf.com ) - Matimop, le Centre industriel israélien pour la R&D,115exploite les accords de recherche internationaux pour le compte de l'OCS. Les programmes permettent l'accès aux sources de financement nationales et régionales, les sociétés israéliennes qui participent à ces programmes sont en droit de recevoir des subventions de R&D de l'OCS. Le modèle israélien de financement des entreprises Conscient que l’effort important de R&D risquait de générer un fort déséquilibre entre la demande et l’offre de financement, Israël a cherché dès le début des années quatre-vingt-dix à attirer les capitaux privés. L’implication du gouvernement dans l’offre de capital a été temporaire, mais efficace, elle a permis, en 10 ans, le démarrage d’une industrie autonome, capable d’attirer des financements privés locaux et étrangers importants. Un premier programme Inbal est lancé en 1992 pour stimuler les fonds de capital risque en leur garantissant partiellement leurs investissements, à hauteur de 70 %. Cette première mesure est un échec, leur activité étant moins dynamique et leur valorisation boursière plus faible que prévu. L’OCS a donc lancé un nouveau programme en 1993, il est parti du principe que les compétences financières nécessaires n’existaient pas en Israël et que, pour s’implanter durablement sur la Bourse de Tel-Aviv, les fonds d’investissement israéliens avaient besoin de nouer des relations étroites avec les marchés financiers internationaux. Ainsi est né Yozma, fonds de placement à haut risque géré par le gouvernement, avec un apport initial de 100 millions de dollars, qui proposait d’entrer dans le capital des fonds de placement privés. Pour faire partie du programme, ces derniers devaient toutefois établir un partenariat avec au moins une institution financière internationale. L’objectif de Yozma était d’investir de l’argent public dans des fonds de capital risque, d’attirer des investisseurs internationaux et des experts. Yozma propose d’injecter 40% des capitaux initiaux et offre à ses partenaires, après cinq ans, de racheter les parts du gouvernement à prix d’ami. Dix fonds de capital-risque de 20 millions chacun sont bientôt lancés, tous dirigés d’Israël. Aujourd’hui, tous les fonds lancés par Yozma sont encore en vie, leur capital est passé de 200 millions à près de 3 milliards de dollars US. Le gouvernement, entre temps, s’est retiré au profit du privé en encaissant un montant supérieur aux sommes investies initialement. L’industrie du capital-risque israélienne, est aujourd’hui la plus vigoureuse au monde compte tenu de sa taille.116 115 MATIMOP –est un organisme gouvernemental sans but lucratif, interface entre les entreprises israéliennes et leurs homologues internationaux pour promouvoir le développement des technologies avancées. MATIMOP encourage la participation aux programmes internationaux de coopération bilatérale et multilatérale en R&D, mis en place l’OCS 116 http://www.erudit.org/revue/AE/2006/v82/n3/014921ar.pdf 196 Annexe 1 : Extrait Fortune 500 Royaume-Uni 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 France Allemagne BP 1 AXA 1 Volkswagen HSBC Holdings 2 Total 2 Allianz Lloyds Banking Group 3 BNP Paribas 3 E.ON Aviva 4 Carrefour 4 Daimler Royal Bank of Scotland 5 GDF Suez 5 Siemens Tesco 6 Crédit Agricole 6 Metro Prudential 7 Électricité de France 7 Deutsche Telekom Vodafone 8 Société Générale 8 Munich Re Group Legal & General Group 9 Groupe BPCE 9 BASF Barclays 10Peugeot 10 BMW GlaxoSmithKline 11CNP Assurances 11 Deutsche Post Rio Tinto Group 12France Télécom 12 RWE Centrica 13Groupe Auchan 13 Deutsche Bank Scottish & Southern Energy 14Saint-Gobain 14 ThyssenKrupp Old Mutual 15Veolia Environnement 15 Robert Bosch BT Group 16Renault 16 Bayer AstraZeneca 17Vinci 17 Deutsche Bahn J. Sainsbury 18Bouygues 18 DZ Bank BAE Systems 19Sanofi-Aventis 19 Commerzbank Standard Life 20Foncière Euris 20 Franz Haniel Wolseley 21Vivendi 21 Lufthansa Group William Morrison Supermarkets22SNCF 22 Landesbank Baden-Württemberg Imperial Tobacco Group 23Air France-KLM Group23 Edeka Zentrale National Grid 24La Poste 24 Continental British American Tobacco 25Alstom 25 KFW Bankengruppe Standard Chartered Group 26PPR 26 Hochtief Anglo American 27Groupama 27 Bayerische Landesbank Compass Group 28Christian Dior 28 Norddeutsche Landesbank Co-operative Group 29L'Oréal 29 Heraeus Holding 30Lafarge 30 Bertelsmann 31Schneider Electric 31 Energie Baden-Württemberg 32Alcatel-Lucent 32 Fresenius 33Danone 33 TUI 34Michelin 34 Henkel 35Sodexo 35 Boehringer Ingelheim 36AREVA 36 Evonik Industries 37Eiffage 37 MAN Group 38Thales Group 39Suez Environnement 197 Annexe 2 : Liste des entreprises israéliennes, françaises, allemandes et du Royaume-Uni cotées au NASDAQ : Le 21 janvier 2011, 59 entreprises israéliennes sur 2 875 sont cotées au NASDAQ derrière les Etats-Unis (2439) et la Chine (146). Seulement 49 entreprises pour toute l’Europe réunie : dont 3 pour la France, 2 pour l’Allemagne et 9 pour le Royaume-Uni. ALLT Allot Communications Ltd. MNDO MIND C.T.I. Ltd. ALVR Alvarion Ltd. NICE NICE-Systems Limited AUDC AudioCodes Ltd. NVMI Nova Measuring Instruments Ltd. BCOM B Communications Ltd. OTIV On Track Innovations Ltd BOSC B.O.S. Better Online Solutions OBAS Optibase Ltd. BPHX BluePhoenix Solutions, Ltd. ORBK Orbotech Ltd. CAMT Camtek Ltd. ORCT Orckit Communications, Limited CRNT Ceragon Networks Ltd. PTNR Partner Communications Company Ltd. CHKP Check Point Software Technologies Ltd. PNTR Pointer Telocation Ltd. CIMT Cimatron, Limited RADA Rada Electronics Industries Limited CKSW ClickSoftware Technologies Ltd. Israel RDCM Radcom Ltd. CTCH Commtouch Software Ltd. RVSN RADVision Ltd. CGEN Compugen Ltd. RDWR Radware Ltd. DMED D. Medical Industries Ltd. RTLX Retalix Ltd. EMITF Elbit Imaging Ltd. RITT RIT Technologies Ltd. ESLT Elbit Systems Ltd. ROSG Rosetta Genomics Ltd. ELTK Eltek Ltd. RRST RRSat Global Communications Network Ltd. EZCH EZchip Semiconductor Limited SHMR Shamir Optical Industry Ltd. FORTY Formula Systems (1985) Ltd. SILC Silicom Ltd FNDT Fundtech Ltd. SODA SodaStream International Ltd. WILC G. Willi-Food International, Ltd. ELOS Syneron Medical Ltd. GILT Gilat Satellite Networks Ltd. TATT TAT Technologies Ltd. GIVN Given Imaging Ltd. TEVA Teva Pharmaceutical Industries Limited MAIL IncrediMail Ltd. TISA Top Image Systems, Ltd. IGLD Internet Gold Golden Lines TSEM Tower Semiconductor Ltd. ITRN Ituran Location and Control Ltd. TSEMG Tower Semiconductor Ltd. JCDA Jacada Ltd. 10/15/1999 CALL VocalTec Communications Ltd. MAGS Magal Security Systems VOLT Voltaire Ltd. MGIC Magic Software Enterprises Ltd. MLNX Mellanox Technologies, Ltd. MTSL MER Telemanagement Solutions Ltd. MTLK Metalink, Ltd. Les entreprises françaises : (3) - EDAP TMS S.A. - Biotechnology: Electromedical & Electrotherapeutic Apparatus (RhôneAlpes) - Flamel Technologies S.A. - Major Pharmaceuticals (Rhône-Alpes) - Toreador Resources Corporation - Oil & Gas Production (Paris) Les entreprises allemandes : (2) - Aixtron SE - Industrial Machinery/Components - Fresenius Kabi Pharmaceuticals Holding, Inc. - Major Pharmaceuticals Les entreprises du Royaume-Uni : (9) - Amarin Corporation PLC Major - Pharmaceuticals - ARM Holdings, plc - Semiconductors - Innospec Inc. - Major Chemicals - Seven Arts Pictures PLC- Movies/Entertainment 198 - Shire plc - Major Pharmaceuticals Subsea 7 SA -Oilfield Services/Equipment Vodafone Group Plc - Telecommunications Equipment WPP plc - Advertising Xyratex Ltd. Electronic Components 199 Annexe 3 : Science, technologie et industrie : Perspectives de l'OCDE 2010 200 Document n°8 Comparaison avec les autres grandes métropoles mondiales 201 199 Benchmark – Synthèse Villes Londres Chicago Sao Paulo Séoul Shanghai Istanbul Vision pour le territoire Branding : Faire de Londres « la Meilleure Ville du monde » Axe stratégique : le développement durable Outils de développement : - Les agencies : London & Partners, London Development Agency… - Les 4 quartiers d’affaires Branding : Chicago ville d’affaires Axes stratégiques : le développement durable comme point central du développement économique et le couplage développement du territoire/développement des transports Outils de développement : World Business Chicago (WBC) : bureau de développement économique Chicago Metropolitan Agency for Planning et sa stratégie “Go to 2040” Green Business Strategy et Green Permit Program Branding : Une ville « qui ne peut cesser de grandir » un Etat « chaque jour meilleur » Axes stratégiques : la promotion de l’équilibre social, le développement urbain et durable, la mobilité et l’accessibilité, l’amélioration environnementale et les opportunités d’affaires Outils de développement : Invest Sao Paulo Banque nationale de développement (BNDES) Branding : « L’âme de l’Asie » Axes stratégiques : une politique volontariste d’accueil des entreprises étrangères (primes, subventions, sites industriels, soutien face aux douanes, etc.) Outils de développement : Seoul Global Center et les Global Village Center Seoul Business Agency Branding : « Améliorer la ville, améliorer la vie » Axe stratégiqus : devenir une métropole de services Outils de développement : Des zones de développement dédiées aux industries high-tech. Dpark Foreign-related Economic, Innovative & Culture Park Branding : « la Chine de l’Europe » Axes stratégiques : carrefour continental, politique de grands travaux et améliorer la qualité de la vie Outils de développement : Le « Strategic Plan » - Plan 2010-2014 ISO, la Chambre de commerce et d’industrie d’Istanbul 202 200 Villes Londres Chicago Sao Paulo Séoul Shanghai Istanbul Filières prioritaires > Tourisme > Finances > Green Tech > Economie verte > Transport > Services financiers > Agroalimentaire > Aéronautique > Automobile > Chimie, pétrole, gaz > Biotechnologies > Services financiers > Contenu numérique > Services financiers > Design > Mode > Tourisme > Finances > Commerce > Transport maritime > Tourisme > Finance > Logistique et transport * Les filières communes pour au moins 3 métropoles sont surlignées La gouvernance A Istanbul la municipalité métropolitaine et l’administration centrale (via le département) se partagent le même territoire : il y a une gestion bicéphale de la métropole. Sao Paulo se rapproche de ce modèle : si la ville est administrée localement, la région métropolitaine est très liée à l’Etat fédéral. Séoul a un mode de gouvernance sensiblement différent avec un maire métropolitain, un conseil métropolitain qui contrôle son action et des maires d’arrondissement (l’arrondissement a ici valeur de « collectivité locale ») mais moins de présence de l’Etat. Londres fonctionne avec un maire, élu au suffrage universel direct, mais secondé par des agences gouvernementales. Shanghai a une gouvernance particulière, avec un maire, mais la municipalité dépend de l’autorité centrale avec un rôle omniprésent du Parti Communiste Chinois. 203 201 Les actions en faveur du développement durable Londres a mis en place une stratégie en faveur du développement durable plus globale que les autres métropoles étudiées : en développant le partenariat entre la ville, les agences gouvernementales, les institutions publiques… Londres s’est fixé comme objectifs de réduire ses émissions de carbone de 60% d’ici à 2025. Le but est aussi de faire de Londres la première place mondiale sur le marché du carbone en orientant les puissantes ressources dont dispose sa place financière. Chicago veut devenir la ville la « plus écologique du monde » et a mis en œuvre des stratégies à destination des entreprises, des constructions, des réductions d’énergies et des émissions des gaz à effet de serre. Pour obtenir des résultats la stratégie de la ville passe par l’exemple et le portage politique. Un travail sur la réduction des inégalités sociales est également à l’œuvre Tant au niveau national que métropolitain, Shanghai s’est doté d’objectifs visant à réduire les consommations d’énergie et les émissions de CO2, développer des normes environnementales et a démontré une partie de son savoir-faire à l’occasion de l’Exposition universelle. Séoul, qui a mis en place une politique sociale importante (son premier poste budgétaire), investit également en direction de l’environnement (technologies vertes comme les bus électriques, « ceinture verte », réhabilitation du cours d’eau de Cheonggye…). Sao Paulo cherche le développement sous le prisme de l’urbanisme dont la finalité est de réduire les inégalités sociales (Plan stratégique 2002-2012, Plan Sao Paulo 2040) Istanbul ne privilégie pas le développement durable. La notion de durabilité n’est qu’un des axes de travail du plan quinquennal 2010-2014 du maire. 204 202 Villes A retenir pour l’Ile de France De nombreux points communs avec l’Ile-de-France : complexité institutionnelle, planification, poids dans le PIB national et mondial… Une forte coopération entre structures publiques et entre structures publiques et privées Londres Chicago Sao Paulo Séoul Une ville orientée vers les affaires mais qui se positionne de plus en plus sur le tourisme Une rationalisation en cours des agences de développement Des initiatives conséquentes en matière de développement durable (circulation mais aussi amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments publics, fonds « verts » financés par la BEI…) Une stratégie ambitieuse de conversion écologique Le réseau des « ambassadeurs » de l’agence de développement Des outils financiers para-publics diversifiés (Banque du Peuple Paulista, Banque nationale de développement, Caisse de Développement) Matrice énergétique orientée vers les énergies renouvelables et les bio-combustibles Politique d’encouragement aux investissements directs avec un accueil très professionnel et couvrant l’ensemble des besoins des impatriés Une approche du développement notamment dans sa composante transports publics (même si encore largement expérimentale) Une ambition industrielle assumée avec un positionnement croissant sur les technologies de pointe Une prise de conscience environnementale rapide Shanghai Des zones de développement économique bien pensées et de taille impressionnantes Une politique d’attractivité ciblée sur les PME européennes à fort potentiel Une croissance dynamique qui s’appuie sur l’industrie, la construction, le tourisme et la culture Istanbul Une attractivité fondée sur la position géographique et les coûts de main d’œuvre Un nombre d’acteurs limité (structuration administrative assez claire, pas d’agence régionale de développement hormis la CCI) 205 203 Conclusion Ces six métropoles présentent des tailles différentes, des degrés de développement disparates, des contextes institutionnels hétérogènes. On peut néanmoins repérer un certain nombre de points communs ou de tendances lourdes dans leur stratégie de développement : - l’importance de pouvoir disposer d’une place financière reconnue ; - le rôle des agences de développement de plus en plus professionnelles en termes de promotion et d’attractivité (palettes de services d’accueil, lien avec des parcs technologiques, stratégie d’attractivité ciblée, portage d’aides en direct, réseaux « d’ambassadeurs » à l’international…) ; - l’enjeu de la conversion écologique et du « green business » ; - la nécessité de disposer d’une marque de référence à l’échelle mondiale. Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie, l’Ile-de-France doit donc prêter une attention toute particulière à ces quatre vecteurs de développement tout en essayant de valoriser parallèlement un ou deux points différenciants (outils de financement innovants, choix technologiques assumés…). Par ailleurs la Région aurait intérêt à continuer de prêter attention à la stratégie d’un certain nombre de villes ou de régions concurrentes. Dans ce groupe, le cas de Séoul, appelle une attention toute particulière (compte tenu de son positionnement sectoriel et de la rapide montée en puissance de la Corée du sud sur la scène économique mondiale) ; à quoi pourraient s’ajouter quelques régions européennes comme la Lombardie ou la Bavière et certains Etats de petite taille comme la Finlande ou Israël. 206 204 Londres, “world capital of business” Synthèse Points focus Filières prioritaires Enseignements Tourisme Finances Green Tech Outils de développement économiques Les agences : London & Partners, London Development Agency… Les 4 quartiers d’affaires sont des outils à mobiliser pour devenir leader sur le « marché du carbone » Axes stratégiques Développement durable Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France De nombreux points communs avec l’Ile-deFrance : complexité institutionnelle, planification, poids dans le PIB national et mondial… Une forte coopération entre structures publiques et entre structures publiques et privées Une ville orientées vers les affaires mais qui se positionne de plus en plus sur le tourisme Une rationalisation en cours des agences de développement Des initiatives conséquentes en matière de développement durable (circulation mais aussi amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments publics, fonds « verts » financés par la BEI…) Analyse SWOT Forces/Atouts Faiblesses/Difficultés > Recrutement aisé de personnel qualifié > Vétusté des métros londoniens > Qualité des réseaux de télécommunications > Logement (prix au m² élevé) > Attractivité de l’emploi pour les étrangers > > Services de proximité pour les entreprises Qualité de vie dans l’inner London (qualité des transports, départ d’entreprises, …) > Diversité ethnique et culturelle, notamment liée > Qualité des espaces verts 207 205 au Commonwealth > Protection et rénovation urbaine > 4eme > Inégalités face à l’accès aux soins > Marché maritime > Accès à la culture > 3ème place financière > Insécurité > Niveau d’imposition peu élevé pour les étrangers > Education. > Structures de transport externes (aériennes notamment) > Qualité des structures de transport internes > Economie très libérale, à titre d’exemple : souplesse démarche administrative pour l’embauche et le licenciement, faible taux d’imposition des sociétés… > Diversité linguistique: jusqu’à 300 langues sont parlées à Londres (selon le dernier recensement de 2001) > Anglais, langue international > Droit anglais, le plus utilisé dans le monde > Réseau de transports urbains aéroport mondial en nombre de passager (derrière Chicago) Opportunités > Jeux Olympiques de 2012 > Accessibilité aux marchés > Devenir une ville plus verte > Positionnement sur la bourse du carbone Menaces > Montée en puissance de nouvelles places financières internationales > Pauvreté infantile > Politique d’austérité nationale allant à l’encontre des axes de développement (par exemple la baisse des aides aux logements) Fiche d’identité et chiffres clés Population : 7,9 millions d’habitants (2008). Londres est la 15ème ville la plus peuplée au monde. Superficie du Grand Londres : 1579 km² Densité de population du Grand Londres : 4 900 habitants/km². Composition de la population (par ordre d’importance): Royaume-Uni, Inde, Irlande, Bangladesh, Jamaïque, Nigéria, Pakistan, Kenya, Sri Lanka, Ghana, Chypre, Afrique du Sud, Etats-Unis, Australie, Allemagne, Turquie, Italie, France, Somalie, Ouganda, Nouvelle-Zélande. PIB : 387, 445 milliards d’euros (2008), Londres fournit environ 21% du PIB national. Emploi : environ 85% de la population du Grand Londres travaille dans le tertiaire. Les 2 autres grands secteurs sont l’industrie et l’automobile. Taux de chômage : il s’élevait à 9,1% des actifs de plus de 16 ans au premier trimestre 2011. Jumelage : La ville est jumelée avec Berlin, Moscou, New York, Paris, Tokyo, Varsovie. Londres possède 4 quartiers d’affaires : • City pour la finance, le courtage, l’assurance et le droit • Westminster pour les sièges sociaux, l’immobilier, la banque, les fonds spéculatifs, l’administration • Camden & Islington pour la finance, la création artistique, la mode et l’architecture • Lambeth & Southwark pour la comptabilité, les sociétés de conseils, l’administration locale. 208 206 Gouvernance et organisation administrative La gouvernance rassemble des acteurs clés possédant différents rôles et responsabilités engagés pour un objectif commun : faire de Londres la « meilleure ville au monde ». Au cœur de la gouvernance, on retrouve les londoniens qui de par leur implication (vote, volontariat…) contribuent à son développement. D’un point de vue plus formel, quatre entités travaillent pour la gouvernance de la ville : - La GLA (Greater London Authority) Le Maire L’Assemblée Le London Boroughs (ville de Londres) La gestion de la ville s’effectue à deux niveaux. Au niveau de la ville avec la Greater London Authority et à un niveau plus local au sein des 33 districts londoniens formés par les 32 boroughs et la Cité de Londres à travers plusieurs instances. The Greater London Authority C’est une autorité stratégique qui gère l’administration de la région du « Grand Londres » (la sécurité, les secours, les transports et le développement économique). Elle est composée du Maire et de l’Assemblée de Londres. La GLA est fondée sur les GLA Act de 1999 et 2007. Le Maire Le Maire de Londres est le représentant de la GLA. Il en est responsable de sa politique et de son budget et est donc détenteur du pouvoir exécutif de la GLA. Depuis 1999, il est élu au suffrage universel direct. Il nomme les responsables des autorités chargées : - des services de police (Metropolitan Police Authority) ; des services de lutte contre les incendies (London Fire Brigade) ; de la plupart des transports (Transport for London) ; du développement économique (London Development Agency). L’Assemblée de Londres Son rôle est d’examiner les actions du Maire, de gérer ses comptes, de traiter les sujets de haute importance pour la ville et de représenter les intérêts des londoniens. L’Assemblée se compose de 25 membres élus (élus tous les 4 ans). London Boroughs Les 33 boroughs de Londres et la City Corporation of London sont responsables de la gestion des 33 districts et des services publics de la ville de Londres. La City Corporation of London est une autorité classique locale qui est dirigée par le Lord Mayor of London (poste différent de celui du Maire). Le Maire collabore étroitement avec ces districts afin d’assurer un équilibre entre elles dans le cadre de la stratégie de la ville. Cette dernière finance principalement les initiatives mises en place. Les 33 districts sont responsables des services locaux non pris en charge par le GLA tels que l'aménagement local, les écoles, les services sociaux, les routes locales et le ramassage des ordures. Chacun des districts a à sa tête un conseil (council). 209 207 Coordonner les différents acteurs intervenant sur le territoire Les différentes autorités, agences et départements du gouvernement britannique travaillent en coordination avec les entreprises et les organisations pour accélérer la croissance de Londres. Le Maire joue un rôle central en coordonnant leurs efforts et leurs activités Ainsi, l’Agence de Développement de Londres et Think London travaillent directement avec le Maire. Celui-ci décide des stratégies, des principes directeurs et des budgets. Par contre, l’influence du Maire se concrétise plus indirectement avec les autres organisations telles que Homes and Communities Agency et l’Olympic Delivery Authority. Le Maire préside ou siège lors des comités de direction mais l’autorité est détenue par le gouvernement central plutôt que par le gouvernement de la ville. L’après crise à Londres Une relative résistance à la crise ? Les effets de la crise financière ont été particulièrement dévastateurs pour Londres, où la gestion alternative avait été considérablement développée depuis la fin des années 1990. Ainsi dès le début de la crise, en 2008, les actifs sous gestion ont plongé de 37,2% à Londres alors qu’ils baissaient de seulement 26,7% à New-York1. Londres s’est avérée aussi durement touchée car elle représente près de 45 % de l’activité des services financiers du Royaume-Uni et 19,5% de la valeur ajoutée du Grand Londres est produite par l’activité des services financiers (contre 9% pour l’ensemble du Royaume-Uni)2. Ainsi, la région de Londres est la région du Royaume-Uni dont le taux de croissance a le plus diminué entre 2008 et 2009 : le taux de croissance londonien est passé de +3,9 % en 2008 à -2,6% en 2009. Un rapport du Centre for Economics and Business Research (CEBR) a dressé un bilan particulièrement lourd pour l’emploi financier dans la capitale britannique : entre 2007 et 2009, 48.800 emplois ont ainsi été détruits soit une réduction de 14% de l’emploi financier de la région, dont 18.200 dans la banque d’investissement et 10.800 dans les actions et obligations. Selon les derniers éléments disponibles,3 l’emploi financier a effectivement retrouvé le chemin de la croissance. Le centre de Londres compte, en 2010, 315000 emplois dans les services financiers soit 10 000 de plus qu’en 2009, mais on reste loin des 354 000 emplois enregistrés en 2007. De manière plus générale, le marché du travail londonien peine à s’améliorer. Si le Royaume-Uni a connu une augmentation très importante du chômage pendant la crise (898 000 demandeurs d’emplois supplémentaires entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 20104) on assiste aujourd’hui à une stabilisation de la situation (voire à une amélioration). Le nombre de demandeurs d’emplois britannique recule au 1er trimestre 2011 (-37 000 personnes par rapport au 4éme trimestre 2010) et le taux de chômage s’établi désormais à 7,7%. A Londres en revanche, le nombre de demandeurs d’emploi ne reflue toujours pas : il a augmenté de 98 000 personnes entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 2010, au cœur de la crise, et il augmente encore de 12°000 personnes entre le 1er trimestre 2010 et le 1er trimestre 2011 (pour s’établir désormais à 384 000 demandeurs d’emplois).Le taux de chômage londonien, qui a toujours été plus élevé que celui du Royaume-Uni, est passé ainsi de 6,8% début 2008 à 9,1% début 2011. Depuis 2009, 1 Financial Services International de Londres 2008 3 ONS : Office for National Statistics 4 Ce qui a fait passer le taux de chômage de 5,2% à 8% de la population active ! 2 210 208 la croissance du chômage est cependant en train de ralentir, l’emploi étant certainement favorisé par les Jeux Olympiques de 2012. The Economic Recovery Action Plan (ERAP) Le Maire et l’Agence de développement de Londres doivent faire face à des défis antagonistes : le climat économique étrangle la base d’imposition alors que les besoins en dépenses publiques augmentent. Fin 2008, un ensemble de mesures est établi pour faire revenir Londres sur le chemin de la croissance à travers l’Economic Recovery Action Plan (ERAP) dont l’objectif est de prioriser l’aide à ceux qui sont le plus dans le besoin. L’ERAP qui comportait au départ 57 actions en compte désormais 70. Parmi les initiatives qui ont été le plus récemment ajoutées figurent : > > > > > Rendre l’accès aux appels d’offres pour les PME plus simple en supprimant les obstacles inutiles Des ressources financières importantes ont été alloués au soutien des compétences et à l’accession à l’emploi pour les londoniens Mettre en place des approches novatrices pour améliorer l’emploi des jeunes Continuer à faire campagne pour protéger la compétitivité internationale de la capitale en rendant le lobbying plus systématique et stratégique Fournir un soutien supplémentaire pour permettre aux jeunes d’accéder à l’apprentissage Ces nouvelles actions reflètent la priorité du Maire dans la lutte contre le chômage, et en particulier le chômage des jeunes afin qu’ils ne soient pas déconnectées du marché du travail en raison de la récession. Un bassin d’emploi toujours attractif pour les actifs étrangers : l’exemple des français De manière générale, le Royaume-Uni constitue le premier pôle de croissance de la population française à l'étranger. La population française installée à Londres a augmenté de plus de 50 % entre 2000 et 2008. Leur nombre est estimé à environ 300 000, ce qui fait aussi de la capitale britannique la « sixième ville française » par la population et la ville française la plus importante hors de l’Hexagone. Parmi les catégories, celle des employés du secteur tertiaire demeure toutefois dominante (la moitié environ), L'afflux d'arrivants très qualifiés dans les secteurs liés à la finance et aux nouvelles technologies n'en demeure pas moins très sensible. Malgré la crise, rien n’indique, pour l'instant, un ralentissement de l'installation des Français outre-manche comme en atteste la liste d’attente pour s’inscrire au Lycée Français de Londres. Londres demeure la ville d’Europe la plus attractive aux yeux des investisseurs Cf : Fiche de présentation du Benchmark (Cushman & Wakerfield positionnement de la ville de Londres) 211 209 TOP 10 DES VILLES D’EUROPE LES PLUS ATTRACTIVES POUR L’IMPLANTATION DES ENTREPRISES Rang 2010 (2009) Ville 1 (1) Londres 2 (2) Paris 3 (3) Francfort 4 (5) Bruxelles 5 (4) Barcelone 6 (8) Amsterdam 7 (9) Berlin 8 (6) Madrid 9 (7) Munich 10 (15) Düsseldorf (Source: Cushman & Wakefield, European Cities Monitor 2010) CLASSEMENT DES VILLES D’EUROPE LES PLUS ATTRACTIVES SELON LES DIFFERENTS CRITERES Critères N°1 N°2 N°3 Facilité de recruter du personnel qualifié Londres Paris Francfort Accessibilité aux marchés Londres Paris Francfort Qualité des réseaux de télécommunications Londres Paris Francfort Qualité des infrastructures de transports externes Londres Paris Francfort Coût de la main d’œuvre Varsovie Bratislava Lisbonne Dublin Londres Varsovie Londres Bruxelles Amsterdam Leeds Lisbonne Berlin Londres Paris Berlin Berlin Manchester Madrid Qualité de vie offerte aux salariés Barcelone Munich Stockholm Qualité de l’environnement Stockholm Oslo Edimbourg Climat économique gouvernement créé par le Compétences linguistiques Rapport qualité de l’offre/coût immobilier Qualité des infrastructures de transports internes Offre disponible d’immeubles de bureaux (Source Cushman & Wakefield, European Cities Monitor 2010) 212 210 Stratégies à l’œuvre sur le territoire Le Maire promeut l’image de Londres en tant que « meilleure ville au monde ». Son but : mettre en place une stratégie afin que le monde partage cette vision. Il s’agit de donner l’opportunité à tous les londoniens et entreprises londoniennes de bénéficier d’un environnement favorable pour les affaires, une plus grande qualité de vie et des standards environnementaux élevés. Pour appuyer sa politique, il a publié simultanément 3 documents élaborés de concert présentant sa vision politique à long terme. Le premier porte sur la stratégie de développement territorial (la « Spatial Development Strategy »), communément appelé le « London Plan ». Il a été mis à la consultation publique en octobre 2009. Il sert de guide à la rédaction des programmes de développement local rédigés par les « Borough » londoniens. Ce document est la feuille de route pour les « 20-25 ans » à venir de Londres dans les domaines économiques, sociaux, environnementaux et des transports. Il poursuit 6 objectifs : 1 - Relever le défi de la croissance économique et démographique 3 - Des quartiers variés, puissants, sûrs et accessibles 2- Etre compétitif internationalement 4 - Développer la qualité de vie 5 - Devenir leader dans la qualité environnementale 6 - Faciliter, sécuriser et permettre à tous d’avoir accès à un emploi Chaque objectif est décliné en politiques dans le temps et l’espace au travers des « Borough ». Il devrait être adopté courant 2011 (consultation publique toujours en cours au moment de la réalisation de ce benchmark). Le second document, le « Mayor's Transport Strategy », est le programme stratégique concernant les transports sur 20 ans et qui doit faciliter le développement économique et social de Londres. Il est construit autour de 6 buts : 1 – Appuyer le développement économique et démographique 3 – Améliorer la sureté et la sécurité de tous les londoniens 5 - Réduire la pollution des transports 2- Améliorer la qualité de vie de tous les londoniens 4 – Améliorer les réseaux de transports 6 – Aider l’organisation, déroulement et l’après-JO 2012 le Le troisième document, « the Economic Development Strategy (EDS) », présente la stratégie de développement économique. Il a été adopté en mai 2010 et traduit la vision politique du Maire de Londres sur 20 ans. Il est organisé en 5 objectifs : 1 – Faire de Londres la capitale mondiale de la finance, du tourisme et de l’innovation 3 – Faire de Londres d’ici 2025 une des capitales mondiales au niveau des faibles émissions de carbone 2- Assurer Londres de disposer de l’environnement d’affaires le plus compétitif au monde 4 – Donner aux londoniens l’opportunité de prendre part au développement économique, l’accès à des emplois durables 5 Attirer et soutenir l’investissement dans la construction et la rénovation d’infrastructures nécessaires au développement de Londres, notamment pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2012 N.B. Ces objectifs sont décrits plus en détail ci-après. Des thèmes transversaux appuient ces objectifs : 1 – L’innovation 2- L’investissement au prix le plus juste 7 – L’adaptation aux changements climatiques 3 – L’accès à tous au développement économique 4 – Le développement durable et l’amélioration environnementale 5 - La santé et l’accès aux soins pour tous 6 – La réduction de l’insécurité 213 211 Améliorer la compétitivité La compétition devient de plus en plus dure entre les villes traditionnelles telles que Londres et les grandes villes émergentes comme Shanghai. Londres possède de nombreux avantages tels que la compétence de la main d’œuvre, un accès aux marchés, d’excellentes infrastructures de télécommunications. En revanche, la ville présente un certain nombre de faiblesses notamment concernant la qualité de vie. Des mesures pour améliorer la qualité des espaces verts, la rénovation urbaine ont été lancées (voir «Leading to a Greener London », « Great Outdoors programme », « Air Quality Strategy »). La réduction des inégalités face à l’accès aux soins (voir « Health Inequalities Strategy »), l’accès à la culture (voir « Cultural Strategy ») sont également concernés. D’autres mesures ont été prises dans les domaines de la lutte contre l’insécurité et l’éducation. L’innovation joue un rôle important dans l’amélioration de la compétitivité. L’objectif de Londres n’est pas d’imposer un cadre dans lequel l’innovation s’insère mais de créer un environnement favorable au développement de l’innovation en encourageant les partenariats entre entreprises et entre les entreprises et les universités. Un des outils de cette politique est le London Innovation Centre, soutenue par l’Agence de Développement de Londres qui a pour but d’aider les entreprises dans leur développement : de l’idée au développement en passant par le financement par des business angels… Toutefois, il existe d’autres structures apportant les mêmes soutiens tels que le London Knowledge Innovation Centre, le London’s Business incubator. Enfin pour attirer les entreprises, il s’agit d’offrir, en s’aidant du « London Plan », des conditions propices pour leur implantation : s’assurer que l’espace disponible pour l’implantation et le développement de l’entreprise est suffisant, que les transports sont accessibles, de qualité (fiabilité)… Transformer l’économie en une économie à faible émission de CO2 L’objectif est de diminuer les émissions de CO2 de 60% d’ici 2025 et de rendre Londres très performante sur le « marché du carbone » en mettant à contribution les atouts de son puissant secteur financier (business services, conseil, ingénierie…). Les investissements dans les réductions d’émission de CO2 seront encouragés. Ce sont donc les composantes privées et publiques de la puissance financière de Londres qui doivent être orientées vers l’important marché financier que représente la réduction des émissions de CO2. Etendre le développement à tous L’objectif est de former les londoniens aux besoins du monde du travail et à ses mutations à venir. Les investissements de Londres d’ici à 2031 (le réseau ferroviaire du Grand Londres « Crossrail », les investissements liés aux Jeux Olympiques…) devraient créer 130 000 emplois et il faudra veiller à mettre en adéquation ces emplois avec l’offre des londoniens. Des programmes veillent à l’égalité face à l’emploi comme l’« Equal Life Chances for All » et l’adéquation de l’enseignement et des besoins du marché du travail. Le but est que d’ici à 2020, le taux de chômage de Londres soit inférieur à celui de l’Angleterre. La ville est dotée d’un « Conseil Londonien de l’Emploi et des Compétences » pour permettre aux londoniens de sécuriser leurs emplois en cherchant par exemple à développer la formation professionnelle ou l’apprentissage. D’autres structures (comme l’« Adult Advancement and Carrers Service »), doivent aussi permettre aux londoniens d’évoluer dans leurs entreprises. Un partenariat tripartite Gouvernement/Employeurs/Travailleurs est privilégié pour concilier les besoins des entreprises et les envies des travailleurs. Enfin la disparition de la pauvreté infantile d’ici 2020 est visée par le Maire. 214 212 Investir pour le futur de Londres L’objectif poursuivi est d’attirer et d’encourager l’investissement dans la construction ou la rénovation d’infrastructures stratégiques. Les investissements seront orientés pour aller vers les zones qui en ont le plus besoin ou qui présentent le potentiel de développement le plus fort. Ils doivent également être dirigés vers la zone principale d’activité de Londres (« Central Activity Zone ») mais aussi vers les 12 « centres économiques » périphériques. Ces zones seront sélectionnées avec l’aide du « London Plan ». A noter que le « London Plan » définit également des emplacements stratégiques pour l’industrie sous forme de deux types de zones : • Les Industrial Business Parks (IBP) pour les entreprises nécessitant un environnement de haute qualité, • Les Preferred Industrial Locations (PIL) pour les entreprises avec moins d'exigences. Les investissements des Jeux Olympiques seront utilisés pour rénover et améliorer la qualité de vie dans les 5 arrondissements (« boroughs ») hôtes mais aussi pour irriguer la région londonienne des retombées économiques des investissements opérés. Territorialiser l’action économique Dans la banlieue plus éloignée du centre de Londres (Outer London) de nombreux centres, compte tenu de leur taille, peuvent être considérés comme des villes à part entière et le Maire et l’Agence de développement économique souhaitent soutenir ces centres dans la mesure où ils offrent des emplois et une bonne qualité de vie pour les populations et les entreprises. Dans l’Inner London, le maire et l’Agence travaillent avec des partenaires publics et privés en vue d’améliorer le réseau de transport afin de maintenir la vitalité du centre ville et d’apporter un renouveau dans les zones urbaines qui ont souffert du retrait des principaux employeurs ces dernières décennies. Enfin, des zones d’opportunités et des zones d’intensification ont été identifiées. En apportant un soutien adéquat, ces zones peuvent favoriser un climat de croissance pour la population et les entreprises nouvelles qui fournissent le travail dont la population a besoin. Ces zones comprennent Western Wedge autour d’Heathrow en passant par Thames Gateway dans l’Est et la Lea Valley. Focus sur les outils : les agences de développement Think London, favoriser les investissements directs étrangers Objectif général : favoriser l’implantation des entreprises internationales dans la capitale britannique, en les aidant à s’installer, à prospérer et à se développer. Les clients bénéficient d’un service complet, gratuit et confidentiel. Les experts travaillent en collaboration avec le gouvernement et la communauté des affaires, pour permettre aux entreprises de rencontrer les personnes les plus compétentes, d’accéder aux lieux les plus stratégiques, et de profiter de toutes les opportunités qu’offre la capitale. A titre d’exemple : > > L’aide à la réalisation d’un business case, une évaluation économique du projet d’installation à Londres, et une aide à l’implantation concrète aussi rapidement et facilement que possible. L’aide à l’établissement de bons contacts en donnant accès aux réseaux d’entreprises, aux associations professionnelles et aux spécialistes (avocats, comptables, banquiers, sources de 215 213 > > > subventions gouvernementales, compagnies d’assurance, spécialistes de l’immobilier (espaces commerciaux et résidentiels), professionnels de l’agencement de bureaux, fournisseurs de télécommunications et de technologies de l’information, architectes, experts des relations publiques et agences de marketing). L’aide à l’identification des futurs collaborateurs parmi la multitude de compétences et talents disponibles à Londres. L’aide à l’installation physique à proximité des marchés stratégiques, avec l’infrastructure et les services d’aides aux entreprises les plus adaptés. L’aide familiale à l’installation à Londres par la mise à disposition d’informations pratiques sur le logement, les écoles et les services locaux. Une aide est également apportée à l’organisation d’autres aspects importants de la vie dans la capitale pour les membres du personnel ainsi que pour leur famille (aspects de la vie quotidienne). Ainsi, en 2009, 178 entreprises étrangères se sont installées avec succès à Londres, 6190 postes ont été créés et sauvés dans la capitale. Les investissements proviennent de 26 pays contribuant pour plus de 700 millions de livres sterling à l’économie londonienne. Depuis le 1er avril 2011, les missions de Think London, de Visit London et Study London, agences auparavant indépendantes, sont transférées à London & Partners, la nouvelle agence officielle de promotion du Grand Londres. La nouvelle agence va mettre en œuvre une stratégie intégrée visant à promouvoir Londres d’une seule voix auprès des entreprises, des visiteurs et des étudiants. London & Partners mettra ainsi en commun les connaissances et expertises des trois organismes désormais investis d’une seule et même mission qui leur permettra d’œuvrer de concert pour proposer une stratégie unique de promotion de la ville. London Development Agency : agence de développement local Objectif général, maintenir les succès de Londres tout en remédiant aux problèmes auxquels la ville est confrontée. Elle travaille en étroite collaboration avec le Greater London Authority, les arrondissements de Londres, les entreprises et le secteur tertiaire. Les actions de la LDA sont les suivantes : > > > > > Fournir des conseils pratiques et aider les habitants et les entreprises londoniennes Promouvoir Londres sur la scène mondiale avec récemment l'Exposition de Shanghai Avoir une renommée internationale dans les activités de régénération écologique et économique Réduire les émissions de CO2 avec le programme « changement climatique » Faire profiter de l'impact des Jeux Olympiques et paralympiques de 2012 aux londoniens. La stratégie de la London Development Agency (LDA) est initiée par le Conseil qui est composé du Directeur Général et des directeurs en charge des cinq actions ci-dessus. Depuis l'élection du Maire de Londres en mai 2008, la LDA a revu sa structure pour améliorer ses performances, optimiser les ressources et la forme de l'organisation. Comme expliqué précédemment, le but de la LDA est de maintenir la position de Londres en tant que destination de choix pour les entreprises, les investisseurs, les visiteurs et les étudiants. Pour cela, un plan pour les années 2010-2011 a été mis en place avec plusieurs axes stratégiques : > > > Investir pour promouvoir Londres à travers le monde et dynamiser son économie Maintenir la position de Londres comme première destination Travailler en partenariat avec Visit London, Think London, UK Trade & Investment Pour cela, le plan 2010-2011 mise sur les actions suivantes : > Maintenir Londres comme premier centre d’affaires : promotion du commerce et coopération accrue avec l’UK Trade & Investment pour le développement à l’international des entreprises. 216 214 > > > > La LDA soutient l’action du Maire en matière de tourisme via le plan créé à cet effet pour la période 2009-2013. Le travail de la LDA inclut également l’offre d’informations, l’amélioration de l’accueil des visiteurs, la promotion de Londres en coopération avec Visit London. Londres accueille plus de 90 000 étudiants étrangers provenant de plus de 200 pays. Pour cela, l’organisation Study London, financée par la LDA, a pour but d’accroître les liens en termes de culture et d’économie entre Londres et les économies émergentes. Londres possède une solide base de compétences. Elle possède de nombreux talents qui apportent à la ville une haute valeur ajoutée aux entreprises. La LDA travaille avec la ville et les entreprises pour promouvoir les liens économiques avec les marchés étrangers notamment chinois et indiens. En juin 2010, le gouvernement avait annoncé que les organismes de développement régional, y compris la London Development Agency (LDA), devaient être supprimés au 31 mars 2012. Sur proposition du maire de Londres, le gouvernement a accepté que les fonctions de la London Development Agency (LDA) soient transférées à la Greater London Authority (GLA). Cela signifie que la London Development Agency cessera d'exister avant le 31 mars 2012. Une agence de rencontre liée aux JO 2012: Réseau d’affaires 2012 Objectif général : aider les entreprises à travers le Royaume-Uni à profiter des opportunités d'affaires relatives aux Jeux de Londres 2012. Le réseau d'affaires aidera les entreprises à profiter des opportunités d'affaires relatives aux Jeux directement avec le Comité d'Organisation de Londres 2012 ou avec les fournisseurs dans sa chaîne logistique. Plus de 75.000 futures opportunités d'affaires, d'un montant estimé à 6 milliards de livres, devraient être attribuées entre 2008 et la tenue des JO. Le réseau d'affaires propose le nouveau service « CompeteFor », une « agence de rencontres d'affaires » qui permettra aux entreprises de profiter des opportunités relatives aux Jeux de Londres 2012 Actions concrètes mises en œuvre en matière de développement durable En 2000, le gouvernement britannique a publié une série de recommandations pour inciter à la réalisation de rapports cadre sur le développement durable au niveau régional. Le maire de Londres a approuvé le rapport cadre sur le développement durable de Londres en juin 2003. Surtout en 2006 dans son rapport « Securing the Regions’ Future » le gouvernement établi des propositions détaillées pour renforcer les actions des Régions dans le développement durable notamment à travers leurs stratégies régionales. Au niveau national, la nouvelle « Spending Review » d’octobre 2010, qui présente les grandes orientations budgétaires pour les cinq prochaines années et prévoit cependant des budgets en baisse dans un grand nombre de domaines Pour réduire les émissions de carbone de la ville de 60% d’ici 2025, la méthode de travail utilisée est celle du partenariat. Le Maire et l’Agence travaillent avec les Conseils de Londres, le gouvernement britannique, les institutions européennes et d’autres institutions publiques. Quelques exemples : 217 215 Premier exemple : le « Green Enterprise District » qui s’étend sur 6 quartiers à l’est de Londres et qui doit régénérer l'une des zones les plus défavorisées de la capitale en créant plus de 6 000 emplois. Le projet vise à utiliser des terrains industriels non aménagés pour attirer un maximum de 140 milliards de £ d'investissements et attirer des organisations actives dans le secteur à faible intensité de carbone. Second exemple : le «fonds vert» de Londres dédié à des investissements dans des programmes environnementaux de 100 millions de livres : avec notamment 38 millions de la LDA et 50 millions des fonds structurels dans le cadre du programme JESSICA (Joint European Support for Sustainable Investment in City Areas) qui est une initiative mise au point par la Commission européenne avec la Banque européenne d'investissement (BEI) en collaboration avec la Banque de développement du Conseil de l'Europe, pour financer le développement urbain durable. Troisième exemple : la lutte contre la pollution automobile. Le 17 février 2003, le Maire de Londres de l’époque, M. Ken Levingstone, a lancé l’expérience urbaine la plus spectaculaire de ces dernières années en imposant des frais de 5 £ pour l’utilisation d’un véhicule automobile dans une zone ovale de 8 km2 entourant le centre-ville de Londres durant les heures de pointe/de travail. Les résultats obtenus semblent très positifs puisque relativement peu de contrevenants ont été observés et que la mesure a permis une réduction de près de 20 % du nombre de véhicules automobiles dans la zone. De plus, la vitesse des véhicules automobiles dans le centre-ville de Londres est passée de 10 mph à 20 mph. L’autre point est la gestion de l'énergie :, le London Plan a pour objectif d’obtenir une réduction de 25% des besoins en énergie de Londres d’ici 2025. Quatrième exemple : l’action d’Honeywell dans le cadre de la Clinton Climate Initiative. Honeywell a été choisie par GLA pour mettre en œuvre un programme de modernisation d'immeubles qui augmentera l'efficacité énergétique des installations municipales et qui réduira les émissions de carbone. Londres est ainsi la première ville du groupe C40 dans le monde à lancer un programme exhaustif dans le cadre de la Clinton Climate Initiative (CCI), Cette étape doit marquer le début de la transformation des immeubles de Londres. Honeywell mènera une analyse détaillée des 22 immeubles du Transport for London (TfL). La GLA et le TfL, choisiront ensuite les propositions répondant à leurs exigences en matière de réduction d'émissions de carbone et attribueront à Honeywell des contrats axés sur le rendement de façon à appliquer les mesures d'économie d'énergie dans les installations prédéterminées. Honeywell garantit l'obtention de ces économies, ce qui fait que les efforts investis n'auront aucun effet sur les budgets d'exploitation et qu'ils n'exigeront aucun financement supplémentaire de la part des contribuables. Le programme devrait avoir un impact écologique significatif en regard du nombre d’immeuble (22), puisque qu’Honeywell prévoit que les économies potentielles d'émissions de carbone équivaudraient à elles seules et en valeur absolue, au fait de retirer plus de 450 automobiles de la circulation. Une stratégie « bas carbone » Le passage à une économie plus respectueuse de l’environnement permettrait de faire des économies estimées à plusieurs milliards. C’est ainsi un potentiel de 3,7 milliards de livres par an qui pourraient être reversés aux entreprises. Avec l’aide des partenaires publics et privés, le Maire espère capitaliser sur cette opportunité. Londres possèderait une combinaison de facteurs lui offrant les ressources nécessaires pour devenir leader sur le marché carbone : la taille, la finance, la R&D, les services commerciaux et ses nombreuses interfaces financières. La stratégie développée comprend plusieurs priorités résumées dans la synthèse « The Low Carbon Capital » : 1. Assurer la prospérité de Londres dans les diminutions des émissions de CO2 2. Faire de Londres un précurseur 218 216 3. 4. 5. 6. 7. 8. Faire de Londres un modèle Tirer profit de la taille de Londres Exporter les actions de réduction des émissions de CO2 Attirer « l’économie verte » à Londres Londres en tant qu’incubateur de solutions de réduction des émissions de CO2 Montrer l’exemple par l’administration de Londres 219 217 Références http://www.comparateur.veolia.com/villes/londres.htm http://www.cityoflondon.gov.uk/NR/rdonlyres/131B4294-698B-4FAF-9758080CCE86A36C/0/BC_RS_compposition_FR.pdf http://www.london.gov.uk/ http://lda-consult.limehouse.co.uk/portal/eds/eds?pointId=972285 http://www.london2012.com/get-involved/business-network/travel-advice-forbusiness/index.php http://www.london2012.com/index.php http://www.london.gov.uk/who-runs-london http://www.strategies.fr/etudes-tendances/dossiers/r26321/r26339W/paris-londres-ce-quinous-rapproche-separe.html http://lesvillesdumonde.centerblog.net/2102667-LONDRES-ROYAUME-UNI http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=2227 http://www.statistics.gov.uk/cci/nugget.asp?id=1078 http://europe.suite101.fr/article.cfm/londres-capitale-mondiale-et-sixieme-villefranaise#ixzz1AAIdsz00 http://www.thinklondon.com/ http://www.lda.gov.uk/ http://www.lda.gov.uk/publications-and-media/publications/low-carbon-capital.aspx http://www.tfl.gov.uk/assets/downloads/corporate/fe0089-a5-mts-leaflet-web-ques.pdf http://www.lda.gov.uk/Documents/Economic_Development_Strategy_%282010%29_6543.pd f http://www.statistics.gov.uk/pdfdir/lmslond0211.pdf http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/investissements-londres-reste-la-ville-la-plusattractive-du-monde_252402.html http://www.statistics.gov.uk/pdfdir/lmslond0211.pdf http://www.guardian.co.uk/uk/2005/jan/21/britishidentity1 http://www.oecd.org/document/11/0,3746,fr_21571361_44315115_47824075_1_1_1_1,00.ht ml http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/transv/Mobil/MobilScient6.htm http://legacy.london.gov.uk/about/corp-gov/docs/group-framework.pdf http://www.londonandpartners.com/ http://www.linnoc.net/ http://www.thecityuk.com/what-we-do/reports/articles/2011/january/economic-contribution-ofuk-financial-services-2010.aspx 220 218 Chicago, “Think business, think Chicago” Synthèse Points focus Filières prioritaires Enseignements Economie verte Transport Services financiers Outils de développement économique World Business Chicago (WBC) : bureau de développement économique Chicago Metropolitan Agency for Planning et sa stratégie « Go to 2040 » Green Business Strategy et Green Permit Program Axes stratégiques Chicago ville d’affaires Le développement durable comme point central du développement économique Le couplage développement territoire/développement des transports Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France du Les secteurs cibles clés : > les technologies vertes > l’énergie propre > les biotechnologies > les services financiers > l’industrie hôtelière. Une stratégie ambitieuse de conversion écologique Le réseau des « ambassadeurs » l’agence de développement de 221 219 Analyse SWOT Forces/Atouts Faiblesses/Difficultés > Diversité économique > Criminalité importante > Partenariat public-privé efficace > Main d’œuvre diversifiée > Infrastructures de transport développées > Diversité des flux commerciaux et des principaux partenaires économiques (Asie 45% ; Europe 20%) > 400 sièges sociaux (dont 28 sociétés du classement « Fortune 500 ») > Pouvoir d’achat/coût de la vie > Centre d’activités industrielles et commerciales international > Intégration du développement durable > Coût du business moins élevé que d’autres villes similaires (immobilier de bureaux très abordable, faibles couts industriels) Opportunités > Amélioration de la qualité de vie > Efforts en termes d’éducation et formation Menaces > Infrastructures de transport vieillissantes > La montée en puissance de nouvelles places financières internationales Fiche d’identité et chiffres clés Population : 2,9 millions d’habitants. Chicago fait partie de la région métropolitaine de Chicago (Chicago Metropolitan Area) combinant la ville de Chicago et ses banlieues. Elle compte 9 785 747 habitants. Il s’agit de la troisième aire urbaine des États-Unis et la quatrième d'Amérique du Nord après celles de Mexico, New York et Los Angeles. Densité de population : 47774.3 hab. /km² Chômage : en mars 2011 : 8,9% dans la région métropolitaine de Chicago, en baisse de 2,3 points sur 1 an Population active : 49% des habitants de la région métropolitaine (4 813 300 actifs). Pauvreté : 17,2% des familles sous le seuil de pauvreté contre 9,9% au niveau national (U.S. Census Bureau, 2005-2009 American Community Survey) 222 220 Emploi et Secteurs d’activité : Le graphique ci-après présente la répartition de l’emploi dans les différents secteurs d’activité en 2009. * MSA : aux Etats-Unis la metropolitan statistical area (MSA) est une zone géographique avec une densité de population élevée et qui entretient des liens économiques étroits avec le reste de la région. Focus sur les secteurs clés Affaires & services financiers Chicago offre divers pôles d’affaires et d’expertises financières avec plus d’un million d’employés. Cette diversification inclut : > Publicité > Recrutement > Conseil juridique > Management des services > Services de sécurité > R&D > Design spécialisé > Comptabilité, services fiscaux, gestion de paie Chicago est une des plus importante place financière du monde (la bourse et ses « produits dérivés ») et la place mondiale pour les matières premières notamment agricoles (blé, etc.). 223 221 Production Chicago a toujours été leader dans la production manufacturière, représentant actuellement 10% de l’économie américaine et employant environ 470 000 personnes. De plus, la région de Chicago a récemment intégré des activités liées à l’énergie, aux éco-matériaux et aux produits de haute technologie. Biotechnologies La métropole de Chicago accueille des entreprises travaillant dans le domaine des sciences de la vie et des biotechnologies en associant capitaux, communauté et rayonnement international. Les entreprises sont au premier rang en matière de : > Développement de diagnostics > Thérapie > Equipement médical > Biotechnologie > Bio informatique > Génomique > Protonique > Alimentation bio Technologies de l’information La collaboration entre les entreprises (établies et émergentes), les universités de technologies innovantes, les incubateurs, participe de la domination de Chicago sur la scène mondiale des technologies. Les secteurs clés sont : > Production d’équipement de communication > Diffusion et production sur internet > Développement des communications sans fil > Traitement de données, hébergement et services liés > Actions & obligations > Services techniques de consulting > Services scientifiques de R&D Santé Le secteur concerne plus de 317 000 personnes dans les métiers de la santé et des sciences de la vie. Chicago compte ainsi 47 hôpitaux, 5000 résidents médicaux et 6 écoles de médecine. Transport & distribution Chicago dispose d’un système de transport des plus compétitifs avec un bon rapport qualitéprix aux Etats-Unis : > Un emplacement stratégique et des capacités dans les modes de transport aérien (troisième aéroport du monde après Atlanta et Pékin en 2010 selon le Conseil international des aéroports), fluvial et ferroviaire > Relié à l’Atlantique via le St Laurent et au Golfe du Mexique via le Mississippi > Deux ports capables de recevoir des navires de haute mer comme des chalands > Un port classé n°5 au niveau mondial pour le transit des conteneurs 224 222 > > Des liaisons aériennes avec 60 centres d’affaires internationaux et 142 nationaux Situé à la convergence de 5 autoroutes fédérales et 6 lignes de trains majeures Le réseau des transports urbains est l’un des plus importants des Etats-Unis. Il est géré par la « Chicago Transit Authority », la seconde plus grosse structure étasunienne de la sorte. Le métro de Chicago est également le second du pays en kilomètres de voies et en nombre de stations et le troisième en fréquentation. Commerce international Le montant du commerce effectué avec Chicago est passé de 95 milliards en 2004 à 128 milliards en 2009. Les exportations notamment d’instruments optiques et médicaux, de machines industrielles et de produits pharmaceutiques ont atteint 32 milliards de dollars alors que les importations en matière de machines électriques et industrielles, de carburant ont été de 97 milliards de dollars. Les principaux partenaires commerciaux de la ville sont (total en 2009) : La Chine: $31,4 milliards Le Canada: $14,6 milliards Le Japon: $13,7 milliards La Corée: $8,6 milliards L’Allemagne: $7,9 milliards L’après crise à Chicago Stratégie de reprise La gestion de la crise économique à Chicago s’est faite à travers un plan national : « The American Recovery and Reinvestment Act » (ARRA)5. Des fonds pour le réinvestissement et la reprise (Recovery and Reinvestment funds) sont mis à disposition et attribués par le gouvernement fédéral et investis localement. Afin d’obtenir et disposer des fonds, la ville de Chicago a créé des domaines spécifiques de soutien parmi lesquels : > > > > > > > Développement de l’emploi Transport et infrastructure Logement et énergie (environnement) Besoins primaires (santé et services à la population) Technologie Sécurité publique Formation A noter que la formation est un sujet particulièrement important pour la ville de Chicago qui concentre ses efforts dans le but d’améliorer l’éducation et les compétences de la population. En effet, la population de Chicago est relativement moins diplômée que le reste de l’Etat d’Illinois (jusqu’au Bachelor’s degree, équivalent de la License en Europe). 5 Entré en vigueur en février 2009 l’ARRA permet d’injecter $787 milliards dans l’économie nationale à travers de nouvelles dépenses et des réductions d’imposition. 225 223 Ces différents domaines font partie intégrante du « Chicago Recovery Partnership » créé en avril 2009 pour investir de façon stratégique les fonds obtenus du Recovery and Reinvestment funds dans la communauté de Chicago. Il a défini 3 objectifs : > Promouvoir la transparence dans le processus de décision, le financement et les résultats obtenus > Soutenir les actions non lucratives dans l’application du programme de soutien à l’économie > Léguer un héritage durable aux générations futures pour améliorer continuellement la qualité de vie des habitants L’ancien maire historique de Chicago, Richard M. Daley (20 ans de mandat jusqu’aux élections de 2011), a défini un objectif de 16.000 emplois créés via les fonds attribués par l’ARRA. Actuellement le baromètre indique la création de 9.137 emplois dans les domaines spécifiques évoqués précédemment. Ci-dessous la répartition des emplois par domaines. Vision pour le territoire L’ancien maire Daley a travaillé dans l’optique d’améliorer la qualité de vie et l’enseignement public. Il a agi également pour le renforcement de l’économie de la ville et pour faire de Chicago la ville la plus écologique au monde. Restructurer et maitriser les dépenses Son programme s’attaque aux problèmes fondamentaux rencontrés par les grands centres urbains américains : > > > > > d’améliorer le système scolaire public d’empêcher et de combattre la criminalité d’attirer de nouvelles entreprises de créer de nouveaux emplois d’investir dans de nouvelles infrastructures en périphérie de la ville. 226 224 Miser sur la diversité et la lutte contre la criminalité Depuis 1990, une ordonnance garantit que 25% des contrats de la ville soient passés avec des entreprises détenues par des minorités et 5% avec des entreprises dirigées par des femmes. Le nombre des travailleurs à la ville issu des minorités a augmenté durant le mandat de M. DALEY. Pour rendre la ville plus sûre, plusieurs outils ont été développés : le premier programme de coopération, le « Community policing », qui permet aux agents de travailler notamment avec les résidents pour résoudre les problèmes de criminalité. La ville s’est engagée dans l’équipement en vidéo surveillance afin d’empêcher les crimes. Le « Chicago Emergency Communications Center » est un des centres d’appel d’urgence unique pour la police, les ambulances, etc. les plus avancés des Etats-Unis. La dernière priorité de la ville est de réduire la violence parmi les jeunes, notamment grâce aux caméras de surveillance ou en développant la « culture du calme » dans les établissements scolaires dits sensibles... Stratégie de développement économique L’économie de Chicago s’est beaucoup diversifiée ces dernières années en cherchant à attirer de nouvelles entreprises, créer des emplois mais a également faire des efforts pour favoriser la création et la croissance des PME. Grâce au World Business Chicago (voir infra), un partenariat public/privé établi en 2000 pour attirer de nouvelles entreprises dans la ville, le Maire aide à la transformation de l’économie en se concentrant sur les emplois et entreprises du futur. Cela comprend : > les technologies vertes > l’énergie propre > les biotechnologies > les services financiers > l’industrie hôtelière. Territorialiser l’action publique L’Agence métropolitaine de Chicago pour la planification (« Chicago Metropolitan Agency for Planning » CMAP) est une agence chargée des infrastructures de transports en commun et de l’aménagement du territoire ainsi que de la planification à long terme du développement économique de sept comtés (Cook, DuPage, Kane, Kendall, Lake, McHenry, and Will). Faisant le constat que la population de la région métropolitaine de Chicago allait augmenter de 25% d’ici 2040, gagnant près de 2 millions d’habitants, elle s’est dotée en octobre 2010 d’une feuille de route définissant une stratégie à long terme « Go to 2040 ». Cette stratégie doit servir de cadre afin de « coordonner les plans de transports et d’aménagement ». Elle est organisée en objectifs eux-mêmes déclinés en actions : - la création d’un sentiment d’appartenance o Mieux aménager l’espace dédié à l’habitat o Améliorer la gestion des ressources en eau et en énergie o Développer et améliorer les parcs et espaces verts o Promouvoir l’agro-alimentaire durable local - développer le capital humain o Améliorer l’éducation et la formation professionnelle o Soutenir l’innovation économique 227 225 - Se doter d’une gouvernance efficace o Réformer la politique fiscale de l’Etat et des collectivités o Améliorer l’accès à l’information o Lancer des investissements concertés (Etat fédéral, Etat régional, local) - Favoriser la mobilité régionale o Investir stratégiquement dans les transports o Développer le réseau des transports en commun o Créer un réseau de fret plus efficace Le document présentant la stratégie s’achève sur une présentation de projets multimodaux dans le domaine du transport (création/extension d’autoroutes, échangeurs multimodaux, agrandissement de lignes de métro et de bus…). La CMAP enrichit cette réflexion d’études régionales sous forme « d’aperçus régionaux » (« Snapshot ») sur des thèmes comme : « la qualité de l’air », « le développement durable », « les taxes locales et d’Etat »… L’une de ces études concerne l’identification des « clusters industriels » du territoire métropolitain. L’économie de Chicago a subi de profondes mutations ; si les secteurs économiques leaders étaient bien identifiés avant, un travail devait être effectué pour identifier, parmi les secteurs de la finance, de la santé et plus généralement dans l’industrie de service de l’économie actuelle, les « clusters » à fort potentiel économique. « Go to 2040 » a permis de réaliser ce travail d’identification qui a par exemple mis en lumière le potentiel économique des filières du transport et de la logistique et des biotechnologies. Une autre étude concerne les « stratégies de développement de l’économie verte dans la région de Chicago ». Elle définit 5 objectifs principaux : - Élaborer et mettre en œuvre un programme régional sur le développement durable Accroître le financement du capital pour les entreprises vertes Favoriser le développement de réseaux et créer un bureau de soutien au développement durable Créer ou orienter les normes, règlements et politiques pour favoriser le développement de l’économie verte Permettre de s’informer et se former au développement de l’économie verte Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises World Business Chicago “think business, think Chicago” WBC est une société de développement économique à but non lucratif. Elle tente de faire de Chicago un espace prospère pour les affaires et d’améliorer l’économie de la ville en favorisant la croissance du secteur privé. Elle coordonne les efforts en matière d’attractivité et d’expansion dans le but d’accélérer la croissance économique. C’est une organisation dirigée par le Maire et la Présidente de WBC, et basée sur un partenariat public/privé. WBC s’efforce de faire de Chicago la première destination mondiale pour les affaires. Le personnel de WBC fournit à des entreprises des informations industrielles et économiques, une aide pour obtenir un local et des informations pratiques sur les démarches à entreprendre aux niveaux local et fédéral. Le comité de direction de WBC comprend 228 226 d’importants hommes d’affaires qui stimulent la croissance économique de la ville à travers la communauté d’entreprises. Le WBC est composé de département, dont le Department of Business Affairs & Licensing (DBA) qui aide les entreprises à se développer. Le DBA agit comme un premier point de contact pour toutes les villes et dispose de consultants pour orienter les chefs d’entreprises. Afin de maintenir une attractivité constante pour les entreprises, WBC accueille des évènements tels que des salons ou rencontres professionnels. WBC développe des actions visant à améliorer la réputation de Chicago comme ville d’affaires. Le réseau d’ambassadeurs de WBC comprend des représentants de consulats internationaux, de grandes écoles de commerce, d’universités, d’entreprises leaders et des dirigeants locaux. Ensemble, ils promeuvent Chicago comme ville d’affaires notamment par des avantages concédés. Etude KPMG ‘Competitive Alternatives’ D’après une étude KPMG qui compare les lieux d'affaires en Amérique du Nord, en Europe et en AsiePacifique, Chicago apparait comme une ville ayant des coûts relativement bas par rapport à ces principales concurrentes mondiales. L'étude mesure l'incidence conjuguée de 26 éléments de coûts importants qui sont les plus susceptibles de varier selon le lieu d’implantation et qui rentrent dans la gestion courante des entreprises (taux de change, coût électricité, fiscalité, etc.). Sur cette base, Chicago est mieux classée que Paris qui apparaît comme proposant un environnement plus cher. Pour Paris, les éléments ayant fortement évolué entre 2008 et 2010 sont : la réforme de l'impôt local, la nouvelle taxe sur la valeur ajoutée, la diminution des taux de fret maritime et aérien et l’augmentation des coûts de location des bureaux). En ce qui concerne Chicago, les éléments ayant fortement évolué entre 2008 et 2010 sont : certaines augmentations d'impôt en raison de déficits publics l’augmentation des coûts salariaux et des avantages sociaux, l’augmentation des tarifs d'électricité, la diminution des tarifs du gaz naturel. 229 227 Actions concrètes mises en œuvre en matière de développement durable De nombreuses mesures ont été prises pour faire de Chicago la ville la plus écologique au monde. Quelques exemples : > > > > Mise en place de la Green Business Strategy qui aide les entreprises faire des économies d’énergie en devenant plus respectueuses de l’environnement Développement du Green Permit Program qui accélère les permis de construire et permet aux bénéficiaires d’être exonérés de taxes s’ils utilisent des technologies vertes Installer ou encourager la construction de plus de 600 jardins et toits verts couvrant 7 millions de m² pour réduire la consommation d’énergie des bâtiments Création du Chicago Climate Action Plan, une stratégie détaillée pour aider à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. A titre d’exemple, les 10 idées de développement durable intégrées au particularisme de Chicago : 6 Le cœur de la ville. Les grands parcs sont le cœur de la ville, particulièrement la bande verte qui borde le lac Michigan. C'est non seulement le poumon de la ville qui tempère le climat, mais un pôle d'attraction touristique avec le Millenium Park. Think big. Quand la ville a voulu prendre le virage vert, elle a décidé qu'elle serait la ville la plus verte d'Amérique. Pour améliorer la performance énergétique des immeubles, elle a visé les plus gros et les plus symboliques (par exemple la Sears Tower de 110 étages), pour montrer que tout devient possible quand on le veut. Ne pas craindre les hauteurs. Construire plus haut permet de dégager plus d'espace au sol pour des parcs, des pistes cyclables. Il s'agit simplement de construire plus étroit pour laisser passer un maximum de lumière. Construire plus dense et plus haut évite l'étalement. Des toits verts. Près de 600 immeubles de Chicago ont un toit vert ou sont sur le point de l'avoir. Une mince couche de terre irriguée par les eaux de pluie récupérées sur laquelle on plante tantôt du gazon, tantôt des plantes, des arbustes, du blé, des légumes, des ruches. Les toits verts tempèrent les immeubles qui deviennent moins chauds l'été et moins froid l'hiver. Pour les voisins qui habitent plus haut, cela donne l'impression qu'ils habitent à côté d'un parc. La ville donne l'exemple. La ville de Chicago donne l'exemple. Pas question de demander à des promoteurs privés quelque chose que la ville ne ferait pas ellemême. Chicago a ainsi aménagé le premier toit vert sur le toit de l'Hôtel de Ville et travaille à améliorer la performance énergétique de tous ses immeubles. Plus vert, plus vite. Chicago a créé un système de traitement accéléré des demandes de permis pour les immeubles verts. Des équipes de fonctionnaires familiers avec les normes LEED6 sur les bâtiments peuvent traiter plus rapidement ces demandes. Le «data» au service de l'environnement. Chicago a cartographié les rues et immeubles qui perdent leur chaleur de façon à intervenir là où ça compte le plus. Des séries de photos infrarouges montrant la température sur le toit des immeubles Le Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) est un système nord-américain de standardisation de bâtiments à haute qualité environnementale créé par le US Green Building Council en 1998, qui s’appuie sur un système de pointage attribué selon divers critères. Un bâtiment peut atteindre quatre niveaux : certifié, argent, or et platine. 230 228 recouverts de verdure et des toits voisins suffiraient à convaincre n'importe quel propriétaire qu'il est dans son intérêt d'investir dans l'énergie. Les taxes au travail. Chicago a créé la TIF (Tax Increment Financement) pour revitaliser les quartiers ou les rues les plus mal en point. Il ne s'agit pas d'une nouvelle taxe mais d'une formule par laquelle la ville s'engage à ce que tous les revenus de taxes supplémentaires d'un quartier donné (constructions neuves, rénovations) soient réinvestis dans les infrastructures de ce même quartier. Habiter le centre-ville. Il est essentiel qu'un centre-ville soit habité. Par l'aménagement de parcs, le développement du transport en commun, le mobilier urbain, l'entretien des rues, etc., Chicago fait en sorte de créer une qualité de vie en ville et de ramener les citoyens au centre, après avoir vécu l'exode vers les banlieues des années 60. La clé: un leadership fort. Plus que n'importe quelle bonne idée, c'est d'abord la volonté politique de devenir une ville verte qui offre les meilleures garanties de résultat. En 20 ans de pouvoir, le Maire emblématique de Chicago a transformé une ville vieillissante pour lui donner une nouvelle image de marque. 231 229 Références http://www.comparateur.veolia.com/villes/londres.htm http://www.cityofchicago.org/city/en.html http://www.americantowns.com/il/chicago-information http://www.city-data.com/city/Illinois.html http://www.city-data.com/city/Chicago-Illinois.html http://www.suntimes.com/business/3057132-417/chicago-business-company-jobs-stock.html http://www.bloomberg.com/news/2011-01-03/vigilantes-sidelined-as-growth-tops-deficit-amongtreasury-swap-investors.html http://recovery.cityofchicago.org/stimulus/en.html http://www.chicagocitytreasurer.com/default.htm http://www.worldbusinesschicago.com/data/key-industries http://www.worldbusinesschicago.com/data http://www.worldbusinesschicago.com/data/cost-of-doing-business http://www.annuaire-mairie.fr/ville-chicago.html http://www.cityofchicago.org/city/en.html www.bea.gov. 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São Paulo concentre 22 % de la population du Brésil. La région métropolitaine de Sao Paulo s'étend sur 7 944 km² pour une population totale de 19 677 536 habitants en 2006. Immigration : Du fait de son attractivité économique, São Paulo est une ville où l'immigration est importante, constituée non seulement de Brésiliens d'autres régions, mais aussi d'immigrants d'Europe (implantations italienne, espagnole, allemande et portugaise), d'Orient, d'Asie notamment. La ville est aussi la plus grande ville peuplée de descendants d'Italiens (environ 60 % de la population totale). Elle compte aussi la plus forte communauté japonaise hors du Japon (près de 326.000 personnes). D'importantes communautés telles que juives et syro-libanaises sont aussi présentes. São Paulo reçoit quotidiennement des vagues de nouveaux habitants appauvris arrivant de la région Nordeste ou des pays du Mercosul. PIB de la ville : R$357 milliards soit 126 milliards d’euros (2008) et plus de 10 % du PIB national. Secteurs d’activité : État le plus riche du Brésil, São Paulo possède une économie diversifiée, basée sur les industries de la métallurgie-mécanique, de l'alcool, du sucre, du textile, de l'automobile et de l'aviation, les services financiers ainsi que par la culture de la canne à sucre (destinée principalement à produire de l'éthanol) et du café. Actuellement, l'État est le leader dans divers secteurs de l'économie brésilienne, spécialement dans le secteur des finances (dans la ville de São Paulo), dans l'industrie automobile et de l'aviation et dans la production de sucre, d'alcool et de jus d'orange. En plus d'être le plus grand centre industriel, commercial et de services du Brésil, l'Etat de São Paulo est également le plus important producteur agricole du pays. Commerce international : En 2009, à la suite de la crise financière internationale (dépréciation des prix internationaux des produits agricoles et des minéraux et chute de la demande de biens), la balance commerciale a enregistré une réduction de près de 26% des exportations et 24 % des importations, par rapport à 2008. Evènementiel : São Paulo compte près de 90 000 évènements chaque année et accueille 120 des 160 plus importants salons du Brésil (en terme de fréquentation). Compétitivité : D’après l’Indice des Centres Financiers Mondiaux (GFCI) publié en septembre 2010 par les groupes “City of London” et “Z/Yen”, la ville São Paulo a été classée au 44ème rang des 75 villes les plus compétitives du monde pour l’économie. São Paulo est la 9ème ville la plus riche du monde. Elle accueille 38 des 100 plus grosses entreprises brésiliennes, 63 % des multinationales au Brésil et compte une centaine des 200 plus grandes entreprises de technologie. Du point de vue des infrastructures, São Paulo est dotée d’un réseau de fibre optique et d’accès à Internet à haut débit. Ces réseaux sont associés à un vaste programme de modernisation des services capables de créer les infrastructures nécessaires au développement des secteurs les plus avancés de l’économie. La métropole accueille 26 universités et 146 écoles d’enseignement supérieur qui forment chaque année la majeure partie des jeunes diplômés du pays. São Paulo est actuellement jumelée avec 42 villes dans le monde. 234 232 Gouvernance et organisation administrative La municipalité au Brésil est formée de la Mairie (Prefeitura) qui est l’organe exécutif et la Chambre municipale (Câmara municipal), organe législatif. D’après la Constitution Fédérale de 1988, la distribution des pouvoirs est répartie entre trois niveaux : l’Union, l’Etat et la municipalité. Dans la hiérarchie des normes juridiques, les lois fédérales sont supérieures aux autres, mais chacun des niveaux de pouvoir possède ses propres compétences. Il existe également une juxtaposition de compétences sur certains sujets entre les juridictions. Les municipalités sont assurées d’une autonomie, selon l’article 15 de la Constitution, grâce à des règles spécialement instituées : - Election directe du Maire (Prefeito) – du Vice-Maire (Vice-prefeito) et des conseillers municipaux (Vereadores). - Organisation des services publics d’intérêt local - Etablissement et collecte des impôts de sa compétence et emploi de ses revenus - Compétences pour légiférer sur des sujets locaux, y compris en suppléant à la législation fédérale ou de l’Etat. Le Maire a notamment le pouvoir de planifier, de commander, de coordonner et d’entretenir les rapports avec les contacts extérieurs. Concernant la planification, cela inclut le fait de dresser le plan de développement urbain. La Région Métropolitaine de Sao Paulo (RMSP) a été créée en 1973 et réunit 39 communes autour de la ville de Sao Paulo. Elle est quant à elle fortement liée au pouvoir fédéral en étant majoritairement dirigée par l’Etat de Sao Paulo. Ainsi les actions entreprises dans la RMSP le sont sous contrôle de l’Etat fédéral qui est compétent pour « l’élaboration de programmes et projets de services publics d’intérêt métropolitain et pour l’organisation de la planification et de l’administration métropolitaine ». L’après crise à Sao Paulo Malgré les remous créés par la crise financière, les investissements étrangers ne cessent de croître. São Paulo détient même la première place en terme de pérennité des investissements en Amérique Latine. Bien que la crise se fasse sentir à São Paulo, la ville est moins touchée que les Etats-Unis ou l’Europe. Par ailleurs, son système bancaire a été assez peu ébranlé par la crise. Les grosses entreprises qui empruntaient leur argent à l’étranger se sont rabattues sur le Brésil. Le pays ne s’est pas engagé dans des spéculations et des opérations dites toxiques et fonctionne sur un système bancaire très contrôlé. 235 233 Vision pour le territoire Depuis la fin des années 90, l’approche politique du territoire de Sao Paulo pour assurer son développement économique s’oriente vers le développement social. Ainsi des politiques « sur le logement pour les ménages de faible revenus, le développement des services et des infrastructures » ont été mises en place. Plan Intégré de Transports Urbains - PITU 2020 En 1999, la Région Métropolitaine de Sao Paulo s’est dotée d’un « Plan Intégré de Transports Urbains - PITU 2020 ». Sa particularité est d’avoir été construit sur 3 scénarios de croissance : stagnation, croissance modérée, croissance forte, en lien avec 3 schémas de développement du transport en commun et routier (réseau central, réseau ouvert à la périphérie ou réseau dense sur une surface intermédiaire). Les effets attendus sont d’augmenter de plus de moitié la mobilité, tripler l’accès aux biens et services urbains pour les populations à faible revenu tout en réduisant la pollution, le bruit et les accidents. Pour ce faire, le « PITU 2020 » s’est fixé des objectifs opérationnels : - étendre le réseau de métro de 49 à 170 km ; - étendre le réseau des trains de banlieue de 30 à 100 km ; - construire un réseau de 95 km pour la périphérie ; - construire une ligne depuis l’aéroport international jusqu’au centre ville et sa liaison avec le réseau du métro en 15 minutes. Chaque projet est soutenu par un investissement réalisé grâce à des partenariats entre le public et le privé. Plan directeur stratégique de 2002 A la différence du « Plan Intégré de Transports Urbains 2020 » conçu par la RMSP (et par conséquent par l’Etat fédéral), ce plan a été conçu au niveau de la ville de Sao Paulo par l’ancien maire Marta Suplicy (1er janvier 2001 – 31 décembre 2004). Ce Plan directeur stratégique (PDE), qui a pris la forme d’une loi municipale, vise le développement économique de la Ville sous le prisme général de l’urbanisme. Ses objectifs stratégiques sont définis dans l’article 1er : - améliorer la qualité de vie via le développement durable grâce à une juste distribution des richesses et de l’équité sociale dans la municipalité ; augmenter l’efficacité économique de la Ville pour permettre : o d’augmenter les bénéfices sociaux ; o de diminuer les coûts opérationnels pour les secteurs publics et privés ; o et de perfectionner l’activité administrative du secteur public. Le but poursuivi par ces objectifs est de « rendre les investissements publics et privés plus efficaces par rapport aux enjeux sociaux, environnementaux, urbains et économiques, à travers l’implantation d’une régulation urbanistique basée sur l’intérêt général ». 236 234 Il y a 2 horizons temporels distincts dans ce plan : 2006 : pour le développement des actions stratégiques prévues, pour les propositions d’actions pour la prochaine période et l’inclusion de nouvelles zones d’intervention ; 2012 : pour le respect des directives proposées. D’après cette loi municipale, l’urbanisation sur le territoire de la Ville doit s’organiser autour de deux types d’éléments : - les éléments structurants (le réseau hydrique, le réseau des voies publiques, le réseau du transport public collectif, le réseau des axes et des centres urbains) ; les éléments intégrateurs (l’habitation, les équipements sociaux, les espaces verts, les espaces publics, les espaces du commerce, ainsi que ceux des services et de l’industrie). Enfin le plan prévoit la création de « Zones géographiques d’intérêt social » identifiées comme zones prioritaires pour accueillir des travaux visant à construire des logements sociaux équipés d’infrastructures, centres de loisirs et commerces, etc. Pour ce faire, la Ville doit se coordonner avec la RMSP et les instances gouvernementales et régionales (Etat). Plan São Paulo 2040 Pour améliorer la qualité de vie de la cité, le Maire Gilberto KASSAB a lancé un Plan de développement à long terme : São Paulo 2040. Ce projet a été annoncé le 21 décembre 2010. Le plan sera construit de manière participative et vise des stratégies de développement à long terme. La Fondation d’Appui de l’Université de São Paulo (FUSP) va apporter son expertise pour réaliser les études techniques. Parmi les points visés, on retrouve les investissements nécessaires dans l’Education et la Santé publique. Le plan São Paulo 2040 sera développé selon 5 axes fondamentaux : - Promotion de l’équilibre social, Développement urbain et durable, Mobilité et accessibilité, Amélioration environnementale, Opportunité d’affaires. Ce travail prospectif est mené de telle sorte qu’il assure une compatibilité avec le système formel de planification de la Municipalité, particulièrement avec le Plan Directeur Stratégique (PDE). La Mairie va confier la réalisation des études (pour un montant de R$ 2.97 millions7), prévues de janvier 2011 à janvier 2012, à l’Université de Sao Paulo. Le plan sera ensuite discuté avec des spécialistes et mis en débat avec la société civile. Il est prévu des cycles de réunion avec les fonctionnaires publics, les entités et les associations, les citoyens, et également un Colloque international. Le travail a été inspiré par les expériences de New York, Hong Kong, Chicago, Paris, Ontario et Londres. Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises Suite à l'aggravation de la crise internationale, un nombre important d'investissements publics et d’incitations à l'investissement privé ont été déployés dans le but de maintenir São Paulo dans sa trajectoire de croissance. 7 R$ : réal brésilien. 2,7 millions de réaux brésilien équivalent à plus d’un million d’euros. 237 235 Il est également nécessaire de mentionner les investissements permettant de qualifier la municipalité de São Paulo comme l'une des principales villes d'accueil de la Coupe du Monde de football de la FIFA en 2014. Plusieurs mesures émanant de l’Etat de Sao Paulo ont été prises pour soutenir la croissance depuis fin 2010 : Facilitation et Exonération fiscale - Mise en œuvre du statut de micro-entrepreneur individuel (MEI), visant l'entrepreneur individuel avec un revenu allant jusqu'à R$ 36 000 par an (R$ 3 000 / mois). En s’acquittant d’une cotisation mensuelle de R$ 57,10 par mois pour les activités commerciales ou industrielles et R$ 62,10 pour les activités de service, l'entrepreneur pourra être à jour avec tous les prélèvements et aura droit à toutes les prestations de sécurité sociale. L'objectif est de labelliser 300.000 travailleurs en 2010. - Extension de la réduction du taux de l'ICMS (Impôt sur la circulation des marchandises et des services) de 18% à 12% jusqu'au 31 mars 2011. - Report du paiement de l'ICMS dans les opérations des intrants utilisés dans la fabrication d'équipements pour la production d'énergie éolienne. - Exonération du paiement de l'ICMS pour les activités de transport de marchandises destinées à l'exportation. - Prorogation jusqu'au 31 mars 2011 de la date limite pour l'utilisation des avantages du programme pour encourager les investissements réalisés par les constructeurs automobiles appelée Pro-VEICULO. De cette façon, les crédits du SGCI accumulés pourront être utilisés dans des projets d'accroissement et la modernisation des lignes d'assemblage de véhicules. Crédits - Le Fonds de Garantie de l’Etat de Sao Paulo (FDA) permet aux micros et petites entreprises de voir assuré leurs risques de crédit et donc de pouvoir avoir accès aux ressources d’acteurs comme la Caisse de Développement ou la BNDES. - Création de la Nouvelle Caisse de Développement, agence qui permet le financement des investissements en équipement et en fonds de roulement des projets productifs de l’Etat. La Caisse a un capital de R$ 1 milliard. Des lignes spéciales de crédit sont offertes pour l’acquisition de machines et d’équipements pour des projets d’implantation, de modernisation ou de croissance d’une activité industrielle, agroindustrielle, de commerce, de prestations de service ou de coopératives de production. Seront aussi aidés dans leur financement, des projets d’innovation et de développement technologique, de réduction de l’impact sur l’environnement et d’efficacité énergétique. La Caisse offre des taux d’intérêt de 0,65% par mois. 238 236 - Ouverture d’une ligne de crédit de l’Etat en vue du développement scientifique et technologique (Funcet) pour des projets d’innovation et de recherche avec l’objectif de promouvoir les PME innovantes, principalement celles qui sont installées dans les parcs technologiques. - Création de la Banque du Peuple Paulista (BPP) qui offre des prêts aux personnes physiques (de R$ 200 à R$ 5.000), à des petits commerces et petites entreprises (de R$ 200 à R$ 7.500), avec un taux d’intérêt de 0.7% par mois et des prêts allant jusqu’à R$ 25.000 pour les coopératives. En 2009, la BPP a accordé 25.500 prêts, totalisant la concession de R$ 92.2 millions. Le programme aura délivré encore R$ 120 millions en 2010. Programme de formation professionnelle L’Etat propose des cours gratuits de formation dans des centres de formation spécialisés et des bourses de R$ 210 pour 3 mois pour les chômeurs qui ont une éducation fondamentale incomplète et qui n’ont pas de droit à l’assurance chômage. En 2009, ce programme a profité à 43 000 personnes et a demandé un investissement de R$ 90 millions dans le projet. La prévision pour 2010 est d’avoir qualifié 60 000 personnes avec R$ 140 millions investis. Les agences de développement INVEST SAO PAULO Agence de promotion des investissements, créée par le gouvernement d’Etat afin d’attirer les investissements étrangers pour augmenter la compétitivité de l’économie pauliste. Les activités de Invest Sao Paulo : > Appui aux investisseurs potentiels, en se positionnant en tant qu’interlocuteur des organisations publiques avec l’objectif de faciliter et d’assouplir le processus de prise de décision, et d’implantation. > Identification des aires prioritaires d’investissements : appui aux entrepreneurs par l’identification et le ciblage des meilleurs territoires de Sao Paulo. > Soutien aux entrepreneurs ( recherche de main d’oeuvre et sourcing, appui et infrastructure, logistique, recherche de fournisseurs, études de marchés...) > Mise à disposiiton d’informations pontuelles ou stratégiques relatives aux meilleures conditions d’investissement dans l’Etat de Sao Paulo > Facilitation et mise en contact avec des entités publiques et privés dans le cadre du processus d’investissement. > Articulation avec les services municipaux visant à : o identifier les opportunités nouvelles d’investissement o appui à la création d’entreprise 239 237 o identification des freins à la compétitivité > Accueil de missions étrangères, avec pour objectif l’investissement et la diffusion de l’information auprès de partenaires. Banque nationale de développement (BNDES) La Banque Nationale de développement économique et social (BNDES) est une entreprise publique fédérale. C’est le principal instrument de financement pour réaliser des investissements dans tous les segments de l’économie. BNDES se distingue par un appui à l’agriculture, l’industrie, les infrastructures, le commerce et les services. Le nombre de jours minimal pour la création d’une entreprise Il est à noter que selon un classement établi par la Banque Mondiale, le Brésil est très mal classé parmi 87 pays dans le cadre d’une étude relative à la rapidité en matière de création d’entreprise. Le Brésil le 4ème pays le plus lent pour la création d’une entreprise. A titre d’exemple : - 166 jours sont nécessaires au Brésil ; 11 jours sont nécessaires aux USA. Actions concrètes mises en œuvre en matière de développement durable Le rapport de l’IBGE (Institut Brésilien de Géographie et Statistiques) L'IBGE (Institut Brésilien de Géographie et Statistiques) a divulgué le 1er septembre ses indicateurs de Développement Durable 2010, une série d'études portant sur le stade de développement, les perspectives de résolution des problèmes et les secteurs qui méritent une attention particulière des politiques publiques. Le rapport de l'IBGE est composé de 55 indicateurs qui croisent les informations environnementales, sociales, économiques et institutionnelles, formant une mosaïque qui reflète les conditions réelles de vie au Brésil, et le chemin tracé pour le futur en termes de développement durable. Il consacre notamment un large chapitre au volet social et montre que le Brésil soutient un rythme de croissance économique élevé mais avec des inégalités sociales persistantes. Progrès en faveur de la déforestation et recul pour l’agriculture Globalement, les chiffres concernant l'environnement montrent des avancées. Une avancée majeure concerne la déforestation de l'Amazonie qui a fortement diminué (-74% depuis 2004) et touche aujourd'hui moins de 15% du territoire amazonien. L'émission de gaz à effet de serre voit sa croissance fléchir (+7% de 2000 à 2005 contre +9% de 1990 à 1994). Contrairement aux autres pays industrialisés, la production d'énergie n'est pas la principale responsable de ces émissions, n'y contribuant qu'à hauteur de 16%. Ceci est le signe d'une matrice énergétique plus orientée vers les énergies renouvelables et les bio-combustibles. La pollution de l'air dans les grandes villes montre un niveau stable, mais la concentration en ozone augmente. Un rapport social qui souligne des inégalités Les 19 indicateurs de la dimension sociale du rapport, divisés en 3 catégories - besoins humains, qualité de vie et justice sociale - mettent en évidence la persistance des inégalités malgré la croissance économique. Les inégalités hommes-femmes ont été plutôt bien résorbées mais celles entre les races et entre les régions ont peu évolué. 240 238 D'abord, le rapport souligne que la croissance de la population a largement freiné (baisse de 43%). En cause, une diminution de la fécondité à 1,89 enfant par femme, avec une forte disparité entre le Nord (2,37) et le Sud du pays (1,63). L'espérance de vie est passée de 67,3 ans en 1992 à 73 ans en 2008. Les chiffres de la sécurité sont plus préoccupants. Le taux de mortalité par homicide a augmenté ces quinze dernières années pour atteindre le chiffre de 25,4 pour 100.000 habitants. Seul l'Etat de Rio de Janeiro a réussi à diminuer ce taux, passant de 50,8 à 41,5, mais il reste encore largement au-dessus de la moyenne du pays. L'habitat est également un thème qui obtient de mauvais résultats. Encore 43% des habitations sont considérées "inadéquates" en 2008. Le critère est déterminé en croisant les données de fourniture, traitement et évacuation de l'eau, collecte des déchets, et nombre d'occupants par pièce de la maison. Ce chiffre varie lui aussi en fonction des régions : le Nordeste culminant à 60% d'habitations inadéquates contre seulement 23% pour São Paulo. Belle performance économique Les 11 indicateurs de la dimension économique mettent en avant la bonne performance macroéconomique du Brésil et une stabilité des critères de production et consommation. Le PIB par habitant, après avoir stagné de 1997 à 2003, a nettement augmenté, passant de 4600 R$/habitant en 2003 à 5470 R$ en 2008. Le travail et le revenu sont des critères évoluant positivement. Les taux de chômage sont en constante diminution ces dernières années, passant sous la barre des 8% de la population active en 2008. Le revenu moyen corrigé de l'inflation a augmenté de 20% entre 1992 et 2008. Enfin, les 5 critères de développement institutionnel montrent les réformes des gouvernements successifs en faveur d'un développement durable. Le pays a ratifié 30 accords environnementaux internationaux depuis les années 60. Mais lorsque l'on se penche sur la gestion locale de l'environnement, on s'aperçoit que seulement un tiers des conseils municipaux réalisent au moins une réunion par an sur ce sujet. 241 239 Références http://www.abh-ace.be/fr/binaries/Br%C3%A9sil%202010_tcm449-105406.pdf http://www.prefeitura.sp.gov.br/cidade/secretarias/trabalho/informacoes/observatorio/index.p hp?p=616 http://sempla.prefeitura.sp.gov.br/mm/panorama/ http://www.investimentos.sp.gov.br/porque/fomento?lang=en http://www.voyages-d-affaires.com/sao-paulo-megalopole-dans-un-bresil-qui-monte-A1670.htm http://www.lepetitjournal.com/sao-paulo/actu-saopaulo/63780-actu-bresil-sao-paulo-et-riorapports-ibge-etudes-geo-politiques.html http://www.sifee.org/Actes/actes_geneve_2007/communications/M_Session_10/3_Lachapell e_etal_comm.pdf http://www.thegef.org/gef/sites/thegef.org/files/publication/urban-transport-FR_0.pdf http://dpa.u-paris2.fr/IMG/pdf/Le_gouvernement_metropolitain_au_Bresil.pdf http://www.gridauh.fr/fileadmin/gridauh/MEDIA/2010/travaux/urbanisme_sans_frontiere/43fc4 c5652ccc.pdf http://confins.revues.org/3?&id=3 http://www.project-syndicate.org/commentary/wilheim1/French 242 240 Séoul, “Soul of Asia” Synthèse Points focus Enseignements > Contenu numérique Filières prioritaires > Services financiers > Design > Mode > Tourisme Outils de développement économiques Seoul Global Center Seoul Business Agency Axes stratégiques Politique volontariste d’accueil des entreprises étrangères (primes, subventions, sites industriels, soutien face aux douanes, etc.) Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France Politique d’encouragement aux investissements directs avec un accueil très professionnel et couvrant l’ensemble des besoins des impatriés Une approche du développement notamment dans sa composante transports publics (même si encore largement expérimentale) Analyse SWOT Forces/Atouts > Situation géographique > Diversité de la population > Coopération internationale > Soutien de la ville aux industries clés > Soutien et création d’emplois > Amélioration de la qualité de vie Faiblesses/Difficultés > Congestion routière et embouteillages > Pollution Opportunités > Amélioration des structures d’éducation pour étrangers > Services spécifiques aux étrangers Menaces > Conflit avec la Corée du Nord 243 241 facilitant leur installation > Politique d’encouragement aux IDE > Création d’espace pour les entreprises étrangères > Croissance verte Fiche d’identité et chiffres clés Population : 14,6 millions d’habitants (2009) et 3 714 697 ménages. Séoul concentre un quart de la population de Corée de Sud sur moins de 1% de la superficie totale du pays. Avec une aire urbaine de plus de 22 millions d’habitants Séoul est la quatrième mégalopole la plus peuplée au monde. Résidents étrangers : 255.000 personnes soit 2,4% de la population de Séoul. 152 nationalités y sont représentées (2009). PIB : En 2008, le PIB de la ville de Séoul était de 257,4 trillions KRW8 (152 milliards d’euros, soit plus de 25% du PIB national). Emploi & Secteurs d’activité : 8 Le KRW (ou Won coréen) est la monnaie coréenne, 1 US dollar équivaut à 1 096 won. 244 242 Commerce international : Investissement Direct Etranger : Au premier trimestre 2001, les IDE pour Séoul représentaient US$ 835 millions soit environ 42% des IDE nationaux. Evènementiel : 85 congrès de niveau international, 7ème rang mondial en 2006. Sièges sociaux : Séoul est classé 7e métropole mondiale au nombre de multinationales appartenant au classement Fortune 500 (9). D’après “l’Indice des Centres Financiers Mondiaux (GFCI)” publié en 2009 par les groupes “City of London” et “Z/Yen”, la ville de Séoul a été classée au 35ème rang des 75 villes les plus compétitives du monde pour l’économie. Cet indice est une référence mondiale pour l’évaluation de la compétence financière des grands centres financiers du monde. Les investisseurs internationaux s’en servent comme critère de choix. Cette année, la ville qui a attiré le plus l’attention des experts financiers était Séoul. Alors que des villes comme Londres et New York ou encore Hong Kong et Singapour occupent les premières e e places, Séoul occupe désormais le 16 rang de ce classement en 2010 (Paris est 20 ) après y avoir connu une fulgurante ascension ces dernières années. Repère : Ci-après le découpage de la ville de Séoul. 245 243 La ville de Séoul occupe une place stratégique dans le monde des affaires, car située à proximité de l’axe Japon-Chine. Le nord de l’Asie représente 25% de la population mondiale et génère 21% de son PIB (30% prévu pour 2020). Séoul devient un point de liaison entre le nord de l’Asie et l’Europe, un centre international d’affaires et de logistique. Séoul est actuellement jumelée avec 22 villes dans le monde et a signé des lettres d’intention pour de nouvelles coopérations internationales. 246 244 Gouvernance et organisation administrative L’administration métropolitaine de Séoul est composée de 25 arrondissements autonomes (‘gu’) divisés en 522 unités administratives (‘dong’). Le Seoul Metropolitan Government (SMG) est organisé autour du maire. Il est secondé par trois adjoints : deux chargés des affaires administratives et un chargé des affaires politiques et par un bureau chargé de la culture, du tourisme et de l’urbanisme. Il propose le budget annuel métropolitain au Conseil métropolitain. La mairie a sous sa responsabilité différentes régies (Régie du métro de Séoul, Régie de l’urbanisme…) et organismes (casernes de pompiers, centre de gestion du fleuve Han…). Le SMG est également composé du Seoul Metropolitan Council. Le conseil est composé de 114 membres, dont 96 ont été élus dans des circonscriptions locales et 10 à la représentation proportionnelle, avec 8 représentants de l'éducation. La durée du mandat des membres du conseil est de 4 ans. Il est présidé par un Président élu pour 2 ans. Il détient le pouvoir législatif, il examine et vote et contrôle l’exécution du budget. Il contrôle également l’exécution administrative du pouvoir exécutif. Les maires d’arrondissement disposent d’un statut « de collectivité locale » leur permettant de gérer les dossiers relevant de leur autorité et ceux délégués par l’administration métropolitaine. Ils sont élus directement par les habitants. Le budget de la ville en 2010 laisse apparaitre une forte intervention dans le domaine social, ce dernier poste de dépense représentant près d’un quart du budget. 247 245 Vision pour le territoire Séoul ambitionne depuis de nombreuses années de figurer dans la short-list des principales villes globales. Boostée par la réussite de l’économie coréenne dans plusieurs secteurs phares comme l’électronique, l’automobile, les jeux vidéos ou les télécoms, la ville s’est engagée depuis plusieurs années dans de nombreux projets visant à se positionner dans plusieurs secteurs d’activité d’avenir : le design, les médias, les contenus numériques ou encore plus récemment la finance. La ville de Séoul s’est engagée dans de grands projets d’aménagement : - Digital Media City qui a consisté à développer les alentours du Seoul World Cup Stadium pour en faire un centre urbain placé sous le signe du respect de l’environnement autour du secteur économique du développement numérique. Fin des travaux prévue pour 2014. - Magok District est un projet de transformation du district en un pole mondial de l’industrie où étude des technologies de pointe et commerce international cohabiteraient. Il sera ainsi divisé en deux parties : une dédiée au commerce et l’autre destinée à devenir un centre de R&D. Fin des travaux prévue pour 2031. - International Finance Center Seoul est un projet de construction de plusieurs buildings imbriqués dédiés au secteur de la finance. Fin des travaux prévue pour 2012. - Yongsan International Business District est le plus grand projet de l’histoire coréenne. il consiste à faire renaitre ce quartier comme un « sous-centre vile » en tant que front de mer dédié au luxe. Des édifices résidentiels, des bureaux, des magasins, des écoles, des institutions culturelles et des infrastructures feront partie du plan de développement de 20 milliards de dollars : 3,1 millions de mètres carrés entièrement entourés de verdure. Le complexe de gratteciel sera dominé en son centre par une tour, la Dream Tower, haute d’environ 665 m. Fin des travaux prévue pour 2016. - Guro-Gasan Digital Complex est un projet de transformation du premier complexe industriel de Corée en un complexe dédié à la haute technologie. 248 246 Stratégies de développement économique ou politiques sectorielles Afin de mener à bien le développement de la ville pour le XXIème siècle, Séoul a désigné 6 secteurs à fort potentiel de croissance soutenus administrativement et financièrement par la ville: - Contenus numériques R&D Services financiers Design Mode Tourisme Politique d’encouragement aux IDE (investissements directs à l’étranger) Les réductions ou exonérations d’impôts, l’imposition sur le revenu, la taxe d’enregistrement, la taxe sur la propriété, etc. sont accordées en fonction de « the Special Tax Treatment Control Act ». Cette loi définit des critères afin de déterminer les personnes pouvant bénéficier d’exonération ou de réduction fiscale, leur durée et le processus. Le processus de demande de réduction ou d’exonération d’impôt auprès du Ministère de la stratégie et des finances se déroule en 4 étapes et sous 20 jours. Entreprises pouvant bénéficier d’avantages fiscaux : - Haute-technologie ou industries d’activités de services Entreprises situées dans les zones d’investissements étrangers Entreprises situées dans les zones exclusives d’investissements étrangers et dans les zones de libre échange Entreprises situées dans les zones économiques libres Entreprises situées dans les quartiers d’affaires de la ville Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises Le gouvernement coréen a rassemblé ses efforts pour attirer les Investissements Directs à l’Etranger (IDE) suite à la crise de 1997-98. Le « Foreign Investment Promotion Act », signé en 1998 traduit cet engagement majeur du pays en vue d’accroître les investissements à haute valeur ajoutée Pour cela, le gouvernement a établi un plan d’action pour encourage l’accueil d’entreprises étrangères, soutenir les investisseurs et les infrastructures nécessaires aux IDE via des primes et allégements de charges, des subventions, la mise à disposition de sites industriels, aides au recrutement, exonérations et réductions des droits de douane. Les agences de développement SEOUL GLOBAL CENTER (SBC) Seoul est désormais une ville internationale. Avant la création du Seoul Global Center (janvier 2008), s’installer à Séoul était une tâche difficile. Depuis, toutes les formalités pour l’installation des résidents étrangers ont été facilitées. Il en est de même pour les formalités liées à la création d’entreprises. Les formalités pour la vie courante sont largement couvertes par le SGC, par exemple : - Demande d’extrait de l’état civil Titre de séjour Documents fiscaux Consultation juridique 249 247 Outre les documents administratifs, les services d’assistance tels que les cours de langue coréenne, l’aide à la création d’entreprise, les petites annonces, les classes d’apprentissage culturel ou les activités de bénévolat sont offerts par ce centre. Un service d’information en anglais, japonais, chinois, vietnamien, mongol, français, espagnol, allemand, russe et le tagalog est mis en disposition pour les visiteurs. Depuis avril 2009, le centre offre aux étrangers des informations pour la création d’entreprise. Le centre a mis en place une cellule dans chacun des quartiers où résident un grand nombre d’étrangers. Le centre enregistre en moyenne 150 visiteurs par jour et 460 demandes d’information par internet. En déménageant au sein du « Global Cluster Building » en 2012, le centre s’apprête à devenir le pôle information pour les étrangers à Séoul. Au SGC, un grand nombre d’informations concernant les opportunités de développement sont accessibles : - Tendances des IDE Nouvelles industries Conseils pour la création d’entreprise Système d’imposition en Corée Fonctionnement du marché du travail et sa législation « Global Village Center » dans des quartiers de Séoul Si le « Seoul Global Center » est un organisme fournissant des services administratifs compétents, il existe également le « Global Village Center » implanté dans certains quartiers de la ville pour compléter les aides à la vie des expatriés. Les cinq centres installés à Yeonnam, Yeoksam, Seorae Maeul, Ichon-dong et Itaewon disposent d’agents offrant un service d’information et d’aide pour les étrangers qui éprouvent des difficultés lors de leur séjour, ou proposant des programmes culturels adaptés pour accompagner les expatriés. La ville de Séoul a entrepris de nombreuses actions pour retenir et favoriser l’attraction des étrangers en s’imposant d’ambitieux objectifs et en utilisant des stratégies de promotion hautement efficaces. L’objectif étant de faire reconnaître les valeurs économiques de Séoul. Pour cela, la ville a mis en place une cellule spéciale nommée « Direction de Renforcement de la Compétitivité » qui a effectivement contribué dans un laps de temps très court à ce succès. SEOUL BUSINESS AGENCY (SBA) C’est au SGC que se trouve la Seoul Business Agency (SBA). Cette agence est mandatée pour mener la politique économique et de soutien aux PME du Seoul Metropolitan Government. La SBA promeut les industries de Séoul en fournissant aux PME et aux étrangers un système d’assistance complète conformément au professionnalisme du secteur public. Récapitulatif des principaux services de la SBA : 250 248 DOMAINES SERVICES FOURNIS Gestion du Centre de Mode de Séoul Promotion des industries stratégiques de Séoul Gestion du Centre d’animation de Séoul Coopération industrie/académie Département marketing du tourisme à Séoul Gestion du Centre haute-technologie de Séoul Soutien aux start-up Gestion du Seoul Trade exhibition center Soutien à l’exploitation des marchés nationaux et internationaux par les PME Soutien pour la participation des PME à des salons internationaux et nationaux Promotion de la marque « Hi Seoul » Trouver des marchés à l’étranger et soutenir les exportations Commerce international l’investissement et soutien à Soutenir le commerce online Gestions du Seoul Trade Center Beijing Exploiter la Seoul media City Galerie Amélioration des infrastructures d’éducation pour les étrangers Selon une étude, seuls 32,7% des résidents étrangers ont scolarisé leurs enfants en Corée. La plupart d’entre eux ont quasiment abandonné l’idée de faire venir les membres de leur famille ou d’envoyer leurs enfants étudier dans les écoles internationales d’autres pays en constatant le manque d’infrastructures de l’éducation sud coréenne. 251 249 Réagissant à cette situation, la ville a construit deux écoles internationales dans le quartier de Gangnam, une autre dans la zone DMC de Sangam Mapo et organise le déménagement de l’actuelle école japonaise. Compte tenu du fait que plus de 70% des élèves de l’école japonaise située à Gaepo-dong habitent à Dongbu Ichon-dong et que le bâtiment construit en 1982 est devenu trop vieux, la municipalité a décidé de la déménager en 2010. En échange, une école pour élèves anglophones sera construite en 2012 sur le terrain de l’actuelle école japonaise que la ville a racheté. Le quartier de Banpo où sont concentrées de nombreuses écoles va également accueillir une école internationale et une autre dans la zone DMC de Sangam. Par ailleurs, le quartier de Sangam va accueillir de nombreuses entreprises étrangères d’ici 2013 et un gratte-ciel de 120 étages en cours de construction. Ainsi, le quartier de Sangam s’apprête à devenir un nouveau poumon de Séoul. Service de location immobilière pour étrangers, agences immobilières désignées par la municipalité pour les étrangers Séoul mène un projet de location des logements réservés aux étrangers depuis 2008. A ce titre, 178 logements pour étrangers sont prévus dans le quartier de Woomyun et 150 autres dans le quartier d’Yeoido, tous deux, grands quartiers d’affaires de la ville. La zone DMC de Sangam est la première à avoir entrepris ce service immobilier pour les étrangers. En 2010, la ville prévoit le développement de logements pour étrangers avec l’introduction d’entreprises étrangères et l’ouverture d’une école internationale. Afin d’améliorer les conditions du séjour des étrangers, la ville de Séoul a décidé de réserver des agences immobilières aux résidents étrangers. Les agences jugées aptes à offrir un service efficace aux étrangers se verront délivrer un certificat spécial par la municipalité avec la mise à disposition de contrats de location en anglais. A ce jour, 122 agences font parties de ce projet. Améliorations apportées dans le domaine médical : Centre médical réservé aux étrangers et disposition des urgences pour étrangers Dorénavant, les étrangers malades peuvent utiliser le service de téléphone d’urgence en appelant une ligne spéciale. Disponible 24h/24, les utilisateurs étrangers ont à disposition un service de consultation et d’information grâce au service de traduction en anglais, japonais et chinois. Les étrangers seront dirigés vers les 11 centres hospitaliers disposant d’un service spécial pour étrangers, par exemple, « Hôpital Severance » de Shinchon, « Hôpital Kyunghee », « Hôpital Seoul Asan », et « Hôpital Hanyang ». D’ici quelques mois, leur nombre devrait s’élever à 20. En cas d’urgence, la mairie a mis en disposition des brochures d’information dans les casernes de pompiers et centres d’urgence ainsi que dans près de 300 centres hospitaliers de la ville. Disponible actuellement en anglais, le livret doit être rapidement traduit en chinois et japonais. Le service de traduction sera également renforcé afin d’offrir un service de qualité aux personnes étrangères. Les services publics médicaux dont les résidents étrangers peuvent bénéficier vont être renforcés au fur et à mesure. A cet effet, la ville a ouvert le « Service psychiatrique pour Etrangers » dans l’Hôpital Eunpyung qui est connu pour concentrer différents services médicaux liés à la santé psychique. Manifestations ponctuelles Le Sommet Mondial des Villes Design a eu lieu en 2010 à Séoul, réunissant les délégations de grandes villes mondiales du design Placé sous le thème « Une ville fait un bond en avant grâce au design : Design, la compétitivité des villes au 21ème siècle », le Sommet Mondial des Villes Design qui fait 252 250 partie des importantes manifestations officielles de « Séoul, Capitale mondiale du Design 2010 » et qui est une conférence internationale de grande envergure, a rassemblé les délégations des villes mondiales qui ont évolué grâce au design ou des villes qui ciblent le design pour leur développement du futur, comme Turin, Helsinki, et Pékin. Au total, 131 personnalités et représentants de 31 villes venant de 17 pays dont 15 maires se sont réunis à Séoul. Dans ce cadre a été organisé le « Tour Design de Séoul » qui invite tous les participants du sommet à visiter les hauts lieux du design tels que le Parc de l’Histoire et Cultures de Dongdaemun, et la Place de Gwanghwamun. Le Sommet Mondial des Villes Design 2010 a permis à la ville de Séoul de promouvoir dans le monde entier son statut « Capitale Mondiale du Design en 2010 ». Séoul avait prévu d’organiser tout au long de l’année 2010, diverses manifestations et expositions afin de développer l’image de la ville en matière de design. Actions concrètes mises en œuvre en matière de développement durable Malgré les mesures appliquées par la municipalité, la pollution reste un problème majeur face au développement de la ville. La réhabilitation du cours d'eau de Cheonggye, la création de la forêt de Séoul et la mise en place d’une « ceinture verte » autour la capitale sont les résultats d’efforts de la Ville de Séoul afin qu’elle devienne une capitale agréable à vivre. Une politique sociale volontariste Avec 4 085,9 milliards de Won (2.7611 milliards €) consacrés à la protection des citoyens, le plan social est la priorité du budget total, soit 24,6%, présentant une hausse de 9,3%. Ces chiffres montrent l’engagement tenu par la ville de Séoul pour les projets sociaux. La ville va renforcer son effort social avec : - Le développement des comptes bancaires pour familles en difficulté comme le “Compte Heemang Plus” ou le “Compte Koomnarae”. Une aide sociale d’urgence, une aide spéciale dédiée aux classes sociales défavorisées Le développement de maisons des enfants L’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, des personnes handicapées et des jeunes Un budget de 557,1 milliards de Won est prévu pour la création de 165 000 emplois et l’augmentation du pouvoir d’achat : - Mise en service du Centre de Recherche d’emploi « Plus » - Projets de la lutte contre le chômage des jeunes - Création des emplois publics - Mise en place du système de stages dans les services publics Soutien aux projets porteurs de croissance La municipalité prévoit de soutenir activement les projets innovants porteurs de croissance tels que les énergies nouvelles à travers, l’amélioration de l’utilisation de l’énergie des bâtiments, l’Eco-industrie, l’acquisition de 45 véhicules électriques et l’installation des infrastructures nécessaires. 253 251 Un investissement en faveur des technologies vertes Les services d’autobus électriques En décembre 2010, Seoul a annoncé la mise en circulation de cinq autobus électriques dans le quartier de Namsan (14 bus d’ici l’année prochaine) en partenariat avec Hyundaï Heavy Industries. Présentant une technologie avancée et innovante, ce projet place la Corée du Sud et Séoul à l'avant-garde des initiatives vertes. Selon le gouvernement de Séoul, 120 000 véhicules électriques devraient être déployés d'ici 2020, soit 50 % de la flotte des transports en commun de la ville. Quatrième ville la plus peuplée du monde, avec environ 10 millions d'habitants, Séoul compte quotidiennement 3 millions de voitures en circulation. Pour les autorités de Séoul "les services d'autobus électriques vont, non seulement améliorer la qualité de l'air, mais aussi servir de modèle technologique pour les véhicules électriques de grande taille sur le marché mondial". Long de 11 mètres, les bus électriques peuvent atteindre 100 kilomètres/heure et détiennent une autonomie de 83 kilomètres avec une seule charge. Un système de charge rapide permet de recharger les batteries en mois de 30 minutes. Plus impressionnant encore, la carrosserie est entièrement fabriquée de matériaux composites pour assurer un poids léger aux véhicules. Il est à noter qu’en mars 2010 Seoul a lancé les travaux des premiers tramways électriques sans fil. Expérimentation du premier « On-Line Electric Vehicle » (OLEV) L’OLEV est un véhicule qui se recharge grâce à des bandes magnétiques implantées dans le sol. Cette innovation pourrait régler les contraintes d’autonomie et de recharge sur secteur des véhicules électriques. La démonstration du premier OLEV s’est déroulée le 9 mars dernier dans un parc de la capitale sudcoréenne. Le véhicule utilisé est un petit train touristique à propulsion électrique dont l’énergie est fournie par la route. Développé par l’Institut coréen de science et technologie (KAIST), le dispositif repose sur une bande magnétique branchée au réseau électrique, dont les câbles sont enfouis à environ 30 cm sous la surface du sol. Par un système d’induction, l’énergie électrique est transférée sans contact lors du passage du véhicule (seuls plusieurs tronçons du parcours, sont électrifiés). Les tests montrent que le champ magnétique utilisé par ce système ne cause par de risque pour la santé. Côté performances, ce véhicule de 19 tonnes (le poids comprend les 97 passagers) peut rouler jusqu’à 40 km/h. Il peut circuler de manière complètement autonome sur un trajet de 400 mètres grâce à l’électricité emmagasinée. La ville de Séoul envisage d’étendre l’OLEV au reste de l’agglomération afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre en centre ville. Le dispositif pourrait profiter aussi bien aux transports en commun (bus, tramway) qu’aux voitures électriques. 254 252 Références http://french.seoul.go.kr/ http://french.seoul.go.kr/news/news_view.php?idx=11851&cPage=1& http://global.seoul.go.kr http://www.megapole.org/IMG/jpg/seoul_kuhn_js948pmg_fig2.jpg http://french.seoul.go.kr/news/news_view.php?idx=7601&cPage=9& http://www.marketing-territorial.org/article-seoul-une-ville-pionniere-pour-la-qualite-d-accueildes-etrangers-51439635.html http://www.mobilite-durable.org/actualites/fil-infos/seoul-lance-un-service-dautobuselectriques.html http://www.neo-planete.com/2010/03/22/seoul-une-recharge-sans-fil-pour-vehiculeselectriques/ http://www.sba.seoul.kr/eng/index.jsp http://french.yonhapnews.co.kr/economy/2011/04/05/0600000000AFR20110405001500884. HTML http://www.smc.seoul.kr/main/publish/view.jsp?menuID=002005004 http://www.inrets.fr/ur/gretia/publis-kuhn/etude-cas/megapoles/pdf/MasterKIM.pdf http://english.seoul.go.kr/db/kcp/sez1.php 255 253 Shanghai, Better City, Better Life Synthèse Points focus Enseignements > Finances > Commerce > Transport maritime > Des zones de développement dédiées aux industries high-tech. > Dpark Foreign-related Innovative & Culture Park Axes stratégiques > Devenir une métropole de services Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France > Une ambition industrielle assumée avec un positionnement croissant sur les technologies de pointe > Une prise de conscience environnementale rapide > Des zones de développement économique bien pensées et de taille impressionnantes > Une politique d’attractivité ciblée sur les PME européennes à fort potentiel Filières prioritaires Outils de développement économiques Economic, Analyse SWOT Forces/Atouts Faiblesses/Difficultés > Attractivité de l’emploi pour les étrangers > Disparités territoriales > Position exceptionnelle à l’embouchure du Yangzi qui en fait une des principales plates-formes mondiales pour le commerce > Difficultés d’accès au logement > Politique d’attractivité des entreprises étrangères > Importance des services > L’arrière-pays de la province attire plus du tiers des investissements directs reçus par la Chine 256 254 Opportunités > Exposition Universelle 2010 : image, attractivité, investissement > Construction immobilière > Des investissements pour limiter la pollution atmosphérique > Le parc d'attraction de Disney Menaces > Pollution > Tensions sociales et ethniques Fiche d’identité et chiffres clés (… la démesure) Population : selon le Bureau National de la Statistique de Chine, en 2010 Shanghai comptait 23 millions d'habitants dont une population migrante de 6,6 millions. Shanghai est la ville la plus grande et la plus peuplée de Chine. Elle représente environ 2% de la population chinoise. Superficie/densité : 6 340 km² (un peu plus de la moitié de la superficie de l’Ile-de-France), soit une densité de 2 863 habitants au km². Economie : > > > > PIB: il a atteint 168,5 milliards d’euros en 2009 (4,4% du PIB national), soit l'équivalent du PIB total du Brésil. Shanghai se classe au premier rang des provinces chinoises par son PIB par habitant. Deuxième place financière après Hong Kong. Echanges internationaux entre Shanghai et le reste du monde: 350 milliards de dollars en 2005. Investissements Directs Etrangers (IDE) à Shanghai: 60 milliards de dollars En compétition avec 9 autres villes émergentes9, Shanghai se classe première en terme de puissance économique, selon la quatrième édition du classement "Cities of Opportunity", publiée le 6 mai 2011 par le cabinet d'audit PriceWaterhouseCoopers (PWC). Dans l'ensemble du classement (26 villes au total dans les pays développés et émergents), la ville chinoise se classe 8e. Sur le seul indicateur du montant des IDE, Shanghai arrive également en tête des pays émergents. > Investissements pour l'Exposition Universelle de 2010: 4,3milliards de d’euros. Urbanisme et architecture > > > > > Shanghai compte plus de 5000 gratte-ciel, presque le double de New York. Plus de 1000 nouveaux gratte-ciel ont été construits entre 2000 et 2010. 20 000 chantiers sont en construction. Un projet de construction de la tour la plus haute du monde, 1228 mètres, est à l'étude. L'hôtel Hyatt de la tour Jin Mao est le plus haut du monde : 421 mètres. Investissements pour la protection de l'environnement à Shanghai: 14 milliards de dollars. Transports > > > 9 Shanghai compte 485 km d'autoroutes et 948 lignes de bus. Le port de Shanghai est le plus grand du monde, avec un transit de 443 millions de tonnes de marchandises en 2005. 41 millions de passagers ont transité par les aéroports de Shanghai (Pudong et Hongqiao) en 2005. Abou Dhabi, Bombay, Istanbul, Johannesburg, Mexico, Moscou, Pékin, São Paulo, Santiago 257 255 Sciences > Shanghai a mis en place dès 1984 une politique de création de zones spéciales et de parcs > technologiques. Ils font partie des 53 zones de développement dédiées aux industries hightech approuvées par le Conseil des Affaires de l'Etat chinois en 1992. 30% du PIB de Shanghai provient des technologies. Gouvernance et organisation administrative En République populaire de Chine, les municipalités au rang de province sont des agglomérations qui ne dépendent plus de la province où elles se situent mais directement de l'autorité centrale. Elles sont composées d'un centre urbain entouré d'une banlieue beaucoup plus grande. Il existe quatre municipalités de ce type : Chongqing, Pékin, Shanghai et Tianjin. Dans les municipalités de Chine continentale, le dirigeant le plus important est le maire. Le maire est également député de l'Assemblée nationale populaire et secrétaire-adjoint du Comité municipal du Parti communiste chinois. Cependant, l'autorité administrative la plus haute dans une municipalité appartient au secrétaire du Comité municipal du Parti communiste chinois ou secrétaire du Parti. La municipalité de Shanghai exerce sa juridiction sur dix-neuf subdivisions : dix-huit districts et Xi’an : neuf districts sont situés dans le quartier de Puxi, zone urbaine centrale de Shanghai à l'ouest du Huangpu, un district gouverne le quartier de Pudong, à l'est du Huangpu, les huit districts restants correspondent à des banlieues, à des villes satellites et à des zones rurales éloignées du centre urbain. Ces districts et xi’an sont eux-mêmes divisés (en 2003) en 220 subdivisions de niveau canton, comprenant 114 bourgs, 3 cantons et 103 sous-districts. Après les élections de 2008, le maire de Shanghai, Han Zheng, a été reconduit pour un second mandat de cinq ans par le parlement local. Il travaille avec 8 adjoints chacun chargé d’un secteur spécifique (finances, planification urbaine, éducation, agriculture, etc.) L’après crise à Shanghai Un ralentissement perceptible Malgré le développement continu de Shanghai, le ralentissement économique s’est également 10 manifesté. La croissance du PIB de Shanghai est passé de 14,7% en 2007 à 10,1% en 2008 puis à 8,9% en 2009. Contrairement aux années précédentes, en 2009 la croissance de Shanghai est même légèrement inférieure à celle de la croissance nationale (9,3%) Comme dans les autres régions chinoises, le ralentissement procède d’abord de causes internes, auxquelles s’est ajoutée une baisse de la demande à l’exportation. Ainsi en 2009, les exportations de Shanghai ont baissé de 16,2% et les importations de 11,1%. La crise a pris la forme d’un ralentissement interne de l’économie : hausse des coûts de production, ralentissement de l’investissement et de la demande interne, baisse des profits et effets de la politique monétaire restrictive menée par les autorités. Il a été plus marqué pour l’immobilier, les services et, surtout, l’investissement. D’autres observations, tirées de secteurs particuliers, fournissent une image contrastée pour le marché interne, mais qui traduit un ralentissement de la demande à l’exportation. Ainsi, dans le secteur de la distribution, les délais de paiement semblent s’allonger. Cependant, la consommation ayant connu, au 1er semestre 2008, sa plus forte croissance depuis 1998 (+ 16,7 %), a été un facteur d’amortissement du ralentissement économique. D’autres secteurs ont été concernés par le ralentissement : les entreprises ont réduit, de manière drastique, leurs charges les plus immédiates (formation, séminaires, transport) ainsi que leurs dépenses en équipement informatique. 10 Bureau National des Statistiques Chinois, à prix constants 258 256 Un fort ralentissement de l’export L’évolution la plus tranchée concerne néanmoins les entreprises tournées vers l’exportation. A l’instar de l’ensemble de la Chine, elles connaissent un fort ralentissement de la demande, notamment à destination des Etats-Unis. Elles ont parfois d’arrêté leur production et bradé leur stock sur le marché intérieur. Ce tassement de la demande à l’export est perceptible à travers la baisse d’activité des industries amont. L’investissement a été appelé pour soutenir la croissance : les autorités de Shanghai ont ainsi annoncé plus de 600 Mds RMB au titre du plan de relance national. Les investissements en infrastructures publiques pour l’Exposition universelle de 2010 ont été également susceptibles d’amortir les effets du ralentissement ; sans oublier cette autre attraction majeure que sera le futur Parc Disney (quatre fois la taille du Disneyland de Hong Kong), illustration de l’importance prise par le tourisme à Shanghai. Vision pour le territoire Shanghai a l’ambition de devenir une métropole de services. Aujourd’hui, cependant, c’est sa puissance industrielle qui frappe encore les esprits. Dans certains secteurs, Shanghai (et sa région) dominent largement la production nationale. Si le développement de Shanghai repose essentiellement sur un capitalisme municipal puissant, il tire également son dynamisme de l’initiative privée. Le dynamisme de la création de petites et moyennes entreprises privées est de l’ordre de +40 % par an et le tissu local déjà extrêmement riche de PME actives dans tous les domaines. Shanghai accueille également de plus en plus de sociétés multinationales : plus de 180 groupes y ont ainsi établi leur siège régional parmi lesquelles ALCATEL LUCENT, GENERAL MOTORS, GENERAL ELECTRIC, RHODIA, MICHELIN… Stratégies de sectorielles développement économique ou politiques L’exposition universelle Shanghai 2010 La croissance de Shanghai s’explique en partie par l’Exposition Universelle. D’autant que les autorités ont choisi d’implanter les installations en plein cœur de la ville. Shanghai s’est ainsi donné la chance de remodeler l’immense site industriel qui s’étendait de part et d’autre du pont Nanpu. Si les bâtiments industriels situés sur les rives du Huangpu ont été savamment préservés, les industries lourdes ont toutes été déplacées. 2 Ainsi après un investissement de 10,7 milliards de yuans (123 millions d'euros) dans les 5,2 km du site, ce sont 73,1 millions de visiteurs qui se sont rendus pendant les six mois dans les pavillons des 189 pays. L’impact sur l’économie de la ville a été également à la hauteur des investissements entrepris : > Secteur aérien : 40 millions de passagers transportés – + 34 % de trafics aériens – > Secteur hôtelier : + 16,8 % de remplissage – $7,5 milliards – (comparaison jan/sept 2009). > Investissement : + 15 ,3 % – $11,3 milliards – (comparaison jan/sept 2009) > Industrie du tourisme de la région de Shanghai et du delta de Yangtsé : + 20 % – $12 milliards > Budget : Expo universelle $60 milliards (Beijing Olympics $45 milliards) > Chiffre d’affaires généré par l’Exposition universelle : $218,3 milliards > Dépense moyenne par visiteur par jour : $74,3 Après avoir investi en quelques années, l’équivalent de quinze à vingt ans de budget d’équipement, la municipalité a eu pour volonté de construire dix nouvelles lignes de métro entre 2005 et 2012, ce qui représente 389 kilomètres de voies nouvelles sur un réseau qui totalisera 510 kilomètres. En quelques années, le réseau du métro shanghaïen s’est hissé parmi les trois plus longs du monde. 259 257 Carrefour logistique et porte ouverte sur le monde Compte tenu de la population migrante, particulièrement nombreuse à Shanghai, est la seconde agglomération chinoise (derrière Chongqing qui approche les 30 millions). Elle se classe au huitième rang des provinces chinoises par la taille de son PIB, (au premier rang pour le PIB par habitant). Le port de Shanghai demeure un atout majeur : il est actuellement le premier du monde pour le vrac et le 2ème pour le trafic de conteneurs devant Hong Kong et à quelques encablures de Singapour. Grâce au port en eau profonde de Yangshan nouvellement construit, cette capacité a été portée à 34 M EVP en 2010. Shanghai dispose également de la plateforme aéroportuaire la plus active de Chine continentale : en 2008, 3,1 Mt pour le fret aérien et 51 M de passagers répartis sur deux aéroports. Celui de Pudong, conçu par ADP, est actuellement saturé et verra sa capacité portée en plusieurs tranches à 80 M de passagers d’ici 2015. Celui de Hongqiao accueille 21 M de passagers par an : sa modernisation et son extension sont également en cours. En matière d’échanges extérieurs, Shanghai présente une balance commerciale excédentaire avec le reste du monde. En 2008, les exportations de Shanghai ont augmenté de 17,7% (130,3 milliards €), alors que les importations croissaient de 9,9% (117,5 milliards €). Illustration de l’importance de son rôle en matière de transport et de logistique, un quart du commerce extérieur chinois transite par le port de Shanghai. S’agissant des investissements directs étrangers, Shanghai continue d’attirer des flux importants (7,8 milliards € en 2008), mais ses avantages comparatifs, notamment en matière de coûts, s’érodent en faveur des provinces limitrophes (Jiangsu, Zhejiang et, dans une moindre mesure, Anhui) qui bénéficient de leurs récents efforts en matière d’infrastructures et de coûts plus attractifs (foncier et salaires). Des industries aux tailles conséquentes Selon une étude réalisée par la Mission Economique et UbiFrance en 2011 décrivant les caractéristiques économiques de la ville de Shanghai, il ressort que certains groupes ont atteint une taille critique et croissent à partir de Shanghai. C’est notamment le cas du groupe FOSUN, conglomérat aux activités très diversifiées,BAOSTEEL, géant sidérurgique qui est dans le palmarès Fortune 500. Pour l’automobile, plus du tiers de la production chinoise de véhicules de tourisme est assurée dans le Grand Shanghai. Pour la microélectronique, plus de 25 % de la production chinoise est assurée par des groupes tels que SMIC, GSMC et HUAHONG. Pour la construction navale, 50 % de la production chinoise est assurée par les chantiers JIANGNAN, HUDONG-ZHONGHUA, WAIGAOQIAO. Ce sont aussi de grands groupes municipaux comme HUAYI, un des leaders chinois dans la chimie ou l’équipementier SHANGHAI ELECTRIC, que d’aucuns comparent volontiers à ALSTOM, ou encore SVA qui est devenu un groupe de taille mondiale dans le secteur de l’optoélectronique. Les groupes dans le textile et dans l’industrie pharmaceutique constituent aussi des références au niveau national. Des parcs technologiques destinés à la recherche et au développement Dans le cadre de la politique des zones de développement économique et technologique, lancée en 1984, ces parcs s'affirment comme des bases stratégiques industrielles à l'échelle nationale. L'objectif est de développer des pôles d'innovation et de recherche, couplés à une capacité de production d'industries de haute technologie pour répondre à la demande du marché intérieur et du marché international. Les 53 zones de développement dédiées aux industries high-tech bénéficient d'une taxation privilégiée, variable selon les parcs. Il existe plusieurs niveaux de zonage au niveau national, les zones présentes sur le territoire de Shanghai sont: 1 –La High Tech Industrial Development Zone Le parc technologique de Zhang Jiang est spécialisé dans les secteurs des TIC et de la pharmacie-biotechnologie. Il associe étroitement entreprises internationales, entreprises 260 258 chinoises, unités de recherche et développement, universités et start-ups. Zhang-Jiang Hightech Park comprend 5°900 entreprises et 142°000 diplômés y travaillent (en croissance de 22% par an depuis cinq ans) sur 25 km2. Le parc comprend différentes zones, dont une zone d’habitation. Il est traversé par la ligne de métro qui va à l’aéroport international de Pudong. Le parc propose divers services aux entreprises : des logements, l’accompagnement sur le recrutement, la recherche de capital, et aussi la recherche de support gouvernemental. 2 – Les Economic and Technological Development Zones Shanghai Caohejing : le parc Hi-Tech de Caohejing a été créé en Juin 1988. Il accueille plus de 1 300 compagnies dont Cisco, Philips, Honda, Athlete, Faurecia, Micronas et Yanfeng Visteon. Hainan Yangpu Development Zone : la zone de connaissance et d’innovation de Yangpu est un quartier où se regroupent activités publiques d’échanges culturels et industries intensives en connaissance. Il se base sur les sciences éducatives, les humanités et l’écologie. Il assure innovation et croissance. D’autres parcs technologiques existent sur le territoire de Shanghai : le parc technologique « Lujiaz Lujiazui Finance & Trade Zone », le parc « Pudong Jinqiao Export Processing Zone », le parc « Shanghai Minhang » ou encore le parc « Shanghai Hongqiao ». Beaucoup de ces parcs technologiques (notamment les finances et le commerce de Lujiazui Zone, le Zhangjiang High-Tech Park, le parc agricole Sunqiao) appartiennent à la zone de Pudong, une Zone Economique Spéciale crée en 1990, avec pour objectif d’être ouverte sur les investissements étrangers du monde entier, et qui est aujourd’hui le pilier de la croissance économique de Shanghai. Plus de 150 sociétés du Fortune 500 ont des investissements dans 470 projets à Pudong, dont la plupart sont leader dans le monde et certains investissements dans des projets dépassent 1 milliard de dollars. Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises Le plan de développement social et économique La municipalité de Shanghai s’est dotée en 2006 d’un schéma stratégique le« Plan de développement économique et social » couvrant la période 2006/2010. Plusieurs objectifs sont notamment poursuivis : - - - Accélérer la formation d’une structure industrielle intégrant la prépondérance du rôle des services en : o donnant la priorité aux services modernes (services financiers, logistiques…) o donnant la priorité aux industries manufacturières de pointe o modernisant l’industrie et en élevant son niveau de base o le renforcement de la politique industrielle o optimiser l’organisation de la filière industrielle Développer un système d’innovation ayant beaucoup de libertés en : o se concentrant sur les domaines clés de l’innovation o construisant un nouveau système d’innovation technologique intégrant l’industrie, l’éducation et la recherche o créant un environnement favorable à l’innovation (développer la notion de propriété intellectuelle, construire une plateforme R&D publique…) o mettant des moyens pour développer les « talents » de la ville Développer une économie circulaire et construire une ville économe et respectueuse de l’environnement : o en améliorant l’efficacité de l’utilisation de la terre, de l’eau et de l’énergie o en promouvant les produits non nocifs et en développant le recyclage o en créant des mécanismes et des technologies sur lesquels peut se développer une économie circulaire 261 259 - o en renforçant la protection, les contrôles et l’entretien de l’environnement o en renforçant le développement écologique et la protection de la nature Construire de nouvelles aires suburbaines socialement développées (notamment en faisant avancer de manière coordonnée la planification urbaine et rurale, en développant des infrastructures et des services publics dans les banlieues, etc.) Le district de Yangpu et le D-park Foreign-related Economic, Innovative & Culture Park Le développement chinois a une forte dimension locale. Aujourd'hui, le pouvoir administratif monopolise l'économique et le social. Les pouvoirs locaux bénéficient de la politique de décentralisation engagée par le gouvernement central et deviennent ainsi les acteurs principaux du dynamisme économique chinois. Le district de Yangpu se situe au Nord- Est de Shanghai, c’est un des neuf districts centraux sur les dix-huit de la Ville de Shanghai, il est appelé « district de la connaissance » et compte 1,3 millions d'habitants. District industriel, aux nombreuses possibilités d’exploitation, Yangpu jouit de la plus grande concentration d’universités et de centres de recherche (plus de 60% des universités de Shanghai) en Chine. Ce district, c’est donc 200 centres de recherche, 200 000 étudiants et trois incubateurs de niveau international. Ainsi, le Yangpu Technology Business Incubator, plus grand parc scientifique et technologique de la Ville de Shanghai, regroupe trois pépinières rattachées aux universités. Yangpu a mis en place une stratégie visant à être le centre technologique de la Chine en y accueillant les entreprises tournées vers la Science, la Technologie, la Recherche et le Développement et les sièges sociaux. Le gouvernement de Shanghai Yangpu a décidé de mettre en place une politique proactive envers les PME européennes afin de faciliter le plus possible leur implantation à Shanghai. Le D-park Foreignrelated Economic, Innovative & Culture Park est né de la volonté du gouvernement de Shanghai de créer un outil exclusif pour les PME européennes. D-park Foreign-related Economic, Innovative & Culture Park a été créée pour appliquer cette nouvelle politique : offrir des ressources humaines, logistiques et financières nécessaires au bon développement d’une PME en Chine. Il bénéficie d’une localisation idéale : > 5 minutes de métro line 4, Dalian road station > 5 minutes du quartier Recherche & Développement Dalian road Cluster zone > 10 minutes de Pudong Lujiazui Financial Center > 20 minutes de Hongqia aéroport Le gouvernement de Shanghai Yangpu veut créer un pont solide entre les entreprises européennes et son district. Ce qui signifie que toutes les démarches sont facilitées et sécurisées par le gouvernement. C’est un argument important dans le choix d’une installation. En effet ceux qui travaillent ou ont travaillé avec la Chine le savent : travailler avec la Chine peut prendre beaucoup de temps car il y a beaucoup d’interlocuteurs et de barrières à franchir. Le D-park Foreign-related Economic, Innovative & Culture Park offre donc des services professionnels destinés à faciliter le développement et l’implantation en Chine, rapidement et à moindre coût en misant sur : > La simplicité (procédures d’installation simplifiées : permis de travail, visa, création de société etc...) > La rapidité (service « spécial PME Européennes » au gouvernement de Shanghai limitant le temps d’attente) > L’efficacité (mise à disposition d’experts dans le conseil et l’installation des entreprises étrangères) > La sécurité (la structure créée en Chine au Dpark est sécurisée, formalisée et protégée par le visa du gouvernement de Shanghai Yangpu) > Le coût (coûts bas très adaptés aux PME Européennes) Par exemple, de nombreux services sont proposés comme l’aide à la recherche de partenariat, la mise en rapport ou le démarrage et accompagnement des joint-ventures, le conseil stratégique, juridique ou financier, la mise en place de partenariats industriels, des études de marché, marketing et communication… 262 260 Un outil spécifique: le D-park SOHO Office Le D-park SOHO Office offre une organisation dédiée aux PME qui souhaitent vivre, et travailler dans un même environnement. C’est le premier park à Shanghai proposant des bureaux SOHO (Small Office, Home office). Il s’agit d’espace unique qui permet de faire cohabiter vie professionnelle et vie privée dans des conditions idéales et à moindre coût. Le Dpark propose : > 90 SOHO office meublés au design réfléchi > Des bureaux de 30 à 6 000 m2 > 2 salles de réception et 2 salles de réunion, un front desk, une réception, un standard téléphonique > Une conciergerie, pick-up aéroport, billet d’avion, réservation d’avion, de véhicule avec chauffeur, etc. > Un service courrier, secrétariat et un service traduction > Un service événementiel: organisation de séminaires et de conférences > Un service juridique, y compris pour les cartes de séjour et visas, comptable et financier > Le niveau technologique le plus productif et adaptable Actions concrètes mises développement durable en œuvre en matière de Le 12e plan quinquennal sur le développement économique et social du pays (2011-2015) Le développement économique et les progrès sociaux doivent être couplés à une croissance en harmonie avec l’environnement. La Chine devrait réduire son intensité énergétique de 16% d’ici 2015 au niveau national. Les trente et une provinces chinoises sont distinguées en cinq catégories, à chacune est assignées un quota comme l’objectif en réduction de l’intensité énergétique dans les cinq prochaines années. Shanghai, devraient réaliser le quota le plus élevé : diminuer 18% de sa consommation énergétique par unité de PIB en 5 ans. 6 « innovations » sont listées dans ce plan. Elles correspondent aux orientations poursuivies : - L´amélioration et la garantie des conditions de vie de la population plutôt que sur la vitesse de croissance du PIB ; De l´urbanisation à l´intégration des travailleurs migrants ; Passage de l´économie d´énergie et de la réduction des émissions polluantes à un modèle de développement bas carbone ; Coordination le développement des villes et des régions rurales et la réduction des inégalités régionales ; L´innovation autonome et les industries émergentes stratégiques ; Des exportations à la demande intérieure. La déclaration de Shanghai L’exposition universelle 2010 a été l’occasion pour Shanghai de redorer son blason. Le thème de l’exposition était d’ailleurs : « Une meilleure Ville, une meilleure vie » La ville est en effet qualifiée de « premier pollueur de la planète » et a voulu proposer la première exposition universelle verte. Ainsi, de nombreux pavillons et de nombreuses salles furent équipés de collecteurs d'eau de pluie afin de nettoyer ou d'arroser la pelouse de l'Expo. Le pavillon thématique de 2 l’Expo 2010 (70 000 m au sol) dispose du plus grand toit de panneaux solaires du monde. Le centre des expositions et plusieurs pavillons nationaux ont également été équipés de panneaux. « L’énergie solaire doit fournir, la plus grande ressource d'énergie solaire sur un site public en Chine », a indiqué Xu Bo, commissaire général adjoint de l'Exposition universelle. « Ce qui est intéressant de voir c'est comment l'organisation de l'Expo a aidé à améliorer l'environnement en ville ces dix dernières années et comment elle le fera les dix prochaines années », a déclaré Sze Ping, expert pour le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). 263 261 Des participants de l'Exposition universelle de Shanghai ont publié conjointement la Déclaration de Shanghai, un "résumé des accomplissements substantiels" de l'événement de 184 jours. Cet événement avait pour but d'innover et de trouver des solutions aux différents défis dans l'urbanisation. Voici les grands axes de développement contenus dans cette déclaration : > Développer une civilisation écologique orientée vers le futur > Poursuivre une croissance équilibrée qui inclut tous les citoyens > Promouvoir l'innovation scientifique et technologique en tant que voie de développement > Construire une société de l'information intelligente et accessible > Encourager une société multiculturelle ouverte et généreuse > Construire des communautés amicales où il fait bon vivre > Promouvoir un développement équilibré entre zones urbaines et zones rurales Cette déclaration propose de « recueillir les contributions intellectuelles de l'Expo de Shanghai au sein d'outils éducatifs à l'usage des futurs urbanistes et gestionnaires urbains » et de faire du 31 octobre, jour de la clôture de l’Exposition universelle, la « Journée Internationale des Villes Meilleures ». L’enjeu de la motorisation en zone urbaine Dans les pays en développement, le parc automobile est concentré dans les zones urbaines qui concentrent également la croissance économique. En Chine, le taux de motorisation automobile était de 28 automobiles/1 000 habitants en 2006. Mais à Shanghai, où les revenus moyens sont cinq fois supérieurs à la moyenne nationale, il était de 33 automobiles/1 000 habitants. La pollution locale est principalement un problème urbain du fait de la densité de population et de la concentration de l’utilisation de véhicules en zones urbaines. Par le passé, à Shanghaï comme dans toutes les villes chinoises, la pollution atmosphérique était avant tout causée par l’industrie lourde implantée au cœur des villes. A présent, une part substantielle du problème de qualité de l’air est due aux sources mobiles en dépit d’un taux de motorisation relativement faible par rapport aux villes développées. Ce problème est né depuis le milieu des années 1990, du fait de l’augmentation rapide du nombre de véhicules. Le 12ème plan de développement social et économique municipal Concernant les économies d’énergies, Shanghai s’est fixé l’objectif que 65% des nouveaux bâtiments construits adoptent des mesures pour améliorer leur efficacité énergétique. Un système de « quota » d’énergie sera élaboré pour être appliqué aux bâtiments publics, écoles, hôpitaux, centres commerciaux, hôtels, agences gouvernementales. Des politiques incitatives (baisse des prix, incitations fiscales) seront utilisées pour encourager les économies d’énergie et réduire les émissions de CO2. Concernant la consommation en eau de l’industrie, le plan fixe comme objectif la diminution de 20% par unité de PIB par rapport à 2010. Des projets pilotes en faible émission de CO2 seront lancés et un système d’étiquetage, de certification et de norme ainsi que d’échange d’émission seront créés. Des politiques plus strictes en faveur de la conservation des terres dans le but de préserver les zones agricoles et écologiques seront lancées. Le taux de couverture forestière en milieu urbain est fixé à 15% et celui de « couverture verte » est fixé à 38,5% pour 2015. Une politique de tri des déchets sera lancée et l’objectif d’une réduction de 20% des déchets produits par citoyen est avancé. Enfin d’ici à 2015, des normes sur les émissions de gaz d’échappement pour les véhicules seront mises en œuvre 264 262 Références http://www.shanghai.gov.cn/shanghai/node23919/index.html http://www.ici-shanghai.com/pratique/index.php/2007/09/15/1-shanghai-en-chiffres http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/29/championne-de-l-urbanisation-a-lachinoise http://www.bonjourshanghai.net/modules/sections/index.php?op=viewarticle&artid=14 http://base.d-p-h.info/es/fiches/dph/fiche-dph-8301.html http://www.ambafrance-cn.org/Effets-de-la-crise-economique-a-Shanghai.html http://chine.aujourdhuilemonde.com/le-maire-de-shanghai-reconduit-pour-cinq-ans http://www.chine-informations.com/guide/shanghai_780.html http://chinaworkpark.com/shanghai_dpark_fr.html http://www.dpark-shanghai.com/ http://www.cfo-news.com/Travailler-et-vivre-en-Chine-devient-facile-pour-les-PMEeuropeennes_a14082.html http://soho-shanghai.com/shanghai_homeoffice_fr.html http://www.developpementdurable.com/environnement/2010/02/A4120/expo-universelle2010-shanghai-veut-faire-oublier-son-image-de-ville-polluee.html http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-8660.html http://www.chine-informations.com/guide/declaration-de-shanghai_3495.html http://www.export.gov/china/exporting_to_china/developmentzones.pdf http://www.cadz.org.cn/en/index.jsp?ItemID=1650 265 263 Istanbul, “la Chine de l’Europe” Synthèse Points focus Enseignements Filières prioritaires Tourisme, Finance, Logistique et transport Outils de développement économiques Le « Strategic Plan » - Plan 2010-2014 La Chambre de commerce et d’industrie d’Istanbul (ISO) Axes stratégiques Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France > Durabilité > Productivité > Participation > Accessibilité > Efficacité Une croissance dynamique qui s’appuie sur l’industrie, la construction, le tourisme et la culture Une attractivité fondée sur la position géographique et les coûts de main d’œuvre Un nombre d’acteurs limité (structuration administrative assez claire, pas d’agence régionale de développement hormis la CCI) Analyse SWOT Forces/Atouts Faiblesses/Difficultés > Multitude de TPE-PME > Urbanisation mal maitrisée > Patrimoine historique > > Système bancaire et financier solide Manque de terrains viabilisés > Hub de la logistique et du tourisme dans la région eurasienne > Transports trop limités > Congestion et pollution > Poids de l’industrie textile et automobile Opportunités Menaces 266 264 > Spécialisation dans certaines activités à forte valeur ajoutée : finance, aviation, industrie pharmaceutique > Risque sismique très important > Importance de l’immigration > Restructuration de l’industrie textile > Système de gouvernance complexe > Capitale européenne de la culture 2010 > Corruption Fiche d’identité et chiffres clés Superficie : 5 512 km² Population : 13 471 390 habitants en 2010, la population d’Istanbul représente prés de 18% de la population turque Densité de population : 2400 habitants au km² PIB : 133 milliards de $, 27% du revenu national turc est assuré par Istanbul. Elle concentre 38% de la production industrielle de la Turquie, plus de 50% des services et génère 40% des recettes fiscales. Plus du quart de la main d’œuvre industrielle du pays s’y trouve. De même, tous les sièges sociaux des banques privées y sont implantés et la ville regroupe 21% des succursales bancaires turques. Valeur des exportations des entreprises basées à Istanbul : 55,6 milliards de $ en 2009 Valeur des importations des entreprises basées à Istanbul : 78,6 milliards de $ en 2009 Nombre d’universités : 29 Nombre de touristes : 6 453 582 en 2007 Secteur financier Istanbul a toujours été « la capitale financière » de la Turquie alors même qu’Ankara est devenue la nouvelle capitale politique en 1923. Levent et Maslak sont les principales zones financières d’Istanbul. On y trouve les sièges sociaux des plus grandes compagnies et banques de Turquie mais aussi les implantations locales de grandes entreprises étrangères du secteur financier telles que Citibank, Merrill Lynch, J. P. Morgan, HSBC, ABN Amro, Fortis, Banque ING, BNP Paribas, Société Générale, Banca Di Rom, UniCredit, WestLB, Deutsche Bank, Commerzbank…. Industrie Istanbul est « le centre industriel » de la Turquie et contribue à hauteur de 38% à l’industrie turque11. En outre, 55% du commerce de la Turquie est réalisé à Istanbul. L’ensemble des activités d’Istanbul représente 21,2% du PNB turc. De nombreuses usines sont implantées dans la ville. Outre la production des matières premières (coton, fruit, huile d'olive, soie et tabac), Istanbul compte de nombreuses industries : > > > > > Transformation des produits alimentaires Textile Produits pétroliers - pétrochimie Caoutchouc Assemblage automobile Istanbul concentre le quart des sociétés industrielles à capitaux étrangers de Turquie, 200 des 500 premières entreprises industrielles du pays y ont leur siège et les salaires de l’industrie manufacturière y sont plus élevés que la moyenne. 11 267 265 L'industrie pharmaceutique est aujourd’hui en pleine expansion. A ce jour, environ 134 compagnies opèrent dans l'industrie pharmaceutique turque. La plupart d’entre elles sont basées à Istanbul. Certains secteurs de l'industrie sont parmi les plus compétitifs du monde. Avec la région de Marmara, Istanbul est devenu un eldorado pour le secteur automobile. Tous les constructeurs sont présents, un millier de sous-traitants ont suivi, attirés par une main d’œuvre très productive. En 2008, 17% de l’exportation de la Turquie concernait le secteur de l’habillement et du textile. Cette industrie peut être considérée comme une « locomotive de l'économie » turque. La Turquie est le 6ème producteur de coton du monde. Les produits en coton représentent 85% des exportations de textile et de prêt-à-porter. 35 à 40% des produits de cette filière sont exportés. La part du prêt-à-porter dans les exportations du secteur textile est de 60%. Environ 2,5 millions de personnes sont employées dans le secteur du textile et du prêt-àporter. La Chambre d’Industrie d’Istanbul a réalisé en 2008 un classement des 500 plus grandes entreprises turques : 47 sont dans le secteur du textile. Tourisme Istanbul est l’une des étapes touristiques les plus importantes de la Turquie et compte des milliers d’hôtels. Elle a d’ailleurs été « Capitale culturelle de l’Europe » en 2010. Pour faire d’Istanbul une métropole à vocation mondiale, un travail récent a été effectué pour en développer le tourisme. En 2005 le ministère de la Culture et du Tourisme classait la ville comme espace privilégié du tourisme et lui accordait une place importante dans le « Plan d’action de la stratégie du tourisme de la Turquie 2007-2013», « l’Atelier du tourisme » était créé par la ville pour la représenter lors des foires internationales. Istanbul dispose de deux aéroports. Le principal, Atatürk Aéroport, situé sur la rive européenne et le nouveau Sabiha Gokcen, situé sur la rive asiatique. Le flux de passagers a atteint 5 346 658 en 2007. Gouvernance et organisation administrative Organisation La région métropolitaine d’Istanbul est gérée par la "Municipalité métropolitaine" (Istanbul Büyükşehir Belediyesi). Depuis 2004, les limites administratives de la Mairie métropolitaine coïncident avec celles du département d’Istanbul dont les contours ont été revus en 1996 (avec la transformation d’un ancien arrondissement, Yalova sur la rive sud du Golfe d’Izmit, en département). L’échelon central et l’échelon local se partagent la gestion et l’aménagement de ce territoire. L'échelon central : l’État et le département Certains ministères jouent un rôle fondamental dans la gestion et l’aménagement d’Istanbul. Le ministère de la Culture et du Tourisme tout d’abord, qui garde des compétences sur certaines zones échappant de ce fait aux pouvoirs locaux. Le ministère des Transports également, qui gère les franchissements du Bosphore et les infrastructures d’envergure nationale. Le ministère de la Défense enfin, qui possède quelques 17% du sol dans le département d’Istanbul. Ce ministère est devenu un acteur majeur de la ville dans la mesure où il transfère progressivement ses réserves foncières soit aux acteurs publics locaux (par le biais de négociations plus ou moins informelles), soit au secteur privé. 268 266 Représentant de l'État central, le « vali » (l’équivalent d’un Préfet en France) s'appuie sur l’administration spéciale du département (il özel idaresi), constituée de plusieurs services départementaux et propriétaire d’un vaste patrimoine foncier. Ses compétences principales concernent la police, l’état civil et le contrôle des constructions. À un niveau inférieur, celui des 39 arrondissements (ilçe) que compte le département d'Istanbul, se trouvent les souspréfectures (kaymakamlik) qui constituent un simple relais du pouvoir central et de ses services. Enfin, à un niveau encore inférieur, les maires de quartier (muhtar) – même s'ils sont élus par leurs administrés – peuvent être considérés comme d'ultimes représentants du pouvoir central. La municipalité métropolitaine Face au pouvoir central, les "pouvoirs locaux" sont principalement détenus par la Municipalité métropolitaine d’Istanbul, issue des réformes de décentralisation votées en 1984. Les territoires intégrés sont ceux des 41 "municipalités de premier rang", essentiellement situées au nord-ouest d’Istanbul (Silivri, Çatalca) et dans une moindre mesure au nord-est (Şile). La Mairie métropolitaine est dotée d’un important budget (5 milliards de livres turques en 2009, soit environ 2,5 milliards d’euros), principalement composé de dotations de l’État central, et emploie entre 30 000 et 40 000 personnes. Elle élabore un plan d’aménagement général (Nazim Imar Plan) ainsi que la construction de logements et la gestion du patrimoine foncier public. En 2004-2005, son autonomie financière a été renforcée : possibilité de faire des emprunts sur les marchés financiers, assouplissement des règles en matière d’appels d’offre, etc. Cependant, on observe actuellement un processus relatif de recentralisation puisque le gouvernement, par l’intermédiaire de l’agence TOKI12, s’investit aujourd’hui massivement dans la politique du logement à Istanbul. Elle est dirigée par : – un "maire métropolitain", élu au suffrage universel direct pour cinq ans. Il a un pouvoir de veto sur toutes les décisions prises soit par le conseil métropolitain soit par les conseils d’arrondissements municipaux. – un conseil municipal métropolitain, formé à partir des conseils d’arrondissements municipaux. Il est l'organe décisionnel de la municipalité métropolitaine d’Istanbul. Il est composé de représentants des arrondissements et des municipalités et présidé par le maire. Il examine et approuve les décisions des districts. Les budgets des districts sont discutés et peuvent être modifiés par le Conseil. Il peut également prendre des décisions réglementaires visant l'unité et la conformité entre la métropole et les municipalités de district. Les municipalités d’arrondissement (ilçe belediyeleri) Créées en 1984, les municipalités d’arrondissement – ou "municipalités de second rang" – sont depuis 2008 au nombre de 39. Neuf nouveaux arrondissements ont en effet été créés à partir des anciennes "municipalités de premier rang", tandis qu’un autre a été supprimé, celui d’Eminönü. Les mairies d’arrondissement ont des compétences dans le domaine de l’éducation, de la santé et de la police locale, mais aussi de l’aménagement et de l’urbanisme (elles sont tenues d’élaborer les "plans d’application" locaux du plan d’aménagement général de la Mairie métropolitaine Nazim Imar Plan, sans pouvoir d’initiative réel). Cependant, il faut noter d’importantes inégalités de revenus entre ces différentes municipalités, ce qui leur donne des marges de manœuvre très variables. 12 TOKI est une agence de l’Etat avec un ambitieux programme de logement social pour l’ensemble de la Turquie. 269 267 Carte des arrondissements d’Istanbul L’après crise à Istanbul La capitale économique turque caracole en tête du classement des villes qui ont le mieux résisté à la crise, sachant qu’avant la récession, elle était déjà la 44e ville mondiale la plus dynamique économiquement. Non seulement Istanbul affiche la plus forte progression mondiale de ses taux d'emploi et de revenus entre 2009 et 2010 (respectivement 7,3% et 5,5%), mais ces taux atteignent des niveaux bien supérieurs à ceux d'avant la crise (2,5% et 2,6%). 270 268 Istanbul est aujourd’hui l’une des grandes mégapoles de la planète13. En vingt ans, la ville s’est ouverte sur l’étranger de manière spectaculaire. Capitale économique et culturelle de la Turquie, elle est aussi devenue un relais régional de la mondialisation, attirant à la fois des populations de tous horizons – touristes, migrants internationaux ou hommes d’affaires – et les investissements d’entreprises étrangères. L’année 2010 a été une année record au niveau du volume de l’arrivée de capitaux étrangers. Selon la Chambre de Commerce d’Istanbul : « le nombre d’entreprises créées par des investisseurs étrangers a augmenté de 21%, générant une augmentation fulgurante de l’entrée des capitaux étrangers (119%) ». Vision pour le territoire La municipalité veut donner à Istanbul l’image d’une capitale mondiale durable, offrant une bonne qualité de vie à citoyens et ouverte sur le monde. Elle recherche la confiance de la population, de ses collaborateurs, la transparence du service public, l’efficacité dans la gestion des ressources. Si la Turquie est surnommée « la petite Chine de l’Europe », de par sa puissance commerciale et financière, Istanbul en est assurément le meilleur représentant (voir « Chiffres clés » ci-avant). 13 Selon le périmètre et le classement, 3e à 20e agglomération la plus peuplée au monde... 271 269 Des secteurs d’activités en plein développement Les autorités publiques de Turquie voient Istanbul comme le centre régional de la finance, de la logistique, du tourisme et de la culture entre l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et les pays européens de l’ex-bloc soviétique. Istanbul bénéficie effectivement d’atouts importants dans les secteurs suivants : > Dans le secteur logistique, Istanbul bénéficie d’un long passé en tant que point nodal des couloirs de transport international de la Turquie, où passent 60 % de l’ensemble des échanges commerciaux du pays. Il convient d’y ajouter plus récemment de grands projets d’infrastructure de transport transnational14, l’expansion du transport intermodal et l’amélioration des systèmes de gestion portuaire. > Le patrimoine historique d’Istanbul en fait une destination touristique majeure. De plus, la nomination en tant que capitale européenne de la culture en 2010 a donné lieu à des projets de rénovation, restauration et démolition assortis d’incitations financières en vue d’accroître les capacités des hôtels, musées et autres équipements culturels. « L’Atelier du tourisme » coordonne le secteur privé, la société civile et les différentes instances publiques locales pour travailler ensemble en lien direct avec le maire d'Istanbul pour déterminer les besoins, la planification, les stratégies de marketing du secteur touristique et les politiques d'aménagement de la ville d'Istanbul. > Dans le secteur financier, la bourse d’Istanbul a connu une progression spectaculaire et le secteur bancaire est plus expérimenté que d’autres places de la région eurasiatique. Parmi les points négatifs, on peut citer un faible taux de capitalisation et la position dominante des titres d’État par rapport aux actions sur les marchés de capitaux. Des réformes sont nécessaires pour réduire les frais élevés de transaction et d’intermédiation, ainsi que la forte dépendance des institutions d’intermédiation financière à l’égard de la bourse. Istanbul, capital européenne de la culture en 2010 Alors choisie pour être capitale européenne de la culture en 2010, la métropole a crée une agence (Istanbul 2010) dédiée à cet évènement dans le but de planifier, de gérer les activités et de coordonner les efforts communs des organismes publics et des institutions. Outre l’aspect culturel, l’intérêt d’un tel évènement est bien sûr la visibilité internationale d’Istanbul. La Turquie désirant se rapprocher de l’Union Européenne, les projets réalisés ont eu pour objectif de démontrer qu’Istanbul était en interaction avec la culture européenne. Cet évènement a permis également de nouer des relations économiques avec l’Europe et de concrétiser les liens culturels. D’autre part, Istanbul a profité de cet évènement pour entreprendre un vaste programme de rénovation urbaine, de développement économique et social. Ainsi, de nombreux emplois ont été créés dans les domaines de la communication, de l'éducation, de la conception, de la gestion et de la création. 14 Notamment un projet pharaonique de canal de 50 km afin de désengorger le détroit du Bosphore qui reliera la mer Noire à la mer de Marmara, Canal Istanbul, à l’ouest de la capitale turque. 272 270 Être sélectionné en tant que Capitale européenne de la Culture donnera vraisemblablement une impulsion aux relations économiques et culturelles de la ville avec l’Europe. Stratégies de développement économique ou politiques sectorielles La politique de grands travaux ou de grands projets de la métropole Depuis les années 1980, les pouvoirs publics, que ce soit au niveau national ou au niveau local, ont tout mis en œuvre pour faire accéder Istanbul au rang de métropole mondiale. Pour cela, la Mairie métropolitaine, créée en 1984, a été le fer de lance de cette politique. Ainsi, dans les années 1980, la mise en place de politiques néolibérales s’est accompagnée de nombreux investissements publics. La Mairie a développé une politique de grands projets marquée par " l’obsession de la mise aux normes et de la mise en marque de la ville". Outre les infrastructures de transport, de nombreux aménagements de prestige ont été mis en œuvre : > réhabilitation de la Corne d’Or, > construction du second pont sur le Bosphore (et projet de construction d’un troisième pont), > construction du tunnel immergé le plus profond du monde destiné à la ligne ferroviaire Marmaray, > extension du quartier des affaires et divers projets de modernisation. En définitive, ces projets s’inscrivent davantage dans une politique de marketing urbain que dans une vision d’ensemble de la ville. Dans les années 2000, cette politique s’est même encore renforcée, avec un nombre important de projets d’aménagement. Ainsi, le marché immobilier a connu un boom sans précédent, avec des valeurs foncières qui ont triplé entre 2001 et 2008. L’obtention du titre de « Capitale européenne de la Culture » en 2010 aurait dû être l’occasion de mettre en place de grands projets mais des défaillances dans l’organisation et la gestion financière (conjuguée à la crise financière) ont été des freins au projet initial qui prévoyait de combiner histoire et renouvellement urbain tout en associant les acteurs du monde de la culture aux différents comités d’organisation. La crise financière est venu réduire l’investissement public, l’absence de consensus sur les projets de création ou de rénovation d’édifices urbains a mis au point mort la plupart d’entre eux et les nombreuses démissions des membres des comités d’organisation et du conseil d’administration de l’agence « Istanbul 2010 » chargée de porter le projet sont venu revoir les ambitions à la baisse. La position géographique pour développer l’économie La position d’Istanbul est très stratégique. Elle est une interface entre la Méditerranée et le continent. Mais elle aussi une interface entre le continent européen et le continent asiatique. Cette position en fait un « hub eurasiatique » qui lui assure un avantage stratégique dans les échanges commerciaux. L’emplacement géographique positionne également Istanbul comme un intermédiaire entre les deux continents. La Bourse d’Istanbul est ainsi un relais atténuant le décalage des horaires de fermeture des places boursières américaines et asiatiques. Son implantation en fait également un « carrefour de transit des vols internationaux ». Les retombées sont visibles, les investissements dans le secteur de l’aviation notamment se sont accrus. Par exemple le salon de l’aviation civile Airex Istanbul 2010 est d’ailleurs devenu le premier salon mondial en termes de contrats d’achats. Enfin ce 273 271 hub attire de nombreux grands groupes industriels à Istanbul : Ford Renault, Mercedes Benz, Unilever, Coca Cola, Philip Morris, Arçelik (électroménager), Grundig, Bridgestone… Un transfert de plus en plus marqué au secteur marchand Le processus de développement de partenariat public/privé se lit dans les projets actuels de privatisation de certaines grandes agences de services proches de la Mairie métropolitaine (gaz, transports ou récemment les services de ferries pour $861 millions). La Mairie métropolitaine, de même que les municipalités d’arrondissements, demeure néanmoins un acteur majeur, avec un pouvoir d’impulsion et de contrôle. Mais il s’agit bien d’une privatisation croissante de la ville. Quant à l’affirmation d’Istanbul comme métropole culturelle, elle est principalement promue par des structures privées, en l’occurrence, le plus souvent par des fondations associées à de grands groupes privés turcs (comme par exemple les groupes bancaires turcs comme la banque Yapi Kredi), des groupes familiaux industriels (comme Koç) ou de riches familles (exemple avec la fondation Suna et Inan Kiraç) à qui l’on doit plusieurs nouveaux musées et qui président à l’organisation de certains grands événements. La concertation et la participation demeurent d’ailleurs très limitées, malgré l’instauration récente des conseils de ville. Et l’ensemble de ces projets sont étroitement dépendants d’une culture politique où le clientélisme – en lien avec la domination électorale des grands partis – et la corruption demeurent monnaie courante. Plan stratégique de la Métropole Plan 2010-2014 Il couvre la période de 2010 à 2014. Le Maire d’Istanbul explique qu’il doit être considéré comme un « second mandat stratégique de 5 ans » prenant ainsi le relais du Plan précédent (2007-2011). Les acteurs locaux d'Istanbul ont été intégrés dans le processus d’élaboration au travers d’enquêtes à destination des habitants, des entreprises et des travailleurs. Les thèmes stratégiques suivants doivent permettre de mettre en place des actions dont la finalité est de faire d’Istanbul une métropole mondiale dotée d’une grande qualité de vie : > > > > > Durabilité Productivité Participation Accessibilité Efficacité. Ces thèmes se répartissent transversalement en objectifs stratégiques : > > > > Identifier l’histoire, la culture et l’identité de la ville Mettre au premier plan ses atouts culturels et touristiques Appliquer les principes du développement durable à la ville Orienter l’économie scientifique et technologique vers les services et le commerce > Assurer une gestion municipale efficace et participative > Se doter d’outils efficaces comme les programmes de planification. 274 272 Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises La Métropole d’Istanbul ne présente pas véritablement de politique de développement, de promotion à l’International. Cette tâche incombe davantage à des organismes étatiques tels que l’Agence Turque pour la Promotion et le Soutien à l’Investissement (ISPAT) ou les Chambres de Commerce et d’Industrie. La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Istanbul La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Istanbul constitue l’une des agences de promotion des investissements internationaux directs pour la ville. La Turquie oblige les entités privées à être membre d'une chambre relevant de leur activité et de la région à laquelle elles appartiennent. Les Chambres de Commerce et d’Industrie sont par conséquent de puissantes entités semipubliques de par leurs actions. La CCI d’Istanbul est l’une des plus grandes organisations non gouvernementales du pays. Elle a pour ambition de promouvoir l’économie d'Istanbul et de manière plus générale de la Turquie à l’extérieur et à l’intérieur des frontières du pays. Pour atteindre ces objectifs, la CCI d’Istanbul mène diverses actions : > Identifier et résoudre les questions relatives au commerce en Turquie dans le secteur privé > Améliorer le commerce et les investissements nationaux et à l'étranger > Permettre une meilleure compréhension et une meilleure pénétration des marchés étrangers > Améliorer les relations commerciales internationales. Avec près de 300 000 membres actifs, la CCI d’Istanbul est l’une des plus grandes chambres de commerce du monde15. En 2009, 210 des 500 plus grandes entreprises industrielles turques et 60% des 50 plus grosses entreprises turques y étaient affiliées. Chaque année, elle accueille plus de 50 délégations commerciales étrangères, organise environ 15 foires et expositions à l'étranger et organise plus de 100 réunions d'information, conférences, séminaires et événements. En outre, la CCI d’Istanbul mène des projets de recherche intensive dans presque tous les domaines liés au commerce et l'économie. Par exemple la création du « Technoparc d’Istanbul » en 2010 qui a vocation à devenir l’un des premiers centres de R&D d’Europe dans les domaines de la défense, de l’aérospatiale, de la biotechnologie, des technologies marines et autres branches de haute technologie. Par ailleurs, la CCI cherche activement à préserver Istanbul : son patrimoine historique et son identité culturelle tout en favorisant sa renommée. Elle s'occupe également de nombreux enjeux municipaux qui touchent directement les échanges au sein d'Istanbul. En tant que représentant du secteur privé turc, la CCI d’Istanbul établit des liens avec ses homologues étrangers, signe des accords de coopération entre les entreprises turques et étrangères. Ainsi, elle organise les visites des délégations étrangères. Elle mène également des actions visant à promouvoir les investissements en Turquie. > Le département relations internationales a pour objectif d’accueillir les délégations et organise des réunions bilatérales. Il est chargé, par ailleurs, de recruter des entreprises turques pour participer à des foires internationales. > Le département de coopération est chargé du volet commercial avec l’Union Européenne. Il s’agit d’une des priorités de la CCI d’Istanbul. Cette dernière organise le lobbying en Europe notamment à Bruxelles. Ce lobbying a pour but de promouvoir l’adhésion de la Turquie. 15 A titre indicatif, 400 000 entreprises sont membres de la CCIP, la CCI de Paris, des Hauts-de-Seine, de la SeineSaint-Denis et du Val-de-Marne. 275 273 La CCI d’Istanbul travaille également en étroite collaboration avec ses homologues internationaux. Ainsi, les CCI d’Istanbul et de Madrid ont mis en place un programme d’exportation qui s’est étendu aux Etats-Unis. L’Agence Turque pour la Promotion et le Soutien à l’Investissement (ISPAT) L’ISPAT est un organisme officiel rattaché au Premier ministre de la République de Turquie. Sa mission est de promouvoir les opportunités d’investissements en Turquie auprès des membres de la communauté d’affaires internationale et d’apporter aux investisseurs le soutien nécessaire avant, pendant et après leur arrivée en Turquie. Elle est le point de référence des investisseurs internationaux et le point de contact de toutes les institutions qui s’efforcent de promouvoir et d’attirer des investissements au niveau national, régional et local. Active à l’échelle mondiale, l’ISPAT remplit sa mission par le biais d’un réseau de 15 représentants dans 21 pays, à savoir la Belgique, le Canada, la Chine, la France, l’Allemagne, l’Inde, Israël, l’Italie, le Japon, le Kazakhstan, le Luxembourg, l’Arabie saoudite, l’Espagne, les pays du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Émirats arabes unis), la Fédération de Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis. Elle propose, au sein d’une même structure, un large éventail de services aux investisseurs et les aide à optimiser leurs résultats en Turquie. L’ISPAT met au service des investisseurs une équipe de professionnels qui peuvent intervenir en arabe, chinois, anglais, français, allemand, italien, japonais, coréen, russe ou espagnol, ainsi qu’en turc, et les aide à mener à bien le développement de leurs activités en Turquie. Le travail de l’ISPAT, totalement confidentiel, permet d’associer l’approche spécifique du secteur privé et le soutien de toutes les instances gouvernementales. L’ISPAT propose des services entièrement gratuits dans de nombreux domaines, dont les suivants : Informations et analyses relatives au marché Vues d’ensemble des secteurs et rapports complets par secteur Evaluation des conditions d’investissement Sélection de sites Recherche de sociétés pour d’éventuels partenariats et joint ventures Négociations avec les institutions gouvernementales compétentes Simplification des procédures et questions juridiques, notamment : o Création d’une entreprise en Turquie o Eligibilité aux mesures d’encouragement o Octroi de licences o Permis de travail/séjour Une attention de plus en plus forte au développement durable L’OUI est l'Observatoire Urbain d'Istanbul, c’est un centre de documentation et lieu de recherche sur la métropolisation d'Istanbul. L'un des objectifs prioritaires de l'Observatoire Urbain d'Istanbul est le développement durable, auquel l'OUI consacre plusieurs de ses activités scientifiques. 276 274 Des séminaires sur la période 2009/2010 ont été organisés dont : Istanbul, ville durable? Ce séminaire comportait en particulier des questionnements, débats, expériences de terrain et perspectives croisées L’urgence d’une action plus intégrée et territorialisée a été évaluée comme grande. L’approche adoptée est celle des sciences sociales, soucieuses d’interroger et de refonder l’action publique, les politiques environnementales. Plusieurs conférences (conférences en ligne) ont pour thème le développement urbain durable : > La question de l'eau à Istanbul, > Le financement des transports urbains, > De quoi les inondations de septembre 2009 à Istanbul sont-elles le symptôme? > Initiatives en matière d'énergies renouvelables de la mairie métropolitaine d’Istanbul, > Restructuration du cadastre et terrains forestiers (de type 2B) déclassés, > Pollution atmosphérique et types de chauffage à Istanbul. Le 5e Forum mondial de l’eau, organisé tous les 3 ans par le conseil mondial de l’eau, a été accueilli en 2009 à Istanbul, sur le thème « Établir des passerelles entre nos divergences sur l’eau ». Istanbul est ainsi devenue, pendant une semaine, la capitale mondiale de l’eau avec pas moins de 30.000 participants venus du monde entier, dont 25 chefs d’État et quelque 180 ministres de gouvernement. 277 275 Références http://www.ibb.gov.tr/en-US/Pages/Home_Page.aspx http://www.worldlingo.com/ma/enwiki/fr/Economy_of_Istanbul http://www.lepetitjournal.com/istanbul/breves-istanbul/35996-istanbul-en-bref-populationstambouliote-et-crise-nomique.html http://www.invest.gov.tr/fr-FR/infocenter/news/Pages/istanbul.intl.trade.hub.aspx http://www.turquie-fr.com/la-turquie-sest-rapidement-remis-de-la-crise-mondiale-grace-ason-secteur-bancaire/16/12/2010/#more-4990 http://www.lexpansion.com/economie/les-villes-qui-se-sont-le-mieux-sorties-de-lacrise_243892.html http://geoconfluences.ens-lsh.fr/doc/typespace/urb1/MetropScient9.htm http://www.invest.gov.tr/fr-FR/infocenter/news/Pages/041010-airex-istanbul-2010-aviationairshow.aspx http://www.en.istanbul2010.org/index.htm http://www.artclair.com/jda/archives/docs_article/80524/istanbul-2010--une-capitaleeuropeenne-de-la-culture-en-demi-teinte.php http://bordeaux.eurosblog.eu/spip.php?article72 http://www.oecd.org/dataoecd/3/12/40818613.pdf http://blogs.mediapart.fr/edition/istanbul-not-constantinople/article/131108/les-nouvellesformes-du-tourisme-urbain-a-is http://www.oecd.org/document/44/0,3746,fr_33873108_33873854_37583852_1_1_1_1,00.ht ml http://www.nouvelle-europe.eu/geographie/au-sud---turquie/istanbul-une-capitaleeuropeenne_2.html http://www.turquie-fr.com/de-plus-en-plus-dinvestisseurs-etranger-en-turquie/30/12/2010/ http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2416562&rubId=5548 http://dubretzelausimitinfos.over-blog.com/ext/http://www.lepetitjournal.com/istanbul/a-la-uneistanbul/64018-economie-istanbul-en-direct-sur-bfm-radio.html http://www.lexpansion.com/economie/istanbul-la-depression-economique-tourne-a-la-crisemorale_16608.html http://www.invest.gov.tr/frFR/infocenter/news/Pages/turkish.defense.industry.research.development.high-tech.aspx http://www.us-istanbul.com/ http://www.invest.gov.tr/fr-FR/infocenter/news/Pages/050111-istanbul-ferry-company-idoprivatization.aspx http://www.invest.gov.tr/fr-FR/infocenter/news/Pages/070211-foreign-capital-inflow-istanbulsurge.aspx http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/typespace/urb1/popup/Istanbul1.htm www.ibb.gov.tr/en-US/Organization/MunicipalHistory/Pages/AnaSayfa.aspx http://www.iso.org.tr/en/iso500gecmisyillar.aspx http://www.invest.gov.tr/fr-FR http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=8&ved=0CE4QFjAH&url=http%3A%2F%2Ffo rumturquie2010.ubifranceevents.com%2Findex.php%2FsfMediaManager%2Fdownload%3Fmedia_id%3D7informations_compl-mentairespdf%26symfony%3Db5360aa047c1aab21b64b1dcc1f64d37&rct=j&q=%22production%20ind ustrielle%22%20d%27istanbul&ei=Gm3cTe2BA5SxhAedvLGxDw&usg=AFQjCNEScuNj3dd1 AICVTmZ_EbFzhzjj3g&cad=rja 278 276 Unité Développement Mission Stratégie Prospective et Evaluation SINGAPORE ECONOMIC DEVELOPPEMENT BOARD Singapore: Host to Home http://www.edb.gov.sg En dehors des caractéristiques de la Cité-Etat (environ 5 millions d’habitants et une densité record) et de sa réussite économique, à première vue les actions menées par EDB sont classiques, notamment l’argumentaire promotionnel, les publications, les verbatim, etc. Audelà du message clair, direct et précis qu’elle véhicule, l’intérêt de la structure réside plutôt dans son organisation avec un Conseil consultatif international et dans sa filiale d’investissement, sorte de fonds stratégique (mais très peu d’information disponible sur les rouages internes). De fait Singapour n’a rien à voir avec l’Ile-de-France puisqu’il s’agit d’une Cité-Etat avec à sa tête le même parti politique depuis l’indépendance en 1965… ce qui simplifie l’organisation administrative et politique. Singapour s’affirme néanmoins comme une véritable ville monde et a de nombreux atouts à faire valoir (libéralisme économique au dépend du libéralisme politique ?) : niveau de vie et qualité de vie, infrastructures et équipements, sécurité, événements mondiaux (sportifs notamment), la protection de la propriété intellectuelle…16 EDB : agence de prospective, de développement économique et de capital-risque A Singapour, plusieurs agences d'Etat sont en charge de la mise en œuvre de la politique industrielle. Trois d'entre elles sont particulièrement significatives : l’Economic Development Board, le Trade Development Board, a visée avant tout commerciale et tournée vers l’extérieur (à l’inverse d’EDB), et la Jurong Town Corporation (JTC) qui est chargée du développement et de la gestion des parcs industriels spécialisés. 16 On relève quelques autres particularités, comme la place du design au service de la productivité (‘Asia’s design destination’, comme en atteste l’aménagement du port par exemple) ou le positionnement en tant que porte sur l’Asie ; il existe aussi par exemple un partenariat de l’Hôpital Changi avec Intel pour le test d’un ‘Mobile Clinical Assistant’, un appareil mobile léger qui fournit des informations sur l'état de santé des patients et des résultats de test pour les aides-soignants qui sont en déplacement. La pénurie des réserves d’eau mondiale revient fréquemment, signe que c’est un danger qui préoccupe toujours la « ville du lion », fortement dépendante du voisin malais. 279 277 EDB a pour objectifs principaux : 1) d’attirer les investissements étrangers en s’affichant comme guichet unique pour les investisseurs, 2) de se concentrer sur une expansion verticale de l’industrie existante et explorer de nouveaux secteurs de croissance, et 3) d’améliorer l’environnement des entreprises, en interagissant avec les autres organismes gouvernementaux et en leur faisant des remontées d’informations régulières (feedback). L’initiative Future•Singapore, après une analyse approfondie des marchés émergents, des technologies, des perspectives commerciales et des tendances mondiales, a fait émerger 3 secteurs de croissance pour l’avenir : solutions urbaines, mode de vie, et vieillissement, santé et bien-être. Sur son site EDB promeut pas moins de 21 filières industrielles (y compris des services), de l’aéronautique aux énergies alternatives en passant par la santé, l’éducation, l’électronique, l’ingénierie de services ou les ONG ! Alors que dans les années 60 Singapour est un pays du tiers monde17, EDB voit le jour en 1961 et est doté à l’origine d’un budget de 100 millions de dollars. Si je le mesure mal, l’impact d’EDB sur l’économie local semble déterminant avec par exemple 21 000 emplois créés dans l’étroite cité en 1999 (crise asiatique ?) et générant une valeur ajoutée de près de 5 milliards d’euros. A priori EDB est constitué d’au moins une quarantaine de cadres (senior management, a priori niveaux bleu et orange ci-dessous), présidé par un Conseil d’administration de 16 membres et d’un Conseil consultatif international de 17 personnes (infra). L’organigramme d’EDB : En outre, de nombreuses sociétés privées installées à Singapour – parmi lesquelles ST Microelectronics, Siemens, DHL, Shell, Tata, etc. – sont présentes à la fois au sein du Conseil d’Administration et dans le Conseil consultatif international (IAC). Créé en 1995, celui-ci permet de rester en contact avec les milieux d'affaires internationaux et de s’assurer que les stratégies économiques demeurent pertinentes et efficaces. EDB intègre depuis 1991 EDB investissement (EDBI), son bras armé indépendant en capital investissement, sorte de fonds stratégique qui joue sur les 2 tableaux : catalyser les 17 Devenu entre temps l'un des quatre « dragons » d'Asie dans les années 80, en 2006 Singapour prévoyait d’investir 13 milliards de dollars en faveur de la R&D au cours des 5 années suivantes avec un objectif de 3% du PIB (contre 2,25%). 280 278 secteurs stratégiques et renforcer les moteurs existants de l’économie. EDBI détient actuellement des participations dans divers secteurs allant des sciences biomédicales, chimie, électronique, TIC, ingénierie de précision et ingénierie des transports. EDBI a investi dans plus de 240 entreprises depuis sa création (aucun montant signalé). EDB est très largement présent dans le monde entier avec des représentations dans les principales métropoles mondiales : notamment 7 bureaux aux USA, 7 en Asie (en dehors du siège) et 5 en Europe, dont un à Paris mais qui ne dispose que d’une seule correspondante18… 18 Les bureaux parisiens de l’EDB sont situés au 356, rue Saint Honoré, 75001 Paris - Ms Goh Wi Wi (Centre Director) - Tel: 01 44 50 58 30 / Fax: 01 42 97 53 55 - [email protected] 281 279 Unité Développement Mission Stratégie Prospective et Evaluation TEKES Finnish Funding Agency for Technology and Innovation www.tekes.fi/en Tekes est le principal organisme public pour le financement de la recherche et développement et de l'innovation en Finlande. Tekes a été créé suite à la récession économique des années 1970. En 1983, Le Président de la Finlande, ratifie une loi sur la fondation de Tekes, l'Agence nationale de technologie. En 1984, Tekes commence à fonctionner à la fois au niveau national et international. Tekes se développe et étend ses activités, en construisant un réseau de 12 unités en Finlande, et plus de 17 unités à l'étranger. Tekes a connu une croissance spectaculaire de la fin des années 1990 à la suite d'une augmentation marquée du financement de la technologie grand public. Elle emploie environ 400 personnes en Finlande et à l'étranger, dont 90 dans les centres régionaux pour le développement économique, les transports et l'environnement (ELY Centres). Tekes travaille avec les entreprises innovantes et les unités de recherche de Finlande. Chaque année, elle finance 1.500 recherches et projets de développement d’entreprises, et près de 600 projets de recherche publique dans les universités, les instituts de recherche et les écoles polytechniques. Tekes promeut une vision large de l’innovation, outre les innovations technologiques, il souligne l'importance des services connexes, du design, du développement des affaires et des innovations sociales. Tekes permet aux entrepreneurs d'accéder aux réseaux d'innovation en identifiant les entreprises et les partenaires potentiels de R & D. Tekes facilite la collaboration et le réseautage - Entre petites et grandes entreprises - Industrie et les universités - Les organismes publics et du secteur privé et non-gouvernementales - À l'échelle mondiale - à l'échelle nationale - régionale Les petites et moyennes entreprises peuvent obtenir un financement spécial pour l'achat de services d'experts pour appuyer leurs activités d'innovation. Les jeunes entreprises innovantes peuvent obtenir un financement pour leur croissance et l'internationalisation. 282 280 En collaboration avec les entreprises et des chercheurs, Tekes identifie des domaines stratégiquement importants de R & D et conçoit des programmes pour permettre la réalisation de projets ambitieux de R & D et pour développer les compétences commerciales et la coopération internationale. Budget et financement : Chaque année, Tekes octroie environ 600 millions d'euros à des projets innovants visant à générer de nouveaux savoir-faire et de nouveaux types de produits, procédés et concepts de services. En 2009, Tekes a examiné le financement de 2°177 projets, ce qui a entraîné des investissements totaux de 579million €, dont: - € 343 000 000 ont été investis dans des projets d'entreprise; - € 236 000 000 ont été investis dans des projets réalisés par des universités, instituts de recherche et les écoles polytechniques. Sur le total du financement des projets R&D des entreprises: - 61% a été ciblées sur les PME; - 87% était destiné aux entreprises de moins de 500 employés. En 2009, le nombre d'entreprise financées a augmenté de près de 40% par rapport à l'année précédente. C'est une preuve de la volonté des entreprises de se renouveler, tout en reflétant les problèmes de financement rencontrés à cause de la récession économique. Comment les projets sont-ils sélectionnés? Tekes sélectionne pour financer des projets qui créent dans le long terme les plus grands avantages pour l'économie et la société. Les autres applications et les impacts du projet sur les autres entreprises et la société sont pris en compte dans l'évaluation des demandes. Des programmes pour favoriser la coopération et les réseaux Tekes est l'une des passerelles pour collaborer avec les recherches les plus importantes et les partenaires du développement en Finlande. Tekes a aussi mis en place un réseau de partenariat mondial des plus grandes universités et les partenaires de l'innovation à travers le monde. Les programmes de Tekes se sont avérés un moyen efficace de coopération et de réseautage pour les entreprises, les universités et les instituts de recherche qui souhaitent développer des produits. Les (SHOK en finnois) mis en place en Finlande sont de nouveaux partenariats public-privé pour accélérer les processus d'innovation Leur objectif principal est de renouveler les grappes d'industries et de créer des innovations radicales. Les Centres (SHOK) élaborent et appliquent de nouvelles méthodes de coopération, de cocréation et d'interaction La coopération internationale joue également un rôle clé dans le fonctionnement des centres stratégiques Environnement de test et de pilotage et les écosystèmes constituent une partie essentielle des opérations des centres stratégiques ". Dans les , entreprises et unités de recherche travaillent en étroite coopération, mènent des recherches qui ont été définies en commun dans le programme stratégique de recherche de chaque Centre. La recherche vise à répondre aux besoins de l'industrie finlandaise et de la société au sein d'un cinq à dix ans. 283 Document n°9 Résultats de l’enquête auprès des entreprises franciliennes 284 282 STRATEGIE REGIONALE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DINNOVATION 2011-2014 Résultats de lenquête menée auprès des entrepreneurs franciliens Compagnie Européenne dIntelligence Stratégique (CEIS) Société Anonyme au capital de 150 510 - SIRET : 414 881 821 APE : 741 G 280 boulevard St Germain 75007 Paris Tél. : 01 45 55 00 20 Fax : 01 45 55 00 60 2011 Tous droits réservés Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 1 285 283 I. Résultats quantitatifs de lenquête Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 2 286 284 Dans le cadre de lélaboration de la Stratégie Régionale de Développement Economique et dInnovation 2011 2014 du Conseil régional dIle de France, une enquête a été réalisée auprès dune sélection dentreprises franciliennes entre le 1er et le 24 décembre 2010. Suite au traitement des réponses aux questionnaires, une série dentretiens téléphoniques a été menée afin de tenter de préciser la réalité des attentes des entrepreneurs dIle de France. Sur les 994 invitations à répondre au questionnaire envoyées, 146 entreprises ont pris le temps dy répondre soit 14,7% des entreprises consultées. Le questionnaire comporte 16 questions organisées en 5 parties : Description de votre entreprise LÎle de France et vous Votre situation Votre connaissance des dispositifs régionaux Vos attentes Lobjectif de cette enquête est dassocier les acteurs de léconomie francilienne à lélaboration de la nouvelle Stratégie Régionale de Développement Economique et dInnovation 2011 2014 en les interrogeant sur leurs projets et leurs attentes relatives à leur développement économique futur. REMARQUES PRELEMINAIRES Rappelons que les entreprises consultées proviennent en grande partie du fichier PMup de la Région Île de France. Pour les entretiens téléphoniques concernant la seconde partie de lenquête, les entreprises consultées sont principalement issues du secteur industriel et sélectionnées à partir de la base de données DIANE. Ces 2 enquêtes ne sont présentées quà titre illustratif et ne représentent pas une étude statistique exhaustive. Les résultats obtenus ont subi des croisements en fonction de la taille et du secteur dactivité des entreprises interrogées. Cependant, létroitesse de léchantillon na pas permis détablir une corrélation significative entre ces différentes variables. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 3 287 285 GUIDE DENTRETIEN 1. Description de votre entreprise .............................................................................................................. 5 2. LÎle de France et vous ..........................................................................................................................6 2.1. « Diriez vous que le fait dêtre implanté en Ile de France représente un atout en termes de ? » ....... 6 2.2. « Votre entreprise a t elle des projets de développement en Ile de France à moyen terme ? » .............7 2.3. « Si oui, quels types de projets ? » (plusieurs réponses possibles) ........................................................... 8 2.4. « Diriez vous que la prise en compte de limpact environnemental sur lactivité de votre entreprise est : » . . . 9 3. 4. 5. Votre situation.................................................................................................................................... 10 3.1. La création/transmission dentreprise ...................................................................................................... 11 3.2. La croissance de votre entreprise ................................................................................................................12 3.3. Le financement de votre entreprise.............................................................................................................12 3.4. Linnovation dans votre entreprise .............................................................................................................. 13 3.5. Lintégration du développement durable dans votre entreprise ..................................................................14 3.6. Les ressources humaines dans votre entreprise........................................................................................... 15 Votre connaissance des dispositifs régionaux ........................................................................................ 15 4.1. « Connaissez vous les aides aux entreprises du Conseil Régional ? » ...........................................................16 4.2. « Si oui, comment avez vous eu connaissance des aides du Conseil Régional ? »......................................... 17 4.3. « Comment qualifieriez vous la visibilité de loffre régionale en matière daides aux entreprises ? »............18 4.4. « Avez vous déjà bénéficié dune (ou plusieurs) aide(s) de la Région ? » ......................................................19 Vos attentes ....................................................................................................................................... 20 « Que pourrait faire de plus le Conseil régional dÎle de France pour accompagner votre développement? » 5.1. (réponse en clair) .................................................................................................................................................... 20 6. Annexe .............................................................................................................................................. 23 6.1. Questionnaire de lenquête .........................................................................................................................23 Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 4 288 286 1. DESCRIPTION DE VOTRE ENTREPRISE Trois secteurs prioritaires émergent : 61 entreprises répondantes sur 146 sont issues du secteur des « TIC et nouvelles technologies » ; 33 entreprises sur 146 appartiennent au secteur de « lindustrie » et 17 au domaine du « service aux entreprises ». 70 60 50 40 30 20 10 0 Activité 61 33 17 10 0 7 1 14 3 0 Concernant leur statut juridique, 73% de ces entreprises sont des sociétés anonymes ou des sociétés par actions simplifiées. Leurs effectifs sont majoritairement inférieurs à 10 salariés, soit 62% des entreprises répondantes, contre 38% dentreprises avec un effectif supérieur à 10 salariés. Statut juridique 2% 4% 73% 21% Effectif salarié EI ou EURL SARL SA ou SAS Autre 5% 1% 32% < à 10 62% de 10 à 49 de 50 à 250 > à 250 Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 5 289 287 2. LÎLE DE FRANCE ET VOUS Dans cette partie, nous avons posé quatre questions concernant les avantages pour les entreprises répondantes à être implantées en Île de France. 2.1. « DIRIEZ VOUS QUE LE FAIT DETRE IMPLANTE EN ILE DE FRANCE REPRESENTE UN ATOUT EN TERMES DE ? » Tout à fait d'accord Plutôt d'accord Plutôt pas d'accord Pas du tout d'accord 19% 41% 28% 12% 39% 49% 11% 1% 45% 47% 6% 2% 46% 43% 10% 1% 6% 29% 40% 25% Qualité de vie Qualité de la main duvre Perspectives de croissance Infrastructures Accès à limmobilier/foncier Qualité de vie 12% 19% 6% 28% 41% Infrastructures Perspectives de croissance 2% 1% 10% 45% 46% 43% 47% Accès à limmobilier/foncier 6% 25% 40% 29% Tout à fait d'accord Plutôt d'accord Plutôt pas d'accord Pas du tout d'accord Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 6 290 288 Pour respectivement 92% et 89% des entrepreneurs répondants, les deux atouts principaux dune implantation en Île de France concernent les perspectives de croissance offertes par le territoire et les infrastructures disponibles. La qualité de la main duvre est également considérée comme un véritable atout par 88% des entrepreneurs franciliens. Pourtant, certains des entrepreneurs consultés par téléphone affirment avoir des difficultés dans le recrutement de nouveaux effectifs, notamment pour des emplois industriels spécialisés. Concernant la qualité de vie offerte par le territoire francilien, les avis sont légèrement moins tranchés que ce que lon pourrait imaginer, mais il y a tout de même 60% de réponses positives. A noter que 65% des entreprises répondantes considèrent que laccès à limmobilier/foncier représente un des handicaps propres à la Région Île de France ceci sexpliquant logiquement par la hausse constante des prix de limmobilier ainsi que les difficultés daccès aux financements. Cette difficulté concerne notamment les entreprises en expansion de plus de 50 salariés. 2.2. « VOTRE ENTREPRISE A T ELLE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT EN ILE DE FRANCE A MOYEN TERME ? » Projets de développement 7% Réponse Oui Non Oui Effectifs 136 10 Non Pourcentage 93% 7% 93% Il est intéressant de noter que 93% des entreprises franciliennes répondantes ont des projets de développement à moyen terme. La nature et le secteur dactivité des entreprises interrogées influencent largement cette réponse : les TPE PME liées au secteur industriel et de linnovation sont naturellement portées vers des projets à moyen terme. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 7 291 289 2.3. « SI OUI, QUELS TYPES DE PROJETS ? » (PLUSIEURS REPONSES POSSIBLES) Réponse Immobilier /foncier Lancement de nouveaux produits/ Investissements Recrutement(s) matériels nouvelles activités Investissements immatériels (logiciel, publicité, etc.) R&D Effectifs 27 108 119 64 77 109 Pourcentage 18.5% 74.0% 81.5% 43.8% 52.7% 74.7% Types de projets R&D Investissements immatériels (logiciel, publicité, etc.) Investissements matériels Recrutement(s) Lancement de nouveaux produits/nouvelles activités Immobilier/foncier 0 20 40 60 80 100 120 140 En majorité, ces projets de développement concernent le recrutement, le lancement de nouveaux produits ou de nouvelles activités et la recherche & développement. Ce sont donc plutôt des projets axés sur linnovation. En matière de projets de développement, les entreprises franciliennes de moins de 10 salariés comme celles de plus de 10 salariés ont les mêmes priorités : le recrutement, la recherche et le développement, et enfin le lancement de nouveaux produits ou de nouvelles activités. Elles poursuivent donc le même objectif daugmenter leurs effectifs et de favoriser linnovation et le développement de nouvelles activités. Il est important de souligner que parmi ces trois types de projets, le recrutement est le principal projet de développement envisagé et ce quelle que soit la taille de lentreprise ou son secteur dactivité, à lexception des entreprises issues du secteur de lindustrie qui ont en majorité des projets de lancement de nouveaux produits. Les réponses des entretiens téléphoniques confirment la priorité de cette problématique à moyen terme. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 8 292 290 2.4. « DIRIEZ VOUS QUE LA PRISE EN COMPTE DE LA TRANSITION VERS UNE ECONOMIE VERTE ET LA TRANSFORMATION DES NORMES ENVIRONNEMENTALES SUR LACTIVITE DE VOTRE ENTREPRISE EST ? » Réponse Une Une contrainte opportunité Les deux Neutre Sans avis Effectifs 6 36 30 61 13 Pourcentage 4% 25% 20% 42% 9% Au vu des réponses sur la question de la prise en compte de la transition écologique sur lactivité des entreprises, la majorité des responsables répondants na pas souhaité prendre parti puisque 42% lestiment « neutre », 20% la voient à la fois comme une contrainte et comme une opportunité, et 9% sont « sans avis ». Impact environnemental 9% 4% Une contrainte 25% 42% Une opportunité Les deux 20% Neutre Sans avis 62% des entreprises sont donc neutres ou indécises et, si on se rapproche de la question 3.5 sur « lintégration du développement durable dans votre entreprise », on voit quune majorité dentre elles attend des aides du Conseil Régional. Il semble donc clair que les entreprises ne se sont pas encore approprié cet enjeu et quelles se trouvent encore dans une logique déconomie financière. Nous sommes encore loin de « l'économie de transition écologique », considérée comme un relai de croissance. La distance entre les préoccupations environnementales de la Région et les soucis quotidiens des entreprises semble encore grande ! Notons que 25% des entrepreneurs franciliens voient la prise en compte de limpact environnemental sur lactivité de leur entreprise comme une réelle opportunité. Si nous croisons ces résultats avec leffectif salarié des entreprises, nous remarquons quil nexiste pas de différence significative. En revanche, en les croisant avec le domaine dactivité, il ressort que les entreprises appartenant au secteur des « éco activités, traitement des déchets et gestion de lenvironnement » perçoivent la prise en compte de limpact environnemental sur leur activité comme une opportunité à 70% ce qui se justifie totalement dans la mesure où cet impact concerne directement leur cur dactivités. La majorité des entreprises répondantes appartenant aux trois secteurs suivants « TIC et nouvelles technologies », « industrie » et « services aux entreprises », est restée neutre sur cette question qui peut leur sembler trop abstraite ou trop éloignée de leurs préoccupations. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens SRDEI 28/01/2011 Page 9 293 291 Les entreprises répondantes paraissent satisfaites des avantages offerts par le territoire francilien, avec cependant un bémol pour laccès à limmobilier/foncier qui peut leur apparaître comme insuffisant, et qui se caractérise par une offre trop onéreuse et/ou vétuste. Dautre part, il existe une légère contradiction entre la qualité de la main duvre en Île de France reconnue par de nombreuses entreprises comme un atout et la difficulté à recruter largement évoquée en partie 5 « Vos attentes ». 3. VOTRE SITUATION Dans cette troisième partie, il a été demandé aux entreprises quelles étaient leurs principales attentes envers la Région Île de France dans les domaines de la création/transmission dentreprise, de la croissance, du financement. Grille de lecture pour les six graphiques de la partie 3 Chacune des attentes des entreprises franciliennes répondantes a été hiérarchisée par les entrepreneurs eux mêmes selon un référentiel allant de 1 à 4 (1 étant lattente la plus importante et 4 la moins importante). Exemple schéma 1 : Pour laffirmation « vous aider dans la transmission de votre entreprise », on lit que seuls 20 entreprises sur un total de 146 ont donné le rang n°1 à cette affirmation, ce qui signifie que cette attente est loin dêtre primordiale pour les entrepreneurs répondants. Il sagit dailleurs du contraire puisque 89 entreprises sur ces mêmes 146 lont placé en 4ème et dernière position, soit lattente la moins pressante Les responsables des entreprises consultées semblent donc ne pas être concernés par une éventuelle aide à la transmission de leur entreprise. Attention : les abscisses ne correspondent pas à des pourcentages mais au nombre de réponses sur un effectif total de 146 pour chaque attente. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 10 294 292 3.1. LA CREATION/TRANSMISSION DENTREPRISE Vous aider dans la transmission de votre entreprise Faciliter laccès à des locaux spécifiques pour les porteurs de projets (incubateurs, couveuses, pépinières). 1 Faciliter laccès à linformation pour les porteurs de projets 3 2 4 Développer la culture entrepreneuriale au sein de la population francilienne 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En matière de création dentreprise, lattente première des entreprises envers la Région Île de France soriente davantage vers le fait de faciliter laccès à des locaux spécifiques pour les porteurs de projets (incubateurs, couveuses, pépinières). En effet, 57 entreprises sur un total de 146 ont classé cette attente au premier rang. Suivie de près par la 2ème attente qui concerne un meilleur accès à linformation pour les porteurs de projets avec 53 entreprises qui la place en numéro 1. La 3ème place revient au développement de la culture entrepreneuriale au sein de la population francilienne placé à 42 reprises en première place. Enfin, la majorité des entreprises interrogées (89 sur 146 soit 61%) naccordent que le quatrième rang à laccompagnement dans la transmission des entreprises doù sa nette position à la fin du classement. Ce résultat est à relativiser par rapport à la taille de lentreprise puisque pour les grandes entreprises la transmission fait généralement partie des priorités mais rappelons que seulement 6% des entreprises répondantes ont plus de 50 salariés. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 11 295 293 3.2. LA CROISSANCE DE VOTRE ENTREPRISE Vous faciliter laccès aux marchés publics Vous aider dans les problématiques foncières 1 2 Vous aider à collaborer avec les grandes entreprises 3 4 Vous accompagner à lexportation 0 10 20 30 40 50 60 70 Les entreprises répondantes ont largement plébiscité laccompagnement à lexportation comme principale attente envers la Région (66 fois positionné en n°1). Vient ensuite laide à la collaboration avec les grandes entreprises (57 fois n°1), puis une attente pour faciliter laccès aux marchés publics. Enfin, 54 entreprises sur un total de 146 ont classé laide dans les problématiques foncières en quatrième et dernière position. 3.3. LE FINANCEMENT DE VOTRE ENTREPRISE Vous faciliter le rapprochement avec des investisseurs particuliers (business angels, etc.) Vous aider financièrement en cas de difficulté pour votre entreprise 1 2 Vous aider à consolider les fonds propres de votre entreprise 3 4 Vous aider à avoir un meilleur accès au crédit bancaire 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Bien que lensemble des aides aux financements des entreprises suscitent un fort intérêt, il est nécessaire de faire une distinction entre différentes attentes. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 12 296 294 La première attente des entrepreneurs répondants relative au financement de leur entreprise réside dans laide à consolider les fonds propres de lentreprise (88 fois positionné en n°1). La seconde attente concerne laide financière en cas de difficulté, suivie de près par laide à avoir un meilleur accès au crédit bancaire, priorité prégnante chez les entreprises de moins de 50 salariés. A la fin du classement, avec 43 citations en place numéro 4, nous retrouvons le rapprochement avec des investisseurs particuliers (Business Angels, etc.). 3.4. LINNOVATION DANS VOTRE ENTREPRISE Vous soutenir dans la recherche de formes dinnovation autres que technologiques Vous permettre de trouver le bon interlocuteur en matière dinnovation 1 2 Vous aider à établir des partenariats avec dautres acteurs de linnovation 3 Vous accompagner dans le financement de projets dinnovation 4 0 20 40 60 80 100 120 140 La préoccupation la plus forte concerne laccompagnement dans le financement de projets dinnovation, qui obtient 119 fois la 1ère position dans les réponses des entreprises franciliennes, plébiscité quels que soient la taille ou le secteur dactivité des entreprises interrogées. Difficile de départager les trois attentes suivantes puisque comme le montre le graphique ci dessous les résultats sont serrés. On note quelques points de plus pour laide à établir des partenariats avec dautres acteurs de linnovation (chercheurs, grandes entreprises, etc.), puis pour laccompagnement dans la recherche du bon interlocuteur en matière dinnovation auprès des organismes publics, et enfin, le soutien dans la recherche de formes dinnovation autres que technologiques (innovation dorganisation, de développement durable, etc.). Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 13 297 295 3.5. LINTEGRATION DU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS VOTRE ENTREPRISE Vous offrir des outils de financement pour soutenir vos projets de développement Vous faciliter la coopération avec des structures dinsertion 1 2 Vous permettre de vous implanter dans des zones industrielles de haute qualité 3 4 Promouvoir et diffuser les meilleures pratiques qui existent 0 10 20 30 40 50 60 70 En matière dintégration du développement durable, lattente première des entreprises envers la Région Île de France soriente davantage vers une meilleure offre doutils de financement pour soutenir les projets de développement durable des entreprises franciliennes. En effet, 66 entreprises sur un total de 146 ont classé cette attente au premier rang. Cela concorde avec la volonté affirmée des entreprises franciliennes répondantes de développer sur le long terme des projets dinnovation et de R&D. Suivie de près par la 2ème attente qui concerne la promotion et la diffusion des meilleures pratiques existantes avec 45 entreprises qui la placent en priorité numéro 1 et 51 entreprises en numéro 2. La 3ème place revient à laccompagnement dans limplantation dans des zones industrielles de haute qualité environnementale placé à 22 reprises en numéro 1. Même si léchantillon ne comprend quune entreprise de plus de 250 salariés, cette attente semble être davantage une priorité des grandes entreprises. Enfin, la coopération avec des structures dinsertion ne constitue pas une attente importante puisquelle a obtenu 12 fois la 1ère place contre 44 fois la place numéro 4. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 14 298 296 3.6. LES RESSOURCES HUMAINES DANS VOTRE ENTREPRISE Vous soutenir dans le développement des compétences et lamélioration des conditions de travail Vous permettre de trouver le(s) bon(s) interlocuteur(s) public(s) pouvant vous apporter une aide/un service dans ce domaine 1 2 Vous conseiller dans le recrutement de jeunes en apprentissage/ en alternance 3 4 Vous appuyer dans lusage de formes mutualisées demplois (partage de personnel et de compétences entre entreprises) 0 10 20 30 40 50 60 Sur ce thème, les entreprises répondantes se sont prononcées en faveur de laide pour trouver le(s) bon(s) interlocuteur(s) publics pouvant vous apporter une aide/un service en matière de ressources humaines comme attente première envers la Région (50 fois positionné en n°1). Vient, ensuite, le soutien dans le développement des compétences et lamélioration des conditions de travail au sein de votre entreprise (44 fois n°1). Les deux dernières attentes sont plus difficiles à départager, 38 entreprises ont classé lappui dans lusage de formes mutualisées demplois (partage de personnel et de compétences entre entreprises) en second rang. Enfin, le conseil dans le recrutement de jeunes en apprentissage/ en alternance obtient 25 fois la première place mais également 49 fois la seconde. Dans cette partie, le point important à retenir est le fait que les entreprises attendent de la Région un accompagnement dans leurs projets dinnovation, indispensable à leur développement, mais aussi dans laccompagnement à lintégration du développement durable dans leur activité et une aide à lexportation. En effet, le développement de lactivité par lexportation est une préoccupation permanente pour les entreprises puisquil est synonyme dun dynamisme économique fort. Les entreprises répondantes ont également manifesté une attente forte envers la Région en termes daide aux financements. Leur objectif premier est de sécuriser leur activité en consolidant leurs fonds propres et/ou en ayant accès à des financements spécifiques. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 15 299 297 4. VOTRE CONNAISSANCE DES DISPOSITIFS REGIONAUX 4.1. CONNAISSEZ VOUS LES AIDES AUX ENTREPRISES DU CONSEIL REGIONAL ? Titre du graphique Réponse Oui Non Effectifs 102 44 Pourcentage 70% 30% 30% Oui 70% Non 30% des entreprises répondantes ne connaissent pas les aides aux entreprises du Conseil Régional. Ce résultat doit être relativisé étant donnée la source de léchantillon dentreprises interrogé. Le fait quune partie soit issue du fichier PMup nest pas étranger à ce quune majorité des entreprises consultées connaissent les aides de la Région. Lenquête qualitative (faisant suite à ce questionnaire), fondée sur 17 PME du secteur industriel sélectionnées à partir de la base de recensement DIANE, permet de relativiser cette proportion, malgré la taille réduite de léchantillon, car les responsables des PME consultés par téléphone méconnaissent en grande majorité les dispositifs de la Région Île de France en faveur des entreprises franciliennes. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 16 300 298 4.2. SI OUI, COMMENT AVEZ VOUS EU CONNAISSANCE DES AIDES DU CONSEIL REGIONAL ? Effectifs Pourcentage Parmi elles, 36% ont pris connaissance de ces dispositifs suite à la participation à une conférence Par les médias (presse, télévision, 6 4% à linitiative des organismes consulaires ou de revues) fédérations professionnelles. 25% des entreprises Par la consultation du site 35 21% ont découvert ces aides via le site Internet de la Internet de la Région Région ou un média quelconque et 16% grâce aux Par la participation à une ou témoignages dentreprises ayant bénéficié dune plusieurs conférences à l'initiative 42 26% aide de la Région. des organismes consulaires Réponse Par la participation à une ou plusieurs conférences à l'initiative de fédérations professionnelles 16 10% Grâce aux témoignages dentreprises ayant bénéficié d'une aide de la Région 27 16% Autre 37 23% A noter que 23% des entreprises ont été informées de lexistence de ces aides par le biais dun autre moyen que ceux listés. Par les médias (presse, télévision, revues) 4% 23% 21% Par la consultation du site Internet de la Région Par la participation à une ou plusieurs conférences à l'initiative des organismes consulaires Par la participation à une ou plusieurs conférences à l'initiative de fédérations professionnelles 16% 26% 10% Grâce aux témoignages dentreprises ayant bénéficié d'une aide de la Région Autre Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 17 301 299 4.3. COMMENT QUALIFIERIEZ VOUS LA VISIBILITE DE LOFFRE REGIONALE EN MATIERE DAIDES AUX ENTREPRISES? Réponse Très bonne Bonne Moyenne Mauvaise Pas davis Effectifs 5 40 65 32 4 Pourcentage 3% 27% 45% 22% 3% Visibilité de loffre régionale Très bonne 3% 3% Bonne 22% 27% Moyenne Mauvaise 45% Pas davis Concernant la visibilité de loffre régionale, 45% des entreprises répondantes lestiment comme étant « moyenne » et 30% comme étant visible. Néanmoins 25% des entreprises perçoivent loffre régionale comme étant peu, voire pas du tout visible. Lors des 17 entretiens téléphoniques (cf. Synthèse ci jointe), les responsables dentreprises ont vivement décrié le manque dinformation sur les activités et les aides de la Région à légard des entreprises franciliennes. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 18 302 300 4.4. AVEZ VOUS DEJA BENEFICIE DUNE(OU PLUSIEURS) AIDE(S) DE LA REGION ? Réponse Oui Non Effectifs 113 31 Pourcentage 78% 22% 22% Oui 78% des entreprises ayant répondu à notre questionnaire ont bénéficié dune ou plusieurs aide(s) de la Région. Les deux aides principales reçues par les entreprises franciliennes répondantes sont : PMup et lAide à la maturation des projets innovants (AIMA) financée par la Région Île de France et Oséo. A noter une légère confusion : les financements de lentreprise publique Oséo sont cités plusieurs fois comme étant une aide de la Région. Non 78% Les entreprises répondantes sont globalement satisfaites des dispositifs daides mis en place par la Région Île de France puisquelles en ont largement bénéficié. Toutefois, elles émettent une réserve quant à la visibilité de ces aides. De plus, les démarches administratives sont souvent perçues comme complexes. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 19 303 301 5. VOS ATTENTES 5.1. QUE POURRAIT FAIRE DE PLUS LE CONSEIL REGIONAL DÎLE DE FRANCE POUR ACCOMPAGNER VOTRE DÉVELOPPEMENT? Réponse Nombre dentrepreneurs ayant répondu à la question Nombre dentrepreneurs n'ayant pas répondu à la question Effectifs 105 / 146 41 / 146 71.9% 28.1% Pourcentage Voici les demandes les plus récurrentes des entreprises avec des extraits de verbatim pour illustrer chacun des points listés. Plus de moyens financiers : Aider les entreprises avec davantage de subventions financières pour les locaux, la formation ou encore le recrutement ou linnovation « Aider à trouver un local adapté », « accès à des locaux professionnel (plus de pépinières) », « proposer des locaux a un cout compatible avec le développement d'une entreprise », « aide financière ou garantie financière pour l'installation dans des locaux », « nous aider à financer nos travaux pour la mise en conformité ICPE pour nos nouveaux locaux » « Financement de la formation professionnelle », « meilleure formation des jeunes » Développer laide à linnovation en lançant un fond de capital risque pour la soutenir « Lancer un fonds de capital risque pour soutenir l'innovation scientifique », « favoriser un écosystème de financement des start ups par le capital risque » Soutenir les entreprises dans leurs démarches dinnovation « Financement des innovations technologiques », « l'aide à l'innovation », « Aide régionale à l'innovation » Mettre en place des plateformes Business Angels « Appui dans le financement en coordonnant/animant les offres financières (fonds d'investissement, Business Angels, Oséo) et les besoins des entreprises, en particulier innovantes », « Monter des plateformes CRIDF / Business Angels pour financer des projets, sous forme d'un deal : vous mettez 50, la Région et Oséo mettent 50 par exemple » Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 20 304 302 Faciliter laccès aux marchés publics « Le CR doit proposer des initiatives porteuses commerciales (export + marchés publics) », « Nous donner accès aux marchés publics au moins de la Région île de France », « accès aux marchés publics par des procédures simplifiées !! », « appliquer l'Article 26 de la loi de modernisation de l'économie (LME) sur l'accès aux marchés publics des TPE/PME innovantes » Une aide au recrutement Soutenir les entreprises dans leurs démarches de recrutement « Faciliter l'accès au recrutement », « mon problème n° 1 est le recrutement: impossible de trouver suffisamment de développeurs informatiques compétents, motivés, qui souhaitent faire carrière dans ce secteur », « aides financières au recrutement », « notre principale difficulté aujourd'hui : le recrutement » Plus dinformations, de lisibilité, déchanges et de communication : Simplifier les démarches administratives pour accéder aux aides « Nous simplifier les démarches administratives et surtout en supprimer ! », « Simplifier et regrouper les initiatives liées au financement chez un interlocuteur unique », « Simplifier le catalogue d'aide et surtout son suivi », « Simplifier les démarches administratives », Simplification administrative, plus de lisibilité dans les aides » Améliorer la communication autour des dispositifs daide « Le Conseil Régional doit mieux communiquer auprès des entreprises », « Le programme PM'UP unifié est un bon concept, mais sa communication a été chaotique » Rendre les salons dentreprises plus accessibles « L'idéal serait des salons financés par la Région », « Les salons professionnels sont hors de prix », « Mise en valeur des projets dans des salons », « Développer les aides types ARCAF * pour les salons professionnels » Proposer un lieu déchange, dinformation et de conseil « Proposer un lieu d'échange, d'information et de conseil pour faire connaître ces aides en accueillant les porteurs de projets ou jeunes entreprises et en proposant des solutions CONCRETES et personnalisées via un interlocuteur unique. » * Appui Régional à la Commercialisation Artisanale Francilienne Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 21 305 303 Créer un réseau pour que les entreprises se rencontrent « Favoriser des réseaux au niveau régional », « Il nous faudrait pouvoir rencontrer des PME », « Favoriser les rencontres entre Grands Comptes et PME, entre Service Public et PME », « L'aide la plus importante serait d'organiser des rencontres thématiques » Un soutien plus important pour le développement à linternational : « Accompagnement pour la recherche de marché (national et international ensuite) », « Des rapprochements internationaux », « Nous aider dans le déploiement commercial (dont international) », « Une aide à l'export et à l'international », « Mettre en place une stratégie de communication régionale pour faire connaitre nos produits et notre innovation » Une amélioration des transports : « RER B qui marche », « Sur un plan pratique, mes collaborateurs venant en RER vivent un véritable enfer », « Faciliter les transports, en particulier via les transports en commun », « Faire en sorte que les transports publics s'améliorent drastiquement en terme de fréquence, desserte et de fiabilité » Lefficacité du dispositif PMUP a été salué à de nombreuses reprises dans les commentaires des entreprises franciliennes. Les réponses aux questions de cette rubrique « attentes » sont caractéristiques de PME ou TPE: l'aide est demandée pour tout ce qui n'est pas considéré comme immédiatement productif (le développement durable mais aussi la formation, les ressources humaines) et pour tout ce qui manque à une PME (fonds propres, capacité d'export, moyens d'innovation par R&D ...). Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 22 306 304 6. ANNEXE 6.1. QUESTIONNAIRE DE LENQUETE SRDEI ENQUETE AUPRES DES ENTREPRENEURS FRANCILIENS I. Description de votre entreprise Code postal : Activité (liste déroulante) Activité (code APE) : SIRET (facultatif) : Statut juridique : EI ou EURL Effectif salarié : <10 SARL de 10 à 49 SA ou SAS de 50 à 250 Autre >250 Année de création : Année dimplantation en Ile de France : Eco activités, traitement des déchets et gestion de lenvironnement Industrie Construction Commerce, Distribution Transports Activités financières TIC, Nouvelles technologies Services aux entreprises Services aux personnes Autres Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 23 307 305 II. lIle de France et vous 1. Diriez vous que le fait dêtre implanté en Ile de France représente un atout en termes de ? Pas du tout d'accord Plutôt pas d'accord Plutôt d'accord Tout à fait d'accord Qualité de vie Qualité de la main d’œuvre Perspectives de croissance Infrastructures Accès à l’immobilier/foncier 2. Votre entreprise a t elle des projets de développement en Ile de France à moyen terme ? Oui Non 3. Si oui, quels types de projets ? (plusieurs réponses possibles) Immobilier/foncier Lancement de nouveaux produits/nouvelles activités Projet de recrutement Investissements matériels Investissements immatériels (logiciel, publicité, etc.) Projet R&D Autres 4. Diriez vous que la prise en compte de limpact environnemental sur lactivité de votre entreprise est : Une contrainte Une opportunité Les deux Neutre Sans avis III. Votre situation Classez de 1 à 4 vos attentes listées envers la Région Ile de France pour chacun des enjeux ci dessous (1 le plus important 4 le moins important) 5. La création/transmission dentreprise Développer la culture entrepreneuriale au sein de la population francilienne. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 24 308 306 Faciliter laccès à linformation pour les porteurs de projet. Faciliter laccès à des locaux spécifiques pour les porteurs de projet (incubateurs, couveuses, pépinières). Vous aider dans la transmission de votre entreprise. 6. La croissance de votre entreprise Vous accompagner à lexportation. Vous aider à collaborer avec les grandes entreprises. Vous aider dans les problématiques foncières. Vous faciliter laccès aux marchés publics. 7. Le financement de votre entreprise Vous aider à avoir un meilleur accès au crédit bancaire. Vous aider à consolider les fonds propres de votre entreprise. Vous aider financièrement en cas de difficulté pour votre entreprise. Vous faciliter le rapprochement avec des investisseurs particuliers (business angels, etc.). 8. Linnovation dans votre entreprise Vous accompagner dans le financement de projets dinnovation. Vous aider à établir des partenariats avec dautres acteurs de linnovation (chercheurs, grandes entreprises, etc.) Vous permettre de trouver le bon interlocuteur en matière dinnovation auprès des organismes publics. Vous soutenir dans la recherche des formes dinnovation autres que technologiques (innovation dorganisation, innovation de développement durable, etc.) 9. Lintégration du développement durable dans votre entreprise Promouvoir et diffuser les meilleures pratiques qui existent. Vous permettre de vous implanter dans des zones industrielles de haute qualité environnementale. Vous faciliter la coopération avec des structures dinsertion. Vous offrir des outils de financement pour soutenir vos projets de développement durable. 10. Les ressources humaines dans votre entreprise Vous appuyer dans lusage de formes mutualisées demplois (partage de personnel et de compétences entre entreprises). Vous conseiller dans le recrutement de jeunes en apprentissage/ en alternance. Vous permettre de trouver le(s) bon(s) interlocuteur(s) publics pouvant vous apporter une aide/un service en matière de ressources humaines. Vous soutenir dans le développement des compétences et lamélioration des conditions de travail au sein de votre entreprise. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 25 309 307 IV. Votre connaissance des dispositifs régionaux 11. Connaissez vous les aides aux entreprises du Conseil Régional? Oui Non 12. Si oui, comment avez vous eu connaissance des aides du Conseil Régional ? Par les médias (presse, télévision, revues) Par la consultation du site Internet de la Région Par la participation à une ou plusieurs conférences à l'initiative des organismes consulaires Par la participation à une ou plusieurs conférences à l'initiative de fédérations professionnelles Grâce aux témoignages dentreprises ayant bénéficié d'une aide de la Région 13. Comment qualifieriez vous la visibilité de loffre régionale en matière daides aux entreprises ? Très bonne Bonne Moyenne Mauvaise Pas davis 14. Avez vous déjà bénéficié dune(ou plusieurs) aide(s) de la Région ? Oui Non 15. Si Oui, laquelle (lesquelles) ? (réponse en clair) V. Vos attentes 16. Que pourrait faire de plus le Conseil régional dIle de France pour accompagner votre développement ? (réponse en clair) Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 26 310 308 II. Résultats qualitatifs de lenquête Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 27 311 309 Pour compléter les résultats de lenquête quantitative réalisée en décembre 2010, une seconde enquête a été menée dans le courant du mois de janvier. Cette nouvelle phase consistait à interroger directement des entrepreneurs franciliens par téléphone en sélectionnant les questions les plus pertinentes afin dessayer de creuser les réponses et dobtenir des compléments dinformations par rapport aux impressions recueillies par email. Les entreprises contactées sont des PME/PMI dÎle de France issues du secteur industriel et sélectionnées à partir de la base de données DIANE. Sur 35 entrepreneurs contactés, nous avons obtenus 17 entretiens téléphoniques avec les directeurs généraux des entreprises franciliennes concernées. La plupart des entreprises ayant répondu sont des PME appartenant principalement au secteur de lindustrie. Cinq questions ouvertes ont ainsi été posées : 1. Quels sont selon vous les principaux avantages à être implanté en Île de France ? Exemple : qualité de vie, qualité de la main duvre, perspectives de croissance, infrastructures 2. Votre entreprise a t elle des projets de développement en Île de France à moyen terme ? Si oui, quels types de projets ? Exemple : immobilier / foncier, lancement de nouveaux produits, projet de recrutement, investissements matériels et/ou immatériels, projets R&D 3. Que pourrait faire de plus le Conseil régional dÎle de France pour vous accompagner dans votre développement économique dans les années à venir ? Exemple : Dans le domaine de la création / transmission dentreprise, dans le domaine des financements, de lexportation, de linnovation, de lintégration du développement durable dans votre entreprise, des ressources humaines ? 4. Comment qualifieriez vous la visibilité de loffre de la Région Ile de France en matière daides au développement ? Connaissez vous une ou plusieurs aides proposées par la Région ? Si oui, comment ? En avez vous déjà bénéficié ? Si oui, laquelle. Si non, pourquoi ? 5. Avez vous une remarque particulière ? Souhaitez vous ajouter quelque chose ? Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 28 312 310 1. IMPLANTATION EN ÎLE DE FRANCE Dans les réponses des entrepreneurs franciliens sur les avantages à être implanté en Île de France, trois dentre eux sont récurrents : 1. laccès à un réseau dense de transports, en corrélation avec le positionnement central de lÎle de France par rapport à la France et à lEurope ; 2. la quantité importante de clients et dentreprises sur le territoire francilien ; 3. la proximité avec les donneurs dordre et les grands acteurs (bureaux détudes, ministères, directions centrales, sièges des grandes entreprises, laboratoires de recherche, etc.). La multiplicité des compétences offerte par le territoire francilien est également évoquée à plusieurs reprises : « potentiel dune multi compétence industrielle sur un secteur géographique limité ». Si de nombreux responsables assurent que lÎle de France est un vivier de recrutement important, ce constat est à relativiser car les entreprises connaissent parfois des difficultés à trouver la main duvre spécifique dont elles ont besoin. A noter que 2 des 17 entrepreneurs interrogés ne voient aucun avantage à être implanté en Île de France. 2. PROJETS DE DEVELOPPEMENT EN ILE DE FRANCE A peine plus de la moitié des entreprises interrogées ont des projets de développement soit 8 sur 15. Ils concernent principalement le recrutement de nouveaux salariés, la R&D, et les projets investissements matériels en général. Ce résultat est moins significatif que celui de lenquête quantitative. En effet, 93% des entreprises franciliennes répondantes avaient affirmé avoir des projets de développement à moyen terme. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 29 313 311 3. LES ATTENTES DES ENTREPRISES ENVERS LA REGION Trois attentes des entrepreneurs franciliens vis à vis de la Région reviennent dans la majorité des réponses : 1. laide au recrutement ; 2. la baisse des taxes ; 3. lamélioration des transports. Cependant, lattente principale reste le développement dune communication plus importante et plus directe sur les dispositifs daides proposées par la Région. Plusieurs entrepreneurs ont reconnu quils manquaient de temps pour aller à la recherche de ces aides faute davoir les effectifs nécessaires pour satteler à une tâche quils jugent fastidieuse. Un accent est mis sur le manque de suivi des aides. Un entrepreneur propose que la Région mette à disposition des experts qui examineraient le bien fondé dune aide à une entreprise, qui évalueraient le potentiel de cette dernière dans le but de proposer une aide sur mesure. Dans un deuxième temps, un expert délégué par la Région accompagnerait lentreprise dans la mise en uvre de cette aide. A noter que 6 entrepreneurs ont répondu quils navaient aucune attente envers la Région. Dans 4 cas, il sagit dune méconnaissance totale des activités de la Région et de ses dispositifs en faveurs des entreprises et du développement économique. 2 entrepreneurs ont affirmé avoir des contacts privilégiés avec le Département (de Seine et Marne dans ce cas précis) et les structures des Chambres de commerce de la Région (citées à deux reprises). 4. VISIBILITE ET LISIBILITE DES AIDES REGIONALES Les entrepreneurs interrogés déplorent quasi à lunanimité le manque de visibilité des aides régionales. Ils affirment manquer dinformation sur les dispositifs proposés par la Région et souhaiteraient pouvoir communiquer avec un interlocuteur directement affecté par la Région à la gestion des aides aux entreprises. Par ailleurs, cest la lisibilité des différentes aides de la Région qui semble faire défaut. La complexité des critères déligibilité poussent souvent les entreprises à renoncer à une candidature : « on ne remplissait jamais tous les critères nécessaires pour être éligible à une aide ». La longueur des procédures constitue aussi un facteur handicapant pour les responsables de petites entreprises qui finissent, dans certains cas, par juger la recherche des aides publiques comme une perte de temps au vu des avantages espérés. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 30 314 312 Ces difficultés sont le plus souvent soulevées par les PME nayant pas les moyens daffecter du personnel à la recherche daides. Ces entreprises attendent donc une prise de contact directe par le biais de communications téléphoniques / internet ou encore de conférences. Seulement trois entreprises sur les 15 interrogées ont bénéficié des aides de la Région et 1 seul responsable juge que celles ci sont « assez claires et assez rapides ». Un de ces entrepreneurs affirme avoir reçu ces aides de la Région indirectement à travers les organismes CRIT et Oséo. Un autre est passé par un cabinet de conseil pour avoir connaissance de cette aide. Il suggère de mettre en place un système de mailing notamment pour les petites PME qui nont pas le temps ni le personnel suffisant pour rechercher ces dispositifs daides. Il est également favorable à une étude au cas par cas. 5. REMARQUES Les remarques des entrepreneurs montrent que la Région doit mieux communiquer et surtout simplifier les procédures de demandes daides. Au delà de la visibilité des aides, lidentification des actions de la Région en faveur de léconomie francilienne constitue le souci principal des entreprises consultées. Les entrepreneurs souhaiteraient que la Région vienne à leur rencontre à la fois pour exposer les actions que celle ci est susceptible de mettre en uvre, mais aussi pour mieux cerner leurs besoins et les problématiques auxquelles ils sont confrontés quotidiennement. Enfin, plusieurs des entrepreneurs interrogés jugent la fiscalité locale trop lourde et tendent à associer les aides de la Région à des impôts plus élevés. « Si la Région nest pas en mesure de proposer des aides plus ciblées et plus adaptées aux besoins des entreprises dans un soucis de compétitivité, il serait plus bénéfique pour les entreprises quelle arrête de proposer des aides. En effet, la Région finance ces aides par le biais des taxes imposées aux entreprises franciliennes. En supprimant ces aides, les taxes supportées par les entreprises seraient alors réduites ». Ce raisonnement, aussi loin de la réalité soit il (la fiscalité directe de lÎle de France est la moins élevée de Métropole), est encore le signe dun manque de communication de la part de la Région. Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 31 315 313 III. Liste des entreprises ayant demandé un contact direct avec la Région Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 32 316 314 CONTACT FAISANT SUITE A LENQUETE MENEE AUPRES DES ENTREPREUNEURS FRANCILIENS MEN & CO (92270) SAS Men & Co éditrice de Leminiréseau, premier réseau social de proximité des parents et des acteurs de l'éducation Contact : Monsieur Meneux Tel : 01 41 90 66 50 ou 06 74 41 38 71 Demande : - Accompagnement dans le renforcement de leurs fonds propres afin de pérenniser sur le court terme leur structure - Faciliter à moyen terme l'accès aux différentes collectivités locales (conseils généraux et mairies) afin de référencer leur solution numérique (TICE) - Souhait de construire un partenariat avec la Région sur le long terme KUJJUK (75017) Contact : [email protected] Demande : - Faciliter les transports, en particulier les transports en commun Simplifier et regrouper les initiatives liées au financement chez un interlocuteur unique Proposer des prix daccès aux compatibles avec le développement d'une entreprise BR (75008) Contact: Rupert Schmidt Br Tel: 06 20 34 96 22 Demande : - Simplifier la mise en uvre du dispositif PmUp Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 33 317 315 - Proposer des aides sous formes de petites subventions simples et rapides. Exemple : les sidex qui ont été fortement réduits TECH SYSTEMES (91130) Contact : Stéphane Lackner Tel : 01 69 43 24 99 ou 06 28 07 13 17 Remarque : - - Ne connait pas « grand chose » ni des aides financières, ni des organismes qui peuvent les épauler dans leurs problématiques quotidiennes: recherche de chiffre d'affaires, recrutement, soutien à l'investissement ... Est souvent en relation avec la CCI d'Evry et la maison de l'Emploi de Corbeil Essonne car ce sont 2 entités actives et proches de leurs problématiques et actives. RAIGALAXIE (95880) Contact : Annie Le Provost, Gérante Tel : 01 34 10 26 87 Demande : Entreprise qui a pour activités une boutique, un site marchand d'articles de produits et prestations de services Mariage. Propose également des formations au métier de wedding planner. Souhaite proposer cette formation aux franciliens et faire en sorte qu'elle soit pris en charge par le Conseil Régional. « Quelle est la démarche à suivre pour faire connaître cette formation et en permettre son financement ? ». Est également à la recherche de nouveaux fournisseurs et notamment de fournisseurs britanniques et souhaite savoir si le Conseil régional peut apporter une aide. Souhaite de mettre en place une démarche qualité dans la société. Est il possible de bénéficier d'une aide pour embaucher un spécialiste sur ce sujet ? Enquête auprès des entrepreneurs franciliens 28/01/2011 SRDEI Page 34