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Rapport pour le conseil régional
JUIN 2011
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Présenté par
Jean-Paul Huchon
Président du conseil régional
d'Ile-de-France
ADOPTION DE LA STRATEGIE REGIONALE
DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET D’INNOVATION
TOME 2 – BASE DOCUMENTAIRE
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61-11_TOME2
CONSEIL REGIONAL D’ILE DE FRANCE
@[email protected]
2
61-11_TOME2
RAPPORT CR
N° <%numCX%>
09/06/11 19:06:00
3
Stratégie Régionale de Développement
Economique et d’Innovation
Tome 2 – Base documentaire
4
Sommaire
Document n°1
Bilan du précédent SRDE
Liste des Plans filières
Document n°2
SRI
Document n°3
Plan régional de développement de l’artisanat
Document n°4
Synthèse des quatre groupes de travail
Document n°5
Contribution de la Commission du Développement économique
Document n°6
Compte-rendu du colloque « Regards croisés sur l’Ile-de-France »
Document n°7
Travaux de la Mission Stratégie et des partenaires régionaux
Document n°8
Comparaison avec les autres grandes métropoles mondiales
Document n°9
Résultats de l’enquête auprès des entreprises franciliennes
5
Document n°1
Bilan du précédent SRDE
Liste des Plans filières
6
Bilan du SRDE 2006-2010
INTRODUCTION
Cette note propose d’établir un bilan d’ensemble du premier schéma régional de
développement économique (SRDE) de l’IDF, adopté par délibération de l’Assemblée
régionale le 5 octobre 20061.
Les éléments qui suivent doivent toutefois être appréhendés en gardant à l’esprit le fait que :
1
-
le SRDE n’a pu être voté que tardivement parce qu’il n’y avait, à l’époque, pas de
points de repères ni de modus operandi préétabli et que ce schéma revêtait donc un
aspect expérimental.
-
L’exercice était d’autant plus complexe que l’économie francilienne constitue un
environnement complexe de par sa taille et sa diversité d’une part, par la multiplicité
des acteurs socio-économique qui le composent d’autre part, et enfin et surtout une
métropole de rang mondial avec des effets d’entraînement pour l’ensemble du
territoire national, et même au-delà, ce qui lui confère un caractère particulièrement
stratégique.
-
La période du SRDE a en outre été marquée par une crise majeure qui a
évidemment impacté fortement l’économie régionale et mis à mal certaines ambitions
du SRDE (notamment en termes d’emploi). Ces ambitions ne peuvent être
rapportées qu’à des années « normales » soit 2007 – compte tenu du vote du SRDE
fin 2006 – et 2008.
document disponible à l’adresse suivante :
http://www.iledefrance.fr/fileadmin/contrib_folder/Brochures/SRDE.pdf
7
L’Île-de-France dans la crise
L’IDF est entrée plus tardivement que le reste du pays (soit début 2009) dans une crise qui a
touché en premier lieu l’emploi industriel et intérimaire, sous-représentés dans la région. Si
elle a pu maintenir jusqu’à présent un écart substantiel avec le taux de chômage national
(1,2 point au 2e trimestre 2010), le nombre de demandeurs d’emploi y augmente aussi plus
rapidement que dans le reste du pays en glissement annuel. Il convient donc de rester
vigilant, un phénomène de rattrapage n’étant pas à exclure à moyen terme. Par ailleurs, la
progression désormais très rapide du chômage de longue durée et du chômage des seniors
laissera des traces significatives en termes d’éloignement du marché du travail et de pertes
de compétences pour une partie non négligeable des actifs franciliens.
L’année 2009 a été en effet synonyme de destructions massives d’emplois - 1,4 % en IDF
(contre -1,5 % en France), soit près de 60 000 emplois salariés détruits en un an, dont plus
du tiers dans l’industrie. L’emploi industriel est bien le premier touché puisqu’il diminue de
4,8 % dans la région (contre 5,2 % à l’échelle nationale), soit un rythme de destruction trois
fois plus rapide que la moyenne. Ce choc violent sur l’emploi industriel est d’autant plus
inquiétant qu’il met à mal une spécificité forte de l’IDF, une des rares métropoles mondiales
à avoir su préserver jusqu’à présent un tissu industriel significatif avec des effets induits en
termes de R&D, de services aux entreprises et de capacité à exporter.
Ces destructions d’emploi sont à la mesure du choc subi par les entreprises, que ce soit en
termes de chiffres d’affaires, d’investissement ou de trésorerie. Si l’IDF peut afficher une
situation globalement meilleure que la moyenne de ce point de vue, elle le doit pour une
bonne part à la surreprésentation des grandes entreprises et des sièges sociaux dans son
tissu économique. Les indicateurs relatifs aux PME traduisent toutefois une situation
beaucoup plus inquiétante. On notera d’ailleurs que les créations ne se sont maintenues
qu’à travers la montée en puissance du dispositif d’auto-entrepreneur mis en place début
2009, dont le développement paraît d’ailleurs s’estomper au cours de l’année 2010.
En résumé, si la phase de récession semble a priori franchie - au moins en France - il est
encore trop tôt pour parler de « sortie de crise » si l’on met derrière ce terme une tendance
durable à la reprise de l’activité, suffisamment forte pour créer à nouveau des emplois
rémunérateurs, tout en réduisant précarité et chômage partiel. D’autant que de nombreux
risques perdurent (y compris dans le système financier) et que bon nombre de problèmes
structurels ne sont pas résolus (soutenabilité du modèle de croissance occidental à l’échelle
de la planète).
Sans aller jusqu’à parler de rechute, on peut donc légitimement penser que l’ajustement
n’est pas terminé, dans un contexte où surcapacités de production, fragilité de la
consommation (sous l’effet de la hausse du chômage, de la stagnation des revenus et d’une
pression fiscale croissante), recompositions rapides de l’appareil productif à l’échelle
internationale et finances publiques très dégradées se cumulent pour limiter les espoirs de
créations rapides d’emplois à court ou à moyen termes.
Dans ce contexte toujours très incertain, l’Île-de-France réagit plus violemment que lors des
crises précédentes mais plutôt moins mal à ce stade qu’à l’échelle nationale. L’expérience
des crises précédentes invite néanmoins à la prudence, puisqu’on sait que la récession de
1993 avait conduit à une baisse de l’emploi régional plus forte qu’à l’échelle nationale, suivie
d’un rebond moins marqué et plus lent. Or, la crise actuelle, caractérisée par une chute du
PIB bien plus forte, est nettement plus grave pour au moins trois raisons : parce qu’elle est
réellement mondiale (pour la première fois dans l’histoire), parce qu’elle est aussi financière
(un facteur souvent aggravant, ne serait-ce qu’en termes de durée), parce qu’elle traduit
aussi, plus profondément, l’impossibilité de généraliser à toute la planète le mode de
8
croissance occidental, fondé sur l’exploitation de ressources rares et générateur
d’externalités négatives. Rien n’interdit donc de penser que le même schéma pourrait se
reproduire dans ses grandes lignes.
Toutefois, le fait que les destructions d’emplois se soient concentrées massivement sur
l’industrie à ce stade permet également d’imaginer que la crise actuelle pourrait être moins
douloureuse pour l’IDF que pour le reste du pays (et notamment les territoires monoindustriels particulièrement touchés). L’Île-de-France serait alors pour partie préservée par
sa taille, son ouverture internationale et la diversité de son système productif. Une hypothèse
d’autant plus réaliste que la sortie de crise sera rapide et que l’écosystème francilien sera
capable de développer rapidement de nouveaux relais de croissance et d’offrir à ses
entreprises un environnement favorable à leur développement.
Pour aller plus loin, voir le Point de conjoncture de la région Île-de-France au 10/09/2010
S’il est délicat de déceler les effets structurels des effets endogènes liés aux actions
régionales ou encore des effets exogènes plus globaux des politiques économiques
nationales ou sous influence européenne (voire initiés par la règlementation internationale),
l’ambition de cette note est de donner quelques points de repère sur la mise en œuvre du
SRDE et de tracer quelques pistes pour l’avenir.
Pour y parvenir ce bilan tente de rapprocher les effets de l’action économique régionale des
principales évolutions macroéconomiques rencontrées par l’Île-de-France sur la période où a
eu cours le SRDE, c’est-à-dire depuis fin 2006 jusqu’à aujourd’hui.
1) Une nouvelle dynamique économique riche en emplois utiles, efficace et de
qualité
La période du SRDE (fin 2006-fin 2010)2 a été marquée par deux phases du cycle
économique très distinctes : une première période de croissance du PIB en 2007 (+2,4%) qui
ralentit fortement en 2008 (+0,2%) et une seconde phase caractérisée par une forte
récession en 2009 (-2,6%) dont la France sort en 2010 mais sans retrouver le niveau de la
période précédente (+1,3% /+1,4%?).
Evolution de l’emploi
Initialement, le SRDE a établi comme objectif d’accroître de 10 000 emplois les créations
annuelles moyennes qui s’élevaient à 30 000 (soit 40 000 créations d’emplois sur la période
du SRDE). Toutefois, le surgissement de la crise économique mondiale empêche
automatiquement la tenue de cet objectif. Ainsi, entre le 31 décembre 2006 et le 31
décembre 2009 (dernière année disponible), les effectifs salariés dans le secteur
concurrentiel3 n’ont augmenté que de 13 000 emplois par an, soit un chiffre très éloigné de la
tendance de longue période, en raison des pertes d’emplois sans précédent de l’année 2009
(près de 60 000 emplois de moins en Île-de-France en un an). En revanche, sur la période
précédant la crise, les objectifs du SRDE ont été largement atteints puisqu’entre fin 2006 et
fin 2008 l’emploi a crû de 49 000 emplois par an dans la Région.
Par rapport à la France, la croissance de l’emploi dans le secteur concurrentiel a été
globalement plus forte en Île-de-France (+2,4% entre fin 2006 et fin 2009) qu’en France
(+1,6% entre fin 2006 et fin 2009) sur la période du SRDE que l’on connaît.
2
3
Cette note ne tient compte que des éléments connus au 10 septembre 2010.
Source Unédic – Pôle emploi
9
L’amélioration de la qualité des emplois, qui était un autre objectif du SRDE, est
particulièrement difficile à appréhender car les informations disponibles ne couvrent que la
toute première période du SRDE (fin 2006-fin 2008) alors que ces données ne sont
significatives que sur plus long terme. Sur les trois premières années cependant, la qualité
des emplois, appréciée à travers la part des salariés en CDI (hors Etat et collectivités
locales) parmi les salariés4 n’a pas progressé en Ile-de-France. La part des salariés en
CDI dans l’ensemble des salariés du secteur concurrentiel passe ainsi de 68,4% en 2006 à
67,6% en 2008 en Ile-de-France. Cette tendance s’observe également en France sur la
même période où les salariés en CDI (hors Etat et collectivités locales) passent de 66% des
salariés à 65,4%.
Un autre indicateur, le taux de sous emploi5, qui concerne à la fois la qualité et le
fonctionnement du marché du travail évolue lui de façon plus positive. Il passe de 3,4% fin
2006 à 3% fin 2008 en Ile-de-France, cette amélioration se produisant également pour la
France où le taux passe de 5,3% fin 2006 à 4,8 % fin 2008.
Evaluation des effets en emploi des aides régionales au financement
Cette évaluation réalisée en partenariat avec la direction régionale de l’INSEE (cf. INSEE
IDF - A la page n°342) a permis d’étudier le devenir des entreprises bénéficiaires de
dispositifs de soutien à la création et au développement.
Elle analyse la situation, au plan financier et au regard de l’emploi, des 1200 entreprises
aidées en 2004 et 2005 deux ans après l’intervention régionale et fait notamment apparaître
une croissance significative des effectifs salariés (environ 4 000, contre un millier au moment
de l’aide).
Les entreprises
Jusqu’en 2009 les créations d’entreprises en Île-de-France étaient en croissance continue.
Sur l’ensemble de la période du SRDE elles ont en réalité un peu reculé si on ne tient pas
compte des auto-entrepreneurs, ce nouveau statut ayant permis aux créations d’entreprises
d’atteindre des niveaux record qui font plus que compenser les effets de la crise.
 En réalité, en dehors de l’effet auto-entrepreneur, les créations d’entreprises
« classiques » si elles sont un peu moins nombreuses en 2009 qu’en 2006, l’IDF
résiste mieux (-4 %) que la France (-9 %), alors que sur la période du SRDE
précédant la crise les créations d’entreprises ont augmenté de 14 % en IDF contre +16
% au niveau national6.
 Les entreprises de taille intermédiaire (ETI = 250 à 5000 salariés) sont légèrement plus
nombreuses en IDF au 1er janvier 2009 qu’au 1er janvier 2007 (+1,4 % soient 44 ETI
supplémentaires) mais ont un peu plus vite crû en France (+1,8 % en 2 ans).
 Le nombre d’établissements dans les Zones Franches Urbaines (ZFU) est en hausse
de 9 % entre 2006 et 2008, avec 13 014 établissements en 2008.
4
Source INSEE – Enquête emploi
Part des personnes ayant un emploi mais souhaitant travailler davantage / la population active occupée.
6
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements 2008 (REE)
Les défaillances ont quant à elles augmenté de plus de 8 % en IDF entre 2009 et 2006 et davantage encore en
France (près de 34 % en métropole).
5
10
PM’up, le bouquet d’aides aux entreprises de la Région
Les aides aux entreprises de la Région ont été réunies au sein d’un bouquet d’aides qui
regroupe également des aides à l’export. Ce bouquet, dénommé PM’up, intervient pour
accompagner des plans de développement sur trois ans de PME en leur proposant un
parcours d’appui « sur-mesure ».
Les PME soutenues sont désignées dans le cadre d’un appel à projets thématique portant
sur les filières prioritaires retenues par la Région (éco-activités, industries de la création,
optique et systèmes complexes, mécanique, sciences de la vie, services à la personne,
services financiers, tourisme et loisirs, transport et mobilité), les territoires prioritaires
(territoires inscrits en politique de la ville et zones « franges », à savoir 34 cantons situés en
3ème couronne de l’Ile-de-France) et les problématiques de mutation.
Les aides ont été orientées vers des PME responsables porteuses de projets à fort potentiel.
Un jury regroupant des acteurs socio-économiques qualifiés, dont les services de l’Etat
(DIRECCTE) a été consulté pour procéder à la sélection des projets.
En 2009, un an après leur entrée sur le dispositif et en plein cœur de la crise, les 180
lauréats du 1er appel à projets PM’up parmi 338 entreprises candidates en 2008 avaient créé
456 emplois (624 créations pour 168 destructions) et maintenu plus de 6000 emplois. Elles
étaient 432 entreprises en 2009 à faire acte de candidature (+28% en un an) pour 185
lauréats. On attend la création de 30 emplois en moyenne par entreprise sur les trois
prochaines années, sachant que dans une conjoncture économique nettement dégradée, les
créations d’emplois ont été légèrement moindres que prévu.
En 2009, la subvention moyenne par entreprise sur 3 ans est de 133 400 €, ce qui
représente 11,2 M€ de subventions votées pour l’année 2009 et un budget global en 2009
de plus de 20 millions d’euros pour accompagner les 365 lauréates de PM’up.
Cap Entreprise, le dispositif d’accompagnement des créateurs et dirigeants
d’entreprise
Cap Entreprise est un programme complet associant diagnostic, formation, conseil et suivi,
adapté aux projets et aux problématiques entrepreneuriales des bénéficiaires. Les centres
de diagnostic les accompagnent tout au long de leur parcours de formation-conseil. Ils
effectuent des bilans de situation à un an puis deux ans après le début du parcours. Depuis
2004, ce ne sont pas moins de 8 000 personnes qui ont pu bénéficier du programme.
Attractivité et implantation d’entreprises étrangères
S'implanter en Île-de-France constitue un choix stratégique pour les groupes étrangers. La
région capitale dispose de nombreux atouts et notamment son rôle de porte d’entrée sur le
marché national, mais aussi international, ainsi que la densité de compétences et de savoirfaire qui favorisent la compétitivité des entreprises.
 Les implantations d’entreprises étrangères en Île-de-France sont en hausse de 6 % sur
les 3 dernières années (2007-2009 par rapport à 2004-2006) alors qu’elles ont été
stables en France (+0 %)7.
 Les emplois induits8 ont encore plus fortement progressé sur cette période alors que
les implantations au niveau national ont été à l’inverse moins créatrices d’emploi : les
emplois générés sont en hausse de 19,5 % en moyenne en IDF entre 2007 et 2009
(par rapport aux trois années précédentes) contre -3 % en France.
7
194 implantations d’entreprises étrangères en moyenne en IDF entre 2007 et 2009 avec une légère hausse du
poids de la région dans les implantations nationales (désormais plus de 30 % de part de marché). Source : AFII
8
En 2007, 18 % des emplois franciliens dépendent d’un groupe étranger.
11
La région Île-de-France soutient les filières à travers les plans filières
Principe
Elaborés par les principales parties prenantes concernées (pôles de compétitivité,
organisations professionnelles, CCI…), cofinancés par l’Etat au titre du CPER et mobilisant
les financements complémentaires de l’Union européenne (FSE et FEDER), les plans filières
impulsés et soutenus par la Région visent à structurer, animer et développer les secteurs
d’activité prioritaires à enjeux de l’Ile-de-France, dans un objectif de création ou de maintien
d’emplois.
Les entreprises sont ainsi incitées à se regrouper pour partager des problématiques
communes et peuvent accéder à des prestations d’actions collectives touchant aux
principaux leviers de leur développement (ou repositionnement) : réflexion stratégique,
facilitation d’accès aux financements, développement commercial et relations d’affaires (y
compris par l’amélioration des relations avec les grands donneurs d’ordre), développement
international, intelligence économique, ressources humaines, compétences et GPEC, etc.
Bilan et enjeux
L’appui régional à ces « plans filières » s’inscrit dans le cadre du règlement d’intervention
adopté le 27 septembre 2007 en application du SRDE. En deux ans et demi, six plans filières
ont pu être mis en place et sont aujourd’hui opérationnels (Mécanique, Contenus
numériques, Optique & systèmes complexes, Aéronautique & spatial, Automobile, Industries
créatives), tandis que deux autres programmes sont en cours d’élaboration (Eco-activités,
Biotechnologies & santé). Ils représentent sur la mandature une affectation de crédits d’un
montant total de 5,68 M€ (et plus de 10 M€ en engagement pluriannuel).
Les plans filières constituent le pendant sectoriel de la démarche contractuelle engagée à
l’échelle territoriale par les Pactes pour l’emploi, la formation professionnelle et le
développement économique initiée par le SRDE. En renouvellement de l’offre de service aux
PME-PMI, ils proposent le volet « actions collectives », complémentaire du bouquet d’aides
individuelles offert par le dispositif PM’up.
Les données de bilan provisoire des plans filières Mécanique, Contenus numériques et
Optique & systèmes complexes font apparaître que l’intervention régionale sur 2008-2009 a
bénéficié à plus de 2 000 entreprises franciliennes et que le financement régional au titre de
ces actions à un effet multiplicateur de plus de 2,5 (1 € investi par la Région permettant la
mobilisation totale de 2,67 € au profit des PME des filières concernées).
Outre la reconduction annuelle des programmes en cours, 2010 doit voir l’approbation et le
lancement des plans filières éco-activité à l’automne et sciences de la vie pour une mise en
œuvre à compter de 2011. 2010 sera également l’occasion de lancer les travaux relatifs à la
constitution des 6 clusters industriels signalés dans le projet de mandature 2010-2014, en lien
avec le nouveau SRDE.
12
2) Une nouvelle dynamique sociale réductrice des inégalités sociales et territoriales
Les demandeurs d’emploi
Si le nombre de demandeurs d’emplois était en recul significatif les premières années du
SRDE, toutes catégories confondues, fin 2008 début 2009 le nombre de Demandeurs
d’Emplois en Fin de Mois (DEFM) est reparti brusquement à la hausse avec la crise,
accentuant des inégalités qui s’étaient jusque là plutôt réduites.
 Le DEFM a augmenté assez fortement et davantage en France qu’en Île-de-France :
depuis janvier 2007 les DEFM de catégorie ABC ont progressé de 11 % en IDF contre
+19 % en France métropolitaine.
 Les principales victimes de la détérioration du marché du travail sont avant tout les
jeunes de moins de 25 ans (+18,6 %) et les plus de 50 ans (+17,8 %), et a fortiori les
hommes (+24,6 % chez les jeunes hommes et +20,4 % chez les hommes de plus de
50 ans).
 En trois ans et demi, depuis l’entrée en vigueur du SRDE, la demande d’emploi a
progressé dans tous les départements franciliens et principalement en Essonne (+21,2
%) en Seine-et-Marne (+17,6 %), et dans le Val-d’Oise (+15,1 %).
La Région Île-de-France soutient l’ADIE IDF
L’Adie a pour objet de proposer à des créateurs d’entreprises ayant des difficultés d’accès
au crédit bancaire un microcrédit leur permettant de démarrer leur activité. Au-delà de son
activité de financement, l’Adie effectue un travail d’accompagnement, de conseil et de
formation auprès des créateurs d’entreprise. Pour ce faire, elle s’appuie notamment sur des
partenariats avec des organismes d’aide à la création d’entreprises et sur un réseau de
bénévoles.
Compte tenu de la nature de son activité, l’Adie bénéficie du soutien de partenaires publics :
les collectivités territoriales, l'Europe et des dons privés (entreprises et particuliers). Ces
financements couvrent le budget de fonctionnement : les coûts d'instruction de prêts, de
formation et d'accompagnement des créateurs.
Soutien Régional :
 En abondant ses fonds de prêts
 En soutenant son budget de fonctionnement par une subvention au dossier de 520€
par créateur financé
Sur la seule période d’application du SRDE (entre 2007 et 2009), l’Adie IDF a donc financé
3357 entreprises en créations – et dépassé son objectif de 3200 entreprises – et permis la
création de 3491 emplois.
La Région a participé à l’activité de l’Adie en fonctionnement à hauteur de 2,5M€.
13
Le taux de chômage par zone géographique
Le taux de chômage francilien a progressé moins vite en IDF qu’en France ces 3 dernières
années et, si les écarts entre territoires infrarégionaux se sont globalement réduits, des
inégalités persistent dans certaines zones.
 Au 2nd trimestre 2010 le taux de chômage en Île-de-France touche 8,1 % de la
population active contre 9,3 % en France métropolitaine (9,7 % avec les DOM)9, soit
1,2 point d’écart en faveur de la région.
 Sur la période du SRDE (4T06 au 2T10), le taux de chômage a progressé plus
rapidement au niveau national que dans la région : il est en hausse de 0,3 point en IDF
(soit +4 %) alors qu’il augmente de 0,9 point (soit +11 %) en métropole.
 Toutes les zones d’emplois sont concernées par cet accroissement du chômage mais
seules 9 d’entre elles parmi les 23 d’Île-de-France ont connu une évolution de leur taux
de chômage proportionnellement plus élevée que la moyenne nationale depuis fin 2006
(+13,1 % en métropole) : Cergy (+15,1 %), Orsay (+15,9 %), Orly (+12,3 %), Dourdan
(+15,9 %), Etampes (+21,5 %), Nemours (+13,2 %), Lagny-sur-Marne (+28,1 %),
Meaux (+15,5 %), Roissy-en-France (+17,4 %).
 Globalement les inégalités territoriales du point de vue du chômage se sont réduites et
les taux de chômage sont dans l’ensemble plus homogènes aujourd’hui qu’il y a 3 ans :
l’écart-type s’est sensiblement réduit entre les zones d’emploi franciliennes (1,65 au
1T2010 contre 1,70 au 4T06) et les départements (1,54 au 1T2010 contre 1,65 au
1T06).
 Preuve que les inégalités persistent, malgré tout l’écart reste conséquent entre les
territoires les plus favorisés et les moins favorisés : par exemple, le taux de chômage
est encore de 11,7 % dans la zone d’emploi de Saint-Denis et de 5,1% dans celle
d’Orsay.
Ces trois dernières années, période de mise en œuvre du SRDE, le taux de chômage
moyen de toutes les zones d’emplois est inférieur à celui de la période triennale
précédente (2007-2009 par rapport à 2004-2006).
Aides aux quartiers franciliens en difficultés
De nombreuses études ont montré une forte envie d’entreprendre dans les quartiers en
difficulté mais le passage à l’acte demeure faible. C’est à la suite de ce constat qu’une
réflexion a été menée autour du thème d’un parcours de l’entrepreneur adapté aux zones
sensibles. Le résultat est un panel de dispositifs mis en place par le rapport cadre « emplois
et territoire » mis en œuvre le 1er janvier 2008 :
9

La sensibilisation à l’entreprenariat. Le poste d’agent de sensibilisation à
l’entreprenariat et l’amorçage de projets a été créé pour promouvoir l’esprit
entrepreneurial dans les quartiers ; 7 agents ont été à ce jour recrutés. En
parallèle, des Points d’accueil à la création d’entreprise ont été constitués pour
diffuser l’information liée à l’entreprenariat.

L’aide à l’expression du projet. Une Ecole régionale de projets, répartie sur 7
sites, a été constituée dans l’optique d’offrir une formation adaptée de six mois à
des personnes souhaitant entreprendre ; ils ont ainsi été 1293 à suivre cette
formation entre 2008 et 2009. Cette école est aussi le lieu où les partenaires
ressources peuvent rencontrer des porteurs de projet ce qui pallie le manque de
capital social de ces derniers. De plus, les projets à fort potentiel économique et
social identifiés sont dirigés vers 3 incubateurs qui permettent de consolider les
e
Données provisoires du taux de chômage au 2 trimestre.
14
chances de succès. Le rapprochement entre les partenaires ressources et des
porteurs de projet est également favorisé au travers des conventions d’affaires,
« Crearif Quartiers » destinées à l’ensemble des quartiers en difficulté du territoire
francilien ; en 2009, 250 candidats ont pu été accompagnés.

Le financement d’entreprises. Le fonds de capital-investissement FinanCités,
abondé par la Région à hauteur de 2 millions d’euros sur la période 2009-2010, a
vocation à consolider le capital de TPE situées en zones défavorisées pendant 3
à 7 ans. Quelques 50 entreprises de moins de 10 salariés sont ainsi concernées
et se voient la possibilité d’assurer leur pérennité et leur croissance.
L’économie sociale
L’Île-de-France est la première région française en nombre d’emplois dans l’économie
sociale mais ceux-ci sont sous-représentés par rapport au niveau national et connaissent
une évolution moins dynamique.
 L’économie sociale représentait plus de 374 000 emplois en 2008 (dont 82 %
d’équivalent temps plein), ce qui en fait la première région de France en nombre
d’emplois…
 Malgré une hausse de 5 % des effectifs de l’emploi social entre 2005 et 2008 en IDF le
poids de ce secteur est resté stable et pesait toujours 7 % des emplois franciliens en
2008, tandis que l’emploi social progressait de 8,5 % en France pour représenter 10 %
de l’emploi national fin 2008.
 Enfin, l’emploi social est très concentré en 2007 : Paris compte deux fois plus de
salariés de l’économie sociale pour 10 000 habitants que l’ensemble de la région (684
contre 323), grâce à l’importance de l’économie financière et la présence de
nombreuses fondations à vocation nationale.
Evaluation du dispositif Emplois-tremplin (2009)
L’évaluation a montré que ce dispositif a permis de créer des emplois de qualité, le plus
souvent qualifiés et qui n’auraient pas existé sans le soutien régional, mais faisant prévaloir
l’objectif de soutien à l’emploi associatif sur la dimension insertion dans l’emploi des publics
en difficulté. En tout depuis 2004, 5 349 personnes et 1 778 employeurs ont bénéficié du
dispositif emplois-tremplin.
L’évaluation a ainsi contribué à une évolution substantielle du dispositif à travers l’adoption
d’un nouveau règlement d’intervention créant trois types distincts d’emplois tremplin : les
emplois-tremplin insertion, les emplois-tremplin projet, les emplois-tremplin créateurs.
La création des Emplois-tremplin IAE constitue la famille réellement novatrice issue de la
rénovation du programme. Ce dispositif permet en effet d’accorder aux SIAE une aide aux
postes concernant les personnes en insertion recrutées dans ces structures selon des
modalités différentes pour chaque type de SIAE éligible (AI, ACI et EI-RQ).
Ainsi, en 2009, 154 SIAE ont été soutenues par la Région par le biais de ce dispositif pour
un engagement de 4.5 M€ et 2199 Emplois-tremplin IAE créés.
L’expérimentation de plateformes de services ressources humaines à destination des
petites entreprises
L’expérimentation d’une nouvelle offre de services ressources humaines en direction des
petites entreprises franciliennes, au travers 9 plateformes mises en place à l’automne 2008,
fait actuellement l’objet d’une évaluation.
15
Un premier bilan de leur activité sur la période 1er janvier 2009 - 30 juin 2010 montre que les
plateformes ont délivré leurs services - principalement de l’information générale, des conseils
individualisés sur le recrutement, la fidélisation des salariés ou encore la formation - à
quelque 800 entreprises. 71% d’entre elles ont moins de 20 salariés, parmi lesquelles 55%
sont des structures employeuses (1 à 19 salariés). Cinq plateformes ont par ailleurs mis en
œuvre des services spécifiquement dédiés aux salariés et accessibles à titre individuel ;
1400 salariés (données en cours de consolidation, il s’agit d’un minimum) ont ainsi été
accompagnés sur un projet de formation ou de mobilité professionnelle.
Une enquête de satisfaction lancée auprès d’un échantillon de 400 entreprises a montré,
entre autres résultats, que 90% des 216 répondants étaient totalement ou partiellement
satisfaits du service rendu, l’accent étant mis sur la qualité du service (proximité et écoute
notamment). Ils sont 74% à penser que les plateformes apportent quelque chose de
nouveau à l’offre jusque là existante en la matière.
Les territoires vulnérables
Deux études régionales récentes, l’une de l’OREF et l’autre de l’Insee et de l’IAU10,
concordent pour déterminer les territoires vulnérables face aux risques de mutations
économiques, à partir de critères multi-dimensionnels et sans préjuger des potentialités. Ceci
ne veut pas dire que les territoires en question n’ont pas d’atouts mais ils présentent plus de
risques d’être pénalisés.
Pour l’IAU et l’Insee, les territoires ne disposent pas des mêmes atouts pour faire face aux
mutations économiques.
Une analyse des territoires franciliens hors Paris, qui repose sur quatre facteurs de
vulnérabilité, révèle globalement une faible exposition aux risques. En effet, les territoires
peu exposés représentent la grande majorité des emplois.
En revanche, les 20 à 30% d’emplois restant qui seraient plus exposés occupent le tiers du
territoire francilien (dont environ 586 000 emplois exposés à un risque moyen et 161 000
exposés à un risque élevé d’après Insee-IAU). Ils constituent cinq grandes zones principales,
la plupart en grande couronne.
L’étude de l’OREF parue fin 2009 redoute le fait que, l’Île-de-France n’étant pas un espace
homogène, la crise actuelle agisse comme un révélateur voire un accélérateur des inégalités
spatiales.
10
Pour aller plus loin, voir : Focale n°9, septembre 2009, OREF et Insee IDF à la page n° 303, août 2008, DR
Insee IDF (en partenariat avec l’IAU)
16
On peut finalement en retenir que quatre territoires franciliens communs aux deux études ont
été identifiés comme présentant des risques avérés de mutations économiques : le grand
nord-ouest de l’Île-de-France autour de Mantes-la-Jolie, le sud-Essonne autour d’Etampes et
l’est de la Seine-et-Marne au delà de Provins et plus au nord ; et dans une moindre mesure,
l’espace entre Evry et Melun, à la confluence de l’Essonne et la Seine-et-Marne voire le Sud
Val-de-Marne. Ils cumulent de nombreux facteurs de fragilité dont les principaux sont le
niveau de qualification et de formation de la population, le poids de l’emploi industriel et la
dépendance aux principaux établissements.
Si la tendance a plutôt été à l’homogénéisation entre territoires et si l’action régionale intègre
clairement cet enjeu de cohérence territoriale (cf. action sur les franges), il convient de
garder à l’esprit que l’IDF concentre des inégalités plus fortes que les autres régions et que
la crise actuelle risque d’avoir un effet amplificateur sur les inégalités et d’inverser la
tendance observée sur les trois premières années du SRDE.
17
Le dispositif des Pactes pour l’emploi, la formation et le développement économique
Ce levier d’action permet de territorialiser la mise en œuvre du SRDE et contribuer à celle du
schéma régional des formations. Ces pactes, conventions de trois ans, apportent une offre
intégrée de services coordonnant l’ensemble des dispositifs d’aides disponibles. Les
interlocuteurs privilégiés de la Région sont les communautés d’agglomérations et de
communes ainsi que les syndicats d’agglomération nouvelle ou, le cas échéant, des porteurs
de projets locaux (GIP, maisons de l’emploi et de la formation). Les départements sont dans
l’ensemble volontaires pour cosigner. L’Etat participe à ces travaux et peut être signataire
(ex : pôle d’Orly).
Ces Pactes ont une forte dimension transversale car ils entretiennent des connexions avec
d’autres démarches territorialisées, comme le volet territorial des contrats de projet EtatRégion (GP3), des actions en lien avec les contrats urbains de cohésion sociale, des projets
financés par des fonds européens FSE et FEDER, dont l’appel à projet In’Europe lancé en
décembre 2007.
Mi-2010, 10 Pactes ont été votés qui représentent un investissement de la Région de près
de 160 millions d’euros et 12 sont en chantier. En tout, plus de 60% de la population
francilienne est couverte par un pacte (plus de 15% pour les 10 Pactes votés) :
Les 10 Pactes votés en cours de mise en œuvre représentent plus de 315 M€ de dépenses,
dont près de 160 M€ apportés par la Région.
18
3) Une nouvelle dynamique environnementale pour la construction de l’éco-région
On estime que la dimension développement durable représentait plus de 18M€ du budget de
l’action économique régionale en 2009 (contre 10M€ un an plus tôt, soit presque le double).
Les politiques régionales en faveur de l’environnement dans le cadre du SRDE
Parmi les actions proposées dans le SRDE, les nombreuses réflexions sur les
problématiques environnementales se sont traduites d’abord par la révision ou l’adaptation
de dispositifs plus anciens pour mieux prendre en compte les objectifs de développement
durable mais aussi parfois par des axes spécifiques pour certaines filières ou
conventions. A titre d’illustration, le budget consacré à l’éco-région de l’Unité Développement
est passé de 46,6 M€ en 2008 à 58,2M€ en 2009. L’action économique régionale
proprement dite en faveur de l’éco-région est estimée à 18,1 M€ en 2009 (contre 10 M€ en
2008).
Parmi les 9 filières prioritaires identifiées dans le SRDE, toutes n’ont pas encore fait l’objet
de plan arrêté et de convention, mais pour les plans qui sont mis en œuvre, la problématique
environnementale a été intégrée de différentes façons. La convention de filière relative à
l’automobile l’intègre de manière transversale : l’objectif est de faire du territoire francilien le
leader européen de la « nouvelle automobile », en stimulant la transition vers les véhicules
du futur, hybride et tout électrique. Les conventions des filières aéronautique, mécanique et
optique et systèmes complexes font du développement durable un des axes d’action.
Dans les actions concourant à l’attractivité, le développement durable est devenu une
mission privilégiée de l’Agence Régionale de Développement puisqu’il constitue l’un des 4
axes majeurs du contrat d’objectifs et de moyens passé avec l’institution régionale pour
2008-2010. Les actions de l’Agence pour remplir cette mission prennent différentes formes,
notamment un des pôles marchés est consacré aux éco-activités. Ainsi, dans le domaine
émergent des éco-activités (au sens strict), on recense 10 implantations par an d’entreprises
aidées par l’ARD avec une estimation à trois ans de 10 emplois par structure.
Un certain nombre d’aides, comme les actions relatives à l’agriculture ATREA, PREVAIR et
PRIMHEUR ou le soutien aux SIAE, ont été bonifiées avec des plafonds relevés lorsque des
critères environnementaux sont remplis ou prévoient une conditionnalité relative à des
enjeux environnementaux. Dans le cadre de PM’up, le plafond des aides que peuvent
recevoir les entreprises est relevé si l’entreprise s’inscrit dans une démarche de
développement durable. En 2008, 8% des lauréats PM’UP relevaient de la filière des écoactivités et 14% étaient éligibles à un bonus en raison de leur éco-responsabilité.
Dans d’autres domaines de l’action régionale qui concernent le SRDE, comme l’ESS et les
Pactes, il n’existe pas de dispositif spécifiquement consacré à l’environnement, mais ce
dernier constitue néanmoins un grand principe d’intervention. Le soutien aux éco-activités
est ainsi systématiquement abordé dans le cadre de la préparation et de la mise en œuvre
des Pactes
Les politiques tenant compte de l’environnement se sont donc multipliées depuis 2007-2008
dans le champ couvert par le SRDE, de nombreux rapports cadre ont été votés, mais, si les
partenariats sont constitués et les outils définis, les actions sont souvent trop récentes pour
avoir une déclinaison opérationnelle et pour être évaluées sur cette période.
Toutefois la Région, consciente de la nécessité d’évaluer le moment venu l’impact
environnemental de ses aides économiques (notamment celles d’entre elles qui témoignent
le plus explicitement d’une prise en compte de la question environnementale), a commandité
une étude visant à lui fournir les méthodes et outils les plus adaptés ; un guide détaillé de
l’évaluation d’impact environnemental des aides économiques aux entreprises devrait ainsi
être remis au début de l’année 2011.
19
CONCLUSION
Les objectifs du SRDE sont donc globalement tenus, malgré la crise survenue en 2009, et
certains dispositifs créés sont largement reconnus pour leur efficience. Le SRDE a permis
des réalisations tangibles sur les territoires notamment au travers des Pactes même si des
efforts sont à poursuivre pour la réduction des inégalités territoriales. La construction d’une
éco-région est entamée mais elle mériterait sans doute d’être encore plus offensive. En effet,
si l’Île-de-France en comparaison des autres métropoles est bien placée pour sa qualité
environnementale, sa position repose en grande partie sur des positions acquises liées à sa
géographie, sa démographie, à des choix historiques tels que l’investissement dans les
grandes infrastructures de transport, plus que sur un positionnement dynamique dans les
nouveaux secteurs de l’écologie (le photovoltaïque, la construction écologique, l’efficacité
énergétique et les smart grids…).
Compte tenu de la nouveauté de l’exercice, de la multiplicité des parties prenantes, et des
actions à adapter ou à créer, la mise en œuvre du SRDE a été inégale et les fiches actions
qui en découlent sont loin d’être au même stade d’avancement. Le document était sans
doute trop détaillé mêlant éléments de stratégie et plan d’action. Pour l’avenir le document
gagnera à être beaucoup plus synthétique, recentré sur les axes prioritaires de la politique
de développement au niveau régional.
Une évaluation de tout l’impact des politiques mises en œuvre est à ce jour encore
prématurée, compte tenu de la mise en œuvre trop récente de certains dispositifs.
Les apports de la démarche en termes de positionnement de la Région comme chef de file
ont cependant permis de franchir une étape : meilleure connaissance des acteurs entre eux,
nouvelles synergies et de plus en plus, une conscience partagée des enjeux du
développement régional : développement des ETI et croissance des PME en général,
préservation du tissu industriel, outils de financement, dynamisation innovation, conversion
environnementale pour en faire le support d’activités innovantes et créatrices d’emplois (et
pas uniquement de protection de l’environnement)…
La dimension de l’innovation mériterait cependant d’être plus développée étant
intrinsèquement liée de manière transversale aux objectifs de développement économique,
d’emploi et de développement durable.
20
L'Observatoire de l'action économique régionale – cabinet Sémaphores
Evaluation de la politique de développement économique d’Ile-de-France
L’étude [du cabinet Sémaphores] salue le volontarisme de l’Île-de-France en matière de
développement économique qui, loin de se reposer sur ses acquis, a su conjuguer des
actions défensives, en particulier en faveur de l’industrie et de territoires défavorisés, et des
actions offensives tournées vers l’innovation et l’attractivité du territoire francilien. A noter le
commentaire élogieux sur PM’UP, « certainement le plus bel exemple d’activation directe
des aides économiques régionales » ; en raison de sa logique d’aide directe et
d’accompagnement, il ne s’agit pas d’un « guichet » à l’instar de trop nombreux dispositifs
régionaux.
A ce bilan positif il convient d’adjoindre des pistes d’amélioration notamment en termes de
renforcement ou de reconversion des compétences mais aussi sur le volet environnement
qu’il faut rendre plus prioritaire encore.
Enseignements pour la région Ile-de-France
L’étude montre toute la pertinence de nombreux dispositifs franciliens, comme les aides
directes d’accompagnement d’entreprises (PM’UP), la mutualisation des moyens
(groupement d’employeurs), l’importance de l’offres foncières (éco-pôles, pépinières
d’entreprises), etc.
21
Liste des plans filières11
- Mécanique (voté en novembre 2007)
- Contenus numériques (voté en novembre 2008)
- Optique et systèmes complexes (voté en novembre 2008)
- Aéronautique et spatiale (voté en mai 2009)
- Industries créatives (voté en septembre 2009)
- Automobile (voté en septembre 2009)
- Eco-activités (voté en novembre 2010)
- Sciences de la vie (vote prévu en juillet 2011)
11
Entre parenthèses, la date du vote initial.
22
23
Document n°2
SRI
24
Note de diagnostics et d’orientations stratégiques partagées
L’élaboration d’une Stratégie Régionale d’Innovation (SRI) partagée entre l’Etat et la Région
fait suite à une demande de la Commission européenne dans le cadre de l’élaboration des
Programmes Opérationnels (PO) FEDER 2007-2013. En effet, les Etats membres de l’Union
européenne se sont fixé comme objectif en 2000, lors du Conseil européen de Lisbonne, de
faire de l’Europe l’économie de la connaissance la plus dynamique au monde en 2010. Face
aux résultats mitigés constatés en 2005, la commission a demandé à l’ensemble des
autorités de gestion françaises d’approfondir les diagnostics sur les systèmes régionaux
d’innovation. Cette priorité est d’autant plus d’actualité avec les objectifs fixés dans le cadre
de l’ « UE 2020 ».
Au-delà de cette obligation, cette stratégie régionale paraît particulièrement nécessaire en
Ile-de-France compte tenu des enjeux spécifiques de l’innovation dans la région capitale qui
doit faire face à une double complexité liée à sa taille : celle du fonctionnement de son
système d’innovation, et celle de la gouvernance des politiques publiques qui s’y rattachent.
La SRI a nécessité pour son élaboration la définition d’une méthodologie spécifique. Le
diagnostic approfondi sur le système d’innovation s’est appuyé sur des études et travaux
existants. Ces derniers, malgré leur nombre, ne couvraient toutefois pas l’ensemble du
spectre de l’innovation et ne hiérarchisaient pas les recommandations établies. Des études
complémentaires ont été lancées sur 4 thèmes prioritaires : l’innovation dans les services, le
recours des entreprises au conseil privé, le fonctionnement du capital risque et l’écoinnovation. Ces études ont donné lieu à un séminaire d’échange avec une trentaine
d’acteurs régionaux de l’innovation (universités, incubateurs, cellules de valorisation, acteurs
du développement économique) afin de faire émerger des points de débat et des axes
d’orientation stratégique. A ces travaux réalisés au niveau régional s’est ajoutée une analyse
ciblée de la mise en œuvre de stratégies locales d’innovation dans 10 territoires en difficulté
(territoires In’Europe soutenus par le FEDER).
25
L’approfondissement des diagnostics sur le système régional d’innovation a permis
définition de 3 priorités d’intervention partagées par la Région et l’Etat.
la
1- Diagnostic du système francilien d’innovation : une machine à très haut
potentiel mais à faible rendement
L’Ile-de-France est dotée d’une concentration exceptionnelle de ressources avec notamment
un très grand marché local de 11 millions d’habitants, une place financière importante,
135 000 personnels de R&D ou encore une présence de la plupart des filières de l’industrie
et des services, par rapport à des régions équivalentes plus ciblées sur certaines activités
(Londres par exemple très polarisée sur les services et la finance).
Ces caractéristiques sont usuellement considérées comme propices à l’innovation et
devraient donc assurer à l’Ile-de-France une place en tête des classements européens sur
ce sujet.
Or, la dynamique francilienne semble en retrait comparée à celles des autres régions
françaises et européennes. La part de la région capitale dans la recherche française
représente désormais 40 % de la recherche française contre 55 % au début des années
1980, sous l’effet notamment de politiques publiques volontaristes de relocalisation de la
recherche dans un but d’aménagement du territoire.
De plus, l’efficience du système semble s’effriter comparativement au dynamisme observé à
Stockholm ou dans les grandes régions allemandes. Dans le classement de référence de la
Commission européenne, le Regional Innovation Scoreboard 2007, qui reflète les données
mesurables les plus apparentes de l’innovation (dépôts de brevet, publications…) rapportées
aux indicateurs de richesse ou à la population régionale, l’Ile-de-France n’apparaît qu’à la
9ème place des régions européennes innovantes. Les données plus récentes publiées par la
Commission ne classent pas les régions de la même manière mais cette position n’a pas
évolué d’une manière significative.
1-1 Une R&D puissante, qui devrait générer davantage de jeunes entreprises
innovantes en Ile-de-France
La création d’entreprises innovantes est un des points faibles de la région Ile-de-France en
comparaison à des régions homologues fortement innovantes. Le nombre de start up créées
par des chercheurs est de 100 pour 10 000 chercheurs aux Etats Unis et de 50 pour 8 000
dans les instituts Fraunhofer allemands, alors qu’il est de 100 pour 80 000 chercheurs en Ilede-France.
Cette faiblesse de l’entrepreneuriat francilien se retrouve dans les données du capital risque
qui est l’un des leviers permettant d’agir sur la création d’entreprises innovantes. Ainsi, le
ratio du volume du capital risque rapporté au PIB est d’environ 0,05% pour la région Ile-deFrance alors qu’il atteint 0,3 à 0,5% pour les régions de Londres, Oxford ou Cambridge et de
1 à 1,5% pour la baie de San Francisco.
Les résultats de l’étude lancée dans le cadre de la SRI en Ile-de-France mettent également
en évidence que les capitaux risqueurs franciliens financent peu l’amorçage et font assez
peu appel aux intermédiaires (leveur de fonds, banquier, incubateur, cellule de valorisation,
pôle de compétitivité) dans leur sélection d’entreprises à financer. Une autre particularité de
l’Ile-de-France est le nombre conséquent de petits projets bien positionnés, mais plutôt
faibles en montants financés au regard des pratiques Outre-Atlantique.
26
1-2 Les entreprises franciliennes recourent peu aux prestataires de conseil
L’étude SRI Ile-de-France lancée pour approfondir les raisons du faible recours aux activités
de conseil a permis de caractériser deux profils d’entreprises. Le premier profil d’entreprise,
à l’aise pour recourir au conseil, est aussi très implantée dans les réseaux et a en son sein
des profils de salariés et de dirigeants très qualifiés. Le second profil, constituant la majorité
des entreprises de la région, est une entreprise plutôt de petite taille, dont le représentant
légal - comme les salariés - ont un niveau d’étude plus faible, et sont généralement
réfractaires au changement, à l’investissement et au recours à un conseil extérieur.
1-3 L’offre publique de soutien à l’innovation n’est pas assez lisible en Ile-de-France
Les réponses des entreprises franciliennes aux différentes enquêtes pointent les difficultés
de ces dernières à s’orienter dans le dispositif public. Ainsi, une étude comparative
européenne, European Cities Entrepreneurship Ranking 2009, qui reflète la satisfaction des
entrepreneurs face aux dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat mis en place par les acteurs
publics et privés dans les grandes métropoles européennes, met en évidence la perception
d’une faiblesse francilienne en ce domaine. Paris arrive en effet en 33ème position sur 37
métropoles ciblées dans le cadre de l’étude.
La difficulté des entreprises à trouver le bon interlocuteur est également mise en évidence au
travers de différentes études menées dans le cadre de la SRI Ile-de-France. Les entreprises
consultées dans le cadre de l’étude sur le capital risque déclarent ainsi souhaiter une
meilleure lisibilité et une meilleure organisation des réseaux publics de soutien à l’innovation.
Une grande partie des entreprises consultées dans le cadre de l’étude sur le recours au
conseil signalent par ailleurs des difficultés relatives à l’accès à l’information et d’absence
d’outils de compréhension de l’offre de conseil privé. Elles sont 83 % à souhaiter que des
actions publiques d’information et d’aide à l’accès au conseil soient mises en place.
1-4 Le capital humain est insuffisamment valorisé dans les entreprises franciliennes
La part des ressources humaines de haut niveau est plutôt élevée en Ile-de-France (base de
100 pour l’Ile-de-France, 97 pour Londres, 80 pour la Bavière d’après Eurostat), mais la
formation tout au long de la vie rapportée à la population active est plutôt faible avec un ratio
de 8,4 (contre 12 à Berlin et 26 à Londres).
L’étude conseil illustre également cette faiblesse : les entreprises classées comme plutôt
plus innovantes sont celles pour lesquelles le capital humain est de haut niveau. Ceci se
vérifie dans les deux sens puisque plus les entreprises sont innovantes, plus le capital
humain est élevé dans l’entreprise.
1-5 Des territoires hétérogènes : des zones d’excellence scientifique et technologique
côtoient 12% de zones urbaines en difficultés
Les 157 zones urbaines sensibles franciliennes représentent 12% des habitants de la région
francilienne et concentrent les difficultés économiques et sociales. Leurs handicaps dans la
compétition économique mondiale s’accroissent du fait du phénomène de polarisation des
excellences scientifiques et technologiques. Si la SRI ne saurait répondre seule à cet enjeu
de cohésion territoriale, elle doit toutefois le prendre en compte et favoriser l’inscription de
l’ensemble des territoires franciliens dans une dynamique d’innovation et de valorisation de
leurs atouts.
27
Ainsi, une démarche parallèle aux études de diagnostic SRI a été conduite et s’est
intéressée à l’innovation dans les dix projets urbains intégrés sélectionnés dans le cadre du
programme compétitivité régionale et emploi (FEDER et FSE). Une étude documentaire et
des échanges organisés dans le cadre du réseau des sites In‘Europe ont à cette occasion
été menés afin d’identifier les besoins et les enjeux de tous les territoires urbains fragilisés .
Il ressort de ces travaux que les territoires en difficulté étudiés ont, grâce au FEDER,
intégré l’innovation dans leur stratégie de développement et ont pu en cela se rattacher à la
dynamique d’innovation et de compétitivité régionale. Au delà, il est clairement apparu que
l’innovation, à ses divers degrés, n’est pas absente de ces territoires et que ces derniers ont
aussi leur place dans la promotion de la compétitivité du territoire régional dans son
ensemble.
1-6 Les filières, très nombreuses en Ile-de-France, sont marquées par une
représentation très forte des services
La plupart des filières sont présentes en Ile-de-France avec une très forte représentation des
activités de services. Les services tertiaires représentent plus de 75 % de l’emploi francilien
et plus du quart des emplois concerne les services marchands (services aux entreprises, aux
particuliers et activités immobilières).
L’étude SRI sur l’innovation dans les services a mis en lumière que, pour les sondés
(entreprises de services ayant innové), la coopération avec les clients est le facteur
déterminant pour innover, les clients étant perçus comme déterminants dans le process
d’innovation. En revanche, pour seulement 41 % des sondés, c’est la technologie qui
contribue à déterminer leurs trajectoires d’innovation. L’étude souligne enfin que les
entreprises de services franciliennes gagneraient à se développer dans l’absorption des
savoirs et de la technologie, dans le marketing des produits innovants, dans la gestion de
créativité, dans l’intégration et l’anticipation des tendances, des enjeux sociétaux et
environnementaux, ou dans la mobilisation des clients pour innover.
2- Trois axes stratégiques prioritaires pour la Stratégie Régionale d’Innovation
en Ile-de-France
Sur la base des éléments de diagnostics présentés ci-dessus et aux échanges ayant eu lieu
avec les acteurs franciliens du développement économiques, 3 axes stratégiques ont été
validés entre Etat et Région, sur la base des enjeux précisés ci-après, pour transformer en
opportunités les spécificités du système d’innovation francilien.
2-1 Des projets de création plus nombreux, plus mûrs, mieux financés
Le diagnostic a révélé que la création d’un nombre accru d’entreprises innovantes est un axe
d’amélioration majeur pour la région Ile-de-France. L’étude sur le capital risque a souligné la
nécessité de renouveler les « stocks d’entreprises » des capitaux risqueurs franciliens et
recommande de retarder la sortie des projets issus des laboratoires en organisant le
financement de leur maturation.
Deux questions se posent alors : Quel positionnement et quel rôle doivent avoir les acteurs
de la valorisation des résultats de la recherche (incubateur, cellule de valorisation ou tout
autre acteur, comme les futures Sociétés d’Accélération de Transfert de Technologie) dans
le cycle de financement des start up ? Comment faciliter le parcours du créateur d’entreprise
28
qui rencontre de réelles difficultés au moment du financement de l’amorçage, avec un
nombre de financeurs potentiels limités (prêt d’honneur, subventions sur des projets, etc.) ?
Afin de répondre à ces questions, il apparaît donc prioritaire de fluidifier le parcours de
l’entrepreneur innovant en Ile-de-France afin de dynamiser le transfert de technologie et la
création d’entreprises innovantes, en se concentrant sur deux étapes clés : la maturation du
projet de recherche et le financement de l’amorçage.
Quatre actions prioritaires en ressortent donc :
- Favoriser les relations et échanges, y compris à l’international, entre universités / écoles /
entreprises, aussi bien sur les volets ressources humaines, compétences que
technologiques ou de recherche,
- Développer une vision stratégique et des outils opérationnels de nature à favoriser la
vitalité des acteurs et des réseaux d’aide à l’émergence et à la maturation de l’innovation
et du transfert de technologie,
- Cartographier, clarifier, mieux coordonner et organiser les acteurs du développement
économique en lien avec l’innovation (notamment du transfert de technologie) pour
permettre aux entreprises d’identifier plus facilement les bons interlocuteurs et aux
financeurs publics d’en évaluer l’efficacité individuelle et collective,
- Renforcer le financement de l’amorçage et des fonds secondaires.
2-2 Les territoires, source d’innovation
L’articulation entre territoire et innovation est double, le territoire étant à la fois à la source du
développement de l’innovation et dans bien des cas le support de la transformation de
l’innovation en produit ou usage nouveau. Le territoire francilien se caractérise par de
grandes disparités infra-régionales, dont la réduction est un objectif fort pour les politiques
publiques.
Dans ce cadre, se pose la question de l’égalité d’accès des différents territoires au soutien à
l’innovation : elle conduit à s’interroger sur l’opportunité de mettre en place une
« discrimination positive » des territoires les plus en difficultés. C’est le choix qui a été fait
lors de la définition du PO FEDER 2007-2013 en consacrant un de ses axes et une partie
des financements au développement de projets urbains intégrés dans 10 territoires
prioritaires en Ile-de-France, les territoires In’Europe.
Au-delà de cette orientation déjà actée, la stratégie régionale d’innovation doit être l’occasion
de s’interroger sur les interactions existantes et celles à développer entre les territoires en
difficultés économique et sociale et les territoires forts. Comment faire des pôles d’excellence
de la région capitale, présents et à venir, des moteurs pour l’ensemble du tissu économique
et des territoires de la région ? L’Ile-de-France doit à la fois construire des pôles de
développement forts, et enclencher une approche complémentaire innovante pour intégrer
territoires moteurs et territoires en décrochage dans des réseaux, autour de projets
communs, afin de concrétiser cette capacité d’entraînement.
Par ailleurs, la diversité des territoires franciliens et la diversité des populations qui y habitent
représentent une source potentielle d’innovation et un observatoire d’anticipation des
tendances pour les entreprises franciliennes, qu’elles peinent aujourd’hui à mobiliser.
L’organisation de rencontres improbables, mêlant des profils diversifiés sur des lieux
décalés, pourrait permettre une meilleure mobilisation de ces sources de créativité. De
manière plus générale, chaque territoire de la région doit pouvoir, en fonction de ses
29
caractéristiques, aider ses acteurs à s’organiser pour devenir un lieu d’expérimentation sur
les enjeux sociétaux et les thématiques transversales.
Il faut donc faire de l’Ile-de-France un territoire d’expérimentation des politiques d’innovation
ouverte, impliquant les utilisateurs et prenant en compte les dimensions sociales et l’espace,
pour recevoir, transmettre et émettre de l’innovation. Le territoire francilien peut devenir :
- Un espace de vie pour expérimenter les nouveaux modes d’agir et d’habiter de la
métropole durable,
- Un lieu où l’innovation s’intègre dans le développement de la ville,
- Une région où les ressources diversifiées du territoire dynamisent les capacités
d’hybridation, de polarisation et de création des entrepreneurs de la région.
Deux des actions phares de cet axe seraient de :
- Lancer des appels à projets pour faire émerger des projets communs entre territoires
moteurs et territoires en difficulté sur des thématiques innovantes,
- Lancer des appels à projets pour mettre en place des actions événementielles pour
s’approprier les territoires ou pour développer des expérimentations sur des territoires
ciblés.
2-3 De nouvelles formes d’innovation
Le soutien partagé à des filières prioritaires est aujourd’hui la base de la coordination EtatRégion dans leurs actions en faveur de l’innovation. Ainsi, une réflexion approfondie a
permis d’identifier les principales filières et plusieurs actions ont été lancées au travers de la
démarche des plans filières inscrite dans le CPER, le PO FEDER et le Schéma Régional de
Développement Economique (TIC, mécanique, automobile, industrie créatives, aéronautique
aujourd’hui en cours, d’autres en projet), en lien majoritairement avec les pôles de
compétitivité franciliens. L’évaluation des résultats de ces actions ainsi que le lancement de
nouvelles filières semblent prématurés. Il est donc préférable de ne pas remettre en cause
les filières choisies, mais seulement de les compléter à la marge.
Pour autant, le diagnostic de la stratégie régionale d’innovation a fait clairement apparaître
que l’orientation actuelle consistant à privilégier avant tout le soutien à des filières classiques
identifiées était insuffisante au vu du système d’innovation francilien. En effet, le poids de
l’Ile-de-France dans la recherche et l’innovation au niveau national fait que certaines
entreprises, ou certains secteurs sous-représentés, peuvent être à la fois considérés comme
mineurs et non prioritaires à l’échelle de Ile-de-France, tout en étant néanmoins stratégiques
dans leur domaine.
D’autre part, la force de l’Ile-de-France réside aussi dans son potentiel de transversalité. Il
faut en effet capitaliser sur la présence sur son territoire de nombreux intégrateurs et
entreprises spécialisées dans la gestion des systèmes complexes, qui possèdent un savoirfaire original permettant de croiser les apports de différentes disciplines pour proposer des
solutions innovantes.
La stratégie francilienne ne peut donc pas être uniquement une spécialisation de secteurs ou
filières à valoriser au détriment des autres, mais doit se donner comme objectif de tirer partie
de l’abondance des filières industrielles et des services présents sur le territoire. L’approche
filière traditionnelle mérite donc d’être complétée par la mise en valeur, dans les politiques
publiques régionales, de facteurs transversaux de croissance, en particulier autour de
problématiques sociétales majeures qui sont au croisement de différentes thématiques.
30
Les éco-technologies notamment apparaissent ainsi comme un enjeu pour l’Ile-de-France
tant en termes de création de richesses économiques que d’évolution des emplois. La
cartographie réalisée par l’ADIT dans le cadre de la SRI permet d’identifier des thématiques
particulièrement porteuses telles que la qualité de l’air et du climat, la construction durable, le
cycle de l’eau ou encore les procédés matériaux propres et sûrs. Les éco-technologies
s’inscrivent dans un contexte politique et sociétal particulièrement favorable avec la priorité
très forte donnée au développement durable par les politiques nationales comme régionales.
Il faut faire du positionnement transversal de l’Ile-de-France, tant en termes de thématiques
que d’entreprises, un axe fort de sa stratégie d’innovation et améliorer l’efficacité des
politiques transversales et coordonnées des pouvoirs publics, pour que la région capitale soit
l’intégrateur des grands enjeux technologiques et sociétaux.
Les actions emblématiques de cet axe sont :
- Identifier des thèmes partagés d’innovation transversale et ouverte à soutenir en priorité
autour des enjeux sociétaux posés notamment par le développement durable (par
exemple hôpital durable, éco-quartiers, vieillissement, handicap, inclusion numérique…)
et intégrant les services,
- Approcher les filières de manière matricielle autour de ces thèmes en lançant des appels
à projets régionaux sur ces sujets.
oOo
Ces axes stratégiques définis, le suivi de la SRI se fera par l’existence d’un système de
gouvernance et d’un pilotage stratégique qui assure une étroite coordination du binôme EtatRégion. Un comité stratégique de l’innovation regroupera un petit nombre d’acteurs clés
autour de l’Etat et la Région. Ce comité, co-présidé par le Président de la Région et le Préfet
de Région, aura vocation à se réunir trimestriellement. Une fois par an sera organisé un
échange plus large avec l’ensemble des acteurs franciliens de l’innovation et du
développement économique. Pour alimenter les travaux du comité stratégique, des groupes
de travail seront constitués suivant les thématiques choisies (incubateurs et structures de
maturation, structuration des acteurs de l’innovation…). En fonction des résultats des
enquêtes auprès des entreprises et à la suite d’un bilan annuel, le comité pourra réviser les
modalités d’évolution et le contenu de la Stratégie Régionale d’Innovation.
L’Etat et le Conseil Régional ont réussi à converger pour définir des axes stratégiques. Il
convient désormais de passer à des actions opérationnelles pour redonner à l’Ile-de-France
un véritable leadership en termes d’innovation.
31
Document n°3
Plan régional de développement de
l’artisanat
32
PLAN REGIONAL DE SOUTIEN A L’ARTISANAT
Dans le cadre de l’élaboration de la SRDEI, la Région entend donner une visibilité accrue
aux dispositifs d’accompagnement et de soutien qu’elle met en œuvre en direction des
artisans franciliens.
Ce plan d’action, volontairement bref, est constitué d’un diagnostic de la situation de
l’artisanat francilien et de quelques axes stratégiques et propositions d’actions, sachant
qu’une annexe présente de façon méthodique l’ensemble des dispositifs dédiés aux
entreprises artisanales ou qui leur sont accessibles.
Diagnostic et enjeux pour l’artisanat en Ile-de-France
L’artisanat est un secteur économique de premier plan en Ile-de-France représentant :
- 153 545 entreprises et ses 470 000 salariés à fin 2010
- 15 000 apprentis
- 43 milliards d’euros de chiffres d’affaires
- 23 628 nouvelles entreprises créées en 2010
L’artisanat souffre souvent d’une image très réductrice alors qu’il recouvre une mosaïque
d’activités (250 métiers regroupés en 4 grands secteurs : alimentation, bâtiment, fabrication,
services), dont certaines représentent un patrimoine économique à préserver.
Les entreprises artisanales sont riches de savoir-faire, parfois rares, dont certains sont
menacés d’extinction (à l’exemple de certains métiers d’art). Elles sont également, pour une
part importante, des entreprises de proximité, qui génèrent des emplois à la fois qualifiés et
non délocalisables. A ce titre, l’artisanat joue un rôle essentiel dans l’équilibre territorial de
l’économie régionale en raison de sa contribution à la revitalisation des villes et villages
situés en couronne périphérique de l’Ile-de-France.
L’artisanat est constitué de structures réactives et innovantes. Technologies de pointe,
nouveaux matériaux, procédés de fabrication, outils et méthodes de travail innovants
contribuent à améliorer produits et services. Ainsi, en 2009, 17% des brevets français ont été
déposés par les entreprises artisanales. En Ile-de-France, 5 pôles d’innovation ont été
labellisés par l’Etat.
Toutefois, au-delà des effets de la crise économique sur leur bilan, les entreprises
artisanales franciliennes sont confrontées à cinq défis structurels :
- la transition démographique qui affecte le secteur : L’importance du nombre de départs
en retraite parmi les chefs d’entreprise au cours des des prochaines années met
33
littéralement en danger la pérennité de bon nombre d’activités viables, avec tous les effets
induits en termes d’emplois, de préservation des savoir-faire et d’offre de services aux
Franciliens De ce point de vue, l’enjeu de la transmission reprise est plus prégnant que
jamais.
- la problématique de l’immobilier d’entreprises : L’accessibilité du foncier adapté et à
des coûts modérés constitue une problématique majeure pour le développement du secteur.
Du fait de ces contraintes, de nombreuses entreprises implantées en milieu urbain dense se
sont peu à peu délocalisées en grande couronne francilienne et parfois même dans les
départements des régions limitrophes. Cette situation est notamment observée pour les
activités relevant du secteur de la fabrication.
- les difficultés de financement : Comme beaucoup de TPE, les entreprises artisanales
peinent souvent à accéder au crédit de court terme (financement de la trésorerie) et de
moyen/long terme (investissement, développement), la crise ayant encore accru la
« prudence » du monde bancaire.
- l’intégration du développement durable et l’innovation : Malgré leur petite taille, les
entreprises artisanales représentent un enjeu incontournable de protection de
l’environnement. D’une manière générale, bien que les chefs d’entreprises artisanales soient
sensibles à la qualité de leur environnement à titre individuel, ils ne traduisent pas toujours
cette sensibilité dans le cadre de leur activité.
- le manque de visibilité et une ouverture internationale insuffisante : L’image des
métiers d’art et de la création est une composante de l’excellence et de l’attractivité
francilienne. Ils contribuent au rayonnement international de Paris- Ile-de-France. Mais les
artisans rencontrent des difficultés pour se positionner à l’international.
Sur la base des constats précédents, la Région souhaite structurer son action autour
de quatre axes prioritaires ;
Axe 1 - Mieux accompagner la transmission-reprise des entreprises artisanales
La transmission et la reprise est une étape difficile de la vie des entreprises artisanales qui
sont d’abord organisées à partir de la compétence professionnelle de l’artisan. De ce point
de vue, la transmission implique le transfert de propriété, de pouvoir et de savoir.
La Région soutient un programme d’appui complet à la transmission et à la reprise
des entreprises artisanales.
Pour les cédants : l’aide à l’évaluation de l’entreprise permet de faciliter la transmission des
entreprises. La Région intervient en cofinancement avec la CRMA IDF sur un dispositif
d’évaluation ayant pour objet d’établir un diagnostic de l’entreprise et de sécuriser les
transactions.
Pour les repreneurs, il existe plusieurs dispositifs :
- La Bourse Régionale des Entreprises Artisanales (BREA), outil internet, permet de
rechercher une entreprise identifiée comme à reprendre en Ile-de-France. La BREA est
hébergée sur le site régional « creersaboite.fr ».
- La gamme régionale des aides au financement des entreprises (fonds régional de
garantie Siagi, prêts d’honneur, IDF Transmission).
- Les aides à la formation et au développement de compétences par des formations
diplômantes et qualifiantes des CMA franciliennes (notamment formation en gestion, droit,
fiscalité, ressources humaines, droit, fiscalité, comptabilité et management)
Par ailleurs, le développement d’outils de communication adaptés en direction des artisans
aura pour objectif de mieux informer les cédants et repreneurs potentiels (informations sur
34
les dispositifs régionaux diffusées via un portail régional de l’artisanat en Ile-de-France et sur
les sites de la Région).
Proposition d’action
La création d’un observatoire d’analyse sur la transmission-reprise d’entreprise en Ile-deFrance, en partenariat avec la CRMA si elle est intéressée, permettrait notamment de
renforcer la visibilité, et de mieux connaître la problématique de la transmission, ainsi que les
différents acteurs qui interviennent. La volonté de la Région de renforcer et de rendre plus
visibles ses dispositifs en faveur de la transmission reprise, s’inscrit dans cette démarche.
Axe 2 – Faciliter le financement des entreprises artisanales
La crise financière de 2008-2009 a mis en relief l’extrême difficulté des TPE et PME à faire
financer par l’emprunt bancaire leurs besoins en trésorerie et leur développement. Pour un
grand nombre de ces entreprises, malgré un certain « retour à la normale » du
fonctionnement du circuit du crédit bancaire, le crédit difficile et cher demeure une réalité.
Outre une action de valorisation des outils de financement accessibles aux entreprises
artisanales (cf. annexe), la Région souhaite donc renforcer les moyens et l’activité du fonds
SIAGI – IDF
Proposition d’action
Au delà d’une meilleure valorisation des outils de financement régionaux et d’un
renforcement de la garantie bancaire, il serait utile de parvenir à mieux quantifier les besoins
en termes de trésorerie et de petits investissements (< 50 000 euros) nécessaires pour
permettre aux entreprises artisanales de se développer tout en diminuant leur empreinte
écologique. Il est donc proposé de lancer une étude sur ce thème, conjointement avec
l’ensemble des partenaires
concernés (SIAGI, CRMA-CMA, plateformes de prêts
d’honneur..).
Axe 3- Favoriser le développement durable des entreprises artisanales
La prise en compte de cette préoccupation dans la gestion de l’entreprise est plus souvent
subie que choisie par le petit nombre de ceux qui sont soumis à des exigences extérieures à
l’entreprise (collectivités, donneurs d’ordres…). Elle peut toutefois constituer une valeur
ajoutée pour des entreprises artisanales, en leur permettant d’anticiper des contraintes
futures, de réduire certains coûts « cachés » (liés notamment à la gestion des déchets) ou
encore d’innover dans leurs produits comme dans leurs processus de production.
Des aides aux financements ciblées sur l’éco-conception et l’innovation pourront être
soutenues en direction de projets d’entreprises visant à accompagner les artisans vers des
pratiques respectueuses de l’environnement et/ou de secteurs d’activité particulièrement
concernés (imprimerie, réparation automobile pressing…), et des projets innovants (incluant
l’innovation technologique, sociale…).
Proposition d’action
La Région apportera son soutien à un programme régional en faveur de la réduction des
déchets et de la maîtrise de l’énergie mis en œuvre par la CRMA IdF avec le concours
des CMA franciliennes. Il s’articulera autour de la réalisation de pré-diagnostics
environnement et énergie et de bilans carbone, de manifestations organisées dans les CMA
35
lors de la semaine du développement durable…. En amont du projet, une étude quantitative
et qualitative sera réalisée par la CRMA afin d’évaluer les besoins et les problématiques des
entreprises dans le but de mieux y répondre.
Axe 4 – Promouvoir davantage les métiers d’art de la création et du design en IDF
S’il existe plusieurs opérations dédiées à ce secteur pluriel et hétérogène, il manque un outil
en Ile-de-France permettant de donner une réelle visibilité à une galaxie d’acteurs, de
métiers, associés à l’image de la Région Capitale et de favoriser une meilleure visibilité de
l’artisanat y compris à l’échelle internationale.
La Région travaille d’ores et déjà avec ses partenaires sur un projet visant à impulser la mise
en place d’un outil de développement numérique qui a vocation à devenir le portail des
métiers d’art et de la création en Ile-de-France avec pour objectif la connaissance et la
promotion du secteur, tout en favoriser le e-commerce.
Proposition d’actions
Un portail régional d’information et un renforcement de la visibilité de l’artisanat sur le site
régional creersaboite.fr pourrait être développés.
36
ANNEXE : LES DISPOSITIFS REGIONAUX EN FAVEUR DE L’ARTISANAT
Plusieurs dispositifs régionaux, dédiés ou non à l’artisanat, permettent d’accompagner les
moments clés de la vie des entreprises artisanales et répondent aux enjeux12.
Section I – Appui à la création et au développement des entreprises
A – Les outils de financement
1 - Le fonds régional de garantie Siagi Ile-de-France
Depuis 2003, ce fonds intervient aux côtés de la Siagi pour favoriser l’accès des
commerçants, artisans et TPE au crédit bancaire. En 2010, il a permis la mise en place de
33M€ de crédits bancaires, dont 20 en direction des artisans, pour plus de 100 entreprises.
La Garantie SIAGI-Région favorise l'accès des commerçants, artisans et TPE au crédit
bancaire, en garantissant :

les prêts de moyen terme (d'une durée d'au moins deux ans) en matière de création
(garantie Création), de reprise (garantie Reprise) ou de développement (garantie
Développement) ;

les prêts à moyen terme en contrepartie de la mise en place de nouvelles lignes de
crédit court terme ou d'engagements par signature accordés à l'entreprise (garantie
Rebond).
Modalités d'intervention

La garantie est accordée après étude du dossier de financement. Le dossier peut
provenir d’une banque, d’un apporteur d’affaires, de l’entreprise/du repreneur
directement. La co-garantie SIAGI/Région permet de couvrir jusqu’à 70% du prêt
bancaire.

Montants
maximum
de
300
000
€
400
000
€
- 200 000 € pour le développement ;
prêt
pour
pour
à
la
la
garantir
création
reprise
:
;
;
2 –Les prêts d'honneur:
Les prêts d'honneur sont des prêts servis sans intérêt et sans garantie à la personne même
du créateur ou du repreneur d'entreprise. Ils permettent d'obtenir des financements
bancaires en faisant jouer un effet de levier. Les entreprises peuvent y accéder à travers
trois canaux de diffusion :
12
Les aides spécifiquement dédiées aux entreprises artisanales apparaissent sur fond bleu.
37
Les Plates-formes France Initiative (PFFI)
Les plates-formes France Initiative (PFFI), sont au nombre de vingt et présentes sur la quasitotalité du territoire francilien. Elles sont affiliées au réseau France Initiative. Leur objectif est
de favoriser la création d'entreprises et d'emplois sur un territoire donné (entre 25 et 30% du
montant total des dotations de la Région aux fonds de prêt d’honneur du Réseau France
Initiative concerne l’artisanat, soit environ 0,600 M€ en 2010).
Les Associations de prêts d'honneur départementales
Présentes dans chaque département francilien, elles accompagnent et financent la création
d'entreprises présentant en moyenne un potentiel de création de 5 emplois à moyen terme (5
ans). Objectif : favoriser sur un territoire donné la création de futures PME.
Île-de-France Transmission (IDFT), fonds régional de prêts d'honneur
spécifique à la reprise d'entreprise
Île-de-France Transmission (IDFT) est animé par Île-de-France Initiative au profit des platesformes locales et départementales des réseaux France Initiative, Entreprendre et Aface
(Association pour favoriser la création d'entreprise). Objectif : favoriser la transmissionreprise des PME et le maintien de l'emploi concernant un projet de reprise d'une entreprise
francilienne employant plus de trois équivalents temps plein, avec un plan de financement de
plus de 100 000 €.
3 - Le soutien au microcrédit avec l’ADIE
La Région finance une prime à la création d’entreprises au profit des bénéficiaires d’un
microcrédit, prime dont le montant s’est élevé pour les entreprises artisanales à un total de
0,120 M €. En 2009, l’artisanat a représenté 5% des dossiers traités en Ile-de-France.
B – Le développement
1 – Le développement commercial et
Commercialisation Artisanale Francilienne
international :
Appui
Régional à
la
L’appui Régional à la Commercialisation Artisanale francilienne(ARCAF) soutient les efforts
de commercialisation en accompagnant mieux les entreprises artisanales dans leur
développement commercial et à l’international depuis 2009. cette aide comprend deux
volets :
Un volet individuel aide à la participation à des salons en France et à l’étranger
La participation à des salons professionnels et grands publics en France et à l’étranger
constitue l’un des vecteurs les plus efficaces de rencontre de la demande pour nombre
d’artisans. Une aide individuelle peut être accordée à des projets de développement :
plafonnée à 1 700 € pour les salons en France et 5 000 € pour les salons à l’étranger, dans
la limite de 50% des dépenses éligibles.
L’aide est ciblée vers les entreprises dont le marché est potentiellement international.
Cette aide soutient chaque année en moyenne quelques 550 dossiers.
38
Un volet collectif peut aider des opérations collectives de développement à
international
Son objectif est d’inciter et soutenir les démarches collectives favorisant la mise en réseau,
les synergies, la mutualisation des moyens et la visibilité des entreprises artisanales
franciliennes, en aidant des opérations à l’étranger portées par une structure fédératrice.
La participation financière régionale plafonnée à 75.000 € par opération et à 5 000 € par
entreprise, dans la limite de 50% des dépenses éligibles est destinée à couvrir la
participation à des salons et manifestations à l’étranger, des missions de prospection à
l’étranger et des rencontres d’acheteurs à l’étranger impliquant au moins 5 entreprises,
portées par un organisme fédérateur.
2- Investir pour se développer : l’aide à la modernisation des entreprises artisanales
dans les territoires prioritaires
Elle favorise les investissements des entreprises artisanales et la réduction des inégalités
sociales et territoriales dans les communes rurales, dans les franges de l’Ile-de-France et les
quartiers situés en politique de la ville. (En Ile-de-France, 12 000 entreprises artisanales sont
implantées dans des zones urbaines sensibles (source étude CRMA/CDC, 2009). La
présence d’un tissu artisanal dense et dynamique représente dans ces quartiers un enjeu
sociétal particulièrement fort : l’artisanat contribuant activement à la cohésion sociale.
Une aide régionale couvrant jusqu’à 20% des dépenses éligibles, plafonnée à 8 000 € peut
être apportée pour soutenir les projets d’investissements des entreprises artisanales
implantées sur des territoires dont l’équilibre est menacé, qu’il s’agisse de quartiers inscrits
en « politique de la ville » (ZUS, ZRU, ZFU), de communes situées dans les franges de l’Ilede-France ou de communes rurales de moins de 3 000 habitants.
Les investissements soutenus permettent le développement d’une centaine d’entreprises par
an, l’amélioration de la qualité des produits ou services, la réduction de l’empreinte
environnementale ou la réussite de projets innovants, qu’il s’agisse :

d’achat ou de modernisation de matériel professionnel ;

de travaux d’aménagement ou de remise aux normes de locaux ;

d’investissements visant à réduire l’empreinte écologique de l’entreprise ;

de l’acquisition ou du remplacement de véhicules de tournée.
3- L’Aide Régionale à l’Alimentation de Qualité (ARAQ)
Le dispositif d’Aide Régionale à l’Alimentation de Qualité (ARAQ) gérée par le CERVIA
(Centre Régional de Valorisation et d’Innovation Agricole et Alimentaire) vise à favoriser la
qualité, sanitaire, gustative, visuelle, des produits alimentaires franciliens en apportant un
soutien aux diagnostics, expertises et investissements matériels qui en découlent.
L’artisanat alimentaire représente environ 12 760 entreprises, historiquement implantées
dans les zones urbaines denses (source chiffres clés de l’artisanat 2011, CRMA-IDF).
L’ARAQ apporte un soutien aux investissements immatériels (diagnostics, conseils,
expertise en matière d’hygiène, de process, de traçabilité, etc.) débouchant sur des matériels
spécifiques liés à la traçabilité, la gestion du froid et la qualité. Les démarches collectives
portées par des organisations, groupements professionnels, centres techniques peuvent
également être accompagnées (plus de 100 entreprises sont aidées chaque année).
39
4 - La construction de locaux d’activités
La Région aide à la construction d’hôtels d’activités et ateliers artisanaux (14 opérations sur
la période 2003-2010, soit une moyenne de 2 opérations par an pour un volume total d’aides
affectées de 6,400 M€, soit une moyenne de 800 000 € par an).
C – Les dispositifs régionaux dédiés à la transmission et à la
reprise des entreprises artisanales.
Un partenariat avec la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat IDF permet, d’une
part, l’évaluation des entreprises à céder et, d’autre part, la recherche des entreprises à
reprendre via une bourse régionale d’entreprises artisanales (BREA).
1 – L’aide à l’évaluation des entreprises à céder
Pour faciliter la transmission des entreprises, la Région intervient en cofinancement avec la
CRMA IDF sur un dispositif d’évaluation ayant pour objet de diagnostiquer l’entreprise et de
sécuriser les transactions. Le coût de l’évaluation est fixé à 1 000 €.
2 – Un outil internet régional : la Bourse Régionale des Entreprises Artisanales
(BREA) pour rechercher une entreprise diagnostiquée à reprendre en Ile-de-France
La BREA est hébergée sur le site régional « creersaboite.fr ». Mise en place et financée par
la Région, elle permet à des repreneurs de rechercher une entreprise sur l’ensemble du
territoire régional. Le repreneur bénéficie d’une garantie car l’entreprise est diagnostiquée
par des professionnels dans le cadre du dispositif régional d’aide à l’évaluation.
Un formulaire de recherche en ligne sur le site « créersaboite.fr » et en lien avec le réseau
des Chambres de métiers et de l’artisanat, ainsi qu’avec le réseau des chambres de
commerce et d’industrie franciliennes « passer le relai» permet aux repreneurs d’entrer
directement en contact avec un cédant d’entreprise.
S’agissant de la consolidation des plans de financement des repreneurs, ces derniers
sont orientés vers les outils régionaux de financement développés supra (cf « A.
gamme régionale des aides au financement des entreprises »).
40
D – L’appui aux métiers d’art et de la création
Principal partenaire public de la biennale « le Carrousel des métiers d’art et de la
création » Organisé par la CRMA-IDF. Le financement régional permet l’organisation d’une
manifestation d’intérêt régional unique en Ile-de-France et d’envergure nationale. Il s’agit du
plus important salon grand public en France dédié aux métiers d’art et de la création (340
exposants, 80 000 visiteurs en 2010).
La Région finance les Journées des Métiers d’Art, opération organisée par l’INMA au
plan national, et déclinée au niveau régional.
Soutien aux programmes de développement des filières prioritaires : le plan filière
industries créatives.
L’artisanat bénéficie de la politique régionale dans le cadre du soutien aux programmes de
développement des filières prioritaires retenues par le SRDE (délibération n° CR 90-06 du 5
octobre 2006) et du CPER 2007-2013 délibération n° CR 31-07 du 16 février 2007. La filière
des métiers d’art et de la création est soutenue dans le cadre du plan des industries
créatives cofinancé par l’Etat et la Région. Il s’agit de contribuer à la structuration et au
développement des secteurs liés principalement à la mode, à l’ameublement et aux métiers
d’art et de la création (8 fédérations professionnelles signataires parties prenantes des
« industries de la création) ».
41
Section 2 - Dispositifs régionaux transversaux susceptibles de
bénéficier aux entreprises artisanales
A- Les actions en faveur du développement du numérique et de
l’innovation
1 – les aides régionales aux TIC
La maîtrise des technologies de l’information et de la communication est un enjeu majeur
pour le développement des petites et moyennes entreprises franciliennes. La Région a mis
en place des dispositifs qui visent en développer l’usage.
e-mutualisation
Ce dispositif vise à soutenir des projets permettant de mutualiser l’accès à de nouveaux
usages des technologies de l’information et de la communication. Il s’agit, par exemple,
d’optimiser les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants, de favoriser la
mutualisation de services ou de ressources numériques inaccessibles pour une entreprise
isolée (plateforme d’achat, commerce en ligne).
Les Trophées ApprenTIC
Ce dispositif qui fonctionne sur le mode d’un appel à projets annuel permet aux entreprises
franciliennes ayant un apprenti de bénéficier de financement pour la réalisation d’un projet
numérique dans leur entreprise (réalisation d’une solution de e-commerce, mise en place
d’un logiciel de gestion…) avec l’implication de l’apprenti. L’appel est ouvert à toute
entreprise francilienne ayant un apprenti et intéresse donc de facto les entreprises
artisanales et l’ensemble des secteurs.
Sont éligibles au soutien régional les dépenses d’investissement et de fonctionnement liées
à la réalisation du projet numérique présenté (achat de matériel, de logiciels, prestations
informatiques, formation aux outils numériques…).
La Région soutient les projets pour un montant plafonné à 80% de l’assiette éligible du
projet, dans la limite de 15 000 €.

2 - Les aides régionales à l’innovation
La Région finance par le biais du fonds régional à l'innovation (FRI), plusieurs dispositifs
d'aides aux entreprises franciliennes innovantes portés par le Centre Francilien de
l’Innovation (CFI). Ces aides peuvent aussi bénéficier à l’artisanat.
L'aide à l'innovation responsable (AIR)
Exclusivement dédiée aux TPE et aux PME, elle remplace l’Aritt et l’Aritt Emploi et soutient
jusqu'à 80.000 euros les innovations de produits, services, process, organisation, design
dans tous les secteurs d’activité. L'AIR est attribuée par la Région après expertise du Centre
francilien de l’innovation et les projets sélectionnés doivent remplir des critères rigoureux en
matière environnementale, sociale et éthique.
42
L’Aide à la maturation (AiMa) de projets innovants
Dotée de 6 millions d’euros apportés à parité par la Région et Oséo innovation, AIMA est
destinée à vérifier la faisabilité des projets en émergence et à les consolider. Elle s’adresse
aux projets individuels - PME, laboratoires de recherche, porteurs de projets – et aux projets
collaboratifs nationaux et européens. Ce dispositif remplace le Pré-conseil technologique
(PCT) et le volet Faisabilité de l’Aritt tout en améliorant les conditions d’accès pour les
bénéficiaires : le plafond d’aide par projet est nettement rehaussé et passe à 30.000 euros
par projet.
B - Actions régionales en faveur de l’emploi
- 20 Groupements d’employeurs totalisant 354 entreprises adhérentes dont des
entreprises artisanales ont bénéficié d’aides régionales depuis 2007.
- 450 entreprises ont bénéficié d’un service l’appui au conseil d’accompagnement
d’une des 9 plateformes de services RH depuis 2007. Les Chambres de métiers et de
l’artisanat ont été associées au projet dans la plupart des sites expérimentaux.
- En 2010 Un travail de réflexion dans la perspective d’une gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences a été initié entre la Région et des chambres de métiers et de
l’artisanat afin de proposer une action expérimentale sur plusieurs départements en 2011.
C - Apprentissage et formation professionnelle

1- Les aides régionales à l’apprentissage
Une action globale en faveur de l’artisanat
L’artisanat est la matrice historique de l’apprentissage. Même si l’extension à d’autres
secteurs est très forte depuis une dizaine d’années, une part importante de l’effort régional y
est consacrée. La quasi-intégralité des métiers de l’artisanat ont des diplômes préparés par
apprentissage, grâce à un réseau de Centres de Formation d’Apprentis bien répartis sur le
territoire. Un rapport-cadre a été voté le 8 avril 2011 par les élus régionaux, réformant le
financement de l’apprentissage pour davantage d’équité, de transparence et de visibilité de
l’action régionale. Parmi les changements survenus, on note particulièrement :
- une revalorisation du barème horaire pour les niveaux V et IV (CAP, Bac Pro…) : ce
barème détermine la subvention versée aux CFA
- une prime de 1000 euros aux employeurs d’apprentis, accompagnée d’une majoration de
500 euros s’il s’agit d’une TPE et d’une autre majoration cumulable de 500 euros pour
l’embauche d’un apprenti préparant un diplôme de niveau V ou IV
Grâce à la Région, les artisans bénéficient ainsi d’un réseau de CFA et d’une prime directe
pour toute embauche d’apprentis, ce qui leur donne un coup de vital en matière de
ressources humaines. Il faut également noter que les CFA peuvent bénéficier de
subventions d’investissement – travaux et équipements – de manière à développer des
43
plateaux techniques. Leur formation est ainsi la plus adaptée possible au métier qu’ils
exercent en entreprise.
Développement des formations à l’Entrepreneuriat dans les CFA franciliens
La Région finance depuis 2009 une expérimentation portée par la chambre régionale de
métiers et de l’artisanat (CRMA), en collaboration avec le CNAM. Cette action de formation
permet à des jeunes, titulaires d’un niveau IV voire d’un diplôme de l’enseignement
supérieur, de préparer par la voie de l’apprentissage une double certification : le titre de
niveau III du Cnam « certificat entrepreneur - métiers de l’artisanat » (CEMA) et une
formation technique dans le métier artisanal de leur choix (plombier, fleuriste, électricien…).
Le déploiement de cette action au sein des CFA des chambres de métiers et de l’artisanat
de la Région permet d’offrir sur l’ensemble des territoires des parcours de formation
innovants et de constituer un vivier de repreneurs potentiels d’entreprises. L’objectif est
d’accueillir, près de 500 apprentis inscrits dans ce double cursus en 2011.
2 - Les aides régionales à la formation professionnelle
Financement des formations diplômantes et qualifiantes des CMA
La Région participe à divers programmes d’accès aux études et à l’acquisition de
compétences de chambres consulaires. Ainsi la Région finance le programme Diplômes
des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, hors temps de travail, dont l’objectif est de
favoriser l’acquisition de compétences en gestion, droit, fiscalité, ressources
humaines mais aussi de contribuer à la création ou à la reprise d’entreprise.
Ce programme de subvention régionale au titre des diplômes des CMA représente une
enveloppe de 158 065,00 € pour 121 places au titre de l’année 2010/2011.
Les conditions générales de l’intervention de la Région Ile-de-France pour le soutien des
diplômes des Chambres de métiers et de l’artisanat franciliennes ont été définies dans
le rapport cadre n° CR 59-08 « Promotion sociale et sécurisation des parcours
professionnels- Soutien régional à la formation professionnelle des salariés, dans le cadre du
schéma régional des formations », adopté en Conseil Régional le 16 octobre 2008.
La Région finance quatre diplômes des chambres de métiers et de l’artisanat
La récente refonte des diplômes du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat s’inscrit
dans la volonté de se maintenir au plus près des préoccupations des secteurs qu’il
représente, en proposant une offre de formation certifiante adaptée aux besoins en
compétences des entreprises.
Les principaux objectifs visent à :
- favoriser la création ou la reprise d’entreprise grâce à l’acquisition de compétences en
gestion, droit, fiscalité, ressources humaines ;
- diminuer le risque de faillites en augmentant les compétences des dirigeants dans les
domaines juridique, fiscal, comptable et managérial ;
- permettre à des salariés de reprendre leur entreprise et éviter ainsi des fermetures de
structures faute de repreneur ;
- acquérir le statut de maître artisan ;
- accueillir des apprentis et de les accompagner au mieux.
44
1. Le brevet de maîtrise (BM)
Le brevet de maîtrise, dorénavant homologué niveau III (Bac + 2), atteste pour le titulaire de
sa capacité à diriger une entreprise artisanale et de l’assurance d’une qualification
professionnelle en rapport avec le métier exercé. Le nouveau référentiel de formation
s’articule autour de deux axes, le premier consacré à la direction d’entreprise et le second à
la maîtrise technique du métier.
Cette formation vise un public de salariés et de chefs d’entreprise désireux de développer
leurs compétences professionnelles et managériales).
2. Le diplôme d’encadrant d’entreprise artisanale (2EA)
Ce nouveau diplôme de niveau IV constitue une passerelle pour les titulaires d’un titre de
niveau V qui ne pourraient accéder directement au brevet de maîtrise de niveau III. Cette
certification valide des compétences de gestion de l’entreprise et de gestion des ressources
humaines assorties d’une unité des connaissances du métier.
3. Le brevet d’assistant de dirigeant d’entreprise artisanale (ADEA)
Le brevet d’assistant de dirigeant d’entreprise artisanale (ADEA) est la nouvelle appellation
du brevet de collaborateur de chef d’entreprise artisanale (BCCEA).
Il conserve son homologation de niveau IV et atteste de la capacité à exercer des
responsabilités commerciales, administratives comptables et de gestion dans l’entreprise
artisanale.
4. Le titre d’entrepreneur de la petite entreprise
Cette formation a pour ambition de développer parmi les actifs relevant ou non du secteur,
l’esprit d’entreprendre, de créer ou reprendre une entreprise en leur apportant des aptitudes
managériales et des compétences particulières en matière de conduite de projet de
développement d’une entreprise artisanale.
Cette formation vise un public de: chefs d’entreprise artisanale ou les demandeurs d’emploi
avec un projet de création ou de reprise d’entreprise artisanale).
Financement du Chéquier qualifiant
Cette aide individuelle prend en charge tout ou partie des coûts de formation d’un projet
individuel d’un demandeur d’emploi. Ce dispositif est accessible au demandeur d’emploi sur
demande d’un conseiller de Pôle Emploi ou de Mission locale.
La Région finance, via ce dispositif, des formations dans le domaine de l’artisanat d’art, qui
en constitue une des priorités (joaillerie, mosaïque, tailleur de pierre, ébéniste…). En 2010,
143 chéquiers qualifiant ont été accordés pour un montant de 476 519 €, soit près de 25%
du budget du chéquier qualifiant.
Financement des formations qualifiantes à l’attention des demandeurs d’emploi
Le 19 juin 2009, l’assemblée plénière du Conseil Régional (délibération n° CR 54-09), a voté
la mise en place d’un « service public régional de formation et d’insertion professionnelles »
francilien au bénéfice des personnes privées d’emploi.
En 2009/2010, les formations préparant à un métier pouvant s’exercer dans l’artisanat
représente un budget de 16 082 556 €.
3 585 personnes ont été formées dont :
- 2 076 dans le bâtiment,
- 1 059 dans les services,
384 dans la fabrication (façonnage, textile, imprimerie…),
56 dans l’alimentation.
45
A partir de 2010, la Région a renouvelé son offre de formations qualifiantes, suite à une
concertation avec les partenaires publics et représentants des branches professionnelles.
C’est dans le cadre du programme régional Compétences que la Région propose aux
demandeurs d’emploi des formations individualisées de qualité, en centre et en entreprise,
réparties sur l’ensemble du territoire francilien, quel que soit le niveau ou le domaine de
formation.
46
Document n°4
Synthèse des quatre groupes de travail
47
SYNTHESE DES GROUPES DE TRAVAIL
GROUPE 1 "FILIERES"
Le groupe a défini quatre enjeux :
1) Renforcer l'efficacité économique pour consolider l'EMPLOI
2) Renforcer l'ATTRACTIVITE de la région
3) Le développement HUMAIN et SOLIDAIRE
4) Le développement soutenable au plan ENVIRONNEMENTAL
L’ile-de-France dispose d’atouts d’excellence dans de nombreuses filières. Presque tous les secteurs
sont présents.
Une nouvelle présentation des filières a été proposée pour mettre en avant les regroupements, les
inter-filières et une segmentation entre les filières transverses et les filières dite marchés.
Filières transverses
- marketing, communication, médias
- services de proximité
- logistique
- services financiers
- TIC / télécoms/ numérique
- OSC/ intelligence embarquée
- mécanique, mécatronique
- design
Filières marchés
- industries de mobilité (aéronautique, automobile, ferroviaire)
- industries de création
- tourisme et loisirs
- alimentation dont les agri-industries
- sciences de la vie (biotechnologies et santé)
- villes et territoires durables dont énergie, éco-matériaux, éco-construction
Les conclusions à reprendre :
-
Cette mise à plat des activités économiques franciliennes a permis de souligner leur
imbrication croissante et l’intérêt d’encourager certaines synergies. Mise en avant de
l’orientation stratégique inter-filières.
-
Un consensus se dégage pour une poursuite de l’élan donné par le schéma 2006-2010. Les
dispositifs existants sont jugées comme satisfaisants. Ils ont créé des dynamiques qui pour
certaines d’entre-elles commencent tout juste à prendre de l’ampleur.
-
Le groupe de travail a pris acte et n’a pas remis en cause l’intérêt de soutenir de façon
prioritaire « l’appareil productif ». Toutefois, il est apparu comme nécessaire d’élargir le
périmètre en adoptant une vision large posant, lors de la définition des périmètres, la
question des services associés, y compris la maintenance, ou introduisant explicitement la
notion de la création de valeur autour des usages dans le prolongement de la production.
48
-
Concernant les propositions d’actions, ont été cités par exemple, l’aide à accorder aux
PME/ETI pour la diffusion et la maîtrise d’une rupture technologique, l’anticipation des
mutations écologiques, la création de showrooms, de démonstrateurs sur les territoires,
l’appui à l’élaboration de prototypes, l’intégration de la démarche RSE qui va se généraliser
par une exigence du marché. La plupart de ces actions seront d’autant plus profitables
qu’elles seront pensées et mises en œuvre en regroupant plusieurs filières. Cela signifie aussi
qu’il faut pourrait être souhaitable d’aller plus loin dans les appels à projets liés aux
problématiques transverses (design, nouveau matériaux, énergie propre, etc.).
-
Il a été rappelé par l’ARD que plus de 50 organismes interviennent en Ile-de-France sur le
champ de l’attractivité (si on prend en compte les organismes intervenant à l’échelle
départementale et locale). Cela est nécessaire pour une grande région mais nous devons
gagner en coordination et en lisibilité pour nos clients (les porteurs de projets). Le travail
partenarial et la mutualisation de moyens sont à renforcer entre les organisations
franciliennes avec des teams leader clairement identifiés sur les différentes actions et des
contributeurs apporteurs d’expertises selon les sujets.
GROUPE 2 "INNOVATION"
Les participants ont largement contribué à proposer des défis dont ils estiment qu’ils sont à placer au
cœur de la stratégie pour la Région. Le groupe a collectivement reclassé ces défis en les agrégeant
autour de grands enjeux sociétaux, jugés pertinents pour la Région Ile-de-France.
Les enjeux ont ensuite été scindés en deux catégories :
- Les enjeux « d’activité économique »
- Les enjeux de politiques publiques
Pour les cinq enjeux d’activité économique, des champs d’innovation prioritaires ont été identifiés :
Mobilité
-
Inter-modalité et systèmes d’information associés
Nouveaux services de mobilité
Transports décarbonés
Mobilité des biens (logistique / gestion de flux)
Non mobilité
Santé et mieux vivre
Pour rappel, l'IdF est le première région européenne dans le domaine.
- E-santé dont télémédecine et monitoring
- Nutrition et qualité de l’alimentation
- Lutte contre le vieillissement
- Innovations pour l’autonomie de la personne (handicap, âge…) / Design des produits adaptés
à tous
Construction et rénovation responsables
-
Eco-quartiers connectés
Eco-matériaux
Amélioration du confort thermo-acoustique
Adaptation du logement à son occupant (en favorisant le maintien à domicile)
49
Environnement
-
Développement des savoir-faire en mesures et contrôle des pollutions et des consommations
d’énergie
Traitement des pollutions et valorisation des déchets
Amélioration de l’efficacité énergétique des produits & procédés et du fonctionnement des
réseaux énergétiques
Partages et Ouvertures (Cet enjeu classé dans les enjeux d’activité économique relève également de
problématiques de formation, de génération d’écosystème et de démarche RSE (responsabilité sociale
des entreprises). Il est en réalité à cheval entre un enjeu d’activité économique et un enjeu de
politique publique.)
-
Favoriser l’e-inclusion et réduire la fracture numérique
Favoriser le partage d’expériences intergénérationnelles
Soutenir la création et le développement d’entreprises collectives et de nouvelles formes
d’entreprises et d’organisations
Développer les activités numériques autour des usages, de l’éducation et de l’accessibilité
Favoriser l’éco-conception pour notamment réduire la consommation de ressources
Le balayage de quelques champs prioritaires a permis de mettre en avant la nécessité d’engager la
Région dans certaines directions mettant en avant des familles d’actions prioritaires:
1) Une politique d'expérimentation à forte visibilité sur des projets à forts enjeux sociétaux et
environnementaux dans l'ensemble des territoires afin de permettre une meilleure
articulation des équilibres territoriaux. Ce point rejoint d’ailleurs l’axe 2 de la SRI qui vise
entre autre à mettre en relation les pôles de développement fort et les territoires en
difficulté afin de favoriser des projets communs permettant la diffusion des innovations.
L’objectif étant d’éviter une « fracture de l’innovation » entre les territoires.
Cette politique d’expérimentation (à articuler avec les travaux du groupe « territoires » de la
SRDEI) doit s’accompagner d’une offre d’ingénierie (y compris sur le volet important de la
commande publique) à destination des collectivités pour la mettre en œuvre. C’est une
brique essentielle pour déployer les expérimentations nécessaires et préalables au passage à
l’échelle d’innovations fortement liées aux usages et aux services associés.
Expérimenter et donc innover, c’est aussi impliquer les utilisateurs en amont et permettre de
faire émerger et valider de nouveaux produits et nouveaux usages en phase avec la
population. Le territoire est un vecteur d’intégration de différents intérêts et de
transformation qu’il faut prendre en considération.
Plusieurs champs sont apparus comme cibles potentielles pour cette politique
d’expérimentation outillée (cette liste est limitée par le temps des discussions et d’autres
champs pourraient s’ajouter à cette liste si l’on balaie l’ensemble des champs priorisés dans la
partie IV)
-
le télétravail qui peut être facilité par la Région grâce au déploiement de centres de
bureaux partagés à proximité des gares,
les éco-quartiers qui peuvent devenir des outils de promotion des technologies et
marquer l’exemplarité de la Région dans ce domaine,
l’adaptation des logements qui peut se faire grâce à la mise à disposition de solutions à
des populations tests pour conduire les expérimentations.
50
2) Le renforcement de l’infrastructure des réseaux notamment pour réduire la fracture
numérique y compris sur des zones industrielles. C’est une condition nécessaire et commune
à presque tous les enjeux et cela profitera à l’écosystème très dynamique en IDF des activités
numériques qui pourront ainsi être en capacité de servir toutes les filières.
3) La formation a également été citée comme une action structurante – notamment sur tous
les usages du numérique (mais pas seulement) pour leur acceptation et leur diffusion et de
façon transversale aux enjeux d‘activité économique.
4) L’association du design à tous les volets de l’innovation est essentielle. L’acceptabilité d’un
produit, process, ou nouvelle organisation passe nécessairement par son design, son
ergonomie et tout ce qui améliore son usage.
Les innovations de demain créent leur propre marché, en révélant une demande encore implicite.
Si innover c'est créer son propre marché, alors tout part des demandes sociétales pour y revenir.
C’est pourquoi le groupe de travail s’est essentiellement centrée sur la dimension sociétale des
enjeux priorisés et donc sur la place de l’usager au sein de l’innovation (innovation ouverte).
Le client est un acteur central dans les processus d’innovation marchands, tout comme donc les
citoyens sont des acteurs centraux dans la définition et la reconnaissance des enjeux sociétaux
futurs.
Soutenir l'innovation de marché, pour des politiques publiques, c'est doter les écosystèmes existants
d'outils (financement, plateformes mutualisées, recherche et développement, démonstrateurs,
prototypes, lieux d'expérimentations territoriales...) pour révéler les potentiels de l'Ile-de-France et
montrer les possibilités.
L’innovation est « plurielle », hybride, elle mixe nouveauté technologique, nouveauté sociale,
créativité, elle est agitateur d’idées et elle doit en cela faire progresser les entreprises et les
territoires et donc la compétitivité de chacun.
GROUPE 3 "TERRITOIRES"
Le groupe s'est d'abord mis d'accord sur les enjeux:
1) Développer la compétitivité des entreprises et renforcer l'attractivité des territoires
2) Développer l'emploi durable
3) Renforcer la solidarité territoriale et favoriser les synergies en mobilisant les ressources de
formation et de financement
4) Mettre en œuvre les principes du développement durable avec l'ambition de faire de l'IdF
une écorégion.
Ces enjeux pour l’IDF convergent avec ceux du groupe 1 qui était davantage centrée sur l’outil filière
et les aspects économiques.
La discussion a ensuite porté sur la définition d'un territoire. La notion de territoire a évolué vers
celle de territoire d’action qui correspond à un triplé (territoire géographique, action, porteur). Il
s’agit donc le plus souvent d’un bassin de vie doté d'une gouvernance ce qui correspond le plus
souvent aux caractéristiques d’une intercommunalité.
51
Une typologie a ensuite été retenue pour orienter l’action publique:
- territoire dynamique avec effet moteur pour la région et les territoires alentours
- territoire à dynamique suffisante pour assurer son propre développement
- territoire à dynamique insuffisante pour son propre développement.
Pour chacun de ces types de territoires, des critères de classement ont été retenus :
1)
2)
3)
4)
5)
gouvernance et réseaux (entreprises, tissu associatif), initiatives locales...
ancrage de filières et entreprises clés, innovation, recherche, formation...
ressources humaines
marché du foncier et de l'immobilier, dessertes et nœuds de communication
équilibre entre développement économique et développement social et environnement
Une boite à outils a été proposée ainsi que des possibles interventions de la région : territorialisation
des actions collectives avec des conditions de solidarité territoriale, lancement d'appels à projets de
territoire en faveur de territoires intégrés, aide à l'ingénierie territoriale (suite aux PACTES)
Plusieurs idées sont à retenir :
- Trop territorialiser nuit, d'où l'idée de "renforcer la solidarité territoriale"
- Différencier "sucres lents" (actions à long terme) de "sucres rapides" (comme des projets)
- Se focaliser sur les emplois productifs car chaque emploi de ce type en génère trois!
GROUPE 4 "ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT DURABLE"
Le groupe a défini 5 enjeux qu'il a rebaptisés orientations avec un titre qui se projette en 2020 :
« 2020, c’est demain » :
1)
2)
3)
4)
5)
Résilience et durabilité du développement économique
Bien être/bien vivre/mieux vivre
IdF écorégion
Equilibre social et territorial
Mobilisation et adhésion à l’impératif écologique
Une série de thèmes et de mots clefs devront apparaitre dans la SRDEI : ESS, économie circulaire,
innovation sociale, réaménagement urbain, santé, agriculture, politique de la demande, harmonie
avec le plan climat, énergie, amélioration des conditions de travail.
Des pistes d’outils et de moyens ont été identifiées :
- gouvernance, coordination, maillage
- information, communication, mobilisation
- formation et accompagnement
- indicateurs, critériologie, évaluation
- marchés réservés (à clauses)
- financement des actions de l'innovation
- outils de pilotages, observatoires
52
ARTICULATION ENTRE LES GROUPES
Les travaux menés indépendamment dans les 4 groupes s’articulent de la façon suivante à la lumière
des synthèses.
Le groupe 4 offre le socle de la vision pour la Région. Une vision focalisée par la nécessaire transition
écologique que doit promouvoir et accompagner l’action régionale. La durabilité des emplois, le
mieux vivre, l’équité territoriale doivent être les objectifs principaux du développement économique.
Face à la limite des moyens déployés qui risquent de se rétrécir encore, la Région doit définir des
priorités qui maximisent le potentiel de création d’emplois et limitent l’érosion de l’emploi productif,
moteur de l’économie francilienne. Le choix des priorités n’est pas simple puisque la caractéristique
essentielle de la Région IDF est de disposer d’atouts d’excellence dans pratiquement tous les
domaines d’activités.
Les groupes 1 et 2 offrent une méthode pour choisir ces priorités. Si les actions filières sont
reconnues comme pertinentes, il convient de les faire évoluer vers le soutien aux transversalités.
Pour les identifier, le groupe 2 a travaillé sur ces champs porteurs d’innovation qui peuvent devenir
des étendards pour l’action régionale. Or il se trouve que les champs ainsi identifiés sont à la croisée
de plusieurs filières. Il est donc possible en focalisant l’action régionale sur certains de ces champs
d’en déduire les filières prioritaires qui les sous-tendent. Une autre manière de définir des priorités
seraient de retenir un objectif stratégique associé à quelques critères issus du groupe 1 et d’évaluer
la contribution relative de chacune des filières à la réalisation de cet objectif. Les deux approches
peuvent être complémentaires.
Une fois les priorités établies, des familles d’actions issues de la réflexion des groupes pourront être
instruites et déclinées sur les territoires selon la méthodologie proposée par le groupe 3.
D’ores et déjà le financement, l’expérimentation, l’ingénierie de projets, le soutien à l’export et la
politique d’attractivité apparaissent comme les piliers essentiels de l’action régionale pour réaliser
ses objectifs de croissance durable.
53
SRDEI
Synthèse du Groupe de travail n°1 « Filières » :
Date : 19/01/2011
Quelles filières stratégiques pour la région Île-de-France de demain ?
-
Président du groupe : Pierre LAURENT
Référent : Martine FERNEX
Rapporteurs : Marc KNOLL, Damien ROMANET
II.
Préambule
« La SRDEI a pour objectif de tracer les lignes directrices de la politique de développement
économique de la région pour la période 2011-2014 afin de maintenir et renforcer le rang et la
compétitivité de l’Ile-de-France. Cela se fera dans le cadre d’une vision renouvelée de l’attractivité
fondée sur le développement durable dans sa plus large acception, l’innovation et la coopération
entre les acteurs. »13
Le groupe de travail sur les filières est l’un des quatre groupes destinés à nourrir avec d’autres
contributions, l’élaboration de cette stratégie. Dans la lettre de mission adressée au président de ce
groupe le vice-président de région Jean-Paul PLANCHOU, chargé du développement économique, de
l’emploi, des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), du tourisme,
de l’innovation et de l’Économie sociale et solidaire rappelle que ce travail doit:



tracer des perspectives et fixer des objectifs clairs, hiérarchisés et priorisés.
s’inscrire dans le cadre des dispositifs économiques régionaux sans préjugere des conclusions
des Etats Généraux de la Conversion Ecologique et Sociale.
prendre en compte la nécessité de conduire une politique centrée sur la préservation et le
renforcement de l’appareil productif des PME franciliennes.
Dans ce contexte, la lettre de mission du vice-président Jean-Paul PLANCHOU précise quelques
modalités opérationnelles qu’il conviendra de mettre en exergue dans le cadre du travail de
préconisations stratégiques sur les filières, à savoir :
- Réfléchir à une meilleure coopération et à une plus grande transversalité entre ces filières
- Donner des préconisations pour que les PME/PMI atteignent la taille critique et puissent ainsi
mieux s’insérer dans le marché mondial
- Et bien sûr établir un diagnostic partagé sur les filières stratégiques et organiser la réflexion
sur les moyens d’en assurer la structuration et le développement.
13
Jean-Paul Huchon le 16 septembre 2010
54
III.
Résumé
Poser la question des filières stratégiques en Ile-de-France amène immédiatement une première
constatation, en même temps qu’une première difficulté : l’existence d’une très grande diversité
d’activités importantes présentes sur le territoire régional. Pas moins de 23 filières ou secteurs
d’activité ont été cités spontanément par les participants du groupe de travail. Une nouvelle façon de
présenter les filières a été élaborée, en distinguant des filières dites « marchés » des filières dites
« transverses ». Les filières « marchés » s’organisent autour de grandes thématiques : la mobilité, les
industries de la création, les sciences de la vie, la ville et les territoires durables, … (Voir infra la liste
des filières). Les filières « transverses » s’organisent davantage autour de technologies et de services
utilisés par les filières « marchés » même si elles peuvent correspondre aussi à un marché propre
(exemple : TIC).
Cette mise à plat des activités économiques franciliennes a permis de souligner leur imbrication
croissante et l’intérêt d’encourager certaines synergies. D’autant plus que la structuration des filières
issues de la mise en œuvre du SRDE 2006-2010 apparait comme extrêmement verticale. A titre
d’exemple, bien que désignée comme filière prioritaire en tant que telle, la filière « mobilité » a
donné lieu à deux plans filières différents avec chacun une « tête de filière » : la filière automobile et
la filière aéronautique. Pourtant, un consensus se dégage pour une poursuite de l’élan donné par le
schéma 2006-2010. Les dispositifs existants sont jugés comme satisfaisants. Ils ont créé des
dynamiques qui pour certaines d’entre-elles commencent tout juste à prendre de l’ampleur. Les
plans filières, en particuliers, ont fait émerger ou plus souvent conforté des acteurs d’animation et de
structuration d’un tissu économique dense et complexe. La gamme des outils et actions mises en
œuvre ou qu’il est possible de prévoir au sein des filières « SRDE » est suffisante pour l’animation de
la filière elle-même. Mais l’orientation de la lettre de cadrage d’axer sur la coopération entre filières
paraît particulièrement pertinente après cette représentation matricielle (voir V)
Le groupe de travail a pris acte et n’a pas remis en cause l’intérêt de soutenir de façon prioritaire
« l’appareil productif ». Dans cette perspective il s’est efforcé de préciser le périmètre
« productif » des filières, avec parfois certaines difficultés méthodologiques. Ce travail a également
mis en évidence la nécessité d’adopter une vision large posant, lors de la définition des périmètres, la
question des services associés, y compris la maintenance, ou introduisant explicitement la notion de
la création de valeur autour des usages dans le prolongement de la production.
Le groupe de travail s’est accordé sur le fait que le caractère stratégique d’une filière doit être évalué
au regard de sa capacité à contribuer au développement d’une région Ile-de-France compétitive et
attractive, permettant aux entreprises soutenues d’être efficaces et de créer des emplois pour les
franciliens, de sa capacité à contribuer à l’équilibre territorial et au développement soutenable.
Pour chacun de ces enjeux, le groupe de travail a sélectionné un ensemble d’indicateurs. Ces
indicateurs caractérisent notamment l’emploi, la R&D, la position de la filière à l’échelle
internationale, sa contribution positive aux mutations environnementales à mettre en œuvre, etc. Ce
premier travail montre notamment en quoi l’apport d’une filière à l’économie régionale diffère selon
l’enjeu observé. Il permet de dresser un panorama des filières régionales qui reste à compléter et à
croiser avec les analyses des 3 autres groupes de travail pour répondre définitivement à la question.
La travail a également permis de dégager des propositions sous la forme de « familles d’actions »
dont certaines permettent de « sortir du cadre» des plans filière, créer de nouvelles dynamiques aux
frontières des filières. Ont été cités par exemple, l’aide à accorder aux PME/ETI pour la diffusion et la
maîtrise d’une rupture technologique, l’anticipation des mutations écologiques, la création de
showrooms, de démonstrateurs sur les territoires, l’appui à l’élaboration de prototypes, l’intégration
de la démarche RSE qui va se généraliser par une exigence du marché (cf. VII et VIII).
55
Il convient de mener un travail collectif de veille et d’anticipation sur les technologies de rupture de
demain, sur les process, les usages, les bonnes pratiques, les benchmarks. La plupart de ces actions
seront d’autant plus profitables qu’elles seront pensées et mises en œuvre en regroupant plusieurs
filières. Elles feront partie des conditions à créer pour l’hybridation croisée entre les différentes
filières source d’innovation et de création de valeur. Cela signifie aussi qu’il pourrait être souhaitable
d’aller plus loin dans les appels à projets liés aux problématiques transverses (design, nouveau
matériaux, énergie propre, etc.).
IV.
Déroulement des travaux
Ce groupe de travail s’est réuni à 5 reprises entre octobre et décembre 2010. Il était composé de près
de 50 personnes avec notamment des représentants de la plupart des pôles de compétitivité, des
représentants des départements, des services consulaires, des représentants de l’Economie Sociale
et Solidaire … (voir liste en annexe 1)
Pour mener les discussions, nous avons adopté une démarche en « entonnoir » incluant les étapes
suivantes :
-
Etablir un diagnostic partagé sur les filières
Définir les enjeux et les défis à relever pour le territoire francilien
Se doter de critères pour positionner les filières identifiées au regard des défis à relever
Formuler des orientations stratégiques
Identifier les familles d’actions prioritaires
Un travail de synthèse et de convergence des quatre groupes de travail sera ensuite mené pour
nourrir la rédaction de la SRDEI.
V.
Les Enjeux pour la Région
Le groupe s’est d’abord consacré à la sélection des enjeux à venir pour la région et en a sélectionné
quatre que nous rappelons sans les hiérarchiser :
1)
2)
3)
4)
Renforcer l’efficacité économique des entreprises pour consolider l’emploi
Renforcer l’attractivité et le rayonnement international de la région
Réussir un développement humain et solidaire
Favoriser un développement soutenable au plan environnemental
Il a été précisé que ces enjeux devaient être à la fois entendus de façon défensive et offensive.
Les participants au groupe de travail ont largement nourri ces réflexions par des contributions que
nous avons reformulées et reclassées en séparant ce qui relevait soit des enjeux pour la Région soit
des orientations stratégiques de l’action régionale.
Le groupe de travail s’est attaché ensuite à décliner ces enjeux au regard des outils mis en place dans
le cadre de la politique filière de la Région.
56
VI.
Les filières présentes et soutenues en Ile de France
Les participants ont commencé par lister les filières présentes en Ile de France qui leur paraissaient
potentiellement stratégiques pour le territoire. Ce premier tour de table a permis de dresser un
diagnostic des forces en présence sur le territoire et d’identifier des critères susceptibles d’être
retenus pour qualifier de stratégique une filière.
Nous avons fait ensuite un travail de classement des filières en distinguant les filières dites « de
marché » des filières « transverses » qui, en plus d’adresser leurs propres marchés, servent les autres
filières. Cette segmentation a permis de surcroît de détecter le degré d’intensité de potentielles
collaborations inter-filières.
Toujours dans un souci de renforcement des interactions entre les filières existantes, des
regroupements ont été proposés. Ces regroupements n’ont pas vocation à se substituer à la politique
filière mais visent à mettre en exergue les synergies à soutenir.
Les filières (ou regroupement) « de marché » retenues
- Industries de la mobilité (Aéronautique, Spatial, Automobile, Ferroviaire)
- Industries de la création (Luxe, Mode, Métiers d’art, Services et contenu numérique,
Industries culturelles)
- Tourisme et Loisirs
- Alimentation
- Sciences de la vie (Biotechnologies, Santé, Pharmacie)
- Villes et territoires durables (Energies, Eco-activités, Eco-constructions, agro-industrie)
Les filières transverses
- Marketing/Communication/Média/Evènements Professionnels
- Services de proximité
- Logistique
- Services financiers
- TIC/Télécoms/Conception numérique/Services et contenus numériques
- OSC/Intelligence embarquée
- Mécanique/Mécatronique
- Design
57
Cette représentation n’épuise pas le potentiel d’interaction inter-filière, loin de là. Il permet
simplement d’incarner la réalité d’une action de renforcement des projets inter-filières. Les
participants se sont tous accordés sur la nécessité de positionner l’effort sur ce segment tant les
enjeux sociétaux, les défis technologiques et les usages associés dépassent le cadre des périmètres
des filières telles que communément définis. Si l’innovation incrémentale est largement prise en
compte dans les actions des plans filières, l’innovation de rupture se niche en revanche aux interfilières voire même dans les interstices entre les périmètres des filières.
Nous reviendrons sur cette orientation stratégique dans la partie V de cette synthèse.
VII.
Les Critères d’analyse
Nous avons consacré un atelier à la définition des critères d’analyse des filières au regard des enjeux
et des défis à relever. Par un jeu d’itérations, nous avons abouti à une critériologie partagée,
correspondant à l’un des attendus de ce groupe.
De tous les critères proposés, nous avons retenu les critères quantitatifs et qualitatifs objectivables
pour une majeure partie des filières instruites. Les critères trop spécifiques ou difficilement
objectivables ont été écartés dans un souci de cohérence. Il y a par ailleurs des critères communs à
plusieurs enjeux, ce qui n’est pas étonnant dans la mesure où ces critères permettent d’apprécier la
réalisation de plusieurs enjeux.
58
Critères retenus pour instruire les filières par enjeu :
Enjeu : « Renforcer l’efficacité économique des entreprises pour consolider l’emploi »
-
Appréciation du potentiel Innovation: Effectifs R&D et/ou CA en R&D
Appréciation de l’écosystème : complétion de la chaine de valeur, existence
d’infrastructures structurantes (plateformes, clusters, pôles), présence et poids
Taille : CA en IdF
Emploi : nombre et perspectives, appréciation du risque de destruction d’emplois
Positionnement : Rang européen en parts de marché
Enjeu : « Renforcer l’attractivité et le rayonnement international de la région »
-
Appréciation du potentiel Innovation: Effectifs R&D et/ou CA en R&D
Appréciation de l’écosystème : complétion de la chaine de valeur, existence
d’infrastructures structurantes (plateformes, clusters, pôles), présence et poids
Potentiel d’accès au marché en IDF : masse critique de clients et/ou fournisseurs
Export : Nombre d’entreprises exportatrices (nombre et volume)
Investissement : Niveau des investissements étrangers
Visibilité : Nombre de symposiums, congrès, conférences organisées par la filière
Positionnement : Rang européen en parts de marché
Enjeu : « Réussir un développement humain et solidaire »
-
Capacité d’insertion de la filière: nombre de personnes en insertion
Qualité emplois : % d’emploi en CDI
Emplois & territoire : Emplois diffus ou concentrés sur le territoire (voir cartographie des
filières)
Evaluation des emplois non pourvus
Nombre d’heures de formation continue
Enjeu : « Développement soutenable au plan environnemental »
-
GES : Poids des émissions de GES
GES : Capacité de la filière à réduire ses émissions de GES
Poids de la filière en production de déchets
Les participants au groupe de travail ont largement contribué à l’évaluation des critères retenus sur
l’ensemble des filières. Nous avons collecté de nombreuses contributions qualitatives et
quantitatives qui ont été agrégées dans un tableau regroupant toutes les filières instruites. Les
chiffres collectés ne sont pas pour autant homogènes et le groupe s’est heurté à la difficulté
d’évaluer les critères par filière. Même en acceptant de se limiter aux emplois productifs pour
chaque filière, les chiffres fournis par les participants ne sont pas toujours cohérents avec ceux
collectés sur les bases de données de l’UNEDIC via les codes NAF. Cela ne fait que démontrer
l’insuffisance des codes NAF pour caractériser une filière et les emplois qu’elles désignent. Nous
avons donc retenu les chiffres fournis par les participants en leur demandant de préciser les
périmètres auquel ces chiffres correspondent. Force est de constater que le filtre des emplois
productifs ne s’applique pas à toutes les filières.
L’appréciation des critères doit donc se faire à l’aune des périmètres retenus dont la définition peut
varier d’une filière à l’autre. C’est avec cette réserve que la matrice instruite peut servir de base à
l’appréciation globale qualitative du caractère stratégique des filières au regard des défis à relever.
59
Forte de ces critères, et modulo les réserves faites sur les périmètres, la Région dispose d’un outil
pour apprécier la contribution des filières au regard des enjeux et donc leur caractère stratégique. Le
groupe de travail qui a élaboré cet outil ne saurait pour autant se substituer aux instances
décisionnelles pour faire ce choix.
VIII. Les orientations stratégiques
Dans la continuité du travail sur les enjeux, des orientations stratégiques ont été définies pour
préciser l’action de la Région.
Concernant l’enjeu « Renforcer l’efficacité économique des entreprises pour consolider l’emploi en
IDF » :
1. La première orientation stratégique, issue de la lettre de cadrage du vice- président PLANCHOU,
rappelle la nécessité de se focaliser sur l’appareil productif francilien. Pour y parvenir, il parait
nécessaire de poursuivre la consolidation et la structuration des filières et de doter chacune des
filières d’une ambition.
2. L’action sur les filières ne peut être dissociée d’une coopération inter-filières qui doit être
soutenue par des rapprochements entre pôles, des réseaux d’entreprises sur des thématiques
positionnées à la croisée d’enjeux sociétaux et de technologies diffusantes.
3. Toujours dans un souci de dépassement du périmètre parfois trop restreint des filières, les
participants partagent la volonté de se focaliser sur des écosystèmes dynamiques intra ou interfilières afin de favoriser les relations entre PME et avec les grands groupes. Pour bénéficier de toute
la visibilité nécessaire, ces écosystèmes doivent s’appuyer sur un soutien politique local.
4. L’innovation a été également placée au cœur des orientations stratégiques avec une attention
particulière portée aux relations entre PME et établissements d’enseignement supérieur et
organismes de recherche.
5. Pour finir, l’enjeu d’efficacité économique doit tout particulièrement cibler les PME franciliennes
susceptibles d’atteindre une taille critique. L’action de la Région doit permettre de les détecter et de
les accompagner dans leur croissance tant du point de vue de la montée en compétences que de
l’accès aux marchés internationaux.
Concernant l’enjeu d’attractivité
L’objectif est double : attirer des entreprises en IDF et accompagner les entreprises franciliennes à
l’international. Cet objectif apparait clairement comme indissociable du premier enjeu.
1. Pour y parvenir il apparait notamment nécessaire de coordonner encore davantage l’action
régionale pour faire émerger les atouts de l’IDF.
2. Il apparaît en particulier essentiel de mettre en avant les atouts franciliens en s’appuyant sur son
excellence technologique, ses capacités d’innovation et de prise en compte des enjeux de
développement durable.
3. Des lieux d’expérimentations répartis sur le territoire et à forte attractivité peuvent jouer ce rôle
de vitrines sur les filières et/ou thématiques transverses qui seront retenues comme prioritaires.
60
Concernant les enjeux du développement durable pris dans son acception la plus large incluant
l’environnement et le développement humain et solidaire,
1. L’économie sociale et solidaire a été considérée comme une orientation stratégique à forte valeur
d’exemplarité. Cette exemplarité doit se diffuser dans toutes les filières pour créer les effets de levier
adéquats au défi de la conversion écologique rappelé par le vice-président Jean-Paul PLANCHOU.
2. Permettre aux entreprises d’anticiper les mutations environnementales et accompagner la
conversion écologique de l’activité économique parait comme une orientation souhaitable.
3. La cohésion territoriale reste une orientation majeure. Elle peut se décliner notamment à travers
le développement de clusters et de lieux d’expérimentation répartis sur le territoire régional.
4. La formation, pour finir, a été très largement citée au cours de toutes les discussions du groupe
avec en particulier l’enjeu de la nécessaire adéquation entre l’offre de formation disponible et les
besoins recensés sur les territoires, besoins des habitants comme besoin des entreprises.
IX.
Familles d’actions
L’étape suivante a consisté à relever l’ensemble des propositions d’actions faites lors des diverses
séances en particulier dans le cadre des orientations données.
Une partie des actions proposées entre dans le cadre et la typologie des actions compatibles avec les
plans filières actuels. Les participants ont rappelé l’importance de toucher les PME et leurs dirigeants
pour focaliser les dispositifs sur cette cible.
L’accompagnement des entreprises au développement de nouveaux marchés, pas uniquement à
l’international, reste une priorité comme l’aide à la recherche de financements. Il a été rappelé à de
nombreuses reprises, l’importance d’aligner les dispositifs pour faciliter la recherche de
financements. De même que l’accompagnement à la levée de fonds est un enjeu stratégique si l’on
veut répondre à l’objectif de croissance des PME.
De nombreuses actions existantes notamment dans le cadre des plan filières ou proposées ici
peuvent contribuer à l’axe stratégique « réussir un développement environnementalement
soutenable » La recherche de financement, les aides à l’innovation, les soutiens en fonds propres,
mutation économiques etc. peuvent également être utilisées et orienter dans ce sens. La commande
publique doit aussi être utilisée comme effet de levier. Un travail de définition de la part des
donneurs d’ordres est nécessaire mais également de formation, de mise en confiance,
d’accompagnement des PME. Il faut en particulier les soutenir dans l’appropriation de la démarche
RSE qui va se généraliser par une exigence du marché.
61
Il a été rappelé par l’ARD que plus de 50 organismes interviennent en Ile-de-France sur le champ de
l’attractivité (si on prend en compte les organismes intervenant à l’échelle départementale et locale).
Cela est nécessaire pour une grande région mais nous devons gagner en coordination et en lisibilité
pour nos clients (les porteurs de projets). Le travail partenarial et la mutualisation de moyens sont à
renforcer entre les organisations franciliennes avec des teams leader clairement identifiés sur les
différentes actions et des contributeurs apporteurs d’expertises selon les sujets. Nous devons
renforcer l’équipe francilienne des prospecteurs, l’équipe francilienne des détecteurs des nouvelles
opportunités écologiques, l’équipe francilienne des connecteurs à l'international, l’équipe
francilienne des développeurs de nouvelles opportunités industrielles, l’équipe francilienne des
marketeurs à l’international, etc. Il convient de créer la « team francilienne de l’attractivité », lieu
informel de partage sur les enjeux d’attractivité, de dialogue et de construction d’actions collectives.
L’Ile-de-France a l’occasion exceptionnelle de déployer une politique ambitieuse de promotion à
l’international en s’appuyant sur des réalisations exemplaires afin de repositionner l’image
économique et technologique de la région. Cette démarche pourrait être encore amplifiée par la
création et la mise en œuvre d’une politique de marque. Si l’on se réfère aux expériences étrangères,
ce programme pourra générer des retombées très importantes en termes d’attractivité.
En amont de l’attraction d’investisseurs et de talents, l’enjeu est de figurer parmi les communautés
qui créeront de la valeur demain. Il convient d’être présent, « là où ca se passe », pour nouer des
liens, faire des connections avec les entreprises, les chercheurs, les universitaires et créer les
conditions du partenariat et ainsi appuyer la structuration de partenariats technologiques dans des
régions stratégiques.
Pour attirer en Ile-de-France, des projets mais également des talents : chercheurs, étudiants,
enseignants, développeurs de nouveaux modèles de business il faut encourager par filière et parfois
de façon inter filières le développement d’opérations de prospections.
Ces pistes d’amélioration de l’action régionale sur le champ de l’attractivité ont été versées au débat
par l’ARD à l’ensemble des participants au groupe de travail au cours de la dernière session dédiée
aux propositions d’actions.
Favoriser les PME/PMI à potentiel dans leur développement à l’international (partenariats, export,
etc.) c’est notamment créer les conditions du développement des fameuses ETI (entreprises de taille
intermédiaire) qui manquent cruellement en Ile-de-France, alors même qu’elles constituent dans les
autres pays des moteurs essentiels du développement de l’emploi. Là encore, ce travail ne se fera
bien (détecter et accompagner ces pépites technologiques franciliennes) qu’en étroite collaboration
entre les agences, les pôles de compétitivité et les organismes consulaires.
Concernant l’innovation dans les filières ont été évoqués :
 Des dispositifs des doctorants conseils (cf. Aquitaine): des thésards font des missions de conseil
dans des grandes entreprises pendant quelques mois pour parler de stratégie et de compétences
technologiques clés dans une logique d’innovation
 Un service d’aide à l’innovation et accession à des fonds publics: formalisation de demande de
crédit à l’innovation, et programme de coaching pour aider les entreprises à lever des fonds pour
passer à une échelle supérieure
 Le lancement de clusters, démonstrateurs, « living-labs » sur les territoires pour favoriser
l’expérimentation et l’émergence de nouvelles initiatives
Plus spécifiquement sur l’action inter-filière définie comme une orientation stratégique, le groupe de
62
travail a fait des propositions :
 Faire des appels à projets sur des thématiques ciblées
 Rendre transversales les actions verticales dans les plans filières et élaborer des actions
spécifiques d’animation inter-filières
 Développer et mettre à disposition des entreprises une offre d’ingénierie de projets
transverses
 Passer de l’innovation au développement économique
 Faire travailler ensemble des industriels, des opérateurs, des utilisateurs pour faire émerger
des idées et utiliser les outils de la prospective
 Rendre visible l’offre publique de recherche à destination des PME (si pas de pôle en tête de
réseau filière)
 Identifier des partenariats stratégiques avec certaines régions du monde en inter-filière.
63
SRDEI
Groupe de travail n°2 « Innovation » :
Date : 11/01/2011
Quelles politiques publiques pour conforter l’innovation induite par les
nouveaux facteurs de développement ?
-
Présidente : Muriel GUENOUX
Référent :CendrineCRUZILLE
Rapporteur : SabineENJALBERT
X.
Préambule
Ce groupe de travail s’inscrit dans la continuité dela Stratégie Régionale d’Innovation pour l’Ile-deFrance (SRI)définie avec l’Etat en juillet 2010 à la demande de la Commission européenne. Elle
permet la mise en place d’actions opérationnelles destinées à donner à l’Ile-de-France un véritable
leadership en termes d’innovation.
La SRI, placée comme contexte et préalable aux travaux, comporte trois axes prioritaires
d’intervention :
- Renforcerl’efficacité des transferts de technologies et faciliter le parcours des entrepreneurs
innovants franciliens
- Favoriser les interactions entre les grands pôles d’innovation et l’ensemble des territoires de
la région,
- Conforter l’Ile-de-France comme région leader pour la prise en compte des grands enjeux
technologiques, environnementaux et sociétaux comme moteurs de l’innovation.
C’est ce troisième axe qui a fait l’objet des travaux de ce groupe de travail en se focalisant sur
l’innovation portée par les entreprises. La réflexion s’est portée sur l’innovation associée aux enjeux
sociétaux avec une prise en compte des aspects technologiques, collaboratifs et sociaux.
L’objectif est d’avoir plutôt une approche par objet en plaçant la question des enjeux sociétaux au
cœur de l’innovation.
NB : L’ensemble des travaux s’inscrivent d’ailleurs dans la stratégie Europe 2020 approuvée par le
Conseil en juin 2020, et qui a vocation à réaliser « une Europe intelligente, durable et inclusive ».
XI.
Méthodologie
La méthodologie employée s’est appuyée sur des discussions cadrées par une démarche « en
entonnoir », jalonnée par les objectifs suivants :
- Disposer d’un diagnostic partagé sur les grands enjeux technologiques, environnementaux et
sociétaux facteurs de développement
- Identifier des besoins/usages durables émergents et leur potentiel de développement en Ile
64
-
de France
Identifier les types de produits/procédés/offres/modèles économiques durables et innovants
qui doivent être soutenus par les politiques publiques en Ile de France
Décrire 5 à 10 actions prioritaires relevant des compétences de la Région en matière de
développement économique et d’innovation
Les participants ont largement contribué à proposer des défis dont ils estiment qu’ils sont à placer au
cœur de la stratégie pour la Région. Le groupe a collectivement reclassé ces défis en les agrégeant
autour de grands enjeux sociétaux, jugés pertinents pour la Région Ile de France.
Les enjeux ont ensuite été scindés en deux catégories :
- Les enjeux « d’activité économique »
- Les enjeux de politiques publiques
Les participants ont ensuite travaillé à associer aux « enjeux d’activité économique » des champs
d’innovation porteurs pour les entreprises franciliennes. Plus d’une soixantaine de propositions ont
été retenues et instruites pour aboutir à une priorisation.
Ce travail de priorisation des champs d’innovation a consisté à évaluer pour chaque proposition son
impact sur les enjeux de politiques publiques tels que l’emploi, la cohésion territoriale, la
gouvernance et l’attractivité. Ont également été évalués le potentiel économique et le
positionnement de l’IDF sur chaque champ d’innovation en question ainsi que le degré de
mobilisation souhaitée de la Région. Pour finir, sur chaque proposition, la typologie d’innovation a
été enrichie pour orienter le type d’action à mettre en œuvre.
Ces travaux réalisés en sous-groupes ont été homogénéisés et présentés en synthèse pour valider
collectivement des champs d’innovation prioritaires par enjeu.
Au cours de la dernière séquence des travaux, le groupe s’est attaché à identifier sur certains champs
d’innovations prioritaires une typologie d’actions à mettre en œuvre par la Région. Ce travail a été
guidé par des principes d’actions qui se fondent à la fois sur les effets de leviers possibles et le retour
d’expérience à faire valoir le cas échéant. Cela s’est traduit par un questionnement systématique
pour chaque champ d’innovation prioritaire afin de déterminer l’action la plus efficace. Ce
questionnement inclut :
-
Les dispositifs déjà existants avec leur description, leur budget et le retour d’expérience
éventuellement acquis
Les cibles à adresser qui peuvent être à la fois des entreprises en direct ou des têtes réseaux
qui redistribuent des aides collectives
Les opportunités de cofinancements de l’Etat ou de l’Europe qui dynamisent et alignent
l’aide Régionale sur des problématiques nationales ou européennes
Les impacts économiques espérés tels que le maintien ou la création d’emplois, la création
de richesse, le développement des territoires, la réduction des impacts environnementaux…
Les besoins des entreprises à cibler en priorité parmi lesquels on compte essentiellement : le
transfert de compétences, la R&D, l’expérimentation….
5 réunions de 3 heures se sont tenues au cours des mois de Novembre à Janvier 2011. Chacune des
réunions a réuni plus d’une vingtaine de personnes en charge du développement économique sur le
territoire francilien, issues de collectivités, de pôles de compétitivité et clusters, d’organismes
associés, de chambres consulaires, du CESR et d’agences de développement franciliennes. Quelques
représentants d’entreprises (sur les sujets design, social…), et de syndicats se sont joints à certaines
réunions.
65
XII.
Enjeux sociétaux et environnementaux pour l’Ile de France
Dix enjeux ont été retenus qu’il convient de segmenter en deux catégories : ceux correspondant à
des défis pouvant être directement relevés par lemarché et ceux relevant plutôt des politiques
publiques.
Les enjeux de politiques publiques peuvent également être adresséspar le marché directement ou
indirectement.
Les « enjeux d’activité économique » :
-
Mobilité
Environnement
-
Santé et mieux vivre
-
Construction et rénovation responsables
Partages et ouvertures
Les « enjeux de politiques publiques » :
-
Capital humain et emploi
-
Cohésion et équilibre territorial
Gouvernance partagée
-
Attractivité durable
XIII.
Les champs d’innovation prioritaires
Pour chacun des enjeux ‘activité économique, des champs d’innovation prioritaires ont été identifiés.
Mobilité
- Inter-modalité et systèmes d’information associés
- Nouveaux services de mobilité
- Transports décarbonés
- Mobilité des biens (logistique / gestion de flux)
- Non mobilité
Santé et mieux vivre
- E-santé dont télémédecine et monitoring
- Nutrition et qualité de l’alimentation
- Lutte contre le vieillissement
- Innovations pour l’autonomie de la personne (handicap, âge…) / Design des produits adaptés
à tous
Construction et rénovation responsables
-
Eco-quartiers connectés
Eco-matériaux
Amélioration du confort thermo-acoustique
Adaptation du logement à son occupant (en favorisant le maintien à domicile)
Environnement
-
Développementdes savoir-faire en mesures et contrôle des pollutions et des consommations
d’énergie
66
-
Traitementdes pollutions et valorisationdes déchets
Améliorationde l’efficacité énergétique des produits & procédés et du fonctionnement des
réseaux énergétiques
Partages et Ouvertures(Cet enjeu classé dans les enjeux d’activité économique relève également de
problématiques de formation, de génération d’écosystème et de démarche RSE (responsabilité sociale
des entreprises). Il est en réalité à cheval entre un enjeu d’activité économique et un enjeu de
politique publique.)
-
Favoriser l’e-inclusion et réduire la fracture numérique
Favoriser le partage d’expériences intergénérationnelles
Soutenir la création et le développement d’entreprises collectives et de nouvelles formes
d’entreprises et d’organisations
Développer les activités numériques autour des usages, de l’éducation et de l’accessibilité
Favoriser l’éco-conception pour notamment réduire la consommation de ressources
L’instruction et les évaluations d’impact qui ont guidées le travail de priorisation ont été présentées
dans un tableau synthétique joint en annexe de ce rapport de synthèse.
XIV.
Les principes d’action et leviers d’action prioritaires
Le balayage de quelques champs prioritaires a permis de mettre en avant la nécessité d’engager la
Région dans certaines directions mettant en avant des familles d’actions prioritaires:
1) Une politique d'expérimentation à forte visibilité sur des projets à forts enjeux sociétaux et
environnementaux dans l'ensemble des territoires afin de permettre une meilleure
articulation des équilibres territoriaux. Ce point rejoint d’ailleurs l’axe 2 de la SRI qui vise
entre autre à mettre en relation les pôles de développement fort et les territoires en
difficulté afin de favoriser des projets communs permettant la diffusion des innovations.
L’objectif étant d’éviter une « fracture de l’innovation » entre les territoires.
Cette politique d’expérimentation (à articuler avec les travaux du groupe « territoires » de la
SRDEI) doit s’accompagner d’une offre d’ingénierie (y compris sur le volet important de la
commande publique) à destination des collectivités pour la mettre en œuvre. C’est une
brique essentielle pour déployer les expérimentations nécessaires et préalables au passage à
l’échelle d’innovations fortement liées aux usages et aux services associés.
Expérimenter et donc innover, c’est aussi impliquer les utilisateurs en amont et permettre de
faire émerger et valider de nouveaux produits et nouveaux usages en phase avec la
population. Le territoire est un vecteur d’intégration de différents intérêtset de
transformation qu’il faut prendre en considération.
Plusieurs champs sont apparus comme cibles potentielles pour cette politique
d’expérimentation outillée(cette liste est limitée par le temps des discussions et d’autres
champs pourraient s’ajouter à cette liste si l’on balaie l’ensemble des champs priorisés dans la
partie IV)
-
le télétravail qui peut être facilité par la Région grâce au déploiement de centres de
bureaux partagés à proximité des gares,
les éco-quartiers qui peuvent devenir des outils de promotion des technologies et
marquer l’exemplarité de la Région dans ce domaine,
l’adaptation des logements qui peut se faire grâce à la mise à disposition de solutions à
des populations tests pour conduire les expérimentations.
67
2) Le renforcement del’infrastructure des réseaux notamment pour réduire la fracture
numérique y compris sur des zones industrielles. C’est une condition nécessaire et commune
à presque tous les enjeux et cela profitera à l’écosystème très dynamique en IDF des activités
numériques qui pourront ainsi être en capacité de servir toutes les filières.
3) La formation a également été citée comme une action structurante – notamment sur tous
les usages du numérique (mais pas seulement)pour leur acceptation et leur diffusion et de
façon transversale aux enjeux ‘activité économique.
4) L’association du design à tous les volets de l’innovation est essentielle. L’acceptabilité d’un
produit, process, ou nouvelle organisation passe nécessairement par son design, son
ergonomie et tout ce qui améliore son usage.
Les innovations de demain créent leur propre marché, en révélant une demande encore implicite.
Si innover c'est créer son propre marché, alors tout part des demandes sociétales pour y revenir.
C’est pourquoi le groupe de travail s’est essentiellement centrée sur la dimension sociétale des
enjeux priorisés et donc sur la place de l’usager au sein de l’innovation (innovation ouverte).
Le client est un acteur central dans les processus d’innovation marchands, tout comme donc les
citoyens sont des acteurs centraux dans la définition et la reconnaissance des enjeux sociétaux
futurs.
Soutenir l'innovation de marché, pour des politiques publiques, c'est doter les écosystèmes existants
d'outils (financement, plateformes mutualisées, recherche et développement, démonstrateurs,
prototypes, lieux d'expérimentations territoriales...) pour révéler les potentiels de l'Ile-de-France et
montrer les possibilités.
L’innovation est « plurielle », hybride, elle mixe nouveauté technologique, nouveauté sociale,
créativité, elle est agitateur d’idées et elle doit en cela faire progresser les entreprises et les
territoires et donc la compétitivité de chacun.
68
SRDEI
Groupe de travail n°3 « territorialisation » :
Date : 21/01/2011
I.
Comment intégrer les axes majeurs de la SRDEI dans la stratégie
territoriale régionale?
Préambule
Le premier Schéma Régional de Développement Economique d'Île de France est arrivé à son
échéance le 31 décembre 2010. Dans le cadre de son renouvellement, la Région a fait le choix de se
doter d'une Stratégie Régionale du Développement Economique et de l'Innovation pour la période
de 2011 à 2014. Cette stratégie devrait être adoptée en juin 2011. Elle s'inscrit dans la continuité du
SRDE précédent pour définir, dans un cadre budgétaire contraint, les orientations des actions
régionales en faveur de l'économie et de l'innovation pour un développement durable du territoire.
Après avoir pris en compte les attentes de l’ensemble des acteurs (institutionnels, professionnels et
administrés) et les spécificités territoriales, la Région doit arrêter les principales orientations et fixer
les priorités de son intervention.
Pour alimenter les réflexions sur la déclinaison territoriale de la SRDEI, les objectifs fixés au GT3
étaient de définir des territoires économiquement prioritaires et les critères pour les identifier, les
leviers d’action et le cadre contractuel permettant une bonne transmission des orientations
régionales à l’échelon territorial et de dresser une liste indicative de préconisations dans l’optique
d’optimiser le développement économique régional et de réduire les inégalités territoriales.
II.
La Territorialisation de la SRDEI
Le retour d'expérience du précédent SRDE, notamment l’expérience des Pactes pour l’emploi, la
formation, le développement économique, et des différents membres du GT fait apparaître qu’il
n’existe pas d’échelle territoriale d’intervention statique et prédéfinie. La géographie prioritaire doit
s’appliquer à des couples territoire-action, là où des porteurs de projet existent. Pour les territoires
« muets » (sans projet porté par des acteurs), l’intervention régionale pourrait, par un appui en
ingénierie, s’attacher à susciter une instance de gouvernance ou associer le territoire à des porteurs
de projets existants à proximité.
Le territoire est vu comme le lieu d’articulation des politiques à visée internationale (la performance,
l’attractivité), régionale (la réduction des inégalités) et locales (optimiser les potentialités). Il est
attendu de la SRDEI qu’elle favorise la transversalité et les complémentarités : entre différentes
échelles territoriales (des actions allant du quartier à l’international), entre territoires dynamiques et
en difficultés, entre les différents champs de politiques publiques (économie-transportaménagement…). La territorialisation de la SRDEI doit s’articuler aux autres programmations
territoriales régionales (aménagement, environnement), en continuité des géographies prioritaires
établies par le contrat de projet Etat-Région et le projet de SDRIF.
69
II.1.
Critères de classification des territoires
Prioriser des territoires d’intervention régionale appelle à établir une grille de critères partagée entre
la Région et ses principaux partenaires pour dresser une typologie des territoires en fonction de leur
situation et des enjeux de la SRDEI. Des familles de critères ont été abordées pour aller dans le sens
d’une critérisation, sans rechercher forcément l’exhaustivité14, et des principes ont été actés :
- prendre en compte le facteur temps pour disposer d’une analyse en dynamique,
- positionner l’ensemble des territoires à partir d’un même socle d’indicateurs et pouvoir les
combiner afin de situer le territoire sur un axe allant de l’insuffisance de développement à la capacité
d’entrainement,
- prendre en compte un champ d’analyse assez large pour illustrer l’aspect multidimensionnel du
développement des territoires.
Les familles de critères ont été examinées en fonction des enjeux et objectifs à atteindre dans le
cadre de la SRDEI.
A. Enjeu 1 : Développer la compétitivité des entreprises et renforcer l'attractivité des
territoires.
L'objet global de cet enjeu, retenu par le GT comme axe majeur de la SRDEI, est d'orienter les actions
régionales en faveur du soutien à l'installation, au développement, à l'innovation, à la pérennisation
des entreprises et/ou filières clés des territoires.
Afin de définir les territoires prioritaires en rapport avec cet enjeu, les familles de critères suivantes
ont été évoquées : l'état et le potentiel du tissu économique local (ancrage de filières ou entreprises
clés, l’implication des entreprises dans les pôles de compétitivité, l’existence de structures de R&D;
l'attrait touristique) ; l'état et le potentiel du marché foncier et des infrastructures (foncier
disponible, son état et son attractivité tarifaire pour l'accueil de nouvelles entreprises, présence
d’hôtels d’entreprise, équipement du territoire en nouvelles technologies, desserte actuelle et
future)
B. Enjeu 2 : Développer l’emploi durable en mobilisant les ressources de formation
L’emploi durable renvoie à la fois au maintien et développement des emplois ainsi qu’à leur qualité.
L’accessibilité à l’emploi est également centrale que ce soit dans sa dimension physique (transport)
ou dans la mise en relation des personnes et des besoins du tissu entrepreneurial local. Les membres
du groupe ont souligné l’importance des dispositifs de formation pour répondre à cet enjeu. La
principale famille de critères identifiée pour positionner le territoire est l’analyse de l’emploi et sa
mise en regard avec le profil de la population résidente (structure de l’emploi local et accessible
dont part de l’emploi public, part du présentiel… taux d’emploi, caractéristiques de la main d’œuvre :
qualification, jeunes, qualifications et formations offertes).
C. Enjeu 3 : Réduire les inégalités territoriales et sociales en renforçant la solidarité et les
complémentarités territoriales
Les actions régionales doivent encourager un développement équilibré et convergent des territoires
et réduire les inégalités sociales. Les familles de critères mise en regard de cet enjeu sont les
caractéristiques de la population (revenus, taux de chômage, qualification…), la masse critique et le
14
Dans le cadre du groupe de travail, il n’était pas envisageable de construire une grille de critères à la fois resserrée et
précise sur les indicateurs à mobiliser pour caractériser les territoires. Le travail sera à poursuivre avec des analyses plus
poussées pour déterminer les indicateurs idoines et leur mode d’articulation.
70
rayonnement du tissu économique local (volume et création d’emplois, d’entreprises…), l'état du
foncier et des infrastructures (qualité du foncier, de la desserte…)
D. Enjeu 4: Mettre en œuvre les principes du développement durable avec l'ambition de faire
de l'Île de France une éco-région
Pour positionner les territoires franciliens, ont été évoqués : la gouvernance, les réseaux locaux, les
initiatives locales. Plus généralement l’ensemble des familles de critères sont à mettre en regard et
les travaux du groupe 4 pourraient fournir des pistes pour caractériser l’équilibre développement
économique/développement social/qualité environnementale.
II.2.
Définition d'une matrice d'analyse et de priorisation des territoires franciliens
Afin de synthétiser et de disposer d’une analyse combinant les différentes familles de critères,
chaque territoire pourra être positionné au moyen d’une matrice FFOM.
Cette matrice permet d’intégrer la temporalité et le caractère multidimensionnel du développement
et des territoires. Elle permet également de situer les territoires au regard de leur dynamique de
développement. Le GT a ainsi retenu qu'il y avait trois types de territoires:
- Les territoires "locomotives", moteurs pour les territoires voisins et pour la Région.
- Les territoires moteurs locaux, dont la dynamique est suffisante pour leur propre
développement.
- Et les territoires en difficultés, qui cumulent les difficultés.
Pour les participants, cette matrice pourrait constituer le cadre du dialogue entre la Région et ses
partenaires territoriaux afin de déterminer les actions et contractualisation à mettre en œuvre.
III.
Leviers d'action de la stratégie territoriale régionale
III.1.
Cadres d'intervention
Pour les membres du GT, les grandes orientations et outils du SRDE restent un cadre d’intervention
toujours pertinent.
La SRDEI pourrait apporter des aménagements sur la mobilisation de la boîte à outils de la région en
différenciant la nature de l’action régionale en fonction du type de territoire. Trois cadres
d’intervention peuvent être envisagés pour répondre au mieux à leurs besoins :
- La territorialisation des actions collectives (filières, pôles de compétitivité …) en introduisant
des conditions de solidarité territoriale;
71
-
III.2.
Le lancement d'un appel à projet de territoire en faveur de projets de territoires intégrés
(développement économique, emploi, innovation…)
L'aide à l'ingénierie territoriale pour élaborer un projet de territoire partagé et
contractualiser sa mise en œuvre (reprise et adaptation du dispositif existant des pactes pour
l’emploi, la formation, le développement économique)
Actions pouvant être mises en œuvre
Ces outils mobilisables doivent être fonction :
- Des cadres d'intervention fixés précédemment d'une part,
- Ainsi que des objectifs visés par la Région pour le territoire d'intervention d'autre part.
Le GT a ainsi retenu les leviers d'action suivant:
- Le marketing territorial;
- L'immobilier d’entreprise,
- le foncier, l'habitat;
- Les transports (au moyen du développement des infrastructures et de l'appui aux entreprises
dans la définition de leur Plan de Déplacement Entreprise);
- Le développement d'une ressource humaine de qualité (conjuguant une offre de formation
adaptée aux besoins locaux);
- Le soutien aux filières prioritaires et aux formes d'économie sociale et solidaire;
- Le soutien à l'économie et au tissu industriel (soutien à la création/transmission
d'entreprises, à la création d'ETI, à la R&D…);
- Le développement ciblé d'activités (activités support type télétravail)
- Le soutien à la conversion écologique;
- L'amélioration des infrastructures de communication (suppression des zones blanches haut
débit).
IV.
Conclusion
Les travaux du GT 3 sur la territorialisation ont ainsi abouti aux conclusions suivantes:
-
-
-
Quatre enjeux territoriaux majeurs ont été identifiés :
o Développer la compétitivité des entreprises et renforcer l'attractivité des territoires
o Développer l'emploi durable en mobilisant les ressources de formation
o Réduire les inégalités territoriales et sociales en renforçant la solidarité et les
complémentarités territoriales
o Mettre en œuvre les principes du développement durable avec l'ambition de faire de
l'Île de France une éco-région.
La Région est identifiée pour soutenir les potentialités de développement partout où elles
existent, veiller à l’équilibre et aux complémentarités territoriales, réduire les inégalités
sociales et territoriales.
Les territoires d'intervention prioritaires dans le cadre de la SRDEI sont caractérisés par les
différentes familles de critères évaluant la situation individuelle des territoires franciliens au
regard des enjeux territoriaux identifiés. Trois types de territoires peuvent être ainsi
distingués et conditionne le niveau d'intervention régionale : les territoires locomotives, les
territoires moteur locaux et les territoires en difficultés.
L’identification de ces territoires dépend de la combinaison des forces, faiblesses,
opportunités et menaces de chacun, selon les différents critères de caractérisation.
72
-
Enfin trois cadres d'intervention sont à considérer en fonction des territoires pour mobiliser
les différents leviers d'actions:
o La territorialisation des actions collectives;
o Le lancement d'un appel à projets de territoire
o Et l'aide à l'ingénierie.
73
SRDEI
Groupe de travail n°4 « développement durable » :
Date : 12/01/2011
Comment conjuguer efficacité économique, excellence sociale et
impératif écologique ?
-
« 2020, c’est demain »
Préambule
La question posée au GT4 a un air de rajeunissement. «Comment conjuguer efficacité
économique, excellence sociale et impératif écologique ? ». Ce sont les termes mêmes du mandat
confié à la Commission Brundtland il y a vingt-cinq ans. La réponse, mise en forme à Rio en
1992 et rendue plus précise au long des deux dernières décennies est : « oui on peut
conjuguer ces trois objectifs, mais à certaines conditions ». Comme il l’a souvent été dit, la
réponse est : « développement durable ». Puisque la Région Ile de France se pose à nouveau
la question historique, la réponse est la même. La voie « développement durable », que
certains nomment « transition écologique », semble la seule possible pour la SRDEI.
« Développement », parce que la Région ne peut se résigner au dépérissement d’activités
traditionnelles, en particulier industrielles, quand les atouts de l’Ile de France donnent à
beaucoup de ces activités, si elles évoluent dans leurs produits et leurs process, des chances
sérieuses de survie et de croissance.
« Développement » aussi, parce que de nouvelles activités économiques sont possibles.
Qu’elles soient en rapport avec la demande de services sociaux et plus généralement de
progrès sociétaux ou en rapport avec la réduction de l’empreinte écologique de l’Ile de
France, elles sont potentiellement fortement créatrices de richesses et d’emplois.
« Développement » encore, parce que de nouvelles formes d’entrepreneuriat, également
porteuses de croissance et d’emplois, sont à encourager, telle l’économie sociale et solidaire.
« Durable » parce que l’économie est appelée à se transformer profondément au cours des
années 2010. Les activités, les entreprises et les organismes et services privés ou publics de
toutes sortes ne survivront à terme que s’ils sont adaptés au monde de demain : celui-ci sera
impitoyable, notamment, pour ceux qui ne prennent pas en compte les exigences
environnementales, qui ne savent pas réduire leur recours aux ressources naturelles et leurs
émissions de rejets et déchets, qui n’ont pas le souci d’innover ou qui font preuve
d’irresponsabilité sociale. Ce qui n’est pas « durable » ne survivra pas. C’est le rôle de la
Région que d’accompagner cette transition. Cet accompagnement doit être la priorité pour
son action économique, c’est à dire pour la SRDEI.
En outre, la Région ne peut s’en tenir à une action en direction des seuls acteurs
économiques, sans, dans le même temps, mobiliser les consommateurs, c'est-à-dire les
citoyens. C’est un volet nécessaire de la politique économique d’une collectivité moderne que
d’en appeler au changement des comportements et des consommations. Une nouvelle
74
manière de communiquer doit être au cœur de la SRDEI.
« A ces conditions », oui il est possible, en Ile-de-France, de construire un développement qui
soit durable, et nous allons dire ici comment le faire. Il sera une étape vers un modèle
économique et social différent, plus efficace, plus sobre, plus éthique et plus solidaire, en bref
plus écologique, celui qu’exigera le monde de demain. L’Ile-de-France n’échappera pas à ces
exigences. Si elle conduit la transition économique, au lieu de la subir, elle transformera les
contraintes en leviers.
La stratégie de développement et d’innovation doit être ainsi orientée. Elle prendra appui
sur ce qui a déjà été fait lors des précédentes mandatures. La Région fera ainsi ce qui dépend
d’elle pour que l’économie francilienne soit performante sur le long terme.
I. Conduire la transition économique
Pour anticiper et conduire le changement, le groupe 4 propose pour la SRDEI deux objectifs
et six axes prioritaires.
1. Les objectifs
La Région, assumant pleinement son rôle de chef de file du développement économique, doit
contribuer activement à la transition vers un système économique et social qui permette de
faire face aux temps à venir, c’est-à-dire en phase avec un développement durable et
solidaire. Il ne s'agit pas de tourner le dos à la réalité économique actuelle d'une région riche
de sa diversité et de considérables atouts, de sa base industrielle, de ses infrastructures, de
ses capacités de recherche et de développement, de ses services sociaux, culturels et
financiers, dont la réunion est unique au monde. Il s’agit de s’appuyer sur ces atouts pour
conduire la transition.
Une économie de transition est possible si elle vise deux objectifs :
A. une résilience économique durable
Il s'agit, en s'appuyant sur ses potentiels, d'amener notre région à faire un pas
déterminé vers un modèle économique qui la rende résiliente face à des données de
haute probabilité ou à des exigences incontournables :
-
des ressources naturelles plus rares et plus chères;
l'obligation de réduire son empreinte écologique pour tout acteur économique;
la nécessité d'une moindre dépendance, notamment énergétique et alimentaire ;
la pression mondiale pour un surcroît de RSE, ou mieux de " performance
globale", pour tout agent économique;
l'impératif de réduire les inégalités sociales, sous peine de déstabiliser notre
économie et d'affaiblir notre attractivité;
l'impératif de rendre l'économie mieux affranchie de la finance spéculative, et de
consolider les formes économiques alternatives.
75
La transition vers une économie plus résiliente doit :
-
-
-
faire appel aux meilleures filières existantes, celles notamment qui ont de réels
atouts face à la compétition extérieure et pour lesquelles un appui à l’adaptation
peut être nécessaire;
aider la reconversion de certains secteurs;
exploiter les gisements de croissance tels que les "éco- activités", tel le très vaste
chantier de la maîtrise de l' énergie, qui est spécialement prometteur pour les
PME et TPE; tels aussi les services améliorant le "bien vivre" des catégories et
quartiers défavorisés; tel encore que l' agriculture bio, et de proximité, qui
répond à une demande et améliore l' indépendance alimentaire ;
enfin stimuler l'innovation, aussi bien technologique que sociale, et favoriser les
nouveaux modes d'organisation des entreprises, au premier chef l'économie
sociale et solidaire.
B. Une économie équilibrée
Cet équilibre touche aussi bien :
-
les filières. Le tissu économique francilien est caractérisé par une grande diversité
des filières présentes, des secteurs et des compétences. Bien que marquée par une
forte présence des services, l’industrie y tient encore une place importante. On y
trouve une concentration de chercheurs et de créateurs unique en Europe. Cette
diversité est un atout pour la transition économique à conduire. La région et ses
organismes associés doivent non seulement la maintenir mais, au-delà, l’utiliser pour
susciter et accompagner la fertilisation croisée ; animer les liens entre PME/TPE et le
monde de la recherche ; créer des carrefours entre les sphères de la création, de la
recherche, des industries productives et des services. L’adaptation se fera notamment
par l’éco-innovation et l’innovation sociale.
-
les territoires. Il n’y aura pas d'économie résiliente qui ne soit "insérée", c'est-à-dire
qui ne soit conçue en relation étroite avec les parties prenantes ; et qui n'obéisse pas à
des disciplines d'aménagement régional. Le rééquilibrage des territoires doit être un
objectif dans la ligne des conclusions du SDRIF. Il faut s’attaquer vigoureusement à la
dichotomie particulièrement aigüe en Ile-de-France entre bassins de vie et bassins
d’emploi. A rebours des effets déséquilibrants de la surconcentration d’activités, la
Région doit rechercher une diversité d’équilibres territoriaux et créer de l’activité là
où sont aujourd’hui les demandeurs d’emploi, induire moins de déplacements et
combattre les déserts d’activités, qui créent de véritables ghettos. Il faut faire de la
création d’activités économiques un facteur majeur d’inclusion des quartiers
défavorisés dans la ville.
-
les catégories sociales. Les acteurs économiques ont une responsabilité de premier
plan dans la réduction des inégalités sociales. La Région doit les inciter à s’inscrire
dans une démarche de Haute Qualité Sociale prenant en compte la lutte contre la
précarité, les conditions de la gouvernance, le stress au travail et plus généralement
les nouvelles maladies liées au travail. Aussi bien l’attractivité de la région que
l’apaisement des tensions sociales passent par le progrès général de la qualité de
l’emploi en Ile-de-France. Notre région est marquée par une très grande inégalité
76
sociale dans l’accès à l’emploi, les moins qualifiés des Franciliens subissant un taux
de chômage beaucoup plus élevé. Il faudra donc veiller à un double objectif : d’un
côté l’augmentation du niveau de qualification et de professionnalisation du plus
grand nombre mais dans le même temps que le modèle de développement
économique ne soit pas quasiment exclusivement créateur d’emplois de très haut
niveau de qualification par la promotion systématique des activités à très haute
valeur ajoutée. C’est d’un emploi équilibré qu’il doit s’agir.
2 Les six axes prioritaires

L’énergie : une priorité de la politique régionale de développement économique
Converger vers le scénario Negawatt ; les politiques régionales doivent être mises en
cohérence avec l’application déterminée du plan régional climat-énergie. Cela passe
par des politiques sectorielles au premier rang desquelles la construction, la
réhabilitation du domaine bâti et les transports.
Plus généralement, devront être soutenus les filières ou secteurs économiques
induisant soit une diminution de la consommation énergétique soit l’utilisation des
énergies régionales. Seront appuyés les éco-activités telles que les productions
décentralisées d’énergie
(biomasse, cogénération, solaire, géothermie, pile à
hydrogène, micro-hydraulique, micro algues…) ou l’expérimentation des « smart
grids » ; mais aussi des filières plus classiques comme le bâtiment neuf ou existant,
dont l’amélioration des performances énergétiques constitue un enjeu considérable en
termes aussi bien de consommation et de réduction de la précarité énergétique, que
d’emploi et d’activité pour les TPE PME.
Seront particulièrement recherchés les programmes à caractère transversal, visant des
objectifs environnementaux (climat-énergie), sociaux, économiques et financiers et
permettant à la Région d’exercer ses compétences de façon exemplaire avec un
maximum d’effets d’entrainement vis à vis de l’ensemble des acteurs régionaux.

L'économie de la fonctionnalité
Ce type d’économie consiste à faire payer un service (transport, chauffage, éducation,
culture, soins, etc.) ou l’usage d’un bien plutôt que ce bien lui-même. Elle est
pertinente pour des raisons éthiques et économiques : moindre pollution et moindre
consommation de ressources naturelles à service égal ou amélioré. Elle est l'un des
moyens de diminuer l'empreinte écologique d'un individu, d'une famille ou d'une
collectivité. Celui qui vend le service a en effet intérêt à produire des équipements
solides, durables, recyclés ou recyclables et sûrs (exemple des véhicules, équipements
de bureau, ascenseurs).
La région et les organismes associés devront donc inciter les agents économique à
aller dans ce sens : location systématique d’équipement, auto et vélo partage,
mutualisation d’occupation d’espaces et de bâtiments, etc.
77

L’économie circulaire
L’économie circulaire est devenue une composante opérationnelle et stratégique du
développement durable, en partie dans le secteur industriel. Elle vise à rompre avec
l’approche linéaire classique des activités économiques qui n’intègre ni la finitude des
ressources naturelles, ni l’incapacité de la planète à absorber la totalité des déchets
produits. En considérant l’ensemble des activités économiques d’un territoire
(industrie, service, agriculture, commerce, transport), elle propose des solutions pour
une utilisation cyclique et efficace des ressources dans l’économie.
Plus précisément, ce modèle économique contribue notamment à réattribuer une
valeur économique au déchet, à réduire les émissions de gaz à effet de serre, aussi
bien que de polluants. Il permet également de dématérialiser l'économie par la
minimisation des flux de matière tout en assurant des services au moins équivalents.
Ainsi, ce modèle anticipe t-il les évolutions de la mondialisation économique et de la
disponibilité des ressources naturelles en accompagnant les territoires pour faire de
cette contrainte une opportunité de développement. Il permet également d’acquérir
une connaissance des ressources renouvelables localement disponibles sur un
territoire, ainsi que des matières et de l’énergie utilisés et rejetés par les activités
économiques du territoire considéré, grâce à une cartographie des flux.
Il s’agit donc là d’un modèle économique promis à un grand avenir sur le
développement duquel, il est temps que la Région Ile-de-France porte un effort
vigoureux. Elle doit développer et multiplier les systèmes économiques à l’image des
parcs industriels, dans lesquels les établissements réutilisent les flux de rejets,
d’énergie de chaleur, etc. émis par les entreprises voisines.

l'économie sociale et solidaire (ESS)
L’économie sociale et solidaire apporte désormais une contribution économique
croissante aux activités de production et de services de la région : elle représente en
2010 10% des emplois franciliens et répond aux besoins sociaux, au premier rang
desquels l’insertion des publics en difficulté. C’est la première raison pour laquelle la
Région doit soutenir ce modèle. L’ESS contribue en outre, à double titre, à conjuguer
efficacité économique, excellence sociale et impératif écologique. D’abord parce que
les activités développées par les acteurs de l’ESS prennent souvent en compte ces
trois dimensions et ensuite parce qu’elle intègre, , à la convergence de l’utilité sociale
et de la performance économique, des principes comme :



la démocratie : implication des acteurs dans les projets portés au moyen d’une
gouvernance adaptée
l’économie du territoire : les activités d’économie sociale et solidaire s’efforcent
d’être des acteurs innovants d’une économie de proximité.
le partage de la richesse produite : au profit exclusif du projet et des salariés.
Le secteur de l’ESS, expérimenté, et désormais structuré doit pouvoir aujourd’hui
diffuser ses pratiques et son exemplarité auprès de l’ensemble des acteurs de
l’économie. La Région doit l’aider à doubler ses activités et ses effectifs au cours de la
décennie.
78

Les éco-innovations
Dans la perspective de la SRDEI, qui vise à associer croissance économique, emploi et
développement durable, l’éco-innovation peut contribuer à conjuguer efficacité
économique, réduction de l’empreinte écologique et sobriété dans l’appel aux
ressources.
L'éco-innovation se définit ainsi comme la production, l'assimilation ou l'exploitation
de la nouveauté dans les produits, processus, services ou les méthodes managériales,
avec pour objectif, tout au long de leur cycle de vie, de prévenir ou réduire de manière
substantielle les risques environnementaux, la pollution et les autres impacts négatifs
liés à l'utilisation des ressources nécessaires.
Elle concerne également l’organisation du travail et une nouvelle gestion des
ressources humaines notamment en vue de réduire les extrêmes tensions apparues ces
dernières années chez les salariés.
Au titre de son accent sur l’innovation et tout simplement pour mieux atteindre les
objectifs énoncés plus haut, la SRDEI doit être particulièrement active dans son soutien
à cette vaste catégorie d’innovation : appuis financiers, concours et prix, labels,
promotion…

Une agriculture de proximité
En quelques décennies, l’alimentation consommée en Ile-de-France est de plus en plus
dépendante d’apports extérieurs. Ceci fait de la région un territoire extrêmement
fragile : elle ne maîtrise que marginalement la production sur les besoins essentiels des
franciliens.
Un but de la SRDEI en liaison avec les régions voisines, doit être de réduire sa
dépendance alimentaire à long terme, à l’image des « villes en transition » La stratégie
régionale doit également comporter un volet consacré aux agro-industries et plus
généralement à la filière agro-alimentaire. Elle doit intégrer des mesures tendant à
développer l’agriculture bio, les circuits courts et à soutenir l’agro-industrie répondant
à des critères environnementaux. L’agriculture biologique, qui est en outre fortement
créatrice d’emplois, doit tendre vers un objectif de 15% de la production agricole
régionale.
79
3. Les leviers d’action
Tout ce qui précède montre clairement que la Région doit mettre en œuvre une double
démarche, d’une part en interne, pour tracer une voie exemplaire, d’autre part générale et
partenariale, comme acteur majeur de la vie régionale :
Les deux démarches doivent être conduites de façon à se conforter mutuellement en
bénéficiant toutes deux des résultats et des enseignements de chacune. Ainsi, le travail, les
investissements et les aides financières de la Région seront pleinement valorisés au service
du développement durable régional.
Ces principes renvoient à la mise en place d’une gouvernance adaptée : fluidité de
l’information interne, partage des décisions et mise en œuvre associant tous les services à la
poursuite des objectifs généraux au travers de chacune de leurs actions, synthèses et
évaluations périodiques permettant d’adapter la politique régionale
1.
Donner l’exemple
Soulignons la nécessaire exemplarité de la Région et de ses organismes associés en matière
de réduction programmée de son empreinte écologique : mise à niveau énergétique de ses
immeubles et de ses sites d’implantation suivant les objectifs du Grenelle, plans de
déplacements, gestion de ses déchets, éco-critères pour toutes commandes et achats publics
… Il doit en aller de même pour les investissements qu’elle finance dans les lycées, la
formation professionnelle, les transports …
Par ailleurs, la transition économique vers des activités à l’avenir prometteur doit devenir le
fil rouge de la politique régionale de formation. Celle-ci doit être concertée avec la SRDEI,
attentive à la question de l’insertion des jeunes des quartiers, et aux besoins spécifiques des
personnes « peu qualifiées ». La formation des élus et de l’ensemble des agents du Conseil
Régional est une étape incontournable pour la réussite de la démarche de transition
écologique.
2.
Conduire sur la mandature une campagne « 2020 c’est demain »
Conduite sur la mandature, cette campagne doit constituer un volet central de la SRDEI. La
communication de la Région doit s'ordonner autour de cette mission.
On ne peut en effet envisager de transition écologique sans adhésion sans mobilisation des
acteurs : entreprises de toute taille, professionnels de toute nature, organismes fédérateurs
du secteur économique, institutions et services publics et, surtout, consommateurs et
usagers, c'est-à-dire citoyens. Pour que leurs comportements bougent, pour que se
renouvellent les méthodes et les process, les réflexes et les attitudes, il faut une aide à la prise
de conscience et un appel à la mobilisation. Comme l'Etat et d’autres collectivités l'ont fait à
certains moments depuis une trentaine d’année, il y a ici un rôle vigoureux et moderne à
jouer pour la Région. La SRDEI doit l’inviter à conduire sur plusieurs années une campagne
en direction de cibles économiques successives sur le thème « 2020 c’est demain ». Cette
action de grande visibilité contribuera à forger l'image de "l'Ile-de-France, Eco- Région" et
renforcera son attractivité.
80
3.
Reconnaître et faire connaître les bonnes pratiques
Pour la définition et la mise en œuvre de la SRDEI, la Région doit, dans la mesure du
possible,
doit s’inspirer des bonnes pratiques d’entreprises et des expériences de terrain . Ce levier
pourrait consister à :
4.
-
Identifier et rendre visibles des villes et des territoires-laboratoires (à travers des
pactes territoriaux) pour expérimenter le changement en lien avec les pôles de
compétitivité et en faire des plate-formes pédagogiques tout public.
-
Créer et diffuser auprès des TPE PME en liaison avec les organismes professionnels,
une base de connaissance sur les informations, meilleures pratiques, experts, aides,
formations en matière de développement durable pour les inciter à s’engager dans la
mutation écologique et la RSE.
-
Valoriser les initiatives d’entreprises et de réseaux d’entreprises écologiquement et
socialement exemplaires en termes de méthodes (123 environnement, Norme 1000
NR, ISO 26000, Performance globale …), en termes de projets innovants (écotrophées
des départements et du réseau consulaire, des parcs naturels régionaux…) en termes
de filières (Imprim’vert, garages…) avec des témoignages de chefs d’entreprises.
Evaluer la santé écologique de la région
La SRDEI doit finaliser, publier et médiatiser le triple indicateur élaboré dans le cadre du
SRDE :
5.
-
l’indice de vitalité économique : IVE qui a pour ambition de faire la synthèse des
différents indicateurs permettant de mesurer la vitalité de l’économie régionale dans
sa globalité bien au-delà du PIB,
-
l’indice de situation sociale : ISSR qui dans la continuité de l’Indice de
Développement Humain (IDH) régionalisé il a été composé en agrégeant seize
variables recouvrant huit thématiques : la santé, le logement, la scolarité, l’emploi, le
revenu, les minima sociaux, l’urgence sociale et la justice
-
l’indice de qualité environnementale de la région en cours d’élaboration.
Adapter les dispositifs d’aide et d’accompagnement en direction des acteurs
économiques
Les aides de la Région, quelle que soit leur forme, sont souvent pertinentes et efficaces. Leur
lisibilité, due largement à leur multiplicité, est insuffisante.Ce riche dispositif doit être être à
la fois resserré et ordonné autour de la transition économique, telle qu’on l’a décrite cidessus. Il doit être repensé, simplifié et rendu plus nerveux. Il doit être en particulier
renforcé quand il s’agit de soutenir et diffuser les expérimentations et innovations, tant
techniques et industrielles que sociales et managériales.
La Région doit s’efforcer d’ordonner les aides des divers intervenants publics et privés qui
opèrent en matière économique et en direction des entreprises. L’ARD doit jouer ici un rôle
81
moteur et contribuer à coordonner les multiples acteurs publics et professionnels qui
travaillent à la sensibilisation et au soutien des entreprises.
Les aides doivent être accordées en fonction d’une grille d’éco-critères. Cette grille doit , à la
fois, tenir compte de la diversité des bénéficiaires et comporter pour chaque dispositif, un
volet social intégrant les divers aspects évoqués ci-dessus, et un volet environnemental
mettant un accent prioritaire sur l’énergie et la « décarbonisation » de l’économie. Les
entreprises devront être appréciées plus largement sur leur « performance globale » : RSE,
empreinte écologique, climat social interne à l’entreprise, comportement éthique (paradis
fiscaux, bonus, etc.).
La définition de ces éco-critères sera confiée à un groupe de travail qui s’appuiera sur les
indicateurs de développement durable. Il devrait remettre ses conclusions à la mi 2011.
La Région devra enfin soutenir les projets d’innovation sociale (avec ou sans R&D), qui par
leur exemplarité et par leur capacité d’effet levier vers le grand public apportent des
solutions pérennes pour tous (via l’adaptation de l’offre sociale au grand public, l’appui à
l’utilisation d’outils et produits financiers ou encore l’appui à l’univers du jeu).
Cette aide peut s’établir, à travers :
-
6.
Le financement de l’amorçage des projets (capital investissement public, quasi-fonds
propres de type prêts d’honneur, subventions de type ESS élargie…)
L’accès aux aides à l’innovation des projets comportant de la R&D:
o champ de la R&D « sociale » à faire accepter,
o développement et promotion d’outil d’estimation et d’amélioration de l’impact social
La diffusion des solutions qui marchent
L’aide au changement d’échelle (développement géographique notamment)
L’accès aux aides au développement durable ou à la RSE
Promouvoir l’économie sociale et solidaire (ESS)
Pour diffuser ses pratiques et son exemplarité auprès de l’ensemble des acteurs de
l’économie, le soutien à l’ESS passe par l’ouverture aux entreprises et associations de ce
secteur des outils pertinents d’action économique mise mis en place par la Région. Une
quote-part des aides, de l’ordre de 20% pourrait être réservée au secteur de l’ESS pour
soutenir le secteur et notamment les têtes de réseaux structurantes.
La Région devra stimuler la demande, encourager la consommation responsable, et favoriser
la structuration financière et l’accès aux financements des structures de l’ESS.
Cette politique de promotion pourra s’appuyer sur des pôles de coopération à créer en
partenariat avec l’ensemble des structures de l’ESS sur un territoire.
7.
Encourager les initiatives d’écologie industrielle
La Région doit susciter, par appel à projets ou soutien ciblé à l’émergence de projets, la
transformation de quelques unes de 1200 zones d’activités économiques franciliennes en écopôles c'est-à-dire en plateformes de développement durable pour les entreprises
82
(essentiellement des PME) installées sur ces zones par la formation, l’information, la
sensibilisation des collectivités et entreprises des zones d’activités économiques.
8.
Faciliter la transition agro alimentaire
-
-
-
Mettre en œuvre les préconisations du rapport voté par le Conseil régional
Conduire une politique foncière en faveur de l’agriculture biologique en
identifiant des opportunités d’achat de terrain et en demandant aux organismes
associés compétents de pratiquer des acquisitions foncières à cette fin. Dans
certains cas, une pollution de soutien à la dépollution des sols sera à prévoir ;
Soutenir en fonction d’éco-critères le développement des agro ressources et agro
énergie ainsi que les industries de transformation;
Soutenir la transition vers des pratiques culturales moins dépendantes de la
chimie et du pétrole et plus favorables à la diversité des exploitations et des
produits ;
Faire la promotion des circuits courts (aide à la mise en relation directe des
producteurs franciliens et distributeurs locaux) et valorisation (label francilien
« circuit court »).
Conclusion : 2020 c’est demain
L’examen rapide de la situation actuelle, montre que l’Ile-de-France, la plus riche
économiquement et la plus peuplée des régions d’Europe, avec une ville monde en son
centre a tous les atouts pour devenir non seulement une éco-région exemplaire mais un
laboratoire unique en Europe capable d’inventer et de conduire une transition
économique. Mais toutes les régions font des efforts en ce sens. N’étant pas aujourd’hui au
premier rang, notre région doit afficher clairement, dans sa SRDEI, l’objectif prioritaire :
accélérer la transition et concentrer ses efoorts et ses moyens sur cet horizon « 2020, c’est
demain ».
La transition économique vers un développement durable, avec au premier plan son volet
social et sociétal, a donc vocation à être l'axe majeur de la SRDEI , comme il en va depuis des
années pour de multiples collectivités en Europe. Parce qu' elle a la volonté de contribuer à la
meilleure survie économique et sociale de l' Ile-de-France, la Région doit se mobiliser en ce
sens, sans attendre que des événements et contraintes obligent l'économie régionale, déjà
éprouvée par ce qui lui est survenu du dehors, à subir des adaptations à chaud et dans le
désordre. Elle doit conduire et non subir le changement. Elle a aussi le devoir de mobiliser
pour cette transition tous les acteurs économiques, du producteur au consommateur. Il n'y
a pas de temps à perdre pour préparer l'économie régionale à être mieux armée pour les
temps qui viennent.
83
Document n°5
Contribution de la Commission du
Développement économique
84
Contribution de la commission du développement
économique
à la stratégie régionale de développement économique et
d’innovation (SRDEI)
Le premier schéma régional de développement économique d’Île-de-France (SRDE) arrivant
à échéance le 31 décembre 2010, il est nécessaire d’élaborer un nouveau document
stratégique, capable d’orienter les politiques économiques régionales dans les années à
venir.
Cette stratégie devra se nourrir des atouts et potentiels de notre Région (diversité de ses
populations et des ses territoires), proposer une ambition économique, sociale et
environnementale au service du développement global et cohésif de notre territoire.
Le contexte dans lequel est aujourd’hui élaborée la SRDEI est marqué par une crise
systémique profonde et durable. Bien que l’Île-de-France soit entrée plus tardivement dans
cette crise que le reste du pays, son impact social et économique s’y fait lourdement
ressentir (progression du chômage de longue durée et chez les seniors, destructions
massives d’emplois industriels…).
A ce constat partagé, s’ajoute un second : celui d’une crise écologique profonde, dont
souffrent en premier lieu les populations les plus fragilisées économiquement et socialement.
Cette situation contribue en outre à accentuer les fortes inégalités existant entre les
populations et territoires franciliens.
Il s’agit donc de prendre pleinement la mesure du défi auquel la Région est aujourd’hui
confrontée, dans l’objectif premier d’apporter des réponses aux besoins de ces territoires et
populations.
La réponse à ces enjeux doit passer par une réflexion partagée sur la transformation
nécessaire des façons de penser et d’agir nous engageant vers un mode de développement
humain durable - ce dernier étant envisagé comme une condition majeure du développement
économique.
La SRDEI devra donc non seulement contribuer à lutter contre les effets de la crise dans
notre région, mais également à la rendre plus résiliente pour l’avenir. Elle devra ainsi porter
des conceptions innovantes du développement économique et social, en donnant des
signaux forts à l'intention tant du monde économique francilien qu’en direction des
économies voisines, nationales et internationales.
Enfin, cette Stratégie régionale de développement économique et d’innovation devra
alimenter la réflexion du champ économique des États généraux de la conversion écologique
et sociale (EGCES), processus de transition qui permettra d’appréhender l’enjeu de
l’accompagnement des acteurs et le temps nécessaire à l’accomplissement de l’évolution
que cela suppose.
85
L’Ile-de-France,
une
ecosysteme en mutation
●
région
attractive
et
un
○ Un modèle de développement attractif
La Région Île-de-France se classe comme première région économique d’Europe au regard
de son PIB15, de sa densité (11,6 millions d’habitants), des investissements internationaux ou
encore du nombre de projets d’investissements dans les centres de recherche.
Si la région est aussi attractive, c’est singulièrement par ses infrastructures, sa main d’œuvre
qualifiée, le tissu performant de ses entreprises, ou encore la diversité et la complémentarité
des activités présentes sur son sol.
A l’examen des implantations d’entreprises sur le territoire, le constat est souvent le même.
Après la qualité de la main d’œuvre proposée, c’est l’attractivité d’un territoire qui fait la
différence, c'est-à-dire sa desserte en transport, la qualité de la vie offerte aux salariés et aux
cadres de l’entreprise, la qualité des écoles et la proximité des services de santé.
Autrement dit, la force de la région Île-de-France repose sur l’ensemble des éléments qui
proposent un développement local cohésif qui contribue non seulement à la performance
des entreprises régionales mais aussi à son rayonnement. Ce développement est tout à la
fois le moteur de l’attractivité de la région et nourri par elle.
Des activités économiques et une réelle puissance de
« recherche et développement » et d’innovation
○
En Île-de-France se côtoient activités tertiaires et industries. Il est à noter qu’elle est la
première région industrielle de France16 avec notamment les secteurs de l’automobile, de la
mécanique, de la métallurgie, de la pharmacie, de l’imprimerie ou encore des transports.
Dans le même temps, le tissu économique est extrêmement divers avec des designers en
grand nombre aux cotés des services à la personne, des industries numériques… Cette
mixité est une force de résistance aux retournements de conjonctures.
Notre stratégie doit positionner la Région dans une démarche d’accompagnement des
secteurs en perte de vitesse vers une mutation qui leur permettra un nouveau
développement. Les destructions d’emplois dans l’industrie accentuent les inégalités entre
les territoires et entre les populations.
Face aux impératifs sociaux et écologiques, l’ambition régionale doit être d’accompagner les
mutations industrielles vers un développement plus durable et solidaire, intervenant ainsi
vers des secteurs porteurs et en plein essor (« green tech. », nouveaux matériaux, nouveaux
besoins…).
Pour s’insérer dans cette dynamique en cours, l’innovation tant sociale que technologique
voire transversale sera un levier décisif. La Région concentre une des plus fortes densités de
centres de R&D, contribuant à en faire l’une des régions les plus performantes en matière de
recherche.
Cependant le partage de l’innovation avec le dense tissu de PME est difficile pour ne pas
dire complexe. Ce phénomène est préoccupant dans le contexte de l’émergence
15
16
Près de 553 milliards d’euros en 2008, représentant près de 29% du PIB national.
14% de l’emploi industriel national, 2/3 des exportations
86
d’innovations techniques et sociales liées aux éco-activités et d’actions non plus simplement
curatives en direction de l’environnement, mais également « préventives ».
Particulièrement investie dans les pôles de compétitivité, principaux acteurs de ces partages
entre PME et « grandes entreprises », la Région doit viser à mettre en cohérence leur action
avec la SRDEI. Il s’agira de réorienter les pôles de compétitivité vers de réels pôles de
« coopération et de compétences », afin d’insister sur les modalités de partage mais aussi
sur leur gouvernance.
○ Des filières économiques en mutation
S’il ne s’agit pas ici de délimiter les filières qui doivent être jugées prioritaires, il apparaît que
certaines filières ont des rôles prépondérants que la Stratégie régionale devra intégrer.
Le tourisme, en particulier, qui génère environ 600 000 emplois directs et indirects en Ile-deFrance17, est un secteur susceptible d’une forte progression au regard de la demande
croissante des pays émergents. Il faut se donner les moyens d’aider le secteur à gérer de
tels flux tout en orientant son action vers des pratiques respectueuses de l’environnement et
de la qualité sociale des emplois.
La prise en compte de ces perspectives sera incontestablement l’enjeu du schéma
stratégique du tourisme, qui ne peut être déconnecté de la réflexion stratégique économique.
De même sur la filière agro-alimentaire, il nous faut répondre à l’objectif d’une gestion plus
localisée, structurée à partir de circuits de proximité dynamique de cette filière, caractérisée
par un nombre important de PME, qui doivent être soutenues en matière d’innovation et de
développement.
Les filières industrielles sont également l’un des éléments clés de la SRDEI, comme de la
transition écologique et sociale. L’ambition de la Région concernant le tissu productif doit par
conséquent être pleinement affirmée.
L’approche des filières doit donc inclure un vaste champ d’angles de vues : potentiel de
développement, impact sur l’environnement, pertinence de l’intervention publique dans
l’accompagnement vers la transition écologique et sociale. Car c’est bien le développement
humain qui sous-tend le développement économique, et non l’inverse.
En ce sens, l’attractivité ne doit pas être synonyme de concurrence entre les territoires, mais
se conjuguer avec le développement équilibré et solidaire de ces territoires.
Concernant les filières, la réflexion reste entière et devra être largement conduite notamment
dans le cadre des États généraux de la conversion écologique et sociale (EGCES).
La SRDEI, un outil pour répondre aux déséquilibres de
la région et ainsi favoriser le developpement durable
●
Pour formuler des réponses à des enjeux de fond, la SRDEI doit d’abord s’astreindre à des
contraintes de forme.
○ Aboutir à une stratégie concise et opérationnelle
Des exigences de forme doivent contribuer à pallier les faiblesses du SRDE 2006-2010.
Il faut tendre vers :
Une stratégie concise et sélective, construite autour de quelques priorités et propositions
17
45 millions de touristes chaque année en Ile-de-France
87
phares. Elle ne doit pas viser à l’exhaustivité. Le mandat étant court, seul un document
resserré pourra être effectif.
Une stratégie suffisamment précise sur les points abordés pour être opérationnelle. Elle
doit donc formuler des orientations et proposer des moyens.
Une stratégie et une communication claires pour rendre lisibles aux citoyens les
orientations prises par la Région.
Porter un développement global et cohésif, c’est répondre
aux déséquilibres et inégalités de l’économie dans une
véritable stratégie territoriale francilienne
○
La stratégie doit renforcer le sens de l’action régionale en matière économique et être le
vecteur de cohérence de nos politiques de lutte contre les inégalités. L’intervention
économique doit contribuer à améliorer la qualité de vie en Île-de-France, et en faire l’une
des clés de voûte de l’attractivité régionale. Par là même, cette stratégie doit aussi être
porteuse d’innovation sociale forte.
1.
Résorber la pauvreté et la précarité, phénomènes accentués par la crise et véritables
urgences pour le vivre ensemble. Les créations d’emplois sont nécessaires pour
donner des perspectives aux Franciliens les plus défavorisés, autour notamment de
filières structurées et de grappes d’innovation. L'emploi doit être plus durable, à
savoir moins précaire, moins subi, de meilleure qualité. Les inégalités, notamment
face aux risques que l’environnement fait peser sur la santé, doivent décroître.
2.
Réduire les inégalités territoriales : à la concentration des richesses autour de
certaines zones correspondent des poches de précarité, où les perspectives
d’activités sont faibles et forcent les habitants à travailler ailleurs. Une approche
équilibrée du territoire doit conduire à développer en priorité les territoires les plus en
difficulté.
3.
Intégrer l’impératif environnemental au développement économique :
Réduire l’empreinte écologique : l’économie francilienne est assise sur un modèle non
durable, qui nécessiterait trois planètes pour pouvoir être étendu à la population
mondiale. Les dommages, déjà visibles aujourd’hui, seront amenés à se multiplier si la
Région ne change pas de modèle.
Accompagner l'économie francilienne vers l'objectif de facteur 4 pour les émissions de gaz
à effet de serre.
Rendre l’économie régionale moins dépendante de l’extérieur, notamment en matière
énergétique et alimentaire.
4.
Conforter l’emploi et les secteurs économiques
Créer et conserver des emplois de qualité.
Permettre la transition de secteurs essoufflés, le développement et l’émergence de
secteurs porteurs.
Conforter l’ensemble des facteurs d’attractivité et lutter contre les délocalisations.
88
Une stratégie vers la transition économique de la
région
●
La SRDEI doit à la fois viser la résilience à long terme et proposer des pistes opérationnelles
immédiates, assorties d’outils, pour faire évoluer l’économie régionale.
○ Une gouvernance au service de la stratégie
La Région doit assumer pleinement son rôle de « chef de file ». Proposer une vision globale,
mobiliser les acteurs publics et privés autour de cette vision pour agir ; tel est le rôle de
coordination que la Région se doit d’assumer pour faire vivre cette stratégie.
Chercher les meilleures complémentarités entre acteurs régionaux, départementaux,
territoriaux, consulaires sera une clef de notre future réussite. Concerter, associer et suivre
avec les Conseils généraux les opérations fléchées, est un point important mais il convient
aussi de décrire, préciser les missions et objectifs de chaque acteur régional au regard de
cette stratégie.
La Région peut se fixer humblement un objectif de rationalisation et de lisibilité de ses
politiques. L’animation, la mise en réseaux et la formation de personnes et relais des
politiques de la Région (animateurs locaux des PACTE, chargés de mission des pôles
touristiques, équipes des PNR, correspondants des organismes associés tels que le CFI, les
services la région, les correspondants territoriaux de ces derniers), sera un outil
indispensable à la réussite de la SRDEI.
L’on peut en outre imaginer une révision des Contrats d’Objectifs et de Moyens de l’ARD, du
CFI, de l’ARENE, du CERVIA, du Lieu du Design ou de l’ATELIER afin de prendre en
considération les nouvelles orientations.
Cette gouvernance doit aller de pair avec une plus grande transversalité de nos politiques
sectorielles : la multiplicité des schémas régionaux, mis en place à des périodes différentes,
nuit à l'indispensable transversalité que nécessite l'élaboration d'une stratégie économique et
d'innovation. Comment structurer des filières sans conjointement mettre en place ou
renforcer les formations utiles, comment prendre en compte le développement de certains
territoires sans faire évoluer nos politiques en matière de tourisme ou d'agriculture, comment
penser l'attractivité des zones d'emplois sans parallèlement agir sur les pollutions ou sur les
besoins de transports ?
L’élaboration de la SRDEI doit permettre d’engager un échange avec les pilotes des autres
schémas en cours d’élaboration, tels que les schémas des formations ou encore du
tourisme.
Ce processus doit fournir l’occasion de comparer nos politiques aux autres expériences en
France et en Europe. Sortir du prisme uniquement francilien, et se nourrir de la réflexion des
autres régions françaises et européennes.
○ Proposer des pistes opérationnelles
La SRDEI doit comporter des propositions phares pour tendre vers une économie équilibrée
et tournée vers l’avenir. Celles-ci devront s’appuyer sur les initiatives qui existent déjà, dans
le but notamment de réduire les inégalités sociales et territoriales, de rapprocher bassins de
vie et bassins d’emploi, d’encourager la responsabilité des entreprises et de faire évoluer les
logiques productives (économie de la fonctionnalité).
89
À maints égards, l’économie sociale et solidaire constitue une source d’inspiration et
d’action. L’objectif doit être de promouvoir et d’étendre ce secteur à travers des propositions
concrètes.
Les travaux des groupes de travail sont appelés à formuler des propositions plus précises à
quatre niveaux :
Les filières stratégiques : voir le rapport du groupe n°1
Les stratégies d’innovation : voir le rapport du groupe n°2
Le Stratégie territoriale régionale : voir le rapport du groupe n°3
Les moyens pour tendre vers un véritable développement durable : voir le rapport du
groupe n°4
Les propositions doivent être assorties d’outils clairs et simples :
Des indicateurs alternatifs : Indice de Vitalité Économique, indicateur de situation sociale,
qualité environnementale, IDH-218…
Des critères de « haute qualité » environnementale et sociale doivent être établis, et
doivent intervenir dans les choix de la Région dans le cadre de ses marchés publics d’une
part, et dans l’attribution de ses aides aux entreprises, aux associations et aux
collectivités d’autre part. La démocratie économique, les écarts de salaires, le nombre
de contrats précaires, le respect du dialogue social, l'effort fait à l'embauche de jeunes
ou de séniors, l’égalité femme/homme, la prise en compte du handicap, la qualité de la
formation continue, l’éco-conception ou encore la prise en compte l’appréciation de la
qualité de la santé au travail sont des pistes pour de futurs critères ;
L’évaluation des politiques publiques ;
Une campagne de communication et de sensibilisation en direction de l’ensemble des
Franciliens ;
Organisation d’une conférence régionale sur les financements en lien avec tous les acteurs
concernés pour mettre nos outils de fonds d’investissement et de capital risque,
prémices d’un pôle d’investissement public, au service de cette stratégie.
La commission du Développement économique du Conseil régional sera attentive à ce que la SRDEI
se dote d’outils efficaces de suivi et d’information concernant les propositions qui émergeront dans
son cadre. Une stratégie armée de ces différents éléments, c’est une stratégie qui, s’appuyant sur de
bonnes interventions économiques régionales et sur une mobilisation des acteurs économiques,
aidera l’économie francilienne à faire face à un avenir lourd d'enjeux.
18
Indice de développement humain spécifique aux collectivités territoriales, reprend les trois dimensions de
l’IDH, mais avec des indicateurs mieux adaptés à la situation française et disponibles jusqu'au niveau communal.
CF note rapide de l’IAU n°528, de novembre 2010.
90
Document n°6
Compte-rendu du colloque « Regards croisés
sur l’Ile-de-France »
91
Stratégie Régionale de Développement Economique
et d’Innovation (SRDEI)
Regards croisés sur le positionnement international
de l’Ile-de-France
Mardi 1er mars 2011
Liste des participants
-
M. François BOURGUIGNON - Directeur de l’Ecole d’Economie de Paris
- M. Jean-François DOULET - Co-Directeur du centre franco-chinois Villes et territoires Maître de conférences à l’Institut d’Urbanisme et à Sciences Po Paris
- M. Michel FOUCHER – Géopoliticien - Professeur à l’Ecole Normale Supérieure
-
Mme Chrystèle GIMARET - Présidente Directrice Générale d’ARTUPOX
-
M. Ludovic HALBERT - Chercheur au CNRS
-
M. Marc LHERMITTE - Associé Ernst & Young Advisory
M. Joaquim OLIVEIRA MARTINS - Chef de la division politique régionale de développement de
l’OCDE
M. PARK Jae-Kyoo - Directeur Général du Korea Trade-Investment Promotion Agency (KOTRA)
M. Philippe POULETTY - Directeur Général de Truffe Capital, Co-Fondateur et Associé
Commandité pour les Sciences de la Vie - Président d’honneur de France Biotech
M. Peter TREUNER – Géographe - Ancien directeur de l’Institut d’Aménagement du Territoire et
de Planification du Développement de l’Université de Stuttgart
-
Rencontre animée par
M. Denis TERSEN, Directeur général de l’Agence Régionale de Développement d’Ile-de-France
92
Allocution d’ouverture
Jean-Paul PLANCHOU
Vice-président du Conseil Régional d’Ile-de-France en charge du développement économique et
de l’innovation, de l’emploi, des nouvelles technologies de l’information et de la communication,
du tourisme et de l’économie sociale et solidaire
La Région élabore actuellement sa Stratégie de Développement Economique et
d’Innovation. Un premier schéma a été réalisé dans les années 2005-2006, suite de la loi de
décentralisation de 2004, qui conférait aux Régions le rôle de chef de file économique – sans
leur accorder les moyens appropriés. Le texte que nous sommes en train d’élaborer doit
fédérer autour de ses orientations le plus grand nombre possible d’acteurs économiques, et
particulièrement les petites et moyennes entreprises, qui sont nos premières interlocutrices.
Il doit surtout répondre à deux défis : celui de la compétitivité et celui de la conversion
écologique et sociale qui devra être réalisée dans les décennies à venir.
Par ailleurs, le développement de l’économie régionale doit être fondée tant sur le territoire
francilien que sur le plan international. En effet, l’Ile-de-France est une région-monde ; elle
en a la masse critique, les caractéristiques, elle en possède les compétences et les
infrastructures, et elle bénéficie d’une position stratégique. Aujourd'hui, 20 % des salariés de
la Région travaillent dans des entreprises dont les sièges sont à l’étranger ; la croissance
des entreprises franciliennes est de plus en plus tirée par les exportations ; la Région reste la
première destination touristique au monde, notamment pour le tourisme d’affaires ; sa
population a des origines très diverses, puisqu’un francilien sur trois est immigré ou a un
parent immigré.
Cette insertion de l’Ile-de-France dans l’économie mondiale fait cependant ressortir certaines
faiblesses. Les échanges avec les zones les plus dynamiques au monde restent faibles ;
l’attraction de sièges sociaux et de centres de recherche et développement ne progresse
plus ; les investissements directs étrangers visent à acquérir des activités existantes plutôt
qu’à en créer de nouvelles ; enfin, la Région peine à attirer des ingénieurs, des designers,
des chercheurs, etc. Si elle conserve de réels atouts, la Région reste donc en deçà de son
potentiel de croissance.
Ainsi, nous devons à la fois conforter le positionnement international de la Région, et assurer
sa conversion écologique et sociale, non seulement afin de prendre en compte l’urgence des
exigences environnementales, mais aussi parce que privilégier la réduction des coûts ou le
moins-disant social nous mènerait à l’échec. La crise a confirmé la montée en puissance des
économies émergentes ; elle atteste qu’il existe plusieurs modes de développement
économique. Dans ce contexte, nous devons exploiter au mieux nos atouts et développer
notre relation au monde de manière à enrichir les dynamiques franciliennes.
Dans le cadre de l’élaboration de notre stratégie, il est important de prendre le temps de la
réflexion. Nous pouvons notamment tirer les enseignements des expériences d’autres
métropoles.
Denis TERSEN
Directeur général de l’Agence Régionale de Développement d’Ile-de-France
J’aimerais partager avec vous certaines lectures récentes. Au début du mois de février, Le
Monde a publié un reportage intitulé « La France qui sourit et la France qui pleure », tiré
d’une analyse des dynamiques de divers bassins d’emplois. La « France qui sourit », où le
taux de chômage est inférieur à 5 %, est une France à qui la mondialisation réussit. La
« France qui pleure », d’après un géographe commentant l’analyse, est d’une part celle qui
93
souffre de « l’ouvrier chinois », et d’autre part celle qui ne s’intègre pas dans les dynamiques
positives de la mondialisation, comme dans les quartiers d’exclusion sociale. Or, ces
tendances positives et négatives sont également observables dans le panorama francilien. Il
me semble que notre réflexion et notre stratégie territoriale doivent intégrer la question des
perdants de la mondialisation, qui a notamment fait l’objet de travaux très intéressants de
Joseph Stiglitz et Saskia Sassen.
Par ailleurs, dans un article publié cette semaine, The Economist présentait Londres comme
le vingt-et-unième arrondissement de Paris ; la ville attire en effet 400 000 Français. L’article
indiquait que les jeunes Français aimaient Londres en raison de son caractère
internationalisé assumé.
Enfin, Ludovic Halbert vient de publier L’avantage métropolitain, dont j’ai tiré la citation
suivante : « Les lieux qui réussissent aujourd'hui sont ceux qui mobilisent l’ailleurs, qui
interagissent et bougent avec l’ailleurs. Les dynamiques cumulatives de connaissances
locales sont un socle important de la compétitivité des régions, mais l’enjeu est désormais de
savoir composer avec les multiples connaissances présentes ailleurs. » Nous devons nous
adapter à l’état du monde ; l’Ile-de-France doit composer une œuvre autour du
développement économique et de l’innovation.
94
La mondialisation, les métropoles, l’Ile-de-France :
état des lieux et perspectives
Denis TERSEN
Ce premier sujet nous permettra de réfléchir à la place des métropoles au sein des
dynamiques de mondialisation et au positionnement de la Région dans ce contexte. François
Bourguignon a publié en 2010 Trajectoires et enjeux de l’économie mondiale ; il est donc
bien placé pour mettre ce débat en perspective, et nous parler de la place des pays
développés dans le contexte de rééquilibrage de l’économie mondiale, et des conséquences
de la prise en compte de la finitude des ressources.
François BOURGUIGNON, Directeur de l’Ecole d’Economie de Paris
Il est évident que l’émergence de nouveaux acteurs a un impact considérable sur les
structures d’activité des pays développés. Cet impact peut-être jugé positif, mais certains de
ses aspects sont définitivement négatifs, comme l’a souligné Joseph Stiglitz. Cet impact est
en tous cas extraordinairement différencié selon les pays, les régions, voire les localités. Le
processus de désindustrialisation en cours dans la plupart des économies développées est
considérable – seule l’Allemagne y a résisté. Dans les vingt dernières années, la part de
l’industrie manufacturière dans le PIB français a baissé de 30 %, passant de 18 à 12 %. En
Ile-de-France, le poids du secteur industriel a été divisé par deux ; dans la région du Grand
Londres, l’industrie manufacturière ne représente plus que 4 % du PIB régional, contre plus
de 10 % à la fin des années 80. Quelques métropoles, comme Tokyo, échappent pour
l’instant à ce phénomène.
Ce processus va-t-il se poursuivre, s’accélérer ou se ralentir ? On oublie trop l’importance
des économies développées dans le monde actuel : les pays de l’OCDE représentent encore
entre 55 et 70 % de la production mondiale, selon la mesure utilisée. Ce poids diminue, car
la croissance se ralentit dans ces pays, en raison de la crise et de la rétroaction du
processus de désindustrialisation – le chômage créant un ralentissement de l’activité. Dans
les économies émergentes, la croissance continuera d’être rapide, bien qu’un ralentissement
au cours du temps soit prévisible. Malgré une orientation croissante du développement de
ces économies vers leur propre marché, il est évident que le différentiel de croissance à
l’échelle internationale entraînera une diminution continue des parts de marchés des pays du
Nord. Cette tendance est extrêmement lourde. Des accidents peuvent survenir : certains
prophétisent par exemple que la démocratisation de la Chine entraînera nécessairement un
arrêt du développement. Cependant, une fois de tels accidents surmontés, le processus se
poursuivra.
L’apparition de la contrainte environnementale entraînera nécessairement une modification
du processus de la croissance mondiale. Cette mutation exigera une évolution technologique
importante, et les pays disposant de la plus grande part du capital humain et intellectuel
devront saisir les opportunités qui s’offriront. Le ralentissement de l’économie mondiale que
provoquera cette contrainte pourrait donc être accompagné par un regain de croissance
dans les pays développés – la notion de croissance devant être appréciée avec précaution
dans une telle hypothèse. L’Ile-de-France, qui se situe parmi les régions parmi les plus
productives du monde, doit mener une réflexion sur ce thème. Dans un contexte de
ralentissement de l’économie, certaines dispositions doivent en tous cas être prises afin que
la Région conserve son dynamisme.
Denis TERSEN
L’une des réponses possibles à ces défis est celle de la proximité. On assiste aujourd'hui à
une revanche du territoire, qui donne une place importante aux métropoles. Pour Ludovic
95
Halbert, la métropole n’est pas seulement la cohabitation sur un espace proche d’une
économie mondialisée hors-sol et d’une économie se nourrissant des ressources locales et
détachée du monde.
Ludovic HALBERT, Chercheur au CNRS, Université Paris-Est
Je ne suis pas convaincu par l’opposition entre l’endogène et l’exogène. Dans une économie
de la mobilité, il est extrêmement difficile de distinguer ce qui est produit localement de ce
qui est produit ailleurs. Une telle distinction était possible quand la circulation du capital, de
la main-d’œuvre et des biens se faisait à une échelle nationale ; elle ne l’est plus à l’heure où
les fonds de pension californiens financent la construction d’autoroutes au Mexique, où les
entreprises se développent en produisant des biens à l’aide de ressources présentes dans
d’autres territoires, et où les populations sont amenées à se déplacer de manière croissante.
Dans cette économie de l’hyper-mobilité, les aires urbaines bénéficient d’un double
avantage.
Le premier « avantage métropolitain » est celui de la taille. Les régions métropolitaines
disposent d’un grand nombre de ressources, dans lesquelles les agents économiques
peuvent puiser sans craindre de les épuiser. Les acteurs bénéficient en outres d’effets de
diversité, de spécialisation et de rareté qui ne se trouvent pas dans les bassins d’emplois de
plus petite taille. Cette situation, que je qualifie de « longue traîne métropolitaine », permet
aux acteurs de développer leurs activités sous des formes innovantes, et donc de soutenir le
développement métropolitain.
Le deuxième avantage des métropoles est leur dimension hyper-scalaire : grâce à la
concentration d’infrastructures de transport et de communication, et à la présence
d’importantes populations issues de l’immigration et d’agents économiques connectés à des
régions lointaines, les régions métropolitaines ont la capacité d’accéder aux innovations
produites ailleurs. Ainsi, l’inscription dans la mondialisation de la région de Bangalore est liée
au retour d’Indiens non-résidents qui se sont rendus dans la Silicon Valley et en sont
revenus avec un capital financier et social. On assiste donc à la mise en place d’un réseau
métropolitain à l’échelle mondiale, qui permet à ces régions de bénéficier de leur
participation à la mondialisation.
Face à ces éléments, deux tendances consistent à développer des politiques publiques qui
ne soutiennent que certaines formes de ressources. Il s’agit d’une part de la tentation de la
ville d’exception : les efforts sont dirigés pour attirer des services financiers, pour développer
des pôles de compétitivité afin d’encourager l’innovation technologique à tous crins – comme
s’il s’agissait du principal moteur de croissance dans les régions métropolitaines –, ou pour
satisfaire à la mode de la ville de la classe créative – il convient d’attirer artistes et designers
qui seraient à la source du développement économique. L’attractivité est importante, mais
ces approches ne prennent pas en compte toute la diversité des ressources présentes dans
les régions métropolitaines. D’autre part, la tentation du localisme consiste à proposer des
projets de développement économique reposant prioritairement sur des relations de courte
portée – les pôles de compétitivité ont ainsi été très critiqués, car ils se cantonnent souvent à
un rapprochement entre laboratoires de recherches, entreprises, etc. sur un territoire donné.
Ces deux tendances peuvent cependant être combattues.
D’abord, l’action publique doit favoriser des formes d’innovations beaucoup plus ouvertes à
la société et qui prennent en considération la diversité des ressources disponibles. Ensuite,
les politiques publiques ont intérêt à promouvoir des formes d’activation de ces ressources,
afin d’assurer qu’elles soient amenées à échanger ; il faut pour cela soutenir des réseaux,
des évènements, des projets collectifs, des organisations intermédiaires, des tiers-lieux
permettant des rencontres improbables ; l’organisation La Cantine essaye de réaliser un
travail de ce type, et la Région a récemment lancé un appel d’offre dans ce sens. Enfin, nous
devons inventer une manière de contribuer à la connexion entre la dynamique territoriale
avec des territoires lointains – certains de mes collègues parlent de dynamique multilocalisée.
96
Denis TERSEN
L’Ile-de-France tire-t-elle parti des avantages que confère la métropole ? Joaquim Oliveira
Martins va nous présenter la performance francilienne au travers d’une comparaison
internationale.
Joaquim OLIVEIRA MARTINS, Chef de la division politique Régionale de
développement de l’OCDE
Les données comparatives rassemblées par l’OCDE doivent être prises avec précaution.
Cependant, on peut dire que si le phénomène d’urbanisation s’observe actuellement
principalement en dehors des pays de l’OCDE, on constate tout de même une dynamique
d’accroissement urbain dans les grandes agglomérations des pays de l’OCDE.
Si l’on regarde la performance économique, l’Ile-de-France se range parmi les régions
situées au sommet de la production de richesses au niveau mondiale. Cette performance est
essentiellement déterminée par la productivité, et la transformation de la productivité au
niveau nationale est encore concentrée au niveau des villes. Ainsi, la taille de Paris, en
termes relatifs par rapport au reste de l’économie, est très au-delà de la moyenne.
Cependant, la Région Ile-de-France ne constitue pas un cas extrême de concentration : des
pays comme la Grèce, l’Irlande ou les Pays-Bas sont encore plus concentrés, et on observe
souvent que la plus grosse agglomération concentre un tiers de l’activité économique.
La courbe de la contribution des régions à la croissance agrégée montre que quelques
régions y contribuent de manière disproportionnée. L’ensemble des grandes capitales
représentent un tiers de la contribution à la croissance agrégée des pays de l’OCDE.
Par ailleurs, on observe que les régions urbaines sont très productrices de connaissances et
d’innovation : 40 % des brevets produits en France sont issus de la région parisienne. La
contribution de la Région Ile-de-France pour l’ensemble des activités de brevet entre 2005 et
2007 montre que, si elle ne fait pas partie des grands champions de l’innovation, la Région
se situe tout de même parmi les vingt régions de pointe dans ce domaine. Dans les
domaines des biotechnologies ou des télécoms, la performance de l’Ile-de-France est
moyenne ; dans le domaine des énergies renouvelables, l’Ile-de-France sort de la liste des
vingt premières régions, mais la Région Rhône-Alpes s’y trouve – en dernière position.
L’innovation se fait de plus en plus en réseau. Or, dans le secteur des télécoms, on observe
que le hub de l’innovation en France est la Région Ile-de-France, à laquelle sont connectées
les autres régions françaises, et qui sert de ponts avec les régions étrangères, alors qu’en
Allemagne ou aux Etats-Unis, la topologie du réseau est beaucoup plus dense.
D’un point de vue social, on constate au niveau urbain ce que l’OCDE appelle le « paradoxe
urbain » : malgré leur niveau de revenu, les zones urbaines semblent génératrices de
problèmes sociaux. Ainsi, le taux de chômage en Ile-de-France est très proche de la
moyenne nationale, malgré la richesse produite. En outre, les disparités sont plus fortes
dans les zones urbaines que dans le reste du pays – et les disparités en Ile-de-France sont
supérieures à la moyenne des pays de l’OCDE.
S’agissant de l’environnement, nous travaillons actuellement sur la mise au point
d’indicateurs. Cependant, l’observation de la relation entre le taux d’urbanisation et l’intensité
des émissions de CO2 fait apparaître une tendance positive. Plus une zone est urbanisée,
plus les émissions de CO2 sont importantes, mais une grande variabilité existe : pour des
taux d’urbanisation équivalents, l’intensité des émissions varie énormément. L’une des pistes
pouvant expliquer ce phénomène est la densité de population : les villes moins denses ont
tendance à émettre plus de CO2, notamment en raison du secteur des transports. L’OCDE
travaille beaucoup sur les politiques publiques tendant à densifier les villes, qui intéresse
notamment le Japon.
Denis TERSEN
L’OCDE travaille également avec l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de l’Ile-de-France
sur un projet lié au développement de la ville verte.
97
Je passe maintenant la parole à Marc Lhermitte, associé chez Ernst and Young, qui publie
un baromètre de l’attractivité pour les investissements étrangers. Ernst and Young vient
également de publier une revue intitulée Le partage, un nouveau modèle ?
Marc LHERMITTE, Associé Ernst and Young
Chaque année, quelques trois milles implantations internationales ont lieu dans l’un des
quarante-trois pays formant la grande Europe économique : la concurrence pour les
accueillir est donc extrêmement vive. Pourtant, dans un contexte de crise, l’Ile-de-France a
su accueillir ces trois dernières années près de deux cents implantations par an, ce qui situe
la Région au deuxième rang européen derrière le Grand Londres. La région de Londres a
moins souffert, malgré ce qui a été dit sur la fuite des services financiers et la restructuration
du secteur. En termes d’investissements internationaux, Londres capte 25 % de parts de
marché, contre 20 % pour l’Ile-de-France. La position de challenger de la Région francilienne
est donc établie, et doit être défendue.
Au plan mondial, Paris – la « marque » Paris précède souvent celle de l’Ile-de-France – est
vue comme l’une des trois ou quatre villes-mondes, avec New-York, Tokyo, et Londres.
Parmi ces villes, Paris et la région capitale constituent la deuxième région d’implantation où
se trouve la plus forte concentration de sièges mondiaux d’entreprises appartenant au
groupe emblématique des Fortune 1000, derrière Tokyo. La capacité d’entraînement des
entreprises du CAC 40 – qui est contrôlé à 30 ou 40 % par des fonds internationaux – est
considérable.
Le document de la SRDEI ne cite pas un des atouts de la Région, qui est sa capacité à
accueillir et inventer des évènements. Cependant, l’Ile-de-France est plombée par l’image de
la France, hors contexte politique actuel. Quelles que soient les politiques fiscales ou de
compétitivité conduites, l’image du pays est extrêmement malmenée, malgré une réalité
plutôt positive pour les entreprises de toutes tailles. L’un des facteurs déterminant la décision
d’implantation d’une entreprise – pour celles qui ont un choix à faire, soit un tiers des deux
cents implantations précitées – est l’appréciation du risque et des avantages. Or, l’Ile-deFrance est perçue comme une région dans laquelle le succès est difficile à entretenir, où les
conditions – qualité d’accès, de main-d’œuvre, de fiscalité – ayant conduit à la décision
d’implantation varient trop. Les entrepreneurs que nous interrogeons doutent de la capacité
de la Région à tenir la distance et maîtriser son gigantisme, et ce doute pèse lourdement sur
leurs décisions. On pourra citer comme reproche emblématique la question des transports et
de l’absentéisme qu’engendrent les ruptures des réseaux.
Le manque de confiance de la France et des Français dans la capacité du pays à jouer un
rôle dans le monde constitue également un frein à l’investissement. Le discours de certains
acteurs – politiques, économiques – consistant à dire que la France a perdu son rang
mondial a des effets négatifs. Certes, la croissance s’est transportée dans d’autres zones,
mais le développement d’un certain nombre d’activités de niche permettrait certainement de
retrouver de la croissance, et de restaurer une part de confiance, qui manque cruellement
aux étudiants et jeunes salariés dans un contexte où l’audace et l’ouverture sont
indispensables.
S’agissant de l’innovation, on constate que l’Ile-de-France est la première destination pour
l’implantation de centres de recherche et développement, et compte le plus grand nombre
d’emplois créés. Evidemment, parmi ces implantations technologiques, la révolution verte
joue un rôle important, puisque 35 % des décideurs interrogés prévoient que les
écotechnologies constitueront la première nouvelle source de croissance, et que 5 % des
investissements réalisés en 2010 l’ont été dans le secteur de l’économie verte. L’écart entre
les attentes et la réalité de l’investissement devra être comblé à l’aide de dispositifs
appropriés.
Denis TERSEN
J’aimerais demander à nos témoins, qui sont chefs d’entreprises, comment ils apprécient
l’écosystème francilien.
98
Chrystèle GIMARET, PDG d’ARTUPOX
ARTUPOX est une société spécialisée dans l’éco-nettoyage industriel, qui vend
essentiellement des fontaines de dégraissage sans solvants brevetées ; nous avons été les
premiers, il y a six ans, à défendre, dans les entreprises, l’utilisation de produits de nettoyage
bios. La concentration d’opportunités en Ile-de-France a constitué un réel avantage pour
notre entreprise : au-delà du marché local, Paris constitue une porte d’entrée sur le marché
européen, et permet un accès rapide à toutes les capitales européennes. En outre, la Région
est dynamique et soutient ses entrepreneurs : nous avons bénéficié d’un certain nombre de
subventions, et j’ai personnellement été soutenue par Paris Pionnières, qui a été le premier
incubateur réservé aux femmes.
La Région Ile-de-France est devenue trop petite pour notre activité. Traverser la Région est
aussi long que se rendre à Londres ou en Suède. Nous nous sommes donc développés à
l’international. Dans les pays étrangers, les entreprises franciliennes bénéficient d’une bonne
image, même si les entrepreneurs étrangers hésitent à venir s’y implanter.
Ce bon accueil à l’étranger, associé au dynamisme de la Région, a permis à ARTUPOX de
réaliser de bons résultats. L’entreprise emploie aujourd'hui vingt-quatre personnes, pour un
chiffre d’affaires légèrement supérieur à un million d’euros – dont 30 % sont réalisés à
l’international, principalement sur les marchés scandinaves. Nous avons bénéficié de
l’expérience de ces marchés en matière de développement durable, et avons exporté notre
savoir-faire en matière de management.
Philippe POULETTY, DG de Truffe Capital, Co-fondateur et Associé Commandité
pour les Sciences de la Vie, Président d’honneur de France Biotech
J’ai vécu pendant treize ans dans la Silicon Valley, mais j’aime énormément Paris, et je
déplore que nous ne mettions pas tous les atouts de notre côté pour développer la
croissance économique de la capitale. En 2006, j’ai créé la société Déinove, dans le
domaine des procédés bactériens pour fabriquer du bioéthanol ; en 2008, j’ai créé avec
EADS et Alain Carpentier, l’entreprise Carmat, qui développe un cœur artificiel extrêmement
innovant, et dont la capitalisation s’élève à 300 millions d’euros. Cela montre qu’il est
possible de développer des activités en France.
Cependant, je suis frappé que personne n’ait encore prononcé le mot université. La
recherche académique de très haut niveau est pourtant le moteur de régions comme la
Silicon Valley ou le Massachussetts. La recherche américaine est à la fois très
concentrée géographiquement, et très mondialisée dans son recrutement. En comparaison,
la recherche française est très dispersée et très franco-française. J’ai récemment étudié au
MIT quatre brevets déposés dans le secteur des sciences de la vie : ces projets étaient
menés par un Canadien, un Grec, un Indien, et un Américain ; sur douze projets intéressants
du CNRS, onze étaient portés par des Français. La recherche américaine est en mesure
d’attirer les meilleurs scientifiques au monde, qui produisent la meilleure recherche, attirent
les meilleurs étudiants, et les meilleurs entreprises – qui sont plus intéressées par la
recherche de pointe que par le crédit impôt-recherche. Aujourd'hui, la recherche française
n’est pas en mesure de développer une recherche de pointe mondialisée et élitiste.
Je suggèrerais donc à la Région de construire sur les treize hectares de l’île Seguin une
magnifique tour de recherche, à la gouvernance internationale, et qui aurait vocation à attirer
à Paris les meilleurs chercheurs au monde – ce qui suppose de les payer au prix du marché,
et de leur proposer une qualité de vie optimale. A côté du logement social, on pourrait
imaginer la création d’un logement entrepreneurial destiné aux meilleurs chercheurs et aux
entrepreneurs. L’autonomie des universités constitue un progrès, mais aucun président
d’université n’est d’origine étrangère, ce qui témoigne des limites de cette évolution. En
outre, les conseils d’administration des universités françaises ressemblent à des comités
d’entreprise. Or, la recherche de pointe est à mon avis la source primordiale de création de
valeur économique.
Par ailleurs, il faut donner envie aux entrepreneurs de vouloir vivre à Paris ; la fiscalité ne
peut donc être modifiée tous les trois ans ; et le gouvernement ne peut supprimer comme il
99
vient de le faire le statut de la jeune entreprise innovante. Le crédit impôt-recherche est mal
employé : l’argent du contribuable, plutôt que de financer la recherche interne de Sanofi à
hauteur de 150 millions d’euros par an, serait mieux employé pour soutenir les PME à très
fort potentiel. Enfin, il serait bon d’orienter la réserve financière que constitue l’assurance-vie
vers le financement de ces mêmes PME.
François BOURGUIGNON
Le discours de M. Pouletty va tout à fait dans le sens de ce qu’entreprend l’Ecole
d’Economie de Paris. Nous souhaitons inscrire la recherche économique française dans la
mondialisation et rejoindre le groupe de tête constitué par la London School of Economics et
les grandes universités américaines. Mais nous avons un problème financier. Il y a deux ans,
The Economist a classé les dix économistes les plus prometteurs dans les grands
départements américains : quatre étaient français. Malheureusement, nous n’avons pas les
moyens de les rapatrier vers la France : leur traitement est cinq fois supérieur aux EtatsUnis. Un effort considérable doit donc être réalisé. Si nous manquons ce virage, nous
accumulerons un retard considérable qui nous pénalisera jusqu’à la fin de ce siècle.
Bruno LANVIN, Institut européen d'administration des affaires, INSEAD
Je suis tout à fait d’accord avec le discours de M. Pouletty. Cependant, les exemples
américains et asiatiques montrent que les traitements ne sont pas le seul moyen de faire
venir des talents : donner aux professeurs et aux intervenants la capacité de développer
leurs opportunités en tant qu’entrepreneurs permet à la fois de stimuler la dynamique
entreprise-université et d’offrir une autre source de revenus.
L’INSEAD, établi à Fontainebleau, se désigne comme « l’école de management du
monde » : non seulement il a plusieurs campus, mais en outre aucune nationalité ne doit
représenter plus de 10 % de l’effectif total des étudiants. Malheureusement, nos diplômés
ont tendance à aller partout dans le monde, sauf en France. Souvent, ils ne rejoignent des
entreprises françaises qu’après avoir atteint des postes à responsabilités. Parmi les raisons
expliquant ce phénomène à l’échelle régionale, on peut souligner que les talents présents
sont sous-exploités. L’imprévisibilité fiscale, plus que la pression fiscale, est problématique,
tant pour les individus que pour les entreprises.
Philippe POULETTY
Parmi les mesures pratiques nécessaires au développement de l’attractivité, on peut
également signaler la nécessité d’avoir une école franco-américaine proposant un double
cursus. Une telle école s’installe à Boulogne, ce qui est une bonne chose. Ce type de facteur
est très important pour garantir une qualité de vie optimale aux personnes que nous
souhaitons attirer. Nous devons également faciliter les procédures d’obtention de visa.
Joaquim OLIVEIRA MARTINS
Une industrie de la connaissance est train de se développer. Aux Etats-Unis, au RoyaumeUni ou en Australie, les revenus retirés de cette industrie s’observent très nettement dans la
balance des paiements.
Dans ce domaine, il est important de mener des réformes cohérentes. Il ne suffit pas
d’augmenter les salaires des professeurs. Il faut également développer un système de
financement individualisé pour les étudiants. Le marché du travail a un impact très important,
et il existe un écart gigantesque entre le taux de participation des jeunes au marché du
travail en France et celui observable aux Etats-Unis. Une approche fragmentée ne permettra
pas d’atteindre les objectifs espérés.
100
Christian SAUTTER, adjoint au maire de Paris, président de Paris Développement
Je tiens d’abord à signaler à M. Pouletty que des procédures rapides d’obtention de visa ont
été mises en place pour les hommes d’affaires étrangers.
Je tiens également à évoquer notre faiblesse en matière de technologies vertes. Le Conseil
régional estime que ces activités constituent à la fois un moyen d’adaptation à une économie
des limites, et un gisement d’emplois et de richesses. J’espère que nous reviendrons sur ce
thème.
Enfin, j’ai été frappé par les propos de M. Oliveira Martins. L’Ile-de-France est riche, mais le
taux de chômage se situe dans la moyenne nationale. Nous devons peut-être chercher dans
des secteurs moins nobles des gisements d’emploi. Par ailleurs, M. Halbert a indiqué qu’il
fallait résister aux tentations de la ville d’exception et du localisme – malheureusement, la
ville de Paris à tendance à y céder. Je serais heureux qu’il nous dise comment les
ressources peu visibles peuvent être développées.
Ludovic HALBERT
L’attraction des chercheurs et la question de l’innovation telle qu’elle a été évoquée implique
un modèle de développement économique qui doit être discuté collectivement. La production
d’innovation technologique ne favorise pas nécessairement la croissance de l’emploi. Dans
les régions fortement productives au niveau de la recherche – parmi lesquelles on compte
l’Ile-de-France –, on observe un développement économique sans croissance de l’emploi.
Souhaite-t-on créer du PIB, ou des emplois et un accroissement durable des revenus de la
population ? Le modèle consistant à favoriser quelques talents et à espérer que leur
consommation créé de l’emploi doit être discuté, car on voit aujourd'hui dans la Région une
fuite de la consommation liée à l’hyper-mobilité de certaines catégories sociales.
Je n’ai pas de certitude sur le modèle de développement à favoriser, mais j’encourage les
pouvoirs publics à prendre aussi en compte les ressources faibles. Manifestement,
l’immigration est une bonne chose quand elle est choisie, puisqu’il faut attirer des designers
et chercheurs de haut vol. Qu’advient-il des immigrants non-qualifiés, qui occupent des
emplois nécessaires ? Les ressources de la diversité culturelle doivent être mises en
musique ; cela repose sur la valorisation, non pas des créatifs, mais de la variété culturelle
des populations de la région francilienne. Comment bénéficier de la présence de populations
cosmopolites ? La France a pris un grand retard sur cette question par rapport à l’Angleterre.
Nous devons également réfléchir au-delà de l’innovation reposant sur le modèle traditionnel
de la triple hélice – université-entreprise-pouvoirs publics –, pour passer à un modèle à
quatre roues mobilisant les usagers dans la coproduction des services. Les exemples de
Google ou des applications pour téléphones témoignent de la contribution à l’innovation que
peuvent fournir les communautés non-marchandes, et l’Ile-de-France est propice à un tel
mode de développement. A ce sujet, je suggère le livre de Daniel Kaplan, La ville 2.0,
plateforme d'innovation ouverte, qui présente des expérimentations cherchant à mettre en
œuvre des ressources qui d’habitude ne sont pas mobilisées.
Robert LION, conseiller régional, président de l’Agence Régionale de Développement
M. Bourguignon évoquait tout à l’heure l’apparition future des contraintes environnementales.
Or, la dimension écologique représente déjà une pression quotidienne. Le modèle à bâtir
pour la Région est celui d’une économie compétitive dans un contexte de raréfaction des
ressources, de réduction de l’empreinte écologique des activités et de relocalisation de la
production, notamment agricole. Les modes de production et de consommation sont appelés
à changer formidablement, et comme l’a souligné M. Halbert, la société civile doit être
mobilisée. La conversion écologique mentionnée par M. Planchou ne doit pas simplement
consister à verdir certaines activités ou à réhabiliter l’habitat, mais doit être un modèle tenant
compte de données nouvelles.
101
François BOURGUIGNON
Je pensais au moment où le processus de mondialisation serait fortement affecté par la
contrainte environnementale, quand les émissions de carbone seront tarifées à hauteur de
l’empreinte écologique correspondante. Le processus de développement et d’échange sera
alors profondément transformé, et cela entraînera nécessairement une restructuration des
économies régionales. Cependant, il est difficile d’anticiper ce que sera une économie
« décarbonée » grâce à une modification du système de prix, ou quels seront les effets des
évolutions technologiques permettant de faire face à la contrainte environnementale. Il est
trop tôt pour définir une stratégie rationnelle.
Philippe POULETTY
Je suis favorable à l’innovation et la recherche de modèles de développement alternatif.
Cependant, nous devons avoir des entreprises compétitives dans les secteurs susceptibles
de générer de la croissance (télécoms, matières premières, santé…). La création de valeur
résulte de l’attraction de centres de recherche, et de l’essaimage d’entreprises ayant un fort
potentiel de développement. L’observation de l’économie californienne montre un taux de
chômage moyen sur vingt ans deux fois inférieur au taux français et une croissance du PIB
deux fois supérieure. Cet Etat connaît une immigration phénoménale – les latino-américains
devraient représenter plus de 50 % de la population en 2025 –, en raison du travail induit par
la croissance économique générée par l’économie des technologies et de l’innovation. Bien
sûr, la Californie connaît beaucoup de difficultés, mais nous avons des leçons à en tirer.
Paris est la ville la plus agréable du monde et possède d’énormes atouts : il serait regrettable
qu’elle n’adopte pas les réformes structurelles qui semblent aujourd'hui nécessaires.
102
L’Ile-de-France, vue d’ailleurs. Que pouvons-nous en apprendre ?
Denis TERSEN
Je propose que nous discutions maintenant de la manière dont nos partenaires
internationaux nous voient.
PARK Jae-Kyoo, Directeur général du Korea Trade Investment Promotion Agency
Je souhaiterais partager ma vision de Paris et de l’Ile-de-France, où j’effectue actuellement
mon second séjour. La politique de grands travaux du président Mitterrand a permis
d’enrichir la ville et de reconquérir des friches urbaines. Cependant, quand on la compare
aux métropoles asiatiques, il semble que la ville n’a pas changé depuis un siècle. Pourtant,
on sent battre, derrière les façades haussmanniennes, le cœur de la France.
L’Ile-de-France dispose d’un capital humain abondant et d’excellente qualité. Par son
positionnement géographique central, la Région offre de nombreuses opportunités d’affaires,
et constitue un hub pour l’Europe du Nord Ouest. Si l’organisation de pôles de compétitivité
permet une meilleure vision des filières d’excellence développées par la Région, cette notion
n’est pas aisée à saisir pour un Coréen. En Corée, un pôle de compétitivité est un lieu
physique d’échanges entre acteurs, plutôt qu’une mise en réseau d’organismes parfois très
éloignés.
La Corée a connu une industrialisation rapide, et est devenue en cinquante ans un des pays
les plus dynamiques du monde. Ce dynamisme se concentre principalement autour de
Séoul, qui rassemble 45 % de la population coréenne. Ce développement a été rendu
possible grâce à l’innovation portée par un volontarisme politique sans faille, et grâce à
l’audace des Coréens.
La ville de Séoul couvre une superficie de 605 kilomètres carrés, et sa population dépasse
onze millions d’habitants ; elle continue de s’étendre à un rythme rapide. Séoul et la région
de Gyeonggi-do composent une agglomération de 25 millions d’habitants. Ce territoire inclut
un aéroport international et une interface portuaire : la ville d’Incheon, qui compte 2,5 millions
d’habitants, constitue l’entrée de l’agglomération séoulite ; l’intégration aéroportuaire aux
fonctions décisionnelles de la capitale permet à Séoul d’offrir la totalité des services que sont
en droit d’attendre les multinationales à la recherche de la meilleure localisation possible.
Cette situation peut être comparée à la vision du Grand Paris intégrant les ports de Rouen et
du Havre.
Le maire actuel a affiché sa volonté de faire de Séoul une des principales villes du monde.
Un plan ambitieux de restructuration urbaine a été engagé à cette fin. La pièce maîtresse de
ce plan a été la restauration de la rivière Cheonggyecheon en 2005. La régénération du
centre-ville, qui est un espace hautement symbolique, constitue également un acte essentiel
de cette politique : il s’agit de revaloriser en profondeur les dimensions historiques et
culturelles de la ville, de promouvoir un vaste réseau vert, et de renforcer la vitalité
économique et sociale. Les nouvelles stratégies urbaines sont élaborées à partir de cette
vision globale. Conformément à cette stratégie globale, la ville a conçu un projet intitulé
Downtown renaissance, constitué de quatre axes principaux : historic corridor, U-corridor,
green corridor, creative corridor.
En matière de développement économique, Séoul se positionne comme un hub pour l’Asie
du Nord Est et présente d’excellentes performances économiques, qui s’expliquent surtout
par le passage d’une structure industrielle classique à une économie de la connaissance et
des activités à très forte valeur ajoutée. La qualité de la main d’œuvre et le niveau de la
recherche et développement continuent de jouer un rôle clé dans la stimulation de
l’innovation – Séoul se place au deuxième rang des villes d’Asie du Nord, avec 3,64 % de
son PIB investi dans la recherche. Séoul a également su développer des pôles de
compétitivité industrielle dans les services aux entreprises, les contenus numériques, et les
TIC, ainsi que dans la finance, l’habillement, ou l’édition.
103
Les politiques mises en œuvre s’appuient donc sur : le renforcement des liens
interentreprises, via la mobilisation de fonds publics pour soutenir la recherche conjointe ;
l’encouragement des échanges entre entreprises, établissements d’enseignement et
organismes de recherche, grâce à des consortiums, des programmes de formation, des
politiques de stages et de contrats de recherches ; la favorisation de l’esprit d’entreprise pour
développer l’innovation. Auparavant, la valeur d’une ville reposait sur ses actifs tangibles. Le
XXIème siècle va bien au-delà : nous devons vendre une sensibilité, une image, une
atmosphère. Un gratte-ciel de 640 mètres de haut, qui dominera la Digital media city – zone
dédiée à la technologie et aux entreprises de contenu numérique – symbolisera l’ambition de
Séoul comme la Tour Eiffel symbolise Paris.
Denis TERSEN
Je passe maintenant la parole à Jean-François Doulet, qui a été surnommé le Champollion
de la Chine urbaine. J’ai appris que le mot Làngmàn signifiait « romantique ». Est-ce un
atout d’apparaître comme romantiques aux yeux des Chinois ?
Jean-François DOULET, Co-directeur du centre franco-chinois Villes et territoires
Il s’agit d’un vrai sujet pour un certain nombre d’entreprises qui doivent jongler avec la
perception globale que la Chine a de la France. Cela dit, la Chine présente un modèle
économique totalement différent de celui que nous connaissons, et les préoccupations sont
très lointaines de celles que nous discutons aujourd'hui. La Chine continue de
s’industrialiser, et la participation de l’activité manufacturière à la production de richesses ne
cesse d’augmenter. Par ailleurs, les enjeux d’attractivité portent sur des secteurs très
structurants. En ce qui concerne l’internationalisation de la Chine, la France et l’Europe ont
une place mineure : elles ne captent que 3 % du total de ses investissements directs à
l’étranger (IDE). Les IDE chinois sont dirigés vers des économies sensibles d’un point de vue
géopolitiques : en Afrique subsaharienne et en Amérique latine pour les matières premières
énergétiques, et dans les pays émergents. La Chine ne s’intéresse aux marchés matures
que dans la mesure où ils doivent continuer à permettre l’écoulement de ses exportations.
Une réflexion est en cours sur la ré-industrialisation, notamment aux Etats-Unis. Il se trouve
que les Américains sont moins frileux vis-à-vis des IDE chinois : la Californie vient de signer
un accord avec la Chine pour la création, dans le cadre de l’appel d’offre sur les lignes de
TGV, d’un centre de maintenance et de production du matériel roulant ; l’entreprise Hai’er,
leader mondial du petit électroménager, a jugé qu’il était plus intéressant de localiser sa
production dans le Kentucky grâce à des aides fédérales et locales pour cibler la
consommation américaine. Nous sommes donc invités à nous repositionner vis-à-vis de nos
modèles de développement.
Denis TERSEN
Quid du coût environnemental de la croissance chinoise, et quel rôle peut jouer la ville pour
changer des dynamiques lourdes de conséquences en termes de prélèvements sur
l’environnement ?
Jean-François DOULET
Le coût énergétique du développement économique chinois va continuer de s’accroître,
malgré une volonté d’optimisation : le douzième plan quinquennal, qui devrait être validé à la
fin de la semaine, prévoit parmi ses priorités une réduction de 40 à 45 % de la dépendance
énergétique de la croissance à l’horizon 2020. Le coût d’un tel effort est évalué à
2 000 milliards de dollars. Il touche essentiellement au tissu industriel et aux relations de joint
venture, qui entraînent des transferts technologiques considérables afin d’optimiser les
chaînes de production et leur efficacité énergétique.
104
Par ailleurs, la Chine se positionne sur certaines niches, telles que les industries voltaïques
ou solaires. La ville de Wuxi, dans le delta du Yangzi Jiang, ou la ville de Xiamen, située au
large de Taiwan, font partie des villes où se développent ces éco-industries, et ambitionnent
de devenir des leaders mondiaux du secteur.
En matière de villes-vertes, des expérimentations sont menées, mais un certain effet
d’annonce persiste : le projet de la ville de Dongtan, qui aurait dû voir le jour à l’occasion de
l’Exposition universelle, n’a jamais abouti. Deux éco-cités, Tianjin et Suzhou, sont cependant
emblématiques des efforts réalisés. Elles sont développées sur la base d’un parc d’activités
d’écotechnologies : la politique industrielle motive l’urbanisme durable. Ces villes sont
développées en partenariat avec Singapour, qui fournit des investissements et des
technologies vertes. Il existe donc un potentiel de développement pour les entreprises du
secteur, et notamment pour les entreprises françaises comme Lafarge, qui développe des
matériaux plus performants d’un point de vue environnemental, ou Phytorestore, qui a
participé à la dépollution de la rivière qui traverse Shanghai d’est en ouest.
La dépense énergétique va donc continuer à évoluer, mais des politiques volontaristes visent
à canaliser la consommation.
Denis TERSEN
L’immensité chinoise reste difficile à décrypter pour les entrepreneurs français. Dans notre
relation collective avec la Chine, nous devons être en mesure d’identifier les hotspots et les
acteurs désireux d’entrer dans les logiques de partenariat et de coopération.
J’aimerais maintenant demander à Peter Treuner si la décentralisation allemande est un
facteur d’efficacité économique.
Peter TREUNER, géographe, ancien professeur à l’Université de Stuttgart
Le terme décentralisation n’est pas adapté à un pays qui n’a jamais été centralisé.
Aujourd'hui, les Länder défendent leurs structures locales contre la volonté de centralisation
des institutions fédérales. Personnellement, je crois que notre structure constitue un atout
pour notre développement futur, et doit être défendue, malgré les difficultés rencontrées.
L’Allemagne a la chance de ne pas avoir de grande métropole. La seule agglomération se
rapprochant de cette notion est Berlin, mais elle n’est pas comparable à Londres ou Paris. Il
n’existe d’ailleurs pas de volonté politique de construire une telle métropole. La faveur va à la
préservation de la structure « décentralisée ».
Suite à la réunification, des sommes ont été allouées à l’industrialisation de l’Est. Aujourd'hui
encore, le gouvernement fédéral, avec l’appui de certains Länder, cherche à obtenir des
fonds structurels européens pour soutenir des projets existants, ou accompagner l’arrivée de
nouvelles entreprises. Cependant, il ne s’agit pas à proprement parler d’une politique
d’industrialisation – les exportations représentent encore une part importante de notre
économie. La politique de développement passe d’abord par l’éducation et la promotion de la
recherche fondamentale et appliquée dans les secteurs d’avenir.
L’Allemagne a été le premier pays à introduire des subventions aux industries de services
non-locales ; il s’agissait de soutenir les activités interrégionales ou internationales : instituts
de recherche, assurances, banques, etc. J’ai été pendant trente ans membre de bureau de
liaison entre les grandes écoles françaises et les Technische Hochschulen : nous ne
sommes jamais parvenus à expliquer à nos collègues français l’avantage du jumelage entre
instituts universitaires et entreprises locales. Aujourd'hui encore, dans les instituts dont j’ai
été doyen, environ la moitié des mémoires portent sur une étude appliquée en entreprise et
sont évalués en coopération avec des enseignants provenant de branches industrielles
spécialisées. Les universités vivent, dans tous les secteurs des sciences naturelles,
techniques, et sociales, en coopération étroite avec la société, y compris au niveau du
financement. Les règles pour encadrer ce financement par l’industrie sont aujourd'hui très
efficaces.
L’innovation repose également sur les Fraunhofer Gesellschaft. Ces structures sont
financées aux deux tiers à l’échelon fédéral, et pour un tiers par les contrats conclus avec
105
l’industrie ou les universités. Cette structure est plus intéressante à observer pour la France
que le succès de la Bavière. Ce succès est d’ailleurs relatif, puisque ce Länder a été nourri
pendant trente ans par les Länder plus riches. Cependant, les fonds reçus ont été utilisés
avec intelligence, puisqu’ils ont permis le développement des infrastructures régionales
(transports, écoles professionnelles, centres universitaires…). La Bavière récolte aujourd'hui
les fruits de cette stratégie de développement.
Dans la région Rhin-Neckar, une nouvelle forme d’entité publique a été créée, qui comprend
une assemblée élue directement, et qui s’étend sur trois Länder. Une telle coopération était
impossible il y a vingt ans. Cette structure permet notamment de faciliter l’implantation
d’entreprises dans la région. Les Länder impliqués ont compris qu’une approche commune
permettait de mieux concevoir leur développement, et mieux utiliser leurs fonds. Le système
de transports en commun a ainsi pu être modernisé, et un seul billet permet maintenant de
voyager à travers toute la région.
Le deuxième exemple que je veux présenter est celui d’une coopération transfrontalière
autour d’un noyau technologique. La Région Technologique de Karlsruhe s’étend sur le
Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat, et une petite partie du nord de l’Alsace. Ce projet
a fait fusionner une université technique de haut niveau, un centre de recherche fédéral, et
un institut de formation d’ingénieurs de niveau intermédiaire ; une dizaine d’entreprises
travaillant dans le développement informatique et automobile y participent. Cette institution a
été fondée sous le régime du droit privé, ce qui permet de proposer aux chercheurs
étrangers ou émigrés des salaires adéquats. L’innovation a ici pour but de bénéficier aux
entreprises. Un tel projet ne dépend pas de la taille de la région : celle de Karlsruhe compte
moins d’un million d’habitants.
Je rentre de Thaïlande et de Birmanie. J’y ai demandé ce qu’était la Région francilienne.
Personne n’a su me répondre. Je vous suggère donc de la rebaptiser « Grand Paris » ;
Stuttgart a rencontré un problème similaire, et a transformé la région du Moyen Neckar en
région du Grand Stuttgart. Paris a suffisamment d’atouts pour ne pas craindre l’avenir, mais
elle doit améliorer sa stratégie de communication.
Michel FOUCHER, géopoliticien, professeur à l’Ecole Normale Supérieure
J’ai été sensible aux propos de M. Lhermitte. Les décideurs internationaux perçoivent que
notre pays n’a pas confiance dans sa capacité à maîtriser l’avenir. Ce discours peut être
entendu à Singapour, Delhi ou Bombay, et correspond aux sondages réalisés en France.
La ville de Paris est connue à l’étranger comme capitale de la France ; en comparaison,
Londres est perçue comme une ville internationale. Le terme romantisme a été évoqué tout à
l’heure : il correspond très bien à la vision qu’ont de la France les anciens pays marxistesléninistes. Les représentations qui dominent sont le romantisme, l’âme révolutionnaire, la
culture – plutôt que le savoir –, le goût, l’art de vivre, le style… tout ce qui touche aux
industries du bien-être. Cette image est largement diffusée par les entreprises du CAC40
présentes dans ce secteur. Elle présente certains inconvénients.
Je tiens à souligner que le PNB de l’Ile-de-France, en 2010, correspond à la moitié du PNB
russe, indien ou canadien, au tiers du PNB brésilien, au PNB turc, à 74 % du PNB coréen et
à 92 % du PBN hollandais.. Avant la crise, le PNB de l’Ile-de-France correspondait au PNB
de l’Inde. Cette pesée globale permet de faire apparaître une certaine permanence. On ne
modifie pas des structures urbaines et des masses démographiques d’une telle ampleur du
jour au lendemain. Or, en raison de son image, le poids économique de la France, ainsi que
ses compétences scientifiques et techniques, sont sous-estimés à l’échelle mondiale et
européenne. Lors du bicentenaire de la Révolution, nous n’avons pas saisi l’opportunité de
célébrer la science, dont la liberté est la condition.
Nous rencontrons un autre problème : nos médias ne sont pas des médias internationaux.
La France court donc souvent le risque de ne pas maîtriser son image extérieure. Or, quand
on ne maîtrise pas son image extérieure dans un monde interconnecté, on perd une part de
souveraineté. L’attaque contre l’euro vient des Etats Unis et de la City de Londres, et il a fallu
y réagir, malgré la solidité de la monnaie.
106
Je souhaiterais proposer quelques pistes. La ré-industrialisation a été évoquée à de
nombreuses reprises. J’étais récemment au Brésil où une grande réflexion sur ce thème est
en cours ; nous devons observer ce qui s’y passe. Dans le Canto, région de 42 millions
d’habitants, un programme de revitalisation industrielle régionale a été mis au point. D’autres
pays connaissent des problèmes identiques aux nôtres. Nous aurions intérêt à observer les
expériences qui ont réussi.
S’agissant de l’attractivité, la question des étudiants étrangers présents en France est
primordiale. Ils sont aujourd'hui 246 000, et proviennent majoritairement de zones
francophones : 60 % de ces étudiants viennent du Liban, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, du
Cameroun, et du Sénégal ; 10 % viennent d’Allemagne et d’Italie, 5 % du Vietnam, et 18 %
de Chine. La Conférence des présidents des grandes écoles souhaite tripler le nombre
d’étudiants étrangers, et estime que des dépenses évaluées entre deux et
trois milliards d’euros pourraient rapporter cinq à six milliards d’euros. Il s’agit d’un
investissement durable, comme le prouve la présence ici de Peter Treuner, étudiant à
Sciences Po il y a cinquante ans.
Enfin, nous devons nous inspirer de la capacité des Britanniques à influencer l’agenda
international. Grâce à un discours prononcé à l’ONU en 2007, Margaret Beckett, ministre des
Affaires étrangères, a su transformer les questions écologiques en question politique, et à
faire émerger les travaux de Nicholas Stern. Les Britanniques savent coopter les élites et
identifier les lieux d’influence, ce qui constitue un réel atout. Lorsque j’étais membre du
cabinet d’Hubert Védrine, je cherchais comment accueillir chaque année plusieurs centaines
de young leaders, de personnalités d’avenir, pour dépasser le programme de 80 personnes
existant au Quai d’Orsay. Wilton Park, depuis 1946, réunit chaque année 3 000 personnes
du monde entier pour discuter des défis mondiaux, et met aujourd’hui en place une
plateforme électronique d’échange entre anciens auditeurs. En Allemagne, l’Institut BerlinBrandebourg est une fondation associant la ville de Berlin et le Land de Brandebourg :
depuis 1993, il propose à Genshagen un espace de réflexion sur la coopération francoallemande. Il manque à l’Ile-de-France un outil comparable pour renforcer son attractivité et
sa présence dans le domaine intellectuel. Nous devons non seulement attirer, mais émettre.
107
Document n°7
Travaux de la Mission Stratégie et des
partenaires régionaux
108
Unité Développement
Mission Stratégie
Prospective et Evaluation
Etat des lieux de l’Ile-de-France
Regroupant sur seulement 2% du territoire, 19% de la population, 22% de l’emploi et 29% du
PIB national, l’Ile-de-France constitue, de loin, la première région économique française et
figure parmi les 6 premières régions européennes pour son PIB par habitant. Région capitale
de 11 600 000 habitants, elle appartient au groupe des grandes métropoles mondiales et fait
la preuve d’un dynamisme à la fois démographique et économique.
1) Une population en croissance, active et fortement qualifiée
Au 1er janvier 2007, l’Ile-de-France compte 11 598 866 habitants, un chiffre qui augmente de
0,7% en moyenne chaque année depuis 1999 (INSEE-2007) ce qui équivaut à peu plus de
90 000 nouveaux franciliens en moyenne par an. Cette croissance, plus favorable que celle
de la Province, est due à l’excédent du solde naturel alors que le solde migratoire apparent
est négatif.
Les mouvements de population entre l’Ile-de-France, d’une part, et les autres régions et le
reste du monde, d’autre part, contribuent largement à la jeunesse relative de sa population
(IAU-2009) : les départs vers la province de retraités limitent les décès et l’arrivée de
nombreux jeunes adultes en début de vie professionnelle contribue à la forte natalité.
Ces mouvements contribuent également à entretenir un taux d’activité élevé, les arrivants
étant majoritairement des actifs et de nombreux départs pour la province intervenant au
moment de la cessation d’activité. Aujourd’hui, avec un taux d’activité19 de 74,7% contre
71,3% en moyenne au niveau national (INSEE -2006) l’Ile-de-France se place en tête des
régions françaises. La Région connaît également des taux d’emploi20 des 15-64 ans (66,7%
contre 64,6% au niveau national) (INSEE - EEC-2007) et surtout des 55-64 ans (48,6%
contre 38,3% au niveau national) élevés qui lui permettent presque d’atteindre les objectifs
de la stratégie de Lisbonne (respectivement 70% et 50%) pour l’économie de la
connaissance définis par le Conseil européen en mars 2000.
Autre caractéristique de l’attractivité d’une grande métropole, les 5 868 000 actifs franciliens
(INSEE-2006), comprennent une part importante de personnes ayant une qualification
élevée, 21,2% ont un diplôme de niveau supérieur (à bac + 2) contre 11,5% en France, et ils
occupent beaucoup plus souvent qu’en province des emplois de « cadres et professions
intellectuelles supérieures » :16% en Ile-de-France contre 8,1% au niveau national.
19
Le taux d'activité au sens du recensement de la population est le rapport entre le nombre d'actifs au sens du recensement
(actifs occupés au sens du recensement et chômeurs au sens du recensement) et l'ensemble de la population correspondant
20
Le taux d'emploi d'une classe d'individus est calculé en rapportant le nombre d'individus de la classe ayant un emploi au
nombre total d'individus dans la classe.
109
Dans le cadre de sa cartographie de l’emploi régional, l’Insee a ainsi défini 6 groupes de
régions en métropole dont un groupe est constitué de la seule région Ile-de-France, qui se
singularise par des proportions de professions intermédiaires et surtout de cadres, de
diplômés et de personnes travaillant dans le secteur tertiaire, très supérieures à ce que l’on
constate dans les autres régions.
Le taux de féminisation de la population active, 48,4%, est le plus élevé de métropole (où le
taux se situe entre 45% et 47%). La part des contrats à temps partiel ou temporaires (moins
de 15%) est également restée plus faible en Ile-de-France que pour le reste du territoire.
(Insee- février 2010 - Une cartographie de l’emploi régional d’après le recensement de la
population de 2006)
2) Un marché du travail atypique
Le marché du travail francilien a longtemps été un marché relativement favorable pour les
demandeurs d’emplois avec un taux de chômage plus faible que la moyenne. Mais, depuis le
début des années 2000 où le taux de chômage régional a progressivement rattrapé pour la
première fois le taux de chômage national, on a constaté qu’en dépit d’une structure d’actifs
très favorable (car surtout composée de cadres), il n’était pas forcément protégé des crises
économiques comme par le passé.
Depuis 2005, le taux de chômage francilien est redevenu inférieur à celui de la métropole.
Au 3ème trimestre 2009 il s’élève à 7,9% de la population active alors que le taux de chômage
en France métropolitaine est de 9,1%. Mais, si l’écart n’a cessé d’augmenter depuis quatre
ans entre le taux de chômage francilien et la moyenne nationale, il s’est réduit au 3ème
trimestre 2009.
Evolution du taux de chômage Ile-de-France/France :
Le taux de chômage en France et en Ile-de-France (2000-2009)
en %
9,5
9
8,5
8
7,5
7
6,5
6
5,5
5
1er
trim
2000
3e
trim
2000
1er
trim
2001
3e
trim
2001
1er
trim
2002
3e
trim
2002
1er
trim
2003
3e
trim
2003
1er
trim
2004
3e
trim
2004
Ile-de-France
Source : Insee
1er
trim
2005
3e
trim
2005
1er
trim
2006
3e
trim
2006
France métropolitaine
1er
trim
2007
3e
trim
2007
1er
trim
2008
3e
trim
2008
1er
trim
2009
3e
trim
2009
110
Cette évolution s’explique notamment par le fait qu’en 2009, la croissance des demandeurs
d’emplois a été globalement plus forte en Ile-de-France qu’en France et ce quel que soit le
département.
Source : DARES, Pôle emploi
Fin janvier 2010, le nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois de catégorie A21 (DEFM
A) inscrits à Pôle emploi s'établit à 503 640 en Ile-de-France en données CVS. Pour les
catégories A, B et C22, le nombre de DEFM s’établit à 696 440 en Ile-de-France fin décembre
2009.
En Île-de-France (en catégories ABC) : 47,8% des DEFM sont des femmes (contre 50% en
France), 11,5% sont des jeunes de moins de 25 ans (16,6% en France), 33,5% sont
demandeurs d’emploi de longue durée (DELD) (33,3% en France).
 L’emploi renoue depuis 2005 avec une croissance plus forte qu’en France
L’Ile-de-France compte 5 609 944 emplois dont 5 267 998 salariés (93,5%) (Insee Estimations annuelles d’emplois au 31/12/2007) avec comme premiers départements
d’accueil, Paris (30%), puis les Hauts-de-Seine (16,4%) et la Seine-Saint-Denis (10,3%).
Evolution de la répartition des emplois par département :
Paris
Petite Couronne
Grande Couronne
31/12/1989
36%
34%
30%
31/12/2007
30%
36%
34%
Globalement, l’Ile-de-France n’a pas connu, depuis 1989, une évolution de l’emploi aussi
favorable qu’au niveau national car son poids dans l’emploi français a lentement reculé
jusqu’en 2005. Mais la tendance s’est inversée depuis. On remarquera également que
l’essentiel de la progression de l’emploi s’effectue en grande couronne, tandis que Paris intra
muros connaît une évolution défavorable sur moyenne période.
21
Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi et sans emploi.
Catégories A, B, C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ou exerçant
une activité réduite.
22
111
Evolution de l'emploi en Ile-deFrance et en Province
(base 100 au 31/12/1989)
130
125
120
115
110
105
100
95
90
85
31
/1
2/
19
89
31
93
03
92
94
95
96
99
01
02
04
05
06
90
91
97
98
00
07
19
20
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
19
19
19
19
20
20
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
2/
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
31
31
31
31
31
31
31
31
31
31
31
31
31
31
31
31
31
Île-de-France
Province
Paris
Petite Couronne
Grande Couronne
Source : Insee - Estimations annuelles d’emploi - estimations provisoires pour l'année
2007
 L’Ile-de-France, leader européen dans les secteurs innovants et à forte intensité de
connaissance
Il existe plusieurs façons d’appréhender plus particulièrement l’emploi francilien : à travers
les notions de secteurs technologiquement innovants (STI23), de secteurs à forte intensité de
connaissance (SFIC24), ou d’emplois métropolitains supérieurs25.
Les STI représentent 10% de l’emploi salarié régional et l’Ile-de-France regroupe à elle seule
45% des emplois salariés français des secteurs technologiquement innovants.
L’Ile-de-France est de loin la première région d’Europe avec plus de 2,1 millions
d’emplois dans les SFIC, dont 321 000 dans les SFIC de haute technologie. Suivent
Milan, le Danemark et les régions de Londres, Madrid, Barcelone et Rhône-Alpes. Les SFIC
représentent près d’un emploi francilien sur deux.
Parmi les principales régions européennes, tant en valeur absolue que relative, l'emploi a
souvent augmenté dans les SFIC entre 2002 et 2006. Toutefois, il a diminué au cours
de cette période dans deux régions dominantes : l’Ile-de-France, avec -2,3% de taux
de croissance annuel moyen, et Londres (-1,7%)26.
En croisant les notions de STI et de SFIC on peut identifier les SIFIC, secteurs innovants et
à forte intensité de connaissance27, construction théorique établie par les services de l’Unité
développement dans le prolongement des deux premiers concepts.
23
Ce périmètre est issu d’un ensemble de travaux de l’Insee, de la DGE et de l’OCDE, à partir des dépôts de brevets. Le
périmètre des STI inclut les secteurs liés aux technologies de l’information et de la communication (TIC), aux produits
pharmaceutiques, aux biotechnologies et aux nouveaux matériaux.
24
Les SFIC sont souvent considérés comme des moteurs importants de la croissance dans les économies modernes. Il s’agit
d’une typologie initiée par Eurostat concernant 17 secteurs (codes NACE). On distingue parfois les SFIC des SFIC de haute
technologie.
25
Les fonctions métropolitaines supérieures sont basées sur une nomenclature de professions (PCS) et non pas sur une
nomenclature d'activité (e.g. NAF). La grille qui a défini les fonctions métropolitaines supérieures sélectionne des fonctions
selon qu'elles sont davantage présentes dans les villes (et d’autant plus que la ville est importante), et correspondent
essentiellement au plus haut niveau de qualification, de type cadre ou ingénieur.
26
Source : « Science, technology and innovation in Europe », Eurostat, 2008 edition.
27
On retrouve dans le concept restrictif de SIFIC (i.e. 21 secteurs communs à la fois aux STI et aux SFIC) - considéré ici
comme un « secteur » à part entière - les secteurs considérés comme les plus innovants selon les typologies en vigueur : les
112
Ainsi l’Ile-de-France affiche un avantage extrêmement marqué dans les SIFIC avec 41% des
entreprises françaises (11 600 établissements) et 56% des emplois salariés (271 000
salariés). Les SIFIC sont en effet très spécifiques à l’Ile-de-France avec une proportion
d’emplois régionaux présents dans les SIFIC plus de deux fois plus grande que dans
l’ensemble du pays en 2007 (indice de spécialisation ISS28 = 2,25), même si leur
croissance est moins rapide qu’en province depuis 2005.
Une région aux emplois stratégiques mais en perte de vitesse :
Avec plus d’un million d’emplois salariés estimés dans les secteurs métropolitains, l’IDF
confirme son rang de région stratégique.
Les fonctions liées aux prestations intellectuelles, à la conception-recherche, au commerce
inter-entreprises, à la gestion ou à la culture et aux loisirs (5 fonctions) restent très
concentrées dans la région capitale, mais se développent également dans les autres
métropoles régionales, qui connaissent là encore une croissance plus rapide de ces emplois
depuis 2001.
Dans l’aire urbaine de Paris les cadres des fonctions métropolitaines (CFM)
représentent 1 million d’emplois des 2,3 millions CFM nationaux. La part des cadres
des fonctions métropolitaines est un indicateur de l’insertion des villes dans l’économie de la
connaissance et de leur rayonnement décisionnel. (Source : Insee Première » n°1278)
3) Une région riche, compétitive mais concentrant de fortes inégalités
L’Ile-de-France se place largement en tête à l’échelle des régions européennes (NUTS 2)
pour son niveau de production. Avec un PIB (en Standard de Pouvoir d’Achat) de plus de
488 milliards d’euros, elle devance Londres29 (370,9 milliards) et la Lombardie (322,1
milliards). Si on considère le PIB en standard de pouvoir d’achat par habitant la région
Ile-de-France se place au sixième rang européen30 (Eurostat-2007), seule représentante
française parmi les quarante et une régions les plus riches de l’Union européenne (sur 271
régions au total).
Par rapport aux autres régions françaises, l’Ile-de-France, avec un PIB à prix courants de
552,6 milliards d’euros en 2008 (INSEE-données provisoires) produit 29% de la richesse de
France métropolitaine illustrant la très forte concentration spatiale des activités nationale sur
le territoire francilien. Son PIB par habitant est presque deux fois plus élevé que celui de la
région Languedoc-Roussillon ou de la Picardie. Et avec un PIB par emploi de 98 706 €, elle
demeure la région la plus compétitive, loin devant Provence-Alpes-Côte d'Azur (75 568 €) et
Rhône-Alpes (74 402 €).
Mais, la région Ile-de-France a connu des périodes de « décrochage » par rapport à la
croissance du reste du territoire, essentiellement après les périodes de crise économique.
télécommunications, les services informatiques, logiciels et conseils, et les activités audiovisuelles (pour plus de détails voir la
note idoine).
28
Indice de spécialisation synthétique (ISS) qui indique à quel degré l'activité est surreprésentée dans le département : il
représente la part du secteur d’activité considéré dans le total de l’emploi de l’IDF rapportée à la part de ce secteur dans
l’ensemble de l’emploi salarié privé au niveau national.
29
En regroupant Inner London (env. 3 millions d’habitants) et Outer London (env. 4,5 millions d’habitants) pour que cela
corresponde mieux à la taille de l’Ile-de-France.
30
Derrière Inner London, Luxembourg (Grand-Duché), Région de Bruxelles-Capitale, Hamburg, et Prague.
113
Evolution comparée du PIB en Ile-de-France et en Province
(base 100 en 1990)
150
140
130
120
110
100
90
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
Île-de-France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Province
Source Insee : valeurs 1990-2006 définitives, 2007 semi-définitives et 2008 provisoires.
PIB Régionaux en « volume, prix chaînés, base 2000 » en millions d'euros
 L’Ile-de-France est un territoire socialement très contrasté
Les revenus des ménages sont en concordance avec la richesse produite et le revenu
médian31 des franciliens, 20 575 € par Unité de Consommation en 2007 (Insee- Revenus
fiscaux localisés des ménages -2007), dépasse de 21% le revenu médian de province.
Cependant, il existe de plus fortes inégalités en Ile-de-France qu’ailleurs. Le rapport inter
décile32 des revenus fiscaux par unité de consommation s’élève à 7,2 en Ile-de-France alors
que ce rapport est seulement de 5 pour la province33. Le paradoxe francilien s’illustre
notamment par la limite de revenu des 10% les plus pauvres qui est inférieure en Ile-deFrance (6 366 € par unité de consommation) à celle de la France (6 573 € par unité de
consommation).
L’Ile-de-France se caractérise donc par la présence sur son territoire de cadres hautement
formés occupant des emplois stratégiques dont la proportion est nettement supérieure à la
moyenne nationale mais aussi de populations à faible qualification, avec une pauvreté à
peine moins forte qu’en province.
Les inégalités territoriales sont également plus importantes qu’en province. Ainsi avec un
taux de pauvreté34 de 12,2% l’Ile-de-France est globalement dans une situation meilleure
que la province (13,7%), mais le département de la Seine-Saint-Denis, avec un taux de
pauvreté de 21,7%, est aussi le plus pauvre de France (Insee-DGI 2007).
Cependant, les inégalités ne se mesurent pas uniquement en termes monétaires. Une
illustration de ces disparités territoriales a été réalisée par la MIPES et l’IAU Ile-de-France
31
La médiane est la valeur qui partage la population en deux parties de même effectif lorsque l'on trie celle-ci par valeurs
ordonnées de la variable considérée. Il y a donc autant d'unités dont la valeur de la variable est inférieure à la médiane que
d'unités pour lesquelles elle est supérieure
32
Le rapport inter décile des revenus est utilisé pour mettre en évidence les écarts entre les plus riches et les plus pauvres. Ce
ratio rapporte le revenu au-dessus duquel se situent les 10 % d'individus les plus riches au revenu en dessous duquel se situent
les 10 % les plus pauvres.
33
Revenu avant impôt et revenus de transfert.
34
Le taux de pauvreté monétaire est défini comme la proportion d’individus ayant un niveau de vie inférieur à un certain seuil, le
seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport à la médiane de la distribution des niveaux de vie. Les seuils
traditionnellement retenus par l’Insee et l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) sont fixés à 60
% ou à 50 % du niveau de vie médian, le seuil à 60 % étant privilégié en France et en Europe.
114
dans le cadre de leurs travaux sur la construction d’un IDH35 régional (IDH2) qui reprend les
mêmes dimensions que l’IDH (santé, éducation, niveau de vie) avec des données
disponibles à l’échelle communale.
L’Ile-de-France se caractérise globalement par un très haut niveau de développement
humain mais l’IDH2 permet d’illustrer la répartition inéquitable du développement humain sur
le territoire et de dégager une zone de niveau de vie très élevée qui s’étend très largement à
l’ouest de la région et, à l’est, un affaiblissement progressif du niveau de vie.
L’IDH-2 en 1999: cartographie des communes de la région Ile de France (IAU Ile-de-France)
35
L’indicateur de développement humain(IDH) est un indicateur synthétique élaboré par les experts du PNUD. L’objectif
consiste à proposer une vision multidimensionnelle du développement humain qui ne se limite pas aux indicateurs monétaires
classiques de type Produit Intérieur Brut (PIB)
115
4) Un système productif original, dans une région fortement tertiarisée
mais qui demeure la première région industrielle de France
La richesse francilienne est produite par 735 436 entreprises36, dont 84% dans le
secteur tertiaire, (Insee, Sirene au 01/01/2008). L’Ile-de-France ne représente que 19,2%
des entreprises françaises, soit moins que sa part dans le PIB, mais c’est parce qu’elle
concentre près de 40 % des entreprises françaises de plus de 500 salariés.
4.1) Le tissu francilien
 Des entreprises franciliennes de plus grande taille que la moyenne et concentrées à
Paris
La répartition des entreprises est assez homogène entre les départements franciliens, en
dehors de Paris qui regroupe à lui seul 42% des entreprises franciliennes.
L’IDF affiche une sur-représentation de ses entreprises dans les services aux entreprises
(27% des entreprises contre 14% en France), mais aussi les transports et les activités
financières (proportionnellement deux fois plus nombreuses qu’en France).
36
Et 793 103 établissements soit 22,5% des établissements français (source : Insee, Sirene - répertoire des entreprises au
01/01/08).
116
Par ailleurs, la région concentre 18 % des PME innovantes françaises, dites « PME de
croissance », soit près de 200 000 entreprises, qui exercent leur savoir-faire et innovent
dans les secteurs de l’informatique, l’architecture/design, les équipements électriques,
électroniques et mécaniques (source ARD).
 Des créations d’entreprises plus dynamiques que la moyenne française
Ce tissu d’entreprises est relativement dynamique, puisque plus de 72 000 entreprises se
sont créées en 2006 en Ile-de-France, plus de 75 000 en 2007 et plus de 77 000 en 2008
(Insee -Sirene). Le taux de création37 francilien entre 2004 et 2008 (54%) est légèrement
supérieur ces dernières années au taux de création national (52%) (Sirene-Insee 20042008).
Les créations d’entreprises en Ile-de-France représentent une part relativement stable du
total national ces dernières années, soit plus de 23% des créations en France.
Le taux de survie38 à 5 ans des entreprises franciliennes (50%) est légèrement inférieur au
taux de survie des entreprises crées en province (52%). Au terme de 3 ans d’existence, les
entreprises franciliennes résistent pourtant mieux que celles de province, mais la tendance
s’inverse après. (Insee, enquête SINE 2002, interrogation 2002,2005, 2007.
37
Ou taux de renouvellement : cumul du nombre d’entreprises créées entre 2004 et 2008 rapporté au nombre moyen
d’entreprises dans le stock sur cet intervalle.
38
Le taux de survie des entreprises à n années est la proportion d'entreprises créées (y compris reprises) une année donnée
qui ont atteint leur nième anniversaire.
117
L’année 2009 est un peu particulière en raison de la mise en œuvre du statut de l’autoentrepreneur (en plus du contexte économique de crise).
Ainsi, 64 800 entreprises hors auto-entrepreneurs ont été créées en Ile-de-France en 2009,
soit 16,7 % de moins qu’en 2008. Le nombre de créations « classiques » ralentit (mais moins
en Ile-de-France qu’en province) alors que celui des créations réalisées sous le régime de
l’auto-entrepreneur provoque une très forte croissance du total de créations39. Comparé à
2008, le nombre total de créations augmente de 67,6 % en 2009. En effet, un créateur
d’entreprise francilien sur deux est auto-entrepreneur (65 648 en 2009) soit presque autant
qu’en France.
Créations d'entreprises en Ile-de-France (données brutes)
40 000
35 000
30 000
Total IDF (yc auto-entrepreneurs depuis
2009)
Hors auto-entrepreneurs en IDF
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
04 T04 T04 T04 T05 T05 T05 T05 T06 T06 T06 T06 T07 T07 T07 T07 T08 T08 T08 T08 T09 T09 T09 T09
1T
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
Source : Insee
Comme pour les créations, les défaillances d’entreprises en IDF représentent une part assez
stable du total national, soit environ 23% des défaillances françaises. Le nombre de
défaillances jugées au cours de l'année 2008 en Ile-de-France est en hausse de 9,2% en
2008 (contre +13,1% en France). Les entreprises franciliennes affichent un taux de
défaillance40 inférieur à la moyenne nationale (respectivement 1,5 contre 1,8).
4.2) Spécialisation et désindustrialisation
 L’Île-de-France offre une multi-spécialisation créatrice de valeur unique en Europe
Elle se distingue de toutes les autres métropoles mondiales par la diversité de son tissu
économique et l’imbrication de très nombreuses filières.
L’Ile-de-France représente 22 % de l’emploi total français et également 29% de la
valeur ajoutée nationale métropolitaine en 2007.
Emploi total, valeur ajoutée et évolution entre 1990 et 2007 en Ile-de-France et en France
métropolitaine par branche d’activités (en NES 5) :
39
Il est difficile, dans cette baisse de création « classique », de distinguer précisément ce qui est lié à la récession de 2009 et
ce qui relève d'un effet de substitution : un certain nombre de créateurs ont opté pour le régime d'auto-entrepreneur qu'ils
considéraient comme plus avantageux, mais leur entreprise aurait tout de même vu le jour en l'absence de ce régime, alors que
pour d'autres, c'est l'existence même du nouveau régime qui explique la création
40
Taux de défaillance : rapport entre le nombre de défaillances observées dans l'année et le stock d'entreprises au premier
janvier, ramenés aux mêmes activités.
118
Source : Insee, Estimations d’emploi – Comptes régionaux (en base 2000)
Part de l'Ile-de-France dans la valeur ajoutée et l'emploi national en 2007
2%
Valeur ajoutée (IDF / FR en %)
20%
2%
33%
14%
Agriculture
26%
Industrie
Emploi total (IDF / FR en %)
Construction
Commerce
16%
18%
Services
20%
27%
Source : Insee, Estimations d’emploi – Comptes régionaux (en base 2000)
L’IDF est la région la plus tertiarisée de France avec 25% des entreprises et 26% des
emplois nationaux représentant 33% de la VA du secteur en France.
Autre niveau d’analyse, en 2006 la sphère de la production (y.c. services à la production)
rassemble 53 % des emplois salariés franciliens, la sphère des services aux personnes 47
% ; contre respectivement 48 et 52% en province (source : Insee, CLAP au 31/12/2006).
119
L’économie sociale et solidaire
La sphère de l’économie sociale et solidaire, constituée principalement des coopératives,
mutuelles, associations et fondations,41 a un poids difficilement mesurable dans l’économie
du fait du statut des structures et de la façon de comptabiliser l’activité dans les indicateurs
statistiques actuels. Au total, elle représenterait entre 5 et 10 % du PIB français, une
estimation qui demeure toutefois délicate, compte tenu des outils statistiques existants.
L'Ile-de-France est la première région en termes d'implantation de l'économie sociale et
solidaire. Elle regroupe ainsi, au 31 décembre 200742, 374 000 salariés (308 000 en E.T.P.)
et 31 300 employeurs, soit 17 % des salariés et 14,5% des employeurs de l’ESS français,
nettement en deçà de son poids dans l’économie ou dans l’emploi national. De même, ce
secteur ne représente que 7 % de l’emploi et des employeurs franciliens, un chiffre inférieur
à la moyenne des autres régions.
Les salariés de l’ESS travaillent principalement en Ile-de-France dans les secteurs de
l’éducation, de la santé et de l’action sociale (57%), de l’administration (15%), des activités
financières (11%) et des services aux particuliers (10%). Comme sur le reste du territoire,
près de 80% de ces salariés sont des salariés du secteur associatif.
Même si la plus value sociétale de l’économie sociale et solidaire ne se mesure pas qu’en
termes de création d’activités et d’emplois, on a constaté que la sphère de l’ESS avait
permis de créer 5 258 emplois ETP en 2006, 10 192 en 2007 et que le nombre d’employeurs
avait crû de 283 en 2006 et de 1 188 en 2007.
 Activités et avantages relatifs de l’Ile-de-France
Analyse de la spécialisation sectorielle francilienne relativement au reste de la France au
sens de la nomenclature d’activités française (NAF 2003)43. Indice ISS entre parenthèse.
Globalement, la région capitale est très peu spécialisée dans la construction (ISS = 0,74) et
l’industrie (0,64) même si on note plus précisément un avantage de la région pour les biens
de consommation : l’habillement-cuir, la pharmacie-parfumerie et surtout l’édition-imprimerie
et les équipements électriques et électroniques.
En revanche comme on l’a déjà souligné, l’IDF dispose d’un avantage comparatif vis-à-vis
des autres régions françaises dans les services (1,15). Ses points forts sont en particulier
et dans l’ordre, principalement : les activités récréatives, culturelles et sportives
(1,96), le conseil et assistance (1,86), la recherche et développement (1,8), les activités
financières (1,73) et immobilières (1,61), les services aux entreprises (1,47), et les
postes et télécommunications (1,34).
Sans surprise et de manière générale, l’évolution dans le temps de ces avantages
relatifs est nettement en défaveur de l’industrie ; l’IDF est aussi légèrement de moins en
moins spécialisée dans l’administration et la santé et action sociale, mais elle renforce sa
spécialisation en matière de services aux entreprises et transport.
41
Cette sphère regroupe des structures économiques qui partagent des principes fondateurs : but non lucratif,
fonctionnement démocratique, dimension humaine des finalités de l’activité, etc.
42
Source : Insee, Clap - Champ : postes de travail au 31 décembre (hors agriculture-sylviculture-pêche,
intérimaires et postes annexes).
43
L’indice de spécialisation synthétique (ISS) représente la part du secteur d’activité considéré dans le total de l’emploi de l’IDF
rapportée à la part de ce secteur dans l’ensemble de l’emploi salarié privé au niveau national.
Un ISS égal à 1 indique ainsi que le secteur possède un poids identique en IDF et dans les autres territoires. Un ISS égal à 2
signifie par exemple que le secteur a un poids deux fois plus élevé en IDF qu’en moyenne dans les autres territoires.
120
 Mutations économiques et désindustrialisation
Région capitale très insérée dans la mondialisation et première région industrielle française,
l’Ile-de-France est directement confrontée à ce contexte de mutations économiques,
technologiques, écologiques et sociales rapides.
Entre 2000 et 2007, l’Ile-de-France a par exemple perdu 100 000 emplois industriels
mais en a créé plus de 300 000 dans les services44.
Cela étant dit l’Ile-de-France reste la première région industrielle française en termes
d’effectifs salariés45, en dépit du faible poids des emplois franciliens dans le secteur (14%) et
malgré la mutation économique qu’a connue l’industrie au cours des vingt dernières années :
-40% de l’emploi industriel depuis 1990, contre -21% en France. Il n’est pourtant pas exclu
que cette tendance s’aggrave et que l’IDF perde son rang en termes de poids dans l’emploi
industriel national, en raison de la crise et de l’érosion moins lente des emplois industriels en
Rhône-Alpes (12% des emplois industriels français).
Il faut également insister sur le fait que cette base industrielle est ce qui fait l’originalité de
l’IDF parmi les grandes métropoles mondiales.
Mais une partie non négligeable de la baisse de l'emploi industriel apparaît en réalité
« artificielle ». Selon la DGTPE 25 % de l'ensemble des pertes d'emplois dans ce
secteur depuis 1980 s'expliqueraient en réalité par l'externalisation de certaines
activités vers le secteur des services. Deux autres déterminants structurels de la
désindustrialisation en France contribuent à expliquer ces destructions d'emploi : « la
déformation de la structure de la demande au cours du temps, notamment liée aux gains de
productivité dans les différents secteurs de l'économie » et « l'effet de la concurrence
étrangère sur les performances du secteur industriel ».
Evolution de l'emploi en Ile-de-France par secteur depuis 1990 (en base 100 = 1990)
140
130
120
110
100
90
80
70
60
50
/
31
12
/1
99
0
/
31
12
/1
99
1
/
31
12
/1
99
2
/
31
12
/1
99
3
/
31
99
/1
12
4
/
31
Agriculture
12
/1
99
5
/
31
12
/1
99
6
/
31
Industrie
12
/1
99
7
/
31
12
/1
99
8
/
31
12
/1
99
Construction
9
/
31
00
/2
12
0
/
31
/
12
20
01
/
31
Commerce
12
/2
00
2
/
31
12
/2
00
3
/
31
Services
12
/2
00
4
/
31
12
/2
00
5
/
31
12
/2
00
6
/
31
/
12
20
07
Ensemble
Source : Insee, Estimation d’emplois
Il convient cependant de noter que le double mouvement de tertiarisation et de
désindustrialisation ne concerne que marginalement les mêmes territoires et les mêmes
publics : schématiquement, l’hypercentre se tertiarise quand les franges de l’Ile-de-France se
désindustrialisent. L’enjeu en terme d’équilibre du territoire est alors évident.
44
Depuis 1990 c’est plus de 365 000 emplois industriels qui ont disparu quand dans le même temps la région créée 950 000
emplois dans les services.
Avec un peu plus de 550 300 emplois dans l’industrie en 2007, devant Rhône Alpes (469 197 emplois).
45
121
A la différence d’autres régions au profil économique plus spécialisé, l’Ile-de-France profite
aussi d’une forte capacité de régénération. Avec près de 57 créations d’entreprises pour
10.000 habitants, contre 40 pour l’ensemble des autres régions métropolitaines, l’Ile-deFrance a un taux de renouvellement des entreprises nettement supérieur au taux moyen
français.
4.3) Attractivité et fonctions stratégiques
L’Ile-de-France est la 2e région d’accueil d’Investissements Directs Etrangers (IDE) en
Europe et 1ère en France. Si elle n’arrive qu’en 4e position dans le palmarès des
investissements dans les métropoles mondiales (après Londres, Shanghai et Hong Kong et
devant Pékin), l’Ile-de-France bénéficie encore d’une très bonne image auprès des grandes
entreprises internationales. Mais la dynamique des métropoles asiatiques est à prendre au
sérieux puisqu’elle ne se classe plus que huitième lorsqu’il s’agit des intentions
d’implantations46.
 Implantations des entreprises étrangères en Ile-de-France
L’Ile-de-France se situe au 2nd rang des métropoles européennes en matière
d’implantations d’entreprises étrangères avec 222 projets en 2008 – derrière Londres
avec qui l’écart se réduit et loin devant Madrid – en hausse continue ces dernières années.
En 2008 l’IDF renforce son leadership pour les créations d’emplois issues des IDE avec
près de 5 000 emplois déclarés.
Depuis 5 ans la région capitale a en effet séduit près de 1000 entreprises étrangères
générant ainsi la création d’environ 15 000 emplois entre 2006 et 2008.
Implantations internationales
(en nombre d’emplois créés) :
L’Ile-de-France se classe donc toujours derrière Londres en termes de montants
investis mais soutient avantageusement la comparaison en termes de créations
d’emplois.
46
Concernant le potentiel économique, les décideurs se tournent désormais aussi en priorité vers 4 métropoles asiatiques
concernant les intentions d’implantation à trois ans : Shanghai, Pékin, Bombay, Singapour. (Source KPMG, enquête PCE 2010)
122
 Fonctions stratégiques, centres de décisions et sièges sociaux47
L’Île-de-France est également la deuxième région au monde pour l’accueil des entreprises
classées au Fortune 500, devant New-York et Londres et juste après Tokyo. Un tiers des
entreprises du Fortune 500, ont établi leur siège en Île-de-France. Il s’agit pour 38 d’entre
elles, de leur siège mondial.
Paris arrive encore en seconde position parmi les principales métropoles européennes –
derrière le Grand Londres – pour les implantations de fonctions stratégiques (quartiers
généraux, sièges sociaux, centres de R&D, centres de services clients, centres de formation)
avec 35 implantations en 2008. En revanche la région demeure numéro un de la création
d’emplois stratégiques48 en 2008 avec 2 709 emplois créés (55% du total des emplois
créés ou maintenus).
Sur la période 2004-2008, avec 1 735 emplois les centres de recherche représentent 7 %
des créations d’emplois. (Source Ernst & Young – Paris Capital Economique)
5) Un positionnement sur des activités de croissance dont la région ne
tire pas tous les bénéfices
Compte tenu de sa spécialisation favorable (positionnement sur des activités de croissance
et à forte valeur ajoutée), l’Ile-de-France connaît toutefois une croissance réelle inférieure à
son potentiel. Il est ainsi possible de montrer – via l’analyse structurelle résiduelle49 - que la
croissance de l’emploi et du PIB franciliens sont inférieurs à ce qu’ils devraient être compte
tenu de la tendance observée dans les secteurs où la région dispose d’un avantage
comparatif.
Cela signifie que les externalités positives généralement associés à la taille de
l’agglomération sont largement atténuées dans le cas francilien et que l’Ile-de-France
demeure tendanciellement en deçà de son niveau de croissance potentielle. On a ainsi pu
estimer que compte tenu de sa spécialisation l’Ile-de-France aurait théoriquement pu
créer 160 000 emplois supplémentaires et potentiellement produire 13 milliards
d’euros supplémentaires de valeur ajoutée sur la période 2000-2006.
Cet effet résiduel globalement négatif peut résulter de plusieurs facteurs difficilement
mesurables, comme par exemple : l'action des pouvoirs publics, les externalités positives ou
négatives, liées au regroupement d'entreprises dans un espace géographique, le dynamisme
des activités et leur capacité à s'adapter à l'environnement, les migrations de flux et de
revenus, la diffusion de l'innovation technologique, le dynamisme entrepreneurial, etc.
Il est impossible d’identifier le poids relatif de ces différents facteurs dans la sousperformance relative de l’Ile-de-France, mais il est important de garder en mémoire le fait
que des marges de progrès importantes existent pour optimiser le fonctionnement de
l’écosystème régional.
47
Il existe plusieurs niveaux de définition dans la notion de centre de décision (cf. étude Ernst & Young - IAURIF, 2007) mais en
synthèse, au-delà du seul siège social, il accueille les fonctions de pilotage d’une entreprise et a un rôle de coordination (entre
entités, pays, fonctions).
48
Les emplois stratégiques sont les emplois des fonctions dites stratégiques de l’entreprise : quartiers généraux, sièges
sociaux, centres de R&D, centres de services clients et back offices administratifs et financiers.
49
L’analyse structurelle - résiduelle (ou méthode « shift share ») permet d'apprécier dans quelle mesure les différences
observées entre les valeurs prises par une variable dans l'espace – l’emploi sectoriel en IDF par exemple – sont imputables à
des effets structurels ou résiduels. Autrement dit, cette méthode mesure l’écart entre une croissance théorique de l’emploi en
fonction de la spécialisation du tissu productif et la réalité observée, pour estimer l’ampleur des facteurs locaux désignés dans
le modèle sous le terme d’effet « résiduel » (ou effet régional).
123
6) Recherche & Développement : un poids lourd en perte de vitesse
La R&D, sans en être le seul déterminant, joue un rôle essentiel dans la dynamique de
l’innovation et constitue un facteur de croissance et de compétitivité. L’Ile-de-France reste,
de très loin, la première région française en termes de R&D sur son territoire : elle
concentre 42,2% des Dépenses Intérieure de Recherche et Développement (DIRD)50
nationales et 38,7% des effectifs de R&D publics et privés (MEN - MESR DEPP) en
2006 soit beaucoup plus que sa part dans le PIB (29%).
La concentration est plus forte en Ile-de-France pour la recherche privée (43,2% des
Dépenses Intérieure de Recherche et Développement des Entreprises (DIRDE) nationales et
40,3% des effectifs) que pour la recherche publique (40,2% des Dépenses Intérieure de
Recherche et Développement des Administrations (DIRDA) nationales et 36,6% des
effectifs). (MEN - MESR DEPP en 2006)
Elle est la seule région française avec Midi-Pyrénées, à remplir les objectifs de la stratégie
Lisbonne : 3 % du PIB en dépenses en R&D, les deux tiers de cet effort devant provenir du
secteur privé.
 L’Ile-de-France est la première région bénéficiaire du Crédit Impôt Recherche
Avec un tiers des déclarants (3168 entreprises), elle bénéficie de 62 % du Crédit Impôt
Recherche national, une proportion sensiblement supérieure également à la part des
dépenses de recherche des entreprises franciliennes dans le total national (43 %).
Ce phénomène s’explique par deux raisons principales :
- les réformes successives apportées au dispositif vont dans le sens d’une valorisation
croissante du volume des dépenses plus que de leur variation (l’IDF bénéficie donc à plein
de son effet masse) ;
- l’effet de siège (surreprésentation des sièges sociaux dans la région) joue également à
plein puisque de nombreuses entreprises calculent leur CIR au niveau du groupe.
 L’Ile-de-France, pôle d’excellence international
Le territoire francilien accueille 7 pôles de compétitivité, dont 3 mondiaux et 2 autres à
vocation mondiale, qui regroupent au total plus de 1 130 entreprises membres (en 2006).
Source : ARD
50
Dépense intérieure de recherche et développement (DIRD). Elle correspond aux travaux de R&D exécutés sur le territoire
national quelle que soit l'origine des fonds. Une partie est exécutée par les administrations (DIRDA), l'autre par les entreprises
(DIRDE). Elle comprend les dépenses courantes (masse salariale des personnels de R&D et dépenses de fonctionnement) et
les dépenses en capital (achats d'équipements nécessaires à la réalisation des travaux internes à la R&D et opérations
immobilières réalisées dans l'année).
124
Cependant, l’effritement de la position francilienne dans la R&D est continu depuis la
fin des années 90 :



par rapport à la Province : l’Ile-de-France passant progressivement de 46,6% de la
DIRD en 1997 à 42,2 % en 2006 (la chute étant plus forte pour la DIRDE).
par rapport au PIB : la part de la DIRD francilienne dans son PIB passe de 3,33% en
1997 à 3,04% en 2006
par rapport aux dépenses de R&D dans les secteurs de haute technologie : la part de
DIRDE « haute technologie » de l’Ile-de-France dans DIRDE « haute technologie »
française passe de 45,5% en 1997 à 40,2% en 2006.
Cette moindre performance francilienne s’explique en partie par la présence relativement
plus importante sur son territoire des grandes entreprises dans la mesure où ce sont les
entreprises de moins de 250 salariés qui connaissent la plus forte croissance de leurs
dépenses de recherche.
125
Unité Développement
Mission Stratégie
Prospective et Evaluation
UN CONTEXTE PROFONDEMENT RENOUVELE,
51
PORTEUR DE NOUVEAUX ENJEUX POUR L’IDF
L’objectif de cette note est de rappeler brièvement en quoi le contexte a pu évoluer, tant au
plan structurel que conjoncturel, depuis la rédaction du précédent SRDE et d’en tirer les
conséquences pour le positionnement de l’IDF au moment de l’élaboration de la SRDEI.
Sans entrer dans les détails de chacun des points abordés, il s’agit de rappeler un certain
nombre de faits stylisés, généralement connus, mais qui, mis bout à bout, modifient
profondément le contexte économique et social francilien et donc la définition des risques et
des opportunités à prendre en compte.
1. Au plan structurel, la montée en puissance de phénomènes
nécessairement nouveaux mais désormais incontournables
pas
Une métropole mondiale comme l’IDF ne peut se désintéresser des mutations macroéconomiques en cours, susceptibles d’avoir des effets importants sur sa visibilité, son
positionnement et l’organisation de son système productif. A cet égard, trois séries de
facteurs méritent d’être pris en compte (ces éléments étant pour partie interdépendants mais
distingués ci-après pour la clarté de l’exposé) :
 l’accélération de la montée en puissance des pays émergents (du G8 au G 20 !) ;
 des évolutions substantielles des façons de produire et de consommer (l’information
comme facteur de production à part entière dans un contexte de flexibilité des
process et de mobilité croissante des acteurs) ;
 les limites du modèle de croissance classique (de l’univers infini au mode clos).
1.1 L’accélération de la montée en puissance des pays émergents (renforcée par la crise
économique) entraîne notamment les effets suivants :
51
-
Une concurrence croissante avec la Chine, le Brésil et l’Inde (+ 2ème vague
d’émergents tels que la Corée, le Mexique, la Turquie, le Maroc…) y compris
désormais sur les activités à forte valeur ajoutée (R&D, services aux
entreprises…) ;
-
De nouveaux marchés considérables… mais des liens commerciaux limités entre
l’IDF et les zones les plus dynamiques ;
Ce travail de réflexion sur les changements du contexte économique et institutionnel a été conçu et
mis en forme par le service Prospective et Evaluation avec la contribution active des équipes de l’IAUIDF. Qu’elles en soient ici remerciées.
126
-
Une montée en puissance des multinationales originaires des BRIC (Mittal, Tata,
ICBC, Geely, PetroChina…) et poids croissant des fonds d’investissement et des
fonds souverains (émiratis, chinois, etc.), ce qui impose une réflexion urgente sur
ce que recouvre la notion d’actifs stratégiques pour les pays développés ;
-
Une nouvelle cartographie des flux d’investissements davantage captés par les
pays du Sud au détriment de ceux du Nord (dont l’IDF) ; parallèlement, une
moindre attractivité de l’IDF pour les IDE des pays émergents (en Europe l’Inde
privilégiant le Royaume-Uni et la Chine l’Allemagne) ;
-
Une diversification des modèles de développement économique (rôle de l’Etat,
politique industrielle, remise en question du modèle occidental dominant et
nouvelle diversification des types de capitalisme…).
1.2 Parallèlement les façons de produire et de consommer se renouvellent profondément
sous l’effet de :
-
La mobilité croissante des activités de services et internationalisation des activités
de services à forte valeur ajoutée (dont les centres de R&D !) ;
-
Le développement de la logique d’intégrateur chez les donneurs d’ordres, qui
glissent sur le segment de la chaine de valeur à plus forte valeur ajoutée dans un
rôle de chef d’orchestre des sous-traitants producteurs (modèle Nike, Apple,
Airbus,…) ; tendance pour les grandes entreprises à aller aussi loin que possible
dans l’externalisation, liée pour partie à la financiarisation des
entreprises (tentation de l’entreprise « fabless », développement du « cloud
computing ») ;
Des stratégies de « coopétition » (collaborations ponctuelles entre entreprises
concurrentes) plus fréquentes ;
-
-
La déconnexion croissante entre les grands groupes mondialisés et la réalité du
tissu des PME (phénomène amplifié par la crise : le CAC 40 a renoué avec les
bénéfices tandis qu’une partie des PME s’enlise !) ;
-
La financiarisation de l’immobilier (surtout professionnel mais pas seulement) ;
-
Des avancées technologiques majeures et foisonnantes susceptibles de modifier
en profondeur notre environnement : NBIC, intelligence artificielle,
nanotechnologies, génie génétique, informatique quantique, alicaments…
-
Des outils de promotion et de vente renouvelés à travers le développement des
TIC (+ abaissement tendanciel des coûts de transports) qui font que les
entreprises peuvent jouer d’emblée à une échelle internationale, qu’aucun produit
n’est condamné a priori (dès lors qu’on sait le réinventer et en assurer
efficacement la promotion) et qu’il devient possible de valoriser des biens ou des
services faiblement demandés (élargissement considérable des bassins de
consommateurs potentiels) : nouveaux rapports producteur/consommateur et
local/global.
-
La montée en puissance du pilotage par l’aval : modes de production plus
participatifs et rôle prégnant du consommateur (expérimentations type living lab) ;
L’individualisation croissante des produits et services ;
-
127
-
Le développement du mix produit/service (« bouquets de services » : offre
quadruple play, pack ordinateur + logiciels, pack auto + entretien…) qui impose
de repenser l’offre et les relations au consommateur pour la mise à disposition de
biens durables ou semi-durables ;
-
Le développement de l’économie de l’immatériel ;
-
La connaissance comme facteur de production à part entière (avec montée en
puissance de nouveaux acteurs de l’innovation (brokers, trolls…) et constitution
de chaînes de valeur dans la diffusion des informations stratégiques) ;
-
La dimension de plus en plus stratégique de la définition des normes (techniques,
comptables, juridiques environnementales…) et la compétition qui en découle
entre les grandes entreprises et/ou les Etats ;
-
Le déclin continu de l’emploi manufacturier et recomposition du tissu industriel ;
-
La dualisation du marché du travail (hausse des contrats temporaires/CDI) ;
-
La baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises et
progression sensible des très hauts revenus (via le rôle croissant du patrimoine –
mobilier et immobilier - dans les revenus), tandis que le nombre de travailleurs
pauvres augmente ;
-
La multiplication des créations d’entreprises via le développement de l’autoentreprenariat (nouveau potentiel de croissance ? recul du statut de salarié stable
à temps plein ?...) ;
-
Le développement de la notion de bien public mondial (climat, biodiversité, mais
aussi stabilité financière, éducation, santé publique…).
1.3 La généralisation à toute la planète du mode de croissance occidental, matériellement
impossible, impose de repenser les moyens et les objectifs de l’activité économique :
La remise en cause d’un modèle de croissance fondé sur l’exploitation de ressources
finies va de pair avec une prise de conscience croissante des risques liés au dérèglement
climatique (rapport Stern, Grenelle de l’Environnement, etc.). Sans exagérer les effets
concrets à ce stade de cette prise de conscience, on peut toutefois imaginer que cela
induise, plus ou moins rapidement selon les cas des effets économiques et sociaux
structurants, parmi lesquels :
-
Une compétition mondiale et de plus en plus vive pour l’accès aux ressources
stratégiques (métaux, énergies fossiles, terres rares mais aussi …terres
arables !) ;
-
Des enjeux croissants en matière de transports (ce qui signifie également des
investissements publics conséquents) ;
128
-
Des ruptures technologiques à attendre dans le traitement de l’énergie, le
développement d’énergies alternatives, la gestion de l’eau et des déchets, la
conception de nouveaux matériaux…
-
De nouvelles façons de produire (éco-conception et montée en puissance de
normes de responsabilité environnementale) ;
-
De nouvelles façons de consommer (développement du marché des biens
d’occasion, dématérialisation croissante de certaines activités, location plutôt
qu’achat, préférence pour les circuits courts et les producteurs locaux,
ralentissement de la consommation dans certains segments de la population des
pays développés ?…).
CONSEQUENCES pour l’Ile-de-France
Menaces
- Une concurrence accrue (montée en puissance de nouvelles métropoles de rang
mondial) sur les implantations de centres R&D, les sièges sociaux, les donneurs
d’ordre…
- Tentation de la délocalisation sur les activités à forte VA
- Emergence d’une place financière de premier plan international en Asie ?
- Risque de rester à l’écart des zones les plus dynamiques à l’échelle mondiale
- Rachat d’actifs stratégiques (technologies clefs, donneurs d’ordre, poids dans
l’emploi du secteur)
- Disparition progressive de l’activité manufacturière en IDF ;
- Le risque d’un écart grandissant entre les logiques des entreprises mondialisées
(déconnectées du territoire régional), des PME sous-traitantes (très dépendantes
de donneurs d’ordre susceptibles de les mettre en concurrence à l’échelle
mondiale ou au moins européenne) et des activités résidentielles
- Maintien d’un chômage structurel élevé, déqualification, destructions d’emploi
industriel, précarisation croissante des salariés
Opportunités
- De nouveaux marchés internationaux en fort développement (mais difficiles à
pénétrer durablement pour des PME) ;
- Des métropoles concurrentes affaiblies dans les pays développés (Londres,
Barcelone, New York…)
- De nouveaux potentiels de développement touristiques (nouveaux publics,
nouvelles stratégies de valorisation en croisant par exemple le patrimoine et les
TIC) ;
- De nouveaux champs de recherche potentiellement porteurs de ruptures
technologiques et de nouvelles activités ;
- Un développement de l’esprit d’entreprise à travers la montée en puissance de
l’auto-entreprenariat ;
- Retenir les entreprises innovantes en offrant un terreau propice à leur
développement
- Le virage de l’éco-conception et des éco-activités ;
- Des potentiels de développement encore importants dans les pôles de
compétitivité.
129
2. Un choc conjoncturel majeur : la « grande Récession »52
Une partie des transformations décrites supra est encore accélérée par la crise économique
mondiale déclenchée au cours de l’année 2008, sans précédent depuis la seconde guerre
mondiale. Cette crise systémique et multi-dimensionnelle aura des effets qui perdureront
bien au-delà de la sortie de récession de la plupart des pays, au rang desquels :
-
des destructions d’emplois massives (23 millions d’emplois à l’échelle mondiale
depuis la fin 2008 dont 18 dans les pays industrialisés + PECO53) qu’un retour à
une croissance, probablement modeste, ne parviendra pas à recréer rapidement ;
-
une accélération du repli industriel des pays développés ;
-
des disparités croissantes entre les rythmes de développement des différentes
régions du monde et un appauvrissement relatif des pays développés à l’échelle
mondiale ;
-
un contexte durablement incertain et sans perspective de long terme, générateur
d’une volatilité croissante des actifs et d’une imprévisibilité inédite des variables
économiques.
Si l’IDF a plutôt moins mal réagi à ce stade que le reste du pays (la France ne faisant pas
partie des pays les plus affectés), elle le doit aussi pour partie au fait que l’ajustement s’est
opéré massivement sur les activités et l’emploi industriel, faiblement représentés dans le
tissu économique local. Son industrie - qui représente une spécificité forte à l’échelle
mondiale - a toutefois été aussi affectée que dans les autres régions, accélérant par làmême un repli engagé de longue date.
Il faut également garder à l’esprit que la situation d’ensemble reste très fragile, dans un
contexte où les créations d’emplois ne redémarrent pas, où les pouvoirs publics sont
massivement endettés, où la guerre des devises s’amplifie. L’orage semblant désormais
derrière nous, la tentation du chacun pour soi paraît à nouveau l’emporter au risque de
compromettre une gestion raisonnée d’une situation particulièrement complexe, ce qui rend
toute prévision hasardeuse.
Sans exclure aucune option a priori (nouvelle secousse, reprise d’une croissance
significative sous l’effet du passage à un nouveau modèle), il semble que l’option la plus
réaliste soit celle d’une croissance faible, peu créatrice d’emplois avec la prolongation d’un
certain nombre de tendances existantes en termes d’aggravation des inégalités territoriales,
d’accroissement du chômage de longue durée et de repli industriel dans un contexte de
concurrence renforcée avec les autres grandes métropoles mondiales (anciennes ou
émergentes).
52
53
Formule empruntée au FMI.
Chiffres BIT.
130
CONSEQUENCES pour l’Ile-de-France
Menaces
-
-
Accélération du recul de l’industrie en IDF avec des effets majeurs en termes
d’emploi, d’indépendance stratégique, de capacité d’innovation, de
développement des services aux entreprises, de capacité à exporter,
d’attractivité…
Explosion du chômage de longue durée et du chômage des jeunes et des seniors
Baisse de l’investissement et de la productivité
Baisse du niveau de qualification moyen
Passage progressif du rang de métropole mondiale à métropole européenne
Opportunités
-
Un moment favorable à l’identification de segments stratégiques disposant de la
taille critique et du savoir-faire pour être compétitifs à l’échelle européenne et
mondiale
Une prise de conscience de la nécessité de développer et d’améliorer la qualité
de l’emploi résidentiel (tourisme, commerce, service à la personne…)
Un contexte favorable à la transition vers une métropole durable
Une attention croissante portée à la question du financement des PME
L’occasion de repositionner la place financière sur des segments précis (finance
carbone, notation RSE, financement des PME à fort potentiel…) pour se
démarquer clairement de Londres et de Francfort.
3. Un changement de contexte politique et institutionnel qui touche l’IDF au
premier chef
3.1 Un profond changement du contexte socio-politique national
-
Des changements institutionnels majeurs en cours (réforme territoriale, réforme
de la fiscalité,…) aux effets encore incertains (quelles ressources ? quelles
compétences ? quelles relations entre la Région et Paris ?) ;
-
Des projets politiques de l’Etat pour la région capitale (Secrétariat d’Etat, Grand
Paris, O.I.N.etc.) avec l’idée que le développement de la capitale est favorable à
celui du reste du pays (fin de l’opposition Paris / Province dans les politiques
d’aménagement du territoire et de développement économique ?) ; tendance
également renforcée par les travaux de L. DAVEZIES : la richesse produite en
IDF contribue directement au développement de l’économie résidentielle des
autres régions ;
-
Un renouveau des politiques d’aménagement (industrielle et d’innovation) où la
compétitivité des territoires est assumée avec une logique de pôles d’excellence
=> « prime aux meilleurs et à la taille » (cf. pôles de compétitivité, PRES,…) ;
priorité à la taille critique, à l’effet cluster…
131
-
Le tout dans un contexte de recalibrage de l’intervention de l’Etat (délégation de
compétence, cofinancements, réduction des déficits et recul de l’emploi public),
susceptible de faire jouer un rôle croissant aux collectivités locales…
3.2 Un essoufflement du projet européen
Même si l’UE27 représente toujours le 1er PIB de la planète et la première puissance
commerciale du monde, tout en connaissant une situation financièrement plus saine que les
Etats-Unis, elle ne semble pas en mesure d’apporter une réponse coordonnée et efficace
aux enjeux du moment. De ce point de vue, on peut notamment rappeler :
-
L’absence de projets communs consensuels et de priorités partagées au sein de
l’UE27 (échec de Galileo, de l’A400M, voire de la Stratégie de Lisbonne, etc.) ;
-
La déficience ou l’absence de politiques européennes fortes (de l’énergie, de
l’industrie, de la recherche…) ; priorité à la politique de concurrence par rapport
au développement économique en dépit des changements majeurs de l’économie
mondiale et de la crise ;
-
L’impossibilité de se doter d’un budget significatif ;
-
Une réforme institutionnelle en demi-teinte (traite de Lisbonne) et des
perspectives floues (élargissement / approfondissement ; relations zone euro /
reste de l’Union…) ;
-
Une gestion de l’euro orientée uniquement vers la stabilité des prix (et non vers le
soutien à l’activité), ce qui n’empêche pas une relative fragilisation de la monnaie
unique (compte tenu des écarts de performance économique entre les pays
membres), monnaie unique qui sert également de variable d’ajustement au
système monétaire international, faute d’être géré de manière stratégique.
-
Une absence de politique budgétaire commune.
3.3 Une montée en puissance de métropoles concurrentes
-
A l’échelle européenne, progression des réseaux de métropoles d’envergure
(constitutions de méga-régions) ;
-
Au plan régional d’autres métropoles (Lyon, Toulouse, Lille…) développent une
stratégie cohérente et lisible qui leur permet d’offrir des portes d’entrées
alternatives à l’IDF sur le territoire national pour les investisseurs internationaux.
132
CONSEQUENCES : risques et opportunités pour l’Ile-de-France
Menaces
-
De fortes incertitudes sur la répartition des rôles entre les acteurs publics et sur
leurs moyens financiers respectifs à moyen terme
L’absence de stratégie claire et de secteurs d’excellence clairement identifiés
peut être pénalisante face au positionnement des métropoles concurrentes (en
France comme à l’international)
Une croissance européenne qui promet d’être durablement faible avec une
tendance à l’affaiblissement relatif des activités de R&D à l’échelle mondiale.
Opportunités
-
Un contexte politique national a priori plus favorable au développement de l’IDF
Une prise de conscience de la nécessité d’une gouvernance régionale mieux
coordonnée
L’importance grandissante des réseaux inter-régionaux mondiaux, qui peuvent
constituer un vecteur de croissance alternatif
133
Unité Développement
Mission Stratégie
Prospective et Evaluation
ENJEUX SOCIAUX DE L’ILE-DE-FRANCE
A regarder rapidement, l’Ile-de-France jouit d’une situation nettement plus favorable que le
reste du pays. Si tout n’y va pas pour le mieux, force est de constater qu’elle a été jusqu’à
présent frappée moins durement que les autres régions par la crise de 2008 et qu’elle
s’appuie sur des fondamentaux solides en termes de niveaux de revenu, de qualification, de
fonctionnement du marché du travail. Cela va toutefois de pair avec des inégalités sociales
et territoriales particulièrement marquées et ne doit pas faire oublier que les atouts précités
ne sont pas sans nuances, du fait d’un certain nombre de tendances à l’œuvre dont il
convient de prendre la mesure. La situation francilienne peut être synthétisée comme suit54 :
Des inégalités sociales et territoriales plus fortes qu’ailleurs

L’Ile-de-France se caractérise globalement par un très haut niveau de
développement humain55 mais à la répartition inéquitable sur le territoire :
schématiquement, on repère une zone de niveau de vie très élevée qui s’étend très
largement à l’ouest et au sud de la région et, à l’est voire au nord, un affaiblissement
progressif du niveau de vie.

Les revenus des Franciliens sont nettement supérieurs à ceux de province (de 20 à
40 % selon le type de revenu et la catégorie)56 et le taux de pauvreté y est inférieur à la
moyenne nationale. Cela n’empêche pas que les pauvres y soient plus pauvres
qu’ailleurs que ce soit en valeur relative (le rapport inter décile57 des revenus fiscaux
par unité de consommation s’élève ainsi à 7,2 en Ile-de-France contre 5 pour la
province58) ou absolue (la limite du premier décile et de 6 366 € annuels par unité de
consommation en IDF contre 6 573 € en France). Ce phénomène s’explique pour partie
par la présence plus marquée (et en hausse plus rapide qu’à l’échelle nationale) des
familles monoparentales en IDF59. Il faut également garder à l’esprit que le revenu
médian et les hauts revenus connaissent une hausse plus forte en province qu’en IDF et
que, depuis 2002, les plus bas revenus ont augmenté plus vite que les hauts revenus à
l’échelle régionale (respectivement +15,2 % et +12,4 %). En résumé, l’écart de revenus
entre l’IDF et la moyenne nationale tend à se réduire progressivement, mais pas les
inégalités à l’échelle régionale.
54
Ce document, volontairement très court, pourra être complété le cas échéant par des développements plus
conséquents et/ou des données chiffrées et cartographiques.
55
Cf. Figure 1 en annexe.
56
Un constat à nuancer par le fait que le coût de la vie est plus élevé en IDF, notamment mais pas seulement
sous l’effet des prix du logement.
57
Le rapport interdécile des revenus est utilisé pour mettre en évidence les écarts entre les plus riches et les plus
pauvres. Ce ratio rapporte le revenu au-dessus duquel se situent les 10 % d'individus les plus riches au revenu
en dessous duquel se situent les 10 % les plus pauvres.
58
Revenu avant impôt et revenus de transfert.
59
Cf. Figure 3 en annexe.
134

Ces inégalités sociales fortes renforcent les disparités territoriales puisque les Yvelines
(avec 23 625 € en 2007), les Hauts de Seine, Paris et l’Essonne sont dans l’ordre les
quatre départements français au revenu médian le plus élevé de France, tandis que la
Seine Saint Denis est celui au revenu le plus faible (14 490 €) et aussi celui qui connaît le
taux de pauvreté le plus élevé à l’échelle nationale (21,7 % de la population). De même,
les bénéficiaires de prestations sociales sont surreprésentés à Paris (24 % des
allocataires franciliens pour 19 % de la population régionale) et surtout en Seine Saint
Denis (21 % des allocataires franciliens pour 12 % de la population régionale). L’approche
départementale ne constitue toutefois qu’une vision agrégée d’un phénomène observable
à un niveau plus fin sur l’ensemble du territoire régional60.
Ces inégalités sont d’autant plus marquantes qu’elles se traduisent dans certains cas sur un
même territoire par un écart sensible entre activité économique et structure de la population
résidente.
Une déconnexion entre main d’œuvre locale et emploi accentuée par des
problèmes de transport et de logement

On observe ainsi une part d’emplois sous qualifiés par rapport au profil des emplois dans
certaines zones : l’exemple de Plaine Commune est particulièrement illustratif d’un
territoire qui crée des emplois – plus qualifiés qu’auparavant – et qui se tertiarise de plus
en plus, mais où l’inadéquation entre la qualification des emplois offerts et celle des actifs
résidents s’accentue.

Au-delà des particularités de certains pôles d’emploi, ces difficultés sont exacerbées par
les problématiques de logement ; elle frappe tout spécialement les classes moyennes
pour lesquelles l’offre de loyers intermédiaires est largement insuffisante au sein d’une
région où le loyer pèse déjà plus qu’ailleurs sur les revenus des ménages.
Un marché du travail mieux orienté qu’en province mais fragilisé

Un taux d’emploi plus élevé que dans les autres régions (66,7% des 15- 64 ans sont en
emploi contre 64,6% au niveau national), notamment pour les seniors (48,6% contre des
55 – 64 ans contre 38,3% au niveau national) presque conformes aux objectifs de la
stratégie de Lisbonne (respectivement 70% et 50%).

Des indicateurs plus favorables que la moyenne en termes de taux de chômage (8,1 %
en IDF contre 9,3 % en France métropolitaine au 2ème trimestre 2010), de qualité des
emplois (part des CDI et des temps pleins) ainsi que des niveaux de rémunération. Ces
avantages en termes de qualité de l’emploi sont toutefois en train de s’éroder
progressivement.
L’Ile-de-France dans la crise
Depuis juin 2008, la demande d’emploi a progressé plus vite au niveau national qu’en
IDF (respectivement +31 et 26 %). Dans un contexte encore très incertain et pour ce qu’il est possible
d’en juger à ce stade, l’Ile-de-France a réagi plus violemment que lors des crises précédentes mais
plutôt moins mal qu’à l’échelle nationale les destructions d’emplois ayant touché plus massivement
l’industrie, sous-représentée en IDF.
60
cf. figure 4 en annexe.
135

Une population active marquée par une surreprésentation des cadres et professions
intellectuelles supérieures (16 % des actifs, contre 8 % au niveau national), mais cette
surreprésentation tend à se réduire (phénomène de « rattrapage » des autres régions).

Cette spécificité de la population active ne joue pas vraiment en faveur de la création
d’entreprises. Ainsi le pourcentage d’indépendants (et a fortiori d’indépendants
employeurs) est systématiquement inférieur en IDF à la moyenne nationale
(respectivement 8,1 % des actifs occupés contre 9,6 % pour les indépendants dans leur
ensemble et 3,9 % contre 4,6 % pour les indépendants employeurs).61

Les demandeurs d’emplois accèdent moins facilement à la formation que dans les autres
régions : l’IDF représente ainsi 13 % des demandeurs d’emploi ayant bénéficié d’une
formation en 2008 alors qu’elle représente 18 % de la demande d’emploi nationale.

Si la population francilienne est globalement plus qualifiée que la moyenne (21,2% ont un
diplôme de niveau supérieur à bac + 2 contre 11,5% en France), il n’en demeure pas
moins qu’un nombre conséquent de jeunes sortent du système scolaire sans aucun
diplôme (42 % des 15 – 19 ans sortis du système scolaire, contre 38 % en France
métropolitaine), renforçant par là la dualisation forte de la population francilienne et les
difficultés d’appariement entre l’offre et la demande de travail.
Des enjeux démographiques

L’IDF connaît une dynamique démographique favorable (+90 000 personnes par an) qui
s’explique par un excédent naturel (en lien avec la jeunesse de sa population) et des
migrations internationales, mais qui masque un déficit migratoire par rapport aux autres
régions métropolitaines (risque de pertes en compétences ?).

Elle peine aussi, dans un monde globalisé où l’immatériel prend une place croissante
dans la création de richesses, à attirer et à retenir étudiants, chercheurs et « classes
créatives », au risque de réduire sa capacité d’innovation et de développement
économique en général.
61
L’IDF se caractérise en fait par une propension plus importante que la moyenne à créer des entreprises sous
statut de personne morale et avec des effectifs salariés conséquents mais demeure sous-représentée dans la
création d’entreprises individuelles et de PME de moins de 10 salariés.
136
ANNEXES
Fig. 1 : L’IDH-2 en 1999, cartographie des communes de la région Ile de France (IAU Ile-de-France)
Source : IAU IdF
Fig. 2 : Les régions métropolitaines selon le taux de pauvreté et l'intensité des inégalités de
niveau de vie en 2006
137
Fig. 3 Part des familles monoparentales en % du nombre de ménages avec famille
en %
Paris
Hauts-de-Seine
Seine-Saint-Denis
Val-de-Marne
Seine-et-Marne
Yvelines
Essonne
Val d'Oise
Ile-de-France
France
1999
7,1
8,9
11,4
10,0
8,6
8,2
8,9
9,8
8,8
8,0
Source : RP 1999 et 2007 (exploitation complémentaire)
Fig. 4 Population vivant dans un foyer à bas revenus
2007
7,4
9,5
12,9
10,9
9,6
9,0
9,8
11,1
9,7
8,4
138
Un choc majeur : la « grande récession »
Cette crise systémique et multi-dimensionnelle aura des effets qui perdureront bien au-delà
de la sortie de récession de la plupart des pays, au rang desquels :
-
des destructions d’emplois massives (23 millions d’emplois à l’échelle mondiale depuis la
fin 2008 dont 18 dans les pays industrialisés + PECO) qu’un retour à une croissance,
probablement modeste, ne parviendra pas à recréer rapidement ;
-
une accélération du repli industriel des pays développés ;
-
des disparités croissantes entre les rythmes de développement des différentes régions
du monde et un appauvrissement relatif des pays développés à l’échelle mondiale ;
-
un contexte durablement incertain et sans perspective de long terme, générateur d’une
volatilité croissante des actifs et d’une imprévisibilité inédite des variables économiques.
Si l’Île-de-France a plutôt moins mal réagi à ce stade que le reste du pays (la France ne
faisant pas partie des pays les plus affectés), elle le doit aussi pour partie au fait que
l’ajustement s’est opéré massivement sur les activités et l’emploi industriel, faiblement
représentés dans le tissu économique local. Son industrie - qui représente une spécificité
forte à l’échelle mondiale - a toutefois été aussi affectée que dans les autres régions,
accélérant par là-même un repli engagé de longue date.
Il faut également garder à l’esprit que la situation d’ensemble reste très fragile, dans un
contexte où les créations d’emplois ne redémarrent pas, où les pouvoirs publics sont
massivement endettés, et où la guerre des monnaies s’amplifie. Le choc paraissant
désormais dépassé, la tentation du chacun pour soi paraît à nouveau l’emporter, au risque
de compromettre une gestion raisonnée d’une situation particulièrement complexe, ce qui
rend toute prévision hasardeuse.
Sans exclure aucune option a priori (que ce soit une nouvelle secousse ou reprise d’une
croissance significative sous l’effet du passage à un nouveau modèle), il semble que l’option
la plus réaliste soit celle d’une croissance faible, peu créatrice d’emplois avec la prolongation
d’un certain nombre de tendances existantes en termes d’aggravation des inégalités
territoriales, d’accroissement du chômage de longue durée et de repli industriel dans un
contexte de concurrence renforcée avec les autres grandes métropoles mondiales
(anciennes ou émergentes).
La « sortie de crise » s’effectuera toutefois dans un cadre à la fois plus instable et plus
contraint du fait de tensions croissantes sur les prix des matières premières et de pressions
à la hausse sur les taux d’intérêt. Dans ce contexte, les enjeux d’efficacité productive et de
rupture technologique seront d’autant plus prégnants.
139
Evolution de l’emploi industriel en Ile-de-France
A retenir :
- L’IDF demeure la 1ère région industrielle, en effectifs comme en valeur ajoutée.
- Elle garde un poids important (en termes de part dans les effectifs nationaux des secteurs
et de poids dans l’emploi industriel régional) dans la fabrication de produits
informatiques, électroniques et optiques, l’industrie pharmaceutique et, dans une
moindre mesure, automobile et industrie chimique (si l’on s’en tien aux secteurs qui
évoluent de façon conforme à la tendance régionale).
- L’emploi industriel se contracte sur longue période en IDF (sauf pour la collecte et le
traitement des déchets, secteur plus lié aux services qu’à la production), et ce de manière
toujours plus accentuée qu’en province.
- Seule l’industrie agro-alimentaire (si on exclut le cas de la collecte et du traitement des
déchets) connaît une évolution moins défavorable que la moyenne régionale.
- L’emploi industriel francilien est très atypique, avec une forte représentation des
personnels d’encadrement et de conception (effet de siège).
- La répartition des entreprises par taille est très variable d’un secteur à l’autre (de 5 % à
45 % pour les établissements de 20 à 199 salariés).
L’objet de cette note est de proposer, en vue d’étayer les réflexions préalables à la SRDEI,
quelques éléments de cadrage sur la structure et l’évolution de l’emploi industriel en Ile-deFrance sur moyenne période. Avant d’entrer dans le détail de l’analyse, il est toutefois
important de garder à l’esprit les éléments suivants :
 L’emploi industriel n’est pas égal à l’emploi manufacturier. Ce principe général
est encore plus marqué en IDF que dans les autres régions, compte tenu de la
surreprésentation des fonctions de conception et d’encadrement. Ainsi, l'exploitation
des données du recensement 2007 montre que les établissements de la région ont
recours à une main d’œuvre plus qualifiée : les ouvriers y représentent 27,2 % de
l'emploi contre 47,9 % en France. A l'inverse, les ingénieurs et professions
scientifiques représentent 20,8 % des effectifs franciliens, contre 10,2 % au niveau
national. Dans le même ordre d’idées, les travaux de l’OREF IDF ont ainsi pu montrer
que moins de la moitié de la main d’œuvre des établissements industriels exerçaient
un métier industriel, contre près des 2/3 en province. Par contre, on voit se
développer des emplois manufacturiers dans le secteur des services, à mesure
que les entreprises industrielles externalisent certaines activités (photocomposition
par exemple).62
 L’Ile-de-France reste la première région industrielle française, en termes
d’effectifs avec 432 529 emplois salariés. Toutefois, on assiste à une baisse
continue de la part de ce secteur dans l’emploi salarié depuis le début des années
62
Pour information, les chiffres qui suivent se réfèrent uniquement à l’emploi salarié privé, sachant que certains
secteurs comme le traitement des déchets peuvent aussi comprendre des emplois publics.
140
90. Ce constat se vérifie également au niveau national, mais la désindustrialisation
de la région se fait à un rythme plus rapide que dans le reste du pays. En 18
ans, le poids de l’Ile-de-France dans l’emploi industriel français est ainsi passé de
17,963 % à 14,1 %64. Pour mémoire, les effectifs ont encore baissé de 4,8 % (–21 964
postes) au cours de l’année 2009, sachant toutefois qu’il s’agit d’une année atypique,
les effets de la crise s’étant fait sentir majoritairement sur l’emploi industriel. Si cette
tendance se poursuit, il existe un risque réel de voir la base industrielle de la
région continuer à s'éroder et de voir disparaître une partie importante de son
industrie, qui représente pourtant une de ses spécificités fortes par rapport aux
autres métropoles mondiales. Ce risque est d’autant plus dommageable que
l’industrie, au-delà de son activité propre et des emplois qui y sont directement
associés, produit des effets d’entraînement importants sur l’ensemble du tissu
économique régional (en termes de R&D, de capacité à exporter, de demande
adressée aux entreprises de services aux entreprises…).
 En Ile-de-France, l’industrie ne représente pas un groupe homogène et les
évolutions de l'emploi sont différentes suivant le type d'activité sur lequel est
positionné chaque entreprise, c’est pourquoi nous vous proposons une typologie65
des industries franciliennes regroupant les activités faisant face aux mêmes
problématiques. Nous avons réparti les secteurs industriels en trois grandes
catégories : les secteurs connaissant une diminution structurelle des effectifs plus
importante qu’en moyenne régionale, les secteurs ayant une évolution proche de la
moyenne de l’industrie francilienne et les secteurs connaissant une hausse continue
des effectifs salariés.
1. Les secteurs connaissant une diminution structurelle des effectifs plus
importante qu’en moyenne régionale
Cette catégorie regroupe le secteur de l’imprimerie et reproduction d'enregistrements et
les secteurs de la métallurgie et la fabrication de produits métalliques. Ces activités
représentent, respectivement, 4 % (soit 15 292 salariés) et 7 % (soit 29 784 salariés) de
l‘emploi industriel francilien en 2009.
63
Source emploi salarié UNEDIC 2009p
Cette diminution du poids de l’Ile-de-France dans l’emploi industriel s’accompagne d’une diminution du poids
de la région dans la valeur ajoutée industrielle nationale (de 22,9 % à 19,9 % entre 1993 et 2008), même si elle a
continué a progresser en volume (de 11,6 % sur la même période).
65
Pour réaliser cette typologie nous nous sommes focalisés sur les secteurs industriels (en A88 de la
NAF2008) concentrant plus de 3,5 % de l’emploi industriel (ce qui représente au moins 15 000
emplois). Toutefois, pour ne pas exclure un nombre trop important de secteur d’activité nous avons
réalisé quelques regroupement (voir annexe méthodologique). Au final, les activités étudiées
représentent chacune plus de 3,5 % de l’emploi industriel et l’ensemble de ces secteurs concentre
prés des ¾ de l’emploi industriel francilien.
64
141
Evolution de l’emploi salarié dans le secteur Imprimerie & reproduction d'enregistrements,
depuis 1993 en base 100
(Source : UNEDIC)
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Imprimerie & reprod. d'enregistrements IdF
industrie IdF
Imprimerie & reprod. d'enregistrements France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
15 292
poids de l'Ile-de-France
20,0%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
10,0%
0,4%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
39,0%
7,2%
142
Evolution de l’emploi salarié dans le secteur métallurgie et la fabrication de produits
métalliques depuis 1993 en base 100
(Source : UNEDIC)
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Métallurgie & Fab. prod. métalliq. sf machine & équipt IdF
industrie IdF
Métallurgie & Fab. prod. métalliq. sf machine & équipt France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
29 784
poids de l'Ile-de-France
7,5%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
6,6%
0,8%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
45,0%
14,8%
Ces secteurs connaissent une baisse de l’emploi salarié plus importante que la moyenne de
l’industrie francilienne, accentuée en période basse des cycles conjoncturels. Ainsi, on
observe un premier décrochage important entre 2001 et 2002, sans équivalent à
l’échelle nationale pour ce qui concerne la métallurgie.
Au final, la part de ces secteurs dans l’emploi industriel va continuer de se réduire de
manière importante ces prochaines années. Toutefois, il existera toujours des entreprises
positionnées sur des niches et disposant d’un potentiel de développement. Pour ces
dernières, garder cet avantage nécessite de développer des capacités d’innovation mais
aussi d’être plus présentes sur les marchés étrangers66. Ces enjeux obligent les entreprises
à atteindre une taille critique leurs permettant d’investir dans des équipements performants
mais aussi de développer de véritables stratégies marketing et commerciale. Or, moins d’1%
de ces établissements emploient 200 salariés et plus aujourd’hui. On peut donc anticiper
une tendance persistante à la concentration des activités et à la disparition des petites
unités de production.
66
Ces deux éléments pouvant d’ailleurs se renforcer mutuellement, comme en atteste la dernière note du CAS.
143
2. Les secteurs ayant une évolution proche de la moyenne de l’industrie
francilienne
Cette catégorie peut être divisée en plusieurs sous catégories.
a) les secteurs qui suivent la tendance régionale de façon linéaire.
Il s’agit en premier lieu des activités de fabrication de produits non métalliques, un
secteur qui représente 5 % de l’emploi industriel régional.
Evolution de l’emploi salarié dans le secteur de la fabrication de produits non métalliques
depuis 1993 en base 100
(Source : UNEDIC)
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Fab. prod. minéraux non métalliques (caoutchouc, plastique…) IdF
industrie IdF
Fab. prod. minéraux non métalliques (caoutchouc, plastique…) France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
poids de l'Ile-de-France
21 790
7,1%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
14,4%
1,8%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
37,8%
16,2%
144
Dans cette catégorie, on peut également prendre en compte le secteur automobile (11 %
de l’emploi industriel en Ile-de-France). Les données présentées dans le graphique sont
toutefois à analyser avec prudence. En effet, l’augmentation sensible observée en 2001 –
2002 s’explique essentiellement par un changement de code NAF de certains
établissements aux effectifs importants. Une fois cet effet corrigé, on constate plutôt une
évolution conforme à la moyenne de l’industrie régionale. Cette tendance a priori favorable
doit toutefois être nuancée dans la mesure où ce secteur utilise massivement l’intérim
(classé dans le secteur des services par l’UNEDIC) comme variable d’ajustement aux chocs
conjoncturels. Enfin, on notera une accélération de la baisse des effectifs sur la fin de
période (à partir de 2005).
Evolution de l’emploi salarié l’industrie automobile depuis 1993 en base 100
(Source : UNEDIC)
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Industrie automobile IdF
industrie IdF
Industrie automobile France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
47 629
poids de l'Ile-de-France
20,2%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
32,0%
12,9%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
24,8%
30,4%
145
Enfin, il convient d’ajouter la fabrication d’autres matériels de transport (6 % de l’emploi
industriel régional). Cette catégorie (qui comprend notamment l’aéronautique et le
ferroviaire) a en effet connu deux ruptures de séries suite à une évolution de la
nomenclature entre 2001 et 2002, à quoi s’est ajoutée l’intégration des effectifs d’Air France
en 2007. Si l’on fait abstraction de ces deux effets comptables, la tendance redevient
conforme à la moyenne régionale.
Evolution de l’emploi salarié dans les activités de fabrication d'autres matériels de transport
depuis 1993 en base 100
(Source : UNEDIC)
130
120
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Fabric. d'autres matériels de transport IdF
industrie IdF
Fabric. d'autres matériels de transport France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
25 034
poids de l'Ile-de-France
19,7%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
34,7%
30,6%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
17,3%
35,4%
146
b) Les activités sur réagissant au cycle économique.
Dans ces secteurs, l’évolution de l’emploi salarié suit la même tendance que l’industrie
régionale mais avec des baisses plus importantes en période basse du cycle et une
évolution des effectifs plus favorable en période haute du cycle. Parmi ces activités, on
retrouve l’industrie pharmaceutique (6 % de l’emploi industriel francilien), les activités de
fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (11 % de l’emploi
industriel) et les activités de fabrication d'autres matériels de transport (6% de l’emploi
industriel).
Evolution de l’emploi salarié dans l’industrie pharmaceutique depuis 1993 en base 100
(source : UNEDIC)
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Industrie pharmaceutique IdF
industrie IdF
Industrie pharmaceutique France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
26 464
poids de l'Ile-de-France
30,5%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
45,0%
19,4%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
10,0%
26,2%
147
Evolution de l’emploi dans salarié les activités de fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques depuis 1993 en base 100
(Source : UNEDIC)
120
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Fab. prod. informat., électroniq. & opt. IdF
industrie IdF
Fab. prod. informat., électroniq. & opt. France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
47 222
poids de l'Ile-de-France
31,9%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
17,2%
5,7%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
12,1%
46,1%
La principale caractéristique de ces secteurs est qu’ils sont tournés vers des activités à
haute valeur ajoutée (ce qui explique leur forte sensibilité aux cycles économiques) et
nécessitent d’importants investissements en R&D et de recourir proportionnellement
davantage à une main d’œuvre qualifiée (plus de 26 % de ces salariés sont des
ingénieurs et des professions scientifiques, contre 10,2 % dans l’industrie francilienne).
Toutefois, il est important de noter que les hausses d’emploi salarié pendant la période
favorable du cycle ne permettent pas de compenser les destructions d’emplois lors de
la période basse de l’économie. Parmi les établissements de ces activités, on retrouve une
part importante d’établissement de 200 salariés et plus (plus de 5 % des établissements). On
peut imaginer que ces derniers profitent des retournements conjoncturels pour rationaliser
leur organisation. C’est pourquoi au redémarrage de l’économie, ces établissements n’ont
pas besoin de revenir à un niveau d’emploi équivalent à celui observé avant les crises.
Enfin, dans cette catégorie, on peut également regrouper les secteurs de la chimie et les
activités de fabrication d'équipements électriques (respectivement 7 % et 4 % de
l’emploi industriel régional). Ces secteurs sont, dans une moindre mesure, sensibles aux
cycles économiques, mais réagissent avec retard. Ces caractéristiques s’expliquent par
le lien de dépendance important avec des secteurs comme l’industrie pharmaceutique
pour la chimie et les activités de fabrication de produits informatiques, électroniques
et optiques pour les industries électriques.
148
Evolution de l’emploi salarié dans l’industrie chimique depuis 1993 en base 100
(Source : UNEDIC)
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Industrie chimique IdF
industrie IdF
Industrie chimique France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
30 886
poids de l'Ile-de-France
20,9%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
35,1%
9,6%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
14,5%
24,3%
149
Evolution de l’emploi salarié les activités de fabrication d'équipements électriques depuis 1993
en base 100
(Source : UNEDIC)
120
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Fabrication d'équipements électriques IdF
industrie IdF
Fabrication d'équipements électriques France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
15 274
poids de l'Ile-de-France
12,1%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
14,7%
3,9%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
25,8%
24,8%
150
3. les secteurs connaissant une évolution de leurs effectifs supérieure à la
moyenne régionale
Parmi les secteurs industriels franciliens, seules les activités de collecte traitement gestion
dépollution des eaux usées et des déchets ainsi que l’industrie alimentaire connaissent
une évolution tendancielle meilleure que la moyenne, avec même une hausse significative
des effectifs dans le premier cas (hausse néanmoins moins marquée qu’à l’échelle
régionale).
Evolution de l’emploi salarié dans les activités de collecte traitement gestion dépollution des
eaux usées et des déchets depuis 1993 en base 100
(Source : UNEDIC)
200
180
160
140
120
100
80
60
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Collecte traitement gestion dépollution des eaux usées et des déchets IdF
industrie IdF
Collecte traitement gestion dépollution des eaux usées et des déchets France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
20 536
poids de l'Ile-de-France
20,2%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
22,9%
2,7%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
53,1%
4,5%
Ce secteur, relativement hétérogène, concentre une part significative d’emplois ouvriers
(plus de 53 %, contre 27,2 % pour l’ensemble de l’industrie francilienne) et voit son effectif
progresser essentiellement sous l’effet du développement des normes environnementales
observé ces 15 dernières années. Il faut également garder à l’esprit qu’indépendamment des
classifications statistiques, bon nombre de ces activités ressortissent davantage aux services
qu’à des activités de production
L’industrie alimentaire (9,1 % de l’emploi industriel francilien) pour sa part, voit ses effectifs
régresser mais moins que la tendance régionale.
151
Evolution de l’emploi salarié dans les industries alimentaires depuis 1993 en base 100
(source : UNEDIC)
120
110
100
90
80
70
60
50
40
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Industries alimentaires IdF
industrie IdF
Industries alimentaires France métro
industrie France métro
nbre de salariés à fin décembre 2009 (source UNEDIC 2009p)
42 526
poids de l'Ile-de-France
9,1%
part des établissements de 20 à 199 salariés
part des établissements de 200 salariés et plus
5,3%
0,3%
part des ouvriers dans l'emploi (source rp2007)
part des professions scientifiques et des ingénieurs dans l'emploi (source rp2007)
38,5%
4,9%
152
Répartition de l’emploi salarié par secteur et ventilation par catégorie socioprofessionnelle
Le tableau ci-après récapitule les effectifs 2009 pour chacun des secteurs étudiés. Il fait également apparaître pour chacun de ces secteurs le
poids de l’IDF dans l’emploi national, ce qui permet d’identifier rapidement ceux pour lesquels la région dispose d’une taille critique :
fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, industrie pharmaceutique et, dans une moindre mesure, automobile,
industrie chimique, la collecte et le traitement des déchets, ainsi que l’imprimerie. Cela signifie concrètement que l’avenir de ces secteurs
représente également un enjeu à l’échelle nationale. En croisant ces données avec les analyses supra sur les évolutions par rapport à la
tendance nationale. A l’exception de l’imprimerie (qui décline très rapidement et plus fortement que dans le reste du pays, en partie sous
l’effet d’une mutation technologique très rapide) et du traitement des déchets (qui connaît une évolution plus favorable que la moyenne mais
néanmoins moins forte qu’à l’échelle nationale), tous ces secteurs évoluent globalement en ligne avec la moyenne régionale (c’est-à-dire
moins bien qu’à l’échelle nationale).
153
Ile-de-France
nbre de salariés en IdF à
poids de l'Ile-de-France
fin décembre 2009
(source : UNEDIC 2009)
(source UNEDIC 2009p)
Imprimerie & reprod. d'enregistrements (secteur
18, en A88)
Métallurgie & Fab. prod. métalliq. sf machine &
équipt (secteur 24, 25, en A88)
Fab. prod. minéraux non métalliques (caoutchouc,
plastique…) (secteur 22, 23, en A88)
France
part des professions
part des professions
part des ouvriers dans
scientifiques et des
part des ouvriers dans
scientifiques et des
l'emploi (source rp2007) ingénieurs dans l'emploi l'emploi (source rp2007) ingénieurs dans l'emploi
(source rp2007)
(source rp2007)
15 292
20,0%
39,0%
7,2%
47,2%
5,0%
29 784
7,5%
45,0%
14,8%
59,4%
7,8%
21 790
7,1%
37,8%
16,2%
58,6%
8,2%
Industrie automobile
47 629
20,2%
24,8%
30,4%
55,2%
12,9%
Industrie pharmaceutique (secteur 21, en A88)
26 464
30,5%
10,0%
26,2%
22,4%
17,8%
47 222
31,9%
12,1%
46,1%
29,6%
30,5%
25 034
19,7%
17,3%
35,4%
29,6%
30,5%
Industrie chimique (secteur 20, en A88)
30 886
20,9%
14,5%
24,3%
34,8%
14,7%
Fabrication d'équipements électriques (secteur 27,
en A88)
15 274
12,1%
25,8%
24,8%
47,7%
13,3%
Industries alimentaires (secteur 10, en A88)
42 526
9,1%
38,5%
4,9%
52,8%
3,4%
Collecte traitement gestion dépollution des eaux
usées et des déchets (secteur 37, 38, 39, en A88)
20 536
20,2%
53,1%
4,5%
58,7%
3,6%
432 529
14,1%
27,2%
20,8%
47,9%
10,2%
Fab. prod. informat., électroniq. & opt. (secteur 26,
en A88)
Fabric. d'autres matériels de transport (secteur 30,
en A88)
Total Industrie
154
ANNEXE METHODOLOGIQUE
Pour réaliser cette typologie nous nous sommes focalisés sur les secteurs industriels (en A88 de la NAF2008) les plus emblématiques de l’Ile-de-France et
concentrant plus de 3,5 % de l’emploi industriel (au moins 15 000 emplois). Toutefois, pour ne pas exclure un nombre trop important de secteur d’activité
nous avons réalisé quelques regroupement (voir annexe méthodologique).
Liste des secteurs retenus et regroupements effectués
A88
10
Secteurs retenus
Industries alimentaires
20
Imprimerie et reproduction
d'enregistrements
Industrie chimique
21
Industrie pharmaceutique
22
Fabrication de produits en caoutchouc et
en plastique
Fabrication d'autres produits minéraux non
métalliques
Métallurgie
18
23
24
25
Fabrication de produits métalliques, à
l'exception des machines et des
équipements
27
Fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques
Fabrication d'équipements électriques
29
Industrie automobile
30
Fabrication d'autres matériels de transport
37
Collecte et traitement des eaux usées
38
Collecte, traitement et élimination des
déchets ; récupération
Dépollution et autres services de gestion
des déchets
secteurs selectionnés
industrie
26
39
effectifs
42526
regroupement
Industries alimentaires
effectifs apres regroupement
42526
30886
Imprimerie et reproduction
d'enregistrements
Industrie chimique
26464
Industrie pharmaceutique
26464
la fabrication de produits non métalliques
21790
métallurgie et la fabrication de produits
métalliques
29784
15292
15292
30886
10090
11700
4130
25654
15274
Fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques
Fabrication d'équipements électriques
47629
Industrie automobile
47222
25034
Fabrication d'autres matériels de transport
47222
15274
47629
25034
2472
collecte traitement gestion dépollution des
eaux usées et des déchets
20536
322437
secteurs selectionnés
322437
432529
industrie
432529
17146
918
Au final, les activités étudiées représentent chacune plus de 3,5 % de l’emploi industriel et l’ensemble de ces secteurs concentre prés des ¾ de
l’emploi industriel francilien.
155
156
L’innovation en Ile-de-France
L’Ile-de-France « pèse » lourd en matière de R&D (sans être toutefois surdimensionnée si on la
compare aux autres régions mondiales)…:
La région concentre en effet 43 % de la DIRD67 française et 41 % des chercheurs ; cela
correspond à 1 % du total mondial des chercheurs et des dépenses de recherche (ce qui est
conforme au poids de l’économie régionale : 1 % du PIB mondial) ;
La part des dépenses privées (68 %) dans la DIRD se situe dans la norme des grandes régions
européennes ;
…mais reste en deçà de son potentiel :
On ne repère pas de vraie spécialisation en R&D ni de secteur innovant visible à l’international ;
En termes de brevets, l‘IDF profite de son effet taille (1ère en Europe mais 19ème rapporté au
nombre d’emplois) mais le nombre de brevets augmente moins vite que dans certaines régions
concurrentes comme Stuttgart ou Munich ; de plus, ces brevets sont déposés essentiellement en
électricité et en physique, en décalage avec une spécialisation manufacturière davantage centrée
sur la santé, les transports et la mécanique ; de même, la part dans les biotechnologies (4,2 %)
(Londres beaucoup mieux positionnée) et nanotechnologies (0,7 %) est très faible.
En résumé l’IDF se caractérise par des domaines d’innovation relativement diversifiés mais aussi
par :
 un dynamisme moyen en termes de dépôts de brevets
 une proportion de PME innovantes qui correspond à la médiane française (enquête CIS).
 un niveau d’entrepreneuriat plus faible que dans les autres grandes métropoles
 des interactions pas assez fluides entre les PME et les producteurs de savoirs
 une offre de soutien à l’innovation n’est pas assez lisible pour les entreprises.
67
Dépense Intérieure de Recherche et Développement.
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157
155
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163
« Les STIFIC »
Focus sur les emplois des secteurs innovants en Ile-de-France
Cette note68 vise à étudier précisément l’évolution de l’emploi salarié dans les secteurs les plus
innovants, a priori les plus créateurs de valeur, en Ile-de-France par rapport à la France
métropolitaine. Ces secteurs sont identifiés à partir du croisement de trois typologies officielles
initiées par Eurostat d’une part (les SFIC) et l’OCDE, la DGE et l’Insee d’autre part (les STI et
l’intensité technologique manufacturière).
A retenir :
Cette note confirme la spécificité francilienne dans les secteurs particulièrement innovants avec
46 % de l’emploi salarié innovant national, soit près de 385 000 emplois en 2009.
L’Ile-de-France dispose d’un avantage prononcé dans le conseil et la programmation
informatique ainsi que les télécommunications sans fil (environ 145 000 salariés, soit 57 % des
emplois nationaux).
A l’inverse, l’industrie manufacturière même technologique n’échappe pas au
phénomène de désindustrialisation puisque la fabrication d’équipements de communication
ou d’instruments scientifiques sont, avec l’édition de logiciels, les activités qui déclinent le plus
(environ 55 000 emplois perdus depuis 2000 dans ces secteurs). Néanmoins, l’industrie
francilienne pèse toujours deux fois plus dans l’emploi des secteurs innovants que dans
l’ensemble de l’emploi salarié.
Cette surreprésentation est toutefois menacée à terme dans la mesure où la croissance des
effectifs travaillant dans ces secteurs a ralenti nettement depuis le début des années
200069, pour rejoindre un rythme très proche du reste du pays.
Malgré leur caractère innovant ces emplois sont donc globalement sensibles aux mutations
économiques et technologiques à l’œuvre. La présentation détaillée par sous-secteur permet
d’identifier ceux qui sont le plus affectés par les chocs économiques.
68
Ce travail repose sur l’actualisation d’une précédente note parue en décembre 2008 sur les STIFIC. Suite
au changement de nomenclature intervenu en 2008 (passage en NAF 2008 rév.2), le périmètre a un peu
évolué rendant difficile la comparaison avec cette précédente analyse.
69
Tout en gardant à l’esprit que la forte expansion des STIFIC dans les années 90 est à relativiser car elle
due pour près d’un emploi sur cinq supplémentaire à la privatisation d’entreprises publiques (voir infra) ainsi
qu’au développement rapide de nouvelles technologies grand public (téléphonie sans fil notamment) dont le
déploiement n’est plus créateur d’emplois quand la majorité de la population est déjà équipée. Si l’effet
« privatisations » a pu favoriser l’IDF (qui concentrait les sièges des entreprises en question), l’effet de cycle
technologique a joué de la même façon partout et ne peut donc expliquer l’avantage relatif francilien en
termes de créations d’emplois innovants au cours de la décennie 1990.
164
1. Les Secteurs Technologiquement Innovants et à Forte Intensité de Connaissance :
STIFIC70
On retrouve dans ce concept – spécialement élaboré par le Service Prospective et évaluation de la
Région IDF – les secteurs présents à la fois dans le champ des secteurs technologiquement
innovants (STI) d’une part et d’autre part des services à forte intensité de connaissance (SFIC) ou
industries de haute technologie – i.e. principalement les télécommunications, les services
informatiques, logiciels et conseil, ainsi que les activités audiovisuelles (voir liste détaillée de la
nomenclature en annexe). Autrement dit, les secteurs technologiquement innovants et à forte
intensité de connaissance (STIFIC) se situent à l’intersection de deux typologies71 sur trois.
Services
Industrie
STI
Intensité
industrielle
SFIC
technologique
- Haute technologie
- Moyenne-haute technologie
STIFIC
70
STIFIC : les secteurs technologiquement innovants et à forte intensité de connaissance (STIFIC) sont un
concept original qui repose sur le croisement des définitions et nomenclatures des STI et des SFIC, deux
typologies initiées par Eurostat, l'OCDE et l'INSEE.
71
N.B. : il existe néanmoins une exception à cette typologie puisque la R&D, activité prépondérante dans
l’innovation, s’en retrouvait étrangement absente ; en effet trois secteurs de « la Recherche-développement
en biotechnologie, de la R&D (autres sciences physique & naturelle) et de la R&D en sciences humaines et
sociales » sont artificiellement rattachés aux STIFIC (voir nomenclature en annexe).
165
2. Les établissements des STIFIC en 2009


14 000 établissements, soit près de 4 % des établissements franciliens (contre 2 % en
France)
L’IDF représente 41 % des établissements des STIFIC en France
3. L’emploi dans les STIFIC en 2009



385 000 emplois, qui représentent 9 % des emplois franciliens (contre 5 % en France)
66 % des salariés dans les STIFIC sont des hommes (65 % en moyenne en France)
46 % des emplois français des STIFIC sont en IDF (pour 25% de l’emploi tous
secteurs confondus)72
L’emploi salarié dans les STIFIC en 2009 :
Etablissements
Hommes
Femmes
Emploi total
Total STIFIC IDF
13 986
252 463
132 586
385 049
Total IDF
348 292
2 266 701
1 823 191
4 089 892
Total STIFIC France
34 377
546 575
289 377
835 952
Total France
1 602 990
9 045 563
7 242 153
16 287 716
% STIFIC/IDF
4%
11%
7%
9%
Part IDF / FR
22%
25%
25%
25%
Part des STIFIC IDF/STIFIC FR
41%
46%
46%
46%
Source : Pôle emploi (Unistatis), Statistique annuelle de l'emploi salarié au 31 décembre 2009
Rappel
L’Ile-de-France accueille plus de 142 000 chercheurs, dont 61 % issus de la recherche
privée, et soit plus de 38 % des chercheurs du pays.
En 2007 les dépenses en R&D en IDF pesaient 2,94 % du PIB (objectif de Lisbonne = 3 %)
contre à peine plus de 2 % en moyenne en France.
4. Evolution comparée des STIFIC en Ile-de-France et en Province depuis 1993
La croissance des STIFIC s’est avérée plus rapide en Ile-de-France qu’en province sur
la période 1993-2009 : +55 % en IDF (+16 % tous secteurs confondus) contre +9 % en
province (+24 % pour l’ensemble de l’emploi salarié).
Cette progression impressionnante s’est toutefois produite à des rythmes très différenciés. En
effet, après un formidable essor de l’emploi salarié des secteurs innovants dans les années 90, leur
croissance s’est ensuite nettement tassée dans le courant des années 2000 (voir tableau en
annexe) : l’emploi des STIFIC a ainsi crû de 51 % entre 1993 et 2000 en IDF73 (soit plus
72
L’indice de spécificité du secteur des STIFIC en IDF est de 1,8. Autrement dit les STIFIC représentent un
domaine très spécifique pour l’IDF car la proportion d’emplois régionaux présents dans les STIFIC est près
de deux fois plus grande qu’en moyenne en métropole en 2009.
73
Si la hausse de l’emploi dans les STIFIC est très importante entre 1993 et 2000, cette évolution est tout de
même à nuancer. Une part non négligeable de ces emplois n’est pas le résultat de création de nouveaux
emplois mais du basculement de certaines entreprises publiques dans le champ de la statistique privée
(nous pensons en premier lieu à des entreprises comme France Telecom ou Thales). Ainsi, parmi les
128 000 emplois supplémentaires entre 1993 et 2000, au moins 25 500 feraient suite à un changement de
statut de grandes entreprises publiques, soit près de 20% de la hausse enregistrée sur cette période.
166
de cinq fois plus vite que dans l’ensemble des secteurs) mais de seulement 2 % entre 2000 et
2009, soit un rythme équivalent à celui de la province sur la période considérée.
On notera également que les STIFIC n’ont pas été épargnés par la crise puisque les secteurs
innovants ont perdu 2,7 % de leurs effectifs entre 2008 et 2009 en IDF (contre - 2,9 % en France
métro.).
5. Dynamisme des STIFIC franciliens
En croisant le poids de l’emploi salarié du secteur dans les STIFIC en 200974 et l’évolution de
l’emploi sur plus ou moins longue période on s’aperçoit que le dynamisme des secteurs au sein des
STIFIC est très variable (voir graphiques infra).
La fin des années 90 constitue bel et bien le décollage et la première phase d’expansion pour
certaines de ces activités quasi inexistantes en 1993 – comme la programmation informatique ou
les télécommunications sans fil alors embryonnaires75.
Le secteur du conseil en systèmes et logiciels informatiques se distingue par son poids (31
% de l’emploi des STIFIC en 2009 avec plus de 110 000 salariés) et sa relative maturité avec de
faible variation des effectifs ces dix dernières années après un fort essor dans les années 90.
Si la programmation informatique est de taille plus modeste (5,5 % des STIFIC, moins de
20 000 salariés en IDF), le secteur a connu une extrême croissance de ses effectifs dans les
années 2000 (+930 %) ; malgré tout ce secteur fut assez sensible à la crise (-4 % entre 2008 et
2009).
Les activités de télécommunications et en particulier celles sans fil tirent leur épingle du jeu
en affichant surtout une certaine résistance à la crise en étant l’un des rares secteurs dont les
effectifs salariés ont progressé de 19 % entre 2008 et 2009 (environ 14 000 salariés en 2009). La
tendance est similaire mais à un moindre degré pour l’édition de chaînes généralistes (9 000
salariés, +6 %).
A l’opposé, l’édition de logiciels applicatifs (près de 19 000 emplois en 2009 et -65 % depuis
2000), la fabrication d’équipements de communication (11 000 emplois, -48 %) et la fabrication
d’instruments scientifiques (7 000 emplois, -33 %) – voire plus récemment les
télécommunications filaires (17 000 emplois et -13 % depuis 2008) sont les secteurs
innovants qui déclinent le plus en IDF. Enfin, si la fabrication de préparations
pharmaceutiques décline lentement depuis plusieurs années son poids reste conséquent (25 000
salariés en 2009).
On peut représenter le dynamisme de ces activités (poids dans les STIFIC / évolution sur la
période) sur 3 grandes périodes : 1993-2009, 2000-2009 et 2008-2009, comparativement Ile-deFrance et France.
74
A partir d’un seuil de 2%.
Certains de ces secteurs dont la croissance fut particulièrement exceptionnelle depuis 1993 (i.e. > 1 000
% et jusqu’à 40 000 % !) tant les effectifs de l’époque étaient modestes ne sont pas représentés sur la
période 1993-2009.
75
167
Analyse comparative sur longue période : vue d’ensemble 1993-200976
Dynamisme des principaux STIFIC en IDF depuis 1993
1000%
Fabric. de préparations
pharmaceutiques
900%
Fabric. d'équipements de
communication
800%
Fab. équipement d'aide à la navigation
Evol. emploi 2009/2008
700%
Fab. instrumentation scientifiq. & tech.
600%
Edition de logiciels applicatifs
500%
400%
Télécommunications filaires
300%
Conseil en système & logiciel informati.
200%
Tierce mainten. syst. & appli. informati.
100%
Traitt donnée, hébergt & activ. connexe
0%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
-100%
R&D : aut. sciences physique &
naturelle
* Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au
moins 2% de l'emploi des STIFIC sont analysés ici.
Poids du secteur / STIFIC (2009)
Dynamisme des principaux STIFIC en France depuis 1993*
1000%
Fab. aut. prod. chimique org. de base
900%
Fabric. de préparations pharmaceutiques
800%
Fabrication de composants électroniques
Evol. emploi 2009/2008
700%
600%
Fab. de cartes électroniques assemblées
500%
Fabric. d'équipements de communication
400%
Fab. équipement d'aide à la navigation
300%
Fab. instrumentation scientifiq. & tech.
200%
Télécommunications sans fil
100%
Tierce mainten. syst. & appli. informati.
0%
0%
2%
4%
6%
8%
-100%
Poids du secteur / STIFIC (2009)
10%
R&D : aut. sciences physique & naturelle
* Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins
2% de l'emploi des STIFIC sont analysés ici.
Source : Pôle emploi (Unistatis), réalisation CRIF-Service prospective et évaluation
76
Sur cette période, avec l’explosion des TIC dans les années 90, certaines activités n’apparaissent pas sur
le graphique en raison de problèmes de représentation et de significativité.
168
Analyse comparative sur moyenne période : essor des TIC 2000-2009
Dynamisme des principaux STIFIC en IDF entre 2000 et 2009*
1000%
Fabric. de préparations pharmaceutiques
Fabric. d'équipements de communication
Fab. équipement d'aide à la navigation
Fab. instrumentation scientifiq. & tech.
Edition de logiciels applicatifs
Evol. emploi 2009/2008
800%
Edition de chaînes généralistes
Télécommunications filaires
Télécommunications sans fil
Autres activités de télécommunication
Programmation informatique
600%
400%
Conseil en système & logiciel informati.
Tierce mainten. syst. & appli. informati.
Traitt donnée, hébergt & activ. connexe
R&D : aut. sciences physique & naturelle
200%
0%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
* Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de
l'emploi des STIFIC sont analysés ici.
-200%
Poids du secteur / STIFIC (2009)
Dynamisme des principaux STIFIC en France entre 2000 et 2009*
900%
Fab. aut. prod. chimique org. de base
Fabric. de préparations pharmaceutiques
Fabrication de composants électroniques
Fab. de cartes électroniques assemblées
Fabric. d'équipements de communication
Fab. équipement d'aide à la navigation
Fab. instrumentation scientifiq. & tech.
Edition de logiciels applicatifs
Télécommunications filaires
Télécommunications sans fil
Programmation informatique
Conseil en système & logiciel informati.
Tierce mainten. syst. & appli. informati.
Traitt donnée, hébergt & activ. connexe
R&D : aut. sciences physique & naturelle
800%
700%
Evol. emploi 2009/2000
600%
500%
400%
300%
200%
100%
0%
0%
5%
10%
15%
20%
-100%
-200%
* Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de
l'emploi des STIFIC sont analysés ici.
Poids du secteur / STIFIC (2009)
Source : Pôle emploi (Unistatis), réalisation CRIF-Service prospective et évaluation
25%
169
Analyse comparative sur courte période : impact de la crise 2008-2009
Dynamisme des principaux STIFIC en IDF entre 2008 et 2009*
25%
Fabric. de préparations pharmaceutiques
Fabric. d'équipements de communication
Fab. équipement d'aide à la navigation
Fab. instrumentation scientifiq. & tech.
Edition de logiciels applicatifs
Edition de chaînes généralistes
Télécommunications filaires
Télécommunications sans fil
Autres activités de télécommunication
Programmation informatique
Conseil en système & logiciel informati.
Tierce mainten. syst. & appli. informati.
Traitt donnée, hébergt & activ. connexe
R&D : aut. sciences physique & naturelle
20%
Evol. emploi 2009/2008
15%
10%
5%
0%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
-5%
-10%
* Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de
l'emploi des STIFIC sont analysés ici.
-15%
Poids du secteur / STIFIC (2009)
Dynamisme des principaux STIFIC en France entre 2008 et 2009*
20%
Fab. aut. prod. chimique org. de base
Fabric. de préparations pharmaceutiques
Fabrication de composants électroniques
Fab. de cartes électroniques assemblées
Fabric. d'équipements de communication
Fab. équipement d'aide à la navigation
Fab. instrumentation scientifiq. & tech.
Edition de logiciels applicatifs
Télécommunications filaires
Télécommunications sans fil
Programmation informatique
Conseil en système & logiciel informati.
Tierce mainten. syst. & appli. informati.
Traitt donnée, hébergt & activ. connexe
R&D : aut. sciences physique & naturelle
15%
Evol. emploi 2009/2008
10%
5%
0%
0%
5%
10%
15%
20%
-5%
-10%
-15%
* Seuls les secteurs dont l'emploi salarié pèse au moins 2% de
l'emploi des STIFIC sont analysés ici.
Poids du secteur / STIFIC (2009)
Source : Pôle emploi (Unistatis), réalisation CRIF-Service prospective et évaluation
25%
170
Ainsi, si le poids relatif de l’IDF dans les STIFIC est passé de 38 à 46 % des emplois innovants
nationaux entre 1993 et 2009, cela ne saurait masquer malgré tout de fortes disparités entre les
secteurs des services – dont les effectifs sont globalement croissants – et ceux industriels (malgré
leur caractère innovant) – où l’évolution d’ensemble est loin d’être positive.
Poids de l'emploi salarié francilien en France
50%
Poids STIFIC IDF / FR
Poids STIFIC IDF / FR
45%
40%
Poids STIFIC IDF / FR
35%
30%
25%
20%
Total IDF / FR
15%
Total IDF / FR
Total IDF / FR
10%
5%
0%
1993
Source : Pôle emploi, CRIF - traitement Service prospective et évaluation
2000
Poids STIFIC IDF / FR
2009
Poids total IDF / FR
Il est intéressant de constater que l’industrie occupe une place prépondérante dans les STIFIC. En
effet, l’industrie est deux fois plus présente dans les secteurs les plus innovants que dans
l’ensemble de l’emploi salarié : ainsi l’emploi industriel représente 20 % des STFIC en IDF (contre
11 % de l’ensemble de l’emploi salarié) et 34 % des STIFIC en France (contre 19 % de l’emploi
salarié total).
En termes de spécificité régionale, on soulignera que parmi les principaux secteurs innovants qui
se dégagent, la programmation informatique, le conseil en systèmes et logiciels, et les
télécommunications sans fil représentent pour l’IDF 57 % des emplois salariés français !
On notera également que l’Ile-de-France regroupe près de 41 % des salariés des activités de
recherche.
En résumé, parmi les principaux secteurs innovants, le conseil et la programmation
informatique ainsi que les télécommunications sont les spécialités régionales les plus
dynamiques.
171
ANNEXES STIFIC
172
* STIFIC
Le concept original de secteurs technologiques innovants et à forte intensité de connaissance
(STIFIC) repose sur le croisement des définitions et nomenclatures d’une part des STI77 (secteurs
technologiquement innovants) issus de travaux de l'OCDE, de la DGE et de l'INSEE avec d’autre
part les SFIC78 (services à forte intensité en connaissance) et avec l’intensité technologique
manufacturière (de haute et moyenne-haute technologie retenues ici) initiés par Eurostat.
On y retrouve finalement un nombre restreint de 45 secteurs particulièrement innovants (42 + 3,
en NAF 732 rév. 2, 2008) présents à la fois dans l’industrie et les services ; il s’agit plus
précisément de certaines industries chimiques, de la fabrication de produits électroniques et
informatiques, de l’édition, des télécommunications, des services informatiques, logiciels et
conseils, et des activités audiovisuelles (voir nomenclature complète infra).
Services
Industrie
STI
Intensité
industrielle
SFIC
technologique
- Haute technologie
- Moyenne-haute technologie
STIFIC
Sources essentielles d’innovation, les secteurs technologiquement innovants et à forte intensité de
connaissance (STIFIC) sont souvent considérés comme des moteurs importants de la croissance
dans les économies modernes.
77
Le périmètre des secteurs technologiquement innovants inclut les secteurs liés aux technologies de
l’information et de la communication (TIC), aux produits pharmaceutiques, aux biotechnologies et aux
nouveaux matériaux.
Il s’agit de secteurs caractérisables par un degré significatif d’innovation technologique tel que mesuré par
leurs dépôts de brevets répartis par domaine technologique au sens de l’étude « technologies clés pour
l’industrie française ».
78
Considérés par Eurostat comme source essentielle d’innovation, les services à forte intensité de
connaissance (SFIC) et, dans une plus grande mesure encore, les SFIC de haute technologie sont souvent
considérés comme des moteurs importants de la croissance dans les économies modernes.
173
A 732
2011Z
2013B
2014Z
2016Z
2110Z
2120Z
2611Z
2612Z
2620Z
2630Z
2640Z
2651A
2651B
2670Z
2731Z
2732Z
5821Z
5829A
5829B
5829C
5911A
5911B
5911C
5912Z
5913A
5913B
5914Z
5920Z
6010Z
6020A
6020B
6110Z
6120Z
6130Z
6190Z
6201Z
6202A
6202B
6203Z
6209Z
6311Z
6312Z
7211Z
7219Z
7220Z
SFIC / HTSI
MHT
Fabrication de gaz industriels
MHT
SI
Fab. aut. prod. chim. inorg. base n.c.a.
MHT
SI
Fab. aut. prod. chimique org. de base
MHT
SI
Fabric. de matières plastiques de base
MHT
SI
Fab. de produits pharmaceutiques de base HT
SI
Fabric. de préparations pharmaceutiques
HT
SI
Fabrication de composants électroniques
HT
SI
Fab. de cartes électroniques assemblées
HT
SI
Fab. ordinateur & équipement périphériq.
HT
SI
Fabric. d'équipements de communication
HT
SI
Fab. produit électronique grand public
HT
SI
Fab. équipement d'aide à la navigation
HT
SI
Fab. instrumentation scientifiq. & tech.
HT
SI
Fab. matériel optique et photographique
HT
SI
Fabrication de câbles de fibres optiques
MHT
SI
Fab. aut. fil & câble éltron. ou éltriq.
MHT
SI
Édition de jeux électroniques
KIS
SI
Édition de logiciel système et de réseau
KIS
SI
Edit. logiciel outil dévelop. & langage
KIS
SI
Edition de logiciels applicatifs
KIS
SI
Prod. film & progm. pour la télévision
KIS
SI
Prod. film institutionnel & publicitaire
KIS
SI
Production de films pour le cinéma
KIS
SI
Post-production film & prog. télévision
KIS
SI
Distribution de films cinématographiques
KIS
SI
Edition et distribution vidéo
KIS
SI
Projection de films cinématographiques
KIS
SI
Enregistrement sonore & édition musicale
KIS
SI
Édition et diffusion de programmes radio
KIS
SI
Edition de chaînes généralistes
KIS
SI
Edition de chaînes thématiques
KIS
SI
Télécommunications filaires
KIS
SI
Télécommunications sans fil
KIS
SI
Télécommunications par satellite
KIS
SI
Autres activités de télécommunication
KIS
SI
Programmation informatique
KIS
SI
Conseil en système & logiciel informati.
KIS
SI
Tierce mainten. syst. & appli. nformati.
KIS
SI
Gestion d'installations informatiques
KIS
SI
Autres activités informatiques
KIS
SI
Traitt donnée, hébergt & activ. connexe
KIS
SI
Portails Internet
KIS
SI
Recherche-développemnt en biotechnologie KIS
R&D : aut. sciences physique & naturelle
KIS
R&D en sciences humaines et sociales
KIS
INTITULE DE LA NAF rév. 2
174
* Evolution de l'emploi salarié dans les STIFIC (1993-2000-2009) :
1993
IDF
Total emploi STIFIC
Province
France métro.
Total
emploi
STIFIC)
(y.c.
248 416
414 681
2000
2009
Var. 2000/1993
Var. 2009/2000
TCAM 19932000
TCAM 20002009
TCAM 19932009
376 341
385 049
51%
2%
6,1%
0,3%
2,8%
442 675
450 903
7%
2%
0,9%
0,2%
0,5%
663 097
819 016
835 952
24%
2%
3,1%
0,2%
1,5%
IDF
3 536 576
3 906 880
4 089 892
10%
5%
1,4%
0,5%
0,9%
Province
9 855 542
11 569 432
12 197 824
17%
5%
2,3%
0,6%
1,3%
13 392 118
15 476 312
16 287 716
16%
5%
2,1%
0,6%
1,2%
France métro.
Source : Pôle emploi (Unistatis), Statistique annuelle de l'emploi salarié au 31 décembre - Activité économique NAF 732 - Champ Unédic – Traitement Région IDF, Service
Prospective et évaluation
175
176
Les fondements d’une politique industrielle au 21ème siècle
Quelques enseignements tirés de la comparaison internationale.
Le cas allemand montre que le maintien d’activités industrielles dans les pays développées
n’a rien d’impossible (en jouant sur la compétitivité hors prix, la qualité des services
associés, une culture de l’exportation mais aussi sur la qualité de sa main d’œuvre…)
Le cas israélien montre qu’il est aussi possible en peu de temps de créer un tissu industriel à
haute valeur ajoutée sur plusieurs segments à partir d’une main d’œuvre très qualifiée. Il
montre aussi qu’une bonne articulation des stratégies d’acteurs publics et privés peut porter
ses fruits à condition de s’appuyer sur un souci commun d’efficacité et une vraie culture de
l’évaluation.
L’avenir de l’industrie dans les pays développés implique une forte composante R&D ainsi
que le recours à une main d’œuvre de haut niveau (scientifiques et ingénieurs).
La diversité des schémas recensés montre aussi qu’une politique industrielle a d’autant plus
de chances de réussir si elle s’appuie sur les atouts structurels du pays ou de la région
considérée (l’export en Allemagne, le haut niveau de formation en Israël, les liens universités
entreprises et l’ouverture internationale au Royaume-Uni) et sur la dynamique des
entreprises de son territoire.
Dans tous les cas étudiés, la priorité est donnée à l’identification de domaines et de
technologies clefs (plus en phase avec une politique d’innovation technologique ou de
soutien aux clusters) que sur l’animation et la promotion de filières ou de secteurs d’activités
pré identifiés.
La plupart des actions sont pilotées par des structures partenariales où les pouvoirs publics
sont associés au secteur privé (entreprises, scientifiques, etc.)
Ces différents retours d’expérience montrent aussi que le rôle des pouvoirs publics est
d’autant plus efficace (voire légitime) qu’il se concentre sur l’amont (transfert de technologie
et incubation), le transversal (formation, environnement des entreprises), sur le financement
et plus précisément le co-financement.
A quoi s’ajoutent trois conditions de succès :
a) l’objectif de rentabilité/d’efficacité (fût-ce à plus long terme que dans le privé) – à la fois
pour partager une culture commune avec les entreprises et pour accroître les moyens
alloués au développement économique ;
b) une vraie culture du suivi et de l’évaluation avec arrêt ou réorientation rapide de certains
dispositifs quand c’est nécessaire, (lien évident avec le point précédent) ;
c) un partage des rôles clairs avec des décideurs identifiés et des structures d’intervention
peu nombreuses non redondantes et disposant d’une vraie feuille de route.
177
Concrètement, une telle politique peut se décliner selon les axes d’intervention suivants :
- identifier et développer des technologies clefs ;
- déployer une stratégie offensive pour développer un secteur d’activité emblématique et
prometteur, acteur de la transition écologique, où il reste des places à prendre et où des
sauts technologiques sont possibles (comme le stockage de l’énergie) ;
- encourager les transferts de technologie et la R&D dans les PME de croissance (forte
différence entre la France et l’Allemagne sur ce point !) ;
- identifier et accompagner les entreprises stratégiques et les comptes clefs (leaders
technologiques) ;
- concentrer l’animation de filières sur des objectifs resserrés susceptibles de faire travailler
efficacement ensemble grands groupes et PME (R&D et export par exemple) ; cette politique
pourrait d’ailleurs être pensée à l’international comme dans le cas israélien où le programme
GIRDF a pour objectif d’amener des sociétés multinationales à conclure des accords de
coopération d'investissement avec des jeunes pousses locales ;
- développer le capital-investissement et faciliter la transmission-reprise ;
- mettre en œuvre des actions transversales cohérentes, visibles et efficaces : promotion de
l’entrepreneuriat, formation professionnelle adaptée aux enjeux économiques locaux,
développement des formations d’ingénieurs, valorisation des chercheurs, accueil des
« classes créatives » ;
- favoriser la dynamisation et le déploiement des acteurs économiques, leurs interactions
(sensibilisation à l’entrepreneuriat ; actions ciblées, articulées avec la société civile, pour
favoriser les échanges, l’appui aux entrepreneurs, l’apprentissage entre pairs, les logiques
maillantes et de réseaux ; infrastructures adaptées : plateforme et réseaux sociaux,…)
178
Unité Développement
Mission Stratégie
Service Prospective et Evaluation
Février 2011
Industrie et politiques industrielles au Royaume-Uni, en l’Allemagne et en Israël
A retenir :
-
Le déclin industriel relatif est la norme pour les pays européens tant pour la part de la
VA que pour les effectifs en emploi
Seule l’Allemagne parvient à garder une activité industrielle significative, en grande
partie assise sur ses capacités exportatrices
Les industries britanniques et françaises sont toutefois plus orientées vers les hautes
technologies que l’allemande (effet sectoriel)
Les tissus industriels varient considérablement entre ces trois pays : grosses PME en
Allemagne, champions nationaux + petites PME en France, la Grande-Bretagne se
trouvant dans une situation intermédiaire
Le cas allemand montre que le maintien d’activités industrielles dans les pays développées
n’a rien d’impossible (en jouant sur la compétitivité hors prix, la qualité des services
associés, une culture de l’exportation mais aussi sur la qualité de sa main d’oeuvre…)
Le cas israélien montre qu’il est aussi possible en peu de temps de créer un tissu industriel à
haute valeur ajoutée sur plusieurs segments à partir d’une main d’œuvre très qualifiée. Il
montre aussi qu’une bonne articulation des stratégies d’acteurs publics et privés peut porter
ses fruits à condition de s’appuyer sur un souci commun d’efficacité et une vraie culture de
l’évaluation.
Tous les cas étudiés confirment que l’avenir de l’industrie dans les pays développés implique
une forte composante R&D ainsi que le recours à une main d’œuvre de haut niveau
(scientifiques et ingénieurs).
La diversité des schémas recensés montre aussi qu’une politique industrielle a d’autant plus
de chances de réussir si elle s’appuie sur les atouts structurels du pays ou de la région
considérée (l’export en Allemagne, le haut niveau de formation en Israël, les liens universités
entreprises et l’ouverture internationale au Royaume-Uni) et sur la dynamique des
entreprises de son territoire (approche « bottom up »).
Dans tous les cas étudiés, la définition des priorités repose davantage sur l’identification de
domaines et technologies clefs (plus en phase avec une politique d’innovation technologique
ou de soutien aux clusters) que sur l’animation et la promotion de filières ou de secteurs
d’activités pré identifiés.
La plupart des actions sont pilotées par des structures partenariales où les pouvoirs publics
sont associés au secteur privé (entreprises, scientifiques, etc.)
Ces différents retours d’expérience montrent aussi que le rôle des pouvoirs publics est
d’autant plus efficace (voire légitime) qu’il se concentre sur l’amont (transfert de technologie
et incubation), le transversal (formation, environnement des entreprises), sur le financement
et plus précisément le co-financement.
179
A quoi s’ajoutent trois conditions de succès :
-
l’objectif de rentabilité/d’efficacité (fût-ce à plus long terme que dans le privé) – à la
fois pour partager une culture commune avec les entreprises et pour accroître les
moyens alloués au développement économique ;
une vraie culture du suivi et de l’évaluation avec arrêt ou réorientation rapide de
certains dispositifs quand c’est nécessaire, (lien évident avec le point précédent) ;
un partage des rôles clairs avec des décideurs identifiés et des structures
d’intervention peu nombreuses non redondantes et disposant d’une vraie feuille de
route.
180
1- Quelques chiffres de cadrage (Royaume-Uni/France/Allemagne/Israël) :
(en gras le montant le plus élevé)
Sources: Eurostat - OCDE - OMC - **Office Central of Statistics (Israel)
*Quand cela est possible les données retenues concernent l’industrie manufacturière de préférence au simple secteur de
l’industrie car celui-ci intègre l’énergie qui est un facteur de distorsion entre les pays qui disposent de ressources énergétiques
(le Royaume-Uni avec le pétrole et le gaz de la mer du nord) et ceux qui n’en ont pas.
RoyaumeUni
France
Allemagne
Israël
Population totale (millions d’hab.)
62
64,7
82,8
7,4
PIB en US dollars des EU (mlds de dollars 2009)
2 168,9
2 173,3
2 975,3
205,8
PIB par habitant en SPA (UE27=100) en 2009
113
108
116
PIB par habitant en USD PPA courants en 2008
35 631
33 090
35 432
27 902
Taux de croissance 2009
-4,9%
-2,6%
-4,7%
+0,8%
Taux de croissance (t/t-4) au t3 2010
+2,6%
+1,7%
+3,9
+3,9%**
VA brute dans l’industrie y.c. énergie en % VA totale (2009)
15%
12,39%
22,16%
18%**
VA brute de l’industrie manufacturière en % de toutes les
branches 2009
11,1%
10,6%
19,1%
Taux de création d’entreprises (2007)
14,28
10,14
9,46
Nombre d’entreprises dans le classement Fortune 500 en 2010
29
39
37
0,03%
0,17%
0,02%
0,10%
0,02%
0,07%
Nombre d’emplois (en milliers 2009)
28 918,8
26 252,1
38 796,7
3 061,8
Nombre d’emplois dans l’industrie * (en milliers 2009)
3 275,3
3 928,4
8 564,8
393,0
Part de l’emploi industriel * dans l’emploi (2009)
11,2%
14,8%
22,6%
13,5%
Taux de chômage harmonisé total (T3 2010-OCDE)
7,7%
9,7%
6,7%
6,7%
Coût horaire de la main d’œuvre (coût annuel / nb heures
travaillées) € 2007
26,39
31,27
27,8
Part de la population avec un niveau d’étude supérieure parmi
les 25-64 ans
31,8%
26,8%
24,3%
43,6%
Dépense Intérieur de Recherche et Développement (DIRD)/PIB
(2009)
1,87%
2,21%
2,82%
4,86%
DIRD des entreprises en % du PIB
1,16%
1,37%
1,86%
3,9%
Brevets déposés auprès de l’OEB (Office Européen des Brevets)
/ million d’habitants (2007)
89,16
132,37
290,7
Nombre de brevets triadiques / million d’habitants (2007)
27,3
38,6
76,4
71,2
Pourcentage de ménages ayant accès à internet (% en 2008)
71,1%
62,3%
74,9%
61,8%
Echanges de biens et services en % du PIB en 2008
30,4%
27,7%
44,1%
40,8%
Balance commerciale (export –imports) de marchandises (2008
en Mld USD)
-176,6
-100,6
+261,9
-3,8
Balance commerciale (export –imports) de services (2008 en
Mld USD)
100,9
21,1
-40,9
4,2
Rang dans les exportations mondiales de marchandises (2009)
10
6
2
46

-
Production
Entreprises
1 (en 2009
Investissement en capital risque en % du PIB : 2008
- Amorçage/démarrage
- Développement initiale et expansion



Marché du travail et main d’œuvre
Sciences et technologies
Echanges
181
2- Des modèles industriels contrastés
Attention : les statistiques sur l’industrie ci-jointes sont élaborées à partie de la nomenclature des activités par
l’activité principale exercée qui ne tient pas compte de l’externalisation croissante de fonctions industrielles vers
des activités de services aux entreprises et qui ne tient pas compte non plus de la l’hybridation croissante des
biens produits (mix produit/services).
o
Production
La part de l’industrie dans la production totale de du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de
la France est en baisse constante depuis de nombreuses décennies. Israël semble connaître
également un recul, même si les informations disponibles sont moins nombreuses.
Part de la VA de l’industrie (y ; compris énergie) dans le total de la VA :
(En %)
1980
1990
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
France
31,8
27,1
22,9
22,4
21,8
21,2
20,9
20,7
20,4
20,4
20,4
Germany
41,1
37,3
30,3
29,7
29,1
28,9
29,3
29,1
29,9
30,2
29,8
United Kingdom
40,7
34,1
27,3
26,3
25
23,9
23,4
23,5
23,6
23,1
23,6
..
..
25,3
23,2
22,2
23,2
22
21,9
22,7
..
..
Israël 2
Source OCDE
Sur la dernière décennie, ce recul de l’industrie manufacturière dans la production a été
plus fort au Royaume-Uni et en France qu’en Allemagne.
Part de la VA de l’industrie manufacturière (c'est-à-dire hors énergie)79 dans le total des
branches
(En %)
1980
1991
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
19,5
18,9
18,3
17,7
17,5
17,3
17,2
17,2
16,5
14,8
27,5
22,9
22,8
22,4
22,4
22,6
22,7
23,3
23,8
22,7
19,1
16,0
15,4
14,7
14,1
13,6
13,2
12,6
12,5
11,9
10,6
16,4
15,3
14,3
13,6
13,3
12,8
12,4
11,6
11,1
Union européenne (27)
Allemagne*
France
18,0
15,4
Royaume-Uni
25,5
21,0
17,4
2010
20,7
Source : Eurostat
* Incluant la RDA à partir de 1991
Cette baisse de la part relative de l’industrie dans le PIB n’est toutefois pas synonyme
de baisse de la valeur ajoutée industrielle puisque, si l’on fait abstraction du décrochage
significatif observé en 2008 et 2009 (hormis pour Israël), l’industrie continue de progresser
de façon significative sur moyenne période (+ 50 % en France, + 46 % en Allemagne, + 34
% au Royaume-Uni entre 1980 et 2007). On retiendra toutefois que la crise de 2008 a
annulé brutalement 10 années de croissance de la production industrielle dans les trois pays
européens étudiés.
79
Plus précisément hors activités extractive, production et distribution d’électricité de gaz et d’eau
182
VA dans l’industrie (y compris énergie)
$ É-U, prix
constants, PPA
constantes, année
de base OCDE
1980
1990
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
France
175 840,7 199 468,0 243 859,7 249 044,9 250 408,7 255 030,8 257 835,8 261 405,0 261 485,8 266 282,7 261 036,1 234 046,1
Allemagne
384 558,3 450 637,5 481 178,8 486 423,6 479 590,9 481 611,8 504 082,9 511 252,4 540 989,3 561 535,6 542 336,6 451 586,3 498 260,6
Israel
..
Royaume-Uni
..
25 342,2
23 207,2
21 768,9
23 154,4
23 920,1
25 759,2
27 759,7
29 587,9
32 138,1
30 825,1
..
213 368,4 261 964,1 299 281,3 294 743,7 289 944,6 288 049,5 291 133,0 287 474,4 287 557,8 287 790,9 278 890,9 250 801,5
..
Source : OCDE
o
Emploi
En termes d’emplois, par contre, le recul est manifeste notamment en France et encore
plus au Royaume-Uni. L’emploi industriel français est désormais plus élevé que
l’emploi industriel britannique en termes d’effectifs (il l’était déjà en part relative).
Emploi industriel 2000
% ind/emploi 2000
Emploi industriel 2009
% ind/emploi 2009
4 905 400
18,0%
3 275 300
11,2%
Inner London
108 300
8,4%
51 600
3,4%
Outer London
194 500
9,1%
111 500
5,0%
London
302 800
8,8%
163 100
4,3%
France
4 570 000
19,8%
3 928 400
14,8%
699 300
14,1%
514 600
9,7%
Allemagne
9 081 500
25%
8 795 700
22,6%
Bayern
1 669 800
28,6%
1 599 300
25,3%
393 000
13,5%
Royaume-Uni
Ile-de-France
Israel *
Source : Eurostat *Israël CBS
Au Royaume-Uni, il ya des variations régionales considérables dans le secteur
manufacturier, il représente environ un emploi sur huit dans l’East Midlands et seulement 3%
des emplois à Londres.
On peut noter au passage la grande différence entre l’Ile-de-France et le Grand Londres
en termes d’emplois industriels en valeur comme en part relative.
o
Type des entreprises
Le tissu industriel britannique est différent de l’industrie française structurée autour de
grands groupes (logique de champions nationaux). L’industrie manufacturière anglaise, est
plutôt le fait de petites et moyennes entreprises. Le Royaume-Uni compte en effet moins
de très grandes entreprises que la France ou l’Allemagne80 Et surtout parmi ces grandes
entreprises peu relèvent du secteur industriel.81
Israël ne compte aucune entreprise dans le classement Fortune 500 des plus grandes
entreprises mondiales en 2010 (une seule en 2009 dans le bas du classement). Mais Israël
est le troisième pays en nombre de sociétés cotées au NASDAQ (derrière les Etats-Unis
et la Chine) loin devant les pays européens)82. Une enquête réalisée par l’Association des
80
À l’exception de BP qui est la 4éme entreprise mondiale.
Cf. Annexe 1 classement Fortune 500 de 2010
82
Cf. Annexe 2 : les entreprises israéliennes cotées au Nasdaq
81
..
183
Industriels en Israël révèle que 21 entreprises israéliennes ont acquis le statut de firmes
multinationales (FMN), les quatre plus grandes sont Israel Corporation (chimie), Teva
(pharmacie), Elco (électronique) et Ormat (énergie).
L’industrie française est surtout caractérisée par le grand nombre de très petites
entreprises dans le secteur manufacturier (moins de 10 salariés), l’Allemagne à l’opposé
comptant beaucoup de grosses PME et notamment plus d’établissement dans les plus de 50
et les plus de 250 salariés.
Répartition des entreprises dans le secteur manufacturier par taille (2007) :
NB Entreprises en %
Moins de 10 salariés
De 10 à 19 salariés
De 20 à 49
De 50 à 249
De 250 et plus
France
84,1
7,2
5,1
2,8
0,8
Allemagne
60,5
21,3
7,8
8,4
2,1
Royaume-Uni
75,4
10,6
7,6
5,2
1,1
Ile-de-France (2009)
84,0
7,1
4,7
2,7
1,5
France (2009)
82,0
8,0
5,9
3,3
0,8
Source : OCDE et SIREN (Insee) pour l’Ile-de-France et la France en 2009
o
Les secteurs d’activité
Les entreprises Israéliennes et britanniques sont très high tech. Les Anglais sont forts
dans les biotechnologies, dans la chimie, dans la pharmacie, dans l’aérospatial,
l’électronique et les armes. Israël s'est acquis, sur le plan international, une place
respectable dans les domaines de l'électronique médicale, l'agrotechnologie, les
télécommunications, la chimie fine, les logiciels et le matériel informatique. L'industrie
allemande présente un très vaste spectre et occupe, une position prépondérante dans
l’automobile, la construction de machines (équipements mécaniques et électroniques),
l’industrie chimique, la technologie de l’utilisation des énergies renouvelables, l’informatique
et la biotechnologie.
En moyenne, la part des biens de haute technologie dans les produits exportés est plus élevée en
Israël et au Royaume-Uni qu’en France et surtout qu’en Allemagne.
Exportations de haute technologie (% des exportations de biens manufacturés)
Pays
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
France
24,2
23,1
21,1
19,4
19,5
20,0
21,1
18,8
20,2
Allemagne
18,0
17,7
16,9
16,3
17,3
16,9
16,6
14,2
13,5
Royaume-Uni
32,0
33,6
31,3
25,9
24,1
28,0
33,6
19,5
19,2
46,0
42,2
Israël
Base de données du Comtrade, Nations Unies et CBS
2009
51,3
83
Attention à la définition des industries de haute technologie : Aérospatiale, Ordinateurs, machines de bureau,
Electronique-communications, Pharmacie. Pour mémoire la moyenne-haute technologie regroupe : Instruments
scientifiques, Véhicules automobiles, Machines et appareils électrique, Industries chimiques, Autres matériels de transport,
Machines non électriques.
Dans le classement « Red Herrings » 201084 des 100 entreprises les plus innovantes à
travers l'Europe, la France et l’Allemagne ont chacune 12 entreprises classées, le RoyaumeUni 19 et Israël 8, ce qui est très important relativement à sa taille.
83
Les industries de haute technologie comprennent les industries électroniques, équipements pour le contrôle et la surveillance,
de bureau et matériel informatique, des aéronefs et des produits pharmaceutiques.
84
Une revue mondiale qui fédère toute l’industrie High Tech http://www.redherring.com/
184
o
Recherche et Développement
Les différents profils des pays en termes de R&D sont décrits dans l’annexe 3.
L’Allemagne se distingue particulièrement par la dépense en R&D des entreprises qui
est la plus élevée des pays européens mais dispose aussi de ressources humaines de
haut niveau en sciences et technologies. Elle dépasse la moyenne OCDE du nombre de
brevets triadiques85 par habitant se situant au troisième rang mondial, derrière les États-Unis
et le Japon,
Avec 1,87 % de son PIB consacré à la R&D totale en 2009 contre 2,21 % en France et surtout
2,82% pour l’Allemagne, le Royaume-Uni est celui qui a un taux global de R&D le plus
faible, nettement en dessous de la moyenne de l'Union Européenne 27 (2,01 %).
Si on observe la part des dépenses en R&D financées par les entreprises rapportée au PIB
la Grande-Bretagne progresse pour rejoindre la moyenne européenne (1,21 % en 2008) tandis
que la France fait légèrement mieux avec 1,27 % (ce ratio ayant toutefois tendance à se
réduire). L’Allemagne quand à elle creuse l’écart avec un taux de 1,84% en progression.
Si on se cantonne aux seules dépenses privées dans l’industrie manufacturière, le rapport entre
la Grande-Bretagne et l’Allemagne passe du simple au triple, avec respectivement 0,47% et
1,57%86 du PIB.87
Malgré son faible niveau d’investissement en R&D, le Royaume-Uni dispose pourtant de
pôles d'excellence en matière de recherche universitaire, comme Cambridge, sachant que son
système de recherche se caractérise par un fort dynamisme, ainsi que par des liens étroits
entre recherche fondamentale et appliquée et les investisseurs étrangers.
Investissements étrangers directs, entrées nettes (BDP, millions$ US courants)
France
Allemagne
Royaume-Uni
Israël
Moyenne 2000-2009 IDE
59 788,7
55 736,7
93 837,8
1 771, 3
Source : Statistiques financières internationales et bases de données sur la balance des paiements du Fonds monétaire
international, de la Banque mondiale et de Global Development Finance.
Selon Alexander LAW, Directeur de Xerfi Global, l’industrie britannique bénéficie aujourd’hui
d’un grand nombre d’atouts : 88
 une spécialité dans les hautes technologies
 une position importante dans des secteurs clé : pharmacie, automobile, matériel
militaire, aéronautique
 Une main d’œuvre flexible et bien qualifiée
 Le pilotage de la monnaie pour favoriser la flexibilité
 Une proximité historique avec des pays émergents, particulièrement la Chine et
l’Inde
85
Une famille de brevets est dite triadique lorsque l'invention qu'elle désigne a fait l'objet d'une demande de brevet auprès de
l'Office européen des brevets (OEB) et de l'Office japonais des brevets (JPO) et de l'émission d'un titre de propriété à l'United
States Patent and Trademark Office (USPTO). Autrement dit, un brevet triadique permet de protéger simultanément une
invention sur les marchés américain, européen et japonais.
86
Pour mémoire la Corée du Sud et le Japon affichent respectivement des taux de 2,18% et 2,37%.
87
Ces données ne sont pas disponibles pour la France.
88
http://www.xerfi.fr/Newsletter/xerfiactiv/Live/Xerfi-alexander-law-previsions-economiques-2011-2012-royaume-uni.html
185

Le maintien d’unités de production
Israël est désormais loin devant les trois pays européens en termes de R&D il est même
au premier rang mondial pour ce qui est de l’intensité de la recherche. Israël possède sur son
territoire un «triangle magique de la R&D» : de très bonnes universités particulièrement axées
sur les domaines scientifiques (la moitié des étudiants israéliens), une main d’œuvre très bien
formée, ainsi que des synergies très fortes entre le monde académique et industriel (chaque
université possède une société de transfert technologique).
Israël présente en effet un mélange unique d'excellence académique, scientifique et
d’innovation avec une des meilleures universités du monde, qui excellent dans la recherche
fondamentale et appliquée et pionnière en médecine, sciences de la vie, agriculture,
électronique, robotique, informatique, ingénierie, énergie ainsi que dans les
nanotechnologies. Bon nombre des plus grandes entreprises du monde ont établi des
centres de R&D en Israël parmi eux Intel, IBM, Motorola, Applied Materials, BMC, Creo,
Marvell, Cisco, HP et Nestlé.
1.1. 3- Des approches très différenciées de la politique industrielle

Au Royaume-Uni, une méfiance traditionnelle vis-à-vis de la politique
industrielle qui évolue avec la crise
Une attitude traditionnelle de laisser-faire…
Le retour au pouvoir des travaillistes au début des années 2000 s’est accompagné de
quelques mesures «horizontales» pour soutenir les entreprises : incitations fiscales et autres
mesures pour promouvoir les compétences, l’innovation, la recherche et développement, et
d'autres mesures visant la compétitivité.
La nationalité du capital des entreprises n'est pas un sujet de débat et c'est le fait que l'activité
économique se situe au Royaume-Uni qui importe. La localisation des centres technologiques
fait cependant l'objet d'une vigilance particulière et les interventions de l'Etat sont admises
dans le secteur de la Défense.
…partiellement remise en cause par la crise de 2008.
Sous l’effet de la dépression mondiale et de la production industrielle, le gouvernement a dû
intervenir massivement : nationalisation des banques, baisse de la TVA, prime à la casse.
L’alliance entre conservateurs et libéraux arrivée au pouvoir en mai 2010 a promis une vraie
rupture et aussi une vraie austérité. Dans ce nouveau modèle, l’industrie britannique doit
jouer un rôle clé. Elle ne pourra pas tirer à elle seule l’ensemble de l’économie, mais elle doit
permettre de compenser les défaillances d’autres marchés.89 Pour se redresser elle peut
compter sur une politique monétaire ultra accommodante et la chute de la livre.
C’est le ministère des affaires, de l'innovation et des compétences (UK Department for
Business, Innovation and Skills, BIS) qui a la responsabilité de la politique industrielle en
Angleterre. Les assemblées décentralisées d'Écosse, du Pays de Galles et d'Irlande du Nord
sont responsables de soutien à l’industrie dans leurs territoires respectifs. 90
89
90
http://www.bis.gov.uk/assets/biscore/corporate/docs/p/10-1296-path-to-strong-sustainable-and-balanced-growth.pdf
http://www.bis.gov.uk/
186

En Allemagne, une politique globale de la concurrence et de la
compétitivité articulée avec les Länder
Après la guerre, la RFA se méfiant du dirigisme associé à un pilotage central des activités et
à un soutien ciblé à certaines entreprises ou certains secteurs, s'est tournée vers une
économie de marché fondée sur la concurrence, mais en veillant à des mesures sociales
compensatoires pour assurer la justice sociale (le principe de l’économie sociale de marché).
La politique industrielle ressemble à une politique de compétitivité globale. Elle s’inscrit dans
la promotion du système productif et la compétitivité du made in Germany, l’attractivité du
territoire pour les investisseurs, les coûts de production, la qualification de la main-d’œuvre,
la performance de recherche-développement, le climat entrepreneurial, etc.
C’est une politique industrielle implicite qui repose sur une pluralité d’acteurs. D’abord il
existe des partenariats entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques et sociaux,
dans un système baptisé de «néo corporatiste»; les grandes organisations économiques
deviennent ainsi des acteurs de la politique publique.91 Ensuite, l’État allemand s’organise
selon une structure à deux étages : la fédération (Bund) et les États fédérés (Länder) qui ont
activement participé à la réalisation d’une stratégie régionale de développement économique
et industriel, comme la Bavière mais d’autres Länder n’ont pas non plus hésité à mettre en
oeuvre leur propre stratégie de développement en utilisant plusieurs instruments : banques
régionales de développement, politique de la formation, aide aux (PME), implantation de
centres de recherche et transfert technologique, etc.
Le ministère fédéral de l’économie et de la technologie (BMWi)92 est en charge de la
politique industrielle, des politiques de soutien aux PME et de soutien aux technologies.93

La politique industrielle israélienne, fondée sur le « rattrapage » par
l’innovation scientifique et le rôle actif de l’Etat
Malgré la faiblesse de ses ressources naturelles et des guerres récurrentes, Israël est
aujourd’hui dans le peloton de tête des pays les plus prospères au monde. L’essor actuel
pourrait faire croire qu’Israël a toujours été un pays d’innovation industrielle. Et pourtant, en
1965, les investissements dans la R&D ne représentaient pas 1% du PIB. L’économie
israélienne n’a donc pas connu une lente transformation des industries « traditionnelles » en
secteurs à forte valeur technologique; au contraire, le pays a directement concentré ses
efforts sur les secteurs les plus en pointe. Les premiers succès de celles-ci, réalisés dans
le secteur militaire, ont permis à Israël d’accumuler un savoir-faire en matière de nouvelles
technologies et de créer des passerelles entre le monde industriel et l’univers académique.
Parmi les raisons qui expliquent ces succès, on peut citer l’aide étrangère qui depuis la
création de l’Etat atteint la somme totale de quelque 100 milliards de dollars, et le haut
niveau de qualification de la main-d’œuvre en raison de l'immigration de centaines de
milliers d'ingénieurs et de techniciens qualifiés de l'ex-Union soviétique avec notamment le
plus fort pourcentage mondial de scientifiques.94
91
Ainsi, les liens solides et étroits entre les banques et les grandes entreprises industrielles ont protégé ces dernières contre
des tentatives d’offres publiques d’achat (OPA).
92
http://www.bmwi.de/Francais/Navigation/Economie/politique-industrielle.html
93
En avril 2010, le ministre fédéral de l'économie et de la technologie, a dévoilé son document d’orientation pour l’industrie
allemande :
http://www.bmwi.de/English/Redaktion/Pdf/germany-industrynation,property=pdf,bereich=bmwi,sprache=en,rwb=true.pdf
94
Avec 135 ingénieurs pour 10.000 habitants en Israël (85 pour 10.000 aux Etats-Unis).
187
Au fil du temps, la politique économique israélienne a profondément évolué. Très fortement
centralisatrice à ses débuts, l’économie impliquait des interventions massives de l’Etat.
Depuis le revirement politique de 1977, la politique économique des gouvernements
successifs a connu un profond bouleversement qui s’est traduit, dès les années quatre-vingt,
par l’adhésion à une idéologie fondée sur les principes du libéralisme.
Jusqu’à la fin des années 1960 cependant, la recherche scientifique n’a été accompagnée
d’aucune politique industrielle. C’est dans les années 70 que l’innovation industrielle est
devenue un mot d’ordre L’Etat a réalisé que l’avenir industriel d’Israël résidait dans sa
capacité à utiliser la recherche scientifique pour créer des industries nouvelles. Ainsi, ont été
créés dans les ministères clés, un bureau du directeur scientifique (Office of the Chief
Scientist, OCS), dont le plus important relèverait du ministère du Commerce et de l’Industrie.
Cette structure unique administre les politiques gouvernementales de R&D, accompagne les
efforts à l’innovation des entreprises et coordonne les initiatives d’incubation et de
financement. .Les fonds doivent se répartir, sans s’attacher à des secteurs industriels
spécifiques, les entrepreneurs identifient eux-mêmes les marchés où l’investissement sera
le plus rentable95, et l’OCS attend dans certains cas un retour sur l’investissement par le
biais du versement de redevances à long terme.
1.2. 4- Les actions engagées

Au Royaume-Uni trois axes dans les politiques publiques en faveur des
entreprises et une réforme en cours des soutiens publics :
o Les actions en faveur de l'innovation :
Le Royaume-Uni a lancé en 2004 une « stratégie nationale pour la technologie » chargée
d'encourager les transferts de connaissance entre l'université et l'entreprise et d'identifier les
technologies porteuses de développements sur le plan industriel.
Le gouvernement a souhaité accorder un rôle central au Technology Strategy Board (TSB, conseil
pour la stratégie technologique) pour la promotion de l’innovation technologique dans les entreprises.
Ce conseil est composé en majorité de représentants issus du secteur privé; leur rôle est d’identifier
les priorités technologiques cruciales pour la croissance de l’économie britannique .Chargé de gérer
un budget d’environ un milliard de livres sur trois ans, ce conseil public indépendant a publié sa
96
stratégie “Connect and Catalyse - A strategy for business innovation” pour 2008-2011
Pour orienter son travail, le TSB a identifié un certain nombre de domaines d'application (le
développement durable, la production d'énergie et d'approvisionnement, les soins de santé,
le transport, les industries créatives, les services à haute valeur ajoutée, l’éco construction)
et des technologies clés (industrie à forte valeur ajoutée, les matériaux de pointe, les
nanotechnologies, les biosciences, l’électronique, la photonique et les systèmes électriques,
l’information et technologies de la communication). Il met ensuite en œuvre un certains
nombre d’outils, notamment :
-
95
le « Collaborative Research and Development » a pour but d’encourager les
entreprises à approfondir entre elles des idées qui sont à un stade de développement
peu avancé, en vue d’une éventuelle commercialisation ;
les « Knowledge Transfer Network » (KTNs) pour les organisations ayant la capacité
de créer des réseaux. Les 24 KTNs sont financés par le gouvernement, l'industrie et les
http://www.laviedesidees.fr/Le-miracle-high-tech.html
http://www.innovateuk.org/ourstrategy.ashxhttp://www.innovateuk.org/_assets/pdf/CorporatePublications/Technology%20Strategy%20Board%20-%20Connect%20and%20Catalyse.pdf
96
188
-
-
universités avec l'objectif d'accélérer le taux de transfert de technologie dans les
entreprises. Celles-ci peuvent avoir accès au savoir généré, ce qui accélère le partage
des idées et l’innovation.
Pour les technologies émergentes, les Centres d’innovation et de connaissance
(Innovation and Knowledge Centres, IKCs) sont des centres d’excellence, avec un
financement d’une durée de cinq ans, qui associent universités, chercheurs, et clients
potentiels pour créer des activités et à favoriser l’exploitation par l’entreprise de
recherches émergentes.
o Advanced Manufacturing Technologies for Photonics and Electronics - Exploiting Molecular and
Macromolecular Materials à l’Université de Cambridge.
o Ultra Precision and Structured Surfaces à l’Université de Cranfield.
o Centre of Secure Information Technologies à Queens l’Université Queens de Belfast.
o Regenerative Therapies and Devices à l’Université de Leeds.
Les Plateformes d'innovation (Innovation Platforms) se concentrent sur les défis
sociétaux que le gouvernement juge stratégique. Les plateformes du TSB sont : les
systèmes de transport intelligents, les réseaux/services de sécurité, les véhicules « bas
carbone », les éco-bâtiments, la détection et l’identification des agents infectieux. Par
l'amélioration de la coordination entre les acteurs clés de l'industrie, des universités et les
pouvoirs publics, les plateformes d'innovation peuvent identifier les obstacles à relever,
élaborer des voies possibles pour surmonter les obstacles et harmoniser les activités à
l'appui des solutions novatrices.
En outre, un crédit d'impôt recherche a été introduit en 2000 pour les PME et en 2002
pour les grandes entreprises. Il permet des déductions fiscales, pour des dépenses de R&D
éligibles, qui se montent à 50 % pour les PMEs et à 25 % pour les grandes entreprises.
o Le soutien au financement des PME
Le dispositif britannique est relativement complet et prévoit plusieurs dispositifs destinés à
faciliter le financement des PME : plusieurs fonds, et diverses mesures fiscales, l'accès au
capital risque facilité, des garanties pour aider les PME à emprunter. Un programme vise à
aider les PME à accéder à la commande publique, en facilitant l'accès à l'information.
Le gouvernement prévoit en janvier 2011, plusieurs actions pour favoriser la croissance des
PME.97
- L'accès au financement : pour croître, les PME doivent avoir accès à des sources
fiables de financement en plus des prêts accordés par les banques. Ainsi il souhaite
prolonger le Enterprise Finance Guarantee pour quatre années de plus, poursuivre le
programme Enterprise Capital Fund qui permettra aux start-up et aux PME à forte
croissance d'accéder à d'importants investissements de capital-risque,98 «business
angels» en demandant l’assouplissement des réglementations de l'UE sur le soutien à
l’activité, poursuivre l'Enterprise Investment Scheme, étudier des moyens novateurs
d'élargir le champ de la finance pour les petites entreprises.
-
97
98
L'accès des PME aux marchés publics : le gouvernement fixe un objectif d'avoir 1/4
de passation des marchés publics destinés aux PME
Encourager la création d’entreprise à domicile pour les personnes issues de milieux
défavorisés
http://www.bis.gov.uk/assets/biscore/enterprise/docs/b/11-515-bigger-better-business-helping-small-firms.pdf
http://www.bis.gov.uk/policies/enterprise-and-business-support/access-to-finance/enterprise-capital-funds
189
o Le développement international des entreprises
L'agence chargée du développement international des entreprises, UK Trade and Investment
(UKTI) 99est dotée de moyens relativement importants pour attirer des investisseurs étrangers
et aider les entreprises à vendre à l'étranger. Dans le cadre de cette agence a été créée en
décembre 2004 l'Asia task Force, qui a pour but d'identifier les défis auxquels doivent faire
face les entreprises britanniques en Asie, de mieux faire connaître les opportunités et de
développer une stratégie cohérente.
Des réformes en cours dans l’organisation du développement économique local et la
politique industrielle
Au niveau local, les 8 organismes de développement régional (ODR ou RDA Régional
Developpement Agency) ont été créés dans 8 régions anglaises en avril 1999.100 Le
neuvième, à Londres, a été créé en Juillet 2000, suite à la création de la Greater London
Authority (GLA). La London Development Agency dépend de la GLA et du maire de Londres.
Ces agences sont constituées d’un comité rassemblant des organismes publics et privés de
la région (scientifiques, industriels).101. Elles ont 5 objectifs : favoriser le développement
économique et la régénération, promouvoir l'efficacité des entreprises, l'investissement et la
compétitivité, promouvoir l'emploi, améliorer le développement et l'application des
compétences relatives à l'emploi, contribuer au développement durable.
o
Les ODR sont notamment au centre de la mise en oeuvre des clusters, outil de
développement de leur territoire. Elles sont en charge de la création d’infrastructures
régionales de soutien à l’innovation, du développement de stratégies économiques, et de la
création de partenariats entre acteurs.102
Elles constituent les principaux investisseurs pour le soutien à l’innovation à l’échelon
régional. En 2008, l’ensemble des agences ont investi 260M£ dans des structures
d’innovation et dans des plans stratégiques de soutien à l’innovation. Les programmes mis
en oeuvre par les agences ont permis d’aider plus de 8 000 entreprises à commercialiser
des idées innovantes. Dans le cadre du programme « Comprehensive Spending Review »,
les agences vont investir, en collaboration avec le TSB, 180M£ dans des programmes
d’investissement comme le développement de véhicules propres.
Après les élections, le nouveau gouvernement a annoncé que les agences régionales de
développement seraient abolies. Plusieurs de leurs fonctions de base étant prises en charge
par les nouveaux partenariats d'entreprises locales (LEP Local Enterprise Partnership).103
Le gouvernement avait prévu de lancer un plan pour l’industrie manufacturière fin 2010
mais la nouvelle stratégie, ne sera pas lancée avant avril 2011. Cependant, dans un
premier rapport publié en décembre 2010, des propositions pour l’industrie de
pointe104 sont déjà avancées : parmi les objectifs privilégiés figurent la maximisation de
l’impact économique de la recherche, la création de débouchés dans des secteurs d’avenir
en termes de croissance, tels que les industries manufacturières de pointe, les technologies
99
http://www.ukti.gov.uk/fr_fr/home.html
http://www.oecd.org/dataoecd/61/62/41462953.pdf
101
Ces agences sont des QUANGO (quasi autonomous non-gouvernemental organisation), autonome sans être indépendantes
du gouvernement central dont l’objectif est d’obtenir que le gouvernement leur attribue des crédits
102
Exemple de la stratégie d’un ODR : http://www.eeda.org.uk/files/EEDA-Manu_Framework.pdf
103
Cf. livre blanc : « La croissance locale : réaliser le potentiel de chaque lieu » :
http://www.bis.gov.uk/assets/biscore/corporate/docs/l/pu1068%20-%20local%20growth.pdf
104
http://www.bis.gov.uk/assets/biscore/business-sectors/docs/g/10-1297-growth-review-framework-for-advancedmanufacturing
100
190
propres, les sciences de la vie et l’économie numérique, l’accès aux équipements
technologiques de pointe, l’accès aux financements.
Le gouvernement fournira 200 000 000 £ par an en 2014-15 pour appuyer le développement de
l’industrie et de l’économie, avec une priorité pour les entreprises avec un fort potentiel de croissance
et la commercialisation de technologies, y compris le financement du réseau de développement de la
technologie et des centres d'innovation.

Les stratégies régionales de Londres et d’autres régions pour l’industrie…
Les objectifs définis par la stratégie du « Grand Londres » en mai 2010 ne concernent pas
directement l’industrie (en dehors des industries créatives). Il s’agit de promouvoir Londres
comme la capitale mondiale des affaires, d’avoir un environnement économique favorable et
le plus compétitif dans le monde, de faire de Londres une des premières capitale « bas
carbone » en 2025, etc.105
En revanche, d’autres régions (ODR) ont élaboré des stratégies de développement centrées
sur le secteur manufacturier comme c’est le cas de l’East of England Development Agency –
(EEDA).106

La stratégie allemande de compétitivité 107
Le ministère fédéral de l'Économie et de la Technologie (BMWi), met en place une politique
industrielle qui consiste à définir des conditions cadres de nature à préserver la compétitivité
de l'industrie et à augmenter son potentiel de croissance, d'emploi et d'innovation.
Un accent particulier concerne les PME108 qui sont le cœur de l'économie, de la
croissance et de l'emploi. En janvier 2010, le BMWi a lancé une série de mesures intitulée
« Neuf points pour les PME » destinée à stabiliser la situation des PME et à améliorer les
bases d'une reprise durable.
Pour les technologies de pointe, en 2006, le gouvernement fédéral a réuni toutes ses
mesures en matière de politique technologique et d'innovation dans une « stratégie en faveur
des technologies de pointe pour l'Allemagne ».
En 2010, le budget du ministère fédéral de l'Économie et de la Technologie (BMWi), qui
englobe environ la moitié des ressources financières de la stratégie pour les technologies de
pointe, comprend à lui seul des fonds destinés à la politique technologique s'élevant à 2,3
milliards d'euros ; (2,8 milliards d'euros avec le plan de relance).
Le gouvernement fédéral a fixé des objectifs et des mesures concrets destinés à quatre champs
thématiques considérés comme étant déterminants pour la prospérité du pays : la protection du
climat, des ressources et l'énergie, la mobilité, la santé et la sécurité.
En outre, la stratégie pour les technologies de pointe définit la voie à suivre pour les technologies
clés telles que les technologies de production, des matériaux, des microsystèmes et les
nanotechnologies ainsi que les technologies d'information et de communication, la navigation
spatiale et la biotechnologie.
Il propose de mesures de soutien variées destinées aux PME innovantes et aux créations
d'entreprises dans les technologies de pointe. Il s’agit de créer des conditions propices à l'innovation
105
http://www.london.gov.uk/sites/default/files/Economic-Development-Strategy.pdf
www.eeda.org.uk/
http://www.bmwi.de/Francais/Navigation/politique-technologique.html
108
Font parties des PME en Allemagne les entreprises réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions d'euros et employant moins
de 500 personnes.
106
107
191
par le biais, entre autres, d'incitations fiscales pour le capital risque, d'achats publics orientés
davantage sur les innovations ou des normes et standards pour l'accélération de la diffusion de
produits technologiques de pointe sur les marchés mondiaux.
L’initiative Kompetenznetze Deutschland
Cette initiative créée en 1998, favorise la mise en réseau d’acteurs de la recherche, de l’industrie et du
secteur de la finance en Allemagne. Elle rassemble des clusters innovants d’excellence et représente
pour ces membres un label de qualité. Cette initiative est comparable aux pôles de compétitivité
français ; elle a pour but le soutien du partenariat industrie recherche mais aussi le développement de
la visibilité internationale de ces réseaux de ces membres et des régions représentées. Chaque
cluster se finance de façon autonome (fonds régionaux en provenance des länder, cotisation des
membres, fonds européens). Cette initiative bénéficie de la part du BMWi d’une enveloppe annuelle
de 1,5 ME mise à disposition des clusters sous forme de services (benchmark, études, etc.).

La politique industrielle bavaroise une politique d’innovation à l’échelle du
tissu économique local
Depuis les années 60, le gouvernement de l’État de Bavière a systématiquement développé
les infrastructures de recherche. Avec ses 11 universités, 17 écoles techniques supérieures,
11 instituts Max Planck, neuf instituts de la société Fraunhofer et 3 importants centres de
recherche, le paysage bavarois de la recherche est aujourd’hui d’une grande richesse.
Depuis 1994, suivant sa politique économique active "Investir au lieu de posséder", le
gouvernement bavarois a réinvesti des revenus de privatisations d’un total de 4,2
milliards d’euros dans le cadre du programme "« Offensive bavaroise pour le futur »
(Offensive Zukunft Bayern) et de la "High-Tech Offensive" afin de moderniser l’économie,
l’État et la société. La Bavière procède à un renforcement ciblé de ses compétences dans les
champs des technologies de pointe d’interpénétration telles que les technologies de
l’information et des communications, les sciences de la vie, les nouveaux matériaux, la
mécatronique, les techniques environnementales et énergétiques ainsi que la nanotechnologie.
o
Bayern Innovation
Dans le cadre de ce plan, en 1995, la coordination de ces actions a été confiée à une structure
109
particulière « Bayern Innovation GmbH », société de droit privé sous la tutelle du ministère chargé
de l’économie et des technologies.
Bayern Innovativ a pour mission le soutien à l’innovation technologique, le transfert de
technologie et le développement de programmes de coopération entre le monde de la
science et de l’économie autour de projets à forte finalité commerciale. L'équipe du Bayern
Innovativ comprend 74 personnes, des ingénieurs, des chimistes, des physiciens, des
matériaux, des biologistes et des experts économiques et marketing.
L'accent mis sur un champ de dix technologies-clé appliquées à 10 secteurs industriels
majeurs :
109
http://bayern-innovativ.de/
192
La priorité a été donnée dans les faits au secteur de l’automobile, des TIC et des
biotechnologies et les nouveaux matériaux et l’environnement et pour le reste le choix
stratégique a été de soutenir les multiples initiatives locales au fil des propositions faites
« bottom up » pour des raisons d’efficacité en s’appuyant sur la richesse du tissu
économique local.110
Bayern Innovativ GmbH est également responsable de la gestion des clusters automobile, technologies
de l’énergie, logistique, Nouveaux matériaux, technologies médicales
La politique des grappes industrielles
Dans le prolongement de la « l’High-tech-Offensive », un investissement centré sur des
domaines technologiques clé, le gouvernement bavarois a lancé en 2005 la « Cluster
Initiative» 111identifiant 19 secteurs-clés et champs de compétence de l’économie bavaroise.
Dans ce cadre, il offre 50 millions d’euros pour chaque cluster.
Chaque équipe sectorielle doit renforcer et étendre le réseau des entreprises, institutions de
recherche, investisseurs et autres prestataires de services et faciliter le développement des
idées et des produits commercialisables.
110
111
Automobile
Technologie des chemins de fer
Logistique
Aérospatial
Navigation par satellite
Nouveaux matériaux
Chimie
La nanotechnologie
Biotechnologie
Medical
Technologie de l'énergie
Technologies de l’environnement
Produits forestiers et bois
Information et technologies de la communication
Capteurs et électronique de puissance
Selon les conclusions de l’Adit. http://www.adit.fr/images/pdf/Strat_region_II.pdf
http://www.cluster-bayern.de/
193
-
Mécatronique et l'automatisation
Services financiers
Média
Chaque pôle d’excellence bavarois a sa plate-forme ouverte aux entreprises, instituts de recherche et
universités, ce qui permet une coopération intensive et favorise l’innovation. Un programme de
réseaux régionaux vise également à promouvoir et à renforcer la coopération intersectorielle dans
chaque territoire de la Bavière.
o L’export
Depuis 1995, les exportations bavaroises ont été particulièrement stimulées par la création de
Bayern International, un organisme du gouvernement bavarois qui a pour mandat de faire la
promotion du commerce extérieur. 20 bureaux de représentation à l’étranger soutiennent
l’économie bavaroise à l’échelle mondiale en lui donnant accès aux marchés les plus
importants et en faisant de la prospection économique pour le site économique bavarois.
o
Les PME
Les PME sont le fondement de l'économie du Land de Bavière, le soutien aux PME grâce à
un environnement sain est donc un objectif important de la politique économique bavaroise.
Le ministère bavarois des Affaires économiques, de l'Infrastructure, des Transports avec ses
partenaires a créé un portail complet pour ces PME (Pacte PME de la Bavière) avec des
conseils, des informations et des services qui facilitent leurs activités et leurs permettent de
se développer.112

En Israël l’action est coordonnée par un seul organisme et centrée sur
l’innovation et l’esprit d’entreprise
L’Office of the Chief Scientist (OCS) sous tutelle du Ministère de l'industrie, du commerce
et du travail (Ministry of Industry, Trade and Labor)113 est chargé de l'exécution de la
politique gouvernementale pour le soutien à la R&D industrielle. L'objectif de l'OCS est
d'aider au développement de la technologie en Israël pour favoriser la croissance,
encourager l'innovation technologique et l'esprit d'entreprise, améliorer la base de
connaissances de l'industrie, en stimulant la R&D et en encourageant la collaboration de
R&D nationalement et internationalement. Des moyens importants lui sont alloués, son
budget passe de 110 millions de dollars en 1990 à 428 millions en 1999 soit le double
de celui de l’ANVAR, son homologue français de l’époque.
L'OCS, offre une grande variété de programmes 114
112
http://www.mittelstand-in-bayern.de
http://www.moital.gov.il/NR/exeres/B0B48981-357D-446F-AFAC-91A358E93C87.htm
114
http://www.moital.gov.il/NR/exeres/B3F78073-454A-48D5-A8BA-6D088DDECCD5.htm
http://www.moital.gov.il/NR/old_res/E77F75AC_5AB0_413C_BF94_ADA9E8104F7B.files/ocsHighlight.pdf
http://competitivite.gouv.fr/documents/commun/Documentation_poles/Comparaisons_internationales/3cluster%20eau%20isra+%C2%AElien.pdf
113
194
Les aides à l’industrie :
-
-
Soutien des programmes de R&D pour la compétitivité industrielle : La R&D du
programme doit durer au moins un an, et doit aboutir à l'élaboration d'un nouveau produit
ou une amélioration significative d’un produit existant. La société est obligée de payer
des redevances à partir des revenus de la vente du produit mis au point, qui seront
utilisées pour financer des subventions futures. Le budget annuel est de 230 millions de
$ pour 775 projets entrepris par 500 entreprises.
Soutien de l'industrie traditionnelle : Ce programme de soutien, lancé en 2005, offre
évaluation distincte et la discussion des projets des industries traditionnelles. Considérée
également comme un secteur privilégié et, ses programmes de R & D sont soutenus par
50%.
Aides à la création d’entreprises
Pré-amorçage : l’objectif est d’aider les inventeurs individuels et les entreprises à
démarrer leurs projets, via l'évaluation de la faisabilité technologique et financière, la
préparation de la proposition de brevet pour la soumission aux autorités, la construction
d'un prototype, la préparation du plan d'affaires, l'établissement de contacts l'industrie et
les investisseurs.
Incubateurs technologiques : de 2002 à 2008, 22 des 24 incubateurs technologiques
ont été acquis par des investisseurs privés.

-
-
Soutien à la R&D :
-
Magnet Consortium prend en charge la formation de consortiums composés
d'entreprises industrielles et d’établissements universitaires, afin de développer
conjointement des génériques, pré technologies concurrentes. La durée d'un Consortium
Magnet est de 3-5 ans. Les subventions vont jusqu'à 66% du budget pour l'industrie et
jusqu'à 80% pour l'établissement d'enseignement.
-
R&D générique : Encourage les entreprises qui investissent massivement dans la R&D à investir
un pourcentage significatif des fonds à long terme dans de la R&D générique.
Centres R&D dans les universités qui visent à créer et développer des infrastructures
technologiques pour leur utilisation par l'industrie.
-
-
Le Magneton et le programmes Noffar sont conçus pour soutenir la recherche
appliquée dans tous les domaines académiques et en particulier dans la biotechnologie
et la nanotechnologie afin de promouvoir le transfert de la technologie des institutions
universitaires vers l'industrie. Les subventions sont jusqu'à 66% et 90% des dépenses
approuvées respectivement
De nombreux programmes internationaux, notamment :
-
o
ISERD (Israel-Europe R&D Directorate) : Israël est le seul pays non-européen
pleinement associé au Programme-cadre de recherche et développement de l’Union
Européenne.
Israël est un membre à part entière depuis 2000, et préside le programme en 20102011. Les sociétés israéliennes prennent part à plus de 10% des programmes
Le programme GIRDF (Global Enterprise R&D Cooperation Framework) qui a pour
objectif d’amener des sociétés multinationales à conclure des accords de coopération
d'investissement avec des start-up israéliennes. L’OCS a signé plusieurs accords de
coopération avec IBM, Oracle, Merck, Coca Cola, Deutsche-Telecom.
Les Fonds Bi-nationaux permettent la participation à des projets de R&D commun
avec les homologues étrangers : BIRD Israël - États-Unis (www.birdf.com ),
BRITECH Israël - Royaume-Uni (www.britech.org ), FRDICI Israël - Canada
195
(www.ciirdf.ca ), KORIL-RDF Israël - Corée (www.koril-rdf.or.kr ), SIIRD Israël Singapour ( www.siirdf.com )
-
Matimop, le Centre industriel israélien pour la R&D,115exploite les accords de
recherche internationaux pour le compte de l'OCS. Les programmes permettent l'accès
aux sources de financement nationales et régionales, les sociétés israéliennes qui
participent à ces programmes sont en droit de recevoir des subventions de R&D de
l'OCS.
Le modèle israélien de financement des entreprises
Conscient que l’effort important de R&D risquait de générer un fort déséquilibre entre la
demande et l’offre de financement, Israël a cherché dès le début des années quatre-vingt-dix
à attirer les capitaux privés. L’implication du gouvernement dans l’offre de capital a été
temporaire, mais efficace, elle a permis, en 10 ans, le démarrage d’une industrie autonome,
capable d’attirer des financements privés locaux et étrangers importants.
Un premier programme Inbal est lancé en 1992 pour stimuler les fonds de capital risque en
leur garantissant partiellement leurs investissements, à hauteur de 70 %. Cette première
mesure est un échec, leur activité étant moins dynamique et leur valorisation boursière plus
faible que prévu.
L’OCS a donc lancé un nouveau programme en 1993, il est parti du principe que les
compétences financières nécessaires n’existaient pas en Israël et que, pour s’implanter
durablement sur la Bourse de Tel-Aviv, les fonds d’investissement israéliens avaient besoin
de nouer des relations étroites avec les marchés financiers internationaux. Ainsi est né
Yozma, fonds de placement à haut risque géré par le gouvernement, avec un apport initial
de 100 millions de dollars, qui proposait d’entrer dans le capital des fonds de placement
privés. Pour faire partie du programme, ces derniers devaient toutefois établir un partenariat
avec au moins une institution financière internationale. L’objectif de Yozma était d’investir de
l’argent public dans des fonds de capital risque, d’attirer des investisseurs internationaux et
des experts. Yozma propose d’injecter 40% des capitaux initiaux et offre à ses
partenaires, après cinq ans, de racheter les parts du gouvernement à prix d’ami. Dix
fonds de capital-risque de 20 millions chacun sont bientôt lancés, tous dirigés d’Israël.
Aujourd’hui, tous les fonds lancés par Yozma sont encore en vie, leur capital est passé de
200 millions à près de 3 milliards de dollars US. Le gouvernement, entre temps, s’est retiré
au profit du privé en encaissant un montant supérieur aux sommes investies
initialement. L’industrie du capital-risque israélienne, est aujourd’hui la plus vigoureuse au
monde compte tenu de sa taille.116
115
MATIMOP –est un organisme gouvernemental sans but lucratif, interface entre les entreprises israéliennes et leurs homologues
internationaux pour promouvoir le développement des technologies avancées. MATIMOP encourage la participation aux programmes
internationaux de coopération bilatérale et multilatérale en R&D, mis en place l’OCS
116
http://www.erudit.org/revue/AE/2006/v82/n3/014921ar.pdf
196
Annexe 1 : Extrait Fortune 500
Royaume-Uni
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
France
Allemagne
BP
1 AXA
1 Volkswagen
HSBC Holdings
2 Total
2 Allianz
Lloyds Banking Group
3 BNP Paribas
3 E.ON
Aviva
4 Carrefour
4 Daimler
Royal Bank of Scotland
5 GDF Suez
5 Siemens
Tesco
6 Crédit Agricole
6 Metro
Prudential
7 Électricité de France 7 Deutsche Telekom
Vodafone
8 Société Générale 8 Munich Re Group
Legal & General Group
9 Groupe BPCE
9 BASF
Barclays
10Peugeot
10 BMW
GlaxoSmithKline
11CNP Assurances 11 Deutsche Post
Rio Tinto Group
12France Télécom
12 RWE
Centrica
13Groupe Auchan
13 Deutsche Bank
Scottish & Southern Energy
14Saint-Gobain
14 ThyssenKrupp
Old Mutual
15Veolia Environnement 15 Robert Bosch
BT Group
16Renault
16 Bayer
AstraZeneca
17Vinci
17 Deutsche Bahn
J. Sainsbury
18Bouygues
18 DZ Bank
BAE Systems
19Sanofi-Aventis
19 Commerzbank
Standard Life
20Foncière Euris
20 Franz Haniel
Wolseley
21Vivendi
21 Lufthansa Group
William Morrison Supermarkets22SNCF
22 Landesbank Baden-Württemberg
Imperial Tobacco Group
23Air France-KLM Group23 Edeka Zentrale
National Grid
24La Poste
24 Continental
British American Tobacco
25Alstom
25 KFW Bankengruppe
Standard Chartered Group
26PPR
26 Hochtief
Anglo American
27Groupama
27 Bayerische Landesbank
Compass Group
28Christian Dior
28 Norddeutsche Landesbank
Co-operative Group
29L'Oréal
29 Heraeus Holding
30Lafarge
30 Bertelsmann
31Schneider Electric 31 Energie Baden-Württemberg
32Alcatel-Lucent
32 Fresenius
33Danone
33 TUI
34Michelin
34 Henkel
35Sodexo
35 Boehringer Ingelheim
36AREVA
36 Evonik Industries
37Eiffage
37 MAN Group
38Thales Group
39Suez Environnement
197
Annexe 2 : Liste des entreprises israéliennes, françaises, allemandes et du
Royaume-Uni cotées au NASDAQ :
Le 21 janvier 2011, 59 entreprises israéliennes sur 2 875 sont cotées au NASDAQ
derrière les Etats-Unis (2439) et la Chine (146). Seulement 49 entreprises pour toute
l’Europe réunie : dont 3 pour la France, 2 pour l’Allemagne et 9 pour le Royaume-Uni.
ALLT Allot Communications Ltd.
MNDO MIND C.T.I. Ltd.
ALVR Alvarion Ltd.
NICE NICE-Systems Limited
AUDC AudioCodes Ltd.
NVMI Nova Measuring Instruments Ltd.
BCOM B Communications Ltd.
OTIV On Track Innovations Ltd
BOSC B.O.S. Better Online Solutions
OBAS Optibase Ltd.
BPHX BluePhoenix Solutions, Ltd.
ORBK Orbotech Ltd.
CAMT Camtek Ltd.
ORCT Orckit Communications, Limited
CRNT Ceragon Networks Ltd.
PTNR Partner Communications Company Ltd.
CHKP Check Point Software Technologies Ltd.
PNTR Pointer Telocation Ltd.
CIMT Cimatron, Limited
RADA Rada Electronics Industries Limited
CKSW ClickSoftware Technologies Ltd.
Israel RDCM Radcom Ltd.
CTCH Commtouch Software Ltd.
RVSN RADVision Ltd.
CGEN Compugen Ltd.
RDWR Radware Ltd.
DMED D. Medical Industries Ltd.
RTLX Retalix Ltd.
EMITF Elbit Imaging Ltd.
RITT RIT Technologies Ltd.
ESLT Elbit Systems Ltd.
ROSG Rosetta Genomics Ltd.
ELTK Eltek Ltd.
RRST RRSat Global Communications Network Ltd.
EZCH EZchip Semiconductor Limited
SHMR Shamir Optical Industry Ltd.
FORTY Formula Systems (1985) Ltd.
SILC Silicom Ltd
FNDT Fundtech Ltd.
SODA SodaStream International Ltd.
WILC G. Willi-Food International, Ltd.
ELOS Syneron Medical Ltd.
GILT Gilat Satellite Networks Ltd.
TATT TAT Technologies Ltd.
GIVN Given Imaging Ltd.
TEVA Teva Pharmaceutical Industries Limited
MAIL IncrediMail Ltd.
TISA Top Image Systems, Ltd.
IGLD Internet Gold Golden Lines
TSEM Tower Semiconductor Ltd.
ITRN Ituran Location and Control Ltd.
TSEMG Tower Semiconductor Ltd.
JCDA Jacada Ltd. 10/15/1999
CALL VocalTec Communications Ltd.
MAGS Magal Security Systems
VOLT Voltaire Ltd.
MGIC Magic Software Enterprises Ltd.
MLNX Mellanox Technologies, Ltd.
MTSL MER Telemanagement Solutions Ltd.
MTLK Metalink, Ltd.
Les entreprises françaises : (3)
- EDAP TMS S.A. - Biotechnology: Electromedical & Electrotherapeutic Apparatus (RhôneAlpes)
- Flamel Technologies S.A. - Major Pharmaceuticals (Rhône-Alpes)
- Toreador Resources Corporation - Oil & Gas Production (Paris)
Les entreprises allemandes : (2)
- Aixtron SE - Industrial Machinery/Components
- Fresenius Kabi Pharmaceuticals Holding, Inc. - Major Pharmaceuticals
Les entreprises du Royaume-Uni : (9)
- Amarin Corporation PLC Major - Pharmaceuticals
- ARM Holdings, plc - Semiconductors
- Innospec Inc. - Major Chemicals
- Seven Arts Pictures PLC- Movies/Entertainment
198
-
Shire plc - Major Pharmaceuticals
Subsea 7 SA -Oilfield Services/Equipment
Vodafone Group Plc - Telecommunications Equipment
WPP plc - Advertising
Xyratex Ltd. Electronic Components
199
Annexe 3 : Science, technologie et industrie : Perspectives de l'OCDE 2010
200
Document n°8
Comparaison avec les autres grandes
métropoles mondiales
201
199
Benchmark – Synthèse
Villes
Londres
Chicago
Sao Paulo
Séoul
Shanghai
Istanbul
Vision pour le territoire
Branding : Faire de Londres « la Meilleure Ville du monde »
Axe stratégique : le développement durable
Outils de développement :
- Les agencies : London & Partners, London Development Agency…
- Les 4 quartiers d’affaires
Branding : Chicago ville d’affaires
Axes stratégiques : le développement durable comme point central du
développement économique et le couplage développement du
territoire/développement des transports
Outils de développement :
World Business Chicago (WBC) : bureau de développement
économique
Chicago Metropolitan Agency for Planning et sa stratégie “Go to 2040”
Green Business Strategy et Green Permit Program
Branding : Une ville « qui ne peut cesser de grandir » un Etat « chaque jour
meilleur »
Axes stratégiques : la promotion de l’équilibre social, le développement urbain
et durable, la mobilité et l’accessibilité, l’amélioration environnementale et les
opportunités d’affaires
Outils de développement :
Invest Sao Paulo
Banque nationale de développement (BNDES)
Branding : « L’âme de l’Asie »
Axes stratégiques : une politique volontariste d’accueil des entreprises
étrangères (primes, subventions, sites industriels, soutien face aux douanes,
etc.)
Outils de développement :
Seoul Global Center et les Global Village Center
Seoul Business Agency
Branding : « Améliorer la ville, améliorer la vie »
Axe stratégiqus : devenir une métropole de services
Outils de développement :
Des zones de développement dédiées aux industries high-tech.
Dpark Foreign-related Economic, Innovative & Culture Park
Branding : « la Chine de l’Europe »
Axes stratégiques : carrefour continental, politique de grands travaux et
améliorer la qualité de la vie
Outils de développement :
Le « Strategic Plan » - Plan 2010-2014
ISO, la Chambre de commerce et d’industrie d’Istanbul
202
200
Villes
Londres
Chicago
Sao Paulo
Séoul
Shanghai
Istanbul
Filières prioritaires
>
Tourisme
>
Finances
>
Green Tech
>
Economie verte
>
Transport
>
Services financiers
>
Agroalimentaire
>
Aéronautique
>
Automobile
>
Chimie, pétrole, gaz
>
Biotechnologies
>
Services financiers
>
Contenu numérique
>
Services financiers
>
Design
>
Mode
>
Tourisme
>
Finances
>
Commerce
>
Transport maritime
>
Tourisme
>
Finance
>
Logistique et transport
* Les filières communes pour au moins 3 métropoles sont surlignées
La gouvernance
 A Istanbul la municipalité métropolitaine et l’administration centrale (via le
département) se partagent le même territoire : il y a une gestion bicéphale de la
métropole. Sao Paulo se rapproche de ce modèle : si la ville est administrée
localement, la région métropolitaine est très liée à l’Etat fédéral.
 Séoul a un mode de gouvernance sensiblement différent avec un maire métropolitain,
un conseil métropolitain qui contrôle son action et des maires d’arrondissement
(l’arrondissement a ici valeur de « collectivité locale ») mais moins de présence de
l’Etat.
 Londres fonctionne avec un maire, élu au suffrage universel direct, mais secondé par
des agences gouvernementales.
 Shanghai a une gouvernance particulière, avec un maire, mais la municipalité dépend
de l’autorité centrale avec un rôle omniprésent du Parti Communiste Chinois.
203
201
Les actions en faveur du développement durable
 Londres a mis en place une stratégie en faveur du développement durable plus
globale que les autres métropoles étudiées : en développant le partenariat entre la
ville, les agences gouvernementales, les institutions publiques… Londres s’est fixé
comme objectifs de réduire ses émissions de carbone de 60% d’ici à 2025. Le but est
aussi de faire de Londres la première place mondiale sur le marché du carbone en
orientant les puissantes ressources dont dispose sa place financière.
 Chicago veut devenir la ville la « plus écologique du monde » et a mis en œuvre des
stratégies à destination des entreprises, des constructions, des réductions d’énergies
et des émissions des gaz à effet de serre. Pour obtenir des résultats la stratégie de la
ville passe par l’exemple et le portage politique. Un travail sur la réduction des
inégalités sociales est également à l’œuvre
 Tant au niveau national que métropolitain, Shanghai s’est doté d’objectifs visant à
réduire les consommations d’énergie et les émissions de CO2, développer des
normes environnementales et a démontré une partie de son savoir-faire à l’occasion
de l’Exposition universelle.
 Séoul, qui a mis en place une politique sociale importante (son premier poste
budgétaire), investit également en direction de l’environnement (technologies vertes
comme les bus électriques, « ceinture verte », réhabilitation du cours d’eau de
Cheonggye…).
 Sao Paulo cherche le développement sous le prisme de l’urbanisme dont la finalité
est de réduire les inégalités sociales (Plan stratégique 2002-2012, Plan Sao Paulo
2040)
 Istanbul ne privilégie pas le développement durable. La notion de durabilité n’est
qu’un des axes de travail du plan quinquennal 2010-2014 du maire.
204
202
Villes
A retenir pour l’Ile de France
 De nombreux points communs avec l’Ile-de-France : complexité
institutionnelle, planification, poids dans le PIB national et mondial…
 Une forte coopération entre structures publiques et entre structures
publiques et privées
Londres
Chicago
Sao Paulo
Séoul
 Une ville orientée vers les affaires mais qui se positionne de plus en
plus sur le tourisme
 Une rationalisation en cours des agences de développement
 Des initiatives conséquentes en matière de développement durable
(circulation mais aussi amélioration de l’efficacité énergétique des
bâtiments publics, fonds « verts » financés par la BEI…)
 Une stratégie ambitieuse de conversion écologique
 Le réseau des « ambassadeurs » de l’agence de développement
 Des outils financiers para-publics diversifiés (Banque du Peuple
Paulista, Banque nationale de développement, Caisse
de
Développement)
 Matrice énergétique orientée vers les énergies renouvelables et les
bio-combustibles
 Politique d’encouragement aux investissements directs avec un accueil
très professionnel et couvrant l’ensemble des besoins des impatriés
 Une approche du développement notamment dans sa composante
transports publics (même si encore largement expérimentale)
 Une ambition industrielle assumée avec un positionnement croissant
sur les technologies de pointe
 Une prise de conscience environnementale rapide
Shanghai
 Des zones de développement économique bien pensées et de taille
impressionnantes
 Une politique d’attractivité ciblée sur les PME européennes à fort
potentiel
 Une croissance dynamique qui s’appuie sur l’industrie, la construction,
le tourisme et la culture
Istanbul
 Une attractivité fondée sur la position géographique et les coûts de
main d’œuvre
 Un nombre d’acteurs limité (structuration administrative assez claire,
pas d’agence régionale de développement hormis la CCI)
205
203
Conclusion
Ces six métropoles présentent des tailles différentes, des degrés de développement
disparates, des contextes institutionnels hétérogènes. On peut néanmoins repérer un certain
nombre de points communs ou de tendances lourdes dans leur stratégie de développement :
- l’importance de pouvoir disposer d’une place financière reconnue ;
- le rôle des agences de développement de plus en plus professionnelles en
termes de promotion et d’attractivité (palettes de services d’accueil, lien avec des
parcs technologiques, stratégie d’attractivité ciblée, portage d’aides en direct,
réseaux « d’ambassadeurs » à l’international…) ;
- l’enjeu de la conversion écologique et du « green business » ;
- la nécessité de disposer d’une marque de référence à l’échelle mondiale.
Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie, l’Ile-de-France doit donc prêter une
attention toute particulière à ces quatre vecteurs de développement tout en essayant de
valoriser parallèlement un ou deux points différenciants (outils de financement innovants,
choix technologiques assumés…).
Par ailleurs la Région aurait intérêt à continuer de prêter attention à la stratégie d’un certain
nombre de villes ou de régions concurrentes. Dans ce groupe, le cas de Séoul, appelle une
attention toute particulière (compte tenu de son positionnement sectoriel et de la rapide
montée en puissance de la Corée du sud sur la scène économique mondiale) ; à quoi
pourraient s’ajouter quelques régions européennes comme la Lombardie ou la Bavière et
certains Etats de petite taille comme la Finlande ou Israël.
206
204
Londres, “world capital of
business”
Synthèse
Points focus
Filières prioritaires
Enseignements
Tourisme
Finances
Green Tech
Outils de développement économiques
Les agences : London & Partners, London
Development Agency…
Les 4 quartiers d’affaires sont des outils à
mobiliser pour devenir leader sur le « marché
du carbone »
Axes stratégiques
Développement durable
Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France
De nombreux points communs avec l’Ile-deFrance :
complexité
institutionnelle,
planification, poids dans le PIB national et
mondial…
Une forte coopération entre structures
publiques et entre structures publiques et
privées
Une ville orientées vers les affaires mais qui
se positionne de plus en plus sur le tourisme
Une rationalisation en cours des agences de
développement
Des initiatives conséquentes en matière de
développement durable (circulation mais
aussi amélioration de l’efficacité énergétique
des bâtiments publics, fonds « verts »
financés par la BEI…)
Analyse SWOT
Forces/Atouts
Faiblesses/Difficultés
>
Recrutement aisé de personnel qualifié
>
Vétusté des métros londoniens
>
Qualité des réseaux de télécommunications
>
Logement (prix au m² élevé)
>
Attractivité de l’emploi pour les étrangers
>
>
Services de proximité pour les entreprises
Qualité de vie dans l’inner London
(qualité des transports, départ
d’entreprises, …)
>
Diversité ethnique et culturelle, notamment liée
>
Qualité des espaces verts
207
205
au Commonwealth
>
Protection et rénovation urbaine
>
4eme
>
Inégalités face à l’accès aux soins
>
Marché maritime
>
Accès à la culture
>
3ème place financière
>
Insécurité
>
Niveau d’imposition peu élevé pour les étrangers
>
Education.
>
Structures de transport externes (aériennes
notamment)
>
Qualité des structures de transport internes
>
Economie très libérale, à titre d’exemple :
souplesse démarche administrative pour
l’embauche et le licenciement, faible taux
d’imposition des sociétés…
>
Diversité linguistique: jusqu’à 300 langues sont
parlées à Londres (selon le dernier recensement
de 2001)
>
Anglais, langue international
>
Droit anglais, le plus utilisé dans le monde
>
Réseau de transports urbains
aéroport mondial en nombre de passager
(derrière Chicago)
Opportunités
>
Jeux Olympiques de 2012
>
Accessibilité aux marchés
>
Devenir une ville plus verte
>
Positionnement sur la bourse du carbone
Menaces
>
Montée en puissance de nouvelles
places financières internationales
>
Pauvreté infantile
>
Politique d’austérité nationale
allant à l’encontre des axes de
développement (par exemple la
baisse des aides aux logements)
Fiche d’identité et chiffres clés
Population : 7,9 millions d’habitants (2008). Londres est la 15ème ville la plus peuplée au monde.
Superficie du Grand Londres : 1579 km²
Densité de population du Grand Londres : 4 900 habitants/km².
Composition de la population (par ordre d’importance): Royaume-Uni, Inde, Irlande, Bangladesh,
Jamaïque, Nigéria, Pakistan, Kenya, Sri Lanka, Ghana, Chypre, Afrique du Sud, Etats-Unis, Australie,
Allemagne, Turquie, Italie, France, Somalie, Ouganda, Nouvelle-Zélande.
PIB : 387, 445 milliards d’euros (2008), Londres fournit environ 21% du PIB national.
Emploi : environ 85% de la population du Grand Londres travaille dans le tertiaire. Les 2 autres
grands secteurs sont l’industrie et l’automobile.
Taux de chômage : il s’élevait à 9,1% des actifs de plus de 16 ans au premier trimestre 2011.
Jumelage : La ville est jumelée avec Berlin, Moscou, New York, Paris, Tokyo, Varsovie.
Londres possède 4 quartiers d’affaires :
•
City pour la finance, le courtage, l’assurance et le droit
•
Westminster pour les sièges sociaux, l’immobilier, la banque, les fonds spéculatifs,
l’administration
•
Camden & Islington pour la finance, la création artistique, la mode et l’architecture
•
Lambeth & Southwark pour la comptabilité, les sociétés de conseils, l’administration locale.
208
206
Gouvernance et organisation administrative
La gouvernance rassemble des acteurs clés possédant différents rôles et responsabilités
engagés pour un objectif commun : faire de Londres la « meilleure ville au monde ». Au
cœur de la gouvernance, on retrouve les londoniens qui de par leur implication (vote,
volontariat…) contribuent à son développement.
D’un point de vue plus formel, quatre entités travaillent pour la gouvernance de la ville :
-
La GLA (Greater London Authority)
Le Maire
L’Assemblée
Le London Boroughs (ville de Londres)
La gestion de la ville s’effectue à deux niveaux. Au niveau de la ville avec la Greater London
Authority et à un niveau plus local au sein des 33 districts londoniens formés par les 32
boroughs et la Cité de Londres à travers plusieurs instances.
The Greater London Authority
C’est une autorité stratégique qui gère l’administration de la région du « Grand Londres » (la
sécurité, les secours, les transports et le développement économique). Elle est composée du
Maire et de l’Assemblée de Londres.
La GLA est fondée sur les GLA Act de 1999 et 2007.

Le Maire
Le Maire de Londres est le représentant de la GLA. Il en est responsable de sa politique et
de son budget et est donc détenteur du pouvoir exécutif de la GLA. Depuis 1999, il est élu au
suffrage universel direct. Il nomme les responsables des autorités chargées :

-
des services de police (Metropolitan Police Authority) ;
des services de lutte contre les incendies (London Fire Brigade) ;
de la plupart des transports (Transport for London) ;
du développement économique (London Development Agency).
L’Assemblée de Londres
Son rôle est d’examiner les actions du Maire, de gérer ses comptes, de traiter les sujets de
haute importance pour la ville et de représenter les intérêts des londoniens. L’Assemblée se
compose de 25 membres élus (élus tous les 4 ans).

London Boroughs
Les 33 boroughs de Londres et la City Corporation of London sont responsables de la
gestion des 33 districts et des services publics de la ville de Londres.
La City Corporation of London est une autorité classique locale qui est dirigée par le Lord
Mayor of London (poste différent de celui du Maire). Le Maire collabore étroitement avec ces
districts afin d’assurer un équilibre entre elles dans le cadre de la stratégie de la ville. Cette
dernière finance principalement les initiatives mises en place. Les 33 districts sont
responsables des services locaux non pris en charge par le GLA tels que l'aménagement
local, les écoles, les services sociaux, les routes locales et le ramassage des ordures.
Chacun des districts a à sa tête un conseil (council).

209
207

Coordonner les différents acteurs intervenant sur le
territoire
Les différentes autorités, agences et départements du gouvernement britannique travaillent en
coordination avec les entreprises et les organisations pour accélérer la croissance de Londres. Le Maire
joue un rôle central en coordonnant leurs efforts et leurs activités
Ainsi, l’Agence de Développement de Londres et Think London travaillent directement avec le Maire.
Celui-ci décide des stratégies, des principes directeurs et des budgets. Par contre, l’influence du Maire
se concrétise plus indirectement avec les autres organisations telles que Homes and Communities
Agency et l’Olympic Delivery Authority. Le Maire préside ou siège lors des comités de direction mais
l’autorité est détenue par le gouvernement central plutôt que par le gouvernement de la ville.
L’après crise à Londres

Une relative résistance à la crise ?
Les effets de la crise financière ont été particulièrement dévastateurs pour Londres,
où la gestion alternative avait été considérablement développée depuis la fin des années
1990. Ainsi dès le début de la crise, en 2008, les actifs sous gestion ont plongé de 37,2% à
Londres alors qu’ils baissaient de seulement 26,7% à New-York1.
Londres s’est avérée aussi durement touchée car elle représente près de 45 % de l’activité des services
financiers du Royaume-Uni et 19,5% de la valeur ajoutée du Grand Londres est produite par l’activité
des services financiers (contre 9% pour l’ensemble du Royaume-Uni)2. Ainsi, la région de Londres est
la région du Royaume-Uni dont le taux de croissance a le plus diminué entre 2008 et 2009 : le taux de
croissance londonien est passé de +3,9 % en 2008 à -2,6% en 2009.
Un rapport du Centre for Economics and Business Research (CEBR) a dressé un bilan
particulièrement lourd pour l’emploi financier dans la capitale britannique : entre 2007
et 2009, 48.800 emplois ont ainsi été détruits soit une réduction de 14% de l’emploi financier
de la région, dont 18.200 dans la banque d’investissement et 10.800 dans les actions et obligations.
Selon les derniers éléments disponibles,3 l’emploi financier a effectivement retrouvé le
chemin de la croissance. Le centre de Londres compte, en 2010, 315000 emplois dans les services
financiers soit 10 000 de plus qu’en 2009, mais on reste loin des 354 000 emplois enregistrés
en 2007.
De manière plus générale, le marché du travail londonien peine à s’améliorer. Si le
Royaume-Uni a connu une augmentation très importante du chômage pendant la crise (898 000
demandeurs d’emplois supplémentaires entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 20104) on
assiste aujourd’hui à une stabilisation de la situation (voire à une amélioration). Le nombre de
demandeurs d’emplois britannique recule au 1er trimestre 2011 (-37 000 personnes par rapport au 4éme
trimestre 2010) et le taux de chômage s’établi désormais à 7,7%.
A Londres en revanche, le nombre de demandeurs d’emploi ne reflue toujours pas : il a augmenté de
98 000 personnes entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 2010, au cœur de la crise, et il
augmente encore de 12°000 personnes entre le 1er trimestre 2010 et le 1er trimestre 2011 (pour s’établir
désormais à 384 000 demandeurs d’emplois).Le taux de chômage londonien, qui a toujours été plus
élevé que celui du Royaume-Uni, est passé ainsi de 6,8% début 2008 à 9,1% début 2011. Depuis 2009,
1
Financial Services International de Londres
2008
3
ONS : Office for National Statistics
4
Ce qui a fait passer le taux de chômage de 5,2% à 8% de la population active !
2
210
208
la croissance du chômage est cependant en train de ralentir, l’emploi étant certainement favorisé par
les Jeux Olympiques de 2012.

The Economic Recovery Action Plan (ERAP)
Le Maire et l’Agence de développement de Londres doivent faire face à des défis
antagonistes : le climat économique étrangle la base d’imposition alors que les besoins en
dépenses publiques augmentent. Fin 2008, un ensemble de mesures est établi pour faire
revenir Londres sur le chemin de la croissance à travers l’Economic Recovery Action Plan
(ERAP) dont l’objectif est de prioriser l’aide à ceux qui sont le plus dans le besoin. L’ERAP
qui comportait au départ 57 actions en compte désormais 70. Parmi les initiatives qui ont été
le plus récemment ajoutées figurent :
>
>
>
>
>
Rendre l’accès aux appels d’offres pour les PME plus simple en supprimant les obstacles
inutiles
Des ressources financières importantes ont été alloués au soutien des compétences et à
l’accession à l’emploi pour les londoniens
Mettre en place des approches novatrices pour améliorer l’emploi des jeunes
Continuer à faire campagne pour protéger la compétitivité internationale de la capitale en
rendant le lobbying plus systématique et stratégique
Fournir un soutien supplémentaire pour permettre aux jeunes d’accéder à l’apprentissage
Ces nouvelles actions reflètent la priorité du Maire dans la lutte contre le chômage, et en
particulier le chômage des jeunes afin qu’ils ne soient pas déconnectées du marché du
travail en raison de la récession.

Un bassin d’emploi toujours attractif pour les actifs
étrangers : l’exemple des français
De manière générale, le Royaume-Uni constitue le premier pôle de croissance de la population
française à l'étranger. La population française installée à Londres a augmenté de plus de 50 % entre
2000 et 2008. Leur nombre est estimé à environ 300 000, ce qui fait aussi de la capitale britannique la
« sixième ville française » par la population et la ville française la plus importante hors de l’Hexagone.
Parmi les catégories, celle des employés du secteur tertiaire demeure toutefois dominante (la moitié
environ), L'afflux d'arrivants très qualifiés dans les secteurs liés à la finance et aux nouvelles
technologies n'en demeure pas moins très sensible. Malgré la crise, rien n’indique, pour l'instant, un
ralentissement de l'installation des Français outre-manche comme en atteste la liste d’attente pour
s’inscrire au Lycée Français de Londres.

Londres demeure la ville d’Europe la plus attractive aux
yeux des investisseurs
Cf : Fiche de présentation du Benchmark (Cushman & Wakerfield positionnement de la ville
de Londres)
211
209
TOP 10 DES VILLES D’EUROPE LES PLUS ATTRACTIVES POUR L’IMPLANTATION DES
ENTREPRISES
Rang 2010 (2009)
Ville
1 (1)
Londres
2 (2)
Paris
3 (3)
Francfort
4 (5)
Bruxelles
5 (4)
Barcelone
6 (8)
Amsterdam
7 (9)
Berlin
8 (6)
Madrid
9 (7)
Munich
10 (15)
Düsseldorf
(Source: Cushman & Wakefield, European Cities Monitor 2010)
CLASSEMENT DES VILLES D’EUROPE LES PLUS ATTRACTIVES SELON LES
DIFFERENTS CRITERES
Critères
N°1
N°2
N°3
Facilité de recruter du personnel qualifié
Londres
Paris
Francfort
Accessibilité aux marchés
Londres
Paris
Francfort
Qualité des réseaux de télécommunications
Londres
Paris
Francfort
Qualité des infrastructures de transports
externes
Londres
Paris
Francfort
Coût de la main d’œuvre
Varsovie
Bratislava
Lisbonne
Dublin
Londres
Varsovie
Londres
Bruxelles
Amsterdam
Leeds
Lisbonne
Berlin
Londres
Paris
Berlin
Berlin
Manchester
Madrid
Qualité de vie offerte aux salariés
Barcelone
Munich
Stockholm
Qualité de l’environnement
Stockholm
Oslo
Edimbourg
Climat
économique
gouvernement
créé
par
le
Compétences linguistiques
Rapport qualité de l’offre/coût immobilier
Qualité des infrastructures de transports
internes
Offre disponible d’immeubles de bureaux
(Source Cushman & Wakefield, European Cities Monitor 2010)
212
210
Stratégies à l’œuvre sur le territoire
Le Maire promeut l’image de Londres en tant que « meilleure ville au monde ». Son but : mettre en
place une stratégie afin que le monde partage cette vision. Il s’agit de donner l’opportunité à tous les
londoniens et entreprises londoniennes de bénéficier d’un environnement favorable pour les affaires,
une plus grande qualité de vie et des standards environnementaux élevés.
Pour appuyer sa politique, il a publié simultanément 3 documents élaborés de concert présentant sa
vision politique à long terme.
Le premier porte sur la stratégie de développement territorial (la « Spatial Development
Strategy »), communément appelé le « London Plan ». Il a été mis à la consultation publique en
octobre 2009. Il sert de guide à la rédaction des programmes de développement local rédigés par les
« Borough » londoniens. Ce document est la feuille de route pour les « 20-25 ans » à venir de
Londres dans les domaines économiques, sociaux, environnementaux et des transports. Il poursuit 6
objectifs :
1 - Relever le défi de la croissance
économique et démographique
3 - Des quartiers variés, puissants,
sûrs et accessibles
2- Etre compétitif internationalement
4 - Développer la qualité de vie
5 - Devenir leader dans la qualité
environnementale
6 - Faciliter, sécuriser et permettre à
tous d’avoir accès à un emploi
Chaque objectif est décliné en politiques dans le temps et l’espace au travers des « Borough ». Il
devrait être adopté courant 2011 (consultation publique toujours en cours au moment de la réalisation
de ce benchmark).
Le second document, le « Mayor's Transport Strategy », est le programme stratégique concernant
les transports sur 20 ans et qui doit faciliter le développement économique et social de Londres. Il est
construit autour de 6 buts :
1 – Appuyer le développement
économique et démographique
3 – Améliorer la sureté et la
sécurité de tous les londoniens
5
- Réduire la pollution des
transports
2- Améliorer la qualité de vie de
tous les londoniens
4 – Améliorer les réseaux de
transports
6 – Aider l’organisation,
déroulement et l’après-JO 2012
le
Le troisième document, « the Economic Development Strategy (EDS) », présente la stratégie de
développement économique. Il a été adopté en mai 2010 et traduit la vision politique du Maire de
Londres sur 20 ans. Il est organisé en 5 objectifs :
1 – Faire de Londres la capitale
mondiale de la finance, du tourisme
et de l’innovation
3 – Faire de Londres d’ici 2025 une
des capitales mondiales au niveau
des faibles émissions de carbone
2- Assurer Londres de disposer de
l’environnement d’affaires le plus
compétitif au monde
4 – Donner aux londoniens
l’opportunité de prendre part au
développement
économique,
l’accès à des emplois durables
5
Attirer
et
soutenir
l’investissement
dans
la
construction et la rénovation
d’infrastructures nécessaires au
développement
de
Londres,
notamment
pour
les
Jeux
Olympiques et Paralympiques de
2012
N.B. Ces objectifs sont décrits plus en détail ci-après.
Des thèmes transversaux appuient ces objectifs :
1 – L’innovation
2- L’investissement au prix le plus
juste
7 – L’adaptation aux changements
climatiques
3
–
L’accès
à
tous
au
développement économique
4 – Le développement durable et
l’amélioration environnementale
5 - La santé et l’accès aux soins
pour tous
6 – La réduction de l’insécurité
213
211
Améliorer la compétitivité
La compétition devient de plus en plus dure entre les villes traditionnelles telles que Londres
et les grandes villes émergentes comme Shanghai. Londres possède de nombreux
avantages tels que la compétence de la main d’œuvre, un accès aux marchés, d’excellentes
infrastructures de télécommunications.
En revanche, la ville présente un certain nombre de faiblesses notamment concernant la
qualité de vie. Des mesures pour améliorer la qualité des espaces verts, la rénovation
urbaine ont été lancées (voir «Leading to a Greener London », « Great Outdoors
programme », « Air Quality Strategy »). La réduction des inégalités face à l’accès aux soins
(voir « Health Inequalities Strategy »), l’accès à la culture (voir « Cultural Strategy ») sont
également concernés. D’autres mesures ont été prises dans les domaines de la lutte contre
l’insécurité et l’éducation.
L’innovation joue un rôle important dans l’amélioration de la compétitivité. L’objectif de
Londres n’est pas d’imposer un cadre dans lequel l’innovation s’insère mais de créer un
environnement favorable au développement de l’innovation en encourageant les partenariats
entre entreprises et entre les entreprises et les universités. Un des outils de cette politique
est le London Innovation Centre, soutenue par l’Agence de Développement de Londres qui a
pour but d’aider les entreprises dans leur développement : de l’idée au développement en
passant par le financement par des business angels… Toutefois, il existe d’autres structures
apportant les mêmes soutiens tels que le London Knowledge Innovation Centre, le London’s
Business incubator.
Enfin pour attirer les entreprises, il s’agit d’offrir, en s’aidant du « London Plan », des
conditions propices pour leur implantation : s’assurer que l’espace disponible pour
l’implantation et le développement de l’entreprise est suffisant, que les transports sont
accessibles, de qualité (fiabilité)…
Transformer l’économie en une économie à faible émission de CO2
L’objectif est de diminuer les émissions de CO2 de 60% d’ici 2025 et de rendre Londres très
performante sur le « marché du carbone » en mettant à contribution les atouts de son
puissant secteur financier (business services, conseil, ingénierie…). Les investissements
dans les réductions d’émission de CO2 seront encouragés. Ce sont donc les composantes
privées et publiques de la puissance financière de Londres qui doivent être orientées vers
l’important marché financier que représente la réduction des émissions de CO2.
Etendre le développement à tous
L’objectif est de former les londoniens aux besoins du monde du travail et à ses mutations à
venir. Les investissements de Londres d’ici à 2031 (le réseau ferroviaire du Grand Londres
« Crossrail », les investissements liés aux Jeux Olympiques…) devraient créer 130 000
emplois et il faudra veiller à mettre en adéquation ces emplois avec l’offre des londoniens.
Des programmes veillent à l’égalité face à l’emploi comme l’« Equal Life Chances for All » et
l’adéquation de l’enseignement et des besoins du marché du travail.
Le but est que d’ici à 2020, le taux de chômage de Londres soit inférieur à celui de
l’Angleterre. La ville est dotée d’un « Conseil Londonien de l’Emploi et des Compétences »
pour permettre aux londoniens de sécuriser leurs emplois en cherchant par exemple à
développer la formation professionnelle ou l’apprentissage. D’autres structures (comme
l’« Adult Advancement and Carrers Service »), doivent aussi permettre aux londoniens
d’évoluer
dans
leurs
entreprises.
Un
partenariat
tripartite
Gouvernement/Employeurs/Travailleurs est privilégié pour concilier les besoins des
entreprises et les envies des travailleurs.
Enfin la disparition de la pauvreté infantile d’ici 2020 est visée par le Maire.
214
212
Investir pour le futur de Londres
L’objectif poursuivi est d’attirer et d’encourager l’investissement dans la construction ou la
rénovation d’infrastructures stratégiques. Les investissements seront orientés pour aller vers
les zones qui en ont le plus besoin ou qui présentent le potentiel de développement le plus
fort. Ils doivent également être dirigés vers la zone principale d’activité de Londres (« Central
Activity Zone ») mais aussi vers les 12 « centres économiques » périphériques. Ces zones
seront sélectionnées avec l’aide du « London Plan ».
A noter que le « London Plan » définit également des emplacements stratégiques pour
l’industrie sous forme de deux types de zones :
• Les Industrial Business Parks (IBP) pour les entreprises nécessitant un environnement de
haute qualité,
• Les Preferred Industrial Locations (PIL) pour les entreprises avec moins d'exigences.
Les investissements des Jeux Olympiques seront utilisés pour rénover et améliorer la qualité
de vie dans les 5 arrondissements (« boroughs ») hôtes mais aussi pour irriguer la région
londonienne des retombées économiques des investissements opérés.
Territorialiser l’action économique
Dans la banlieue plus éloignée du centre de Londres (Outer London) de nombreux centres,
compte tenu de leur taille, peuvent être considérés comme des villes à part entière et le
Maire et l’Agence de développement économique souhaitent soutenir ces centres dans la
mesure où ils offrent des emplois et une bonne qualité de vie pour les populations et les
entreprises.
Dans l’Inner London, le maire et l’Agence travaillent avec des partenaires publics et privés
en vue d’améliorer le réseau de transport afin de maintenir la vitalité du centre ville et
d’apporter un renouveau dans les zones urbaines qui ont souffert du retrait des principaux
employeurs ces dernières décennies.
Enfin, des zones d’opportunités et des zones d’intensification ont été identifiées. En
apportant un soutien adéquat, ces zones peuvent favoriser un climat de croissance pour la
population et les entreprises nouvelles qui fournissent le travail dont la population a besoin.
Ces zones comprennent Western Wedge autour d’Heathrow en passant par Thames
Gateway dans l’Est et la Lea Valley.
Focus sur les outils : les agences de développement
Think London, favoriser les investissements directs
étrangers
Objectif général : favoriser l’implantation des entreprises internationales dans la capitale
britannique, en les aidant à s’installer, à prospérer et à se développer.
Les clients bénéficient d’un service complet, gratuit et confidentiel. Les experts travaillent en
collaboration avec le gouvernement et la communauté des affaires, pour permettre aux
entreprises de rencontrer les personnes les plus compétentes, d’accéder aux lieux les plus
stratégiques, et de profiter de toutes les opportunités qu’offre la capitale. A titre d’exemple :

>
>
L’aide à la réalisation d’un business case, une évaluation économique du projet d’installation à
Londres, et une aide à l’implantation concrète aussi rapidement et facilement que possible.
L’aide à l’établissement de bons contacts en donnant accès aux réseaux d’entreprises, aux
associations professionnelles et aux spécialistes (avocats, comptables, banquiers, sources de
215
213
>
>
>
subventions gouvernementales, compagnies d’assurance, spécialistes de l’immobilier (espaces
commerciaux et résidentiels), professionnels de l’agencement de bureaux, fournisseurs de
télécommunications et de technologies de l’information, architectes, experts des relations
publiques et agences de marketing).
L’aide à l’identification des futurs collaborateurs parmi la multitude de compétences et talents
disponibles à Londres.
L’aide à l’installation physique à proximité des marchés stratégiques, avec l’infrastructure et
les services d’aides aux entreprises les plus adaptés.
L’aide familiale à l’installation à Londres par la mise à disposition d’informations pratiques sur
le logement, les écoles et les services locaux. Une aide est également apportée à l’organisation
d’autres aspects importants de la vie dans la capitale pour les membres du personnel ainsi que
pour leur famille (aspects de la vie quotidienne).
Ainsi, en 2009, 178 entreprises étrangères se sont installées avec succès à Londres, 6190
postes ont été créés et sauvés dans la capitale. Les investissements proviennent de 26 pays
contribuant pour plus de 700 millions de livres sterling à l’économie londonienne.
Depuis le 1er avril 2011, les missions de Think London, de Visit London et Study
London, agences auparavant indépendantes, sont transférées à London & Partners, la
nouvelle agence officielle de promotion du Grand Londres.
La nouvelle agence va mettre en œuvre une stratégie intégrée visant à promouvoir Londres
d’une seule voix auprès des entreprises, des visiteurs et des étudiants. London & Partners
mettra ainsi en commun les connaissances et expertises des trois organismes désormais
investis d’une seule et même mission qui leur permettra d’œuvrer de concert pour proposer
une stratégie unique de promotion de la ville.
London Development Agency : agence de développement
local
Objectif général, maintenir les succès de Londres tout en remédiant aux problèmes
auxquels la ville est confrontée.
Elle travaille en étroite collaboration avec le Greater London Authority, les arrondissements
de Londres, les entreprises et le secteur tertiaire. Les actions de la LDA sont les suivantes :

>
>
>
>
>
Fournir des conseils pratiques et aider les habitants et les entreprises londoniennes
Promouvoir Londres sur la scène mondiale avec récemment l'Exposition de Shanghai
Avoir une renommée internationale dans les activités de régénération écologique et
économique
Réduire les émissions de CO2 avec le programme « changement climatique »
Faire profiter de l'impact des Jeux Olympiques et paralympiques de 2012 aux londoniens.
La stratégie de la London Development Agency (LDA) est initiée par le Conseil qui est
composé du Directeur Général et des directeurs en charge des cinq actions ci-dessus.
Depuis l'élection du Maire de Londres en mai 2008, la LDA a revu sa structure pour
améliorer ses performances, optimiser les ressources et la forme de l'organisation.
Comme expliqué précédemment, le but de la LDA est de maintenir la position de Londres en
tant que destination de choix pour les entreprises, les investisseurs, les visiteurs et les
étudiants. Pour cela, un plan pour les années 2010-2011 a été mis en place avec plusieurs
axes stratégiques :
>
>
>
Investir pour promouvoir Londres à travers le monde et dynamiser son économie
Maintenir la position de Londres comme première destination
Travailler en partenariat avec Visit London, Think London, UK Trade & Investment
Pour cela, le plan 2010-2011 mise sur les actions suivantes :
>
Maintenir Londres comme premier centre d’affaires : promotion du commerce et coopération
accrue avec l’UK Trade & Investment pour le développement à l’international des entreprises.
216
214
>
>
>
>
La LDA soutient l’action du Maire en matière de tourisme via le plan créé à cet effet pour la
période 2009-2013. Le travail de la LDA inclut également l’offre d’informations, l’amélioration
de l’accueil des visiteurs, la promotion de Londres en coopération avec Visit London.
Londres accueille plus de 90 000 étudiants étrangers provenant de plus de 200 pays. Pour
cela, l’organisation Study London, financée par la LDA, a pour but d’accroître les liens en
termes de culture et d’économie entre Londres et les économies émergentes.
Londres possède une solide base de compétences. Elle possède de nombreux talents qui
apportent à la ville une haute valeur ajoutée aux entreprises.
La LDA travaille avec la ville et les entreprises pour promouvoir les liens économiques avec les
marchés étrangers notamment chinois et indiens.
En juin 2010, le gouvernement avait annoncé que les organismes de développement
régional, y compris la London Development Agency (LDA), devaient être supprimés au 31
mars 2012.
Sur proposition du maire de Londres, le gouvernement a accepté que les fonctions de
la London Development Agency (LDA) soient transférées à la Greater London
Authority (GLA). Cela signifie que la London Development Agency cessera d'exister
avant le 31 mars 2012.

Une agence de rencontre liée aux JO 2012: Réseau
d’affaires 2012
Objectif général : aider les entreprises à travers le Royaume-Uni à profiter des opportunités
d'affaires relatives aux Jeux de Londres 2012.
Le réseau d'affaires aidera les entreprises à profiter des opportunités d'affaires relatives aux
Jeux directement avec le Comité d'Organisation de Londres 2012 ou avec les fournisseurs
dans sa chaîne logistique.
Plus de 75.000 futures opportunités d'affaires, d'un montant estimé à 6 milliards de livres,
devraient être attribuées entre 2008 et la tenue des JO.
Le réseau d'affaires propose le nouveau service « CompeteFor », une « agence de rencontres
d'affaires » qui permettra aux entreprises de profiter des opportunités relatives aux Jeux de Londres
2012
Actions concrètes mises en œuvre en matière de
développement durable
En 2000, le gouvernement britannique a publié une série de recommandations pour inciter à
la réalisation de rapports cadre sur le développement durable au niveau régional. Le maire
de Londres a approuvé le rapport cadre sur le développement durable de Londres en juin
2003. Surtout en 2006 dans son rapport « Securing the Regions’ Future » le gouvernement
établi des propositions détaillées pour renforcer les actions des Régions dans le
développement durable notamment à travers leurs stratégies régionales.
Au niveau national, la nouvelle « Spending Review » d’octobre 2010, qui présente les
grandes orientations budgétaires pour les cinq prochaines années et prévoit cependant des
budgets en baisse dans un grand nombre de domaines
Pour réduire les émissions de carbone de la ville de 60% d’ici 2025, la méthode de travail
utilisée est celle du partenariat. Le Maire et l’Agence travaillent avec les Conseils de
Londres, le gouvernement britannique, les institutions européennes et d’autres institutions
publiques.
Quelques exemples :
217
215
Premier exemple : le « Green Enterprise District » qui s’étend sur 6 quartiers à l’est de
Londres et qui doit régénérer l'une des zones les plus défavorisées de la capitale en créant
plus de 6 000 emplois. Le projet vise à utiliser des terrains industriels non aménagés pour
attirer un maximum de 140 milliards de £ d'investissements et attirer des organisations
actives dans le secteur à faible intensité de carbone.
Second exemple : le «fonds vert» de Londres dédié à des investissements dans des
programmes environnementaux de 100 millions de livres : avec notamment 38 millions de
la LDA et 50 millions des fonds structurels dans le cadre du programme JESSICA (Joint
European Support for Sustainable Investment in City Areas) qui est une initiative mise au
point par la Commission européenne avec la Banque européenne d'investissement
(BEI) en collaboration avec la Banque de développement du Conseil de l'Europe, pour
financer le développement urbain durable.
Troisième exemple : la lutte contre la pollution automobile. Le 17 février 2003, le Maire
de Londres de l’époque, M. Ken Levingstone, a lancé l’expérience urbaine la plus
spectaculaire de ces dernières années en imposant des frais de 5 £ pour l’utilisation d’un
véhicule automobile dans une zone ovale de 8 km2 entourant le centre-ville de Londres
durant les heures de pointe/de travail.
Les résultats obtenus semblent très positifs puisque relativement peu de contrevenants ont
été observés et que la mesure a permis une réduction de près de 20 % du nombre de
véhicules automobiles dans la zone. De plus, la vitesse des véhicules automobiles dans le
centre-ville de Londres est passée de 10 mph à 20 mph.
L’autre point est la gestion de l'énergie :, le London Plan a pour objectif d’obtenir une
réduction de 25% des besoins en énergie de Londres d’ici 2025.
Quatrième exemple : l’action d’Honeywell dans le cadre de la Clinton Climate Initiative.
Honeywell a été choisie par GLA pour mettre en œuvre un programme de modernisation
d'immeubles qui augmentera l'efficacité énergétique des installations municipales et qui
réduira les émissions de carbone. Londres est ainsi la première ville du groupe C40 dans le
monde à lancer un programme exhaustif dans le cadre de la Clinton Climate Initiative (CCI),
Cette étape doit marquer le début de la transformation des immeubles de Londres.
Honeywell mènera une analyse détaillée des 22 immeubles du Transport for London (TfL).
La GLA et le TfL, choisiront ensuite les propositions répondant à leurs exigences en matière
de réduction d'émissions de carbone et attribueront à Honeywell des contrats axés sur le
rendement de façon à appliquer les mesures d'économie d'énergie dans les installations
prédéterminées. Honeywell garantit l'obtention de ces économies, ce qui fait que les efforts
investis n'auront aucun effet sur les budgets d'exploitation et qu'ils n'exigeront aucun
financement supplémentaire de la part des contribuables.
Le programme devrait avoir un impact écologique significatif en regard du nombre
d’immeuble (22), puisque qu’Honeywell prévoit que les économies potentielles d'émissions
de carbone équivaudraient à elles seules et en valeur absolue, au fait de retirer plus de 450
automobiles de la circulation.
Une stratégie « bas carbone »
Le passage à une économie plus respectueuse de l’environnement permettrait de faire des
économies estimées à plusieurs milliards. C’est ainsi un potentiel de 3,7 milliards de livres
par an qui pourraient être reversés aux entreprises. Avec l’aide des partenaires publics et
privés, le Maire espère capitaliser sur cette opportunité.
Londres possèderait une combinaison de facteurs lui offrant les ressources nécessaires pour
devenir leader sur le marché carbone : la taille, la finance, la R&D, les services commerciaux
et ses nombreuses interfaces financières. La stratégie développée comprend plusieurs
priorités résumées dans la synthèse « The Low Carbon Capital » :
1. Assurer la prospérité de Londres dans les diminutions des émissions de CO2
2. Faire de Londres un précurseur
218
216
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Faire de Londres un modèle
Tirer profit de la taille de Londres
Exporter les actions de réduction des émissions de CO2
Attirer « l’économie verte » à Londres
Londres en tant qu’incubateur de solutions de réduction des émissions de CO2
Montrer l’exemple par l’administration de Londres
219
217
Références
http://www.comparateur.veolia.com/villes/londres.htm
http://www.cityoflondon.gov.uk/NR/rdonlyres/131B4294-698B-4FAF-9758080CCE86A36C/0/BC_RS_compposition_FR.pdf
http://www.london.gov.uk/
http://lda-consult.limehouse.co.uk/portal/eds/eds?pointId=972285
http://www.london2012.com/get-involved/business-network/travel-advice-forbusiness/index.php
http://www.london2012.com/index.php
http://www.london.gov.uk/who-runs-london
http://www.strategies.fr/etudes-tendances/dossiers/r26321/r26339W/paris-londres-ce-quinous-rapproche-separe.html
http://lesvillesdumonde.centerblog.net/2102667-LONDRES-ROYAUME-UNI
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=2227
http://www.statistics.gov.uk/cci/nugget.asp?id=1078
http://europe.suite101.fr/article.cfm/londres-capitale-mondiale-et-sixieme-villefranaise#ixzz1AAIdsz00
http://www.thinklondon.com/
http://www.lda.gov.uk/
http://www.lda.gov.uk/publications-and-media/publications/low-carbon-capital.aspx
http://www.tfl.gov.uk/assets/downloads/corporate/fe0089-a5-mts-leaflet-web-ques.pdf
http://www.lda.gov.uk/Documents/Economic_Development_Strategy_%282010%29_6543.pd
f
http://www.statistics.gov.uk/pdfdir/lmslond0211.pdf
http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/investissements-londres-reste-la-ville-la-plusattractive-du-monde_252402.html
http://www.statistics.gov.uk/pdfdir/lmslond0211.pdf
http://www.guardian.co.uk/uk/2005/jan/21/britishidentity1
http://www.oecd.org/document/11/0,3746,fr_21571361_44315115_47824075_1_1_1_1,00.ht
ml
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/transv/Mobil/MobilScient6.htm
http://legacy.london.gov.uk/about/corp-gov/docs/group-framework.pdf
http://www.londonandpartners.com/
http://www.linnoc.net/
http://www.thecityuk.com/what-we-do/reports/articles/2011/january/economic-contribution-ofuk-financial-services-2010.aspx
220
218
Chicago, “Think business,
think Chicago”
Synthèse
Points focus
Filières prioritaires
Enseignements
Economie verte
Transport
Services financiers
Outils de développement économique
World Business Chicago (WBC) : bureau de
développement économique
Chicago Metropolitan Agency for Planning et
sa stratégie « Go to 2040 »
Green Business Strategy et Green Permit
Program
Axes stratégiques
Chicago ville d’affaires
Le développement durable comme point
central du développement économique
Le
couplage
développement
territoire/développement des transports
Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France
du
Les secteurs cibles clés :
> les technologies vertes
> l’énergie propre
> les biotechnologies
> les services financiers
> l’industrie hôtelière.
Une stratégie ambitieuse de conversion
écologique
Le réseau des « ambassadeurs »
l’agence de développement
de
221
219
Analyse SWOT
Forces/Atouts
Faiblesses/Difficultés
> Diversité économique
> Criminalité importante
> Partenariat public-privé efficace
> Main d’œuvre diversifiée
> Infrastructures de transport développées
> Diversité des flux commerciaux et des
principaux partenaires économiques (Asie
45% ; Europe 20%)
> 400 sièges sociaux (dont 28 sociétés du
classement « Fortune 500 »)
> Pouvoir d’achat/coût de la vie
> Centre d’activités industrielles et
commerciales international
> Intégration du développement durable
>
Coût du business moins élevé que d’autres
villes similaires (immobilier de bureaux très
abordable, faibles couts industriels)

Opportunités
> Amélioration de la qualité de vie
> Efforts en termes d’éducation et
formation
Menaces
> Infrastructures de transport
vieillissantes
> La montée en puissance de
nouvelles places financières
internationales
Fiche d’identité et chiffres clés
Population : 2,9 millions d’habitants.
Chicago fait partie de la région métropolitaine de Chicago (Chicago Metropolitan Area)
combinant la ville de Chicago et ses banlieues. Elle compte 9 785 747 habitants. Il s’agit de
la troisième aire urbaine des États-Unis et la quatrième d'Amérique du Nord après celles de
Mexico, New York et Los Angeles.
Densité de population : 47774.3 hab. /km²
Chômage : en mars 2011 : 8,9% dans la région métropolitaine de Chicago, en baisse de 2,3
points sur 1 an
Population active : 49% des habitants de la région métropolitaine (4 813 300 actifs).
Pauvreté : 17,2% des familles sous le seuil de pauvreté contre 9,9% au niveau national (U.S.
Census Bureau, 2005-2009 American Community Survey)
222
220
Emploi et Secteurs d’activité :
Le graphique ci-après présente la répartition de l’emploi dans les différents secteurs d’activité
en 2009.
* MSA : aux Etats-Unis la metropolitan statistical area (MSA) est une zone géographique avec une densité de
population élevée et qui entretient des liens économiques étroits avec le reste de la région.
Focus sur les secteurs clés

Affaires & services financiers
Chicago offre divers pôles d’affaires et d’expertises financières avec plus d’un million
d’employés. Cette diversification inclut :
> Publicité
> Recrutement
> Conseil juridique
> Management des services
> Services de sécurité
> R&D
> Design spécialisé
> Comptabilité, services fiscaux, gestion de paie
Chicago est une des plus importante place financière du monde (la bourse et ses « produits
dérivés ») et la place mondiale pour les matières premières notamment agricoles (blé, etc.).
223
221

Production
Chicago a toujours été leader dans la production manufacturière, représentant actuellement
10% de l’économie américaine et employant environ 470 000 personnes. De plus, la région
de Chicago a récemment intégré des activités liées à l’énergie, aux éco-matériaux et aux
produits de haute technologie.

Biotechnologies
La métropole de Chicago accueille des entreprises travaillant dans le domaine des sciences de
la vie et des biotechnologies en associant capitaux, communauté et rayonnement
international. Les entreprises sont au premier rang en matière de :
> Développement de diagnostics
> Thérapie
> Equipement médical
> Biotechnologie
> Bio informatique
> Génomique
> Protonique
> Alimentation bio

Technologies de l’information
La collaboration entre les entreprises (établies et émergentes), les universités de technologies
innovantes, les incubateurs, participe de la domination de Chicago sur la scène mondiale des
technologies. Les secteurs clés sont :
> Production d’équipement de communication
> Diffusion et production sur internet
> Développement des communications sans fil
> Traitement de données, hébergement et services liés
> Actions & obligations
> Services techniques de consulting
> Services scientifiques de R&D

Santé
Le secteur concerne plus de 317 000 personnes dans les métiers de la santé et des sciences de
la vie. Chicago compte ainsi 47 hôpitaux, 5000 résidents médicaux et 6 écoles de médecine.

Transport & distribution
Chicago dispose d’un système de transport des plus compétitifs avec un bon rapport qualitéprix aux Etats-Unis :
> Un emplacement stratégique et des capacités dans les modes de transport aérien
(troisième aéroport du monde après Atlanta et Pékin en 2010 selon le Conseil
international des aéroports), fluvial et ferroviaire
> Relié à l’Atlantique via le St Laurent et au Golfe du Mexique via le Mississippi
> Deux ports capables de recevoir des navires de haute mer comme des chalands
> Un port classé n°5 au niveau mondial pour le transit des conteneurs
224
222
>
>
Des liaisons aériennes avec 60 centres d’affaires internationaux et 142 nationaux
Situé à la convergence de 5 autoroutes fédérales et 6 lignes de trains majeures
Le réseau des transports urbains est l’un des plus importants des Etats-Unis. Il est géré par la
« Chicago Transit Authority », la seconde plus grosse structure étasunienne de la sorte. Le
métro de Chicago est également le second du pays en kilomètres de voies et en nombre de
stations et le troisième en fréquentation.

Commerce international
Le montant du commerce effectué avec Chicago est passé de 95 milliards en 2004 à 128
milliards en 2009. Les exportations notamment d’instruments optiques et médicaux, de
machines industrielles et de produits pharmaceutiques ont atteint 32 milliards de dollars alors
que les importations en matière de machines électriques et industrielles, de carburant ont été
de 97 milliards de dollars.
Les principaux partenaires commerciaux de la ville sont (total en 2009) :





La Chine: $31,4 milliards
Le Canada: $14,6 milliards
Le Japon: $13,7 milliards
La Corée: $8,6 milliards
L’Allemagne: $7,9 milliards
L’après crise à Chicago

Stratégie de reprise
La gestion de la crise économique à Chicago s’est faite à travers un plan national : « The
American Recovery and Reinvestment Act » (ARRA)5.
Des fonds pour le réinvestissement et la reprise (Recovery and Reinvestment funds) sont
mis à disposition et attribués par le gouvernement fédéral et investis localement.
Afin d’obtenir et disposer des fonds, la ville de Chicago a créé des domaines spécifiques de
soutien parmi lesquels :
>
>
>
>
>
>
>
Développement de l’emploi
Transport et infrastructure
Logement et énergie (environnement)
Besoins primaires (santé et services à la population)
Technologie
Sécurité publique
Formation
A noter que la formation est un sujet particulièrement important pour la ville de Chicago qui
concentre ses efforts dans le but d’améliorer l’éducation et les compétences de la
population. En effet, la population de Chicago est relativement moins diplômée que le reste
de l’Etat d’Illinois (jusqu’au Bachelor’s degree, équivalent de la License en Europe).
5
Entré en vigueur en février 2009 l’ARRA permet d’injecter $787 milliards dans l’économie nationale à travers de
nouvelles dépenses et des réductions d’imposition.
225
223
Ces différents domaines font partie intégrante du « Chicago Recovery Partnership » créé en
avril 2009 pour investir de façon stratégique les fonds obtenus du Recovery and
Reinvestment funds dans la communauté de Chicago. Il a défini 3 objectifs :
> Promouvoir la transparence dans le processus de décision, le financement et
les résultats obtenus
> Soutenir les actions non lucratives dans l’application du programme de
soutien à l’économie
> Léguer un héritage durable aux générations futures pour améliorer
continuellement la qualité de vie des habitants
L’ancien maire historique de Chicago, Richard M. Daley (20 ans de mandat jusqu’aux
élections de 2011), a défini un objectif de 16.000 emplois créés via les fonds attribués par
l’ARRA. Actuellement le baromètre indique la création de 9.137 emplois dans les domaines
spécifiques évoqués précédemment. Ci-dessous la répartition des emplois par domaines.
Vision pour le territoire
L’ancien maire Daley a travaillé dans l’optique d’améliorer la qualité de vie et l’enseignement
public. Il a agi également pour le renforcement de l’économie de la ville et pour faire de
Chicago la ville la plus écologique au monde.
Restructurer et maitriser les dépenses
Son programme s’attaque aux problèmes fondamentaux rencontrés par les grands centres
urbains américains :
>
>
>
>
>
d’améliorer le système scolaire public
d’empêcher et de combattre la criminalité
d’attirer de nouvelles entreprises
de créer de nouveaux emplois
d’investir dans de nouvelles infrastructures en périphérie de la ville.
226
224
Miser sur la diversité et la lutte contre la criminalité
Depuis 1990, une ordonnance garantit que 25% des contrats de la ville soient passés avec
des entreprises détenues par des minorités et 5% avec des entreprises dirigées par des
femmes. Le nombre des travailleurs à la ville issu des minorités a augmenté durant le
mandat de M. DALEY.
Pour rendre la ville plus sûre, plusieurs outils ont été développés : le premier programme de
coopération, le « Community policing », qui permet aux agents de travailler notamment avec
les résidents pour résoudre les problèmes de criminalité. La ville s’est engagée dans
l’équipement en vidéo surveillance afin d’empêcher les crimes. Le « Chicago Emergency
Communications Center » est un des centres d’appel d’urgence unique pour la police, les
ambulances, etc. les plus avancés des Etats-Unis.
La dernière priorité de la ville est de réduire la violence parmi les jeunes, notamment grâce
aux caméras de surveillance ou en développant la « culture du calme » dans les
établissements scolaires dits sensibles...
Stratégie de développement économique
L’économie de Chicago s’est beaucoup diversifiée ces dernières années en cherchant à attirer
de nouvelles entreprises, créer des emplois mais a également faire des efforts pour favoriser
la création et la croissance des PME.
Grâce au World Business Chicago (voir infra), un partenariat public/privé établi en 2000
pour attirer de nouvelles entreprises dans la ville, le Maire aide à la transformation de
l’économie en se concentrant sur les emplois et entreprises du futur. Cela comprend :
> les technologies vertes
> l’énergie propre
> les biotechnologies
> les services financiers
> l’industrie hôtelière.
Territorialiser l’action publique
L’Agence métropolitaine de Chicago pour la planification (« Chicago Metropolitan Agency for
Planning » CMAP) est une agence chargée des infrastructures de transports en commun et
de l’aménagement du territoire ainsi que de la planification à long terme du développement
économique de sept comtés (Cook, DuPage, Kane, Kendall, Lake, McHenry, and Will).
Faisant le constat que la population de la région métropolitaine de Chicago allait augmenter
de 25% d’ici 2040, gagnant près de 2 millions d’habitants, elle s’est dotée en octobre 2010
d’une feuille de route définissant une stratégie à long terme « Go to 2040 ». Cette stratégie
doit servir de cadre afin de « coordonner les plans de transports et d’aménagement ».
Elle est organisée en objectifs eux-mêmes déclinés en actions :
-
la création d’un sentiment d’appartenance
o Mieux aménager l’espace dédié à l’habitat
o Améliorer la gestion des ressources en eau et en énergie
o Développer et améliorer les parcs et espaces verts
o Promouvoir l’agro-alimentaire durable local
-
développer le capital humain
o Améliorer l’éducation et la formation professionnelle
o Soutenir l’innovation économique
227
225
-
Se doter d’une gouvernance efficace
o Réformer la politique fiscale de l’Etat et des collectivités
o Améliorer l’accès à l’information
o Lancer des investissements concertés (Etat fédéral, Etat régional, local)
-
Favoriser la mobilité régionale
o Investir stratégiquement dans les transports
o Développer le réseau des transports en commun
o Créer un réseau de fret plus efficace
Le document présentant la stratégie s’achève sur une présentation de projets multimodaux
dans le domaine du transport (création/extension d’autoroutes, échangeurs multimodaux,
agrandissement de lignes de métro et de bus…).
La CMAP enrichit cette réflexion d’études régionales sous forme « d’aperçus régionaux »
(« Snapshot ») sur des thèmes comme : « la qualité de l’air », « le développement durable »,
« les taxes locales et d’Etat »…
L’une de ces études concerne l’identification des « clusters industriels » du territoire
métropolitain. L’économie de Chicago a subi de profondes mutations ; si les secteurs
économiques leaders étaient bien identifiés avant, un travail devait être effectué pour
identifier, parmi les secteurs de la finance, de la santé et plus généralement dans l’industrie
de service de l’économie actuelle, les « clusters » à fort potentiel économique. « Go to
2040 » a permis de réaliser ce travail d’identification qui a par exemple mis en lumière le
potentiel économique des filières du transport et de la logistique et des biotechnologies.
Une autre étude concerne les « stratégies de développement de l’économie verte dans la
région de Chicago ». Elle définit 5 objectifs principaux :
-
Élaborer et mettre en œuvre un programme régional sur le développement
durable
Accroître le financement du capital pour les entreprises vertes
Favoriser le développement de réseaux et créer un bureau de soutien au
développement durable
Créer ou orienter les normes, règlements et politiques pour favoriser le
développement de l’économie verte
Permettre de s’informer et se former au développement de l’économie verte
Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises
World Business Chicago “think business, think Chicago”
WBC est une société de développement économique à but non lucratif. Elle tente de faire de
Chicago un espace prospère pour les affaires et d’améliorer l’économie de la ville en
favorisant la croissance du secteur privé.
Elle coordonne les efforts en matière d’attractivité et d’expansion dans le but d’accélérer la
croissance économique. C’est une organisation dirigée par le Maire et la Présidente de
WBC, et basée sur un partenariat public/privé. WBC s’efforce de faire de Chicago la
première destination mondiale pour les affaires.
Le personnel de WBC fournit à des entreprises des informations industrielles et
économiques, une aide pour obtenir un local et des informations pratiques sur les démarches
à entreprendre aux niveaux local et fédéral. Le comité de direction de WBC comprend
228
226
d’importants hommes d’affaires qui stimulent la croissance économique de la ville à travers la
communauté d’entreprises.
Le WBC est composé de département, dont le Department of Business Affairs & Licensing
(DBA) qui aide les entreprises à se développer. Le DBA agit comme un premier point de
contact pour toutes les villes et dispose de consultants pour orienter les chefs d’entreprises.
Afin de maintenir une attractivité constante pour les entreprises, WBC accueille des
évènements tels que des salons ou rencontres professionnels. WBC développe des actions
visant à améliorer la réputation de Chicago comme ville d’affaires.
Le réseau d’ambassadeurs de WBC comprend des représentants de consulats
internationaux, de grandes écoles de commerce, d’universités, d’entreprises leaders et des
dirigeants locaux. Ensemble, ils promeuvent Chicago comme ville d’affaires notamment par
des avantages concédés.
Etude KPMG ‘Competitive Alternatives’
D’après une étude KPMG qui compare les lieux d'affaires en Amérique du Nord, en Europe et en AsiePacifique, Chicago apparait comme une ville ayant des coûts relativement bas par rapport à ces
principales concurrentes mondiales. L'étude mesure l'incidence conjuguée de 26 éléments de coûts
importants qui sont les plus susceptibles de varier selon le lieu d’implantation et qui rentrent dans la
gestion courante des entreprises (taux de change, coût électricité, fiscalité, etc.). Sur cette base,
Chicago est mieux classée que Paris qui apparaît comme proposant un environnement plus cher.
Pour Paris, les éléments ayant fortement évolué entre 2008 et 2010 sont : la réforme de l'impôt local,
la nouvelle taxe sur la valeur ajoutée, la diminution des taux de fret maritime et aérien et
l’augmentation des coûts de location des bureaux).
En ce qui concerne Chicago, les éléments ayant fortement évolué entre 2008 et 2010 sont : certaines
augmentations d'impôt en raison de déficits publics l’augmentation des coûts salariaux et des
avantages sociaux, l’augmentation des tarifs d'électricité, la diminution des tarifs du gaz naturel.
229
227
Actions concrètes mises en œuvre en matière de développement
durable
De nombreuses mesures ont été prises pour faire de Chicago la ville la plus écologique au
monde. Quelques exemples :
>
>
>
>
Mise en place de la Green Business Strategy qui aide les entreprises faire des
économies d’énergie en devenant plus respectueuses de l’environnement
Développement du Green Permit Program qui accélère les permis de
construire et permet aux bénéficiaires d’être exonérés de taxes s’ils utilisent des
technologies vertes
Installer ou encourager la construction de plus de 600 jardins et toits
verts couvrant 7 millions de m² pour réduire la consommation d’énergie des
bâtiments
Création du Chicago Climate Action Plan, une stratégie détaillée pour aider à
diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
A titre d’exemple, les 10 idées de développement durable intégrées au particularisme
de Chicago :
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6
Le cœur de la ville. Les grands parcs sont le cœur de la ville, particulièrement
la bande verte qui borde le lac Michigan. C'est non seulement le poumon de la
ville qui tempère le climat, mais un pôle d'attraction touristique avec le
Millenium Park.
Think big. Quand la ville a voulu prendre le virage vert, elle a décidé qu'elle
serait la ville la plus verte d'Amérique. Pour améliorer la performance
énergétique des immeubles, elle a visé les plus gros et les plus symboliques
(par exemple la Sears Tower de 110 étages), pour montrer que tout devient
possible quand on le veut.
Ne pas craindre les hauteurs. Construire plus haut permet de dégager plus
d'espace au sol pour des parcs, des pistes cyclables. Il s'agit simplement de
construire plus étroit pour laisser passer un maximum de lumière. Construire plus
dense et plus haut évite l'étalement.
Des toits verts. Près de 600 immeubles de Chicago ont un toit vert ou sont sur le
point de l'avoir. Une mince couche de terre irriguée par les eaux de pluie récupérées
sur laquelle on plante tantôt du gazon, tantôt des plantes, des arbustes, du blé, des
légumes, des ruches. Les toits verts tempèrent les immeubles qui deviennent moins
chauds l'été et moins froid l'hiver. Pour les voisins qui habitent plus haut, cela donne
l'impression qu'ils habitent à côté d'un parc.
La ville donne l'exemple. La ville de Chicago donne l'exemple. Pas question de
demander à des promoteurs privés quelque chose que la ville ne ferait pas ellemême. Chicago a ainsi aménagé le premier toit vert sur le toit de l'Hôtel de Ville et
travaille à améliorer la performance énergétique de tous ses immeubles.
Plus vert, plus vite. Chicago a créé un système de traitement accéléré des
demandes de permis pour les immeubles verts. Des équipes de fonctionnaires
familiers avec les normes LEED6 sur les bâtiments peuvent traiter plus rapidement
ces demandes.
Le «data» au service de l'environnement. Chicago a cartographié les rues et
immeubles qui perdent leur chaleur de façon à intervenir là où ça compte le plus. Des
séries de photos infrarouges montrant la température sur le toit des immeubles
Le Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) est un système nord-américain de standardisation de bâtiments
à haute qualité environnementale créé par le US Green Building Council en 1998, qui s’appuie sur un système de pointage
attribué selon divers critères. Un bâtiment peut atteindre quatre niveaux : certifié, argent, or et platine.
230
228
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recouverts de verdure et des toits voisins suffiraient à convaincre n'importe quel
propriétaire qu'il est dans son intérêt d'investir dans l'énergie.
Les taxes au travail. Chicago a créé la TIF (Tax Increment Financement) pour
revitaliser les quartiers ou les rues les plus mal en point. Il ne s'agit pas d'une
nouvelle taxe mais d'une formule par laquelle la ville s'engage à ce que tous les
revenus de taxes supplémentaires d'un quartier donné (constructions neuves,
rénovations) soient réinvestis dans les infrastructures de ce même quartier.
Habiter le centre-ville. Il est essentiel qu'un centre-ville soit habité. Par
l'aménagement de parcs, le développement du transport en commun, le mobilier
urbain, l'entretien des rues, etc., Chicago fait en sorte de créer une qualité de vie en
ville et de ramener les citoyens au centre, après avoir vécu l'exode vers les banlieues
des années 60.
La clé: un leadership fort. Plus que n'importe quelle bonne idée, c'est d'abord la
volonté politique de devenir une ville verte qui offre les meilleures garanties de
résultat. En 20 ans de pouvoir, le Maire emblématique de Chicago a transformé une
ville vieillissante pour lui donner une nouvelle image de marque.
231
229
Références
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http://www.cityofchicago.org/city/en.html
http://www.americantowns.com/il/chicago-information
http://www.city-data.com/city/Illinois.html
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http://www.suntimes.com/business/3057132-417/chicago-business-company-jobs-stock.html
http://www.bloomberg.com/news/2011-01-03/vigilantes-sidelined-as-growth-tops-deficit-amongtreasury-swap-investors.html
http://recovery.cityofchicago.org/stimulus/en.html
http://www.chicagocitytreasurer.com/default.htm
http://www.worldbusinesschicago.com/data/key-industries
http://www.worldbusinesschicago.com/data
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http://www.annuaire-mairie.fr/ville-chicago.html
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www.bea.gov. (bureau of economic analysis)
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/la-capitale/200904/24/01-849952-dix-idees-quiont-change-chicago.php
http://www.transitchicago.com/about/facts.aspx
http://www.theportofchicago.com/index1a.html
http://www.bls.gov/web/metro/laummtch.htm
http://www.worldbusinesschicago.com/news/chicago-msa-unemployment-dec10
http://factfinder.census.gov/servlet/ADPTable?_bm=y&-geo_id=16000US1714000&qr_name=ACS_2009_5YR_G00_DP5YR3&-ds_name=ACS_2009_5YR_G00_&-_lang=en&_sse=on
http://factfinder.census.gov/servlet/ACSSAFFFacts?_event=&geo_id=16000US1714000&_g
eoContext=01000US%7C04000US17%7C16000US1714000&_street=&_county=Chicago%2
C+IL&_cityTown=Chicago%2C+IL&_state=&_zip=&_lang=en&_sse=on&ActiveGeoDiv=&_us
eEV=&pctxt=fph&pgsl=160&_submenuId=factsheet_1&ds_name=null&_ci_nbr=null&qr_nam
e=null&reg=null%3Anull&_keyword=&_industry=
http://www.cmap.illinois.gov/2040/main
http://www.cmm.qc.ca/fileadmin/user_upload/documents/etude_transport_20081125.pdf
http://www.cmap.illinois.gov/cmap-regional-snapshots
232
230
Sao Paulo
Synthèse
Points focus
Filières prioritaires
Enseignements
Agroalimentaire
Aéronautique
Automobile
Chimie, pétrole, gaz
Biotechnologies
Services financiers
Outils de développement économique
Invest Sao Paulo
Banque nationale
(BNDES)
Axes stratégiques
de
développement
> Promotion de l’équilibre social
> Développement urbain et durable,
> Mobilité et accessibilité
> Amélioration environnementale
> Opportunités d’affaires
Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France
Des
outils
financiers
para-publics
diversifiés (Banque du Peuple Paulista,
Banque nationale de développement,
Caisse de Développement)
Matrice énergétique orientée vers les
énergies renouvelables et les
biocombustibles
Analyse SWOT
Forces/Atouts
> Diversité de la population
> Soutien et création d’emplois
> Soutien aux PME locales de la part
de l’Etat de São Paulo
> Amélioration des transports
> Amélioration de la qualité de vie
Faiblesses/Difficultés
> Prix du sol et coût de circulation
élevés
> Impôts élevés
> Avantages fiscaux limités voire
inexistants
> Sécurité
> Lenteur dans la création
d’entreprise
> Logement (23 % de logements
233
231
« inadéquats »)

Opportunités
> Accueil de la coupe du monde
2014
> Pérennité des investissements
Menaces
> Violences urbaines
> Baisse de la fécondité
> Augmentation du PIB par habitant
Fiche d’identité et chiffres clés
Population : 11,2 millions d’habitants (2010) et 3 714 697 ménages. São Paulo concentre 22
% de la population du Brésil. La région métropolitaine de Sao Paulo s'étend sur 7 944 km²
pour une population totale de 19 677 536 habitants en 2006.
Immigration : Du fait de son attractivité économique, São Paulo est une ville où l'immigration
est importante, constituée non seulement de Brésiliens d'autres régions, mais aussi
d'immigrants d'Europe (implantations italienne, espagnole, allemande et portugaise),
d'Orient, d'Asie notamment. La ville est aussi la plus grande ville peuplée de descendants
d'Italiens (environ 60 % de la population totale). Elle compte aussi la plus forte communauté
japonaise hors du Japon (près de 326.000 personnes). D'importantes communautés telles
que juives et syro-libanaises sont aussi présentes. São Paulo reçoit quotidiennement des
vagues de nouveaux habitants appauvris arrivant de la région Nordeste ou des pays du
Mercosul.
PIB de la ville : R$357 milliards soit 126 milliards d’euros (2008) et plus de 10 % du PIB
national.
Secteurs d’activité : État le plus riche du Brésil, São Paulo possède une économie
diversifiée, basée sur les industries de la métallurgie-mécanique, de l'alcool, du sucre, du
textile, de l'automobile et de l'aviation, les services financiers ainsi que par la culture de la
canne à sucre (destinée principalement à produire de l'éthanol) et du café. Actuellement,
l'État est le leader dans divers secteurs de l'économie brésilienne, spécialement dans le
secteur des finances (dans la ville de São Paulo), dans l'industrie automobile et de l'aviation
et dans la production de sucre, d'alcool et de jus d'orange.
En plus d'être le plus grand centre industriel, commercial et de services du Brésil, l'Etat de
São Paulo est également le plus important producteur agricole du pays.
Commerce international : En 2009, à la suite de la crise financière internationale
(dépréciation des prix internationaux des produits agricoles et des minéraux et chute de la
demande de biens), la balance commerciale a enregistré une réduction de près de 26% des
exportations et 24 % des importations, par rapport à 2008.
Evènementiel : São Paulo compte près de 90 000 évènements chaque année et accueille
120 des 160 plus importants salons du Brésil (en terme de fréquentation).
Compétitivité : D’après l’Indice des Centres Financiers Mondiaux (GFCI) publié en
septembre 2010 par les groupes “City of London” et “Z/Yen”, la ville São Paulo a été classée
au 44ème rang des 75 villes les plus compétitives du monde pour l’économie.
São Paulo est la 9ème ville la plus riche du monde. Elle accueille 38 des 100 plus grosses
entreprises brésiliennes, 63 % des multinationales au Brésil et compte une centaine des 200
plus grandes entreprises de technologie.
Du point de vue des infrastructures, São Paulo est dotée d’un réseau de fibre optique et
d’accès à Internet à haut débit. Ces réseaux sont associés à un vaste programme de
modernisation des services capables de créer les infrastructures nécessaires au
développement des secteurs les plus avancés de l’économie.
La métropole accueille 26 universités et 146 écoles d’enseignement supérieur qui forment
chaque année la majeure partie des jeunes diplômés du pays.
São Paulo est actuellement jumelée avec 42 villes dans le monde.
234
232
Gouvernance et organisation administrative
La municipalité au Brésil est formée de la Mairie (Prefeitura) qui est l’organe exécutif et la
Chambre municipale (Câmara municipal), organe législatif.
D’après la Constitution Fédérale de 1988, la distribution des pouvoirs est répartie entre trois
niveaux : l’Union, l’Etat et la municipalité. Dans la hiérarchie des normes juridiques, les lois
fédérales sont supérieures aux autres, mais chacun des niveaux de pouvoir possède ses
propres compétences. Il existe également une juxtaposition de compétences sur certains
sujets entre les juridictions.
Les municipalités sont assurées d’une autonomie, selon l’article 15 de la Constitution, grâce à
des règles spécialement instituées :
-
Election directe du Maire (Prefeito) – du Vice-Maire (Vice-prefeito) et des conseillers
municipaux (Vereadores).
-
Organisation des services publics d’intérêt local
-
Etablissement et collecte des impôts de sa compétence et emploi de ses revenus
-
Compétences pour légiférer sur des sujets locaux, y compris en suppléant à la
législation fédérale ou de l’Etat.
Le Maire a notamment le pouvoir de planifier, de commander, de coordonner et d’entretenir
les rapports avec les contacts extérieurs. Concernant la planification, cela inclut le fait de
dresser le plan de développement urbain.
La Région Métropolitaine de Sao Paulo (RMSP) a été créée en 1973 et réunit 39 communes
autour de la ville de Sao Paulo. Elle est quant à elle fortement liée au pouvoir fédéral en étant
majoritairement dirigée par l’Etat de Sao Paulo. Ainsi les actions entreprises dans la RMSP
le sont sous contrôle de l’Etat fédéral qui est compétent pour « l’élaboration de programmes
et projets de services publics d’intérêt métropolitain et pour l’organisation de la
planification et de l’administration métropolitaine ».
L’après crise à Sao Paulo
Malgré les remous créés par la crise financière, les investissements étrangers ne cessent de
croître. São Paulo détient même la première place en terme de pérennité des
investissements en Amérique Latine. Bien que la crise se fasse sentir à São Paulo, la ville
est moins touchée que les Etats-Unis ou l’Europe.
Par ailleurs, son système bancaire a été assez peu ébranlé par la crise. Les grosses
entreprises qui empruntaient leur argent à l’étranger se sont rabattues sur le Brésil. Le pays
ne s’est pas engagé dans des spéculations et des opérations dites toxiques et fonctionne sur
un système bancaire très contrôlé.
235
233
Vision pour le territoire
Depuis la fin des années 90, l’approche politique du territoire de Sao Paulo pour assurer son
développement économique s’oriente vers le développement social. Ainsi des politiques « sur
le logement pour les ménages de faible revenus, le développement des services et des
infrastructures » ont été mises en place.
Plan Intégré de Transports Urbains - PITU 2020
En 1999, la Région Métropolitaine de Sao Paulo s’est dotée d’un « Plan Intégré de Transports
Urbains - PITU 2020 ».
Sa particularité est d’avoir été construit sur 3 scénarios de croissance : stagnation, croissance
modérée, croissance forte, en lien avec 3 schémas de développement du transport en
commun et routier (réseau central, réseau ouvert à la périphérie ou réseau dense sur une
surface intermédiaire).
Les effets attendus sont d’augmenter de plus de moitié la mobilité, tripler l’accès aux biens et
services urbains pour les populations à faible revenu tout en réduisant la pollution, le bruit et
les accidents.
Pour ce faire, le « PITU 2020 » s’est fixé des objectifs opérationnels :
- étendre le réseau de métro de 49 à 170 km ;
- étendre le réseau des trains de banlieue de 30 à 100 km ;
- construire un réseau de 95 km pour la périphérie ;
- construire une ligne depuis l’aéroport international jusqu’au centre ville et sa liaison
avec le réseau du métro en 15 minutes.
Chaque projet est soutenu par un investissement réalisé grâce à des partenariats entre le
public et le privé.
Plan directeur stratégique de 2002
A la différence du « Plan Intégré de Transports Urbains 2020 » conçu par la RMSP (et par
conséquent par l’Etat fédéral), ce plan a été conçu au niveau de la ville de Sao Paulo par
l’ancien maire Marta Suplicy (1er janvier 2001 – 31 décembre 2004). Ce Plan directeur
stratégique (PDE), qui a pris la forme d’une loi municipale, vise le développement
économique de la Ville sous le prisme général de l’urbanisme. Ses objectifs stratégiques
sont définis dans l’article 1er :
-
améliorer la qualité de vie via le développement durable grâce à une juste
distribution des richesses et de l’équité sociale dans la municipalité ;
augmenter l’efficacité économique de la Ville pour permettre :
o d’augmenter les bénéfices sociaux ;
o de diminuer les coûts opérationnels pour les secteurs publics et privés ;
o et de perfectionner l’activité administrative du secteur public.
Le but poursuivi par ces objectifs est de « rendre les investissements publics et privés plus
efficaces par rapport aux enjeux sociaux, environnementaux, urbains et économiques, à
travers l’implantation d’une régulation urbanistique basée sur l’intérêt général ».
236
234
Il y a 2 horizons temporels distincts dans ce plan :
2006 : pour le développement des actions stratégiques prévues, pour les
propositions d’actions pour la prochaine période et l’inclusion de nouvelles
zones d’intervention ;
2012 : pour le respect des directives proposées.
D’après cette loi municipale, l’urbanisation sur le territoire de la Ville doit s’organiser autour
de deux types d’éléments :
-
les éléments structurants (le réseau hydrique, le réseau des voies publiques, le
réseau du transport public collectif, le réseau des axes et des centres urbains) ;
les éléments intégrateurs (l’habitation, les équipements sociaux, les espaces
verts, les espaces publics, les espaces du commerce, ainsi que ceux des services
et de l’industrie).
Enfin le plan prévoit la création de « Zones géographiques d’intérêt social » identifiées
comme zones prioritaires pour accueillir des travaux visant à construire des logements
sociaux équipés d’infrastructures, centres de loisirs et commerces, etc.
Pour ce faire, la Ville doit se coordonner avec la RMSP et les instances gouvernementales et
régionales (Etat).
Plan São Paulo 2040
Pour améliorer la qualité de vie de la cité, le Maire Gilberto KASSAB a lancé un Plan de
développement à long terme : São Paulo 2040. Ce projet a été annoncé le 21 décembre
2010. Le plan sera construit de manière participative et vise des stratégies de
développement à long terme. La Fondation d’Appui de l’Université de São Paulo (FUSP) va
apporter son expertise pour réaliser les études techniques. Parmi les points visés, on
retrouve les investissements nécessaires dans l’Education et la Santé publique.
Le plan São Paulo 2040 sera développé selon 5 axes fondamentaux :
-
Promotion de l’équilibre social,
Développement urbain et durable,
Mobilité et accessibilité,
Amélioration environnementale,
Opportunité d’affaires.
Ce travail prospectif est mené de telle sorte qu’il assure une compatibilité avec le système
formel de planification de la Municipalité, particulièrement avec le Plan Directeur Stratégique
(PDE).
La Mairie va confier la réalisation des études (pour un montant de R$ 2.97 millions7),
prévues de janvier 2011 à janvier 2012, à l’Université de Sao Paulo. Le plan sera ensuite
discuté avec des spécialistes et mis en débat avec la société civile. Il est prévu des cycles de
réunion avec les fonctionnaires publics, les entités et les associations, les citoyens, et
également un Colloque international. Le travail a été inspiré par les expériences de New
York, Hong Kong, Chicago, Paris, Ontario et Londres.
Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises
Suite à l'aggravation de la crise internationale, un nombre important d'investissements
publics et d’incitations à l'investissement privé ont été déployés dans le but de maintenir São
Paulo dans sa trajectoire de croissance.
7
R$ : réal brésilien. 2,7 millions de réaux brésilien équivalent à plus d’un million d’euros.
237
235
Il est également nécessaire de mentionner les investissements permettant de qualifier la
municipalité de São Paulo comme l'une des principales villes d'accueil de la Coupe du
Monde de football de la FIFA en 2014.
Plusieurs mesures émanant de l’Etat de Sao Paulo ont été prises pour soutenir la croissance
depuis fin 2010 :
Facilitation et Exonération fiscale
-
Mise en œuvre du statut de micro-entrepreneur individuel (MEI), visant
l'entrepreneur individuel avec un revenu allant jusqu'à R$ 36 000 par an (R$
3 000 / mois). En s’acquittant d’une cotisation mensuelle de R$ 57,10 par
mois pour les activités commerciales ou industrielles et R$ 62,10 pour les
activités de service, l'entrepreneur pourra être à jour avec tous les
prélèvements et aura droit à toutes les prestations de sécurité sociale.
L'objectif est de labelliser 300.000 travailleurs en 2010.
-
Extension de la réduction du taux de l'ICMS (Impôt sur la circulation des
marchandises et des services) de 18% à 12% jusqu'au 31 mars 2011.
-
Report du paiement de l'ICMS dans les opérations des intrants utilisés dans la
fabrication d'équipements pour la production d'énergie éolienne.
-
Exonération du paiement de l'ICMS pour les activités de transport de
marchandises destinées à l'exportation.
-
Prorogation jusqu'au 31 mars 2011 de la date limite pour l'utilisation des
avantages du programme pour encourager les investissements réalisés par les
constructeurs automobiles appelée Pro-VEICULO. De cette façon, les crédits
du SGCI accumulés pourront être utilisés dans des projets d'accroissement et
la modernisation des lignes d'assemblage de véhicules.
Crédits
-
Le Fonds de Garantie de l’Etat de Sao Paulo (FDA) permet aux micros et
petites entreprises de voir assuré leurs risques de crédit et donc de pouvoir
avoir accès aux ressources d’acteurs comme la Caisse de Développement ou la
BNDES.
-
Création de la Nouvelle Caisse de Développement, agence qui permet le
financement des investissements en équipement et en fonds de roulement des
projets productifs de l’Etat. La Caisse a un capital de R$ 1 milliard. Des lignes
spéciales de crédit sont offertes pour l’acquisition de machines et
d’équipements pour des projets d’implantation, de modernisation ou de
croissance d’une activité industrielle, agroindustrielle, de commerce, de
prestations de service ou de coopératives de production. Seront aussi aidés
dans leur financement, des projets d’innovation et de développement
technologique, de réduction de l’impact sur l’environnement et d’efficacité
énergétique. La Caisse offre des taux d’intérêt de 0,65% par mois.
238
236
-
Ouverture d’une ligne de crédit de l’Etat en vue du développement scientifique
et technologique (Funcet) pour des projets d’innovation et de recherche avec
l’objectif de promouvoir les PME innovantes, principalement celles qui sont
installées dans les parcs technologiques.
-
Création de la Banque du Peuple Paulista (BPP) qui offre des prêts aux
personnes physiques (de R$ 200 à R$ 5.000), à des petits commerces et
petites entreprises (de R$ 200 à R$ 7.500), avec un taux d’intérêt de 0.7% par
mois et des prêts allant jusqu’à R$ 25.000 pour les coopératives. En 2009, la
BPP a accordé 25.500 prêts, totalisant la concession de R$ 92.2 millions. Le
programme aura délivré encore R$ 120 millions en 2010.
Programme de formation professionnelle
L’Etat propose des cours gratuits de formation dans des centres de formation spécialisés et
des bourses de R$ 210 pour 3 mois pour les chômeurs qui ont une éducation fondamentale
incomplète et qui n’ont pas de droit à l’assurance chômage. En 2009, ce programme a
profité à 43 000 personnes et a demandé un investissement de R$ 90 millions dans le projet.
La prévision pour 2010 est d’avoir qualifié 60 000 personnes avec R$ 140 millions investis.
Les agences de développement
INVEST SAO PAULO
Agence de promotion des investissements, créée par le gouvernement d’Etat afin d’attirer les
investissements étrangers pour augmenter la compétitivité de l’économie pauliste.
Les activités de Invest Sao Paulo :
>
Appui aux investisseurs potentiels, en se positionnant en tant qu’interlocuteur des
organisations publiques avec l’objectif de faciliter et d’assouplir le processus de prise
de décision, et d’implantation.
>
Identification des aires prioritaires d’investissements : appui aux entrepreneurs par
l’identification et le ciblage des meilleurs territoires de Sao Paulo.
>
Soutien aux entrepreneurs ( recherche de main d’oeuvre et sourcing, appui et
infrastructure, logistique, recherche de fournisseurs, études de marchés...)
>
Mise à disposiiton d’informations pontuelles ou stratégiques relatives aux meilleures
conditions d’investissement dans l’Etat de Sao Paulo
>
Facilitation et mise en contact avec des entités publiques et privés dans le cadre du
processus d’investissement.
>
Articulation avec les services municipaux visant à :
o identifier les opportunités nouvelles d’investissement
o appui à la création d’entreprise
239
237
o identification des freins à la compétitivité
> Accueil de missions étrangères, avec pour objectif l’investissement et la
diffusion de l’information auprès de partenaires.
Banque nationale de développement (BNDES)
La Banque Nationale de développement économique et social (BNDES) est une entreprise
publique fédérale. C’est le principal
instrument de financement pour réaliser des
investissements dans tous les segments de l’économie.
BNDES se distingue par un appui à l’agriculture, l’industrie, les infrastructures, le commerce
et les services.
Le nombre de jours minimal pour la création d’une entreprise
Il est à noter que selon un classement établi par la Banque Mondiale, le Brésil est très mal
classé parmi 87 pays dans le cadre d’une étude relative à la rapidité en matière de création
d’entreprise. Le Brésil le 4ème pays le plus lent pour la création d’une entreprise. A titre
d’exemple :
-
166 jours sont nécessaires au Brésil ;
11 jours sont nécessaires aux USA.
Actions concrètes mises en œuvre en matière de
développement durable
Le rapport de l’IBGE (Institut Brésilien de Géographie et Statistiques)
L'IBGE (Institut Brésilien de Géographie et Statistiques) a divulgué le 1er septembre ses
indicateurs de Développement Durable 2010, une série d'études portant sur le stade de
développement, les perspectives de résolution des problèmes et les secteurs qui méritent
une attention particulière des politiques publiques.
Le rapport de l'IBGE est composé de 55 indicateurs qui croisent les informations
environnementales, sociales, économiques et institutionnelles, formant une mosaïque qui
reflète les conditions réelles de vie au Brésil, et le chemin tracé pour le futur en termes de
développement durable. Il consacre notamment un large chapitre au volet social et montre
que le Brésil soutient un rythme de croissance économique élevé mais avec des inégalités
sociales persistantes.
Progrès en faveur de la déforestation et recul pour l’agriculture
Globalement, les chiffres concernant l'environnement montrent des avancées. Une avancée
majeure concerne la déforestation de l'Amazonie qui a fortement diminué (-74% depuis
2004) et touche aujourd'hui moins de 15% du territoire amazonien. L'émission de gaz à effet
de serre voit sa croissance fléchir (+7% de 2000 à 2005 contre +9% de 1990 à 1994).
Contrairement aux autres pays industrialisés, la production d'énergie n'est pas la principale
responsable de ces émissions, n'y contribuant qu'à hauteur de 16%. Ceci est le signe d'une
matrice énergétique plus orientée vers les énergies renouvelables et les bio-combustibles.
La pollution de l'air dans les grandes villes montre un niveau stable, mais la concentration en
ozone augmente.
Un rapport social qui souligne des inégalités
Les 19 indicateurs de la dimension sociale du rapport, divisés en 3 catégories - besoins
humains, qualité de vie et justice sociale - mettent en évidence la persistance des inégalités
malgré la croissance économique. Les inégalités hommes-femmes ont été plutôt bien
résorbées mais celles entre les races et entre les régions ont peu évolué.
240
238
D'abord, le rapport souligne que la croissance de la population a largement freiné (baisse de
43%). En cause, une diminution de la fécondité à 1,89 enfant par femme, avec une forte
disparité entre le Nord (2,37) et le Sud du pays (1,63).
L'espérance de vie est passée de 67,3 ans en 1992 à 73 ans en 2008.
Les chiffres de la sécurité sont plus préoccupants. Le taux de mortalité par homicide a
augmenté ces quinze dernières années pour atteindre le chiffre de 25,4 pour 100.000
habitants. Seul l'Etat de Rio de Janeiro a réussi à diminuer ce taux, passant de 50,8 à 41,5,
mais il reste encore largement au-dessus de la moyenne du pays.
L'habitat est également un thème qui obtient de mauvais résultats. Encore 43% des
habitations sont considérées "inadéquates" en 2008. Le critère est déterminé en croisant les
données de fourniture, traitement et évacuation de l'eau, collecte des déchets, et nombre
d'occupants par pièce de la maison.
Ce chiffre varie lui aussi en fonction des régions : le Nordeste culminant à 60% d'habitations
inadéquates contre seulement 23% pour São Paulo.
Belle performance économique
Les 11 indicateurs de la dimension économique mettent en avant la bonne performance
macroéconomique du Brésil et une stabilité des critères de production et consommation.
Le PIB par habitant, après avoir stagné de 1997 à 2003, a nettement augmenté, passant de
4600 R$/habitant en 2003 à 5470 R$ en 2008.
Le travail et le revenu sont des critères évoluant positivement. Les taux de chômage sont en
constante diminution ces dernières années, passant sous la barre des 8% de la population
active en 2008. Le revenu moyen corrigé de l'inflation a augmenté de 20% entre 1992 et
2008.
Enfin, les 5 critères de développement institutionnel montrent les réformes des
gouvernements successifs en faveur d'un développement durable.
Le pays a ratifié 30 accords environnementaux internationaux depuis les années 60. Mais
lorsque l'on se penche sur la gestion locale de l'environnement, on s'aperçoit que seulement
un tiers des conseils municipaux réalisent au moins une réunion par an sur ce sujet.
241
239
Références
http://www.abh-ace.be/fr/binaries/Br%C3%A9sil%202010_tcm449-105406.pdf
http://www.prefeitura.sp.gov.br/cidade/secretarias/trabalho/informacoes/observatorio/index.p
hp?p=616
http://sempla.prefeitura.sp.gov.br/mm/panorama/
http://www.investimentos.sp.gov.br/porque/fomento?lang=en
http://www.voyages-d-affaires.com/sao-paulo-megalopole-dans-un-bresil-qui-monte-A1670.htm
http://www.lepetitjournal.com/sao-paulo/actu-saopaulo/63780-actu-bresil-sao-paulo-et-riorapports-ibge-etudes-geo-politiques.html
http://www.sifee.org/Actes/actes_geneve_2007/communications/M_Session_10/3_Lachapell
e_etal_comm.pdf
http://www.thegef.org/gef/sites/thegef.org/files/publication/urban-transport-FR_0.pdf
http://dpa.u-paris2.fr/IMG/pdf/Le_gouvernement_metropolitain_au_Bresil.pdf
http://www.gridauh.fr/fileadmin/gridauh/MEDIA/2010/travaux/urbanisme_sans_frontiere/43fc4
c5652ccc.pdf
http://confins.revues.org/3?&id=3
http://www.project-syndicate.org/commentary/wilheim1/French
242
240
Séoul, “Soul of Asia”
Synthèse
Points focus
Enseignements
> Contenu numérique
Filières prioritaires
> Services financiers
> Design
> Mode
> Tourisme
Outils de développement économiques
Seoul Global Center
Seoul Business Agency
Axes stratégiques
Politique
volontariste
d’accueil
des
entreprises étrangères (primes, subventions,
sites industriels, soutien face aux douanes,
etc.)
Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France
Politique
d’encouragement
aux
investissements directs avec un accueil très
professionnel et couvrant l’ensemble des
besoins des impatriés
Une approche du développement notamment
dans sa composante transports publics
(même si encore largement expérimentale)
Analyse SWOT
Forces/Atouts
>
Situation géographique
>
Diversité de la population
>
Coopération internationale
>
Soutien de la ville aux industries clés
>
Soutien et création d’emplois
>
Amélioration de la qualité de vie
Faiblesses/Difficultés
> Congestion routière et
embouteillages
>
Pollution

Opportunités
>
Amélioration des structures d’éducation
pour étrangers
>
Services spécifiques aux étrangers
Menaces
>
Conflit avec la Corée du Nord
243
241
facilitant leur installation
>
Politique d’encouragement aux IDE
>
Création d’espace pour les entreprises
étrangères
>
Croissance verte
Fiche d’identité et chiffres clés
Population : 14,6 millions d’habitants (2009) et 3 714 697 ménages. Séoul concentre un
quart de la population de Corée de Sud sur moins de 1% de la superficie totale du pays.
Avec une aire urbaine de plus de 22 millions d’habitants Séoul est la quatrième mégalopole
la plus peuplée au monde.
Résidents étrangers : 255.000 personnes soit 2,4% de la population de Séoul. 152
nationalités y sont représentées (2009).
PIB : En 2008, le PIB de la ville de Séoul était de 257,4 trillions KRW8 (152 milliards d’euros,
soit plus de 25% du PIB national).
Emploi & Secteurs d’activité :
8
Le KRW (ou Won coréen) est la monnaie coréenne, 1 US dollar équivaut à 1 096 won.
244
242
Commerce international :
Investissement Direct Etranger : Au premier trimestre 2001, les IDE pour Séoul
représentaient US$ 835 millions soit environ 42% des IDE nationaux.
Evènementiel : 85 congrès de niveau international, 7ème rang mondial en 2006.
Sièges sociaux : Séoul est classé 7e métropole mondiale au nombre de multinationales
appartenant au classement Fortune 500 (9).
D’après “l’Indice des Centres Financiers Mondiaux (GFCI)” publié en 2009 par les groupes “City of
London” et “Z/Yen”, la ville de Séoul a été classée au 35ème rang des 75 villes les plus compétitives
du monde pour l’économie.
Cet indice est une référence mondiale pour l’évaluation de la compétence financière des grands
centres financiers du monde. Les investisseurs internationaux s’en servent comme critère de choix.
Cette année, la ville qui a attiré le plus l’attention des experts financiers était Séoul. Alors que des
villes comme Londres et New York ou encore Hong Kong et Singapour occupent les premières
e
e
places, Séoul occupe désormais le 16 rang de ce classement en 2010 (Paris est 20 ) après y avoir
connu une fulgurante ascension ces dernières années.
Repère : Ci-après le découpage de la ville de Séoul.
245
243
La ville de Séoul occupe une place stratégique dans le monde des affaires, car située à proximité de
l’axe Japon-Chine. Le nord de l’Asie représente 25% de la population mondiale et génère 21% de son
PIB (30% prévu pour 2020). Séoul devient un point de liaison entre le nord de l’Asie et l’Europe, un
centre international d’affaires et de logistique.
Séoul est actuellement jumelée avec 22 villes dans le monde et a signé des lettres d’intention pour de
nouvelles coopérations internationales.
246
244
Gouvernance et organisation administrative
L’administration métropolitaine de Séoul est composée de 25 arrondissements autonomes (‘gu’)
divisés en 522 unités administratives (‘dong’).
Le Seoul Metropolitan Government (SMG) est organisé autour du maire. Il est secondé par trois
adjoints : deux chargés des affaires administratives et un chargé des affaires politiques et par un
bureau chargé de la culture, du tourisme et de l’urbanisme. Il propose le budget annuel métropolitain
au Conseil métropolitain.
La mairie a sous sa responsabilité différentes régies (Régie du métro de Séoul, Régie de
l’urbanisme…) et organismes (casernes de pompiers, centre de gestion du fleuve Han…).
Le SMG est également composé du Seoul Metropolitan Council. Le conseil est composé de 114
membres, dont 96 ont été élus dans des circonscriptions locales et 10 à la représentation
proportionnelle, avec 8 représentants de l'éducation. La durée du mandat des membres du conseil est
de 4 ans. Il est présidé par un Président élu pour 2 ans. Il détient le pouvoir législatif, il examine et
vote et contrôle l’exécution du budget. Il contrôle également l’exécution administrative du pouvoir
exécutif.
Les maires d’arrondissement disposent d’un statut « de collectivité locale » leur permettant de gérer
les dossiers relevant de leur autorité et ceux délégués par l’administration métropolitaine. Ils sont élus
directement par les habitants.
Le budget de la ville en 2010 laisse apparaitre une forte intervention dans le domaine social,
ce dernier poste de dépense représentant près d’un quart du budget.
247
245
Vision pour le territoire
Séoul ambitionne depuis de nombreuses années de figurer dans la short-list des principales villes
globales.
Boostée par la réussite de l’économie coréenne dans plusieurs secteurs phares comme l’électronique,
l’automobile, les jeux vidéos ou les télécoms, la ville s’est engagée depuis plusieurs années dans de
nombreux projets visant à se positionner dans plusieurs secteurs d’activité d’avenir : le design, les
médias, les contenus numériques ou encore plus récemment la finance.
La ville de Séoul s’est engagée dans de grands projets d’aménagement :
-
Digital Media City qui a consisté à développer les alentours du Seoul World Cup Stadium pour
en faire un centre urbain placé sous le signe du respect de l’environnement autour du secteur
économique du développement numérique. Fin des travaux prévue pour 2014.
-
Magok District est un projet de transformation du district en un pole mondial de l’industrie où
étude des technologies de pointe et commerce international cohabiteraient. Il sera ainsi divisé
en deux parties : une dédiée au commerce et l’autre destinée à devenir un centre de R&D. Fin
des travaux prévue pour 2031.
-
International Finance Center Seoul est un projet de construction de plusieurs buildings
imbriqués dédiés au secteur de la finance. Fin des travaux prévue pour 2012.
-
Yongsan International Business District est le plus grand projet de l’histoire coréenne. il
consiste à faire renaitre ce quartier comme un « sous-centre vile » en tant que front de mer
dédié au luxe. Des édifices résidentiels, des bureaux, des magasins, des écoles, des institutions
culturelles et des infrastructures feront partie du plan de développement de 20 milliards de
dollars : 3,1 millions de mètres carrés entièrement entourés de verdure. Le complexe de gratteciel sera dominé en son centre par une tour, la Dream Tower, haute d’environ 665 m. Fin des
travaux prévue pour 2016.
-
Guro-Gasan Digital Complex est un projet de transformation du premier complexe industriel
de Corée en un complexe dédié à la haute technologie.
248
246
Stratégies de développement économique ou politiques
sectorielles
Afin de mener à bien le développement de la ville pour le XXIème siècle, Séoul a désigné 6 secteurs à
fort potentiel de croissance soutenus administrativement et financièrement par la ville:
-
Contenus numériques
R&D
Services financiers
Design
Mode
Tourisme
Politique d’encouragement aux IDE (investissements directs à l’étranger)
Les réductions ou exonérations d’impôts, l’imposition sur le revenu, la taxe d’enregistrement,
la taxe sur la propriété, etc. sont accordées en fonction de « the Special Tax Treatment
Control Act ». Cette loi définit des critères afin de déterminer les personnes pouvant
bénéficier d’exonération ou de réduction fiscale, leur durée et le processus. Le processus de
demande de réduction ou d’exonération d’impôt auprès du Ministère de la stratégie et des
finances se déroule en 4 étapes et sous 20 jours.
Entreprises pouvant bénéficier d’avantages fiscaux :
-
Haute-technologie ou industries d’activités de services
Entreprises situées dans les zones d’investissements étrangers
Entreprises situées dans les zones exclusives d’investissements étrangers et dans les zones
de libre échange
Entreprises situées dans les zones économiques libres
Entreprises situées dans les quartiers d’affaires de la ville
Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises
Le gouvernement coréen a rassemblé ses efforts pour attirer les Investissements Directs à l’Etranger
(IDE) suite à la crise de 1997-98. Le « Foreign Investment Promotion Act », signé en 1998 traduit cet
engagement majeur du pays en vue d’accroître les investissements à haute valeur ajoutée
Pour cela, le gouvernement a établi un plan d’action pour encourage l’accueil d’entreprises
étrangères, soutenir les investisseurs et les infrastructures nécessaires aux IDE via des primes et
allégements de charges, des subventions, la mise à disposition de sites industriels, aides au
recrutement, exonérations et réductions des droits de douane.
Les agences de développement
SEOUL GLOBAL CENTER (SBC)
Seoul est désormais une ville internationale. Avant la création du Seoul Global Center
(janvier 2008), s’installer à Séoul était une tâche difficile. Depuis, toutes les formalités pour
l’installation des résidents étrangers ont été facilitées. Il en est de même pour les formalités
liées à la création d’entreprises.
Les formalités pour la vie courante sont largement couvertes par le SGC, par exemple :
-
Demande d’extrait de l’état civil
Titre de séjour
Documents fiscaux
Consultation juridique
249
247
Outre les documents administratifs, les services d’assistance tels que les cours de langue
coréenne, l’aide à la création d’entreprise, les petites annonces, les classes d’apprentissage
culturel ou les activités de bénévolat sont offerts par ce centre. Un service d’information en
anglais, japonais, chinois, vietnamien, mongol, français, espagnol, allemand, russe et le
tagalog est mis en disposition pour les visiteurs.
Depuis avril 2009, le centre offre aux étrangers des informations pour la création
d’entreprise. Le centre a mis en place une cellule dans chacun des quartiers où résident un
grand nombre d’étrangers. Le centre enregistre en moyenne 150 visiteurs par jour et 460
demandes d’information par internet. En déménageant au sein du « Global Cluster Building »
en 2012, le centre s’apprête à devenir le pôle information pour les étrangers à Séoul.
Au SGC, un grand nombre d’informations concernant les opportunités de développement
sont accessibles :
-
Tendances des IDE
Nouvelles industries
Conseils pour la création d’entreprise
Système d’imposition en Corée
Fonctionnement du marché du travail et sa législation
« Global Village Center » dans des quartiers de Séoul
Si le « Seoul Global Center » est un organisme fournissant des services administratifs
compétents, il existe également le « Global Village Center » implanté dans certains quartiers
de la ville pour compléter les aides à la vie des expatriés.
Les cinq centres installés à Yeonnam, Yeoksam, Seorae Maeul, Ichon-dong et Itaewon
disposent d’agents offrant un service d’information et d’aide pour les étrangers qui éprouvent
des difficultés lors de leur séjour, ou proposant des programmes culturels adaptés pour
accompagner les expatriés.
La ville de Séoul a entrepris de nombreuses actions pour retenir et favoriser l’attraction des
étrangers en s’imposant d’ambitieux objectifs et en utilisant des stratégies de promotion
hautement efficaces. L’objectif étant de faire reconnaître les valeurs économiques de Séoul.
Pour cela, la ville a mis en place une cellule spéciale nommée « Direction de Renforcement
de la Compétitivité » qui a effectivement contribué dans un laps de temps très court à ce
succès.
SEOUL BUSINESS AGENCY (SBA)
C’est au SGC que se trouve la Seoul Business Agency (SBA). Cette agence est mandatée
pour mener la politique économique et de soutien aux PME du Seoul Metropolitan
Government.
La SBA promeut les industries de Séoul en fournissant aux PME et aux étrangers un
système d’assistance complète conformément au professionnalisme du secteur public.
Récapitulatif des principaux services de la SBA :
250
248
DOMAINES
SERVICES FOURNIS
Gestion du Centre de Mode de Séoul
Promotion des industries stratégiques de
Séoul
Gestion du Centre d’animation de Séoul
Coopération industrie/académie
Département marketing du tourisme à Séoul
Gestion du Centre haute-technologie de
Séoul
Soutien aux start-up
Gestion du Seoul Trade exhibition center
Soutien à l’exploitation des marchés nationaux
et internationaux par les PME
Soutien pour la participation des PME à des
salons internationaux et nationaux
Promotion de la marque « Hi Seoul »
Trouver des marchés à l’étranger et soutenir
les exportations
Commerce international
l’investissement
et
soutien
à
Soutenir le commerce online
Gestions du Seoul Trade Center Beijing
Exploiter la Seoul media City Galerie
Amélioration des infrastructures d’éducation pour les étrangers
Selon une étude, seuls 32,7% des résidents étrangers ont scolarisé leurs enfants en Corée.
La plupart d’entre eux ont quasiment abandonné l’idée de faire venir les membres de leur
famille ou d’envoyer leurs enfants étudier dans les écoles internationales d’autres pays en
constatant le manque d’infrastructures de l’éducation sud coréenne.
251
249
Réagissant à cette situation, la ville a construit deux écoles internationales dans le quartier
de Gangnam, une autre dans la zone DMC de Sangam Mapo et organise le déménagement
de l’actuelle école japonaise. Compte tenu du fait que plus de 70% des élèves de l’école
japonaise située à Gaepo-dong habitent à Dongbu Ichon-dong et que le bâtiment construit
en 1982 est devenu trop vieux, la municipalité a décidé de la déménager en 2010.
En échange, une école pour élèves anglophones sera construite en 2012 sur le terrain de
l’actuelle école japonaise que la ville a racheté. Le quartier de Banpo où sont concentrées de
nombreuses écoles va également accueillir une école internationale et une autre dans la
zone DMC de Sangam. Par ailleurs, le quartier de Sangam va accueillir de nombreuses
entreprises étrangères d’ici 2013 et un gratte-ciel de 120 étages en cours de construction.
Ainsi, le quartier de Sangam s’apprête à devenir un nouveau poumon de Séoul.
Service de location immobilière pour étrangers, agences immobilières désignées par la
municipalité pour les étrangers
Séoul mène un projet de location des logements réservés aux étrangers depuis 2008. A ce
titre, 178 logements pour étrangers sont prévus dans le quartier de Woomyun et 150 autres
dans le quartier d’Yeoido, tous deux, grands quartiers d’affaires de la ville. La zone DMC de
Sangam est la première à avoir entrepris ce service immobilier pour les étrangers. En 2010,
la ville prévoit le développement de logements pour étrangers avec l’introduction
d’entreprises étrangères et l’ouverture d’une école internationale.
Afin d’améliorer les conditions du séjour des étrangers, la ville de Séoul a décidé de réserver
des agences immobilières aux résidents étrangers. Les agences jugées aptes à offrir un
service efficace aux étrangers se verront délivrer un certificat spécial par la municipalité avec
la mise à disposition de contrats de location en anglais. A ce jour, 122 agences font parties
de ce projet.
Améliorations apportées dans le domaine médical : Centre médical réservé aux étrangers et
disposition des urgences pour étrangers
Dorénavant, les étrangers malades peuvent utiliser le service de téléphone d’urgence en
appelant une ligne spéciale. Disponible 24h/24, les utilisateurs étrangers ont à disposition un
service de consultation et d’information grâce au service de traduction en anglais, japonais et
chinois. Les étrangers seront dirigés vers les 11 centres hospitaliers disposant d’un service
spécial pour étrangers, par exemple, « Hôpital Severance » de Shinchon, « Hôpital
Kyunghee », « Hôpital Seoul Asan », et « Hôpital Hanyang ». D’ici quelques mois, leur
nombre devrait s’élever à 20.
En cas d’urgence, la mairie a mis en disposition des brochures d’information dans les
casernes de pompiers et centres d’urgence ainsi que dans près de 300 centres hospitaliers
de la ville. Disponible actuellement en anglais, le livret doit être rapidement traduit en chinois
et japonais. Le service de traduction sera également renforcé afin d’offrir un service de
qualité aux personnes étrangères.
Les services publics médicaux dont les résidents étrangers peuvent bénéficier vont être
renforcés au fur et à mesure. A cet effet, la ville a ouvert le « Service psychiatrique pour
Etrangers » dans l’Hôpital Eunpyung qui est connu pour concentrer différents services
médicaux liés à la santé psychique.
Manifestations ponctuelles
Le Sommet Mondial des Villes Design a eu lieu en 2010 à Séoul, réunissant les délégations
de grandes villes mondiales du design
Placé sous le thème « Une ville fait un bond en avant grâce au design : Design, la
compétitivité des villes au 21ème siècle », le Sommet Mondial des Villes Design qui fait
252
250
partie des importantes manifestations officielles de « Séoul, Capitale mondiale du Design
2010 » et qui est une conférence internationale de grande envergure, a rassemblé les
délégations des villes mondiales qui ont évolué grâce au design ou des villes qui ciblent le
design pour leur développement du futur, comme Turin, Helsinki, et Pékin.
Au total, 131 personnalités et représentants de 31 villes venant de 17 pays dont 15 maires
se sont réunis à Séoul.
Dans ce cadre a été organisé le « Tour Design de Séoul » qui invite tous les participants du
sommet à visiter les hauts lieux du design tels que le Parc de l’Histoire et Cultures de
Dongdaemun, et la Place de Gwanghwamun.
Le Sommet Mondial des Villes Design 2010 a permis à la ville de Séoul de promouvoir dans
le monde entier son statut « Capitale Mondiale du Design en 2010 ». Séoul avait prévu
d’organiser tout au long de l’année 2010, diverses manifestations et expositions afin de
développer l’image de la ville en matière de design.
Actions concrètes mises en œuvre en matière de
développement durable
Malgré les mesures appliquées par la municipalité, la pollution reste un problème majeur
face au développement de la ville. La réhabilitation du cours d'eau de Cheonggye, la création
de la forêt de Séoul et la mise en place d’une « ceinture verte » autour la capitale sont les
résultats d’efforts de la Ville de Séoul afin qu’elle devienne une capitale agréable à vivre.
Une politique sociale volontariste
Avec 4 085,9 milliards de Won (2.7611 milliards €) consacrés à la protection des citoyens, le
plan social est la priorité du budget total, soit 24,6%, présentant une hausse de 9,3%. Ces
chiffres montrent l’engagement tenu par la ville de Séoul pour les projets sociaux.
La ville va renforcer son effort social avec :
-
Le développement des comptes bancaires pour familles en difficulté comme le “Compte
Heemang Plus” ou le “Compte Koomnarae”. Une aide sociale d’urgence, une aide spéciale
dédiée aux classes sociales défavorisées
Le développement de maisons des enfants
L’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, des personnes handicapées et des
jeunes
Un budget de 557,1 milliards de Won est prévu pour la création de 165 000 emplois et
l’augmentation du pouvoir d’achat :
-
Mise en service du Centre de Recherche d’emploi « Plus »
-
Projets de la lutte contre le chômage des jeunes
-
Création des emplois publics
-
Mise en place du système de stages dans les services publics
Soutien aux projets porteurs de croissance
La municipalité prévoit de soutenir activement les projets innovants porteurs de croissance
tels que les énergies nouvelles à travers, l’amélioration de l’utilisation de l’énergie des
bâtiments, l’Eco-industrie, l’acquisition de 45 véhicules électriques et l’installation des
infrastructures nécessaires.
253
251
Un investissement en faveur des technologies vertes
Les services d’autobus électriques
En décembre 2010, Seoul a annoncé la mise en circulation de cinq autobus électriques dans
le quartier de Namsan (14 bus d’ici l’année prochaine) en partenariat avec Hyundaï Heavy
Industries. Présentant une technologie avancée et innovante, ce projet place la Corée du
Sud et Séoul à l'avant-garde des initiatives vertes.
Selon le gouvernement de Séoul, 120 000 véhicules électriques devraient être déployés d'ici
2020, soit 50 % de la flotte des transports en commun de la ville. Quatrième ville la plus
peuplée du monde, avec environ 10 millions d'habitants, Séoul compte quotidiennement 3
millions de voitures en circulation.
Pour les autorités de Séoul "les services d'autobus électriques vont, non seulement améliorer la qualité
de l'air, mais aussi servir de modèle technologique pour les véhicules électriques de grande taille sur le
marché mondial".
Long de 11 mètres, les bus électriques peuvent atteindre 100 kilomètres/heure et détiennent une
autonomie de 83 kilomètres avec une seule charge. Un système de charge rapide permet de recharger
les batteries en mois de 30 minutes. Plus impressionnant encore, la carrosserie est entièrement
fabriquée de matériaux composites pour assurer un poids léger aux véhicules.
Il est à noter qu’en mars 2010 Seoul a lancé les travaux des premiers tramways électriques sans fil.
Expérimentation du premier « On-Line Electric Vehicle » (OLEV)
L’OLEV est un véhicule qui se recharge grâce à des bandes magnétiques implantées dans le sol. Cette
innovation pourrait régler les contraintes d’autonomie et de recharge sur secteur des véhicules
électriques.
La démonstration du premier OLEV s’est déroulée le 9 mars dernier dans un parc de la capitale sudcoréenne. Le véhicule utilisé est un petit train touristique à propulsion électrique dont l’énergie est
fournie par la route.
Développé par l’Institut coréen de science et technologie (KAIST), le dispositif repose sur une bande
magnétique branchée au réseau électrique, dont les câbles sont enfouis à environ 30 cm sous la surface
du sol. Par un système d’induction, l’énergie électrique est transférée sans contact lors du passage du
véhicule (seuls plusieurs tronçons du parcours, sont électrifiés). Les tests montrent que le champ
magnétique utilisé par ce système ne cause par de risque pour la santé.
Côté performances, ce véhicule de 19 tonnes (le poids comprend les 97 passagers) peut rouler jusqu’à
40 km/h. Il peut circuler de manière complètement autonome sur un trajet de 400 mètres grâce à
l’électricité emmagasinée.
La ville de Séoul envisage d’étendre l’OLEV au reste de l’agglomération afin de réduire les émissions de
gaz à effet de serre en centre ville. Le dispositif pourrait profiter aussi bien aux transports en commun
(bus, tramway) qu’aux voitures électriques.
254
252
Références
http://french.seoul.go.kr/
http://french.seoul.go.kr/news/news_view.php?idx=11851&cPage=1&
http://global.seoul.go.kr
http://www.megapole.org/IMG/jpg/seoul_kuhn_js948pmg_fig2.jpg
http://french.seoul.go.kr/news/news_view.php?idx=7601&cPage=9&
http://www.marketing-territorial.org/article-seoul-une-ville-pionniere-pour-la-qualite-d-accueildes-etrangers-51439635.html
http://www.mobilite-durable.org/actualites/fil-infos/seoul-lance-un-service-dautobuselectriques.html
http://www.neo-planete.com/2010/03/22/seoul-une-recharge-sans-fil-pour-vehiculeselectriques/
http://www.sba.seoul.kr/eng/index.jsp
http://french.yonhapnews.co.kr/economy/2011/04/05/0600000000AFR20110405001500884.
HTML
http://www.smc.seoul.kr/main/publish/view.jsp?menuID=002005004
http://www.inrets.fr/ur/gretia/publis-kuhn/etude-cas/megapoles/pdf/MasterKIM.pdf
http://english.seoul.go.kr/db/kcp/sez1.php
255
253
Shanghai, Better City, Better
Life
Synthèse
Points focus
Enseignements
>
Finances
>
Commerce
>
Transport maritime
>
Des zones de développement dédiées aux
industries high-tech.
>
Dpark
Foreign-related
Innovative & Culture Park
Axes stratégiques
>
Devenir une métropole de services
Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France
>
Une ambition industrielle assumée
avec un positionnement croissant sur
les technologies de pointe
>
Une prise de conscience
environnementale rapide
>
Des zones de développement
économique bien pensées et de taille
impressionnantes
>
Une politique d’attractivité ciblée sur
les PME européennes à fort potentiel
Filières prioritaires
Outils de développement économiques
Economic,
Analyse SWOT
Forces/Atouts
Faiblesses/Difficultés
>
Attractivité de l’emploi pour les étrangers
>
Disparités territoriales
>
Position exceptionnelle à l’embouchure du Yangzi qui
en fait une des principales plates-formes mondiales
pour le commerce
>
Difficultés d’accès au logement
>
Politique d’attractivité des entreprises étrangères
>
Importance des services
>
L’arrière-pays de la province attire plus du tiers des
investissements directs reçus par la Chine
256
254

Opportunités
>
Exposition Universelle 2010 : image, attractivité,
investissement
>
Construction immobilière
>
Des investissements pour limiter la pollution
atmosphérique
>
Le parc d'attraction de Disney
Menaces
>
Pollution
>
Tensions sociales et ethniques
Fiche d’identité et chiffres clés (… la démesure)
Population : selon le Bureau National de la Statistique de Chine, en 2010 Shanghai
comptait 23 millions d'habitants dont une population migrante de 6,6 millions. Shanghai est la
ville la plus grande et la plus peuplée de Chine. Elle représente environ 2% de la population
chinoise.
Superficie/densité : 6 340 km² (un peu plus de la moitié de la superficie de l’Ile-de-France),
soit une densité de 2 863 habitants au km².
Economie :
>
>
>
>
PIB: il a atteint 168,5 milliards d’euros en 2009 (4,4% du PIB national), soit l'équivalent du PIB
total du Brésil. Shanghai se classe au premier rang des provinces chinoises par son PIB par
habitant.
Deuxième place financière après Hong Kong.
Echanges internationaux entre Shanghai et le reste du monde: 350 milliards de dollars en
2005.
Investissements Directs Etrangers (IDE) à Shanghai: 60 milliards de dollars
En compétition avec 9 autres villes émergentes9, Shanghai se classe première en terme
de puissance économique, selon la quatrième édition du classement "Cities of
Opportunity", publiée le 6 mai 2011 par le cabinet d'audit PriceWaterhouseCoopers
(PWC). Dans l'ensemble du classement (26 villes au total dans les pays développés et
émergents), la ville chinoise se classe 8e. Sur le seul indicateur du montant des IDE,
Shanghai arrive également en tête des pays émergents.
> Investissements pour l'Exposition Universelle de 2010: 4,3milliards de d’euros.
Urbanisme et architecture
>
>
>
>
>
Shanghai compte plus de 5000 gratte-ciel, presque le double de New York. Plus de 1000
nouveaux gratte-ciel ont été construits entre 2000 et 2010.
20 000 chantiers sont en construction.
Un projet de construction de la tour la plus haute du monde, 1228 mètres, est à l'étude.
L'hôtel Hyatt de la tour Jin Mao est le plus haut du monde : 421 mètres.
Investissements pour la protection de l'environnement à Shanghai: 14 milliards de dollars.
Transports
>
>
>
9
Shanghai compte 485 km d'autoroutes et 948 lignes de bus.
Le port de Shanghai est le plus grand du monde, avec un transit de 443 millions de tonnes de
marchandises en 2005.
41 millions de passagers ont transité par les aéroports de Shanghai (Pudong et Hongqiao) en
2005.
Abou Dhabi, Bombay, Istanbul, Johannesburg, Mexico, Moscou, Pékin, São Paulo, Santiago
257
255
Sciences
> Shanghai a mis en place dès 1984 une politique de création de zones spéciales et de parcs
>
technologiques. Ils font partie des 53 zones de développement dédiées aux industries hightech approuvées par le Conseil des Affaires de l'Etat chinois en 1992.
30% du PIB de Shanghai provient des technologies.
Gouvernance et organisation administrative
En République populaire de Chine, les municipalités au rang de province sont des
agglomérations qui ne dépendent plus de la province où elles se situent mais directement de
l'autorité centrale. Elles sont composées d'un centre urbain entouré d'une banlieue beaucoup
plus grande. Il existe quatre municipalités de ce type : Chongqing, Pékin, Shanghai et
Tianjin.
Dans les municipalités de Chine continentale, le dirigeant le plus important est le maire. Le
maire est également député de l'Assemblée nationale populaire et secrétaire-adjoint du
Comité municipal du Parti communiste chinois. Cependant, l'autorité administrative la plus
haute dans une municipalité appartient au secrétaire du Comité municipal du Parti
communiste chinois ou secrétaire du Parti.
La municipalité de Shanghai exerce sa juridiction sur dix-neuf subdivisions : dix-huit districts
et Xi’an : neuf districts sont situés dans le quartier de Puxi, zone urbaine centrale de
Shanghai à l'ouest du Huangpu, un district gouverne le quartier de Pudong, à l'est du
Huangpu, les huit districts restants correspondent à des banlieues, à des villes satellites et à
des zones rurales éloignées du centre urbain. Ces districts et xi’an sont eux-mêmes divisés
(en 2003) en 220 subdivisions de niveau canton, comprenant 114 bourgs, 3 cantons et 103
sous-districts.
Après les élections de 2008, le maire de Shanghai, Han Zheng, a été reconduit pour un
second mandat de cinq ans par le parlement local. Il travaille avec 8 adjoints chacun chargé
d’un secteur spécifique (finances, planification urbaine, éducation, agriculture, etc.)
L’après crise à Shanghai

Un ralentissement perceptible
Malgré le développement continu de Shanghai, le ralentissement économique s’est également
10
manifesté. La croissance du PIB de Shanghai est passé de 14,7% en 2007 à 10,1% en 2008 puis à
8,9% en 2009. Contrairement aux années précédentes, en 2009 la croissance de Shanghai est même
légèrement inférieure à celle de la croissance nationale (9,3%)
Comme dans les autres régions chinoises, le ralentissement procède d’abord de causes internes,
auxquelles s’est ajoutée une baisse de la demande à l’exportation. Ainsi en 2009, les exportations de
Shanghai ont baissé de 16,2% et les importations de 11,1%.
La crise a pris la forme d’un ralentissement interne de l’économie : hausse des coûts de production,
ralentissement de l’investissement et de la demande interne, baisse des profits et effets de la politique
monétaire restrictive menée par les autorités. Il a été plus marqué pour l’immobilier, les services et,
surtout, l’investissement.
D’autres observations, tirées de secteurs particuliers, fournissent une image contrastée pour le
marché interne, mais qui traduit un ralentissement de la demande à l’exportation. Ainsi, dans le
secteur de la distribution, les délais de paiement semblent s’allonger. Cependant, la consommation
ayant connu, au 1er semestre 2008, sa plus forte croissance depuis 1998 (+ 16,7 %), a été un facteur
d’amortissement du ralentissement économique.
D’autres secteurs ont été concernés par le ralentissement : les entreprises ont réduit, de manière
drastique, leurs charges les plus immédiates (formation, séminaires, transport) ainsi que leurs
dépenses en équipement informatique.
10
Bureau National des Statistiques Chinois, à prix constants
258
256

Un fort ralentissement de l’export
L’évolution la plus tranchée concerne néanmoins les entreprises tournées vers l’exportation. A l’instar
de l’ensemble de la Chine, elles connaissent un fort ralentissement de la demande, notamment à
destination des Etats-Unis. Elles ont parfois d’arrêté leur production et bradé leur stock sur le marché
intérieur. Ce tassement de la demande à l’export est perceptible à travers la baisse d’activité des
industries amont.
L’investissement a été appelé pour soutenir la croissance : les autorités de Shanghai ont ainsi
annoncé plus de 600 Mds RMB au titre du plan de relance national. Les investissements en
infrastructures publiques pour l’Exposition universelle de 2010 ont été également susceptibles
d’amortir les effets du ralentissement ; sans oublier cette autre attraction majeure que sera le futur
Parc Disney (quatre fois la taille du Disneyland de Hong Kong), illustration de l’importance prise par le
tourisme à Shanghai.
Vision pour le territoire
Shanghai a l’ambition de devenir une métropole de services. Aujourd’hui, cependant, c’est sa
puissance industrielle qui frappe encore les esprits. Dans certains secteurs, Shanghai (et sa région)
dominent largement la production nationale.
Si le développement de Shanghai repose essentiellement sur un capitalisme municipal puissant, il tire
également son dynamisme de l’initiative privée. Le dynamisme de la création de petites et moyennes
entreprises privées est de l’ordre de +40 % par an et le tissu local déjà extrêmement riche de PME
actives dans tous les domaines. Shanghai accueille également de plus en plus de sociétés
multinationales : plus de 180 groupes y ont ainsi établi leur siège régional parmi lesquelles ALCATEL
LUCENT, GENERAL MOTORS, GENERAL ELECTRIC, RHODIA, MICHELIN…
Stratégies de
sectorielles

développement
économique
ou
politiques
L’exposition universelle Shanghai 2010
La croissance de Shanghai s’explique en partie par l’Exposition Universelle. D’autant que les
autorités ont choisi d’implanter les installations en plein cœur de la ville. Shanghai s’est ainsi donné la
chance de remodeler l’immense site industriel qui s’étendait de part et d’autre du pont Nanpu. Si les
bâtiments industriels situés sur les rives du Huangpu ont été savamment préservés, les industries
lourdes ont toutes été déplacées.
2
Ainsi après un investissement de 10,7 milliards de yuans (123 millions d'euros) dans les 5,2 km du
site, ce sont 73,1 millions de visiteurs qui se sont rendus pendant les six mois dans les pavillons des
189 pays.
L’impact sur l’économie de la ville a été également à la hauteur des investissements entrepris :
> Secteur aérien : 40 millions de passagers transportés – + 34 % de trafics aériens –
> Secteur hôtelier : + 16,8 % de remplissage – $7,5 milliards – (comparaison jan/sept 2009).
> Investissement : + 15 ,3 % – $11,3 milliards – (comparaison jan/sept 2009)
> Industrie du tourisme de la région de Shanghai et du delta de Yangtsé : + 20 % – $12 milliards
> Budget : Expo universelle $60 milliards (Beijing Olympics $45 milliards)
> Chiffre d’affaires généré par l’Exposition universelle : $218,3 milliards
> Dépense moyenne par visiteur par jour : $74,3
Après avoir investi en quelques années, l’équivalent de quinze à vingt ans de budget d’équipement, la
municipalité a eu pour volonté de construire dix nouvelles lignes de métro entre 2005 et 2012, ce qui
représente 389 kilomètres de voies nouvelles sur un réseau qui totalisera 510 kilomètres. En quelques
années, le réseau du métro shanghaïen s’est hissé parmi les trois plus longs du monde.
259
257
Carrefour logistique et porte ouverte sur le monde
Compte tenu de la population migrante, particulièrement nombreuse à Shanghai, est la seconde
agglomération chinoise (derrière Chongqing qui approche les 30 millions). Elle se classe au huitième
rang des provinces chinoises par la taille de son PIB, (au premier rang pour le PIB par habitant).
Le port de Shanghai demeure un atout majeur : il est actuellement le premier du monde pour le vrac
et le 2ème pour le trafic de conteneurs devant Hong Kong et à quelques encablures de Singapour.
Grâce au port en eau profonde de Yangshan nouvellement construit, cette capacité a été portée à 34
M EVP en 2010.
Shanghai dispose également de la plateforme aéroportuaire la plus active de Chine continentale : en
2008, 3,1 Mt pour le fret aérien et 51 M de passagers répartis sur deux aéroports. Celui de Pudong,
conçu par ADP, est actuellement saturé et verra sa capacité portée en plusieurs tranches à 80 M de
passagers d’ici 2015. Celui de Hongqiao accueille 21 M de passagers par an : sa modernisation et
son extension sont également en cours.
En matière d’échanges extérieurs, Shanghai présente une balance commerciale excédentaire avec le
reste du monde. En 2008, les exportations de Shanghai ont augmenté de 17,7% (130,3 milliards €),
alors que les importations croissaient de 9,9% (117,5 milliards €). Illustration de l’importance de son
rôle en matière de transport et de logistique, un quart du commerce extérieur chinois transite par le
port de Shanghai.
S’agissant des investissements directs étrangers, Shanghai continue d’attirer des flux importants (7,8
milliards € en 2008), mais ses avantages comparatifs, notamment en matière de coûts, s’érodent en
faveur des provinces limitrophes (Jiangsu, Zhejiang et, dans une moindre mesure, Anhui) qui
bénéficient de leurs récents efforts en matière d’infrastructures et de coûts plus attractifs (foncier et
salaires).
Des industries aux tailles conséquentes
Selon une étude réalisée par la Mission Economique et UbiFrance en 2011 décrivant les
caractéristiques économiques de la ville de Shanghai, il ressort que certains groupes ont atteint une
taille critique et croissent à partir de Shanghai. C’est notamment le cas du groupe FOSUN,
conglomérat aux activités très diversifiées,BAOSTEEL, géant sidérurgique qui est dans le palmarès
Fortune 500. Pour l’automobile, plus du tiers de la production chinoise de véhicules de tourisme est
assurée dans le Grand Shanghai.
Pour la microélectronique, plus de 25 % de la production chinoise est assurée par des groupes tels
que SMIC, GSMC et HUAHONG. Pour la construction navale, 50 % de la production chinoise est
assurée par les chantiers JIANGNAN, HUDONG-ZHONGHUA, WAIGAOQIAO. Ce sont aussi de
grands groupes municipaux comme HUAYI, un des leaders chinois dans la chimie ou l’équipementier
SHANGHAI ELECTRIC, que d’aucuns comparent volontiers à ALSTOM, ou encore SVA qui est
devenu un groupe de taille mondiale dans le secteur de l’optoélectronique. Les groupes dans le textile
et dans l’industrie pharmaceutique constituent aussi des références au niveau national.
Des parcs technologiques destinés à la recherche et au développement
Dans le cadre de la politique des zones de développement économique et technologique,
lancée en 1984, ces parcs s'affirment comme des bases stratégiques industrielles à l'échelle
nationale. L'objectif est de développer des pôles d'innovation et de recherche, couplés à une
capacité de production d'industries de haute technologie pour répondre à la demande du
marché intérieur et du marché international. Les 53 zones de développement dédiées aux
industries high-tech bénéficient d'une taxation privilégiée, variable selon les parcs.
Il existe plusieurs niveaux de zonage au niveau national, les zones présentes sur le territoire
de Shanghai sont:
1 –La High Tech Industrial Development Zone
Le parc technologique de Zhang Jiang est spécialisé dans les secteurs des TIC et de la
pharmacie-biotechnologie. Il associe étroitement entreprises internationales, entreprises
260
258
chinoises, unités de recherche et développement, universités et start-ups. Zhang-Jiang Hightech Park comprend 5°900 entreprises et 142°000 diplômés y travaillent (en croissance de
22% par an depuis cinq ans) sur 25 km2. Le parc comprend différentes zones, dont une
zone d’habitation. Il est traversé par la ligne de métro qui va à l’aéroport international de
Pudong. Le parc propose divers services aux entreprises : des logements,
l’accompagnement sur le recrutement, la recherche de capital, et aussi la recherche de
support gouvernemental.
2 – Les Economic and Technological Development Zones
Shanghai Caohejing : le parc Hi-Tech de Caohejing a été créé en Juin 1988. Il accueille
plus de 1 300 compagnies dont Cisco, Philips, Honda, Athlete, Faurecia, Micronas et
Yanfeng Visteon.
Hainan Yangpu Development Zone : la zone de connaissance et d’innovation de Yangpu
est un quartier où se regroupent activités publiques d’échanges culturels et industries
intensives en connaissance. Il se base sur les sciences éducatives, les humanités et
l’écologie. Il assure innovation et croissance.
D’autres parcs technologiques existent sur le territoire de Shanghai : le parc technologique
« Lujiaz Lujiazui Finance & Trade Zone », le parc « Pudong Jinqiao Export Processing
Zone », le parc « Shanghai Minhang » ou encore le parc « Shanghai Hongqiao ».
Beaucoup de ces parcs technologiques (notamment les finances et le commerce de Lujiazui
Zone, le Zhangjiang High-Tech Park, le parc agricole Sunqiao) appartiennent à la zone de
Pudong, une Zone Economique Spéciale crée en 1990, avec pour objectif d’être ouverte sur
les investissements étrangers du monde entier, et qui est aujourd’hui le pilier de la
croissance économique de Shanghai. Plus de 150 sociétés du Fortune 500 ont des
investissements dans 470 projets à Pudong, dont la plupart sont leader dans le monde et
certains investissements dans des projets dépassent 1 milliard de dollars.
Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises
Le plan de développement social et économique
La municipalité de Shanghai s’est dotée en 2006 d’un schéma stratégique le« Plan de
développement économique et social » couvrant la période 2006/2010. Plusieurs objectifs
sont notamment poursuivis :
-
-
-
Accélérer la formation d’une structure industrielle intégrant la prépondérance du rôle des services
en :
o donnant la priorité aux services modernes (services financiers, logistiques…)
o donnant la priorité aux industries manufacturières de pointe
o modernisant l’industrie et en élevant son niveau de base
o le renforcement de la politique industrielle
o optimiser l’organisation de la filière industrielle
Développer un système d’innovation ayant beaucoup de libertés en :
o se concentrant sur les domaines clés de l’innovation
o construisant un nouveau système d’innovation technologique intégrant l’industrie,
l’éducation et la recherche
o créant un environnement favorable à l’innovation (développer la notion de propriété
intellectuelle, construire une plateforme R&D publique…)
o mettant des moyens pour développer les « talents » de la ville
Développer une économie circulaire et construire une ville économe et respectueuse de
l’environnement :
o en améliorant l’efficacité de l’utilisation de la terre, de l’eau et de l’énergie
o en promouvant les produits non nocifs et en développant le recyclage
o en créant des mécanismes et des technologies sur lesquels peut se développer une
économie circulaire
261
259
-
o en renforçant la protection, les contrôles et l’entretien de l’environnement
o en renforçant le développement écologique et la protection de la nature
Construire de nouvelles aires suburbaines socialement développées (notamment en faisant
avancer de manière coordonnée la planification urbaine et rurale, en développant des
infrastructures et des services publics dans les banlieues, etc.)

Le district de Yangpu et le D-park Foreign-related
Economic, Innovative & Culture Park
Le développement chinois a une forte dimension locale. Aujourd'hui, le pouvoir administratif
monopolise l'économique et le social. Les pouvoirs locaux bénéficient de la politique de
décentralisation engagée par le gouvernement central et deviennent ainsi les acteurs principaux du
dynamisme économique chinois.
Le district de Yangpu se situe au Nord- Est de Shanghai, c’est un des neuf districts centraux sur les
dix-huit de la Ville de Shanghai, il est appelé « district de la connaissance » et compte 1,3 millions
d'habitants. District industriel, aux nombreuses possibilités d’exploitation, Yangpu jouit de la plus
grande concentration d’universités et de centres de recherche (plus de 60% des universités de
Shanghai) en Chine.
Ce district, c’est donc 200 centres de recherche, 200 000 étudiants et trois incubateurs de niveau
international. Ainsi, le Yangpu Technology Business Incubator, plus grand parc scientifique et
technologique de la Ville de Shanghai, regroupe trois pépinières rattachées aux universités.
Yangpu a mis en place une stratégie visant à être le centre technologique de la Chine en y
accueillant les entreprises tournées vers la Science, la Technologie, la Recherche et le
Développement et les sièges sociaux.
Le gouvernement de Shanghai Yangpu a décidé de mettre en place une politique proactive envers les
PME européennes afin de faciliter le plus possible leur implantation à Shanghai. Le D-park Foreignrelated Economic, Innovative & Culture Park est né de la volonté du gouvernement de Shanghai de
créer un outil exclusif pour les PME européennes. D-park Foreign-related Economic, Innovative &
Culture Park a été créée pour appliquer cette nouvelle politique : offrir des ressources humaines,
logistiques et financières nécessaires au bon développement d’une PME en Chine.
Il bénéficie d’une localisation idéale :
> 5 minutes de métro line 4, Dalian road station
> 5 minutes du quartier Recherche & Développement Dalian road Cluster zone
> 10 minutes de Pudong Lujiazui Financial Center
> 20 minutes de Hongqia aéroport
Le gouvernement de Shanghai Yangpu veut créer un pont solide entre les entreprises européennes et
son district. Ce qui signifie que toutes les démarches sont facilitées et sécurisées par le
gouvernement. C’est un argument important dans le choix d’une installation. En effet ceux qui
travaillent ou ont travaillé avec la Chine le savent : travailler avec la Chine peut prendre beaucoup de
temps car il y a beaucoup d’interlocuteurs et de barrières à franchir.
Le D-park Foreign-related Economic, Innovative & Culture Park offre donc des services professionnels
destinés à faciliter le développement et l’implantation en Chine, rapidement et à moindre coût en
misant sur :
> La simplicité (procédures d’installation simplifiées : permis de travail, visa, création de société
etc...)
> La rapidité (service « spécial PME Européennes » au gouvernement de Shanghai limitant le
temps d’attente)
> L’efficacité (mise à disposition d’experts dans le conseil et l’installation des entreprises
étrangères)
> La sécurité (la structure créée en Chine au Dpark est sécurisée, formalisée et protégée par le
visa du gouvernement de Shanghai Yangpu)
> Le coût (coûts bas très adaptés aux PME Européennes)
Par exemple, de nombreux services sont proposés comme l’aide à la recherche de partenariat, la
mise en rapport ou le démarrage et accompagnement des joint-ventures, le conseil stratégique,
juridique ou financier, la mise en place de partenariats industriels, des études de marché, marketing
et communication…
262
260

Un outil spécifique: le D-park SOHO Office
Le D-park SOHO Office offre une organisation dédiée aux PME qui souhaitent vivre, et travailler dans
un même environnement. C’est le premier park à Shanghai proposant des bureaux SOHO (Small
Office, Home office). Il s’agit d’espace unique qui permet de faire cohabiter vie professionnelle et vie
privée dans des conditions idéales et à moindre coût.
Le Dpark propose :
> 90 SOHO office meublés au design réfléchi
> Des bureaux de 30 à 6 000 m2
> 2 salles de réception et 2 salles de réunion, un front desk, une réception, un standard
téléphonique
> Une conciergerie, pick-up aéroport, billet d’avion, réservation d’avion, de véhicule avec
chauffeur, etc.
> Un service courrier, secrétariat et un service traduction
> Un service événementiel: organisation de séminaires et de conférences
> Un service juridique, y compris pour les cartes de séjour et visas, comptable et financier
> Le niveau technologique le plus productif et adaptable
Actions concrètes mises
développement durable
en
œuvre
en
matière
de
Le 12e plan quinquennal sur le développement économique et social du
pays (2011-2015)
Le développement économique et les progrès sociaux doivent être couplés à une croissance
en harmonie avec l’environnement. La Chine devrait réduire son intensité énergétique de
16% d’ici 2015 au niveau national. Les trente et une provinces chinoises sont distinguées en
cinq catégories, à chacune est assignées un quota comme l’objectif en réduction de
l’intensité énergétique dans les cinq prochaines années.
Shanghai, devraient réaliser le quota le plus élevé : diminuer 18% de sa consommation
énergétique par unité de PIB en 5 ans.
6 « innovations » sont listées dans ce plan. Elles correspondent aux orientations
poursuivies :
-
L´amélioration et la garantie des conditions de vie de la population plutôt que sur la vitesse de
croissance du PIB ;
De l´urbanisation à l´intégration des travailleurs migrants ;
Passage de l´économie d´énergie et de la réduction des émissions polluantes à un modèle de
développement bas carbone ;
Coordination le développement des villes et des régions rurales et la réduction des inégalités
régionales ;
L´innovation autonome et les industries émergentes stratégiques ;
Des exportations à la demande intérieure.
La déclaration de Shanghai
L’exposition universelle 2010 a été l’occasion pour Shanghai de redorer son blason. Le thème de
l’exposition était d’ailleurs : « Une meilleure Ville, une meilleure vie »
La ville est en effet qualifiée de « premier pollueur de la planète » et a voulu proposer la première
exposition universelle verte. Ainsi, de nombreux pavillons et de nombreuses salles furent équipés de
collecteurs d'eau de pluie afin de nettoyer ou d'arroser la pelouse de l'Expo. Le pavillon thématique de
2
l’Expo 2010 (70 000 m au sol) dispose du plus grand toit de panneaux solaires du monde. Le centre
des expositions et plusieurs pavillons nationaux ont également été équipés de panneaux. « L’énergie
solaire doit fournir, la plus grande ressource d'énergie solaire sur un site public en Chine », a indiqué
Xu Bo, commissaire général adjoint de l'Exposition universelle. « Ce qui est intéressant de voir c'est
comment l'organisation de l'Expo a aidé à améliorer l'environnement en ville ces dix dernières années
et comment elle le fera les dix prochaines années », a déclaré Sze Ping, expert pour le Programme
des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
263
261
Des participants de l'Exposition universelle de Shanghai ont publié conjointement la Déclaration
de Shanghai, un "résumé des accomplissements substantiels" de l'événement de 184 jours. Cet
événement avait pour but d'innover et de trouver des solutions aux différents défis dans l'urbanisation.
Voici les grands axes de développement contenus dans cette déclaration :
> Développer une civilisation écologique orientée vers le futur
> Poursuivre une croissance équilibrée qui inclut tous les citoyens
> Promouvoir l'innovation scientifique et technologique en tant que voie de développement
> Construire une société de l'information intelligente et accessible
> Encourager une société multiculturelle ouverte et généreuse
> Construire des communautés amicales où il fait bon vivre
> Promouvoir un développement équilibré entre zones urbaines et zones rurales
Cette déclaration propose de « recueillir les contributions intellectuelles de l'Expo de Shanghai au sein
d'outils éducatifs à l'usage des futurs urbanistes et gestionnaires urbains » et de faire du 31 octobre,
jour de la clôture de l’Exposition universelle, la « Journée Internationale des Villes Meilleures ».
L’enjeu de la motorisation en zone urbaine
Dans les pays en développement, le parc automobile est concentré dans les zones urbaines qui
concentrent également la croissance économique.
En Chine, le taux de motorisation automobile était de 28 automobiles/1 000 habitants en 2006. Mais à
Shanghai, où les revenus moyens sont cinq fois supérieurs à la moyenne nationale, il était de 33
automobiles/1 000 habitants.
La pollution locale est principalement un problème urbain du fait de la densité de population et de la
concentration de l’utilisation de véhicules en zones urbaines. Par le passé, à Shanghaï comme dans
toutes les villes chinoises, la pollution atmosphérique était avant tout causée par l’industrie lourde
implantée au cœur des villes. A présent, une part substantielle du problème de qualité de l’air est due
aux sources mobiles en dépit d’un taux de motorisation relativement faible par rapport aux villes
développées. Ce problème est né depuis le milieu des années 1990, du fait de l’augmentation rapide
du nombre de véhicules.
Le 12ème plan de développement social et économique municipal
Concernant les économies d’énergies, Shanghai s’est fixé l’objectif que 65% des nouveaux
bâtiments construits adoptent des mesures pour améliorer leur efficacité énergétique. Un
système de « quota » d’énergie sera élaboré pour être appliqué aux bâtiments publics,
écoles, hôpitaux, centres commerciaux, hôtels, agences gouvernementales.
Des politiques incitatives (baisse des prix, incitations fiscales) seront utilisées pour
encourager les économies d’énergie et réduire les émissions de CO2.
Concernant la consommation en eau de l’industrie, le plan fixe comme objectif la diminution
de 20% par unité de PIB par rapport à 2010.
Des projets pilotes en faible émission de CO2 seront lancés et un système d’étiquetage, de
certification et de norme ainsi que d’échange d’émission seront créés.
Des politiques plus strictes en faveur de la conservation des terres dans le but de préserver
les zones agricoles et écologiques seront lancées. Le taux de couverture forestière en milieu
urbain est fixé à 15% et celui de « couverture verte » est fixé à 38,5% pour 2015.
Une politique de tri des déchets sera lancée et l’objectif d’une réduction de 20% des déchets
produits par citoyen est avancé.
Enfin d’ici à 2015, des normes sur les émissions de gaz d’échappement pour les véhicules
seront mises en œuvre
264
262
Références
http://www.shanghai.gov.cn/shanghai/node23919/index.html
http://www.ici-shanghai.com/pratique/index.php/2007/09/15/1-shanghai-en-chiffres
http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/29/championne-de-l-urbanisation-a-lachinoise
http://www.bonjourshanghai.net/modules/sections/index.php?op=viewarticle&artid=14
http://base.d-p-h.info/es/fiches/dph/fiche-dph-8301.html
http://www.ambafrance-cn.org/Effets-de-la-crise-economique-a-Shanghai.html
http://chine.aujourdhuilemonde.com/le-maire-de-shanghai-reconduit-pour-cinq-ans
http://www.chine-informations.com/guide/shanghai_780.html
http://chinaworkpark.com/shanghai_dpark_fr.html
http://www.dpark-shanghai.com/
http://www.cfo-news.com/Travailler-et-vivre-en-Chine-devient-facile-pour-les-PMEeuropeennes_a14082.html
http://soho-shanghai.com/shanghai_homeoffice_fr.html
http://www.developpementdurable.com/environnement/2010/02/A4120/expo-universelle2010-shanghai-veut-faire-oublier-son-image-de-ville-polluee.html
http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-8660.html
http://www.chine-informations.com/guide/declaration-de-shanghai_3495.html
http://www.export.gov/china/exporting_to_china/developmentzones.pdf
http://www.cadz.org.cn/en/index.jsp?ItemID=1650
265
263
Istanbul, “la Chine de
l’Europe”
Synthèse
Points focus
Enseignements
Filières prioritaires
Tourisme, Finance, Logistique et transport
Outils de développement économiques
Le « Strategic Plan » - Plan 2010-2014
La Chambre de commerce et d’industrie
d’Istanbul (ISO)
Axes stratégiques
Ce qu’il faut retenir pour l’Ile de France
>
Durabilité
>
Productivité
>
Participation
>
Accessibilité
>
Efficacité
Une croissance dynamique qui s’appuie sur
l’industrie, la construction, le tourisme et la
culture
Une attractivité fondée sur la position
géographique et les coûts de main d’œuvre
Un nombre d’acteurs limité (structuration
administrative assez claire, pas d’agence
régionale de développement hormis la CCI)
Analyse SWOT
Forces/Atouts
Faiblesses/Difficultés
>
Multitude de TPE-PME
>
Urbanisation mal maitrisée
>
Patrimoine historique
>
>
Système bancaire et financier solide
Manque de terrains
viabilisés
>
Hub de la logistique et du tourisme dans la région
eurasienne
>
Transports trop limités
>
Congestion et pollution
>
Poids de l’industrie textile et automobile

Opportunités
Menaces
266
264
>
Spécialisation dans certaines activités à
forte valeur ajoutée : finance, aviation,
industrie pharmaceutique
>
Risque sismique très important
>
Importance de l’immigration
>
Restructuration de l’industrie textile
>
Système de gouvernance complexe
>
Capitale européenne de la culture 2010
>
Corruption
Fiche d’identité et chiffres clés
Superficie : 5 512 km²
Population : 13 471 390 habitants en 2010, la population d’Istanbul représente prés de 18%
de la population turque
Densité de population : 2400 habitants au km²
PIB : 133 milliards de $, 27% du revenu national turc est assuré par Istanbul. Elle concentre
38% de la production industrielle de la Turquie, plus de 50% des services et génère 40% des
recettes fiscales. Plus du quart de la main d’œuvre industrielle du pays s’y trouve. De même,
tous les sièges sociaux des banques privées y sont implantés et la ville regroupe 21% des
succursales bancaires turques.
Valeur des exportations des entreprises basées à Istanbul : 55,6 milliards de $ en 2009
Valeur des importations des entreprises basées à Istanbul : 78,6 milliards de $ en 2009
Nombre d’universités : 29
Nombre de touristes : 6 453 582 en 2007

Secteur financier
Istanbul a toujours été « la capitale financière » de la Turquie alors même qu’Ankara est
devenue la nouvelle capitale politique en 1923.
Levent et Maslak sont les principales zones financières d’Istanbul. On y trouve les sièges
sociaux des plus grandes compagnies et banques de Turquie mais aussi les implantations
locales de grandes entreprises étrangères du secteur financier telles que Citibank, Merrill
Lynch, J. P. Morgan, HSBC, ABN Amro, Fortis, Banque ING, BNP Paribas, Société
Générale, Banca Di Rom, UniCredit, WestLB, Deutsche Bank, Commerzbank….

Industrie
Istanbul est « le centre industriel » de la Turquie et contribue à hauteur de 38% à l’industrie
turque11. En outre, 55% du commerce de la Turquie est réalisé à Istanbul. L’ensemble des
activités d’Istanbul représente 21,2% du PNB turc.
De nombreuses usines sont implantées dans la ville. Outre la production des matières
premières (coton, fruit, huile d'olive, soie et tabac), Istanbul compte de nombreuses
industries :
>
>
>
>
>
Transformation des produits alimentaires
Textile
Produits pétroliers - pétrochimie
Caoutchouc
Assemblage automobile
Istanbul concentre le quart des sociétés industrielles à capitaux étrangers de Turquie, 200 des 500 premières
entreprises industrielles du pays y ont leur siège et les salaires de l’industrie manufacturière y sont plus élevés que
la moyenne.
11
267
265
L'industrie pharmaceutique est aujourd’hui en pleine expansion. A ce jour, environ 134
compagnies opèrent dans l'industrie pharmaceutique turque. La plupart d’entre elles sont
basées à Istanbul.
Certains secteurs de l'industrie sont parmi les plus compétitifs du monde. Avec la région de
Marmara, Istanbul est devenu un eldorado pour le secteur automobile. Tous les
constructeurs sont présents, un millier de sous-traitants ont suivi, attirés par une main
d’œuvre très productive.
En 2008, 17% de l’exportation de la Turquie concernait le secteur de l’habillement et du
textile. Cette industrie peut être considérée comme une « locomotive de l'économie » turque.
La Turquie est le 6ème producteur de coton du monde. Les produits en coton représentent
85% des exportations de textile et de prêt-à-porter. 35 à 40% des produits de cette filière
sont exportés. La part du prêt-à-porter dans les exportations du secteur textile est de 60%.
Environ 2,5 millions de personnes sont employées dans le secteur du textile et du prêt-àporter. La Chambre d’Industrie d’Istanbul a réalisé en 2008 un classement des 500 plus
grandes entreprises turques : 47 sont dans le secteur du textile.

Tourisme
Istanbul est l’une des étapes touristiques les plus importantes de la Turquie et compte des
milliers d’hôtels. Elle a d’ailleurs été « Capitale culturelle de l’Europe » en 2010. Pour faire
d’Istanbul une métropole à vocation mondiale, un travail récent a été effectué pour en
développer le tourisme. En 2005 le ministère de la Culture et du Tourisme classait la ville
comme espace privilégié du tourisme et lui accordait une place importante dans le « Plan
d’action de la stratégie du tourisme de la Turquie 2007-2013», « l’Atelier du tourisme » était
créé par la ville pour la représenter lors des foires internationales.
Istanbul dispose de deux aéroports. Le principal, Atatürk Aéroport, situé sur la rive
européenne et le nouveau Sabiha Gokcen, situé sur la rive asiatique. Le flux de passagers a
atteint 5 346 658 en 2007.
Gouvernance et organisation administrative

Organisation
La région métropolitaine d’Istanbul est gérée par la "Municipalité métropolitaine" (Istanbul
Büyükşehir Belediyesi). Depuis 2004, les limites administratives de la Mairie métropolitaine
coïncident avec celles du département d’Istanbul dont les contours ont été revus en 1996
(avec la transformation d’un ancien arrondissement, Yalova sur la rive sud du Golfe d’Izmit,
en département). L’échelon central et l’échelon local
se partagent la gestion et
l’aménagement de ce territoire.
L'échelon central : l’État et le département
Certains ministères jouent un rôle fondamental dans la gestion et l’aménagement d’Istanbul.
Le ministère de la Culture et du Tourisme tout d’abord, qui garde des compétences sur
certaines zones échappant de ce fait aux pouvoirs locaux. Le ministère des Transports
également, qui gère les franchissements du Bosphore et les infrastructures d’envergure
nationale. Le ministère de la Défense enfin, qui possède quelques 17% du sol dans le
département d’Istanbul. Ce ministère est devenu un acteur majeur de la ville dans la mesure
où il transfère progressivement ses réserves foncières soit aux acteurs publics locaux (par le
biais de négociations plus ou moins informelles), soit au secteur privé.
268
266
Représentant de l'État central, le « vali » (l’équivalent d’un Préfet en France) s'appuie sur
l’administration spéciale du département (il özel idaresi), constituée de plusieurs services
départementaux et propriétaire d’un vaste patrimoine foncier. Ses compétences principales
concernent la police, l’état civil et le contrôle des constructions. À un niveau inférieur, celui
des 39 arrondissements (ilçe) que compte le département d'Istanbul, se trouvent les souspréfectures (kaymakamlik) qui constituent un simple relais du pouvoir central et de ses
services. Enfin, à un niveau encore inférieur, les maires de quartier (muhtar) – même s'ils
sont élus par leurs administrés – peuvent être considérés comme d'ultimes représentants du
pouvoir central.
La municipalité métropolitaine
Face au pouvoir central, les "pouvoirs locaux" sont principalement détenus par la
Municipalité métropolitaine d’Istanbul, issue des réformes de décentralisation votées en
1984. Les territoires intégrés sont ceux des 41 "municipalités de premier rang",
essentiellement situées au nord-ouest d’Istanbul (Silivri, Çatalca) et dans une moindre
mesure au nord-est (Şile). La Mairie métropolitaine est dotée d’un important budget (5
milliards de livres turques en 2009, soit environ 2,5 milliards d’euros), principalement
composé de dotations de l’État central, et emploie entre 30 000 et 40 000 personnes.
Elle élabore un plan d’aménagement général (Nazim Imar Plan) ainsi que la construction de
logements et la gestion du patrimoine foncier public. En 2004-2005, son autonomie
financière a été renforcée : possibilité de faire des emprunts sur les marchés financiers,
assouplissement des règles en matière d’appels d’offre, etc. Cependant, on observe
actuellement un processus relatif de recentralisation puisque le gouvernement, par
l’intermédiaire de l’agence TOKI12, s’investit aujourd’hui massivement dans la politique du
logement à Istanbul.
Elle est dirigée par :
– un "maire métropolitain", élu au suffrage universel direct pour cinq ans. Il a un
pouvoir de veto sur toutes les décisions prises soit par le conseil métropolitain
soit par les conseils d’arrondissements municipaux.
– un conseil municipal métropolitain, formé à partir des conseils
d’arrondissements municipaux. Il est l'organe décisionnel de la municipalité
métropolitaine d’Istanbul. Il est composé de représentants des
arrondissements et des municipalités et présidé par le maire. Il examine et
approuve les décisions des districts. Les budgets des districts sont discutés et
peuvent être modifiés par le Conseil. Il peut également prendre des décisions
réglementaires visant l'unité et la conformité entre la métropole et les
municipalités de district.
Les municipalités d’arrondissement (ilçe belediyeleri)
Créées en 1984, les municipalités d’arrondissement – ou "municipalités de second rang" –
sont depuis 2008 au nombre de 39. Neuf nouveaux arrondissements ont en effet été créés à
partir des anciennes "municipalités de premier rang", tandis qu’un autre a été supprimé, celui
d’Eminönü. Les mairies d’arrondissement ont des compétences dans le domaine de
l’éducation, de la santé et de la police locale, mais aussi de l’aménagement et de
l’urbanisme (elles sont tenues d’élaborer les "plans d’application" locaux du plan
d’aménagement général de la Mairie métropolitaine Nazim Imar Plan, sans pouvoir
d’initiative réel). Cependant, il faut noter d’importantes inégalités de revenus entre ces
différentes municipalités, ce qui leur donne des marges de manœuvre très variables.
12
TOKI est une agence de l’Etat avec un ambitieux programme de logement social pour l’ensemble de la Turquie.
269
267
Carte des arrondissements d’Istanbul
L’après crise à Istanbul
La capitale économique turque caracole en tête du classement des villes qui ont le mieux
résisté à la crise, sachant qu’avant la récession, elle était déjà la 44e ville mondiale la plus
dynamique économiquement. Non seulement Istanbul affiche la plus forte progression
mondiale de ses taux d'emploi et de revenus entre 2009 et 2010 (respectivement 7,3% et
5,5%), mais ces taux atteignent des niveaux bien supérieurs à ceux d'avant la crise (2,5% et
2,6%).
270
268
Istanbul est aujourd’hui l’une des grandes mégapoles de la planète13. En vingt ans, la ville
s’est ouverte sur l’étranger de manière spectaculaire. Capitale économique et culturelle de la
Turquie, elle est aussi devenue un relais régional de la mondialisation, attirant à la fois des
populations de tous horizons – touristes, migrants internationaux ou hommes d’affaires – et
les investissements d’entreprises étrangères. L’année 2010 a été une année record au
niveau du volume de l’arrivée de capitaux étrangers. Selon la Chambre de Commerce
d’Istanbul : « le nombre d’entreprises créées par des investisseurs étrangers a augmenté de
21%, générant une augmentation fulgurante de l’entrée des capitaux étrangers (119%) ».
Vision pour le territoire
La municipalité veut donner à Istanbul l’image d’une capitale mondiale durable, offrant une
bonne qualité de vie à citoyens et ouverte sur le monde. Elle recherche la confiance de la
population, de ses collaborateurs, la transparence du service public, l’efficacité dans la
gestion des ressources. Si la Turquie est surnommée « la petite Chine de l’Europe », de par
sa puissance commerciale et financière, Istanbul en est assurément le meilleur représentant
(voir « Chiffres clés » ci-avant).
13
Selon le périmètre et le classement, 3e à 20e agglomération la plus peuplée au monde...
271
269
Des secteurs d’activités en plein développement
Les autorités publiques de Turquie voient Istanbul comme le centre régional de la finance, de
la logistique, du tourisme et de la culture entre l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et les pays
européens de l’ex-bloc soviétique. Istanbul bénéficie effectivement d’atouts importants dans
les secteurs suivants :
> Dans le secteur logistique, Istanbul bénéficie d’un long passé en tant que point
nodal des couloirs de transport international de la Turquie, où passent 60 % de
l’ensemble des échanges commerciaux du pays. Il convient d’y ajouter plus
récemment de grands projets d’infrastructure de transport transnational14,
l’expansion du transport intermodal et l’amélioration des systèmes de gestion
portuaire.
> Le patrimoine historique d’Istanbul en fait une destination touristique
majeure. De plus, la nomination en tant que capitale européenne de la culture
en 2010 a donné lieu à des projets de rénovation, restauration et démolition
assortis d’incitations financières en vue d’accroître les capacités des hôtels,
musées et autres équipements culturels.
« L’Atelier du tourisme » coordonne le secteur privé, la société civile et les
différentes instances publiques locales pour travailler ensemble en lien direct
avec le maire d'Istanbul pour déterminer les besoins, la planification, les
stratégies de marketing du secteur touristique et les politiques d'aménagement
de la ville d'Istanbul.
> Dans le secteur financier, la bourse d’Istanbul a connu une progression
spectaculaire et le secteur bancaire est plus expérimenté que d’autres places de
la région eurasiatique. Parmi les points négatifs, on peut citer un faible taux de
capitalisation et la position dominante des titres d’État par rapport aux actions
sur les marchés de capitaux. Des réformes sont nécessaires pour réduire les
frais élevés de transaction et d’intermédiation, ainsi que la forte dépendance
des institutions d’intermédiation financière à l’égard de la bourse.
Istanbul, capital européenne de la culture en 2010
Alors choisie pour être capitale européenne de la culture en 2010, la métropole a crée une
agence (Istanbul 2010) dédiée à cet évènement dans le but de planifier, de gérer les
activités et de coordonner les efforts communs des organismes publics et des institutions.
Outre l’aspect culturel, l’intérêt d’un tel évènement est bien sûr la visibilité internationale
d’Istanbul. La Turquie désirant se rapprocher de l’Union Européenne, les projets réalisés ont
eu pour objectif de démontrer qu’Istanbul était en interaction avec la culture européenne. Cet
évènement a permis également de nouer des relations économiques avec l’Europe et de
concrétiser les liens culturels. D’autre part, Istanbul a profité de cet évènement pour
entreprendre un vaste programme de rénovation urbaine, de développement économique et
social. Ainsi, de nombreux emplois ont été créés dans les domaines de la communication, de
l'éducation, de la conception, de la gestion et de la création.
14
Notamment un projet pharaonique de canal de 50 km afin de désengorger le détroit du Bosphore qui reliera la
mer Noire à la mer de Marmara, Canal Istanbul, à l’ouest de la capitale turque.
272
270
Être sélectionné en tant que Capitale européenne de la Culture donnera vraisemblablement
une impulsion aux relations économiques et culturelles de la ville avec l’Europe.
Stratégies de développement économique ou politiques
sectorielles
La politique de grands travaux ou de grands projets de la métropole
Depuis les années 1980, les pouvoirs publics, que ce soit au niveau national ou au niveau
local, ont tout mis en œuvre pour faire accéder Istanbul au rang de métropole mondiale.
Pour cela, la Mairie métropolitaine, créée en 1984, a été le fer de lance de cette politique.
Ainsi, dans les années 1980, la mise en place de politiques néolibérales s’est accompagnée
de nombreux investissements publics. La Mairie a développé une politique de grands projets
marquée par " l’obsession de la mise aux normes et de la mise en marque de la ville". Outre
les infrastructures de transport, de nombreux aménagements de prestige ont été mis en
œuvre :
> réhabilitation de la Corne d’Or,
> construction du second pont sur le Bosphore (et projet de construction d’un
troisième pont),
> construction du tunnel immergé le plus profond du monde destiné à la ligne
ferroviaire Marmaray,
> extension du quartier des affaires et divers projets de modernisation.
En définitive, ces projets s’inscrivent davantage dans une politique de marketing urbain que
dans une vision d’ensemble de la ville.
Dans les années 2000, cette politique s’est même encore renforcée, avec un nombre
important de projets d’aménagement. Ainsi, le marché immobilier a connu un boom sans
précédent, avec des valeurs foncières qui ont triplé entre 2001 et 2008.
L’obtention du titre de « Capitale européenne de la Culture » en 2010 aurait dû être
l’occasion de mettre en place de grands projets mais des défaillances dans l’organisation et
la gestion financière (conjuguée à la crise financière) ont été des freins au projet initial qui
prévoyait de combiner histoire et renouvellement urbain tout en associant les acteurs du
monde de la culture aux différents comités d’organisation. La crise financière est venu
réduire l’investissement public, l’absence de consensus sur les projets de création ou de
rénovation d’édifices urbains a mis au point mort la plupart d’entre eux et les nombreuses
démissions des membres des comités d’organisation et du conseil d’administration de
l’agence « Istanbul 2010 » chargée de porter le projet sont venu revoir les ambitions à la
baisse.
La position géographique pour développer l’économie
La position d’Istanbul est très stratégique. Elle est une interface entre la Méditerranée et le
continent. Mais elle aussi une interface entre le continent européen et le continent asiatique.
Cette position en fait un « hub eurasiatique » qui lui assure un avantage stratégique dans les
échanges commerciaux. L’emplacement géographique positionne également Istanbul
comme un intermédiaire entre les deux continents. La Bourse d’Istanbul est ainsi un relais
atténuant le décalage des horaires de fermeture des places boursières américaines et
asiatiques. Son implantation en fait également un « carrefour de transit des vols
internationaux ». Les retombées sont visibles, les investissements dans le secteur de
l’aviation notamment se sont accrus. Par exemple le salon de l’aviation civile Airex Istanbul
2010 est d’ailleurs devenu le premier salon mondial en termes de contrats d’achats. Enfin ce
273
271
hub attire de nombreux grands groupes industriels à Istanbul : Ford Renault, Mercedes
Benz, Unilever, Coca Cola, Philip Morris, Arçelik (électroménager), Grundig, Bridgestone…
Un transfert de plus en plus marqué au secteur marchand
Le processus de développement de partenariat public/privé se lit dans les projets actuels de
privatisation de certaines grandes agences de services proches de la Mairie métropolitaine
(gaz, transports ou récemment les services de ferries pour $861 millions). La Mairie
métropolitaine, de même que les municipalités d’arrondissements, demeure néanmoins un
acteur majeur, avec un pouvoir d’impulsion et de contrôle. Mais il s’agit bien d’une
privatisation croissante de la ville.
Quant à l’affirmation d’Istanbul comme métropole culturelle, elle est principalement promue
par des structures privées, en l’occurrence, le plus souvent par des fondations associées à
de grands groupes privés turcs (comme par exemple les groupes bancaires turcs comme la
banque Yapi Kredi), des groupes familiaux industriels (comme Koç) ou de riches familles
(exemple avec la fondation Suna et Inan Kiraç) à qui l’on doit plusieurs nouveaux musées et
qui président à l’organisation de certains grands événements. La concertation et la
participation demeurent d’ailleurs très limitées, malgré l’instauration récente des conseils de
ville. Et l’ensemble de ces projets sont étroitement dépendants d’une culture politique où le
clientélisme – en lien avec la domination électorale des grands partis – et la corruption
demeurent monnaie courante.
Plan stratégique de la Métropole
Plan 2010-2014
Il couvre la période de 2010 à 2014. Le Maire d’Istanbul explique qu’il doit être considéré
comme un « second mandat stratégique de 5 ans » prenant ainsi le relais du Plan précédent
(2007-2011). Les acteurs locaux d'Istanbul ont été intégrés dans le processus d’élaboration
au travers d’enquêtes à destination des habitants, des entreprises et des travailleurs. Les
thèmes stratégiques suivants doivent permettre de mettre en place des actions dont la
finalité est de faire d’Istanbul une métropole mondiale dotée d’une grande qualité de vie :
>
>
>
>
>
Durabilité
Productivité
Participation
Accessibilité
Efficacité.
Ces thèmes se répartissent transversalement en objectifs stratégiques :
>
>
>
>
Identifier l’histoire, la culture et l’identité de la ville
Mettre au premier plan ses atouts culturels et touristiques
Appliquer les principes du développement durable à la ville
Orienter l’économie scientifique et technologique vers les services et le
commerce
> Assurer une gestion municipale efficace et participative
> Se doter d’outils efficaces comme les programmes de planification.
274
272
Actions mises en œuvre pour attirer les entreprises
La Métropole d’Istanbul ne présente pas véritablement de politique de développement, de
promotion à l’International. Cette tâche incombe davantage à des organismes étatiques tels
que l’Agence Turque pour la Promotion et le Soutien à l’Investissement (ISPAT) ou les
Chambres de Commerce et d’Industrie.
La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Istanbul
La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Istanbul constitue l’une des agences de
promotion des investissements internationaux directs pour la ville. La Turquie oblige les
entités privées à être membre d'une chambre relevant de leur activité et de la région à
laquelle elles appartiennent.
Les Chambres de Commerce et d’Industrie sont par conséquent de puissantes entités semipubliques de par leurs actions. La CCI d’Istanbul est l’une des plus grandes organisations
non gouvernementales du pays. Elle a pour ambition de promouvoir l’économie d'Istanbul et
de manière plus générale de la Turquie à l’extérieur et à l’intérieur des frontières du pays.
Pour atteindre ces objectifs, la CCI d’Istanbul mène diverses actions :
> Identifier et résoudre les questions relatives au commerce en Turquie dans le
secteur privé
> Améliorer le commerce et les investissements nationaux et à l'étranger
> Permettre une meilleure compréhension et une meilleure pénétration des
marchés étrangers
> Améliorer les relations commerciales internationales.
Avec près de 300 000 membres actifs, la CCI d’Istanbul est l’une des plus grandes
chambres de commerce du monde15. En 2009, 210 des 500 plus grandes entreprises
industrielles turques et 60% des 50 plus grosses entreprises turques y étaient affiliées.
Chaque année, elle accueille plus de 50 délégations commerciales étrangères, organise
environ 15 foires et expositions à l'étranger et organise plus de 100 réunions d'information,
conférences, séminaires et événements.
En outre, la CCI d’Istanbul mène des projets de recherche intensive dans presque tous les
domaines liés au commerce et l'économie. Par exemple la création du « Technoparc
d’Istanbul » en 2010 qui a vocation à devenir l’un des premiers centres de R&D d’Europe
dans les domaines de la défense, de l’aérospatiale, de la biotechnologie, des technologies
marines et autres branches de haute technologie.
Par ailleurs, la CCI cherche activement à préserver Istanbul : son patrimoine historique et
son identité culturelle tout en favorisant sa renommée. Elle s'occupe également de nombreux
enjeux municipaux qui touchent directement les échanges au sein d'Istanbul.
En tant que représentant du secteur privé turc, la CCI d’Istanbul établit des liens avec ses
homologues étrangers, signe des accords de coopération entre les entreprises turques et
étrangères. Ainsi, elle organise les visites des délégations étrangères. Elle mène également
des actions visant à promouvoir les investissements en Turquie.
> Le département relations internationales a pour objectif d’accueillir les
délégations et organise des réunions bilatérales. Il est chargé, par ailleurs, de
recruter des entreprises turques pour participer à des foires internationales.
> Le département de coopération est chargé du volet commercial avec l’Union
Européenne. Il s’agit d’une des priorités de la CCI d’Istanbul. Cette dernière
organise le lobbying en Europe notamment à Bruxelles. Ce lobbying a pour but
de promouvoir l’adhésion de la Turquie.
15 A titre indicatif, 400 000 entreprises sont membres de la CCIP, la CCI de Paris, des Hauts-de-Seine, de la SeineSaint-Denis et du Val-de-Marne.
275
273
La CCI d’Istanbul travaille également en étroite collaboration avec ses homologues
internationaux. Ainsi, les CCI d’Istanbul et de Madrid ont mis en place un programme
d’exportation qui s’est étendu aux Etats-Unis.
L’Agence Turque pour la Promotion et le Soutien à l’Investissement
(ISPAT)
L’ISPAT est un organisme officiel rattaché au Premier ministre de la République de Turquie.
Sa mission est de promouvoir les opportunités d’investissements en Turquie auprès des
membres de la communauté d’affaires internationale et d’apporter aux investisseurs le
soutien nécessaire avant, pendant et après leur arrivée en Turquie.
Elle est le point de référence des investisseurs internationaux et le point de contact de toutes
les institutions qui s’efforcent de promouvoir et d’attirer des investissements au niveau
national, régional et local.
Active à l’échelle mondiale, l’ISPAT remplit sa mission par le biais d’un réseau de 15
représentants dans 21 pays, à savoir la Belgique, le Canada, la Chine, la France,
l’Allemagne, l’Inde, Israël, l’Italie, le Japon, le Kazakhstan, le Luxembourg, l’Arabie saoudite,
l’Espagne, les pays du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Émirats arabes unis), la
Fédération de Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis. Elle propose, au sein d’une même
structure, un large éventail de services aux investisseurs et les aide à optimiser leurs
résultats en Turquie. L’ISPAT met au service des investisseurs une équipe de professionnels
qui peuvent intervenir en arabe, chinois, anglais, français, allemand, italien, japonais, coréen,
russe ou espagnol, ainsi qu’en turc, et les aide à mener à bien le développement de leurs
activités en Turquie.
Le travail de l’ISPAT, totalement confidentiel, permet d’associer l’approche spécifique du
secteur privé et le soutien de toutes les instances gouvernementales. L’ISPAT propose des
services entièrement gratuits dans de nombreux domaines, dont les suivants :







Informations et analyses relatives au marché
Vues d’ensemble des secteurs et rapports complets par secteur
Evaluation des conditions d’investissement
Sélection de sites
Recherche de sociétés pour d’éventuels partenariats et joint ventures
Négociations avec les institutions gouvernementales compétentes
Simplification des procédures et questions juridiques, notamment :
o Création d’une entreprise en Turquie
o Eligibilité aux mesures d’encouragement
o Octroi de licences
o Permis de travail/séjour
Une attention de plus en plus forte au développement
durable
L’OUI est l'Observatoire Urbain d'Istanbul, c’est un centre de documentation et lieu de
recherche sur la métropolisation d'Istanbul. L'un des objectifs prioritaires de l'Observatoire
Urbain d'Istanbul est le développement durable, auquel l'OUI consacre plusieurs de ses
activités scientifiques.
276
274
Des séminaires sur la période 2009/2010 ont été organisés dont : Istanbul, ville durable? Ce
séminaire comportait en particulier des questionnements, débats, expériences de terrain et
perspectives croisées
L’urgence d’une action plus intégrée et territorialisée a été évaluée comme grande.
L’approche adoptée est celle des sciences sociales, soucieuses d’interroger et de refonder
l’action publique, les politiques environnementales.
Plusieurs conférences (conférences en ligne) ont pour thème le développement urbain
durable :
>
La question de l'eau à Istanbul,
>
Le financement des transports urbains,
>
De quoi les inondations de septembre 2009 à Istanbul sont-elles le symptôme?
>
Initiatives en matière d'énergies renouvelables de la mairie métropolitaine
d’Istanbul,
>
Restructuration du cadastre et terrains forestiers (de type 2B) déclassés,
>
Pollution atmosphérique et types de chauffage à Istanbul.
Le 5e Forum mondial de l’eau, organisé tous les 3 ans par le conseil mondial de l’eau, a été
accueilli en 2009 à Istanbul, sur le thème « Établir des passerelles entre nos divergences sur
l’eau ». Istanbul est ainsi devenue, pendant une semaine, la capitale mondiale de l’eau avec
pas moins de 30.000 participants venus du monde entier, dont 25 chefs d’État et quelque
180 ministres de gouvernement.
277
275
Références
http://www.ibb.gov.tr/en-US/Pages/Home_Page.aspx
http://www.worldlingo.com/ma/enwiki/fr/Economy_of_Istanbul
http://www.lepetitjournal.com/istanbul/breves-istanbul/35996-istanbul-en-bref-populationstambouliote-et-crise-nomique.html
http://www.invest.gov.tr/fr-FR/infocenter/news/Pages/istanbul.intl.trade.hub.aspx
http://www.turquie-fr.com/la-turquie-sest-rapidement-remis-de-la-crise-mondiale-grace-ason-secteur-bancaire/16/12/2010/#more-4990
http://www.lexpansion.com/economie/les-villes-qui-se-sont-le-mieux-sorties-de-lacrise_243892.html
http://geoconfluences.ens-lsh.fr/doc/typespace/urb1/MetropScient9.htm
http://www.invest.gov.tr/fr-FR/infocenter/news/Pages/041010-airex-istanbul-2010-aviationairshow.aspx
http://www.en.istanbul2010.org/index.htm
http://www.artclair.com/jda/archives/docs_article/80524/istanbul-2010--une-capitaleeuropeenne-de-la-culture-en-demi-teinte.php
http://bordeaux.eurosblog.eu/spip.php?article72
http://www.oecd.org/dataoecd/3/12/40818613.pdf
http://blogs.mediapart.fr/edition/istanbul-not-constantinople/article/131108/les-nouvellesformes-du-tourisme-urbain-a-is
http://www.oecd.org/document/44/0,3746,fr_33873108_33873854_37583852_1_1_1_1,00.ht
ml
http://www.nouvelle-europe.eu/geographie/au-sud---turquie/istanbul-une-capitaleeuropeenne_2.html
http://www.turquie-fr.com/de-plus-en-plus-dinvestisseurs-etranger-en-turquie/30/12/2010/
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2416562&rubId=5548
http://dubretzelausimitinfos.over-blog.com/ext/http://www.lepetitjournal.com/istanbul/a-la-uneistanbul/64018-economie-istanbul-en-direct-sur-bfm-radio.html
http://www.lexpansion.com/economie/istanbul-la-depression-economique-tourne-a-la-crisemorale_16608.html
http://www.invest.gov.tr/frFR/infocenter/news/Pages/turkish.defense.industry.research.development.high-tech.aspx
http://www.us-istanbul.com/
http://www.invest.gov.tr/fr-FR/infocenter/news/Pages/050111-istanbul-ferry-company-idoprivatization.aspx
http://www.invest.gov.tr/fr-FR/infocenter/news/Pages/070211-foreign-capital-inflow-istanbulsurge.aspx
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/typespace/urb1/popup/Istanbul1.htm
www.ibb.gov.tr/en-US/Organization/MunicipalHistory/Pages/AnaSayfa.aspx
http://www.iso.org.tr/en/iso500gecmisyillar.aspx
http://www.invest.gov.tr/fr-FR
http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=8&ved=0CE4QFjAH&url=http%3A%2F%2Ffo
rumturquie2010.ubifranceevents.com%2Findex.php%2FsfMediaManager%2Fdownload%3Fmedia_id%3D7informations_compl-mentairespdf%26symfony%3Db5360aa047c1aab21b64b1dcc1f64d37&rct=j&q=%22production%20ind
ustrielle%22%20d%27istanbul&ei=Gm3cTe2BA5SxhAedvLGxDw&usg=AFQjCNEScuNj3dd1
AICVTmZ_EbFzhzjj3g&cad=rja
278
276
Unité Développement
Mission Stratégie
Prospective et Evaluation
SINGAPORE ECONOMIC DEVELOPPEMENT BOARD
Singapore: Host to Home
http://www.edb.gov.sg
En dehors des caractéristiques de la Cité-Etat (environ 5 millions d’habitants et une densité
record) et de sa réussite économique, à première vue les actions menées par EDB sont
classiques, notamment l’argumentaire promotionnel, les publications, les verbatim, etc. Audelà du message clair, direct et précis qu’elle véhicule, l’intérêt de la structure réside
plutôt dans son organisation avec un Conseil consultatif international et dans sa filiale
d’investissement, sorte de fonds stratégique (mais très peu d’information disponible sur
les rouages internes).
De fait Singapour n’a rien à voir avec l’Ile-de-France puisqu’il s’agit d’une Cité-Etat avec à sa
tête le même parti politique depuis l’indépendance en 1965… ce qui simplifie l’organisation
administrative et politique.
Singapour s’affirme néanmoins comme une véritable ville monde et a de nombreux atouts à
faire valoir (libéralisme économique au dépend du libéralisme politique ?) : niveau de vie et
qualité de vie, infrastructures et équipements, sécurité, événements mondiaux (sportifs
notamment), la protection de la propriété intellectuelle…16
EDB : agence de prospective, de développement économique et de capital-risque
A Singapour, plusieurs agences d'Etat sont en charge de la mise en œuvre de la politique
industrielle. Trois d'entre elles sont particulièrement significatives : l’Economic Development
Board, le Trade Development Board, a visée avant tout commerciale et tournée vers
l’extérieur (à l’inverse d’EDB), et la Jurong Town Corporation (JTC) qui est chargée du
développement et de la gestion des parcs industriels spécialisés.
16
On relève quelques autres particularités, comme la place du design au service de la productivité (‘Asia’s design
destination’, comme en atteste l’aménagement du port par exemple) ou le positionnement en tant que porte sur
l’Asie ; il existe aussi par exemple un partenariat de l’Hôpital Changi avec Intel pour le test d’un ‘Mobile Clinical
Assistant’, un appareil mobile léger qui fournit des informations sur l'état de santé des patients et des résultats de
test pour les aides-soignants qui sont en déplacement.
La pénurie des réserves d’eau mondiale revient fréquemment, signe que c’est un danger qui préoccupe toujours
la « ville du lion », fortement dépendante du voisin malais.
279
277
EDB a pour objectifs principaux : 1) d’attirer les investissements étrangers en s’affichant
comme guichet unique pour les investisseurs, 2) de se concentrer sur une expansion
verticale de l’industrie existante et explorer de nouveaux secteurs de croissance, et 3)
d’améliorer l’environnement des entreprises, en interagissant avec les autres organismes
gouvernementaux et en leur faisant des remontées d’informations régulières (feedback).
L’initiative Future•Singapore, après une analyse approfondie des marchés émergents, des
technologies, des perspectives commerciales et des tendances mondiales, a fait émerger 3
secteurs de croissance pour l’avenir : solutions urbaines, mode de vie, et
vieillissement, santé et bien-être.
Sur son site EDB promeut pas moins de 21 filières industrielles (y compris des services), de
l’aéronautique aux énergies alternatives en passant par la santé, l’éducation, l’électronique,
l’ingénierie de services ou les ONG !
Alors que dans les années 60 Singapour est un pays du tiers monde17, EDB voit le jour en
1961 et est doté à l’origine d’un budget de 100 millions de dollars.
Si je le mesure mal, l’impact d’EDB sur l’économie local semble déterminant avec par
exemple 21 000 emplois créés dans l’étroite cité en 1999 (crise asiatique ?) et générant une
valeur ajoutée de près de 5 milliards d’euros.
A priori EDB est constitué d’au moins une quarantaine de cadres (senior management, a
priori niveaux bleu et orange ci-dessous), présidé par un Conseil d’administration de 16
membres et d’un Conseil consultatif international de 17 personnes (infra). L’organigramme
d’EDB :
En outre, de nombreuses sociétés privées installées à Singapour – parmi lesquelles ST
Microelectronics, Siemens, DHL, Shell, Tata, etc. – sont présentes à la fois au sein du
Conseil d’Administration et dans le Conseil consultatif international (IAC). Créé en 1995,
celui-ci permet de rester en contact avec les milieux d'affaires internationaux et de
s’assurer que les stratégies économiques demeurent pertinentes et efficaces.
EDB intègre depuis 1991 EDB investissement (EDBI), son bras armé indépendant en
capital investissement, sorte de fonds stratégique qui joue sur les 2 tableaux : catalyser les
17
Devenu entre temps l'un des quatre « dragons » d'Asie dans les années 80, en 2006 Singapour prévoyait
d’investir 13 milliards de dollars en faveur de la R&D au cours des 5 années suivantes avec un objectif de 3% du
PIB (contre 2,25%).
280
278
secteurs stratégiques et renforcer les moteurs existants de l’économie. EDBI détient
actuellement des participations dans divers secteurs allant des sciences biomédicales,
chimie, électronique, TIC, ingénierie de précision et ingénierie des transports. EDBI a investi
dans plus de 240 entreprises depuis sa création (aucun montant signalé).
EDB est très largement présent dans le monde entier avec des représentations dans les
principales métropoles mondiales : notamment 7 bureaux aux USA, 7 en Asie (en dehors du
siège) et 5 en Europe, dont un à Paris mais qui ne dispose que d’une seule
correspondante18…
18
Les bureaux parisiens de l’EDB sont situés au 356, rue Saint Honoré, 75001 Paris - Ms Goh Wi Wi (Centre
Director) - Tel: 01 44 50 58 30 / Fax: 01 42 97 53 55 - [email protected]
281
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Unité Développement
Mission Stratégie
Prospective et Evaluation
TEKES
Finnish Funding Agency for Technology and Innovation
www.tekes.fi/en
Tekes est le principal organisme public pour le financement de la recherche et
développement et de l'innovation en Finlande.
Tekes a été créé suite à la récession économique des années 1970. En 1983, Le Président
de la Finlande, ratifie une loi sur la fondation de Tekes, l'Agence nationale de technologie.
En 1984, Tekes commence à fonctionner à la fois au niveau national et international. Tekes
se développe et étend ses activités, en construisant un réseau de 12 unités en Finlande, et
plus de 17 unités à l'étranger.
Tekes a connu une croissance spectaculaire de la fin des années 1990 à la suite d'une
augmentation marquée du financement de la technologie grand public. Elle emploie environ
400 personnes en Finlande et à l'étranger, dont 90 dans les centres régionaux pour le
développement économique, les transports et l'environnement (ELY Centres).
Tekes travaille avec les entreprises innovantes et les unités de recherche de Finlande.
Chaque année, elle finance 1.500 recherches et projets de développement d’entreprises, et
près de 600 projets de recherche publique dans les universités, les instituts de recherche et
les écoles polytechniques.
Tekes promeut une vision large de l’innovation, outre les innovations technologiques, il
souligne l'importance des services connexes, du design, du développement des affaires et
des innovations sociales.
Tekes permet aux entrepreneurs d'accéder aux réseaux d'innovation en identifiant les entreprises et
les partenaires potentiels de R & D.
Tekes facilite la collaboration et le réseautage
- Entre petites et grandes entreprises
- Industrie et les universités
- Les organismes publics et du secteur privé et non-gouvernementales
- À l'échelle mondiale - à l'échelle nationale - régionale
Les petites et moyennes entreprises peuvent obtenir un financement spécial pour l'achat de
services d'experts pour appuyer leurs activités d'innovation. Les jeunes entreprises
innovantes peuvent obtenir un financement pour leur croissance et l'internationalisation.
282
280
En collaboration avec les entreprises et des chercheurs, Tekes identifie des domaines
stratégiquement importants de R & D et conçoit des programmes pour permettre la
réalisation de projets ambitieux de R & D et pour développer les compétences commerciales
et la coopération internationale.
Budget et financement :
Chaque année, Tekes octroie environ 600 millions d'euros à des projets innovants visant à
générer de nouveaux savoir-faire et de nouveaux types de produits, procédés et concepts de
services.
En 2009, Tekes a examiné le financement de 2°177 projets, ce qui a entraîné des
investissements totaux de 579million €, dont:
- € 343 000 000 ont été investis dans des projets d'entreprise;
- € 236 000 000 ont été investis dans des projets réalisés par des universités, instituts de
recherche et les écoles polytechniques.
Sur le total du financement des projets R&D des entreprises:
- 61% a été ciblées sur les PME;
- 87% était destiné aux entreprises de moins de 500 employés.
En 2009, le nombre d'entreprise financées a augmenté de près de 40% par rapport à l'année
précédente. C'est une preuve de la volonté des entreprises de se renouveler, tout en
reflétant les problèmes de financement rencontrés à cause de la récession économique.
Comment les projets sont-ils sélectionnés?
Tekes sélectionne pour financer des projets qui créent dans le long terme les plus grands
avantages pour l'économie et la société. Les autres applications et les impacts du projet sur
les autres entreprises et la société sont pris en compte dans l'évaluation des demandes.
Des programmes pour favoriser la coopération et les réseaux
Tekes est l'une des passerelles pour collaborer avec les recherches les plus importantes et les
partenaires du développement en Finlande. Tekes a aussi mis en place un réseau de partenariat
mondial des plus grandes universités et les partenaires de l'innovation à travers le monde.
Les programmes de Tekes se sont avérés un moyen efficace de coopération et de réseautage pour
les entreprises, les universités et les instituts de recherche qui souhaitent développer des produits.
Les (SHOK en finnois) mis en place en Finlande sont de nouveaux partenariats public-privé
pour accélérer les processus d'innovation Leur objectif principal est de renouveler les
grappes d'industries et de créer des innovations radicales.
Les Centres (SHOK) élaborent et appliquent de nouvelles méthodes de coopération, de cocréation et d'interaction La coopération internationale joue également un rôle clé dans le
fonctionnement des centres stratégiques Environnement de test et de pilotage et les
écosystèmes constituent une partie essentielle des opérations des centres stratégiques ".
Dans les , entreprises et unités de recherche travaillent en étroite coopération, mènent des
recherches qui ont été définies en commun dans le programme stratégique de recherche de
chaque Centre. La recherche vise à répondre aux besoins de l'industrie finlandaise et de la
société au sein d'un cinq à dix ans.
283
Document n°9
Résultats de l’enquête auprès des
entreprises franciliennes
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STRATEGIE REGIONALE DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE ET D’INNOVATION 2011-2014
Résultats de l’enquête menée auprès des
entrepreneurs franciliens
Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS)
Société Anonyme au capital de 150 510 € - SIRET : 414 881 821 – APE : 741 G
280 boulevard St Germain – 75007 Paris Tél. : 01 45 55 00 20 Fax : 01 45 55 00 60
2011 – Tous droits réservés
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I.
Résultats quantitatifs de l’enquête
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Dans le cadre de l’élaboration de la Stratégie Régionale de Développement Economique et
d’Innovation 2011 2014 du Conseil régional d’Ile de France, une enquête a été réalisée auprès d’une
sélection d’entreprises franciliennes entre le 1er et le 24 décembre 2010. Suite au traitement des réponses
aux questionnaires, une série d’entretiens téléphoniques a été menée afin de tenter de préciser la réalité des
attentes des entrepreneurs d’Ile de France.
Sur les 994 invitations à répondre au questionnaire envoyées, 146 entreprises ont pris le temps d’y répondre
soit 14,7% des entreprises consultées. Le questionnaire comporte 16 questions organisées en 5 parties :
Description de votre entreprise
L’Île de France et vous
Votre situation
Votre connaissance des dispositifs régionaux
Vos attentes
L’objectif de cette enquête est d’associer les acteurs de l’économie francilienne à l’élaboration de la
nouvelle Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation 2011 2014 en les interrogeant
sur leurs projets et leurs attentes relatives à leur développement économique futur.
REMARQUES PRELEMINAIRES
Rappelons que les entreprises consultées proviennent en grande partie du fichier PM’up de la Région
Île de France.
Pour les entretiens téléphoniques concernant la seconde partie de l’enquête, les entreprises consultées
sont principalement issues du secteur industriel et sélectionnées à partir de la base de données DIANE.
Ces 2 enquêtes ne sont présentées qu’à titre illustratif et ne représentent pas une étude statistique
exhaustive. Les résultats obtenus ont subi des croisements en fonction de la taille et du secteur
d’activité des entreprises interrogées. Cependant, l’étroitesse de l’échantillon n’a pas permis d’établir
une corrélation significative entre ces différentes variables.
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GUIDE D’ENTRETIEN
1.
Description de votre entreprise .............................................................................................................. 5
2.
L’Île de France et vous ..........................................................................................................................6
2.1.
« Diriez vous que le fait d’être implanté en Ile de France représente un atout en termes de… ? » ....... 6
2.2.
« Votre entreprise a t elle des projets de développement en Ile de France à moyen terme ? » .............7
2.3.
« Si oui, quels types de projets ? » (plusieurs réponses possibles) ........................................................... 8
2.4.
« Diriez vous que la prise en compte de l’impact environnemental sur l’activité de votre entreprise est
: … » .……………………………………………………………………………………………………………………….………………….…… 9
3.
4.
5.
Votre situation.................................................................................................................................... 10
3.1.
La création/transmission d’entreprise ...................................................................................................... 11
3.2.
La croissance de votre entreprise ................................................................................................................12
3.3.
Le financement de votre entreprise.............................................................................................................12
3.4.
L’innovation dans votre entreprise .............................................................................................................. 13
3.5.
L’intégration du développement durable dans votre entreprise ..................................................................14
3.6.
Les ressources humaines dans votre entreprise........................................................................................... 15
Votre connaissance des dispositifs régionaux ........................................................................................ 15
4.1.
« Connaissez vous les aides aux entreprises du Conseil Régional ? » ...........................................................16
4.2.
« Si oui, comment avez vous eu connaissance des aides du Conseil Régional ? »......................................... 17
4.3.
« Comment qualifieriez vous la visibilité de l’offre régionale en matière d’aides aux entreprises ? »............18
4.4.
« Avez vous déjà bénéficié d’une (ou plusieurs) aide(s) de la Région ? » ......................................................19
Vos attentes ....................................................................................................................................... 20
« Que pourrait faire de plus le Conseil régional d’Île de France pour accompagner votre développement? »
5.1.
(réponse en clair) .................................................................................................................................................... 20
6.
Annexe .............................................................................................................................................. 23
6.1.
Questionnaire de l’enquête .........................................................................................................................23
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1. DESCRIPTION DE VOTRE ENTREPRISE
Trois secteurs prioritaires émergent : 61 entreprises répondantes sur 146 sont issues du secteur des « TIC et
nouvelles technologies » ; 33 entreprises sur 146 appartiennent au secteur de « l’industrie » et 17 au domaine
du « service aux entreprises ».
70
60
50
40
30
20
10
0
Activité
61
33
17
10
0
7
1
14
3
0
Concernant leur statut juridique, 73% de ces entreprises sont des sociétés anonymes ou des sociétés par
actions simplifiées. Leurs effectifs sont majoritairement inférieurs à 10 salariés, soit 62% des entreprises
répondantes, contre 38% d’entreprises avec un effectif supérieur à 10 salariés.
Statut juridique
2% 4%
73%
21%
Effectif salarié
EI ou EURL
SARL
SA ou SAS
Autre
5% 1%
32%
< à 10
62%
de 10 à 49
de 50 à 250
> à 250
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2. L’ÎLE DE FRANCE ET VOUS
Dans cette partie, nous avons posé quatre questions concernant les avantages pour les entreprises
répondantes à être implantées en Île de France.
2.1. « DIRIEZ VOUS QUE LE FAIT D’ETRE IMPLANTE EN ILE DE FRANCE REPRESENTE UN
ATOUT EN TERMES DE … ? »
Tout à fait
d'accord
Plutôt
d'accord
Plutôt pas
d'accord
Pas du tout
d'accord
19%
41%
28%
12%
39%
49%
11%
1%
45%
47%
6%
2%
46%
43%
10%
1%
6%
29%
40%
25%
Qualité de vie
Qualité de la main d’œuvre
Perspectives de croissance
Infrastructures
Accès à l’immobilier/foncier
Qualité de vie
12%
19%
6%
28%
41%
Infrastructures
Perspectives de
croissance
2%
1%
10%
45%
46%
43%
47%
Accès à l’immobilier/foncier
6%
25%
40%
29%
Tout à fait d'accord
Plutôt d'accord
Plutôt pas d'accord
Pas du tout
d'accord
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Pour respectivement 92% et 89% des entrepreneurs répondants, les deux atouts principaux d’une
implantation en Île de France concernent les perspectives de croissance offertes par le territoire et les
infrastructures disponibles.
La qualité de la main d’œuvre est également considérée comme un véritable atout par 88% des
entrepreneurs franciliens. Pourtant, certains des entrepreneurs consultés par téléphone affirment avoir des
difficultés dans le recrutement de nouveaux effectifs, notamment pour des emplois industriels spécialisés.
Concernant la qualité de vie offerte par le territoire francilien, les avis sont légèrement moins tranchés que
ce que l’on pourrait imaginer, mais il y a tout de même 60% de réponses positives.
A noter que 65% des entreprises répondantes considèrent que l’accès à l’immobilier/foncier représente un
des handicaps propres à la Région Île de France ceci s’expliquant logiquement par la hausse constante des
prix de l’immobilier ainsi que les difficultés d’accès aux financements. Cette difficulté concerne notamment
les entreprises en expansion de plus de 50 salariés.
2.2. « VOTRE ENTREPRISE A T ELLE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT EN ILE DE FRANCE A
MOYEN TERME ? »
Projets de développement
7%
Réponse
Oui
Non
Oui
Effectifs
136
10
Non
Pourcentage
93%
7%
93%
Il est intéressant de noter que 93% des entreprises franciliennes répondantes ont des projets de
développement à moyen terme. La nature et le secteur d’activité des entreprises interrogées influencent
largement cette réponse : les TPE PME liées au secteur industriel et de l’innovation sont naturellement
portées vers des projets à moyen terme.
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2.3. « SI OUI, QUELS TYPES DE PROJETS ? » (PLUSIEURS REPONSES POSSIBLES)
Réponse
Immobilier
/foncier
Lancement de
nouveaux
produits/
Investissements
Recrutement(s)
matériels
nouvelles activités
Investissements
immatériels
(logiciel,
publicité, etc.)
R&D
Effectifs
27
108
119
64
77
109
Pourcentage
18.5%
74.0%
81.5%
43.8%
52.7%
74.7%
Types de projets
R&D
Investissements immatériels (logiciel, publicité, etc.)
Investissements matériels
Recrutement(s)
Lancement de nouveaux produits/nouvelles activités
Immobilier/foncier
0
20
40
60
80
100
120
140
En majorité, ces projets de développement concernent le recrutement, le lancement de nouveaux
produits ou de nouvelles activités et la recherche & développement. Ce sont donc plutôt des projets axés
sur l’innovation.
En matière de projets de développement, les entreprises franciliennes de moins de 10 salariés comme celles
de plus de 10 salariés ont les mêmes priorités : le recrutement, la recherche et le développement, et enfin le
lancement de nouveaux produits ou de nouvelles activités. Elles poursuivent donc le même objectif
d’augmenter leurs effectifs et de favoriser l’innovation et le développement de nouvelles activités.
Il est important de souligner que parmi ces trois types de projets, le recrutement est le principal projet de
développement envisagé et ce quelle que soit la taille de l’entreprise ou son secteur d’activité, à l’exception
des entreprises issues du secteur de l’industrie qui ont en majorité des projets de lancement de nouveaux
produits. Les réponses des entretiens téléphoniques confirment la priorité de cette problématique à moyen
terme.
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2.4. « DIRIEZ VOUS QUE LA PRISE EN COMPTE DE LA TRANSITION VERS UNE ECONOMIE
VERTE ET LA TRANSFORMATION DES NORMES ENVIRONNEMENTALES SUR L’ACTIVITE
DE VOTRE ENTREPRISE EST … ? »
Réponse
Une
Une
contrainte opportunité
Les deux
Neutre
Sans avis
Effectifs
6
36
30
61
13
Pourcentage
4%
25%
20%
42%
9%
Au vu des réponses sur la question de la prise en
compte de la transition écologique sur l’activité
des entreprises, la majorité des responsables
répondants n’a pas souhaité prendre parti
puisque 42% l’estiment « neutre », 20% la
voient à la fois comme une contrainte et
comme une opportunité, et 9% sont « sans
avis ».
Impact environnemental
9%
4%
Une contrainte
25%
42%
Une opportunité
Les deux
20%
Neutre
Sans avis
62% des entreprises sont donc neutres ou
indécises et, si on se rapproche de la question
3.5 sur « l’intégration du développement durable dans votre entreprise », on voit qu’une majorité d’entre elles
attend des aides du Conseil Régional. Il semble donc clair que les entreprises ne se sont pas encore
approprié cet enjeu et qu’elles se trouvent encore dans une logique d’économie financière. Nous sommes
encore loin de « l'économie de transition écologique », considérée comme un relai de croissance. La
distance entre les préoccupations environnementales de la Région et les soucis quotidiens des entreprises
semble encore grande !
Notons que 25% des entrepreneurs franciliens voient la prise en compte de l’impact environnemental sur
l’activité de leur entreprise comme une réelle opportunité.
Si nous croisons ces résultats avec l’effectif salarié des entreprises, nous remarquons qu’il n’existe pas de
différence significative. En revanche, en les croisant avec le domaine d’activité, il ressort que les entreprises
appartenant au secteur des « éco activités, traitement des déchets et gestion de l’environnement »
perçoivent la prise en compte de l’impact environnemental sur leur activité comme une opportunité à 70%
ce qui se justifie totalement dans la mesure où cet impact concerne directement leur cœur d’activités. La
majorité des entreprises répondantes appartenant aux trois secteurs suivants « TIC et nouvelles
technologies », « industrie » et « services aux entreprises », est restée neutre sur cette question qui peut leur
sembler trop abstraite ou trop éloignée de leurs préoccupations.
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Les entreprises répondantes paraissent satisfaites des avantages offerts par le territoire francilien, avec
cependant un bémol pour l’accès à l’immobilier/foncier qui peut leur apparaître comme insuffisant, et qui se
caractérise par une offre trop onéreuse et/ou vétuste.
D’autre part, il existe une légère contradiction entre la qualité de la main d’œuvre en Île de France
reconnue par de nombreuses entreprises comme un atout et la difficulté à recruter largement évoquée en
partie 5 « Vos attentes ».
3. VOTRE SITUATION
Dans cette troisième partie, il a été demandé aux entreprises quelles étaient leurs principales attentes
envers la Région Île de France dans les domaines de la création/transmission d’entreprise, de la croissance,
du financement.
Grille de lecture pour les six graphiques de la partie 3
Chacune des attentes des entreprises franciliennes répondantes a été hiérarchisée par les entrepreneurs eux
mêmes selon un référentiel allant de 1 à 4 (1 étant l’attente la plus importante et 4 la moins importante).
Exemple schéma 1 : Pour l’affirmation « vous aider dans la transmission de votre entreprise », on lit que seuls 20
entreprises sur un total de 146 ont donné le rang n°1 à cette affirmation, ce qui signifie que cette attente est loin
d’être primordiale pour les entrepreneurs répondants. Il s’agit d’ailleurs du contraire puisque 89 entreprises sur
ces mêmes 146 l’ont placé en 4ème et dernière position, soit l’attente la moins pressante Les responsables des
entreprises consultées semblent donc ne pas être concernés par une éventuelle aide à la transmission de leur
entreprise.
Attention : les abscisses ne correspondent pas à des pourcentages mais au nombre de réponses sur un effectif
total de 146 pour chaque attente.
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3.1. LA CREATION/TRANSMISSION D’ENTREPRISE
Vous aider dans la transmission de votre
entreprise
Faciliter l’accès à des locaux spécifiques pour
les porteurs de projets (incubateurs, couveuses,
pépinières).
1
Faciliter l’accès à l’information pour les
porteurs de projets
3
2
4
Développer la culture entrepreneuriale au sein
de la population francilienne
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En matière de création d’entreprise, l’attente première des entreprises envers la Région Île de France
s’oriente davantage vers le fait de faciliter l’accès à des locaux spécifiques pour les porteurs de projets
(incubateurs, couveuses, pépinières). En effet, 57 entreprises sur un total de 146 ont classé cette attente
au premier rang.
Suivie de près par la 2ème attente qui concerne un meilleur accès à l’information pour les porteurs de
projets avec 53 entreprises qui la place en numéro 1.
La 3ème place revient au développement de la culture entrepreneuriale au sein de la population
francilienne placé à 42 reprises en première place.
Enfin, la majorité des entreprises interrogées (89 sur 146 soit 61%) n’accordent que le quatrième rang à
l’accompagnement dans la transmission des entreprises d’où sa nette position à la fin du classement.
Ce résultat est à relativiser par rapport à la taille de l’entreprise puisque pour les grandes entreprises la
transmission fait généralement partie des priorités mais rappelons que seulement 6% des entreprises
répondantes ont plus de 50 salariés.
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3.2. LA CROISSANCE DE VOTRE ENTREPRISE
Vous faciliter l’accès aux marchés publics
Vous aider dans les problématiques foncières
1
2
Vous aider à collaborer avec les grandes
entreprises
3
4
Vous accompagner à l’exportation
0
10
20
30
40
50
60
70
Les entreprises répondantes ont largement plébiscité l’accompagnement à l’exportation comme
principale attente envers la Région (66 fois positionné en n°1).
Vient ensuite l’aide à la collaboration avec les grandes entreprises (57 fois n°1), puis une attente pour
faciliter l’accès aux marchés publics. Enfin, 54 entreprises sur un total de 146 ont classé l’aide dans les
problématiques foncières en quatrième et dernière position.
3.3. LE FINANCEMENT DE VOTRE ENTREPRISE
Vous faciliter le rapprochement avec des
investisseurs particuliers (business angels, etc.)
Vous aider financièrement en cas de difficulté
pour votre entreprise
1
2
Vous aider à consolider les fonds propres de
votre entreprise
3
4
Vous aider à avoir un meilleur accès au crédit
bancaire
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Bien que l’ensemble des aides aux financements des entreprises suscitent un fort intérêt, il est nécessaire de
faire une distinction entre différentes attentes.
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La première attente des entrepreneurs répondants relative au financement de leur entreprise réside dans
l’aide à consolider les fonds propres de l’entreprise (88 fois positionné en n°1). La seconde attente
concerne l’aide financière en cas de difficulté, suivie de près par l’aide à avoir un meilleur accès au crédit
bancaire, priorité prégnante chez les entreprises de moins de 50 salariés.
A la fin du classement, avec 43 citations en place numéro 4, nous retrouvons le rapprochement avec des
investisseurs particuliers (Business Angels, etc.).
3.4. L’INNOVATION DANS VOTRE ENTREPRISE
Vous soutenir dans la recherche de formes
d’innovation autres que technologiques…
Vous permettre de trouver le bon
interlocuteur en matière d’innovation…
1
2
Vous aider à établir des partenariats avec
d’autres acteurs de l’innovation…
3
Vous accompagner dans le financement de
projets d’innovation
4
0
20
40
60
80
100
120
140
La préoccupation la plus forte concerne l’accompagnement dans le financement de projets d’innovation,
qui obtient 119 fois la 1ère position dans les réponses des entreprises franciliennes, plébiscité quels que
soient la taille ou le secteur d’activité des entreprises interrogées.
Difficile de départager les trois attentes suivantes puisque comme le montre le graphique ci dessous les
résultats sont serrés. On note quelques points de plus pour l’aide à établir des partenariats avec d’autres
acteurs de l’innovation (chercheurs, grandes entreprises, etc.), puis pour l’accompagnement dans la
recherche du bon interlocuteur en matière d’innovation auprès des organismes publics, et enfin, le
soutien dans la recherche de formes d’innovation autres que technologiques (innovation
d’organisation, de développement durable, etc.).
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3.5. L’INTEGRATION DU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS VOTRE ENTREPRISE
Vous offrir des outils de financement pour
soutenir vos projets de développement…
Vous faciliter la coopération avec des
structures d’insertion
1
2
Vous permettre de vous implanter dans des
zones industrielles de haute qualité…
3
4
Promouvoir et diffuser les meilleures
pratiques qui existent
0
10
20
30
40
50
60
70
En matière d’intégration du développement durable, l’attente première des entreprises envers la Région
Île de France s’oriente davantage vers une meilleure offre d’outils de financement pour soutenir les
projets de développement durable des entreprises franciliennes. En effet, 66 entreprises sur un total de
146 ont classé cette attente au premier rang. Cela concorde avec la volonté affirmée des entreprises
franciliennes répondantes de développer sur le long terme des projets d’innovation et de R&D.
Suivie de près par la 2ème attente qui concerne la promotion et la diffusion des meilleures pratiques
existantes avec 45 entreprises qui la placent en priorité numéro 1 et 51 entreprises en numéro 2.
La 3ème place revient à l’accompagnement dans l’implantation dans des zones industrielles de haute
qualité environnementale placé à 22 reprises en numéro 1. Même si l’échantillon ne comprend qu’une
entreprise de plus de 250 salariés, cette attente semble être davantage une priorité des grandes entreprises.
Enfin, la coopération avec des structures d’insertion ne constitue pas une attente importante puisqu’elle a
obtenu 12 fois la 1ère place contre 44 fois la place numéro 4.
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3.6. LES RESSOURCES HUMAINES DANS VOTRE ENTREPRISE
Vous soutenir dans le développement des
compétences et l’amélioration des conditions de
travail
Vous permettre de trouver le(s) bon(s)
interlocuteur(s) public(s) pouvant vous apporter
une aide/un service dans ce domaine
1
2
Vous conseiller dans le recrutement de jeunes
en apprentissage/ en alternance
3
4
Vous appuyer dans l’usage de formes
mutualisées d’emplois (partage de personnel et
de compétences entre entreprises)
0
10
20
30
40
50
60
Sur ce thème, les entreprises répondantes se sont prononcées en faveur de l’aide pour trouver le(s) bon(s)
interlocuteur(s) publics pouvant vous apporter une aide/un service en matière de ressources humaines
comme attente première envers la Région (50 fois positionné en n°1). Vient, ensuite, le soutien dans le
développement des compétences et l’amélioration des conditions de travail au sein de votre entreprise
(44 fois n°1).
Les deux dernières attentes sont plus difficiles à départager, 38 entreprises ont classé l’appui dans l’usage
de formes mutualisées d’emplois (partage de personnel et de compétences entre entreprises) en second
rang. Enfin, le conseil dans le recrutement de jeunes en apprentissage/ en alternance obtient 25 fois la
première place mais également 49 fois la seconde.
Dans cette partie, le point important à retenir est le fait que les entreprises attendent de la Région un
accompagnement dans leurs projets d’innovation, indispensable à leur développement, mais aussi dans
l’accompagnement à l’intégration du développement durable dans leur activité et une aide à l’exportation.
En effet, le développement de l’activité par l’exportation est une préoccupation permanente pour les
entreprises puisqu’il est synonyme d’un dynamisme économique fort.
Les entreprises répondantes ont également manifesté une attente forte envers la Région en termes d’aide
aux financements. Leur objectif premier est de sécuriser leur activité en consolidant leurs fonds propres
et/ou en ayant accès à des financements spécifiques.
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4. VOTRE CONNAISSANCE DES DISPOSITIFS REGIONAUX
4.1. CONNAISSEZ VOUS LES AIDES AUX ENTREPRISES DU CONSEIL REGIONAL ?
Titre du graphique
Réponse
Oui
Non
Effectifs
102
44
Pourcentage
70%
30%
30%
Oui
70%
Non
30% des entreprises répondantes ne connaissent pas les aides aux entreprises du Conseil Régional. Ce
résultat doit être relativisé étant donnée la source de l’échantillon d’entreprises interrogé. Le fait qu’une
partie soit issue du fichier PM’up n’est pas étranger à ce qu’une majorité des entreprises consultées
connaissent les aides de la Région.
L’enquête qualitative (faisant suite à ce questionnaire), fondée sur 17 PME du secteur industriel
sélectionnées à partir de la base de recensement DIANE, permet de relativiser cette proportion, malgré la
taille réduite de l’échantillon, car les responsables des PME consultés par téléphone méconnaissent en
grande majorité les dispositifs de la Région Île de France en faveur des entreprises franciliennes.
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4.2. SI OUI, COMMENT AVEZ VOUS EU CONNAISSANCE DES AIDES DU CONSEIL
REGIONAL ?
Effectifs Pourcentage Parmi elles, 36% ont pris connaissance de ces
dispositifs suite à la participation à une conférence
Par les médias (presse, télévision,
6
4%
à l’initiative des organismes consulaires ou de
revues)
fédérations professionnelles. 25% des entreprises
Par la consultation du site
35
21%
ont
découvert ces aides via le site Internet de la
Internet de la Région
Région ou un média quelconque et 16% grâce aux
Par la participation à une ou
témoignages d’entreprises ayant bénéficié d’une
plusieurs conférences à l'initiative
42
26%
aide de la Région.
des organismes consulaires
Réponse
Par la participation à une ou
plusieurs conférences à l'initiative
de fédérations professionnelles
16
10%
Grâce aux témoignages
d’entreprises ayant bénéficié
d'une aide de la Région
27
16%
Autre
37
23%
A noter que 23% des entreprises ont été informées
de l’existence de ces aides par le biais d’un autre
moyen que ceux listés.
Par les médias (presse, télévision, revues)
4%
23%
21%
Par la consultation du site Internet de la Région
Par la participation à une ou plusieurs conférences à
l'initiative des organismes consulaires
Par la participation à une ou plusieurs conférences à
l'initiative de fédérations professionnelles
16%
26%
10%
Grâce aux témoignages d’entreprises ayant bénéficié d'une
aide de la Région
Autre
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4.3. COMMENT QUALIFIERIEZ VOUS LA VISIBILITE DE L’OFFRE REGIONALE EN
MATIERE D’AIDES AUX ENTREPRISES?
Réponse
Très bonne
Bonne
Moyenne
Mauvaise
Pas d’avis
Effectifs
5
40
65
32
4
Pourcentage
3%
27%
45%
22%
3%
Visibilité de l’offre régionale
Très bonne
3% 3%
Bonne
22%
27%
Moyenne
Mauvaise
45%
Pas d’avis
Concernant la visibilité de l’offre régionale, 45% des entreprises répondantes l’estiment comme étant
« moyenne » et 30% comme étant visible. Néanmoins 25% des entreprises perçoivent l’offre régionale
comme étant peu, voire pas du tout visible.
Lors des 17 entretiens téléphoniques (cf. Synthèse ci jointe), les responsables d’entreprises ont vivement
décrié le manque d’information sur les activités et les aides de la Région à l’égard des entreprises
franciliennes.
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4.4. AVEZ VOUS DEJA BENEFICIE D’UNE(OU PLUSIEURS) AIDE(S) DE LA REGION ?
Réponse
Oui
Non
Effectifs
113
31
Pourcentage
78%
22%
22%
Oui
78% des entreprises ayant répondu à notre questionnaire ont
bénéficié d’une ou plusieurs aide(s) de la Région.
Les deux aides principales reçues par les entreprises
franciliennes répondantes sont : PM’up et l’Aide à la
maturation des projets innovants (AIMA) financée par la
Région Île de France et Oséo.
A noter une légère confusion : les financements de l’entreprise
publique Oséo sont cités plusieurs fois comme étant une aide
de la Région.
Non
78%
Les entreprises répondantes sont globalement satisfaites des dispositifs d’aides mis en place par la Région
Île de France puisqu’elles en ont largement bénéficié. Toutefois, elles émettent une réserve quant à la
visibilité de ces aides. De plus, les démarches administratives sont souvent perçues comme complexes.
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5. VOS ATTENTES
5.1. QUE POURRAIT FAIRE DE PLUS LE CONSEIL REGIONAL D’ÎLE DE FRANCE POUR
ACCOMPAGNER VOTRE DÉVELOPPEMENT?
Réponse
Nombre d’entrepreneurs ayant
répondu à la question
Nombre d’entrepreneurs n'ayant
pas répondu à la question
Effectifs
105 / 146
41 / 146
71.9%
28.1%
Pourcentage
Voici les demandes les plus récurrentes des entreprises avec des extraits de verbatim pour illustrer chacun
des points listés.
Plus de moyens financiers :
Aider les entreprises avec davantage de subventions financières pour les locaux, la formation
ou encore le recrutement ou l’innovation
« Aider à trouver un local adapté », « accès à des locaux professionnel (plus de pépinières) », « proposer des
locaux a un cout compatible avec le développement d'une entreprise », « aide financière ou garantie
financière pour l'installation dans des locaux », « nous aider à financer nos travaux pour la mise en
conformité ICPE pour nos nouveaux locaux »
« Financement de la formation professionnelle », « meilleure formation des jeunes »
Développer l’aide à l’innovation en lançant un fond de capital risque pour la soutenir
« Lancer un fonds de capital risque pour soutenir l'innovation scientifique », « favoriser un écosystème de
financement des start ups par le capital risque »
Soutenir les entreprises dans leurs démarches d’innovation
« Financement des innovations technologiques », « l'aide à l'innovation », « Aide régionale à l'innovation »
Mettre en place des plateformes Business Angels
« Appui dans le financement en coordonnant/animant les offres financières (fonds d'investissement,
Business Angels, Oséo) et les besoins des entreprises, en particulier innovantes », « Monter des plateformes
CRIDF / Business Angels pour financer des projets, sous forme d'un deal : vous mettez 50, la Région et Oséo
mettent 50 par exemple »
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Faciliter l’accès aux marchés publics
« Le CR doit proposer des initiatives porteuses commerciales (export + marchés publics) », « Nous donner
accès aux marchés publics au moins de la Région île de France », « accès aux marchés publics par des
procédures simplifiées !! », « appliquer l'Article 26 de la loi de modernisation de l'économie (LME) sur l'accès
aux marchés publics des TPE/PME innovantes »
Une aide au recrutement
Soutenir les entreprises dans leurs démarches de recrutement
« Faciliter l'accès au recrutement », « mon problème n° 1 est le recrutement: impossible de trouver
suffisamment de développeurs informatiques compétents, motivés, qui souhaitent faire carrière dans ce
secteur », « aides financières au recrutement », « notre principale difficulté aujourd'hui : le recrutement »
Plus d’informations, de lisibilité, d’échanges et de communication :
Simplifier les démarches administratives pour accéder aux aides
« Nous simplifier les démarches administratives et surtout en supprimer ! », « Simplifier et regrouper les
initiatives liées au financement chez un interlocuteur unique », « Simplifier le catalogue d'aide et surtout son
suivi », « Simplifier les démarches administratives », Simplification administrative, plus de lisibilité dans les
aides »
Améliorer la communication autour des dispositifs d’aide
« Le Conseil Régional doit mieux communiquer auprès des entreprises », « Le programme PM'UP unifié est
un bon concept, mais sa communication a été chaotique »
Rendre les salons d’entreprises plus accessibles
« L'idéal serait des salons financés par la Région », « Les salons professionnels sont hors de prix », « Mise en
valeur des projets dans des salons », « Développer les aides types ARCAF * pour les salons professionnels »
Proposer un lieu d’échange, d’information et de conseil
« Proposer un lieu d'échange, d'information et de conseil pour faire connaître ces aides en accueillant les
porteurs de projets ou jeunes entreprises et en proposant des solutions CONCRETES et personnalisées via
un interlocuteur unique. »
*
Appui Régional à la Commercialisation Artisanale Francilienne
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Créer un réseau pour que les entreprises se rencontrent
« Favoriser des réseaux au niveau régional », « Il nous faudrait pouvoir rencontrer des PME », « Favoriser les
rencontres entre Grands Comptes et PME, entre Service Public et PME », « L'aide la plus importante serait
d'organiser des rencontres thématiques »
Un soutien plus important pour le développement à l’international :
« Accompagnement pour la recherche de marché (national et international ensuite) », « Des
rapprochements internationaux », « Nous aider dans le déploiement commercial (dont international) »,
« Une aide à l'export et à l'international », « Mettre en place une stratégie de communication régionale pour
faire connaitre nos produits et notre innovation »
Une amélioration des transports :
« RER B qui marche », « Sur un plan pratique, mes collaborateurs venant en RER vivent un véritable enfer »,
« Faciliter les transports, en particulier via les transports en commun », « Faire en sorte que les transports
publics s'améliorent drastiquement en terme de fréquence, desserte et de fiabilité »
L’efficacité du dispositif PM’UP a été salué à de nombreuses reprises dans les commentaires des entreprises
franciliennes.
Les réponses aux questions de cette rubrique « attentes » sont caractéristiques de PME ou TPE: l'aide est
demandée pour tout ce qui n'est pas considéré comme immédiatement productif (le développement
durable mais aussi la formation, les ressources humaines) et pour tout ce qui manque à une PME (fonds
propres, capacité d'export, moyens d'innovation par R&D ...).
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6. ANNEXE
6.1. QUESTIONNAIRE DE L’ENQUETE
SRDEI ENQUETE AUPRES DES ENTREPRENEURS FRANCILIENS
I.
Description de votre entreprise
Code postal :
Activité (liste déroulante)
†
Activité (code APE) :
SIRET (facultatif) :
Statut juridique :
EI ou EURL
Effectif salarié :
<10
SARL
de 10 à 49
SA ou SAS
de 50 à 250
Autre
>250
Année de création :
Année d’implantation en Ile de France :
†
Eco activités, traitement des déchets et gestion de l’environnement
Industrie
Construction
Commerce, Distribution
Transports
Activités financières
TIC, Nouvelles technologies
Services aux entreprises
Services aux personnes
Autres
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II.
l’Ile de France et vous
1. Diriez vous que le fait d’être implanté en Ile de France représente un atout en termes de … ?
Pas du tout
d'accord
Plutôt pas
d'accord
Plutôt
d'accord
Tout à fait
d'accord
Qualité de vie
Qualité de la main d’œuvre
Perspectives de croissance
Infrastructures
Accès à l’immobilier/foncier
2. Votre entreprise a t elle des projets de développement en Ile de France à moyen terme ?
Oui
Non
3. Si oui, quels types de projets ? (plusieurs réponses possibles)
Immobilier/foncier
Lancement de nouveaux produits/nouvelles activités
Projet de recrutement
Investissements matériels
Investissements immatériels (logiciel, publicité, etc.)
Projet R&D
Autres
4. Diriez vous que la prise en compte de l’impact environnemental sur l’activité de votre entreprise est :
Une contrainte
Une opportunité
Les deux
Neutre
Sans avis
III.
Votre situation
Classez de 1 à 4 vos attentes listées envers la Région Ile de France pour chacun des enjeux ci dessous (1 le plus
important – 4 le moins important)
5. La création/transmission d’entreprise
Développer la culture entrepreneuriale au sein de la population francilienne.
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Faciliter l’accès à l’information pour les porteurs de projet.
Faciliter l’accès à des locaux spécifiques pour les porteurs de projet (incubateurs, couveuses, pépinières).
Vous aider dans la transmission de votre entreprise.
6. La croissance de votre entreprise
Vous accompagner à l’exportation.
Vous aider à collaborer avec les grandes entreprises.
Vous aider dans les problématiques foncières.
Vous faciliter l’accès aux marchés publics.
7. Le financement de votre entreprise
Vous aider à avoir un meilleur accès au crédit bancaire.
Vous aider à consolider les fonds propres de votre entreprise.
Vous aider financièrement en cas de difficulté pour votre entreprise.
Vous faciliter le rapprochement avec des investisseurs particuliers (business angels, etc.).
8. L’innovation dans votre entreprise
Vous accompagner dans le financement de projets d’innovation.
Vous aider à établir des partenariats avec d’autres acteurs de l’innovation (chercheurs, grandes entreprises, etc.)
Vous permettre de trouver le bon interlocuteur en matière d’innovation auprès des organismes publics.
Vous soutenir dans la recherche des formes d’innovation autres que technologiques (innovation d’organisation,
innovation de développement durable, etc.)
9. L’intégration du développement durable dans votre entreprise
Promouvoir et diffuser les meilleures pratiques qui existent.
Vous permettre de vous implanter dans des zones industrielles de haute qualité environnementale.
Vous faciliter la coopération avec des structures d’insertion.
Vous offrir des outils de financement pour soutenir vos projets de développement durable.
10. Les ressources humaines dans votre entreprise
Vous appuyer dans l’usage de formes mutualisées d’emplois (partage de personnel et de compétences entre
entreprises).
Vous conseiller dans le recrutement de jeunes en apprentissage/ en alternance.
Vous permettre de trouver le(s) bon(s) interlocuteur(s) publics pouvant vous apporter une aide/un service en
matière de ressources humaines.
Vous soutenir dans le développement des compétences et l’amélioration des conditions de travail au sein de votre
entreprise.
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IV.
Votre connaissance des dispositifs régionaux
11. Connaissez vous les aides aux entreprises du Conseil Régional?
Oui
Non
12. Si oui, comment avez vous eu connaissance des aides du Conseil Régional ?
Par les médias (presse, télévision, revues)
Par la consultation du site Internet de la Région
Par la participation à une ou plusieurs conférences à l'initiative des organismes consulaires
Par la participation à une ou plusieurs conférences à l'initiative de fédérations professionnelles
Grâce aux témoignages d’entreprises ayant bénéficié d'une aide de la Région
13. Comment qualifieriez vous la visibilité de l’offre régionale en matière d’aides aux entreprises ?
Très bonne
Bonne
Moyenne
Mauvaise
Pas d’avis
14. Avez vous déjà bénéficié d’une(ou plusieurs) aide(s) de la Région ?
Oui
Non
15. Si Oui, laquelle (lesquelles) ? (réponse en clair)
V.
Vos attentes
16. Que pourrait faire de plus le Conseil régional d’Ile de France pour accompagner votre développement ?
(réponse en clair)
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II.
Résultats qualitatifs de l’enquête
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Pour compléter les résultats de l’enquête quantitative réalisée en décembre 2010, une seconde
enquête a été menée dans le courant du mois de janvier.
Cette nouvelle phase consistait à interroger directement des entrepreneurs franciliens par
téléphone en sélectionnant les questions les plus pertinentes afin d’essayer de creuser les réponses et
d’obtenir des compléments d’informations par rapport aux impressions recueillies par email.
Les entreprises contactées sont des PME/PMI d’Île de France issues du secteur industriel et
sélectionnées à partir de la base de données DIANE.
Sur 35 entrepreneurs contactés, nous avons obtenus 17 entretiens téléphoniques avec les directeurs
généraux des entreprises franciliennes concernées. La plupart des entreprises ayant répondu sont des PME
appartenant principalement au secteur de l’industrie.
Cinq questions ouvertes ont ainsi été posées :
1. Quels sont selon vous les principaux avantages à être implanté en Île de France ?
Exemple : qualité de vie, qualité de la main d’œuvre, perspectives de croissance, infrastructures…
2. Votre entreprise a t elle des projets de développement en Île de France à moyen terme ? Si oui,
quels types de projets ?
Exemple : immobilier / foncier, lancement de nouveaux produits, projet de recrutement, investissements
matériels et/ou immatériels, projets R&D…
3. Que pourrait faire de plus le Conseil régional d’Île de France pour vous accompagner dans votre
développement économique dans les années à venir ?
Exemple : Dans le domaine de la création / transmission d’entreprise, dans le domaine des financements, de
l’exportation, de l’innovation, de l’intégration du développement durable dans votre entreprise, des
ressources humaines ?
4. Comment qualifieriez vous la visibilité de l’offre de la Région Ile de France en matière d’aides
au développement ?
Connaissez vous une ou plusieurs aides proposées par la Région ? Si oui, comment ? En avez vous déjà
bénéficié ? Si oui, laquelle. Si non, pourquoi ?
5. Avez vous une remarque particulière ? Souhaitez vous ajouter quelque chose ?
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1. IMPLANTATION EN ÎLE DE FRANCE
Dans les réponses des entrepreneurs franciliens sur les avantages à être implanté en Île de France, trois
d’entre eux sont récurrents :
1. l’accès à un réseau dense de transports, en corrélation avec le positionnement central de l’Île de
France par rapport à la France et à l’Europe ;
2. la quantité importante de clients et d’entreprises sur le territoire francilien ;
3. la proximité avec les donneurs d’ordre et les grands acteurs (bureaux d’études, ministères,
directions centrales, sièges des grandes entreprises, laboratoires de recherche, etc.).
La multiplicité des compétences offerte par le territoire francilien est également évoquée à plusieurs
reprises : « potentiel d’une multi compétence industrielle sur un secteur géographique limité ».
Si de nombreux responsables assurent que l’Île de France est un vivier de recrutement important, ce
constat est à relativiser car les entreprises connaissent parfois des difficultés à trouver la main d’œuvre
spécifique dont elles ont besoin.
A noter que 2 des 17 entrepreneurs interrogés ne voient aucun avantage à être implanté en Île de France.
2. PROJETS DE DEVELOPPEMENT EN ILE DE FRANCE
A peine plus de la moitié des entreprises interrogées ont des projets de développement soit 8 sur 15.
Ils concernent principalement le recrutement de nouveaux salariés, la R&D, et les projets investissements
matériels en général.
Ce résultat est moins significatif que celui de l’enquête quantitative. En effet, 93% des entreprises
franciliennes répondantes avaient affirmé avoir des projets de développement à moyen terme.
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3. LES ATTENTES DES ENTREPRISES ENVERS LA REGION
Trois attentes des entrepreneurs franciliens vis à vis de la Région reviennent dans la majorité des
réponses :
1. l’aide au recrutement ;
2. la baisse des taxes ;
3. l’amélioration des transports.
Cependant, l’attente principale reste le développement d’une communication plus importante et plus
directe sur les dispositifs d’aides proposées par la Région. Plusieurs entrepreneurs ont reconnu qu’ils
manquaient de temps pour aller à la recherche de ces aides faute d’avoir les effectifs nécessaires pour
s’atteler à une tâche qu’ils jugent fastidieuse.
Un accent est mis sur le manque de suivi des aides. Un entrepreneur propose que la Région mette à
disposition des experts qui examineraient le bien fondé d’une aide à une entreprise, qui évalueraient le
potentiel de cette dernière dans le but de proposer une aide sur mesure. Dans un deuxième temps, un
expert délégué par la Région accompagnerait l’entreprise dans la mise en œuvre de cette aide.
A noter que 6 entrepreneurs ont répondu qu’ils n’avaient aucune attente envers la Région. Dans 4 cas, il
s’agit d’une méconnaissance totale des activités de la Région et de ses dispositifs en faveurs des entreprises
et du développement économique. 2 entrepreneurs ont affirmé avoir des contacts privilégiés avec le
Département (de Seine et Marne dans ce cas précis) et les structures des Chambres de commerce de la
Région (citées à deux reprises).
4. VISIBILITE ET LISIBILITE DES AIDES REGIONALES
Les entrepreneurs interrogés déplorent quasi à l’unanimité le manque de visibilité des aides régionales.
Ils affirment manquer d’information sur les dispositifs proposés par la Région et souhaiteraient pouvoir
communiquer avec un interlocuteur directement affecté par la Région à la gestion des aides aux entreprises.
Par ailleurs, c’est la lisibilité des différentes aides de la Région qui semble faire défaut. La complexité des
critères d’éligibilité poussent souvent les entreprises à renoncer à une candidature : « on ne remplissait
jamais tous les critères nécessaires pour être éligible à une aide ». La longueur des procédures constitue aussi
un facteur handicapant pour les responsables de petites entreprises qui finissent, dans certains cas, par
juger la recherche des aides publiques comme une perte de temps au vu des avantages espérés.
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Ces difficultés sont le plus souvent soulevées par les PME n’ayant pas les moyens d’affecter du personnel à
la recherche d’aides. Ces entreprises attendent donc une prise de contact directe par le biais de
communications téléphoniques / internet ou encore de conférences.
Seulement trois entreprises sur les 15 interrogées ont bénéficié des aides de la Région et 1 seul responsable
juge que celles ci sont « assez claires et assez rapides ». Un de ces entrepreneurs affirme avoir reçu ces aides
de la Région indirectement à travers les organismes CRIT et Oséo. Un autre est passé par un cabinet de
conseil pour avoir connaissance de cette aide. Il suggère de mettre en place un système de mailing
notamment pour les petites PME qui n’ont pas le temps ni le personnel suffisant pour rechercher ces
dispositifs d’aides. Il est également favorable à une étude au cas par cas.
5. REMARQUES
Les remarques des entrepreneurs montrent que la Région doit mieux communiquer et surtout simplifier
les procédures de demandes d’aides. Au delà de la visibilité des aides, l’identification des actions de la
Région en faveur de l’économie francilienne constitue le souci principal des entreprises consultées.
Les entrepreneurs souhaiteraient que la Région vienne à leur rencontre à la fois pour exposer les actions que
celle ci est susceptible de mettre en œuvre, mais aussi pour mieux cerner leurs besoins et les
problématiques auxquelles ils sont confrontés quotidiennement.
Enfin, plusieurs des entrepreneurs interrogés jugent la fiscalité locale trop lourde et tendent à associer les
aides de la Région à des impôts plus élevés. « Si la Région n’est pas en mesure de proposer des aides plus
ciblées et plus adaptées aux besoins des entreprises dans un soucis de compétitivité, il serait plus bénéfique pour
les entreprises qu’elle arrête de proposer des aides. En effet, la Région finance ces aides par le biais des taxes
imposées aux entreprises franciliennes. En supprimant ces aides, les taxes supportées par les entreprises
seraient alors réduites ». Ce raisonnement, aussi loin de la réalité soit il (la fiscalité directe de l’Île de France
est la moins élevée de Métropole), est encore le signe d’un manque de communication de la part de la
Région.
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III.
Liste des entreprises ayant demandé un
contact direct avec la Région
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CONTACT FAISANT SUITE A L’ENQUETE MENEE AUPRES DES ENTREPREUNEURS FRANCILIENS
MEN & CO (92270)
SAS Men & Co éditrice de Leminiréseau, premier réseau social de proximité des parents et des acteurs de
l'éducation
Contact : Monsieur Meneux
Tel : 01 41 90 66 50 ou 06 74 41 38 71
Demande :
- Accompagnement dans le renforcement de leurs fonds propres afin de pérenniser sur le court terme
leur structure
- Faciliter à moyen terme l'accès aux différentes collectivités locales (conseils généraux et mairies)
afin de référencer leur solution numérique (TICE)
- Souhait de construire un partenariat avec la Région sur le long terme
KUJJUK (75017)
Contact : [email protected]
Demande :
-
Faciliter les transports, en particulier les transports en commun
Simplifier et regrouper les initiatives liées au financement chez un interlocuteur unique
Proposer des prix d’accès aux compatibles avec le développement d'une entreprise
BR (75008)
Contact: Rupert Schmidt Br
Tel: 06 20 34 96 22
Demande :
-
Simplifier la mise en œuvre du dispositif Pm’Up
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-
Proposer des aides sous formes de petites subventions simples et rapides. Exemple : les sidex qui
ont été fortement réduits
TECH SYSTEMES (91130)
Contact : Stéphane Lackner
Tel : 01 69 43 24 99 ou 06 28 07 13 17
Remarque :
-
-
Ne connait pas « grand chose » ni des aides financières, ni des organismes qui peuvent les épauler
dans leurs problématiques quotidiennes: recherche de chiffre d'affaires, recrutement, soutien à
l'investissement ...
Est souvent en relation avec la CCI d'Evry et la maison de l'Emploi de Corbeil Essonne car ce sont 2
entités actives et proches de leurs problématiques et actives.
RAIGALAXIE (95880)
Contact : Annie Le Provost, Gérante
Tel : 01 34 10 26 87
Demande :
Entreprise qui a pour activités une boutique, un site marchand d'articles de produits et prestations
de services Mariage. Propose également des formations au métier de wedding planner.
Souhaite proposer cette formation aux franciliens et faire en sorte qu'elle soit pris en charge par le
Conseil Régional. « Quelle est la démarche à suivre pour faire connaître cette formation et en
permettre son financement ? ».
Est également à la recherche de nouveaux fournisseurs et notamment de fournisseurs britanniques
et souhaite savoir si le Conseil régional peut apporter une aide.
Souhaite de mettre en place une démarche qualité dans la société. Est il possible de bénéficier d'une aide
pour embaucher un spécialiste sur ce sujet ?
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