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DERNIER
ACTE
«Un voyage à travers 25 siècles d’histoire du théâtre»
version jeune public
dossier pédagogique
Cie Côté Cour
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Dernier Acte
Dernier acte
Distribution
Mise en scène de Christian Lucas
Avec Aimet Martinez, Pascal Lévêque, Sébastien Gazull
Collaboration artistique : Paul-André SAGEL
écriture : Maurice Lévêque
Scénographie : Isabel Payet
Régie : Mario Vidal Cid
2 versions
La compagnie propose deux versions :
Jeune public : pour les élèves de collèges et lycées
durée prévue 45 à 50 minutes
Tout public : durée prévue 1 heure trente
Notre idée du théâtre jeune public
Un enfant qui va au théâtre fait un saut dans l’inconnu.
Chaque représentation est unique et doit être fantastique,
magique. Nous ne voulons pas que notre théâtre jeune
public soit l’équivalent du menu enfant au restaurant. Pas de
frites avec du ketchup, des pâtes sauce tomate, du poisson
pané ou du steak haché. Mais des saveurs nouvelles, un
menu « comme pour les grands », un régal pour tous les
sens.
La Compagnie Côté Cour
La compagnie, après 15 ans d’existence consacrées à
la formation, au soutien des pratiques amateurs, à des
créations diffusées à des publics qui ne vont jamais au
théâtre, souhaite mettre en phase sa connaissance de
l’acte pédagogique avec une création qui défende un Art
populaire rigoureux, ludique, provocateur de curiosité.
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Dernier Acte
Mode d’emploi
Ce dossier est un outil pédagogique pour vous donner
des informations sur le contenu du spectacle et sur la
compagnie qui l’a créé.
Ces éléments sont des pistes, des repères qui permettent
de sensibiliser les jeunes spectateurs, avant ou après le
spectacle, aux thèmes abordés.
Ainsi, des extraits du texte peuvent être l’occasion de
continuer à faire vivre le spectacle après les représentations,
ou bien de se les approprier avant de découvrir leur mise
en espace sur la scène.
Ainsi, le jeune spectateur qui vient au théâtre a l’occasion
de voyager dans l’imaginaire, de cheminer dans la poésie
dramatique, d’aborder les rivages des arts de la scène.
Le noir se fait dans la salle, parfois un rideau s’ouvre. La
magie, le mystère s’installent, un parcours dans l’inconnu
commence. Mais il est important de préparer quelques
bagages avant de partir...
NOTE : Bien entendu, les pistes proposées ne sont pas
exhaustives et sont à choisir en fonction du niveau des
élèves.
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Dernier Acte
POURQUOI UN THEATRE QUI PARLE DU THEATRE ?
Parce que le théâtre est un art « du » vivant
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qui provoque des émotions et du plaisir
qui nourrit l’imaginaire
qui suscite la réflexion personnelle
qui permet un regard différent sur le monde, les autres
et soi-même
qui est un moment de partage
qui s’inscrit dans la mémoire collective
qui offre le contact avec une parole de vivant à vivant
qui est un temps de rencontre
Des conseils pour profiter du spectacle
AVANT
• s’interroger sur le titre du spectacle
• s’intéresser au lieu de la représentation où va se jouer
la pièce
• ne pas s’agiter avant d’entrer dans la salle
PENDANT
• rester silencieux et tranquille pour mieux écouter et voir
tous les aspects du jeu des comédiens
• garder dans sa tête les remarques qui viennent à l’esprit
pour les partager à l’issue du spectacle avec ses copains,
ses professeurs et éventuellement les acteurs
APRES
• penser à ce qui a été vu et entendu
• repérer les images qui ont marqué
• réfléchir sur les moments les plus forts ou ceux qui ont
été moins bien perçus
• en parler avec ses camarades, ses parents, ses professeurs
• écrire ou dessiner ce qui vient à l’esprit pour en conserver une trace
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Dernier Acte
L’HISTOIRE
Synopsis
Les bulldozers sont proches. 3 comédiens vivent leur
dernière journée dans les lieux. Ils ont décidé de vendre
aux enchères les costumes et accessoires pour trouver les
fonds nécessaires à une tournée ou à la poursuite de leur
compagnie. Jean est un comédien raté qui se pique d’être
un professeur de théâtre, un directeur d’acteur. Serge court
les cachets et les castings pour le cinéma et la télévision.
Carmen est une actrice exilée qui a trouvé dans ce théâtre,
un refuge et dans la compagnie, une famille.
A propos de la scénographie
Elle restitue l’ambiance d’un théâtre avec tous les codes et clichés qui lui sont liés dans
l’esprit du public, et notamment de jeunes spectateurs, pour montrer que le théâtre est à
l’abandon et poussiéreux. Des malles recouvertes de bâches, des costumes qui traînent,
des meubles disparates... Mais ce décor protéiforme est mobile et changeant. Il est capable
d’évoquer aussi bien la Grèce antique que le théâtre de Beckett ou les Mystères du Moyen
Âge. Il habille et charge l’atmosphère tout en donnant aux trois personnages toute latitude
pour laisser libre cours à leur imagination.
D’un fatras dépouillé, d’un décor poussiéreux mais lumineux surgissent des images. La
scénographie mouvante s’adapte aux désirs des personnages. Elle leur donne le sentiment
qu’ils peuvent tout jouer avec le peu qu’ils ont sous la main. Le détournement d’objet
devient la métaphore de l’imaginaire pour donner à voir leur voyage au travers des
époques, des textes, des auteurs.
Le rideau rouge de fond de scène fermé est présenté à l’envers pour suggérer que nous
nous trouvons du côté de la scène devant une salle vide, et le public devient le groupe
des acheteurs de la vente aux enchères.
Nos intentions
QUI A BESOIN DU THÉÂTRE POUR VIVRE SINON LES COMÉDIENS EUX-MÊMES ?
La télé, le cinéma, les jeux vidéos, la musique, le sport, la cuisine, le sexe, la plage, la
neige, les portables et les réseaux sociaux remplissent la solitude et l’ennui. Les spectacles
ne jouent plus le rôle de miroir humain, de réflexion sur le sens. Ils ne sont qu’un élément
parmi le fatras médiatico-culturel. Qui se préoccupe de la disparition de la mémoire du
théâtre dans un monde touché par sa propre maladie d’Alzheimer ? Qui fait le lien entre
nos humoristes et Molière ? Qui reconnaît le long fleuve de l’esprit qui irrigue notre
modernité ? Notre tâche est de livrer au public le plus large ce constat de la continuité
humaine.
Ce spectacle est un voyage partial et partiel au coeur de 25 siècles d’histoire du théâtre,
sans didactisme. Nos trois lurons découvrent avec stupéfaction et enthousiasme la magie
de l’illusion, les figures des héros, des scènes qui leur parlent d’eux. La mémoire du
théâtre allait finir dans une déchetterie : ils comprennent que le théâtre est une tranche de
vie offerte aux vivants. Parce que le théâtre est l’art du vivant et non un art vivant ce qui
supposerait qu’il y a un art mort, ce qui est absurde.
Le parti pris artistique choisi pour monter « Dernier acte » est le burlesque, un registre qui
repose sur le décalage entre le ton (comique) et le sujet traité (sérieux).
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Dernier Acte
L’histoire - Extrait I
Jean aperçoit parmi les costumes une robe de chambre. Il s’en saisit.
Jean : Non ! Non et non !
Voix de Carmen en coulisse qui chante une chanson d’amour en espagnol.
Jean : Non ! Ce n’est pas possible.
Carmen entre.
Carmen : Qu’est-ce qui se passe, Jean ?
Jean : Jamais je ne me séparerais du peignoir de mon maître, Jean Laurent Cochet.*
Carmen : Tu sais bien que Serge a dit : «Tout doit disparaître ! »
Jean : Serge, Serge ! Je m’en moque.
Carmen : D’accord ! Tu t’en moques !
Elle fait l’inventaire des objets sur un cahier, en chantant la chanson du début. Elle
aperçoit le public. S’approche de Jean.
Carmen : Il y a beaucoup de monde aujourd’hui.
Jean : C’est ce qui m’exaspère.
Carmen : Pourquoi ?
Jean : Parce qu’il y a plus de monde aujourd’hui à la liquidation du théâtre qu’à la
dernière de notre Don Juan.
Carmen : «Beaucoup d’hommes naissent aveugles et ils ne s’en aperçoivent que le jour
où une bonne vérité leur crève les yeux» ** C’est normal, ça marche comme ça !
Jean : Et bien, nous marchons sur la tête. Le monde va mal, Carmen, très mal.
Il prend une chaise et se tourne face au rideau, dos au public.
Carmen : Qu’est-ce que tu fais ?
Jean (de dos) : Je proteste
Carmen (face au public) : Il proteste.
Jean (face au public) : Je proteste.
Serge entre.
Serge : Salut ! Salut ! Excusez le retard ! J’ai fait au plus vite. (Il remarque le public)
Ah ! Ils sont déjà là ! Il y a du monde ! (Il remarque un amoncellement d’objets
sous un tissu) Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? Qu’est-ce que c’est que ce tas ?
Un nid à poussière, à cafard, un bouillon ...de culture...à microbes ! Il faut que ce
soit présentable, qu’on donne envie de les acheter. (Il s’adresse au fond de scène)
Mario, tu ne pourrais pas nous mettre un peu de lumière ? Voilà, c’est mieux.
* Jean Laurent Cochet : Depuis 1963, il a signé plus de 150 mises en scène de théâtre,
et joué plus de 300 rôles. Il a mis en scène, Jean Le Poulain, Madeleine Robinson, Suzy
Delair, Danielle Darrieux, Françoise Seigner et Louis Seigner, Jacques Dufilho, Claude
Piéplu, Thierry Le Luron, Henri Tisot, Jeanne Moreau, Darry Cowl, Claude Brasseur,
Bernard Dhéran, Louis Velle, Jacques Sereys, Rosy Varte, Jean-Pierre Bacri, Michèle
Morgan, Jacques Charon… En 1967, il ouvre un cours d’Art Dramatique : Le Cours Cochet.
Une centaine de ses élèves sont devenus les vedettes actuelles du théâtre et du cinéma : Gérard
Depardieu, Richard Berry, Isabelle Huppert, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet,
Fabrice Luchini, Stéphane Guillon, Dominique Guillo, Andréa Ferreol, Michèle Laroque,
Michel Duchaussoy, Claude Jade, Bernard Giraudeau, Mélanie Thierry, Arnaud Denis…
Il fut pensionnaire de la Comédie-Française de 1959 à 1963. Il est l’une des figures les plus
marquantes du théâtre français.
**Cocteau : La machine infernale
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Dernier Acte
l’histoire - extrait ii
Une altercation entre Jean et Serge provoque la colère de
Jean qui s’enflamme en reprenant la célèbre tirade du nez de
Cyrano de Bergerac* écrite par Edmond Rostand en 1897 **
Jean : Gros ! C’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...
Serge (a parte) : Ça y est ! C’est parti !
Jean : En variant le ton, —par exemple, tenez :
Agressif : « moi, monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur le champ que je me l’amputasse ! »
Amical : « mais il doit tremper dans votre tasse :
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « c’est un roc ! ... c’est un pic... c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? ... c’est une péninsule ! »
Serge imite le chant d’un oiseau.
Jean : Non, ce n’est pas maintenant !
Curieux : « de quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Serge et Carmen (ensemble) : Au feu de cheminée
Jean (imperturbable) : Prévenant : « gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « l’animal seul, monsieur, qu’Aristophane appelle (silence)
Serge (souffle) : hippocampelephantocamélos
Jean : Je sais : hippocampelephantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »
Carmen (essaie de l’interrompre) : Jean ! Jean !
Jean (continue imperturbable) : Cavalier : « quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « c’est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Carmen : Cyrano ! Cyrano !
Jean : Admiratif : « pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Carmen : Cyrano ! Arrête ! Tu dois continuer la vente.
Jean (reprend ses esprits) : Hum ! Hum !
Comme vous le savez, ce théâtre vit ses dernières heures
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l’histoire - extrait ii (suite)
C’est un très dur moment à vivre pour des acteurs
Victime de la spéculation financière
Il est la proie des vautours et des bulldozeurs
Serge : Zers ! Bulldozers !
Jean : Là où s’élevait un temple de l’intelligence
S’érigera l’antre du jeu et de la conso à outrance.
(reprend le texte de Cyrano)
«—Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit :
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve...
Serge : Serge ! Moi, c’est Serge ! Bravo ! Bravo !
Carmen : C’est joli !
Serge : Tu as pratiquement réécrit Edmond Rostand.
Avec ce qui sort de ta bouche, à la fin de l’envoi tu touches !
Vraiment, tu mérites un Molière.
* Cyrano de Bergerac est une comédie héroïque en cinq actes en alexandrins (vers de 12
syllables). Cadet de Gascogne, Cyrano de Bergerac, affligé d’un trop long nez, aime en secret
sa cousine Roxane. Il se console en prêtant les séductions de son esprit et de sa bravoure à
son ami Christian de Neuvilette, amoureux lui aussi de Roxane. Par amour pour elle, Cyrano,
se fait l’ami le plus fidèle.
« Cyrano de Bergerac est l’œuvre la plus jouée au monde. Un succès populaire qui ne
s’essouffle pas, un siècle après sa création. Une pièce moderne et inattendue. « J’étais, écrit
Rostand, depuis longtemps poursuivi par ce personnage de Cyrano. Il me hantait dès le
collège. J’avais à Luchon, un ami que je voyais chaque jour. Il était amoureux d’une fille,
mais il s’y prenait mal pour faire sa cour. J’eus pitié de lui et, le jeu m’intéressant, j’entrepris
de la traiter comme un malade. » Les actions s’enchaînent se multiplient. Rostand a créé
un personnage profondément tragique, aux mots d’esprit. Il a su habilement mélanger les
tonalités. Sur le thème de l’échec et de l’homme conquérant, Rostand imprime sa verve et son
esprit burlesque. Il ose introduire des termes vulgaires, comiques et archaïques pour aborder
sans prétention des sujets nobles et sérieux. Il glisse avec autant d’adresse qu’un épéiste, les
touches de satires sociales politiques et littéraires, sans oublier quelques allusions à l’actualité.
Le dénouement sublime bouleverse. Rostand nous offre avec ce Cyrano la recette du succès
populaire. Pas de doute : « À la fin de l’envoi, il touche ! » Carole Garcia
** Edmond Rostand : Edmond Rostand est né à Marseille, le 1er avril 1868. Le 28 décembre
1897, à Paris, se joue la première de Cyrano de Bergerac, une comédie héroïque, qui apporte
à son auteur une renommée immédiate.
En 1900, Edmond Rostand signe son deuxième succès avec l’Aiglon. Un an plus tard, l’écrivain
est élu à l’Académie française. C’est le plus jeune académicien, il n’a que 33 ans. Edmond
Rostand meurt le 2 décembre 1918. Il avait 50 ans.
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l’histoire - extrait iii
Carmen : Jean ! C’est la première pièce que j’ai joué en français. Je peux essayer cette
robe ? (Elle va se changer)
Jean : Bien sûr, mon petit. Ce sont de tels souvenirs ! Une pièce que Giraudoux* a
écrite pendant l’Occupation allemande, une pièce prophétique où il écrit : « Ce qu’on
fait avec du pétrole. De la misère. De la guerre. De la laideur. Un monde misérable. »
(Jean et Serge se transforment et commencent à chanter une vieille chanson de
l’époque, vont chercher Carmen qui s’est habillée en Aurélie qu’on appelle « La folle de
Chaillot »**).
Carmen (Aurélie) : Vous n’avez pas plus d’oeil que d’oreille, sinon vous auriez vu
que tous ces hommes qui partout se donnent des airs de constructeurs sont voués
secrètement à la destruction. Leur édifice le plus neuf n’est que le mannequin
d’une ruine. Ils bâtissent des quais en détruisant les rives, des villes en détruisant les
campagnes. Ils disent qu’ils ravalent une maison, pas du tout, je les ai observés de près.
Avec leurs racloirs et leurs grattoirs, ils l’usent au moins de plusieurs millimètres. Ils
usent le ciel et l’espace avec leurs lunettes d’approche, et le temps avec leurs montres.
L’occupation de l’humanité n’est qu’une entreprise universelle de démolition. Je parle
de l’humanité mâle. (...)
Les hommes sont tout simplement en train de se changer en animaux avides. Autrefois
celui qui avait le plus faim était celui qui retardait le plus d’attaquer son potage.
Celui qui voulait aller au petit coin était celui dont le sourire était le plus large...
Maintenant ils entrent au restaurant avec des gestes d’ogres. Chez le boucher, on dirait
des carnivores. Chez le crémier, ils sont prêts à téter. Chez le maraîcher, on dirait des
lapins. Ils se changeraient en bête qu’il n’en serait pas autrement. Autrefois, ils vous
prenaient la main avec déférence, maintenant, regardez-les, ils vous donnent la patte.
* Jean Giraudoux : écrivain et diplomate français, né le 29 octobre 1882 à Bellac en HauteVienne et mort le 31 janvier 1944 à Paris. Brillant étudiant et soldat décoré pendant la Première
Guerre mondiale, il occupe des fonctions diplomatiques et administratives tout en écrivant
des romans (Suzanne et le Pacifique) avant de se diriger vers le théâtre après sa rencontre
avec le comédien Louis Jouvet qui mettra en scène et interprétera ses œuvres principales.
Il est aujourd’hui surtout connu pour son théâtre qui compte des pièces célèbres comme
Amphitryon 38 (1929), La guerre de Troie n’aura pas lieu (1935), Électre (1937), Ondine
(1939) ou La Folle de Chaillot jouée en 1945 après sa mort.
** La folle de Chaillot : Le premier acte qui se déroule à la terrasse de « Chez Francis », en
bordure de Seine, oppose un groupe d’hommes d’affaires peu scrupuleux en quête d’argent
et de pétrole à une comtesse excentrique. Soutenue par Irma la plongeuse et ses amis, Aurélie
mobilise les petites gens de Chaillot pour déjouer les plans criminels des deux hommes d’affaires.
Le second acte se passe dans un sous-sol de la rue de Chaillot qui est comme l’antre d’une
sorcière, avec sa trappe… C’est le procès truculent des exploiteurs de l’humanité qui sont
condamnés à disparaître — alors que réapparaissent les bienfaiteurs des plantes et des
animaux. Du moins dans l’imagination optimiste de la Folle : « Il suffit d’une femme de sens
pour que la folie du monde sur elle se casse les dents ! ».
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l’histoire - extrait iV
Serge : Écoute ! On s’est mis d’accord. Tout doit disparaître. Tu crois que ça ne me fend
pas le coeur à moi aussi de me séparer du costume que portait Gérard Philippe* dans
le Cid**. Il a joué avec à Avignon dans la Cour du Festival des Papes.
«Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie !
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? »
Carmen : Ce n’est pas le Cid.
Serge : Comment ça ?
Jean : C’est Don Diègue !
Carmen : Le Cid, c’est Rodrigue !
Serge : Oui, oui !
«Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort,
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port,
Tant à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus épouvantés reprenaient de courage ! »
* Gérard Philippe : Acteur français très célèbre, né le 04 décembre 1922 et décédé le 25
novembre 1959 à l’âge de 36 ans. Il avait conscience de remplir dans son métier d’acteur une
mission de service public. Sa fragilité et sa pureté qu’il révélait sur scène dans ses différents
rôles apparurent à ses contemporains comme les marques de son génie.
** Le Cid : tragi-comédie de Pierre Corneille écrite en alexandrins dont la 1ère représentation
eut lieu le 05 novembre 1637. Don Diègue et le comte de Gomès ont décidé d’unir leurs
enfants Rodrigue et Chimène, qui s’aiment. Mais le comte, jaloux de se voir préférer le vieux
Don Diègue pour le poste de précepteur du prince, offense ce dernier en lui donnant un
soufflet. Don Diègue, affaibli par l’âge et trop vieux pour se venger par lui-même, remet sa
vengeance entre les mains de son fils Rodrigue qui, déchiré entre son amour et son devoir,
finit par écouter la voix du sang et tue le père de Chimène en duel. Chimène essaie de renier
son amour et le cache au roi, à qui elle demande la tête de Rodrigue. Mais l’attaque du
royaume par les Maures donne à Rodrigue l’occasion de prouver sa valeur et d’obtenir le
pardon du roi. Plus que jamais amoureuse de Rodrigue devenu un héros national, Chimène
reste sur sa position et obtient du roi un duel entre Don Sanche, qui l’aime aussi, et Rodrigue.
Elle promet d’épouser le vainqueur. Rodrigue victorieux reçoit du roi la main de Chimène :
le mariage sera célébré dans un délai d’un an.
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Dernier Acte
l’histoire - extrait V
Ruy Blas*
Victor Hugo**
Jean (Ruy Blas) : Bon appétit, Messieurs !
Ô ministres intègres ! Conseillers vertueux !
Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison
Donc vous n’avez pas honte, vous attendez l’heure
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez pas d’autres intérêts que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe ! (...)
Et vous osez !
Messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, - j’en ai fait le compte - et c’en est ainsi !
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu’on pressure encor,
A sué quatre cent trente millions d’or !
Et ce n’est pas assez...
Tout se fait par intrigue et rien par loyauté...
Serge et Carmen : Ouais ! Ouais !
Jean : C’est tout ce que vous avez à dire : Ouais, ouais !
Serge : Ton Ruy Blas est poussiéreux. Il sent la naphtaline !
Jean : La poussière, mon Ruy Blas !!!!
* Ruy Blas est une pièce de théâtre en 5 actes de Victor Hugo, créé le 08 novembre 1838.
Dans cette pièce, le héros Ruy Blas déploie son intelligence et son éloquence pour dénoncer
une caste au pouvoir qui ne se soucie que d’accaparer les biens de l’état. Il représente la voix
du peuple éprise de justice. Mais, amoureux de la reine d’Espagne, il reste prisonnier de sa
situation sociale (c’est un valet) et de son maître attaché à perdre la réputation de la reine en
lui donnant « son laquais pour amant ».
** Victor Hugo : né le 26 février 1802 et mort le 22 mai 1885, est un des plus importants
écrivains de langue française. Il fut aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé.
Romancier populaire : Les Misérables, Notre-Dame de Paris ; poète lyrique : Les Contemplations,
La légende des siècles ; poète engagé contre Napoléon III : Les Châtiments ; dramaturge :
Cromwell, Hernani, Ruy Blas.
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l’histoire - extrait VI
Une occasion de connaître l’origine du « brigadier »
Serge : C’est à cause de théâtreux* comme toi que les gens viennent de ce côté-ci
(montre le public) et non de ce côté là. (Montre le lointain)** Tu es réfractaire à la
modernité. Prenons un texte classique.
Jean : Le pire est à venir...
Carmen : Un Molière...
Serge : L’école des femmes...
Jean : Nous allons assister à un massacre à la tronçonneuse théâtrale. Mario met nous
moins de lumière, cela nous fera moins mal. La scène cultissime, je suppose, où
Arnolphe, le vieux prétendant jaloux de la jeune Agnès tente de savoir si elle a un
amant.
Jean tape 11 coups puis trois avec un pied.
Serge : Qu’est-ce qui te prend ?
Jean : Je frappe les 3 coups. Ce qu’on faisait habituellement avec un brigadier, «oune
baton» comme dit Carmen. On se servait de ce bâton, le brigadier pour annoncer le
début du spectacle.
Carmen : Et pourquoi tous ces coups ! (frappe des pieds comme pour un flamenco)
Jean : Stop ! 3 coups pour la Trinité précédé de 11 coups, c’est une tradition depuis
le Moyen Âge.
Serge : Pourquoi 11 ?
Jean : Un coup par apôtre, Monsieur.
Serge : Ah ! Pas de chance ! Ils étaient 12 !
Jean : Moins 1. Judas ! Couic ! (imite un pendu)
Carmen : C’est lui qui tenait le rôle du méchant dans la compagnie de Jésus.
Serge : C’est pour ça qu’on peut lire à l’entrée de certains théâtres : Attention ! On est
prié de ne pas claquer l’apôtre en entrant.
Agnès : (morte de rire) Mario ! Lumière !
* Expression méprisante employé dans le milieu du spectacle pour désigner de mauvais
artistes de théâtre.
** Lointain : fond de scène.
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l’histoire - extrait Vii-VIII-IX
VII L’école des femmes*
Arnolphe : La promenade est belle.
Agnès : Fort belle.
Arnolphe : Le beau jour !
Agnès : Fort beau.
Arnolphe : Quelle nouvelle ?
Agnès : Le petit chat est mort.
Arnolphe : C’est dommage ; mais quoi !
Nous sommes tous mortels, et chacun est pour soi.
Lorsque j’étais aux champs, n’a-t-il point fait pluie ?
Jean : De pluie (jeu sur la faute) Pourquoi pas il fait soleil, fait neige !
Agnès : Non.
Arnolphe : Vous ennuyait-il ?
Agnès : Jamais je ne m’ennuie.
Arnolphe : Qu’avez-vous fait encore ces neuf ou dix jours-ci ?
Agnès : Six chemises, je pense, et six coiffes aussi.
Arnolphe (ayant un peu rêvé) : Le monde, chère Agnès, est une étrange chose ! (Tourne
autour d’Agnès)
Jean : Mise en scène !
Arnolphe : Voyez la médisance, et comme chacun cause !
Quelques voisins m’ont dit qu’un jeune homme inconnu
Était en mon absence à la maison venu ;
Jeu de Jean sur l’accentuation.
Que vous aviez souffert sa vue et ses harangues.
Mais je n’ai point pris foi sur ces méchantes langues,
et j’ai voulu gager que c’était faussement...
Agnès : Mon Dieu ! Ne gagez pas, vous perdriez vraiment.
Arnolphe : Quoi ! C’est la vérité qu’un homme...
Agnès : Chose sûre.
Il n’a presque bougé de chez nous, je vous jure.
Jean intervient en Mr Jourdain :
VIII Le bourgeois gentilhomme**
Jean (Mr Jourdain) : Sais-tu bien comme il faut faire pour dire un U ?
Carmen (Nicole) : Comment ?
Jean : Oui. Qu’est-ce que tu fais quand tu dis un U ?
Carmen : Quoi ?
Jean : Dis un peu, U, pour voir ?
Carmen : Hé bien, U.
Jean : Qu’est-ce que tu fais ?
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l’histoire - extrait Vii-VIII-IX (suite)
Carmen : Je dis, U.
Jean : Oui ; mais quand tu dis, U, qu’est-ce que tu fais ?
Carmen : Je fais ce que vous me dites.
Jean : Ô l’étrange chose que d’avoir affaire à des bêtes ! Tu allonges les lèvres en dehors,
et approches la mâchoire d’en haut de celle d’en bas, U, vois-tu ? U, vois-tu ? U. Je fais
la moue : U.
IX Reprise de l’Ecole des femmes
Arnolphe : (bas, à part) Cet aveu qu’elle fait avec sincérité
Me marque pour le moins son ingénuité.
(haut)
Mais il me semble, Agnès, si ma mémoire est bonne
Que j’avais défendu que vous ne vissiez personne.
(l’enlace et la serre contre lui)
Agnès : Oui ; mais quand je l’ai vu, vous ignorez pourquoi ;
Et vous en auriez fait, sans doute, autant que moi.
.......................................................................................................................................
Jean (les cache au public avec son corps) : Faites sortir les enfants, c’est la scène du
scandale ! Dans quelques instants, Arnolphe va montrer son cul et ils vont faire l’amour
sur la chaise.
Serge : Bonne idée ! On va enfin parler de nous dans les medias !
Carmen : Je peux montrer mon cul (insiste sur la prononciation du U) si vous voulez.
Jean : Tu vois que tu le prononces bien.
Serge : Montre un peu pour voir !
Carmen se prépare.
Jean : Carmen ! Serge, ça suffit !
Carmen va s’asseoir et boude.
Jean : Je crois que nous n’avons plus rien à nous dire. Ah ! Elle est belle la
grande famille du théâtre. Le théâtre antique vous donne le bonsoir. (sort)
* L’école des femmes : une comédie de Molière créée au Théâtre du Palais Royal le 26 décembre
1662. Comment se préserver au mieux de l’infidélité féminine qu’en épousant sa pupille Agnès,
dont l’éducation au couvent s’est appliquée à la « rendre idiote autant qu’il se pourrait » ?
Arnolphe, se faisant parfois pompeusement appeler Monsieur de la Souche, accélère son projet
de mariage lorsqu’il découvre que le fils de son ami Oronte, le jeune Horace, conquiert le cœur
d’Agnès. Cet amer constat est une révélation : il aime jalousement la jeune fille. La conquête
d’Arnolphe devient un combat, celui d’un amoureux impuissant et ridiculisé, cherchant
désespérément à contrarier par la ruse et la force les velléités des jeunes amants, finalement unis
par un heureux coup de théâtre.
** Le bourgeois gentilhomme : une comédie-ballet de Molière, en cinq actes en prose représentée
pour la première fois le 14 octobre 1670, devant la cour de Louis XIV, au château de Chambord
par la troupe de Molière. Dans cette pièce, Molière se moque d’un riche bourgeois qui veut
imiter le comportement et le genre de vie des nobles.
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Dernier Acte
l’histoire - extrait X
Théramène raconte la mort d’Hippolyte
(extrait de Phèdre* de Racine**)
Jean : Un effroyable cri, sorti du fond des flots,
Des airs en ce moment a troublé le repos ;
Et du sein de la terre, une voix formidable
Répond en gémissant à ce cri redoutable.
Jusqu’au fond de nos coeurs notre sang s’est glacé ;
Des coursiers attentifs le crin s’est hérissé.
Cependant, sur le dos de la plaine liquide,
S’élève à gros bouillons une montagne humide ;
L’onde approche, se brise, et vomit à nos yeux,
Parmi des flots d’écume, un monstre furieux.
Son front large est armé de cornes menaçantes ;
Tout son corps est couvert d’écailles jaunissantes ;
Indomptable taureau, dragon impétueux,
Sa croupe se recourbe en replis tortueux.
Ses longs mugissements font trembler le rivage.
Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage,
La terre s’en émeut, l’air en est infecté ;
Le flot qui l’apporta recule épouvanté.
Tout fuit ; et sans s’armer d’un courage inutile,
Dans le temple voisin chacun cherche un asile.(...)
Excusez ma douleur. Cette image cruelle
Sera pour moi de pleurs une source éternelle.
Carmen : Vous vous rendez compte ! C’est Théramène qui raconte la mort d’Hippolyte
à Phèdre, mais pour moi c’est la description du tsunami qui a ravagé les côtes du
Japon.
Serge : Éternel Racine ! C’est dans la tragédie qu’on trouve toute la faiblesse de
l’homme, son désarroi face au destin, son impuissance face aux forces naturelles.
* Phèdre : tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine créée et représentée pour la
première fois le 1er janvier 1677 à l’Hôtel de Bourgogne sous le titre Phèdre et Hippolyte.
** Racine : né le 22 décembre 1639, décédé le 21 avril 1699
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POUR PREPARER LES JEUNES SPECTATEURS A NOTRE SPECTACLE ?
Suivez les flèches !
1 : Vocabulaire
Vocabulaire du théâtre.
Cherchez dans un dictionnaire les différentes significations des mots :
BRIGADIER
PROSCENIUM
DéCOR
LOINTAIN
DIDASCALIE
DOUCHE
COULISSES MONOLOGUE LOGE
2 : Cour & Jardin
On désigne les 2 côtés de la scène par les expressions : « Cour » et « Jardin »
Représentez sur ce rectangle l’espace que ces mots désignent :
3 : Métiers
Métiers du théâtre.
Quels sont les noms des métiers qui se rapportent au théâtre ?
Il joue un rôle : Le C......N
Il dirige les acteurs : Le M...... EN S....
Il crée des décors : Le S...O....HE
Il manipule des décors : Le M....N...E
Il/elle farde les acteurs : La M....LL..SE
Il aidait les acteurs qui oubliaient leur texte : Le S..FF...R
Il organise le spectacle : Le R.G...EUR
Il a un petit rôle muet : Le F...R..T
Il écrit des pièces théâtrales : Le D..M....GE
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4 : Définir
Des expressions utilisées dans un théâtre.
Reliez le mot à sa définition :
• Plateau
• On dit aussi taps, rideau de faible largeur qui cachent les coulisses
• Bouler
• Plancher de scène et espace scénique où évoluent les acteurs
• Accessoires
• Répétition faite d’une voix neutre pour permettre de mémoriser le texte
• Face
• Répétition en continu
• Italienne
• Dire rapidement son texte pour un acteur
• Pendrillon
• Dernière répétition dans les conditions du spectacle
• Avant-scène
• Partie de la scène située devant le rideau de scène
• Cintre
• Bord de scène côté public
• Filage
• Partie du théâtre au-dessus de la scène
• Générale
• Objets utilisés par les acteurs
5 : Imaginer
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A partir de la photo, imaginez une phrase que pourrait dire l’acteur
(l’actrice) à partir de son expression.
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6 : Extraits
Imaginez une suite à votre convenance à ces extraits.
Extrait 1
Serge entre.
Serge : Salut ! Salut ! Excusez le retard ! J’ai fait au plus vite. (Il remarque le public)
Ah ! Ils sont déjà là ! Il y a du monde ! (Il remarque un amoncellement d’objets sous
un tissu) Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? Qu’est-ce que c’est que ce tas ? Un
nid à poussière, à cafard, un bouillon ...de culture...à microbes ! Il faut que ce soit
présentable, qu’on donne envie de les acheter.
Carmen : Et alors, ton audition ? Raconte !
Jean : Oui, oui ! Comment s’est passé ton casting ?
Serge : Super ! J’étais bien dedans. J’avais bien préparé mon texte.
Jean : Je le savais.
Serge : Je suis le rôle.
Carmen : Génial. Ils t’ont pris ?
Serge : …
Extrait 2
Carmen (prend le poignard) : Nous vendons ce poignard : mise à prix : 15 euros.
Jean : Quoi ! Un poignard que j’ai utilisé dans Ruy Blas.
Serge : Bon, disons 20, mais pas plus.
Carmen : 30
Jean : 50
Serge : C’est trop. Regarde ! C’est made in China.
…
7 : Une histoire
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Utilisez ces 5 images pour écrire 5 petites histoires différentes :
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questions pour l’après spectacle
• Carmen est-elle cubaine ou espagnole ?
• Que reproche Jean à Carmen ?
• Quels sont les reproches que fait Serge à Jean ?
• Parmi les masques suivants qui est Colombine, Arlequin, Dottore et Pantalone ?
• Relire ce passage et évoquer pourquoi il fait penser au tsunami qui a ravagé les
rives du Japon :
Cependant, sur le dos de la plaine liquide,
S’élève à gros bouillons une montagne humide ;
L’onde approche, se brise, et vomit à nos yeux,
Parmi des flots d’écume, un monstre furieux.
Son front large est armé de cornes menaçantes ;
Tout son corps est couvert d’écailles jaunissantes ;
Indomptable taureau, dragon impétueux,
Sa croupe se recourbe en replis tortueux.
Ses longs mugissements font trembler le rivage.
Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage,
La terre s’en émeut, l’air en est infecté ;
Le flot qui l’apporta recule épouvanté.
• Pourquoi avoir donné à la pièce que vous avez vue le titre « Dernier acte » ?
Justifiez vos arguments.
• Quelles sont les scènes que vous avez le plus aimées ? Expliquez pourquoi.
• Quelles sont celles que vous avez le moins aimées ? Expliquez pourquoi.
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