Fonction sociale du théâtre français et du théâtre dialectal dans le

FONCTION
SOCIALE
DU
THEATRE FRANÇAIS
ET
DU
THEATRE DIALECTAL
DANS
LE
SUD-EST,
DE LA
FIN
DE
L'ANCIEN
REGIME
A 1840
Du
premier au second Empire,
les
enquêtes sur
les
patois en attestent,
le grand Sud-Est demeure zone d'épaisseur dialectale populaire, occitane
(parlers alpins, languedociens, provençaux) ou franco-provençale (parlers du
Dauphiné septentriona
l,
du Lyonnais, etc.).
Sur le long terme des XVII' et XVIII' siècl
es,
l
es
villes sont naturellement
l
es
lieux à partir desquels rayonne
la
fr
ancisation, objectif majeur
pour
l
es
académies de Lyon, Marseille, Montpellier, Nîmes, qui naissent à la charnière
des deux siècles. Mais
ces
institutions touchent surtout
le
s élites traditionnelles.
Dans une société l'enseignement n'est pas généralisé, la fonction
du
théâtre,
témoin et agent de
la
francisation, est importante, dans son aspect symbolique
d'investissement culturel
et
dans l'acculturation pratique du spectateur. Dans
l
es
années 1750-1780, Aix, Grenoble, Montpellier, Toulon, Vienne se dotent
de lieux de théâtre permanents et rejoignent ainsi Avignon, Lyon, Marseille\
Nîmes. La
va
ll
ée
du Rhône est
le
chemin des troupes françaises. Significative-
ment, la sa
ll
e de théâtre naît
le
plus souvent avant l
es
feuilles que l'on
commence à publier une, deux ou trois fois par semaine dans certaines de
ces
villes.
Le
théâtre français mêle parole, chant, danse, dans un plaisir de la
modernité et un prestige socioculturel dont, au-dedes élites, négociants et
même artisans veulent participer. A la
fin
de l'Ancien Régime, et au-delà, les
représentations gratuites qu'offrent
le
s municipalités à l'occasion
d'un
grand
~f.
Robert AMBARD, La Comédie en Provence au
XVIII
'
siècle,
Publications de
la
Facul
des Lettres d'Aix-en-Provence,
1956.
Provence Historique -Fascicule
160
- 1990
/58
RENE
MERLE
évé
nem
e
nt
initie
nt
les
co
uche
s
populaires,
si peu intégrées au
bo
n
ton
et
à
la
langue des élit
es
.
Ainsi à To ulon, à
l'oc
cas
ion
du
sacre
de
Louis
XVI,
« les ad mini
st
rat
eurs
de
la
Co
mmunauté
firent
donner
g
ratuitem
ent
pour
le pe
uple
une
repr
ésenta-
tion de La partie
de
cbasse
de
Henry
IV,
et
du
Tonnelier,
assistèrent plus
de
dix-huit
cents artisans
ou
journaliers avec
leur
s fe
mm
es,
tous
ces spectate
ur
s
moi
g
rent
la plus
grande
satisfaction d'
un
spec
tacle aussi
nou
veau p OUT
eux, et
nonobstant
la foule,
il
y régna le plus gra
nde
tr
a
nquillit
é,
et
il
s
so
rtirent
en
ne cessant de
crier
Vive
le
Ro
2.
Le
28
mar
s
1791
à Marseille, le
Théâtre
National,
ex-Théâtre
de
s Variétés,
donne
à J'occasion
de
l'heur
euse convalescence
du
roi
un
e
représentltion
gratuite
de
la
Fédération marseillaise, Heny
IV
et
les
Mannequin
s:
«Il est
inutile
de
dire
que
l
'a
ffluence y
fut
prodigi
eu
se;
les
Dames
de la
Halle
s'y
firent di
st
inguer.
On
a affecté de
répandre
à
cette
occasion,
que
le
peuple,
pour
qui
étoit
cette
représe
ntation,
&
qui
en
composoit
les Spectateurs, avoic
enfoncé
les
Porre
s, &
commis
pour
plus
de
1200 liv.
de
dégats
dan
s
la
Sallc.
C'est
une
fausseté,
démentie
par
le
Directeur
de
ce Spectacle.
On
a
dan
dans ce pa
rt
erre au
so
n
du
tambourin
ava
nt
la
Comédie,
les loges
particu
lièr
e-
me
nt
Ont été
respectées;
tout
a été
tranquill
e, & jamais
peut
tre des
per
-
sonnes
peu
faites à ce
genre
d'amu
se
ment,
n
'o
nt
écouté
de
s Pièces avec
autant
de recueillement
»J.
Grandement
ouverte
au pe
uple
des
villes avec la
Révolution,
la
fréquenta-
tion
du
théâtre
devient
générale
sous
la
Restauration.
Les localités ne dis
posant
en
général
que
d'
une
salle, les
publics
s'y
organisent
stratégiquement
en
différence
sociologique
évidente,
autour
d'un
mê
me
répertoire.
S'il existe
deux
ou
plusieurs
salles, la hiérarchie sociale se reflète alors
dans
leur
spéc
iali-
sation:
ainsi à Marseille à
partir
de
1790
le
Grand
Théâtre
accueille un
répertoire
haut
de
gamme,
le
théâtre
des
Variétés
plutôt
un
répertoire
de
divertissement. Le
public
des
Variétés est
évidemment
plus
populair
e,
encore
que
les élites ne dé
daignent
pas de
s'y
mêler.
Un
lieu
commun
de l'imaginaÎre
marseillais, après 1815, est le rejet mêlé
de
fascination
que
provoque
l'attitude
des Nervis
dans
la salle
du
Gymnase (ex-Variétés).
Cet
engouement
général
et
préco
ce
pour
le
théâtr
e français gagne-t-il
plu
s
tardivement
la
campagne?
Un
autre
lieu
commun
de
l'imaginair
e
mar
se
il
-
lais est l
'a
hurissement
admiratif
du
paysan dial
ecto
phone
deva
nt
la scène
française.
En
1836, le
peseur
juré
Chail
an,
auteur
dramatiqu
e franç
ai
s (il a
donné
en
1827
un
Jules César!) lit à la société
des
Belles
Lettr
es
de
Marseille
ses Amours
de
Vénus,
bientôt
publi
és et
joué
s. Le succès sera
durable
de
ce
monologue
dialectal,
un
pa
ysan
du
terroir
conte
sa
découverte
de
la scène
marseillaise.
En
fait, les
troupes
ambulantes
battant
la ca
mpagn
e, y
font
connaître
le
répertoire
français. Le
savant
archéologue
Millin, vÎsitant les
1. A.C. Toulo
n,
BB
JO,
f'
559
3.
Journal
de
Provence, 7 avril 1791.
THEATRE FRANÇAIS
ET
TH
EATRE DIALECTAL 159
partements méridionau
x,
rencontre
ai
n
si
à Aups une pauvre troupe digne
de Scarron
~.
Le théâtre françai
s,
au départ réservé aux élites, pénè
tr
e la société ci
vi
le
par le même mitisme qui fait se familia
ri
se
r le peuple avec
le
français d
es
Moussus.
Il entraîne vers la langue déso
nn
ais nationale ceux qui n
'o
nt reçu
d'enseignem
ent
(quand
il
s l'ont
re
çu
!)
que des frères Ignorantin
s,
ou des
régents de v
ill
age
.
CC
t engouement
n'
cs
t p
as
que conso
mm
a
ti
on passi
ve.
Il
relève, dans le
plaisir individuel et collectif, d'une pratique
d'
auta
nt
plus vi
va
nt
e que le
li
eu
es
t pride
sa
ll
e permane
nt
e. A la fin de J'Ancien R
ég
im
e,
à J'imitation des
re
pr
ésenta
ti
ons données par ma
îtr
es et élèv
es
dans l
es
co
ll
èges, qui fo
nt
de
l'écriture et du jeu théâtr
al
un élément dduca
ti
on
et
de
convivialit
é,
l
es
élit
es
,
la bourgeoisie,
pr
atique
nt
le théâtre de société. Par le théâtre, j
és
uit
es
et
orato
ri
ens
don
naient d
es
leçons de langages à des élèves dont l'idi
ome
était
encore nata
l.
Cet
te acculturation
es
t si peu rue en frustration que le théâtre
de l'intimi fam
ili
ale
ou
ami
ca
le, loin de revenir à l'idiome, prolon
ge
en
plaisir cette contrainte langagière de J'écol
e.
Ainsi en 1
78
5, po
ur
la fête du
Pr
és
ide
nt
d'Hu
gues, parlementaire gren
o-
bloi
s,
marquis de la Garde-Adhémar,
sa
famille éc
ri
t, joue, et fait imprimer
au château un divertissement, le Plaisir au Village'. Ainsi l
es
bo
ur
geoises
sociétés
d'a
mis de Marseille, sous l'Empire et la R
es
ta
ura
ti
on
, occupe
nt
po
ur
une part leurs loisirs à la Bastide en joua
nt
la codie.
Le père
Ge
lu, boulan
ge
r marseillais, né en
176
8, est dialectophone naturel
mais grand amateur de théâtre françai
s:
« comme
mo
n père, j'avais un faible
pr
ononpour l'acce
nt
du
nord
» écrira s
on
fils, futur pte
pr
ovençaF,
dont
la
libido adolesce
nt
e, par actrices interpoes,
se
fixe sur l
es
«franciores » g.
En 1820, po
ur
fa
ir
e
pl
ais
ir
au père Gelu
tr
ès
malade, ses voisins lui offre
nt
une
t
e.
L'é
pou
se
d'un c
ha
p
lai
re,
(fendeur de boi
s)
lui récite du Racine en
plaisir suprême. «Elle nous déclamait le son
ge
d
'A
tha
li
e
av
ec d
es
gest
es
hazardés
(s
i
c)
et d
es
intona
ti
ons singulière qui
se
nt
aient beauco
up
plus les
leçons de la
Tata'f
( .
..
) et le banc de la vieille poissonner
ie
qu
e le Cl
tr
e des
Gra
nd
es
Ma
ries
~
I
O
.
Avec la Révolution
et
l
'E
mpire, ce
ph
énomène, perceptible ava
nt
1789, connt une évide
nt
e démocratisa
ti
on. La pratique du théâ
tr
e dans
le
s
sociét
és
d'amate
ur
s d
ev
ient un fait maje
ur
sous la Resta
ur
a
ti
on. A Marseille,
ce
ll
es
que fréquente à partir de 1820 le jeune Vict
or
Gelu uniss
ent
d
es
4.
A.L. MILLI
N,
Voyage
dans
l
es
Départements du Midi, Paris, Imp. Impériale, 1808.
5. Cf. Jean STEFANIN I,
Un
Provençaliste M
arseillais,
l'abbé Féraud, Publ
ica
ti
ons
de la Faculté
d
e~
Le
ttr
es
d
'A
ix-en-Provence, 1
96
9.
6.
R.M. Greno
bl
e,
V 15
235.
7.
Vi
cto GELU, Notes bio
gr
ap
hique
s,
A.C. Mar
se
ill
e,
m
s,
p.
t8t.
8.
V.
GEL
U,
op.
cit.,
p. 285
9.
L'
in
stitutr
ice
d
es
cl
asses
enfantines.
10.
V.
GELU,
op.
cit.,
p. \3
8.
/60
RENE MERLE
commis, des employés, mais aussi des artisans, des ouvriers des «métiers
protégés
,.
:
port
efaix, etc.
On
y
reprend
le répertoire français,
on
s'essaie
même à l'écr
itur
e,
comme
le père
Daumier,
modeste
artisan.
Victor
Gelu",
Cauvièrcl2,
bon
s témoins, relatent de savo
ur
euses anecdotes s
ur
le jaillissement
imprévu
de
l'i
diom
e natal, traversant la tirade française mal
dominée.
En
184
0,
un
amateur
tou
lonnais
met
plaisa
mment
cn scène les discussi
ons
pro
ve
n-
çales d'un
gro
upe qui répète
une
pièce française.
Ainsi
la
jeunesse méridionale
s'intègre
à la culture
dominante.
Quand
V.
Ge
lu
quitte
Mar
seille
pour
Lyon,
il vît quelques années après 1830,
il
retrouve
sans dépayse
ment
les mêmes sociétés d'amis, le
même
répertoire.
Le public méridional respecte le répertoire classique, adore le
drame
moderne,
le mélodrame,
ct
sc délasse à la comédie de
mœurs
.
Il
se passionne.
Mar
seille, grand
li
eu théâtral, aura sa bataille d'
Antony
en 1832. Son public
est
terr
ible,
tumultueux,
injuste. Mais sa consécration est
majeur
e. L
yo
n,
autre
grand f
oyer
théâtral, est un relais vers la
notori
é parisienne
pour
les
Marseillais:
Bonnet
Bonneville,
quittant
le théâtre marseillais d
es
Variétés, y
jouera
so
us
le
Dir
ectoire, avant
de
gagner Paris.
Ce
public, formé par sa
pratique
dans l
es
sociétés
d'amateurs
, plus
que
le répertoire privilégie
l'acteur
qui
met
au service
du
français
de
s qualités
ethniques
de
fougue, de brutalité,
et
d'
é
motion
. Le jeu méridional,
Gelu
y
insiste, est aux antipodes
du
rom
antisme l
armoyant.
Gelu
,
comédien
amateur,
puis s
emi-prof
essi
on
nel, se vo
udra
acteur frança
is
dans cc registre plus
que
poète
pro
vençal.
Mais
sur
scène, en anticipation
de
ce
que
sera plus tard la réalité linguis-
tique,
tout
le
monde
parle français.
Ce
qui ne signifie pas
que
cc théâtre
ne
se
pimente
pas
de
différence
linguistique.
Un
exemple parmi d'aucres :
on
provençalise en 1790 à Marsei
ll
e
la
Comédie
de
De
sforges
le
Sourd et l'Auberge pleine » .
«O
n y trouve deux
rôles en langue provençale, l'
un
de servante
que
Mlk Clarice
joue
bien;
l'autre
d'hôtesse,
qu
e M
"'"
Perceval
prononce
en Langue
docienne
avec une mo
dulation
qui en rend les sons
doux
et agréabl
es
..
IJ.
On
ne saurait
pour
a
utant
parler
de théâtre biling
ue:
ce théâtre français joue
de
l
'idiome
co
mm
e
aujourd'hui
un film
peut
int
é~rer
un
e
point
d'accent.
La
per
sistance de l
'idiome
dans
le
s villes du
Sud
'
~
n'est pas
so
urce
de
résistance à
la
pénétration
du
thé
âtre français. Au contraire.
Par
ce théâtre,
la
société est irriguée
d'un
français
d'autant
plus prestigieux
qu
'
il
n'est pas
encore
la
langue
com
mune
,
Il.
V.
GELU,
op.
cit.
12.J.
CAUVI
ERE,
Le
Caducée, Souvenirs marseillais, Marseille, Marius O
li
ve. 1
871'1-
ISS6 1
3.jolfmal
de Provence,
30
décembre 1790.
14.
Sur k
's
pr
atiqu
es
langagières à L
yo
n, C
f.
R.
MERLE,
in
R.
MERLE,
F.RUDE,
8n:you
('t
so
disciplo. G. Roquille /834. La
Se
yne, S.E.
H.T.D.,
1989. Sur celles de ['ensemble
des foyers
du
Sud-Est, Cf.
R.
MERLE
,
Vue
mort
qui
n'en
fÙ1Ît
pas, l'écriture de l'idiome
nat,d, Nîmes,
MARPOC,
1990.
THEA
TR
E FRANÇAIS ET
TH
EA
TRE DIAL
ECfA
L
16
1
Voici deux exempl
es
assez étonnants de la dominance du français. En
1841, le courtier Desanat, défenseur de J'idiome natal, crée à Mar
se
ille Lou
Boud-Abaisso,
pr
emier journal entièreme
nt
versifié en langue d'oc, jus
qu'aux
indica
ti
ons d'abonnement.
L'important
e c
hr
onique thé
âtr
ale ne rend compte,
en
pr
ovençal, que de pièces franç
ai
ses.
En
1839, Pier
re
Bellot, aureur provençal
connu, publie un long
fe
uilleton versifié dans le Sémaphore, grand
jo
urnal
de
Ma
rse
ille:
c'est en
pr
ovençal qu'
il
donne son sentiment sur l
es
deux
théâ
tr
es
de la cité, et leur répertoire françai
s.
Pour
autant, si le répertoire
es
t tr
ès
majoritaireme
nt
français,
la
place
de l'idiome natal n
'y
es
t pas négligeable. L'in
ve
ntaire du texte dialectal
im
-
primé en attestel5 Cert
es
, cet inventaire
n'
es
t p
as
entièreme
nt
signifia
nt:
to
ut
ce qui a été écrit n
'a
p
as
été jo,
tout
cc qui a été écrit n'a p
as
éimpr
im
é,
to
ut
ce qui a été jo n
'a
pas été impr
im
é. Mais l'
impr
ession a
tt
es
te d' un
d
és
ir
importa
nt
de reconnai
ss
ance socia
le.
L
tude des sources demeurées
manuscrit
es
dépasserait de loin le cadre de cette rapide synthèse.
Ce
perto
ir
e imprimé utilisant l'idiome natal
pr
ésente un certain
nombr
e
d'aspects parado
xa
ux.
Le premier paradoxe
ti
e
nt
à la localisatio
n:
ces pièces s
om
rares dans la
zo
ne franc
opro
vençale. Le théâtre de Lyon abandonne un usage du
di
alecte
attesté jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Deme
ur
e le morceau r
éc
ité ou c
hant
é
en soct
é,
qui propose à l'amuse
ment
condescendant
du
nota
bl
e la mise en
scène du pèupl
e:
ains
i,
à la fin de l'Ancien R
ég
im
e, des pièces patoises de
Révérony, directeur d
es
conditions d
es
soi
es
.
Du
Dire
ctoire à la
Mon
archie
de Juillet,
le
s
pi
èces amusantes de l'hui
ss
ier Louis Etienne Blanc, en « langage
ca
nut
» , distraie
nt
l
es
unio
ns
bourg
eoises. Par ailleurs, en 1808, une comédie
es
t imprimée à
Gr
eno
bl
e. Mais cette traduction du célèbre G
ro
ulBel
Esp
rit
provençal fut-e
ll
e
re
présentée ?
Par contre, le Sud propose un répertoire dial
ec
tal abondant, et q
ui
accède
vr
ai
me
nt
à la scène. La francisation plus rapide des
gions franco
pr
ovençales,
le renaissantisme1
f>
est
pr
atiqueme
nt
inexistant, et la persistance de l'idi
ome
au sud, appuyée d'
un
pr
é-
re
nai
ss
antisme multiforme, suffise
nt
-e
ll
es
à
ex
pliquer
ce
tt
e dis
tor
sion ? Sans do
ut
e p
as
: l'idiome
es
t viva
nt
dans le Bas- Langue
do
c
o
ri
ental et le Dauphiné de langue
d'oc,
qui fourni
ss
ent
une part non nég
li
-
gea
bl
e du c
orpu
s dial
ec
tal
pr
é
-r
enaissantiste (poési
es
essentie
ll
ement). L'éc
ri
-
ture théâtrale de petits nota
bl
es
, d'eccl
és
i
as
tiques, est att
es
t
ée
en manu
sc
rits
dans l
es
Alp
es
(Hautes-Alp
es
, Ire) mais nous ne sav
on
s pas si ce
tt
e conni-
ve
nce familière est passée à
la
r
epr
ésentation.
Il
es
t diffic
il
e de me
ttr
e cette
lacune s
ur
le seul compte de l'absence de struc
tur
es
et la rareté des imprime-
ri
es:
à Gap, le catal
og
ue thé
âtr
al loca1 (françai
s)
de l'imprimeur Allier est
1
5.
C
f.
texte de l'
in
ve
nr
aire donné en a
nn
exe. O n pourra égaleme
nt
se
reporter à notre
thèse, René MERLE, L'écriture
du
prO'Ven
çal,
177
5-1840, Bézier
s,
C.I.D.
O.,
19
90.
16. Nous app
el
ons
Re
naissantisme la pri
se
en comp
te
d'un d
éc
li
n d'usage de la
la
n
gu
e,
dans sa dévalo
ri
sat
io
n social
e,
po
li
tique, culturelle, et, par
ta
nt, la mise
en
œuvre pratique
d'
une entrepri
se
de
sa
l
va
tion, au premier chef par la dig
ni
fica
tion littéraire.
1 / 16 100%

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