(consommateur d’énergie) des protons matriciels vers l’espace intermembranaire n’est possible qu’à l’occasion de couplages avec des réactions
d’oxydoréduction spontanées et exergoniques. Seuls trois gros complexes protéiques transmembranaires effectuent ces transports lors de la
circulation spontanée des électrons issus du NADH et du FADH2 (qui empruntent aussi des petits transporteurs mobiles : Co Q, cyt c). Dans un
bilan, il ne faut pas confondre l’histoire des protons issus du pouvoir réducteur oxydé et ceux qui « tournent » via ces complexes et l’ATP
synthétase, dont on parlera plus loin ; les premiers contribuent uniquement à la formation de l’eau, qui résulte de la rencontre de ces protons, des
électrons et du dioxygène, qui est leur puissant accepteur final. Au cours de ces étapes, toute l’énergie chimique contenue initialement dans le
glucose est en fait convertie en un gradient électrochimique de protons.
La synthèse de l’ATP arrive seulement à la fin de cette histoire, lorsque les protons réintègrent la matrice, en utilisant l’ATP synthétase
comme lieu (unique, pour simplifier) de passage de la membrane interne, sous l’action de la force proton motrice. La conversion du processus de
diffusion spontanée (exergonique) des protons en mécanisme (endergonique) de phosphorylation de l’ADP est maintenant bien connue, et
certains candidats ont fait référence à ces données « modernes ». Il s’agit du modèle à trois sites de la tête F1 du complexe F0/F1, dont les
changements de conformation sont successivement (en trois étapes) déterminés par la rotation d’une sous unité spécifique de F0, dite (, sous
l’action du flux spontané de protons (qui entraîne un rotor formé d’une dizaine de sous unités identiques). L’ATP ainsi fabriqué ne reste
évidemment pas dans la mitochondrie, et il rejoint le cytosol (grâce à un transporteur approprié de la membrane interne : le translocateur
ADP/ATP), où il exercera ses diverses fonctions. Le bilan énergétique (et le rendement) de la dégradation complète d’une molécule de glucose à
travers tous ces processus, à savoir la production de 38 ATP au maximum, doit être comparé à celui des fermentations évoquées plus haut.
La dernière partie de ce développement porte sur la photophosphorylation, spécifique des thylacoïdes des chloroplastes. De façon assez
générale, ce point a malheureusement été soit escamoté, soit carrément oublié, et souvent bien mal compris. Bien évidemment, il ne s’agissait pas
ici de présenter en détail à nouveau les mécanismes moléculaires, qui sont très proches dans leur principe de ceux présentés pour la mitochondrie,
à savoir le lien existant entre mécanismes osmotiques et chimiques. La différence fondamentale entre les deux sys-tèmes est qu’ici le résultat
global et final est une synthèse de molécules réduites, alors que, dans les mitochondries, elles constituent le point de départ des réactions.
L’obtention d’élec-trons hautement énergétiques (qui suivront spontanément, dans un deuxième temps une voie comparable à celle décrite plus
haut, avec les mêmes conséquences) est permise grâce aux deux photosystèmes qui fonctionnent en général en série, et qui captent l’énergie
lumineuse. De plus, l’origine des protons responsables du gradient n’est pas identique ; il faut souligner le rôle de la « photolyse » de l’eau dans
la production des protons (et des électrons qui remplaceront ceux de la chlorophylle « activés » par la lumière), du côté intrathylacoïdien, au
niveau du PS II.
Une présentation générale du chloroplaste, ainsi qu’un schéma détaillé mettant en place les deux photosystèmes, le complexe
transmembranaire dit « b6/f » et l’ATP synthétase suffisaient pour présenter le trajet des électrons et les mécanismes générant le gradient de
protons ; un texte d’accompagnement décrivant les différences fondamentales entre respiration et photosynthèse, au plan bioénergétique, était