n° 4 - Chambre régionale d`agriculture Midi

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BU L L E T I N D E S A N T E
D U V E G E TA L
MIDI-PYRENEES
Zones non agricoles - N°4
20
juin 2014
S
MARRONNIER
Début du vol de G2 de mineuse sur certains sites. Quelques dégâts
observés sur les feuilles. Dégâts faibles à modérés de Black rot
PLATANE
Quelques dégâts de tigre, d'oïdium et d'anthracnose
TILLEUL
Présence de quelques pucerons et acariens
ALBIZIA
Quelques psylles
ROSIER
Présence de quelques pucerons, symptômes de taches noires et oïdium
BUIS
Début du vol de la pyrale du buis
Annexe : Note nationale Xylella fastidiosa
Synthèse des observations des semaines 20 à 24 (mi mai à mi juin)
Espèces Végétales
Marronnier
Platane
Tilleul
Albizia
Rosier
Buis
Pin
//////////////////////////////
Ravageurs
Mineuse
Black Rot
Tigre
Anthracnose
Oïdium
Pucerons
Acariens
psylle
Pucerons
Tache noire
Oïdium
Pyrale
Complexe maladies du buis
Processionnaire du pin
Capture de
ravageurs
sem 20 à 24
(pièges)
Dégâts
sem 20 à 24
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
//////////////////////////////
Présence de quelques ravageurs ou dégâts faibles (intensité f aible < 20 % de la plante)
Présence modérée de ravageurs ou dégâts modérés (int moy 20 % à 50 % de la plante)
Forte présence de ravageurs ou dégâts f orts (intensité f orte >50% de la plante attaquée)
Platane
Tilleul
Albizia
Rosier
Buis
Ravageurs
Mineuse
Black Rot
Tigre
Anthracnose
Oïdium
Pucerons
Acariens
psylle
Pucerons
Tache noire
Oïdium
Pyrale
Complexe maladies du buis
Processionnaire du pin
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre Octobre Novembre Décembre
période de nuisibilité nulle ou très faible
période de nuisibilité moyenne
période de nuisibilité forte
Remarque : les niveaux de dégâts consignés dans le tableau représentent une moyenne des observations effectuées par
le réseau de 17 observateurs pour ce BSV. Nous vous invitons à prendre ces informations ponctuelles avec précaution.
F EUILLUS
• Marronnier
▸ Black Rot (Guignardia aesculi)
Sa présence est notée, en semaine 24, avec une intensité faible sur les communes d'Auzeville (31),
Carbonne (31), Saint-Orens (31), Martel (46), Vic en Bigorre (65) et Graulhet (81) et avec une intensité
moyenne à Ordan Larroque (32), Carmaux (81) et Prayssac (46). En mai-juin, les symptômes sur
feuilles se manifestent par des taches translucides qui deviennent rapidement brun rouge, auréolées de
jaune. Les feuilles touchées s'enroulent, se dessèchent et tombent.
Directeur de publication :
Jean-Louis CAZAUBON
Président de la Chambre Régionale
d'Agriculture de Midi-Pyrénées
BP 22107 – 31321 CASTANET TOLOSAN Cx
Tel 05.61.75.26.00 – Fax 05.61.73.16.66
Dépôt légal : à parution
ISSN en cours
Marronnier
Pin
Non concerné
Absence de ravageur ou dégâts nuls (absence de sy mptôme)
Action pilotée par le Ministère
chargé de l'agriculture, avec
l’appui financier de l’Office
national de l'eau et des milieux
aquatiques, par les crédits issus
de la redevance pour pollutions
diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018.
Périodes de nuisibilité
Espèces Végétales
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ZNA N° 4 du 20 JUIN 2014 – Page 1/4
▸ Mineuse (Cameraria orhidella)
Le vol de la 1ère génération s'est terminé
semaine 20 sur l'ensemble des sites. Le
vol de la 2ème génération a commencé
semaine 24 à Auzeville (31). Les mines
sont observées sur le feuillage avec une
intensité faible à Ordan Larroque (32),
Saint-Orens (31), Martel (46), Prayssac
(46), Vic en Bigorre (65) et Albi (81),
moyenne à Auzeville (31), Carmaux (81) et
Graulhet (81), et forte à Mazamet (81).
E v o lu tio n d u n o m b r e d e p a p illo n s e n fo n c tio n d u te m p s
N b d 'in d iv id u s
P la i s a n c e d u
T o u c h (3 1 )
S a in t - O r e n s ( 3 1 )
2000
1800
1600
O rd a n L a rro q u e (3 2 )
1400
1200
C a rm a u x ( 8 1 )
1000
C a s tre s (8 1 )
800
A lb i ( 8 1 )
600
A u z e v il le ( 3 1 )
400
200
• Platane
R o d e z (1 2 )
0
sem
14
sem
15
sem
16
sem
17
sem
18
sem
19
sem
20
sem
21
sem
22
sem
23
s em
24
M a rte l (4 6 )
▸ Tigre du platane (Corythucha ciliata) : La présence du tigre du
platane (adultes et larves) est signalée avec une intensité faible à
moyenne, semaine 24, par la majorité des observateurs. Plusieurs
auxiliaires tels que des nématodes entomopathogènes et des
insectes prédateurs (ex : chrysopes) participent à la régulation des
populations de tigres du platane.
▸ Anthracnose du platane (Apiognomonia veneta) : Sur les jeunes
feuilles, la maladie se développe en suivant les nervures et
provoque des nécroses brunes entraînant la crispation et la chute
prématurée de la feuille. Des symptômes d'intensité faible à
moyenne ont été observés à Auzeville (31), Mas d'Azil (09), Martel
(46), Prayssac (46), Bagnères de Bigorre (65), Vic en Bigorre (65),
Symptôme d'anthracnose du platane
Mazamet (81) et Graulhet (81).
Photo FREDON Midi-Pyrénées
▸ Oïdium du platane (Erysiphe platani) : Des symptômes (feutrage blanc) d'intensité faible sont observés
sur les communes d'Auzeville (31), Prayssac (46), Martel (46), Bagnères de Bigorre (65), Vic en Bigorre
(65), Albi (81) et Graulhet (81). Des symptômes d'intensité moyenne sont notés au Mas d'Azil (09).
A RBUSTES
ORNEMENTAUX
• Rosier
▸ Puceron (Macrosiphum rosae)
Quelques individus ont été remarqués sur les communes d'Ordan
Larroque (32), Carbonne (31), Auzeville (31), Prayssac (46),
Bagnères de Bigorre (65), Albi (81), Mazamet (81), Graulhet (81) et
Rodez (12). Plusieurs auxiliaires tels que des coccinelles et des
chrysopes permettent de réguler les populations de pucerons.
▸ Taches noires (Marssonina rosae)
Des symptômes d'intensité faible sont signalés par un grand nombre
Papillon de pyrale du buis
Photo FREDON IDF
d'observateurs.
▸ Oïdium (Sphaerotheca pannesa var rosae, Sphaerotheca macularis)
Des symptômes d'intensité faible sont signalés à Auzeville (31), Prayssac (46), Albi (81) et Mazamet (81).
• Buis (voir « le point sur » du BSV ZNA N°1)
▸ Pyrale du buis (Diaphana perspectalis) : Les premiers papillons ont été capturés dans les pièges
suivis par le réseau d'observateurs à Auzeville (31) lors de la semaine 23 et à Castres (81) lors de la
semaine 24. 1 seul papillon a été capturé dans ces 2 pièges jusqu'à la semaine 24. La durée de vie
des adultes est d'environ 1 semaine. Pendant ce temps, ils vont se reproduire et la femelle va pondre
des œufs, localisés le plus souvent sous les feuilles. 200 à 300 œufs sont pondus par femelle. Les
œufs sont plutôt aplatis et semi translucides.
▸ Maladies du buis(Cylindrocladium buxicola et Volutella buxi) : Quelques symptômes de Cylindrocladium
buxicola sont signalés à Albi (81). Des symptômes ressemblant à Volutella buxi sont signalés à Rodez
(12). Des symptômes de ces 2 maladies sont également signalés à Carmaux (81).
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ZNA N° 4 du 20 JUIN 2014– Page 2/4
Le point sur :
LES PARASITES EMERGENTS
Les parasites émergents sont des organismes envahissants et nuisibles aux végétaux d’un pays. Ils
peuvent avoir été introduits de l’étranger (introduction accidentelle ou importation puis dissémination
accidentelle) ou bien, autochtones, puis devenir envahissants et nuisibles suite à des modifications
des milieux.
L'OEPP (Organisation Européenne et Méditerranéen pour la Protection des Plantes) est une
organisation intergouvernementale chargée de la coopération dans le domaine de la protection des
plantes entre les pays de la région européenne et méditerranéenne. Selon les termes fixés par la
Convention Internationale pour la Protection des Végétaux (CIPV), l'OEPP est l'organisation régionale
pour la protection des végétaux (ORPV) en Europe. A ce titre, c'est elle qui établit la liste des
parasites émergents en Europe : http://www.eppo.int/ABOUT_EPPO/about_eppo_fr.htm
Quelques exemples de bioagresseurs émergents en ZNA :
La chalarose du frêne (Chalara fraxinea)
Le papillon palmivore des palmiers (Paysandisia archon)
Le nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus)
Le cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus)
Gibberella circinata (forme sexuée de Fusarium circinatum)
Le chancre bactérien du marronnier (Pseudomonas syringae)
Les capricornes asiatiques (Anoplophora glabripennis, A. chinensis)
Les platelminthes terrestres invasifs
Le charançon rouge des palmier (Rhynchophorrus ferrugineus)
Xylella fastidiosa
• Les plathelminthes terrestres invasifs (« vers plats »)
Ce sont des espèces invasives qui mettent en
danger la biodiversité locale. Toutes ces
espèces sont des prédateurs, qui se
nourrissent, en particulier de vers de terre,
mais aussi d'autres petits animaux du sol.
Plusieurs
espèces
de
plathelminthes
terrestres invasifs ont été signalées depuis
2013 en France métropolitaine.
Ces espèces sont surtout originaires de
l'hémisphère
sud
(Australie,
NouvelleZélande, Amérique du Sud) et d'Asie, surtout
du Sud-Est.
7 espèces ont été répertoriées en France
métropolitaine à la date du 7 avril 2014 :
Parakontikia ventrolineata, une espèce du
genre « Bipalium », Caenoplana coerulea,
Austroplana
sanguinea
et
Platydemus
manokwari ainsi que 2 espèces non décrites à
ce jour : une espèce dite « rayée jaune »,
l'autre dite « marron plate ».
Carte cumulative de la présence de Plathelminthes terrestres invasifs (actualisée le 07/04/2014)
Plus la couleur est foncée, et plus le département est infesté par plusieurs espèces (de 1 à 4)
source : INPN (http://inpn.mnhn.fr)
(source : http://bit.ly/Plathelminthe)
▸ Morphologie
Généralement, un plathelminthe terrestre est allongé, plat,
d'aspect lisse, un peu gluant. Il se déplace en laissant derrière lui
une traînée de mucus. Dépourvus de pattes, d'anneaux, et se
déplaçant lentement, ils se distinguent des espèces locales de
plathelminthes par leur grande taille : en général 30 à 50 mm de
long contre 10 à 20 mm de long pour les espèces locales. Les 7
espèces de plathelminthes terrestres invasifs étant toutes
chargées en divers produits chimiques toxiques, il convient de ne
pas les toucher à mains nues, ni de laisser les animaux les
toucher ni bien-sûr de les manger !
Plathelminthe terrestre invasif, espèce
dite "marron plate" - Photo : FREDON IDF
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ZNA N° 4 du 20 JUIN 2014– Page 3/4
• Xylella fastidiosa
Xylella fastidiosa est une bactérie nuisible sur de nombreux végétaux. En octobre 2013, 2 foyers ont
été détectés dans la région de Lecce (Pouilles, Italie) et déclarés par les autorités italiennes. Des
dessèchements de feuilles et des symptômes de déclin rapide, causés par Xylella fastidiosa ont été
détectés sur oliviers, lauriers roses, amandiers et chênes. Suite au foyer identifié en Italie, une
décision de la Commission (2014/87/UE) a été adoptée afin de renforcer la surveillance du pathogène
en Europe. En France, ce bio-agresseur n'a, jusqu'à présent, pas été détecté. Au titre de l’arrêté du 31
juillet 2000 modifié, il s’agit également d’un organisme de lutte obligatoire de façon permanente sur
tout le territoire français (cf Note nationale Xylella fastidiosa).
http://draaf.midi-pyrenees.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Note_nationale_Xylella_fasidiosa_V6_cle0de2a7.pdf
• La chalarose du frêne (Chalara fraxinea)
La chalarose du frêne est une maladie due au
champignon Chalara fraxinea. Elle a été détectée pour
la première fois en France en 2008 en Haute-Saône.
Le quart Nord-Est de la France est désormais
fortement touché par la maladie.
Le front de progression de la maladie se situe sur une
diagonale traversant la Normandie, l’île de France, la
Champagne-Ardenne, la Bourgogne et la région
Rhône-Alpes, avec quelques cas en Auvergne.
▸ Cycle biologique
Le vent est un vecteur important de contamination. La
densité de spores est encore importante à 500 mètres
de la source, d’où des contaminations possibles des
peuplements de proche en proche à l’échelle d’une collectivité. Le
transport du bois peut être une source de contamination ainsi que la
plantation de frêne provenant d’une zone contaminée.
▸ Dégâts
Cette maladie provoque des symptômes variés à différents niveaux de
l’arbre. Sur le houppier, on peut voir des flétrissements des pousses, des
nécroses des rameaux, des chancres, des descentes de cime,… Sur les
jeunes sujets, les premiers symptômes s’observent facilement. Au niveau
du collet, la maladie peut initier des nécroses, qui peuvent être envahies
par l’armillaire, ce champignon ayant un caractère opportuniste.
Chez les sujets adultes, la dégradation semble lente et le taux de
mortalité reste, pour l’instant, faible. Cependant leur aspect est
nettement dégradé. Leur fonction d’ombrage ou d’ornement s’en trouve
compromise. Chez les jeunes sujets, elle est, le plus souvent, mortelle.
▸ Mesures préventives
Surveiller l’état phytosanitaire des frênes en vérifiant prioritairement
qu'il n'y a pas de flétrissement de rameaux terminaux, de feuilles
desséchées et de nécrose au collet.
Dégâts dus à la chalarose du frêne
Photo FREDON Lorraine
L’efficacité des mesures préventives dépend de la précocité de la détection. Votre participation au
dispositif de surveillance est donc fondamentale. En cas de suspicion de présence de parasites
émergents contacter : la FREDON Midi-Pyrénées : http://www.fredec-mp.com ou le SRAL/DRAAF MidiPyrénées : http://www.draaf.midi-pyrennes.agriculture.gouv.fr
REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉE SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ (REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE)
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne
peut pas être transposée telle quelle dans les jardins et espaces verts. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité
quant aux décisions prises par les opérateurs pour la protection de leurs jardins et espaces verts, et les invite à prendre ces
décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins
techniques.
BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ZNA N° 4 du 20 JUIN 2014– Page 4/4
Note nationale BSV
Alerte concernant la bactérie Xylella fastidiosa
Rédaction DGAL-ANSES
Situation actuelle
Xylella fastidiosa est une bactérie nuisible sur de nombreux végétaux. Ce pathogène est connu comme
agent de la maladie de Pierce qui a fortement touché les vignobles californiens dans les années 1990. Il
est également responsable de la chlorose variégée des citrus au Brésil à la fin des années 1980.
Les dépérissements provoqués par la maladie peuvent avoir des répercussions économiques de grande
ampleur. Par ailleurs, il s'agit d'une maladie fortement épidémique, transmises potentiellement par de
nombreux vecteurs.
Statut réglementaire
Xylella fastidiosa est un organisme nuisible réglementé de quarantaine en Europe. Cette bactérie est listée
dans l’arrêté du 24 mai 2006 modifié comme organisme nuisible dont l’introduction et la dissémination sont
interdites. Suite au foyer identifié en Italie, une décision de la Commission (2014/87/UE) a été adoptée afin
de renforcer la surveillance du pathogène en Europe. Au titre de l’arrêté du 31 juillet 2000 modifié, il s’agit
également d’un organisme de lutte obligatoire de façon permanente sur tout le territoire français.
Situation en Europe
En octobre 2013, 2 foyers ont été détectés dans la région de Lecce (Pouilles) et déclarés par les autorités
italiennes. La bactérie a provoqué des dessèchements sur feuilles et des symptômes de déclin rapide sur
oliviers, lauriers roses, amandiers et chênes.
1/13
Les autorités italiennes ont immédiatement pris des mesures d'éradication et de confinement sur une zone
de 23 000 ha :
- arrachage et destruction des végétaux atteints ;
- traitements insecticides contre les insectes vecteurs ;
- traitements herbicides ;
- surveillance intensive ;
- aucune circulation de végétaux ou de partie des végétaux y compris les fruits à l'extérieur de la
zone.
Etat des connaissances concernant la situation en Italie.
Le séquençage de la bactérie a été réalisé. Il s'agirait d'une souche éloignée des sous-espèces fastidiosa
et multiplex (voir ci-dessous). La vigne et les agrumes ne seraient pas des hôtes potentiels de cette
souche. La bactérie a pu être isolée en culture, ce qui devrait permettre la réalisation de tests de
pathogénicité.
Le vecteur identifié comme responsable de la transmission de la bactérie en Italie est le cercope Phileanus
spumarius (cercope des prés ou cicadelle écumeuse).
La France est-elle menacée ?
La découverte de la bactérie en Italie montre que son introduction a été possible en Europe.
Une potentielle circulation de végétaux infectés vers la France est possible.
L'Anses considère que X. fastidiosa (avis sur saisine n° 2012-SA-0121 du 22 juillet 2012) "constitue une
menace réelle pour de nombreuses filières de production".
Dans ces conditions, il est nécessaire de savoir reconnaître les symptômes provoqués par
la bactérie sur les différentes espèces cibles, et de signaler aux Services régionaux en
charge de la protection des végétaux ou à l'OVS régional tout symptôme suspect.
Cette vigilance est particulièrement recommandée aux détenteurs de végétaux originaires
des Pouilles, région italienne où ont été découverts les deux foyers de Xylella fastidiosa.
2/13
Connaître la bactérie, reconnaître les symptômes
La bactérie
X. fastidiosa est une bactérie du xylème de la famille des Xanthomonadaceae. C’est la seule espèce du
genre Xylella. 4 sous-espèces sont généralement reconnues par la communauté scientifique :
X. f. subsp. fastidiosa : pathogène pour la vigne, l’amandier et le caféier
X. f. subsp. multiplex : pathogène pour l’amandier et autres Prunus spp. ainsi que sur plusieurs espèces de
feuillus et autres essences ornementales
X. f. subsp. pauca : pathogène sur les agrumes dont principalement l’oranger. Pathogène également sur
caféier
X. f. subsp. sandyi : pathogène sur laurier rose
Cependant, les travaux récents suggèrent que la spécificité d’hôte des sous-espèces ne serait pas si
tranchée. Par exemple, le caféier et l’amandier hébergent ainsi plusieurs sous-espèces pathogènes de
X.f..
Les différentes pathologies
Les pathologies induites par X. fastidiosa portent différentes dénominations selon les plantes affectées :
maladie de Pierce sur vigne (Pierce’s disease), Almond Leaf Schorch (ALS) sur amandier, Chlorose
Panachée des Citrus (CVC Citrus Variegated Chlorosis) sur orangers, Phony Peach Disease (PDD) sur
pêcher, Oleander Leaf Schorch (OLS) sur laurier rose, etc…
Plantes hôtes
La bactérie compte parmi ses hôtes plus de 200 espèces végétales (50 familles botaniques différentes),
dont de nombreuses plantes hôtes ne développant pas de symptômes, mais pouvant jouer potentiellement
le rôle de porteur sain. Voir la liste des plantes hôtes en annexe ci-jointe.
Répartition mondiale
X. fastidiosa est présente dans les Amériques, de l’Argentine à l’Ontario au Canada. En Asie, la bactérie
est présente sur l’île de Taïwan uniquement. En Europe, un foyer d’environ 8 000 ha sur olivier, laurier rose
et amandier a été déclaré en octobre 2013 dans le sud de l’Italie.
Répartition de la bactérie dans les organes
La bactérie est présente à la fois dans les organes aériens (feuilles, rameaux, fruits) et dans les racines.
Elle a également été décrite dans les semences d’oranger. Les plus fortes concentrations bactériennes
sont trouvées dans les pétioles et la nervure centrale des feuilles.
La concentration bactérienne dans les tissus évolue également en fonction des saisons et des conditions
climatiques. Les plus fortes concentrations sont observées en juin-juillet sur vigne en Californie.
Transmission et dispersion – Insectes vecteurs
La contamination des plantes et la dispersion de la maladie se fait principalement via des insectes vecteurs
piqueurs-suceurs se nourrissant de la sève brute du xylème. Il s’agit principalement des cicadelles
(Cicadellidae) et des cercopes (Cercopidae) et dans une moindre mesure des cigales (Cicadidae). En fait,
tout insecte piqueur-suceur se nourrissant de sève brute (xylème) est à considérer comme potentiellement
vecteur de cette bactérie.
3/13
Le cercope des prés (Phileanus
spumarius) est présent en
Amérique du Nord et est
également largement répandu en
Europe. Aux USA, ce cercope est
l’un des vecteurs de la bactérie X.
fastidiosa.
Cercope des prés (Phileanus spumarius)
(Photo : Fred CHEVAILLOT – Source : INPN MNHN)
Genêt colonisé par des larves de Philaenus spumarius entourées de leur mousse.
(Photo: Berger Harald- source : Wikipédia)
Les outils de tailles, ou autres outils provoquant des blessures sont également à l’origine de la dispersion
de la maladie de plante à plante, bien que ce mode de transmission n’ait pas été décrit comme très
efficace.
Les blessures du système racinaire peuvent être à l’origine de phénomène d’autogreffes et engendrer la
transmission de la bactérie de plante à plante.
La multiplication, l’exportation et la plantation de plants contaminés représentent un risque important de
dissémination.
Moyens de lutte
Il n’existe pas de moyen de lutte curative contre cette bactérie phytopathogène, si ce n’est l’arrachage et la
destruction des plantes contaminées et le contrôle des insectes vecteurs.
Les différents types de symptômes
•
•
•
•
•
•
les brûlures foliaires (laurier rose) et dans les stades plus avancés, le desséchement des rameaux
(répartition aléatoire dans le houppier), suivi de la mort du sujet dans les cas les plus graves (olivier,
amandier, chêne, orme, platane sycomore, ...)
les chloroses foliaires (sur caféier, oranger) : sur oranger, l’infection entraine également la
production de fruits de petite taille
les défauts de lignification (aoûtement) et la persistance des pétioles après la chute des feuilles
pour la vigne
le nanisme sur luzerne accompagné d’une coloration bleue-verte des feuilles
le port tombant et la réduction des entrenœuds chez le pêcher
chez la vigne sont également observés des jaunissements et des rougissements des feuilles.
Confusions possibles
Les brûlures foliaires peuvent aisément être confondues avec des symptômes dus aux stress hydriques ou
à la sénescence naturelle des feuilles.
Les chloroses du limbe peuvent être difficiles à distinguer de symptômes similaires provoqués par
certaines carences nutritionnelles en oligo-éléments.
4/13
Sur vignes, des desséchements sectoriels ou marginaux du limbe sont proches des symptômes causés par
la bactérie Xylophilus ampelinus agent causal de la nécrose bactérienne présente dans certains vignobles
français.
Principaux symptômes
Sur olivier
Brûlures foliaires sur olivier (Olea europaea), région des Pouilles, Italie
(Photo : Donato Boscia, Istituto di Virologia Vegetale del CNR, UOS, Bari (IT) - Franco Nigro, Dipartimento
di Scienze del Suolo, della Pianta e degli Alimenti, Università degli Studi di Bari (IT) - Antonio Guario, Plant
Protection Service, Regione Puglia (IT) Source : www.eppo.org)
Brûlures foliaires sur olivier (Olea europaea), région des Pouilles, Italie
(Photo : Donato Boscia, Istituto di Virologia Vegetale del CNR, UOS, Bari (IT) - Franco Nigro, Dipartimento
di Scienze del Suolo, della Pianta e degli Alimenti, Università degli Studi di Bari (IT) - Antonio Guario, Plant
Protection Service, Regione Puglia (IT) Source : www.eppo.org)
Brûlures foliaires sur olivier (Olea europaea), région des Pouilles, Italie
(Photo : Donato Boscia, Istituto di Virologia Vegetale del CNR, UOS, Bari (IT) - Franco Nigro, Dipartimento
di Scienze del Suolo, della Pianta e degli Alimenti, Università degli Studi di Bari (IT) - Antonio Guario, Plant
Protection Service, Regione Puglia (IT) Source : www.eppo.org)
5/13
Sur vigne
Défaut d’aoûtement sur vigne (Vitis vinifera)
(Photo : Pr Sforza USDA/EBCL – Phytoma)
Maladie de Pierce sur vigne (Vitis vinifera) – Pétioles persisitants et défaut d’aoûtement
(Photo : J. Clark & A.H. Purcell, University of California, Berkeley USA - Source : www.eppo.org)
Maladie de Pierce sur vigne (Vitis vinifera) - Symptômes sur cépage. Chardonnay (sous stress hydrique)
(Photo : A.H. Purcell University of California, Berkeley USA - Source : www.eppo.org)
Maladie de Pierce sur vigne (Vitis vinifera) - Symptômes sur cépage. Chardonnay
(Photo: J. Clark - University of California, Berkeley USA – Source : www.eppo.org)
6/13
Desséchement sectoriel du limbe sur vigne (Vitis vinifera)
(Photo : Pr Sforza USDA/EBCL –Source :Phytoma)
Sur amandier
Brûlure foliaires sur amandier (Prunus dulcis)
(Photo : University de Berkeley – source : www.cnr.berkeley.edu)
Brûlure foliaires sur amandier (Prunus dulcis)
(Photo : Université de Californie, RiverSide USA – Souce: biocontrol.ucr.edu)
7/13
Sur pêcher
Pêcher (Prunus persica) : le rameau de gauche est sain. Le rameau de droite présente des symptômes de
Phony Peach Disease. Noter les internoeuds très courts.
(Photo : University de Berkeley – source : www.cnr.berkeley.edu)
Phony Peach Disease : le pêcher de gauche est contaminé, celui de droite est sain.
(Source : www.aces.edu)
Sur chêne
Brûlures foliaires sur chêne américain (Quercus sp.)
(Photo : Nancy Gregory, University of Delaware, Bugwood.org)
8/13
Chêne rouge (Quercus rubra) présentant des brûlures foliaires ainsi que des rameaux entièrement
desséchés avec répartition aléatoire.
(Photo : John Hartman Université du Kentucky USA – Source : http://www.forestryimages.org)
Sur aulne
Brûlure foliaires sur aulne (Ulnus sp.)
(Photo : University de Berkeley – source : www.cnr.berkeley.edu)
Sur Platane sycamore
Brûlures foliaires sur platane sycamore (Platanus occidentalis)
(Photo : John Hartman Université du Kentucky USA – Source : http://www.forestryimages.org)
9/13
Brûlures foliaires sur Platane sycomore (Platanus occidentalis)
(Photo: Edward L. Barnard – Source: http://www.forestryimages.org)
Sur Ginkgo biloba
Brûlures foliaires sur ginkgo (Ginkgo biloba)
(Photo: Elizabeth Bush - Source : www.forestryimages.org)
Sur laurier rose
Brûlures foliaires sur laurier rose (Nerium oleander)
(Photo : Michael J. Plagens – Source : Wikipédia)
Sur caféier
10/13
Chlorose et tâches nécrotiques sur caféier (Coffea sp.)
(Photo : Bruno Legendre LSV Anges)
Chlorose et desséchement marginal des feuilles sur caféier (Coffea sp.)
(Photo : Bruno Legendre LSV Angers)
Sur oranger et autres rutacées
Chlorose panachée des agrumes (CVC) sur oranger (Citrus sinensis)
(Photo : M. Scortichini, Istituto Sperimentale per la Frutticoltura, Rome Italie - Source : www.eppo.org)
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(Citrus sp.) : les fruits et feuilles de gauche sont contaminés. Les fruits sont de petite taille et les feuilles
présentent des chloroses.
(Photo : Alexendrer Purcell – Source : http://www.invasive.org)
Chloroses foliaires sur oranger (Citrus sinensis)
(Photo : Joao Roberto Spotti Lopes)
Nanisme de la luzerne
Plant sain à gauche – plant contaminé à droite (Medicago sativa)
(Photo : Joao Roberto Spotti Lopes)
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Sur prunier
Brûlures foliaires sur prunier (Prunus domestica)
(Photo : Joao Roberto Spotti Lopes)
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