Théâtre des Marionnettes de Genève
Dossier presse – saison 2010 - 2011
L’ÎLE AU TRÉSOR
Création du Théâtre de la Poudrière (Neuchâtel)
Du 25 septembre au 10 octobre 2010
Adaptation et mise en scène :
Yves Baudin d’après Robert
Louis Stevenson
Interprétation : Corinne
Grandjean, Daniel Hernandez,
Yannick Merlin,
Claire Perret-Gentil
Scénographie : Pierre Gattoni
Marionnettes : Pierre Gattoni,
Chantal Facon
Costumes : Atelier Gare 7
Musique : L’Ensemble Rayé :
Julien Baillod, Jean-20
Huguenin, Cédric Vuille
Lumière : Gilles Perrenoud
Réservations : 022 418 47 77
ou sur:wwww.marionnettes.ch
~ 60 minutes
Dès 7 ans
Le spectacle
1. L’histoire
Si l’histoire, comme un puzzle, se forme peu à
peu au travers de l’arrivée des personnages,
on comprend progressivement qu’un célèbre
pirate, le Capitaine Flint, a enterré un trésor
sur une île. Après sa mort, un des membres
de l’équipage a volé la carte du trésor et tous
ses anciens comparses sont à sa poursuite,
notamment Long John Silver, l’homme à la
jambe de bois. C’est cette carte que
découvrira Jim (l’enfant), l’entraînant dans
une aventure fantastique avec ses amis (le
docteur Livesey, Monsieur Trelawney et le Capitaine Smolett.
Prononcez le mot « pirate » : immédiatement surgissent une carte au trésor, une taverne, une île, des
mutins, des bagarres animées. Tous ces éléments composent le puzzle époustouflant du plus
extraordinaire des romans de flibusterie, L’Île au trésor. Offert tel un coffre empli de mystères, voici la
trépidante histoire du jeune Jim Hawkins parti pour des aventures extraordinaires, bravant les éléments
déchaînés. Ce récit de pirates en quête de richesses enfouies, dépassant les rêves les plus fous, dans
une île lointaine a fait le tour du monde. Et il a navigué sur toutes les mers du globe. Le jeune Jim se
retrouve en possession d’une carte donnant l’emplacement d’un butin faramineux. Il n’est pas le seul à le
convoiter, et l’aventure peut alors commencer. Retenez votre souffle, prenez une grande goulée d’air
avant de plonger, et à l’abordage !
S’ensuit un voyage initiatique bordé de grandes vagues de rire. Où méchants et cœurs purs s’affrontent
dans cette version parfois comme dans un jeu télévisé. Le pirate, cet adversaire, a les traits du perfide
capitaine Long John Silver, vaurien le plus pittoresque qui soit. Il fascine et inquiète, tant il reflète la part
d’ombre qui peut se tapir au fond de chacun de nous. Mais il incarne aussi l’attrait de l’aventure, du grand
large, la quête du danger et la soif jamais étanchée de liberté. Tout favorise l’émergence d’un univers où
chaque enfant peut apprendre à diriger sa petite barque qui avance au cœur des flots de toute vie. Avec
humour et justesse, tout se joue entre Jim Hawkins et John Silver. Entre l’enfance et l’âge adulte, entre
l’innocence et le crime, entre le Petit Poucet et l’ogre boiteux.
Pour ce magnifique récit d’apprentissage et de découverte du monde, voici un ingénieux dispositif
scénique prompt à faire surgir tavernes, bateaux et fort assiégé. Manipulés à vue et changeant de taille,
le courageux Jim, ses compagnons et les pirates virevoltent, se dérobent et croisent le fer. Sous l’action
virtuose de comédiens marionnettistes, les personnagesploient des scènes colorées, alternant le
drame et l’ironie.
L’Île au trésor
2. Synopsis
e récit est celui de Jim Hawkins, fils
d’un tenancier de l'auberge « L'Amiral
Benbow » dans un port anglais au
XVIIIe siècle. Un jour, un vieux loup de
mer nommé Billy Bones débarque à
l'auberge et s'y installe. Jim est fasciné par
le marin colérique, violent et ivrogne;
d'autant qu'il semble peser sur ce dernier
une obscure menace.
Celle-ci se précise lorsque Pew, un mystérieux aveugle, remet à Billy Bones « la tache noire »,
annonciatrice de mort dans le monde des pirates. Alors que les heures de Billy Bones sont comptées, il
meurt, foudroyé par une crise d'apoplexie, tandis qu'au même moment, le père de Jim disparaît suite à
une grave maladie.
En ouvrant le coffre du pirate, Jim et sa mère découvrent une carte indiquant la cachette d’un fabuleux
trésor que la bande du fameux capitaine Flint a enfoui dans une île déserte.
Avec l’aide du docteur Livesey et du chevalier Trelawney, le châtelain du village, un navire baptisé
Hispaniola est affrété pour partir à sa recherche.
Au cours de la traversée, Jim surprend une conversation entre le cuisinier, un personnage pittoresque à
jambe de bois appelé Long John Silver, et des hommes d'équipage : il apprend ainsi que la plupart des
marins à bord de l'Hispaniola font partie de la bande de Flint et qu'une mutinerie se prépare pour
s'emparer du trésor.
Jim avertit ses amis du danger qui décident de ne pas agir avant d'être à terre tout en restant sur leurs
gardes.
Lorsque l’île est atteinte, la lutte s’engage entre les deux groupes. Divers épisodes plus indécis les uns
que les autres se déroulent (dans lesquels apparaît Ben Gunn, un pirate abandonné sur l'île par Flint), et
pour finir le trésor tombe entre les mains des gentilshommes de naissance. L'Hispaniola reprend la mer
avec sa précieuse cargaison et finit par regagner l'Angleterre, non sans que Long John Silver ait réussi à
s'enfuir avec un sac de pièces d'or extraites du trésor lors d'une escale.
2. Un regard d’enfant
Deux questions à Yves Baudin, metteur en scène.
Qu’avez-vous retenu dans le récit de piraterie de Stevenson ?
Yves Baudin : Ce que nous avons aimé est la curiosité qui anime le protagoniste principal, un enfant qui
doit se mettre à découvrir plus qu’un fabuleux butin, son identité même. A travers un périple qui le
révélera à lui-même, l’exercice périlleux pour le jeune Jim Hawkins est de ne point se laisser tromper par
L
L’Île au trésor
une série de jeu d’apparences. L’histoire est marquée par la multitude des lieux et un foisonnement
d’actions. C’est au cœur de ces actions et espaces changeant que l’enfant se doit de toujours mobiliser
un esprit curieux, doté d’un grand sens de l’observation comme le montrent plusieurs scènes. Dès
l’origine, il est dit de Jim Hawkins qu’il a les yeux grand ouverts. Car c’est un enfant attentif, posant un
regard sur le monde de manière à ne pas se laisser abuser.
Avez-vous voulu garder le fait que
l’aventure est vue, pour une part, à
travers les yeux d’un enfant ?
Y. B. : Il y a un surgissement de situations
empreintes d’un regard souvent ingénu,
comme un monde qui s’inventerait pour la
première fois sous les yeux du juvénile
héros. Préserver cet angle de vue enfantin
pour le déroulement de l’histoire permet un
ample jeu sur les échelles, perspectives et
dimensions au sein de la scénographie. Cela
permet de moduler les tailles de plusieurs
éléments clefs du récit. Ainsi l’enveloppe
postale traitée comme un élément de grandeur surdimensionnée, permet de rendre cette impression
qu’un enfant peut attendre impatiemment un courrier. Lorsqu’elle arrive enfin, la lettre est de grandeur
démesurée relativement aux dimensions d’une lettre commune. Le spectacle travaille aussi sur le rêve de
Jim. Dans cette quête d’un trésor, l’imaginaire peut suggérer une île lointaine et fabuleuse, recouverte
d’une luxuriante végétation. Une forme d’Eden. Alors que le débarquement sur la réalité insulaire des
choses ne correspond pas à cette vue initiale de l’esprit. Stevenson décrit la fameuse île comme un nid à
fièvres, scorpions et maladies. C’est là que tout va se jouer.
3. Un roman d’apprentissage
Le livre propose au travers d’une aventure passionnante un magnifique roman d’apprentissage et de
découverte du monde. Si l’imagination et le rêve font partie de l’univers naturel de l’enfant, bientôt ils
seront confrontés à la réalité du monde. L’Île au Trésor s’inscrit dans cette dualité entre l’imaginaire et le
réel.
Le petit Jim sortira grandi de cette histoire. Il aura vécu et compris bien des choses. Pour se diriger dans
la vie, il faut être courageux, curieux et bien observer ce qui se passe autour de soi. Il faut être attentif au
monde car la réalité est difficile à appréhender. L’habit ne fait pas toujours le moine, les apparences sont
trompeuses et tout peut toujours basculer.
L’Île au Trésor propose deux mondes, deux manières de vivre qui contraignent Jim à se situer et à
choisir. D’un côté, il y a les pirates avec leur univers d’instincts, d’excès, d’alcool, de mensonges et de
cruauté. De l’autre, les piliers de la société représentés par Monsieur Trelawney (noble, fortuné), le
docteur Livesey (profession libérale, la raison, la justice) et le Capitaine Smolett (l’ordre, la discipline,
l’autorité, la hiérarchie qui permet de faire fonctionner un bateau ou une société).
L’Île au trésor
On peut encore remarquer que le faible, le fragile, celui qui, dans le jeu des apparences trompeuses, ne
devrait pas gagner, finit par l’emporter.
4. Part d’ombre
Si les proches de Jim représentent le monde connu, les repères et les bornes de l’ordre, de la générosité,
de la justice et de l’équilibre, les pirates sont les personnages qui fascinent, qui nous interpellent. Ils font
l’histoire et nous ouvrent à l’aventure. Ils sont le chaos d’un monde aux lois inversées mais aussi l’image
d’une certaine liberté. Et s’ils nous intriguent et nous font tellement rêver, c’est d’abord qu’ils nous
inquiètent en tant que pulsion et liberté brutale extérieure à nous-mêmes mais aussi peut-être, parce
qu’ils sont cachés en nous-mêmes. Les pirates sont notre part d’ombre, cette duplicité est en nous et on
peut la reconnaître en Mr. Jekyll et Mr. Hyde, Peter Pan et Capitaine Crochet… Jim Hawkins et Long
John Silver.
Le Bien, le Mal : une interrogation à Yves Baudin, metteur en scène
Stevenson est aussi l’auteur de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Il insiste sur la dualité de la
nature humaine. Dans L’Île au trésor, les protagonistes principaux : le bandit des mers, John
Silver et l’enfant héros possèdent des sortes de doubles. Ce récit est aussi une manière
d’introduire la conscience du bien et du mal chez l’enfant.
Yves Baudin : Assurément. A mes yeux, le pirate représente une tension, une sorte de miroir de
l’agressivité que chacun peut porter en soi. Il faut sans doute apprendre à conserver en soi une part
de révolte donnant la possibilité de ne pas être toujours dans la norme.
De manière significative, Jim perd son père à l’orée du roman. Aucune autorité ne pouvant partager
les mêmes valeurs morales ou de société fondant la vie en famille ne saura le remplacer. C’est ainsi
que, par affection et compréhension, Jim se dirige vers cette figure paternelle élective qu’est John
Silver. Significativement il laisse son chapeau à Jim, signifiant ainsi une forme de filiation reliant ces
deux êtres. Alors qu’à l’époque décrite par le roman, tout pirate saisi se trouvait immédiatement
pendu haut et court, Stevenson imagine que le Capitaine pirate doit rester libre, prenant la fuite sur
cette petite barque avec une part du trésor. Il y a effectivement cette dualité et cette unité tout à la
fois qui lie les figures de Jim Hawkins et John Silver.
5. La Quête de l’identité
Que dire aujourd’hui aux enfants, que leur dire d’eux-mêmes, de nous et du monde ? Comment leur
parler, leur donner ce monde à voir en évitant toute morale simpliste et tout didactisme stérile ? Et que
dire du théâtre, de l’esthétique ? Si certains noms et certains mots, comme le dit Stevenson, ont un
pouvoir évocateur tel qu’ils déclenchent instantanément l’imaginaire chez l’enfant, nous avons, autour de
« Bill Bones », « l’auberge de l’Amiral Benbow », « Pew l’aveugle », « le coffre mystérieux », « la carte du
trésor », construit des images non pas réductrices de par l’illustration qu’elles proposent mais au contraire
toujours ouvertes pour amplifier cet imaginaire. Un travail des ombres, de la lumière, de la dimension des
objets et des personnages, ici tout est irréel et réel, fascinant et dangereux. Entrer dans cette histoire
comme dans un rêve, comme si tout était vu au travers du regard de l’enfant Jim Hawkins. L’aventure est
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