Les ventes d’automobiles ont particulièrement augmenté au cours de l’année 2016 (+1.6% par rapport à 2015) mais
également au cours du mois de janvier 2017. Toutefois, les ventes de véhicules particuliers et de véhicules utilitaires
ont chuté en février 2017, de 11% par rapport au même mois de l’année précédente, mettant un frein au fort
développement du marché automobile turc. Ceci pourrait être dû à des anticipations d’achats. En effet, l’augmentation
de la fiscalité sur les automobiles (taxe intérieure OTV basée sur la puissance mais également depuis fin 2016 sur le prix
du véhicule
) ainsi que la dépréciation majeure de la livre turque en 2016, n’ont pas été répercutées tout de suite par
les concessionnaires sur les prix des véhicules.
3. Le secteur automobile est essentiel dans la relation économique bilatérale, notamment via les investissements
de Renault
En 2016, les échanges commerciaux entre la France et la Turquie dans le secteur automobile étaient estimés à 3,34 Mds
EUR (+11% par rapport à 2015). L’industrie automobile représente ainsi 23,8% des échanges commerciaux entre la
France et la Turquie tous secteurs confondus. Néanmoins, la balance commerciale dans le secteur automobile est très
largement déséquilibrée au profit de la Turquie. Selon les douanes françaises, les importations d’automobiles et de
pièces détachées en provenance de Turquie s’élevaient en 2016 à 2,4 Mds EUR contre 944 M EUR pour les exportations
françaises à destinations de la Turquie. La Turquie exporte désormais presque autant de pièces détachées vers la France
que la France en exporte vers la Turquie .Le déficit commercial bilatéral dans le secteur s’est ainsi fortement accru en
2016 passant de -1,1 Md EUR en 2014 et 2015 à -1,5 Md EUR en 2016.
Montant des
exportations
françaises
(EUR)
Montant des
importations
françaises
(EUR)
Implanté en Turquie depuis plus de quarante ans, Renault est la seule marque française à disposer d’un site de
production en Turquie (Bursa) en joint-venture avec le fonds de pension de l’Armée, Oyak. Oyak-Renault, détenue à 51
% par Renault, 49 % par Oyak, est la filiale de production et d'exportation des véhicules particuliers et organes
mécaniques (moteurs, boîtes de vitesse) Renault fabriqués en Turquie. Le groupe dispose également d’un réseau de
distribution avec le même partenaire sous l’enseigne Renault Mais.
En Turquie, Renault employait au début de l’année 2017, 6.700 personnes (environ 5,5 % des effectifs du groupe
Renault). L’usine de Bursa produit 3 modèles (Clio IV, Mégane HB, Fluence) ainsi que des moteurs (capacité de
production de 450.000 moteurs / an).
Renault est donc le 1er constructeur automobile turc en nombre de véhicules produits, le 1er exportateur du pays dans
le secteur automobile et le 3ème exportateur turc tous secteurs confondus. La Turquie est le 4ème marché de Renault
dans le monde. Deux éléments illustrent la position prépondérante du groupe en Turquie : près d’1 véhicule sur 2
sortants des usines turques est un véhicule Renault ; près d’1 véhicule sur 6 vendus en Turquie est un véhicule Renault.
Peugeot et Citroën sont également présents en Turquie via leurs modèles importés. Leur part de marchés représente
respectivement 3,6% et 2,5% en 2016.
Voir les Nouvelles économiques de Turquie n°15. L’OTV varie de 45 % à 110 % selon les véhicules.