SOMMAIRE SEANCE DU LUNDI 8 DECEMBRE 2008 Pages - PRESENTATION GENERALE DU PROJET DE BUDGET PRIMITIF 2008 - Introduction au débat par le Président, - Intervention de M. Serge CAMINE, Président du Conseil Economique et Social Régional, - Interventions des groupes politiques. * Intervention de Mme Viviane CLAUX, au nom du groupe Communiste et Progressiste * Intervention de Mme Caroline CAYEUX, au nom du groupe Aimer la Picardie-UMP-Nouveau Centre et Indépendants * Intervention de Mme Isabelle MAUPIN, au nom du groupe Verts-PRG * Intervention d M. Maxime GREMETZ, au nom du groupe Communiste et Républicain * Intervention de M. Michel GUINIOT, au nom du groupe Front National * Intervention de Mme Valérie KUMM, au nom du groupe Socialiste 9 9 16 21 21 23 26 29 31 33 SEANCE DU JEUDI 11 DECEMBRE 2008 - EXAMEN DU PROJET DE BUDGET PRIMITIF POUR 2008 (suite) 39 * Présentation par commission intérieure 39 . Commission 1 « Développement économique – Emploi – Industrie – Agriculture - Artisanat - Environnement - Tourisme » 39 . Commission 2 « Aménagement du territoire – Développement durable – Infrastructures – Transports – Logement – Territorialisation des Politiques » 51 . Commission 3 « Formation tout au long de la vie – Apprentissage – Lycées Insertion – Lutte contre les discriminations – Enseignement supérieur – Recherches » 67 . Commission 4 « Culture – Sport – Santé – Traditions populaires – Vie associative – Economie sociale et solidaire » 78 . Commission 5 « Finances – Planification – Organisation » 89 SEANCE DU VENDREDI 12 DECEMBRE 2008 Pages - EXAMEN DU PROJET DE BUDGET PRIMITIF POUR 2008 (suite et fin) 97 * Vote des amendements * Interventions des groupes politiques * Vote du budget primitif pour l’exercice 2008 * Taux de la fiscalité directe de l’Exercice 2008 * Tarifs de la fiscalité indirecte de l’Exercice 2008 97 136 165 165 166 - EXAMEN DES RAPPORTS DE SESSION * Prestation d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la réactualisation du Schéma Régional du Tourisme et des Loisirs (2008-2013) * Accord cadre pour des missions d’expertise d’entreprises en difficulté Affectation de crédits 2009 * Accompagnement à la reprise de l’EURL Meubles GORLIER-BONNEMAISON A Brocourt (80) * Implantation de la Société Business et Decision à Amiens (80) (Conseil en systèmes informatiques) * Implantation de la Société Saint Germain et Straub à Feuquières-en-Vimeu (80) (Fabrication de robinetterie d’adduction d’eau) * Développement de la Société Daylicer à Montdidier-Faverolles (80) (Fabrication de céréales pour petit-déjeuner) * Développement de la Sté ACHP à Albert (80) (Fabrication de vérins hydrauliques) * Convention financière 2009 régissant les rapports entre le Conseil Régional du Tourisme de Picardie * Convention d’objectifs et financière 2009 entre la Région Picardie, le Comité Régional du Tourisme de Picardie et la Fédération Régionale des Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative du Picardie (FROTSI Picardie) * Dispositif d’aide au départ autonome pour les jeunes picards de 16 à 25 ans Edition 2009 * Avis sur la Charte du Pays de Vexin Sablons Thelle * Avenant n° 2 à la convention Région-Département relative au fonctionnement d’une centrale d’intermodalité dans l’Aisne * Convention financière 2009 entre la Région Picardie et la Région ChampagneArdenne relative à l’amélioration des transports régionaux de voyageurs et au renforcement des dessertes ferroviaires interrégionales * Avenant n° 6 à la convention d’exploitation du Service Régional de Transport de Voyageurs entre la Région Picardie et la Société Nationale des Chemins de Fer Français (2007-2012) – Contribution 2009 * Convention tarifaire relative aux déplacements domicile-travail « Picardie Pass Actifs » - 1er janvier au 31 décembre 2009 et convention Régions Champagne-Ardenne et Picardie relative à la mise en place d’un dispositif tarifaire interrégional pour les abonnés TER * Ligne routière régionale « Soissons-Crépy-Roissy » - Autorisation de lancement 2 166 166 167 167 167 167 167 168 168 168 169 169 169 170 170 170 d’une procédure de délégation de service public * Convention de partenariat 2009 * Création de Service Public Régional d’Orientation, d’Apprentissage et de Formation Permanente * Convention AFPA 2009 de poursuite des parcours engagés en 2008 * Subventions au CREAI pour l’IRFFE dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de formation en travail social au titre de 2009 * Convention AFPA : année 2009 * Bilan 2008 et dispositif 2009 d’aides à la mobilité internationale des étudiants et élèves en formation sanitaires et sociales * Fonctionnement des écoles et des instituts de formation professionnels paramédicaux et de sages-femmes pour l’année 2009 * Appel à projets 2009 « Lutter contre les discriminations pour favoriser l’égalité de traitement » * Dispositif de bourses EXPIC : Modification des critères * Actions de mobilité transnationale : Stages à l’étranger * Actions de mobilité transnationale : Séjours à l’étranger * Mesures conservatoires inhérentes aux sinistres survenant dans les lycées * Assurance dommages aux biens et risques annexes (bâtiments scolaires) : Assurance flotte automobile et risques annexes véhicules lycées * Contrats aidés * Maintenance immobilière des lycées publics * Convention tarifaire abonnement étudiant régional « Picardie Pass’études » : 1er janvier au 31 décembre 2009 * Convention relative à la prise en charge du transport des personnes à la recherche d’emploi « Picardie Pass Emploi » : 1er janvier au 31 décembre 2009 * Règlement d’intervention relatif au Fonds de soutien de la politique culturelle régionale * Orchestre de Picardie : Convention financière 2009 * Agence pour le Picard : Convention d’objectifs 2009-2011 et convention financière 2009 * Schéma Régional des Loisirs et des Sport de Nature 2008-2013 * Animations des réunions du Conseil Régional des Jeunes * Collaboration CHU-UPJV : Soutien à l’Unité Mixte de Recherche INSERM U925 * Admission en non valeurs * Marchés de télécommunications * Modification du règlement budgétaire et financier régional : Dispositions relatives aux modalités de versement des subventions * Conception, impression et mise sous plis du guide des aides 2009 * Marchés de services de télécommunications : Lot n° 4 170 171 174 174 174 175 175 175 175 175 176 176 176 176 176 177 177 177 179 180 180 188 189 189 189 189 190 - QUESTIONS ORALES 190 - MOTION PRESENTEE PAR LES GROUPES SOCIALISTE, VERTS-PRG ET COMMUNISTE ET PROGRESSISTE CONCERNANT L’EDUCATION POPULAIRE 194 - ANNEXES 195 3 4 SEANCE DU LUNDI 8 DECEMBRE 2008 5 6 Le Conseil Régional de Picardie, dûment convoqué par son Président le lundi 24 novembre 2008, s’est réuni le lundi 8 décembre 2008 à 10 heures, salle des délibérations - 11 Mail Albert 1er à Amiens, sous la présidence de Monsieur Claude GEWERC, Président du Conseil Régional Etaient présents : 49 élus MM. Alain BABAUT, Renaud BELLIERE, Jean-Luc BELPAUME, Daniel BEURDELEY, Mme Edith BOCHAND, MM. Franck BRIFFAUT, Laurent BROCHETON, Didier CARDON, Mmes Caroline CAYEUX, Monique CHAPEL, M. Olivier CHAPUIS-ROUX, Mmes Catherine CHATELAIN, Viviane CLAUX, MM. Pascal DACHEUX, Franck DELATTRE, Mlle Charlotte DELECOLLE, M. Pierre DESCAVES, Mmes Claude du GRANRUT, Edith ERRASTI, Nathalie FAUVERGUE, Anne FERREIRA, MM. Frédéric FILLIONQUIBEL, Patrice FONTAINE, Mmes Annie FOUET, Renza FRESCH, Michèle FUSELIER, MM. Claude GEWERC, Maxime GREMETZ, Michel GUINIOT, Thomas JOLY, Mmes Valérie KUMM, Christine LEFEVRE, Annie-Claude LEULIETTE, M. Philippe MASSEIN, Mmes France MATHIEU, Isabelle MAUPIN, Marie-Dominique MESSEAN-DESMIS, MM. Roger MEZIN, Eric MONTES, Frank PIA, Mme Marie-Jeanne POTIN, M. Alain REUTER, Mmes Laurence ROSSIGNOL, Monique RYO, MM. Jean-Claude SAINT-AUBIN, Gilles SEGUIN Jean-Luc TOURNAY, Mmes Françoise VAN HECKE, Béatrice de VILLENEUVE. Absents ou excusés : 8 élus Mme Fatima ABLA, délégation de vote à M. Eric MONTES, Mme Michèle CAHU, délégation de vote à M. Pascal DACHEUX, M. Arnaud CARON, délégation de vote à Mme Isabelle MAUPIN, Mme Elodie LACHERIE-GOSSUIN, délégation de vote à Mme Edith ERRASTI, Mme Béatrice LEJEUNE, délégation de vote à Mme Michèle FUSELIER, Mme Colette MICHAUX, délégation de vote à Mme Annie-Claude LEULIETTE, M. Bastien MILLOT, délégation de vote à M. Roger MEZIN, M. Charles WATTELLE, délégation de vote à M. Gilles SEGUIN. Secrétaire de séance : Mme Edith BOCHAND 7 8 La séance est ouverte à 10 heures 22, sous la présidence de M. Claude GEWERC, Président du Conseil Régional de Picardie M. LE PRESIDENT : Je déclare la séance ouverte et je demande, préalablement au démarrage de nos travaux, à Madame Edith BOCHAND d'assurer les fonctions de secrétaire de séance et de faire l'appel nominatif de chacun des membres de notre Assemblée. MME BOCHAND : Merci, monsieur le Président. (Madame BOCHAND procède à l'appel.) POUVOIRS : Mme ABLA a donné pouvoir à M. MONTES Mme CAHU a donné pouvoir à M. DACHEUX M. CARON a donné pouvoir à Mme MAUPIN Mme LACHERIE-GOSSUIN a donné pouvoir à Mme ERRASTI Mme LEJEUNE a donné pouvoir à Mme FUSELIER Mme MICHAUX a donné pouvoir à Mme LEULIETTE M. MILLOT a donné pouvoir à M. MEZIN M. WATTELLE a donné pouvoir à M. SEGUIN MME BOCHAND : Nous sommes 49 présents, monsieur le Président. M. LE PRESIDENT : Je constate que nous sommes 49 membres présents, le quorum requis est la majorité absolue des membres du Conseil Régional, soit 29, et ce en application de l'article L 41-3213 du Code Général des Collectivités Territoriales, il est donc atteint. Pour le bon déroulement de notre séance, j'invite les personnes présentes dans la salle à mettre leur téléphone portable en mode silencieux et à limiter leurs allées et venues. Avant d'aborder cet ordre du jour, je vous rappelle que vous avez été destinataires des procès-verbaux des sessions des 26 septembre, 10 et 24 octobre 2008. Si ces documents n'appellent pas d'observation particulière de votre part... M. GREMETZ : J'ai une observation. Monsieur le Président, nous attendons toujours réponse à la proposition que nous avions faite d'un Conseil Régional exceptionnel sur la situation économique et sociale. On attend toujours réponse. M. LE PRESIDENT : Bien. Vous aurez réponse. M. GREMETZ : Vous n'avez toujours pas répondu, parce que la crise n'est pas suffisante semble-t-il… M. LE PRESIDENT : Vous aurez réponse. 9 Si ces documents, en dehors de cette observation particulière qui est notée, n'appellent pas d'autres observations, ces procès-verbaux seront considérés comme arrêtés en application de l'article L 41-3213 du Code Général des Collectivités Territoriales. Ainsi nous allons pouvoir commencer l’examen de l'ordre du jour de notre session. Je vous rappelle l'ordre du jour : introduction du débat par le Président, intervention du Président du Conseil Economique et Social Régional, puis intervention de chaque président de groupe politique. La conférence des présidents a décidé que vous aurez 20 minutes par groupe, entre l'intervention de ce matin et les explications de vote de vendredi. Donc, chacun les consomme comme il le souhaite. M. GREMETZ : Bravo Sarko, c'est le droit du Parlement... M. LE PRESIDENT : Je vous donnerai tout à l'heure l'ordre de passage des groupes et je vais en attendant commencer mon intervention. Monsieur le Président du Conseil Economique et Social Régional, mesdames, messieurs, chers collègues, cette semaine consacrée à notre session budgétaire s'ouvre dans un contexte général qui, je crois pouvoir le dire, nous préoccupe toutes et tous. Les Picardes et les Picards nous regardent, ils sont attentifs au contenu de nos débats et de nos réflexions, et surtout ils attendent que nous répondions à leurs préoccupations. Face à une situation économique et sociale dont chacun s'accorde à dire qu'elle est sans précédent par sa nature et son ampleur, ils veulent savoir sur qui ils pourront s'appuyer quand ils seront confrontés à des problèmes d'emploi, de logement ou pour élever leurs enfants. Pour ce qui concerne la majorité du Conseil Régional, nous n'avons pas attendu l'effondrement des places boursières pour agir contre les injustices et les déséquilibres du système libéral. Nous n'avons jamais cru à la pertinence illusoire d'un Etat minimal pour favoriser un développement équilibré de nos territoires ou un accès égal pour tous au savoir et à la culture. Il suffit d'aller à la rencontre des habitants des villes et des campagnes picardes pour comprendre que leurs difficultés viennent souvent d'une présence insuffisante de services publics, et que si demain la puissance publique se désengage encore un peu plus, ce sont des territoires entiers qui seront condamnés et qui devront mettre la clé sous la porte. 10 Les Picards comme les Français se rendent bien compte que ce modèle ne peut pas tenir; ils ne sont pas dupes de la faiblesse des arguments invoqués pour le justifier. Ils savent que si le gouvernement n'a pas répondu hier et ne répond pas aujourd'hui aux besoins de l'Education Nationale, des hôpitaux, des chercheurs, des collectivités qui souffrent de l'accroissement de leurs charges à cause d'une décentralisation mal faite, c'est parce que les choix du gouvernement se sont portés sur des mesures fiscales en faveur des plus privilégiés. 15 Mds€ par an, voilà ce que coûte aux Français le bouclier fiscal, les exonérations d'impôts sur les grandes fortunes et les frais de succession. Comment ne pas imaginer que si cet argent était utilisé autrement, nous pourrions répondre aux difficultés des Français les moins privilégiés, des Picards les plus modestes ? Quand on sait qu'un seul milliard d'euros suffirait à équilibrer les comptes de tous les hôpitaux, comment ne pas s'apercevoir qu'une autre utilisation des 14Mds€ restant permettrait de franchir un réel pas en avant, d'aller plus loin sur la voie du développement durable, de faire davantage d'efforts pour créer plus de richesses et d'emplois, et aussi pour qu'une plus grande solidarité s'exerce à l'égard de toutes celles et ceux qui souffrent dans notre région ? Cette réalité ne peut pas être dissociée de celle que connaissent les demandeurs d'emploi qui ont besoin d'être aidés pour retrouver du travail, des entrepreneurs et des industriels qui ont besoin d'être soutenus pour pérenniser leur activité, des enseignants, des chercheurs et des associations de soutien scolaire qui sont menacés d'asphyxie, mais aussi des médecins et des infirmiers qui n'ont plus les moyens de répondre aux besoins de leurs patients dans de bonnes conditions. Ce n'est pas vrai que les décisions politiques sont prisonnières d'un carcan économique insurmontable. C'est tout simplement d'une idéologie qui tait son nom dont elles sont otages, celle du gouvernement, qui pourrait tout aussi bien agir autrement, prendre d'autres décisions. S'il en avait eu la volonté, le plan annoncé par le Président de la République la semaine dernière aurait pu être bien plus ambitieux. La seule jambe sur laquelle il prétend pouvoir marcher, l'investissement, aurait pu être autrement plus étoffée. C'est certes une bonne chose d'annoncer que l'Etat va accélérer les investissements qui sont d'ores et déjà prévus, mais le Président de la République aurait aussi pu annoncer qu'il allait tout simplement respecter les engagements qui ont été pris hier par l'Etat et qui ne sont toujours pas tenus. Cela peut sembler être peu de choses, mais cela représente en réalité des sommes considérables. Nous attendons en effet toujours que l'Etat s'engage sur la RN2, la RN31, les PDMI et les grands travaux sur le ferroviaire. Ceux-ci sont de sa stricte responsabilité, il en est seul maître d'ouvrage. Si le Président de la République cherche à s'engager sur des chantiers importants pour le développement des territoires, qu'il prenne donc en considération ceux-ci ! 11 De plus, quelle avancée pour la clarification des compétences s'il décidait de s'engager seul ! Et surtout, quel soulagement pour les collectivités qui verraient dégager une partie de leurs contraintes financières, et qui pourraient ainsi mobiliser leurs crédits disponibles sur d'autres investissements, ce pour quoi elles sont le mieux faites lorsque l'Etat respecte leur vocation de collectivité de projet, et non de gestion. Regardons autour de nous en Espagne, en Allemagne, et inspirons nous de ce qui marche ! L'investissement des collectivités territoriales y est privilégié, parce que c'est l'assurance d'un bénéfice direct pour les territoires, et non pour les importations. Appliquons pour une fois cette maxime de bon sens en ayant le courage de considérer ce qui se passe chez nos voisins dans sa globalité. Inspirons nous de ces modèles pour conduire la réforme du système des collectivités territoriales que nous attendons tous, mais pas n'importe quelle réforme ! J'étais au Congrès de l'Association des Régions de France comme nombre d'entre vous, et je dois vous avouer que les propos du secrétaire d'Etat aux relations avec les collectivités territoriales m'ont profondément choqué ! Prendre pour prétexte le coût des structures démocratiques et le prétendu manque d'ancrage des élus de la République pour promouvoir je ne sais quelle collectivité hybride sont des arguments profondément fallacieux et insultants ! La seule vraie réforme qu'il nous faut engager d'urgence aujourd'hui, c'est celle de la clarification des compétences, qui est unanimement réclamée par les trois grandes associations que sont l'AMF, l'ADF et l'ARF ! Clarification entre les collectivités elles-mêmes, et clarification des compétences aussi entre l'Etat et les collectivités. Quand l'Etat confie certaines compétences aux territoires, il doit renoncer à vouloir continuer à les exercer malgré tout ! Cette clarification est aujourd'hui un enjeu essentiel pour permettre une plus grande efficacité de la puissance publique dans son ensemble, c'est-à-dire de l'Etat, qui doit assumer seul les missions dont il est responsable, et des collectivités territoriales, dont la qualité des relations de confiance avec l'Etat est un facteur essentiel pour la réussite de leurs missions. La crise rend encore plus nécessaire cette exigence de clarification des compétences, sans laquelle il ne peut y avoir de pleine initiative des collectivités, au plus près des territoires ! Et quand on rappelle que malgré tout, 75 % des investissements publics en France sont réalisés par les collectivités territoriales, ce qui représente près de 60 Mds€ par an, il est tout aussi urgent que l'Etat intervienne auprès des acteurs du financement des collectivités, la Caisse des Dépôts et Consignations et la Banque Centrale Européenne, pour qu'ils ordonnent qu'un accès au crédit à taux bonifié soit réservé aux collectivités. Ce moteur de la croissance doit absolument être préservé en temps de crise, et pour cela il serait bien que l'Etat commence à respecter les collectivités en n'annonçant pas à leur place, sans les avoir consultées, qu'elles participeront à hauteur de 2,5 Mds€ au plan de relance qu'il a seul décidé. 12 Si nous voulons vraiment que toutes les forces de notre pays se mobilisent dans une même direction, il faut commencer d'abord par respecter l'autonomie des collectivités qui s'administrent librement, et il ne faut pas ensuite venir critiquer le fait que leurs dépenses augmentent ! Notre hémisphère droit ne peut pas ignorer ce qu'il demande à notre hémisphère gauche ! On ne peut pas demander d'un côté aux collectivités de dépenser plus, et de l'autre, vouloir diminuer leurs recettes ! Cela reviendrait à agir soit par ignorance, soit avec mauvaise foi, et dans les deux cas cela pose un grave problème pour la démocratie. Mais comme je vous le disais tout à l'heure, nous n'avons pas attendu les effets de la déréglementation financière pour protéger l'économie régionale et les Picards d'un modèle à bout de souffle, et engager la Picardie sur la voie d'un développement plus respectueux des femmes, des hommes et de leur environnement. Si tout le sens du budget qui vous est proposé devait d'ailleurs être résumé en une seule phrase, ce serait celle-ci. Avec plus de 320 M€ de crédits d'investissement, le budget 2009 atteindra un niveau record. Les dépenses d'intervention sont quant à elles particulièrement élevées puisqu'elles atteindront 515 M€. Jamais la Région n'aura autant fait pour que son budget serve à ce point le re-développement de la Picardie, tout en conservant des finances saines, comme l'écrit le Conseil Economique et Social dans son avis. Plus que jamais cette année nous défendrons l'excellence de nos savoir-faire, de notre industrie, de notre agriculture et de nos chercheurs, parce que c'est la seule qui permette réellement à la Picardie de retrouver sa place au cœur de l'Europe des échanges et de l'innovation. C'est le projet sur lequel nous avons été élus par les Picards, c'est la stratégie que nous mettons en œuvre depuis plus de quatre ans maintenant, et c'est celle que nous continuerons à défendre pendant encore au moins deux ans. Nous vous proposerons en 2009 de mobiliser un niveau de crédits sans précédent, en faveur de l'économie, de l'emploi, de la recherche et de la formation. Près de la moitié du budget sera consacré à ces importantes priorités. Je voudrais ici attirer votre attention sur les risques que provoquerait une lecture trop hâtive des données qui figurent dans le budget. S'il est certes vrai d'un point de vue comptable que les crédits de paiement situés à la Fonction 9 intitulée « action économique » sont en baisse par rapport au budget de l'an dernier, il ne faut pas pour autant en déduire que les crédits consacrés à l'économie sont en baisse. En effet, certains fonds d'investissement ou de garantie abondés par la Région, comme certains centres de transfert de technologie, par exemple, reçoivent d'importants crédits au titre de la Fonction 0, dans laquelle sont inscrites les dépenses financées par les recettes dites de la « subvention globale », c'est-à-dire les crédits européens. De même certaines actions menées dans le cadre du Plan Energie Climat sont d'authentiques mesures en faveur des entreprises. 13 Ainsi, non seulement les crédits dédiés à l'action économique ne sont pas en baisse, comme le montrerait faussement l'évolution de la fonction 9, mais ils sont même en forte hausse si l'on considère la capacité réelle d'engagement de crédits. Et s'agissant d'économie, la seule lecture que nous devons adopter est bien celle des crédits qui pourront être mobilisés dans l'année pour les acteurs de l'économie, les entreprises, les centres de recherche, etc. Je pourrais citer ici de nombreux exemples pour illustrer cet effort mené par la Région en faveur de l'économie, de l'emploi et de la formation. Je citerai seulement celui de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les crédits dédiés aux constructions et aux équipements universitaires sont multipliés par trois sur la période 2007-2013 par rapport à la période 2000-2006, et atteignent un niveau sans précédent de 130 M€. Cela ne nous empêche pas, au contraire, de maintenir un haut niveau d'intervention en faveur de la politique d'aide au développement du territoire, puisque 30 M€ y seront consacrés cette année, et qu'en tout ce sont 92 M€ qui seront disponibles sur les trois prochaines années pour financer les projets des territoires. Cela ne nous empêche pas non plus, au contraire, là encore, de renforcer les moyens mis à la disposition des actions menées en faveur du développement des énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie. Au-delà des 19 M€ de crédits de paiement proposés, la volonté de favoriser la création de richesses et d'emplois en s'appuyant sur les enjeux du développement durable est commune à l'ensemble des mesures du budget. Les moyens consacrés à la recherche de procédés et de produits propres et sûrs, à la valorisation des agroressources comme au développement de Plans énergie climat territoriaux participent d'une seule et même stratégie, qui se veut porteuse de croissance et d'innovation, et pour laquelle la Picardie est reconnue au niveau européen. Disant cela, je ne peux manquer d'aborder ici la réunion qui doit avoir lieu en fin de semaine des chefs d'Etats membres de l'Union Européenne, qui doivent décider du contenu de la politique énergétique et climatique de l'Europe des 27 en adoptant son fameux « paquet énergie climat ». L'Europe doit être au rendez-vous d'une ambition collective dont la réussite est essentielle. Elle doit montrer l'exemple au reste du monde et appeler à une mobilisation en faveur du climat et de l'énergie qui doit nécessairement être mondiale. L'Union Européenne sait qu'elle peut s'appuyer sur la mobilisation de ses Régions pour y concourir en répondant à la fois aux exigences de protection de l'environnement et de création de richesses et d'emplois. C'est aussi dans cette perspective que s'inscrit notre budget. 14 Mais mon propos ne serait pas complet si je ne défendais pas à nouveau ici l'engagement volontariste de la Région en faveur du pouvoir d'achat des Picards. Cette année le budget primitif qui vous est proposé prévoit la mobilisation de 80 M€ d'aides directes en faveur des jeunes lycéens, étudiants, apprentis, mais aussi des stagiaires de la formation professionnelle auxquels nous offrons depuis longtemps maintenant un Revenu Social de Formation, des usagers du train, des parents d'élèves, des citoyens qui s'engagent pour les économies d'énergie, des futurs internes et des sportifs de haut niveau. En tout, ce sont bien 80 M€ qui seront accordés directement aux Picards pour leur permettre de ne pas avoir à se serrer la ceinture ou à renoncer à s'alimenter correctement pour pouvoir joindre les deux bouts et réussir leurs projets. Je suis fier que ma majorité ait réussi à porter cet effort en faveur de celles et ceux qui en ont le plus besoin, fier qu'aujourd'hui la Région donne plus aux Picards qu'elle ne leur prend à travers les taxes foncières, et ce d'autant plus que les difficultés au devant desquelles vont les Picards s'annoncent encore plus dures pour celles et ceux qui sont déjà dans le besoin. C'est parce que nous tenons compte de ces temps difficiles que nous n'augmenterons pas les impôts en 2009, et que nous serons encore plus vigilants à l'égard de celles et ceux qui traversent de mauvaises passes. L'aide sociale comme le RMI et l'APA ne sont certes pas des compétences de la Région, mais cela ne nous empêche pas de soutenir les associations qui s'engagent pour la solidarité avec ceux qui sont dans le besoin, à l'image de l'épicerie sociale visitée par le Président de la République la semaine dernière à Compiègne, ou de porter une attention particulière aux victimes du surendettement. Face à la crise, la solidarité aussi est une arme pour lutter contre les injustices. Nous vous proposons à travers ce budget de la calibrer en confortant l'aide aux emplois solidaires, en faisant de la culture et du sport de réels leviers pour l'émancipation de nos concitoyens, accessibles à tous et en particulier aux jeunes. Nous vous proposons aussi de consolider un engagement indéfectible en faveur des territoires du Bénin, du Niger et de Madagascar avec lesquels nous coopérons, parce que la crise que nous connaissons aujourd'hui est mondiale, et qu'elle appelle une solidarité qui ne peut pas s'exercer à l'intérieur de nos seules frontières. La crise que nous traversons n'est pas seulement économique, nous l'avons dit, elle est aussi sociale et politique. Elle n'est pas seulement régionale, elle est nationale, européenne et mondiale. Elle appelle donc une mobilisation de tous, à tous les niveaux, dans une même direction, pour que nos concitoyens retrouvent des raisons de croire en l'action du politique et de la démocratie. Je souhaite que l'exercice de cette session budgétaire soit pour nous tous l'occasion d'être à la hauteur de ces enjeux. 15 Monsieur le Président du Conseil Economique et Social Régional, vous avez la parole. M. CAMINE : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les conseillers régionaux, il m'appartient de vous résumer les grandes lignes de l'avis du Conseil Economique et Social Régional de Picardie sur le projet de budget primitif 2009 de la Région Picardie, qui a été élaboré par toutes les commissions du CESR et présenté par la commission Finances et Synthèse, adopté à l'unanimité et 5 abstentions jeudi dernier, 4 décembre. Le projet de budget de la Région Picardie pour 2009 met un terme à la croissance de ces dernières années -je vous rappelle qu'il était de +9 % en 2008, et +11 % en 2007-. Je retiendrai les termes employés par le vice-président du Conseil Régional lors de la présentation du 18 novembre dernier en commission des Finances : « Il s'agit d'un budget de rigueur et de stabilité. L'objectif clairement affiché est de maintenir la Région Picardie dans un régime financier sain et soutenable dans le moyen terme. » Cet objectif est partagé par le Conseil Economique et Social Régional. En effet, la dernière vague de décentralisation s'achève avec l'intégration au budget 2009 des 200 TOS supplémentaires. Les dotations de l'Etat seront désormais stabilisées. Par ailleurs, les allocations compensatrices varient puisqu'elles sont versées en contrepartie financière des abattements, des réductions et des exonérations accordés par l'Etat. Or le budget régional est dépendant des compensations et fiscalités transmises par l'Etat à hauteur de 63 % en 2009, et l’était à près de 70 % l'année dernière. De plus, l'Etat mène une réforme profonde de ses finances publiques, tout en souhaitant maîtriser l'évolution de l'ensemble des dépenses publiques des acteurs publics. Par ailleurs, les taux de la fiscalité régionale directe n'augmenteront pas en 2009, le tarif des cartes grises lui sera en hausse ainsi qu'une modulation maximum de la fraction régionale de la TIPP. Sur le projet de budget pour 2009, de plus de 1Md€, les dépenses de fonctionnement représentent désormais 656 M€ -soit 65 % des dépenses- et les dépenses d'investissements s’élevant à 348 M€, soit 35 % du budget. Le niveau de l'emprunt d'équilibre, 189 M€, diminue tandis que l'épargne brute, elle, progresse. La Région Picardie fait donc le choix d'augmenter sa capacité d'autofinancement, et corrélativement de limiter le recours à l'emprunt. Le faible endettement et la marge d'emprunt laissent des perspectives d’investissement pour les années à venir, et la Picardie pourra en conséquence se doter d'équipements structurants. Le CESR a particulièrement à cœur la réalisation de grandes infrastructures qui participeront à la mise en œuvre d'une région solidaire et durable. Il s'agit en premier lieu de la réalisation du Canal Seine Nord Europe pour lequel le CESR estime que la contribution de la Picardie ne doit pas aller au-delà de sa capacité financière, ni des retombées économiques envisagées pour notre région. 16 Le CESR, à ce titre, s'est étonné qu'aucune ligne budgétaire ne soit inscrite au projet de budget 2009 sur le Canal Seine Nord Europe. Certes le Conseil Régional n'a encore validé qu'un protocole d'intention préalable à la réalisation du canal et reste dans l'attente des positionnements de l'Etat et des autres régions concernées, mais l'ouverture d'une ligne budgétaire aurait pu marquer l'attachement de la Région Picardie au canal à grand gabarit Seine Nord Europe. Pour le CESR, il s'agit également de développer le fret ferroviaire et de mettre en place le corridor fret Le Havre – Amiens - Metz ou Dijon. Cette infrastructure est complémentaire au Canal Seine Nord Europe, dont deux plateformes picardes pourront lui être connectées : Nesle et Noyon, via Tergnier. Une connexion avec l'axe est-ouest, en plus des retombées générées par cet axe, pourrait renforcer le captage des flux sur l'axe nord-sud. Elle a en outre l'intérêt de connecter directement Amiens, capitale régionale dotée de plus de 1000 hectares de zones d'activité, et d'intégrer Amiens dans une chaîne logistique globale. (Arrivée de Mme MICHAUX.) Pour le CESR, il s'agit également de l'amélioration des dessertes TGV de notre région par la mise en œuvre du barreau Creil - Roissy, et de l’électrification de la ligne Amiens - Rang-du-Fliers, réclamée par le CESR depuis 2002, et de la création d'une ligne TGV Paris – Amiens - Londres. Vous vous êtes d’ailleurs prononcés en faveur des deux premiers projets à travers le Contrat de plan 2007-2013. Il y a quelques jours d’ailleurs, le Directeur Régional de RFF annonçait avoir des contacts très fructueux avec l’Ile-de-France, y compris le STIF, et le lancement du débat public sur le projet dès 2009, pour un démarrage des travaux dès 2015. RFF estime également qu'Amiens pourrait bénéficier de plusieurs TGV directs en direction des grandes villes de l’hexagone, auxquels s'ajouterait l'ensemble des destinations possibles au départ de Roissy Charles de Gaulle, moyennant un simple changement de quai. L'ensemble de ces infrastructures est nécessaire afin de désengorger les axes routiers, de favoriser le développement économique de notre région, tout en atteignant les objectifs de développement durable et en particulier du plan régional énergie climat. Je souhaiterais maintenant souligner la demande formulée par le CESR dans cet avis, comme nous l'avions déjà fait pour l’avis du BP en 2008, et qui concerne la transmission d'informations complémentaires sur le stock d'autorisations de programme et d'autorisations d'engagement antérieur à 2009. En effet, le stock provisionnel pour 2009 d'autorisations de programmes est de 2,224 Md€ et celui des autorisations d'engagement de 2,434 Md€, et il s'agit pour le CESR d'obtenir des éléments sur la partie de ce stock ayant déjà fait l'objet d'un mandatement, et le montant de crédits de paiement restant à mandater dans les années à venir, appuyé d'un échéancier prévisionnel de ces mêmes crédits de paiement. 17 En effet, le CESR, pour pouvoir analyser au mieux les orientations générales du DOB et du budget ne dispose pas des éléments nécessaires pour mesurer les décaissements de la collectivité régionale sur les années antérieures et les années à venir. Et à cet effet, nous souhaiterions pouvoir partager les outils mis en place par la Région qui lui permettent de piloter au mieux sa gestion budgétaire, si ces outils sont déjà mis en place par le Conseil Régional, ce dont nous ne doutons pas. Concernant la partie sectorielle du projet de budget primitif pour 2009, je m'attacherai à mettre quelques points en exergue, conforté par les débats qui ont animé notre session budgétaire du 4 décembre dernier. Les points les plus sensibles du point de vue du CESR, soulignés par notre avis, concernent trois points : 1. La formation professionnelle et l'apprentissage, dont le budget en crédits de paiement a été amputé de 9 %. 2. L'éducation et la prévention à la santé, dont les actions souffrent d'une chute de crédits de paiement de 47 % au titre de ce chapitre 41-02. 3. La culture, dont les dotations sont en deçà des attentes des acteurs régionaux, alors que 2009 est une année en pleine exécution du schéma régional SRDC adopté en début d'année 2008. Dans un contexte picard où les indicateurs en termes de formation ne sont pas bons, c'est-à-dire un taux de non diplômés plus important que la moyenne nationale, un taux de salariés et demandeurs d'emploi en situation d'illettrisme en augmentation, une réussite aux examens inférieure aux autres régions, dans un contexte économique extrêmement préoccupant, en particulier pour l'industrie, on peut s'attendre à des besoins en formation et en qualification accrus. Or, pour la première fois depuis trois ans, nous constatons que le budget global de la formation professionnelle et de l'apprentissage est en baisse, tant en investissement qu’en fonctionnement. La commission formation des hommes du CESR nous a fait part de ses inquiétudes quant au recul du budget de la Région dans ce domaine, pourtant au cœur de ses préoccupations. Soucieux de l'élévation du niveau de compétences et de qualification des Picardes et des Picards, le CESR attend du Conseil Régional qu'il se réserve la possibilité de mobiliser des moyens supplémentaires, notamment pour la formation et l'insertion des demandeurs d'emploi courant 2009, pour tenir compte de l'aggravation du contexte économique et social picard. 18 Il en est de même pour les formations sanitaires qui ont accumulé un déficit depuis le transfert de cette compétence aux régions françaises. Si l'Etat a réalisé une dotation complémentaire, celle-ci ne semble pas rattraper ce retard, et en conséquence le CESR demande au Conseil Régional, au titre de ses compétences économiques, d'aménagement de territoire, de formation, d'ouvrir un dialogue avec les hôpitaux gestionnaires et l'Etat, pour que l'appareil de formation sanitaire de la Région soit durablement conforté et puisse ouvrir des perspectives de développement. Concernant l'apprentissage, le CESR apprécie l'augmentation de la ligne budgétaire consacrée au dispositif classique, et les résultats positifs des actions engagées. Néanmoins il s'inquiète de la suite qui sera donnée par l'Etat, une fois le contrat d'objectifs et de moyens terminé. Parallèlement, le CESR s’étonne de la chute de 42 % des crédits de paiement consacrés aux dispositifs complémentaires que sont les classes de préapprentissage qui connaissent pourtant un vif succès et de très bons résultats. Le second sujet sensible sur lequel le CESR s'est prononcé le 25 novembre dernier, à travers l'auto saisine « la santé de l'école à l'université, pour une meilleure réussite en Picardie », concerne les actions à mettre en œuvre ou à renforcer afin d'améliorer et de préserver le capital santé des jeunes en Picardie. En effet, alors que le CESR sollicite une plus forte implication de la Région, il semblerait que les crédits consacrés à ces actions soient amputés de près de moitié. Le troisième sujet sensible est la culture qui ouvre les portes, qui donne envie d'accéder au savoir. Le Conseil Economique et Social regrette que la mise en œuvre du schéma régional de développement culturel ait lieu dans un contexte défavorable, qui contraste avec les années précédentes. Nous avions d'ailleurs insisté au moment du DOB sur l'augmentation importante des moyens consacrés à la culture depuis 2004, puisque passant d'environ 8 € à 14 € par habitant. Pour le CESR, il est souhaitable que le soutien aux créations des compagnies de la région soit amplifié, notamment au regard des critères de qualité et de leur potentielle de diffusion à l'intérieur et en dehors de la région, afin de renforcer l'image de création en Picardie. Par ailleurs, le CESR reste très attaché à la transformation de Picasco en centre régional du livre. Pour nous, l'appétence à la lecture est une réponse efficace dans la lutte contre l'illettrisme. Je souhaite maintenant vous exposer les principaux points positifs soulignés par le CESR. Ainsi, nous apprécions la mobilisation du Conseil Régional en faveur du développement économique, et nous soutenons fortement la volonté du Conseil Régional d'intervenir dans un contexte de crise actuelle à travers un guichet unique mis en œuvre pour la veille et l'instruction des dossiers d'entreprise rencontrant des difficultés, et un renforcement des avances et garanties en faveur des entreprises. 19 Je voudrais par ailleurs mettre en exergue la traduction des réformes des aides régionales aux entreprises, adoptées par la Région en juin dernier, par les premières mesures suivantes, l'application de nouvelles règles d'intervention et de nouveaux critères dans le cadre de l'attribution des aides, notamment de l'aide à la création d'emploi dans les TPE, ou encore le développement des avances remboursables. Le CESR souligne l'effort du Conseil Régional en matière d'enseignement supérieur et de la recherche, en particulier sur les crédits de construction. Dans la suite de nos travaux sur les pays, le CESR a souligné que le Conseil Régional réaffirme son soutien aux territoires et aux pays en particulier, alors même que leur avenir est actuellement en pointillés. Pour le CESR, deux éléments du nouveau dispositif sont particulièrement notables, la volonté du Conseil Régional de favoriser l'émergence pour cette nouvelle programmation de projets plus intégrés à partir d'une meilleure prise en compte des priorités locales, mais aussi régionales. Et deuxième point, l'élargissement du périmètre de contractualisation à certaines politiques sectorielles. Il espère que cela permettra d'améliorer la transversalité des politiques régionales et considère que les conférences administratives territoriales vont dans le bon sens. Cependant, il ne faudrait pas que les crédits relevant de la politique du FRAPP ne se substituent aux crédits sectoriels auparavant mobilisés. Enfin, le CESR tient à rappeler son soutien au système de péréquation mis en place, qui permet d'instaurer une solidarité entre territoires. Il souscrit également aux indicateurs prévus, mais suggère qu’en plus des indicateurs eux-mêmes, puisse être intégré un indicateur tel que le taux d'équipement des territoires. Cela serait en adéquation avec les missions attachées au FRAPP. Le CESR a noté avec satisfaction que la politique de la ville est axée sur le développement durable et que la nouvelle génération de contrats régionaux d'agglomération, les CRA, est plus exigeante en la matière. Concernant le fonds régional d'aménagement du territoire, le CESR a retenu qu'il serait à l'avenir mobilisé en faveur des grands projets régionaux découlant de la stratégie SRADDT, et à ce sujet nous sommes dans l'attente de la poursuite de la concertation sur le SRADDT qui permettra de définir dès 2009 les grands projets régionaux et les directives régionales d'aménagement. Enfin, le CESR a reconnu et encourage les démarches engagées dans le cadre de l'Agenda 21 et exprimées dans le projet de budget primitif pour 2009, à savoir la recherche d'économies d'échelle et de moyens, la recherche de transversalité entre les politiques et les directions du Conseil Régional de Picardie, et enfin l'évaluation des politiques et des actions mises en œuvre. Le CESR est d'ailleurs dans l'attente des évaluations des différentes politiques régionales. Je vous remercie de votre attention. 20 M. LE PRESIDENT : Monsieur le Président je vous remercie. Je vais vous donner l'ordre de passage des interventions des groupes. En premier interviendra le groupe Communiste et Progressiste, en deux le groupe Aimer la Picardie, en trois le groupe Verts PRG, en quatre le groupe Communiste et Républicain, en cinq le groupe Front National, et en six le groupe du Parti Socialiste, étant bien entendu que vendredi, au moment des explications de vote, ce sera l'ordre inverse. C'est ce qui a été convenu en conférence des présidents. La parole est au groupe Communiste et Progressiste. MME CLAUX : Monsieur le Président du Conseil Régional, monsieur le Président du CESR, chers collègues, le vote de notre budget se déroule dans un contexte social et économique difficile, ainsi la crise financière que nous subissons serait celle d'un système qui en quelque sorte a trahi l'esprit du capitalisme, selon M. Sarkozy… C'est la fable du bon et du mauvais capitalisme, le retour de M. de la Fontaine ! La finance a-t-elle dévoyé le bon capitalisme de papa, qui serait tout gentil, vertueux, ou a-t-elle poussé jusqu'à ses extrémités, faisant apparaître au grand jour son être profond ? Freud expliquait déjà que les états de crise révélaient toujours une personnalité. Le jugement est sans doute valable aussi pour les sociétés. Il n'y a pas d'un côté la finance sale, dérégulée, aux mauvaises manières, et de l'autre, le vrai visage du capitalisme, propre sur lui, qui travaille et se lève tôt le matin. Apparemment ce diagnostic a été ignoré par M. SARKOZY, en décidant d'un plan de sauvetage des banques pour lequel le gouvernement est prêt à mobiliser 320 Md€ et à en décaisser 40 Md€ dans l'immédiat. Tout comme son plan de relance de 26 Md€, sans GPS. A qui profitera cette politique ? Pour relancer la croissance, quid des 9 Md€ pour porter le SMIC à 1 500 € ? Quid des 7 Md€ pour boucler le trou de la Sécurité Sociale ? Et pendant ce temps-là, ARCELOR MITTAL annonce un plan de 1 600 suppressions d'emploi. Les soustraitants de l'automobile, du bâtiment ferment leur porte en décembre, voire en janvier. Les salariés sont au chômage partiel et les intérimaires sont remerciés. Finalement, la crise tombe à pic, les patrons vont pouvoir continuer à licencier plus pour continuer à gagner plus, relayés par l’adage scandaleux des traders : « La bourse ou la vie ! » Ils sont les robins des beaux quartiers, du luxe et des privilèges, si bien que le plan de relance se bornera essentiellement à de nouveaux cadeaux aux entreprises, sans contreparties réelles : aides sans sélectivité, allégements de cotisations. En dehors des mesures ciblées sur l'automobile et le logement, d'impacts limités, celles concernant le pouvoir d'achat sont repoussées à plus tard. 21 Les décisions gouvernementales n'influeront donc en rien sur la mise en place d'un véritable bouclier fiscal, d'un bouclier social, et ce sont les employeurs, patrons et actionnaires qui une nouvelle fois vont passer au guichet, équipés des valises et identifications bancaires installées dans les paradis fiscaux, échappant à tout contrôle. Le gouvernement tente de nous faire croire que l'on pourrait réveiller la croissance et sortir la France du coma dans lequel elle est plongée sans augmenter le pouvoir d'achat des salariés qui peinent à consommer, sans coup de pouce aux salaires, et notamment au SMIC, sans baisse de la TVA qui est l’impôt le plus injuste et qui frappe les familles d’autant plus fort que les revenus sont les plus modestes. Rien pour les salariés précaires, l'école, les services publics, les collectivités locales. Rien pour accompagner nos choix et orientations politiques. Merci monsieur SARKOZY ! Notre projet de budget 2009 affirme l’ambition de nos politiques régionales, pour amortir les effets de la crise pour les Picardes et les Picards, pour amorcer des propositions alternatives au capitalisme en faillite. Si les caisses de l'Etat sont extensibles pour les spéculateurs sans foi ni loi, elles sont restées fermées pour répondre aux besoins élémentaires de formation professionnelle et continue, pour des transports collectifs performants, ou encore le logement pour tous. En témoigne ces jours derniers les mobilisations pour le respect de la loi Dalo, quand dans le même temps le gouvernement continue à s'attaquer à la loi et au financement des projets SRU. En bref, c'est l'austérité générale pour les populations qui vont devoir payer en plus la facture de l'asphyxie générale des collectivités territoriales par l'Etat. Des financements en berne côté Etat, avec de nouvelles baisses des dotations aux collectivités au moment où elles en ont le plus besoin. Des financements qui ne peuvent se satisfaire d'une majoration de la TIPP. Ou encore, nous le rappelons, c'est de ressources nouvelles dont la région a besoin, et bien sûr des ressources ne faisant pas peser de charges supplémentaires sur les populations. Nous renouvelons notre proposition d'une réforme ambitieuse de la fiscalité, comme la taxation des revenus financiers. Notre budget doit renforcer les solidarités avec les populations et les territoires les plus délaissés. Il doit s'adresser aux personnes qui en ont le plus besoin, en particulier dans les secteurs à forts désengagements de l'Etat, comme les transports, le logement, la culture, l'action sociale, l'enseignement supérieur, la formation, le tourisme social. Il doit répondre à lutter contre toutes les formes de discrimination et d'exclusion. Il ne faut pas remettre en cause le niveau des services rendus par nos politiques. Notre budget doit répondre à une démarche à la fois de solidarité et de relance économique, produisant un autre type de développement que celui que nous impose la crise. Au fil de ces quatre années de mandature, nous avons tissé des liens avec de nombreux réseaux, grâce à nos politiques régionales. Je pense entre autres aux lycées, aux transports, à la culture, au sport, au tourisme, à mieux faire vivre et partager nos politiques par la mise en œuvre d'une concertation permanente au cœur de notre action, la démocratie. 22 Nous avons là des relais et des exemples de réussite non négligeables qu'il ne faut ni abandonner ni décevoir. Toutes ces populations doivent être assurées que nous gardons le cap sur la lutte contre les inégalités sociales, territoriales, environnementales, dont le soutien à l'emploi tellement malmené. Nombre de mesures régionales -évaluées à 85 M€- pour redonner du pouvoir d'achat aux Picards sont de bons exemples de solidarité régionale. Le maintien de l'effort sur l'enseignement supérieur et la recherche, sur le transport, le logement, le tourisme, l'aménagement des territoires et pays est à souligner. Cependant nous regrettons, comme le note le CESR, que des dispositifs s'adressant aux publics qui en ont le plus besoin, dont les plus fragiles, voient leurs crédits diminués, telle la formation insertion, l’aide aux réseaux d'accueil, la réhabilitation de logements étudiants, la promotion sociale, la formation des salariés, les bourses étudiantes, l’aide à l'accès au logement des jeunes, l’action éducative, la culture, le sport et les loisirs. Nous sommes convaincus que notre collectivité doit aider les PME, PMI et TPE à accéder au crédit dans des conditions favorables, sous la maîtrise des commissions économiques et des aides économiques et d'évaluation. Ceci nous invite à véritablement faire vivre notre charte de progrès et son volet guide d'entretien, contractualisant des partenariats économiques maîtrisés. Le processus de mutualisation des moyens via un fonds régional pour l'emploi est à travailler, en mobilisant autrement l'ensemble du secteur bancaire et financier, car la période à venir risque fort de voir augmenter le nombre de chômeurs. Les crédits universités entreprises sont en hausse, c'est une bonne chose car ils préparent l'avenir, mais restons vigilants, il est plus que jamais important que les conseils de surveillance associent les travailleurs au travers de leurs organisations syndicales, et les chercheurs quant aux objectifs à atteindre, et que les outils d'évaluation soient mis en œuvre. Voici les quelques éléments que je voulais souligner au nom du groupe Communiste et Progressiste, et les élus de notre groupe interviendront plus précisément lors du débat des commissions. Je vous remercie. M. LE PRESIDENT : Merci. La parole est à Mme CAYEUX pour le groupe Aimer la Picardie. MME CAYEUX : Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, mes chers collègues : Monsieur le Président, vous nous présentez cette année votre dernier budget en année pleine pour la Région Picardie, et, une fois de plus, vos choix nous apparaissent en décalage avec la réalité, voire surprenants dans le contexte actuel. 23 Vous nous proposez en effet une hausse de la fiscalité –dissimulée dans la Taxe sur les cartes grises- et une nette diminution des deux postes budgétaires les plus importants en cette période de crise économique et financière, à savoir l’Action Economique et la Formation. Tout cela sans réduire le train de vie de la collectivité, et sans orienter votre politique vers une démarche de résultat. Monsieur le Président, il ne s’agit pas de dépenser plus, il s’agit de dépenser mieux et surtout, il faut en mesurer les effets. En ce qui concerne la fiscalité, nous avons eu un espoir récemment, lorsque vous nous avez annoncé qu’il n’y aurait pas d’augmentations d’impôts en 2009. Nous nous étions félicités de cette décision pour les foyers picards, tout en regrettant que vous n’en annonciez pas une baisse étant donné les hausses démesurées de ces dernières années. Malheureusement votre promesse fut vite oubliée, puisque vous proposez dans votre document budgétaire d’augmenter la taxe sur les cartes grises de 12% de plus que l’an dernier, c’est-à-dire ponctionnés sur le budget des automobilistes, ce qui fait 8 M€ de recettes en plus que l’année dernière. Par ailleurs, cette taxe dont vous vous vantez qu’elle soit en Picardie inférieure à la moyenne nationale, a vu sa recette doubler depuis votre arrivée. De 36 M€ en 2004, son produit atteindrait 72,5 M€ en 2009, soit une hausse de 101 % en quatre ans ! Je vous laisse donc expliquer aux travailleurs que cela ne s’appelle pas une hausse…! Sont tout aussi en décalage avec la réalité, l’Action Economique et la Formation, les priorités budgétaires qui nous sont proposées dans ce domaine. En ce qui concerne l’« Action Economique » : son budget est une nouvelle fois en baisse. Il chute cette année de 11 % en fonctionnement et de 3 % en investissement, soit 5 M€ de moins qu’en 2008. Vous avez tenté il y a quelques instants de nous expliquer que nous n’avions sans doute pas bien compris, pas bien lu, pas bien discerné les chiffres à travers le budget, mais il va falloir m’expliquer s’il s’agit d’une nouvelle nomenclature. Le moment est-il bien choisi, monsieur le Président, de réduire les moyens consacrés à l’économie ? Où sont donc passés les engagements pris il y a à peine un mois, alors que vous annonciez un plan de lutte régionale contre la crise ? 24 Le budget Formation est lui aussi proposé en baisse, et de plusieurs millions d’euros. Le CESR s’en inquiète d’ailleurs et nous tenons à relayer cette inquiétude. Je le cite : « Le CESR constate que, pour la première fois depuis trois ans, le budget global de la formation professionnelle et de l’apprentissage est en baisse en investissement comme en fonctionnement. Cela représente, en AP et AE cumulées, une baisse de 5,38 %. Les crédits de paiement sont quant à eux en baisse de 9 %. » Le CESR s’inquiète de ce recul que la Région justifie par des contraintes budgétaires alors que l’élévation du niveau de formation des Picards constitue la priorité du PREF et que les besoins en la matière vont inévitablement s’accroître en 2009 en raison de la détérioration de la situation économique. Monsieur le Président, comment comptez-vous faire, avec moins d’argent, ce que vous ne réussissez déjà pas à faire aujourd’hui ? Et cela sans même revoir votre politique et engager une véritable politique de résultat ? En cette période difficile, où les jeunes Picards et les personnes en difficultés ont le plus besoin de la Région, vous nous proposez un désengagement. Alors que la Formation Professionnelle et l’Action Economique, fonctions régaliennes des conseils régionaux, sont les pôles les plus importants dans une région comme la nôtre, et encore plus en période de crise, vous proposez d’en diminuer les crédits simultanément. Pire, vous allez à l’encontre d’une politique sur laquelle vous vous étiez engagé en adoptant le Plan Régional Education Formation –PREF- il y a à peine deux ans ! Or, vous le savez : la demande d’emploi en Picardie est une nouvelle fois en hausse en octobre et fait, une fois de plus, moins bien que la moyenne nationale. La progression du nombre de jeunes demandeurs d’emploi de 12,2 % en Picardie contre 8,2 % à l’échelle nationale est également très inquiétante pour l’avenir. Nous notons +14 % dans la Somme, +12 % dans l’Oise et +11 % dans l’Aisne. Les chômeurs de moins de 25 ans représentent aujourd’hui 26 % des demandeurs d’emploi cette année, contre 24,9 % l’année dernière, soit plus d’un quart ! C’est pourquoi, monsieur le président, à l’occasion des débats qui se tiendront cette semaine, notre groupe proposera plusieurs mesures afin de redonner du pouvoir d’achat à nos concitoyens. Par la diminution de certains impôts notamment, mais également par la suppression de certaines de vos surtaxes. Parallèlement, nous ferons plusieurs propositions d’économies qu’il est possible de mettre en place très simplement, et qui permettront de dégager des moyens à redéployer vers les pôles de compétences nous apparaissant essentiels dans le contexte actuel. 25 Des débats qui auront lieu cette semaine et de la prise en compte des remarques que nous vous ferons, dépendra, vous l’imaginez bien, notre comportement vendredi lors du vote du budget 2009 de notre collectivité. Toutefois, il y a trois grandes orientations sur lesquelles nous ne saurions transiger : - Une baisse d’impôt qui redonne du pouvoir d’achat aux travailleurs, - L’instauration d’une politique de résultat, - Le recentrage de l’action du Conseil Régional sur ses compétences fondamentales, et principalement l’Action Economique et la Formation en cette période de crise. Pour mener cette politique, les moyens peuvent être trouvés. Le CESR, dans son avis rendu la semaine dernière, l’a d’ailleurs souligné. Les stocks d’autorisations de programme (AP) et d’autorisations d’engagement (AE) de la Région sont « conséquents ». Ils atteindraient 2,22 Md€ en 2009 pour les AP, et 2,43 Md€ pour les AE. Avec tout cela, vous avez plusieurs budgets d’avance, monsieur le Président, et de quoi mener une autre politique. Nous nous associons d’ailleurs au CESR quant à sa demande d’informations sur les stocks d’autorisations de programme et d’autorisations d’engagement antérieurs à 2009. Nous émettons le souhait que vous nous présentiez cette semaine et avant la clôture du budget, le détail de ces stocks financiers. Je m’arrêterai ici pour aujourd’hui, puisque notre temps de parole est compté. Je rappelle à mes collègues que nous disposons d’un temps de parole de 20 minutes pour les deux journées de lundi et de vendredi. Merci. Je vous remercie. M. LE PRESIDENT : La parole est au groupe Verts PRG. MME MAUPIN : Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, mes chers collègues, ce budget 2009 s’inscrit, comme beaucoup l’ont dit, dans un contexte social préoccupant : crise financière et surtout cortège de licenciements qu’elle implique. Sans oublier la crise alimentaire en Afrique, et la crise énergétique toujours plus prégnante pour tous. Car les défis qui sont ceux de notre début de siècle sont non seulement économiques et sociaux, mais de façon indissolublement liés environnementaux et démocratiques. C’est cette manière de voir écologique et décloisonnée que nous portons. Mais elle s’accompagne dans le même temps d’une volonté résolue d’agir. Elle est globale, cohérente et donne une ligne directrice à notre intervention sur le budget : notre grille d’analyse politique est toujours celle d’une redistribution équitable, fraternelle des richesses. Et dans le même temps, nous devons conjuguer cette 26 volonté de justice avec le souci de produire autrement : en circuits plus courts, plus sainement, avec une économie de ressources tout en maximisant les bénéfices sociaux. Nous remarquons donc dans ce budget les efforts de relocalisations et de reconversions : - sur les plans industriels -on notera sur cette politique une intervention à haut niveau depuis 4 ans-, - dans le domaine d’une agriculture plus durable -dont le budget a été plus que doublé-, - l’élévation du niveau de formation générale -secteur qui représente 44 % de notre budget-, - des alternatives énergétiques, filières de recyclage -nous notons le doublement du budget de l’environnement depuis 2004 qui atteint désormais 20 M€-, - des constructions ou réhabilitations de nos lycées -500 M€ d’investissement sur la période 2005/2010, c’est deux tiers de plus que notre engagement de mandature !. Je pourrais continuer la liste... La réponse régionale à la précarité des emplois réside dans le soutien toujours affirmé aux mobilisations pour les droits des travailleurs et pour la sécurité professionnelle. Ce sont aussi les soutiens rapides pour les reconversions en favorisant l’économie sociale et solidaire et les services publics : nous sommes attentifs aux avancées sur ces politiques plus émergentes. Elles méritent des moyens spécifiques. Nous notons avec beaucoup de bienveillance ce qui décloisonne nos politiques : nos 12 chantiers de mise à niveau de haute performance énergétique de lycées prévus en 2009 bénéficient à un environnement plus sain -celui de nos lycéens- à l’emploi local -ce serait l’occasion de muscler aussi nos clauses sociales à ce niveau- et à l’allègement de nos factures d’énergie. Que l’on y songe, nous inscrivons encore 250 € par an et par lycéen en dotation de fioul. C’est beaucoup trop ! Néanmoins, ce budget confirme l’engagement fort de la Picardie, le plus important nationalement jusqu’à présent, en matière de transport ferroviaire -162 M€ d’acquisitions de matériels roulants, c’est sans précédent et c’est autant, mes chers collègues, que la Région Ile-de-France cette année !Nous sommes particulièrement attentifs aux progrès en matière de tarification équitable et en faveur de la mise en conformité de l’accès des gares aux personnes handicapées. Au total, notre contribution nette pour les trains s’élève à 113 M€ en 2009. Mais les résultats sont là : la progression de la fréquentation de nos trains régionaux a été de prés de 15 % en cumul ces deux dernières années. Nous soutenons cette politique. C’est bien pour les familles, les salariés, c’est bon pour l’environnement, et cela créée des emplois. Voilà du décloisonnement gagnant ! 27 Nous appuyons et voulons voir encore s’intensifier les politiques de formation des apprentis et des personnes en situation de chômage : 44 % d’apprentis en plus depuis 2004 doivent mieux s’insérer encore sur le marché du travail. Et bien sûr, nous sommes en accord total avec notre politique de coopération décentralisée : l’engagement d’y consacrer 1 % de notre budget est à notre portée. Cela sera atteint en 2010, ce qui mérite notre attention et nos félicitations. Mais c’est au cours des débats à venir que notre groupe s’exprimera dans les différents pôles. D’ores et déjà nous pensons que c’est en période de crise que doit le plus s’exprimer la solidarité et en priorité via les services publics et la redistribution par l’impôt. Si nous notons la proposition de les stabiliser en 2009, il faut prendre garde à ne pas enrayer « la machine à redistribuer ». Aussi, c’est avec satisfaction que nous observons la proposition de hausse de 1 € sur les cartes grise. 28 € par cheval vapeur : cela reste encore le tarif le moins cher de France et cela alimente directement notre effort historique en matière ferroviaire que j’évoquais à l’instant. Car nous sommes attentifs aux alternatives concrètes qui bénéficient aux ménages. A l’inverse, certaines politiques en matière d’infrastructures routières, aéroportuaires ou autres possibles futurs grands travaux sur nos voies navigables obèrent nos capacités de financement. Il faut en avoir conscience, elles pèseront durablement sur nos finances et, avant de s’y engager, que l’on évalue pleinement leurs effets. Ceux liés au chantier, bien entendu, mais ceux aussi à long terme. Et que l’on se souvienne aussi des exemples des communes à la croisée de nombre de réseaux routiers et qui n’en ont pourtant retiré aucun bénéfice ou si peu au regard des très lourds investissements engagés. Aussi, monsieur le Président, mes chers collègues, nous souhaitons que les choix budgétaires correspondent à la réalité des besoins de financement de nos politiques présentes et à venir, qui devront être de plus en plus marquées par l’exigence de la redistribution et de l’évaluation. Nous prônons des interventions plus systématiquement conditionnées à des objectifs, qu’ils soient écologiques et sociaux. Mais nous ne pouvons plus nous permettre d’alimenter des politiques pour tous et donc pour personne. Nous savons les cibles prioritaires -les catégories populaires, les classes moyennes...- et les politiques sur lesquelles nous faisons levier, j’ai cité quelques exemples. Et cette redistribution, marque de notre engagement à la gauche de l’échiquier politique, nous continuerons à l’inscrire dans le cadre d’une décroissance solidaire, sélective et équitable de certaines activités : celles qui consomment trop d’énergies fossiles par exemple. Cela nous permettra de réinvestir sur des dispositifs prioritaires qui en ont besoin. 28 Ce sont là les variables d’une équation gagnante, celle d’un budget d’un milliard dont nous devons garantir la pérennité du financement et des effets. Je vous remercie. M. LE PRESIDENT : Merci. La parole est au groupe Communiste et Républicain. M. GREMETZ : Merci, monsieur le Président. Je me limiterai car mes collègues Jean-Luc Tournay et Jean-Luc Belpaume, dont M. Guiniot pensait qu’ils avaient disparu ou m'avaient abandonné sont là, costauds, et ils interviendront plus longuement vendredi. En ce qui me concerne, en tant que président de groupe, je voudrais faire quelques remarques, dont bon nombre que je partage avec le CESR, qui travaille bien, objectivement. Alors que l’on connaît la situation économique, sociale et financière, alors que l'on connaît les difficultés extraordinaires de la population picarde, je vois que dans ce budget, on est encore totalement en dehors de la réalité. Je vous l'ai d’ailleurs dit l'autre jour concernant l'enseignement supérieur et l'université Jules Verne. J'ai aussi ici, et je peux les citer, tous les dossiers concernant plus de 10 000 salariés. Or on ne dit pas un mot là-dessus, hormis de voter des crédits pour PROCTER & GAMBLE, qui réalise pourtant des profits extraordinaires ! Mais le budget emploi diminue… Formidable ! On sait quel est le pouvoir d'achat des Picardes et des Picards. Les gens n'y arrivent plus. Or, que voit-on ? On continue d'augmenter les cartes grises. Et on continue de laisser la TIPP, alors que le prix du baril de pétrole a extraordinairement baissé. Alors que veut-on ? Ce sont les gens qui sont obligés de prendre leur voiture qui doivent payer ça ! C’est complètement anormal ! D'autre part, je le dis aussi tel que je le pense, et ce n'est pas du tout un procès, mais quand on voit les retards de formation, d'apprentissage, de préapprentissage… Il n'y a plus rien ! Baisse ! Le CESR le note d’ailleurs. L’apprentissage… n'en parlons pas ! La formation… retard ! L'AFPA ? Que devient l'AFPA ? Non, ce n'est pas un procès d'intention, j'ai ici tous les chiffres, je ne vais pas vous les donner, mes collègues vous les donneront dans le détail vendredi prochain. Egalement, pas un mot sur deux faits qui me paraissent majeurs. Premièrement, s’agissant de l'enseignement, pas un mot sur les RASED -Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté- que l'on veut supprimer. Le gouvernement s'apprête à les supprimer, et en première lecture, il a déjà supprimé 3 000 enseignants. On supprime ces aides aux enfants, ce qui leur offrait encore une chance, on va le supprimer ! Mais on n'en dit pas un mot ! 29 On est hors réalité... Partout, les parents d’élèves et les enseignants se battent, à Amiens Nord et dans tout le département… Or, pas un mot là-dessus ! C'est extraordinaire… Je trouve cela vraiment insensible ! D’autre part, de quoi s'aperçoit-on ? On s'aperçoit que l'on refait la même chose ! On continue la même chose... Mais quand allons-nous avoir de l'ambition pour la Picardie ? Voilà la question ! Je l'ai déjà posée maintes et maintes fois ! Et tout le monde aujourd'hui, les acteurs économiques y compris, posent cette question. Quand allons-nous allers vers de grandes infrastructures qui tirent la Picardie, qui créent de l'emploi, qui créent des formations, qui créent des qualifications, qui modifient la politique du transport et qui redonnent vie à nos villages ? Et bien oui, parlons des grandes infrastructures. Le Canal Seine Nord, oui, très bien, mais le troisième aéroport ? Où est le troisième aéroport avec ses 60 000 emplois ? Et la gare TGV de la betterave, à quoi sert-elle si l’on ne fait pas un grand pôle multimodal, le plus grand d'Europe, avec le TGV, le Canal Seine Nord, la gare TGV….? Vous ne voulez pas faire ça ! Non, vous préférez vous substituer à la SNCF, tous les investissements vont vers les transports alors que tout ce qui est social baisse. Les gens ne vivent pas de transport aujourd’hui, ils ont d'autres priorités ! Et on met aussi des cars... mais on parle d'environnement ! Vous savez, les grands cars que personne ne prend d'ailleurs, n'est-ce pas, monsieur ? Creil - Roissy, les cars que personne ne prend… Je viens de voir une étude qui a été réalisée. On pollue, on dépense, et personne n'est content ! Dernière chose que je veux indiquer dans ce domaine-là, nous allons faire et nous faisons des propositions, mais pas seulement à courte vue pour préparer les élections et dire alors qu’il ne faut pas augmenter les impôts... D’autant qu’on les augmente tout de même, en s'en prenant à tout le social... ! Non, il faut donner de l'ambition, il y a des places... Par exemple, concernant l'université, monsieur, je vous l'ai dit la dernière fois et vous le répète à nouveau, parce qu’il semble que vous soyez sourd : le gouvernement vient de modifier la carte et la stratégie. Et si l’on ne se bat pas, demain, l'université de Picardie = disparition et rattachement à l'université de Lille ! Telle est la réalité, avec ces 10 grandes universités à travers la France. Or, on ne dit rien de ça ! N'est-ce pas l'avenir de l'enseignement supérieur en Picardie, celui des chercheurs ? Tout le monde s'inquiète, seuls vous ne vous inquiétez pas. C’est extraordinaire, puisque y compris le conseil d'administration de l'université de Picardie a posé cette question et adopté une résolution. Soyez avec les gens et écoutez-les ! Ecoutez les enseignants ! Cela vous importe peu, monsieur CARDON, mais peu importe, c'est dit et écrit et nous en reparlerons demain. Merci M. LE PRESIDENT : Bien. La parole est au groupe Front National. 30 M. GUINIOT : Merci monsieur le Président. Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, chers collègues, le hasard des dates fait que, cette année, l’ouverture de notre semaine budgétaire correspond avec la fête de l’Aïd-el-kébir, je ne vous accuserai donc pas, comme l’an dernier, de vouloir égorger le cochon du contribuable mais plutôt de sacrifier sur l’autel de votre budget de nombreuses espérances des Picards, tout comme seront aujourd’hui sacrifiés d’innombrables agneaux. La lecture et l’étude attentives de votre projet de budget 2009 auraient pu légèrement m’intriguer. Mais j’ai réalisé qu’en ce début de décembre 2008, nous venions d’entrer dans le temps de l’Avent ! Dans votre cas, il ne s’agit pas de cette période prévue chez les catholiques pour préparer la fête de Noël. Votre temps de l’Avent, à vous, c’est celui qui se situe juste avant la prochaine campagne électorale régionale. Donc tout s’explique : C’est la raison pour laquelle, cette année, vous avez rangé le gourdin fiscal dans le placard de votre bureau, en n’augmentant pas les taux de fiscalité directe, afin de faire croire à l’agneau Picard que vous ne l’assommerez pas en 2009, juste avant les élections de 2010. Et pourtant, à la place du gros gourdin, vous vous servirez de votre petite matraque pour l’estourbir tout de même, avec l’augmentation des bases d’imposition de 3 % pour le foncier bâti, de 2 % sur le foncier non bâti et de 1,5 % pour l’impôt imbécile, la taxe professionnelle. Ce petit coup de matraque fera tout de même progresser de 2 %, vos recettes fiscales directes. Non content de maintenir au maximum le racket sur l’automobiliste Picard par le biais de la part régionale de la TIPP -que le Front National a été le premier à réclamer- vous allez donner un autre petit coup de matraque sur ce même automobiliste en augmentant le prix du cheval sur la carte grise, pensant que cela passerait inaperçu du grand public. Au fil des pages des documents budgétaires, on découvre d’autres éléments étranges, mais qui ne surprendront pas l’observateur avisé puisqu’il s’agit d’un budget préélectoral. . Par exemple : la petite baisse des dépenses liées à la culture, aux sports et aux loisirs, où tellement d’euros ont été précédemment engloutis, ne trompera personne. 31 Par contre, la baisse des sommes consacrées à la formation professionnelle et l’apprentissage peut sembler inquiétante dans le contexte économique et social actuel. Vous nous expliquerez peut-être pourquoi durant les débats qui auront lieu cette semaine. Je ne vous ferai pas aujourd’hui un catalogue des espoirs déçus, je vous réserve cela pour vendredi, après les débats et le vote des amendements qui grâce au système électoral, imaginé par le PS et mis en place par l’UMP, ne serviront pas à grand-chose, nous en sommes bien conscients. Les amis de M. SARKOZY, qui parait-il voulaient présenter dans un unique but médiatique, un budget électoraliste et fantomatique, tout autant qu’inutile, le savent pourtant aussi. Ils sont d’ailleurs les plus mal placés pour le faire à l’heure où leur président veut déduire les pertes boursières des impôts des riches avant de rembourser peut-être aux millionnaires les tickets perdants du tiercé, à l’heure où celui-ci annonce des mesures de relances qui devront être financées en grande partie par les collectivités locales, sans que les élus de celles-ci ne soient associés ou même consultés. Mais, c’est vrai que M. MARLEIX, lors du congrès de l’ARF, a carrément sousentendu que les élus régionaux n’avaient pas de légitimité, puisqu’il prétend leur en donner enfin une grâce au sombre projet que concocte l’Elysée et le gouvernement contre les conseils régionaux et leurs élus. Le noir dessein, à peine voilé, que prépare le charcutier électoral en chef, se révèlera être un véritable tour de cochon contre la démocratie et la diversité politique de nos assemblées régionales, déjà bien réduite en 2004. Nous en reparlerons ultérieurement. Pour conclure, et même si je ne crois plus au Père Noël, il existe pourtant un moyen de rejeter votre budget, si ceux qui prétendent aujourd’hui s’opposer à votre politique le veulent vraiment. Si les élus du groupe FN, ceux des comédiens de l’UMP, les Bayroutistes, l’élue esseulée de l’UDF, les écos-écolos, les cocos-verts, les cocos-divergents, les rougescocos rescapés, le stalino-coco, nouvelle vedette des émissions de variétés, sans oublier l’unique socialiste royaliste de ce Conseil Régional votaient contre votre budget vendredi prochain, vous devriez sérieusement revoir votre copie pour répondre aux attentes urgentes et réelles de la Picardie. En cette fin d’année pleine d’incertitudes et de dangers pour l’avenir, les Picards n’attendent pas vraiment le Messie mais plutôt les Rois Mages. Si vous restez sur votre projet, si vous ne réduisez pas les dépenses inutiles, si vous ne baissez pas les impôts, monsieur le Président, vous ne serez pour les Picards ni Melchior, ni Gaspar, ni Balthazar ! 32 Merci, monsieur le Président. M. LE PRESIDENT : La parole est au groupe Socialiste. M. MASSEIN : Pour le groupe Socialiste, c’est Valérie KUMM qui interviendra ce matin. M. LE PRESIDENT : Alors Mme KUMM a la parole. MME KUMM : Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, chers collègues, notre session budgétaire s'ouvre dans un climat d'incertitude et d'inquiétude qui s’apparente à ce brouillard cotonneux que nous avons aujourd’hui, et qui ne trace aucune perspective claire ou encourageante. Vous aurez compris que je ne parle pas de l’élaboration de notre budget mais de l’absence de visibilité face à une crise économique sans précédent qui touche la France, l’Europe et l’ensemble de la planète, mais aussi du manque de lisibilité dans les réactions trop souvent contradictoires, voire inadaptées, je parle bien sûr des propositions pour y remédier. Et personne ne peut croire, et au groupe Socialiste nous en sommes convaincus, que cette crise soit spontanée et conjoncturelle, personne n’imagine, pas plus les Picards que les Français, que l’on en sortira par des discours martiaux ou compatissants. Autant vous dire que dans cette farandole de fariboles, il est permis de ressentir une certaine lassitude à ressasser les mêmes arguments qui, tant en recettes qu’en dépenses, font de l’Etat un partenaire peu crédible. Et pourtant, il faut le dire et le redire, je pense même qu’il faut le marteler pour mieux le ciseler, oui, nous n’avons pas confiance dans cet Etat hémiplégique dont l’hémisphère droit affirme des volontés auquel son hémisphère gauche est sourd. L’insincérité du budget de la nation en est une triste illustration, puisqu’il est construit sur des prévisions antérieures à la crise et que les hypothèses de croissance, de déficits et d’endettement qui le caractérisent sont fausses. Comment dès lors les dotations de l’Etat, basées sur un taux d’inflation à 2,5 points, alors que tous les experts s’accordent à dire qu’il ne pourra être inférieur à 3 points, pourraient-elles s’avérer conformes à la réalité et ce d'autant plus que le FCTVA -Fonds de Compensation sur la Taxe à la Valeur Ajoutée- hier reversé hors dotation est désormais intégré (13 M€, trois fois rien !) sans parler de l’effet de plafonnement de la taxe professionnelle qui nous « coûte » la bagatelle de 13,7 M€ … Pardon de cette avalanche de chiffres, mais elle a l’avantage de prouver qu’au lieu d’épauler les collectivités locales, l’Etat entend leur faire partager les contraintes qu’il s’impose pour maîtriser la dépense publique, alors qu’il ne cesse de son côté de creuser la dette, 52,1 Md€ prévus en 2009, en hausse de plus de 3 Md€. Comme disait Bossuet du haut de sa chaire : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais !» 33 De murmures en rumeurs, nous pouvons nourrir toutes les craintes, y compris celle de la manipulation politique qui serait de repousser le terme des élections régionales au prétexte de temps nécessaire pour la commission de travailler sereinement, pour mieux en changer les règles du scrutin ! Bref, de quoi inquiéter un peu plus encore l’état de confiance entre ces deux partenaires obligés que nous sommes. Confiance encore plus altérée lorsque l’on voit le sort réservé aux services publics, principalement en milieu rural, qui est injuste et vraisemblablement contreproductif. De la santé à la justice, en passant par l’éducation et la poste, nos services publics qui sont de puissants aimants attractifs pour le développement de nos territoires se raréfient, pire, sont condamnés à disparaître du paysage périurbain français, créant par là de nouvelles inégalités qui fondent une injustice intolérablement ressentie par nos concitoyens. Voilà, monsieur le Président, mes chers collègues, notre état d’esprit à l’ouverture de notre session budgétaire. Il est fait d’interrogations fortes, sur le plan financier et fiscal, sur la réforme dont personne n’y comprend plus rien, des politiques publiques qui génèrent des angoisses légitimes, sur l’environnement et le développement durable à propos desquels il serait utile de sortir de l’incantation pour entrer dans l’action. Tout serait possible et crédible si nous étions dans un partenariat confiant qui n’est désespérément pas de saison. C’est pourquoi l’autre versant de notre vision de la réalité prend l’apparence d’un esprit de résistance, doublée d’une vigilance de tous les instants. C’est tout le sens de ce budget, tourné vers nos concitoyens, dont l’objectif premier est de lutter contre la crise, comme un bouclier social, ce qui aura au moins l’avantage de nous changer du bouclier fiscal. D’abord pour accompagner la bataille pour l’emploi industriel, ainsi que pour promouvoir et valoriser la recherche et l’innovation dans notre région. C’est particulièrement vrai dans les TPE où l’addition des dispositifs proposés fait apparaître une hausse des moyens consacrés de près de 4,5 M€, je pense avant tout au fonds régional de garantie Picardie qui est un outil dont la souplesse au service des entreprises doit être renforcée. Ensuite, et c’est essentiel, l’aménagement de nos territoires et des transports. Le premier prépare utilement l’avenir, les seconds sont les ressorts de la communication et de la mobilité. Ces politiques donneront leur pleine mesure en 2009 et, au-delà de pouvoir exprimer, au groupe Socialiste, toute notre satisfaction de ces moyens mis au service de nos populations, je ne mettrai en exergue que deux aspects qui prouvent et notre volonté et notre fidélité aux engagements pris : L’investissement en matériel ferroviaire, qui sous notre mandature est et restera longtemps sans précédent et qui prouve que nos choix anticipent non seulement et heureusement sur la crise énergétique, mais entendent aussi inscrire et ouvrir notre région dans l’ensemble du Nord-Ouest Européen. 34 Gouverner, c’est prévoir et inventer l’avenir, c’est aussi ce que nous faisons en matière d’aménagement du territoire. Investir encore et toujours pour soutenir le développement de bassins de vie cohérents est notre objectif. L’opposition ne cesse de nous reprocher de bâtir des schémas, et bien sachez-le, nous sommes fiers d’avoir associé les partenaires et acteurs du développement durable à l’ensemble de nos travaux et ceux-ci se traduisent désormais concrètement à travers le FRAPP et les contrats départementaux de manière sonnante et trébuchante. Et je n’ai pas peur de mettre au défi quiconque de remettre en cause nos choix en matière d’aménagement du territoire et de transports ferroviaires. La formation tout au long de la vie est pour nous, vous le savez bien madame CAYEUX, une priorité, et la crise économique que nous subissons, sans doute durable, montre que là encore l’effort conséquent que nous consentons à l’égard de l’enseignement supérieur a du sens ! Il est déterminant que la Picardie forme des jeunes diplômés de talent, les garde et favorise le déploiement de leur savoir dans notre région. Les actions entreprises dans ce sens, je pense à l’installation du nouvel institut de formation supérieure dans l’Oise, les moyens consentis pour favoriser un environnement propre à la réussite des études marquent une rupture avec le passé qui produira ses effets d’ici peu et prouvera que nous sommes à même de gagner ce pari de faire de la Picardie une région où l’enseignement supérieur est de qualité et l’accompagnement de la vie étudiante épanouissante. Au-delà, je souhaite que nous soyons vigilants au regard des effets de la crise économique et que face aux pertes d’emplois potentielles et prévisibles, nous puissions répondre par des moyens de formation appropriés aux besoins, en nous inscrivant dans les dispositifs actuels ou à venir. C’est dans ce contexte qu’au groupe Socialiste, une fois encore, nous pouvons nous satisfaire d’avoir mis en place les emplois solidaires, car ils répondent parfaitement au double objectif fixé qui reste de soutenir et développer la vie associative au moment où celle-ci voit elle aussi les aides de l’Etat réduites d’un quart et parfois plus, ainsi que de faciliter l’insertion dans le monde du travail de jeunes salariés qui pâtissent d’une absence d’expérience. Monsieur le Président, mes chers collègues, je vous ai fait part de l’inquiétude et des incertitudes auxquelles nous sommes soumis dans le cadre de la crise que nous traversons. Ce climat n’est pas de notre fait, nous le subissons, et sans toucher aux taux de l’impôt des ménages Picards, je sais que nous présentons un budget qui leur est dédié plus encore que les autres années. Un budget qui montre que nous agissons auprès d’eux auprès des plus faibles, pour les soutenir dans ces temps qui sont durs, très durs. Nous sommes dans notre rôle, celui de répondre à leurs attentes parce qu’il est de notre responsabilité d’être à leurs côtés au moment où tant de souffrances se manifestent. 35 Ceci dit, je vous ai écoutée avec attention, madame la Présidente du groupe « Aimer la Picardie », et je pourrais ajouter avec patience… Vos critiques, dont je crois certaines aventureuses et peu crédibles, trouveront clarification tout au long de ce débat budgétaire et faites-nous confiance pour qu’après avoir étudié avec soins vos critiques, des réponses claires et limpides vous soient apportées. Permettez-moi de vous dire ce que c’est sûrement là le prix de notre grandeur collective, et soyons donc à la hauteur. Pour notre part, nous sommes au rendez-vous. Merci. M. LE PRESIDENT : Je vais remercier les intervenants pour leurs contributions. Je vais suspendre la séance afin de permettre aux différentes commissions d'examiner les rapports inscrits à l'ordre du jour. Je vous rappelle que les commissions se réuniront aux dates suivantes : lundi 8 décembre à 14 heures 30 pour la commission 1 ; lundi 8 décembre à 15 heures pour la commission 2 ; lundi 8 décembre à 15 heures 30 pour la commission 3 ; mercredi 10 décembre à 10 heures pour la commission 4 ; mercredi 10 décembre à 14 heures 30 pour la commission 5. Les amendements éventuels au budget primitif 2009 seront quant à eux examinés par les différentes commissions le jeudi 11 décembre à partir de 10 heures. Je vous propose donc de déposer vos amendements au Secrétariat des Assemblées pour le mercredi 10 décembre avant midi, afin de permettre aux services de préparer les documents pour les commissions. La session reprendra donc jeudi à 14 heures 30. Je vous remercie. La séance est suspendue à 11 heures 50. 36 SEANCE DU JEUDI 11 DECEMBRE 2008 37 38 La séance est ouverte à 14 h 45, sous la présidence de M. Claude GEWERC, Président du Conseil Régional. M. LE PRÉSIDENT : La session est reprise en ce qui concerne l'examen du Budget Primitif 2009. Je constate que le quorum de 29 membres requis est toujours réuni. Pour le bon déroulement de nos travaux, je vous rappelle que les personnes présentes dans la salle sont invitées à mettre leur téléphone portable en mode silencieux et à limiter leurs allées et venues. Les présidents de commission présenteront leur rapport dans l'ordre suivant : commissions 1, 2, 3, 4 et 5. Dans le débat, concernant l'intervention libre des élus, il a été convenu en conférence des présidents que nous n'ayons plus d'interventions par groupe mais que ce soient les élus régionaux qui interviennent. Cela permet à plusieurs élus d'un même groupe d'intervenir. La seule chose que je vous demande, si c'est possible, c'est que les interventions soient plutôt courtes pour animer le débat, sachant qu'il n'est pas attribué de temps par groupe ou par individu. Nous commençons par la commission 1. Le rapporteur est Mme Renza FRESCH. Vous avez la parole, madame la Présidente. MME FOUET : On ne procède pas à l'appel ? M. LE PRÉSIDENT : L'appel est fait à votre demande. J'ai compté et j'ai constaté que nous sommes plus de 29, mais si quelqu'un le conteste, je ferai faire l'appel. Je vais quand même donner les pouvoirs : Mme CAHU à M. DELATTRE, Mme CLAUX à Mme VAN HECKE, M. GREMETZ à M. BELPAUME, Mme LEFEVRE à M. WATELLE, Mme MAUPIN à M. CARON, Mme MICHAUX à Mme LEULIETTE et Mme ROSSIGNOL à M. MASSEIN. MME MESSEAN-DESMIS : De toute façon, il n'y aura pas de vote aujourd'hui. M. LE PRÉSIDENT : Non. C'est un débat libre. Le vote aura lieu demain, mais comme j'ai reçu des pouvoirs, la moindre des corrections était de vous les indiquer. C'est pourquoi je l'ai fait. Rapport de la commission 1 – « Développement économique – Emploi – Industrie - Agriculture – Artisanat – Environnement – Tourisme » - Rapporteur : Renza FRESCH MME FRESCH : Je débute donc cette séance par l'exposé sur le Pôle 1 et la commission 1. 39 Comme vous le savez, l’un des principaux objectifs du SRDE -Schéma Régional de Développement Economique- adopté en juin 2006 était de sortir la Région de la simple logique d’une direction de l’action économique pour rentrer dans un dispositif plus global, celui du développement économique, de la recherche et de l’innovation, trio inséparable pour maintenir notre dynamisme économique et préparer l’avenir. Le budget 2009 a été construit autour de ces thématiques en leur donnant une cohérence et en les articulant autour de trois axes : développer les instruments de réponse aux difficultés et aux demandes des entreprises, développer les capacités d’intégration au sein du tissu économique et social du territoire, développer l’attractivité économique de la Picardie. Parce qu’il est nécessaire de se donner les moyens de répondre aux entreprises de notre territoire qui connaissent des difficultés importantes, la Région s’est dotée d’outils permettant d’apporter des aides réelles. Cela se traduit par une augmentation de notre capacité d’engagement direct, auquel il faut ajouter notre action sur le crédit bancaire via OSEO, outil dont l’utilisation va augmenter de plus 120 %. La Région a ainsi permis de générer un effet de levier, passant de 45 M€ en 2008 à 100 M€ en 2009, et cela dans l’intérêt de l’activité de nos entreprises. L’aide sous forme d’avances remboursables à taux zéro est de plus en plus sollicitée par les entreprises, car elle a deux effets immédiats : un apport rapide de trésorerie et un levier important auprès des organismes financiers. Cette forme d’aide permet aussi à la Région d’avoir une capacité d’intervention plus importante que lui permettrait la seule subvention. Cependant, les entreprises ont naturellement le choix entre la subvention et le prêt à taux zéro, car nous entendons bien conserver cette mixité d’aide. La Picardie se dote également de la capacité d’intégrer de nouveaux projets issus de tous les secteurs. La Région propose un accompagnement individuel aux entreprises traditionnelles et à celles du secteur de l’économie sociale et solidaire, aux exploitations agricoles, aux centres de recherche, aux universités, aux associations, à toutes les femmes et tous les hommes du territoire. Un exemple important en ces temps de crise : dès 2009, de nouvelles approches visant à aider les sous traitants de grands groupes industriels à opérer des mises à niveau en terme de qualité, de logistique, d’approvisionnement et d’ingénierie de conception, seront opérationnelles. Cela permettra donc de conforter et de développer un tissu local régional de sous-traitance et de favoriser une offre durable de qualité et de proximité. Ce type d’approche est déjà bien engagé avec AGCO GIMA et sera bientôt opérationnel avec FAIVELEY. Chaque opération implique une quinzaine de PME régionales, le but étant d’ouvrir ce dispositif à davantage de PME encore. Notre Région se donne également la possibilité, à travers ce budget, de prospecter au-delà de son territoire pour convaincre de potentiels porteurs de projet que leur avenir se trouve en Picardie. 40 Cette attractivité passe notamment par un accompagnement financier attractif, une offre immobilière adaptée et des recrutements de personnels réactifs. Un exemple qui sera soumis à votre vote demain : l’implantation de la Société Business et Décision. Il s’agit d’une réimplantation en France. Trois villes avaient été approchées par les porteurs du projet : Nantes, Aix en Provence et Amiens. Finalement, c’est Amiens, et donc la Picardie, qui a été choisie. Le budget du Pole 1 est-il en diminution de 4,1 M€, comme l’a affirmé la Présidente du groupe "Aimer la Picardie", quoique j’ai relevé l’aveu d’un doute dans son intervention sur sa bonne lecture de ce budget ? Je lui confirme que c’est bien un budget rationalisé, maîtrisé et dynamique qui est proposé aux acteurs économiques et à l’ensemble des Picards. Il est vrai qu’il y a ― comment dire ― des idées reçues surtout développées par la droite que la gauche aurait des gènes dépensiers et de mauvais gestionnaires et la droite des gènes économes et de bonne gestion. Les faits aujourd’hui prouvent le contraire, du moins nationalement. A périmètre constant, le budget 2009 du Pôle 1 est en hausse de l’ordre 5,5%. Si elle poursuit son soutien à l’économie traditionnelle, la Région a aussi la volonté de mettre en place un modèle en adéquation avec les perspectives européennes de développement en mettant le maximum de ses forces dans la Recherche et l’Innovation. En 2009, avec les fonds structurels agrégés, le Conseil Régional aura une capacité d’engagement direct de 87,7 M€. Le budget fait apparaître une baisse de 7 % des crédits de paiement entre 2008 et 2009. Ce n’est pas une baisse de l’aide au secteur économique, mais une optimisation financière se basant sur les taux de consommation des réalisations constatées en 2008. Mais ce qui compte, et vous le savez bien, ce sont les autorisations de programme et les autorisations d’engagement qui, elles ne baissent pas. Nous n’avons pas besoin de mobiliser chaque année autant de crédits de paiement que la somme des autorisations de programme et des autorisations d’engagement votées. La recherche voit son budget augmenter de 20 % et l’agriculture de 9 %. La Région soutient toujours aussi fortement son industrie et, par la garantie d’accès au crédit bancaire via OSEO, c’est 100 M€ qui vont directement être injectés dans l’économie du territoire. Le budget du Pôle 1 en 2009, c’est aussi : + 1,7 M€ pour les actions collectives, l’investissement en matière grise et l’action économique internationale, + 800 000 € pour l’installation et le maintien du tissu rural, +1,5 M€ pour la création d’emplois dans les TPE, + 2,9 M€ pour améliorer la structure financière des entreprises face à la crise, + 3 M€ pour le développement des programmes de recherche université – entreprise. 41 Le budget du Pôle 1 représente à peine 10 % du budget de la Région sur la présentation budgétaire. C'est ce que peut laisser croire une lecture rapide. En réalité, il est beaucoup plus important. Il faut en effet tenir compte des effets d’entraînement des aides, notamment avec le partenariat d’OSEO et l’orientation des Fonds européens vers la recherche et l’innovation. En réalité, en 2009, avec les effets cumulés, la Région met au service de l’économie régionale 250 M€. Le budget du Pôle 1 est sincère, transparent et dynamique, avec des engagements clairement identifiés et financés, ce qui est extrêmement important. La présentation faîte lors de la réunion de la commission 1 de lundi dernier ― je profite de cette occasion pour remercier les services de leur collaboration ― a convaincu, puisque je remarque qu’aucun amendement sur le volet économique n’a été déposé par les groupes d’opposition alors que le doute sur la volonté de la Région à agir en 2009 en faveur des entreprises et de leurs salariés était au cœur de l’intervention de Mme la Présidente du groupe "Aimer la Picardie". Etre une Région proche et à l’écoute de tous, faire ce que l’on a dit : tels sont nos engagements. « C’est une belle harmonie quand le dire et le faire vont ensemble », déclarait Montaigne. C’est l’ambition de notre budget, notre devoir envers les Picardes et les Picards, et notre fierté de le mettre en œuvre ! M. LE PRÉSIDENT : Merci. La parole est à Mme FOUET. MME FOUET : Monsieur le Président, mes chers collègues, nous constatons que les aides régionales aux entreprises tendent de plus en plus vers des prêts remboursables à taux zéro et non plus systématiquement à des subventions souvent à fonds perdus. Nous souhaitons que toutes les garanties soient prises, éventuellement sous forme d'hypothèques, pour que ces remboursements soient effectivement honorés. Le Conseil Régional se substituant aux banques pour ce soutien aux entreprises, qu'il pousse son action jusqu'à la rigueur qu'exige le recouvrement des créances. N'oublions jamais que nous sommes garants de fonds publics, et ce avec d'autant plus de fermeté lorsqu'il s'agit de grandes entreprises, voire de multinationales qui, à mots à peine couverts, font du chantage à l'emploi. Concernant la prime régionale à la création d'entreprises d'un montant de 3 000 € quelle que soit la nature d'activité -mécanique générale, transport routier ou marchands ambulants- l'investissement est très différent s'il s'agit d'installer un magasin durablement ou de faire les marchés. Dans le premier cas, l'aide représente une goutte d'eau. Dans le second, cela représente la quasi-totalité des frais engagés. Ne pourrionsnous pas envisager de moduler l'aide en fonction de l'activité pour tenir compte de cette diversité ? MME RYO : Monsieur le Président, je vais prendre le document du Pôle 1 et vous poser quelques questions, si vous le voulez bien. 42 Je commencerai par la page 36, avec l'investissement en matière grise qui se décompose en aides au conseil et en aides au recrutement de cadres. Comme je l'ai déjà dit l'année dernière et comme je le répète cette année, monsieur le Président, le drame de nos PME-PMI, c'est que nos chefs d'entreprise ont en charge à la fois la gestion, la production et la commercialisation. Or l'embauche d'un cadre qui va donner du savoirfaire, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant. Ce dispositif, qui date de l'époque de Charles BAUR, permet de renforcer la technicité de l'entreprise mais non pas sa force commerciale. Une force commerciale, ce n'est pas seulement un homme ; c'est un cadre itinérant avec une formation technique, un secrétariat particulier avec des connaissances linguistiques et juridiques, et c'est un véritable service de prospection. Je vous propose d'envisager, dans le cadre de l'innovation qui vous est si chère, que, pour une entreprise, le fait de constituer une force de commercialisation soit un véritable investissement au même titre que la force de production. Je propose donc d'apporter une aide au pourcentage sur le montant investi en matériel. C'est ma première question. Je passe ensuite, page 87, à l'économie solidaire et sociale. Je souhaiterais que vous m'expliquiez comment vous comptez encourager le développement de l'économie sociale et solidaire avec la manifestation du Familistère de Guise. Il s'agit d'une belle réalisation et d'un site touristique et industriel très intéressant, et je ne doute pas que, dans le Lubéron picard que vous souhaitez faire de l'Aisne à l'horizon 2030, vous le mettiez en lumière. C'est aussi un lieu de partage et de rencontres à l'occasion du lancement d'un nouveau plan régional, mais, en dehors de la communication, je voudrais savoir ce que, concrètement, l'économie solidaire et sociale peut en tirer. C'est ma deuxième question. Enfin, je n'ai vu à aucun moment de budget de communication, quels que soient les pôles. Je voudrais revenir sur le guide des aides, en particulier économiques, qui sera distribué dans toutes les boîtes et que vous avez voté il y a environ quinze jours en commission permanente. Pouvez-vous me dire combien coûte cette opération et combien vous dépensez pour la communication économique ? M. MONTES : Nous n'avons pas rédigé d'intervention, mais comme le débat est libre, nous souhaitons réagir aux uns et aux autres. Je voudrais donc réagir aux remarques que fait le groupe du Front National. Les aides de 3 000 € à la création d'emplois sont très importantes et je ne serais même pas choqué, personnellement, que les montants soient plus importants, quelles que soient les natures d'activité, et ce pour plusieurs raisons : premièrement, nous voulons encourager les gens qui veulent se lancer dans la création d'entreprises quelle que soit leur activité : l'artisanat autour du bâtiment -puisque ce sont souvent les artisans qui sont bénéficiaires de cette aide- les commerçants, les jeunes ou les personnes demandeurs d'emploi de plus de 50 ans ou victimes de licenciements collectifs. Cette aide est fort appréciée. 43 Je rencontre personnellement sur le bassin creillois beaucoup de créateurs d'entreprises qui attendent cette aide et qui en sont redevables au Conseil Régional. S'il y avait des critiques à faire, puisque nous sommes là pour évaluer nos politiques, ce serait sur le délai d'attente entre le moment où on la vote en session et celui où elle arrive sur le compte bancaire de l'intéressé, soit six semaines quand tout va bien et deux mois à deux mois et demi quand cela traîne un peu. C'est le cas par exemple de celles que l'on vote en fin d'année du fait du passage des exercices budgétaires. Parfois, pour des créateurs d'entreprises constituées d'une seule personne, cela peut créer des problèmes. L'autre problème que nous rencontrons et que nous pourrions aider à solutionner concerne les natures de création. En effet, on constate bien souvent que des gens se lancent sans avoir des études de marché ou qu'ils croient qu'ils ont une bonne idée sans avoir tout préparé derrière. A l'inverse, on rencontre aussi beaucoup d'artisans qui étaient auparavant des salariés et qui se lancent dans leur entreprise, qui sont en quelque sorte les sous-traitants de leur ancienne entreprise, et qui se retrouvent très vite avec des montants de marchés et de chiffres d'affaires beaucoup trop importants pour leur taille. On peut donc encore affiner, mais il faut maintenir les choses et ne pas faire de distinguo entre les catégories d'activité. Je connais des gens qui ont commencé sur les marchés ambulants, qui ont aujourd'hui des magasins et qui peuvent même les agrandir. Toutes ces démarches sont intéressantes et il faut continuer à les aider en liaison avec la prime à la création d'emplois pour les TPE. Sur les prêts à taux zéro, le but n'est pas de fliquer l'entreprise pour s'assurer qu'elle rentre dans les limites mais de l'aider dans son développement, sa restructuration ou en cas de passe difficile, comme on en connaît ou comme on va en connaître dans les mois qui viennent du fait de la crise économique que nous subissons. Il y a aussi une relation de confiance. Les prêts ne sont pas faits à la tête du client et il y a aussi des conditions d'exigibilité. Pour les entreprises les plus importantes ― vous avez cité les multinationales ― nous demandons que les actionnaires participent, car on ne fait pas des prêts "comme ça" en disant qu'il ne faudra pas les rembourser. Le sérieux est donc garanti et, comme nous l'avons dit souvent, ces avances remboursables ou ces prêts sont importants. Troisièmement, le Conseil Régional ne se substitue pas aux banques dans le cadre de la crise actuelle. Je pense qu'il y a une erreur d'information sur ce point. Le 6 novembre, le Président a réuni les acteurs économiques et les banques et mis en place une cellule d'aide aux entreprises en difficulté qui a commencé son travail. Sur l'agglomération creilloise, nous avons reçu les collègues de la cellule en question hier et c'est donc bien frais dans ma tête. Nous avons eu une discussion de partenariat sur les entreprises qui risquent d'être en difficulté parce qu'elles sont des sous-traitants de l'automobile sur le bassin creillois, ce qui n'est pas rien. La formule de la cellule d'aide aux entreprises en difficulté revient à garantir les emprunts en partenariat avec OSEO. 44 Quand Renza FRESCH évoquait tout à l'heure, dans son intervention, les 100 M€ injectés sur le territoire, c'est le partenariat et la participation de la Région avec le système OSEO qui garantit les emprunts. Par conséquent, nous ne nous y substituons pas. Ce sont les banques qui prêtent et qui font les choses, mais nous sommes là pour garantir et faire en sorte que cela fonctionne. On explique même quelques dispositifs supplémentaires comme la participation à ce qu'ils appellent le comité des services sociaux fiscaux. Quand une entreprise est en difficulté et ne peut plus payer ses charges sociales ou ses dettes fiscales et se met alors dans le rouge, la Région et la cellule d'aide aux entreprises de la Région peut intervenir, quand c'est possible et quand l'entreprise donne des garanties de prolongation, pour empêcher cette mise dans le rouge et passer la phase difficile. C'est très important et je pense que l'on peut se féliciter de ces actions. C'est concret et réactif. Pour votre information, sachez qu'hier, l'équipe de la cellule nous a dit que le numéro vert a été mis en place le 12 ou le 15 novembre et que, le 11 décembre, cent entreprises de toutes tailles se sont déjà adressées à la cellule d'aide aux entreprises. Il y avait parmi elles beaucoup de TPE. En effet, pour celles qui ne sont pas prises en charge par le dispositif OSEO, la Région cherche un autre système bancaire qui permettrait de garantir les aides à ces TPE. Dans l'agglomération creilloise, nous avons convenu, avec la direction de l'action économique et la cellule d'aide aux entreprises, de mettre un agent du service économique de cette agglomération qui sera chargé de recevoir les entreprises en difficulté de l'agglomération creilloise et de travailler en relation directe et permanente avec la cellule d'entreprises du Conseil Régional pour renforcer les choses et être encore plus réactif et plus près des entreprises qui risquent d'avoir des moments difficiles dans les semaines qui viennent. Enfin, je reviens sur ce qu'a dit Mme RYO, ce qui est d'ailleurs une répétition puisqu'elle l'a déjà dit lorsque nous avons discuté du guide des aides. Si nous parlons du même guide, à savoir le cahier avec toutes les aides de la Région que l'on a distribué sur les marchés l'été dernier, je peux vous assurer que c'est de la communicationinformation que demandent les Picards et qu'ils en sont satisfaits, qu'il s'agisse des entreprises ou des particuliers. Il est utile et il nous permet d'aller directement au concret avec les entreprises, avec ceux qui créent des emplois, avec les familles, les enfants, l'école et les lycéens, avec ceux qui font de l'isolation dans leur maison, etc. S'il y a donc un guide que nous pourrions bien développer et qui est efficace -et je ne le dirai pas pour toutes les dépenses de communication- c'est bien celui-là parce qu'il permet d'aller directement à l'essentiel. MME MATHIEU : Monsieur le Président, l'actualité est là pour rappeler chaque jour, s'il le fallait, l'effet de la crise économique, financière et sociale qui touche tous les citoyens et à laquelle s'ajoutent les déficits de l'Etat, qui pourraient frôler 4 % du PIB en 2009. Cela touche tous les citoyens picards ― je parle de la Picardie, mais cela va bien au-delà ― dans leur vie professionnelle et, par conséquent, dans leur vie de famille. 45 Le Conseil Régional doit être plus que jamais présent et réactif et accompagner les entreprises les plus fragilisées. J'allais vous poser la question, mais M. MONTES vient de développer largement le rôle de la cellule de crise qui avait été mise en place et, à ce propos, monsieur le Président, il serait souhaitable que, très régulièrement, que ce soit en réunion de commission ou en CP, nous puissions avoir un point de l'évolution de ces mesures telles qu'elles viennent d'être évoquées. De même, il serait intéressant ― je le dis sans concertation aucune avec mon voisin qui vient de l'évoquer ― de réfléchir à une évolution de l'aide à la création d'entreprises. Ce sont en général des personnes très motivées parce qu'elles prennent des risques et je pense qu'en ce moment particulièrement, on devrait les épauler davantage tout en leur demandant où elles en sont, bien sûr, comme on le fait régulièrement, afin de ne pas prendre de risques inconsidérés. Il est vrai que cela nécessite des crédits, mais on peut toujours les trouver. Je reviens à ce propos sur l'intervention qu'a faite tout à l'heure Monique RYO, qui avait d'ailleurs évoqué ce même sujet il y a une quinzaine de jours en commission permanente. S'il est vrai que le guide des aides aux entreprises est très utile ― nous avons des témoignages à ce sujet ―, je m'en suis émue en commission d'appel d'offres mardi dernier lorsque j'ai vu la somme que cela représentait. En effet, il faut savoir qu'alors qu'il est sorti en 2008, on nous propose cette année de le rééditer, avec impression et réédition, pour toutes boîtes, comme on nous l'a dit, pour 550 000 €. Ne vaudrait-il pas mieux réinjecter ces sommes directement dans le tissu économique et différer cette réédition ? Je ne sais pas s'il y a vraiment lieu de rééditer une plaquette qui a déjà été faite cette année. D'où ma question, monsieur le Président. M. LE PRÉSIDENT : Monsieur PIA, vous avez la parole. M. PIA : Monsieur le Président, on a beaucoup parlé, lors de cette réunion qui nous occupe cet après-midi mais aussi en commission économique, du problème des avances remboursables. Nous pensons qu'en effet, le système des avances remboursables, avec l'appui d'OSEO, est un bon système pour aider les entreprises et qu'il est certainement le plus respectueux d'une certaine orthodoxie budgétaire. Nous sommes donc favorables au développement de ces nouveaux moyens qui permettent d'aider les entreprises. Nous avons pourtant signifié ― c'est une source importante d'inquiétude pour nous, comme vous l'avez déjà remarqué dans les interventions successives ― le décalage important, que nous notons sur le budget économique mais aussi sur l'ensemble du budget de la Région, entre les crédits d'engagement qui, je le rappelle, pour le budget économique, avoisinent 83 M€, et les crédits de paiement, qui sont de 25 M€. J'observe, comme le Conseil Economique et Social, que ces crédits de paiement baissent de 7 % par rapport à l'année dernière, ce qui peut être surprenant dans une période de crise économique intense. 46 Autre point que je souhaite aborder : le sujet de l'agriculture. Le budget consacré à l'agriculture, selon nous, est une pâle transcription du plan régional pour l'agriculture que nous avons adopté le 28 octobre 2005. Ce plan affichait des objectifs ambitieux concernant l'installation des agriculteurs, le maintien des installations agricoles et le développement de l'agriculture biologique en Picardie. Trois ans après, les réalités ont pris le pas sur les rêves, si je puis dire. Toutefois, vous avez, je l'espère, compris que les installations, le maintien des exploitations agricoles, le développement du bio et le développement de la valeur ajoutée ne se décrètent pas. Vous avez désormais compris, du moins nous le croyons, que nous ne pouvions généraliser l'agriculture biologique sur tout le territoire et qu'il était nécessaire de prendre en considération l'agriculture dite conventionnelle, qui représente plus de 90 % des exploitations agricoles picardes. En effet, si nous voulons lutter contre les pollutions d'origine agricole et porter les agriculteurs à adopter des modes de production durables, comme le prévoit le Grenelle de l'environnement, il est fondamental de mettre en place des mesures afin de faire évoluer leurs pratiques et contribuer ainsi à la protection de la ressource en eau et de la préservation de la biodiversité. Ce fut le sens de nos interventions depuis quatre ans, et je remarque que vous avez pris en compte certaines remarques faite trois ans plus tôt lors du vote du plan régional de l'agriculture sur la charte d'accès aux aides concernant les mesures "gestion des territoires" et la prise en compte de la protection intégrée des cultures dans les mesures à mettre en œuvre. Je vous rappelle que nous avions, à ce sujet, déposé des amendements qui avaient été à l'époque rejetés. Ainsi, les mesures agri-environnementales qui sont proposées aux agriculteurs dans le cadre du plan de développement rural et hexagonal doivent aidés les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement. L'Etat et le Conseil Régional se sont associés dans le cadre du plan "végétal environnement" pour aider les agriculteurs à investir dans du matériel, des outils et des aménagements qui visent à protéger la ressource en eau. Toutefois ― c'est le sens d'un amendement que nous avons déposé ― il ne faut pas perdre de vue qu'au-delà des aides, les agriculteurs ont des besoins importants en termes d'accompagnement et de formation pour adapter leurs pratiques aux nouveaux contextes. C'est pourquoi il nous semblerait nécessaire de renforcer le poste "amélioration de la qualité des productions agricoles". MME FOUET : Je souhaite répondre à M. MONTES. Mon intervention n'était pas basée sur la crise de ces trois derniers mois, mais sur les aides tout au long de l'année. Nous aurons d'ailleurs sûrement l'occasion d'en reparler lors de l'audition des entreprises n'ayant pas atteint leurs objectifs ainsi que des demandes de remises gracieuses qu'on nous propose tout au long de l'année. M. LE PRÉSIDENT : Pas d'autres demandes de parole ? Je vais donc essayer de répondre à un certain nombre de questions qui ont été posées. 47 Madame RYO, vous nous demandez combien coûte ce guide. Je vous donne le chiffre que vous allez voter demain en CP : 787 815,92 € pour la réalisation et la distribution. Pour répondre à une question que vous n'avez pas encore posée mais qu'on ne manquera pas de poser pendant cette belle séance, sachez que le budget de communication institutionnelle sur lequel est imputé ce coût est intégré au budget du pôle. Cela nous amène à un total pour la communication en 2009 de 4 M€, soit - 7 % par rapport à 2008. Cela vous évitera de poser la question. En ce qui concerne l'action sur les commerciaux, je ne peux pas dire que vous ayez tort : cela a été mon métier pendant trente ans. Sauf que, là aussi, on ne peut pas intervenir, comme vous l'avez fait, de façon globale. Vous parlez du différentiel entre production et commercialisation en disant qu'il faudrait que nous ayons tous les mêmes échelles, mais toutes les activités ne sont pas du même ordre. Si vous êtes sur des produits que vous importez, la commercialisation joue un rôle à 100 %. Si vous avez un très gros outil de production, la commercialisation ne jouera pas le même rôle. Quand vous me dites qu'il faudrait que l'on soit dans le même registre, je pense qu'il faudrait une adaptation secteur par secteur. Il existe un certain nombre d'outils. Je vous rappelle que la principale contribution à un outil qui s'appelle l'Agence Régionale de l'EXportation –AREX- qui aide les entreprises picardes à aller à l'export, qui fait que le coût du salon est moins élevé et que les contacts sont alimentés, est celle du Conseil Régional, qui le finance à plus de 70 %. C'est une ligne contractuelle qui vient en complément des lignes classiques que vous avez décrites. Ensuite, vous posez la question de Guise. C'est effectivement l'un de nos symboles. On dit souvent que la Picardie est la terre des cathédrales, mais au travers de Guise et de Saint-Frères, on est également dans la terre de cathédrales d'une autre vision du social qui s'est faite avec la charte d'Amiens. Face à la crise de système que nous subissons aujourd'hui, je pense que l'on ferait bien de s'inspirer de cet état d'esprit qui est né à cette époque. Ce n'est pas nous qui avons démarré cette opération qui a commencé bien avant nous avec des aides européennes, mais il serait bon que le site de Guise retrouve autre chose que des visiteurs pour voir comment c'était avant et qu'il redevienne un lieu vivant. C'est là-dessus que nous travaillons avec nos amis de l'Aisne. Ensuite, on a abordé la question des marchés et du reste. Dans l'un des plus grands groupes français de distribution, les animateurs ont commencé sur les marchés. C'est une très belle école de l'économie réelle dans laquelle la concurrence ne s'exprime pas sur les marges arrière mais d'une autre façon. Tous ceux qui ont un projet et que nous pourrons aider, à partir du moment où c'est leur choix, doivent être à mon avis accompagnés. Vous dites qu'on ne devrait pas les accompagner de la même façon, mais les gens qui commencent à faire les marchés vont pouvoir commencer avec cette aide. S'ils commencent souvent par ce secteur, c'est parce qu'ils n'ont pas les moyens de faire plus et d'aller ailleurs. Je ne suis donc pas sûr que ce que vous nous proposez soit efficace en termes de rendement par rapport à l'argent investi, à la mise en œuvre de l'activité réelle et au fait que ces gens gagnent leur vie. 48 Ensuite, Mme MATHIEU a évoqué les problèmes des PME et TPE. Cela n'a pas été dit, mais nous ne nous substituons pas aux banques. Nous étions un partenaire d'OSEO avec une garantie accordée à hauteur de 40 M€. OSEO, pour une entreprise, est un partenaire parmi d'autres du circuit bancaire classique. Ce n'est pas une substitution, c'est un outil qui vient en plus et on constate que, souvent, quand OSEO y va, les partenaires traditionnels y vont aussi. Nous ne sommes donc pas en train de remplacer les banques. Cela dit, nous avons décidé, avec la crise, de porter notre garantie à 100 M€. Ce n'est pas moi qui ai inventé le système du contrôle mensuel sur les banquiers : c'est le Président de la République. Ce n'est donc pas moi qui vais m'en occuper. C'est le Préfet de Région qui va recevoir le secteur bancaire tous les mois pour que les banquiers expliquent pourquoi, tout d'un coup, ils ont réduit la voilure sur une PME ou une TPE ou refusé des prêts qu'ils faisaient traditionnellement et sans garanties excessives, ou bien pourquoi les taux demandés deviennent soudainement déraisonnables. Nous n'intervenons donc pas en lieu et place du secteur bancaire. Nous avons cherché à favoriser cette action avec l'Etat. Pourquoi l'avoir fait avec l'Etat ? Parce qu'il aurait été stupide de faire en sorte que l'Etat mette des mesures en place et que la Région, les Départements et les communautés de communes et d'agglomération mettent en œuvre les leurs, chacun ignorant ce que l'autre va faire. Nous sommes dans une crise, il faut mobiliser les énergies et arrêter de faire de l'idéologie et de la politique politicienne. Il s'agit de savoir comment on sauve tout ce qu'on peut sauver en Picardie et on aide ceux qui veulent se développer à le faire. Voilà l'enjeu. Qu'avons-nous fait pour les PME ? Nous avons fait OSEO. Le problème, c'est que les gens d'OSEO me disent qu'ils reçoivent des coups de téléphone des TPE. Or les très petites entreprises ne sont pas notre rôle. Nous avons passé des accords avec les secteurs du monde économique classique qui interviennent sur les territoires et qui nous ont promis d'aider les entreprises de type TPE en faisant une sorte de tutorat, c'est-à-dire en les aidant à passer ce cap parce qu'ils ont le nez dans le guidon et que, souvent, ils n'ont pas la vision globale, par un forme de tutorat. La Région ne veut pas se substituer au système économique classique. Elle veut simplement jouer un rôle aux côtés des autres parce qu'elle a un certain nombre d'outils pour faire en sorte que ceux-ci viennent s'additionner à ceux que l'Etat ou d'autres secteurs ont décidé de mettre en place pour être simplement plus efficaces et mieux répondre. Le numéro Vert, c'est la même chose : c'est cette idée de guichet unique, pour qu'une entreprise qui a des difficultés ne se fasse pas balader de guichet en guichet pour se faire entendre à la fin que c'est trop tard. Je vous signale que c'est le TPG qui va piloter l'ensemble. Or il nous a dit avoir des retours d'informations d'entreprises qui ne demandent pas des délais sur les impôts ou les charges à payer parce que, si elles font cette demande, elles seront marquées au rouge, c'est-à-dire que les crédits qu'elles avaient en garantie auparavant tomberont naturellement et que, tout d'un coup, elles se trouvent avec une petite difficulté alors qu'en face, elles ont une énorme difficulté. 49 C'est tout cela que nous essayons de mettre en œuvre en réseau pour faire en sorte que ce qui est devant nous et qui n'est pas rose soit mieux traité, plus efficace et plus réactif en Picardie qu'ailleurs. Monsieur PIA, vous avez parlé de l'appui que nous avons apporté à OSEO, mais c'est le contraire : c'est nous qui aidons OSEO en mettant 100 M€ de garanties et non pas OSEO qui nous aide. OSEO est dans sa fonction et le fait que le Conseil Régional vienne l'aider lui permet de démultiplier son action en Picardie. Je vous rappelle que nous sommes passés de 40 à 100 M€, ce qui veut dire que le directeur d'OSEO, que je vois régulièrement en ce moment, joue son rôle. J'ai entendu un sénateur de l'Oise, qui parle beaucoup ces derniers temps, dire qu'il faudrait que la Banque de France intervienne, comme nous l'avions dit pendant la conférence des exécutifs. On parle des couples qui sont aujourd'hui en surendettement alors que, sur toutes les chaînes, dans tous les stades, sur toutes les radios, on leur dit qu'il suffit qu'ils passent un coup de fil pour qu'on leur envoie 3 000 €. J'ai vu venir dans mes permanences des couples qui avaient 42 prêts accordés, dont parfois six par la même société alors qu'on savait que le remboursement ne pourrait pas couvrir leurs revenus ! Il faut annuler ces prêts. Ces organismes ont joué ; eh bien qu'ils perdent aujourd'hui ! Il faut que cette crise serve au moins un peu à moraliser ce genre de choses. Ce qui se passe à ce jour est inadmissible ! Pour en revenir au secteur bancaire classique, l'Etat a "réconforté" les banques, même si cela leur coûte de l'argent, bien sûr : je ne dis pas que l'Etat leur a fait des cadeaux. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. L'Etat a remis de l'huile dans les rouages pour que le mouvement se réopère. Nous avons une baisse des taux de la BCE, mais nous continuons à observer que les taux du secteur bancaire sont un peu élevés parce que, sur peu de temps, il a envie de se refaire des marges. Il faut que la crise amène l'ensemble des partenaires à jouer leur rôle. Nous avons demandé que les collectivités bénéficient de droits de tirage sur des prêts spéciaux parce que 75 % de l'investissement public viennent des collectivités. Si on réduit la voilure en matière d'investissements, on ralentit toute la machine économique. Nous sommes l'un des secteurs qui peut tirer à nouveau la machine économique, mais si les taux sont de plus en plus élevés, comme c'était le cas ces derniers temps, tout le monde devra contracter la machine. Je ne suis donc pas en train de faire de l'idéologie. On parlera un jour des autres raisons qui ont fait que nous sommes arrivés à cette crise. J'ai mon opinion là-dessus et je l'exprimerai. A ce jour, dans mon rôle de collectivité territoriale, il s'agit de dire comment on agit pour que, au plus près, ici, cela se passe "moins mal", pour ne pas dire mieux, qu'ailleurs. C'est l'ensemble des mesures qui vous a été proposé. S'il n'y a plus de questions sur le Pôle 1, je passe la parole à M. Franck DELATTRE, rapporteur du Pôle 2. 50 Rapport de la commission 2 – « Aménagement du territoire – Développement durable – Infrastructures – Transports – Logement – Territorialisation des Politiques » - Rapporteur : Franck DELATTRE M. DELATTRE : Merci, monsieur le Président. A un moment où certains, face à la crise, découvrent seulement maintenant que l’écologie peut être un vecteur de développement économique tout en préservant l’environnement et les ressources naturelles -matières premières et énergies diversesnotre budget 2009 prolonge et développe en ce domaine ce que nous mettons, nous, en œuvre depuis plusieurs années. La ligne budgétaire intitulée « développer la production locale d’énergies renouvelables » dotée de 4 000 000 €, permettra de soutenir et de développer - les filières de l’éolien, en incluant un volet de concertation avec la population, ce qui est très important, le solaire, avec le thermique -nous avons dépassé les 1 000 dossiers depuis longtemps- et le photovoltaïque, la géothermie, la méthanisation, qui permet la valorisation de certains déchets. J’ouvre une parenthèse : 2009 verra l’achèvement de l’écriture du PREDD -Plan Régional d’Elimination des Déchets Dangereux- issu de la fusion du PREDIS -Plan Régional d’Elimination des Déchets Industriels Spéciaux- et du PREDAS -Plan Régional d’Elimination des Déchets d’Activités de Soins-. Cette compétence pouvait être régionale depuis 2002, mais l’ancienne majorité n’a pas cru bon devoir s’y investir. Il est vrai que la politique "déchets" n’est pas la plus simple à gérer : la collectivité concernée et, en son sein, l’élu en charge de la mettre en œuvre prennent souvent des coups. Cependant, nous y sommes allés, et le plan qui vous sera présenté au premier semestre 2009 concilie les réactivités économiques et les impératifs environnementaux. La commission consultative que je préside a permis à l’ensemble des intervenants de la filière d’exprimer leurs avis et, ainsi, d’alimenter le débat et les décisions prises. Les associations de défense de l’environnement, les chambres consulaires, les professionnels, la DRIRE, la DRASS, les conseils généraux, le MEDEF, les syndicats de médecins et de pharmaciens et bien d'autres ont participé à la réglementation. Les principes de proximité dans le traitement des déchets ― on ne va pas voir des camions se balader partout pour faire traiter les déchets à droite ou à gauche ― et la valorisation optimale de ces déchets seront appliqués. Ce travail nous a permis de connaître l’état du « gisement déchets en Picardie » ce qui n’avait pas été fait depuis 1996. 51 Je ferme la parenthèse sur le PREDD et je reviens à ma ligne budgétaire sur les énergies renouvelables. La dernière filière soutenue sera la Biomasse, au cœur de laquelle nous trouverons, entre autres, le soutien à la mise en place de chaufferies bois 15 projets seront retenus en Picardie avec les conseils généraux-. Ces chaufferies bois alimenteront le chauffage urbain de quartiers d’habitat collectif. Les logements mais aussi les lycées, les écoles, les hôpitaux, voire le centre commercial s'il y en a un dans le quartier, pourront y être raccordés. A terme, les habitants verront une baisse de 20 % de leurs charges de chauffage, l’énergie bois ayant, de plus, un prix beaucoup plus stable que les énergies fossiles. Comme nous serons dans des quartiers d'habitat social, on va s'adresser directement à des populations dont le pouvoir d'achat est extrêmement faible et extrêmement mis à mal actuellement. Des emplois seront créés car la structuration du coût d’une chaufferie bois est différente de celle d’une chaufferie consommant des énergies fossiles. Ce coût des matières brûlées est moindre, mais l’entretien nécessite un peu plus de main-d’œuvre, ce qui permet de créer des emplois avec, je le répète, un coût final pour la population de 20 % inférieur aux énergies fossiles. Sur le plan environnemental, un arbre rejette dans l’atmosphère autant, ni plus, ni moins, de CO2 que ce qu’il a stocké pour pousser. Le bilan carbone est donc neutre, ce qui n’est évidemment pas le cas des énergies fossiles qui, en brûlant, rejettent dans l’atmosphère le CO2 stocké depuis des lustres. De plus, et en écho au PREDD, l’approvisionnement en bois pourra se faire via une filière que nous allons aider à se structurer. Le bois pourra venir : des forêts picardes, sachant que les papeteries en Picardie, qui consommaient du bois, consomment désormais de plus en plus de papier recyclé, si bien que l'on aura suffisamment de bois, de l’entretien des chemins verts, espaces verts et autres, tous ces végétaux que l'on retrouve dans les déchetteries et qui pourront être utilisés, des déchets, des scieries, des usines de meubles, et du bois qui, actuellement, finit en décharge alors qu’il est en grande majorité utilisable en chaufferie (hors bois traité). Dans un autre domaine de notre politique, je saluerai l’effort que nous ferons en 2009 pour soutenir les projets visant à développer les économies d’énergie en entreprises, mais aussi ceux visant à mettre en œuvre des procédés de fabrication et de fonctionnement plus économes. Cet effort accompagnera aussi les opérations de réhabilitation en HPE -Haute Performance Energétique- du patrimoine appartenant aux communes -écoles, équipements sportifs, mairies, etc.-. A ce propos, il y aura un vrai problème au niveau des collectivités locales puisqu'elles auront l'obligation d'avoir des bâtiments de plus en plus respectueux de l'environnement et consommant moins d'énergie, mais, pour l'instant, je ne sais pas où on pourra aller chercher les budgets. On ne peut donc qu'y adhérer d'un point de vue environnemental, mais, d'un point de vue financier et pragmatique, on sait que ce sera extrêmement difficile, d'où l'intérêt de cette ligne budgétaire. 52 Je ne peux conclure sans saluer notre effort soutenu concernant le TER -je le fais tous les ans et je ne vais donc pas m'y attarder, sachant que nous sommes toujours en tête des régions impliquées dans ce mode de transport- ainsi que notre volonté à nouveau affichée envers le logement social. Nous disons depuis des années, comme nous l'entendons depuis peu au niveau national, qu'il y a urgence dans le domaine du logement social, urgence à bien construire en respectant des normes de plus en plus exigeantes en matière d’isolation et d’énergies renouvelables. Notre référentiel en faveur de l’habitat durable, écrit avec les bailleurs sociaux, y contribue déjà. Nous accompagnons et accompagnerons les opérateurs afin de les conseiller dans l’écriture de leurs projets et nous serons vigilants sur les techniques mises en œuvre lors des réhabilitations afin de garantir un résultat en adéquation avec notre référentiel. Le manque de logements sociaux est un problème éminemment humain. Dire qu'il manque tant de logements, c’est mettre en chiffre ce problème, alors que rencontrer, lors de nos permanences d'élus, les personnes qui sont en demande de logement, cela humanise énormément le problème. Cela fait plus de trois ans que je tiens des permanences sur Soissons le samedi matin et les trois quarts des personnes que je rencontre sont des gens en manque de logement social. Des gens disent par exemple que leurs meubles sont dans un garage, évoquent des séparations qui se passent mal ou un couple de personnes qui vivent chez leurs parents dont la femme est enceinte et qui cherche un logement. Ce sont vraiment des situations de détresse extrême. Toutes nos politiques trouvent leur raison d'être dans les réponses que nous apportons à ces détresses. C'est aussi cela, l'éco-région solidaire. M. LE PRÉSIDENT : Merci. Qui souhaite intervenir ? M. BRIFFAUT a la parole. M. BRIFFAUT : L'intervention de M. DELATTRE est très fournie dans le chapitre environnemental et sur ce qui concerne le logement, mais le Pôle 2 ne se résume évidemment pas à cela. Je suis donc étonné que le rapporteur de cette commission ne dise pratiquement rien sur le problème de la territorialisation des politiques. Je pensais que vous étiez plusieurs à être rapporteurs sur cette commission. Cela dit, la partie du budget primitif 2009 qui entre dans le cadre du pôle 2 et qui s'inscrit dans un contexte budgétaire régional global est marqué notamment par une augmentation de l'encours de la dette, une baisse significative de votre épargne brute et une diminution de votre capacité d'autofinancement. A cela vient malheureusement s'ajouter un contexte financier économique général des plus moroses qui ne manquera pas de vous priver d'une partie des marges de manœuvre que la Région était parvenue à se constituer depuis 1986. 53 Malgré tous ces nuages sombres qui devraient vous pousser à vous recentrer sur les domaines relevant strictement de notre Assemblée ou pouvant pour le moins nous assurer un réel retour sur les investissements que nous sommes amenés à consentir, vous persistez à financer certaines politiques ou à prendre des initiatives qui n'entrent pas dans le cadre du mandat que les électeurs vous ont confié. Dans la plupart des domaines, y compris dans un certain nombre de ceux relevant du Pôle 2, vous ne serez parvenu durant ce mandat qu'à finaliser un certain nombre de schémas, et encore tous ne seront probablement pas encore prêts lorsque cette Assemblée devra être renouvelée. Bien sûr, certaines de vos initiatives ne peuvent faire que l'unanimité, dans la mesure où elles s'inspirent largement de ce qui avait déjà été mis en œuvre par vos prédécesseurs. Dans certains cas, comme par exemple votre politique territoriale, vous vous êtes bien souvent contenté d'assurer la continuité d'une démarche qui avait été initiée précédemment et que vous avez incontestablement fait évoluer par rapport aux impératifs et aux orientations fixées notamment par le législateur. A titre d'exemple et sur ce sujet, je rappellerai que la notion de Pays, à laquelle vous vous êtes raccroché pour justifier votre politique territoriale, émane d'une démarche d'Etat et qu'elle ne vient donc pas d'une réflexion spécifiquement régionale. Tout cela pour dire que nous restons en attente d'une vision strictement régionale à moyen et long termes quant au devenir de notre région. Le Pôle 2 est un de ceux qui illustrent le plus l'évolution du rapport entre la section de fonctionnement et celle concernant l'investissement. En effet, dans un rapport global d'environ 60/40, il semble désormais acquis que l'institution régionale ― et c'est valable pour toutes les régions ― n'est plus cette collectivité d'investissement qui la rendait spécifique par rapport aux autres entités territoriales et qu'elle est, elle aussi, devenue une collectivité essentiellement en charge de fonctionnement, ce qui aboutit par ailleurs à réduire ses marges de manœuvre et à altérer sa lisibilité pour nos compatriotes. Cela dit, et pour être concret, nous aimerions être éclairés à propos de certains dossiers qui concernent directement ce Pôle 2. Depuis peu, il semble que certains dossiers touchant aux infrastructures de transport en Picardie reviennent simultanément sur le devant de la scène alors même qu'ils semblaient avoir été relégués aux calendes grecques. Je pense notamment à l'électrification Amiens/Saint-Roch/Rang-du-Fliers, à la liaison Picardie-Roissy et à la LGV Paris-Amiens-Calais. Monsieur le Président, vous savez probablement aussi bien que moi, voire mieux, que la nature et l'ampleur de ces projets ne laissent aucun espoir quant à la perspective de voir se réaliser simultanément ces trois projets, sauf à faire de la démagogie, et ce d'autant plus que la crise financière, économique et sociale qui s'installe ne va certainement pas inciter l'Etat à faire preuve de générosité. Il faut donc s'attendre à un très large étalement de ces projets dans le temps, à supposer qu'ils atteignent tous le stade de la réalisation effective. 54 Rappelons en effet que ces trois projets représentent - - environ 600 M€ pour l'électrification de la section Amiens-SaintRoch/Rang-du-Fliers avec tous les équipements annexes ; 300 M€ pour les sept petits kilomètres du barreau permettant de relier Creil à Roissy, sans compter la nécessaire adaptation de la section existante comprise entre Creil et l'origine du barreau ainsi que l'indispensable réaménagement de l'actuelle gare de Roissy, qui posera problème, 4 milliards d'euros ― excusez du peu ― pour les 230 km de lignes nouvelles à construire entre Paris et Calais avec tous les ouvrages de raccordement au réseau classique qui s'y rattachent. A ces trois projets ferroviaires, il ne faut pas oublier, monsieur le Président, que nous devons aussi faire pression pour que l'Etat et RFF n'oublient pas la nécessaire mise en valeur de l'itinéraire fret Longueau-Tergnier-Laon-Reims-Saint-Hilaire-au-Temple qui, en termes d'aménagement du territoire, est tout aussi pertinent. Si la mise en œuvre de l'électrification Amiens/Rang-du-Fliers peut raisonnablement être envisagée sur la durée d'un mandat à partir de la finalisation des études et du bouclage du plan de financement, il est illusoire de faire croire que le projet Picardie-Roissy et, dans une plus large mesure, quoique en dise M. GREMETZ, le TGV Paris-Amiens-Calais puissent être engagés avant une dizaine d'années pour le premier et avant 2020, voire 2025 pour le second. Je vous demande donc, monsieur le Président, de nous indiquer clairement l'ordre de priorité qui est le vôtre quant à la réalisation de ces projets, sachant que nos capacités de financement ne nous permettront probablement pas de participer significativement et successivement à l'ensemble de ceux-ci car nous devrons, dans le même temps, poursuivre notre effort sur le réseau classique existant. A propos du Canal Seine-Nord, même si, pour notre part, et contrairement à d'autres, nous avons bien compris que, dans l'attente de l'élaboration d'un protocole clair, vous n'ayez rien inscrit à ce budget, il me paraît utile de préciser dès maintenant que, pour notre part, nous n'appuierons ce projet que si l'Etat consent dans le même temps à s'engager sur l'aménagement du corridor fret Amiens-Tergnier-Laon-ReimsSaint-Hilaire-au-Temple. En effet, cet axe ferroviaire transversal est, pour la Picardie, le complément indispensable au canal à grand gabarit, dans la mesure où il permet d'inclure ce dernier dans une stratégie d'aménagement régional que nous ne voulons plus, pour notre part, voir uniquement s'organiser autour des échanges nord-sud. Ce canal d'intérêt national et européen ne pourra véritablement être considéré comme étant aussi d'intérêt régional qu'à la condition qu'il prenne en compte les échanges est-ouest immanquablement générés par l'hinterland du port du Havre. Concernant les routes, quand obtiendrons-nous un calendrier se rapportant à la mise en œuvre des futurs PDMI ? C'est une question que j'adresse, à travers vous, à l'ensemble des collectivités concernées et à l'Etat. Plus précisément, quand pourronsnous disposer d'une programmation fiable quant à la poursuite de la mise à deux fois deux voies des RN 2 et 31, dont on se demande si l'Etat a réellement l'intention de poursuivre la modernisation ? 55 A propos du Fonds Régional d'Aménagement du Territoire –FRAT- on constate que vous avez décidé de réduire vos engagements. Est-ce uniquement dans l'attente du futur Schéma Régional d'Aménagement du Territoire –SRADT- ou avez-vous l'intention de remettre purement et simplement en cause cette politique du fait des nombreuses incertitudes qui s'attachent aujourd'hui autour des Pays ? Sur le Fonds Régional d'Appui aux Pays de Picardie –FRAPP- nous souhaiterions que soient précisés les critères qui définissent les crédits affectés au titre de cette politique et ceux qui sont octroyés au titre des différentes politiques sectorielles. En effet, le manque de clarté à ce sujet nous paraît à l'origine d'un certain nombre de redondances. D'une manière générale, je me permets de constater une nouvelle fois, avec d'autres d'ailleurs, qu'il vous reste à acquérir cette culture d'évaluation des politiques mises en œuvre qui, pour l'instant, vous fait encore tant défaut. Non, monsieur le Président, l'action et l'efficacité ne se mesurent pas simplement aux sommes d'argent dépensées mais à la justesse des analyses ainsi qu'à la capacité de mettre en œuvre des politiques efficaces au service des Picards d'abord. Merci de m'avoir écouté et merci de bien vouloir répondre aux questions posées. M. LE PRÉSIDENT : M. BELLIERE a la parole. M. BELLIERE : Nous souscrivons bien volontiers aux propos de Franck DELATTRE. Il est vrai que nous sommes assez satisfaits de la politique menée par la Région en matière de ce qui a été appelé "écologie et transport ferroviaire". La politique, c'est de la raison, comme on l'a vu, c'est aussi de la lisibilité et de la compréhension pour nos concitoyens. A ce sujet, nous regrettons la politique de stop and go et donc la suspension ou l'arrêt brutal du FRAT. Même si nous admettons qu'il doit s'inscrire dans la stratégie du SRADDT, c'est difficile à comprendre. Nous regrettons aussi les hésitations en matière de FRAPP. C'était déjà un peu difficile à comprendre sous la précédente mandature. Ce n'est pas le changement de sémantique qui l'a rendu plus lisible, au contraire. Nous avons donc des regrets, mais nous vous encourageons ― et ce n'est pas contradictoire ― à travailler à la nouvelle politique du FRAT à condition qu'elle soit plus compréhensible et plus accessible pour les élus locaux, afin de trouver une solution pour que les conseils locaux de développement s'intègrent dans le raisonnement et la politique des Pays. Simplement, attention : il n'y a plus de place à l'erreur. Nous partageons aussi l'impatience sur la mise on place des PDMI, surtout en cette période de crise où tout ce qui pourra booster l'économie sera bon à prendre. Une question : quid du canal Seine-Nord Europe ? Le Président de la République l'a cité à titre d'exemple dans les investissements qui pourraient relancer l'économie et il n'y en a pas trace dans ce budget. 56 M. LE PRÉSIDENT : Mme France MATHIEU a la parole. MME MATHIEU : Monsieur le Président, dans le document "Objectif 2025" vous me direz que cela fait loin, mais il faut toujours anticiper en matière de politiquetout un chapitre est dédié au développement de la zone autour du TGV Haute-Picardie. Or les territoires du Santerre et du Noyonnais sont particulièrement concernés et la valorisation de la gare TGV peut leur offrir une vitrine internationale, comme c'est écrit textuellement dans ce document. C'est donc ce qu'on appelle un "élément structurant l'aménagement" de notre territoire picard. Or, dans une interview accordée au numéro hors série de Référence Industrie, que j'ai lu avec beaucoup d'attention, vous évoquez, monsieur le Président, les 535 km d'autoroutes, les 2 000 km de voies ferrées, les deux aéroports internationaux et la plateforme aéronautique, sans faire aucune référence au TGV en tant que tel, même si on peut y inclure les kilomètres de voies ferrées. Cette gare a été créée fin 1993 ― cela va faire quinze ans ― et elle atteint aujourd'hui un trafic annuel qui se situe autour de 430 000 usagers -je n'ai pas dit "passagers"-. Ces passagers sont quand même des milliers à découvrir cette gare au milieu des champs. Je sais qu'en matière d'aménagement, monsieur le Président, comme dans d'autres domaines de compétences, celles-ci sont partagées, conséquence de la décentralisation inachevée. Cependant, le rôle de chef de file que joue le Conseil Régional en matière d'aménagement lui permet de rassembler, de mobiliser et de fédérer tous les partenaires concernés par le développement économique de ce secteur, voire bien au-delà. C'est pourquoi, monsieur le Président, je profite de cette session budgétaire pour vous interpeller sur ce sujet dont tout le monde parle mais pour lequel, jusqu'ici, on ne voit pas beaucoup de propositions. MME ERRASTI : Monsieur le Président, mes chers collègues, à la lecture de ce budget primitif et en écoutant aujourd'hui l'expression de votre majorité, nous nous demandons si l'aménagement du territoire appartient toujours au Pôle 2. Une politique aussi structurelle que celle de l'aménagement du territoire doit pour vous être revue tous les ans. Cela prouve bien, comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, le manque de cohérence, de pertinence et d'efficacité de la politique territoriale des Pays. Pire : ce budget apporte une preuve d'inconstance et d'incapacité. Pourtant, l'enjeu est capital. Vous écriviez ceci dans le budget primitif 2008 : « La Région a décidé d'agir sur l'aménagement en créant une politique répondant aux grands enjeux d'organisation, de structuration et de cohésion du territoire régional. » C'était beau. Un an après, vous décidez déjà de supprimer le dispositif, le FRAT, de façon arbitraire et sans aucune raison écrite. Il se dit que vous attendez la mise en œuvre du SRADDT Picardie 2030. Combien d'années allons-nous perdre encore pour la programmation d'investissements structurants pour notre région ? Quelle ambition porte le Conseil Régional pour sa région ? 57 Rien sur des enjeux nationaux ou régionaux. Vous n'anticipez pas sur les grands projets à venir tels que le canal Seine-Nord Europe, comme nos collègues viennent de le dire, ou l'avenir de Roissy avec l'évolution du barreau Creil-Roissy. Vous vous appuyez sur les collectivités et les Pays, selon même parfois des conventions bien incohérentes qui proposent des financements croisés aux financements croisés, ce dont tout le monde se plaint. Quant aux Pays, c'est en décembre 2005 qu'a été initiée la réflexion sur les Pays approuvée par notre groupe. Depuis, hésitant entre la cohérence du projet et le souci électoral qui est toujours le vôtre, vous avez monté une usine à gaz dont nous avons dénoncé avec force les effets pervers en faisant des contre-propositions. Monsieur le Président, sans les process dédiés à toute structure administrative reconnue et efficace, les Pays n'ont pas les moyens d'assumer ces réflexions et projets d'envergure et restent dans des programmations locales. Que reste-t-il ? Il reste, pour l'aménagement du territoire et au sommet de votre édifice, le futur SRADDT, loin d'être abouti, et tout un ensemble de schémas que vous vous plaisez à multiplier. En attendant, ce Budget Primitif 2009 pôle "aménagement du territoire" s'écrit au passé. Je vous invite tous à le relire. Je cite : « La Région avait décidé d'agir sur l'aménagement régional en créant une politique répondant (…). Quant au présent pour la Picardie, il est proposé de solder les engagements régionaux. » Cela annule votre volonté de développement territorial. Monsieur le Président, dites-moi si, par hasard, vous ne seriez pas en train de jeter l'éponge… (Rires.) M. LE PRÉSIDENT : Monsieur MILLOT, vous avez la parole. M. MILLOT : Merci, monsieur le Président. Je souhaite intervenir dans le cadre de ce débat sur un sujet qui a été évoqué au titre de ce Pôle 2 et auquel nos collègues pourront se référer pages 106 et 107 du document qui nous a été distribué et qui concerne le projet de télévision régionale, à la fois de Web TV régionale et de création d'une télévision régionale. Comme vous le savez, ce sujet de l'audiovisuel, qu'il soit régional ou national, est en plein examen en ce moment au Parlement. Il paraît donc opportun, aux yeux de notre groupe, de nous intéresser de près à la philosophie qui va prévaloir pour la mise en place de cette Web-TV régionale et de cette future télévision régionale. Encore une fois, il ne s'agit pas d'en remettre en cause le principe ou l'utilité : chacun sait qu'une région comme la Picardie, qui a envie de se faire connaître au-delà de ses frontières et de communiquer avec ses habitants, est tout à fait en mesure de se doter de ces outils. Il s'agit de savoir comment on les construit et comment on les organise avec ses partenaires. 58 Parmi ces partenaires, il en est un qui ne figure pas dans ce document mais auquel nous devrons être attentifs : France 3 Picardie. Au moment où une réflexion s'engage sur l'avenir des directions régionales de France Télévisions, au moment où la direction de France Télévisions elle-même met en place des procédures de partenariat avec les collectivités locales, nous souhaiterions, tout en réaffirmant l'utilité de ce projet, amener nos collègues à connaître votre position, monsieur le Président, sur la possibilité d'une coopération beaucoup plus étroite avec France 3 Picardie mais aussi avec tout le service public de l'audiovisuel. En effet, au-delà des caricatures qui peuvent être faites ici ou là, nous sommes un certain nombre, sur tous les bancs de cette Assemblée, à être des défenseurs de l'audiovisuel public et à souhaiter que son avenir soit pérennisé. Cet avenir peut passer par des coopérations exemplaires avec une collectivité comme la nôtre et c'est à cela aussi que nous devons penser au titre de ce budget 2009. M. LE PRÉSIDENT : M. BEURDELEY a demandé la parole. M. BEURDELEY : Monsieur le Président, mes chers collègues, je vais indiquer quelques chiffres et ajouter quelques points d'information sur le transport. Le budget transport -infras et transport- est d'un montant de 270 M€, soit 27 % du budget, en légère augmentation par rapport à celui de 2008, qui était de 265 M€. 93 % du budget transport infras sont consacrés au développement des transports collectifs. La Picardie est d'ailleurs la première région française pour son budget TER rapporté à sa population, pour un montant de 133 € par habitant. Les régions et la SNCF travaillent depuis plus de deux ans à l'élaboration d'un nouveau matériel TER dont les livraisons devraient intervenir en 2013-2014. L'appel d'offres a été lancé et les régions sont en mesure de passer les premières commandes au cours du premier semestre 2009. Notre Région Picardie est intéressée par une commande d'environ 18 nouveaux trains dit "porteurs polyvalents", ce qui explique l'importante AP de 162 M€ inscrite au BP 2009. La Région a aussi effectué un effort financier considérable pour relancer les travaux de modernisation des axes Amiens-Compiègne et Amiens-Abbeville-Rue en finançant la part que l'Etat aurait dû mettre, c'est-à-dire 18 M€ d'AP supplémentaire. Le lancement effectif des travaux a eu lieu en 2007 sur ces deux axes et les travaux de signalisation et de relèvement de vitesse s'achèveront à l'automne 2009. Ainsi, en décembre 2009, avec le changement d'horaires, les deux axes bénéficieront d'une nouvelle offre étoffée d'environ 50 % et les trains les plus rapides seront en mesure de parcourir Amiens-Compiègne en moins d'une heure. Par ailleurs, un nouveau CPER a été signé pour la période 2007-2013, qui intègre un important volet infra ferroviaire et fluvial. Le volet ferroviaire comporte une dizaine d'opérations pour un montant total de 184 M€, dont 72 M€ pour la part régionale. Le volet fluvial, lui, s'élève à 267 M€ pour une part régionale de 20 M€. 59 Une partie de ces chantiers et opérations du CPER a été engagée dès cette année et se poursuivra en 2009, notamment pour les opérations ferroviaires. L'année 2007 a été marquée par une nouvelle étape : celle de la régionalisation ferroviaire en Picardie avec la nouvelle convention signée en avril 2007 avec la SNCF pour une durée de six ans. On trouvait une nouveauté de taille dans cette convention : l'intégration dans le périmètre TER de la desserte interrégionale de la vallée de la Marne, entrée en vigueur le 10 juin 2007, dont l'impact financier, en année pleine, s'est traduit dès 2008. La hausse très sensible du compte TER 2009 par rapport à 2008 s'explique par les nouvelles offres mises en service en décembre 2008, mais aussi par l'indexation des charges forfaitisées, et ce en dépit de la forte progression des recettes. La Région, après avoir repris la compétence, au 1er septembre 2008, sur la ligne routière Amiens-Beauvais, étoffe encore sa politique de desserte routière express en autocar. Ainsi, en complémentarité avec la ligne TER Paris-Laon, une nouvelle liaison entre Crépy-en-Valois et Roissy devrait entrer en vigueur en décembre 2009. La procédure de délégation de service public va être engagée dans les prochaines semaines. Le Comité Régional des partenaires du transport va voir son activité prolongée sur 2009 avec comme triple objectif : - le suivi des études techniques permettant la mise en œuvre de la télébillétique en Picardie, le suivi des études du Schéma Régional des Infrastructures de Transport – SRIT- au travers de quatre séries d'ateliers thématiques mis en œuvre en cette fin 2008, la mise en œuvre du Schéma Régional d'Accessibilité PMR et le suivi de son indication. Voilà, monsieur le Président, ce que je voulais dire sur la partie transport du Pôle 2, qui ne traite pas seulement d'environnement et d'aménagement du territoire. M. LE PRÉSIDENT : Je vous remercie. Mme FUSELIER souhaite intervenir. MME FUSELIER : Au-delà de l'environnement et des transports, j'ai trouvé aussi que la place de l'aménagement est un peu congrue et je vous remercie, mes chers collègues, de l'avoir fait remarquer un certain nombre de fois. C'est peut-être d'ailleurs le seul point sur lequel je serai d'accord avec vous. En tout cas, ce triennal qui s'ouvre en matière d'aménagement du territoire pose bien définitivement les objectifs que nous nous sommes fixés dès 2004 dans cette politique d'aménagement : à la fois un soutien accru aux territoires à un niveau pertinent de partenariat, quelle que soit leur organisation administrative ou territoriale -on doit en effet à l'Etat d'avoir fait la loi sur les Pays mais on ne lui doit pas, aujourd'hui, d'accompagner ces mêmes Pays pour mettre en œuvre leurs projets- et un engagement accru des moyens au niveau des territoires. Je vous rappelle, parce que vous avez la mémoire courte, que cet engagement a été augmenté de plus de 25 % à la fois sur les enveloppes FRAT et sur les enveloppes CRA. 60 Sur ces objectifs, je pense que nous sommes cohérents. Nous tendons, comme nous l'avons expliqué depuis ces dernières années, vers une véritable territorialisation des politiques. C'est un mot un peu barbare, mais le concept est simple. Je souhaite donc vous rassurer, monsieur BELLIERE : les élus locaux de Picardie ont un niveau de compréhension extrêmement élevé puisque, pour eux, il n’y a d'égal que leur manière de consommer les crédits. Ils ont donc évidemment très bien compris le système et ils ont de l'imagination et des projets. Rassurez-vous là-dessus : le système est peut-être complexe ici, dans cette salle, mais pas sur le territoire. Je reviens sur les moyens, qui sont conséquents. Nous avions introduit également ― et c'est une chose qui a été plutôt bien perçue ― le fait que la Picardie est un territoire équilibré, solidaire et équitable naturellement mais que si on ne lui donne pas un coup de pouce, les choses n'iront pas toutes seules. Les critères de péréquation que nous avons retenus ont été unanimement adoptés et nous allons d'ailleurs les conforter puisque nous attendons, dans les jours qui viennent, les derniers résultats de l'INSEE pour recalibrer les enveloppes tout en maintenant ces critères de péréquation qui prennent en compte, au-delà de la richesse d'un territoire, certains indicateurs sociaux comme le fait que, à certains endroits, il y a beaucoup plus de demandeurs d'emploi, de jeunes demandeurs d'emploi non-qualifiés, de jeunes qui sortent sans qualification et de foyers non imposés qu'ailleurs. Il était normal que la Picardie s'en occupe davantage. J'en viens à la méthode. J'ai entendu ici ou là parler d'obscurantisme, d'obscurité ou de confusion. Nous avons été très clairs : nous contractualisons aujourd'hui avec les territoires sur des règles précises. En janvier 2009, pour accompagner le futur triennal, vous aurez une nouvelle délibération précisant les modalités qui, bien sûr, ont évolué quelque peu, mais nous avions annoncé ces évolutions. Il s'agit de la prise en compte de tous les schémas -Schéma de Développement Economique, Schéma de Développement Culturel, PREF, etc.- que nous devons retrouver dans les actions que nous accompagnons sur ces politiques sectorielles. En même temps, vous évoquiez la société civile ici ou là. Nous serons très exigeants, dans ce futur triennal, pour que les conseils de développement ne soient pas seulement un hochet que l'on agite ici ou là avec des moyens ou non sur certains territoires. Nous souhaitons, à l'image du fonctionnement du CESR, que les conseils de développement donnent leur avis sur la prochaine programmation qui viendra devant cette Assemblée. Bien évidemment, l'Agenda 21 trouvera également sa place dans l'application des politiques de territorialisation avec un système d'évaluation. L'évaluation commence toujours à un moment, à un instant t ; elle posera ses bases dès 2009. Par conséquent, ne vous inquiétez pas. A un moment où les investissements nationaux sont à 75 % le fait des collectivités territoriales, ce n'est pas faire de l'autosatisfaction que de se rendre compte que, sur les territoires, la Région est l'un des rares et derniers seuls partenaires fiables des investissements des collectivités. M. LE PRÉSIDENT : M. Olivier CHAPUIS-ROUX a demandé la parole. 61 M. CHAPUIS-ROUX : Merci, monsieur le Président, de me donner l'occasion de prendre la parole. J'ai entendu certains de nos collègues nous parler du canal SeineNord Europe et je suis assez étonné de les entendre parler de cette façon. Je me demande s'ils savent bien de quels projets nous parlons et de l'endroit où il se situe. Je vous rappelle en effet que nous sommes la première région de France à avoir délibéré pour accepter le principe d'un financement régional. Par ailleurs, je n'ai pas encore vu le PPP bouclé. Dans cette période de crise, quand on demande au privé d'investir dans un outil comme celui-ci, je voudrais bien savoir où en est ce partenariat public/privé qui est souhaité. Ce n'est pas parce qu'un président de la République déclare à Douai qu'il va relancer le canal Seine-Nord et le mettre en application en décrétant ― c'est une nouvelle du sous-préfet de Péronne hier ― qu'il va tout de suite construire la retenue d'eau de 70 hectares, à côté de Péronne, en le sortant du PPP, ou travailler tout de suite sur l'abaissement de l'A 29 qui devra être surplombé sur le canal, que l'on a finalisé le partenariat public/privé sur le financement global du projet. Les seuls effets d'annonce qu'a pu avoir ce cher Nicolas SARKOZY, c'est de dire que ces deux opérations vont être faites hors marché. On pourra toujours avoir 70 hectares de retenue d'eau sans eau, que fera-t-on si on n'a pas le plan de financement global du canal Seine-Nord ? Comme vous parlez, mes chers collègues, du canal Seine-Nord Europe, rapprochez-vous des collectivités locales. Toutes les collectivités locales qui sont aujourd'hui concernées par son tracé et qui sont à l'initiative de l'Association Seine-Nord Europe sont actuellement en train d'écrire leur livre blanc. Je ne vous ferai pas la lecture, qui peut parfois être consternante, des projets que peuvent avoir certains élus de territoire sur l'aménagement autour du canal. Parfois, c'est petit, cela ne vole pas très haut et ce n'est pas ainsi que l'on créera du développement économique autour de ce tuyau. Je vous le dis : quels que soient les élus sur ce tracé, j'ai comme l'impression qu'ils attendent que les collectivités payent, mais je ne sens pas qu'autour de ce canal, ils sont en capacité d'en assurer l'avenir. Cela pose de gros problèmes. Qu'ils soient du Compiégnois, du Noyonnais, du Vermandois ou du Santerre, j'ai comme l'impression qu'ils n'ont pas encore compris l'outil que pourrait éventuellement constituer ce canal. M. LE PRÉSIDENT : Si vous m'y autorisez, je vais répondre à quelques interrogations. C'est curieux, monsieur BRIFFAUT : nous sommes rarement en désaccord sur les chiffres, mais voilà que je n'ai pas les mêmes chiffres que vous. Sur l'électrification depuis Amiens, ce n'est pas 600 M€ qu'on m'annonce mais 140 actualisés à 160 M€. J'y suis favorable depuis le début, mais le Préfet de Région précédent, Michel SAPPIN, nous a expliqué ici, lors d'une conférence des exécutifs, que la SNCF disait : « Vous pouvez électrifier ; je continuerai à faire le fret en diesel ». Cela n'a pas poussé beaucoup les élus locaux. 62 J'ai fait une visite ministérielle, avant la séquence présidentielle et législative, avec trois députés de la majorité -puisque c'est toujours la même- : M. Daniel DUBOIS, M. le Député-Maire d'Abbeville et Jérôme BIGNON. J'ai dit au conseiller technique qui nous a reçus, à la demande de ces trois parlementaires de la majorité, que la Région était prête à prendre sa part. Il nous a été répondu que l'Etat ne s'y opposerait pas mais que, nationalement, il n'y avait pas un centime pour faire l'opération. J'ai donc proposé au Président du Conseil Général de l'époque et aux deux agglomérations d'Amiens et d'Abbeville de passer un pacte de financement. L'Etat a accepté simplement de rentrer dans le projet sur ce qu'on appelle la modernisation, et non pas l'électrification, qui était déjà prévue au CPER. Je n'ai jamais eu de réponse à l'époque. Je sais que l'on recommence à travailler sur ce sujet. Sur Creil/Roissy, nous avons eu quinze ans de blocage de l'Ile-de-France, et non pas de la faute de la Picardie : je ne vais donc pas jeter la pierre à Charles BAUR et à sa majorité. Le fait que j'ai présidé le C8 nous a permis de débloquer ce sujet, et quand j'ai reçu en décembre dernier, il y a un an, le président de RFF, il est rentré dans le bureau en disant qu'on ne le fera pas, quand il est ressorti, il m'a dit : « Je vais réfléchir », et un mois après, il m'a appelé et les négociations ont démarré. Aujourd'hui, tout le monde est convaincu que nous allons le faire. Cela coûte 300 M€. Vous avez aussi posé la question de la gare de Roissy. Elle devra être réaménagée. L'investissement ne regarde pas la Picardie puisque ce n'est pas sur son territoire, mais la somme est "gentille", puisqu'on parle d'un milliard d'euros. Aujourd'hui, la Région Ile-de-France est convaincue de l'utilité, pour elle également, de ce segment. Auparavant, elle pensait que c'était un segment qui ne lui servait à rien et c'est pourquoi elle l'avait bloqué. On est en train de débloquer cela. Ensuite, il y a la LGV par Amiens. Cela a été inscrit dans un CIADT du temps où M. de ROBIEN était ministre, mais je n'en ai jamais vu l'effet. Quand j'ai demandé, au dernier CPER, quelles lignes on inscrivait là-dessus, on m'a répondu qu'il n'y avait rien. Cela n'avait donc pas abouti. Aujourd'hui, le discours de la SNCF et de RFF est différent : on passerait par Creil-Roissy pour commencer une nouvelle modulation de la LGV par Amiens et un autre projet est en train de naître qui ferait La Défense-Beauvais-Amiens-Londres. C'est un nouveau projet qui ne suivrait donc pas le même passage de la LGV. Maintenant, quand vous donnez les hypothèses de temps, vous avez bien sûr raison : ce ne sont pas des opérations que l'on mène en huit jours, mais nous sommes revenus dans le jeu et ce passage par la Défense, Beauvais, Amiens et Londres serait une desserte par l'ouest pour aller à Londres au lieu de rester dans la desserte centrale nord, comme avant. Par conséquent, sur ces dossiers, nous progressons, sans parler du travail quotidien que Daniel BEURDELEY fait avec l'ensemble de l'équipe et auquel je tiens à rendre hommage. Quand vous avez plus de 40 000 Picards qui prennent chaque jour le train pour aller à Paris et quand on sait que la gare du Nord et la troisième gare la plus importante en trafic voyageurs du monde et la première d'Europe, on peut imaginer les difficultés qu'il y a à arriver en gare du Nord. 63 Le travail qui est fait a permis l'augmentation de la régularité, que nous avons obtenue depuis 2004, même s'il reste des problèmes récurrents sur un certain nombre de lignes. C'est le vrai travail de Daniel BEURDELEY et de son équipe. Sur le canal, je pense qu'Olivier CHAPUIS-ROUX a été d'une extrême clarté. Au moment où on explique que nous sommes devant une crise économique et où l'Etat annonce 10,5 milliards d'investissement -4 milliards pour l'Etat, 4 milliards pour les grands opérateurs et 2,5 milliards pour les collectivités territoriales- je pensais que l'Etat allait emprunter, comme pour les banques, et que l'Europe serait au rendez-vous. Alors que l'Europe nous a promis 20 % du financement, nous sommes aujourd'hui sur un projet à 4,5 milliards qui finira à 6 et elle annonce qu'elle va mettre 330 M€ sur ce segment, c'est-à-dire rien ! Elle va finir à 5 % ! Par conséquent, sur cette grande politique de relance européenne de l'économie, nous attendons toujours que les collectivités, qui sont appelées directement ou indirectement quand l'Etat le fait, se prononcent. Sur le projet, l'Etat dit qu'il mettra entre 800 M€ et 1 milliard et qu'il demandera à l'ensemble des collectivités de mettre comme lui ; si vous ajoutez l'Europe à 330 M€, le compte est facile à faire : on n'en est qu'à 2,3 milliards, c'est-à-dire qu'il manque une bricole qui se situe autour de 2 à 2,5 milliards, et ce avant le dérapage du reste. Là-dessus, nous ne sommes pas convenus de l'ensemble des frais de raccordement, qui coûtent entre 400 et 500 M€ et qui sont laissés aux collectivités territoriales seules. Quand nous avons négocié le CPER et que nous avons demandé un contrat spécifique, comme les gouvernements l'avaient fait sur l'A 16, par exemple, cela a été refusé. La question que je me pose et que je vais poser publiquement est de savoir si, à ce jour, en haut lieu, on n'amuse pas la galerie et si on a réellement envie de faire ce canal. Je vais poser publiquement la question parce que j'ai le sentiment qu'à chaque fois que l'on a proposé d'avancer et de passer des vrais partenariats, on nous a dit oui mais que rien n'a jamais progressé ! Je vous rappelle que, pour obtenir 330 M€ sur la section française de ce canal, il a été classé dans la quick list européenne, opérationnel en 2012 ! Comme diraient nos amis britanniques, c'est vraiment un private joke. Les questions restent donc pleines et entières. Ensuite j'ai entendu parler des politiques d'aménagement du territoire. Je n'ai qu'un chiffre à donner : la Région va mettre 300 M€ sur sept ans et l'Etat, dans son CPER, 14,5 M€. Il y a des gens qui se moquent de vous et d'autres qui vous accompagnent, mais, madame l'ancien maire de Soissons, peut-être que vous n'avez pas vu à l'époque les sommes qui venaient de la Région et celles qui venaient d'ailleurs. En tout cas, je tiens à vous rassurer là-dessus : je suis en train de faire établir des comptes secteur par secteur géographique de Picardie avec l'ensemble des interventions cumulées de la Région sur tous ces aspects. Ensuite, on en reparlera. 64 Maintenant, monsieur MILLOT, je sais que vous êtes un grand spécialiste de la communication et des télévisions. J'entends dire : « Vous allez être concurrentiels ». Il est vrai que c'est Claude GEWERC qui a décidé d'ouvrir les émetteurs aujourd'hui pour affecter des canaux et donc créer de la concurrence, c'est lui qui l'a fait. C'est une décision nationale qui fait que, si nous n'avons pas, nous -et je parlerai ensuite du partenariat avec France 3- l'envie d'y aller, on renvoie cela vers Bolloré et les autres. C'est là que vous aurez de vrais partenariats avec la télévision publique. Avec Mme Anne BRUCY, la directrice, nous travaillons depuis des années. Jusqu'à présent, elle m'avait demandé de sponsoriser des émissions et nous avions donné notre accord. La Commission Européenne, dans un premier temps, l'avait refusé, ce qui a expliqué que cela n'a pas été fait. Aujourd'hui, elle est revenue vers nous en disant que c'était possible. A partir de 2009, vous allez donc le voir. Il ne s'agit pas d'une ligne éditoriale de la Région mais de sponsorings. Nous aidons France 3 à vivre et nous ne demandons pas à passer, pour être clair. Nous avons aussi mis en place ce projet en allant voir M. BOYON au CSA pour lui dire que nous voulions occuper l'un des espaces, puisqu'ils ont été ouverts, mais nous n'avons pas d'autre ambition que de prendre l'ensemble des télévisions qui existent déjà et de les intégrer. Nous avons offert ― on m'a posé la question ce matin ― aux départements de nous accompagner. Deux ont dit oui et un a dit non car il a son propre projet que je respecte. Nous allons aussi demander aux agglomérations si elles souhaitent venir. Je ne suis pas dans la volonté de faire la télévision du Conseil Régional de Picardie, mais d'essayer d'unifier les choses dans une région un peu curieuse : quand vous êtes à 65 km de Paris, au sud de l'Oise, d'un côté de la colline de Clermont, vous recevez l'Ile-deFrance aux informations régionales, quand vous êtes à Doullens, vous recevez la télévision du Nord/Pas-de-Calais et quand vous êtes à Château-Thierry, vous recevez les informations de Champagne-Ardenne. Il en est de même dans la PQR. Dans l'Oise, le grand quotidien est Le Parisien, dans la Somme, c'est le Courrier Picard et dans l'Aisne, c'est L'Union et L'Aisne Nouvelle. Vous avez aussi une radio qui s'appelle Radio France Bleue Picardie que je n'arrive pas à recevoir là où je vis et que l'on ne reçoit pas non plus dans bien d'autres endroits. Comment les Picards peuvent-ils avoir le sentiment d'appartenance à une région qui s'appelle la Picardie alors que, lorsqu'ils ouvrent leurs téléviseurs, ils reçoivent les informations de l'Ile-de-France, que, lorsqu'ils ouvrent leur radio, on leur parle de tout sauf de Radio France Bleue Picardie, et que, lorsqu'ils ouvrent le journal, ils achètent le Parisien parce qu'il y a toujours 8 à 14 pages sur les courses de chevaux avec une micro locale. Il y a aussi la télévision Web, qui est un nouvel outil. J'ai reçu les syndicats de France 3 Picardie Nord/Pas-de-Calais avec lesquels on s'est expliqué. Nous avons mis en place un système -mais je ne sais pas si nous serons retenus et s'il sera validé- dans lequel nous pouvons, en termes de production, passer des commandes à France 3. 65 Par conséquent, nous ne voulons pas la mort de France 3. Bien au contraire, nous créons les conditions d'un authentique partenariat. Or, si la puissance publique n'intervient pas, on va laisser le privé seul arriver à concurrence par rapport à France 3 et je ne vous donne pas l'arrivée des courses : ce ne sera plus la suppression de la publicité mais la création d'une autre forme de concurrence à laquelle nous ne sommes pas attachés. Vous avez dit que vous étiez attaché au service public et à la télévision publique. Je vous fais une confidence : moi aussi. Ce n'est pas nous qui avons déclenché la candidature, elle a été ouverte par d'autres et nous n'avons fait qu'y répondre. J'en viens à la gare TGV. C'est un très bel outil, mais permettez-moi de compléter ce que vous avez dit à ma façon. La démonstration de la gare TGV, c'est qu'il ne suffit pas de poser un outil structurant pour qu'il structure un territoire ; c'est la grande découverte. Aujourd'hui, j'ai quelques difficultés avec ce secteur. Nous avons là une emprise territoriale qui peut être importante, à la croisée de deux autoroutes et d'une gare TGV. Or, comme Mme le Maire de Péronne peut en témoigner puisque nous nous sommes vus dans sa mairie avec les élus locaux, ils disent que l'effet structurant que l'on n'a pas eu avec la gare TGV sera obtenu par le canal. Or je suis désolé de le dire : ce sera la même chose. Un territoire doit s'organiser. Quand je rencontre des grandes entreprises, elles me disent qu'elles s'installeraient bien là, mais qu'il n'y a pas le potentiel d'employabilité sur le secteur et donc que si elles s'installent là, il faudra aller chercher les gens à Saint-Quentin et à Amiens pour y travailler. Il n'y a pas suffisamment de gens qui vivent sur ce territoire et on n'a pas les outils de formation qui ont été mis en place. Nous avons donc une chose dont on a pensé pendant des années que cela ne comptait pas. On pose un outil structurant et cela va se faire naturellement. Ce n'est pas comme cela que les choses se passent sur un territoire où on n'a pas suffisamment de population. Je me souviens du bogue que nous avons eu avec le Saint-Quentinois sur Fleury-Michon qui, finalement, n'est venue nulle part, qui devait aller à Cambrai et qui est restée en Vendée. L'usine, à l'époque, devait ouvrir avec 300 ou 350 postes et monter à terme à 550. Ses dirigeants avaient montré dans leurs études que, sur le périmètre autour de la gare, il n'y avait pas les gens employables en nombre suffisant. La gare TGV, à ce jour, joue un rôle de gare TGV, mais elle n'arrive pas à irriguer le reste. Là-dessus, nous avons un vrai souci par rapport à la volonté des élus locaux de ce territoire de faire en sorte que, demain, plus de gens viennent habiter, plus de jeunes et que, tout d'un coup, ce territoire se développe. Sinon, on va rester avec les outils structurants et, à terme, il faudra mettre en place des cars depuis Saint-Quentin et depuis Amiens pour avoir des usines qui viennent sur ce secteur. Je suis désolé, mais ce sont la des principes de réalité auxquels je ne sais pas ne pas souscrire. Ce n'est pas nous qui faisons l'investissement. 66 Un entrepreneur qui vient en mettant quelques dizaines de millions d'euros veut avoir, demain, puisqu'il vient là pour créer de l'emploi, des gens qui travaillent dans son établissement. Le fait qu'ils aient envie de créer des emplois est plutôt une bonne nouvelle pour nous, mais, en ce moment, pour le faire, ils vont plutôt ailleurs en Picardie que sur ce site alors que, dans une situation géostratégique, c'est certainement l'un des meilleurs sites de Picardie. Nous passons à la commission 3. Je passe la parole à Mme Marie-Jeanne POTIN. Commission 3 – « Formation tout au long de la vie – Apprentissage – Lycées – Insertion – Lutte contre les discriminations – Enseignement supérieur – Recherches » - Rapporteur : Mme Marie-Jeanne POTIN. MME POTIN : Merci, monsieur le Président. Le budget qui nous est présenté au titre du Pôle 3 représente 44 % du budget régional de notre Région. Une fois encore, éducation et formation, déclinées dans les différents domaines, sont affirmées comme une priorité majeure : faire de la formation la pierre d’angle de nos politiques pour : tendre à ce qu’aucun jeune ne sorte sans qualification -les sorties sans qualification sont passées de 11,5 % en 2005 à 7,99 % en 2008-, accompagner les personnes en formation, mettre à disposition de chacun les équipements et le cadre nécessaires à une formation de qualité, 1.Dans le champ de la lutte contre les discriminations et les violences conjugales et pour l’égalité, des actions nouvelles ont émergé en 2008 et se poursuivront en 2009. 2.Dans le domaine de l’insertion, dans le cadre d’une compétence partagée, la Région continuera de jouer pleinement son rôle. 3.Le budget de l’enseignement supérieur et de la vie étudiante a été multiplié par sept depuis 2004 : constructions de logements, restauration, bourses, santé, mobilité, équipement des établissements, le tout représentant un budget de 15,8 M€. En particulier, je mentionnerai les bourses sanitaires et sociales qui ont été créées, qui représentent 8,3 M€ et qui constituent un effort nouveau dans lequel la Région a voulu s'engager. 4.En matière de formation tout au long de la vie, la Région soutiendra l’AFPA en érigeant son dispositif de formation au rang de service public régional de formation, afin d’offrir à chaque Picard, quel que soit son statut, sa situation géographique ou son âge, la possibilité d’acquérir une formation et de trouver un emploi pérenne. Ceux qui ont eu la chance d'assister au récent congrès de l'ARF peuvent mesurer combien ce souci de la Région Picardie correspond à l'attente des personnels de l'AFPA et, plus généralement, aux besoins de la population. Formation encore : le nombre d’apprentis a augmenté de 14 %, avec un taux d’insertion supérieur à 50 %, et 150 sections ont été créées depuis 2004. 67 Oui, on peut dire, n’en déplaise à certains, que les politiques de la Région Picardie en matière de formation tout au long de la vie portent leurs fruits au plan financier d’abord : alors qu'en 2004, 100 M€ étaient consacrés à la formation pour 65 M€ consommés -soit environ 65 % - ce seront plus de 200 M€ qui y seront consacrés en 2009 pour un taux de consommation qui dépassera les 80 à 85 %. 5.L’effort dans le domaine de la formation initiale est tout aussi fondamental : 6. plus de 1 200 € d’investissement par lycéen, une aide financière à la scolarité renforcée. Sur le patrimoine, l’année 2009 verra la poursuite ou l’achèvement des travaux en cours. Cette ligne budgétaire progresse par ailleurs de 4,2 M€ afin de réaliser d’autres projets très importants tels que : l’accessibilité des établissements aux personnes handicapées, l'adaptation à l’évolution de la carte de formation, les travaux sur la cité scolaire sud d’Amiens, la mise en œuvre du plan énergie qui permettra d’améliorer l’efficacité énergétique des établissements et de réduire leurs dépenses de fonctionnement. Comme vous le voyez, l’ampleur de la tâche et l’importance de son budget, montre que la formation représente un enjeu financier et humain majeur. Le budget 2009 en témoigne. C’est pourquoi il a été, comme les précédents, l’objet d’une préparation scrupuleuse afin d’aller au plus près des besoins, de façon réaliste et rigoureuse, avec les ajustements qui s’imposaient. « Qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage ». L’adage est toujours vrai. Nos enseignants chercheurs sont paraît-il actionnés par des syndicats universitaires et des partis politiques hostiles au gouvernement. Nos étudiants ne bénéficieraient pas tous de l’engagement total de leurs enseignants et, comme pour justifier des coupes sombres dans le budget de l’UPJV, certains affirment que l’argent de l’Etat doit être réservé « aux universités et aux chercheurs performants ». Hélas, cher Président et chers collègues, si l’argent dépensé ne fait pas la valeur d’une politique, aucune politique ne peut être menée sans moyens et aucun enseignement de qualité ne peut être dispensé sans enseignants bien formés et sans un équipement suffisant. Aujourd'hui, les étudiants des IUT sortent de leurs établissements, les chercheurs du CNRS occupent leur CA, les enseignants chercheurs interpellent les élus, tirent la sonnette d’alarme. Billevesées, leur réplique-t-on, et ils sont renvoyés avec un mépris inouï à leurs chères études, en Picardie comme ailleurs, de même que les enseignants des classes maternelles sont renvoyés à l’application des couches-culottes, de même que les personnels des RASED, qui doivent se convaincre qu’ils aideront mieux les enfants en difficulté avec moins de moyens. 68 La réalité est apparue hier à l’Assemblée Nationale avec le vote du budget rectificatif 2008 : - 58 M€ sur le budget recherche et université et, pour 2009, un budget qui entraîne des présidents d’université à appeler leurs personnels à la mobilisation. L’une des principales universités scientifiques « performante », comme le gouvernement et certains de nos collègues semble les aimer, qui compte en son sein un prix Nobel et qui devrait être la pierre angulaire du futur cluster scientifique souhaité par le Président de la République au sud de Paris ― je veux parler de Paris-sud Orsay ― voit ainsi son budget 2008 rectifié de + 2,4 M€ alors que la moyenne nationale est de + 15 %. Résultats : - 11 emplois titulaires, - 3 IATOSS, - 8 enseignants chercheurs. Qu'en sera-t-il pour l'UPJV ? On peut comprendre l'inquiétude. Qu’est-ce à dire ? C'est dire que les raisons invoquées ici pour justifier l’hémorragie des crédits d’Etat dans le service public de l’éducation de l’enseignement et de la recherche ne sont que des prétextes derrière lesquels le gouvernement avance masqué avec la LRU, dont l’un des effets majeurs sera la dépendance de l’enseignement supérieur au marché et l’aggravation des inégalités entre les établissements, en Picardie comme ailleurs Quant à nous, majorité de cette Assemblée, nous abordons aussi sereinement que possible l'année 2009 dans ce contexte difficile. Nous affirmons notre volonté de répondre aux besoins du monde de l'éducation, de l’enseignement, de la recherche et de la formation, dans le cadre des compétences de la Région et même au-delà. C'est notre manière d’apporter aux personnels les moyens et le respect qui leur sont dus et dont ils ont besoin pour accomplir leur mission. M. LE PRÉSIDENT : Qui souhaite intervenir ? Tout le monde est muet d'admiration ? M. BELPAUME a demandé la parole. M. BELPAUME : Monsieur le Président, mes chers collègues, j'ai pris note, comme vous certainement, qu'une région avait, avec cinq organisations syndicales de salariés et le Medef, négocié un accord sur la formation professionnelle tout au long de la vie. Allons-nous être en capacité d'en faire autant dans cette région ? M. LE PRÉSIDENT : D'autres questions ? M. JOLY a la parole. M. JOLY : Merci, monsieur le Président. Même si on ne découvre pas grandchose d'innovant dans le Pôle 3, on constate une baisse de 9 % des crédits en matière de formation professionnelle et d'apprentissage. Si, dans le contexte actuel de crise économique, on peut en effet s'interroger sur l'issue des différentes formations, vu que l'époque est plus aux licenciements qu'à l'embauche, il est tout de même étonnant qu'un exécutif régional de gauche rogne sur ce type de crédits pour présenter un budget très électoraliste par ailleurs. N'est-ce pas le ban et l'arrière-ban de tout ce que la mouvance gauchiste compte d'agitateurs professionnels qui paralysent régulièrement le bon fonctionnement des établissements scolaires pour vociférer dans la rue, drapeau rouge en main, au son des tams-tams, en réclamant toujours plus de moyens pour toujours moins de résultats, hélas ?... (Protestations.) 69 Vos maisons de l'emploi, qui ont fleuri un peu partout et qui demandent des moyens considérables pour fonctionner, seront, je l'espère, soumises à une évaluation, avec un objectif si possible d'ici la fin de votre mandat, tout comme j'espère que l'enchevêtrement des dispositifs divers et variés sera enfin clarifié pour que les Picards puissent s'y retrouver. Bien sûr, nous avons eu droit au PREF et à de pompeux schémas régionaux présentés avec fierté par l'exécutif, s'auto-congratulant au passage jusqu'à la nausée, mais, pour l'instant, rien de concret ne semble en sortir pour les Picards. Nul doute que vous chargerez la mule en communication d'ici les prochaines échéances électorales. Je reviendrai brièvement sur l'action de mobilité étudiante par le biais de stages à l'étranger, que le groupe auquel j'appartiens ne remet absolument pas en cause sur le principe, mais dont les destinations nous paraissent systématiquement fort lointaines et donc fort coûteuses : Nouvelle-Zélande, Australie, Canada -heureusement que les destinations spatiales ne sont pas encore possibles- sans compter les voyages d'agrément dans les pays d'origine sous prétexte d'un stage en entreprise, ni l'explosion des stages en Chine au moment des Jeux Olympiques. Alors qu'à l'UMP, on est justement européiste et soumis docilement aux technocrates bruxellois, pourquoi ne pas privilégier les stages en entreprise dans des pays membres de l'Union Européenne ? Il me semble qu'il y a désormais l'embarras du choix. Je ne saurais passer sur vos obsessions idéologiques en matière de lutte contre les discriminations, qui coûtent 400 000 € au contribuable picard pour se faire traiter de raciste ou de sexiste dans des colloques et manifestations où vos amis associatifs d'extrême-gauche s'adonnent à leurs délires ethno-masochistes… (protestations.), sans aborder jamais, bien sûr, les discriminations dont sont victimes les Français dans leur propre pays. Pourtant, entre Obama et Miss France, on est servi en matière de propagande multi-raciste ! Vous pourriez épargner aux Picards votre contribution à ce bourrage de crâne permanent. Encore un mot sur votre obstination à vouloir accueillir toujours plus d'étudiants ou pseudo-étudiants étrangers, quitte à les loger gratuitement aux frais des Picards. D'ailleurs, beaucoup ont compris la combine et ne paient pas leur loyer, sachant que la collectivité régionale se porte royalement caution. Pendant ce temps-là, les étudiants picards doivent renoncer à entreprendre des études faute de logements du CROUS à leur disposition, la préférence étrangère étant de rigueur, comme pour l'attribution des logements sociaux. Pour ces différentes raisons évoquées, vous comprendrez que nous aurons bien du mal à vous suivre sur ce Pôle 3, où vous persistez dans vos errances idéologiques pour le plus grand malheur des Picards. M. LE PRÉSIDENT : Si vous m'y autorisez, je ne répondrai pas à ce type d'intervention… (Applaudissements.) 70 M. JOLY : C'est frustrant ! C'est facile ! M. LE PRÉSIDENT : Qui souhaite intervenir sur le sujet ? MME LEULIETTE : Monsieur le Président, en tant que vice-présidente, je suis tout autant accablée par ce que je viens d'entendre et, moi aussi, je ne souhaite pas répondre. M. JOLY : Vous êtes donc presque convaincus si vous ne répondez pas. M. LE PRÉSIDENT : M. CARDON a demandé la parole et il l'a seul. M. CARDON : Cela va me permettre de rectifier un certain nombre de choses et d'erreurs lourdes à la fois dites par Mme CAYEUX et répétées par M. JOLY dans le domaine de la formation professionnelle. MME CAYEUX : Excusez-moi, mais ce n'est pas la même chose, quand même ! M. LE PRÉSIDENT : Parlons des chiffres. M. CARDON : Puisque M. JOLY a cité un chiffre malheureusement cité dans les tablettes du CESR : celui d'une baisse de 9 % des crédits de la formation professionnelle et de l'apprentissage, je tiens simplement à rectifier les choses en vous donnant deux éléments. Premièrement, comme cela a été indiqué par Mme POTIN, lorsque nous avons pris, en 2004, le gouvernement de cette Région avec le Président GEWERC, on dépensait royalement 65 M€ sur ces politiques. Nous allons en dépenser 192 en 2008, ce qui représente une multiplication par 3,04. MME MESSEAN-DESMIS : Et les résultats ? M. CARDON : On va en parler : ils sont là. Il est vrai que le budget 2009, sur lequel on nous a demandé d'être un peu plus rigoureux et d'essayer de regarder les politiques qui marchaient et celles qui ne marchaient pas, sachant qu'ici, nous sommes tous en train d'essayer de résoudre des problèmes compliqués, nous a amenés à réduire la voilure sur un certain nombre de choses que je pourrai vous lister et que nous en serons à une multiplication par 2,94 au lieu de 3, soit une légère baisse qui sera peu sensible pour les Picards, mais la Picardie restera quand même la première région de France en euros par habitant dépensés pour la formation professionnelle et l'apprentissage. Elle était 21ème en 2004, lorsque nous sommes arrivés au gouvernement de cette région sur cette politique. Je pourrais vous parler également de la mise en place d'un certain nombre de politiques sur lesquelles on nous sollicite régulièrement sur le plan national pour savoir comment nous faisons en Picardie, notamment avec le contrat d'objectifs et de moyens avec l'Etat sur l'apprentissage, pour obtenir des sommes de 16 M€, soit la même qu'obtiendra l'Ile-de-France, qui a, à ma connaissance, environ 11 millions d'habitants alors que nous en avons à peine 2. Cela veut dire que nous faisons autant que l'Ile-deFrance sur une politique qui bénéficie d'un engagement avec l'Etat. 71 On nous sollicite aussi régulièrement pour savoir comment nous avons réussi sur la plupart du territoire. Quatorze Pays sur seize ont une maison de l'emploi et de la formation qui fonctionne aujourd'hui et on nous demande quel est notre cahier des charges et comment nous allons fonctionner. De même que le Président nous a demandé de travailler à la fusion avec les missions locales, on nous demande aussi quel cahier des charges va nous permettre de révolutionner ces politiques que tout le monde essaie de changer depuis des années. On nous demande également comment fonctionne le programme ACTIF, reconnu nationalement. On nous demande encore de travailler ― et de nombreuses régions nous ont suivis ― sur le service public de l'orientation et de la formation. La Picardie sera la première région à voter un rapport qui fera date ― on le votera en même temps que le Budget ― puisqu'il décrit les perspectives d'un véritable service public de l'orientation et de la formation en région. On nous demande enfin comment ― et je réponds là à M. BELPAUME ― on a pu négocier un accord avec l'Etat sur les EDEC qui fait qu'aujourd'hui, 16 OPCA participent à une politique qui permet de prendre en charge des salariés de niveau V et infra V, des salariés illettrés, politique mise en œuvre à la fois par l'Etat et la Région et co-financée par ces 16 OPCA. Il ne s'agit pas d'un accord global entre les partenaires sociaux mais de la mobilisation concrète et réelle de 16 OPCA. Sur la réalité de notre région, ce sont à peu près les deux tiers des OPCA les plus importantes qui vont signer cet accord qui nous permettra de démultiplier la formation des salariés et d'intervenir pour les salariés illettrés. Les Régions Nord/Pas-de-Calais et Centre m'ont demandé comment nous avions fait. On peut signer un grand accord, évidemment, et organiser une grande manifestation pour dire que nous allons faire des choses comme cela. Nous les faisons avant de les annoncer, parce qu'il faut être prudent dans ces accords. Beaucoup de régions se sont lancées, puisque vous parlez de l'accord du Centre, dans la conférence des financeurs qui rassemble l'OPCA, les ASSEDIC et le Conseil Régional, mais bien peu sont arrivés sur des éléments concrets. En Picardie, il se trouve que nous en arrivons à des éléments concrets. M. LE PRÉSIDENT : Une précision importante : nous sommes arrivés, en Picardie, à signer un accord entre l'IUMM et les représentants des syndicats de salariés. Ce sont les premiers en France. M. CARDON : Tout à fait. J'en viens aux résultats. Il y a aujourd'hui dans l'offre régionale 4 000 Picards qualifiés de plus par an sur 14 000, grâce à l'impulsion que nous avons donnée. Cela fait une augmentation de 40 % du nombre de personnes qualifiées grâce au Conseil Régional par rapport à ce qui se faisait auparavant. 72 Il y a aujourd'hui 2 500 apprentis dont le taux d'insertion ― je rectifie ce qu'a dit Mme POTIN ― n'est pas de 50 % mais de 80 % : 80 % de réussite aux examens et 80 % pour l'insertion professionnelle de ceux qui sortent de l'apprentissage. Ce chiffre n'a donc pas du tout baissé depuis que nous sommes arrivés, au contraire, il a progressé, puisque le taux de rupture des contrats d'apprentissage, qui était de 33 %, est passé à 24 % du fait de notre action. Lorsqu'on creuse véritablement les choses, on s'aperçoit que, dans ces 24 %, il n'y en a en fait que 40 % qui sont vraiment en rupture puisque les autres ont signé des contrats de travail et qu'ils sont libres d'arrêter leur formation pour cela. Je tiens à parler aussi des 1 100 personnes qui sont en formation sanitaire et sociale de plus qu'auparavant, financées entièrement sur le budget du Conseil Régional et non pas dans les transferts de l'Etat, que nous avons mise en place. En matière de résultats, je viens de citer près de 8 000 personnes qualifiées de plus par an grâce à l'action directe du Conseil Régional. Je pourrai vous parler aussi de la gratuité de la formation des aides-soignantes. Nous dépensons 5 000 € par personnel formé et nous sommes la seule région en France à avoir assumé complètement la gratuité pour un public particulièrement difficile, délicat et précaire. Je pourrai enfin vous citer, mais cela a été fait par Mme POTIN, l'action que nous avons menée sur les bourses sanitaires et sociales que nous avons de notre propre chef alignées sur les bourses universitaires. Là aussi, pour quelques raisons, beaucoup nous ont copié depuis. Cela dit, j'en reviens à l'erreur manifeste à la fois du CESR et du groupe "Aimer la Picardie" et qui a été malheureusement reprise par le groupe du Front National. Vous avez oublié tout simplement de compter la ligne 043-11, à hauteur de 2,6 M€. Il s'agit du prêt apprentissage, qui n'a nullement été divisé par deux, qui reste à la même hauteur et pour lequel nous allons vous proposer en février prochain la création de quatre sections nouvelles de CPA -Classes de PréApprentissage-. J'attends d'ailleurs, madame CAYEUX, puisque vous avez un peu d'influence à l'UMP, que l'Etat, qui pourrait créer des CLIPA et des DIMA comme il le souhaite, ait la même impulsion que le Conseil Régional. Cela permettrait de créer quatre CPA et quatre classes nouvelles dans les lycées sur la décision de l'Etat, soit huit classes, ce qui est beaucoup mieux que quatre. Ces quatre-là, nous allons les faire, mais j'attends toujours que l'Etat fasse les autres. Il est vrai que, sur le DIMA, l'Etat réfléchit : nous avons eu le préapprentissage junior de M. de ROBIEN, puis une autre formule, puis une négociation avec les régions, puis une nouvelle formule. Pendant que l'on discute, on ne prend pas de décision et des jeunes restent sur le bord du chemin. Vous avez aussi oublié la ligne 043-21, à hauteur de 6 M€. Il s'agit de l'engagement européen sur la formation des chômeurs, qui a également été oubliée par vos experts, madame CAYEUX. Il est vrai que cette modification des politiques de 73 formation gérée par la Région à hauteur de 10 M€ était nouvelle, mais nous attendions de votre part un peu plus d'attention. Ensuite, vous retrouverez la politique sur les jeunes en difficulté, sur laquelle vous vous êtes interrogés en parlant d'une baisse de 300 000 €, dans le chapitre 043-31. J'en ai fini pour la leçon de comptabilité, même si j'aurais beaucoup d'autres choses à dire sur la façon dont vous avez présenté notre budget. Sur les investissements en CFA, que vous déclarez divisés par deux, vous confondez les AP de l'année 2008, celles du budget (7 M€) et celles de toutes les DM qui ont conduit à 14 M€. Cela prouve d'ailleurs que le Président reste attentif à l'ensemble des projets que nous sommes en capacité de proposer en Picardie, que ce soit par les chambres de métiers, les CFAI ou les CCI, pour répondre à ces projets d'investissement. Entre le budget 2008 et la réalité de l'engagement 2009, nous avons multiplié par deux l'engagement de la Région en passant à 14 M€. Il est vrai que l'engagement sur 2009 est d'un peu moins de 7 % mais que si des projets venaient à l'avenir, nous ne manquerions pas d'y répondre… M. LE PRÉSIDENT : Comme l'an passé. M. CARDON : …comme l'an passé et comme nous l'avons fait auparavant, pour montrer que nous sommes très sensibles à ce que, comme dans les lycées, que mon collègue M. FILLION-QUIBEL manage et essaie de gérer au mieux, l'environnement éducatif de tous les jeunes qui ont été formés en Picardie soit le meilleur possible. Sur l'université, je dois vous dire que nous portons, comme ceux qui sont dans la rue -étudiants, chercheurs, jeunes à l'IUFM- les plus grandes inquiétudes sur les décisions gouvernementales ― et nous partageons cela avec notre groupe ― qui affectent une université comme l'UPJV, la seule université généraliste en Picardie : l'UTC est une université de grande qualité, mais elle est ciblée sur la formation d'ingénieurs, ce qui est une particularité extrêmement importante. Nous sommes très attentifs à cela et je dois vous dire que, lorsqu'on présente le budget de l'UPJV sans pouvoir le voter et sans pouvoir voter non plus le budget du CROUS, on se rend compte que le désengagement de l'Etat commence à sortir par la tête de tous les jeunes et de tous ceux qui se mobilisent pour la jeunesse. Nous sommes très inquiets. En tout cas, je vous signale qu'aujourd'hui, l'engagement régional dans le budget de l'UPJV va représenter près de 10 % du budget global de l'Université de Picardie alors que, lorsque nous sommes arrivés, il y a seulement cinq ans, il ne représentait que 0,3 % de ce même budget. Nous n'avons peut-être rien fait, mais nous sommes, nous, auprès de tous ceux qui sont prêts à ce que la jeunesse de cette région sorte qualifiée de toutes les institutions que nous avons soit à équiper et à faire fonctionner lorsqu'il s'agit des lycées, soit à piloter lorsqu'il s'agit de l'apprentissage, soit à manager complètement lorsqu'il s'agit de l'offre régionale, soit à booster lorsqu'il s'agit de l'université. En tout cas, sachez que, du côté du Président et de l'équipe au complet, les oreilles sont attentives et que nous ne manquerons pas de proposer, avant la fin de cette période, encore des grands projets pour la Picardie, parce que nous croyons à une seule chose : c'est la jeunesse de la Picardie qui changera la donne de cette région. 74 MME MATHIEU : Monsieur le Président, je n'avais pas du tout l'intention d'intervenir, mais devant l'insistance et les propos de M. CARDON, qui dénonce la faiblesse de la politique de formation telle que vous l'avez trouvée lorsque vous êtes arrivés et qui vante l'augmentation des crédits par rapport à 2004, je me sens autorisée à dire que, déjà, ce n'est pas l'augmentation des crédits qui traduit forcément l'efficacité d'une politique et qu'ensuite, je demande à voir de plus près, puisque je ne fais plus partie de cette commission, la manière dont cela a évolué. En tout cas, je tiens à rappeler que, si vous en êtes arrivés là, c'est certainement aussi grâce aux efforts et à l'implication des anciennes mandatures. Comme je l'ai rappelé au cours de la discussion sur le Schéma sur l'Enseignement Supérieur, si nous n'avions pas mis le pied à l'étrier dans cette politique, bien que cela ne soit pas de notre compétence, comme je l'ai rappelé, cela n'aurait peut-être pas pu se traduire par une augmentation de la participation de la Région sur l'enseignement supérieur. Il en est de même pour l'apprentissage et la formation professionnelle et continue. Je vous rappelle que cela dépassait 50 % du budget, même si celui-ci a évolué du fait des transferts de compétences. On ne peut pas forcément comparer la situation de 2004 à celle d'aujourd'hui, mais nous n'étions quand même pas ridicules, comparativement aux autres régions. Je ne demande qu'à rejoindre le satisfecit que M. CARDON s'est accordé et a accordé au Conseil Régional. Si d'autres régions viennent chercher des conseils en Picardie en matière de formation et si vous faites mieux que nous, c'est très bien pour les Picards, mais je voulais quand même rappeler les efforts importants qui ont été faits sous la mandature de Charles BAUR. Nous n'avons pas à rougir de ce qui a été fait dans les domaines de la formation professionnelle, des lycées et de l'enseignement supérieur. MME DE VILLENEUVE : En complément de ce que vient de dire France MATHIEU, je préciserai que le groupe "Aimer la Picardie" est très vigilant sur l'évaluation des actions qui sont menées. En effet, on nous présente en commission un certain nombre d'enquêtes qui sont faites auprès des stagiaires, mais il serait aussi intéressant, compte tenu du taux de chômage qui persiste, surtout chez les jeunes, et du décalage de la Picardie par rapport aux chiffres nationaux, que l'on puisse imaginer d'autres éléments pour interroger les entreprises qui accueillent des jeunes en formation et pour mieux évaluer les politiques qui sont menées. M. LE PRÉSIDENT : S'il n'y a pas d'autres demandes d'intervention, je vais m'autoriser à intervenir. Madame MATHIEU, je ne méconnais pas le rôle que vous avez joué dans l'équipe précédente et, comme je l'ai souvent dit, c'est parce que l'équipe de M. BAUR, malgré les critiques des uns et des autres à l'intérieur de sa propre majorité, a maintenu des outils de recherche que les pôles de compétitivité ont pu naître. En revanche, sur la formation professionnelle classique, je vous dis non, et M. CARDON vous l'a rappelé. La Picardie était 21ème à l'époque en euros par habitant. Il est vrai que l'argent ne fait pas tout, mais quand il n'y en a pas, c'est encore plus compliqué, et on le sait. Excusez-moi, mais ce n'est pas moi qui ai décidé que le niveau V B le plus élevé de France se trouve dans le Nord/Pas-de-Calais et que, juste après, ce soit la Picardie. 75 Quand on me parle d'évaluation et d'économie moderne, il faudrait peut-être que l'on dise quel est le temps de la formation des hommes. Combien de temps faudra-t-il pour agir et booster ces nouvelles politiques afin d'obtenir des résultats concrets et opérationnels ? Lors de la reprise économique de 1999 et 2000, les bac + 2 ont été sortis du chômage, mais les bacs – 5 que nous avions ici sont restés au chômage. Cela veut dire que, même lors de la reprise économique, le déficit de formation nous a mis dans cette situation. Il va falloir du temps. La politique qu'illustre M. CARDON n'est pas une politique à court terme ; c'est une politique qu'il faudra mener à moyen et long termes pour réussir. Quand on sait qu'un jeune qui entre dans l'activité professionnelle changera certainement trois, quatre ou cinq fois totalement de métier et dix à quinze fois de patron, s'il n'a pas un socle minimal de formation qui lui permet de vivre ces mutations, c'est la crise et ce sont les problèmes sociaux. Lorsque, ensuite, on se pose la question de savoir pourquoi, sur le logement et la santé, nous avons tous ces retards, il est évident qu'ils sont liés à ces problèmes sociaux et à notre déficit de formation qui ont créé un déficit dans la réalisation du monde économique sur notre territoire. Nous étions connus comme une réserve pour les autres : c'est chez nous que l'on venait chercher les ouvriers les moins chers. C'est cela que nous devons casser, c'est cela que nous devons changer ! Le projet de la Picardie n'est plus celui que vous décrivez et qui avait cours avant. Je me souviens de la période où on a parlé de la troisième plate-forme aéroportuaire : ceux qui étaient contre étaient ceux qui voyaient arriver des formations mieux payées et qui savaient que cela allait casser le marché de l'emploi sur leur territoire. J'ai entendu ceux qui disaient : « Ce sont les terres les plus fertiles de Picardie, si jamais vous faites cela, un certain nombre de grands groupes dans la conserverie vont partir ». Ils sont partis et il n'y a pas eu la troisième plate-forme ! Simplement, on changeait le marché de l'emploi sur ce secteur alors que l'on était habitué à avoir des gens que l'on ne payait pas cher, au SMIC et en-dessous du SMIC, et on ne voulait pas entrer dans une autre logique. Le travail que font M. CARDON et M. FILLION-QUIBEL et le travail qui est fait sur l'université avec Mme FERREIRA consiste à changer tous ces réflexes et à aller dans un autre monde. Les pôles de compétitivité qui marchent aujourd'hui font venir d'autres types d'entreprises qui ont besoin d'autres types de qualification et ce sont ces rendez-vous que nous ne devons pas rater ! M. BELPAUME : Je ne peux que souscrire à ce que vous venez de dire, mais il y a une problématique : les salariés dans l'entreprise. Comment peuvent-ils se former et comment pouvons-nous intervenir non simplement avec une branche d'employeurs mais avec l'employeur prédominant qui est le Medef afin de discuter avec lui de la mise en place des formations qui sont obligatoires au sein de l'entreprise ? Il en est de même pour les bilans qui sont à faire. Pourquoi une entreprise accepte-t-elle de venir quand on lui donne de l'argent sans qu'on exige de voir les cinq derniers bilans de leur formation professionnelle ? Si nous le faisons, nous constaterons que, comme je vous l'ai déjà dit à maintes reprises, c'est l'encadrement et les agents de maîtrise qui bénéficient bien souvent de cette formation -avec l'anglais, le management ou tout ce que vous voulez- mais que l'ouvrier lui-même ne bénéficie que de peu de formations qualifiantes et qu'il est souvent mis sur les formations que l'employeur devrait assumer seul, par exemple celle des gestes et postures. 76 Pendant ce temps-là que fait-on ? Comment pouvons-nous intervenir et peser vis-à-vis de ces entreprises pour avoir une aide concrète ? Je vous rappelle en effet qu'elles viennent demander de l'argent ensuite pour refaire des formations complémentaires. Auparavant, elles venaient ici avant d'aller à leur OPCA. Maintenant, on leur apprend qu'il faut aller à l'OPCA d'abord avant de demander de l'argent à la Région, ce qui est très bien, puisqu'on s'était aperçu que, dans les OPCA, énormément d'argent remontait sur Paris sans qu'on sache où allait le pognon ! Maintenant, il faut aussi tirer le bilan de ce qui existe ici. Je n'en prendrai qu'un seul : l'INFA et la formation CACES. Nous-mêmes, à la Région, nous mettons un prérequis pour être inscrit : il faut avoir manipulé un chariot pendant un an. Je vous rappelle que les précaires et les intérimaires, dans les entreprises de logistique, ne sont pas censés être là à longueur d'année et qu'ils n'ont donc aucune autorisation de conduite de l'employeur. Qui va donc pouvoir bénéficier de cette formation CACES ? Quelqu'un en CDI qui a eu l'autorisation de conduite dans l'entreprise et qui peut y prétendre. L'intérimaire ne le pourra pas : je vous mets au défi de trouver une entreprise qui va laisser des gars monter sur un Fenwick sans permis et, encore moins, sans autorisation. C'est interdit. Mais ce n'est pas fini. Quand on est bon sur le pré-requis, on s'aperçoit que l'INFA en ajoute un : il faut avoir le permis B. Si ce n'est pas discriminatoire vis-à-vis de ceux qui demandent à être formés, qu'est-ce que c'est ? Il faut avoir manipulé l'engin pendant un an, il faut avoir le permis B et je passerai le fait qu'il faut savoir lire, écrire et maîtriser le français. C'est dans la lettre de l'INFA qui a répondu à l'appel d'offres. Effectivement, il y a des loupés, mais ils traînent depuis quatre ans. Ce n'est pas normal, parce que cela fait que toute une frange de la population a été mise de côté. Je veux bien que l'on dise tout ce qui va bien et ne peux qu'abonder là-dessus, mais ce qui m'intéresse toujours, c'est ce qui ne va pas et tous ceux qui ne sont pas formés. Je vous mets au défi de prendre des salariés et de leur demander s'ils connaissent leurs droits en matière de formation, entre le DIF, le CIF, la VAE et le reste. Il s'agit aussi de savoir comment nous intervenons là-dessus pour que chaque salarié, dans son entreprise, puisse faire valoir ses droits. M. LE PRÉSIDENT : M. CARDON a la parole. M. CARDON : Je répondrai en deux points. Tout d'abord, la formation des salariés n'est pas de la compétence du Conseil Régional. Nous n'avons reçu aucune somme de l'Etat ni aucune délégation de crédits pour cela et nous avons donc pris ce dossier à bras le corps en essayant de faire deux choses. La première consiste à développer la formation. C'est le travail que font les maisons de l'emploi et de la formation dans lesquelles il y a quasiment partout, maintenant, des accords avec les OPCA qui viennent faire des permanences, avec des réunions qui sont organisées, des syndicalistes locaux qui sont invités à suivre des informations sur le DIF, la VAE et toutes les politiques que vous avez évoquées afin de les booster, je suis d'accord avec vous, à l'intérieur de l'entreprise. 77 La deuxième, c'est le road-show que nous avons fait l'an dernier, qui a permis d'accueillir plusieurs milliers de personnes dans 25 villes, parfois de 7 000 habitants. Nous sommes allés à la rencontre des salariés dans les marchés pour leur indiquer les formations auxquelles ils avaient droit, les lieux où ils pouvaient se renseigner, etc. C'est effectivement le rôle de la Région. Ensuite, j'évoquerai le FONGECIF. Nous abondons les crédits du FONGECIF, mais l'abondement de nos crédits, qui sont importants puisque cela représente plusieurs centaines de milliers d'euros dans cette opération, ne concerne que 324 salariés de niveau V ou infra V de plus qui vont entrer en formation. Il faudrait donc des dizaines et des centaines de millions d'euros pour avoir un réel impact, mais ce n'est pas nous qui les gérons : ce sont les partenaires sociaux qui le font dans les OPCA. Nous avons donc choisi de contractualiser avec les OPCA pour les booster sur deux points : - l'illettrisme dans l'entreprise sur les niveaux V et infra V, c'est-à-dire des gens qui n'ont pas de qualification et qui, si jamais leur entreprise ferme, se retrouvent ― je suis d'accord avec vous ― à la rue, - les femmes, parce que l'entrée des femmes en formation est une difficulté de plus et qu'il faut donc essayer de lever les freins. Nous faisons donc ce que nous pouvons pour sensibiliser les partenaires sociaux et pour abonder les crédits, mais avec seulement un peu de crédits parce que ce n'est pas notre rôle : c'est de la compétence de l'Etat. J'en reviens aux résultats pour en citer un qui est merveilleux, et je m'adresse ici à Mme MATHIEU en reprenant les documents du PRDFPJ, comme on l'appelait à l'époque, dans lesquels il était écrit qu'on allait faire baisser les sorties sans qualification. Madame MATHIEU, je suis heureux de vous dire que, lorsque nous sommes arrivés avec le Président GEWERC, on en était à près de 12 %, qu'aujourd'hui, nous en sommes à moins de 8 et que cela continue à baisser. C'est la première fois que, dans cette région, depuis 25 ans, ce chiffre bouge. Savez-vous pourquoi il bouge ? A cause des 150 sections d'apprentissage, dont 80 sont de niveau V, qui ont été créées par le Conseil Régional, ouvrant plus de 1 200 places de formation supplémentaires, ce qui fait aujourd'hui qu'environ 1 400 jeunes sortent avec une qualification alors que, hier, ils sortaient sans rien. Je suis fier de ce chiffre et je suis prêt à aller le porter où vous voulez, parce que celui-là, depuis 25 ans, il n'avait pas bougé ! M. LE PRÉSIDENT : Bien. Nous passons à la commission 4, et je donne la parole au président de cette commission, Laurent BROCHETON. Commission 4 – « Culture – Sport – Santé – Traditions populaires – Vie associative – Economie sociale et solidaire » - Rapporteur : M. Laurent BROCHETON M. BROCHETON : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les élus, avant tout, je tiens à remercier les services qui ont travaillés sur le budget du Pôle 4, ainsi que le service des assemblées, qui nous permet de travailler sereinement lors des commissions. 78 Aider à ouvrir les yeux et les oreilles des Picards dans le domaine de la culture, telle est l’ambition du Conseil Régional de Picardie. Ambition et non prétention : « si c’était à refaire, je referais ce chemin », disait ARAGON en parlant de la Résistance. Nul doute que le vice-président REUTER peut s’approprier cette phrase. En quatre ans, en effet, le budget de la culture de la Région Picardie a été doublé. Certains esprits critiques ont constaté une baisse en 2009 du budget de la culture. Il y a lieu de constater de fait que cette baisse est due au désengagement massif de l’Etat dans les projets culturels. Je pense ici, par exemple, aux deux projets d’importance que sont « La Maison de l’Orchestre » et l’aménagement du « Musée d’Art Contemporain » dans la halle dite Freycinet à Amiens. 2008 a vu la naissance de l’EPCC, spectacle vivant. 2009 verra sa pérennisation. L’aide aux scènes conventionnées sera maintenue. Un soutien fort sera accordé à l’Association Picasco, un soutien fort sera également fait pour permettre le développement de l’art contemporain, si cher à M. JOLY, qui n'écoute pas. Je pourrai développer ainsi la multitude des aides que nous envisageons. Inventaire à la Prévert diront certains ! Ambition d’une Picardie plus culturelle, leur répondrons-nous. Baisse de budget rétorqueront d’autres. Nous les invitons fermement à aller visiter les budgets du FRAPP, de l’éducation et des emplois solidaires pour qu’ils constatent eux-mêmes que la baisse du budget dans la culture n’existe pas, bien au contraire ! « L’important, c’est de participer » disait le Baron de COUBERTIN. Dans le domaine du sport, la Région participe de manière significative au développement de la pratique sportive et à sa démocratisation. Ce même Baron de COUBERTIN, hormis ses dérives politiques, était un fervent défenseur de l’olympisme. Justement, 2009 ne sera pas une année olympique, et cela a, bien sûr, une incidence sur le budget des sports, puisque la part accordée au sport de haut niveau est en baisse. Nous continuerons pourtant à aider de manière significative le haut niveau malgré un désengagement massif de l'Etat. Nous continuerons à aider les sports de loisirs à l’aide, notamment, du dispositif FRAMS qui permet à nos clubs de s’équiper en matériel. Le Conseil Régional de Picardie soutient le projet de création d’un Observatoire Régional du Sport, outil d’analyse pour obtenir une vision prospective de l’avenir du sport. Le Conseil Régional de Picardie soutiendra le projet de mise en place de la Conférence Régionale du Développement du Sport, instance de concertation des principaux acteurs du monde sportif. Enfin, 2009 verra la mise en place du Schéma Régional des Loisirs et des Sports de Nature, outil d’avenir que d’autres déjà nous envient. 79 40 000 associations, des centaines de milliers de bénévoles, voilà les acteurs fondamentaux du lien social, de la solidarité, vecteur du « mieux vivre » en Picardie. Le Conseil Régional de Picardie est fermement décidé à soutenir ce monde associatif en signant par exemple, avec la Conférence Permanente des Coordinations Associatives de Picardie –CPCA- une nouvelle convention pluriannuelle d’objectifs. De même, ce soutien se concrétisera, dans la foulée des Assises régionales de la vie associative, par l’organisation de journées de travail dans les territoires picards (10 en 2009 et 4 en 2010). Ce soutien se concrétisera par la création de nouveaux emplois solidaires (1 300 à ce jour) et par la reconduction des premières conventions (450 pour 2009). Le Conseil Régional des jeunes –CRJ- est bien sûr un organe consultatif, un espace d’initiation à la citoyenneté active, mais aussi un outil de participation à la politique régionale. Ce n’est pas seulement une boîte à idées ou une lubie d’hommes et de femmes politiques. Le CRJ a pour vocation de réaliser des projets. Le Conseil Régional de Picardie donne donc au CRJ les moyens de cette volonté. 2009 sera l’année du renouvellement du Conseil Régional des Jeunes. Nous le permettrons, nous le favoriserons. J'en viens enfin à la santé, qui nous est chère, trop chère, car il est inutile de rappeler ici que la santé n’est pas une compétence du Conseil Régional. Pourtant, là encore, il nous faut palier les insuffisances de l’Etat. Un scanner par ci, une maison de la santé par là. Financer des colloques, favoriser la prévention à destination des jeunes, éduquer la jeunesse pour qu’elle devienne acteur de sa santé, favoriser l’égalité à l’accès aux soins en sensibilisant les internes au milieu rural et favoriser la formation, voilà les lignes principales de notre action. Pour conclure, je n’oublierai pas de citer Mme MICHAUX. Il faudra nous pencher sur la formation en paramédical, car, c’est un comble de le dire, ce sont des domaines dans lesquels il y a du travail et où il n'y a pas de travailleurs. M. LE PRÉSIDENT : Merci. Qui souhaite intervenir ? Mme MATHIEU a la parole. MME MATHIEU : Je poserai une simple question à M. Alain REUTER concernant un article du Courrier Picard, qui m'a interpellée, sur l'avenir du Festival des cathédrales. Je rappelle qu'il y a vingt ans, son succès avait dépassé largement les frontières de la Picardie et que c'est un rendez-vous d'automne, même s'il est peut-être prévu au printemps, et qu'il a de nombreux amateurs qui l'attendent chaque année. C'est peut-être une fausse information et je souhaiterais donc que vous puissiez nous éclairer sur ce point. 80 M. REUTER : Ma chère collègue, vous avez de saines lectures : c'est une information. Les cathédrales existeront toujours mais le festival existera certainement sous une autre forme et, sans vouloir être un oiseau de mauvais augure en insistant sur les vingt ans du Festival des cathédrales, je répondrai que ce festival n'est pas l'Aiglon et que, s'il est question d'une évolution, il n'est pas question d'une suppression. MME MATHIEU : Vous me rassurez. M. LE PRÉSIDENT : D'autres questions ? M. CHAPUIS-ROUX a la parole. M. CHAPUIS-ROUX : Dans son intervention, Laurent BROCHETON vient de donner quelques éléments sur le désengagement de l'Etat qui, pour un certain nombre d'entre vous, n'est pas aussi perceptible que vous pourriez le penser. Si je vous dis que, le 16 décembre prochain, le Ministre de la Jeunesse et des Sports, avant de passer la porte, annoncera la suppression de 11 CREPS en France, dont le CREPS d'Amiens, vous pourrez convenir que l'on peut parler de désengagement de l'Etat. On vient de le créer, on a nommé son premier directeur en 2005 et on le fermera en 2009 ou 2010. Qu'allons-nous faire des jeunes que nous formons en éducation populaire et en sport dans cet établissement qui ne sera plus un établissement d'Etat ? Allons-nous le fermer ? C'est une bonne question que dix autres régions de France se posent. Par ailleurs, il est dommage que nos collègues du Saint-Quentinois soient partis parce qu'un certain secrétaire-général et ministre en même temps disait il y a quelques jours : « On ne m'usera que si on se sert de moi ». Qu'il intervienne donc en amont sur les dossiers. Cela permettra peut-être d'empêcher certaines fermetures comme celles-ci. J'ai une deuxième information sur le sport. Pour la première fois, en 2009, aucun dossier des collectivités territoriales tenant au sport ne bénéficiera de fonds CNDS. Cela ne s'était jamais vu. Posons-nous la bonne question pour savoir ce que l'Etat fait aujourd'hui et ce qu'il veut transférer aux autres. M. LE PRÉSIDENT : M. GUINIOT a la parole. M. GUINIOT : J'ai une question à poser à notre collègue REUTER. Pour revenir sur ce qui vient d'être évoqué par nos deux collègues, pourquoi ne voulez-vous pas nous donner plus d'explications sur la transformation du Festival des cathédrales qui marchait très bien ? S'il se réduit, cela deviendra peut-être le Festival des presbytères !… (rires, protestations.), sachant qu'avec vous, je crains le pire. Très sérieusement, c'est le moment de nous en informer. M. REUTER : Effectivement, mon cher collègue GUINIOT, nous avons quelques idées, mais vous imaginez bien que nous n'allons pas vous les faire partager. Je n'irai pas jusqu'à dire que nous ferons un festival de la libre-pensée ou de la maison du peuple. Nous en resterons au niveau des cathédrales et des festivals de musique, mais d'une musique élargie à un public qui n'y est pas habitué. En tout cas, ne vous inquiétez pas. De toute façon, je ne vous ai pas souvent vu au Festival des cathédrales, mon cher ami. 81 M. GUINIOT : Parce que je ne demande pas de places gratuites. M. REUTER : On peut vous faire payer, si vous voulez. M. GUINIOT : Que voulez-vous faire ? C'est important, monsieur le Président. S'il y a une chose qui symbolise la Picardie, ce sont nos cathédrales, et vous allez supprimer cela ! M. REUTER : Qui vous parle de suppression ? Il s'agit de faire évoluer ce festival. J'ai parlé de saines lectures, mais ne les interprétez pas dans le sens que vous souhaitez. M. GUINIOT : Ce sera du rap à Notre Dame d'Amiens ? M. REUTER : Pourquoi pas ? A défaut de grenier à blé… M. LE PRÉSIDENT : D'autres questions ? La parole est à Mme CHATELAIN. MME CHATELAIN : Monsieur le Président, mes chers collègues, le Pôle 4 est toujours révélateur, dans votre budget, du coût de vos délires pseudo-culturels et de vos largesses clientélistes et associatives que les Picards doivent subir et financer avec leurs impôts. Même si vous semblez être un peu moins déraisonnables pour 2009, n'oublions pas que vous aviez fait fort en 2008 avec le transfert du FRAC et de ses ignominies pour 8,15 M€. Où en est ce musée des horreurs, d'ailleurs, puisqu'il n'apparaît plus clairement dans la présentation de votre budget ? Je ne vous épargnerai pas sur l'aide à la création artistique, qui consiste à payer des gens pour avoir des idées et à subventionner des individus qui monnaient leurs œuvres avant même de les avoir conçues. Je rappelle que notre groupe est favorable au développement des lieux de diffusion en Picardie afin que les Picards puissent accéder, comme le dit la prétendue élite artistique, à l'offre culturelle en Picardie, obsédée elle-même par le multiculturalisme : tout ce qui vient d'ailleurs est forcément prioritaire sur l'identité régionale et les traditions picardes, d'où votre volonté idéologique de travestir divers dispositifs et de subventionner marchés africains et concerts de rap… (Protestations.) On constate aussi une recrudescence de structures ou organismes chargés de mettre en réseau, de coordonner et de mettre en relations tout le monde et n'importe qui dans je ne sais quel but. Personne n'est d'ailleurs capable, M. REUTER en tête, aux moustaches dignes des brigadiers du Tigre, de nous expliquer en commission à quoi servent ces machins coûteux aux objectifs on ne peut plus fourre-tout et abstraits. Quant aux emplois politico-associatifs dits solidaires et bien difficilement contrôlables, ils coûteront pour 2009 la bagatelle de 14 M€ au contribuable picard. Bien sûr, cet argent n'est pas perdu pour tout le monde et nul doute que les bénéficiaires sauront vous montrer leur reconnaissance lors des prochaines échéances électorales en 2010 ou 2011 selon ce que l'UMP décidera. 82 Un petit mot sur l'outil de propagande soviétique que Mme ROSSIGNOL destine à lobotomiser la jeunesse picarde : le Conseil Régional des Jeunes. Outre son mode d'élection où même les clandestins sont éligibles, son encadrement ultra politisé en fait une structure bien peu autonome et bien peu utile pour les Picards, un gadget tout au plus. En matière de politique sportive, nous serons moins critiques, même si vous constatez tout au long de l'année que nous émettons parfois des réserves sur certains points précis, notamment les aides aux clubs professionnels. Enfin, concernant les initiatives régionales dans le domaine de la santé publique, nous savons que Mme MICHAUX sait parfois être raisonnable, sauf quand elle s'entête à distribuer des pilules et des capotes aux lycéens ou à vouloir faire faire du théâtre aux infirmières. Encore une fois, votre budget 2009 pour le Pôle 4 ne nous surprend guère. Vous aurez compris à l'écoute attentive de nos remarques que nous ne saurions vous suivre dans votre action dans les différents domaines concernés. M. LE PRÉSIDENT : Y a-t-il d'autres interventions ? M. MONTES a la parole. M. MONTES : Je souhaite simplement réagir. On nous parle d'ignominies, pour reprendre les termes qui viennent d'être employés, et on prend à chaque fois les délires des représentants du Front National à la rigolade, mais je crois que, sur le Pôle 4, on a l'expression la plus pure et parfaite de leur racisme permanent… (Protestations du groupe Front National). J'assume ; vous attaquerez en justice si vous voulez. C'est vraiment l'expression de leur racisme permanent auquel ils donnent libre cours, soit parce qu'ils profitent du côté débonnaire d'Alain REUTER… (rires.), soit parce que les sujets leur permettent ces délires et ces abaissements, que ce soit dans la manière dont ils traitent ce qu'ils appellent le multiculturalisme, qui n'est autre que la diversité culturelle de notre région, ou qu'il s'agisse de tous aspects culturels, sportifs et sanitaires avec leur délires catholiques intégristes -ou anti-avortement (moins catholiques maintenant d'ailleurs, à l'américaine), c'est-à-dire la pire extrême-droite. Je ne ferai pas de juridisme, bien que je sois sûr que, si on étudiait à la loupe les propos que vient de tenir M. Thomas JOLY, il y aurait moyen d'intenter des actions… M. BRIFFAUT : Pour une fois que tu auras pu dire quelque chose ! M. MONTES : Je me permets donc d'exprimer tout le mépris profond que j'ai pour les interventions comme celles que vient de faire Mme CHATELAIN par l'expression de son racisme sur nos actions. M. LE PRÉSIDENT : M. Pierre DESCAVES a demandé la parole. M. DESCAVES : Vous avez la police de l'Assemblée, monsieur le Président, à ce qu'il me semble. Je crois que chaque groupe a le droit d'exprimer une opinion et qu'il n'est pas forcé que les autres groupes la partagent. Quand on se fait insulter par un individu qui n'est pas capable de contrôler ses sentiments, monsieur le Président, c'est vous qui devez intervenir. 83 M. LE PRÉSIDENT : Monsieur DESCAVES, vos propos sont, à la limite, contradictoires. D'un côté, vous me demandez la liberté de chaque groupe d'intervenir comme il l'entend et, d'un autre côté, vous me demandez de faire la police sur les interventions. Je n'ai pas interrompu M. JOLY ; je n'avais donc pas à interrompre M. MONTES. M. DESCAVES : Dans ce cas, on va passer notre temps à nous insulter ! Je peux insulter MONTES, moi aussi ! M. LE PRÉSIDENT : Moi, monsieur DESCAVES, je n'insulte personne. J'écoute des choses qui, quelquefois, me hérissent un peu le poil, mais je reste d'un calme olympien. M. DESCAVES : Pourrez-vous tolérer, monsieur le Président, que cela se passe comme cela ? M. LE PRÉSIDENT : Je souhaiterais que, parfois, M. JOLY manie moins la provocation. M. BRIFFAUT : Heureusement que nous sommes là ; sinon, M. MONTES ferait des siestes permanentes ! M. le PRÉSIDENT : La parole est à Mme LACHERIE-GOSSUIN. MME LACHERIE-GOSSUIN : Merci, monsieur le Président. Je ferai quelques remarques et poserai quelques questions beaucoup moins agressives et violentes. M. LE PRÉSIDENT : Je vous en remercie par avance. MME LACHERIE-GOSSUIN : Concernant la santé -Mme MICHAUX n'est pas là, mais je pense que j'aurai quand même quelques réponses à mes questions-, nous nous devons de développer l'offre d'accès aux soins à tous au-delà des maisons médicales pluridisciplinaires et du combat contre l'isolement des professionnels de santé, notamment par l'incitation à l'exercice en milieu rural -pages 175 à 178 du document budgétaire, Pôle 4- nous nous devons de faire plus, de faire mieux en mutualisant tous les moyens, en travaillant en réseau et en organisant les filières de soins. Pour moi, il est en effet indispensable de lier la santé et l'aménagement du territoire. Parallèlement, compte tenu des indicateurs de santé pour le moins défavorables en Picardie, malheureusement, nous ne pouvons nous satisfaire de cette situation. Un projet médical cohérent est donc nécessaire et une politique régionale de santé beaucoup plus performante est indispensable. 84 Le maillage territorial doit notamment prendre appui sur la télémédecine, qui est évoquée dans le document budgétaire en pages 180 et 181. Les buts sont clairement définis et tout à fait honorables : suivre et orienter le patient où qu'il puisse se trouver, permettre une cohérence entre CHU et hôpitaux de proximité et permettre plus que jamais un accès permanent à des équipes compétentes et disponibles sur l'ensemble du territoire. Ce sont les objectifs clairement définis anciennement par le GIP Télémédecine et désormais par le Groupement de coopération sanitaire de Picardie, mais nous ne pouvons nous en satisfaire et nous devons développer et dynamiser cet outil. Pourquoi ne pas décliner les réseaux de communication entre professionnels du secteur social et associatifs qui sont également des acteurs à part entière du monde de la santé ? Pourquoi ne pas permettre d'offrir ainsi un accès permanent au conseil des différents professionnels de santé et à leur expertise et pourquoi ne pas permettre d'offrir une garantie de la collégialité dans l'exercice professionnel ? M. LE PRÉSIDENT : Je ne peux que partager votre intervention. Si, dans le contrat de plan, 12ème du nom, voté entre 2000 et 2006, il y a eu la télémédecine, c'est parce que cela a été une difficile négociation que nous avons imposée à M. Charles BAUR et qui a fini par l'accepter, une négociation qui a été menée avec l'Agence Régionale de l'Hospitalisation à l'époque et qu'il ne souhaitait pas. Le problème que vous touchez du doigt, c'est que les régions, en réalité, n'ont pas de compétences en la matière. Quand vous me parlez des territoires, je vous rappelle que les outils de santé qui sont sur les territoires dépendent de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation (ARH), où vous m'avez fait l'honneur de me déléguer, moi et un autre membre de cette Assemblée, et que lorsque j'y siège, je n'ai pas voix délibérative. Je partage tout ce que vous avez dit puisque, avec Mme CAYEUX, sur notre territoire, nous essayons d'inventer encore d'autres choses pour accentuer encore la mutualisation et aller plus loin dans une logique : le respect des établissements en plein exercice et le meilleur service rendu aux malades en termes de politique de santé publique, parce que ce sont les enjeux. Nous sommes donc dans cette contradiction aujourd'hui dans laquelle la santé est en train de devenir un produit comme les autres : on tire un trait et on voit où on perd de l'argent et où on veut donc faire des économies -c'est la RGPP-. Je vous donne le prétexte, qui est d'une simplicité extraordinaire : comme la France a un problème de démographie médicale, cela va permettre à l'Etat de tout fermer et de ne rester qu'avec des établissements pivots, ce qui va entraîner de plus en plus de problèmes de santé publique sur le territoire. En plus, on peut revenir sur les problèmes de santé publique de la Picardie. Une étude a été menée il y a quelques années ― elle est toujours disponible ― canton par canton. Elle montre que, lorsqu'on est dans l'Oise et le sud de l'Oise, on a les mêmes consommations en médicaments et de recours aux médecins qu'en région Ile-de-France, c'est-à-dire que l'on fait de la prévention, et que, plus on s'éloigne vers le nord, plus on est dans des structures extrêmement difficiles. Le discours des secteurs fragiles consistant à dire qu'au nord, on aura du mal à avoir des toubibs et qu'il n'y a pas assez de patients fait qu'on les fragilise encore davantage. 85 Mme le Maire de Péronne nous a quittés provisoirement, mais que se passe-t-il chez elle ? Le projet de reconstruction à Péronne est mis pour l'instant sous l'éteignoir alors que c'étaient trois projets qui avaient été soutenus par l'Agence et par le ministre au moment où Xavier BERTRAND était ministre de la Santé. On a demandé à Chauny de baisser la voilure et un seul projet a été validé : c'était le moins cher. On est en train de faire de la politique en comptable. Le projet de mutualisation qui avait été fait sur l'informatique, est remis en cause nationalement alors qu'il avait été voulu par l'Agence Régionale de l'Hospitalisation : ce n'est pas un délire des élus. Nous sommes donc dans une situation complexe dans laquelle, effectivement, le droit à la santé devrait s'inscrire naturellement comme un droit évident pour les populations et, au lieu de progresser, alors que nous avons un PIB qui augmente chaque année, il régresse. Souvenez-vous de mes propos de lundi en ouverture : le déficit de tous les établissements publics français est d'un milliard d'euros. J'avais demandé qu'au lieu de faire 15 milliards sur le bouclier fiscal, on en fasse 14 et que l'on donne ce milliard aux établissements qui en ont besoin. Nous sommes dans cette situation extrêmement compliquée. Il y a une notion dont on ne parle jamais alors que c'est l'un des éléments structurant de notre politique de santé : nous sommes le pays au monde, loin devant les Etats-Unis et devant tout le monde, où il y a le plus d'établissements privés qui vivent sur le même budget que les établissements publics et sur lesquels on prend tous les jours l'exemple en parlant de chirurgie programmée, en disant qu'il ne faut faire que des actes qui rapportent, etc. On est dans le business ! C'est ainsi que tous les grands groupes ont investi sur les cliniques. Malheureusement, on ne s'occupe pas des gens qui vivent à la campagne et qui n'ont plus recours à rien ! Qu'a-t-on fait en fermant un certain nombre de maternités ? On a fait en sorte qu'un peu plus de femmes, comme on le dit, "accouchent dans la camionnette". On dit qu'auparavant, les conditions de sécurité n'étaient pas réunies, mais quand on accouche dans ces conditions, je me demande où sont les conditions de sécurité. Quand on rencontre les professeurs du CHU d'Amiens, qui veulent tout ramasser, ils disent surtout qu'il ne faut toucher à rien et qu'il faut nous renvoyer tout le monde ! Dans cette région de 1 920 000 habitants au dernier recensement, il serait logique que nous ayons différentes graduations d'intervention, ce que personne ne méconnaît aujourd'hui, mais, surtout, que l'on maintienne sur le territoire une chose qui existe et à laquelle nous pourrions avoir recours. 86 Vous parliez tout à l'heure du nombre de personnes formées et des actions que nous avons menées. Je vous rappelle que, dans la réforme de 2004, le nombre de postes d'infirmières ouverts au concours est fixé nationalement et que le directeur de l'IFSI n'est pas nommé par nous mais par l'Etat et que ce diplôme est national et européen. Nous n'avons aucun moyen d'intervention et on nous délègue une somme pour payer le fonctionnement sans avoir aucune réponse à la demande que j'ai faite en 2005 à l'ensemble des ministres de la Santé pour leur demander qui va payer l'investissement, puisque cela n'a pas été prévu. Personne ne veut répondre ! Et on me dit qu'on s'occupe de politique de santé publique dans ce pays ! Nous étions l'un des pays qui avait la meilleure politique de santé publique et la plus avancée. Chaque année, cela régresse et j'ai peur que nous soyons très mal partis. Par conséquent, je partage la plus grande part de votre intervention car cela rejoint nos inquiétudes. M. BELPAUME a la parole. M. BELPAUME : Comme vous l'avez prouvé, il y a des compétences que nous assumons parce que nous avons bien voulu le faire et parce que l'Etat ne le fait pas ou ne le fait pas bien, et j'entends bien que l'on aide à l'existence de structures pour soigner, mais encore une fois, je remonte à la souffrance au travail. Comment informe-t-on la population des dangers qu'elle rencontre au quotidien ? Cela ne mange pas de pain : vous avez un mensuel, Agir, qui donne des informations et des numéros de téléphone comme l'ASMIS ou des références comme le CESTP-ARACT, qui peut largement aider sur la souffrance au travail puisque ce sont ces gens que vous allez retrouver dans les hôpitaux, chez les médecins et dans les infirmeries. Vous avez aussi un pouvoir d'intervention quand les entreprises viennent vous demander de l'argent sur le bilan obligatoire qu'elles font annuellement de leurs accidents du travail et de leurs arrêts maladie. Ont-elles une infirmerie digne de ce nom ? On s'aperçoit que, la plupart du temps, elles n'ont même pas de locaux pour qu'une maman puisse allaiter son enfant, par exemple. Par conséquent, sur la santé, je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il faut prendre une partie. Il faut prendre la totalité et non pas simplement soigner, qui n'est pas le but en soi de la santé. Demain, je serai heureux qu'il y ait de moins en moins de monde à l'hôpital. J'y suis passé il n'y a pas longtemps et quand on voit qu'on est obligé d'aller dans le privé pour faire de la radiothérapie ou de la chimiothérapie parce que l'hôpital public d'Amiens n'est pas capable de l'assumer, on l'a un peu en travers. Les statistiques sur le stress au travail et les arrêts pour dépression ont encore explosé et tout cela est très important. C'est pourquoi je pense qu'en tant qu'institution régionale, nous avons peut-être les moyens d'informer, toujours avec le souci de travailler en amont et de donner des éléments complémentaires. Il y aura toujours besoin de structures pour soigner, mais il faut aussi aider en amont et exiger des choses de certaines entreprises qui viennent quémander de l'argent. Nous avons les moyens d'appuyer là où cela fait mal chez elles. 87 M. GUINIOT : Un petit mot sur ce problème, monsieur le Président. A mon sens, nous ne ferons pas, avant le terme du mandat, l'économie d'une vraie et grande réflexion sur le système de santé en Picardie. Nous avions eu ― on s'en souvient ― lors de la venue de la direction de l'ARH, il y a deux ou trois ans, une session qui n'avait pas servi à grand-chose puisque c'était un dialogue de sourds, comme tout le monde l'avait constaté. Aujourd'hui, nous avons acquis quelques expériences. Comme le camarade BELPAUME, j'ai pu bénéficier moi-même cet été du système de santé picard à travers un certain périple en Picardie. Il est vrai que les choses deviennent difficiles pour le commun des mortels qui ne bénéficie pas de portes qui s'ouvrent facilement faute de relations dans le système de santé. Même lorsqu'on habite à proximité d'un hôpital comme Chauny ou Noyon, il faut faire un petit tour du côté du CHU d'Amiens ou, comme le disait M. BELPAUME, il faut aller dans le privé parce que même cet hôpital ne peut pas tout faire. Comme nous allons arriver à une certaine campagne électorale, il ne faudrait pas non plus, lorsque passe tel ministre dans telle circonscription ou tel secteur en promettant des hôpitaux qui, peut-être, fermeront ou seront réduits à la plus simple expression, comme celui de Noyon, que ce ministre, qui ne le sera peut-être plus demain, promette un scanner ici ou des travaux là sans avoir conscience que les collectivités locales et les gens qui s'intéressent de plus près à la santé de leurs concitoyens localement ont peut-être un autre avis sur la question. Il faudrait donc peut-être y repenser parce que, même si ce n'est pas directement l'une de nos compétences, c'est une chose qui nous concerne tous et peut nous concerner à titre familial et personnel dans notre vie de tous les jours. Il faudrait peut-être penser une nouvelle fois à explorer toutes les pistes possibles pour améliorer le parcours de santé des Picards. M. LE PRÉSIDENT : Plus de questions sur la Commission 4 ? MME LACHERIE-GOSSUIN : J'avais une autre petite question concernant le dispositif d'emplois solidaires, qui a été créé en 2004 et dont l'objectif était double : aider les acteurs du monde associatif et aussi, parallèlement, aider les personnes sans emploi à se réinsérer dans le milieu du travail. Nous n'avons aucun bilan ni aucune évaluation concrète du dispositif. Je voudrais simplement savoir combien de personnes sont entrées dans le dispositif, combien en sont sorties, quel est le taux de renouvellement au bout de trois ans et combien sont formées et réinsérées dans la vie active. Je l'ai déjà demandé, mais je voulais simplement le dire afin d'avoir une réponse. M. LE PRÉSIDENT : On vous donnera ces éléments demain. Je passe la parole à M. MASSEIN pour la commission 5. 88 Commission 5 – « Finances – Planification – Organisation » - Rapporteur : M. Philippe MASSEIN M. MASSEIN : Merci, monsieur le Président. Mes chers collègues, au cours de la réunion de la commission des finances d'hier, nous avons examiné avec beaucoup de sérieux le projet de budget 2009 proposé par le Président et instruit de manière toujours aussi brillant par notre sémillant vice-président, Arnaud CARON, à qui je veux rendre hommage, ainsi qu'aux services avec lesquels il travaille. Ce projet de budget est le cinquième de notre mandature et vous est proposé alors que notre majorité a déjà engagé un travail considérable en matière de réformes visant à mettre en conformité les politiques régionales avec les engagements que nous avons pris devant les Picards en 2004 tout en tenant compte des réalités. Lorsque je parle des réalités, je parle bien évidemment de la situation internationale et nationale, des initiatives de nos partenaires et des conséquences de la décentralisation. Que retenir de ce projet de budget ? D'abord qu'il est une fois de plus sincère et transparent. J'insiste sur ce point qui paraît aller de soi parce que certains s'évertuent à entretenir le doute, faute probablement d'avoir des propositions constructives à faire. Le budget dit clairement ce que nous allons faire, avec qui, comment et avec quels moyens. En ce qui concerne nos recettes, la fiscalité directe, qui ne concerne, je vous le rappelle, que les impôts fonciers et la taxe professionnelle, ne verra pas ces taux évoluer alors que les réformes proposées par l'Etat continuent d'asphyxier les collectivités locales en général et les régions en particulier, mais je reviendrai un peu plus tard sur ce point. Par ailleurs, nous proposons une modeste augmentation d'un euro pour les cartes grises qui restent, malgré cette variation, les moins chères de la France métropolitaine. Quant à la modulation sur la TIPP, elle est demeurée constante, même si nous pouvons être particulièrement inquiets quant à l'évolution du produit escompté au titre de cette modulation lorsque nous constatons la baisse des bases sur laquelle elle est établie, d'autant que nous ne savons pas ce qu'il adviendra, à compter de 2010, de cette possibilité de modulation pour les régions. Encore une source d'inquiétude supplémentaire qui vient s'ajouter à celle engendrée par les réformes imposées depuis plusieurs années par l'Etat, et ce n'est pas la loi de finances de 2009 qui est de nature à nous rassurer. Nous connaissons les conséquences des réformes passées : 13,7 M€ de recettes ponctionnées au titre du plafonnement de la taxe professionnelle et des allocations compensatrices de pertes de fiscalité directe qui diminuent encore de 1 M€. Nous mesurons aussi déjà les effets des nouvelles réformes : fin du contrat de stabilité et intégration dans l'enveloppe normée du fonds de compensation de la TVA. 89 Le cabinet Ressources Consultants, qui ne peut pas être accusé d'être à notre solde, vient d'ailleurs de préciser l'impact de ces nouvelles réformes sur les régions. La Picardie va perdre 10 M€ de plus. Cette situation est simple : c'est une perte progressive de notre autonomie financière et une recentralisation, pour ne pas dire un contrôle de l'Etat, qui nous impose de financer ces dettes et ces charges. Voilà remis en cause le principe constitutionnel de libre administration des collectivités. Après un acte II de la décentralisation ou, devrais-je dire, de déconcentration, qu'il conviendrait en toute objectivité de qualifier de transfert de charges défavorable à l'ensemble des collectivités, c'est un nouveau coup dur qui leur est porté aujourd'hui. Mais revenons à notre budget picard en examinant d'abord nos dépenses, que nous maîtrisons malgré toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés puisque les autorisations d'engagement n'évoluent que de 3,4 %. Si je ne devais retenir qu'une seule chose de notre budget, c'est cette maîtrise de nos dépenses qui, comme cela vous a été annoncé l'an dernier, permet à la collectivité d'engager un ambitieux programme d'investissement avec des autorisations de programme qui augmentent de 30 %, soit plus de 100 M€. Ainsi, nous investissons pour l'avenir en renforçant notre appareil de recherche et en effectuant un investissement sans précédent dans les transports collectifs. Nous avons d'ailleurs été reconnus à cet égard comme la première région française pour la qualité de son réseau, de ses dessertes et de son matériel. Nous agissons aussi pour assurer plus de solidarité, que ce soit en termes d'emplois solidaires, de développement d'actions avec les associations, de proximité culturelle, d'aide aux entreprises en difficulté ou de tarifications sociales en matière de transport collectif. Nous agissons également pour faire face à la crise financière mondiale. A titre d'exemple, je souligne simplement que notre capacité d'engagement dans le secteur de l'économie augmente de 10 %. Quant aux dépenses institutionnelles de la Région, leur évolution est essentiellement due à la mise en œuvre de la loi du 13 août 2004 et à l'intégration à la date du 1er janvier 2009 des derniers collaborateurs dans les lycées. Je vous rappelle d'ailleurs qu'au regard de ces dépenses, la Région Picardie est en deçà de la moyenne nationale. Je ne prendrai que deux exemples pour illustrer mon propos : les charges de personnels, qui représentent 27 € par habitant alors que la moyenne est supérieure à 28, les charges à caractère général, qui s'élèvent à 21 € par habitant, à comparer avec les 24 € constatés en moyenne pour l'ensemble des régions métropolitaines. Voilà, mes chers collègues, les principaux éléments du budget que notre commission a examinés. Il dépasse encore cette année le milliard d'euros et, s'il fallait résumer la démarche que nous avons suivie pour l'élaborer, j'utiliserais la formule : « maîtriser les dépenses de fonctionnement afin de poursuivre un effort d'investissement sans précédent au service des Picardes et des Picards. » 90 J'aurais pu faire une intervention moins technique et plus politique, mais ce n'était pas du ressort du président de la commission des finances que je suis. Cependant, je vous l'avoue, j'ai d'autant moins de regrets que je sais pouvoir compter sur le président du groupe Socialiste qui interviendra demain pour rétablir l'équilibre… (Rires.) Je vous remercie de votre attention. M. LE PRÉSIDENT : M. DESCAVES a la parole. M. DESCAVES : Monsieur le Président, contrairement à l'intervention de M. MONTES, qui semble avoir une haine viscérale de certains de ses collègues -c'est épidermique et il ne réfléchit pas, mais pourrait-il réfléchir ?- je vais défendre Mme ROSSIGNOL… (Réactions diverses.) MME FUSELIER : Je lui raconterai… M. DESCAVES : Je lis en effet dans le rapport qu'on lui fait dire une chose qu'elle n'a pas dite et qu'elle n'aurait pas pu dire : « La crise n'a pas d'impact sur la consommation ». A part les gens qui ne savent pas de quoi ils parlent, elle n'a pas pu dire cela, car elle est suffisamment intelligente pour cela. Elle a donc dit autre chose et je crois donc que le rapport qui a été fait ― je ne sais pas si c'est M. CARON ― ne reprend pas tout à fait la réalité des choses. Cette affaire vient à la suite d'une observation que j'avais faite au sujet de la taxe sur les cartes grises. J'avais dit que cette augmentation d'un euro sur 27 € représentait 3,7 % et que l'on avait une majoration de 11,5 %, et M. CARON a parfaitement répondu en disant que c'étaient globalement les immatriculations qui faisaient la différence. J'ai constaté, je l'ai entendu, je l'ai lu et je le sais, que les immatriculations baissent, ce qui amène d'ailleurs les entreprises automobiles à licencier et à mettre des salariés au chômage technique, comme vous le savez tous mieux que moi. Je ne crois donc pas que ce soit réaliste. La deuxième chose que j'ai notée sur ce budget, c'est une interrogation que je pose à tout le monde au sujet de la taxe intérieure sur les produits pétroliers. On nous dit qu'elle augmente de 14 M€ et, dans la phrase suivante, on écrit : « …dont la part liée à la modulation de 22 M€ ». Comment 14 M€ millions peuvent comprendre 22 M€ ? Cela m'échappe. Je ne peux pas vous dire de quelle page il s'agit parce qu'elles ne sont pas numérotées. M. LE PRÉSIDENT : Y a-t-il d'autres questions ? Non ? M. CARON va donc répondre. 91 M. CARON : Monsieur DESCAVES, pour faire suite à notre discussion d'hier, il est vrai que vous avez souligné que nos estimations d'immatriculations étaient, selon vous, optimistes, puisque nous avons estimé, pour élaborer ce budget 2009, que le nombre d'immatriculations serait stable en 2009 par rapport à 2008. Je crois me souvenir vous avoir répondu hier que bien malin celui qui sait aujourd'hui jusqu'où ira la crise économique et si la crise particulière que subit actuellement le secteur automobile continuera quelques mois seulement, auquel cas le plus dur aura été vécu en 2008 pour ce secteur, ou si, au cours de l'année 2009, les immatriculations vont baisser. Je vous avais répondu également qu'en cas d'erreur dans l'estimation de recettes fiscales, ce qui arrive régulièrement et ce qui est arrivé encore cette année, puisque nous ne sommes pas devins et que nous savons bien que les prévisions en matière économique sont extrêmement difficiles sans quoi il serait facile de faire fortune par la spéculation, nous corrigeons le tir en budget supplémentaire. Le rôle du budget supplémentaire est d'intégrer non seulement les reports des années précédentes mais aussi ces petites variations que l'on ne peut voir qu'en cours d'année. Par conséquent, on peut admettre que nous avons une différence d'appréciation. Peut-être sommes-nous un peu optimistes en prévoyant la stabilité, mais, après tout, le rôle des institutions est aussi de contribuer à recréer la confiance en étant optimistes. En tout cas, c'est ce que nous disent les économistes. M. DESCAVES : Je vous le souhaite. M. CARON : Quant à votre question sur la TIPP, il est vrai que la taxe intérieure sur les produits pétroliers est estimée pour 2009 à environ 122 M€ contre 108 M€ l'année dernière, soit ― vous avez raison ― une hausse de 14 M€ du produit global. Je tiens simplement à ce qu'on rappelle systématiquement -c'est l'objet de la petite ligne du dessous- que la part liée à la modulation de la TIPP se monte uniquement à 22 M€. Autrement dit, dans ce qui nous est présenté comme une recette fiscale pour 122 M€ pour satisfaire les critères constitutionnels qui veulent que les collectivités aient une part substantielle, c'est-à-dire un tiers de leurs recettes fiscales, on a annoncé que l'on donnait aux collectivités une part de la TIPP à hauteur de 122 M€, mais comme, en réalité, nous n'avons notre mot à dire que sur une toute petite part de ces 122 M€, il faut sans cesse rappeler que la part réellement fiscale de la TIPP qui nous est transférée, et qui est d'ailleurs insuffisante pour couvrir les charges auxquelles nous avons à faire face dans le cadre de la loi de décentralisation du 13 août 2004, est de seulement 22 M€. On pourrait donc considérer qu'en réalité, sur les 122 M€ de la TIPP, 100 M€ sont une dotation fixe de l'Etat et 22 M€ sont une nouvelle recette fiscale. M. LE PRÉSIDENT : Pas d'autres questions ? Je vais donc répondre sur les immatriculations. Vous auriez raison si nous étions sur le marché classique, mais il n'y a pas que celui-là. La crise va-t-elle amener les gens à se déplacer différemment et à louer davantage de véhicules quand ils arrivent à une gare ou dans leurs modes de déplacement, sachant que l'une de nos importantes recettes est liée aux loueurs de voitures ? On ne le sait pas. Par conséquent, vous avez raison sur le marché global de l'automobile, mais pas forcément sur le marché spécifique de la location et c'est pourquoi je pense que les prévisions qui ont été faites sont correctes. 92 Ensuite, je ne connais pas les évolutions à l'interne, mais Arnaud a été très juste et honnête là-dessus : nous ne sommes pas sur un marché global, comme les autres régions, de l'immatriculation classique des automobiles particulières et des véhicules professionnels mais sur autre chose. Par conséquent, nous verrons. S'il n'y a pas d'autres questions sur la commission 5, je vais suspendre de nouveau la session. Demain matin, nous aurons une conférence des présidents à 9 h 30 et, entre 10 heures et 10 h 15, nous reprendrons notre session. La séance est levée à 17 h 50. 93 94 SEANCE DU JEUDI 11 DECEMBRE 2008 95 96 La séance est reprise à 10 heures 14, M. Claude GEWERC, Président du Conseil Régional sous la présidence de M. LE PRESIDENT : Je déclare la séance budgétaire reprise et constate que le quorum de 29 membres requis est toujours atteint. Nous avons été saisis de deux nouveaux amendements, je vais donc devoir suspendre la séance et demander à la commission 2 et à la commission 5 de se réunir en salle 1, puis nous reprendrons quand elles auront statué. Je vous remercie. (La séance, suspendue à 10 heures 15, est reprise à 11 heures 05.) M. LE PRESIDENT : Mes chers collègues, nous allons pouvoir reprendre cette séance avec le premier point, l’examen des amendements au projet de budget primitif 2009. Le quorum et constaté et je précise que j'ai reçu les pouvoirs de : Mme CAHU à Mme MAUPIN ; de Mme CLAUX à Mme VAN HECKE ; et de M. DESCAVES à M. GUINIOT. EXAMEN DES AMENDEMENTS AU PROJET DE BUDGET PRIMITIF 2009 Amendement présenté par M. PIA concernant le Fonds de solidarité (cf. document joint en annexe 1 - page 200). M. PIA : Il s'agit d'un amendement déposé comme nous le faisons pratiquement chaque année, sur le fond de solidarité. Nous demandons la suppression de ce fonds à hauteur de 50 000 €, en estimant que cela relevait davantage d'une défense syndicale et que dans le cadre du schéma régional de développement économique, nous avions proposé la mise en place d'un fonds destiné à accompagner le reclassement et la reconversion professionnelle des salariés menacés par une fermeture d'entreprise ou victimes d'un licenciement économique. Cette proposition avait été refusée, et donc nous continuons sur la même logique. M. LE PRESIDENT : Je viens de recevoir le pouvoir de M. SAINT-AUBIN à M. PIA. Comme vous le dites vous-même, c'est un amendement que vous déposez chaque année, et chaque année nous le rejetons ! Monsieur MONTES veut intervenir... 97 M. MONTES : Je voulais intervenir pour dire pourquoi on est favorable au maintien de ce fonds. Déjà, il y a une erreur d'information ou de perception du fonds de solidarité. Ce n'est pas un fonds de défense syndicale, c'est justement le contraire. L'expérience du soutien, des luttes nous montre que la diversité des entreprises et la spécificité du tissu de PME en Picardie font que beaucoup d'entreprises n'ont pas de syndicat ou n'ont pas de comité d'entreprise parce qu'elles ont moins de 50 salariés. Lorsqu’arrive une liquidation judiciaire ou un dépôt de bilan, quelle que soit l'intention... Il est vrai que quand nous avions imaginé ce fonds, il s’agissait aussi de la défense de salariés face à des entreprises ou des patrons voyous. L'expérience de ce fonds montre que finalement, il s'inscrit dans notre politique de défense des PME. En 2008, ce fonds a permis d’aider quatre entreprises, mais je n’en citerai qu’une, l'Amicale des salariés de Cosserat à Amiens, que les élus d'Amiens doivent bien connaître. Cette entreprise s'est retrouvée en liquidation et son CE s’est transformé en Amicale des salariés. Le fonds a permis à cette amicale des salariés de faire-valoir leurs droits. Ce sont souvent des PME familiales, où lorsqu’arrive le drame de la fermeture d'entreprise, le dialogue n'est plus possible. Ce fonds permet d'aider, de financer des médiateurs qui renouent le dialogue social afin que personne ne soit lésé. Il ne s’agit pas de faire les reclassements comme le propose Franck PIA, mais plutôt, d’abord de renouer le dialogue afin que les droits des salariés soient aussi reconnus dans un moment de fermeture, de dépôt de bilan ou de liquidation judiciaire. Ce fonds de solidarité mérite donc de continuer. Il est complètement dans le schéma régional de développement économique, dans la défense des PME. J'ajouterai qu’en 2008, seuls 17 500 € ont été dépensés et peut-être faudrait-il faire encore plus d’information pour faire connaître l'existence de ce fonds. La crise économique a débuté depuis quelques semaines et elle risque d'avoir des conséquences importantes dans les mois à venir. Ceci justifie d’autant plus de maintenir ce fonds de solidarité pour répondre -je ne l'espère pas mais il faut néanmoins le prévoir- aux éventuelles difficultés que pourraient connaître des PME, comme celles que l'on a aidées en 2008. Voilà l’explication qui fait que nous souhaitons maintenir de façon très volontariste ce fonds de solidarité. M. LE PRESIDENT : Je mets l'amendement aux voix. Il est procédé au vote à main levée sur l’amendement qui est rejeté par 34 voix Contre (18 PS + 8 Verts/PRG + 3 Communiste et Républicain + 5 Communiste et Progressiste), 13 voix Pour (12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 2 Abstentions (2 Indépendants) 98 Amendement présenté par Franck PIA concernant la Qualité et valeur ajoutée (cf. document joint en annexe 1 – page 201) M. PIA : Il s'agit cette fois-ci d'un amendement concernant la partie agricole du budget, nous avons en effet un certain nombre de mesures qui se mettent en place, qui sont ce que l'on appelle des mesures agri-environnementales dans le cadre du plan de développement rural hexagonal, qui doivent permettre aux agriculteurs d’adopter des pratiques respectueuses de l'environnement sur leurs exploitations. A travers cet amendement, nous demandons d'abonder le fonds sur l'amélioration de la qualité des productions à hauteur de 200 000 €, pour renforcer les besoins en termes d'accompagnement des agriculteurs et de formation, parce que, il ne suffit pas de mettre en place des actions agri-environnementales, encore faut-il pour cela que les agriculteurs aient des formations et un accompagnement adapté. Voilà le sens de notre amendement, monsieur le Président. M. DACHEUX : Monsieur PIA, il y a une erreur dans votre amendement. Vous évoquez dans l'exposé des motifs « le soutien à des mesures agri-environnementales » qui font partie de la ligne budgétaire 93-01. Or, vous proposez d'affecter des crédits supplémentaires sur la ligne 93-02, qui est la ligne « valeur ajoutée ». Cette ligne « valeur ajoutée » concerne par exemple le fromage, disons plutôt la transformation fermière de lait pour faire du fromage, ou encore l'accueil à la ferme... La ligne 93-01 est celle dédiée aux mesures agri-environnementales et au cortège de mesures qui s'appellent gestion de territoire, qui bénéficie déjà de 160 000 € de moyens affectés à la Chambre Régionale d'Agriculture pour animer le dispositif. Je vous rappelle que ce dispositif a été doté au budget supplémentaire que nous avons voté il y a quelques mois de 1 M€ supplémentaire, étant donné le succès qu'il remportait, et donc avec des moyens constants en termes d'animation, nous avons déjà affecté 1 M€ supplémentaire au dispositif, qui bien sûr vont dans les trésoreries des agriculteurs. Nous pensons que l'animation est aujourd'hui suffisante puisqu'elle a déjà mobilisé sur l'année passée plus de 2,5 M€ de moyens régionaux pour la réalisation de ces mesures agri-environnementales. Ce, indépendamment du fait que l'exposé des motifs de l'amendement ne corresponde pas à la ligne budgétaire. M. MASSEIN : Une toute petite intervention technique, et ainsi cela m'évitera de la refaire sur les quasiment 14 amendements. Les amendements sont très mal ficelés, très mal montés, parce qu'il n’y a un équilibre budgétaire que dans le cas où on les vote tous. Or, ce n'est pas la vocation des amendements, on peut en adopter certains et pas d'autres. Je prends l’exemple de celui-là, si on l’adopte et pas les autres où vous mettez les recettes, on vote alors un budget en déséquilibre, ce qui d'un point de vue technique pose tout de même un certain nombre de problèmes ! 99 M. GUINIOT : Lors du premier amendement, j'aurais dû devancer M. MASSEIN... J'ai en main le fascicule que vous distribuez s'agissant des amendements. En fait, il n'y a pas lieu de voter aucun de ces amendements aujourd'hui, parce que l'on est hors règlement intérieur. Un fascicule est distribué, et je dois reconnaître que ce n'est pas seulement depuis « votre règne » ici que cela se fait… Même du temps de Charles BAUR ou auparavant, cela se faisait dans cette maison... Nous sommes normalement tenus de faire les propositions d'amendements sous une certaine forme. D’ailleurs, il y a quelques années, nous-mêmes nous sommes faits « gicler » pour certains amendements qui avaient été mal présentés, donc à juste titre... Je ne comprends donc pas qu'aujourd'hui nous votions des amendements qui sont techniquement irrecevables, je ne parle pas politiquement mais techniquement, puisqu'ils ne respectent en rien le fascicule servant au dépôt des amendements ! Nous ne sommes donc pas aujourd'hui dans ce vote des amendements, puisque nous ne sommes pas respectueux des dispositions qui sont prises pour le faire. Je refuse donc de voter tout cela, puisque ce n'est pas conforme à la bonne marche de cette maison. M. LE PRESIDENT : Monsieur PIA… M. PIA : Je voudrais répondre à M. DACHEUX : en effet, il y a eu une erreur par rapport au chapitre 91. Ce n'est pas le chapitre 91 mais le chapitre 93. Néanmoins, nous avions en quelque sorte corrigé cette erreur dans le sens où nous évoquions le chapitre 93-02, qui est bien dans le cadre de la qualité et valeur ajoutée. Je ne vois donc pas en quoi cet amendement serait réputé irrecevable, et donc nous le maintenons. D'autre part, par rapport à l'observation de M. MASSEIN, les 200 000 € ne déséquilibrent absolument pas le budget, mais je pense que vous n'avez pas pris suffisamment connaissance de nos amendements, monsieur MASSEIN, ce qui ne m'étonne pas… En commission 5, nous avons proposé un autre amendement à hauteur de 200 000 €, le budget n’est donc absolument pas déséquilibré. M. LE PRESIDENT : Vous ne l'avez pas écouté, monsieur PIA, c'est ce qu'il a dit : il faut adopter les deux pour retrouver l'équilibre. M. PIA : Dans ce cas, adoptons les deux ! M. LE PRESIDENT : Pour répondre à M. GUINIOT, ce qui a été fait s’agissant des amendements est une recommandation et absolument pas un point réglementaire. 100 En voyant surgir certains amendements, je me suis interrogé sur leur caractère légal et réglementaire. La réponse qui m’a été faite par les services juridiques de la Région est qu'un amendement peut être voté tout en étant non conforme à la loi, simplement il ne pourra pas s'appliquer, néanmoins il peut être voté ! C'est pourquoi l'ensemble des amendements seront examinés, quel que soit quelquefois leur côté un tout-petit peu ubuesque ! M. GUINIOT : Monsieur le Président, pardon, j'aurai une position politique cette fois-ci, si vous le voulez bien, sur ces amendements, et non pas sur ceux que l'on nous a présentés tout à l'heure pour lesquels j’interviendrai, mais sur la totalité des autres amendements, nous refusons de voter. Le refus de vote n'existe pas, puisque nous avons gagné au tribunal administratif sur le sujet, je suis donc bien placé pour le savoir. Vous considérerez donc que nous sommes absents, puisque le refus de vote n'existe pas. Nous ne votons pas contre, nous ne nous abstiendrons pas, simplement nous ne sommes pas là durant le déroulement du vote de ces amendements. Vous décompterez donc nos 8 voix. Effectivement on pourrait sortir, et si vous le souhaitez on le fera... Disons que nous ne sommes pas là physiquement, nous ne prendrons pas part au vote. M. LE PRESIDENT : Je mets aux voix cet amendement. Il est procédé au vote à main levée sur l’amendement qui est rejeté par 34 voix Contre (18 PS + 8 Verts/PRG + 3 Communiste et Républicain + 5 Communiste et Progressiste), 13 voix Pour (12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 2 Abstentions (2 Indépendants) M. LE PRESIDENT : Et il y a donc un refus de prendre part au vote. Amendement présenté par le Groupe Aimer la Picardie -UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants relatif à la diffusion et la communication (cf. document joint en annexe 1 – page 204) M. MILLOT : Ce sujet de la télévision régionale avec ses deux aspects, la web TV, c’est-à-dire la télévision sur Internet, et également un canal de télévision régionale, est un sujet qui visiblement intéresse nombre de nos collègues sur tous les bancs des groupes, et ce matin, après que nous-mêmes ayons rectifié le premier amendement que nous avions déposé, nous avons vu avec intérêt arriver un deuxième amendement présenté par nos collègues du groupe Verts-PRG, qui modifie radicalement la philosophie du projet de télévision régionale telle que présentée dans ce budget. Et, comme l'amendement du groupe Verts-PRG le précise, il y a une grande interaction entre l'amendement que nous avions présenté et le leur, puisque le leur vise purement et simplement à supprimer la web TV régionale et la télévision régionale, et à transférer les crédits au profit de France 3 Picardie. 101 Avant de pouvoir prendre définitivement position sur ce sujet, et évidemment nous prononcer en toute sérénité et en toute connaissance de cause, nous aimerions pouvoir être informés sur la philosophie de l'amendement présenté par nos collègues du groupe Verts-PRG, puisqu'il modifie considérablement la philosophie même du nôtre. Merci, monsieur le Président. M. LE PRESIDENT : Vous souhaitez donc en quelque sorte que l'on commence par le leur, et on poursuivra par le vôtre ? Tout le monde est-il d'accord ? M. MILLOT : Oui, puisque techniquement, le nôtre dépend du leur. M. LE PRESIDENT : J'entends, et donc je demande au groupe Verts-PRG de présenter son amendement. On votera ensuite sur cet amendement, puis vous verrez alors si vous retirez le vôtre...? M. MILLOT : Oui, exactement. Amendement présenté par le groupe Verts-PRG relatif au soutien à la télévision régionale (cf. document joint en annexe 1 – pages 205 et 206) M. CARON : Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, mes chers collègues, cet amendement déposé sur table ce matin et examiné en commissions 2 et 5 à l'instant, vise à la création d'une nouvelle ligne budgétaire, la ligne budgétaire que nous avons numérotée 56-11 et que nous avons appelée « soutien à la télévision régionale ». Qu'est-ce que la télévision régionale aujourd'hui ? C'est France 3 Picardie. Or, France 3 Picardie n'est actuellement pas diffusée sur l'ensemble du territoire de la région. France 3 Picardie subit la concurrence d'un nombre de chaînes de plus en plus important, via la TNT notamment qui depuis un an a fait passer le nombre de chaînes que l'on reçoit dans la majorité des foyers picards de 4 ou 5 à environ 18 aujourd'hui, sans parler de la multiplication des canaux de diffusion des chaînes de télévision. On est passé d'une situation où il y a encore quelques années il n'y avait que la voie hertzienne, à désormais une situation où cohabitent la voie hertzienne, plus le satellite, plus le web, plus les réseaux sociaux. On pourrait même considérer que les plateformes d'échanges de vidéos, telles YouTube ou Dailymotion sont aussi des canaux de diffusion de la télévision. Toutes ces nouvelles techniques créent donc une concurrence supplémentaire à France 3 Picardie, qui n'en avait pas réellement besoin ! Par ailleurs, on est dans le cadre d'une réforme de l'audiovisuel national dont certains estiment qu'elle va conduire à fragiliser encore les antennes régionales de France 3, et notamment France 3 Picardie. 102 Par conséquent, si nous estimons nécessaire qu'il y ait une télévision régionale, cette télévision régionale qui est déjà populaire, qui est déjà connue de l'ensemble des Picards, pour notre part nous avons tendance à considérer que c'est France 3 et que c'est avec France 3 qu'il faut travailler pour la cohésion de la Région. Pour prendre un seul exemple, les conférences citoyennes, dans le cadre de l'élaboration du Schéma Régional d'Aménagement et de Développement du Territoire (SRADDT), ont conduit les citoyens à réclamer la diffusion de France 3 sur l'ensemble du territoire, comme condition de la mise en cohésion du territoire par l'intermédiaire de ce média, la télévision qui revêt un aspect symbolique tout particulier. Nous proposons donc de doter cette nouvelle ligne 56-11 « soutien à la télévision régionale », des 1 M€ de crédits de paiement sur AP plus les 1 M€ de crédits de paiement sur AE qui sont dans le projet initial consacrés au projet de plateforme web TV, préliminaire à la création d'une télévision hertzienne régionale ex nihilo, et de fonctionner par le biais de conventions avec France 3. Certes, cela va poser quelques problèmes au niveau du droit à la concurrence, mais je crois que dans cette matière nous savons faire, en passant par l'intermédiaire du concept de publicité, par l'intermédiaire du concept de fournisseur… Rien ne nous empêche de considérer France 3 comme un fournisseur de diffusion, et de fonctionner sur le mode de la commande publique. Bref, je ne pense pas qu'il y ait de problème au niveau juridique, au niveau de la loi, etc. Mes chers collègues, cet amendement me semble assez simple, il consiste tout simplement à renforcer la télévision régionale qui existe actuellement et qui s'appelle France 3, au lieu d'encourager la concurrence à cette chaîne à laquelle pourtant sont attachés l'ensemble des Picards. Je vous remercie. M. LE PRESIDENT : Monsieur GREMETZ avait demandé la parole, puis je la passerai à M. MILLOT. M. GREMETZ : C'est tout à fait d'actualité, puisque vous le savez, le débat sur l'audiovisuel est engagé depuis un moment. Il va durer plus longtemps que prévu, parce que beaucoup à l'Assemblée Nationale sont attachés au service public et à l'indépendance de l'information. Et, vous le savez, on veut imposer par cette réforme le fait que c’est le Président de la République qui déciderait des directeurs de chaînes... Au moins, du temps de Pompidou et de Gaulle, il n'y avait pas d'hypocrisie, c'était « La voix de la France »… Là, c'est le Président de la République qui déciderait… Alors l'indépendance, n'en parlons pas ! On retire la publicité, n'est-ce pas, mais on ne compense pas, seulement pour une période, la perte du service public. Alors évidemment, et ce n'est pas éloigné de notre sujet, cela veut dire que l'on donne un avantage formidable aux chaînes privées contre le public, et cela veut dire que les chaînes publiques vont être en difficulté et que c'est le privé qui va s'emparer de tout ! 103 C'est pourquoi j'ai toujours été très attentif à France 3 régionale… Il était question, pour faire des économies, d’en terminer avec les décrochages régionaux de la chaîne publique de France 3. Il y avait des bruits... J'ai rencontré les syndicats, j’ai rencontré la direction, parce que le bruit courait que le Conseil Régional allait créer une télévision. Je le disais, c'est le coup de poignard dans le dos au service public, parce que quand le service public est attaqué, que nous, majorité de gauche, on puisse décider de créer une télévision nationale... Ce serait un coup de poignard dans le dos de la télévision publique ! Au contraire, il faut soutenir France 3. D'autre part, ce serait en gros faire comme SARKOZY qui veut désigner les directeurs de chaînes, c'est-à-dire des télévisions à sa botte ! Telle est la réalité. Je suis donc tout à fait d'accord et je me réjouis de cette proposition qui va dans le sens que notre groupe souhaitait, c'est-à-dire d’une part de se battre vraiment pour préserver le service public de la télévision, pour qu'elle garde ses moyens et non qu’ils diminuent, voire soient supprimés, et d’autre part d’aider à ce qu’elle soit diffusée sur l'ensemble du territoire. Vous le savez bien, y compris à Amiens, capitale régionale, selon où vous êtes placé, vous ne pouvez pas avoir France 3 Picardie, vous pouvez avoir France 3 NordPas-de-Calais, mais pas obligatoirement Picardie. Je pense que c'est une aide conséquente et à mon sens, ceux qui sont attachés à la pluralité, au pluralisme et à la liberté de l'information devraient être unanimes à soutenir une télévision régionale publique qui soit indépendante et libre du point de vue de l'information. C'est pourquoi le groupe Communiste et Républicain soutient tout à fait cet amendement qui est fort bien venu. M. LE PRESIDENT : Monsieur Bastien MILLOT… M. MILLOT : Monsieur le Président, j'ai écouté attentivement l'explication de notre collègue CARON et la réaction de notre collègue GREMETZ. Visiblement, il y a deux choses : D’une part, une envie, une volonté si j'ai bien compris, de supprimer les crédits prévus pour la web TV régionale et la chaîne TNT régionale au profit d'un soutien à France 3 Picardie. Je crois que c'est cela, mon cher collègue ? Ce serait donc la disparition définitive du projet de web TV régionale et du projet de TNT locale sur le territoire de la Picardie. D’autre part, notre collègue GREMETZ émettait des réserves sur le pluralisme et le fait que cette télévision régionale qui serait potentiellement créée dans notre budget pourrait ne pas garantir le pluralisme de l'information et des débats. 104 Je me tourne vers la présidente de notre groupe…. MME CAYEUX : Je vais vous demander une suspension de séance de cinq minutes, monsieur le Président. La séance, suspendue à 11 heures 31, est reprise à 11 heures 35. MME CAYEUX : Monsieur le Président, à l'issue de notre réunion et ayant écouté les différentes interventions sur l'amendement de nos collègues du groupe VertsAimer la... (Rires dans l’hémicycle.) MME CAYEUX : …du Groupe Verts-PRG, compte tenu d'un certain nombre d'incertitudes qui pèsent sur ce dossier, compte tenu du manque de garanties sur le pluralisme de votre projet de web TV, et conformément d'ailleurs au soutien que nous avons toujours souhaité apporter à France 3 Picardie, avec quelques réserves sur des incertitudes juridiques sur cet amendement, nous retirons notre amendement et nous vous dirons dans quelques instants ce que nous ferons par rapport à celui présenté par le groupe Verts-PRG. M. LE PRESIDENT : Monsieur GUINIOT a la parole. M. GUINIOT : Hormis la petite surprise à l'heure du petit-déjeuner, alors que tous les présidents de groupes avaient accepté de ne déposer des amendements au-delà de mercredi 12 heures…. Sinon on aurait pu aussi pondre le nôtre sur le sujet ! Hormis cet étonnement -mais ainsi va la vie...!- j'ai ici, dans cette Assemblée, maintes fois demandé, depuis bientôt deux mandats et demi, que l'on agisse pour que France 3 Picardie, qui a l'époque s'appelait encore FR3, puisse couvrir toute la Picardie, notamment le sud Oise et le sud Aisne qui évidemment sont tournés sur la région parisienne, puisque tous les installateurs d'antennes de télévision, à l'époque, dirigeaient systématiquement les antennes vers l'Ile-de-France. A l'époque, et la majorité n'était pas la même, et malgré nos accords avec certains membres du RPR et Charles BAUR, nous n'avons jamais rien pu obtenir de la sorte. Aujourd'hui, surprise, les successeurs et même ceux présents à cette époque, pour une partie, d'un seul coup s'intéressent à la chaîne régionale ! Je comprends bien effectivement qu’aujourd'hui, à un an des prochaines élections régionales notamment, certains de nos collègues espèrent peut-être, avec cet amour soudain immodéré de la chaîne publique mais de décrochage régional dont on sait quelle est en général l'orientation politique de cette chaîne, certains de nos collègues espèrent peut-être obtenir encore un petit peu plus de temps d'antenne... Relativement au projet que vous proposez, monsieur le Président, je l’ai demandé plusieurs fois et je vais le refaire publiquement ici, puisque vous pourrez l'affirmer et ce sera inscrit, ce sera encore mieux que pendant les commissions, vous avez affirmé et je n'ai pas de raison de ne pas vous croire, que cette chaîne ne serait pas un outil de propagande politique pour la majorité actuelle du Conseil Régional, mais que ce serait un outil de promotion de la Picardie. 105 Je dois dire que vous avez tenu notamment votre parole avec le journal que j'avais à l'époque déjà demandé, le magazine qu'aujourd'hui la Région publie, puisque l'on n'y voit pas votre photo à toutes les pages. Elle n'est même pas présente dans le magazine qui est actuellement diffusé, non pas « Agir en Picardie » mais l'autre magazine, « Esprit de Picardie »… Madame CAYEUX, inutile de vous élever, je sais de quoi je parle ! S'agissant de France 3 Picardie, et je n'ai pas pour habitude d'attaquer les médias mais puisque le sujet est là je suis obligé de faire un constat, depuis le nombre d'années dans cette même maison, j'ai souvenir que tous les reportages pendant au moins 8 à 10 ans s'arrêtaient autour de ce fer à cheval, juste à l'endroit où Mme CAYEUX est, puisque là s'arrêtait le groupe des chasseurs. Et même physiquement, le groupe Front National n'a jamais existé sur les écrans de France 3 Picardie pendant quelques années. Il en est de même aujourd'hui, puisque ce matin encore, il suffisait de voir sur Internet l’émission consacrée à l'ouverture du budget lundi... Nous voyions M. GREMETZ, mais lui a ses entrées un peu partout, surtout quand la droite les fait... Nous voyions Mme CAYEUX donnant une interview... C'est normal, elle a un groupe plus important que le mien... Puis moi, représentant le groupe Front National, de loin, avec un commentaire normal du journaliste. C'est déjà un progrès me direz-vous, mais tout de même ! En dehors des périodes électorales, nous n'avons jamais la possibilité de nous exprimer sur la télévision régionale, hormis les périodes où la législation l'oblige. Je considère que même s'il y a un petit peu de concurrence, elle pourra être bénéfique aux minorités politiques et donner davantage de pluralité à l'écran. Je ne vois d'ailleurs pas en quoi la création d'une mini chaîne de télévision sur Internet viendrait faire fermer les portes de France 3 Picardie. D'ailleurs, comme l'amendement des Verts le précise, il s’agit d’un contexte de réforme nationale de l'audiovisuel public qui menace les antennes régionales de France 3. Je le disais tout à l'heure en commission, c'est comme aujourd'hui le journal Le Parisien qui réduit ses pages locales, et on sait très bien qu'un jour il n'y aura plus de pages locales dans Le Parisien Oise, ce sera Le Parisien tout court ! Aujourd'hui, si l'Etat et ceux qui décident là-haut décident de la fermeture des décrochages régionaux, ce ne sera pas aujourd'hui cet amendement qui sauvera France 3 Picardie ! Et je suis le premier à le regretter puisque c'est effectivement un moyen d'informations locales, mais que tous les Picards n'ont pas comme je l'ai dit. Alors s'il y a un peu de concurrence, je ne vois pas pourquoi... Cela incitera peut-être certains à donner un petit peu la parole à tous ceux qui représentent aujourd'hui les Picardes et les Picards. Donc, s'agissant de cet amendement déposé trop tardivement par rapport aux accords que nous avons pris, nous voterons. D'ailleurs, il y a bien longtemps que j'aurais dû faire part à la commission des discriminations, des discriminations politiques envers un groupe, pour des raisons politiques, du fait que nous ne passons pratiquement jamais à France 3 Picardie. 106 D'ailleurs, je saisirai peut-être la HALDE à ce sujet, et suis certain que le groupe Socialiste soutiendra ma démarche. Merci. M. LE PRESIDENT : Madame CAYEUX... MME CAYEUX : Si je comprends bien, monsieur le Président, le groupe Front National est revenu dans l’hémicycle...? Puisqu'il y a quelques instants, il avait fallu considérer qu'il était absent...!! M. GUINIOT : Madame CAYEUX, j'ai dit dès le départ… MME CAYEUX : Ce n’est pas à vous que je parle ! M. GUINIOT : Peu importe, je vous réponds ! J’ai dit dès le départ que je ne participerai au vote sur aucun amendement, sauf sur celui qui vient d'être discuté en commission 5. Vous le retrouverez dans les écrits. Je l'ai dit, tout le monde l’a entendu. Je ne suis tout de même pas suicidaire ! M. MASSEIN : Une explication de vote. Le groupe Socialiste ne votera pas cet amendement parce que le débat est un peu réducteur. Ce million d’euros sert à trois choses : Il sert effectivement à la création d'une plate-forme en ligne web TV qui va permettre de diffuser la production vidéo, et en particulier c'est une demande forte faite par les associations et un certain nombre d'acteurs picards. Deuxièmement, à l'intérieur de ce million d’euros, il y a aussi une participation financière dans le cadre de production de programmes courts, en partenariat avec France 3. C'est une demande que l'on entend, mais selon nous, cela ne peut pas être à hauteur de 1 M€ puisque c'est contrôlé, encadré et limité par la loi. Enfin, à l'intérieur de ce million d’euros, cela nous permettra de constituer dès le lancement de l'appel à candidatures du CSA, la société d'économie mixte éditrice de la future télévision régionale sur la TNT, qui nécessitera d’ailleurs l'installation de nouveaux réémetteurs qui profiteront également à France 3. M. GUINIOT : Monsieur le Président, une précision… Nous voterons contre cet amendement, a priori je me suis mépris dans mon expression, ou je n'avais pas été suffisamment clair. 107 M. LE PRESIDENT : M. BEURDELEY. Monsieur CHAPUIS-ROUX a donné pouvoir à Je voudrais intervenir sur deux éléments structurants de ce que j'ai entendu. Ce n'est pas en donnant 1 M€ à France 3 que vous couvrez les champs qui ne sont pas couverts aujourd'hui par France 3 Picardie. Monsieur GREMETZ disait, puisque c'est plutôt un homme de la Somme et du Nord, qu’à un certain nombre d’endroits on ne recevait pas la Picardie mais le NordPas-de-Calais. Dans le sud de l'Aisne et l'Oise, on reçoit l'Ile-de-France ou la Champagne-Ardenne. Comme je l'ai expliqué tout à l'heure en commission, c’est le travail de TDF. J’ai reçu TDF qui m’a dit ne pas savoir faire et ne pas répondre... En revanche, TDF m’a proposé de s'occuper du haut débit ou d'un certain nombre d'autres choses… On a le sentiment que des outils ont été créés, avec des missions, mais qu'ils ont oublié ces missions et s'occupent d'autre chose ! Après, j'ai entendu un long plaidoyer sur le fait que nous allions être les concurrents de France 3… Mesdames et messieurs, et là je salue le courage politique de Mme CAYEUX… On soutient un gouvernement qui ouvre les trois émetteurs de Picardie à la TNT, donc à la concurrence, et on dit que l’on ne veut pas que la puissance publique s'inscrive dans la concurrence pour protéger France 3 ! On préfère que ce soit Bolloré et les autres...!! Parce que ce n'est pas parce que vous n'allez pas y aller, monsieur GREMETZ, que c'est fermé : c'est ouvert ! Ce n'est pas moi qui l’ai décidé mais le gouvernement. Vous avez donc aujourd'hui le choix entre : soit dire que nous allons mettre des partenariats en place avec France 3 pour aider la télévision publique en région, avec une télé régionale, donc puissance publique, soit de dire : « Non, on n'y va pas. Messieurs Bolloré, Hersant et les autres, bienvenus au club ! » Et eux vont s'occuper de France 3 Picardie en termes de production ! Telle est la réalité, je n'y peux rien. Ce n'est pas moi qui ai décidé cette ouverture au champ de la concurrence. Ce n'est pas nous qui avons décidé de candidater auprès du CSA, c'est l'Etat qui a décidé cette ouverture. Vous avez le droit de dire, au nom de je ne sais quel principe d'hier et avanthier : « On ne va pas y aller pour ne pas faire de concurrence à France 3. » Vous laissez juste la place au marché classique, celui qui est le principal concurrent, comme cela a été décrit par les audiences de la TNT et du reste. Ou alors, vous faites comme on est en train de faire... Je l'ai dit hier, vous étiez absent, cela fait deux ans que l'on négocie avec France 3 Picardie, même avant l'ouverture, pour dire comment on peut les aider. 108 Et dans ce million d’euros, nous avons 104 754,34 € qui sont la première commande qui va commencer, qui sera passée en janvier à France 3 : sont prévues des diffusions de films d'une minute et demi, du lundi au vendredi, à 12 heures 35 et 19 heures 05, de février à avril. Ces films concerneront les entreprises innovantes de Picardie, et de mai à juin, les jardins de Picardie. Là, on fait de la propagande, c'est évident… !! Oui, de la propagande pour la Région ! Mais cela nous permet d'aider France 3 Picardie. Et dans la société éditrice à laquelle a fait référence M. MASSEIN, nous sommes la première région à avoir mis en place un dispositif spécifique pour pouvoir passer des commandes à France 3. C'est-à-dire que les équipes techniques de France 3 réalisent pour le compte de cette télévision. Donc, leur donner de l'argent et du travail, en face de la concurrence. Mais vous avez le choix de dire : on laisse le marché libre s'installer, puisque ce n'est pas nous qui avons pris la décision de l'ouverture des trois émetteurs. Les canaux ouverts vont être attribués ! Ils vont être attribués ou pour partie au Conseil Régional de Picardie, en partenariat avec des départements et des agglomérations. Et le respect de toutes les télévisions s’inscrit dans le projet associatif qui existe déjà, elles seront toutes présentes. Ou alors on invite Bolloré, Hersant et les autres...!! Moi, je sais ce que je ferai, mais chacun décide de sa propre stratégie. Moi, je ne parle pas de défendre le service public : nous, nous le faisons. D’autres ne font qu’en parler. Monsieur MILLOT, vous avez la parole. M. MILLOT : Monsieur le Président, je pense que ce débat mérite mieux que des caricatures, et la position du groupe Aimer la Picardie n'est pas de défendre les intérêts de tel ou tel groupe privé, bien au contraire. Je souhaiterais que sur ce sujet, on puisse ne pas mélanger des aspects nationaux et des aspects locaux, qui n’ont rien à voir et qui ne sont pas l'objet de notre vote aujourd'hui, mes chers collègues. Deuxième remarque, monsieur le Président, ce débat n'était pas du tout antinomique avec la volonté d'aider France 3 Picardie. Vous venez de donner des chiffres sur le montant des aides déjà accordées à France 3 Picardie. La volonté exprimée par les collègues du groupe Verts-PRG est d'augmenter l'aide à France 3 Picardie. Tant mieux, France 3 Picardie a besoin d'être aidée, c'est vrai. En même temps, en mélangeant le sujet France 3 et le sujet web TV régionale, qui n'ont rien à voir, on crée une confusion absolue en faisant une espèce de « mixe » incompréhensible dans la ligne stratégique du Conseil Régional en matière de télévision. 109 Ce sont tout de même, monsieur le Président, il faut le dire, des gens de votre majorité qui proposent la suppression de votre projet de télévision régionale, ce n'est pas Mme CAYEUX, ce n'est pas le groupe Aimer la Picardie, ce n'est pas M. GREMETZ. Nous laissons la majorité arbitrer ses propres décisions en son sein, mais ne nous reprochez pas de faire je ne sais trop quelle promotion de groupes privés. Notre souci est clair, c'est un sujet qui pèse plusieurs millions d'euros au démarrage et pour la suite. Il mérite mieux que des allusions à des débats nationaux. Il mérite de la sérénité, il mérite que l'on y travaille dans la transparence et éventuellement dans le pluralisme, mais vous comprendrez qu’aujourd'hui, compte tenu de ces imprécisions, à la fois du sujet impossible qui est de dire : « Préférez-vous France 3 Picardie ou préférez-vous une web TV régionale ? », ce débat est impossible à trancher. Il est de fait caduc. M. LE PRESIDENT : Monsieur MILLOT, ce n'est pas moi qui ai rédigé ces deux amendements de façon que les deux éléments viennent s'entrechoquer ! Je suis désolé, je veux bien que l'on ait un débat serein, comme vous venez de le dire, mais ce n'est pas moi qui ai rédigé les deux amendements ! M. MILLOT : Le groupe Verts-PRG fait partie de votre majorité, monsieur le Président. M. LE PRESIDENT : Quand je me suis adressé à ceux qui voulaient défendre France 3 d'une façon originale, en les mettant en face de la concurrence et en enlevant la capacité à mettre le public en face, je ne me suis pas adressé spécifiquement à vous mais à l'ensemble de ceux qui ont fait des déclarations. L'autre amendement étant retiré, on ne vote donc que sur celui-ci. Je mets donc cet amendement aux voix. Il est procédé au vote à main levée sur l’amendement qui est rejeté par 31 voix Contre (18 PS + + 5 Communiste et Progressiste + 8 FN) et 26 voix Pour (8 Verts/PRG + 12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 3 Communiste et Républicain + 3 Indépendants) M. CARON : J'aimerais que l'on recompte, Président... M. LE PRESIDENT : Le groupe Communiste et Progressiste, 5, le groupe Socialiste, 19 ; le Groupe Front National, 8. 32… M. MILLOT : Peut-être une commission de récolement, monsieur le Président...!! Amendement présenté par Franck PIA relatif aux dispositifs d’accompagnement (cf. document joint en annexe 1 – page 208) M. PIA : Pour suivre la logique de M. MASSEIN, je demande, monsieur le Président, que l'on vote l'amendement de la commission 5, relatif à la diminution des crédits réservés à la communication du Conseil Régional, si vous n'y voyez pas d'inconvénient... 110 M. LE PRESIDENT : Non, on vote dans l’ordre. Comme je vous l’ai dit tout à l'heure, moi-même je ne comprenais pas et j’ai formulé la demande auprès des services. Il m’a été dit que les amendements pouvaient être examinés, même si sur le plan réglementaire ou juridique ils posaient des problèmes. Par conséquent on les vote, et des amendements qui recevraient l'approbation, s'ils étaient inapplicables, tout simplement ne seraient pas appliqués ! C'est tout ! Je n'y peux rien... C'est l'information que m’ont donnée les services juridiques, et par conséquent je respecte ce qui m'a été demandé. M. PIA : D'accord. Il s'agit d'un amendement consistant à abonder les dispositifs d'accompagnement, puisqu’il est proposé dans le budget de diminuer les crédits consacrés aux dispositifs d'accompagnement par les économies d'échelle attendues dans le regroupement institutionnel et organisationnel des réseaux d'accueil et d'accompagnement au sein des maisons de l'emploi et de la formation (MEF). Certainement que des économies seront possibles dans le cadre de ce regroupement, nous n'en doutons pas, néanmoins s'agissant d'une première année d'application, sachant que nous sommes dans une phase de mise en place de ce regroupement, nous estimons que cette diminution est un petit peu anticipée et qu’il conviendrait donc de soutenir ces dispositifs d'accompagnement, compte tenu notamment de la crise économique qui est la nôtre aujourd'hui, et de la montée importante du chômage, notamment chez les jeunes. D'autre part, dans le cadre de ces regroupements, il y aura vraisemblablement des investissements à réaliser par rapport aux différentes structures. Donc, nous proposons d'abonder ce fonds de 1 200 000 € (500 000 € en investissement, et 700 000 € en fonctionnement). M. CARDON : On confirme bien que cet amendement ne nous paraît pas utile. La baisse des crédits est liée à deux éléments. D’une part, effectivement, on pense que dans certaines grosses maisons, comme par exemple à Amiens, entre la MEF et la mission locale, il y a notamment des postes de comptable en double, et donc il y aura forcément une possibilité d'avoir un gain d'efficacité et donc de gagner quelques postes. D’autre part, la baisse est surtout liée par rapport à ce que nous avons budgété, en nous basant sur ce que nous avons réellement dépensé au cours de l'année 2008. Il s’avère que plus de 1 M€ qui avaient été budgétés n'ont pas été dépensés, puisqu'un certain nombre de MEF ou de missions locales n'ont pas couvert tous les postes auxquels elles avaient possibilité d'accéder. Cet amendement nous paraît donc complètement inutile. 111 MME FUSELIER : Sur cette question, je pense que M. PIA montre bien les inquiétudes que nous pouvons avoir sur un désengagement total et un mode de travail de l'ANPE en proximité. Toutes les agences ANPE étaient en grève dernièrement, pour notamment dénoncer la mise en place de plateformes où la proximité, la rencontre, l'accompagnement individuel sont aujourd’hui complètement remis en cause. Cet accompagnement-là qui est extrêmement présent aujourd'hui, on ne pourra finalement le retrouver que dans les maisons de l'emploi et les missions locales. On peut donc effectivement comprendre. Mais nous continuerons à prendre notre part dans cette action de proximité avec les demandeurs d'emploi les plus en difficulté. Mais nous rejoignons les inquiétudes des personnels de l'ANPE aujourd'hui, qui ont manifesté contre un service qui s'est mis en place subrepticement, dès maintenant, sur des plateformes... Alors qu’un demandeur d’emploi était jusqu’alors traité en proximité sur une agence, il sera désormais amené à être traité par un salarié de l'ANPE, quel que soit l'endroit où il exerce en Picardie. M. LE PRESIDENT : Madame POTIN... MME POTIN : Merci Président. Nous avons bien vu l'inquiétude de nos collègues concernant d'éventuelles difficultés de financement à venir pour les MEF. Je crois que la Région qui était déjà fortement engagée prend toute sa part, en revanche on peut tous être d'accord pour pointer les difficultés possibles qui apparaîtraient dans ce contexte de crise économique. Je crois que l'on peut donc inviter l'Etat à prendre toute la part qui est la sienne, comme il a su le faire pour venir au secours d'un certain nombre d'établissements, et en particulier d'établissements bancaires. M. LE PRESIDENT : Je mets aux voix cet amendement. Il est procédé au vote à main levée sur l’amendement qui est rejeté par 34 voix Contre (18 PS + 8 Verts/PRG + 3 Communiste et Républicain + 5 Communiste et Progressiste), 13 voix Pour (12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 2 Abstentions (2 Indépendants) Amendement présenté par le groupe Aimer la Picardie -UMP-MoDem – Nouveau Centre et Indépendants relatif aux outils d’évaluation des dispositifs de formation (cf. document joint en annexe 1 – page 209) MME DE VILLENEUVE : L'amendement est retiré. Amendement présenté par Franck PIA relatif à l’insertion (cf. document joint en annexe 1 – page 210) M. PIA : Je retire l'amendement. 112 Amendement présenté par Roger MEZIN relatif au Réseau Régional de Télécommunications (cf. document joint en annexe 1 – page 211) M. MEZIN : Monsieur le Président, c'est avec un vrai bonheur que je vous ai entendu défendre le service public. La formule : « Moi, je fais le service public, et d'autres ne font qu’en parler... » Face à la privatisation de France Télécom de M. JOSPIN, qui n'était pas spécialement de mes amis, nous avons pensé, le Département de la Somme et la ville d'Amiens, qu'il fallait justement un réseau public et ne pas tomber dans les mains des opérateurs privés seulement, qui décideraient pour nous et pendant 20 ans, ou parfois pendant plus encore, de ce qu'il faudrait faire. Le hasard fait bien les choses, l'Association des Régions de France, vous connaissez bien, vient de sortir un rapport, le 9 décembre, c'est donc tout chaud pour nous... Voilà ce que dit ce rapport : « La nécessité d'accélérer et de généraliser le très haut débit n'est plus une question pour les régions de France et pour de nombreuses collectivités, c'est un objectif. Aujourd'hui les régions, au nom de l'aménagement de leurs territoires, doivent préparer le prochain chantier de ce début de siècle, celui des travaux numériques très haut débit pour tous. En France, il ne s'agit même plus de rattraper le retard, notamment sur le Japon, mais d'éviter qu'il ne se creuse. Partout, il est dit et considéré comme acquis par tous que le numérique et les TIC sont des conditions de la productivité et de l'innovation. Ce secteur représente un tiers de la croissance de nos économies. » -4 000 emplois créés sur Amiens !-. « Les réseaux d'initiative publique sont indispensables,… » C’est le rapport de l'Association des Régions de France, avec 20 présidents de région socialistes…. Je poursuis : « …ils constituent le patrimoine public d'intérêt général. Aujourd'hui, les régions doivent préparer des stratégies régionales de déploiement de très haut débit, permettant un cadre d'action de déploiement optimum sur un territoire, ce n'est qu'une première étape, en coopération avec d'autres collectivités. » Voilà la synthèse que vous trouverez sur les pages ARF, sans aucun problème. C'est ce que je répète depuis quatre ans, à l'époque où, en trois mois, tout devait être réglé avec France Télécom. Depuis quatre ans je dis : « Attention, si nous ne faisons pas l'effort d'un réseau public, je répète, public –moi, j’en parle !- nous aurons du mal demain à faire évoluer l'économie numérique. 113 L'amendement qui vous est proposé dans ce sens-là consiste tout simplement à supprimer aujourd'hui les budgets que vous prévoyez pour le soi-disant réseau régional. Je pense qu’aujourd'hui, tout le monde a compris que ce réseau régional n'est pas un réseau, c'est quelque chose que vous louez simplement à un opérateur. Pour aller vers RENATER, qui n'est pas non plus un réseau... D'ailleurs, qui croirait que RENATER a pu se payer une liaison transatlantique ou trans-pacifique pour aller vers les universités du Japon ou des Etats-Unis ? Il loue des réseaux, qu'il fait d’ailleurs exploiter par la Compagnie Générale des Signaux. Ce sont donc tout simplement des modèles d'organisation qui vous sont proposés ici. Nous n’avons donc aujourd'hui aucun besoin d’un réseau régional pour desservir tous les sites, qu'il faut desservir et que les réseaux de l'Oise et de la Somme notamment, puisqu'il en existe, pourraient desservir facilement, avec les mêmes sécurités souhaitées. Nous aurions économisé ainsi la bagatelle de 3 M€ demandés en fonctionnement, plus les AE et AP que je ne compte pas. 3 M€, monsieur le Président, ce sont 30 M€ d'investissement ! Quand vous investissez 30 M€, cela vous coûte environ 3 M€ de remboursement par an. Et 30 M€, c'est le coût du réseau de la Somme, qui rapporte déjà 1,2 M€ par an. Sans compter que les collectivités qui y sont paient moitié prix par rapport au privé, puisqu'elles utilisent justement le réseau public. Donc, ma proposition est simple, c'est d’annuler ces budgets inutiles, de les consacrer au développement du très haut débit, comme vous le conseille l'Association des Régions de France, de telle sorte que nous prenions enfin de l'avance dans ce domaine crucial... A chaque fois que l’on a des interrogations sur ce qu'il faut faire pour développer la Picardie, Canal Seine Nord, etc. Là tout le monde est d'accord, du niveau européen, du niveau international, que ce soit Barack OBAMA, l'Europe, la France : tout le monde est d'accord, il faut des réseaux de très haut débit. Que faisons-nous ? Qu’a fait votre majorité pour créer un mètre de réseau régional public en Picardie ? Voilà ma question, et je demande donc que l'on supprime ces crédits inutiles, et de surcroît illégaux. M. LE PRESIDENT : Avant de laisser la parole à M. Didier CARDON, vous avez oublié une partie du rapport de l’ARF, fait par Christian PAUL, qui dit que l'investissement sur le très haut débit est évalué aujourd'hui pour la France à 70 Md€ ! 70 Md€…!! M. MEZIN : Non ! M. LE PRESIDENT : Ecoutez, j'ai assisté à cette séance. 70 Md€ sont aujourd'hui estimés pour cet investissement très haut débit, pour la première phase, dont on se posait tous la question : qui va financer ? 114 Et puis, monsieur MEZIN, vous venez de me faire une très, très jolie démonstration... en oubliant deux choses ! La première des choses, c'est que les aides votées aux trois départements l'ont été en février 2004. En février 2004, avant le renouvellement du Conseil Régional, on a décidé de ne pas avoir de politique régionale, puisque l'on a décidé d'avoir une aide spécifique pour le Département de la Somme qui avait choisi une stratégie, une autre pour le Département de l'Oise qui avait choisi une autre stratégie, et une troisième aide pour le Département de l'Aisne qui avait choisi une troisième stratégie ! Donc, le fait de... M. MEZIN : Mais… M. LE PRESIDENT : Je peux terminer ? Je vous ai écouté ! Le fait de voter ces trois aides différenciés aux trois départements pour faire trois actes différents, sans mettre aucune cohérence régionale en œuvre, c’était la résignation par le Conseil Régional d'avoir une stratégie régionale. Je découvre un autre élément, encore plus complexe, celui du réseau mis en place dans la Somme, délégation du Département de la Somme. Le Département de la Somme a autorité sur toutes les communes de la Somme. Pour bénéficier du service que vous venez de déclarer comme un service public, il faut y adhérer. C'est-à-dire que l'on n'est pas dans la logique du service public, on est dans la logique d'une association, qui a eu une délégation par l'ensemble du département, qui exerce pour elle par délégation cette autorité, et l'ensemble des communes du département ne sont pas de facto aujourd'hui dans le jeu, mais seulement celles qui adhèrent. Cela s'appelle du service public façon Roger MEZIN... !! Donc, moi je suis très curieux que vous parliez encore de service public. Monsieur CARDON… M. CARDON : Monsieur le Président, il ne faut absolument pas que cet amendement soit voté, parce que sinon, un peu plus de 450 points de connexion au réseau régional se trouveraient en grave difficultés, tel l'ensemble des lycées, des CFA, des sites d'accueil, des universités, des hôpitaux et bien d'autres lieux de cette région qui ont besoin de ce service, qui fonctionne depuis de nombreuses années et qui d'ailleurs grossit d'année en année, puisque la qualité des connexions est reconnue de tous. D’ailleurs, aujourd’hui dans les lycées, on a même accès à du 100 Mb, ce qui est, on peut le mesurer avec bien d'autres régions, exceptionnel pour les fonctions que nous avons à faire. Deuxième raison pour laquelle il ne faut absolument pas voter cet amendement, c'est que les propositions de M. MEZIN viennent d'être auditées aujourd'hui, à l'agence SUSI. Le changement de majorité a permis qu'un travail sérieux soit réalisé par deux cabinets extérieurs, qui commencent à nous donner un certain nombre d'informations. 115 Je vais donc vous donner rapidement deux éléments qui prouvent qu’alors que M. MEZIN nous parle de 31 M€, on est déjà à 35 M€... Les travaux de déploiement du réseau Philéas net et l’assistance à maîtrise d’ouvrage associée pour les collectivités et l’activation du réseau, au 20 février 2008, ont coûté 35 152 500 € hors taxes. Le ratio investissement public par ligne DSL, potentiellement dégroupable, est supérieur à celui constaté sur des opérations équivalentes, et ce avec une couverture a minima deux fois moins importante et réalisée dans un délai équivalent. Il s’agit de 202 € par ligne. Quand on compare à ce qui a été fait dans l'Oise, ce programme que nous avons soutenu, monsieur le Président, on en a deux fois plus et cela ne coûte que 97 €, soit deux fois moins ! Monsieur MEZIN est donc vraiment quelqu'un d’extrêmement efficace…!! Mais dans le rapport, on nous précise aussi très rapidement qu’il faudra faire évoluer ce réseau. Tel qu'il est aujourd'hui, ce n'est pas optimal. Un certain nombre des tuyaux qui ont été passés seront bientôt trop petits. Il faudra donc recommencer une série de travaux lourds : le dimensionnement des infrastructures de génie civil qui est trop faible, le dimensionnement des câbles optiques structurants, la fréquence des champs de tirage... Tout un tas d'éléments ! Cela veut dire qu’après les 35 M€, monsieur le Président, on va devoir en mettre encore…Et ce pour aujourd'hui une vingtaine de collèges de la Somme qui sont reliés sur ce réseau public -puisque M. MEZIN nous dit qu’il est public- je trouve que cela fait fort cher. Il faut donc absolument que l'amendement de M. MEZIN soit rejeté. Sinon, je pense que la Picardie reculerait encore. On continuerait à perdre du temps et à payer plus que les autres pour avoir moins. M. LE PRESIDENT : Monsieur MEZIN a redemandé la parole. M. MEZIN : J'apprécie l'élégance de parler d'un rapport que je n'ai pas lu ! On connaît ça... L'audit... On avait déjà eu un audit en 2004. Je trouve surtout un peu fort de café que quand on prive un syndicat mixte, pas une association mais un syndicat mixte, un établissement public, de 10 M€, un tiers de son investissement -ce n'est pas 35 M€ mais 31 M€, puisque les 4 M€ ont été investis sur Amiens-... Je n'ai pas lu le rapport mais connais le sujet, les 4 M€ ont concerné Amiens, ses écoles, etc. Ce n’est pas le réseau départemental. Ce n’est pas très élégant, je n’ai pas lu le rapport… Que l’on me le communique. Il est encore moins élégant de ne pas avoir interrogé tous ceux qui ont participé à cette affaire. Si vous n'interrogez que vos amis qui n'étaient pas d'accord, ce n'est pas très élégant ! 116 Je reviens à mon amendement. Je répète, aujourd'hui, presque toutes les régions de France sont passées par ce que vous avez compris dans la dernière délibération, à savoir un groupement de commandes sur un opérateur au choix. Le problème est traité. Il ne s'agit pas de supprimer les universités ! Toutes les universités et lycées de France sont desservis, tout simplement par des groupements de commandes faits sur un réseau. Et, une fois que l’on a fait cela, on ne paie pas 3 M€ pour un service qui, évidemment, ne peut jamais avoir toutes les compétences souhaitées. On ne paie pas l’UTC de Compiègne pour des subventions, etc. Tout simplement parce que c'est fait par un groupement de commandes. C'est la loi. C’est ce que fait tout le monde et que la Picardie ne fait pas, en attendant un jugement de tribunal qui viendra un jour, si l’on arrive à avoir un jugement dans les délais normaux, parce que cela traîne beaucoup pour arriver à savoir si ce réseau est légal ou non. C'est tout de même un peu fort. Je le répète, aujourd'hui, on peut tout à fait, avec la délibération prise sur le groupement de commandes, pour savoir qui veut adhérer... Tous les sites que vous avez dits : aucun problème. Vous prenez un réseau qui va être France Télécom, 9 Télécom ou qui vous voulez, et vous desservez dans toutes les conditions que vous souhaitez, dans le groupement de commandes, exactement ce que fait le réseau régional. Il y a donc aujourd'hui redondance. Je vous parlerai la prochaine fois, monsieur CARDON, quand j'aurai vu le rapport d’audit, de mes conclusions sur ce rapport. On en reparlera à deux ou à dix, mais tranquillement. Mais ce qu'il y a de sûr, c’est que vous ne répondez pas à ce que j'ai proposé. Il y a un réseau public... Et votre argument, monsieur le Président, de dire que puisque Charles BAUR l'avait fait, il ne fallait surtout pas y revenir, cela me surprend tout de même, après quatre ans de gestion socialiste. M. LE PRESIDENT : Monsieur MEZIN, je ne peux vous laisser dire que le syndicat mixte a été amputé de 10 M€. Excusez-moi, mais quand je rencontre vos collègues du Conseil Général de la Somme, ils me disent qu'ils ont avancé cet argent et que c'est à eux que je le dois ! Donc normalement, le syndicat mixte a lui reçu cet argent ! Il faudrait vous mettre d'accord avec le Département de la Somme, gestion Daniel DUBOIS, et aujourd’hui gestion Christian MANABLE, me disant que puisque le Conseil Régional n’a pas payé, le Département a fait les avances. Par conséquent normalement, le syndicat n'a pas été handicapé de cette somme. M. MEZIN : Si ! M. LE PRESIDENT : Ecoutez, il faudra se mettre d’accord… Ou alors on m'a raconté des sottises au Département de la Somme. Oui, monsieur MEZIN… M. GREMETZ : Monsieur le Président,... 117 M. CARDON : C’est monsieur GREMETZ ! M. GREMETZ : Pourquoi, qu’a-t-il dit...? M. CARDON : Il vous a appelé M. MEZIN ! M. GREMETZ : Vous savez que c'est une insulte grave ! M. LE PRESIDENT : C’est une confusion. Monsieur GREMETZ, je la retire immédiatement ! M. GREMETZ : Merci, je prends note que vous la retirez vivement... Avec regret... M. LE PRESIDENT : Avec regret et tout ce que vous voulez... Je peux vous faire envoyer des fleurs ! M. GREMETZ : Tant que cela ne coûte pas un sou, ça va ! En tous les cas, sur ce dossier, j'entends les uns et les autres se donner des chiffres, citer des rapports… Mais on n'a rien ! Compte tenu de l’enjeu que représente ce dossier et de l’impact qu’il peut avoir, je pense que cela mériterait que nous disposions d’un vrai rapport. Là, on entend différents propos, on se balance des choses, on se répond, mais je suis incapable de me faire une opinion... Ceux qui arrivent à se faire une opinion ont beaucoup de chance ! Il faut avoir tous les éléments pour se faire une opinion. Je n'ai pas d'idée préconçue, pas du tout, mais regardons franchement. Des chiffres ont été donnés, je souhaite que l'on en dispose clairement, dans l'intérêt de la communauté régionale, de la population régionale. Il faut que l’on y voie clair une bonne fois pour toutes, que l’on ait un petit audit nous permettant d'avoir tous les éléments et de juger ce qui et le plus favorable ou pas. Autrement, à chaque fois, on voit le ping-pong... J'aime bien jouer au ping-pong, mais avec une balle, une table et une raquette, mais je n'aime pas voir les balles passer ainsi... Voilà la proposition que je fais, monsieur le Président, parce que c'est un sujet intéressant. M. LE PRESIDENT : Nous ne sommes pas adhérents, mais les organismes qui sont adhérents à SUSI ont engagé ce travail sur le réseau Philéas et nous serons donc tenus informés. Mais quelle que soit la décision, elle leur appartient et elle ne nous appartient pas. Cet outil sera-t-il conservé, modifié, mis à mal ? Je n'en sais rien ! Quand ils auront pris cette décision ils nous informeront et peut-être nous demanderont-ils de les aider sur quelque chose, mais je ne sais pas encore quoi. 118 Nous ne sommes pas adhérents, et donc nous ne disposons pas des éléments que vous réclamez. On est pour l'instant en attente de ce travail d'analyse qui est fait par le Conseil Général de la Somme et Amiens Métropole, et dont nous serons informés. M. GREMETZ : D'accord. M. LE PRESIDENT : Je mets cet amendement aux voix. Il est procédé au vote sur l’amendement qui est rejeté par 34 voix Contre (18 PS + 8 Verts/PRG + 3 Communiste et Républicain + 5 Communiste et Progressiste), 13 voix Pour (12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 2 Abstentions (2 Indépendants) Amendement présenté par le groupe Aimer la Picardie -UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants relatif aux finances (cf. document joint en annexe 1 – page 214) M. MEZIN : Cet amendement résulte du souhait que nous avons d’y voir clair sur nos engagements financiers à moyen et long termes. Le compte administratif 2005 a reporté 40 242 739 €, le compte administratif 2006 a reporté un excédents de 6 290 000 € et le compte administratif 2007 un excédent de 19 970 000 €. Il y a donc chaque année de l'argent reporté, c’est-à-dire non consommé dans l'année. Je le répète, c'est tout à fait normal. Il y aussi des lignes de crédits revolving qui sont significativement importantes et qui n'entrent pas directement dans les emprunts. En 2004, en DM, on a emporté l’emprunt à 127 420 000 €, et on en a réalisé 22 M€. En 2005, on a voté 155 M€ et on en a réalisé 15 M€. En 2006, on a voté 165 M€, et on a réalisé 0. En 2007, on a voté 187,39 M€, et on en a réalisé 125 M€. Si nous avions les simulations financières que nous avions autrefois, nous aurions vu de suite si, avec ces emprunts votés, on restait dans le raisonnable ou dans le déraisonnable. Je ne veux pas faire de procès d'intention, alors si je suppose que l'on est dans le raisonnable, cela veut dire que si l’on consomme tout l'emprunt qui est voté, nous ne prenons aucun risque, d'autant que comme vous l'avez dit à plusieurs reprises, nous sommes parmi les régions de France les moins endettées. Donc, l'emprunt n'est pas en lui-même catastrophique pour la Région. De ce constat, trop d'emprunts votés, pas d'emprunts réalisés, je propose purement et simplement que la fiscalité qui pèse aujourd'hui sur les Picards cesse de peser autant, puisque l'emprunt peut s’y substituer sans risque pour nos finances publiques, puisque vous-mêmes, dans le budget de cette année, vous prévoyez une baisse de l'emprunt. 119 Pourquoi ce que vous vous autorisez, vous ne nous l’autorisez pas ? Je propose donc purement et simplement de baisser la fiscalité régionale à hauteur de 29,5 M€, c'est-à-dire la carte grise d'un côté, et de l'autre côté, la surtaxe TIPP, de telle sorte que les Picards retrouvent cet argent. On m'a indiqué que les 4 M€ n'étaient pas un bon calcul... Pardonnez-moi, j'ai pris la page 2 du rapport du CESR qui notait 4 M€, j'ai donc pris ce montant en confiance. Ce n'est pas le point grave. Sur le point du principe, ce ne sont pas les sommes qui sont en cause, ce que je regrette profondément et on y reviendra tout à l'heure sur les AP et CP dans les mêmes conditions, c’est que nous n'avons pas de chiffres qui nous permettent de savoir vers où nous allons financièrement. Aujourd'hui, ce que je constate, c'est que depuis le début nous n'avions pas besoin de voter cette fiscalité, puisque l'emprunt voté satisfaisait largement les besoins d'investissement de la Région. Pas besoin de fiscalité, on aurait consommé un peu mieux les emprunts votés, sauf si vous aviez voté des emprunts qui nous mettaient en difficulté et auquel cas il fallait le dire, mais je ne pense pas que vous ayez fait cela. Les emprunts que nous avions votés étaient je suppose parfaitement sains, et donc on pouvait les consommer. En ne les consommant pas systématiquement, donc en repoussant la possibilité d'emprunter plus tard, vous montrez qu'il n'y avait pas besoin de cette fiscalité. Notamment en 2006 : zéro emprunté, alors pourquoi avoir voté une augmentation de la TIPP et faire subir aux Picards cette augmentation de fiscalité alors que l'on n'en avait pas besoin ? Voilà la question. Je propose aujourd’hui, puisque l'emprunt va satisfaire largement à nos demandes d'investissement -je ne touche même pas au budget- que l’on supprime la taxe du foncier bâti que paient notamment les locataires des HLM dans leurs charges sociales. Je propose que cette recette-là soit annulée et couverte par l'emprunt. M. LE PRESIDENT : Monsieur GREMETZ… M. GREMETZ : Monsieur le Président, mes chers collègues, nous avons déjà eu ce débat à d'autres occasions, notamment quand il s'est agi de décider le niveau de la TIPP et évidemment le niveau de la fiscalité par habitant. Je vous rappelle d'ailleurs qu'en ce qui nous concerne, nous nous sommes prononcés contre l'augmentation de la TIPP au niveau supérieur. Je ne me détermine par rapport à personne, je me détermine et nous nous déterminons par rapport aux gens et leur vie. Ce n'est pas parce que demain quelqu'un de droite dira quelque chose de bien, que je dirai le contraire… S'il fait soleil et qu’il me dit qu’il fait soleil, je ne vais pas lui dire qu’il pleut ! Ce qui doit dominer, c'est toujours les intérêts des gens. 120 Et si on connaît bien la situation qui existe pour la population en Picardie, croyez-moi, la majorité des gens n'en peut plus. Je ne dis pas que la Région en est responsable, mais quand je prends des décisions ici, je regarde quelles conséquences elles vont avoir, si elles vont améliorer ou au contraire dégrader la situation de cette population. Et là, j'avais en l’occurrence dit et démontré que cette augmentation servait à préparer un bas de laine, mais qu’elle n’était pas nécessaire parce que la situation était saine. Nous avons eu ce débat, je ne vais pas le refaire aujourd'hui mais nous restons profondément convaincus que c'était une erreur. Faire peser cette charge sur la masse des gens, la masse des chômeurs supplémentaires, la masse des précaires, la masse des petites gens, avec le niveau des salaires qui existe aujourd'hui, avec le pouvoir d'achat qui se dégrade de plus en plus, c'était une erreur ! Et là continuer, c'est encore une plus grande erreur. Je ne vais pas vous parler du chômage qui a repris sa courbe ascendante, et très rapidement en Picardie. Je ne vais pas vous parler du nombre de chômeurs, des milliers de salariés que les groupes multinationaux mettent aujourd'hui en chômage technique. Ces groupes sont responsables de la crise, mais ils veulent encore profiter de la crise en mettant ces salariés au chômage technique, avec y compris une aide publique, en demandant l'autorisation... Ce sont donc encore les salariés et les fonds publics qui vont payer des groupes qui font des profits extraordinaires ! VALEO, GOODYEAR DUNLOP et tout ce que vous voulez... Par conséquent, dans ces conditions-là, cet amendement nous convient parfaitement. Je ne le cache pas, puisque je ne me déterminerai jamais en fonction de qui propose… Je ne suis par exemple pas particulièrement d'accord avec les Verts, mais ils ont présenté un amendement qui me paraît tout à fait juste par rapport à la télévision et au service public de la télévision et je l’ai voté. Je ne regarde pas qui propose, et il en est de même à l'Assemblée Nationale. Le problème est que l'on n'a pas souvent de propositions positives… Là, je répète, conformément à ce que nous avons dit, nous voterons cet amendement. Et nous assumons ! Ce sont les gens qui jugeront. M. LE PRESIDENT : Monsieur Arnaud CARON a la parole... M. CARON : Mes chers collègues, M. MEZIN a déjà parlé longuement de cet amendement hier. J'espérais qu'avec les éléments que je vous avais donnés hier, au moins vous auriez corrigé les erreurs factuelles qui sont dans l'exposé des motifs. Par exemple, l'augmentation de 1 € par cheval fiscal du tarif régional carte grise n'entraîne pas 7,5 M€ de recettes supplémentaires mais 2,5 M€. Les 7,5 M€ intègrent l'effet base et pas seulement l’effet taux. C'est une erreur factuelle que vous auriez pu corriger par un sous-amendement. 121 De la même manière, je vous ai dit hier que nous avons voté le taux de réfaction de la TIPP avant le 1er décembre, puisque la loi nous oblige à le voter à cette date pour une application au 1er janvier 2009, et qu'il est de toute façon désormais impossible de revenir sur ce taux de réfaction. C'est donc une deuxième erreur factuelle que vous auriez pu corriger suite à notre longue discussion d'hier en commission 5 sur ce sujet. Il faut signaler par ailleurs que ce taux de réfaction de la TIPP que nous avons décidé, ce n'est pas un caprice. La part régionale de TIPP nous a été transférée par l'Etat en contrepartie des nouvelles compétences qui nous ont été transférées obligatoirement à partir de la loi du 13 août 2004. Il faut toujours souligner que cette fraction régionale de TIPP est largement insuffisante pour couvrir les frais réels occasionnés par ces transferts de compétences. Ainsi cette année, ce sont plus de 15 M€ de déficit que le Conseil Régional aura sur ces nouvelles compétences transférées, 15 M€ que nous devrons trouver par d'autres moyens que cette TIPP qui est déjà insuffisante. Par conséquent, vouloir réduire le taux de réfaction, cela veut dire améliorer encore ce coût net pour la Région, pour les transferts relatifs à la loi du 13 août 2004. Par ailleurs, je vous ai également expliqué, monsieur MEZIN, que ces histoires de reports et de cagnotte que vous abordez, vous les abordez d'une mauvaise manière, puisque chaque année, le taux de réalisation du budget primitif tel que voté s'améliore. En 2004 et 2005 notamment, il était passable étant donné que nous étions en forte croissance. Les services avaient à faire face à la montée en charge des politiques régionales que nous avions décidées, ils avaient également à faire face à l'intégration des nouvelles compétences. Pour cette raison à l'époque, ce taux de réalisation était passable. Néanmoins il s’améliore sans cesse, pour atteindre désormais environ 95 % concernant le fonctionnement, et plus de 90 % concernant les investissements. Bien entendu, quand je dis que le taux de réalisation s'établit en moyenne à environ 93-94 %, cela veut dire qu'il y a 6-7 % du budget que l'on ne réalise pas. Ces 6-7 % du budget que l'on ne réalise pas sont en décroissance, et bien entendu ils se traduisent par de l'emprunt que l'on ne réalise pas. Néanmoins, l'ensemble de nos recettes financières, l'ensemble de nos ressources est dépensé pour les politiques publiques, quels que soient les reports ou les crédits revolving auxquels vous faites allusion. Je vois, monsieur MEZIN, que comme hier mes réponses vous importent peu, en fait c'est surtout faire de l’agitprop qui vous intéresse à ce sujet ! J'ai beau répéter sans cesse qu'il y a des erreurs factuelles qui sont confirmées par tous les collègues, j'ai beau vous répéter sans cesse que nous dépensons l'intégralité des recettes fiscales et des recettes en dotation dont nous disposons, vous semblez n'absolument pas en tenir compte. 122 Pour revenir sur l'emprunt, notre encours de dette, mes chers collègues, augmente chaque année. Nous dépensons chaque année tout ce que nous recevons, et chaque année désormais, au régime de croisière que nous avons adopté et qui va être consolidé par ce budget 2009, nous empruntons environ 100 à 120 M€ supplémentaires. Nous sommes donc loin d'avoir les cagnottes dont nous parle M. MEZIN, et nous sommes donc loin de pouvoir nous permettre de supprimer brutalement 30 M€ de recettes comme il le propose. D'autant plus que ces 30 M€ de recettes sont des recettes de fonctionnement, et vous savez, monsieur MEZIN, vous qui prétendez être un bon gestionnaire, que les recettes de fonctionnement pour une collectivité, c'est ce qu'il y a de plus important. Vous savez également que nous devons respecter certains ratios prudentiels, sans quoi nous allons entrer dans le rouge du point de vue de notre situation financière. C'est tout le travail que nous faisons depuis le début du mandat, d'assumer cette montée en charge de la puissance régionale, cette montée en charge de nos politiques pour rattraper le retard de la Région, tout en gardant une bonne santé financière. Parmi ces ratios prudentiels, il y a par exemple la capacité d'autofinancement, c'est-à-dire l'excédent que l'on peut dégager sur les dépenses de fonctionnement. Cet excédent qui permet de financer l'investissement est aujourd'hui de 80 M€ ; avec votre amendement, il passerait tout simplement à 50 M€. Cela veut dire que l'on entrerait dans le rouge et que désormais, les banques nous prendraient un ou deux-points de plus en taux d'intérêts pour nous consentir nos emprunts. Cela veut dire des coûts supplémentaires, cela veut dire une fragilité, cela veut dire que notre note sur les marchés financiers baisserait et que, globalement, la Région entrerait dans une situation tout à fait instable du point de vue financier. Nous suivons la stratégie financière qui a été définie en début de mandat, qui consistait à monter notre capacité financière jusqu'à un niveau optimal. Cette stratégie vous avait été exposée lors du premier débat budgétaire, je m'en souviens, monsieur MEZIN, je vous avais dit que nous allions légèrement dégrader les ratios financiers et que nous l'assumions... Nous l'avons fait et nous atteignons aujourd’hui ce régime de croisière, avec une situation stable sur le moyen terme. Votre amendement viendrait nous mettre dans une situation financière de grande fragilité. Il est tout à fait déraisonnable, et je regrette qu'à ce stade du débat on en soit à faire de l’agitprop, il faut appeler un chat un chat, avec des amendements dont je ne sais même pas s'ils sont en réalité démagogiques ou uniquement destinés à faire de la mousse. M. LE PRESIDENT : Monsieur GUINIOT… M. GUINIOT : Nous ne voterons pas, je l'ai dit, néanmoins cela ne m'empêche bien évidemment pas d'intervenir, surtout sur celui-ci ! Là, tout de même, l'UMP ne manque pas d'un certain culot, tout autant d’ailleurs que le camarade GREMETZ qui dit que lorsque quelque chose est bon, il le vote ! 123 Je rappelle qu’en 2007, j'avais déjà demandé par le biais d'un amendement et le biais d'une motion la suppression de la TIPP. Je ne reviens pas sur le débat de fond, mais juste sur la forme. J’ai ici en main l’exemplaire de la motion que nous avions distribuée le 18 juin 2008, demandant à nouveau cette suppression, et M. GREMETZ avait voté contre la suppression de la TIPP que je proposais ! Mais à l'époque, peut-être vous aimait-il encore un peu et donc il avait soutenu la majorité socialiste… Pire encore, l'UMP qui aujourd'hui reprend cela à son compte, qui n'avait pas non plus voulu voter cette demande à l'époque ! Là, tout de même ! De toute façon j'avais prévu de le redire et le redirai dans mon intervention avant le vote... Si d’ailleurs on parvient à voter aujourd'hui, puisque M. GREMETZ étant présent aujourd’hui, il fait ce qu'il aurait dû faire hier ici, puisque nous avons tous participé à la session d'hier, sauf lui... M. GREMETZ : J'étais à l'Assemblée ! M. GUINIOT : Oui, c’est ça... M. LE PRESIDENT : Messieurs, j’aimerais que l'on reste dans le débat ! M. GUINIOT : Franchement, je ne vais pas soutenir M. CARON, ce n'est pas dans ma nature ni mes habitudes, mais là, s'agissant de la démagogie, on est en plein dedans ! M. LE PRESIDENT : Monsieur BELPAUME… M. BELPAUME : Merci monsieur le Président. Simplement pour la forme, jamais on ne s'est permis de reprocher à quelque groupe que ce soit l'absence d'un de ses élus. Donc, je ne comprends pas encore... Ou plutôt si, je ne comprends que trop bien cette attaque du Front National ! Concernant la déclaration que nous avons faite tout à l'heure, il faut être clair... Effectivement on ne l'a pas été, on aurait dû préciser que quand cela vient du groupe FN, on votera toujours contre ! C'est normal, cela a toujours été, c'est l'histoire. N'oubliez pas ce que l'on vous a déjà répété. Pour nous, c'est très clair. Et les Picardes et les Picards savent ce qu'ils ont à dire et à faire ! M. GREMETZ : (Intervention hors micro.) M. GUINIOT : Maxime, dis dans le micro ce que tu as dit hors micro... Il faut t’en faire greffer une paire pour que tu puisses le dire...? M. BELPAUME : Pas d’insulte, s’il vous plaît. 124 M. GUINIOT : Moi je n’étais pas collaborateur jusqu’en 1941 ! Staline, Molotov… 100 millions de morts ! M. LE PRESIDENT : Monsieur GUINIOT, on est dans le budget, on se calme… On va avoir un accident cardiaque ! M. GUINIOT : Moi, les noms de ma famille sont sur les monuments aux morts, et tu ne connais pas qui est ma famille. M. LE PRESIDENT : Monsieur Roger MEZIN a demandé la parole, et il l’a seul... M. GUINIOT : Tu veux que je te rappelle aussi le massacre des juifs à Varsovie que vous avez laissé faire...? Alors ne recommence pas, parce que je la connais par cœur ton histoire ! Pas à moi ! Chez moi, il n'y a pas de collabo, n'est-ce pas...? M. MONTES : Oui, il n'y a que des fachos ! M. GUINIOT : Ecoute Eric, pour l'instant je te foutais la paix, alors n'en ajoute pas. M. LE PRESIDENT : S'il vous plaît, allez... Monsieur MEZIN… M. GUINIOT : Monsieur le Président, c'est inacceptable... Aujourd’hui, à cause de M. GREMETZ, nous refaisons ce que nous avons fait hier. Il ne s'agit pas de votre absence, vous n'êtes jamais dans les commissions ! Et s'agissant du député en question, jamais nous ne l'avons vu dans les commissions ! Ce n'est pas une question d'absence, mais c'est la raison pour laquelle, monsieur GREMETZ, tu n'es pas là et tu fais uniquement ton cirque. Les commissions, ce n'est pas la commission permanente... M. GREMETZ : Ne vous énervez pas mon cher… M. LE PRESIDENT : Messieurs, s'il vous plaît...! Monsieur MEZIN, revenons au débat... M. MEZIN : Monsieur le Président, quelques chiffres dans un débat budgétaire, pour éviter les longs discours que l’on vient d'entendre. Dans le rapport du CESR, qui est très bien fait, il est écrit que les cartes grises représentent +7,5 M€. J'ai pris ce chiffre, et comme l’a dit M. CARON, il faut le moduler, mais ce n'est pas le fond du problème, vous l'avez compris. En revanche, quand on propose 30 M€ d'économie, l’avis du CESR à nouveau souligne l'importance de l'épargne brute qui atteint 78 M€, alors que l'année dernière elle était de 43 M€. 125 Si je la remets au seuil de l'année dernière, 43 M€ (c'est-à-dire 78 M€ moins 30 M€), est-ce que véritablement j'ai catastrophé le budget de la Région ? C'est une plaisanterie ! Pour que tout cela cesse, il faut et il suffit de nous donner une simulation financière en commission des finances, comme cela se faisait toujours. Pourquoi avezvous peur de montrer les conséquences à moyen terme des actes que vous nous proposez de voter ? M. CARON : Parce que vous ne savez pas les lire ! M. MEZIN : Cela éviterait des heures de discussion, avec une simulation financière des AP et des AE, montrant ce que cela va donner à 10 ans. Au moins, ce serait clair. M. LE PRESIDENT : Je pense que M. Arnaud CARON a été d'une clarté limpide, et chacun fait ce qu'il veut. Je mets l’amendement aux voix. Il est procédé au vote sur l’amendement qui est rejeté par 31 voix Contre (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste), 16 voix Pour (3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 2 Abstentions (2 Indépendants) Amendement présenté par le groupe Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants relatif au personnel non ventilé (cf. document joint en annexe 1 – page 215) M. LE PRESIDENT : Qui rapporte ? Monsieur MEZIN toujours... Ecoutez, monsieur MEZIN, quand vous venez, cela me fait plaisir, vous êtes en activité ! M. MEZIN : C'est seulement pour les sessions budgétaires... M. LE PRESIDENT : Mais j'ai toujours plaisir à vous rencontrer ! M. MEZIN : C'est réciproque ! Après ces politesses, le personnel... On a trouvé qu'il y avait beaucoup de personnel et on a regardé. En dehors des transferts d’Etat, sur lesquels vous ne pouvez rien faire, on nous annonce qu'il y a eu 205 personnes nouvelles embauchées, et que vous en prévoyez 60 de plus au budget. 126 Notre proposition est simplement que dans ces temps de rigueur, la productivité devrait s'appliquer aussi à la Région, c'est-à-dire d’arriver avec moins de personnel à faire plus de choses. Cela s'appelle la productivité dans toute entreprise, que vous aimez à citer, et non pas continuer à embaucher ce qui peu à peu va conduire les frais de fonctionnement, comme disait M. CARON, à obérer vos capacités d'investissement. M. LE PRESIDENT : Une courte réponse sur ce sujet. Nous avons là un certain nombre de postes qui sont liés à différentes opérations. Vous avez 68 postes qui sont liés aux transferts de compétences, qui arrivent dans les services généraux. Je parle hors lycées. Vous avez 95 postes qui sont liés à des nouveaux services, dont 10 pour l'intégration de l’ARD, 34 dans le pôle formation tout au long de la vie, 13 pour les pôles d'accueil et de service, et 55 déprécarisations sur ce poste. Ensuite, sur les lycées, nous avons 168 postes de déprécarisation qui ont été faits depuis notre arrivée dans les pôles de lycées. Ce n'était pas sur le même rapport, mais je vous le donne afin que les choses soient claires. C'est pourquoi je demanderai personnellement le rejet de cet amendement. Monsieur BELPAUME vous avez la parole… M. BELPAUME : On va être clair, notre groupe votera contre cet amendement, mais pour autant on ne peut pas, depuis 2004, faire abstraction d'une véritable analyse des services, des besoins de personnel par service depuis 2004, de ce qui a été complété ou pas. Il serait bon de connaître aussi les heures supplémentaires qui ont été effectuées dans tous les services. Force est de constater qu'encore énormément d’heures supplémentaires sont accomplies, en rappelant si je ne m'abuse que toutes ces heures ne sont pas rémunérées puisqu'il existe toujours ce fameux système d'heures écrêtées qui fait qu'à un moment donné, la totalité des heures réalisées par un agent ne sont pas payées à l'agent en question. Je crois que l'on ne peut pas faire l'impasse d'une véritable analyse. J'avais réclamé en son temps en CTP que chaque service puisse être audité afin que l'on ait vraiment un chiffre exact de personnel manquant par service. J'entends, je vois des choses, et je ne suis pas persuadé que cela se passe aussi bien que l'on a l'air de vouloir le croire. M. LE PRESIDENT : J'ai reçu les pouvoirs de : Mme du GRANRUT à Mme CAYEUX Mme FERREIRA à M. BROCHETON Mme MICHAUX à M. MASSEIN. 127 S'il n'y a pas d'autres interventions, je mets cet amendement aux voix. Il est procédé au vote sur l’amendement qui est rejeté par 34 voix Contre (18 PS + 8 Verts/PRG + 3 Communiste et Républicain + 5 Communiste et Progressiste), 13 voix Pour (12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 2 Abstentions (2 Indépendants) Amendements présentés par Franck PIA relatif aux autres moyens généraux – communication institutionnelle (cf. document joint en annexe 1 – pages 216 et 217) M. PIA : Monsieur le Président, je relierai cet amendement à l'autre amendement qui se trouve également à la page 19 : nous proposons une diminution des crédits réservés à la communication pour un montant total de 1,6 M€. M. LE PRESIDENT : Je mets aux voix cet amendement... M. MONTES : Le groupe Verts-PRG ne va pas voter cet amendement mais il va s'abstenir, parce que nous estimons qu'il ne faut pas forcément diminuer les crédits de communication, mais il faut tout de même s'interroger, et en tous les cas avoir une réflexion approfondie et précise sur quelle communication, quelle information en direction des Picards. Nous avons été sensibles aux remarques des habitants lors des conférences citoyennes sur le SRADDT. Ils nous ont systématiquement fait remarquer qu'ils appréciaient l'information directe comme ces fameuses brochures dont on a parlé plusieurs fois ces dernières réunions, malgré leur prix que vous avez rappelé hier. Elles permettent une information directe et efficace. En revanche, ils ont dit être choqués ou du moins ne pas agréer les panneaux 4x3 que l’on voit à droite ou à gauche... Egalement, les spots radio qui rappellent l'innovation en Picardie ont été généralement bien appréciés, même informatiques. Ils ont été non seulement appréciés mais ont même donné un sentiment de fierté quant aux innovations en Picardie. En revanche, d'autres dépenses de communication paraissent inutiles ou surfaites, y compris certaines qui ne font pas forcément partie des 4 M€ de crédits de communication que vous avez cités hier... Par exemple, plutôt que les repas de gala au château de Chantilly après le colloque de la semaine de la recherche, il est mieux de faire des spots radios sur les innovations et la recherche en Picardie ! Ces différents éléments nous amènent à nous abstenir, en allumant en quelque sorte les clignotants pour dire que la communication qui était au début modeste est en train d’augmenter. Ce n'est pas forcément inutile, il est important pour tous les Picards, et aussi en dehors de Picardie, de savoir ce qui est fait et ce qui marche, ce qui est innovant, ce qui est moderne, ce qui va directement aux Picards... Par exemple vous évoquez souvent les 85 M€ qui reviennent directement aux Picards. Il y a des mesures qui sont maintenant bien ancrées et connues, notamment à l’égard des familles qui ont des enfants lycéens. 128 Néanmoins, l'expérience montre que ce n’est pas le cas de tous les dispositifs. On a notamment pu le constater au printemps dernier, lorsque nous avons distribué sur les marchés la brochure sur les dispositifs que nous mettons en place pour aider à l'isolation des immeubles, des maisons, les aides au photovoltaïque, etc. Il y a donc encore beaucoup d'information à faire passer, et c’est pourquoi nous ne sommes pas pour une réduction des crédits de façon démagogique, mais on pense qu'il faut s'interroger et l’on considère que cela part un petit peu tout azimut. On s’abstiendra donc sur cet amendement, en clignotant. M. LE PRESIDENT : Chaque groupe fera comme il l'entend, mais sur la ligne dont vous venez de parler relative aux travaux d’isolation, nous étions en compensation financière avec les banques au taux de 30 000 € par mois. Nous arrivons dans une zone à 100 000 € par mois. C'est-à-dire que les citoyens sont en train de s'emparer de ce sujet sur les travaux d'isolation et l'ensemble de ces procédures. Il a fallu du temps, on a beaucoup communiqué, et on commence à avoir des effets extrêmement importants. Les services attirent d’ailleurs mon attention aujourd’hui sur le fait que l’on arrive dans des zones très hautes. J'entends et je respecte complètement ce que vous venez de dire, mais sur ce sujet particulier, qui sont l'aide apportée aux familles sur l'isolation ou des pratiques nouvelles dans leur logement ou leur maison, on a une montée en puissance extrêmement importante depuis l'automne. Monsieur BRIFFAUT avait demandé la parole... M. BRIFFAUT : Juste une remarque, pour vous rassurer, nous ne faisons pas partie des dîners de gala au château de Chantilly, mais il nous arrive de vous plaindre, monsieur le Président. Quand on a des amis pareils, on n'a plus besoin d'ennemis ! M. LE PRESIDENT : Je mets cet amendement aux voix. Il est procédé au vote sur l’amendement qui est rejeté par 26 voix Contre (18 PS + 3 Communiste et Républicain + 5 Communiste et Progressiste), 13 voix Pour (12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 10 Abstentions (8 Verts/PRG + 2 Indépendants) Amendement présenté par le groupe Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants relatif aux autres moyens généraux (cf. document joint en annexe 1 – page 218) M. MEZIN : Toujours la même demande, pour avoir des précisions sur ce que l’on fait de l’argent des Picards. Avec 320 000 € de carburant, il est possible de parcourir 3 809 523 kms, en consommant en moyenne du 7l/100kms, c’est-à-dire près de 4 millions de kilomètres en un an, soit près de cent fois le tour de la terre ! 129 La question posée en commission des finances est la suivante : combien de véhicules sont mis à la disposition du personnel et des élus avec ce budget-là ? Cela doit commencer à faire un sacré parc automobile... Je me souviens de l'époque de Charles BAUR où il y avait trois ou quatre voitures, pour le Président et les vice-présidents, et une voiture pour le Directeur... On arrive à un parc qui me semble conséquent et je voulais savoir ce qu’il en était. M. BELPAUME : Nous nous abstiendrons sur cet amendement, mais plus sur la forme. Nous concernant, nous n’aurions pas proposé de diviser ce budget par deux et donc de le ramener à 160 000 €, nous n'aurions pas chiffré et serions allés au plus bas possible, au minima... M. MEZIN : Sous-amendez, je vote ! M. BELPAUME : Nous sommes déjà intervenus sur le sujet il y a quelque temps ; je crois que 175 000 € ont été dépensés en carburant en 2007. Je m'étonne que l'on ne discute pas, à ce moment précis du budget, des choses qui existent et qui sont bien faites par d'autres. Je prendrai l’exemple du Conseil Général de la Somme, dirigé par le PS, qui n'a pas hésité à revisiter son parc de véhicules et à prendre des véhicules beaucoup moins puissants, qui consomment moins. Il a également instauré des règles de déplacements : par exemple, pour se déplacer dans Amiens, on n'utilise plus les véhicules du Conseil Général mais, ou on prend les transports publics, ou l’on y va à pied... Il ne faut tout de même pas non plus exagérer, s'il y a 500 ou 800 mètres à parcourir dans Amiens, on y va à pied, cela permet de visiter et de prendre l'air avant d'aller à une réunion quelconque ! M. GREMETZ : Et cela pollue moins ! M. BELPAUME : Par principe notre groupe ne peut pas comprendre cette décision de porter à 320 000 € les dépenses de carburant du Conseil Régional, parce que dans le même temps, on ne peut pas exiger des salariés, des Picardes et des Picards qui souffrent, d'être taxés sur la TIPP, alors que l’on dépense autant d'argent pour les véhicules de la Région. Il me semble que c’est quelque chose qui va être très, très mal compris et mal perçu par l'ensemble des Picardes et des Picards qui, je le rappelle, souffrent terriblement... Certaines familles qui avaient deux véhicules sont désormais obligées de ne plus en avoir qu'un seul et de favoriser le covoiturage. Quand dans un couple l'un des deux se retrouve sans véhicule parce qu'il ne peut plus l'assumer, il doit du coup parfois se lever à 3 heures du matin au lieu de se lever à 5 heures pour se rendre à son travail. Cela n'améliore pas la santé des Picardes et des Picards, quand ils en sont réduits à ne dormir que très peu d'heures dans la nuit. 130 M. LE PRESIDENT : Sur ce sujet particulier, quand on compare la consommation à ce qui était fait par M. Charles BAUR, je rappelle que la dernière mandature a été un peu complexe : quatre vice-présidents, parce que c'était le minimum légal, et ils ne sortaient pas. Le Président sortait peu. La politique qui a été décrite hier dans un certain nombre de commissions et de rapports de commissions, sur la territorialisation des politiques, cela veut dire que, et les élus et les services sont présents sur les territoires. Quand on parle d'une nouvelle forme de démocratie active, où l’on fait des conférences citoyennes et un certain nombre d'actions, tout cela… Effectivement, c'est grand la Picardie ! Tout cela représente beaucoup de déplacements pour les personnels et les élus. Mais quand vous allez au bout de ce que vous venez de dire, les uns et les autres, que vous dit-on sur les territoires ? On n'a jamais vu autant présent le Conseil Régional de Picardie en proximité, que ce soit sur la culture, le sport, la politique d'aménagement du territoire, sur le ferré, les comités de ligne, sur le tourisme, sur l'ensemble des sujets, sur la formation… Et bien sûr, quand vous voulez être sérieux, les services participent à ce genre de réunions. Alors s’il faut dire aux services de voyager en train... Ma collègue va m'expliquer que pour aller d'Amiens à Château-Thierry, il faut qu'ils prennent deux jours s'ils prennent le train ! Il faut être sérieux, c'est simplement la traduction d'une opérationnalité de plus en plus importante et de l'équipe de l'ensemble des élus et des personnels sur les territoires, et en permanence présents sur l'ensemble des sujets. Je comprends que cela ne vous séduise pas, mais je suis désolé, nous poursuivrons cette politique de proximité ! Je mets aux voix cet amendement. Il est procédé au vote sur l’amendement qui est rejeté par 26 voix Contre (18 PS + 3 Communiste et Républicain + 5 Communiste et Progressiste), 13 voix Pour (12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 10 Abstentions (8 Verts/PRG + 2 Indépendants) Amendement présenté par le groupe Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants relatif aux finances – Stocks d’AP et d’AE (cf. document joint en annexe 1 – page 219) M. LE PRESIDENT : Monsieur MEZIN, je pense que c'est vous qui le présentez… Cet amendement savant ne pouvait sortir que de là ! M. MEZIN : Toujours la même chose, voyez, je pose une question depuis une heure : quand aura-t-on des simulations ? On ne répond pas ! 131 Deuxième question : combien a-t-on de voitures ? On ne répond pas ! Que les gens roulent plus, j'ai bien compris, mais combien a-t-on de voitures ? Là, que dit le CESR ? Il dit que le stock d'autorisations de programme (AP) devrait atteindre en 2009 un montant de 2,224 Md€... Excusez du peu, deux budgets votés d'avance ! Et en autorisations d'engagement (AE), 1,833 Md€… En recherchant dans le compte administratif, je n'ai pas retrouvé les mêmes chiffres, mais ils sont de cet ordre de grandeur. Ce n'est tout de même pas rien ! Alors que des simulations nous diraient si, en ayant voté cela, on va dans le mur, comme disait M. CARON... Là, c'est autre chose que les 30 M€, 2 Md€ d’un côté, et plus de 1 Md€ de l’autre… Alors va-t-on dans le mur ou, au contraire, tout cela va très bien ? On n'en sait rien ! Et comme dirait quelqu'un d'autre, on ne nous dit pas tout ! Aujourd'hui, ce que je demande là, ce n'est pas la suppression pure et simple des AP et des AE, mais il s’agit de dire que nous les voterions d'autant plus facilement que nous saurions exactement ce à quoi elles vont servir. Aujourd'hui je vois une masse globale, et je ne sais pas du tout ce que cela va impacter sur nos finances. C'est pourquoi, dans l'amendement, j'ai demandé cette fameuse simulation, dont je répète que j'ai cru entendre dans les services qu'ils en disposaient. Pourquoi ne nous la donne-t-on pas ? Il n'est pas possible que l'exécutif prenne de telles décisions sans se rendre compte de l'impact qu'elles vont avoir à moyen terme. Pourquoi l'opposition, l'Assemblée de manière générale, et les Picards de manière plus complète n’ont-ils pas une simulation financière telle qu'on l'avait toujours, qui disait en prenant telle décision, il y a telle conséquence à moyen terme. C'est ce que j'ai voulu mettre en exergue dans cet amendement, nous ne savons pas vers quoi vous nous entraînez sur le plan financier. M. LE PRESIDENT : Monsieur Arnaud CARON... M. CARON : C'est encore un des amendements que je trouve un petit peu provocateur de M. MEZIN... Celui-ci l’est particulièrement et m'a fait penser aux émeutes en Grèce, parce que le stade supérieur consisterait à mettre un amendement qui reviendrait à faire sauter les bâtiments du Conseil Régional… Je ne sais pas... Supprimer l'ensemble des AP et des AE, tel que c'est demandé par M. MEZIN, cela reviendrait tout simplement à stopper purement l'ensemble de l'action du Conseil Régional, à dénoncer l'ensemble des conventions que nous avons passé avec des centaines, voire des milliers de partenaires. 132 Il est donc tout à fait déraisonnable. De toute façon, si un tel amendement était voté, il serait immédiatement attaqué pour illégalité par le Préfet. Pour répondre à la question de M. MEZIN sur nos stocks d'AP et d’AE, ce n'est pas une information qui est confidentielle, comme je lui ai dit hier durant la longue discussion que nous avons eue en commission 5. Les descriptifs des AP et des AE sont disponibles dans les documents annexés au compte administratif chaque année. Par ailleurs, s'il prend les fascicules budgétaires, il peut voir les nouvelles ouvertures d'AP et d’AE. Il pourra lui-même les voir... Je ne comprends donc pas très bien ce que souhaite M. MEZIN. S'il veut des totaux, je peux lui donner : Le stock d'AP antérieur à 2009 est de 1,75 Md€, avec environ 865 M€ qui restent à réaliser. Le stock d'AE antérieur à 2009 se monte à 1,83 Md€, avec 430 M€ à réaliser. Donc, je le répète à nouveau, il n'y a rien de secret là-dedans. D'une manière générale, je ne souscris jamais aux théories du complot, mais celle-ci me semble tout de même particulièrement tirée par les cheveux. En tout cas, mes chers collègues, je vous en conjure, ne votez pas un amendement qui reviendrait à ne plus reconnaître aucune des centaines ou milliers de conventions que nous avons signées au cours de cette dernière décennie. Parce que là, je peux vous assurer que pour le coup, notre service juridique aurait du travail au niveau des recours ! M. LE PRESIDENT : Monsieur MEZIN… M. MEZIN : C'est dommage que pas plus hier qu'aujourd'hui, M. CARON ne veuille dire l'ensemble de la phrase, qui est tout de même claire ! On demande l'annulation de ces stocks afin qu’ils soient détaillés clairement et exposés aux élus régionaux. Ils pourront ensuite être revotés en bonne connaissance de cause. Aujourd'hui, si depuis hier... M. CARON : On est en train de voter le budget pour environ 150 lignes budgétaires, donc 150 nouvelles AP et AE, on a fait cela tous les ans… Il y a de vieilles AP et AE, ce qui voudrait dire qu’il faudrait revoter des centaines et centaines d'AP et d’AE…! Cela n'a aucun sens. M. MEZIN : Vous n’avez pas lu la phrase qui vient derrière : « Il est indispensable d'avoir une simulation... » Je le redemande ! 133 Tout de même, mes chers collègues, vous avez voté 2 Md€ d'AP et d’AE pour les années qui viennent, soit plus que notre budget entier ! Quelle conséquence cela aura-t-il sur nos finances publiques ? Il ne vous a pas échappé qu'en 2010 il y aura de nouvelles élections. Que laisse-t-on comme charge à ceux, quels qu'ils soient, qui prendront la Région à ce moment-là ? Cela fait des milliards d'euros d'AP et d’AE d'engagement. Je demande simplement, pour la troisième fois, clairement, une simulation, comme cela se fait dans toutes les collectivités et comme nous l'avons toujours fait ici, même sous votre mandature, monsieur le Président… Puis, cela a disparu ! On me répond : que ceci, que cela, que machin, que je vais faire sauter la Région... Rien du tout ! Une simulation qui tient sur deux feuilles de papier ! Ceci, si on le traduit en endettement sur 10 ans, cela donne quoi ? Que faudra-t-il prendre comme mesures, demain et après demain, pour que l'on n'aille pas dans le mur ? C'est bête ! C'est de la finance, c’est du budget. C'est pourquoi je répète ma question, j'ai demandé combien de voitures, et aussi une simulation ! Quand l'aura-t-on ? M. CARON : Monsieur MEZIN, ce n'est pourtant pas très compliqué, je dis qu'il reste 865 M€ d’AP à réaliser et 430 M€ d'AE à réaliser, plus celles que l'on va voter cette année. Voilà, la simulation est toute faite ! M. LE PRESIDENT : Monsieur GREMETZ… M. GREMETZ : Monsieur le Président, je crois franchement que l'on a un vrai problème, puisque si je reprends tous les rapports du CESR, celui-ci demande à chaque fois ou regrette de ne pas avoir été informé sur telle ou telle chose... Il écrit avoir demandé l’état des choses et ne pas l’avoir, ne jamais avoir ! Ce n'est pas le Président du CESR qui va me dire le contraire ! Je lis attentivement tous les dossiers ! De même, le CESR le regrette souvent que l’on prenne des décisions sans avoir au préalable dressé de bilan pour voir l'efficacité, etc. Je ne veux pas vous mettre en porte-à-faux, mais j’ai et je lis tous les rapports du CESR sur le sujet. Il y a donc tout de même bien une question d’un minimum de transparence, on le demande pour les gens, les citoyens, les citoyennes... Il faut au moins que nous, élus, on se batte comme des chiens... Par exemple, le Président de l'Assemblée Nationale demande un audit sur la gestion de l'Assemblée Nationale à la Cour des comptes. La Cour des comptes fait son rapport, et le Président de l'Assemblée Nationale nous dit : « Vous ne l'aurez pas ! » Parce qu'il décide tout seul que c'est lui l'Assemblée Nationale, et les 576 autres ne comptent pas ! Qu'est-ce que cela veut dire… Et c'est avec l'argent de l'Assemblée Nationale. 134 Je ne compare pas à cet exemple-là, mais je dis simplement que dans cette maison, pour avoir des renseignements, pour avoir des informations que tout un chacun, que tout citoyen devrait pouvoir obtenir, c'est le comble ! On vous décourage souvent... On vous dit : « Non, il ne faut pas vous adresser là, mais là-bas... » Et puis finalement : « Non, ce n'est pas là, retournez par là... » Et ainsi de suite ! Résultat, qu'avons-nous ? Rien ! Je crois qu'il faut cesser avec cela, parce que les élus sont responsables et ils doivent décider. Ils doivent effectivement avoir les informations, toutes les informations, c'est la base de la démocratie, pour pouvoir juger, apprécier, proposer et y compris voter de la façon qu'ils souhaitent. C'est pourquoi notre groupe va voter cet amendement, parce qu'effectivement, il y a des élections et donc, on n'est pas obligé de figer les choses. Tant qu’il y a le suffrage universel, puisqu'il n'y a que cela qui compte, le reste ne compte pas… Ce sont les gens qui jugent, c’est le suffrage universel, la démocratie qu'il faut toujours respecter. Nous n'avons pas le droit d'engager pour l'avenir et de bloquer les choses, ou de cadrer les choses pour des années, alors qu'une majorité, celle-là ou une autre, peut vouloir, compte tenu de la situation, modifier les choses. M. LE PRESIDENT : Je mets cet amendement aux voix. Il est procédé au vote sur l’amendement qui est rejeté par 31 voix Contre (18 PS + 8 Verts/PRG +5 Communiste et Progressiste), 16 voix Pour (3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie – UMP – MoDem Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) et 2 Abstentions (2 Indépendants) M. GREMETZ : Le FN n'a pas voté… M. LE PRESIDENT : Non, il a dit tout à l'heure qu'il ne votait pas. J'ai reçu le pouvoir de M. FILLION à M. CARDON, et de Mme MESSEANDESMIS à M. PIA. Nous avons terminé l'examen des amendements. Nous avons maintenant les explications de vote des groupes. Je vais vous redonner l'ordre de passage des groupes, ainsi que le temps restant pour chaque groupe, puisque nous en avions convenu. L'ordre de passage sera : Le groupe Socialiste, qui dispose de 10 minutes, Le groupe Front National, qui dispose de 15 minutes, Le groupe Communiste et Républicain, qui dispose de 13 minutes, Le groupe Verts-PRG, qui dispose de 15 minutes, Le groupe Aimer la Picardie, qui dispose de 13 minutes. Le groupe Communiste et Progressiste, qui dispose de 12 minutes. 135 Je vous demande de veiller s'il vous plaît à respecter les temps qui vous avaient été impartis et que tout le monde joue le jeu. Le premier à intervenir est donc le groupe Socialiste. Monsieur MASSEIN… M. MASSEIN : Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, mes chers collègues, « Les Etats sans justice ne sont que des entreprises de brigandage et la révolte contre l’injustice aussi vieille que la conscience ». Voilà qui pourrait illustrer l’état d’esprit du groupe Socialiste, alors que nous achevons l’examen de notre budget 2009, un budget toujours ambitieux et fidèle aux choix que nous assumons, aux politiques publiques que nous menons pour les Picardes et les Picards. C’est pourquoi à nos collègues de l’opposition qui ont le réveil pugnace en apparence, mais tardif et difficile en réalité, j’affirme quant à moi qu’il ne faut pas confondre ce qui compte avec ce qui se compte. Au fond, et c’est ce qui transparaît des différentes interventions émanant de votre groupe ces derniers jours, vous nous affirmez qu’une autre politique est possible. Quitte à vous surprendre, je vous dirais que sur ce point, mais sur ce point seulement, nous sommes d’accord avec vous. Oui, comme vous, nous pensons qu’une autre politique doit être menée. Mais pas en Picardie, comme vous tentez de le faire croire, mais en France, en Europe et dans le Monde. Car ce qui compte, c’est que cette crise financière et économique que vous dénoncez aujourd’hui mais que vous encouragiez hier, tourne aujourd’hui à la catastrophe sociale. Face à cette crise, les paroles n’ont de sens que si les actes suivent, et le moins que je puisse constater, c’est qu’il y a du retard à l’allumage. La France préside depuis six mois l’Union Européenne et en dehors de quelques tirades dignes de Cyrano, qui doivent impressionner là-bas sans doute, c’est un zéphire anodin qui soupire, là où il faudrait un souffle réformateur puissant et volontaire qui mette en place des instruments de régulation et de contrôle efficaces de la sphère financière ainsi qu’un plan de relance par l’investissement à même de soutenir l’économie réelle… Au lieu de cela, l’Europe affiche une fois encore ses carences et ses faiblesses en faisant financer ces biens modestes mesures de relance par le budget des Etats qui la composent. 136 Ce n’est même plus de la déception ou de la contrariété, c’est le constat affligeant d’une débâcle politique, d’un renoncement symbole de médiocrité et du refus de donner au budget européen les moyens d’une quelconque ambition. Quelle erreur, quel fiasco car l’union est une force et la solidarité une énergie qui mobilise et c’est bien ce qui compte. Il est vrai que « l’agité de la planète » méconnaît le doute qui constitue pourtant le commencement de la sagesse. Sans élan européen, mais à qui la faute, l’Etat réduit le rôle et la place des corps intermédiaires, éléments essentiels du fonctionnement de notre société, et veut à toute force recentraliser le pouvoir de décision en faisant payer ses choix par d’autres, les collectivités territoriales en l’occurrence, alors que la réalité de la récession que nous vivons exige, au contraire, un soutien de nos entreprises et une relance de la consommation. Dans ces conditions, il sera difficile de faire l’économie, si je puis dire, d’un autre plan d’ici le printemps prochain. Que de temps perdu… Mais avec le chef de l’Etat, c’est toujours la même rengaine qui résonne de plus en plus désagréablement aux oreilles de tous ces interlocuteurs : « Je décide, tu me suis… ». Cette conception brutale de la vie démocratique n’est pas à même de restaurer ce climat de confiance dont nous avons besoin dans nos relations avec l’Etat pour créer les synergies nécessaires à l’amplification des politiques publiques utiles à nos concitoyens. De ce point de vue, le récent plan de relance annoncé à coup de clairon médiatique n’est pas à la hauteur de l’enjeu, comme ne l’est pas le projet de réforme de l’administration locale qui s’apparente plus à une embrouille politicienne qu’à une révolution pertinente de la gestion de nos collectivités. Sans parler des services publics, seul patrimoine de ceux qui n’en ont pas, dont la disparition progressive remet en cause l’égalité citoyenne. Trois sujets d’inquiétude pour nos collectivités en attente d’un Etat protecteur, d’un Etat préventif et qui ne trouvent face à elles qu’un Etat truqueur et manipulateur. Et oui, ce n’est qu’un exemple, le remboursement anticipé de la TVA aux collectivités locales qui représente près de 75% de l’investissement public n’est, en réalité, qu’un dû et non des moyens supplémentaires. Et puis cela ne fera que compenser le retard pris par l’Etat quant à la réalisation des contrats de projets en cours. Et que dire de la modeste, j’allais dire symbolique, consultation des associations d’élus de France par la commission Balladur dont il apparaît de plus en plus que l’objectif est de réduire les régions à la fonction de simples exécutants de décisions prises dans un cercle restreint, quand ce n’est pas par un seul, dans une atmosphère bonapartiste qui ose désormais dire son nom. 137 Disons simplement, il n’est ni pensable ni crédible de réformer la France contre les élus locaux. Le faire sans eux, c’est la certitude de l’échec. Et que demandons-nous sinon du respect. Respect de notre rôle, respect de notre autonomie, respect du choix des électeurs, respect de nos décisions par l’Etat et respect des engagements pris par ce dernier… Est-ce si difficile au prince pour qu’il éprouve cet irrépressible besoin de nous contraindre chaque jour davantage…? Quant à notre opposition régionale, elle s’est mise toute seule en danger en voulant entretenir la confusion entre ce qui compte et ce qui se compte… Oui, madame la Présidente du groupe « Aimer la Picardie », alors qu’au moment du débat d’orientations budgétaires, vous vous étiez engagée à apporter aux Picards la preuve chiffrée qu’une autre gouvernance était possible, alors que lundi, même si vous vous étiez lourdement trompée sur la réalité de nos dépenses en matière de formation et de développement économique, vous nous indiquiez encore vouloir présenter des propositions sérieuses, destinées à amender notre budget et élaborées selon trois principes : la baisse de la fiscalité, la définition d’une politique de résultats, le recentrage de l’action régionale autour de ses compétences régaliennes. Vous avez décidé, dès mercredi, de déserter le champ du politique pour entrer dans celui du politicien, en déposant 14 amendements, puis 13, puis 12, puis 11… mal ficelés, où l’insincérité le dispute à la négligence, à l’approximation, voire au ridicule… Mais comme M. MEZIN nous l’a dit tout à l’heure, ce ne sont pas les sommes qui comptent… Un peu singulier comme remarque, lorsque l’on vote un budget ! La baisse de la fiscalité, madame la Présidente et Maire de Beauvais, vous osez l’évoquer alors que dans votre commune de Beauvais, vous allez réaliser le hold-up du siècle en prenant en une seule fois à vos contribuables propriétaires, 6 à 8 fois plus que la Région en quatre ans. La politique de résultats, madame la Présidente, nous avons les politiques et nous avons les résultats : 1°) Plus de 10 000 logements construits ou réhabilités depuis 2004 grâce aux efforts de la Région. 2°) 1.400 emplois solidaires créés. 3°) La création de 150 sections d’apprentissage avec comme résultats des sorties du système scolaire sans qualification qui sont passées de près de 12 % à moins de 8 %. 4°) 80 000 lycéens bénéficient chaque année de la carte cursus-Picardie, ce qui contribue à soutenir le pouvoir d’achat des familles. 5°) 2 000 Prêts Avantage Isolation accordés en seulement 18 mois. 138 6°) 56 conventions d’objectifs et de moyens passées avec les ligues sportives au lieu de 6 en 2003. 7°) 32 000 passeports culturels distribués aux jeunes et utilisables dans plus de 70 établissements culturels. 8°) Des investissements dans les transports collectifs qui font que nous sommes reconnus comme la 1ère région française pour la qualité de son réseau, de ses dessertes et de son matériel. 9°) Une action économique efficace qui a concerné plus de 20 000 emplois en 2007 dont près de 3 000 en création d’emplois. Mais sur ce vocable de politique de résultats, nous reconnaissons bien là l’influence de votre Gimini Cricket, l’inénarrable monsieur MEZIN et sa danseuse SUSI qui professe son attachement au contrôle de l’utilité de la dépense de chaque euro public, mais qui nous propose un amendement qui, si nous n’avions pas eu la sagesse de le refuser, nous aurait coûté une fortune ! Quant à la politique de recentrage de l’action régionale autour de ses compétences régaliennes, permettez-moi simplement, chère collègue Présidente du groupe « Aimer la Picardie » et Maire de Beauvais, de vous dire que nous aurions aimé entendre de votre part ce discours avant de dépenser 60 M€ pour financer le réseau routier du Beauvaisis qui ne se situe pas au cœur de notre compétence, quand, dans le même temps, l’agglomération ne mettait qu’1 M€ et la ville 12 M€. Décidément, ma chère Valérie, au groupe « Aimer la Picardie », ils osent tout…c’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnaît. Et puis, pour conclure, madame la Présidente, laissez-moi vous dire que vous êtes toujours et encore dans le champ du politicien lorsque vous affirmez sur France 3 « ce budget, c’est 70% de fonctionnement et 30% d’investissement, alors qu’il faudrait faire l’inverse ! » Avec 1 Md€ de budget, mes chers collègues, le calcul est facile : il faut simplement supprimer 400 M€ de dépenses de fonctionnement. Une paille… Tant de discours qui ne débouchent que sur 14, 13, 12 amendements ! Que de bruit pour rien. Il n’est pas éloigné, le temps où Claude GEWERC, alors Président du groupe Socialiste, avait déposé un véritable contre-budget qui proposait une réelle alternative aux Picards. Depuis, Claude GEWERC est devenu Président de la Région et la gauche est majoritaire au sein de cette Assemblée. 139 Vous auriez pu effectuer une telle démarche, un tel travail, et vous ne l’avez pas fait. Mais aux ambitions contrariées, la chute est d’autant plus dure. Je vous laisse le soin, madame la Présidente, d’en tirer les conclusions. Quant à nous, c'est sans réserve aucune que nous voterons ce budget rigoureux et toujours ambitieux. M. LE PRESIDENT : Juste 10 minutes ! La parole est au Front National pour 15 minutes. M. GUINIOT : Profitez, monsieur le Président ! Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, chers collègues, comme je l’avais annoncé lundi, les débats, et parfois même les monologues de cette semaine n'auront pas fait changer d'un iota votre projet de budget 2009. C'est la raison pour laquelle nous avions jugé, et bien jugé, que votre budget n'était pas amendable. Par contre, nous attendions goulûment le contre-budget annoncé lors du débat d'orientations budgétaires par le groupe UMP, qui avait dû recevoir un coup de fil de leur nouveau patron, à moins que ce soit la présence du dernier arrivé dans notre collectivité qui ait secoué le cocotier pour qu'enfin la droite fasse semblant de s'opposer, au moins une fois dans l'année, à votre politique, ceci surtout dans les médias. En fait de contre-budget, nous n'avons eu droit qu’à quelques amendements faits à la va-vite, car presque tous irrecevables techniquement, ou même carrément piqués au Front National, comme celui que j'avais moi-même présenté pour la suppression de la TIPP et pour lequel le groupe UMP avait voté contre. D'ailleurs, comment l'UMP pourrait critiquer votre politique quand ses élus approuvent et votent 99 % -et je suis vraiment très large- des dossiers que vous présentez depuis 2004 ! On a même entendu un membre de ce groupe prêcher pour la baisse des impôts en commission, alors qu'il n'y a pas si longtemps, il se targuait de vouloir lui aussi les augmenter s'il était à votre place. Nous sommes donc bien les seuls opposants à la gauche dans cette Assemblée, même si France 3 Picardie a choisi Mme CAYEUX et M. GREMETZ pour représenter l'opposition. Avant de donner notre position de vote, permettez que je rappelle quelques données incontestables de votre budget 2009, et je remercie d'ailleurs la contribution du CESR dont, comme d'habitude, les avis sont toujours très intéressants. 140 Nous constatons, quelles qu’en soient les raisons, qu’en cinq ans : - Les dépenses réelles de fonctionnement par habitant sont passées de 229,12 € à 349,80 €, soit plus de 52 % d'augmentation, - Le produit des impositions directes par habitant est passé de 77,84 € à 80,65 €, - L'encours de la dette par habitant est passé de 76,20 € à 145,40 €, soit une augmentation de plus de 90 %. Les recettes de la Région vont augmenter de 34,8 M€, qui se décomposent ainsi : - Pour la fiscalité directe, vous empocherez plus de 3,7 M€ grâce à l'augmentation de 3 % des bases d'imposition pour le foncier bâti, de + 2 % sur le foncier non bâti, et de + 1,5 % sur la taxe professionnelle, impôt imbécile. - Pour la fiscalité indirecte, ce seront plus de 7,5 M€ grâce à l'augmentation d'un euro par cheval fiscal. - La TIPP, que vous refusez de supprimer, grâce à l'augmentation de la part affectée par l'Etat à la Région rapportera 14 M€. - La dotation de l'Etat amènera + 9,6 M€. Vous avez bien communiqué -et là, je dois dire que vous avez un très bon service de communication !- sur l'exceptionnelle absence d'augmentation des taux d'imposition... mais vous n'avez pas évoqué, bien sûr, l'augmentation des bases. Les Picards pourront d'ailleurs facilement le constater, ils paieront tout de même bien sûr un peu plus d'impôts en 2009 ! Vous nous aviez expliqué en 2004, 2005, 2006 et 2007 le bien-fondé de votre philosophie quant à l'énorme matraquage fiscal que vous avez effectué sur ces annéeslà. C'était en gros : « Prélever plus d'argent dans la poche du contribuable pour faire plus pour les Picards. » C'était votre politique, cela pouvait se tenir, c'est en tout cas ce que vous prétendiez. Aujourd'hui, vous allez diminuer les dépenses liées à la culture -pour certaines on ne s'en plaindra pas !- aux sports et loisirs, à l'apprentissage, à la formation professionnelle, à l'action économique. Si l’on suit donc votre premier raisonnement, puisque vous allez faire moins pour la Picardie, vous auriez dû prendre un peu moins dans le porte-monnaie des Picards, au lieu de vous contenter d'une fausse stabilité des prélèvements ! Avec un peu de « bravitude », monsieur le Président, vous auriez pu baisser les impôts et rendre ainsi du pouvoir d'achat aux Picards. 141 En supprimant par exemple et entre autres : les dépenses de la coopération décentralisée qui ne profitent pas aux Picards, la part régionale de la TIPP, les coûteux emplois solidaires des copains et des autres... Nous l'avons appris hier dans cette Assemblée, tout le monde en profite, sauf nous ! Nos associations ne profitent pas de tout cela. Ou encore les 27 M€ destinés à votre clientèle électorale, les associations, et l’inutile lutte contre les discriminations. Car aujourd’hui, la situation des Picards les plus modestes est encore plus critique qu'hier et le sera encore plus demain pour des milliers de familles touchées par les effets de la crise, qui précipitent les entreprises et les salariés dans le gouffre. Pour ne prendre en exemple que le Département de l’Oise, qui était celui qui résistait le mieux jusqu'à présent : BOSCH, VALEO, FONCIA, TECKALLE, SABIC, LIN 2000, TREFIMETAUX, CONTINENTAL, INTERSNAK, SAINT-GOBAIN, SAV CARREFOUR, RIECKER, INERGY, AKZO, GOSS INTERNATIONAL, FLEXICO, MAPA, MONTUPET, DECOPLAST, HENKEL, GENERAL DE BROSSERIE, PSM, ARCELORMITTAL, AFFIMET, CASE NEW HOLLAND, CIE AUTOMOTIVE, DSM COMPOSITE, FEDERAL MOGUL, SVE, etc… Ces entreprises, parmi les plus importantes, ont : ou fermé définitivement, ou le feront prochainement, ou délocalisent, ou licencient, ou mettent au chômage technique leurs salariés. Je pourrais faire le même inventaire, bien évidemment, dans la Somme ou l'Aisne, et ajouter les PME-PMI, les commerçants, les artisans qui vont, demain, mourir en silence et envoyer leurs salariés à l’ANPE, quand ce n'est pas aux restos du cœur. Comment ne pas avoir peur du lendemain, lorsque la précarité et l’insécurité sociale s'invitent chez les familles touchées par le chômage, qui ne pourront pas assurer l'avenir de leurs enfants, et souvent même, les nourrir décemment ? La France est aujourd'hui proche de la situation économique et sociale qu'a connue la Pologne après les bienfaits du communisme libérateur. Voici donc ce qu'a produit le modèle de société préconisé et mis en place au nom du capitalisme sauvage et du libéralisme euro-mondialiste, par les amis de M. SARKOZY, mais aussi grâce à la complicité active de la gauche européiste et altermondialiste, mais mondialiste tout de même ! La gauche et la droite, depuis 25 ans, chantent sur la même musique et parfois d'une même voix, les mêmes cantiques louant l'Europe, le marché mondial et la politique supranationale contre la politique de protection et d'indépendance nationale, du respect de la Nation et des hommes et des femmes qui la composent, et qui par leur travail participent à la prospérité et à l'avenir de celle-ci. Aujourd’hui, c'est le peuple qui paie l'addition de vos utopies et de vos erreurs communes, volontaires ou involontaires. 142 Les modèles de sociétés marxistes, socialistes, et maintenant capitalistes sont morts. Malheureusement, votre budget aujourd'hui, monsieur le Président, en est encore une illustration. C'est une tout autre volonté, une autre ambition, un projet national, populaire et social qu’il faut pour la Picardie. Votre budget se situe aux antipodes de cela, et c'est pourquoi, bien évidemment, vous vous en doutiez, nous voterons contre. Merci, monsieur le Président. Il me restera un peu de temps pour l'année prochaine ! M. LE PRESIDENT : La parole est au groupe Communiste et Républicain, qui dispose de 13 minutes. M. BELPAUME : Merci, monsieur le Président. Monsieur GREMETZ a rendez-vous avec le maire d'Abbeville, pour l'avenir, l’histoire et le devenir du site d’ABELIA. Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, chers collègues, s’il est stable par rapport à 2008 (1 Md€), le budget 2009 comprend une hausse des dépenses d’investissement et, pour la première fois depuis 2004, une baisse des dépenses de fonctionnement. En gros, on met le paquet sur des investissements ferroviaires -un peu plus de 162 M€ de matériel livré en 2013-2014- et on sacrifie les politiques destinées aux Picards au quotidien. Sont ainsi en baisse les politiques destinées à la formation professionnelle et à l’apprentissage, la culture, le sport et les loisirs, la santé -dont la prévention- et l’action économique ! En fait, il s'agit de faire les investissements d'ici 2010 en une seule fois, pour éviter, ou d'augmenter les impôts avant les élections, ou de baisser les prestations avant ces mêmes élections. Dans les deux cas, 2009 sera une politique de rigueur de la Région, alors que c'est à ce moment qu'elle devrait intervenir le plus pour compenser la crise qui aura son impact principal en 2009. Nous le disons clairement, c'est un mauvais choix. Sur le plan des investissements, la gestion du Conseil Régional manque de transparence, car on a presque 4,5 Md€ d'autorisations de programme et d'engagement (4,5 fois le budget), sans que l'on sache ce qui est déjà payé –mandaté- de ce qui reste à payer, même si cela s’étend sur plusieurs années en général. C'est loin d'être un détail, puisqu'il s'agit en fait de savoir si la politique de rigueur de 2009 du Conseil Régional est justifiée ou non. Parmi les points à noter : 143 Le recul du budget de la formation professionnelle et de l'apprentissage est inquiétant, si l’on considère le niveau de formation des Picards et la nécessité d'accroître au contraire le niveau des montants d'aide à l'insertion des demandeurs d'emploi -en baisse-. De même, on ne peut soutenir la position attentiste de la Région sur l'AFPA, qui ne lui délègue en 2009 que l'enveloppe transférée par l'Etat, ce qui est nettement insuffisant pour qu'elle joue son rôle de qualification des demandeurs d'emploi picards. Et que dire de la nomination du DRH de PSA Peugeot comme président du conseil d'administration de cet organisme, sinon que si le zèle déployé dans son usine est mis en œuvre à l'AFPA, nous pouvons craindre le pire. On ne pourra pas nous reprocher d'avoir alerté trop tard, nous l'avons fait il y a plus de trois ans. Que dire des problèmes qui existent au CFA BTP Picardie qui a connu une grève il n'y a pas si longtemps, avec de gros problèmes relationnels entre les salariés, les organisations syndicales et leur président, qui n'amènent certainement pas ces agents à pouvoir travailler sereinement avec la population en difficulté. Les crédits d'actions de prévention et d’éducation à la santé risquent d'être fortement amputés, alors que c'est un domaine où la Picardie est très en retard. En matière d'enseignement supérieur, il y a matière à être inquiet sur le devenir du projet Citadelle à Amiens, où la Région craint qu’Amiens Métropole abandonne l’installation des futures facultés. Cet abandon mettrait en cause gravement le devenir de l’UPJV, sans parler de cette volonté affichée de l'Etat de vouloir faire disparaître l’identité de l’UPJV d’Amiens, en l’intégrant et la fusionnant dans l’université de Lille. Notre président de groupe vous en a parlé lundi matin, rien ne doit être lâché sur ce dossier, nous y veillerons. Nous regrettons l'abandon de l'aide à l'accès au logement pour les jeunes, mesure mise en place en 2008, non reconduite en 2009 ! Baisse de 7 % de l'action économique alors que nous sommes au début d'une crise et que la Région relaye l'Etat pour accorder de nouvelles aides sans contrôle ni contrepartie ! -Signature d’une convention avec l'Etat pour un fonds de garantie de près de 100 M€ en novembre.L'année dernière, nous avions posé une question pour savoir si vous aviez respecté vos engagements électoraux ? - Lutter contre le chômage et les licenciements abusifs, plus de sécurité au travail face à un ultralibéralisme triomphant, combattre la précarité, plus d’aides aux multinationales, etc. Force est de constater, et nous ne retiendrons que le dossier PROCTER & GAMBLE à Amiens, que vous n'avez pas respecté les engagements pris, loin s’en faut. 144 Multinationale qui dégage des profits énormes, pas de consultation des syndicats ni du CE de l’entreprise, création de quelques emplois, alors qu’il y a des intérimaires en place depuis des années. Ils sont plus de 300, avec un effectif CDI de 720. Une quarantaine d'intérimaires mis en fin de mission ont saisi le Conseil des Prud’hommes pour faire reconnaître leurs droits. Et vous, vous donnez toujours et encore...! D'ailleurs, il faudrait vérifier le chiffre initial donné en nombre de CDI, pour le comparer au nombre de CDI au moment de la signature de convention… Vous verrez, le Conseil Général s’est aperçu qu'il y avait une erreur ! En 2007, lors de la session budgétaire, nous avions déclaré « qu'apporte le budget 2008, en quoi est-il différent d'un budget qu’aurait voté l'ancienne majorité de droite libérale », sauf bien sûr l’augmentation des impôts, du personnel politique et de la communication !!! Nous pouvons redire la même chose pour le budget 2009, et confirmer votre volonté d'accompagner le capitalisme et son lot de souffrances, alors que les Picardes et les Picards ont besoin d’une politique qui combat pour ne plus avoir de chaînes à porter, et non d’une politique qui ne pense qu'à en négocier leur poids ! Monsieur le Président, dans le cadre des conférences citoyennes, vous avez demandé à deux groupes de Picards de réfléchir et de faire des propositions sur l’avenir du territoire picard d'ici 2030. Dans l’article paru dans le Courrier Picard du 8/12/08, il n’est pas fait référence aux suggestions émises par le CESR, qui dans un rapport se projetait au 1er janvier 2030, en précisant qu’à cette date : « La Picardie est plébiscitée comme une région dans laquelle il fait bon vivre. Chaque Picard a un logement décent et un emploi pérenne, et le taux de chômage est quasiment nul ! » Lors de la session du 10 octobre 2008, notre président de groupe vous a rappelé le document du CESR, en insistant sur le fait qu'il fallait être ambitieux pour la Picardie, et de « réinsister » sur les grandes infrastructures créatrices d’emploi, de formation, etc., que sont le Canal Seine Nord, le troisième aéroport, et tout cela lié avec la construction de la plus grande plateforme multimodale d'Europe, avec bien sûr le lien de la gare TGV à Ablaincourt Pressoir, et sans oublier le passage du TGV à Amiens… Nous vous le disons depuis des années, allez-vous continuer à ne pas entendre la Cour des comptes, la CRCI, les CCI, le CESR, etc. ? Les Picardes et les Picards ne veulent plus attendre, il est question de l'avenir de la Picardie, de leur avenir et des générations qui vont suivre. En ce qui nous concerne, nous continuerons à mener la bataille pour ces grands projets d'infrastructures, et que leur réalisation soit effective en Picardie. En conclusion, efficacité relative de certaines aides, faute d'objectifs clairs, précis, accessibles. Pragmatisme déclaré, notamment pour la compétence économique, qui revient à un alignement sur la politique libérale du gouvernement, alors que les régions devraient être un contrepouvoir contre la droite. Il ne s'agit plus en fait d’un alignement mais d’une complicité. 145 Augmentation de la taxe sur les cartes grises, maintien de la part régionale de la TIPP au plus haut taux, alors que pendant ce temps, les Picardes et les Picards subissent de plein fouet la crise du capitalisme et n'arrivent même plus à joindre les deux bouts. Ils sont ceux qui font le plus de kilomètres de leur domicile pour aller au travail, pour ceux qui ont bien entendu la chance d’en avoir un ! Comment un conseil régional qui se veut de gauche peut-il utiliser cet impôt injuste et inégal pour compenser le désengagement de l'Etat ? Cette majorité fait le choix entre autres de faire payer sa politique d'accompagnement du capitalisme par un impôt qui frappe injustement les classes populaires ! Pour toutes ces raisons, notre groupe, qui lui respecte ses engagements pris visà-vis des Picardes et des Picards, votera contre ce budget. Merci. M. LE PRESIDENT : Merci. La parole est au groupe Verts pour 15 minutes. MME MAUPIN : Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, mes chers collègues, l’exercice de présentation budgétaire est un temps démocratique majeur durant lequel nous posons des actes pour l’avenir. En même temps, il est trop souvent un moment d’auto-satisfecit sur les avancées que s’empressent de relativiser une opposition qui souhaiterait faire « toujours plus » avec « toujours moins ». Faisons ce pas de côté nécessaire chers collègues, ce pas qui nous permette de faire l’examen un tant soit peu lucide de ce que nous avons fait depuis 2004, et portons une appréciation raisonnée de cet avant dernier budget de cette mandature. Quand on regarde dans le rétroviseur, il y a cet effet de perspective saisissant. Celui d’un budget qui est passé d’un peu plus de 600 M€ à un peu plus de 1 Md€. C’est loin d’être neutre pour les Picards, pour notre région. Est-ce pour autant suffisant en termes de retombées concrètes ? On doit répondre « oui » à cette première question, sur plusieurs champs. La politique des transports est un indéniable succès si l’on en juge la hausse de fréquentation de nos trains régionaux de 15 % ces trois dernières années. On peut répondre aussi positivement à cette question des retombées positives pour les familles et les salariés : la panoplie de nos aides, que ce soit à l’achat de matériel scolaire, dans le domaine des bourses aux étudiants, des tarifications de nos trains… Des résultats encourageants semblent indiquer que nous marquons des points dans le rattrapage de nos retards en matière de formation et d’insertion de nos apprentis sur le marché du travail. 146 Sur des politiques émergentes, nous avons su faire preuve d’innovation, parfois reprises comme cela a été le cas de notre prêt à taux zéro en faveur de l’isolation, dans la panoplie des dispositifs du Grenelle de l’environnement. Quelques résultats sur ce dispositif : 2 000 dossiers financés en deux ans, 4 600 € en prêt moyen générant le double de travaux, un rapport de 1 à 19 entre la dépense régionale et les travaux induits, l’équivalent de 1 000 emplois à temps plein en régime de croisière selon les estimations de la direction de l’environnement. Ces priorités sont consolidées en 2009 et nous les approuvons. D’autres politiques posent questions. Et ce n’est pas seulement nous qui les soulevons. Dans un rapport du mois de novembre 2007, la Cour des Comptes dresse un constat sévère des politiques économiques de nos régions. Avec une moyenne de plus de 300 régimes d’aides -notre collectivité en propose le chiffre honorable de 340celles-ci confondraient « consommation immédiate des crédits » avec résultats des dispositifs dans la durée. Il ne faut pas être magistrat de cette institution pour se douter que verser 3 000 € à un créateur d’entreprise a des effets immédiats. En effet : 3 000 €, c’est un mois de SMIC avec ses charges, ou un ordinateur avec ses logiciels, une chaise et un bureau, ou encore le déjeuner du midi pendant un an. Mais sommes-nous certains des effets sur la pérennité de l’entreprise à deux ans, c’est-à-dire à un moment crucial du cycle de vie d’une entreprise ? La Cour des Comptes est certaine que cela n’est pas le cas. Pire encore, elle conclut qu’à secteurs et typologies d’entreprises équivalents, les entreprises non aidées ont un taux de survie plus élevé. Notre problème, chers collègues, n’est pas spécifiquement picard, notre problème est institutionnel. C’est ce que le récent rapport WARSSMANN appelle des « stratégies non coopératives des collectivités ». Cela se traduit, je cite à nouveau le rapport de la Cour des Comptes, par des dispositifs « complexes, éclatés et peu coordonnés ». En traduction et en termes simples, cela signifie que cela ne marche pas ! Mes chers collègues, je souhaite à cet instant me tromper en prévoyant que les prochains mois vont nous annoncer une série de mauvaises nouvelles. Un seul exemple. Nous savons de sources syndicales qu’une entreprise de plus de 200 salariés, en grande difficulté sur un territoire déjà fortement touché, risque de cesser son activité. Il se trouve que nous avons aidé cette entreprise. « Nous », c’est 4 M€ versés par la communauté de communes, le Département et la Région. Et à quelle fin ? Pour aider un cadre de cette entreprise à racheter une filiale d’un groupe international. Ce repreneur n’a apporté aucun fonds propre. L’enfer est pavé de bonnes intentions, chers collègues. Bien entendu, qui aurait pu dire aux salariés, au moment de la reprise, que cette filiale n’avait que peu de chances de survivre ? 147 Mais pire encore, qui va devoir leur annoncer, dans les prochains mois, que le fait qu’ils aient quitté un groupe international a libéré celui-ci de toute obligation de financer un plan social et la dépollution du site. La responsabilité en incombe au repreneur qui n’en n’a pas les moyens. Vous avez bien entendu, chers collègues : non seulement notre intervention n’aura pas permis d’assurer la pérennité de cette entreprise, mais elle aura d’une certaine manière « rendu service » à un groupe, délivré de toute obligation sociale et environnementale. Les salariés en paieront les frais car les fonds nationaux de garantie des salaires sont bien moins généreux que ce que nous pourrions obtenir en tant que collectivité en conditionnant davantage nos interventions sur la base du « donnantdonnant ». « Socialiser les pertes et privatiser les profits », comme disait l’autre. Il est dommage que les collectivités se fassent les naïfs complices de ces logiques qui broient nos salariés et meurtrissent nos territoires. C’est pour cela que nous interpellons régulièrement notre Assemblée. Je reprends les termes de la Cour des Comptes sur les politiques économiques : il ne faut pas confondre « interventionnisme et saupoudrage », et, sur d’autres champs d’intervention, la frontière entre « proximité » et « politique de clientèle », cette frontière-là est parfois facile à franchir et la tentation est grande. C’est pour cela qu’il faut constamment passer en revue chacune de nos politiques et le faire avec lucidité. C’est une nécessité si nous voulons assurer nos politiques dans la durée. Je parle de celles qui marchent. Elles sont nombreuses, j’en ai cité quelques-unes tout à l’heure. Le budget 2009 les conforte : dans le domaine d’une agriculture plus durable -dont le budget a été plus que doublé depuis 2004-, des alternatives énergétiques, filières de recyclage -nous notons le doublement du budget de l’environnement depuis 2004 qui atteint désormais 20 M€-, des constructions ou réhabilitations de nos lycées (550 M€ d’investissement sur la période 2005-2010, c’est deux tiers de plus que notre engagement de mandature !- même si la facture énergétique de notre patrimoine est encore beaucoup trop lourde, notre contribution nette pour les trains s’élève à 113 M€ en 2009. Mais les résultats sont là, je les évoquais en début de mon intervention notre politique de coopération décentralisée : l’engagement d’y consacrer 1 % de notre budget est à notre portée. Cela sera atteint en 2010, et je veux encore féliciter notre vice-présidente. Si nous notons favorablement la proposition de stabiliser en 2009 nos interventions à un niveau jamais atteint (1 Md€ !) il faut prendre garde à ne pas enrayer « la machine à redistribuer ». D’autant que les nouvelles inscriptions de programmes d’aujourd’hui (362 M€) progressent encore de 100 M€ et demeurent plus élevées que notre capacité d’absorption à moyen terme, et gèlent nos marges de manœuvre sur la prochaine mandature. Nous attirons, monsieur le Président, chers collègues, votre attention sur ce point. 148 Pour dépenser « mieux », vous pouvez compter sur nous. Cette inlassable cohérence que nous portons depuis plusieurs années révèle aujourd’hui pleinement son sens. C’est particulièrement dans les périodes de crises que nous sommes tenus par des obligations de résultats. Notre approbation à ce budget vaut encouragement : à persévérer dans nos réussites, celles que nous portons collectivement, à évaluer ce qui pose question, pour redéployer les dépenses inertes vers des dépenses actives et stratégiques. Notre approbation à ce budget ne vaut pas absence de discernement. C’est tout le sens de notre vote, chers collègues : résolu, lucide et indépendant. M. LE PRESIDENT : Je vous remercie. La parole est au groupe Aimer la Picardie, qui dispose de 13 minutes. MME CAYEUX : Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, n'en déplaise à ceux qui se sont faits les oiseaux de mauvaise augure : oui, nous avons préparé un certain nombre de propositions, de contre-propositions budgétaires de la part de notre groupe, je pourrai vous les transmettre avec grand plaisir, monsieur MASSEIN, elles sont écrites, il n'y a pas de souci ! Notre collectivité, mes chers collègues, va voter aujourd’hui son budget pour 2009, qui sera, comme je l’ai souligné lundi, votre dernier budget en année pleine puisque celui de 2010 pourrait être revu par une nouvelle majorité. Après le temps des promesses, des promesses électorales, voici donc venu le temps des résultats. Tellement de promesses avaient été faites durant cette campagne : « Travailler, se former et bien vivre en Picardie ». Vous promettiez aussi de « créer des richesses et des emplois », de « mieux réussir à l’école », « un plan Marshall pour la formation professionnelle », « dans les transports publics : de privilégier le confort et la ponctualité »… Qu’en est-il aujourd’hui ? Où sont les résultats de cette politique qui était censée faire mieux que l’équipe précédente ? Le chômage a-t-il chuté en Picardie ? Les trains sont-ils plus confortables et plus ponctuels ? Notre système de formation est-il plus efficace ? A toutes ces questions, la réponse est non. Près de cinq ans après votre arrivée à la tête de l’exécutif, force est de constater que les résultats sont loin d’être au rendez-vous. 149 Votre politique a échoué à redonner de l’espoir et de l’ambition à une région qui en a tant besoin. Elle a échoué dans les promesses faites mais également dans le maintien de l’unité de la majorité. Maxime GREMETZ, qui a obtenu plus de 10 % des suffrages au 1er tour, et qui a permis à la gauche de l’emporter, a fini par être écarté de l’exécutif régional pour des querelles politiciennes, au détriment du choix des électeurs. La lutte contre le chômage, qui était pourtant votre « grande priorité », elle aussi a échoué. En effet, l’écart entre la demande d’emploi en Picardie et la moyenne nationale ne cesse de se creuser. Entre octobre 2007 et octobre 2008, notre région enregistre une hausse de 7,3 % du nombre de ses demandeurs d’emploi, alors qu’elle se limite à 4,4 % sur le territoire national. De même, entre fin 2004 et début 2008, alors que la crise ne nous avait pas encore frappés, le taux de chômage en France chutait de près de 3 points contre à peine 2 en Picardie. Avec la crise qui nous touche aujourd’hui, il est donc prévisible que notre région résistera moins bien que les autres. La majorité aurait pu, et aurait dû anticiper cette évolution comme les citoyens sont en droit de l’attendre de la part de leurs responsables politiques. Sur la formation professionnelle, n’en déplaise au vice-président CARDON, les résultats sont insuffisants également. Lorsque l’on interroge les bénéficiaires, seuls 32 % répondent sur leur situation six mois plus tard. Et parmi eux, seuls 50 % affirment avoir trouvé un emploi dans les six mois suivant la fin de leur formation. Ce qui représente 1 431 personnes sur un effectif total de plus de 9 000 ! Ces chiffres sont ceux du Conseil Régional, je vous laisse apprécier. Pour le groupe « Aimer la Picardie » : une autre gestion serait possible ! Une région dont l’action serait recentrée sur ses compétences régaliennes, et non dispersée comme aujourd’hui. Une région à la fiscalité allégée pour redonner concrètement du pouvoir d’achat aux travailleurs. Enfin, une région qui s’attaque aux vrais problèmes des citoyens et qui va audelà des effets d’annonce pour relancer réellement et fortement l’économie et l’emploi par l’investissement ! 150 Alors pourquoi ne pas regarder ce que font vos amis ? Les Présidents de RhôneAlpes et de Poitou-Charentes. Ah oui, Mme ROYAL, Présidente de la Région Poitou-Charentes, elle n’est pas tellement en odeur de sainteté ici dans cette enceinte, mais elle n’a pas eu recours à la modulation de la TIPP comme vous l’avez fait. Cet impôt vient en effet pénaliser à hauteur de 22 M€ chaque année les automobilistes picards directement à la pompe. J’ai le chiffre… Il parait que l’on ne sait pas les lire, mais le voilà ! Monsieur QUEYRANNE, Président de la Région Rhône-Alpes présente quant à lui cette année un budget « anti-crise » à ses administrés. Vous auriez pu suivre l’exemple de vos amis dans leur sagesse. Nous aurions également apprécié que vous reveniez sur les hausses massives de la fiscalité que votre majorité a votées ces dernières années. Nous aurions enfin apprécié que notre région passe d’une logique de dépense aveugle de l’argent des contribuables à une véritable logique de résultat. Il n’en est malheureusement pas ainsi. Nous vous proposons donc de changer de cap, car c’est encore possible. La première chose à faire est de restituer 30 M€ aux travailleurs picards. Et cela peut se faire simplement, en supprimant la part modulée de la TIPP, surtaxe injuste que perçoit la Région sur le carburant. Oui, il fallait la supprimer, comme l’a fait Ségolène ROYAL. Prenez exemple sur elle, monsieur le Président, c’est une Socialiste. Mais je vous invite aussi à consulter son budget de 2009. Il est ici, et je peux le mettre à votre disposition. Elle a détaillé clairement ses priorités et ses mesures en cette période de crise. On rêverait presque d’être Picto-Charentais ! Nous vous demandons donc de restituer aux automobilistes ces 22 millions d’euros de modulation de la TIPP. Nous vous proposons également de revenir sur la hausse de 12 % de la taxe sur les cartes grises que vous nous proposez et qui entraînera cette année près de 8 M€ de recettes supplémentaires par rapport à 2008. Cela fait donc bien 30 M€, que nous vous proposons de rendre aux Picards. 30 M€ qui représentent du pouvoir d’achat pour les familles de Picardie. C’est en effet un geste fort que vous pourriez faire. 151 Mais où trouver l’argent, allez-vous me dire, dans ce budget qui nous est présenté ? Mais dans vos caisses, monsieur le Président ! Chaque année vos comptes administratifs présentent un solde en excédent : • • • 40 M€ en 2005 7 M€ en 2006 20 M€ en 2007 Par ailleurs, comme l’a dit brillamment notre collègue Roger MEZIN, vous ne consommez pas les emprunts que vous faites. En effet, en 2006, 0 € ont été mobilisés, sur un emprunt d’équilibre voté de 165 M€ ! En 2007, 125 M€ ont été réalisés sur les 187 M€ votés. C'est-à-dire 62 M€ d’emprunt de votés en trop en 2007. Alors si avec tout cet argent vous ne pouvez pas en rendre un peu aux Picards, il faudra leur dire pourquoi. J’allais oublier de rappeler à mes collègues que même si le prix du carburant semble avoir augmenté, cela ne crée pas beaucoup d’émotion chez vous, puisqu’il y a une hausse de près de 300 % des dépenses de carburant ! Je ne reviendrai pas dessus, Roger MEZIN l’a aussi bien expliqué. Monsieur le Président, nous avons martelé notre souhait d’une gestion raisonnée dans l’intérêt général, et vous n’avez pas voulu nous écouter. Pire, vous avez continué à ponctionner le portefeuille des contribuables pour financer un train de vie déraisonnable dans une région qui souffre. Cette année, la hausse des recettes de la Région s’élève en effet à environ 36 M€ par rapport à 2008. Alors vous nous avez dit que vous n’augmentiez pas la fiscalité, on a vu l’augmentation de la taxe sur les cartes grises, mais les recettes de vos différents impôts ont été augmentées depuis quatre ans. Je voudrais rappeler aussi la taxe sur le foncier bâti qui a rapporté 2 M€, 1 M€ pour la taxe professionnelle, et 14 M€ pour la TIPP. Et bien pour nos concitoyens, cela représente beaucoup de pouvoir d’achat ! Revenons maintenant à cet « Etat » que vous critiquez tant. Cet Etat qui ne vous donne soi-disant pas assez de moyens, alors que l’on vient de voir que vous ne cessez d’en amasser depuis votre arrivée. Comme le souligne d’ailleurs aussi le CESR, il vous donne cette année 400 M€, c’est-à-dire 10 M€ de plus qu’en 2008, soit une hausse de 2,5 %. 152 De même, il vous versera cette année 175 M€ de plus qu’en 2004, soit 85 % de soutien supplémentaire ! Ces 400 M€ que vous donne l’Etat représentent 40 % de votre budget, et 50 % de vos recettes. Il est donc grand temps que vous cessiez de mettre votre mauvaise gestion de l’argent du contribuable sur le dos de l’Etat. Par ailleurs, en regardant de plus près les transferts de charges effectués de l’Etat vers la Région, puisque c’est cela que vous dénoncez depuis quatre ans, sur les deux exercices 2008 et 2009, ils ont été plus que compensés. En effet, en additionnant les augmentations des impôts indirects et les dotations et participations de l’Etat, il reste un solde positif de 38 M€, monsieur le Président. L’Etat vous donne donc ce dont vous avez besoin pour compenser stricto sensu les transferts de charges. Je crois que les Picards doivent le savoir. Cela vous ne le dites pas, comme vous ne leur dites pas qu’entre votre rapport d’activité 2005 et votre rapport d’activité 2007, les effectifs administratifs de la Région ont augmenté de 205 agents, hors personnels des lycées qui vous ont été transférés, bien entendu. Et encore, ce chiffre ne représente que la part que nous connaissons simplement grâce aux chiffres que vous nous donnez. Nous pourrions également parler de vos dépenses de communication, que vous nous présentez en baisse dans le chapitre « Communication institutionnelle » mais qui sont en réalité en hausse dans les autres chapitres de votre budget. Bien sûr, cela ne s’appelle pas « Communication » mais « Action de valorisation des politiques ». Une technique que l’on voit fleurir un peu partout dans vos documents : 730 000 € par-ci, 230 000 € par là, et au bout du compte nous arrivons à plusieurs millions d’euros de dépenses de communication pour servir vos orientations politiques personnelles ! Votre majorité serait bien avisée d’utiliser ces moyens pour s’occuper concrètement des problèmes des Picards. Dans ce contexte économique difficile, nous souhaiterions voir mises en œuvre de véritables mesures d’économie sur le train de vie de notre collectivité. Nous avons déposé plusieurs amendements allant dans ce sens et proposant de rendre aux foyers picards des impôts que vous avez injustement perçus. Nous espérions un peu plus d’intérêt pour ces amendements et non simplement d’être retoqués, comme d’habitude. 153 Ces amendements ont été rejetés, bien sûr, nous le regrettons. Mais on voit fleurir partout, voire jusque dans le métro parisien, la communication de vos schémas, et dans la France entière, alors que les Picards perdent leur travail. Votre budget, nous n’avons pas peur de le dire, va aggraver la crise que nous traversons en ce moment et ne résoudra pas les problèmes. Et pourtant des problèmes, il y en a : le chômage, la formation, le pouvoir d’achat, etc. Mais aucune réponse concrète n’est apportée. Les Picards attendent des réponses concrètes à leurs problèmes ! Pas des affiches dans le métro parisien, des dépliants à outrance, des spots télé, radio et bientôt sur le web ! Agissons et mettons dès maintenant un terme à cette politique d’affichage que vous menez depuis quatre ans ! Où sont donc les résultats lorsque l’on assiste à la catastrophe économique qu’est en train de vivre notre région ? Concernant la formation, nous avons déjà eu l’occasion de le dire plusieurs fois : où sont les résultats lorsque le chômage en Picardie augmente plus vite que la moyenne nationale ? Ce n’est pas parce que l’on met beaucoup d’argent, peut-être que ces moyens sont mal utilisés. Peut-être qu’une réelle évaluation de notre système de formation permettrait de mettre au jour des carences et d’en corriger les défauts. En ce qui concerne l’économie, le budget qui y est consacré cette année est en baisse, comme nous l’avons déjà souligné lundi. Le moment est-il bien choisi ? Où sont donc passées les promesses faites il y a à peine un mois, alors que vous annonciez un plan de lutte régionale contre la crise ? La vérité, monsieur le Président, est qu’une fois de plus vous faites de la communication. Et si vous ne mettez pas les moyens financiers nécessaires au soutien de l’économie picarde, la seule chose qui reste de votre plan, c’est un numéro vert ! Les entrepreneurs ne passeront pas l’hiver avec un tel soutien. Nous voterons contre ce budget, car au groupe « Aimer la Picardie », nous pensons qu’une autre gestion de la Picardie est possible, et je me permets de vous transmettre notre document. Je vous remercie. M. LE PRESIDENT : Je vous remercie. Je donne la parole au groupe Communiste et Progressiste pour 12 minutes. 154 MLLE DELECOLLE : Monsieur le Président du Conseil Régional, monsieur le Président du CESR, chers collègues, le vote de notre budget se déroule dans un contexte de crise mondialisée. L’envolée des matières premières, accentuée par la spéculation et la faillite du système financier marque les limites du capitalisme, ce système est incapable de s’autoréguler. Ainsi, à l’heure où des règles strictes devraient être adoptées, l’Union Européenne et la France dérégulent à tour de bras : privatisation et mise en concurrence des services à la population, suppression des Réseaux d’Aides Spécialisées aux élèves en Difficulté –RASED- de postes d’enseignants avec également la remise en cause de l’école dès la maternelle, de l’accès à la santé pour tous… On nous parle d’un trou de la Sécu à 12 Mds, mais quand on regarde combien Sarko donne aux banques, il y a de quoi se poser des questions ! Bref, toutes ces mesures ultralibérales et le plan de relance de SARKOZY ne sont au service que d’une minorité pourtant déjà bien privilégiée. Malgré les promesses électorales d’augmenter le pouvoir d’achat, rien n’a été fait. En effet, l’Etat se concentre sur des positions délaissant ses responsabilités sociales qui incomberaient dorénavant aux collectivités locales. Pourtant, les financements, eux, ne sont pas transférés. Ceci va poser problème dans les mois à venir, car sous l’effet de la crise, nos dépenses sociales vont exploser. Doit-on y voir là une volonté de nuire aux régions majoritairement détenues par la gauche ? Avec détermination, il nous faut faire face au « Big-bang Territorial » que veut nous imposer l’Etat. En Picardie, comme dans 19 autres régions, nous devons participer à la construction d’un front de résistance et de lutte contre les projets gouvernementaux visant à installer l’inégalité de traitement entre les territoires. Nous allons répondre aux déclarations du Président SARKOZY que je cite : « Le grand chantier de la réforme des administrations régionales sera ouvert dès 2009. Le moment est venu de poser la question des échelons des collectivités locales, de l’enchevêtrement des compétences, source d’inefficacité et de dépenses supplémentaires. La compétitivité de notre économie est capitale. Elle ne peut supporter un poids excessif de dépenses publiques. » Nous comprenons mieux sa volonté affichée d’étranglement des collectivités lorsqu’il impulse « sa réforme » en incluant la suppression de la taxe professionnelle. Nous comprenons mieux sa vision, lorsque le même a édicté le gel des dotations d’Etat, dans un contexte de transferts de charges massifs qui va conduire à l’asphyxie des collectivités. Nous comprenons mieux son intention lorsque le même, arrivé aux affaires, a engagé les cadeaux et intentions à l’égard des nantis. 155 « Petits arrangements entre amis » sonne comme une revanche idéologique pour déconstruire tout ce qui a été gagné par les luttes : l’originalité et l’exception culturelle, sociale et économique de la France. Faire face à ces intentions de « restructuration ou destruction massive » invite notre Région à se doter d’un budget régional pour mettre en place des politiques de protection pour le plus grand nombre des Picards et des Picardes. Déployer des dispositifs pour accompagner toutes celles et ceux qui souffrent, frappés par le chômage, la précarité et gangrenés par un pouvoir d’achat en baisse, invite le budget régional à répondre avec ténacité pour des actions de solidarité, de redistribution des aides, mais aussi pour bâtir des équipements et des infrastructures utiles pour les populations. Ainsi, nous souscrivons aux grandes lignes économiques du budget qui nous est proposé, prenant en compte les transferts-délestages sans compensations de l’Etat. Néanmoins, nous réaffirmons notre volonté pour construire des fronts de progrès afin de porter haut et fort des propositions en matière de réformes économiques. La première de nos propositions en la matière est celle de taxer les actifs financiers des entreprises pouvant alimenter un fonds régional destiné à être justement redistribué. La seconde relève de notre simple volonté politique régionale de dominer, je pèse la teneur du verbe, dominer les politiques économiques en faveur de l’emploi stable et formateur. Ce qui implique la mise en œuvre, sans attendre, la liberté, l’initiative, l’implication pleine et entière du rôle de la commission de suivi des aides économiques accordées aux entreprises, dans la confiance accordée à la dite commission, afin que ces aides économiques soient mieux contrôlées, en matière de réelle efficacité, pour développer de véritables emplois de qualité, sécurisés dans les parcours professionnels. Sur ce sujet, monsieur le Président, nous tenons à vous faire entendre notre déception de ne pas avoir été associés à la cellule de crise que vous avez mise en place. Il nous semble qu’en période de crise, toutes les intelligences, soucieuses de répondre aux maux créés par un capitalisme sauvage et prédateur auraient été de bon conseil pour véritablement tourner le dos à des politiques d’échecs et pousser plus loin le rôle et les droits de l’intervention publique. C’est sur ce sujet, monsieur le Président, que nous ressentons avec un parlé vrai votre volonté de remédier à la crise actuelle, mais en limitant une conclusion ne prenant pas la mesure et l’urgence d’inverser nos politiques. C'est-à-dire comprendre les difficultés économiques, tout en décidant de placer devant leurs contradictions les acteurs de la crise économique. 156 Une attitude salvatrice, à ce moment d’éclatement des contradictions et des dérives d’un système politico-financier basé sur l’exploitation des peuples et sur l’aliénation des consciences, aggravées quotidiennement par des médias aux ordres des puissances de l’argent, aurait mérité une seule issue qui vaille : la remise en cause globale et le dépassement d’un système. Evidemment, nous le comprenons, des frontières continuent de nous séparer d’une analyse commune et des moyens pour les résorber, mais l’actualité est présente et rien ni personne ne pourrait démentir le rejet d’un système qui oublie de placer au cœur de ses préoccupations l’être humain. Une nouvelle fois, nous demandons et exigeons une réforme de la fiscalité qui ne doit pas se reposer exclusivement sur le pillage des ménages et des foyers, via les taxes directes et indirectes, car ce sont toujours les mêmes qui sont soumis aux prélèvements obligatoires. Les élus du groupe Communiste et Progressiste réaffirment leur volonté qu’enfin la réforme des aides économiques pour sortir de la logique de guichet donne toute sa place à la commission de suivi et surtout à la mise en œuvre de la charte de progrès et de son guide d’entretien, finalisant l’octroi d’aides financières. Nous le rappelons, il ne pourrait y avoir dans la continuité du travail de notre majorité, l’absence de droit et de pouvoir d’intervention directe outrepassant l’application des critères de la charte de progrès en convalescence. Vous le savez, des aides directes sont pour la plupart attribuées à des entreprises en bonne santé financière ou appartenant à des grands groupes florissants. Il faut que cela cesse. Nous réaffirmons également notre proposition de lancer la mise en place d’une véritable politique de sécurisation de l’emploi et de la formation par l’instauration d’un « fonds régional pour l’emploi ». L’objectif d’un tel dispositif étant de favoriser l’effet de levier pour mobiliser des fonds autres que ceux du Conseil Régional : fonds européens, d’Etat, et surtout crédits bancaires. Ces quelques critiques ou contributions constructives afin de consolider notre majorité ne pourraient minorer les efforts entretenus dans le contenu de notre budget primitif 2009. Ces appréciations ne sauraient éluder les bons points à l’actif de notre budget. Nous validons les politiques de contractualisation avec les territoires, les pays, pour participer à moderniser les équipements de la Picardie. 157 Tout en prenant soin de relever l’effort de péréquation de l’Etat quasi inexistant en la matière, mais cela va de soi avec les abandons successifs concernant des options d’aménagement des territoires au profit de celle toujours plus libérale de compétitivité… sur ce sujet il y aurait des livres noirs bis à écrire pour tordre le cou au rapport KAROUTCHI. Enfin, nous restons conquérants dans les grandes lignes budgétaires pour répondre aux lourds retards occasionnés par nos prédécesseurs. Que nos collègues de l’opposition poussent des cris d’orfraie, que l’on crée un poste pour mener à bien nos missions et nos projets, que nous restions relativement modestes dans nos dépenses d’interventions, que nous progressions en matière d’investissements utiles, c’est plus que jamais nécessaire. Quant à leur éventuel sursaut d’orgueil, face au sinistre économique national, retournons-leur la question : la droite est-elle prête à légiférer pour mettre un terme à la financiarisation de l’économie que toutes ses politiques ont amplifiée depuis 2002 ? Non, aujourd’hui nous ne demanderons pas à nos collègues de l’opposition de vendre leur âme pour cautionner notre politique ambitieuse… ils seraient capables de la faire fructifier dans l’enceinte boursière du palais Bourbon pour en retirer un bénéfice financier ! Monsieur le Président du Conseil Régional, monsieur le Président du CESR, chers collègues, les principaux postes d’interventions, formation et apprentissage, aides à l’insertion, politiques éducatives, soutien aux politiques associatives, sportives, culturelles, tourisme social, grands projets structurants, politique des déplacements et désenclavement de notre région sont plébiscités et abondés en crédits importants afin de poursuivre nos actions engagées. C’est pourquoi les élus du groupe Communiste et Progressiste voteront ce budget 2009 qui mobilise les moyens financiers permettant aux habitants de notre région d’être mieux armés pour affronter la crise globale qui secoue nos territoires. M. LE PRESIDENT : Je vous remercie. Je vais passer la parole à M. Arnaud CARON, vice-président chargé des finances, et je vous rassure, on ne va pas lui donner 20 minutes, il va conclure, puis moi-même j’interviendrai. Cela me permettra de répondre aux différentes choses que j’ai entendues. M. CARON : Merci Président. Madame CAYEUX demandait tout à l’heure dans son discours : où sont les résultats à l’échelle de la durée du mandat ? 158 Les résultats sont là, et je crois que l'on en a parlé hier tout l'après-midi, on en a parlé cette semaine, durant chaque commission, et des chiffres ont été donnés. Je crois qu'il ne faut pas faire preuve de mauvaise foi et regarder ces chiffres... Madame CAYEUX nous demande si le confort et la ponctualité des trains se sont améliorés ? Elle répond non, et je réponds oui. J’ai les chiffres qui lui ont été donnés cette semaine : l'âge moyen du parc ferroviaire du TER Picardie est passé, au cours du mandat, de 20 ans en moyenne à 15 ans. Oui, le confort des trains est meilleur qu'en début de mandat. Quant à la ponctualité des trains, elle atteint désormais 93 %. Oui, la ponctualité des trains est désormais meilleure, car c'est un effort financier sans précédent qui est fait par le Conseil Régional pour le secteur ferroviaire, pour la compétence TER qui est une compétence cœur de métier du Conseil Régional. L’effort net constaté du Conseil Régional se chiffre à 113 M€ par an pour le secteur ferroviaire, c’est un effort inédit dans la Région Picardie et qui la place au rang de première région française contributrice nette au transport express régional par habitant. Ce sont des choses qui là encore donnent des résultats, avec un trafic de TER qui diminuait régulièrement entre 2001 et 2003, et qui aujourd'hui augmente -de plus de 8 % en 2006, et de plus de 5 % en 2007- avec cette tendance qui se prolonge en 2008. Alors Mme CAYEUX peut nous dire que les choses ne s'améliorent pas en matière ferroviaire, il faudra encore qu'elle soit en mesure de nous dire que ces chiffreslà sont faux… Or ils sont vrais, bien réels, tout le monde peut aujourd'hui en attester. Elle demande où sont les résultats en matière de formation professionnelle, en raillant ce qui avait été à l'époque présenté comme un Plan Marshall... On peut lui répondre qu'il y a 14 000 apprentis formés par la Région en 2008, chiffre en progression de 15 % depuis le début de la mandature... On peut aussi lui répondre par le nombre de demandeurs d'emploi qui accèdent aujourd'hui, grâce aux dispositifs régionaux, à une formation diplômante, en progression de plus de 42 % depuis 2004, avec un taux d'insertion qui a augmenté de plus de 10 points en quatre ans. Ce sont des chiffres, ce sont des résultats à échéance de la durée du mandat, alors même que nous n'avons pas encore terminé. Et même, dans certains domaines, nous avons dépassé nos engagements. Vous vous rappelez qu’en début de mandat nous nous étions engagés sur un plan de construction dans les lycées publics à hauteur de 300 M€. C'est aujourd'hui vers 550 M€ que nous nous dirigeons à ce titre-là, c'est-à-dire un engagement initial dépassé de plus de 80 %. Qui plus est, dans les bâtiments des lycées, nous nous engageons vers des économies d'énergie et nous rendons accessibles aux handicapés plus de 42 lycées. Donc, dans ces domaines là aussi, qui sont nos cœurs de métier, nos compétences obligatoires et historiques, nous faisons plus et mieux, dans l'intérêt du développement de la Région. 159 Pour les familles, pour les jeunes aussi, nous faisons plus et mieux. On peut reprendre l'exemple des 100 € que reçoit chaque lycéen pour ses acquisitions de livres : ce sont 84 000 lycéens qui sont concernés par cette mesure du début de la mandature. On peut parler aussi de notre contribution de 90 € à l'achat d'une couverture complémentaire de santé, qui cette fois-ci concerne 11 000 étudiants boursiers. Ce sont des résultats chiffrés à hauteur de la mandature. De même, pour les salariés, 15 M€ sont dépensés chaque année pour des tarifs préférentiels en ce qui concerne le train. Des trains qui, comme ont l'a vu, sont plus sûrs et plus accessibles qu'auparavant. Au niveau de la formation, ce sont un million d'heures de formation dispensées par notre outil de formation professionnelle, concernant plus de 2 500 personnes. On pourrait multiplier ces chiffres, mais encore une fois, cela a été fait toute la semaine. On peut regretter qu'une partie de l'opposition n'ait pas souhaité écouter ces chiffres. Concernant l'évaluation, c'est quelque chose qui a été abordé dans plusieurs discours. C'est une démarche complexe, qui est en route actuellement dans le cadre de l'Agenda 21. Vous voterez une deuxième version de l'Agenda 21, du moins j'espère, au cours de 2009. Dans le cadre de cet Agenda 21, nous mettons en place des dispositifs d'évaluation, non seulement au regard des critères du développement durable, mais aussi au regard des critères objectifs que l'on vient de mettre en place pour améliorer sans cesse l'ensemble de nos politiques publiques, pour les rendre plus efficaces, pour rendre chaque euro que nous dépensons efficace du point de vue du développement de la région. Et dans ce cadre-là, nous souhaitons avoir une région plus ouverte sur l'Europe et sur le monde, c'est ce que nous faisons avec le renforcement, tous les ans, de la politique de coopération décentralisée. L’objectif a été rappelé tout à l’heure, de consacrer 1 % de notre budget à cette politique en fin de mandat, malgré une qualité irréprochable des programmes qui sont menés. Au niveau de notre autonomie fiscale, sur laquelle est revenue également Mme CAYEUX, nous le disons sans cesse également, l'autonomie fiscale des régions françaises est très faible, ce qui les met dans une situation financière délicate. Contrairement à ce qui a été dit, et je veux tout à fait m'élever contre cette idée, les transferts de compétences effectués dans le cadre de la loi du 13 août 2004 représentent pour nous un coût net de 15 M€ cette année, qui sont non compensés. 160 C'est-à-dire que la compensation prévue par l'Etat, eu égard aux compétences transférées, est insuffisante de 15 M€ par an. J'espère être clair quand je dis cela. C'est un chiffre que je n'invente pas, c'est un chiffre qui a été établi par la commission d'évaluation des transferts, commission pluraliste où l'opposition était présente, et non seulement l'opposition, mais aussi des personnes extérieures au Conseil Régional, des universitaires, des comptables, etc. C'est donc un chiffre qui n'est pas contestable et qui a été approuvé, y compris par des gens qui sont tout à fait extérieurs au Conseil Régional. On revient aussi souvent sur la part modulable de la TIPP, qui nous est présentée comme une recette fiscale indirecte. En réalité, sur les 122 M€ de recettes fiscales TIPP, seuls les 22 M€ sur lesquels nous avons la possibilité d'agir représentent une véritable recette fiscale. On pourrait considérer que le reste de cette recette TIPP est en fait une dotation. Venons-en aux dotations d'Etat. Elles sont en stabilité, vous avez cité le chiffre de 2,5 % de progression, qui pour le coup est exact ! Il correspond à peine à l'inflation constatée, alors que précédemment, les dotations des collectivités évoluaient en fonction de l'inflation, plus la moitié de la croissance. C'est ce que l'on appelait le pacte de croissance entre l'Etat et les collectivités. On parle désormais de pacte de stabilité, où les dotations de l'Etat sont censées suivre le niveau de l'inflation, niveau qu'elles suivent difficilement puisque par divers biais, et la réduction de transferts qui ne sont pas considérés comme des dotations, l'un dans l’autre, l'Etat arrive à nous faire des transferts qui globalement n'évoluent pas cette année. D'une manière générale, il faut bien garder à l'esprit que les dotations faites par l'Etat, historiquement, pour compenser des transferts, sont d'une manière générale elles aussi insuffisante pour assurer les charges que nous avons à assumer. On peut prendre l’exemple de la DRES -dotation régionale d'équipements scolaires- qui est censée financer nos investissements en matière de lycées publics dont je parlais tout à l'heure. Cette DRES représente environ la moitié des sommes réellement dépensées par le Conseil Régional pour exercer cette compétence. C’est sans parler également des difficultés auxquelles nous avons à faire face, dans ces relations sans cesse tendues avec l'Etat, c'est sans parler de cette réforme de l’écrêtage de la taxe professionnelle qui nous coûte 14 M€ par an, sur une décision prise unilatéralement et qui a un effet rétroactif, puisque les hausses décidées en 2004 n’ont en réalité pas pu s'appliquer. Au niveau des choses à signaler dans ce budget, bien entendu, la hausse de 1 € euro du tarif par cheval fiscal de la carte grise, beaucoup dénoncée par une partie de l'opposition. Il faut sans cesse rappeler que la Région Picardie a le tarif régional de carte grise le plus faible de France. Il se situe désormais à 28 € par cheval fiscal, contre 34 € par cheval fiscal dans le reste de la France, et encore il s’agit d’une moyenne, avec des pics beaucoup plus importants dans certaines régions. 161 Il faut également signaler, puisque nous sommes sur les recettes fiscales, que nous utilisons autant que possible, pour obtenir des résultats en termes de développement, les possibilités d'exonération que nous offrent le Code Général des Impôts, à savoir l'exonération de taxes professionnelles sur les entreprises de moins de 150 salariés situées en zone urbaine sensible. On peut citer également l'exonération de taxe professionnelle pour les jeunes entreprises innovantes. Au niveau du foncier bâti, une exonération à hauteur de 50 à 100 % de la valeur locative des installations des entreprises qui luttent contre la pollution ou économisent l'énergie, etc. On peut aussi parler de la suppression de taxe professionnelle pour les cinémas classés « Art et Essai ». Nous utilisons donc aussi le levier fiscal pour agir en matière de développement sur la Picardie. Au niveau des dépenses, je n'y reviens pas. Un budget qui prévoit 967 M€ de dépenses, or charges de la dette, avec une charge de la dette qui, n'en déplaise à M. MEZIN, est croissante et qu'il va falloir assumer à l'avenir. Nous avons fait de nouvelles inscriptions d'autorisations de programme ferroviaire à hauteur de 162 M€, c'est quelque chose qui est absolument considérable. Egalement, nous avons inscrit cette année des autorisations de programme correspondant au FRAPP tri-annuel à hauteur de 80 M€, avec des stocks d’AP et d’AE dont nous avons parlé tout à l’heure et sur lesquels je ne reviendrai pas. Donc, globalement des crédits de paiements qui s'établissent à 967 M€, dont 327 M€ en investissement, et 640 M€ en fonctionnement, et globalement une voilure budgétaire qui est maintenue égale à celle de l'année dernière. C'est-à-dire que grâce à notre effort financier, grâce à une stratégie financière qui avait été définie en début de mandat, nous parvenons à maintenir cette voilure, c’est-à-dire notre capacité à intervenir. Et, malgré la crise qui se fait jour depuis quelques mois, nous parvenons malgré tout à garder un niveau d'intervention qui permet justement de pallier les effets les plus urgents de la crise. Je crois que le Président reviendra sans doute sur le plan de sauvegarde des entreprises qui, madame CAYEUX, ne suppose pas de crédits de paiement puisqu'il s’agit de garantir des emprunts. Cela ne suppose donc pas de crédits de paiement, cela s'intègre uniquement en mouvements d'ordre, cela n'a donc pas à intégrer le budget. Je ne serai pas plus long mes chers collègues, mais avant de terminer, puisque l'actualité l’impose, je tiens à vous rappeler que la Région, dans l'encours de dette actuelle, ne dispose d'aucun prêt toxique. Sa dette est désormais constituée à 58 % environ de prêts à taux fixes, et du reste en prêts à taux variables sur des index sécurisés qui ne posent pas de problème. Nous n'avons pas d'emprunts sur des produits dérivés, sur des produits complexes, ces produits que la presse appelle des produits toxiques. 162 Il faut savoir qu'il y a quelques jours, nous avons levé une tranche d'emprunt de 25 M€ sur 30 ans à taux fixe, à 4 %. Dans le contexte actuel, c'est plutôt une performance, une performance qui a été accomplie grâce à la compétence de nos services, qui une nouvelle fois a été mise à l'épreuve avec succès, services qu'il convient de remercier pour le travail gigantesque que représente cette élaboration budgétaire, toute cette semaine de travail et de débat avec un stress qui est tout à fait particulier pour eux. On a parlé d’eux d’une manière générale tout à l'heure au cours du débat, mais il faut encore une fois sans cesse louer leur engagement et leur professionnalisme. Je vous remercie mes chers collègues. M. LE PRESIDENT : Merci monsieur le vice-président. Pour commencer, je vais m'associer à vous pour féliciter les services pour la qualité du travail qui est fourni. J'ai entendu un certain nombre de choses qui me surprennent. On me fait le coup de la part de fonctionnement et de la part d'investissement... Est-ce moi qui ai voté la loi du 13 août et qui n’ai remis aux collectivités que du fonctionnement ? C'est votre volonté, qui a été faite et qui est réalisée ! Alors on traduit un budget qui passe d’environ 600 M€ à 1Md€. Ces 400 M€ d'impôts supplémentaires levés sur les Picards, c'est une décision du pouvoir central, que vos amis ont prise. Je n'y peux rien. On fait avec ce que l'on nous donne. Et puis, vous me faites une très belle comparaison, disant : « Regardez, en Poitou- Charente, on ne fait pas... » Mais on vit en Picardie ! Et en Picardie, que s'est-il passé dans le mandat précédent ? On a baissé les impôts de 10 points, et au moment où le gouvernement de gauche enlevait la part de la taxe d’habitation, on la reçoit minorée. Entre ce que l'on n'a pas reçu, que l'on ne peut plus prendre, et les 14 M€ d'écrêtement de la taxe professionnelle, vous avez vos 30 M€ ! Mais ça, on n’en tient pas compte ! On vit dans un monde ailleurs… C'est Blanche Neige...!!! Et quand on me fait le coup de l'augmentation scandaleuse des impôts... Pour une famille Beauvaisienne, ce sont 30 € de plus par an pour moi, et pour vous ce sont 300 € sur la même période. MME CAYEUX : Non ! M. LE PRESIDENT : 300 € sur la même période, 10 fois plus ! Où est le scandale ? Parce que 30 € et 300 €, c'est du pouvoir d'achat direct. Ce sont des euros et non des pourcentages, c'est la réalité. Je n'ai donc pas bien compris ce débat surnaturel que l'on nous a fait ! 163 Le vice-président a d’ailleurs parfaitement répondu. Nous n'avons pas choisi de lever l'impôt, on nous l'a donné comme recette sur ce que l'on nous a délégué. Vous nous dites qu’il ne faut pas le prendre… Non, on ne va pas le prendre, et on ne va pas le faire en plus ! Après, vous nous dites que l’on va se replier uniquement sur nos compétences. Auquel cas, sur nos compétences, je n'aurais pas mis beaucoup d'argent sur le Grand Beauvaisis... Il faut être clair ! Je n'aime pas ces faux débats, qui relèvent de je-ne-sais-quoi... MME CAYEUX : Justement, excusez-moi, mais ce n'est pas un débat ! M. LE PRESIDENT : Je vous ai écouté, madame ! Quand on nous fait le procès de dire : « Là en moins, là en moins, là en moins… » Je m'inscris en faux ! Mauvaise lecture, qui a été démontrée hier tout l'aprèsmidi. Mais votre discours a été écrit avant, et donc on n'en tient pas compte ! On continue à dire la même chose. On pose en permanence des questions, on répond à ces questions, mais dans l'expression finale, on n'en tient pas compte ! Cela veut dire quoi ? Vous venez juste faire une petite démonstration, dire : « Je vous rappelle que je suis la présidente d'un groupe et -comme vous l'avez dit 10 fois- bientôt c'est les élections ! » Cela vous regarde, ce n'est pas pour moi un sujet qui pose problème. C'est votre vision stratégique et non la mienne. En tout cas, je veux simplement dire que ce budget, et le vice-président vient de le dire, est un budget au service de la Picardie, pour agir sur la Picardie. Qu'a-t-on fait sur cette crise ? On n'a pas dit que l’on allait faire des mesures électoralistes. Non, on a dit qu’avec l'Etat qui a décidé d'un certain nombre de choses, avec l'ensemble des partenaires, nous allons ensemble nous associer, et ne pas simplement, nous dans notre coin, communiquer et dire que l’on est là... Parce que ce qui est le plus important, c'est d'agir, et d'agir comme je l’ai rappelé, sur les entreprises, sur les collectivités territoriales. Comme vient de le dire Arnaud CARON, nous ne sommes pas dans la difficulté, et donc on fait une déclaration pour dire que les 40, 50 ou 60 M€ de la Caisse des Dépôts et Consignations à des taux minorés, on ne va pas les demander. On va laisser les autres collectivités qui ont des situations plus complexes que la nôtre aller les demander. Je crois qu'il faut que là aussi la solidarité soit au rendez-vous. Ensuite, je l'ai dit également, il faut agir pour l'ensemble de nos concitoyens qui ont des difficultés, et ce numéro vert sert à tout cela. On en est aujourd'hui à un peu plus de 400 appels. Parce que la crise, ce n'est pas que des mots, c'est une réalité. On a cité tout à l'heure un certain nombre d'entreprises dans le département de l’Oise, dans le département de l'Aisne, dans le département de la Somme. Mais derrière ces noms d'entreprises, ce sont des hommes, des femmes, des familles. Et c'est là qu'il nous faut intervenir. 164 Oui, ce budget a de l'ambition, il a l’ambition de dire, au moment où il y a la crise, on accroît la voilure en matière d'investissement, on aide l'économie réelle, et en même temps on n'augmente pas les impôts. Pourquoi n'augmente-t-on pas les impôts ? C'est extrêmement simple, si l’on augmentait les impôts, on passerait de 13,7 M€ d'écrêtement sur la taxe professionnelle à 1 ou 2 M€ de plus. On ne toucherait donc toujours pas plus sur la taxe professionnelle, mais cela viendrait directement impacter les familles sur le foncier. C'est pourquoi on a choisi de ne pas le faire, parce qu'il y en a qui sont respectueux des habitants de cette région dans une crise, et qui essaient d'être au rendez-vous de la solidarité. Oui, on a eu un débat, et je crois que sur un certain nombre de sujets il a été intéressant. Mais en même temps, j'ai le sentiment que quand on nous dit que l’on ne répond pas... Mais même quand on répond, cela ne sert à rien puisque je continue à entendre les mêmes choses ! Vous aviez décidé de les dire, il vous appartient de les dire, tout le monde aura été entendu. Et maintenant, on va passer à l'acte, on va voter et on va voir qui va voter. VOTE DU BUDGET PRIMITIF DE L’EXERCICE 2009 M. LE PRESIDENT : Je soumets donc aux voix le projet de budget 2009. Vous avez sur table le projet de délibération : « Le Conseil Régional décide d'adopter par chapitre le projet de Budget Primitif 2009 présenté par le Président du Conseil Régional, après avoir constaté son équilibre section par section, tant en recettes qu'en dépenses, dont le montant global s'élève à 1 303 892 483,82 €. » Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 31 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste), 24 voix Contre (3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant + 8 FN) et 2 Abstentions (2 Indépendants) 1 – Taux de la fiscalité directe de l’exercice 2009 M. LE PRESIDENT : Je vous propose d'adopter les taux de la fiscalité directe suivants -je vais vous les rappeler, parce que quand on regarde ce qui va se passer dans d'autres collectivités, il est bon de se les remémorer- : Taxe foncière sur les propriétés bâties : 4, 26 %. Taxe foncière sur les propriétés non bâties : 7,11 %. Taxe professionnelle : 3,10 %. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 31 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste), 24 voix Contre (3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant + 8 FN) et 2 Abstentions (2 Indépendants) 165 2 – Tarifs de la fiscalité indirecte de l’exercice 2009 M. LE PRESIDENT : Je vous propose d'adopter les tarifs de la fiscalité indirecte suivants : Taxe sur les permis de conduire : 0 €. Taxe sur les certificats d'immatriculation des véhicules : 28 € par chevalvapeur... Je trouve que l'expression est tout de même un peu surannée ! Disons cheval fiscal. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 31 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste), 24 voix Contre (3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant + 8 FN) et 2 Abstentions (2 Indépendants) M. LE PRESIDENT : Nous passons maintenant à l'examen de 44 rapports, dans l’ordre suivant : commissions 1, 2, 3, 4 et 5. COMMISSION INTERIEURE N° 1 « Développement économique, Emploi, Industrie, Agriculture, Artisanat, Commerce, Environnement, Tourisme » 9 – ECONOMIE 91 – INTERVENTIONS ECONOMIQUES TRANSVERSALES 91-02 – Innovation 1 – Prestation d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la réactualisation du Schéma Régional du Tourisme et des Loisirs (2008 – 2013) MME VAN HECKE : Il s'agit d'approuver une autorisation d'engagement d'un montant maximum de 70 000 € au bénéfice du prestataire qui sera chargé de la réalisation d'une étude relative au schéma régional du tourisme. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 2 - Accord cadre pour des missions d’expertise d’entreprises en difficultés - Affectation de crédits 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 166 91-05 –Structure financière 1 – Accompagnement à la reprise de l’EURL Meubles GORLIER – BONNEMAISON à Brocourt (80) Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 91-07 – Investissement immobilier 1 – Implantation de la Société Business et Décision à Amiens (80) (Conseil en systèmes informatiques) M. BELPAUME : Comme nous l'avons toujours fait depuis 2004, s'agissant d'un grand groupe européen qui a largement les moyens de pouvoir se payer cette aide et cette subvention, nous voterons contre. M. LE PRESIDENT : D'accord. MME VAN HECKE : Madame CLAUX s’abstient, j'ai son pouvoir. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 44 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 3 Communiste et Progressiste + 12 Aimer la PicardieUMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants), 3 voix Contre (3 Communiste et Républicain) et 10 Abstentions (2 Communiste et Progressiste + 8 FN) 3 - Implantation de la Société Saint-Germain et Straub à Feuquières-en-Vimeu (80) (Fabrication de robinetterie d’adduction d’eau) Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 4 – Développement de la Société Daylicer à Montdidier-Faverolles (80) – Fabrication de céréales pour petit déjeuner Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 5 - Développement de la Société ACHP à Albert (80) (Fabrication de vérins hydrauliques) Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 167 95 - TOURISME ET THERMALISME 95-01 – Activité du CRT 1 – Convention financière 2009 régissant les rapports entre le Conseil Régional de Picardie et le Comité Régional du Tourisme de Picardie MME VAN HECKE : 6 611 280 € pour le Comité Régional du Tourisme, pour cette année. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 95-02 – Aides aux autres associations dans le domaine touristique 1 - Convention d’objectifs et financière 2009 entre la Région Picardie, le Comite Régional du Tourisme de Picardie et la Fédération Régionale des Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative de Picardie (FROTSI Picardie) MME VAN HECKE : Une subvention de 50 00 € pour la FROTSI, comme chaque année. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 95-06 – Tourisme pour tous 1 – Dispositif d’aide au départ autonome pour les jeunes picards de 16 à 25 ans – Edition 2009 MME VAN HECKE : C’est sur la ligne budgétaire « tourisme pour tous », une autorisation d'engagement d'un montant maximum de 65 000 € au bénéfice du prestataire qui sera retenu pour le dispositif d’aide au départ autonome pour les jeunes picards de 16 à 25 ans. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain+ 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 168 COMMISSION INTERIEURE N° 2 « "Aménagement du Territoire, Développement durable, Infrastructures, Transports, Technologies de l’Information et de la Communication, Logement, Territorialisation des Politiques, » 5 – AMENAGEMENT DES TERRITOIRES 53 – ESPACE RURAL ET AUTRES ESPACES DE DEVELOPPEMENT 53-01 – Fonds Régional d’Appui aux Pays de Picardie 1 – Avis sur la Charte du Pays de Vexin Sablons Thelle MME FUSELIER : Je vous demande de donner un avis favorable sur la charte du pays de Vexin Sablons Thelle, pays en constitution. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 8 - TRANSPORTS 81 –TRANSPORTS EN COMMUN DE VOYAGEURS 810 – SERVICES COMMUNS 810-01 – Schéma régional des transports collectifs 1 – Avenant n°2 à la convention Région-Département relative au fonctionnement d’une centrale d’intermodalité dans l’Aisne Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 811 - TRANSPORT FERROVIAIRE REGIONAL DE VOYAGEURS 811-02 - Exploitation des services ferroviaires régionaux 1 – Convention financière 2009 entre la Région Picardie et la Région ChampagneArdenne relative à l’amélioration des transports régionaux de voyageurs et au renforcement des dessertes ferroviaires interrégionales Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 169 2 – Avenant n°6 à la convention d‘exploitation du Service Régional de Transport de Voyageurs entre la Région Picardie et la Société Nationale des Chemins de Fer Français (2007-2012) : Contribution 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 811-03 - Titre régional de Transport 1 - Convention tarifaire relative aux déplacements domicile-travail « Picardie Pass’ Actifs » - 1er janvier au 31 décembre 2009 et Convention Régions Champagne-Ardenne et Picardie relative à la mise en place d’un dispositif tarifaire interrégional pour les abonnés TER Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 818 - AUTRES TRANSPORTS EN COMMUN 818-01 - Liaisons routières express 1 – Ligne routière régionale « Soissons-Crépy-Roissy » : Autorisation de lancement d’une procédure de délégation de service public Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 7 - ENVIRONNEMENT 76 – PATRIMOINE NATUREL 76-02 – Patrimoine naturel 1 – Convention de partenariat 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 170 COMMISSION INTERIEURE N° 3 «Education, Formation tout au long de la vie, Apprentissage, Lycées, Patrimoine scolaire, Insertion, Lutte contre les discriminations, Enseignement Supérieur – Recherche» 1 – FORMATION PROFESSIONNELLE ET APPRENTISSAGE 10 - SERVICES COMMUN 10-01 – Dispositif d’accompagnement 1 - Création de Service Public Régional d’Orientation, d’Apprentissage et de Formation Permanente M. CARDON : La Picardie est la première région française à s'engager dans une réflexion importante qui nous permettra de créer véritablement un service public, avec tout ce que cela veut dire, et qui permettra pour les bas niveaux de qualification et également pour les gens en recherche d'insertion, de travailler avec par exemple un organisme comme l'AFPA, dans un cadre différent du marché. Je ne vais pas m'étendre, mais nous sommes la première région à voter ce rapport et vous aurez d'autres éléments qui vous seront présentés pour montrer l'évolution positive de ce rapport. Je ne manquerai pas d'aller rencontrer la commission du CESR concernée afin que l’on travaille ensemble sur ce rapport extrêmement important, qui change la donne dans le domaine de la formation et de l'orientation. M. LE PRESIDENT : Monsieur BELPAUME a demandé la parole. M. BELPAUME : Vous voulez instituer en Picardie un service public d'orientation, de formation tout au long de la vie et d’apprentissage, l'objectif est que les régions aient la totale responsabilité de la formation professionnelle continue, alors que l'Etat est encore partie prenante. D'un côté on reproche à l'Etat de ne pas faire assez, et de l'autre, quand il est là, on veut l'écarter. J’ai bien dit « les régions » et non « la région », car cette initiative sera relayée par une dizaine de régions (Nord, PACA, Centre, Ile-de-France, Limousin, etc.). Aussi, il faut la prendre pour ce qu'elle est d'abord : un effet d'annonce et un affichage politique de plus ! Tout d’abord, un constat : la politique mise en œuvre aujourd'hui par l'Etat et la Région en matière de formation initiale et continue fait que les retards de la Picardie par rapport au reste du pays restent les mêmes ces dernières années. On n'est pas capable de combler le retard. 171 Cette initiative intervient juste après le vote du budget 2009, qui réduit justement les crédits des politiques d'insertion et d’aides aux formations des demandeurs d’emploi, et qui ne soutient pas l’AFPA en se limitant aux crédits très insuffisants, provenant des transferts de l'Etat. On fait mieux pour lancer une politique qui serait une priorité de la Région, où le court terme est en complète opposition avec la volonté affichée pour le long terme. Le service public proposé n'est qu’une structure fonctionnelle qui ne s'appuie que sur des opérateurs majoritairement privés, à qui l’on va transférer une délégation de service public. Les moyens d'intervention se feront à l'aide de subventions -à quelles conditions ?- d’appels d’offres et de « services sociaux de formation d’intérêt général » à la mode européenne, c’est-à-dire de mandats confiés à des partenaires avec compensation de la Région pour ce service rendu. Or la formation professionnelle demande du temps, qui n’est pas compatible avec la logique des appels d'offres. Quels résultats donne cette politique d'appel qui est déjà menée aujourd’hui ? Un développement de formations courtes, voire très courtes, qui ne correspondent au besoin de temps nécessaire pour acquérir une formation ou diplôme qui sécurisera davantage les personnes sur le marché du travail. De plus, nombre des formations actuelles financées par la Région dans le cadre de la formation continue ou de l’insertion sont caractérisées par leur faiblesse pédagogique, très scolaires alors que l’on a affaire à des adultes. Parallèlement, on peut s’inquiéter d’un tel « service public » quand on va avoir à côté, début 2009, un pôle Emploi qui sera affaibli par la fusion ANPE-ASSEDIC pour s’occuper des débouchés sur le marché du travail. La volonté officielle de la Région est aussi de s'inscrire dans la sécurisation des parcours professionnels, un terme souvent galvaudé qui pour nous doit se juger à ses résultats. Ce sera une sécurisation si les formations données sont reconnues universellement et sont transférables. De même, il faut arriver à ce que chaque fois qu'une personne est en situation de non-emploi, on complète son parcours antérieur et non que l’on recommence ce qui a déjà été fait, tel que c'est souvent le cas aujourd’hui. Enfin, la sécurisation du parcours professionnel ne doit pas conduire à une régression sociale. Cela signifie offrir des conditions d’existence décentes à toutes celles et ceux qui sont dans des parcours de formation ou insertion. Aujourd'hui, mieux vaut quand cela est possible travailler en intérim que faire un parcours de formation. C'est mieux payé. Cela signifie aussi obtenir des emplois et salaires qui prennent en compte le parcours de formation effectué. Pour tout cela il faut des moyens financiers et humains, d’encadrement au sens large des parcours notamment, qui vont coûter cher. La Région seule, sans l'Etat, n'aura pas ces moyens à la mesure des besoins nécessaires, disons-le tout de suite. 172 De même, la formation professionnelle doit répondre aux besoins des Picards pour s'insérer dans le monde du travail ou prendre en compte son évolution, mais elle ne doit pas être dictée par les entreprises qui de leur propre aveu sont incapables de définir leurs besoins d'emplois futurs. Pire, ce sont elles qui freinent la formation des salariés, comme le montre la faiblesse des engagements de formation continue des entreprises picardes. D’ailleurs, pour changer cela, la Région devrait, en plus de la création d'emplois, conditionner ses aides par des engagements de formation des salariés. Ce service public ressemble par trop au service public type Sarko, qui a vu la privatisation de GDF ou demain peut-être celle de La Poste. De plus, en se tournant résolument vers le privé pour instaurer un service public, la Région contribue un peu plus à dévaloriser et marginaliser un véritable service public, celui de l’Education Nationale pour la formation initiale, déjà largement malmené et qui apparaîtra de moins en moins comme une référence. Pour toutes ces raisons, nous voterons contre ce dossier. M. CARDON : Je voudrais simplement remercier M. BELPAUME de son intervention devant les délégués de l'AFPA... On est en train d'essayer d'inventer un dispositif qui n'existe nulle part ailleurs, pour justement les sortir du marché sur le long terme. Je prends date avec vous. Dans les mots vous avez toujours raison, monsieur BELPAUME, mais il faut des actes… Et ça c'est un acte politique très fort du Conseil Régional de Picardie, qui effectivement entraîne 10 régions... J'espère que nous réussirons, car c'est un combat politique à mener. Je rappellerai cette intervention qui fera date dans cette Assemblée. M. LE PRESIDENT : Quand on veut la fin du service public, on s'exprime contre... M. CARDON : Si vous voulez qu'il meure, continuez comme vous le faites. M. LE PRESIDENT : On vote. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 46 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 12 Aimer la PicardieUMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants), 3 voix Contre (3 Communiste et Républicain) et 8 Abstentions (8 FN) 173 11 - 01 - Dispositifs d’insertion 1 – Convention AFPA 2009 de poursuite des parcours engagés en 2008 M. CARDON : Il s’agit de la poursuite des actions engagées. Normalement, l'Etat nous avait imposé le passage au marché pour le 1er janvier 2009. Mais après le combat politique que nous avons mené, particulièrement en Picardie, nous avons réussi à repousser d'un an cette échéance. Vous avez donc le rapport qui permet aux actions actuelles de se poursuivre, puis un autre pour permettre aux actions de l'année 2009 de pouvoir encore être subventionnées, c'est-à-dire dans le cadre historique de ce qu'était l'AFPA. Je voudrais préciser que vous avez dit une énorme erreur tout à l’heure, puisqu’il y a plus de 5 M€ en plus de la subvention que nous recevons de l'Etat, qui sont reversés à l'AFPA sur des actions que nous leur avons déléguées. Et d'année en année, nous ne cessons d'accroître leur travail. Mais les syndicalistes qui sont là le savent mieux que vous, monsieur BELPAUME. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 11 - 02 – Dispositifs de qualification 1 – Subvention au CREAI pour l’IRFFE dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de formation en travail social au titre de 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 2 – Convention AFPA : Année 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 174 13 – FORMATION SANITAIRE ET SOCIALE 13-01 - Formations et bourses sociales 1 – Bilan 2008 et dispositif 2009 d’aides à la mobilité internationale des étudiants et élèves en formations sanitaires et sociales Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 voix Contre (8 FN) 13-02 – Formations écoles et bourses sanitaires 1 – Fonctionnement des écoles et des instituts de formation professionnels paramédicaux et de sages-femmes pour l’année 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 42 – ACTIONS SOCIALES 42-03 - lutte contre les discriminations et égalité femmes/hommes 1 - Appel à projets 2009 « Lutter contre les discriminations pour favoriser l’égalité de traitement » Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 voix Contre (8 FN) 2 – ENSEIGNEMENT 28 – AUTRES SERVICES PERISCOLAIRES ET ANNEXES 28-05 - Aides aux étudiants 1 – Dispositif de bourses EXPIC : Modification des critères Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 2 – Actions de mobilité transnationale : Stages à l’étranger Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 48 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 4 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants), 8 voix Contre (8 FN) et 1 Abstention (1 Communiste et Progressiste) 175 3 - Actions de mobilité transnationale : Séjours à l’étranger Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 voix Contre (8 FN) 222 – LYCEES PUBLICS 222-05 – Fonctionnement des établissements hors charges de personnel 1 – Mesures conservatoires inhérentes aux sinistres survenant dans les lycées Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 2 – Assurance dommages aux biens et risques annexes (bâtiments scolaires) : Assurance flotte automobile et risques annexes véhicules lycées Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 222-07 – Charges de personnel 1 – Contrats aidés Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 222 – 02 – Construction, restructuration, réhabilitation et aménagement des lycées publics 1 – Maintenance immobilière des lycées publics Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 176 8 - TRANSPORTS 81 - TRANSPORTS EN COMMUN DE VOYAGEURS 811 – TRANSPORT FERROVIAIRE REGIONAL DE VOYAGEURS 811-04 – Tarification étudiante 1 – Convention tarifaire abonnement étudiant régional « Picardie Pass’études » : 1er janvier au 31 décembre 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 811-05 – Tarification demandeurs d’emplois 1 – Convention relative à la prise en charge du transport des personnes à la recherche d’emploi « Picardie Pass Emploi » : 1er janvier au 31 décembre 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents COMMISSION INTERIEURE N° 4 « "Culture – Sport – Santé - Traditions populaires – Loisirs - Vie associative - Economie sociale et solidaire » » 3 – CULTURE, SPORTS ET LOISIRS 31 - CULTURE 312 – ACTIVITES CULTURELLES ET ARTISTIQUES 1 – Règlement d’intervention relatif au Fonds de soutien de la politique culturelle régionale M. REUTER : Monsieur le Président de Région, monsieur le Président du CESR, mes chers collègues, même si peut-être il n'y paraît, ce rapport 312 -1 concernant le nouveau règlement d'intervention relatif au fonds de soutien de la politique culturelle régionale a bien toute son importance aujourd'hui. Il est non seulement l'aboutissement de notre schéma régional de développement culturel, monsieur MEZIN, initié en octobre 2006 et voté le 25 janvier dernier, mais encore et surtout il se veut le début d'une évolution souhaitée par les uns et les autres, se traduisant par la création d'un nouveau cadre véritablement négocié pour mener au mieux la politique culturelle régionale. Ce nouveau règlement d'intervention se fonde sur trois orientations essentielles : 177 - Faire de la culture un levier de développement, - Développer de nouvelles ambitions avec les acteurs culturels, - Organiser la gouvernance et actualiser les moyens. Pour mettre en œuvre ces orientations, la Région interviendra suivant plusieurs modalités : fonds de soutien dont il est question aujourd'hui, maîtrise d'ouvrage, commande publique, participation à différentes structures. Il m’est apparu en préambule utile et nécessaire de faire un peu de sémantique quant à l'intitulé de ce rapport 312-1, quand en effet certains entendent les mots « règlement » et « intervention », d'aucuns pourraient trop hâtivement les associer à « jugulaire » et « interventionnisme », et souligner ainsi mais à tort, une certaine caporalisation de la culture en Région Picardie. Que nenni, mes chers collègues ! Sachons raison garder, en ayant à l'esprit plutôt un contrat mutuel par lequel les partenaires que sont les acteurs culturels en région et la Région s'engagent à un soutien partagé de la politique culturelle régionale : tant sur le plan des aides financières que sur celui des objectifs concertés, en prenant bien en compte que notre collectivité territoriale ne peut se substituer à d'autres partenaires d'importance. Cela s’entend certes, mais mieux vaut le repréciser clairement. Pour soutenir ces évolutions concertées, la direction de la culture et du patrimoine du Conseil Régional renforcera ainsi ses missions d'expertise, de pilotage, d'évaluation et de gestion des dispositifs d'aides, et poursuivra son engagement dans une démarche de collaboration transversale. Le règlement d'intervention concerne donc le fonds de soutien de la politique culturelle régionale. L'ensemble des dispositifs doit servir les objectifs généraux suivants : renforcer et valoriser la présence artistique dans les territoires de Picardie, faire de la transmission de l'art et de la culture une question partagée par l'ensemble des acteurs, accompagner les acteurs culturels vers plus de professionnalisme. A propos des conditions d'instruction des dossiers, la Région s'est engagée à mieux accompagner les acteurs culturels dans la réalisation de leurs projets. Cela réclame une instruction, une expertise exigeante des dossiers, tant sur le fond que sur la forme. Les modalités d'instruction qui vous sont exposées dans tous les détails en annexe du rapport vont en ce sens. Ils seront étudiés au regard des orientations de la politique culturelle du Conseil Régional et des six objectifs posés dans le schéma régional, à savoir la qualité artistique du projet -chère à certains- la pertinence et l'ambition de ces plans de diffusion, l'inscription du projet dans un territoire, les relations effectives que permet le projet entre artistes, publics et populations de ce territoire, la mobilisation des partenariats autour du projet et son appui sur les réseaux régionaux, le professionnalisme des acteurs impliqués dans le projet. Puis, ces dossiers feront l'objet d'un examen en fonction des critères de chacun des dispositifs, relevant plus particulièrement des spécificités qui leur sont propres. 178 Enfin la direction de la culture fera alors des propositions d'intervention au viceprésident chargé de la culture : les dossiers éligibles seront enfin présentés à la commission permanente du Conseil Régional, seule instance décisionnelle de l'affectation et du montant des subventions. Un tableau en page 4 des annexes vous facilite la compréhension du processus. Chaque porteur de projet est tenu de respecter les conditions générales communes à l'ensemble des dispositifs d'aides, respect des textes en vigueur, législation sociale et fiscale, propriété intellectuelle et artistique, gestion financière saine, absence de déficit, équilibre des budgets, rigueur de la gestion comptable, diversité des ressources financières, capacité d'autofinancement, financements dits croisés, implication de l’échelon local, participation d'une commune, d’une structure intercommunale. Je n'entrerai pas dans les détails pour que cela puisse s’apparenter à un inventaire à La Prévert, même si nous savons apprécier sa poésie comme d'autres ratons laveurs... Vous avez récapitulé en annexe l'ensemble des dispositifs concernés par ce nouveau règlement relatif au fonds de soutien de la politique culturelle régionale. Dans sa démarche d’adaptabilité permanente et au regard de sa politique... M. LE PRESIDENT : Monsieur REUTER, peut-on conclure...? M. REUTER : Bien sincèrement et très chaleureusement, je tiens à remercier toute l'équipe du service régional « culture et patrimoine » pour ce bel ouvrage accompli dans la joie et la bonne humeur, tout à fait sérieusement et sans jamais se prendre au sérieux. Ainsi en conclusion, mes chers collègues, il vous est demandé d'approuver ce règlement d'intervention relatif au fonds de soutien de la politique culturelle régionale que je viens de vous présenter, d’approuver l'application progressive, soit à partir du 1er septembre 2009 des règles relatives aux dates et aux délais de dépôt des dossiers de demande. Mais avant de vous demander de voter unanimement ce rapport, un petit message personnel de l'agence REUTER à Mme l'élève de la Sainte Famille : « Le brigadier du tigre peut être sur le plan des annexes capillaires, mais plutôt bande à Bonnot que Bande à Guiniot ! » (Rires.) Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 voix Contre (8 FN) 312-01 – Soutien aux structures culturelles régionales et aux lieux de diffusion 1 – Orchestre de Picardie : Convention financière 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents 179 2 – Agence pour le Picard : Convention d’objectifs 200-2011 et convention financière 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 32 – SPORT 1 – Schéma Régional des Loisirs et des Sports de Nature 2008 – 2013 M. CHAPUIS-ROUX : Il s'agit d'un schéma important, parce que cette région innove, mais rassurez-vous, je serai court, tout simplement court puisque aujourd'hui nous n'avons pas M6 ! L'idée de construire un schéma régional des loisirs et des sports de pleine nature n'est pas une idée qui arrive comme cela, elle est le fruit d'une véritable concertation entre les différents services de la Région, qu'ils soient touristiques ou sportifs, le monde du sport, le monde de l'environnement, le monde des utilisateurs des territoires, qu'ils soient chasseurs, pêcheurs ou propriétaires terriens. Il est l'élaboration d'un document qui ne se veut en aucun cas être une substitution à ce que doivent faire les départements dans les PDESI –Plan Départemental des Espaces Sites et Itinéraires et dans les schémas qu'ils pourraient mettre en place. Il a pour but essentiel de faciliter le dialogue et la concertation sur un certain nombre de points. Mes chers collègues, comme je pense que vous avez tous lu ce rapport avec beaucoup d'attention et que vous l'avez maintenant depuis 40 jours, je n'insisterai pas trop dessus, mais l’avis du CESR, qui je pense vous sera transmis sur ce rapport, me paraît essentiel. Certains me posaient la question : mais quelles pratiques de sports de pleine nature y a-t-il en Picardie ? Je n’y reviendrai pas, elles sont détaillées dans le rapport... Oui, heureusement ! Je pourrai terminer en vous disant que ce rapport que je vous demanderai aujourd’hui de bien vouloir voter, mes chers collègues, est une première française. C'est la première fois dans notre pays qu'une région osera présenter un schéma régional des loisirs et sports de pleine nature, avec des fiches actions largement pesées par l'ensemble des acteurs du territoire dans leur diversité. C'est pourquoi ce rapport est aujourd'hui soumis à votre vote. Merci. M. LE PRESIDENT : Merci. Le Président du CESR va s'exprimer. 180 M. CAMINE : Monsieur le Président, mesdames, messieurs les conseillers régionaux, en premier lieu, le CESR souligne la démarche de concertation qui a présidé à l'élaboration de ce schéma. C'est une démarche de grande ampleur et de grande importance. Le CESR note aussi que ce schéma constitue une innovation, puisque la Picardie est la première région française à élaborer un tel schéma. Pour nous, il est important que ce schéma régional s'appuie et valorise le patrimoine naturel riche, diversifié et encore préservé de la Picardie. Le CESR souhaite dans ce cadre que le maximum d'acteurs, y compris les pêcheurs, les chasseurs, les propriétaires et gestionnaires fonciers soient associés aux travaux qui suivront le lancement du schéma. L'association du plus grand nombre sera bénéfique à cette politique porteuse du dynamisme régional, qui favorise le développement harmonieux des sports et des loisirs et de nature respectant les milieux naturels. Le patrimoine naturel contribue à améliorer l'image et la notoriété de la Picardie en termes de bien-être. Il constitue un facteur d'attractivité, tant pour les entreprises et leurs salariés que pour les structures du tourisme. C'est une des raisons pour lesquelles le CESR souhaite une communication ciblée qui mette en avant la bonne qualité des activités et leurs conditions d'exercice dans le respect de l'environnement et pour sa sauvegarde. Par ailleurs, le tourisme et l'animation sportive génèrent des emplois qui ne peuvent être délocalisés et constituent un gisement pérenne pour la Picardie. Le développement des sports et loisirs de nature est aussi l'occasion pour la Région de décliner territorialement une ambition régionale. Aussi, le CESR suggère que le schéma régional des loisirs et des sports de nature s'appuie sur les Pays comme espaces territoriaux de référence, pour rechercher la mise en relation des parties prenantes des problématiques communes, une offre équilibrée et complémentaire de loisirs et sports de nature au sein même du pays ou avec des pays limitrophes, et enfin la gestion des conflits d'usage à une échelle territoriale intermédiaire, entre le niveau local et le niveau régional. Cette approche territoriale permet aussi de stimuler les projets mutualisés, les complémentarités de loisirs et sports de nature avec d'autres démarches à l'échelle du Pays, qu’elles soient économiques, environnementales ou culturelles, et enfin l'élaboration et la valorisation d'une image locale des loisirs et sports de nature complémentaire de celle générée par le Conseil Régional de Picardie. Nous avons également noté que les pays et conseils de développements attachés à chacun d'eux constituent des instances où sont appelés à se rencontrer et se concentrer tous les acteurs de ce niveau territorial, que ce soient les élus locaux, les acteurs économiques, culturels et sportifs. 181 Pour terminer, le CESR souhaite que ce schéma soit complémentaire des autres schémas régionaux, dès lors qu'il touche au développement économique, aux politiques de formation et au patrimoine naturel. M. LE PRESIDENT : Monsieur le Président, je vous remercie. Madame LACHERIE-GOSSUIN a demandé la parole. MME LACHERIE-GOSSUIN : Merci Président. J'avais déjà des remarques à formuler la dernière fois, monsieur CHAPUIS-ROUS, et ne vous en déplaise, je vais les formuler aujourd'hui ! Après avoir été reporté lors de notre dernière session, nous allons pouvoir débattre aujourd’hui du Schéma Régional des Loisirs et Sports de Nature. Par rapport à la précédente version, nous n’avons pas manqué de noter les modifications apportées à ce document, notamment sur la fiche action n°9 relative aux sports motorisés. Vous y intégrez désormais une dimension environnementale, avec un souci de protection de la nature, des sites et milieux concernés, et nous saluons cette évolution. D’une manière générale, et tout particulièrement au sein de votre majorité, si la démarche de réalisation d’un schéma régional des loisirs et des sports de nature est fort intéressante et même louable -si ce n’est pour être un outil de communication supplémentaire au service de l’exécutif mais bien pour être le tremplin à la mise en place d’actions concrètes- force est de constater qu’il existe malheureusement un certain nombre de carences à relever qui impliquent que l’opportunité n’a donc pas été pleinement saisie. Ce schéma aurait dû être l’occasion de mettre en place un outil structurant et global alliant tous les loisirs de nature -en y intégrant notamment la chasse et la pêchele tourisme et ses enjeux, le schéma régional de développement économique, et d’une manière plus générale, l’aménagement du territoire. L’aspect du développement du tourisme qui entraînerait des retombées économiques non négligeables est en effet quasi-inexistant dans ce document de 100 pages qui se veut un modèle à exporter dans toutes les autres régions de France. Je me permets donc d’apporter plusieurs remarques : Tout d’abord, le multilinguisme. La fiche Action n°3 de ce schéma prévoit de former davantage les acteurs des loisirs et sports de nature à la pratique courante de l’anglais. Cette démarche s’avère bien évidemment justifiée et indéniablement nécessaire mais reste à mon sens bien insuffisante. 182 En effet, parallèlement aux professionnels des sports et loisirs de nature picards, c’est l’ensemble des outils de communication qui doivent être au moins bilingues anglais/français, dans la mesure où les secteurs concernés sont amenés ou peuvent être amenés à toucher des touristes étrangers. C’est d’ailleurs de cette action que peut naître un intéressement d’autant plus important pour nos espaces ainsi qu’un accroissement non négligeable du nombre de touristes dans notre région, aujourd’hui estimé à quelques 5,5 millions par an. Dans ce cas, les sites Internet, la signalétique, les plaquettes de présentation, les divers documents donc tous les supports de communication destinés au public se doivent d’être traduits au minimum en deux langues. Cela est indispensable pour notre attractivité. Ensuite, il convient de se tourner vers les professionnels des autres régions. La fiche Action n°2 de ce schéma propose la mise en place d’un Extranet professionnel commun régional. Pourquoi ne pas tourner cet Extranet vers les autres régions, en particulier vers les régions limitrophes avec lesquelles des partenariats constructifs sont possibles entre les professionnels Picards et ceux des autres régions ? Cela contribuerait bien évidemment au rayonnement de la Picardie et permettrait l’échange d’informations et la mise en place d’actions concertées avec les différents acteurs des loisirs et sports de nature. Enfin, et cela a été relevé par le CESR, pourquoi ne pas associer les pays et les conseils de développement à votre démarche ? Le CESR dans son avis de ce mardi 25 novembre souligne en effet très clairement que, je cite : « Les potentialités qu’offrent les pays et les conseils de développement pour la mise en œuvre et l’animation du Schéma Régional des Loisirs et Sports de Nature ne sont pas exploitées. » Il aurait été judicieux d’associer les pays et leurs conseils de développement à votre travail, cela aurait en effet sans doute permis de pallier à l’une des grandes carences de votre schéma, l’exploitation touristique des sports et loisirs de nature. Pour demain, cette mutualisation des efforts au sein du comité de pilotage permettrait une gestion en fonction des besoins particuliers, des différences et disparités territoriales existantes dans les différents pays. Nous nous devons de mettre en valeur les offres touristiques singulières des pays de Picardie et de pallier les carences spécifiques avérées, carences que vous ne manquez paradoxalement pas de mettre en exergue dans votre schéma. Je vous remercie de votre attention. M. LE PRESIDENT : Monsieur MONTES a la parole. 183 M. MONTES : Nous avons également étudié avec attention ce schéma des sports et loisirs de pleine nature, et donc cela me permet de déjà répondre à la première remarque de l'intervention d’Elodie, sur le fait que si cela a été reculé, c'est qu'il y avait encore des choses à discuter. On remercie la réactivité d'Olivier CHAPUIS-ROUX qui pilotait cette réflexion et ce schéma de l'avoir accepté. Je vais y revenir rapidement. Dans cette même intervention, Elodie pointe la place des chasseurs et des pêcheurs, et cela permet à notre groupe Verts-PRG de clarifier une position : nous pensons que ce schéma des sports et loisirs de pleine nature ne doit pas être un fourretout où tout le monde, y compris moi-même qui me promène avec mon enfant dans la forêt de Creil, serait déjà un sportif de pleine nature. Nous n'approuvons pas la remarque du CESR sur le sujet, les chasseurs et pêcheurs sont des utilisateurs de la nature et non des sportifs de pleine nature. De la même façon, nous avions fait remarquer à Olivier CHAPUIS-ROUX que dans les sports de pleine nature indiqués dans ce schéma, on y retrouve le golf et le balltrap. Nous n'avons rien contre ces deux sports, même si on ne les pratique pas, mais ce ne sont pas des sports de pleine nature, ce sont des sports délimités de plein air ! Si l’on considère le ball-trap comme un sport de pleine nature, alors pourquoi pas aussi le football ? Pour nous, il y a une différence entre pratiquer un sport de plein air en terrain délimité, même grand, et utiliser la nature à son état sauvage et pratiquer une activité sportive. Cela vaut pour la chasse et la pêche, mais cela vaut aussi pour le golf et le balltrap. Sur le reste du plan, nous approuvons, mais s’il est à parfaire... Il est vrai que s’agissant d’Internet et du bilinguisme, sur la partie touristique, on sent bien une volonté très forte de concilier le tourisme, l'économique, la formation et la pratique du sport. Et de ce point de vue-là, c'est la raison même d'être de ce schéma, si l’on comprend bien. On voudrait également mettre l'accent sur ce qui est appelé dans ce schéma « les mesures de bonne pratique du sport ». Le sport de pleine nature, quel qu'il soit, peut entraîner la dégradation de la nature. Nous pensons qu'il faut renforcer la collaboration avec tous les organismes, y compris les conservatoires du patrimoine et tous les organismes de défense de la nature, et les associer dans cette démarche. Après l'adoption de ce schéma, il serait important que des guides des bonnes pratiques, bien expliquées, soient adressés à tous ces sportifs. Enfin, la fiche action n°9 n'était pas acceptable dans son état initial, puisqu'elle indiquait qu'il fallait développer ou aider à développer le sport motorisé. Nous pensons qu'il n'est pas possible de réaliser la préservation de la nature tout en permettant un développement débridé des sports motorisés de pleine nature. 184 Nous remercions Olivier CHAPUIS-ROUX et la commission, qui a remplacé cette indication par « une volonté politique d'encadrer et de gérer les bonnes pratiques d'activités motorisées ». J'ajoute, et c'est une des ambitions de ce plan, que nous veillerons qu'elles soient réalisées et qu'effectivement, les départements, puisque c'est sous leur autorité, dressent les plans dont le nom est... M. CHAPUIS-ROUX : Les plans départementaux des randonnées motorisées, qui sont uniquement du ressort des départements. Facilitons les choses, mais ne les imposons pas là où ce n'est pas notre rôle ! M. MONTES : On veillera que ce schéma se propose d'être un facilitateur pour que les départements organisent ces plans. C'est la phase un de l'encadrement de la pratique des sports motorisés de pleine nature. M. LE PRESIDENT : Madame MATHIEU a la parole. MME MATHIEU : Je vais être très courte ! Monsieur le Président, monsieur le Président du CESR, le schéma présenté ce matin, à caractère non obligatoire, vous l'avez souligné, est une primeur puisqu'il est actuellement le seul en France, c’est à souligner. Il a eu le mérite non seulement de permettre un travail en commun entre personnes et partenaires qui ne se connaissent pas ou mal, mais aussi de répertorier toutes les richesses de notre région en matière de loisirs et de sports de nature. Cela va certainement permettre de les fédérer et de les accompagner, afin d'offrir un véritable choix aux Picards et aux nombreux touristes qui découvrent la Picardie. J'ajouterai également qu’il permettra peut-être de faire aussi des économies sur la communication. On découvre parfois des plaquettes, que soit pour le CRT, jeunesse et sports ou autres partenaires que vous avez cités, qui parfois proposent les mêmes informations. J'aurai une question à poser à M. le vice-président. Le Président du CESR a souligné l'importance de s'appuyer sur les territoires, puisque c'est bien là que se développent les initiatives. Ont-ils été parmi vos partenaires privilégiés dès le départ ? Une remarque, je regrette simplement que les membres de la commission 4 n'aient pas eu de rapport d'étape car, en tout cas en ce qui me concerne et comme beaucoup de mes collègues, j’ai découvert ce document il y a 40 jours. Nous aurions pu nous aussi apporter notre pierre à l'édifice. J'espère que nous aurons l'occasion, en commission, d'accompagner son évolution. Merci, monsieur le Président. 185 M. LE PRESIDENT : Monsieur JOLY a la parole. M. JOLY : Monsieur le Président, je vais être très bref et peut-être moins critique que ma collègue Mme GOSSUIN. Nous avons en effet eu une présentation assez bien faite de ce document en commission 4, par M. CHAPUIS-ROUX. J'ai lu attentivement ce document et n’y ai pas relevé qu’il contenait des choses de politique politicienne. Il y a des choses intéressantes. En revanche, on a un peu de mal à voir où vous voulez en venir. Toutefois, nous vous accordons le bénéfice du doute et donc nous allons nous abstenir, mais de manière bienveillante. Et lors de la mise en œuvre de ce schéma, nous n'hésiterons pas à voter en faveur des projets qui seront intéressants pour les Picards. A priori, ce schéma est assez intéressant. M. LE PRESIDENT : Monsieur DACHEUX a la parole. M. DACHEUX : Brièvement, pour dire que face à l'engouement que le public ressent pour la nature, je ne peux que m'en féliciter, il est évidemment absolument nécessaire, aujourd'hui plus que jamais, d'éduquer les publics susceptibles d'aller dans les milieux naturels. J'y inclurai le facteur du risque, c'est-à-dire que tous les milieux ne présentent pas les mêmes risques, et ce que je souhaite, et je suis convaincu que bien sûr ce sera fait, c'est que les experts des milieux naturels soient mobilisés pour évoquer les risques de ces milieux, afin que les utilisateurs puissent améliorer les pratiques, voire pourquoi pas les arrêter. Effectivement, certaines pratiques nuisent tellement au milieu qu'elles deviennent totalement contreproductives. Elles vont détruire la ressource, et en quelque sorte, la poule aux œufs d'or..., c'est-à-dire le développement économique et touristique qui peut rejaillir de ces activités. Il faut d'abord que le support même reste dans son état, le bon état écologique. Les experts des milieux doivent donc être mobilisés, notamment le conservatoire des sites naturels de Picardie, qui a en son sein des ingénieurs et techniciens capables de donner toutes les indications pour la meilleure des pratiques dans les milieux à risques. M. CHAPUIS-ROUX : Je ne répondrai pas forcément à toutes les questions, puisqu’un certain nombre d'affirmations qui ont été faites, en particulier par mon collègue Pascal DACHEUX, sont déjà des réalités sur le terrain. Mais il est bien de l'affirmer une nouvelle fois. S’agissant des premières concertations sur ce schéma, madame MATHEIU, je suis désolé de vous le dire, mais il a commencé bien avant que l'on arrive ! Il a commencé en 2002, à l'initiative de la Région, et a été poursuivi par le CRT dès le début 2004. 186 MME MATHIEU : Pas sous cette version. Mais c’est la méthode… M. CHAPUIS-ROUX : Ce n'est pas très grave...! La méthode aurait effectivement pu être meilleure, mais on est toujours perfectible ! 550 personnes ont participé pendant trois ans à la concertation sur les territoires. Nous venons de faire trois restitutions départementales, et la plus mémorable est celle qui a consisté à Saint-Quentin-en-Tourmont, à avoir des associations de protection de la nature et des chasseurs en train de dialoguer sur ce schéma. Je lis à l'instant un mail de la Fédération des Chasseurs de la Somme qui dit : « Hélas nous n'avons pu assister à la dernière réunion de concertation, mais nous seront présents prochainement pour pouvoir continuer à travailler avec vous, parce que vous allez dans le bon sens. » Moi, cela me suffit ! Et quand on est en train de me dire certaines choses… Elodie, je suis franchement désolé, mais lisez le document jusqu’au bout ! Le pilote du document a été le CRT, et l'Intranet est celui du CRT, qui est trilingue ! Voyons ! C'est noté dedans... Et ce ne sont ni le président du CRT ni la vice-présidente en charge du tourisme à la Région qui me diront le contraire. On a évoqué le sujet des chasseurs. Le site Internet, avec liaison avec les CDT et les autres régions : c'est bien dedans. Pour répondre aux conseils de développement, je me réfère simplement à une décision que nous avons prise de mettre en place -et ce schéma vient complètement dedans- la commission régionale de développement des sports, avec l'observatoire des sports. C'est bien demain qu'il sera mis en place et ce schéma s'intégrera. Il fallait passer ce document cette année. Pourquoi ? Parce que là, je peux tirer un coup de chapeau à l'ensemble des partenaires qui ont travaillé et, pour une fois, je vais dire du bien de l'Etat ! Effectivement, sans les partenaires de l'Etat, les hommes et les femmes en place à ce jour, même si l’un d’eux nous a quittés ce matin pour partir ailleurs, nous n'aurions pas pu mettre en place ce schéma. C'est parce que ce sont des gens de bonne volonté, qui ont bien voulu l’apporter. Il fallait que ce schéma, qui mobilisera des fonds européens demain, puisse être adopté avant la fin de l'année. Ce schéma résulte d’un travail entre le Ministère de la jeunesse et des sports, Robert DARTOIS qui est désormais parti à Saumur, la délégation régionale au tourisme, le monde du tourisme, le monde du sport, le monde des utilisateurs de la nature, les pêcheurs, les chasseurs qui ont été intégrés dans nos dialogues depuis le départ, y compris, et je reviens sur une intervention du CESR , même si cela n'a pas été au bout de la réflexion, y compris les propriétaires privés et publics... Voilà l’essence de ce schéma : 500 personnes consultées, et une restitution départementale de concertation en trois jours, avec à chaque fois 60 personnes. 187 Voilà ce qu'est un schéma qui est mené par les acteurs du terrain et qui fera référence en Picardie, mais aussi en France. M. LE PRESIDENT : Je mets ce schéma aux voix. Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 36 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 2 Indépendants) et 21 Abstentions (12 Aimer la Picardie-UMP-MoDemNouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant + 8 FN) M. LE PRESIDENT : Je propose que nous fassions une brève pause d’un quart d’heure afin que Mme la sténotypiste puisse se détendre, puis nous terminerons la session et enchaînerons sur la commission permanente qui est très courte. Ainsi nous en aurons ensuite terminé et vous pourrez aller déjeuner. La séance, suspendue à 15 heures 10, est reprise à 15 heures 28. M. LE PRESIDENT : J’ai reçu les pouvoirs de Mme BOCHAND à M. BROCHETON, et de Mme FUSELIER à Mme LEJEUNE. 33 – LOISIRS 33-05 – Jeunesse 1 – Animations des réunions du Conseil Régional des Jeunes MME ROSSIGNOL : Il vous est proposé d’attribuer une autorisation de 20 000 € destinés au fonctionnement du Conseil Régional des Jeunes. M. JOLY : Madame ROSSIGNOL n'a pas présenté le projet de manière détaillée, il s'agit d'encadrer le Conseil Régional des Jeunes par des commissaires politiques. Cela va mieux en le disant ! Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 voix Contre (8 FN) M. LE PRESIDENT : J’ai reçu le pouvoir de Mme CLAUX à Mme VAN HECKE. 188 4 – SANTE ET ACTION SOCIALE 41 – SANTE 41-04 – Amélioration de l’offre de soins/développement de la recherche 1 – Collaboration CHU-UPJV : Soutien à l’Unité Mixte de Recherche INSERM U 925 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté à l’unanimité des présents COMMISSION INTERIEURE N°5 « "Finances - Planification - Organisation Patrimoine régional (hors scolaire) – Affaires européennes – Coopération décentralisée » 0 – SERVICES GENERAUX 020 – ADMINISTRATION GENERALE DE LA COLLECTIVITE 01 – OPERATIONS NON VENTILABLES 01-03 – Finances 3 – Admission en non-valeurs Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 0202 – AUTRES MOYENS GENERAUX 0202-02 – Autres moyens généraux 1 - Marchés de télécommunications Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 2 – Modification du règlement budgétaire et financier régional : Dispositions relatives aux modalités de versement des subventions Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) 189 3 - Conception, impression et mise sous plis du guide des aides 2009 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 44 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 2 Indépendants + 8 FN) et 13 voix Contre (12 Aimer la Picardie-UMPMoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 1 Indépendant) 0202-04 – Infrastructures numériques 1 – Marché de services de télécommunications : Lot n°4 Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 49 voix Pour (18 PS + 8 Verts/PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 12 Aimer la Picardie-UMP-MoDem-Nouveau Centre et Indépendants + 3 Indépendants) et 8 Abstentions (8 FN) M. LE PRESIDENT : J’ai reçu trois questions orales du groupe de MM. GREMETZ, BELPAUME et TOURNAY. Il y aura ensuite une motion, puis l’on attaquera la CP. QUESTIONS ORALES M. BELPAUME : (Lecture de la question orale.) « Le groupe Communiste et Républicain s'élève avec véhémence contre l'orientation du gouvernement qui veut regrouper les universités en un seul pôle universitaire : quels moyens pour demain ? Donner plus « de libertés et de responsabilités » aux universités : c'est le but affiché de la loi PECRESSE. Cheval de Troie pour livrer à terme l'enseignement supérieure et la recherche publique au secteur privé, en les obligeant à ne plus faire que de l'économiquement rentable, sponsorisé par l'entreprise ? C’est ce que nous dénonçons avec force. La réforme prévoit désormais une autre répartition des moyens alloués. Concrètement, les universités et les IUT touchaient séparément leur enveloppe budgétaire. Aujourd’hui, avec la loi PECRESSE, le budget global, dont la masse salariale sera donnée uniquement à l’université dont dépend l’IUT… laquelle redistribuera ensuite sa part à l’IUT, selon des modalités totalement floues pour l’heure ! Conséquence directe de ce financement à la tête du client ? Ce sera la fin du DUT en tant que diplôme national sanctionnant des formations avec le même contenu, que l’on soit à Tarbes, Paris ou Lille. Demain, on perdra en lisibilité et en cohérence. Il y aura aussi des « bons » et des « mauvais » DUT. Perspective d’autant moins acceptable que le DUT reste un ascenseur social. Le Conseil Régional de Picardie doit peser de toutes ses forces pour qu’une université à deux vitesses ne soit pas proposée à nos étudiants, tout comme il doit demander le retrait de la réforme visant à la « mastérisation » de la formation des professeurs des écoles, des collèges et des lycées qui, en l’absence totale de concertation et dans les conditions actuelles de précipitation et d’imprécisions quant au devenir des concours, aura des conséquences désastreuses sur le niveau de formation disciplinaire et professionnelle des enseignants des premier et second degrés. (Motion votée à l'unanimité du conseil scientifique de l'UPJV.) 190 En fait, on veut recruter des enseignants à bac +5 sans les payer beaucoup plus (au contraire, on leur paierait une année de moins lors des études !) et, surtout, en réduisant les stages pratiques sur le terrain. On aurait ainsi des formations très théoriques sans presque de pratique ! De plus, la réforme est pénalisante pour une région comme la nôtre qui peine déjà à pourvoir ses besoins en enseignants à bac +3. La réforme, outre qu'elle est grave car elle conduit à un cursus peu professionnalisant, va organiser un peu plus la pénurie d’enseignants en Picardie. » M. JOLY : Ce n’est pas une question… Il n’y a pas de question ! M. LE PRESIDENT : S'il vous plaît, il n'y a pas de débat. La réponse sera apportée par M. CARDON. M. CARDON : On ne peut que partager l'inquiétude exprimée par les collègues du groupe Communiste et Républicain, et je voudrais indiquer ce que la Région a fait quant à ces éléments-là. Que ce soit la loi LRU, la mastérisation des formations enseignantes ou le statut d'étudiant chercheur que vous avez oublié dans votre question, ces projets ne sont pas des projets intéressants pour une université comme la Picardie, et ne sont pas des projets intéressants globalement pour la majorité des universités de notre pays. Ils sont réservés à quelques dizaines d'universités en France qui deviendraient des hypers pôles universitaires, et auraient vocation à voir disparaître notre seule université. Donc, nous combattons. Nous avons rencontré les étudiants, les chercheurs et les personnels ATOS. On devait d’ailleurs les recevoir à 14 heures aujourd'hui, mais notre calendrier ne l'a pas permis. Je les reverrai en début de semaine prochaine pour d'abord leur apporter notre soutien. Ce matin, nous avons par procuration voté contre le budget présenté au conseil d'administration de l'UPJV, pour marquer notre volonté de voir l'Etat tenir ses engagements d'abonder les budgets universitaires qui aujourd'hui sont en grande difficulté. Nous avons également voté par procuration, mais après avoir discuté, une motion présentée au conseil d'administration de l'université qui s'est déroulé ce matin. Je vais moi-même rencontrer la semaine prochaine, différents directeurs d'IUT pour regarder ce qui va se passer pour ces organismes. Je veux seulement rappeler que sur le budget de l'UPJV, la part régionale se situe aujourd'hui à près de 10 % du budget global, c'est-à-dire que par rapport au contrat quadriennal avec l’Etat, la Région Picardie contribue davantage au fonctionnement direct de l'université que ce que l'Etat ne fait en un an. M. TOURNAY : (Lecture de la question orale.) « Le groupe Communiste et Républicain s'insurge contre un projet de recul de civilisation inamendable sur le travail dominical. Le rejet monte de toutes les organisations syndicales, des collectifs de citoyens, de l’épiscopat, de nombreuses collectivités et d’élus de toutes sensibilités, chez de nombreux parlementaires de tous les groupes à l’Assemblée Nationale et au Sénat. 191 Ce projet est tellement régressif pour la vie sociale, familiale et sociétale que tous se rassemblent pour s'y opposer. Au nom du groupe Communiste et Républicain, je réitère une position claire et combative. Dans le pays comme à l'Assemblée Nationale, nous entendons tout faire pour rassembler sur une position sans ambiguïté. Nous disons NON, mille fois NON à ce projet que rien ne saurait justifier, sinon la volonté, la seule volonté des groupes commerciaux de liquider plus vite le petit commerce, de surexploiter encore plus les salariés et de se permettre tout et n’importe quoi. Des dérogations existent pour les situations particulières. Il faut les respecter dans l’esprit et la lettre. C’est loin d’être le cas. Mettre le doigt dans ce projet, c'est faire le jeu de ceux qui souhaitent une remise en cause du repos dominical. C’est pourquoi, avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, le groupe Communiste et Républicain combattra sans concession ce projet et demande que le Conseil Régional de Picardie se positionne de façon combative dans ce sens, avec clarté. Nous avons la conviction, que nous pouvons, en nous appuyant sur l'opinion publique, contraindre le gouvernement à le retirer. » M. JOLY : Il n'y a pas de question ! On est d'accord avec M. TOURNAY... M. LE PRESIDENT : Il ne me semble pas vous avoir donné la parole, on peut se taire ! Je répondrai personnellement à votre groupe, monsieur TOURNAY, que je suis comme vous, je ne valide pas ce type de proposition, mais ce n'est pas dans cette Assemblée que l'on peut changer les choses. Ceci relève de la loi, et la loi, pour l'instant, est encore votée par le Parlement, c’est-à-dire par l'Assemblée Nationale et le Sénat, et non par le Conseil Régional de Picardie ! Le Conseil Régional de Picardie, c'est ma position personnelle, est complètement opposé à une modification de la loi, mais ce n'est pas ici que l'on pourra le faire. Je vous demande de passer à la question suivante. M. TOURNAY : (Lecture de la question orale.) « Le groupe Communiste et Républicain tenait à alerter sur la situation préoccupante des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté. Ce dispositif a été mis en place par l'Education Nationale en 1990, pour prévenir et remédier aux difficultés scolaires et à leurs conséquences. 192 Les RASED, lorsqu'ils fonctionnent avec une équipe complète et qualifiée, créent et recréent par leurs actions quotidiennes de proximité, les liens nécessaires à la promotion d'une école humaniste, œuvrant à l'équilibre des chances et à la cohésion sociale. Les personnels des RASED sont, avec l’enseignant, les premiers interlocuteurs lorsque survient la difficulté scolaire. Il est donc indispensable de conserver ce personnel qualifié et formé en nombre suffisant. Comme les enseignants d'Amiens, d’Albert et de toute la France qui agissent pour les familles, le Conseil Régional de Picardie doit apporter son soutien et appuyer les citoyennes, les citoyens et les enseignants pour exiger que l’ensemble des députés picards votent contre cette mesure. » M. LE PRESIDENT : Monsieur FILLION-QUIBEL va répondre à votre question. M. FILLION-QUIBEL : Brièvement, mais c'est un sujet important. Les trois interventions de nos collègues montrent qu'il en tombe tous les jours actuellement, mais c'est une question vraiment sérieuse. C'est encore une décision du Ministre de l’Education de supprimer les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficultés, qui me semble aller dans le mauvais sens. Ce n'est pas non plus une compétence régionale, puisque ces réseaux sont essentiellement ou quasiment tous dans le primaire. Il n'empêche que ces soutiens s'adressent aux enfants qui sont en grande difficulté dans nos écoles primaires, et de ce point de vue-là concernent tous les citoyens. Et pour ce qui nous concerne, je crois que cela heurte profondément la conception que l'on peut avoir de société et de la vie en société. Pour insister un peu et mesurer les enjeux de la disparition programmée de ces réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, seulement une citation d’un propos d'Antoine PROST, historien de l'éducation, qui concernant cette question a écrit : « Une catastrophe est en marche, le forfait s'accomplit dans l'indifférence totale ou presque. » Indifférence presque totale peut-être… jusqu'à ce jour. Dans l’une de ses déclarations récentes, le Ministre a dévoilé ses véritables intentions : il souhaite supprimer dès cette année un quart des réseaux d'aides, c'est-à-dire que globalement cette nouvelle organisation de l'école primaire accentuera l'échec scolaire. Je l’ai dit, il en tombe tous les jours et on a l'habitude... On s'en prend toujours aux mêmes, toujours les plus faibles ! On économise encore aujourd’hui des postes dans l'Education pour payer les cadeaux fiscaux aux nantis. Tout va bien dans la France de SARKOZY : c’est Robin des bois, mais à l'envers ! Sur cette question, je suis ouvert pour m'associer à toute motion que l'on voudra bien nous proposer. Mais si ce n'est qu'une question sur laquelle il n'y a pas de question, je ne sais pas faire ! M. LE PRESIDENT : Merci. 193 J'ai été saisi d'une motion, qui la présente ? EXAMEN D’UNE MOTION M. GUINIOT : Non, Président, ce n'est pas passé à la conférence des présidents... M. LE PRESIDENT : C'est passé, je l’ai annoncée. Qui présente la motion ? M. JOLY : On l’a eue, on peut passer au vote ! M. MASSEIN : Je vais la présenter ! C'est une motion présentée par les trois groupes de la majorité, concernant l'éducation populaire. Vous savez qu'un certain nombre de postes qui étaient mis à disposition de différents mouvements populaires vont être retirés pour cause de restriction budgétaire. Compte tenu du rôle indispensable que ces associations jouent, nous présentons cette motion pour protester solennellement contre cela. M. LE PRESIDENT : Je mets aux voix cette motion. Il est procédé au vote à main levée sur la motion qui est adoptée par 36 voix Pour (18 PS + 8 Verts-PRG + 5 Communiste et Progressiste + 3 Communiste et Républicain + 2 Indépendants) et 21 voix Contre (12 Aimer la Picardie-UMP-MoDemNouveau Centre et Indépendants + 8 FN + 1 Indépendant) La séance est levée à 15 heures 43. 194 DOCUMENTS EN ANNEXE 195 196 ANNEXE 1 : AMENDEMENTS 197 198 COMMISSION 1 *** 199 COMMISSION 1 9 91 PAGE : 43 AMENDEMENT BP 2009 ACTION ECONOMIQUE INTERVENTIONS ECONOMIQUES TRANSVERSALES AMENDEMENT PRESENTE PAR FRANCK PIA GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 91 – 02 INVESTISSEMENTS IMMATERIELS VI - FONDS DE SOLIDARITE Suppression du fonds de solidarité Nous estimons que cette action relève de la défense syndicale. Dans le cadre du Schéma Régional de développement économique, nous proposerons la mise en place d’un fonds destiné à accompagner le reclassement et la reconversion professionnelle des salariés menacés par une fermeture d’entreprise ou victimes d’un licenciement économique. En attendant nous proposons d’imputer la suppression de ce fonds sur les recettes fiscales. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses - 50 000 Euros *** 200 COMMISSION 1 9 91 PAGE : 122 AMENDEMENT BP 2009 ACTION ECONOMIQUE INTERVENTIONS ECONOMIQUES TRANSVERSALES AMENDEMENT PRESENTE PAR FRANCK PIA GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 93 – 02 QUALITE ET VALEUR AJOUTEE III) AMELIORATION DE LA QUALITE DES PRODUCTIONS AGRICOLES Les mesures agri-environnementales qui sont proposées aux agriculteurs dans le cadre du PDRH doivent aider les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. L’état et le conseil régional se sont associés dans le cadre du PVE pour aider les agriculteurs à investir dans du matériel, des outils, des aménagements qui visent à protéger la ressource en eau. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue, qu’au delà des aides, les agriculteurs ont des besoins importants en terme d’accompagnement et de formation pour adapter leurs pratiques au nouveau contexte, c’est pourquoi il nous semblerait nécessaire de renforcer le poste « amélioration de la qualité des productions agricoles » Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : Total des augmentations de dépenses INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 +200 000 euros Total des diminutions de dépenses *** 201 202 COMMISSION 2 *** 203 COMMISSION 2 5 56 PAGE : 106 AMENDEMENT BP 2009 AMENAGEMENT DES TERRITOIRES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION AMENDEMENT PRESENTE PAR LE GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 56-05 DIFFUSION ET COMMUNICATION La mise en place de la web TV régionale est présentée comme le prémisse de la création d’une télévision régionale. Ce projet inquiète cependant les personnels de France 3 Picardie. Cette nouvelle chaîne viendrait en effet concurrencer directement ses programmes et aurait pour effet d’affaiblir une structure déjà considérée comme fragile. Par ailleurs, en cette période de crise économique, il apparaît peu opportun de créer de nouvelles dépenses de communication, qui plus est un nouveau média piloté directement par l’exécutif régional. Cet amendement propose donc la suppression de cette action et une économie de 1 million d’euros qui pourra être consacré au pouvoir d’achat des Picards. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses - 1 000 000 *** 204 COMMISSION 2 AMENDEMENT BP 2009 AMENAGEMENT DES TERRITOIRES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION 5 56 56-11 SOUTIEN À LA TELEVISION REGIONALE PAGE : 106 AMENDEMENT PRESENTE PAR LE GROUPE VERTS-PRG Ajout d’une ligne budgétaire 56-11 SOUTIEN A LA TELEVISION REGIONALE 1. PRESENTATION GENERALE DE L’ACTION – OPERATION La multiplication des vecteurs de diffusion audiovisuelle (câble, satellite, internet, réseaux sociaux…) et des chaînes de télévision TNT a contribué à fragiliser France 3 Picardie, qui n’est toujours pas émise par voie hertzienne sur l’ensemble du territoire de la Région, comme l’ont souligné les récentes conférences citoyennes relatives au SRADDT. Dans un contexte de réforme nationale de l’audiovisuel public qui menace les antennes régionales de France 3, plutôt que de créer une nouvelle chaîne, le Conseil régional souhaite consolider France 3 Picardie en permettant sa diffusion sur tout le territoire et en développant ses programmes régionaux. Par ailleurs, France 3 Picardie constitue vraisemblablement, par sa popularité ancrée de longue date, le vecteur le plus pertinent pour diffuser une information régionale plurielle, représentative de la richesse et de la diversité de nos territoires. 2. REFERENCES JURIDIQUES 3. OBJECTIFS POURSUIVIS L’objectif est de favoriser le maintien de France 3 Picardie et son développement par l’extension de sa diffusion par voie hertzienne à tout le territoire régional et la diffusion de programmes régionaux. 4. MODALITES GENERALES D’INTERVENTION Convention avec France 3 Picardie. 205 5. MONTANTS Ces dépenses d’investissement et de fonctionnement supplémentaires sont financées par une réduction des dépenses d’investissement et de fonctionnement de mêmes montants sur l’action « Télévision régionale – web-TV », ligne budgétaire 56-05 « DIFFUSION ET COMMUNICATION», fonction 5 « AMENAGEMENT DES TERRITOIRES». Cet amendement est donc sans incidence budgétaire par rapport à la proposition de budget 2009. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT AP 2009 Total des augmentations de dépenses FONCTIONNEMENT CP 2009 sur AP ant. à sur AP 2009 2009 +1 000 000 € AE 2009 CP 2009 sur AE ant. à sur AE 2009 2009 + 1 000 000 € Total des diminutions de dépenses - *** 206 COMMISSION 3 *** 207 COMMISSION 1 10 PAGE : 15 3 AMENDEMENT BP 2009 FORMATION PROFESSIONNELLE ET APPRENTISSAGE SERVICES COMMUNS AMENDEMENT PRESENTE PAR FRANCK PIA GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 10 – 01 DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT Il est proposé de diminuer les crédits consacrés au dispositif d’accompagnement par les économies d’échelle attendus dans le regroupement institutionnel et organisationnel des réseaux d’accueil et d’accompagnement au sein des MEF. Si des économies sont possibles à terme, nous ne pensons pas que cela soit réaliste lors de cette première année d’application de cette réforme que le Préfet de région et vous même allez imposer à ces structures. Certaines vont devoir investir sur des sites nouveaux ou réaménager des sites existants, ce qui risque d’occasionner de nouvelles dépenses d’investissement. De plus la crise économique va susciter de nouveaux besoins en terme d’accompagnement des demandeurs d’emplois et des personnes les plus éloignés de l’emploi, il nous semble donc nécessaire de prévoir des moyens complémentaires. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : Total des augmentations de dépenses INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 + 500 000 Total des diminutions de dépenses *** 208 +700 000 euros COMMISSION 3 1 10 PAGE : 18 AMENDEMENT BP 2009 FORMATION PROFESSIONNELLE ET APPRENTISSAGE SERVICES COMMUNS AMENDEMENT PRESENTE PAR LE GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 10-01 OUTILS D’EVALUATION DES DISPOSITIFS DE FORMATION Afin de connaître les effets des actions de formation financés, la région finance des outils statistiques permettant d’en mesurer les effets. Les stagiaires sont ainsi interrogés afin de connaître leur degré de satisfaction ainsi que leur situation 6 mois après la fin de la formation. Le taux de réponse des stagiaires sur leur situation à 6 mois n’étant que de 32%, comme cela nous a été présenté en commission, nous ne pouvons nous satisfaire de ce système. Au delà des stagiaires nous proposons donc d’interroger les entreprises qui les ont accueillies et qui pourront de ce fait évaluer tant l’employabilité de ceux-ci que le contenu de la formation. Cela permettra de s’assurer d’une plus grande adéquation entre le contenu des formations et la réalité des besoins en terme d’emploi. Par ailleurs, il conviendrait d’inciter organismes de formation et entreprises à suivre le parcours de leur stagiaire au-delà de la période de stage. Cela permettrait de s’assurer de la réelle insertion professionnelle des bénéficiaires de formation et donc de son efficacité. La région en tirerait bénéfice pour adapter son diagnostic de formation. Cela peut se faire sans utiliser de moyen supplémentaire mais simplement en renforçant fortement, sur le fond et la forme, les dispositifs actuels. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT CP 2009/AP2009 Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses *** 209 FONCTIONNEMENT CP 2009/AE2009 COMMISSION 3 4 42 AMENDEMENT BP 2009 SANTE ET ACTION SOCIALE ACTION SOCIALE PAGE : 227 AMENDEMENT PRESENTE PAR FRANCK PIA GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 42-01 - INSERTION La diminution des crédits affectés à l’insertion n’est pas opportune dans un contexte économique où le nombre des personnes éloignées de l’emploi grandit. Les dispositifs d’insertion type chantier d’insertion, ateliers d’insertion, régie de quartier, ETTI sont primordiales pour donner à ces publics une chance de retrouver un statut professionnel, une formation et des chances de retrouver un emploi durable. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : Total des augmentations de dépenses INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 + 200 000 Total des diminutions de dépenses 210 COMMISSION 3 5 56 PAGE : 243 AMENDEMENT BP 2009 AMENAGEMENT DES TERRITOIRES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION AMENDEMENT PRESENTE PAR ROGER MEZIN 56-01 RESEAU REGIONAL DE TELECOMMUNICATIONS Suppression des crédits consacrés au RRT ainsi que des AP/AE ; Le budget propose pour le réseau régional de télécommunications 9 300 000€ d’AE et 3 100 000€ de crédits de paiement. L’investissement d’un réseau public comme celui de la Somme a coûté 31 000 000€ soit 1 800 000€ d’amortissement annuel. S’il avait bénéficié, comme le département de l’Oise, d’une subvention de 10 000 000€ de la part du Conseil régional, l’amortissement annuel serait de 1 250 000€. Les recettes propres sont de 1 200 000€ dès 2009. Le Conseil régional n’a plus besoin d’un réseau propre de surcroît illégal. La Loi article L 1425-1 oblige à la cohérence des réseaux publics et le code des marchés publics implique que ces réseaux publics soient mentionnés dans les appels d’offre pour que des tarifs soient proposés par des opérateurs qui ne détiennent pas des réseaux en propre. Le réseau régional n’a plus de raison d’être et la région ferait de sérieuses économies en utilisant les réseaux que l’argent public a financés. Il est proposé d’annuler les crédits et de solder ce dossier sur les AP/AE restantes. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 Total des augmentations de dépenses CP - 3 100 000 AE - 9 300 000 Total des diminutions de dépenses *** 211 212 COMMISSION 5 *** 213 COMMISSION 5 0 01 AMENDEMENT BP 2009 SERVICES GENERAUX OPERATIONS NON VENTILABLES PAGE : 6 AMENDEMENT PRESENTE PAR LE GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 01-01 FINANCES Le matraquage fiscal infligé depuis 2004 n'a produit aucun effet sur les problèmes structurels de la Picardie. La réussite scolaire n'est pas au rendez vous, l'explosion des dépenses de formation professionnelle n'ont pas permis de combler l'écart avec le niveau national du chômage et la politique d'aménagement du territoire doit être totalement repensée car elle a détruit les anciens territoires sans faire naître les pays. En ces temps de crise il faut cesser de prendre aux Picards les impôts inutilement levés. Les comptes administratifs successifs, comme les montants consommés des emprunts votés montrent qu'à l'évidence le budget n'a pas besoin de la surtaxe TIPP de 22 000 000€ ni de l’augmentation de 7 500 000€ de la Taxe sur les cartes grises. En effet les emprunts n'ont été consommés qu’à hauteur de 125 000 000€ en 2007 alors que 187 000 000€ avaient été votés. Soit 62 000 000€ de non réalisés. Les comptes administratifs ont quant à eux dégagé 40 000 000€ d’excédent en 2005, 6 000 000€ en 2006 et 20 000 000€ en 2007. Par souci de bonne gestion nous proposons, sans retirer aucune dépense, la suppression de la part modulée de la TIPP. Ainsi que le maintien à 27€/CV du tarif de la carte grise contre les 28€/CV proposés. Ce qui représente 29 500 000€ de baisses de recettes. C’est autant qui sera restitué aux ménages picards. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses *** 214 INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 COMMISSION 5 0 02 020 PAGE : 16 AMENDEMENT BP 2009 SERVICES GENERAUX ADMINISTRATION GENERALE ADMINISTRATION GENERALE DE LA COLLECTIVITE AMENDEMENT PRESENTE PAR LE GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 0201 PERSONNEL NON VENTILE Depuis 2004, les recrutements de personnels n’ont jamais cessé au Conseil régional de Picardie et nous n’avons eu de cesse de le dénoncer. Nous dénombrons 205 nouveaux agents administratifs entre son rapport d’activité 2005 et celui de 2007. Hors personnels des lycées transférés par l’Etat, bien entendu. Et nous sommes probablement bien loin de la réalité. En effet, ces chiffres sont ceux que l’exécutif accepte de nous donner, il est donc fort probable qu’ils soient beaucoup plus élevés. Un agent coûtant environ 30 000 euros par an à la collectivité, 205 agents coûtent donc plus de 6 millions d’euros ! En 2009, il est prévu de recruter encore « une soixantaine » de personnes. Nous considérons qu’il est désormais nécessaire de faire une pause dans ces recrutements et de faire la lumière sur les besoins réels de notre administration. Nous demandons donc au Président du Conseil régional de nous présenter un bilan complet de ses actions de recrutement menées depuis 4 ans et d’expliquer à nos concitoyens les raisons de ses différents choix et d’en justifier les besoins. Dans l’attente, le budget consacré aux « Ressources humaines » pour 2009 sera stable par rapport à 2008, c’est-à-dire d’un montant de 34 795 500€. Soit une économie de 4 204 500€ par rapport au montant proposé par l’exécutif. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses - 4 204 500 *** 215 COMMISSION 5 0 02 020 PAGE : 19 AMENDEMENT BP 2009 SERVICES GENERAUX ADMINISTRATION GENERALE ADMINISTRATION DE LA COLLECTIVITE AMENDEMENT PRESENTE PAR FRANCK PIA GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 0202 Autres moyens généraux – communication institutionnelle Diminution des crédits réservés à la communication du conseil régional. Cette diminution des dépenses de fonctionnement finance l’augmentation des dépenses de fonctionnement d’un montant de 1 200 000 euros sur la fonction 10-01 dispositif d’accompagnement et 200 000 euros sur la fonction 42 – 01 - Insertion Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT BP2009 BP2009 Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses - 1 400 000 euros *** 216 COMMISSION 5 0 02 020 PAGE : 19 AMENDEMENT BP 2009 SERVICES GENERAUX ADMINISTRATION GENERALE ADMINISTRATION DE LA COLLECTIVITE AMENDEMENT PRESENTE PAR FRANCK PIA GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 0202 Autres moyens généraux – communication institutionnelle Diminution des crédits réservés à la communication du conseil régional. Cette diminution des dépenses de fonctionnement finance l’augmentation des dépenses de fonctionnement d’un montant de 300 000 euros sur la fonction 93-02 qualité et valeur ajoutée III) Amélioration de la qualité des productions agricoles. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT BP2009 BP2009 Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses - 200 000 euros *** 217 COMMISSION 5 0 02 020 PAGE : 37 AMENDEMENT BP 2009 SERVICES GENERAUX ADMINISTRATION GENERALE ADMINISTRATION GENERALE DE LA COLLECTIVITE AMENDEMENT PRESENTE PAR LE GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants 0202 AUTRES MOYENS GENERAUX Il est prévu de consacrer 320 000 euros aux dépenses de carburant du Conseil régional de Picardie en 2009. Si l’on considère que le litre de carburant se situe en moyenne à 1,20 euros et que nos véhicules consomment en moyenne 7 litres aux 100 kilomètres. Nous pouvons en déduire que 100 Km représentent un coût en carburant de 8,4 euros, c'est-à-dire 0,084 euros du km. Ainsi, avec 320 000 euros de carburant, il est possible de parcourir 3 809 523 km, soit près de 4 millions de kilomètres en un an. La circonférence de la terre étant d’environ 40 000 km, nos véhicules effectuent 95 fois le tour de la terre avec le budget carburant de la région ! En 2004, ce budget était de 80 700 euros, soit une augmentation de 239 300 euros en 4 ans, c'est-à-dire près de 300% de hausse de la dépense. Le prix du carburant n’a pas augmenté dans ces proportions et la territorialisation des politiques ne peut, non plus, venir expliquer une telle hausse. Nous proposons donc de diviser par deux ce budget et d’y consacrer 160 000€ contre les 320 000€ proposés. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses - 160 000 *** 218 COMMISSION 5 PAGE : AMENDEMENT BP 2009 AMENDEMENT PRESENTE PAR GROUPE « AIMER LA PICARDIE » - UMP-NC-Indépendants FINANCES Le CESR, dans son avis rendu le 4 décembre 2008, a souligné que les stocks d’Autorisations de programme (AP) et d’Autorisations d’engagement (AE) de la région étaient « conséquents ». Ils atteindraient 2,22 milliards d’euros en 2009 pour les AP et 2,43 milliards d’euros pour les AE. Le CESR demande un complément d’information sur le stock d’AP et d’AE antérieures à 2009. Dans le but de relayer cette demande, l’ensemble des stocks d’AP et d’AE de la région doivent être annulés afin d’être détaillés clairement et exposés aux élus régionaux. Ils pourront ensuite être revotés en bonne connaissance de cause. De même il est indispensable d’avoir une simulation à moyen terme de notre capacité d’autofinancement prenant en compte ces AP/AE. Incidences financières sur le Budget Primitif 2009 : Total des augmentations de dépenses Total des diminutions de dépenses *** 219 INVESTISSEMENT FONCTIONNEMENT CP 2009/AP2009 CP 2009/AE2009 220 ANNEXE 2 : MOTION 221 222 223