Conférence gesticulée de Benjamin Cohadon « De l’idéologie médicale aux normes sociales, ou comment la santé m’a rendu malade » Les 7 et 8 Mai 2012, à Paris Porteurs de projet : Faculté de médecine de Bichat-Lariboisière – Paris 7 Sara Zeggai, étudiante en 4ème année : [email protected] 06.24.13.20.62 Benoit Blaes, étudiant en 3ème année : [email protected] 06.26.25.54.57 Eliott Adande, étudiant en 4ème année : [email protected] 06.69.42.23.18 Guillaume Degouy, étudiant en 4ème année : [email protected] 06.20.10.81.83 Ariane Salomé, étudiante en 5ème année : [email protected] 06.71.66.57.94 Alexander de Valk, étudiant en 2ème année : [email protected] 06.86.55.19.66 Faculté de médecine de Paris Descartes – Paris 5 : Camille Delest, étudiante en 3ème année : [email protected] 07.60.59.40.52 Blandine Duval, étudiante en 3ème année: [email protected] 06.48.03.80.91 Alice Belloc, étudiante en 3ème année : [email protected] 06.74.06.64.40 Diane Guilloux, étudiante en 3ème année : [email protected] 06.29.85.86.41 Lucile Zugetta, étudiante en 3ème année : [email protected] 06.72.54.55.52 Conférencier gesticulant : Benjamin Cohadon [email protected] 06.18.05.91.08 Introduction Les associations EBISOL (Etudiant Bichat Solidarité) et SOLEM (Solidarité Etudiants en Médecine), en partenariat avec le CCF de Bichat (Collectif de co-formation) organisent les 7 et 8 mai 2012 la conférence gesticulée de Benjamin Cohadon : “De l’idéologie médicale aux normes sociales, ou comment la santé m’a rendu malade“. Cet événement gratuit s’articulera en deux temps : Lundi 7 mai, à 19h30 à 23h : Conférence Gesticulée (durée prévue : 3h, entrecoupée d'un entracte de 20 min, autour d'une buvette) dans les locaux de la Revue Prescrire, au 83 boulevard Voltaire, Paris 11ème, en partenariat avec eux. Mardi 8 mai de 10h à 18h : ateliers de réflexion en petits groupes en partenariat avec la Cité de la santé, à la Cité des Sciences et de l’Industrie, au 19, avenue Corentin Cariou, Paris 19ème. Qu'est-ce qu'une conférence gesticulée? La conférence gesticulée comme outil d'éducation populaire Objet hybride entre le spectacle et la conférence, la conférence gesticulée mélange sur un thème des savoirs « chauds » - vécu personnel, expériences professionnelles, anecdotes - et des « savoirs froids » - fonctionnement d’une institution, analyse de pratiques, ou juste de la théorie. Entre one-man show et séminaire, cette conférence gesticulée est une invitation à nous questionner sur les études médicales, la place de l'individu dans le système de soin et l'évolution des normes de la santé. Foncièrement constructive, elle nous offre le prétexte pour partager nos expériences et créer collectivement du savoir (et de l'espoir !) dans une démarche d’Education Populaire. Qui est Benjamin Cohadon ? Benjamin Cohadon a étudié la médecine au sein du système de santé français pendant 5 ans. Il a aussi travaillé en tant qu'aide-soignant et infirmier dans différentes structures médicales. Petit à petit, son expérience associative et militante n'arrivera plus à lui changer les idées. L'hôpital a eu raison de lui, et la façon dont sont "soignés" les "consommateurs de soin" en France est devenue insupportable à ses yeux. Afin de donner du sens à son vécu, il choisit de faire part de son témoignage par la création de sa conférence gesticulée. A base de rugby, de néolibéralisme, de trou de la Sécu, de danse africaine, de corps machines, de folie douce, d'esprit carabin, de douleurs oubliées, de médecine scientiste, de papy italien..., vous pourrez percevoir, si vous tendez l'oreille à travers les murs de sa cellule, les murs de la norme sanitaire. Dans une mise en scène intimiste, Benjamin se livre et raconte « son aventure médicale ». Cette création a été écrite et mise en scène lors d’un travail collectif avec la SCOP Le Pavé et d’autres conférenciers gesticulants. SCOP Le pavé : Société Coopérative Ouvrière de Production regroupant des conférenciers gesticulants www.scoplepave.org A qui s’adresse-t-on ? Cette conférence se veut ouverte et accessible à toute personne prête à s'y intéresser. Nous avons particulièrement pensé : - Aux patients et collectifs de patients - Aux étudiants en études de santé - Aux professionnels soignants : médecins, professeurs, infirmiers, aide-soignants, psychologues, kinésithérapeutes, sage-femmes, psychomotriciens, ergothérapeutes, orthophonistes, tradipraticiens ... - Aux personnels administratifs, techniques et sociaux des hôpitaux et des Universités : secrétaires médicales, assistantes sociales, techniciens, responsables de pédagogie… - Aux organisations associatives ou syndicales et aux réseaux existants dans ce domaine. Elaboration du projet Qui sont les porteurs ? Nous, étudiants de SOLEM, EBISOL, et du Collectif de Co-Formation, sommes convaincus que les programmes pédagogiques dispensés tout au long de nos études ne forgent pas notre esprit critique. Pourtant, bien plus que de simples futurs soignants, nous sommes avant tout des citoyens. C'est ainsi que nous souhaitons dépasser le simple apprentissage, remettre en question et s'ouvrir au monde qui nous entoure. Acteurs de la société dans laquelle nous vivons, nous cherchons à inscrire nos actions dans cette optique. Plus précisément, notre parcours d’étudiants en médecine nous a amené individuellement à questionner notre système de soin : celui dans lequel s’inscrira notre pratique future. EBISOL (Etudiants Bichat SOLidarité) est une association de solidarité des étudiants en médecine de Paris 7, régie par la loi 1901. Créée en 1998, cette association organise et anime un ensemble d'actions dans lesquelles engagement et solidarité sont fortement ancrés. Elle se situe sur le site de la faculté de médecine Bichat au 16 rue Henri Huchard dans le 18ème arrondissement. http://ebisol.paris7.free.fr SOLEM (Solidarité Etudiants en Médecine) a pour objet de rassembler des étudiants en médecine autour de la solidarité, avec pour objectif la citoyenneté. C'est une structure qui accompagne les étudiants et permet la formation, l’information, les échanges, la réflexion, la remise en question, la curiosité. Elle propose un cadre aux étudiants qui souhaitent réaliser des projets de solidarité locale ou internationale en tenant compte de leurs motivations, de leurs compétences et de leur disponibilité. C’est une structure démocratique, ouverte à tous, en constante évolution, qui accompagne la création de projets en tenant compte de leur qualité, du temps, et de la compétence et de la légitimité de ses membres. Cette démarche peut servir de tremplin et amener les étudiants à évoluer vers plus de rencontres, d’engagement, d’ouverture d’esprit ; et à s’interroger sur les pratiques médicales et le système de santé. www.solem-asso.fr Le Collectif de Co-Formation a émergé fin 2011 et est constitué de soignants (pour l’instant uniquement d’étudiants en médecine, de la 2ème à la 6ème). C'est un mouvement sans représentant ni chef, rassemblé par une volonté commune : celle de réfléchir et d’agir sur des problématiques concernant nos études médicales, que ce soit sur le plan de la philosophie médicale, de la pédagogie, des stages réalisés. Nous jugeons que chaque engagement, chaque individualité est égale et que ce mouvement ne s’épanouit que par les membres qu’il rassemble. Ce collectif n’a pas d’existence légale et doit être considéré comme un champ où germent les idées individuelles ou collectives. Ces projets doivent s’inscrire dans une perspective large et aboutir à des répercussions sur les étudiants. Inspiré du descriptif disponible sur le site du Collectif de Co-Formation : http://134.bichatlarib.fr Objectifs défendus par notre démarche Nous souhaitons : - Créer un évènement inter-associatif et inter-universitaire pour favoriser nos dynamiques d'action collective et de mise en réseau. Rassembler les individus intéressés par la question de la Santé sur l'évènement ponctuel de la conférence gesticulée Se servir du témoignage de Benjamin Cohadon pour lever les tabous sur les « failles » ressenties et proposer, en stimulant l'empathie du public, un débat constructif. Mettre en valeur par ces rencontres, la démarche d'éducation populaire Connaître, rencontrer et échanger avec la diversité des acteurs de la Santé sur la région. Construire ensemble pour atténuer le sentiment d'impuissance individuelle Permettre une meilleure appropriation, par les futurs médecins, de leurs études et du système de santé. Pérenniser l'énergie créée dans nos structures respectives, renforçant ainsi nos engagements en espérant un meilleur fonctionnement au sein du réseau de santé en Ile-de-France. Les ateliers Cette conférence n'est pas une fin en soi. Nous l’envisageons plutôt comme un catalyseur. S’inspirer de ce témoignage afin de réfléchir collectivement à partir des expériences et des ressentis de chacun, sur les dysfonctionnements de notre système et les alternatives encore peu développées. Egalement ouverts et accessibles à toute personne sensible au sujet, ces ateliers ont l'ambition de créer un savoir collectif et des pistes de réflexions autour des solutions envisageables. En se basant sur un débat horizontal et des outils d'animation d'éducation populaire, différentes thématiques seront abordées en groupes de 10 à 20 personnes : Hyperspécialisation et dérives du fordisme à l’hôpital, fragmentation du parcours de soin et place de l’accompagnement. Vivre la médecine de demain avec les technologies informatisées : place d'Internet, télémédecine, médecine 2.0, entre l'humain et la technique Compétences et impasse du CHU : la place du patient “psy”? Appropriation des études médicales par les étudiants La médecine revisitée : peut-on envisager d'autres pratiques, quel engagement pour quel métier? Apprentissage des médecines alternatives et médecine du monde : ouverture de la médecine traditionnelle occidentale. La place de l'éducation populaire dans notre démarche Individuellement impliqués dans une démarche associative, nous assumons plusieurs postures : - étudiants à la faculté où un apprentissage trop souvent vertical nous frustre - futurs acteurs du système de soins où la rétention du savoir médical reste l'un des principaux obstacles à la démocratie sanitaire - acteurs de solidarité dans un pays aux idéaux humanistes déclinants, où la culture de l'individualisme l'emporte trop souvent sur le courage de chacun à agir collectivement A ce titre, nous nous sentons parfois impuissants et spectateurs de notre propre système d'apprentissage professionnel. Nous souhaitons être acteurs de notre formation. Nous souhaitons nous emparer, grâce aux réseaux existants, des outils de l'éducation populaire pour aller chercher nous-mêmes les espaces de réponse à nos questions et nos frustrations. Nous souhaitons une éducation populaire à la santé afin de refuser un élitisme trop souvent systématique, afin de ne pas se limiter à la culture médicale universitaire et scientifique et afin de s'ouvrir à des cultures dites populaires, riches de ressentis individuels et d’analyses non admises par le système établi (culture du patient, littérature, données venant d'internet, médecines alternatives, médecine des 5 continents, etc.). Puisque chacun est confronté à la santé et la maladie, nous choisissons l'éducation populaire pour promouvoir une éducation du peuple par lui-même, qui reconnaît à chacun la volonté et la capacité de se développer, à tous les âges de la vie, qu'il soit soignant, patient, étudiant, professeur ou citoyen. Nous percevons cette éducation comme l'occasion de développer nos capacités à vivre ensemble afin de réinvestir la démocratie au quotidien : confronter ses idées, partager une vie de groupe, s'exprimer en public, écouter, expérimenter, créer. Conclusion Nous utilisons l'éducation populaire afin de réintroduire le débat sur la santé dans l’espace public. Par les rencontres et le partage des expériences, nous souhaitons aiguiser nos esprits critiques, nous éduquer au politique, nous organiser en réseaux, mettre en valeur les alternatives et construire des réponses de groupe nécessaires à une émancipation collective et à une modification des rapports de force. C’est dans cette optique que nous vous invitons, afin de réaliser ensemble ce projet.