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Alice et Gaston BROSSARD
Artenay
Résistants déportés du Loiret
Gaston Brossard est menuisier ébéniste à Artenay. Il
dirige un atelier dans le village et son épouse, Alice, se
charge du magasin. Mobilisé en 1939 et grièvement blessé
en 1940, l’adjudant Brossard est évacué et hospitalisé.
Il rentre à Artenay le 16 avril 1941. Ne supportant pas l’occupation
de son village, il entre en résistance et parvient à organiser un
groupe de patriotes. Il apporte son aide à des prisonniers de
guerre évadés, des réfractaires au STO, des parachutistes alliés…
Alice, n’est pas mise au courant des activités de son mari, qui
protège ainsi ses deux enfants et ses proches.
Sur proposition de Claude Lerude, chef dépar-
temental, il intègre les Corps francs « Turma-
Vengeance » le 3 janvier 1944 sous le pseudonyme
de Morel. Malheureusement le 16 janvier, Claude
Lerude et d’autres membres du mouvement
« Vengeance » sont arrêtés par la Gestapo. Gaston
parvient malgré tout à rétablir le contact avec le
mouvement mais, dénoncé, il est arrêté à son tour
le 4 juillet, à son domicile.
Conduit à Orléans, au siège de la Gestapo, il
est interrogé puis emprisonné rue Eugène
Vignat. Le 8 juillet, il subit un nouvel
interrogatoire très violent. Le 12 juillet, avec
une cinquantaine d’autres détenus, il est
transféré par autobus, au Frontstalag 122
de Compiègne :
« C’était presque un havre
de paix, comparé à ce qui va nous arriver
après... »
.
Le 28 juillet, muni pour seul bagage d’une demi-boule de pain et d’une sorte de saucisson,
il quitte le camp de Compiègne, pour la gare de marchandises. Avant d’embarquer dans les
wagons à bestiaux, les 1 651 détenus de ce convoi doivent se dévêtir, pour ne rester qu’en sous-
vêtements.
Après un voyage long et accablant, ils arrivent à Neuengamme, près de Hambourg, le 31 juillet
1944. Sous les hurlements et les coups des SS, les aboiements des chiens, les détenus sont sortis
des wagons et gagnent le camp. Après une longue attente sous le soleil, ils reçoivent une plaque
de matricule : Gaston Brossard devient le numéro 39739, et sont alors tondus et désinfectés. Puis
ils doivent revêtir la tenue « de quarantaine » dépareillée et marquée d’une grosse croix jaune,
« un carnaval hallucinant ! ».
Le 17 août, il fait partie des 137 détenus transférés au kommando de Braunschweig pour
construire un nouveau camp destiné à la firme Büssing Nag, fabricant de camions. Il y retrouve
deux Artenaysiens partis dans le même convoi que lui : Marcel Girault, mat 39740, et Jean-
Baptiste Picaud, mat 39741.
L’adjudant Gaston Brossard, décembre 1939.
Archives de la famille Brossard.
Fiançailles d'Alice et Gaston BROSSARD.
Archives de la famille Brossard.
Attestation de Robert Thénard.
Archives de la famille Brossard.