* P 44 45 INTERNATIONAL OK 27/08/2004 10:41 Page 1 GRECE International Faites vos jeux ! Petit par la taille, le marché grec est grand par son potentiel de développement. Grâce à sa situation et à ses infrastructures qui ont bénéficié de l'effet JO, la Grèce dispose de bonnes cartes pour jouer le rôle de plate-forme vers le grand marché du sud-est européen. S i la Grèce a accéléré sa modernisation pour les jeux olympiques d'Athènes, certains grands projets d'équipements vont se poursuivre bien au-delà de 2004. La société hellénique s'est radicalement transformée, offrant de réelles opportunités dans les biens de consommation grâce au développement de la grande distribution et aux aspirations nouvelles des consommateurs pour les produits haut de gamme. La Grèce 44 République parlementaire Capitale : Athènes Monnaie : euro Population : 11 millions h dont près de 50% à Athènes (4,5 millions) et Thessalonique (1 million) Densité : 77,7 h/km2 Superficie : 131 990 km2 15 000 km de côtes-984 îles dont 114 habitées. Crète : 8 336 km2 - 601 000 h. piliers de l'économie : l'agriculture et le tourisme. PIB 2003 :152,153 Mds € prévision 2004 : 163,9 Mds€ Inflation 2003 : 3,5% -estimation 2004 :3% Taux de chômage 2003 : 8,9% estimation 2004 :8% FACE -SEPTEMBRE2004 - N° 166 Une croissance soutenue Kolonaki, quartier qui n'a rien à envier aux beaux quartiers de Paris, aligne le long de ses ruelles en pente magasins et commerces haut de gamme en prêt-à-porter et produits de luxe. En contrebas, près de Syntagma -la place centrale d'Athènes- de grands établissements dernier cri de parfumerie et équipement de la personne attirent une clientèle avide de consommation. En décrochant son passeport pour l'Union européenne en 1981, la Grèce a su prendre le train de la modernité et en récolte les fruits. Parti de loin, le pays occupe désormais un rang économique souvent comparé à celui du Portugal, le niveau de vie des Grecs atteignant 80% du niveau moyen de l'Union. L'arrivée au pouvoir du Premier ministre Kostas Simitis en 1996 ne fut pas étrangère à cette évolution. Remplacé en mars dernier par Kostas Karamanlis, il avait en effet adopté un plan économique drastique de convergence et d'austérité budgétaire en vue de l'euro, ce qui a permis dès 2000 de maîtriser l'inflation et de réduire le déficit public. Depuis 1996, le pays progresse en moyenne de 3,6% par an, la baisse des taux d'intérêt a permis de relancer la consommation et l'investissement. Les ménages consomment activement et les hypermarchés ont un grand succès. La Grèce qui a adopté avec le soutien de l'Union européenne un programme de stabilité économique jusqu'en 2006 a connu une croissance de 4% en 2003 et prévoit 4,2 % en 2004 alors que la tendance est plus pessimiste dans l'ensemble de la zone euro. Ce programme, fondé sur d'importantes réformes structurelles, vise à améliorer l'efficacité du marché du travail, du marché des produits et services et la compétitivité du pays. Le pays reste néanmoins l'un des plus endettés de l'Union et sa modernisation n'aurait pu se réaliser sans l'apport des fonds européens, l'enveloppe du troisième cadre d'appui communautaire (CCA) s'élève à 45 Mds € pour la période 2000-2006 financée pour 50% par l'UE. Les deux premières ont notamment permis de réaliser les grandes infrastructures de transport à vocation transeuropéenne – les deux axes autoroutiers NordSud et Est-Ouest, le périphérique Nord d'Athènes, le nouveau métro, le nouvel aéroport de Spata… La France, bien dans la course Même si certaines ambitions ont du être révisées à la baisse, les JO qui se sont déroulés en août ont également joué un rôle d'accélérateur, dopant les grands investissements locaux en matière d'infrastructures de transports et réseaux de télécommunications, l'aménagement urbain, l'environnement… On estime leur impact à environ 5% du PIB sur la période 2002-2004, soit plus de 1,5 point du PIB par an. Doté d'un budget de plus de 6 Mds €, le Comité olympique Athènes 2004 emploie 6 000 personnes et, depuis le 7 mars, le dossier a été pris en main par le nouveau Premier ministre en personne. Les investisseurs français sont globalement très présents en Grèce, la France se plaçant au troisième rang des investisseurs étrangers derrière les Pays-Bas et le Luxembourg, mais devant les principaux partenaires commerciaux que sont l'Italie et l'Allemagne. En 2002, le nombre de filiales d'entreprises françaises a progressé de 30% pour un CA de 6,741 Mds € avec plus de La beauté grecque La croissance du marché grec des produits de beauté et des cosmétiques est l'une des plus élevées en Europe (près de 8,5 %) tout en restant inférieure à la moyenne de consommation par habitant de l'Union. Ce qui augure d'un fort potentiel de développement. Les femmes grecques, de plus en plus impliquées dans la vie active, sont demandeuses de produits capillaires et de soins pour la peau. L'Oréal est leader sur les premiers ainsi que sur le marché domestique du maquillage. Alors que la concurrence des grands groupes internationaux fait rage, le laboratoire Pierre Fabre, plus modeste, surfe sur la vague des soins de la peau. A côté de la grande distribution, les chaînes spécialisées comme Sephora commencent à investir le marché. 32 700 salariés permanents. La France est surtout présente dans l'agroalimentaire, les biens d'équipement et de consommation (beauté et esthétique). Les ventes françaises se sont élevées à 2,8 Mds €, soit plus 5,5% par rapport à 2002, notre pays se plaçant au 3ème rang des fournisseurs après l'Italie et l'Allemagne. La Grèce était notre 22ème client mondial et le 11ème dans l'Union, elle était notre 54ème fournisseur, le dernier de l'UE. La Grèce est le premier exportateur mondial de pêches et nectarines en conserve, le troisième mondial d'huiles d'olives et d’olives et le premier exportateur européen de bars et de daurades. Pour anticiper la chute de la manne européenne après 2006, le gouvernement met en place une stratégie pour poursuivre la modernisation du pays. Il mise sur ses exportations mais aussi sur un afflux conséquent d'investissements directs étrangers. Elke, le centre hellénique des investissements est désormais le guichet unique d'accueil des investisseurs. Il s'agit d'un organisme public relevant du ministère de l'économie des finances et du développement en charge des projets locaux et étrangers et de leur accompagnement. Le soutien aux entreprises, PME ou grands groupes, est totalement gratuit. La Grèce a défini quelques secteurs clés prioritaires : le tourisme avec une montée en gamme, la haute technologie –créations de 3 parcs à Thessalonique, Patras et en Crète, énergie renouvelable –parcs éoliens. De manière générale, la situation du pays lui permet de jouer un rôle de plate-forme vers le grand marché d'Europe du sud-est. Infrastructures : les grands travaux Alcatel a été retenu par l'opérateur historique grec OTE pour fournir un réseau optique de transmission de données terrestre et sousmarin qui va notamment permettre d'augmenter la couverture du réseau actuel et d'absorber le trafic multimédia généré par les JO. Le groupe français était déjà intervenu pour connecter le pays à la France, Chypre et aux Adresses utiles ● A l’Espace International 299 Bd de Leeds 59777 Euralille ➜ NORCOMEX tél : 03 59 56 22 00 - fax : 03 59 56 22 22 mail : [email protected] ➜ World Trade Center - Lille tél : 03 59 56 21 21 - fax 03 59 56 21 25 mail : [email protected] Mission économique d'Athènes tél : 00 30 210 724 05 17 - www.dree.org/grece ● Chambre de commerce franco-hellénique tél : 00 30 210 362 55 45 fax 00 30 210 363 81 06 ● Elke Contact : Margaret Lydis (francophone) tél : 00 30 210 33 55 714 - www.elke.gr ● Balkans ainsi qu'aux nombreuses îles grecques ; C'est également un consortium à dominante française qui a été choisi pour le projet du métro de thessalonique. Il est composé de Bouygues, associé au canadien Bombardier pour la construction (560 M€), Keolis, filiale de la SNCF pour l'exploitation (440 M€) et Systra pour les études. Autre projet pharaonique, le tunnel routier sous le golfe Thermaïkos de Thessalonique (323 M€). Au programme également, l'agrandissement de l'aéroport (560 M€). Vinci et sa filiale Cofiroute, très impliqués sur les projets d'envergure, ont décroché la construction et l'exploitation -avec des entreprises locales- du gigantesque pont Rion-Antirion enjambant le golfe de Corinthe pour relier le Péloponnèse au continent grec par la route. Les travaux de cet ouvrage qui représentent deux fois le pont de Normandie s'élèvent à 650 M€. Quant à Transroute (groupe Egis), il a décroché l'exploitation sur 23 ans de l'Attiki Odos, le périphérique Nord d'Athènes dont la seconde moitié a été terminé au début de l’été pour desservir l'intégralité des sites olympiques. Au milieu de ses 2 voies circule le RER suburbain reliant la gare à l'aéroport (327 M€) dont Alstom assure le fonctionnement des systèmes électromécaniques. Sylvie VERNIER 45 FACE -SEPTEMBRE2004 - N° 166