la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 7o631 62412 béthune cedex
micro cr€dit
carte blanche à Maxime Le Gall mise en scène Pauline Jambet
création son, lumière Stéphan Faerber jeu Maxime Le Gall
musique live Stéphan Faerber regard extérieur Adèle Chaniolleau
: membres du collectif d’artistes de la Comédie de Béthune
production la Comédie de Béthune CDN Nord - Pas de Calais
avec le soutien du Conseil Départemental du Pas de Calais dans le cadre de l’aide à la
diffusion
note d’intention
Nous savons ce que nous gagnons, nous savons ce que nous perdons.
Mais que savons-nous réellement de l’argent ? De son origine, de sa fonction ?
Que pouvons-nous appréhender d’un monde soumis à un système économique fondé sur
l’instabilité, régi par les lois des marchés et des flux mondialisés ?
Quel pouvoir d’action pouvons-nous déployer à notre petite échelle face à cette machine dont
nous ignorons les rouages ?
Comment ne pas se sentir perplexes et impuissants face à ces questionnements ?
Créé en écho à
Mon Fric
de David Lescot qui sera mis en scène par Cécile Backès (création
octobre 16),
MICRO CR€DIT
interroge notre relation à l’argent d’un point de vue économique bien
sûr, mais aussi historique, philosophique et ethnologique.
Au terme d’une première semaine de résidence en mars 15, nous nous sommes demandés,
Maxime et moi : «qu’est-ce que l’argent?». Nous avons étudié les sources les plus variées :
littérature, essais, documentaires, témoignage, film, thèses... Après ce dense voyage initiatique en
terre économique, nous avons trouvé pertinent d’élargir notre champ de réflexion aux différents
types d’échange, tant dans notre société moderne que dans d’autres modèles sociaux plus
archaïques.
Partant d’une approche quasi-scientifique des dynamiques de notre système, nous remontons
petit à petit aux sources mythologiques et anthropologiques de ces rituels de pertes et de profits.
Sous la forme d’une conférence – formation,
MICRO CR€DIT
fera de vous un spectateur 100%
économico-responsable. Il vous propose en exclusivité d’explorer les mécaniques de l’échange
dans ce qu’il peut avoir de plus concret mais aussi de plus virtuel et surnaturel. Le comédien
Maxime Le Gall s’offrira à vos regards et mettra les petits plats dans les grands.
La pseudo-conférence se transforme peu à peu en un concert déjanté et l’austérité économique
laisse place petit à petit aux débordements festifs. L’expérience se transforme en sacrifice
spectaculaire sur l’autel de la scène et nous interroge sur l’essence-même du théâtre : il n’est plus
seulement question de crédit, mais de credo, de croyance et de virtuel.
Armé d’un ou plusieurs micros lui permettant de se reproduire à la chaîne, le comédien est
accompagné par le musicien Stéphan Faerber pour un duo sous forme de duel face à la machine.
Tout deux s’engagent dans un face à face ludique, dont la seule finalité est de ne pas en avoir. La
concurrence est rude et la performance de l’homme se mesure désormais à la performance de la
machine.
J’aurai, pour ma part, le plaisir d’orchestrer cette expérimentation au goût de messe noire que je
voulais, à notre image, directe et décalée, entre université et concert punk. Celui d’assurer, pour la
première fois et avec mon regard d’actrice, ce rôle de la mise en scène, pour assouvir à la fois ma
passion pour la direction d’acteur et mon besoin de dire quelque chose de ce monde dans lequel
nous vivons, sans rien prêcher justement, mais avec humour et incompréhension.
À l’occasion de cette carte blanche proposée par la Comédie de Béthune à Maxime Le Gall - qui
nous a réunit pour ce projet - , nous avons choisi de confronter le théâtre et le public à l’argent et
de redonner, pour un moment furtif et illusoire, de la valeur au dérisoire.
pauline jambet