j’ai 20 ans,
qu’est-ce qui mattend ?
production comédie de béthune
auteurs Aurélie Filippetti, Maylis de Kerangal, Arnaud Cathrine, Joy
Sorman, François Bégaudeau mise en scène Cécile Backès | à partir
de 15 ans | durée 1h30
contact
anaïs arnaud
Administratrice des productions
06 99 11 20 33
la comédie de béthune - centre dramatique national nord — pas de calais - cs 70631 62412 béthune cedex - P.2
DISTRIBUTI N
auteurs Aurélie Filippetti, Maylis de Kerangal,
Arnaud Cathrine, Joy Sorman, François Bégaudeau
mise en scène Cécile Backès
direction artistique Cécile Backès, Maxime Le Gall
avec Nathan Gabily, Pauline Jambet, Maxime Le Gall,
Juliette Peytavin,Issam Rachyq Ahrad, Noémie Rosenblatt
assistanat à la mise en scène Jérôme Maubert
scénographie Thibaut Fack
alisation des images vidéo Thomas Faverjon
costumes Camille Pénager
conseil technique vidéo Juliette Galamez
création sonore Arnaud Rollat
création lumière Pierre Peyronnet
création vidéo Frédérique Steiner-Sarrieux
régie générale Martine Staerk
régie son Paul Graudens
régie lumière et vidéo Marilyn Etienne-bon
:
membres du collectif d’artistes de la Comédie de Béthune
MENTIONS DE PRODUCTION
production La Comédie de Béthune CDN Nord – Pas de Calais coproduction Cie Les
Piétons de la Place des Fêtes, Espace Malraux – Scène nationale de Chambéry et de la
Savoie, MC2
:
Grenoble, Le Carreau-Scène nationale de Forbach et de l’Est Mosellan,
Théâtre Ouvert, le Théâtre Ici et Là de Briey, Scènes Vosges – Épinal pour sa création.
Avec le soutien de la DRAC Lorraine, du Conseil Régional de Lorraine, du
Conseil général de la Meuse et de la Mairie du 18ème arrondissement de Paris,
du DICREAM (Aide à la maquette et Aide à la production), de la SACD (Fonds
d’aide à la création), de l’ADAMI et de la SPEDIDAM, du FIJAD et de l’ENSATT,
du Conseil Général du Pas-de-Calais dans le cadre de l’aide à la diffusion.
Le texte est publié aux éditions Théâte Ouvert/Enjeux.
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INTR DUCTION
C’est quoi la jeunesse? C’est quoi ou c’est jusqu’à quand? La
limite, on cherche la limite sans oser la poser. Aujourd’hui il
paraît qu’il n’y en a plus, de limites, il n’y a plus de vieux,
plus d’adultes, plus d’enfants, mais ce sont les vieux qui
disent ça, non?
(extrait du texte)
J’ai 20 ans qu’est-ce qui m’attend...?
est
une tentative de regard pluriel sur la
jeunesse française d’aujourd’hui. Avec
investigation du réel avant toute fiction.
Comment faire pour saisir quelque
chose du présent des 20 ans d’au-
jourd’hui ? Comment faire pour que ce
soit ni triste ni gai, mais juste de la vie ?
De la langue, du souffle, de l’instinct ?
Comment faire pour qu’il y ait à la fois
des histoires stupéfiantes et des bouts
de vie banale ? De l’attendu, du logique
et de l’inouï ?
Quels sont les signes, les comporte-
ments, les habitudes et les normes
naissantes qui sont propres à ces 20
ans ? Si quelque chose leur appartient,
qu’est-ce que c’est ?
Et pour nous, équipe de théâtre au tra-
vail, quels sont les enjeux esthétiques
de ce projet ? Proposer des textes
et des formats inédits, transcrire et
traduire des langages et des images de
cette jeunesse. Inventer une forme qui
entrelace le réel et la fiction, l’oralité
et le texte écrit, le jeu, les images, les
sons, les mots et les textes pour rendre
compte de notre démarche
Ce projet s’appuie sur une enquête sen-
sible dans le réel. Il pose la question de
sa recomposition dans le déroulement
de la représentation. S’agit-il de mettre
en scène le processus de création
lui-même ? Comment, de ce matériau
documentaire, pouvons-nous faire
naître un acte créatif pour le plateau ?
Comment conjuguer hétérogénéité des
matériaux, cohérence et fluidité de la
représentation ? Techniquement
:
nous
faisons un travail de lecture des textes
et d’élaboration du jeu qu’on peut qua-
lifier de « classique ». Nous cherchons
en revanche, par la commande de
textes courts, l’agencement et la mise
en scène de l’ensemble, une construc-
tion collective qui repose sur une
interaction entre différents éléments
— éléments de décor, vidéo, son — et
toujours initiée par le jeu d’acteur.
Le dispositif du projet
:
entretiens/
écriture/répétitions et construction du
spectacle. Il s’agit que chacun, indi-
viduellement ou en groupe, apporte
avec sa participation des éléments de
réponse au questionnement de ce tra-
vail
:
la question politique — le contenu
— et la question esthétique — la ou les
formes. Nous envisageons de traiter ce
sujet en deux volets
:
un premier volet
sur les questions de l’habitat et de l’in-
sertion professionnelle ; un deuxième
volet autour des thèmes de l’engage-
ment et des usages d’internet, deux
facettes formant un diptyque. Ainsi se
compose ce portrait fragmentaire d’une
génération.
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LE SPECTACLE
Les textes
.
20 ans
- Aurélie Filippetti
Il s’agit d’un discours à plusieurs voix,
où il y a des amorces de situations et
des amorces de dialogue. Les comé-
diens parlent de ce que leur parents
leur ont « légué », la crise, le chômage,
de la jeunesse, de la difficulté à se
loger, à trouver du travail.
.
À la rue
- Maylis de Kérangal
Un jeune couple est à la recherche
d’un appartement. Ce récit de course
au logement raconte la cruauté de la
jungle urbaine environnante, la naïveté
des deux « zoiseaux », la désillusion
progressive qui mine la relation de
couple.
.
Toutes les filles s’appellent Léa
-
Arnaud Cathrine
Arnaud Cathrine réunit des co-loca-
taires qui font passer un grand oral à
un locataire en devenir. On retrouve
l’humour et le cynisme du jeune auteur
qui invente une forme comique pour
témoigner autant de la difficulté de se
loger que de celle d’être aimé.
.
J’ai 20 ans and what’s the fucking hell
- Joy Sorman
Joy Sorman s’invente un personnage
émouvant, Lucie, 19 ans, une apprentie
en mécanique. Lucie s’adresse à nous
et révèle sa vie quotidienne, sa lutte
pour se faire accepter des clients, pour
être crédible à 19 ans, une lutte hélas
presque toujours vaine.
.
On stage
- François Bégaudeau
François Bégaudeau s’intéresse au
stagiaire et invente une scène absurde
où il s’agit pour un jeune homme de
s’interroger sur la température de
l’eau qu’il aura à servir au personnel,
ambiante ou glacée. Il s’agit d’une
grande scène tragi-comique où le sta-
giaire n’est pas une personne mais une
fonction, un être totalement déperson-
nalisé.
©Thomas Faverjon
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Dramaturgie
Dans ce projet, la réflexion dramaturgique inclut le travail d’agencement des textes. Ici, il
est décisif. Le fil directeur se situe entre fragilité, précarité, et des situations qui changent
souvent. Donc, se profile la nécessité de changer souvent de forme ou de situation : relier
entre elles de courtes séquences, « morceaux » de texte ou séquences vidéo/son.
En maintenant les « coutures » apparentes, comme pour faire apparaître l’image d’une
construction perpétuelle. Tout doit pouvoir se voir, mais passer d’une chose à l’autre se
fait en douceur. La difficulté est donc de lier les éléments les uns aux autres de manière
cohérente. Et de préserver la fluidité de l’ensemble, avec un travail minutieux et précis sur
chaque transition. Il est aussi question de mettre en scène le processus de création : le désir
d’intégrer les images et les sons des entretiens témoigne de cette idée de rassemblement de
tous les acteurs du projet. La scène est désormais le seul lieu de rendez-vous possible, et le
seul espace où le dialogue peut se poursuivre. Dans l’imaginaire collectif.
Affirmer cela — la scène comme lieu de rendez-vous, c’est aussi en faire l’espace rêvé pour
expérimenter des allers et retours entre réel et fiction : on peut intégrer les traces des
entretiens comme composantes de la fiction globale de la représentation. Et à l’inverse,
penser la représentation comme le lieu du réel, où l’acteur peut à tout moment convoquer
d’autres formes que le texte pour modifier le cours des choses et agir sur l’espace sonore ou
la scénographie. La scène est le lieu du plus-que-présent, où il devient possible de percevoir
une construction imaginaire que l’on voit s’écrire en direct.
Montage des textes
C’est la lecture du texte d’Aurélie Filippetti,
20 ans
, qui a été décisive pour le montage. Le
matériau est très proche des entretiens : il réunit des propos très divers, les enchaîne et les
enchâsse pour situer l’ensemble dans un discours possible pour cette génération. Il n’y a pas
de situation dramatique, ni d’enjeu à part la parole.
Mais il y a, insérés dans le texte, des extraits de presse : chiffres (chômage des jeunes,
pourcentages d’insertion, etc…), et commentaires journalistiques sur la jeunesse.
Nous suivons la piste du montage à partir du texte d’Aurélie
Filippetti : les « éclats » de son texte sont une représentation du
réel, à jouer sur le plateau tout entier. Un réel où les paroles se
chevauchent les unes les autres, propos et phrases incomplets, qui
ne se répondent pas vraiment, auxquelles se mêle un mixage sonore
de musiques et — peut-être — d’autres paroles. C’est le seul texte
sans situation ni déroulement fictif. C’est là que nous pouvons faire
jouer les « outils du réel », de manière fugace, sans qu’ils prennent
le pas sur l’écriture.
Notes de mise en scène — Cécile Backès
Nous imaginons, avec l’accord d’Aurélie, de faire 5 séquences de ce matériau. Ces séquences
feront le lien d’une pièce à l’autre. Elles figurent un « paysage du réel » — une représentation
du réel, bien sûr. On y entend des voix multiples, qui parlent sans certitude d’être entendues.
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