2. Quelques constats
Pour débuter le chapitre des constats, permettez-moi d'évoquer
une interpellation qui m'a été adressée à plusieurs reprises
depuis l'annonce de la répartition des départements au début
de la législature, en apparence anecdotique, mais qui, à mes
yeux, en dit long du regard porté sur le domaine de la santé.
Ainsi, alors que le gouvernement venait d'annoncer qu'il m'avait
confié la responsabilité du département de la santé, nombreux
sont ceux venus me dire "tu as repris les hôpitaux ?". Et
d'ajouter : "tu es courageux !".
A entendre ces commentaires, la politique de la santé se
résumerait donc à la gestion des hôpitaux. Et le domaine étant
si sensible, la population si peu préparée à affronter des
choix dans ce domaine, qu'il faudrait être un peu inconscient
(poliment exprimé par "courageux") pour oser s'y atteler.
Ce qui saute pourtant immédiatement aux yeux – et qui est
d'ailleurs souvent énoncé par les spécialistes – au vu des
multiples enjeux qui sont devant nous dans ce domaine
(promotion, prévention, médecine de 1er recours, coordination,
vieillissement, pénurie, financement, etc. – autant d'éléments
sur lesquels nous reviendrons), c'est que la politique de santé
ne se résume pas à la gestion d'un système de soins, que
le système de soins ne se résume pas à l'hôpital, et que
l'hôpital ne se résume pas à ses missions aigües ou à ses
disciplines de chirurgie. Dans notre canton comme dans bien
d'autres lieux pourtant, ce sont ces dernières qui monopolisent
le débat politique, souvent l'attention du public et souvent aussi
une part importante des ressources.
Le deuxième constat qui s'impose aussi très clairement, c'est la
nécessité de réformes fondamentales dans notre système
de santé et l'urgence de certaines d'entre elles. La principale
difficulté que j'ai pu identifier à ce jour est d'ailleurs la