Orchestre symphonique de l’Aube – saison 2016/2017 – livret 8
e
série - 3
De 1714 à 1723 il occupe à nouveau les fonctions de maître de chapelle mais cette fois à la cour du
prince d’Analt-Goeten. A son retour l'attend une triste nouvelle : le décès de sa femme. Dix-huit mois
plus tard, il se remarie avec la cantatrice Anna Magdaléna Wulken avec laquelle il aura encore
quatorze enfants. En 1723 Bach sollicite la succession de Kuhnau comme Cantor à St Thomas de
Leipzig ce qui est un titre très honorifique et dirige également le collégium Musicum, société musicale
fondée par Telemann, musicien officiel de la cour de Saxe.
En 1774, il rencontre Frédéric II et improvise une fugue à quatre voix, sur un thème proposé par le
royal flûtiste.
Malgré quelques portraits à l'huile, la physionomie du grand musicien reste énigmatique. Toute sa vie
il travaillera dans des conditions pénibles, éprouvé par la perte de onze de ses enfants et sera atteint de
cécité les trois dernières années de son existence. D'une extrême simplicité et d'une grande modestie il
affirmera : «j'ai travaillé avec application, quiconque s'appliquera aussi bien que moi en fera autant»
«Travailler pour Dieu», telle est sa devise de chrétien, de mystique, et dans toutes ses œuvres nous
retrouvons non seulement le constructeur de génie mais aussi le poète et le croyant.
Il meurt victime d'une crise d'apoplexie en 1750 âgé de soixante-cinq ans.
La musique de Jean Sébastien Bach est le témoignage d’une synthèse fondamentale dans l’époque
baroque : de la tradition germanique et des influences italiennes et françaises, ainsi que de l’ensemble
des procédés musicaux de la composition polyphonique. Si Bach est le maître incontesté du
contrepoint et de la fugue, il n’en reste pas moins un fascinant mélodiste.
Jean-Sébastien Bach s’illustrera dans tous les genres musicaux excepté l’opéra mais composera
cependant un certain nombre d’oratorios tels que l’Oratorio de Noël, les passions… Parmi son œuvre
monumentale, on trouve des chorales, préludes, fugues, concertos, quatuors, suites, sonates, cantates,
messes…
L’arrangeur : Né à Londres, Léopold Stokowski, Antoni Stanisław Bolesławowicz de son vrai nom,
est d’origine polonaise par son père et irlandaise par sa mère. D’abord organiste il commence une
carrière phénoménale de chef d’orchestre aux Etats-Unis en 1908 pour la poursuivre jusqu’à sa mort à
l’âge de 95 ans.
Outre sa carrière de chef d’orchestre, il était réputé pour ses arrangements parfois très libres comme
celui de la Toccata et fugue en Ré mineur BWV 565 de Jean Sébastien Bach ou bien encore des
Tableaux d’une exposition de Moussorgski.
Il fut également arrangeur pour Walt Disney dans le dessin animé musical Fantasia (1940) dont il
prend lui-même la direction de l’Orchestre de Philadelphie.
Une toccata : Le mot toccata vient de l’italien toccare qui veut dire toucher. La toccata sert à l’origine
à l’organiste ou au claveciniste à tester l’instrument dont il va jouer. La toccata, généralement
puissante et virtuose, devient ensuite une pièce à part entière tout en gardant ce caractère de
démonstration comme on peut l’entendre dans l’œuvre de Bach.
Une fugue : Le mot fugue vient de l’italien fuga qui veut dire fuite. Une fugue est une composition
contrapuntique (le contrepoint est l’art de superposer des mélodies ou phrases musicales) qui possède
une construction règlementée. Elle est composée généralement de trois parties principales.
1. La première partie nommée exposition est celle qui caractérise principalement la fugue avec une
série d’entrées en imitations bien spécifiques. La première entrée expose une phrase musicale
appelée Sujet. Quand la phrase est terminée, une deuxième voix fait entendre ce même sujet,
appelé cette fois Réponse, mais transposé (même mélodie mais en commençant par une autre note)
à la dominante (5
e
degré de la gamme). Pendant que la deuxième voix joue la réponse, la première
joue le contre-sujet. A stade, nous avons une exposition de fugue à deux voix. Si le compositeur
décide d’écrire une fugue à 3 voix, il fait suivre une troisième entrée avec à nouveau le sujet,
pendant que la deuxième voix joue le contre-sujet transposé (parfois appelé contre-réponse). Enfin
si le compositeur décide une quatrième voix, le processus se poursuit avec à nouveau une réponse
et un contre-sujet.