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Aspects pharmacocinétiques//
Les FQ administrées par voie orale sont rapidement absorbées chez les monogastriques, alors qu’elles
sont inactivées au niveau du rumen chez les ruminants. La concentration sérique maximale est atteinte
endéans les deux heures, selon la molécule et l’espèce animale. L’ingestion de nourriture retarde
l’apparition du pic sérique, sans influencer la biodisponibilité totale, à moins que les aliments ne soient
riches en magnésium et en aluminium, deux ions capables de diminuer l’absorption orale. L’usage
concomitant de préparations orales contenant du Mg ou de l’Al et des FQ n’est donc pas conseillé.
Selon la FQ et l’espèce animale incriminée, la biodisponibilité varie de 30 à 90 %. L’absorption à partir
des sites d’injection est également rapide.
Les FQ ont un grand volume de distribution et se lient peu aux protéines plasmatiques (<50 %). Les
concentrations atteintes au niveau du liquide interstitiel, des os et de la peau représentent 35 à 100% de
la concentration plasmatique. Au niveau du liquide céphalo-rachidien ce pourcentage est de 25%,
tandis qu’au niveau des secrétions bronchiques et de la prostate, ils sont compris entre 200 à 300%. Des
concentrations importantes sont aussi atteintes dans les organes d’excrétion comme le foie, les intestins
et le tractus urinaire. La posologie doit être diminuée chez les insuffisants rénaux. La clairance
hépatique d'autres médicaments métabolisés par le foie (théophylline) peut être réduite par
l'administration des quinolones.
Les FQ sont partiellement métabolisées dans le foie, donnant lieu à de nombreux métabolites excrétés,
éventuellement sous forme active, dans la bile et l’urine. A titre d’exemple, le métabolite majeur de
l’enrofloxacine est la ciprofloxacine. Le temps de demi-vie d’élimination (t1/2β) varie en fonction du
type de FQ, de l’espèce animale et de la dose, mais leurs longues demi-vies permettent des
administrations toutes les 12 à 24 heures.
Les FQ sont des antibiotiques concentration-dépendants, ce qui signifie que l’effet antibactérien est
davantage influencé par le rapport entre la concentration initiale atteinte à hauteur du site infectieux et
la CMI, que par le temps de contact entre la bactérie et la molécule. En fonction de cette propriété, une
approche innovante basée sur la comparaison des profils pharmacocinétiques des FQ et des niveaux de
sensibilité des germes ciblés, a abouti à la proposition de schémas posologiques spécifiques. Les doses
initiales administrées ont été augmentées et la durée des thérapies a été réduite, ce qui représente un
avantage sur le plan pratique et, éventuellement, dans la gestion de l’émergence des résistances. In
vivo, les FQ montrent, en plus, un effet post-antibiotique (PAE) sur certaines bactéries, ce qui explique
que l’effet anti-bactérien se poursuit même après chute de la concentration en FQ sous la CMI.
Le nouveau concept ainsi mis en application est fondamentalement différent de celui des préparations
“longue-action” basé sur le maintien de concentrations sériques en antibiotiques le plus longtemps
possible après une injection unique. Cette approche est valable pour les antibiotiques dont le temps de
contact est le facteur-clé de leur efficacité, comme les tétracyclines.
Toxicité/
Les FQ sont peu toxiques. Leur principal effet indésirable est l'érosion des cartilages chez les chiens en
croissance. Pour cette raison, l'administration de FQ chez les chiens de moins de 12-18 mois selon les
races, est déconseillée. Chez le cheval, des altérations cartilagineuses ont aussi été décrites chez les
jeunes sujets suite à l’administration de certaines FQ. Aux doses thérapeutiques, les autres effets
indésirables sont peu importants et limités au tractus gastro-intestinal (nausée, vomissement, diarrhée).
En médecine humaine, ont aussi été décrits de la photosensibilisation, de la neurotoxicité et de la
toxicité rénale, dues généralement aux dérivés plus liposolubles ou à des doses élevées.
Quand les utiliser ?/
Les spécialités enregistrées en Belgique pour l’usage vétérinaire sont : la fluméquine, l’enrofloxacine,
la marbofloxacine, la danofloxacine, la difloxacine, l’ibafloxacine et l’orbifloxacine. Elles sont
administrées par voie orale chez les monogastriques et préruminants, par voie parentérale chez les
ruminants (IV, IM, SC) et les poussins d’un jour (SC).
Comme les quinolones, les FQ sont très efficaces dans le traitement d’infections du tractus urinaire. De
plus, elles sont particulièrement indiquées pour lutter contre les infections sévères, telles que des
septicémies et des pneumonies induites par des bactéries gram négatives sensibles. Les FQ comptent
parmi les agents antimicrobiens les plus efficaces pour traiter les prostatites bactériennes. L’efficacité
est également mise à profit pour contrôler les infections de la peau et des tissus mous par des bactéries
Gram négatives et certaines Gram positives, ainsi que les infections intra-abdominales. Grâce à leur