Au début du XXème siècle, la disparition des frères Goncourt et d’Alfred Nobel fut à l’origine de deux prix
prestigieux. Les patrimoines laissés en héritage assuraient une dotation confortable aux lauréats successifs. En
1901,la somme attribuée aux cinq premiers Prix Nobel s’élevait au total à 15 000 couronnes suédoises soit
approximativement 1 million d’euros aujourd’hui.Le Prix Goncourt, quant à lui, distribuait 65 000 francs-or soit
approximativement 275 000 euros de 2015.
Un peu plus d’un siècle plus tard, la dotation du Prix Nobel s’élève toujours à environ 1 million d’euros alors
que l’heureux vainqueur du Prix Goncourt n’est récompensé que de 10 euros.
Comment expliquer un tel écart ? À leur création le capital de chaque Prix était investi au travers de placements
« sans risques », majoritairement des obligations d’État. Après la seconde guerre mondiale, la Fondation Nobel ne
versait plus que 29%du montant du prix initial aux gagnants.Elle décida alors d’augmenter le « risque » des
investissements en allouant une partie majoritaire de ses capitaux aux actions. Cette décision permit aux
lauréats du Prix Nobel de retrouver le sourire quand les lauréats du Prix Goncourt criaient famine.
Fondations : l’écueil des placements « sans risques »
Dans un souci de préservation du capital, les fondations ont souvent recours aux placements obligataires d’Etat ou
de haute qualité. Ces obligations ne sont pourtant pas des investissements sans risques. Sur le long terme,
l’appréciation de cette classe d’actifs adu mal à pallier l’érosion du pouvoir d’achat du capital, conséquence de
l’inflation.D’après l’Insee, il faut aujourd’hui 2,5 millions d’euros pour acheter un bien qui aurait coûté 1 000 euros
en 1901. Pour conserver le pouvoir d’achat, il aurait fallu que le capital connaisse une croissance annualisée de
7%. Si de surcroît la fondation génère des frais de fonctionnement et verse un montant récurrent, la performance
du capital doit également compenser ces dépenses annuelles. C’est ce qui explique que le capital du Prix
Goncourt se soit totalement érodé aujourd’hui.
Prix Goncourt ou Prix Nobel ?
15 octobre 2015
LAZARD FRERES GESTION - S.A.S au capital de 14.487.500€- 352 213 599 RCS Paris
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Depuis sa création, Lazard Frères Gestion accompagne ses clients privés dans leurs projets
philanthropiques et de mécénat. En parallèle, ses équipes assurent la gestion du patrimoine de
nombreuses fondations, associations et congrégations. Il s’agit donc d’élaborer ou de soutenir un projet,
de mettre en face une stratégie d’investissement qui corresponde à ses objectifs et àses contraintes.
Le but principal est souvent d’assurer dans la durée les revenus nécessaires à la bonne réalisation de
l’objet de ces institutions. Réfléchir à l’allocation d’actifs et déterminer, notamment, la part à allouer aux
actions est indispensable.
Les projets et les institutions de ce type ont vocation à s’inscrire dans le très long terme. Mais en pensant
protéger le patrimoine initial, la tentation est souvent forte d’investir dans des placements de court ou
moyen terme, par exemple des obligations, mais en y restant sur le long terme…
Pour illustrer les inconvénients d’une telle stratégie, il peut être intéressant d’observer deux exemples
centenaires.
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Damien Voizard
Gestionnaire de Portefeuilles