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N° 100 - Mercredi 23 novembre 2011
ISSN 2105-1909
&
DROIT AFFAIRES
L’ÉVÉNEMENT
Hervé Delannoy, nouveau président de l’AFJE
L
’assemblée générale de l’AFJE a eu lieu lundi soir. A cette
occasion, Hervé Delannoy a été élu président de l’association. Il remplace à cette fonction Jean-Charles Savouré.
Titulaire du diplôme de l’Institut des hautes études internationales de Paris II d’un DEA de droit privé de Lille II, du MBA
ESCP et d’un LLM de l’université de Londres, Hervé Delannoy
est directeur juridique de Rallye (holding
de Casino et Go Sport) depuis 2007. Il a
débuté sa carrière dans des structures
de conseil, avant d’intégrer, en 1991, La
Redoute Catalogue en qualité de juriste.
En 1997, il devient responsable juridique
de la holding Redcats (groupe PPR) avant
de prendre la direction juridique et
fiscale du groupe Pimkie Orsay (famille
Mulliez) à Lille et Bruxelles en 2000. Il
est ensuite nommé directeur juridique
adjoint du Groupe Euris (holding de
Rallye) en 2004.
Parallèlement à sa carrière professionnelle, Hervé Delannoy a toujours été actif
au sein de l’AFJE, dont il est membre
depuis de nombreuses années. Il en est
d’ailleurs devenu administrateur en 2005
et vice-président en 2009. A ce titre, il a
notamment œuvré pour l’organisation
de la journée de formation Campus qui
s’est déroulée il y a quelques semaines (cf. ODA n° 95). «Une
journée qui a connu un vif succès et que nous reconduirons
l’année prochaine», annonce-t-il.
Le mandat du nouveau président est de deux ans minimum.
Et pour sa feuille de route, il a annoncé vouloir travailler sur
trois axes. Tout d’abord, accentuer le développement de l’association. «Nous savons aujourd’hui que la France compte
16 000 juristes d’entreprise. Un quart d’entre eux font déjà
partie de l’AFJE, ce qui en fait la principale association de
juristes française, et nous souhaitons augmenter encore
le nombre de nouveaux adhérents. Qu’ils soient de jeunes
juristes, des juristes expérimentés ou
experts ou enfin des responsables
ou directeurs juridiques», expliquet-il. Deuxième objectif : accroître les
services aux adhérents. «L’AFJE continuera à organiser ses formations en y
incluant à la fois de la technique juridique et de la déontologie, mais aussi
les techniques périphériques au droit,
à savoir les problématiques financières,
de marketing, de management, etc.
S’y ajoutera enfin une offre de formation sur le comportement qui consiste
par exemple à apprendre à communiquer le droit à des professionnels
non-juristes, à convaincre et à négocier.» Enfin, l’AFJE entend poursuivre et
renforcer ses bonnes relations avec les
autres associations de juristes, comme
l’ECLA, le Cercle Montesquieu et toutes
les associations de juristes spécialisés.
L’assemblée générale de l’AFJE a également été l’occasion
de recevoir Laurent Vallée, directeur des affaires civiles et du
Sceau, qui a confirmé la publication d’un projet de loi sur le
statut d’avocat en entreprise d’ici à la fin de l’année. ■
Ondine Delaunay
AU SOMMAIRE
Droit&Communauté
Le risque fiscal au cœur de l’internationalisation
des entreprises
Bertrand Chauchat et Nassim Ghalimi intègrent
les équipes de Veil Jourde
Droit&Expertise
p.2
p.4
Droit&Affaires
Kiloutou consolide son secteur avec la reprise de BM
Location
p.5
Dispositifs de contrôle d’activité des salariés et protection
des données - Comment contrôler l’activité de ses salariés
en toute légalité ?
p.8
Emprunts «toxiques» des collectivités locales
Qui fait vraiment de l’intox ?
p.9
&Communauté
Droit
FOCUS
Le risque fiscal au cœur de
l’internationalisation des entreprises
Dirigeants, administrations fiscales et législateurs sont au moins unanimes sur un point :
l’environnement actuel est plutôt propice à l’émergence de risque et de contentieux
fiscal et devrait l’être encore dans les années qui viennent. C’est le résultat de la
quatrième édition de l’enquête «Tax Risk and Controversy» réalisée par Ernst & Young
Société d’Avocats.
R
éalisée auprès de 541 dirigeants dans 18 pays entre juillet
et août 2011, mais également auprès d’une centaine de
membres de comités d’audit et des représentants de l’administration fiscale, l’enquête d’Ernst & Young Société d’Avocats est riche
d’enseignements. Elle révèle que le rythme rapide des changements de législation fiscale dans le monde est considéré comme
un facteur de risques et d’incertitudes : 77 % des personnes
interrogées affirment que la gestion des risques fiscaux sera plus
importante pour eux au cours des deux prochaines années. Et ce
d’autant que plus que l’on assiste à un certain activisme d’organisations internationales sur la manière dont l’entreprise s’acquitte
de son impôt. Le risque de réputation est bel est bien présent au
rang du risque fiscal.
Ensuite, 97 % des répondants sont plus vigilants sur les transactions internationales et cross-border au cours des trois
prochaines années. Enfin, 73 % pensent que leur entrée sur les
marchés émergents augmente les risques fiscaux auxquels ils
sont exposés. Ce chiffre atteint 92 % lorsqu’il s’agit de la Chine.
Une administration plus agressive dans ses contrôles
Du point de vue des dirigeants d’entreprises (directeurs financiers
et directeurs fiscaux en particulier), les contrôles de l’administration fiscale deviendraient en effet de plus en plus fréquents et
agressifs. Stéphane Baller, associé d’Ernst & Young Société d’Avo-
Entreprises : avez-vous connu
une augmentation en volume du
nombre de contrôles fiscaux sur les
deux dernières années ?
75 %
57 %
cats explique : «L’administration s’est modernisée, les autorités
ont de plus en plus accès aux informations et ont renforcé leur
collaboration au niveau international. Le résultat de l’enquête
nous conduit à penser que l’expression de cette agressivité
de l’administration va dans le sens d’une recherche de plus en
plus précise : les prix de transfert sont par exemple une zone de
discussion et de redressement importants. On constate également une augmentation en flèche de la pression sur les droits
indirects. Enfin, les administrations développent de plus en plus
de savoirs sur les transactions internationales».
94 % des personnes interrogées par Ernst & Young voient poindre
des déclarations pour plus de transparence et plus d’éléments
demandés à l’entreprise. Les administrations sont prêtes à
déployer plus de moyens qui leur permettent d’obtenir plus d’informations. «Les entreprises doivent se préparer à une augmentation des demandes déclaratives sur leurs transactions», note
Stéphane Baller.
La conséquence sur les entreprises : il devient urgent d’avoir une
approche globale sur la problématique des risques fiscaux. «Un
redressement aux Etats-Unis sur un problème de prix de transfert
peut porter sur quelques milliards de dollars, poursuit l’associé
d’Ernst & Young Société d’Avocats. Les directions financières ou
les comités d’audit commencent à prendre conscience de cet
enjeu».
Entreprises : dans les deux prochaines années, voyez-vous un changement dans
les exigences de déclaration et de transparence ?
81 % 82 %
82 %
86 %
82 %
75 %
80 %
83 %
69 %
57 %
60 %
52 %
48 %
18 % 17 % 17 %
Toutes les sociétés
BRIC
Directeurs fiscaux
d’entreprises de
plus de 5 Md$ de CA
Plus de 3 Md$ de CA
EMEIA
Amérique
2
Mercredi 23 novembre 2011
Asie
Augmentation
13 %
17 %
25 %
20 % 15 %
Resteront les mêmes
Toutes les sociétés
BRIC
Privée
Plus de 3 Md$ de CA
EMEIA
Publique
Amérique
Asie
&Communauté
Droit
Inflation législative, source d’incertitude
D’autre part, dans un contexte où la législation devient plus complexe
et opportune, les entreprises éprouvent des difficultés pour suivre
l’actualité fiscale et anticiper les lois de finance. Or, en moyenne, les
directions fiscales sont composées de 4 à 5 personnes. Pour des
groupes fortement internationalisés, comment pouvoir suivre l’évolution fiscale dans plus d’une centaine de pays ! «Les sociétés sont
involontairement poussées à la faute, souligne Stéphane Baller,
c’est le contrôle qui va révéler a posteriori la mauvaise interprétation du texte. Or, il est difficile de plaider la bonne foi plusieurs fois
de suite».
Le deuxième écart de perception se situe au niveau du développement dans les pays émergents. Il faut clairement y aller
pour les directeurs financiers. En revanche, les directeurs fiscaux
sont plus attentistes car c’est prendre plus de risque au niveau
fiscal. Ils sont 92 % à observer une augmentation des contrôles
des autorités en Chine. Pour 73 % d’entre eux le fait de se développer dans ces pays a fait augmenter les risques de contrôle
fiscal. Seule la moitié des DAF interrogés penche dans ce sens.
Augmentation du risque sur les pays émergents
«Dans les pays émergents notamment, l’administration fiscale
apprend vite, conclut ainsi l’associé d’Ernst & Young Société d’Avocats. On demande de plus en plus aux entreprises de transmettre
des informations (livre comptable) par voie électronique pour plus
de transparence ou améliorer la collecte de l’impôt. Comme ce sera
peut-être le cas au Brésil par exemple, ou en Inde».
Certains grands groupes ont compris l’intérêt d’avoir des compétences fiscales dans certains pays clés. Peugeot ou Renault ont déjà
développé des directions fiscales au niveau local. Mais toujours
est-il que le contraste de perception est remarquable. ■
Benjamin L’Hoir
Contraste de perception entre les directeurs financiers
et fiscaux
Enfin, l’enquête met en lumière un contraste de perception entre
les directions fiscales et les directions financières. Or, encore
dans une majorité de cas, la première est rattachée à la seconde.
Ils sont 75 % à se sentir inconfortables par rapport aux changements législatifs. Alors que les directeurs financiers ne sont que
57 % dans cet état d’esprit car ils feraient plus confiance au CFO
local.
Neutre
Acquiesse
Toutes les sociétés
Approuve fortement
Plus de 3 Md$ de CA
&
DROIT AFFAIRES
Option Finance
91 bis, rue du Cherche-Midi - 75006 PARIS
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BRIC
Editeur : Lucy Letellier 01 53 63 55 56
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Ondine Delaunay Chambaud 01 53 63 55 61
Assistante : Sylvie Alinc 01 53 63 55 63
[email protected]
Benjamin L’Hoir a participé
Secrétaire générale : Laurence Fontaine
à ce numéro.
01 53 63 55 54
Ce numéro comporte un supplément «Sortie de LBO»
91 bis rue du Cherche-Midi • 75006 Paris • Tél. 01 53 63 55 55
Non pertinent
EMEIA
5%
4%
7%
3%
4%
4%
1%
3%
0%
6%
6%
4%
7%
17 %
17 %
27 %
21 %
18 %
25 %
23 %
18 %
24 %
21 %
37 %
51 %
53 %
51 %
45 %
49 %
47 %
Entreprises : êtes-vous d’accord avec l’affirmation suivante : «entrer ou opérer sur les marchés émergents augmente
significativement le risque de contentieux fiscal» ?
Désapprouve
Asie
Administration, abonnements
Service abonnements : 18-24, quai de la Marne
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Impression : Ambiance graphique - Hôtel d’Entreprises, rue Aristide Bergès, Local D1 - 17180 Périgny
N° de commission paritaire : 0112 I 90179
N° ISSN : 2105-1909
Editeur : Option Droit & Affaires est édité par
Option Finance SAS au capital de 2 043 312 euros.
Siège social : 91, bis rue du Cherche-Midi - 75006 PARIS
RCS Paris B 342 256 327
Directeur de la Publication : Jean-Guillaume d’Ornano
Fondateur : François Fahys
Option Finance édite : Option Finance,
Option Finance à 18 heures, Option Droit & Affaires,
Funds, Family Finance, AOF, OFE.
Mercredi 23 novembre 2011
3
&Communauté
Droit
LES ASSOCIÉS DE LA SEMAINE
Bertrand Chauchat et Nassim Ghalimi intègrent
les équipes de Veil Jourde
ertrand Chauchat et Nassim Ghalimi viennent de rejoindre
le cabinet Veil Jourde. Les deux anciens associés du cabinet
Sonier & Associés ont décidé de quitter la structure de niche
pour rejoindre les équipes
polyvalentes de Veil Jourde.
Tous deux réputés pour leurs
expertises pointues en restructuring, ils renforcent ainsi le
pôle restructuring du cabinet
qui comptait déjà deux associés de renom : Georges Jourde
et Pierre-François Veil. «Sonier
& Associés et Veil Jourde exerçaient auparavant en cabinets
groupés. Les équipes ont ainsi
eu, à plusieurs reprises, l’occasion de travailler en commun»,
précise Bertrand Chauchat. Et
Nassim Ghalimi de se réjouir d’intégrer aujourd’hui ce cabinet
dont il «partage la culture et les méthodes de travail».
Bertrand Chauchat, 60 ans, est avocat au barreau de Paris
depuis 1977. Il était associé de Gabriel Sonier depuis 1985.
Spécialiste des dossiers de restructuration et de procédure
collective, il intervient, selon les cas, en qualité de conseil du
débiteur, du repreneur ou des créanciers. Il intervient également pour la défense personnelle des dirigeants dont la
responsabilité est recherchée
dans le cadre des procédures
collectives. Il a, enfin, une activité de contentieux commercial
et bancaire. Nassim Ghalimi, 34
ans, a entamé sa carrière professionnelle comme collaborateur
chez Sonier & Associés, dont il
est devenu associé en 2010. Il
pratique le droit des entreprises
en difficulté et le contentieux
commercial. Il a développé par
ailleurs une compétence particulière en matière de droit de la propriété intellectuelle, de
droit de la production musicale, cinématographique, audiovisuelle et de spectacles vivants. Il est à ce titre le conseil habituel d’artistes et de sociétés de production.
J. Sirch
B
CARNET
Virginie
Deslandres
rejoint le cabinet
Eversheds à
Paris en qualité
d’associée. Elle
prend ainsi en
charge le nouveau
pôle Chine à Paris
ainsi que sa coordination au niveau
international. Agée de 50 ans, Virginie
Deslandres a pratiqué en Chine dès 1988.
Elle a d’abord exercé comme avocate
au sein du cabinet Vovan & Associés,
implanté dans le pays, avant de fonder le
bureau de Pékin de Norton Rose en 2001.
Elle conseille une clientèle de grands
groupes et d’entreprises européennes
dans leurs opérations de fusions-acquisitions, de restructurations et d’investissements directs. Au regard de sa grande
connaissance du monde chinois des
affaires, elle a été nommée Conseiller du
commerce extérieur de la France pour la
Chine en 2010. Elle a également été vice-
4
Mercredi 23 novembre 2011
présidente de la Chambre de commerce
française en Chine et cofondatrice de la
Chambre européenne à Pékin.
En rejoignant aujourd’hui le bureau
parisien d’Eversheds, Virginie Deslandres
a l’ambition de «créer un pôle d’expertise
Chine fort basé à Paris, véritable trait
d’union entre nos bureaux européens et
chinois».
Bruno Martin rejoint Courtois Lebel
comme nouvel associé. Il codirigera aux côtés de Philippe Courtois le
département concurrence, distribution
et contentieux commercial. Il dirigera
également le département propriété
intellectuelle du cabinet. Précédemment,
Bruno Martin exerçait au sein du cabinet
Casanova comme associé spécialisé en
concurrence, distribution et propriété
intellectuelle. En 2006, il a développé au
sein de l’AARPI Forensis (précédemment
Casanova & Associés) une expertise en
droit pénal économique en relation avec
son activité de droit de la distribution et
de la consommation.
Marielle Cohen-Branche est nommée
médiateur de l’Autorité des marchés
financiers. Conseiller en service extraordinaire à la Cour de cassation en
charge du droit bancaire et financier
depuis mars 2003, Marielle CohenBranche était également membre de
la commission des sanctions de l’AMF
depuis novembre 2003. Ce mandat s’est
achevé au terme de celui de magistrat
de la Cour de cassation en janvier 2011.
Précédemment, Marielle Cohen-Branche
a exercé pendant vingt-cinq ans comme
juriste de banque. Elle a notamment
occupé le poste de directeur juridique
et contentieux du Crédit Agricole d’Ile
de France de 1993 à janvier 2003. Cette
nomination comme médiateur de l’AMF
s’inscrit dans le plan stratégique de
l’Autorité de renforcer la fonction de
médiation. Pour mener à bien sa mission,
Marielle Cohen-Branche s’appuiera sur
une équipe de juristes pilotée par François
Denis du Péage, responsable du pôle
médiation au sein de la direction des
relations avec les épargnants.
&Affaires
Droit
LE DEAL DE LA SEMAINE
Kiloutou consolide son secteur avec la reprise de
BM Location
K
iloutou, participation de PAI Partners, rachète la société
BM Location, spécialisée dans la location de matériel,
auprès du groupe Monnoyeur. BM Location, numéro trois
de la location de matériel en France, compte 600 salariés
dans un réseau de 85 agences en France et va renforcer la
présence de Kiloutou dans le secteur des travaux publics. Le
numéro deux français met la main sur environ 80 millions
d’euros de revenus supplémentaires. Ce second build-up
intervient quelques mois à peine après la prise de contrôle
de Kiloutou par PAI au printemps dernier. Déjà en juin, la
société avait acquis les activités Elévation d’AltéAd. Et avant
l’entrée de son actionnaire financier, le groupe avait également fait ses emplettes sur un marché encore très atomisé :
le 30 novembre 2010, il reprenait la société Mediac’up
Atlantique auprès du Groupe Mediaco.
In fine, ces différentes acquisitions pourraient permettre à
Kiloutou de couvrir 15 % du marché hexagonal avec plus de
300 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il reste pourtant
numéro deux du secteur, derrière Loxam (20 % du marché
pour 700 millions d’euros de revenus).
De son côté, Monnoyeur se déleste d’une activité accessoire
à son business de distributeur d’équipements de construction et concessionnaire de grandes marques mondiales du
secteur (Caterpillar, Mercedes-Benz pour l’Algérie, John et
Mitsubishi). Le groupe affiche en effet plus de 1,5 milliard
d’euros de chiffre d’affaires.
Willkie Farr & Gallagher conseille Kiloutou avec Christophe
Garaud, associé, assisté de Xavier Doumen, Elise Carrera,
Paul Guillemin et Alexandre Avrillon sur les aspects corporate et Philippe Grudé, european counsel, sur les aspects
fiscaux. Jacques-Philippe Gunther, associé, a géré les
aspects antitrust avec Agathe Richard et Marion Bailly.
Gide Loyrette Nouel conseille le groupe Monnoyeur avec
Nadège Nguyen, associée, et Cécile Davanne-Mortreux
et Maria-Carla Conti sur les aspects Corporate. Dimitri
Dimitrov a géré les aspects antitrust. ■
Le conseil : Christophe Garaud, associé de
Willkie Farr & Gallagher, de Kiloutou
Kiloutou est devenu cette année la propriété de PAI
Partners. La reprise d’un acteur tel que BM Location
faisait-elle partie de la feuille de route ?
Quand PAI a repris Kiloutou au
printemps dernier, le fonds avait
clairement affiché sa volonté
de contribuer à la consolidation du secteur, le marché étant
encore fortement morcelé. A cet
effet, des lignes de financement
avaient été obtenues dès le LBO.
BM Location se situait parmi les
gros intervenants. Il s’agit donc
d’une opération significative de
croissance externe. La transaction a été structurée sous forme
d’une acquisition par Kiloutou
de l’intégralité du capital de BM
Location et d’une souscription
en cash à une augmentation de
capital de la holding par le groupe
Monnoyeur.
Dans le contexte actuel, comment a été menée
l’opération ?
L’opération a été rondement menée. Il n’y avait pas de problématique particulière s’agissant de nouveau financement
puisque le fonds avait fait le travail en amont au moment de
l’acquisition de Kiloutou. Il n’y a
donc pas eu besoin de retourner
vers le marché pour financer
l’opération.
Vous étiez conseil de PAI
lors du LBO sur Kiloutou.
Vous conseillez aujourd’hui
la société elle-même sur ses
opérations de croissance
externe. Est-ce courant ?
Il arrive fréquemment que,
sur les grosses opérations de
croissance externe, la société
fasse appel à l’avocat qui a été
conseil du fonds lors de sa prise
de contrôle. Cela lui permet de
profiter de son expérience de
ce genre d’opérations, tout en
conservant, comme cela a été le
cas sur BM Location, le lead sur la reprise de la cible. ■
Propos recueillis par Benjamin L’Hoir
Mercredi 23 novembre 2011
5
&Affaires
Droit
ACTUALITÉS
PRIVATE EQUITY
Plusieurs conseils sur l’entrée de Riverside
dans HRA Pharma
Lamartine et HPML sur l’investissement
d’Edmond de Rothschild IP dans Snadec
aux côtés de XAnge
Le fonds Riverside prend une participation dans HRA Pharma.
Ce dernier, basé à Paris, est un laboratoire indépendant qui
développe et commercialise dans plus de cinquante pays des
médicaments et dispositifs médicaux novateurs au service de
la santé reproductive et l’endocrinologie. La transaction inclut
notamment une augmentation de capital par voie d’émission
d’actions de préférence convertibles, qui sera utilisée pour développer une nouvelle ligne de traitements et faciliter la croissance
internationale du laboratoire.
Allen & Overy a conseillé Riverside avec Jean-Patrice
Labautière, associé, assisté de Paul de Tournemire, MarieAdélaïde de Fleurieu et Sandra Clapaud sur les aspects
fusions & acquisitions.
HRA Pharma a été conseillé par Stephen A. Monod, associé du
cabinet Monod-Amar-Boudrant, assisté notamment d’associés
de plusieurs autres cabinets : Marion Chajmowicz de Becker
& Associés sur les aspects de propriété intellectuelle, ainsi
que Jérémy Blimbaum de Duhamel Blimbaum et Stéphanie
Mellul-Guez du cabinet Mellul-Guez sur les aspects corporate.
Plus de trois ans après la reprise de 100 % de la société Snadec
par André Benita, accompagné par XAnge Private Equity, les
actionnaires historiques ont décidé d’organiser l’entrée au
capital Edmond de Rothschild Investment Partners à hauteur
de 23 % du capital. Cette opération a pour principal objectif
de financer le développement de son activité par croissance
interne et/ou externe. Dans cette nouvelle configuration,
André Benita conserve la majorité du capital et se donne ainsi
les moyens de mener une stratégie ambitieuse concernant
les deux principales activités du groupe, l’assainissement et
le désamiantage.
Lamartine Conseil avec Florence Savouré, Olivier Renault,
associés, a conseillé les actionnaires historiques. Edmond de
Rothschild Investment Partners était assisté de HPML avec
Vincent Libaud, associé.
IDAvocats et Fidal sur la reprise de Promoplast
par Jean-Filbert Roussel
Jean-Filbert Roussel annonce la reprise de Promoplast accompagné par Ouest Croissance et Sodero Gestion. Leader de la
fabrique et de la commercialisation des supports de communication personnalisés, Promoplast conçoit, fabrique et commercialise des supports de communication personnalisés en petites
séries (sacs, objets et emballages) auprès des commerces de
proximité et plus particulièrement des pharmacies. Basée à
Châteaubriant (44), l’entreprise compte 130 collaborateurs et
réalise un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros.
Philippe Cléach, associé d’IDAvocats, a accompagné JeanFilbert Roussel. Les vendeurs étaient assistés par Fidal avec
Jean-François Obejer, associé.
Sarrau accompagne Alven sur son
investissement dans Koala.ch
Alven Capital investit lors dans la société suisse Koala.ch,
spécialisée dans la vente de chaussures en ligne. Cet investissement, d’un montant de 2,5 millions de francs suisse
(soit 2,02 millions d’euros) va permettre à la société Koala.ch
d’élargir son catalogue pour doubler le nombre de modèles
proposés d’ici six mois et viser un million de francs suisse (soit
807 000 euros) de chiffre d’affaires à la fin de l’année 2011.
Alven Capital avait déjà investi en Suisse dans le site d’ecommerce Eboutic.ch, premier site suisse de ventes privées
en ligne, participation que le fonds a cédée en juillet dernier.
Le cabinet SarrauThomasCouderc, représenté par Frédéric
Bucher, associé, et Géraud de Franclieu, of counsel, a
conseillé Alven Capital Partners.
6
Mercredi 23 novembre 2011
FUSIONS-ACQUISITIONS
Sarrau et Fasken conseils lors de
l’acquisition de Mysoline par le laboratoire
SERB
SERB, laboratoire indépendant qui développe et commercialise des médicaments essentiels en médecine d’urgence,
toxicologie, ophtalmologie, endocrinologie et maladies infectieuses, met la main sur Mysoline. Jusque-là, la cible appartenait à Sinclair IS Pharma, groupe pharmaceutique international spécialisé dans les traitements de dermatologie, le
traitement des plaies, les soins de soutien en oncologie et
les soins intensifs. Mysoline est un médicament indiqué dans
certaines formes d’épilepsie et le traitement des tremblements essentiels.
Cette opération permet au laboratoire SERB de renforcer son
portefeuille de produits de spécialistes et de se développer à
l’international.
Pour Sinclair IS Pharma, cette cession vise à se dégager d’actifs non stratégiques et à se concentrer sur les traitements de
dermatologie, le traitement des plaies, et les soins intensifs.
SarrauThomasCouderc, représenté par Frédéric Bucher,
associé, Caroline Porcher Marquis et Angélique Vibert, of
counsels, et François Fagot, est intervenu auprès de l’acquéreur sur les aspects juridiques de la transaction. Et pour les
aspects fiscaux sont intervenus Christian Couderc, associé,
et Jérôme Talleux, of counsel. Sinclair SI Pharma était accompagné par le cabinet Fasken Martineau avec Anne Granger,
Christophe Fichet, Abayomi Akinjide et Stuart Richards,
associé ainsi qu’Antonina Nijran.
&Affaires
Droit
Frieh, Sullivan, Hogan et Sarrau sur
la cession d’Enerest à Electricité de
Strasbourg
Gaz de Strasbourg (Réseau GDS), groupe dédié à la gestion
du réseau de distribution de gaz naturel dans 83 communes
du Bas-Rhin, a cédé le fournisseur de gaz naturel Enerest à
Electricité de Strasbourg (groupe ES), filiale d’EDF.
L’opération envisagée prévoit l’acquisition de 100 % des
actions et des droits de vote d’Enerest par le groupe ES.
Le groupe ES deviendrait ainsi, avec le partenariat entre sa
filiale actuelle de commercialisation, ES Energies Strasbourg,
et Enerest, le premier commercialisateur multiénergie du
Bas-Rhin avec 450 000 particuliers et un chiffre d’affaires
cumulé de l’ordre de 750 millions d’euros.
Cette cession devrait permettre à réseau GDS, qui réalise un
chiffre d’affaires de 40 millions d’euros et emploie 230 salariés, de se concentrer sur la gestion et la sécurité du réseau
de distribution.
Le vendeur était conseillé par Frieh Bouhenic, avec
Laurence Masseran, associée, et Damien Boulanger.
SarrauThomasCouderc, représenté par Pierre Bouley,
associé, et Stéphanie Desprez, est intervenu sur les
aspects fiscaux de la transaction. Sullivan & Cromwell a
accompagné le groupe Electricité de Strasbourg avec Olivier
de Vilmorin, associé, et Audrey Ellis pour les aspects
corporate. Hogan Lovells, avec Michel Debroux, associé,
est intervenu pour les aspects concurrence.
DROIT GÉNÉRAL DES AFFAIRES
Cleary sur l’introduction d’une émission
high yield de Faurecia
Faurecia a lancé une émission obligataire à échéance 2016
pour un montant de 350 millions d’euros avec un coupon
de 9,375 %. Le prix de l’offre obligataire a été déterminé le
4 novembre et l’offre s’est clôturée le 9 novembre. Les obligations sont cotées sur le marché Euro MTF de la bourse du
Luxembourg. Les chefs de file associés pour l’offre étaient
Credit Agricole Corporate and Investment Bank et Natixis.
Les fonds levés, par le biais de l’emprunt obligataire, serviront au remboursement de la ligne de crédit de 250 millions
d’euros consentie par Peugeot S.A., et à la réduction de
l’endettement.
Cleary Gottlieb Steen Hamilton conseillait Faurecia avec
Andrew Bernstein, Pierre-Marie Boury, et Marie-Laurence
Tibi, associés, ainsi que Camille Glénat, David Flechner et
Kimberly Murphy. Anne-Sophie Coustel, associée, Alexis
Mallez et Sarah Dardour-Attali sont intervenus sur les
aspects de droit fiscal de l’opération.
Salans, Bird et Willkie sur le PPP du Nouveau
Stade de Bordeaux
La Ville de Bordeaux a conclu le 28 octobre dernier un contrat
de partenariat d’une durée de trente ans à compter de la date
effective de mise à disposition de l’ouvrage avec une société
de projet, Stade Bordeaux Atlantique, constituée par Vinci
Concessions et le groupe Fayat en vue de la conception, du
financement, de la construction, de la maintenance et de l’exploitation du Nouveau Stade de Bordeaux. L’enceinte, d’une
capacité de 40 000 places UEFA 2016, devrait être livrée en
mai 2015. Le projet représente un investissement total de
219 millions d’euros, dont 166 millions d’euros de travaux.
Le financement bancaire et les instruments de couverture
de taux d’intérêts ont été apportés par Sumitomo Mitsui
Banking Corporation Europe Limited et Dexia Crédit Local.
Bird&Bird conseillait la Ville de Bordeaux avec Sophie
Pignon, associée, et Yves Pons en droit public et Sophie
Nicolas, counsel, en financement. Salans conseillait le groupement Stade Bordeaux Atlantique avec Jean-Marc Allix,
associé, Maria Nénova et Justin Faye en financement et
Marc Fornacciari, associé, et Justine Verrier en droit public.
Willkie Farr & Gallagher représentait les banques avec
Amir Jahanguiri, associé, Michaël Armandou et Darko
Adamovic en financement et Thierry Laloum, associé, et
Agnès Macaire en droit public.
Clifford et Allen sur l’émission obligataire
d’un montant de 3 milliards d’euros du
Fonds européen de stabilité financière
(EFSF)
Le Fonds européen de stabilité financière (EFSF) a réalisé
une émission obligataire de 3 milliards d’euros. L’émission a
été notée AAA par les agences de notation Standard & Poor,
Moody’s et Fitch. Cette émission obligataire est destinée à
financer le plan d’aide à l’Irlande. L’émission d’obligations à
dix ans (taux fixe 3,5 %) est la quatrième levée de fonds du
EFSF depuis sa création en juin 2010 et la première émission par EFSF depuis l’amendement de son accord cadre en
octobre 2011. L’accord a été trouvé pour augmenter la capacité d’intervention effective du EFSF à 440 milliards d’euros
grâce à une augmentation des garanties des Etats de la zone
euro.
Dans cette transaction, le Fonds européen de stabilité
financière était conseillé par Clifford Chance avec Cédric
Burford et Jonathan Lewis, asociés et Gemma Doyle.
Allen & Overy conseillait les banques avec Dan Lauder,
associé, assisté par James Barrett.
Mercredi 23 novembre 2011
7
&Expertise
Droit
IP-IT
Dispositifs de contrôle d’activité des
salariés et protection des données
Comment contrôler l’activité de ses salariés en toute légalité ?
Par Sophie Revol
et Guillaume
Desgens-Pasanau,
avocats,
Ernst & Young Société
d’Avocats
8
Mercredi 23 novembre 2011
Quels enjeux ?
La loi Informatique et libertés, du 6 août 2004, a
vocation à s’appliquer à tout fichier mis en œuvre
au sein d’une entreprise dès lors que ce fichier
contient des données permettant d’identifier des
personnes physiques. Les dispositifs de contrôle
d’activité des salariés sont ainsi tout particulièrement concernés. On assiste actuellement au développement exponentiel de ces dispositifs, qu’il
s’agisse de dispositifs de contrôle d’accès ou des
horaires, de géolocalisation, de surveillance de la
navigation internet, d’enregistrement des conversations téléphoniques, de vidéosurveillance ou de
«whistleblowing».
Ce développement doit systématiquement être
accompagné d’une démarche de mise en conformité juridique, afin de permettre à l’employeur de
se sécuriser et de protéger ses intérêts.
Sur ce point, la réforme d’août 2004 a procédé
à une élévation du niveau de risque de nonconformité encouru par les professionnels. Les
manquements à la loi Informatique et libertés sont
sanctionnés pénalement (par exemple le fait de
ne pas réaliser les formalités déclaratives préalables est puni de trois ans d’emprisonnement
et de 300 000 euros d’amende – 1 500 000 euros
pour une personne morale). Depuis 2004, la CNIL
dispose également d’un pouvoir de sanction
financière (dans la limite de 300 000 euros pour
une personne morale) ainsi que du pouvoir d’enjoindre de cesser l’utilisation d’un fichier. La CNIL
a d’ailleurs récemment exercé, pour la première
fois, le pouvoir d’interruption d’un traitement dont
elle dispose en cas d’urgence (appliqué en l’espèce à deux dispositifs de contrôle d’accès biométrique et de vidéosurveillance).
Au-delà, l’enjeu réputationnel est important pour
l’entreprise, compte tenu du préjudice d’image
subi lorsque, par exemple, des clients découvrent dans la presse ou par le biais des actions de
communication de la CNIL qu’une entreprise n’a
pas respecté certaines règles relatives au respect
de la vie privée de ses salariés.
Enfin, une jurisprudence prud’homale s’est développée depuis plusieurs années. En effet, il n’est
pas rare qu’un employé licencié pour faute utilise
un manquement de son employeur à l’une de ses
obligations lui incombant en matière de conformité Informatique et libertés pour faire constater
que le licenciement est en réalité sans cause réelle
et sérieuse. Les salariés invoquent par exemple le
fait que le dispositif utilisé par l’employeur pour
constater leurs manquements n’a pas fait l’objet
d’une déclaration auprès de la CNIL et que, par
conséquent, les moyens de preuve établissant
le manquement ne sont pas recevables. La cour
d’appel de Versailles a, par exemple, récemment
déclaré irrecevable le relevé des horaires de
travail d’un salarié, qui avait été licencié pour faute
grave en raison de ses retards répétés, au motif
que le système de badge n’avait pas fait l’objet
d’une déclaration préalable auprès de la CNIL (CA
Versailles, 10 septembre 2009, n° 08/02486).
Quel plan d’action ?
Dans ce contexte, il importe que les professionnels
prennent la mesure des risques encourus et définissent une stratégie visant à limiter leur responsabilité, tant sur le plan juridique que sur le plan de
l’image. Cette stratégie passe tout d’abord par la
nécessité de veiller à la conformité des bases de
données mises en œuvre à l’ensemble des dispositions visées dans la loi Informatique et libertés et
de la doctrine définie par la CNIL (formalités préalables à accomplir, notices d’information à rédiger,
encadrement de l’externalisation de données en
dehors de l’UE, rédaction de procédures internes
ad hoc, définition d’une politique d’archivage des
données, etc.). Cette démarche peut par exemple
être engagée à l’occasion d’une opération d’audit
juridique du système d’information.
Il importe également de s’interroger sur l’opportunité d’utiliser les nouveaux «outils» de gestion
de la conformité et de corégulation prévus par les
textes, tels que par exemple la désignation au sein
de l’entreprise d’un correspondant informatique
et libertés (CIL), ou encore la labellisation par la
CNIL de certaines procédures internes de l’entreprise. La mise en œuvre de ces outils permet en
effet d’anticiper fortement les enjeux Informatique
et libertés et de limiter d’autant toute hypothèse
de contentieux et de sanction.
En cas de contrôle ou d’engagement d’une procédure de sanction, il conviendra enfin de s’assurer du
niveau de qualité des éléments de réponse communiqués à la CNIL, et ce afin de limiter l’éventualité
d’une sanction, accompagnée le cas échéant d’une
préjudiciable mesure de publicité. ■
&Expertise
Droit
DROIT FINANCIER
Emprunts «toxiques» des collectivités locales
Qui fait vraiment de l’intox ?
D
ans une période de mise en cause des
établissements de crédit, la dénonciation
actuelle des emprunts dits « toxiques » accordés
par des banques à certaines collectivités locales
revêt un caractère ambigu. Au manque de
mesure de certains intervenants sera opposée la
démonstration juridique.
A cet effet, il conviendra de rétablir certains
faits sur la réalité de la situation des collectivités
locales et la protection juridique dont elles bénéficient (1) ; de souligner la responsabilité de ces
collectivités, bien souvent demandeuses de ces
prêts, dans d’éventuelles difficultés actuelles (2) ;
de rappeler la nécessité d’encourager la compétitivité des banques dans un contexte réglementaire de plus en plus contraignant (3).
1. Collectivites locales : une protection
rassurante
Quelques réalités juridiques méritent l’attention :
Tout d’abord, une collectivité locale ne peut pas
être mise en faillite. Le droit français l’interdit
purement et simplement1. Les biens des collectivités locales ne peuvent pas non plus faire l’objet
d’une procédure de saisie2. Les collectivités ne
pourront donc pas être placées dans la même
situation que le comté d’Orange en Californie
dans les années 19903. Le comportement prétendument immodéré des banques à leur encontre
ne pourrait avoir dès lors que des conséquences
limitées. Le passé récent avec la faillite de Dexia
notamment , prouve qu’il n’en va pas de même
pour les établissements de crédit, exposés à la
liquidation judiciaire.
Ensuite une collectivité ne peut pas être attaquée4. On se demandera alors qui a un comportement excessif lorsque l’on constate l’avalanche
de poursuites engagées par ces même collectivités à l’encontre d’établissements bancaires
qu’elles ont elles mêmes sollicitées et qui ne
bénéficient d’aucune immunité.
A ce jour, on dénombre environ 5500 collectivités
qui auraient contractées des emprunts structurés.. Les problèmes majeurs concernent en fait
moins d’une dizaine de collectivités territoriales5.
A l’occasion d’une procédure de référé à
Nanterre, le juge a estimé le 9 juin dernier , que
la commune de Servian (Hérault) ne démontrait
«pas en quoi concrètement la société Dexia
aurait manqué à son obligation de contracter et
d’exécuter les conventions de bonne foi». «Aussi
son obligation de rembourser ces prêts conformément aux stipulations contractuelles n’est
pas sérieusement contestable» et a condamné
la commune à rembourser une provision de
32 358,14 euros sur les échéances impayées
depuis le 1er janvier 2011 et les intérêts dus à
ce retard Les collectivités de St Etienne, Unieux,
Angoulème, Ste Geneviève-des-Bois, Rosny-surSeine et Trégastel sont depuis peu engagées
dans des procédures judiciaires et le mouvement
semble s’amplifier.
Par ailleurs, l’immense majorité des collectivités
se porte bien et en tout cas beaucoup mieux que
l’État6. Il est compréhensible que les emprunts
structurés suscitent des inquiétudes aux yeux
du grand public mais certaines collectivités
savent combien ils permettent à leurs finances
publiques de faire momentanément meilleure
figure grâce à des taux excessivement bas les
premières années.
La dette publique locale est en réalité assez
faible et les emprunts structurés n’ont pas mis
les collectivités en banqueroute7. Ces emprunts8
sont estimés entre 12 et 15 milliards d’euros9
soit beaucoup moins que l’Italie (35 milliards) et
d’autres pays européens.
Au contraire, si certaines collectivités subissent
des difficultés, elles le doivent d’abord à elles
même, à leur manque de rigueur et parfois à un
certain cynisme après avoir été demandeuses
de ces financements dont elles avaient connaissance des risques.
2. La responsabilité des collectivités
2.1 Des collectivités demandeuses, informées,
averties :
Les collectivités territoriales n’avaient
pas
l’obligation de se tourner vers les banques pour
financer leurs activités notamment à travers des
emprunts structurés. Si une grande partie de leur
financement dépendait du crédit, les collectivités
ont toujours eu d’autres ressources à disposition
à travers leurs recettes fiscales ou encore les
dotations et subventions de l’État. Récemment,
les plus innovantes se sont tournées vers le
financement obligataire encouragé de longue
date par la Cour des comptes, les prêts particu-
Par Arnauld Achard,
associé chez Fasken
Martineau Paris.
Avec la participation
de Louis-Julien
Aleman, doctorant
en droit des affaires,
stagiaire chez Fasken
Martineau Paris.
1. Art. L 640-1 et L 640-2 du Code
de commerce
2. Art. L 2311-1 du Code général
de la propriété des personnes
publiques
3. Dans cette affaire, le trésorier
du comté qui disposait de la
maîtrise des fonds publics
empruntait deux dollars pour
chaque dollar de dépôt. Chaque
emprunt à court terme donnait
lieu à investissement dans des
produits spéculatifs. Lorsque les
taux d’intérêts sont devenus trop
importants, le comté d’Orange a
connu une perte sèche de plus
d’un milliard sept-cents millions de
dollars pour la seule année 1994 et
a été mis en faillite, J.-P. Mattout,
Droit bancaire international, Revue
Banque Édition, 4e éd., p. 442
4. Loi n° 80-539 du 16 juillet 1980
relative aux astreintes prononcées
en matière administrative et à
l’exécution des jugements par les
personnes morales de droit public
5. Contra, Ph. Laurent, Améliorer
la transparence, Rev. banque
2010, n° 725, p. 34, réduisant ce
chiffre à cinq ou six collectivités
6. Rapport public annuel 2009 Cour des comptes
7. E. Portal ; Article RFFP, «la
dette publique locale en France
en 2009-2010 : encours et risques
globalement maîtrisés»
8. Ch. Parisot, «Exposition aux
produits toxiques, un phénomène
surestimé», Rev. banque 2010, n°
725, p. 32 ; Ch. de Boissieu, J.-H.
Lorenzi et O. Pastré, La leçon des
«emprunts toxiques», Les Échos,
17 déc. 2009, p. 13.
9. Les Échos, «Le 93 dans le
piège des emprunts toxiques»,
21/022011
Mercredi 23 novembre 2011
9
&Expertise
Droit
10. Les Echos, «Rhônes-Alpes
lance une émission obligataire à
100 millions d’euros» - 08/11/2011
11. Rapport public annuel 2009,
Cour des comptes, http://www.
ccomptes.fr/fr/CC/documents/
RPA/12-risques-coll-terr-emprunt.
pdf, p261
12. Article G. Eckert «Emprunts
toxiques, quelles conséquences
tirer ?», AJDA 2011, p. 1712
13. Supra 12
14. Circulaire du 25 juin 2010 sur
les produits financiers offerts aux
collectivités territoriales et à leurs
établissements publics, pt 1.1, p.8
15. Réponse de Dexia
«Emprunts toxiques» : Dexia
juge «inacceptable» l’article de
Libération » Libération, 21/09/2011
16. Les Echos, «Le département
du Rhône piégé par ses emprunts
à risque» - 15 et 16/07/2011
17.«Le devoir de conseil du
banquier n’est pas illimité», Revue
Lamy Droit civil 2009, n°58
18. Devoir de conseil et
d’information du banquier sur
les risques liés aux fluctuations
boursières, Revue Lamy Droit des
affaires 2006, n°11, Pr. AnneDominique Merville
19. Cass. com., 19 sept. 2006, no
04-19.522, P+B+R+I ; Cass. com.,
19 sept. 2006, no 05-14.343,
P+B+R+I ; Cass. com., 19 sept.
2006, no 05-14.344, P+B+R+I
; Cass. com., 19 sept. 2006, no
05-15.304, P+B+R+I ; Cass. com.,
19 sept. 2006, no 02-15.305,
P+B+R+I
20. Cass. Com. 16/06/1996,
Rev. Proc. Coll. 1996. 396, obs.
A. Martin-Serf ; Cass. Com.
22/05/2001, RD bancaire 2001.
282, obs. F. Crédot et Y. Gérard
21. Article L. 533-12, II, du
Code monétaire et financier
ainsi que les articles 314-33 et
314-34 du règlement général de
l’AMF imposent au prestataire
d’informer son client des risques
de l’opération
22. Tribunal de Commerce
de Toulouse 27/03/2008 Sté
Patrimoine Languedocienne c/
Caisse d’Epargne Midi Pyrénées
et Société Ixis Corporate
Investment Bank, JCP E 2008,
n° 2387
23. CAA Lyon 07/07/2009
Commune de Chagny, req
n°07LY02020, contrats marchés
publ. 2009, comm. N°351
24. Cas de la commune de
Unieux dans la Loire, délibération
suspendue par le Préfet
25. http://www.empruntstoxiques.
fr/
26. LOI n° 2010-1249 du 22
octobre 2010 de régulation
bancaire et financière
27. Circulaire du 15 septembre
1992 n° 92-260 - Circulaire n°NOR
IOCB1015077C du 25 juin 2010
10
Mercredi 23 novembre 2011
liers de la Caisse des dépôts et des consignations
ou encore le crédit-bail permettant d’éviter l’emprunt10. La plupart d’entre elles n’ont pas voulu
recourir aux financements d’entreprisescomme
l’a précisé la Cour des comptes11.
D’autre part elles pouvaient recourir aux emprunts
«traditionnels» à taux fixe notamment12. Elles ont
ainsi fait un choix qui correspond au principe de
libre administration dont elles disposent.
Plus encore, les collectivités ont parfois sollicité
les banques en recourant à des procédures de
publicité et de mise en concurrence13. Elles l’ont
fait en vertu des dispositions de la circulaire du
25 juin 201014. Comme le rappelait alors Dexia,
les emprunts sont «conclus à la suite d’appels
d’offres lancés par les collectivités locales qui
le demandent explicitement et en s’entourant
par des cabinets de conseils externes le plus
souvent»15. Si ces collectivités s’entourent de
conseils financiers notamment – et c’est vrai
pour les collectivités importantes comme le
conseil général du Rhône16 mais aussi pour les
petites communes – elles bénéficient en outre de
l’appui des ministères et autorité de régulation
pour évaluer les risques et du contrôle de légalité
à posteriori de l’Etat.
Dès lors il serait faux de croire que toutes les
collectivités ne sont pas averties. Cette qualité
d’emprunteur averti ou non-averti conditionne
l’engagement de la responsabilité du banquier
qui manque à son obligation de mise en garde.
Or, Les grandes collectivités recourent depuis
longtemps au crédit et bénéficient de tous les
instruments pour comprendre la portée de leurs
engagements.
2.2 Devoir de conseil :
Nombres de collectivités invoquent aujourd’hui
le devoir de conseil des banques comme si
celui-ci avait une portée illimitée17. Le devoir de
conseil consiste d’abord, à mettre l’emprunteur
au courant des éventuels risques auxquels il s’expose18. Le banquier n’est pas sensé conseiller
l’emprunteur sur les choix qu’il opère19. Bien au
contraire le banquier qui fait preuve d’ingérence
dans les affaires du client commet une faute. Le
devoir de conseil est en effet contrebalancé par
un principe consacré en jurisprudence, celui de
non-immixtion20. La banque doit donc être extrêmement rigoureuse dans ses éventuelles interventions car toute ingérence pourrait lui être
reprochée. Dès lors, l’obligation de conseil et
d’information21 intervient essentiellement dans la
phase précontractuelle22. A cet effet d’ailleurs, il
ne faut pas perdre de vue que les obligations à
la charge des parties dépendent aussi du contrat
car il s’agit bien de contrats de droit privé.
Les collectivités ont beau être des personnes
publiques, les contrats de prêt sont de droit privé
dès lors qu’ils ne donnent pas lieu à une procédure de passation relevant du code des marchés
publics23.
L’absence de rigueursemble également révélé
lorsqu’une commune décide à l’occasion d’une
délibération de son conseil municipal de modifier
unilatéralement un contrat de prêt et en imposant unilatéralement un plafond aux taux d’intérêt24. Au «manque de réflexion stratégique»
auquel faisait référence Didier Migaud, président
de la Cour des comptes, devrait alors se substituer une telle irresponsabilité des collectivités
face aux établissements bancaires ?
La sévérité appliquée semble être à géométrie variable selon que l’on se place du côté
des collectivités ou du côté des banques. Il faut
d’ailleurs rappeler l’encadrement contraignant
qui pèse sur les établissements de crédit en
France. Ce qui n’est pas sans conséquences sur
leur compétitivité.
3. Un encadrement contraignant
suceptible de menacer la compétitivité
des banques
En France, l’activité bancaire est régulée. La
responsabilité du banquier est fréquemment
engagée y compris pour soutien abusif lorsqu’il
prolonge son concours pour venir en aide à
l’emprunteur. Ce qui n’empêche pas ce même
emprunteur à se retourner à posteriori contre
lui !
Contrairement à ce que certains maires de l’association «Acteurs publics contre les emprunts
toxiques»25 mise en place en mars derniertentent de faire croire, le manque de rigueur du
banquier à l’égard de l’emprunteur n’est pas
sans conséquences. Laloi de régulation bancaire
adoptée en 2010 prouve encore que l’activité
bancaire est de plus en plus encadrée26.
L’utilisation des produits dérivés par les collectivités territoriales est également largement
encadrée. La circulaire du 15 septembre 1992
puis la circulaire du 25 juin 201027 démontrent
que si cet encadrement ne date pas d’hier, il
est désormais plus lourd. Ainsi non seulement
les assemblées délibérantes seront plus impliquées, le contrôle des services de l’Etat plus
important et les obligations à la charge des
banques seront plus contraignantes. L’obligation
d’information est un des arguments principaux
des collectivités qui disent ne pas avoir compris
&Expertise
Droit
les mécanismes financiers des emprunts structurés. La question consistant à se demander
pourquoi dès lors acheter des produits que l’on
ne comprend pas ne pourra plus être posée car
l’obligation d’information est la plus réformée
par la circulaire. Cette obligation d’information
pèse désormais si lourd sur le banquier que l’on
peut se demander si l’emprunteur n’est pas
déresponsabilisé. Irait-on vers une information
en continu de l’emprunteur ?
Surtout, cette circulaire du 25 juin 2010 encadre
le recours aux produits financiers. Certaines
délibérations ou contrats de couverture ne
peuvent pas être souscrits par les collectivités.
C’est le cas des contrats sur le MATIF intégré
à Euronext. De plus, certaines clauses contractuelles sont réputées illégales dès lors qu’elles
constituent un placement non autorisé. C’est
le cas des clauses prévoyant une rémunération
par l’établissement, contrepartie de la prime
de garantie de taux d’intérêt ou de la commission encaissée lors de la conclusion du contrat
; ou de celles prévoyant le versement d’une
soulte, remboursable ou non. Les contrats de
terme à terme sont autorisés mais font l’objet
de certaines réserves notamment en ce qu’ils
doivent correspondre à une durée inférieure à
l’exercice budgétaire. L’usage spéculatif des
instruments de couverture est lui interdit.
Enfin, le recours à des intermédiaires financiers nécessite le respect de strictes conditions
comme leur mise en concurrence préalable
par la collectivité, la prévision au budget de la
rémunération de l’intermédiaire c’est-à-dire
l’interdiction d’une rémunération sur commission selon les gains de la collectivité, l’interdiction de conférer à l’intermédiaire une lattitude totale dans la convention de transmission
d’ordres et la nécessité pour cet intermédiaire
d’obtenir l’autorisation écrite de la collectivité
pour chaque opération.
En réalité, la grande majorité de ces emprunts
improprement qualifiés de «toxiques» ont été
contractés conformément aux lois et aux règles
en vigueur. C’est d’ailleurs une des conclusions
de la commission Bouvard28 concernant Dexia
Crédit Local29.
Les collectivités doivent comprendre, selon la
formule consacrée, que le temps à un prix et la
dette un coût30. Beaucoup ont profité des taux
très avantageux de ces emprunts les premières
années tout en faisant abstraction, parfois, des
évolutions futures. Certaines se sont retrouvées
plus tard devant une situation moins confortable avec les variations du cours des monnaies.
Ainsi: «les collectivités elles aussi ont spéculé
sur la pente de la performance financière pour
faire face à l’emprunt à l’aune des transferts
de compétences. Mais cette pente s’est transformée en toboggan»31.
Dans
ces
conditions,
comment ceux qui fustiSi l’activité bancaire doit
geaient le renflouement
faire l’objet d’une régulation,
des banques pourraient
justifier celui des collectiil importe aussi que les élus
vités locales ?
soient placés devant leurs
Si les banques assumaient un tel manque à
responsabilités.
gagner, leurs liquidités
en pâtiraient gravement,
leur compétitivité s’en verrait affectée et c’est
à nouveau l’accès au crédit qui se restreindrait. 28. M. Bouvard, président de la
Dès lors, personne n’a intérêt à ce que l’étau commission de surveillance de la
Caisse des Dépôts et consignations,
se resserre autour des banques. Comme le B. Cieutat, J-L. Fort
faisait récemment remarquer Michel Cotten, 29. «La commercialisation des
crédits structurés de Dexia Credit
ancien trésorier payeur général et directeur Local s’est faite dans le respect de
général des Collectivités locales au ministère la réglementation propre aux acteurs
publics ayant recours à l’emprunt»,
de l’Intérieur, avec le durcissement des règles Mission relative aux règles de
prudentielles (Bâle III), les collectivités locales commercialisation de crédits
structurés par Dexia Crédit Local,
doivent s’attendre à une augmentation des taux 21/05/2010
30. «Certaines collectivités ont
d’intérêts32.
tenté, pour se disculper, de
Au-delà même de la compétitivité des banques, faire porter la responsabilité de
c’est la dispense du crédit qui serait mise à mal ces montages aux responsables
administratifs. Il convient cependant
si la responsabilité des banques devait prévaloir de ne pas oublier qu’au-delà
sur celles des collectivités dans la souscription de la complexité des formules
d’emprunt, ce sont les élus euxde ces emprunts.
mêmes qui étaient demandeurs de
La réflexion devra se porter désormais sur la financements faciles, peu coûteux
et immédiats, reportant ainsi
marge de manœuvre à laisser aux collectivités.
d’autant plus loin dans le temps
Faudra-t-il leur conférer une liberté de gestion le paiement réel des échéances.
Les collectivités territoriales
pleine et entière et les autoriser à placer leurs peuvent tirer deux leçons de cette
fonds propres dans l’établissement de crédit de expérience : 1) le temps a bien
un prix – et la dette a donc bien
leur choix et créer un système d’autorisation un coût, qu’il soit immédiat ou
provenant de l’ordonnateur pour déclencher le différé, et 2) la gestion de la dette
est une activité complexe, qui doit
paiement ? Certains penchent pour une telle être comprise et maîtrisée par
l’emprunteur.», Note de l’Institut
solution33.
Montaigne, « Trois propositions pour
Dans quelle mesure faudra-t-il que les collecti- une meilleure gestion de la dette
vités puissent s’appuyer sur la nouvelle banque locale », mars 2011
31. J-M Pastor «Quel remède
de financement des collectivités locales qui contre les emprunts toxiques ?»,
devra couvrir dès l’an prochain près d’un quart AJ Collectivités territoriales 2011,
p. 101
de leurs besoins ?34
32. M. Cotten, «Emprunts ou
En conclusion, si l’activité bancaire doit faire
l’objet d’une régulation, il importe aussi que les
élus soient placés devant leurs responsabilités.
Dans cette affaire des emprunts «toxiques»,
c’est à leurs administrés de distinguer entre les
responsabilités à tous niveaux. L’actualité avec
un nouvel emprunt annoncé dépassant 800
millions d’euros pour la région Ile-de-France
donne matière à réfléchir sur le sujet35. ■
articles toxiques ?» 29/09/2011,
Tribune slate.fr
33. B. Kern et J-D Dreyfus,
«Emprunts toxiques : l’occasion
d’une réforme en faveur des
collectivités territoriales», Dalloz,
12/11/2009
34. Les Echos Finance, «La nouvelle
banque des collectivités locales
devrait couvrir un quart des besoins
en 2012», 21 et 22/10/2011
35. Les Echos, «L’Ile-de-France
va devoir emprunter plus de 800
millions pour boucler son budget»
16/11/2011
Mercredi 23 novembre 2011
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❏ M. ❏ Mme ❏ Mlle Nom l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l Prénom l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l __l__l__l
Fonction l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l Société l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l__l
Adresse ❏ Professionnelle ❏ Personnelle
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