T ES Chapitre 1 Année 2011-2012
CHAPITRE 1 : CROISSANCE, CAPITAL ET PROGRÈS TECHNIQUE
PLAN DU CHAPITRE DOCUMENTS OBJECTIFS DE SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE
Introduction : Croissance extensive/intensive
I. PLUSIEURS FACTEURS SONT À L'ORIGINE DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
A. La croissance résulte de l'accumulation des facteurs de
production et d'une amélioration de leur efficacité productive
1. L'accumulation des facteurs de production explique la
croissance extensive
a) La croissance résulte d'une augmentation de la
population active occupée...
b) ...Et de l'accumulation du capital : l'investissement
2. Une hausse durable de la productivité du travail
explique la croissance intensive
a) La productivité mesure l'efficacité de la
combinaison productive
b) 3 grandes manières permettent d'améliorer la
productivité du travail
B. Investissement et progrès technique sont des facteurs
spécifiques de la croissance
1. L'investissement est un moteur de la croissance
a) L'investissement conditionne le dynamisme de la
demande à court terme...
b) ...Mais il améliore également les conditions de
l'offre à long terme
2. Le progrès technique est source de croissance et de
changement social
a) D'une approche exogène à une approche
endogène : le progrès technique est une cause et une conséquence de la
croissance
b) Les rythmes technologiques expliquent les
rythmes économiques dans l'analyse schumpeterienne
c) Le progrès technique s'accompagne de
changements structurels
Remarque : La croissance génère des limites (cf intro)
II. INVESTIR ET INNOVER : UN CHOIX SOUS CONTRAINTES
A. Une décision prise par l'entreprise selon plusieurs déterminants
Rappel : le financement de l'investissement
1. Le rôle des variables financières
a) Le rôle du profit et du coût relatif des facteurs
b) Le taux d'intérêt
2. Le rôle de la demande anticipée
B. Une décision impulsée par les agents économiques
1. L'entrepreneur est le héros du capitalisme chez J.A.
Schumpeter
2. Les pouvoirs publics stimulent l'investissement et
l'innovation dans le cadre des théories de la croissance endogène
3. Sans un contexte institutionnel favorable, l'initiative
privée ne peut être efficace
p 66-67
p 58-59
p 51-52
p 42-43
p 44-45
p 61
p 60
p 46-47
Valeur ajoutée
PIB
Revenu par tête
Facteurs de production
Croissance extensive/intensive
Population active, capital, travail
Investissement, FBCF
Investissement
matériel/immatériel
Productivité du travail
Division du travail
Innovation, progrès technique
Innovation de procédé, de produit
et organisationnelle
Principe du multiplicateur
d'investissement
Principe de l'accélérateur
Croissance endogène
Destruction créatrice
Développement durable
Décroissance
Taux de marge
Financement de l'investissement
Taux de rentabilité
Taux d'intérêt(réel), profitabilité
Demande anticipée
Recherche-développement (RD)
Brevet
Investissement public, capital
humain
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Ce que dit le programme :
Durée indicative = 4 semaines
Sources et limites de la croissance
Mesurée par l’accroissement d’un indicateur de production globale, la croissance économique résulte de l’augmentation de la
population active occupée, mais elle procède surtout d’un mouvement de hausse durable de la productivité moyenne du travail.
On étudiera la contribution des facteurs de production à la croissance et les trois grandes manières d’accroître la productivité
du travail : la spécialisation (division technique du travail et progrès organisationnels), l’accumulation de capital productif
(accroissement de l’intensité capitalistique de la production, c’est-à-dire du stock de capital par tête) et le progrès technique.
On soulignera que ces phénomènes renvoient à la fois à des choix individuels d’entrepreneurs en matière d’investissement ou de
R&D, à des décisions publiques, en termes d’infrastructures, de soutien à l’innovation et à la formation et, plus généralement, à un
environnement socio-culturel favorable à l’innovation et à l’investissement.
On évoquera les limites de la croissance et notamment les relations entre la croissance et l’utilisation des ressources primaires
non renouvelables.
Il sera alors possible de discuter des rapports entre la croissance mesurée par des indices quantitatifs et le développement
envisagé dans sa dimension sociale et humaine.
Accumulation du capital, progrès technique et croissance
L’investissement étant un maillon essentiel de la plupart des mécanismes qui engendrent la croissance, on en précisera les
différents types et formes, de même que les diverses manières, pour l’entreprise, de le financer.
On s’attachera à expliciter la décision individuelle d’investissement, en insistant sur sa dimension temporelle et en introduisant,
sans formalisme, les notions de rendement anticipé et d’actualisation. On analysera les rôles de la demande anticipée, de la
réduction des coûts de production, du taux d’intérêt et du coût des différentes formes de financement. Pour analyser ce
dernier point, on pourra s’appuyer sur les acquis du programme de première concernant la mobilisation de l’épargne et le
financement de l’économie.
Afin de saisir le phénomène de destruction créatrice, dans sa dimension économique de disparition - apparition de biens ou services
et de secteurs d’activités, on discutera des liens entre investissement, progrès technique et obsolescence économique.
Cette dynamique sera également envisagée sous l’angle du changement social. En prenant un exemple significatif (l’industrialisation,
la tertiarisation ou l’urbanisation), on insistera sur les rapports entre les phénomènes économiques, politiques et sociaux dont
l’interaction détermine la dynamique du développement.
Objectifs du chapitre :
- présenter les origines de la croissance économique
- mettre en évidence les limites du processus de croissance
- cerner les différents types d'investissement et les différentes manières de la financer
- expliquer ce qui détermine la décision d'investir
- comprendre le rôle de l'investissement et du progrès technique dans la croissance économique
INTRODUCTION
En mars 2000, lors du Conseil européen de Lisbonne, les dirigeants européens se sont fixés pour objectif de faire de
l’Europe en dix ans "l’économie de connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde".
"La stratégie de Lisbonne est la réponse donnée par l'Union européenne aux enjeux de la mondialisation. Cette stratégie s'est
naturellement tournée vers les enjeux d'innovation et de compétitivité".
Malgré l'échec de cette stratégie, l'innovation apparaît comme une des sources privilégiées de la croissance mais elle
n'est pas la seule.
Problématiques :
Quels sont les facteurs ou sources de la croissance ?
Comment investissement et innovation stimulent-ils la croissance économique ?
Quels sont les déterminants à la décision d'investir ?
Quel rôle jouent les acteurs économiques (entrepreneur, Etat, environnement socio-culturel) dans ce processus ?
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T ES Chapitre 1 Année 2011-2012
I. PLUSIEURS FACTEURS SONT À L'ORIGINE DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Objectif : expliciter les raisons économiques pour lesquelles un pays peut connaître un phénomène de croissance dans le temps.
Préalable : Par facteurs de la croissance, on entend tout ce qui peut avoir un effet immédiat et quasi mécanique sur la croissance.
Au premier chef, les facteurs de la croissance sont donc les moyens de production, les capacités à produire. Les facteurs de la
croissance agissent donc essentiellement sur l’OFFRE de biens et services.
Repartons du début.
Comment mesurer ce qui est produit chaque année ? (On utilise le PIB réel)
Quelqu'un peut-il rappeler sa définition ?
PIB = ∑VA produites par les unités de production résidant sur le territoire national
Comment fait-on pour voir ensuite s’il y a de la croissance ou non ? (on calcule un taux de variation, c'est-à-dire on
utilise la formule [(VA-VD)/VD]*100).
Dans tous les cas, on utilise le PIB, donc on regarde la VA produite par les différentes unités de production (les entreprises, les
administrations et les ISBLSM).
Qu’est-ce qui leur permet de produire dans les trois cas ? (On a besoin de facteurs de production, précisément le
travail, et le capital).
Document 1 : Contribution des différents facteurs à la croissance
Taux de croissance annuel moyen en % 1950-1974
1995-2000 2001-2006
Croissance du PIB réel (1) 5,37 2,15 1,62
Contribution du capital (2) 1,51 0,69 0,57
Contribution du travail (3) 0,15 0,13 0,08
Résidu (Productivité globale des
facteurs) (1)-(2)-(3) 3,71 1,33 0,97
Source : OCDE, 2008
1) Formulez une phrase avec le chiffre entouré.
Sur la période 1950-1974, sur une croissance annuelle moyenne de 5,37%, 1,51 points sont attribuables à l’accumulation du capital.
=> Croissance intensive durant les 30 glorieuses
2) Quelles sont les 3 causes de la croissance de la production ?
- augmentation de la quantité de travail (augmentation de l’emploi et du temps de travail) : ligne Travail.
- augmentation de la quantité de capital (accélération de la croissance de la FBCF) : ligne Capital
- amélioration de la qualité du travail et du capital (augmentation de la productivité, ce qu’on appelle gains de
productivité) : ligne Résidu = productivité globale des facteurs
A retenir de ce document :
On a constaté qu’à des périodes différentes, ou d’un pays à l’autre, la croissance ne repose pas nécessairement sur les mêmes
facteurs. Il est alors judicieux d’essayer de caractériser des types de croissance en fonction de l’importance relative des
différents facteurs :
- croissance extensive : augmentation de la production qui découle de l’augmentation de la quantité de travail et de
capital dans l’économie.
- croissance intensive : augmentation de la production qui découle de l’amélioration de l'efficacité de la combinaison
productive qui permet la réalisation de gains de productivité (grâce au progrès technique et à l’élévation du niveau de
qualification de la main d’œuvre (capital humain)).
Remarque : gains de productivité = revenus supplémentaires qui naissent d'une amélioration de la productivité.
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Parmi ces sources de la croissance, c’est la troisième qui va être la plus importante parce que c’est justement celle qui semble sans
limite. C’est ce qu’on montré de nombreuses études portant sur la question en économie.
Un des travaux classiques sur la question est celui de Carré, Dubois et Malinvaud, Les sources de la croissance française, 1967 :
selon eux, le progrès technique explique 70% de la croissance suivant la Seconde Guerre Mondiale.
Pour résumer :
Type de croissance Définition Mécanismes
Croissance extensive Croissance traditionnelle qui s’obtient par
l’augmentation des facteurs de production
Hausse de la PA (facteur travail)
hausse du nombre de machines (facteur capital)
Croissance intensive
Croissance moderne qui s’obtient par une
meilleure utilisation des facteurs de
production => hausse de la productivité
Croissance qui résulte de la qualité et non
de la quantité des facteurs
Gains de productivité obtenus grâce à :
- Meilleure organisation du travail
- Meilleure qualité du travail (formation, savoir-
faire)
- Progrès technique incorporé dans l’appareil
productif
A. La croissance résulte de l'accumulation des facteurs de production et d'une amélioration de
leur efficacité productive
1/ L'accumulation des facteurs de production explique la croissance extensive
a) La croissance résulte d'une augmentation de la population active occupée...
L’augmentation de la population active (personnes en emploi + personne cherchant un emploi, c'est-à-dire les chômeurs)
permet toutes choses égales par ailleurs la croissance économique, c'est-à-dire l’augmentation durable de la production au
cours du temps, simplement car il y a plus d’individus qui désirent participer à la production qu’auparavant.
Remarques :
Est-ce que cela veut-il dire que tout le monde est plus riche ?
=> Non, on peut très bien être le double d’individus et produire le double, voire moins.
Est-ce que l’on peut dire qu’il y alors du développement ?
Pour répondre à cette question, il faut rappeler ce qui constitue le développement : l’augmentation du
niveau de vie, mesuré par le PIB/hab. Donc, non, cf. ce qui est dit auparavant.
=> L’augmentation de la population active permet la croissance mais ne permet pas forcément le développement du pays car le
PIB/hab n’augmente pas forcément.
Facteurs de hausse de la PA :
- démographie
- flux migratoires
- durée études (-)
- âge retraite (+)
- taux d’activité (en particulier féminin)
Cependant : est-ce qu’il est possible d’avoir de la croissance avec augmentation de la quantité de travail sans augmentation de la
population active ?
Pour répondre à cette question, nous allons voir ce que défendent à l’heure actuelle différents rapports économiques et politiques
pour stimuler la croissance en France.
Document 2 : Volume de travail et croissance
« Trois leviers de croissance ont été identifiés pour dynamiser la croissance de l’économie française. [Le premier consiste à]
augmenter le volume de travail. Par quelque façon que l’on envisage l’offre de travail, la situation française est singulière, les
Français travaillent moins en volume horaire annuel, en taux d’emploi et en durée d’activité sur une vie. Une donnée synthétique
permet de prendre la mesure de ce que certains nomment […] préférence collective pour le loisir, et qui traduit surtout pour nous
l’ampleur du sous-emploi : un Français consacre 48 % de ses années de vie au travail contre 58 % pour un Britannique et 60 % pour
un Danois ».
P. Aghion, G. Cette, E. Cohen, J. Pisani-Ferry, Les leviers de la croissance française, Rapport du Conseil d’analyse économique, n°72, 2007
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T ES Chapitre 1 Année 2011-2012
Quels sont les trois moyens envisagés dans cet extrait pour stimuler la croissance économique ?
On peut obtenir de la croissance, c'est-à-dire l’augmentation durable de la production, en augmentant la quantité de travail
fournie dans une économie toutes choses égales par ailleurs, selon trois modes :
- augmentation de la durée du travail (supprimer les 35h par exemple)
- augmentation du nombre de personnes employées (réduction du taux de chômage)
- augmentation du nombre d’années passées en emploi (retardement du départ en retraite).
Retenons : La contribution de la quantité de travail à la croissance économique a été significative au XIXe siècle (production
intensive en main d’oeuvre).
Elle est beaucoup moins importante au XXe siècle. Carré, Dubois et Malinvaud, ont même établi que cette contribution était négative
au XXe siècle, la réduction du temps de travail faisant plus que compenser l’augmentation de la population active.
Cependant, avec l’essor du secteur des services, la croissance de la fin du XXe siècle est redevenue plus intensive en emploi.
b) ...Et de l'accumulation du capital : l'investissement
Si la population active n’augmente pas tandis que la quantité de capital augmente, la productivité apparente du travail augmente, et
la production aussi. En effet, on produit plus avec plus de capital.
Nous centrerons l'étude sur l'augmentation de capital fixe = l'investissement.
=> Manuel p 66-67 : L'investissement : définitions et typologie
*Définition
L’investissement est l’opération par laquelle un agent économique acquiert des biens ou des services de production destinés à être
utilisés dans plusieurs cycles de production.
L’investissement est donc un flux de capital fixe entre deux périodes. C’est pourquoi on nomme « Formation Brute de Capital Fixe
» (FBCF) la valeur de l’investissement. Le capital est un stock.
On parle de "détour de production" pour exprimer que l’investissement ne porte pas tous ses fruits immédiatement, qu’il engage sur
le moyen terme. L’investissement transforme l’argent liquide en argent immobilisé (machines, locaux...).
FBCF = valeur des achats de biens durables utilisés pendant au moins un an dans le processus de production.
Référence à la notion brute : elle correspond à l’investissement brut dans lequel on ne peut distinguer les équipements qui servent à
remplacer ceux qui sont usés et ceux qui font augmenter le stock de capital On parle ici d'investissement « brut » car
l'amortissement, c'est-à-dire l'investissement de remplacement, n'est pas déduit. Si l'amortissement est enlevé, on parle
d'investissement « net ».
D’où formule suivante : Investissement net= investissement brut –amortissement
On peut également mesurer le taux d'investissement = FBCF / PIB (ou VA) x 100 => il mesure la part de l'investissement (des
ménages, administrations publiques et entreprises) dans le PIB (= 18,7% en 2010 pour les sociétés non financières d'après l'INSEE)
* Qui investit ? L’investissement est surtout le fait des entreprises, mais il est également réalisé par d’autres agents économiques.
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