ÉDITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1700 F CFA • France 3,50 € • France DOM 4 € • Maroc 23 DH • Algérie 170 DA • Tunisie 3,30 DT Mauritanie 1100 MRO • Belgique 3,50 € • Italie 4 € • Canada 5,95 $ CAN • Luxembourg 3,50 € • Suisse CHF 5,9 Le président Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie lesafriques.com Le Roi Mohammed VI du Maroc LE NOUVEL AXE STRATÉGIQUE DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ABDERRAZZAK SITAIL BANQUE POPULAIRE, LES DESSOUS D’UNE DÉGRADATION N° 265 - 5 au 11 décembre 2013 Hebdomadaire international Le président Macky Sall du Sénégal RABAT- NOUAKCHOTT- DAKAR 2 Les Afriques . 17 janvier 2013 SOMMAIRE N° 265 - 5 au 11 décembre 2013 EDITORIAL Le Mali, un modèle de gestion de conflit à reproduire 04 BAROMÈTRE Le roi Mohammed VI est la 5ème personnalité islamique la plus influente au monde 06 BRUITS DE MARCHÉ Les Suisses refusent de limiter les hauts salaires 08 ARRÊT SUR IMAGE Poignée de mains entre le Roi Mohammed VI du Maroc et le président américain Barack Obama 12 VERBATIM 14 BANQUES & ASSURANCES La Commercial bank Cameroun attend un repreneur 16 La Société camerounaise de banques arrangeur d’un emprunt obligataire de l’Etat 17 Interview Brahim Benjelloun Touimi, Administrateur Dg de BMCE Bank Eurobond : BMCE Bank en leader 18 Quel message percevoir de la dégradation de la notation du GBP ? 20 Banque Populaire Maroc, tournée du président en Afrique de l’ouest 22 Attijariwafa bank Un relais en Afrique pour Ex-Im Bank 23 BOURSES & FONDS Interview Edoh Kossi Amenounve, DG de la BRVM Cotation en continu, levier de croissance de la BRVM 24 Burkina Faso Un pool de financement arabe à la rescousse des grands projets 27 ENTREPRISES & MARCHÉS Maroc-Tunisie La CDG apporte son soutien à la CDC 28 Interview Anas Houir Alami, PDG de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) Maroc Développer de nouvelles expertises 32 Groupe DLM Implantation en Côte d’Ivoire et au Congo Brazzaville 34 Sénégal Quelque 7,5 milliards f CFA dans les turbines de la SAR 35 TIC La révolution Internet se prépare en Afrique 36 POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE Mali Des législatives peu courues 37 ARRÊT SUR IMAGE Le président français François Hollande et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy 38 DOSSIER Rabat-Nouakchott-Dakar Le nouvel axe stratégique ZOOM Le contentieux congolo-angolais sur l’Atlantique ARRÊT SUR IMAGE A l’occasion de Thanksgiving, le président Barack Obama consacre la tradition à la Maison Blanche RELATIONS INTERNATIONALES Les enjeux de l’immigration illégale LE COIN DE L’EXPERT Partenariat stratégique Algérie-USA ? Face aux nouvelles mutations énergétiques et sécuritaires PLEINS FEUX SUR… BORDEAUX Alain Juppé «Il ne faut pas avoir peur de l’urbanisation, mais elle comporte des risques majeurs» PIED DE LETTRE Les héritiers du Compte de Gobineau La Société camerounaise de banques arrangeur d’un emprunt obligataire de l’Etat La SCB, filiale d’Attijariwafa Bank du Maroc, a été retenue comme arrangeur du second emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun d’un montant de 50 milliards de f CFA. 17 Brahim Benjelloun Touimi BMCE Bank en leader Tout premier corporate marocain de la région et comptant parmi les 3 premiers en Afrique à émettre un eurobond, BMCE Bank vient de réussir un coup de maître. Cette opération de 300 millions de $, sous le format «Reg S», a été un francsuccès. Brahim Benjelloun Touimi, Administrateur Dg de BMCE Bank, revient sur les grandes lignes. 18-19 Anas Houir Alami Développer de nouvelles expertises Anas Houir Alami a fait le déplacement avec son équipe à Tunis pour signer un accord de coopération avec la Caisse des dépôts et consignations tunisienne. La journée du 22 novembre marque, sans doute, le début d’une coopération de longue durée. Aperçu. 30-32 40 50 56 58 66 72 74 Alain Juppé «Il ne faut pas avoir peur de l’urbanisation, mais elle comporte des risques majeurs» Plusieurs fois ministre, ancien Premier ministre de la France, Alain Juppé est actuellement maire de la ville de Bordeaux. Dans cet entretien, il nous livre une réflexion sur la gestion locale et les problématiques 72-73 de la ville. Interview. 5 décembre 2013 Les Afriques .3 ÉDITORIAL Le Mali, un modèle de gestion de conflit à reproduire L e Mali a pu sortir du chaos en moins de 12 mois : le nord du pays occupé auparavant par des groupes terroristes a été sécurisé, la crise politico-militaire a été réglée, des élections présidentielles et législatives ont été tenues. Ces élections ont été saluées par la communauté internationale. La recette de ce succès se résume à deux choses : une solution militaire accompagnée d’une solution politique. Ce schéma de résolution de conflits devrait être reproduit dans les différents pays africains en guerre. Le cas de la Libye permet de mieux comprendre la pertinence de ce modèle de résolution de conflits. En effet, la communauté internationale avait apporté à la Libye uniquement un soutien militaire, sans accompagnement politique. Aujourd’hui, nous en mesurons les conséquences : le pays s’enlise dans le chaos, la production pétrolière a chuté de 80%, etc. Concernant le dossier de la République Centrafricaine (RCA), la communauté internationale ne doit pas commettre la même erreur. Elle doit s’inspirer plutôt du cas malien en s’assurant qu’un accompagnement politique vienne compléter l’intervention militaire. Aujourd’hui, les pays africains veulent mettre sur pied une force africaine d’intervention rapide. L’idée est à Abderrazzak Sitaïl, Directeur de Publication saluer, si elle se concrétise. Car les pays africains pourront prendre en charge eux-mêmes, les opérations de maintien de la paix sur le continent. Mais pour qu’une telle force soit opérationnelle et efficace, l’Union africaine doit faire appel au soutien indispensable des grandes puissances, dans le cadre d’un statut particulier qui reste à définir. La France, qui a déjà une bonne expérience du continent africain, doit travailler avec l’UA afin d’imaginer ce nouveau modèle. L’UA a échoué sur le dossier du conflit malien. Aujourd’hui, il est nécessaire qu’elle se réforme, afin que la France ne redevienne pas le gendarme de l’Afrique. Rédacteur en chef Walid Kefi, Maghreb. Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala. Groupe Les Afriques Edition & Communication SA au capital de 2’657’600.- CHF Siège Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genève Suisse Président Administrateur Délégué Abderrazzak Sitaïl Les Afriques Edition & Communication Europe SARL au capital de 160.000 € 149, rue Saint Honoré 75001 Paris France Les Afriques Communication & Edition Maghreb SARL au capital de 1.000.000 DH 219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - Maroc Tél : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501 Directeur de la Publication Abderrazzak Sitaïl Rédacteur en chef exécutif Daouda Mbaye Rédacteur en chef délégué Ismaïla Aidara, Paris, Dakar. Rédacteur en chef Louis Amédée, UEMOA. Rédacteur en chef Achille Mbog Pibasso, CEMAC. 4 Les Afriques . 5 décembre 2013 Secrétaire de Rédaction : Daouda Mbaye. Rédaction : Olivier Tovor, Lomé, Sanae Taleb, Casablanca, Walid Kefi, Tunis, François Bambou, Yaoundé, Bénédicte Chatel, Paris, Anne Guillaume-Gentil, Paris, Adama Wade, Casablanca, Mohamed Baba Fall, Casablanca, Khalid Berrada, Casablanca, Willy Kamdem, Yaoundé, Amadou Seck, Nouakchott, Mohamedou Ndiaye, Dakar. Comité Scientifique : Guy Gweth, Paris. Intelligence économique. François Konan, New York. Politiques économiques. Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton. Responsable Artistique : Mouhcine El Gareh Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum Edition Internet – en français Ismaïla Aidara, Dakar. Mohamedou Ndiaye, Dakar Chroniqueurs François Konan, New York. Economie. Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton. Directeur Développement et Marketing Libasse Ka [email protected] Responsable e-Marketing : Khalid Essajidi Responsable Abonnement et Distribution Nada Benayad Commercial, [email protected] Abonnement, [email protected] Diffusion Presstalis, Sochepress, Royal Air Maroc, SN Brussel. Impression Rotimpres, Aiguaviva (Spain). Dépôt légal : novembre 2010 Edition internationale Commission paritaire : 1017 C 89135 Edition Maroc B.O.N°5618-26 rabii 1429 (3-4-2008) Crédit photos AFP, DR © Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur BAROMÈTRE Chiffres 2 732 Joseph Kabila Le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, a effectué une tournée de 4 jours dans l’Est du pays. Après Kisangani en province orientale, Joseph Kabila a rejoint la ville de Bunia. Avant-dernière étape avant de venir à Goma (trajet de +1 000 km par route), pour montrer le retour de l'autorité de l'Etat, dans cette zone. MILLIARDS DE F CFA Projet de budget 2014 du Sénégal 400 MILLIARDS D’EUROS Hosni Moubarak L'ancien président égyptien Hosni Moubarak sera jugé avec ses deux fils pour une nouvelle affaire de détournement de fonds publics. L'exraïs est accusé, avec ses deux fils Gamal et Alaa, d'avoir détourné 125 millions de livres égyptiennes (13,5 millions d'euros) du budget des palais présidentiels. Selon l'enquête judiciaire, quatre autres personnes, également accusées dans cette affaire. Coût du financement de la transition énergétique d’ici 2030 en Europe Le 23 novembre dernier, au Casino de Paris Carla Bruni a été très applaudie sur scène, comme Nicolas Sarkozy dans la salle. Dès son arrivée l'exprésident, tout sourire, a été ovationné, le public scandant «Nicolas! Nicolas!». Ce n'est pas la première fois que l'ancien locataire de l'Elysée connaît un tel succès lors des concerts de sa femme. Ce fut le cas à Courbevoie le 9 novembre, puis à Longjumeau le 14 du même mois. 10 MILLIARDS DE DOLLARS Coût de la réduction gazière de Kiev à Moscou Bachir Saleh Bachir Saleh brise le silence. L'ex-directeur de cabinet et grand argentier de Mouammar Kadhafi, recherché par Interpol, est sorti de sa réserve. Il a reçu à Johannesburg le magazine Vanity Fair pour une interview exclusive. Après la chute de Kadhafi, en dépit d’un mandat de recherche par Interpol Bachir Saleh, s’était réfugié en France durant plusieurs mois ... 4,4 MILLIARDS DE DOLLARS Mohammed VI Le roi Mohammed VI est la 5ème personnalité islamique la plus influente au monde, d'après un classement du Centre royal jordanien des études stratégiques islamiques sur «Les 500 musulmans les plus influents du monde». Les auteurs du rapport soulignent que la place du souverain dans ce classement est notamment due à la longévité de la dynastie alaouite, son influence sur le rite malékite, son aura sur l’islam en Afrique, son engagement dans la cause palestinienne. 6 Les Afriques . 5 décembre 2013 Programme national d’économie d’eau et d’irrigation au Maroc 1,8 MILLIARDS D’EUROS Pertes de Bank of Cyprus au 1er semestre Général Amadou Sanogo Depuis mercredi 27 novembre 2013, le général Amadou Sanogo, ex-chef de la junte militaire qui déposa le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars 2012, a été inculpé pour meurtre et assassinats, entre autres chefs d’accusation et placé sous mandat de dépôt. Le capitaine, promu général au mois d’août, a semble-t-il été aussi rattrapé par les accusations de séquestrations et d’enlèvements du contrecoup d’Etat du 30 avril 2012 à Kati. EN PANNE EN FORME Nicolas Sarkozy Le pétrole poursuit sa chute Après la publication de l'état des stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis, qui ont augmenté de 6,9 millions de barils au cours de la semaine du 15 au 22 novembre, selon l'American Petroleum Institute, le baril du brut WTI a enregistré sa 4ème séance consécutive de baisse. Ainsi, mercredi dernier, il a cédé 1,6% à 92,05 $. Les analystes trouvent que cette hausse surprise des stocks a refroidi les investisseurs. Le blé, en hausse, tandis que le maïs et le soja trinquent A Chicago, mercredi dernier, le boisseau de blé (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, a terminé à 6,5125 $ contre 6,4650 $ la veille. Par contre, celui de maïs pour la même échéance, en baisse, s'est établi à 4,1725 dollars contre 4,1850 dollars la veille. Quant au boisseau de soja pour livraison en janvier, le contrat le plus échangé, il s'est inscrit dans cette même tendance à la baisse pour se fixer à 13,2000 $ contre 13,2925 $ à la clôture précédente. A noter que le blé a été influencé par l'annonce d'une nouvelle commande importante de l'Egypte, plus important importateur mondial, et d’une «petite prime liée à la météo», en raison des températures très froides au nord des Etats-Unis. Fer, Rio Tinto va investir moins Rio Tinto, géant minier, prévoit de réduire ses dépenses d'investissement de 3 milliards de $, en gelant certains projets de développement de nouveaux gisements. Désormais, la décision a été prise pour une augmentation de 20% de ses capacités de production de minerai de fer seulement, d'ici 2017, de 290 à près de 360 millions de tonnes. Cet objectif est plus modeste que celui évoqué avant la chute des cours entamée l'an dernier. En ligne de mire le désendettement et l’amélioration de la rentabilité servie aux actionnaires, dans un contexte de faiblesse relative des cours mondiaux des matières premières. Cours des monnaies et devises 100 Dinar algérien (DZD) = 1,25 $ 100 Rand Af. Du Sud (ZAR) = 9,92 $ 100 Kwanza Angola (AOA) = 1,04$ 100 Livre Egypte (EGP) = 14,51 $ 100 Birr Ethiopie (ETB) = 5,25 $ 100 Cedi Ghana (GHS) = 44,38 $ 100 Shilling Kenya (KES) = 1,15 $ 100 Dollar Libéria (LRD) = 1,23 $ 100 Dirham Maroc (MAD) = 12,08 $ 100 Ariary Madag (MGA) = 0,0456 $ 100 Ouguiya Maurit (MRO) = 0,3441 $ 100 Roupie Maurice (MUR) = 3,27 $ 100 Kwacha Malawi (MWK) = 0,2438 $ 100 Kwacha Zambie (ZMK) = 0,0191 $ 100 Dinar Libye (LYD) = 80,20 $ 100 Dollar Namibie (NAD) = 9,91 $ 100 Naira Nigéria (NGN) = 0,6301 $ 100 Shilling Somalie (SOS) = 0,0828 $ 100 Leone S. Leone (SLL) = 0,0231 $ 100 Dinar Tunisie (TND) = 59,68 $ 100 Shilling Tanzanie (TZS) = 0,0621 $ 100 Shilling Ougan (UGX) = 0,0398 $ 100 Franc Zone CFA = 0,2065 $ Agenda Forum ICI à Abidjan Près de 1500 opérateurs économiques ivoiriens et internationaux sont attendus au Forum ICI, à Abidjan, du 29 au 31 janviers 2014. Ce rendez-vous est l’occasion d’explorer des opportunités d’investissement et échanger sur les réformes structurelles à mettre en œuvre pour accompagner le développement économique en Côte d’Ivoire. Contact : Tél +33141342073 Solaire Expo à Casablanca Salon international de l’énergie solaire «Solaire Expo», se tiendra du 26 février au 01 mars 2014 à l’Office des Changes de Casablanca. Il s’agit, d’un Salon international de l’énergie solaire et éfficacité énergétique qui répond aux enjeux et défis énergétiques actuels et futurs du Maroc et de l’Afrique. C’est une plateforme d’échanges de haute facture pour la promotion de la recherche et l’innovation dans le domaine de l’énergie solaire et l’efficacité énergétique. Tél : +212 6 18 69 39 62 E-mail : [email protected] Salon international de l’agriculture Le Salon international de l’agriculture 2014 de Paris se tiendra du 22 février au 2 mars prochain. Le Salon International de l’Agriculture rassemble chaque année tous les acteurs du monde agricole, devenant en 50 ans, une référence absolue en France et à l’international. L’agriculture française représente le premier poste exportateur de la balance commerciale. Site web : www.salon-agriculture.com Equip Auto Alger Le salon professionnel international des pièces, équipements, service et maintenance pour les véhicules de loisir et utilitaires se tiendra du 3 mars au 6 2014 à Alger. Cet événement est une occasion pour les professionnels algériens d’échanger avec des industriels internationaux. 5 décembre 2013 Les Afriques .7 BRUITS DE MARCHÉ Les Suisses refusent de limiter les hauts salaires Lac Léman, Genève Les Suisses ont massivement refusé, lors d'une votation le 24 novembre dernier de limiter les hauts salaires. Le texte sur la limitation des hauts salaires, appelé «initiative 1:12» a été rejeté à 65,3%. Soit 2 Suisses sur 3 ont dit «non». Il y a huit mois, ils avaient en revanche approuvé à 67% un texte supprimant les parachutes dorés des grands patrons. Les trois cantons, Zurich, Genève et Vaud ont voté trois fois «non» aux textes proposés. Le texte sur les hauts salaires demandait que l'écart salarial dans une même entreprise se situe dans une fourchette de 1 à 12, autrement dit que le salaire le plus élevé ne puisse pas dépasser 12 fois le salaire le plus faible. L’Algérie achète des hélicoptères à la Russie Zimbabwe, le gouvernement durcit les conditions d’exportation du platine L’Algérie et la Russie viennent de signer un contrat de livraison prochaine d’hélicoptères au profit de l’armée algérienne à l’occasion du 13ème Salon aéronautique international de Dubaï. Selon la presse russe, l’agence russe chargée des exportations des armements, Rosoboronexport, a annoncé avoir signé des contrats de livraisons d’hélicoptères au profit de l’Algérie et d’autres pays de la région de l’Afrique du Nord pour un montant total de 5 milliards de dollars. L’Algérie, la Chine, l’Inde, le Venezuela et le Vietnam figurent parmi les principaux importateurs d’armements russes. Et rien que pour l’année 2013, Rosoboronexport prévoit d’atteindre 13 milliards de dollars d’armement exportés essentiellement vers les pays précités. Le gouvernement zimbabwéen vient d'annoncer qu'il entendait interdire les exportations de platine brut aux compagnies minières installées dans le pays. Le Zimbabwe est le troisième producteur mondial de minerai de platine, un métal utilisé dans l'industrie automobile et la joaillerie. L'objectif est de générer plus de devises à l'exportation. La nouvelle loi devrait être prête au cours du premier trimestre 2014. Le président Mugabe veut maintenant obliger les géants mondiaux du platine à raffiner leur production sur place. Le Zimbabwe dispose des réserves les plus importantes derrière l'Afrique du Sud. Le Zimbabwe adhère à la Caadp Le Zimbabwe a signé l’accord marquant son adhésion au «Comprehensive Africa Agriculture Development Programme» (Caadp) avec sept partenaires au développement. Ce programme, qui est une initiative de l’Union africaine, vise l’allocation de 10% du budget annuel des états signataires à l'agriculture. Cette mesure devrait permettre à ces pays d’atteindre une croissance annuelle sectorielle 6%. Grâce à son adhésion a ce programme, le pays devrait bénéficier d’un ensemble de financement destinés à son secteur agricole. Les autres parties prenantes de l’accord sont : le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (Nepad), la Comesa, la Banque mondiale, la FAO, l'Union européenne, les syndicats agricoles locaux et les représentants du secteur privé agissant dans le domaine agricole. 8 Les Afriques . 5 décembre 2013 Saâd Bendidi nommé DG délégué du groupe Saham Le FMI note la bonne gestion macroéconomique de Brazzaville Réuni le dimanche 24 novembre, le conseil d’administration du Saham Group a nommé Saâd Bendidi, nouveau directeur général délégué du groupe. Le très discret Bendidi assurera ainsi l’intérim de Moulay Hafid Elalamy, l'actuel ministre de l'Industrie, du commerce, de l'économie numérique et de l'investissement. Apparemment, Moulay Hafid Alami veut se consacrer à sa fonction de ministre. Il était notamment le bras droit d’Othman Benjelloun, PDG de Finance.com, et a assuré la fonction de président du conseil de surveillance de Méditelecom. Une équipe du Fonds monétaire international qui vient d’achever une mission à Brazzaville, recommande fortement à la République du Congo de poursuivre une politique prudente en matière d’emprunt afin d’éviter une accumulation rapide de la dette extérieure et de préserver ainsi la viabilité à long terme de sa dette. «Le profil de la dette de la République du Congo s’est sensiblement amélioré depuis que le point d’achèvement de l’initiative PPTE a été atteint en 2010 et que le pays a ainsi pu bénéficier d’un allégement de dette au titre des initiatives PPTE et IADM. La dette publique extérieure totale est aujourd’hui inférieure à 30% du PIB et le pays continue d’emprunter essentiellement à des conditions concessionnelles», a déclaré Dalia Hakura, chef de mission du FMI pour la République du Congo. Le FMI note la bonne gestion macroéconomique du gouvernement qui permet d’anticiper la croissance 2013 à 3,4% et un taux d’inflation de 2% en septembre 2013 (en glissement annuel). Kenya, l’Usaid lance un fonds de 3,4 milliards de shillings L’Espagne laisse la récession derrière elle Au Kenya, l’Usaid lance un projet de financement de l’agriculture de 3,4 milliards de shillings. Environ 500 000 agriculteurs kenyans issus de 22 comtés bénéficieront d’un fonds de 3,4 milliards de shillings que le gouvernement américain s’apprête à investir dans l’agriculture du pays. Cet investissement sera fait par l'Agence américaine pour le développement international (Usaid) dans le Dès le 23 octobre dernier, la Banque d’Espagne estimait que la destruction d’emplois a été la plus faible «depuis le début de la crise», même si le taux de chômage reste proche de son record historique. Ce qui se confirme aujourd’hui, c’est que le PIB qui avait cru de 0,1% au 3ème trimestre, prouve une sortie de récession, quoique timide. Ce léger regain de l’économie émane des exportations, mais reste plombée par une demande interne toujours en berne, explique l’Institut national de la statistique (INE). Aussi, après 5 trimestres de baisse, la consommation des ménages (+0,4% entre juillet et septembre) s’est inscrite en hausse. Toujours est-il que le chômage reste le principal point noir de l’économie espagnole (4ème de la zone euro), avec un taux de 25,98% au troisième trimestre. L’éclatement de la bulle immobilière et le démarrage de la crise financière internationale ont lourdement pesé sur l’économie espagnole. cadre du «Kenya Agricultural Value Chains Enterprises» qui vise un accroissement de la productivité et une augmentation des revenus des petits exploitants. L’ambassadeur des Etats-Unis au Kenya, Robert Godec a déclaré que «Cela fait partie de notre objectif commun d’aider à transformer la vie de millions de Kenyans en nous assurant qu'ils vivent dans des ménages où règne la sécurité alimentaire, et qu’ils peuvent soutenir leurs familles, peu importe leur âge ou leur sexe». Algérie, l’Espagne 1er client et la Chine premier fournisseur Durant les neuf premiers mois de 2013, 60% des échanges commerciaux de l’Algérie réalisés durant les neuf premiers mois 2013, ont été effectués avec les pays de l’Union européenne (UE) avec un montant de 54 milliards de dollars du montant global des échanges commerciaux de 90,82 milliards de dollars. Selon les chiffres du Centre national algérien de l’informatique et des statistiques (CNIS), les importations algériennes de l’UE ont atteint près de 21,50 milliards de dollars, les neuf premiers mois de 2013 soit plus de 52% des importations globales du pays, en hausse de 15,7%, par rapport à la même période en 2012. Alors que les exportations algériennes vers ces pays ont atteint 32,52 milliards de dollars soit 65,7% des exportations globales du pays en hausse également de 9,54% par rapport à la même période de comparaison. 5 décembre 2013 Les Afriques .9 BRUITS DE MARCHÉ Nouvelles tensions diplomatiques entre la Turquie et l’Egypte Recep Tayip Erdogan L’Egypte a expulsé l’ambassadeur turc. Elle reproche à Ankara son soutien à des organisations qui dit-elle «cherchent à semer le trouble dans le pays». Allusion à peine voilée au mouvement des Frères musulmans, dont le gouvernement turc est proche. Le Premier ministre Recep Tayip Erdogan a été de ceux qui ont le plus vivement critiqué le renversement du président élu Mohammed Morsi par l’armée, début juillet. Les relations diplomatiques s‘étaient davantage tendues en août suite à la répression sanglante des forces de l’ordre contre les manifestants islamistes. Peu après l’annonce du renvoi de son ambassadeur, Ankara a fait savoir que des mesures similaires seraient prises. La Chine joue la surenchère dans son conflit territorial avec le Japon Pékin a mis en place une zone de défense aérienne en mer de Chine orientale. Les avions qui la traverseront devront s’identifier et se plier aux instructions des autorités chinoises. Problème : elle couvre l’archipel des Senkaku sous contrôle japonais mais revendiqué par la Chine sous le nom de Diaoyu. Le porte-parole du ministère chinois de la Défense, Yang Yujun, a nié toute volonté de provocation et a assuré que la mesure n’entraverait pas la liberté du trafic aérien dans la zone. Reste que le Japon voit rouge et a aussitôt protesté auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo, dénonçant une violation de son espace national. Ces derniers mois, les bateaux des garde-côtes chinois ont multiplié les incursions dans les eaux qui entourent les Senkaku. Les relations sino-japonaises sont au plus bas depuis un an en raison de ce différend territorial, qui s’est envenimé en septembre 2012 après la nationalisation par Tokyo de trois des cinq îles de l’archipel. 10 Les Afriques . 5 décembre 2013 Tunisie, baisse de la production des olives La production d’huile d’olive dans la région de Sfax serait cette saison, selon les premières estimations, de 4 000 tonnes contre 60 000 tonnes l’année dernière. Cette baisse considérable est due principalement à la sécheresse mais aussi à la nature même de l’olivier dont la production n’est pas régulière. Il faut noter qu’avec le vieillissement de la majorité écrasante des oliveraies de Sfax, la moisson ne peut être bonne toutes les années. L’arbre produit ainsi une année et se repose l’autre. Cela pourrait être vrai pour tout le territoire tunisien. La production tunisienne des olives est estimée cette année à 70 000 tonnes d’huile d’olive contre 220 000 en 2012. Côte d’Ivoire, les exportations du caoutchouc naturel progresse de 13% Les exportations de caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire ont progressé de plus de 13% sur la période allant de janvier à octobre par rapport aux dix premiers mois de 2011. Elles ont totalisé 227 775 tonnes, selon les statistiques douanières ivoiriennes. La Côte d’ivoire est le premier producteur de caoutchouc naturel d’Afrique. Sa production ne cesse de croître car de nombreux cacaoculteurs se tournent vers cette culture de l’hévéa dont ils pensent pouvoir tirer des revenus plus réguliers. En effet, les hévéas peuvent être saignés tout au long de l’année alors que la récolte de cabosse de cacao est ponctuelle. A noter qu’en octobre, un total de 28 794 t ont été exportées dont 14 753 t du port d’Abidjan et 13 745 t de celui de San Pedro. L’Unicef estime à 6 000 le nombre des enfants-soldats en Centrafrique Près de 6 000 enfants ont été enrôlés dans des milices combattant en République centrafricaine, a déclaré un haut-responsable de l’ONU, «Grosso modo, on parle aujourd’hui de 5 000 à 6 000 enfants, ce qui représente un quasi-doublement de notre estimation précédente, qui était de 3 500 enfants», expliqué Souleymane Diabate, représentant de l’Unicef en République centrafricaine. L’agence des Nations Unies pour l’enfance a dénoncé régulièrement l’enrôlement des enfants dans les rangs des groupes armés de ce pays dévasté par la guerre civile. La Centrafrique s’enfonce dans le chaos depuis le coup d’Etat en mars dernier. Le coup d’Etat mené par la coalition rebelle de la Séléka, issue de la minorité musulmane, qui a renversé le président au pouvoir François Bozizé. Un leader de la Séléka, Michel Djotodia, s’est autoproclamé président et a accepté d’organiser des élections l’année prochaine. La Centrafrique est composée de 80% de chrétiens et d’une minorité de musulmans. Le pays vit désormais au rythme d’affrontements entre les deux communautés religieuses. Nestlé étend sa production en Turquie Attijariwafa bank signe un accord de partenariat avec Ex-Im Bank Le groupe DLM s’implante en Côte d’Ivoire et au Congo Brazzaville Nestlé étend la production de l'un de ses principaux centres de fabrication régionaux dans l'ouest de la Turquie. Environ 100 emplois supplémentaires seront créés en Turquie. Cette usine, sise à Karacabey, devient l’un des plus grands sites de production de Nestlé dans la région, a indiqué la multinationale dans un communiqué. «La Turquie est un des marchés les plus dynamiques d'Asie, d'Océanie et d'Afrique», a déclaré le vice-président exécutif de Nestlé, Nandu Nandkishore, cité dans le communiqué. L'usine Karacabey a ouvert ses portes en 1989 et produira dorénavant aussi des bouillons de la marque Maggi «pour le marché saoudien en croissance», écrit le groupe. Nestlé a ouvert sa première usine en Turquie en 1909 et en dispose maintenant de quatre dans le pays, employant 3800 personnes. En marge de la visite du roi Mohammed VI aux Etats-Unis, le groupe Attijariwafa bank (AWB) a conclu un accord d'entente avec la banque américaine Ex-Im Bank. Le mémorandum d'entente signé par Mohamed Kettani, PDG d'AWB et Claudia Slacik, chief banking officer et senior vice-président of Export Finance à Ex-Im Bank, a pour objectif de «favoriser les échanges et les investissements entre l’Afrique et les Etats-Unis d’Amérique». Compte tenu de sa forte présence en Afrique, Attijariwafa devrait jouer le rôle de relais de l'institution américaine outreAtlantique. Les deux banques visent à «promouvoir et développer les échanges commerciaux ainsi que les investissements entre les pays d'Afrique où Attijariwafa bank est présente, et ce en coopération avec l’Ex-Im Bank». Delattre Levivier Maroc, groupe leader dans la construction métallique lourde annonce l’acquisition d’une société en Côte d’Ivoire et au Congo Brazzaville. Basée au cœur d’Abidjan, la société dénommée Gema Construct (GECO), est un acteur majeur sur le marché de la construction métallique et ensembles industriels clé en main dans la région. GECO est également présente de façon permanente au Congo Brazzaville sur des marchés Oil & Gaz. L’expertise du groupe DLM à l’international permettra d’accélérer et sécuriser son développement en Côte d’Ivoire, au Congo Brazzaville et dans la sous région à travers une stratégie de conquête du marché. Ce partenariat, fruit d’une acquisition majoritaire de DLM conforte les actionnaires historiques de GECO dans le projet. 5 décembre 2013 Les Afriques . 11 ARRÊT SUR IMAGE Etats Unis d’Amérique Le 22 novembre 2013. Poignée de mains entre le Roi Mohammed VI du Maroc et le président américain Barack Obama, avant une réunion au bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington. 12 Les Afriques . 5 décembre 2013 5 décembre 2013 Les Afriques . 13 VERBATIM Final Confiants «L’accord intérimaire, adopté cette nuit, représente un pas important dans la bonne direction et constitue une étape vers l’arrêt du programme militaire nucléaire iranien, et donc vers la normalisation de nos relations avec l’Iran … Cet accord respecte les exigences posées par la France en matière de stocks et d’enrichissement d’uranium … La France continuera de se mobiliser pour parvenir à un accord final sur ce sujet» François Hollande, président français. «Pour la Société générale, cet argent n'est pas nécessaire. Nous levons des fonds sur le marché … La BCE va devenir le gendarme (des banques de la zone euro). Avant, elle procède à une sorte de visite médicale pré-embauche. On est très confiant de passer cette visite médicale sans problème» Frédéric Oudéa, PDG du groupe bancaire Société générale. Erreur «Ce qui a été conclu à Genève n'est pas un accord historique, mais une erreur historique … Le monde est devenu plus dangereux, car le régime le plus dangereux au monde a fait un pas significatif vers l'acquisition de l'arme la plus dangereuse au monde … Israël n'est pas lié par cet accord … Le régime iranien s'était engagé à détruire Israël» Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien. Impôt «L’enjeu, c’est de comprendre le sens de l’impôt. L’impôt est un outil pour faire de la justice et surtout pour faire des dépenses qui vont dans le sens de l’intérêt général. Aujourd’hui, les français se demandent quel est le sens de ces dépenses, ils veulent à la fois que l’on fasse des économies et aussi savoir comment leurs impôts servent à améliorer leur cadre de vie» Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Sincérité «La journée du scrutin s’est déroulée paisiblement, en dépit des quelques incidents survenus dans le Nord, d’ampleur limitée, et qui ne sont pas de nature à remettre en cause la sincérité du vote» Louis Michel, chef des observateurs Constitution «Le référendum sur la nouvelle Constitution en cours de rédaction en Egypte … Je pense qu'il aura lieu dans la seconde moitié de janvier» Hazem El-Beblawi, Premier ministre égyptien par intérim. Enfin «Enfin, et pour la première fois, le gouvernement syrien et l'opposition vont se rencontrer à la table des négociations et non sur le champ de bataille» Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU. Réintégrer «Rohani s’est fait élire pour réintégrer l’Iran au sein de la communauté internationale et pour cela il fallait effectivement trouver une solution à la crise du nucléaire iranien qui dure maintenant depuis plus de douze ans, et afin aussi et surtout, de lever l’embargo. Les sanctions pèsent lourdement sur l’Iran, sur sa population, sur son économie» Azadeh Kian, professeur de sociologie à Paris 7. Progrès Ton «Tu te prends pour quoi, pour me parler sur ce ton? Tu t'y crois autorisé parce que j'ai refusé de coucher avec toi, ...» Rachida Dati, Maire du 7ème Arrondissement de Paris à Claude Goasguen, député- maire du 15ème. 14 Les Afriques . européens au Mali. 5 décembre 2013 «La France et l’Algérie ont présenté ensemble, le 17 octobre dernier, dans le cadre de la FAO à Rome, un projet sur l’agro-écologie. A ma demande, deux anciens présidents de l’INRA sont venus en Algérie pour travailler sur la dimension agronomique et technique, et il y a dans ce domaine de beaux progrès à faire …» Stéphane Le Foll, ministre français de l’agriculture. BANQUES & ASSURANCES La Commercial bank Cameroun attend un repreneur Le gouvernement vient de proroger de deux mois, le délai de restructuration de cette banque sous administration provisoire depuis quatre ans. L’ on devrait encore attendre au moins jusqu’à la fin de l’année pour connaître l’avenir immédiat de la Commercial bank Cameroun (CBC). Le gouvernement camerounais vient une fois de plus de décidé de la prorogation du mandat initial de la mise en œuvre du plan de restructuration de cette banque à l’actionnariat majoritaire de privés camerounais. Dans une décision rendue publique le 25 novembre 2013, mais en réalité opérationnelle deux semaines plutôt, le ministère des finances, a indiqué que le délai de restructuration a été prorogé jusqu’au 31 décembre 2013. Cette prorogation intervient après celle du mois de juin, où le gouvernement avait alors accordé une «période de grâce» de trois mois à la CBC pour qu’elle trouve un repreneur. Pour l’instant, aucune offre de rachat n’aurait prospéré, a-ton appris, d’où la décision des autorités d’accorder un délai supplémentaire d’un mois pour le bouclage du dossier. En d’autres termes, les jeux restent ouverts pour la reprise de la CBC. Une option «attendue» puisque pour le moment, l’on attend toujours la fi- 16 Les Afriques . 5 décembre 2013 nalisation des discussions qui sera alors matérialisé par la signature d’un accord avec des potentiels repreneurs. Après l’échec des précédentes tentatives de rachat menées notamment par des multinationales européennes et asiatiques, ainsi qu’un groupe bancaire africain en pleine expansion, le gouvernement voudrait obtenir toutes les garanties avant de céder définitivement la CBC, dont le bilan économique est pourtant flatteur malgré ce statut juridique pour le moins gênant. En attendant d’autres rebondissements, l’administration provisoire entend poursuivre ses missions, elle qui annonce pour le 9 décembre 2013, la tenue d’une double assemblée générale ordinaire et extraordinaire et dont les administrateurs procéderont notamment à «l’examen et l’adoption des modalités de réalisation de l’augmentation du capital». Ceci présage peut-être, de l’arrivée des nouveaux actionnaires dans cette banque officiellement mise en restructuration en janvier 2013, après trois années d’administration provisoire. Placée sous administration provisoire en 2009 par la Commission bancaire Douala, capitale économique du Cameroun Le gouvernement voudrait obtenir toutes les garanties avant de céder définitivement la CBC, dont le bilan économique est pourtant flatteur. de l’Afrique centrale (Cobac) pour des indélicatesses constatées dans la gestion de la banque, entre autres, un volume important des crédits compromis, la CBC qui est majoritairement constituée de capitaux privés camerounais, naguère propriétaire du groupe Fotso, fut l’un des fleurons du système bancaire dans la zone Cemac. Malgré son statut, cette banque continue ses activités avec un certain succès. L’augmentation attendue de son capital est indéniablement l’un des indices fiables qui laisse entrevoir que la CBC devrait finalement survivre à une longue période d’administration provisoire. Il y a quelques mois, la CBC était déjà à la tête d’une syndication de banques qui ont accordé un prêt d’environ 20 milliards de francs CFA pour le renforcement de l’outil de production de la Société de développement de coton (Sodecoton). Selon des sources proches du dossier, l’Etat du Cameroun qui fait déjà partie des actionnaires, pourrait racheter au moins 20% des parts et renforcer ainsi son influence au sein du top management. Achille Mbog Pibasso, Douala La Société camerounaise de banques arrangeur d’un emprunt obligataire de l’Etat La SCB, filiale d’Attijariwafa Bank du Maroc, a été retenue comme arrangeur du second emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun d’un montant de 50 milliards de f CFA. L’ Etat du Cameroun procédera courant décembre au lancement d’un emprunt obligataire, conformément aux dispositions contenues dans la Loi des finances. La Société camerounaise de banques (SCB) filiale de la multinationale marocaine Attijariwafa Bank, a été retenue comme arrangeur de cet emprunt obligataire de 50 milliards de f CFA que l’Etat du Cameroun lancera en décembre 2013 à la Douala Stock Exchange (DSX). Cet appel public, qui est le second de l’Etat du Cameroun après celui de 200 milliards de f CFA en 2010, se fera au taux de 5,9%. L’arrangeur s’emploie actuellement pour la constitution d’une syndication de placements, conformément à une décision du ministère camerounais des finances. Celle-ci porte notamment sur la création, l’organisation et le fonctionnement d’un Comité de pilotage de l’emprunt obligataire de l’Etat, au titre de l’exercice budgétaire 2013. Les principales missions à lui assignées sont entre autres, la validation du projet de dossier d’appel d’offres pour le recrutement d’un ou plusieurs Prestataires de services d’investissement (PSI) devant accompagner l’Etat dans cette opération de lever de La dette publique du Cameroun s’apprécie de plus en plus fonds et la préparation et la mise à disposition des informations nécessaires à la confection de la note d’information exigée pour cet appel public à l’épargne. Même en levant 50 milliards de francs CFA à la DSX, le Cameroun reste en dessous des objectifs fixés en début d’année au titre d’émissions d’obligations pour le compte de l’exercice budgétaire 2013. Sur les 150 milliards de f CFA autorisés par la Loi des finances, seulement 25 milliards de f CFA par émissions d’obligations sur le marché des titres publics de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale) ont jusque-là été mobilisés, ce qui fera au total, 75 milliards de francs CFA, juste la moitié de l’enveloppe globale autorisée par la Loi. A en croire certains analystes, le Cameroun, qui est engagé dans la mise en œuvre des projets structurants pour une émergence économique à l’horizon 2035, pourrait à multiplier ce type d’opérations afin de financer son programme de développement. Etant donné qu’il ne faudrait pas uniquement compter sur l’appui des bailleurs de fonds dans un contexte où les Investissements directs extérieurs (IDE) sont encore faibles. Reste maintenant à se familiariser à ce mode de financement qui commence à faire des effets, au regard de l’engouement grandissant des souscripteurs, notamment des opérateurs privés. Le premier emprunt de l’Etat du Cameroun de 200 milliards de f CFA avait été bouclé en deux semaines, malgré un taux relativement élevé. Achille Mbog Pibasso, Douala 5 décembre 2013 Les Afriques . 17 BANQUES & ASSURANCES Brahim Benjelloun Touimi, Administrateur directeur général de BMCE Bank 18 Les Afriques . 5 décembre 2013 Eurobond BMCE Bank en leader Tout premier corporate marocain de la région et comptant parmi les 3 premiers en Afrique à émettre un eurobond, BMCE Bank vient de réussir un coup de maître. Cette opération de 300 millions de $, sous le format «Reg S», a été un franc-succès. Brahim Benjelloun Touimi, Administrateur directeur général de BMCE Bank, revient sur les grandes lignes. d’émission pour des noms de même Le niveau du es Afriques : Qu'est ce qui exla première fois une telle transaction, Rating, appartenant à des pays beauplique le choix de cette opde le faire sous le format réglemencoup plus familiers des marchés in- pricing, un tion d'une émission taire dit «Reg S», celui qui cible les rendement de investisseurs européens et asiatiques ternationaux de la dette. d'Eurobonds ? Brahim Benjelloun Touimi : Nous Une autre illustration du succès fut 6,5% l’an, soit et qui donc n’inclut pas ceux basés Etats Unis. sommes un Groupe de banque uni- le nombre -une soixantaine- la di200 points de aux Il est aussi d’usage de commencer verselle et d’ambition continentale versité, la haute qualité des profils avec un «ticket» plutôt de 300 Mildont une part croissante des revenus ainsi que la base élargie des investis- base environ lions de $. Ce niveau correspond aux procédera à l’avenir de sources en seurs basés en Europe, au Moyen au-dessus de premiers besoins identifiés d'accomdevises et de régions géographiques Orient et en Asie. l’Emprunt pagnement du développement à l'indiversifiées. ternational du Groupe, notamment Il est logique alors que ses sources de LA : Vous auriez pu aller jusqu'à un Souverain. L financement se diversifient pareillement et que ce groupe dispose d’une plus large visibilité sur la scène financière internationale. L’émission d’un tel EuroBond, de maturité 5 ans, de coupon 6,25% et de rendement 6,50% vient dans un contexte où «l'emprunt souverain», celui de l’Etat marocain, fut bien accueilli par la communauté des investisseurs internationaux, de par les caractéristiques dont il fut assorti, ce qui a ouvert la voie à d’autres émetteurs publics ou privés. BMCE Bank a ainsi pris le lead en se positionnant comme premier Corporate marocain et de la région ainsi que l’un des 3 premiers en Afrique à émettre un EuroBond. Cet emprunt vise à optimiser le coût d’endettement à long terme, à diversifier la base des investisseurs, tout en représentant une référence pour les nouveaux émetteurs bancaires marocains, africains ou même internationaux issus de pays émergents et de même qualité. En définitive, cette transaction fut un réel succès. En attestent, le niveau du pricing, un rendement de 6,5% l’an, soit 200 points de base environ audessus de l’Emprunt Souverain, soit le bas de la fourchette des spreads plafond de 500 millions de $, les récentes notations de Moody's ontelles influencé votre démarche ? B.B.T. : BMCE Bank est notée Ba1 par l’agence Moody’s, soit le même rating que celui accordé à l’Etat marocain par cette agence. Ce ne sont pas ce genre de considérations qui ont primé. En fait, il est d'usage, en accédant aux investisseurs à travers des rencontres «one on one», d’annoncer au départ, un montant maximal de levée de fonds. Cinq Cents Millions de $ est un niveau de référence. Cependant, dans le cas d'un «primoémetteur» tel que BMCE Bank, c'est à dire d'un émetteur qui opère pour en Afrique subsaharienne, et du financement des Corporates sur le continent africain. La City à Londres, quand les investisseurs européens répondent présents LA : Doit-on y voir votre ancrage sur le continent, avec une présence dans plusieurs pays en Afrique? B.B.T. : La stratégie définie par le Président Othman Benjelloun et par le Conseil d’Administration de la Banque est claire concernant un tel ancrage. L’ambition ainsi tracée pour le moyen et long termes est, à travers l’enseigne Bank of Africa, d'être présent dans l’ensemble des pays d'Afrique. C'est dire ... Propos recueillis par Daouda MBaye 5 décembre 2013 Les Afriques . 19 BANQUES & ASSURANCES Quel message percevoir de la dégradation de la notation du GBP ? L’agence de rating S&P fait passer la note du groupe Banque populaire de BBB-/A-3 à BB+/B. Il passe donc de la catégorie «Investment grade» à la catégorie spéculative. Quel message pour le secteur bancaire local ? Convention CFC- CISI Désormais, le Maroc sera en mesure de produire plus d’une cinquantaine de certifications CISI. Casablanca Finance City et Chartered Institute for Securities & Investment (CISI) ont signé, la semaine dernière à Casablanca, un protocole d »’accord visant à développer et promouvoir les certifications professionnelles dan les services financiers au Maroc et dans la région. Il s’agira de certificats et de diplômes en gestion d’actifs, corporate finance, produits dérivés, conseil en investissement et banque privée, gestion de fortune, finance islamique, ou encore gestion du risque dans les services financiers La banque centrale de Zambie pour la bancarisation des zones rurales A lors qu’une satisfaction planait suite aux renouvellements de la confiance de Standards and Poors à l’économie marocaine, les observateurs financiers qui s’intéressent au Maroc ont été étonné de voir que cette agence ne préserve pas la note du Groupe banques populaires (GBP) qui passe de BBB-/A-3 à BB+/B selon cette même agence. Donc, la banque passe de la catégorie «Investment grade» à la catégorie spéculative, c’est-à-dire que la banque est peu vulnérable à court terme, mais confrontée à des incertitudes majeures et persistances liés aux conditions économiques et financières défavorables. Cette dégradation serait-elle inscrite dans une perspective de la révision de la note souveraine du Maroc ? Estce un message envoyé par l’agence «Indicateur avancé» au secteur bancaire marocain ? En effet, la notation du GBP reste souvent liée et totale- 20 Les Afriques . 5 décembre 2013 ment corrélée à la notation souveraine du Maroc de par son caractère public et mutualiste, mais surtout qu’elle reste la banque des marocains du Monde, principaux pourvoir de devises pour la Maroc. Remarquons que l’agence a opté pour la stratégie inverse concernant la France : c’est suite à la dégradation de la note souveraine de la France que l’agence, une semaine après, a procédé à la dégradation de certains établissements financiers publics comme Natixis (L’équivalent de la BCP pour le Groupe BPCE). Par ailleurs, en dégradant le GBP l’un des plus solide, avec Attijariwafabank, du système bancaire marocain, c’est tout le système bancaire qui en subira les conséquences en cas de sortie à l’international. Le taux d’intérêt, payé par la BMCE lors de sa récente sortie sur le marché international, est de 6,5% en étant noté BBpi, c’est-à-dire que la prime de risque exigée par le Siège de la BP à Casablanca La banque est peu vulnérable à court terme, mais confrontée à des incertitudes majeures et persistances liés aux conditions économiques et financières défavorables. Michael Gondwe, gouverneur de la Banque de Zambie (BoZ), a saisi l’occasion du lancement officiel de la First Bank Capital (FCB) Zambia Ltd ex- International Commercial Bank (ICB) à Lusaka, pour exhorter les banques commerciales à profiter de l’environnement macro-économique favorable à l’expansion dans les zones rurales et d'améliorer l'inclusion que les banques. De son avis, ces établissements financiers gagneraient à profiter de l'environnement économique pour se développer et accroître le taux de bancarisation, notamment dans les zones rurales. Pour le gouverneur de la banque centrale, ces établissements doivent étendre leurs réseaux de succursales dans les zones rurales afin d’aider à une inclusion financière plus étendue. En procédant de la sorte, les banques vont mobilier l'investissement privé, source essentielle de capital à long terme à même de stimuler la croissance économique, tout en favorisant l'innovation en soutenant les petites entreprises. marché est de 5% puisque les taux swaps EURO à 5 ans cotent 1,5%. Même si cette opération pourra être perçue comme une réussite sur le plan politique et de réputation, le taux est néanmoins cher, selon les conditions de rentabilité et de liquidité de ce groupe. Si certains analystes financiers, qui suivent le GBP justifiaient cette décision par la montée des provisions et du coût du risque constatés dans la dernière publication semestrielle, j’estime que les raisons peuvent être autres. La problématique actuelle du Maroc est sa position extérieure et la situation des avoirs extérieurs. D’ailleurs, l’agence n’exclut pas une dégradation de la note marocaine, lors de la prochaine revue de la notation du Maroc, prévue en 2014, si le Maroc ne parvient pas à réduire significativement et durablement entre autres son compte courant (Solde du compte des échanges avec l’étranger). Notons par ailleurs que via la GBP transite l’un des plus grand flux en devises en provenance de l’étranger et c’est elle qui domine le marché bancaire marocain, en termes de dépôt des marocains résidents à l’étranger. Cette communauté est touchée par le chômage et la crise dans leurs pays de résidences, notamment la France, l’Italie et l’Espagne. Au même titre que le Maroc qui dépend fortement en termes de commerce extérieur des trois pays. Donc on pourra facilement liée cette dégradation à la structure des ressources de la banque dominée par les dépôts des MRE installés essentiellement en Europe1. La structure des ressources de la GBP (Plus généralement le GBP) serait à l’avenir une source de risque pour elle. En effet, les ressources de marocains résidents à l’étranger ont représenté à fin 2012, 36,8% contre plus de 45% en 2008, cette baisse a été compensée progressivement par le développement des ressources locales, mais cette compensation serait difficile à maintenir dans les années qui viennent vu la crise économique que traversent le pays et la concurrence rude des autres banques locales, conjuguée à la crise de liquidités que traverse le secteur bancaire marocain. Mais il faudra constater que les autres banques marocaines ont pu améliorer leurs part de marchés sur le segment des MRE alors que le GBP n’arrive pas à en faire autant sur le marché local. Cette pression sur les ressources MRE a ramené le GBP a projeté de lancer des emprunts au niveau internationale et le coût d’emprunt devrait se situer dans la fourchette 6%-6,5%. Cependant, le GBP reste moins exposée aux risques de liquidités comparativement aux autres banques, puisque le Groupe dispose de 17 milliards de DH d’actifs disponibles à la vente avant dépréciation à fin juin 2013. Les perspectives économiques en zone Euro et au Maroc et l’instabilité à laquelle sont souvent exposés les pays africains et ceux malgré le potentiel économique dont bénéficie actuellement la majorité de ces pays, sont de nature à accroître les risques. La montée sensible des provisions et du coût de risque dans les derniers résultats semestriels de la banque laissaient présager d’un tel scénario. Le coût du risque est passé de 696 millions de DH en 2011 à 1,3 milliard de DH en 2012 et ayant dépassé les 900 millions de DH rien que pour le premier semestre 2013. Finalement, si le GBP dispose d’un profil financier solide, une liquidité adéquate et des fonds propres convenables, malgré la baisse qu’a subi son coefficient de division des risques et son coefficient de solvabilité, il n’est pas pour autant invulnérable à certaines catégories de risques de par son caractère public et sa forte dépendance de l’économie nationale. Le message de l’agence S&P est claire, les autres banques du secteur et l’Etat marocain sont sous pression et sans amélioration notable de la balance commerciale et des finances publiques la dégradation est inéluctable. NBC Tanzanie On pourra facilement liée finance la formation cette dégrada- des jeunes Mizinga Melu, directrice générale de tion à la Bank of Commerce (NBC), structure des National vient d’annoncer à Dar es Salaam le ressources de financement de la formation d’au moins 3100 jeunes tanzaniens dans la banque les régions autour de la capitale et dominée par du Kilimandjaro. Cette bonne noules dépôts des velle a été révélée au cours d’une MRE installés brève cérémonie de lancement de la formation organisée par l'Alliance essentielledes jeunes tanzaniens (TAYOA). Une ment en opération qui va dans le sens d’accroître les dispositions des jeunes et Europe. Par Abdelaziz Enasri, Paris Docteur en Econométrie et Executive MBA Consultant Financier International 1 Mais au-delà de cette analyse critique, il faut souligner que la BCP a le mérite d’être la banque la plus notée et celle qui a en premier lieu u le courage de souscrire à la notation selon la procédure appliquée aux grands groupes internationaux. des femmes à s’imprégner de la culture d’entreprise. La Dg de NBC assure que cette banque a bien compris la nécessité d'investir et d'éduquer les jeunes tanzaniens et les jeunes mères à l'employabilité, l'esprit d'entreprise et la façon de gérer leurs revenus et gérer leurs entreprises. «Nous avons décidé de donner cet appui à TAYOA parce que nous croyons que TAYOA, …», a renchéri Mizinga Melu. La BAD accompagne le secteur minier zambien Afin de contribuer au développement des compétences dans le secteur minier zambien, la Banque africaine de développement (BAD) envisage de mettre une rallonge financière de 100 millions de $ au secteur privé. Des fonds destinés à la rationalisation des compétences dans ce secteur. Confirmation de Freddie Kwesiga, représentant résident de la BAD, qui a indiqué que le secteur privé va bénéficier de ces avances pour la formation professionnelle destinés aux mineurs zambiens. Il a aussi souligne qu’un protocole d'accord (MoU) avec le gouvernement par la Zambia Consolidated Copper Mines (ZCCM Investment Holdings-IH) était prévu afin de sensibiliser davantage les responsables vers l’amélioration des compétences des mineurs. 5 décembre 2013 Les Afriques . 21 BANQUES & ASSURANCES Banque Populaire Maroc, tournée du président en Afrique de l’ouest KCB Kenya délivre des cartes bancaires électroniques Mohammed Benchâaboun, PDG du groupe Banque populaire, a effectué, du 27 au 29 novembre 2013, un périple dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest. Plus que jamais ce groupe bancaire marocain, leader dans la région, affiche son ambition africaine. Mohammed Benchâaboun, PDG du groupe Banque populaire L a croissance se trouve aussi en Afrique au Sud du Sahara. C’est dans cette région, où elle est déjà présente, à travers près d’une vingtaine de pays, que Banque Populaire entend accroître son ancrage. Reçu mercredi 27 novembre à Bamako par le président malien Ibrahim Boubacar Keita, le PDG du groupe Banque populaire s’est rendu le lendemain au Burkina Faso voisin. Dans ce pays aussi, il a eu des entretiens avec le chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Le périple s’est poursuivi à Lomé au Togo, où Faure Gnassingbé, président de la république, s’est entretenu avec lui. Si les détails de ces différents entrevues ne sont pas encore connues, il n’en reste pas moins que ce groupe, qui figure parmi les tout premiers à s’implanter en Afrique au sud du Sahara, notamment en République centrafricaine (RCA), en Guinée, … 22 Les Afriques . 5 décembre 2013 et qui dispose de participations dans Atlantic Financial Group, société de droit ivoirien, bien ancré dans 17 pays de la sous-région entend y renforcer sa présence. C’est d’autant plus judicieux que la croissance y est au rendez-vous et les parts de marché à gagner importantes. Les taux de bancarisation des opérateurs et des particuliers restent ridicules dans la zone. Riche de ses 10 nouvelles filiales de Banque Atlantique (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo), issues de la création de la nouvelle holding Atlantic Bank International (ABI), issue de l’accord de partenariat stratégique avec Atlantic Financial Group, le groupe BP va renforcer sa présence sur le continent. Un déplacement que les analystes ne jugent pas fortuit, au moment une agence de rating vient de dégrader sa note. Daouda MBaye Kenya Commercial Bank (KCB), plus grande banque du Kenya, en termes de bilan, a pris la décision de distribuer, à partir de la mi-janvier plus de 2,2 millions de cartes EMV (cartes bancaires électroniques) à ses clients. A l’échéance fixée par la Banque centrale du Kenya, au mois de mars 2014, KCB entend se conformer à l’exigence de retirer toutes les cartes magnétiques à piste en circulation. Pour rappel, il s’agit d’une mesure qui devrait réduire la fraude de carte. Annastacia Kimtai, directrice de la banque de détail de KCB, a soutenu que les 2,2 millions de cartes existantes seront remplacées en 3 phases à partir de janvier. Elle a confirmé que 700 000 clients recevront les nouvelles cartes électroniques. Elle a précisé que la banque attend juste que passe la période des fêtes de fin d’année, avant de pouvoir commencer à retirer les anciennes cartes magnétiques, sans gêner la clientèle. Aujourd’hui, les guichets automatiques ont été mis à niveau et sont conformes à la norme EMV, plus sûr, a- t-elle ajouté. UBK pour plus d’expansion La croissance y est au rendezvous et les parts de marché à gagner importantes. Afin d’accroître le nombre de ses agences à travers le Kenya, Union Bank Kenya (UBK) vient d’établir un partenariat avec Post Bank. Cette dernière, bien implantée dans toutes les grandes villes, va booster la présence d’UBA encore limitée à quelques villes seulement. Tunji Adeniyi, PDG d’UBK, assure qu’un tel rapprochement permettra de renforcer le taux de bancarisation de 19% de la population du Kenya et qui exige des efforts des banques pour rapprocher les services bancaires aux usagers. Il s’est réjoui du fait de la résilience de l’économie kenyane, une raison supplémentaire de la banque pour élargir son portefeuille de produits, et concourir davantage à l'économie du pays. Attijariwafa bank Un relais en Afrique pour Ex-Im Bank De la recapitalisation de la Reserve Bank (Zimbabwe) En marge de la visite du roi Mohammed VI aux Etats-Unis, le groupe Attijariwafa bank (AWB) a conclu un accord d’entente avec la banque américaine Ex-Im Bank. L’accord va favoriser les échanges entre l’Afrique et les Etats-Unis. L e mémorandum d’entente, signé par Mohamed Kettani, président directeur général d’AWB et Claudia Slacik, directrice et Vice-président pour le financement des exportations à Ex-Im Bank, a pour objectif de «favoriser les échanges et les investissements entre l’Afrique et les Etats-Unis d’Amérique». Compte tenu de sa forte présence en Afrique, Attijariwafa devrait jouer le rôle de relais de l’institution outre-Atlantique. Les deux banques visent à «promouvoir et développer les échanges commerciaux ainsi que les investissements entre les pays d’Afrique où Attijariwafa bank est présente, et ce en coopération avec l’Ex-Im Bank». Cet accord de partenariat prévoit également le financement des programmes conjoints. Parmi d’autres on retrouve le programme «Power Africa», dans lequel les deux parties Mohamed Kettani, président directeur général d’AWB s’engagent à collaborer étroitement pour le financement des projets, particulièrement, ceux dans le secteur de l’énergie. AWB et l’US Ex-Im Bank s’engagent à partager l’information et les meilleures pratiques, en vue de promouvoir les financements des PME-PMI. Export-Import Bank of the United States, une banque pour encourager les exportations Export-Import Bank a pour objectif de soutenir et d’encourager les exportations de produits américains vers les différents marchés mondiaux. Elle a été crée en 1945 par le Congrès américain, en tant qu’entité autonome, sa mission consiste à proposer des garanties ainsi que des assurances sur les achats de biens et de services aux États-Unis. Ex-Im Bank fait partie des instruments privilégiés de la politique commerciale américaine. Sanae Taleb, Casablanca Afin de réduire le coût de la dette, Patrick Chinamasa, ministre zimbabwéen des finances, vient de révéler que le gouvernement de son pays est en quête de 200 millions de $ pour recapitaliser la Banque de réserve du Zimbabwe. C’est une condition sine qua non pour restaurer la capacité de prêteur de dernier recours de la Banque centrale. Pour rappel, le Zimbabwe a adopté l'utilisation de plusieurs devises étrangères - principalement le dollar américain et le rand sud-africain - en 2009, après que sa propre monnaie a été rendue inutile par l'hyperinflation. Une telle décision exclut les interventions de la banque centrale par le biais de la politique monétaire. L’argentier du Zimbabwe trouve qu’il est primordial de restructurer le secteur des services financiers, au cours de cette réunion en présence de représentants des banques et des sociétés minières, notamment de Barclays Bank, Standard Chartered Bank, Zimplats, RioZim et Old Mutual. Appel des banquiers aux fermiers (Malawi) Attijariwafa devrait jouer le rôle de relais de l’institution outreAtlantique. A Mchinji au Malawi, les banques ont lancé un vibrant appel aux agriculteurs pour ouvrir des comptes à même de leur faciliter l’accès aux crédits. Elles ont lancé cet appel, la semaine dernière, par la voix de leurs responsables respectifs, au cours d'une réunion de la Churches Action in Relief and Development (CARD). Une telle rencontre a grandement contribué à réduire le fossé entre les exploitants et les banques. Les dirigeants de banque présents ont tenu à assurer les agriculteurs de leur soutien, singulièrement s’ils s’organisent sous formes de coopératives. 5 décembre 2013 Les Afriques . 23 BOURSES & FONDS Interview Edoh Kossi Amenounve, DG de la BRVM Cotation en continu, levier de croissance de la BRVM En prélude de la Conférence annuelle de l’Association des Bourses africaines (ASEA) qui se tiendra du 2 au 4 décembre à Abidjan, Edoh Kossi Amenounve dévoile les acquis et les ambitions de la Bourse régionale de l’Afrique de l’ouest. L es Afriques : Pouvez-vous nous faire une brève présentation de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) ? Edoh Kossi Amenounve : La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) est la Bourse commune aux 8 pays regroupés au sein de l’Uemoa. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Elle a effectivement démarré ses activités le 16 septembre 1998. Sa création résulte de la volonté des Pères fondateurs de l'Union monétaire ouest Africaine (UMOA), manifestée à la signature du Traité instituant l’Union, le 14 novembre 1973. LA : Comment se porte la BRVM? Quels sont vos principaux chiffres ? E.K.A. : Après 15 ans d’existence, la BRVM se porte bien. Elle a 37 socié- 24 Les Afriques . 5 décembre 2013 tés à sa cote et une capitalisation boursière du marché des actions de l’ordre de 5 263 milliards de f CFA, soit une croissance d’environ 400% de sa taille depuis sa création. Pour le marché des obligations, la BRVM a actuellement 35 lignes pour une capitalisation qui est passée de 83 à plus 1000 milliards de f CFA, soit une progression de l’ordre de 1053%. Les indices BRVM 10 et BRVM Composite s’établissent à 232,21 et 216,87 points au 21 novembre 2013, soit plus du double de leurs bases 100 établies au démarrage en 1998. LA : Par rapport aux places financières des pays anglophones, les marchés boursiers de l’Afrique francophone enregistrent moins de transactions. Selon vous, qu’est-ce qui peut expliquer cette prédominance des Bourses des Etats anglophones en Afrique ? Edoh Kossi Amenounve, DG de la BRVM Une capitalisation boursière du marché des actions de l’ordre de 5 263 milliards de f CFA. GTB améliore son portail internet Depuis le milieu de la semaine dernière, Guaranty Trust Bank Plc (GTBank) a mis en ligne un nouveau portail Internet. La plate-forme de services bancaires par Internet a été revisitée pour améliorer la prestation de services à la clientèle. Une navigation simplifiée, une optimisation pour les appareils mobiles, ainsi que des transactions sûres et pratiques, dans un nouveau look, conservant Trusteer Rapport, un «logiciel qui sécurise la communication en ligne et protège les informations de fraudeurs, tel sera cette nouvelle plateforme de services bancaires. Pour Segun Agbaje, PDG de GTBank, la recherche continue pour fournir des services pratiques et abordables, sans compromettre la qualité, a entraîné l’introduction de la technologie de pointe. Aujourd’hui, il se félicite que cette banque puisse permettre à ses clients d’accéder au service bancaire comparable aux standards internationaux. Stanbic Bank lance une application mobile Stanbic Bank vient de lancer une application mobile, visant à réduire les formalités administratives et gagner du temps. Cette application fonctionne aussi sur des tablettes et permet de déterminer les besoins des clients. Aussi, elle permet d’adapter les besoins à des produits appropriés, à en croire Adam Jones, chef de personnel de Stanbic Bank Kenya. Dans le détail, cette technologie est construite de telle manière à permettre la réalisation de la documentation requise, et la capture des données de clients, dont des signatures électroniques. Aussi, les formulaires de demande sont alors automatiquement convertis et envoyés par courrier électronique pour le traitement. Le client reçoit également des copies électroniques pour la tenue de dossiers, assure-t-on. E.K.A. : Plusieurs raisons peuvent être évoquées. La première, c’est la faiblesse de la culture boursière dans la zone francophone. Les épargnants et chefs d’entreprises n’ont pas encore le réflexe de s’adresser à la Bourse pour investir ou se financer, contrairement à la zone anglophone. Les économies des pays anglophones sont plus proches des économies de marché que des économies d’endettement. Face à cette situation, la BRVM a retenu des orientations stratégiques et des actions à mener visant à en faire une place boursière attractive, compétitive et sécurisée, au service du financement des économies de l’Uemoa. L’accroissement du volume des transactions et l’augmentation de la liquidité de la BRVM constituent nos principaux défis. Cela passe par l’admission de nouvelles sociétés à la cote, l’accélération de la diffusion de la culture boursière, l’amélioration de l’éducation des investisseurs, l’incitation à la création d’instruments de gestion de l’épargne collective (Ndlr : Opcvm), le fractionnement des actions et la privatisation des entreprises publiques par la Bourse. LA : A l’heure actuelle croyez-vous que la BRVM participe suffisamment au financement de l’économie sous-régionale ? E.K.A. : La Bourse est l’instrument privilégié pour le financement à long terme dans une économie. La BRVM a été créée pour cela. Depuis sa création, environ 4 000 milliards de f CFA ont été levés par les Etats, les Institutions Régionales et Internationales, les sociétés publiques et privées pour financer les infrastructures portuaires, de télécommunications, d’énergie, ainsi que la croissance de plusieurs entreprises opérant dans divers secteurs d’activités de notre Union. C’est vrai que la contribution du marché à ces financements reste encore faible (moins de 15 % des crédits totaux à moyen et long termes accordés par les banques) comparés à d’autres régions du monde. Mais nous comptons améliorer cette contribution. LA : Les dirigeants des grandes entreprises de la sous-région sont-ils conscients de l’intérêt de solliciter le marché des capitaux ? E.K.A. : De plus en plus. Nous saisissons toutes les opportunités qui nous Les épargnants Investissements de Swiss Reinsurance et chefs d’entreprises Company en Angola n’ont pas encore le réflexe de s’adresser à la Bourse pour investir ou se financer. Luanda, capitale d’Angolav La Bourse régionale des valeurs mobilières à Abidjan Pour élargir ses activités, Swiss Reinsurance Company, spécialisé dans l'assurance et de la réassurance, compte investir directement en Angola, à partir de 2014. Lukas Muller, directeur pour l'Afrique et le Moyen-Orient de cette compagnie, l’a confirmé, la semaine dernière à Zurich, au cours de la visite organisée, par SE Osvaldo Varela, ambassadeur d'Angola en Suisse. Rappelons que Swiss Reinsurance opère en Angola, en collaboration avec l'ENSA compagnie d'assurance dans les domaines du pétrole et du gaz. Désormais, cette compagnie envisage de renforcer ses capacités à travers des formations destinées compagnies d'assurance nationales, de manière à garantir un partenariat durable à long terme. Le directeur pour l'Afrique et le Moyen-Orient de la compagnie d’assurance, a tenu à indiquer que c’est de bonne guerre si des pays africains, tels que l'Angola et le Mozambique, sont la cible de Swiss Reinsurance Company, notamment dans le domaine de l'agriculture (gestion des risques), le tourisme et les services financiers traditionnels, d’autant plus que des réformes économiques et financières y sont effectuées par les gouvernements. Les résultats positifs, qui se traduisent dans la réduction du taux d’inflation, de bons fondamentaux macroéconomiques et la stabilité financière, n’ont d’ailleurs pas tardé à suivre. 5 décembre 2013 Les Afriques . 25 BOURSES & FONDS très rapidement. Les bourses développées comme celles de Toronto et de New York nous inspirent. sont offertes pour leur faire comprendre tout l’intérêt qu’ils ont à solliciter le marché des capitaux pour la mobilisation de ressources à long terme afin de financer leurs activités. LA : Quels sont vos projets et vos stratégies pour le développement de la BRVM? E.K.A. : Nous l’avons mentionné plus haut, les axes stratégiques retenus par la BRVM visent à en faire un véritable instrument de financement moderne et conforme aux standards internationaux. Le passage à la cotation en continu participe à cette dynamique. C’est un tournant important dans le positionnement de la BRVM au niveau régional et continental. En optant pour la cotation en continu en remplacement du fixing, la BRVM veut se rendre plus attractive aux investisseurs en favorisant un plus grand nombre d’échanges et en offrant de nombreuses opportunités d’achat et de vente durant la même journée de cotation. LA : Quels sont vos rapports avec les grandes places financières internationales ? Vous servent-elles de modèles pour dynamiser la BRVM ? E.K.A. : Les rapports que nous entre26 Les Afriques . 5 décembre 2013 tenons avec les autres places financières, notamment africaines sont bons. La BRVM est membre de l’African Securities Exchanges Association (ASEA) qui regroupe les Bourses africaines et du Conseil de l’Intégration des Marchés de Capitaux ouest-africains (Wacmic) qui réunit les bourses de la Cedeao. Ceux sont des cadres d’échanges d’expériences et discussion sur les sujets qui touchent à la vie de nos bourses et à leur contribution au financement des économies africaines. Nous sommes à la 6ème place des bourses africaines après Johannesburg, Le Caire, Lagos, Casablanca et Nairobi. Nous souhaitons progresser dans le classement Faire de la BRVM un véritable instrument de financement moderne. LA : La prochaine Assemblée Générale et la Conférence annuelle de l’association des Bourses africaines (African Securities Exchanges Association ou ASEA) se tiendront bientôt à Abidjan. Quelle nouveauté allez-vous aborder pour cette année ? E.K.A. : Effectivement, la BRVM est honorée d’accueillir la 17ème Assemblée Générale et la Conférence annuelle de l’Association des Bourses Africaines (ASEA) qui se tiendront du 2 au 4 décembre 2013. Le thème retenu pour ces rencontres : «L’Afrique: des promesses aux réalisations, le rôle clé des marchés des capitaux» nous permettra de faire le point des potentialités et des opportunités offertes par les bourses africaines. Il est vrai que nos marchés boursiers deviennent de plus en plus attractifs et il faut en profiter pour mieux les vendre aux investisseurs internationaux. Les différents panels vont aborder des questions majeurs notamment celles des marchés-frontières africains, le financement de l’exploitation des ressources minières, les relations entre les fonds d’investissement et les marchés de capitaux, l’intégration des marchés financiers en Afrique, etc. C’est un rendezvous à ne pas manquer. Propos recueillis par Ibrahim Souleymane Bio express Edoh Kossi Amenounve est né le 15 Janvier 1967 à Lomé au Togo. Il est titulaire d’un MBA et d’un Doctorat en finance, obtenus à l’Université Laval, au Canada. Avant de rejoindre la BRVM en tant Directeur Général, il était Secrétaire général du Crepmf, l’organe de régulation du marché financier de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA). Bien avant, il avait été président du Conseil d’administration de la société de gestion Opti Asset Management, une société chargée de la gestion d’Opcvm. Il a également été directeur général de la SGI-TOGO, une société de bourse intervenant sur le marché financier régional. En outre, Edoh Kossi Amenounve avait œuvré à la mise en place de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) et du Dépositaire central/Banque de règlement (DC/BR), en qualité d’assistant du président du Conseil d’administration de 1997 à 2000. Burkina Faso Un pool de financement arabe à la rescousse des grands projets Lucien Marie Noël Bembamba, ministre des finances, n'est pas rentré bredouille de Koweït-City. Trois institutions BID, Badea, FKDE devront consentir plus de 71 milliards f CFA, sous forme de lignes de crédit au gouvernement burkinabé. Bashir Isse, nouveau gouverneur de la banque centrale de Somalie En remplacement de l’ancien gouverneur qui a démissionné au début du mois de novembre, suite à des allégations de corruption, Bashir Isse a été nommé nouveau gouverneur de la Banque centrale de Somalie. Isse remplace ainsi au pied levé donc Yusur Abrar. A noter que cette nomination est intervenue après que des diplomates de la communauté internationale aient rencontré Hassan Sheikh Mohamud, président somalien, et suggéré la nomination d’un nouveau gouverneur. L’Angola veut booster la pêche Vitória de Barros Neto, ministre angolaise des pêches, vient d’annoncer à Namibe en Angola, qu’un tiers des protéines animales proviennent des poissons et qu’une part d’environ 90 % des captures est vendue dans le pays. Autant de raisons pour promouvoir la production et le développement durable du secteur de la pêche. Profitant du Conseil pour la gestion intégrée des ressources biologiques aquatiques, qui vient de se tenir à Namibe City, le gouverneur a ajouté que la pêche artisanale représente 30% de l’activité totale. L’ argentier du Burkina Faso a procédé -mi novembre dernier, en marge du Forum Economique Arabe-Afrique à Koweït City- à la signature de quatre (04) conventions de prêts d’un montant total de soixante-onze (71) milliards de f CFA avec trois fonds arabes, dont la Banque islamique de développement (BID), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et le Fonds koweïtien pour le développement économique. Ces financements à forte incidence économique sont destinés entre autres à la construction de l’Aéroport International OuagaDonsin estimée à quelque 60 milliards de f CFA, le Projet d’adduction d’eau potable à la ville d’Ouahigouya, à partir du point de Barrage de Guitti pour un montant de 10 Milliards de f CFA et à l'appui aux activités de prêts du Fonds d’Appui à la Promotion de l’Emploi (FAPE) devant nécessiter plus d'un milliard de f CFA. Une belle moisson qui confirme l'attractivité de la place de Ouagadougou auprès des investisseurs arabes. Ismael Aïdara Lucien Marie Noël Bembamba, ministre burkinabé de l’économie et des finances De la réassurance des producteurs de tabac tanzaniens Namtumbo, district de région de Ruvuma, a déjà entamé de prendre des mesures pour prévenir la mauvaise performance dans la production de tabacs. A l’origine des transactions douteuses entre responsables de banques et dirigeants de coopératives de tabacs. Pas plus tard que deux semaines, Abdula Lutavi, commissaire du district Namtumbo, et Saidi Mwambungu, commissaire régional Ruvuma, ont plaidé dans ce sens afin de restaurer la confiance des agriculteurs. 5 décembre 2013 Les Afriques . 27 ENTREPRISES ET MARCHÉS Le ministre zambien des mines en visite à Luanda Maroc-Tunisie La CDG apporte son soutien à la CDC La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et la Caisse des dépôts et consignations de la république de la Tunisie ont signé le 22 novembre dernier un accord de coopération. La CDG et la CDC souscrivent ainsi à une coopération de longue durée. V ers la création d’un fonds maroco-tunisien. Anass Houir Alami, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) du Maroc et Jameleddine Ben Haj Abdallah, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations de la Tunisie, ont signé ce vendredi 22 novembre un accord de coopération qui a pour but de concourir au développement des relations entre les deux cosignataires dans les domaines liés au financement de la PME-PMI, au développement urbain et immobilier, à l’ingénierie civile et financière et à la gestion de l’épargne. En présence du ministre des finances de la Tunisie Elyes Fakhfakh, Jameleddine Ben Haj, directeur de la CDC, a affirmé que cet accord de coopération bilatéral entre leurs deux institutions a pour objectif de «financer le plus grand nombre de projets de coopé- A partir de la gauche : Anas Houir Alami, PDG de la CDG Maroc et Jameleddine Ben Haj Abdallah, directeur général de la CDC de la Tunisie CDG, en bref La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) est une institution financière marocaine, créée en 1959 sous forme d’établissement public. La CDG s’est érigée au fil des années en acteur majeur de l’économie marocaine et accompagnateur des politiques publiques de développement. Sa principale mission est de contribuer à la mobilisation de l’épargne à long terme et de veiller à son 28 Les Afriques . 5 décembre 2013 articulation sur des emplois utiles pour le développement économique du Maroc. Le Groupe Caisse de dépôt et de gestion, investi d’une mission d’utilité collective, est aujourd’hui un acteur central dans le secteur des retraites, un intervenant majeur de la consolidation du secteur financier et bancaire et un opérateur de référence du développement territorial du Maroc. En visite de travail, du mardi 26 novembre au vendredi 29 novembre à Luanda, Chistopher Yaluma, ministre zambien des mines, de l'énergie, de l'eau et du développement rural, a eu plusieurs entretiens avec son homologue angolais, Francisco Queiroz, et d’autres hauts responsables, afin d’œuvrer au renforcement de la coopération bilatérale dans le secteur. Outre l’accord de coopération signée, le ministre zambien de tutelle et la délégation qui l’accompagnaient se sont rendus à la ville de Kilamba, pour s’enquérir de l'endroit où le siège de l'Institut géologique Angola sera érigé. Entre autres visites, une série de rencontres avec le directeur général de la Société nationale des combustibles (Sonangol) et Botelho de Vasconcelos, ministre angolais du pétrole, pendant lesquelles des questions relatives à la coopération dans le domaine de a géologie et des mines ont été examinées. Accroissement de la production d’électricité au Maroc La Branche Electricité de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) vient de procéder à la mise en service d’une nouvelle ligne de 2 x 340 km de longueur, reliant Agadir au Poste blindé de Tan Tan-Port, financée à hauteur de 740 millions de dirhams. Cette nouvelle ligne rentre dans le cadre du renforcement des ouvrages du réseau national de transport d’électricité, et en prévision de l’extension du réseau 400 kV vers le Sud du pays. A valeur d’aujourd’hui, ce réseau a ainsi connu une évolution très significative, passant de 1 693 km en fin 2012 à 2 671 km. ration pour soutenir l’économie tunisienne et appuyer la bonne gouvernance». Ainsi, Ben Haj est allé droit au but, soutenant : «nous avons besoin d’une caisse pour soutenir d’une manière directe ou indirecte l’économie nationale, la CDG a répondu à notre appel pour établir une stratégie et créer un fonds maroco-tunisien de financement». De son côté, Anass Houir Alami, directeur général de la CDG a fait savoir que «la CDG a assisté à la création de CDC en 2011, notamment, avec des visites organisées à Rabat pour voir de près les clés de réussite de la CDG. Nous avons essayé de communiquer à la CDC notre expérience au niveau juridique, opérationnel. Aujourd’hui, la CDC a un réel plan de développement». Les deux institutions identifieront par ailleurs d’éventuelles opportunités d'affaires communes en renforçant leur partenariat autour d’opérations conjointes incluant leurs filiales. Les deux institutions ont réaffirmé, par la voix de leur directeur général respectif, leur engagement à intensifier leurs efforts communs au sein du Forum des Caisses de Dépôt, pour la promotion du rôle des caisses de dépôt dans le développement économique des pays. Cet accord confirme les nombreuses convergences d’intérêt entre deux institutions qui sont dans leurs pays respectifs, des acteurs reconnus du développement économique et du soutien aux politiques publiques, en particulier dans les domaines de la finance, de l’immobilier et des politiques urbaines et du financement de la PME-PMI. La CDG prend le sud Consciente de l’enjeu économique représenté par l’Afrique en général et par sa composante maghrébine en particulier, et afin d’insuffler un nouvel élan, notamment international, à ses différents métiers, la Caisse de dépôt et de gestion s’est engagée auprès de partenaires africains proches, dans une suite logique aux différentes initiatives entreprises du Maroc. A cet effet, Anass Houir Alami, directeur général de la CDG, a présidé, dans ce même cadre le mercredi 20 novembre au siège de la CDG à Rabat, la signature d’une convention entre Ahmed Ould Moulay Ahmed, directeur Général de la Caisse des Dépôts et de Développement de la Mauritanie et Taoufiq Marzouki Zerouali, directeur général de Novec, filiale de la CDG. Cette convention porte sur la création, sous forme d’une jointventure, d’un bureau d’ingénierie à Nouakchott. «Novec Mauritanie» aura pour principale tâche de développer l’ingénierie dans les domaines de l’infrastructure, de l’assainissement, de l’eau potable et de l’énergie en République Islamique de Mauritanie. Conférence Des acteurs des ministres reconnus du développement des mines à Maputo capitale du Mozambique, économique et Maputo, va abriter du 13 au 17 décembre, la du soutien aux 3ème Conférence des ministres responsables de développement des politiques ressources minérales. La Conférence, publiques. Sanae Taleb, Envoyée spéciale à Tunis CDC, en bref La Caisse des dépôts et consignations est un investisseur public dédié au développement de l’investissement à long terme. La Caisse des Dépôts tunisienne vise en particulier à relancer l’économie et résorber le chômage à travers l’optimisation des ressources existantes pour la promotion de l’investissement. La CDC se concentre sur les domaines d’urgence pour le pays, à savoir ceux pour lesquels un engagement déterminé est nécessaire. Il s’agit d’un investisseur qui se charge de réaliser ou de participer aux investissements quelque soit leurs délais d’une manière directe ou indirecte ou dans le cadre de partenariat avec le privé dans tous les domaines économiques à caractère stratégique tout en veillant à leur viabilité économique et spécialement dans l’infrastructure, le développement régional, les secteurs des nouvelles technologies, de l’environnement et du développement durable et le soutien aux petites et moyennes entreprises. Elle a été créée en 2011, et exerce ses fonctions sous le contrôle d’une commission de surveillance présidée par le ministre des finances. qui sera précédée d’une réunion des hauts fonctionnaires, du 13 au 15 décembre, portera sur «Tirer parti de la Vision africaine des mines pour la Renaissance de l'Afrique, vers une plus grande appropriation». A en croire les responsables, le thème a été choisi délibérément pour approfondir la participation des Etats membres et leurs institutions dans la mise en œuvre de la Vision minière africaine. Doit-on rappeler que cette rencontre est devenue le premier forum sur le continent pour les ministres africains chargés des ressources minérales, afin d’aborder les questions liées au développement des ressources minérales sur le continent. A noter le sous-thème «Gouvernance des ressources minérales et l'engagement communautaire», qui sera débattue, au cours de cette rencontre. Appel contre la dégradation de l'environnement au Malawi Benedict Mbendera, coordonnateur régional du Centre CEDP, vient de déclarer que son organisation travaillera avec les communautés du district de Dowa au Malawi, pour apporter leur contribution dans la lutte contre la dégradation de l'environnement. Un certain nombre de techniques sont d’ores et déjà envisagées, notamment le remplacement de méthodes de cuisson traditionnelle sur trois de pierre, par des poêles et autres fours solaires. Confirmation de ce responsable qui ajoute qu’en plus de la distribution de poêles, CEDP va aussi promouvoir les pompes à eau fonctionnant à l'énergie solaire. 5 décembre 2013 Les Afriques . 29 ENTREPRISES ET MARCHÉS 30 Les Afriques . 5 décembre 2013 Interview Anas Houir Alami, PDG de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) Maroc Développer de nouvelles expertises Anas Houir Alami a fait le déplacement avec son équipe à Tunis pour signer un accord de coopération avec la Caisse des dépôts et consignations tunisienne. La journée du 22 novembre marque, sans doute, le début d’une coopération de longue durée. Aperçu. L es Afriques : On vous connait acteur majeur de l’économie marocaine, et voilà qu’on vous découvre partenaire qui vient apporter son expérience et son savoir faire. Parlez-nous de cette nouvelle orientation de la CDG qui vient de signer un accord de coopération avec la Caisse des dépôts et consignations de la république de Tunisie ? Anas Houir Alami : La Caisse de dépôt et de gestion marocaine a assisté les autorités tunisiennes à la création de la Caisse des dépôts et consignations en 2011. L’accord signé aujourd’hui vient sceller un long processus de coopération avec la CDC. En effet, les équipes de la CDC effectuent depuis deux ans des aller retour entre Rabat et Tunis pour s’imprégner de l’expérience marocaine et notamment voir de très près les clés de réussite de la CDG. Notre coopération avec la CDC englobe de multiples facettes et concerne plusieurs secteurs. Après avoir présenté à l’équipe pilote de la CDC une assistance technique, juridique, nous avons essayé de discuter avec la direction de la CDC les opportunités et les risques liés à une telle institution financière. Désormais, je peux dire que la CDC est placé sur une bonne perspective avec un plan de développement qui englobe les principaux axes du métier. Avec cet accord nous allons ensemble développer de nouvelles expertises. LA : Quels sont les principaux métiers sur lesquels va se focaliser la coopération entre CDC et CDG ? A.H.A. : Particulièrement en ingénierie. Avec notre filiale Novec, qui est un bureau d’étude de premier ordre, avec notamment plus de 600 collaborateurs ingénieurs et experts dans des secteurs d’activités variés et multiples. Le deuxième métier sur lequel va porter notre coopération est celui des PME-PMI. Ainsi, il faut garder à l’esprit qu’avec le financement de ce type d’opérateur économique, fort créateur d’emplois et fort créateur de valeur ajoutée, on va appuyer l’économies solidaire au Maroc et en Tunisie, sans oublier, les expertises de développement du marché financer et notamment des produits qui permettent de structurer ce dernier et de fournir un accompagnement aux opérateurs économique sur le long terme. LA : Parlez-nous de cette décision historique et stratégique de la CDG à l’international, notamment, avec la CDC en Tunisie et la Caisse des Dépôts et de Développement en Mauritanie ? A.H.A. : Au lendemain de l’indépendance, le Maroc a décidé de créer la Caisse de dépôt et de gestion, il était le seul pays de la région à avoir pensé à une telle initiative. Après plus de 50 ans de labeur en tant qu’opérateur économique de premier ordre, la CDG a aujourd’hui une longueur d’avance. Les deux, trois dernières années, nous étions acteurs de nom- Conférence internationale sur la transition énergétique à Casablanca Casablanca, capitale économique du Maroc, vient d’abriter, mercredi dernier, une conférence-débat sur le thème de la transition énergétique. L’événement, placé sous le patronage du roi Mohammed VI du Maroc, a été organisé par la Fédération de l’énergie de la CGEM (patronat marocain), et en partenariat avec le ministère de l'énergie des mines de l'eau et de l'environnement. Les débats, animés par des experts, des universitaires, des professionnels de renom et des opérateurs permettront de recadrer l’importance économique et les implications géostratégiques du secteur. Pour rappel, le Maroc est engagé dans un vaste programme visant la mise en œuvre des énergies renouvelables qui permettra d’assurer une indépendance relative aux combustibles liquides et de diversifier son bouquet énergétique (Mix-énergétique). Un grand chantier, porteur d’espoir et un levier futur pour la création de nouvelles richesses et d’emploi, du moins de l’avis des opérateurs réunis au sein de la Fédération de l’énergie. Privatisation prochaine de Marsa Maroc Le seul pays de la région à avoir pensé à une telle initiative. La privatisation de Marsa Maroc (ex- Office d’exploitation des ports ou ODEP) serait imminente. En effet, cette structure s'apprête, selon des sources dignes de foi, assure que Mohamed Abdeljalil, président du directoire de Marsa Maroc, a déjà présidé plusieurs réunions dans ce sens, pour ouvrir le capital à des actionnaires privés. Jusque-là détenue à 100% par l'Etat marocain, la société d'exploitation des ports marocains programme une ouverture de capital autour de 30%. 5 décembre 2013 Les Afriques . 31 ENTREPRISES ET MARCHÉS Accroissement des exports de fer turc au Kenya breuses initiatives internationales. Parmi d’autres, la CDG a réussit à lancer le Forum international des Caisses de dépôt et de gestion. Cet événement, qui se tient tous les deux ans, permet d’expliquer le modèle et de favoriser la création de caisses similaires. Actuellement nous sommes en train de préparer le retour de cet événement dans des pays qui ont initié les procédures de créations, et plus exactement des pays qui sont proches du Maroc et qui veulent suivre le modèle de la CDG. En ce qui concerne la Mauritanie, nous avons effectivement signé avec la Caisse de Dépôt et de Développement mauritanien, un accord qui porte sur la création d’une société commune d’ingénierie. En effet, l’accord a été signé entre notre filiale Novec et une filiale de la caisse mauritanienne. LA : Il est évalué à combien le capital de la société créée avec la caisse mauritanienne ? A.H.A. : Au fait, pour nous, il s’agit surtout de voir cette initiative dans la perspective de potentiels de développement dans les infrastructures principalement. La Mauritanie étant un pays riche en ressources naturelles, il enregistre un besoin en matière des infrastructures de très grande taille. Dans cette perspective, on va les soutenir pour accélérer la cadence des réalisations et pour 32 Les Afriques . 5 décembre 2013 identifier les besoins en synergies économiques. Siège de la CDG à Rabat LA : Peut-on parler dans ce cas d’un axe stratégique Rabat, Nouakchott et Dakar dans un futur proche ? A.H.A. : Je ne dirai pas axe stratégique, il s’agit surtout de voir l’initiative dans la vision des potentiels de développement dans les infrastructures principalement. LA : Vous étiez, récemment, à Washington parlez-nous de ce voyage ? A.H.A. : C’était des réunions avec les experts de la Banque mondiale. Lors de nos rencontres avec les responsables de cette institution internationale, nous avons essayé d’expliquer que la Caisse d’épargne marocaine a une double mission. D’abord développer et préserver l’épargne sous la supervision de la banque centrale et avec les meilleurs standards internationaux pour préserver l’épargne, et une seconde mission qui est celle de transformer cette épargne en des projets créateurs de richesses pour le Maroc dans le cadre du développement économique. C’est un modèle assez particulier qui se situe entre le public et le privé. On est allé expliquer le modèle marocain. Propos recueillis par Sanae Taleb, Tunis Le Kenya, qui connaît un boom dans les secteurs du BTP, singulièrement dans la construction d'infrastructures consommant énormément de métaux en vrac, est visée par la Turquie. Ce pays compte y exporter davantage de fer et d'acier. Déjà les derniers chiffres du rapport 2013 publié la semaine dernière fait état de 677 millions de $, soit 58,4 milliards de shillings kenyans d’importations en valeur de fer et d'acier du Kenya du 5ème poste des importations après les produits pétroliers (2,8 milliards de $), les machines industrielles (2,3 milliard de $), les véhicules automobiles (882 millions de $) et le pétrole brut (814 millions $). Cette tendance a déjà été confirmée par des données qui ont montré antérieurement que les importations sidérurgiques en provenance de Turquie se sont élevées à 22,8 millions de $, soit 1,97 milliards de shillings kenyans, sur la période. Importantes pertes dues à la cybercriminalité au Kenya Transformer cette épargne en des projets créateurs de richesses. Pour lutter contre la cybercriminalité, d'ici la fin de l'année 2013, le Kenya pourrait perdre jusqu'à 2 milliards shillings. Ce chiffre a été rapporté par Dr Fred Matiangi, secrétaire du cabinet du ministre kenyan de l'information et des communications et de la technologie. Il a s’est ainsi exprimé au cours d'une Conférence sur la Cybersécurité à Nairobi. Il a soutenu que cette rencontre arrive en prélude à la Convention de l'Union africaine sur la Cyber-sécurité, prévue au mois de janvier 2014. CE responsable a ajouté que vu que la cybercriminalité est un problème mondial qui touche tout le monde, il s’agit d’avoir une longueur d'avance sur les cybercriminels. ENTREPRISES ET MARCHÉS Groupe DLM Implantation en Côte d’Ivoire et au Congo Brazzaville Delattre Levivier Maroc, groupe leader dans la construction métallique lourde au Maroc, annonce l’acquisition d’une société en Côte d’Ivoire et au Congo Brazzaville. L e groupe DLM annonce de nouvelles implantations en Côte d’Ivoire et au Congo Brazzaville. Ilpoursuit ainsi son maillage des grands marchés africains à forts potentiels, afin mieux répondre aux besoins des clients. Un marché à fort potentiel, «la Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’un des premiers marchés des entreprises marocaines à l’international. Avec 22,6 millions d’habitants, le pays détient un positionnement important sur le marché de la zone Afrique de l’ouest, doté d’un fort potentiel et de perspectives de développement intéressantes, et offrant des relais de croissance structurants et significatifs pour notre groupe», explique un document de DLM en notre possession. Basée à d’Abidjan, la société Gema Construct (GECO) est un acteur majeur sur le marché de la construction métallique. Ce constructeur industriel, acquis par DLM, est un spécialiste des grands chantiers, de la construction métal- 34 Les Afriques . 5 décembre 2013 lique et du génie civil, avec en son sein une fonderie pour la production de pièces métalliques, en aluminium, en acier, en fonte et en bronze. Il s’agit de la plus importante fonderie industrielle d’Afrique de l’ouest, avec un capital de 350 000 000 f CFA, un chiffre d’affaires prévu de l’ordre de 5,5 milliards de F cfa pour 2013 et un effectif de 150 personnes. GECO réalisé plus de quarante chantiers en Afrique de l’Ouest sur les sept dernières années. GECO est également présente de façon permanente au Congo Brazzaville sur des marchés pétrole et gaz. En complémentarité, l’expertise du groupe DLM à l’international permettra d’accélérer et sécuriser son développement en Côte d’Ivoire, au Congo Brazzaville et dans la sous région à travers une stratégie de conquête du marché. Ce partenariat, fruit d’une acquisition majoritaire de DLM conforte les actionnaires historiques de GECO dans le projet. Sanae Taleb Nouveaux débouchés de DLM La Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’un des premiers marchés des entreprises marocaines à l’international. Econet dans l’énergie propre Econet Wireless a rejoint une initiative menée par le groupe de l'énergie éolienne danoise Vestas pour construire de petits générateurs d'énergie éolienne, à travers l'Afrique. Le programme, appelé «Wind for prosperity» ou «Vent de la prospérité», a pour but de fournir de l'électricité à des millions de personnes vivant dans les zones rurales et les agrovilles. Il s’agit d’une initiative, lancée cette semaine à Washington, dans le sens d’une action collégiale dirigée par Vestas et soutenue par des investisseurs dont Econet Wireless. Strive Masiyiwa, fondateur Econet Wireless et membre de haut niveau du Conseil consultatif du Secrétaire général des Nations Unies pour l'énergie durable, a justement déclaré que c'est exactement le genre d'initiative ambitieuse et audacieuse qui doit réussir pour lutter efficacement contre la pauvreté énergétique. La Namibie cible le tourisme chinois Marco Hausiku, Vice-Premier ministre de Namibie, a récemment déploré au cours du Troisième Sommet Afro-arabe du Koweït que son pays n'exploite pas encore assez le marché du tourisme chinois. Selon l'Organisation mondiale de l'Organisation des Nations Unies du tourisme (OMT), la Chine a au cours de la dernière décennie constituée la source la plus forte croissance du tourisme dans le monde, grâce à l'urbanisation rapide. Entre la Namibie et la Chine, des négociations entamées dès 2005, pourraient donner un coup de fouet à la destination namibienne pour le tourisme chinois. Les autorités et les opérateurs privés en sont convaincus et œuvrent dans ce sens. De l’amélioration du transport aérien en Afrique Sénégal Quelque 7,5 milliards f CFA dans les turbines de la SAR Le gouvernement sénégalais a décidé d’apporter un bol d’air financier pour apurer une partie des pertes commerciales sur le gaz butane. Face à l’endettement exorbitant contracté malgré l’arrivée de Saudi Bin Laden, les besoins d’investissement restent énormes. L a bouffée d’oxygène envoyée par le gouvernement sénégalais à la SAR (Société Africaine de Raffinage), qui croule sous le poids d’un endettement excessif, est loin de sauver cet ex fleuron du secteur des hydrocarbures. Une bouteille dans la mer. L’engagement du gouvernement à consentir cette ligne de crédit pour le règlement des pertes subies par la compagnie de raffinage sur le gaz butane est le fruit de plusieurs concertations entamées entre l’état, la SAR et les acteurs du secteur. L’arrivée au tour de table de Saudi Bin Laden, comme partenaire stratégique de la SAR n’a pas permis de sortir du gouffre l’entreprise dont la relance devra nécessiter d’importants d’investissements. La lenteur de la cadence des saoudiens pour sa recapitalisation et la modernisation de ses équipements pour des besoins d’investissement de l’ordre de 308 millions d’euros rendent difficile la trésorerie de la Société africaine de raffinage. Avant l’arrivée de Saudi Bin Laden, le Sénégal avait multiplié les contacts auprès d’un hedge Fund néerlandais pour mettre du cash flow dans les caisses de la SAR. Ce hedge Fund devait en principe mobiliser plus de 120 millions d’euros au profit de la SAR. Sans suite. Beaucoup de spécialistes du secteur estiment que l’opération de recapitalisation de l’entreprise avait été mal engagée, au point de lézarder le closing de l’opération. Au côté de l’Etat sénégalais, un pool de banques locales ont accordé des lignes de crédits à la SAR (SGBS, UBA) pour lui éviter le dépôt bilan. La volonté du gouvernement sénégalais de venir à la rescousse de la SAR est manifeste, surtout depuis l’avènement des nou- velles autorités. Ce qui explique cette ligne de crédit de 7,5 milliards de f CFA consentie à la SAR par l’Etat en l’inscrivant dans le projet de budget 2014 du ministère de l’énergie, qui est passé de 88 milliards à 97 milliards dont 7,5 milliards affectés au règlement d’une partie des pertes commerciales de la SAR. Pour rappel, pendant les longs mois des transactions avec les autorités de la SAR, qui remontent à 2009, Saudi Bin Ladin, avait pris des engagements fermes de mettre à terme dans les turbines de la Société africaine de raffinage plus de 230 milliards f CFA. En vain. Car, son apport reste insignifiant trois ans après son arrivée au tour de table vis à vis des besoins d’investissements. Ismael Aidara Pour que la torche continue de brûler L’arrivée au tour de table de Saudi Bin Laden, comme partenaire stratégique de la SAR n’a pas permis de sortir du gouffre l’entreprise. L’Association du transport aérien international (IATA) lance de nouveau un appel aux gouvernements africains pour qu’ils se concentrent sur l’adoption et le respect des normes internationales pour assurer un système de transport aérien sûr, efficace et intégré. A la 45ème Assemblée générale annuelle de l'Association des compagnies aériennes africaines, tenue récemment à Mombasa, au Kenya, il a été clairement spécifié que la connectivité est critique pour la croissance et le développement en Afrique, v qu’elle est à même de soutenir 6,7 millions d'emplois et 68 milliards de $ de revenus. Pour Tony Tyler, les normes internationales sont la base sur laquelle un système de transport aérien mondial sûr, sécuritaire et intégré se construit. Il a ajouté que le système est tellement fiable qu’ils ne pensent pas souvent l'énorme coordination qui le rend possible, c'est pourquoi il faut rappeler aux gouvernements la valeur des normes mondiales qui soutiennent l'aviation et le dynamisme de leurs économies. Inauguration d’aménagements touristiques au Soudan Omar Al-Bashir, président du Soudan, accompagné de son homologue érythréen, Isaias Afeworki, et un certain nombre de membres du gouvernement soudanais, a inauguré, la semaine dernière, la route Samad – Erkuit 35 km. D’un coût de 33 millions de livres soudanaises, elle permettra de désenclaver la zone touristique d’Erkuit, en la reliant à la route nationale. A noter que la ville d’Erkuit a étrenné un certain nombre d'établissements et de services publics de la, mis en place avec l'appui du ministère soudanais du tourisme. 5 décembre 2013 Les Afriques . 35 ENTREPRISES ET MARCHÉS Le tourisme kenyan à la recherche de nouveaux débouchés TIC La révolution Internet se prépare en Afrique Selon une récente étude, publiée par le Mckinsey Global Institute (MGI), l’Afrique devrait bientôt connaître un boom de son économie numérique, grâce à une révolution Internet. D ans son étude intitulée «Les lions passent au numérique : le potentiel de transformation d’internet en Afrique», publié ce 20 novembre 2013, l’institut de recherche McKinsey Global Institute (MGI) estime que l’Internet va contribuer au PIB annuel de l’Afrique de façon conséquente. Cette contribution au PIB pourrait passer de 18 milliards de dollars aujourd’hui, à 300 milliards de dollars en 2025. Par ailleurs, le taux de pénétration d’Internet pourrait atteindre 50% en 2025, sur le continent. «Après une décennie d’expansion économique, l’Afrique devient plus numérique. Aujourd’hui, seulement 16% du milliard d’habitants que compte l’Afrique sont connectés. Mais cette proportion est en augmentation rapide : des réseaux mobiles sont construits et le coût des infrastructures Internet continue à baisser. Plus de 720 millions d’Africains ont des téléphones mobiles, quelques 167 millions utilisent déjà l’Internet, et 52 millions sont sur Facebook», souligne le rapport. 36 Les Afriques . 5 décembre 2013 L’étude a également classé les pays africains en quatre catégories selon la part accordée par l’État à la stratégie TIC et selon leur capacité à tirer parti de la révolution numérique qui s’annonce sur le continent. Elle distingue ainsi les leaders (Sénégal, Kenya), les suiveurs (Maroc et Afrique du Sud), les émergents (Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Egypte, etc.) et les sous-classés (Ethiopie). Dans le domaine de l’Internet, deux pays marquent leur leadership au niveau du continent : le Maroc et l’Afrique du Sud. Selon l’indice i5F du MGI, établi sur la base d’un échantillon de 14 pays les plus prometteurs dans ce secteur, l’Afrique du Sud a réalisé un score de 50% suivi par le Maroc avec un score de 48%. Par ailleurs, concernant le classement des pays africains, selon la contribution d’Internet au PIB, le Sénégal et le Kenya arrivent en tête, avec respectivement une contribution de 3,3% du PIB et 2,9% du PIB. Ibrahim Souleymane Des marges encore importantes Le taux de pénétration d’Internet pourrait atteindre 50% en 2025, sur le continent. Kenya et le Koweït ont signé un protocole d'accord pour coopérer dans le secteur du tourisme. Cela devrait augmenter le nombre de touristes en provenance du Moyen-Orient. Phyllis Kandie, Secrétaire au département du tourisme kenyan, vient de signer un protocole d'accord au nom du Kenya avec Amani Bouresly, ministre koweïtien de l'industrie et du commerce. La stratégie du Kenya de porter le nombre de touristes de 1 000 000 à 3 000 000 en 2015, comprend un large volet pour courtiser les touristes des marchés émergents. Les koweitiens, par la voix de Bouresly, envisagent d’investir dans le tourisme et le service du secteur du Kenya. Dr Ibrahim Mohamed, secrétaire permanent du tourisme kenyan, a déclaré que le Kenya Tourism Board et les acteurs du secteur privé sont en train de changer de démarche dans la façon de vendre la destination Kenya. Implantation de Fenié Brossette en Côte d’ivoire Fenié Brossette, filiale de Somed, vient de créer Fenié Brossette Côte d'Ivoire. La nouvelle filiale abidjanaise est dotée de locaux commerciaux, d'un magasin de pièces de rechange et d'un atelier de réparation. Il s’agit d’une implantation qui rentre dans le cadre de sa stratégie d'expansion géographique et de diversification des activités. A noter que Fenié Brossette Côte d'Ivoire et la société Iveco ont procédé à la signature d'un contrat de concession pour la distribution des gammes de véhicules industriels et bus de marque Iveco en Côte d'Ivoire. Et en vertu de cet accord, Fenie Brossette Côte d'Ivoire assurera la commercialisation de véhicules, la vente de pièces de rechange et le service après-vente des gammes de véhicules industriels et bus de la marque Iveco sur le territoire ivoirien, nous signale-t-on. POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE Mali Des législatives peu courues Le premier tour des législatives du dimanche 24 novembre s'est déroulé dans l’ensemble sans incidents majeurs. Toujours est-il que le faible taux de participation va laisser un goût d’inachevé. L es premières estimations du dernier scrutin des législatives malienne font ressortir un taux de participation très faible, en-deçà de 30% des 6,5 millions d’électeurs. Ainsi, elles se sont inscrites à l’inverse de la présidentielle qui avait battu des records de participation, le 11 août dernier. La crise, que vient de vivre la Mali, a-t-elle marqué les esprits des uns et des autres, pour plus d’indulgence vis-à-vis de la participation ? Dans tous les cas, nombre d’observateurs se sont félicités d’un vote qui s’est déroulé globalement dans le calme. Louis Michel, chef des observateurs européens, a qualifié cette consultation nationale au Mali de nouveau succès, tandis que Burt Koenders, chef de la mission de l’ONU dans ce pays, a salué l’appui logistique et sécuritaire de la Minusma, notamment dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou. Ex- cepté quelques saccages de biens et une interdiction de voter dans la localité de Talataye, à l’Est de Gao, par des indépendantistes touaregs, tout s’est passé dans le calme, tant les forces maliennes de l’ordre et de la Minusma ont veillé au grain. D’ailleurs, pour l’ensemble des observateurs du Pôle d’observation citoyenne des élections (POCE), de la Cedeao, de l’Union européenne, … le constat a été le même. Si aucun résultat n’est encore tombé, le parti du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), plébiscité à la présidentielle, avec 80% des voix, devrait disposer à terme d’une confortable majorité. Son dauphin, d’alors, Soumaïla Cissé, leader de l’URD (Union pour la république et la démocratie), sera invraisemblablement à la tête de l’opposition au Parlement malien. D. MBaye En attendant le 2ème tour Ambitieux plan de développement de Dangote Cement Un peu partout à travers le continent Dangote Cement, qui envisage de s’implanter, vient de rendre public ses plans d'expansion massifs. A terme, le groupe compte devenir le plus gros fournisseur de ciment d’Afrique, dans les années à venir. La société, détenue par homme le plus riche de l'Afrique, Aliko Dangote, pour ne pas le citer, envisage de construire des cimenteries pour 50 millions de tonnes par an, dans plusieurs pays. Devakumar Edwin, directeur général de Dangote Cement, assure que l'usine du Sénégal sera bientôt opérationnelle, tout comme la sudafricaine, Cement Sephaku. Ces deux entités devraient voir le jour début 2014. En Éthiopie, une usine de 2,5 millions de tonnes par an à Mugher est en cours de constructions, pour une production attendue début de 2015. En Tanzanie, en Zambie au Cameroun, au Congo, au Kenya, au Sud Soudan, … des unités de 3 millions de tonnes par an à 1,5 millions de tonnes par an sont envisagées pour mi-2014 à 2015, voire 2016. IBK, plébiscité à la présiden- Erratum tielle, avec Sur l’interview accordé à la rédac80% des voix, tion par Alexandre Vilgrain, président du Conseil français des devrait investisseurs en Afrique, parue disposer à dans le n°263 du 21 au 27 novemterme d’une bre 2013, il fallait lire à la dernière question «il n’y a pas assez de caconfortable pitaux», au lieu «il y a assez de camajorité au pitaux». Nous nous excusons de Parlement. cette erreur indépendante de notre volonté. 5 décembre 2013 Les Afriques . 37 ARRÊT SUR IMAGE Espagne Le 27 novembre 2013. Le président français François Hollande et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, en conférence de presse au palais de la Moncloa lors du sommet hispano-français à Madrid. 38 Les Afriques . 5 décembre 2013 5 décembre 2013 Les Afriques . 39 DOSSIER Rabat-Nouakchott-Dakar Le nouvel axe stratégique Les peuples vivant dans cette partie de l’Afrique se sont déplacés dans un sens comme dans l’autre. Ces mouvements, qui existent depuis la nuit des temps, ont laissé des traces, allègrement empruntées par les caravaniers, puis aujourd’hui par des Etats volontaires pour créer davantage de prospérité. L a route Tanger-Dakar, via Nouakchott, que des voyageurs prennent de plus en plus pour rentrer en vacances ou pour faire du commerce, si ce n’est pour effectuer un pèlerinage, est officiellement ouverte. Actuellement, cette voie, que d’aucuns considèrent comme le nouvel axe stratégique, RabatNouakchott- Dakar, ou l’amorce de la Transafricaine, est officiellement ouverte. En effet, deux conventions signées le 4 novembre 2013 à Rabat entre CTM (Compagnie des transports du Maroc) et Supratours (filiale de l’Office national des chemins de fer), Tayba du groupe Nouiged (Mauritanie) et Transport Afrique Logistiques (TAL) du Sénégal d’une part et entre le tandem CTM- Supratours et Tayba, pour respectivement l’ouverture de lignes terrestres régulières entre le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc, et entre la Mauritanie et le Maroc. Pour les observateurs, ces deux accords traduisent cette volonté des peuples à se rapprocher. Pour Mohamed Najib Boulif, ministre marocain délégué auprès du ministère de l’équipement du transport et de la logistique, la ratification de ces conventions magnifie la coopération sud-sud et la dynamique du secteur du transport, mais aussi l’ancrage de son pays à l’Afrique. Dans tous les cas, officialiser cette ligne de transports routiers concourt à améliorer l’infrastructure de transport des personnes et des marchandises. Moustapha Sy, président de TAL, que nous avons tenté de joindre en vain pour signifier les ambitions de cette structure sur cet axe et les moyens mis en jeu, soutenait naguère l’importance du transport routier dans le renforcement des liens entre les peuples de la région. De son côté, Jalili El Ghazouani, directeur général adjoint de la CTM, insistait sur les perspectives de voyages agréables et confortables suivant des standards de sécurité. Toujours au chapitre des points de vue des opérateurs impliqués dans cette ligne routière Transafricaine, si le patron de Supratours, filiale de l’Oncf qui acheminait par autobus les voyageurs de la ligne de chemin de fer sur Laâyoune et Boujdour, prenant le relais du chemin de fer, depuis Marrakech, le potentiel routier est immense (étudiants dans les deux sens, commerce, touristes et pèlerins), Mohamed Lamine Abdallah Nouiged, directeur de Tayba, nourrit l’espoir que ce nouveau départ ait un impact positif et des résultats bénéfiques aux peuples de la région. Ce dernier a ajouté qu’il s’agit d’une occasion importante à saisir pour les trois pays. A condition que les visions de croissance soient clairement définies. Sur le trajet, la sécurité et la sûreté ne devront pas être négligées.Pourvu que les agents jouent le jeu et qu’aucune taxe ou dîme ne soit décrétée unilatéralement sur des passagers ordinaires. Daouda MBaye 5 décembre 2013 Les Afriques . 41 DOSSIER Sur les traces du commerce transsaharien et de la flamme originelle Jadis le commerce de l’or a suscité un vaste trafic de marchandises (sel, ivoire, peaux, kola, maniguette …) à travers des localités historiques, telles que Sijilmassa, Koumbi Saleh, Tichitt, Aoudaghost, Chinguitti, Tombouctou, Gao, … Ce commerce a servi de levier pour un puissant brassage entre arabo-berbères et ethnies du sud. Quand le passé inspire le présent Les leaders du Maroc, de Mauritanie et du Sénégal ont décidé de donner une suite à l’histoire. 42 Les Afriques . 5 décembre 2013 L a volonté de développer un puissant partenariat économique épousant l’axe RabatNouakchott-Dakar relève d’une aspiration conforme à l’histoire d’un espace aux contours encore plus vaste, ayant abrité jadis le commerce transsaharien. Un échange qui a donné naissance plusieurs villes sahéliennes, notamment des cités anciennes en Mauritanie. Par effet d’entraînement, le commerce de l’or a suscité un vaste trafic de marchandises ( le sel, l’huile de palme, ivoire, peaux, kola, maniguette…) à travers des localités historiques, telles que Sijilmassa, Koumbi Saleh, Tichitt, Aoudaghost, Chinguitti, Tombouctou, Gao, Kano… Comme si l’idée de la nécessité d’intégration sous régionale prônée par ceux qui président actuellement aux destinées de nos pays trouvaient sa flamme originelle dans une activité séculaire ayant traversé les âges et de vastes étendues désertiques. Un commerce dont il est difficile de quantifier le flux. Mais le nombre de dromadaires utilisés pour trans- porter le sel, avec parfois des caravanes de 12 000 bêtes de somme, donne une idée de son ampleur. Le Sahel fournissait l’or, la gomme et la cotonnade, alors que le Sahara était pourvoyeur de sel. Des chevaux, des dattes, des barres de cuivre, des perles … arrivaient d’Egypte et d’autres contrées de l’Afrique du nord. On notait une multitude d’autres activités faisant vivre une foule de piroguiers sur les fleuves Sénégal et Niger, des restaurateurs, des guides et des artisans spécialistes du bois. Au plan humain, ce commerce a servi de levier pour un puissant brassage entre arabo-berbères et ethnies du Sud (Soninkés, Mandingues, Haoussas, Peuls…..). Ainsi, durant des siècles «Sijilmassa dans le Tafilalet, fût la base principale nord africaine du commerce transsaharien. Le mode opératoire était le suivant : dans un premier temps les routes principales partaient de cette localité vers l’Adrar (Nord de la Mauritanie) avant d’atteindre Aoudaghost –tegdaoust (dans le sud du même pays)» selon l’historien Charles Toupet, dans une chronique consacrée aux activités économiques anciennes dans le vaste espace saharo sahélien. Le rôle prépondérant de cette ville n’est pas dû au hasard. Car, elle était admirablement bien située et favorisée d’un point de vue agricole, grâce à l’eau qui y abonde. Tout en étant la porte du désert, la ville offre toutes les possibilités aux caravanes venues du Nord qui doivent s’y approvisionner pour 2 mois de marche à travers 1500 à 1800 kilomètres dans le désert». Les autres pôles commerciaux impliqués dans ces activités à l’époque ont pour noms Ouarzazate, Fès, Tanger, Kairouan… Ce florissant commerce a duré jusqu’au 15é siècle et a pris fin avec l’arrivée des portugais qui a ouvert une nouvelle ère. Il s’agit de l’implantation des comptoirs côtiers dont l’effet est un détournement partiel du trafic de l’or. Les leaders du Maroc, de Mauritanie et du Sénégal ont décidé de donner une suite à l’histoire et d’assumer la vocation intégrationniste d’un espace qui a toujours été une continuité. Amadou Seck à Nouakchott Pont sur le fleuve Sénégal à Rosso Maillon important Exhumé à l’occasion de la visite officielle du président Mohamed Ould Abdel Aziz au Sénégal en septembre 2013, le pont sur le fleuve Sénégal au poste frontalier de Rosso va bientôt sortir des tiroirs pour faire la jonction entre les deux Rossos. R égulièrement au centre des discours, jamais suivi d’effets, depuis plusieurs années, le très important projet d’érection d’un pont sur le fleuve Sénégal au poste frontalier de Rosso (situé à 200 kilomètres au sud de Nouakchott et à 350 kilomètres au Nord-Est de Dakar) a été exhumé à l’occasion de la visite officielle du président Mohamed Ould Abdel Aziz au Sénégal en septembre 2013. Cet ouvrage, dont des études de base, remonte à l’année 2008 «devrait être d’un entretien facile», selon les spécialistes. Les prévisions relatives aux caractéristiques de l’infrastructure portent sur une longueur de 800 mètres entre les deux (2) berges- avec une chaussée à 2 voies-2 pistes cyclables, pouvant assurer un transit simultané de deux (2) convois de camions. La réalisation de ce pont est ardemment souhaitée par les opérateurs économiques et les populations. Car elle mettrait fin aux tracasseries et énormes pertes de temps dans l’accomplissement des formalités à la frontière. Par ailleurs, celui ci pourrait constituer un maillon essentiel dans développement des transports terrestres entre le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal, avec un important potentiel d’étudiants et de commercants sénégalais et mauritaniens se rendant au royaume chérifien et un flux de plus en grandissant d’immigrés revenant d’Europe qui empruntent la voie terrestre. Des opportunités pour le secteur privé Les opérateurs privés des 3 pays pourraient trouver de bonnes opportunités dans une telle perspective, notamment dans le cadre. Ainsi, 3 opérateurs privés semblent avoir pris la bonne cadence en signant «des conventions pour le transport routier de voyageurs, à travers l’ouverture Longtemps attendu, le pont de Rosso sera bientôt réalisé 5 décembre 2013 Les Afriques . 43 DOSSIER Pont Faidherbe à Saint-Louis (Ndar) au Sénégal Les conventions de transports, signées entre ces entreprises privées, cadrent parfaitement avec les objectifs assignés au futur pont sur le fleuve Sénégal à Rosso. 44 Les Afriques . 5 décembre 2013 d’une liaison terrestre régulière entre les 3 pays». Ces conventions ont été paraphées début novembre par la compagnie de transport du Maroc (CTM), Supra Tour (une filiale de l’ONCF)-du côté marocain, la société Tayba (une filiale du groupe Mohamed Abdallah Ould Noueigued)-pour la Mauritanie et Transports Afrique Logistiques (TAL), un acteur de référence de transport de marchandises et de logistique au Sénégal. Les conventions de transports, signées entre ces entreprises privées, cadrent parfaitement avec les objectifs assignés au futur pont sur le fleuve Sénégal à Rosso. Parmi ceux-ci on peut citer la nécessité «de favoriser les échanges commerciaux entre les trois (3) pays et au-delà l’intégration entre la sous- région du Maghreb et l’espace de la Communauté Economique d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). D’éncourager l’importation et l’exportation des produits agro alimentaires et industriels de part et d’autre du fleuve. Assurer la continuité du système de transport des grands axes routiers africains et lier les communautés UMA et Cedeao, avec une implication du secteur privé appelé à jouer un grand rôle dans les activités commerciales liées à l’exploitation. Cerise sur le gâteau, ces objectifs sont parfaitement conformes à une vision stratégique dégagée dans le cadre du Nepad. Bien sur au-delà, il y a la grande question liée au nerf de la guerre, c'est-à-dire le coût de la réalisation qui reste encore à déterminer. Mais une fois ficelée l’étude, les leaders des 3 pays, Sa Majesté le Roi Mohamed VI, le président Moha- med Ould Abdel Aziz et le président Macky Sall devraient être en mesure de mobiliser rapidement les fonds pour résoudre cette équation. Configuration actuelle du trafic sur le fleuve Les échanges entre Rosso Mauritanie et Rosso Sénégal sont actuellement assurés par deux (2) bacs à raison de plusieurs navettes journalières. La zone frontalière abrite 2 régions de très grande importance en Mauritanie et au Sénégal. Ainsi, Rosso Mauritanie (dans la région du Trarza) couvre une superficie de 67 800 kilomètres carrés et abrite une population d’environ 300 000 habitants. Cette région est la plus importance du pays pour ses activités agricoles. Elle compte également pour l’élevage et le commerce. Du côté sénégalais, Rosso dépend administrativement de la région de Saint-Louis ( grande métropole du Nord du pays, située 100 kilomètres plus à l’Ouest). Il s’agit d’une vieille cité coloniale, ancienne capitale de la Mauritanie et du Sénégal. Un rappel historique et une particularité unique au monde, qui renvoie à une puissante symbolique d’intégration. Cette région compte une population de 700 000 habitants avec des activités dominées par l’agriculture, le tourisme et le commerce. Dans un vaste élan sous-tendu par une forte volonté politique d’intégration, la vallée du fleuve Sénégal deviendrait ainsi un important pôle d’échanges et de développement. Amadou Seck à Nouakchott DOSSIER Maroc Un modèle de grands chantiers Il y a quelques années, le Maroc a lancé de nombreux projets d’envergure. Aujourd’hui, ces projets structurants permettent au pays d’avancer à grand pas. Cela peut constituer un modèle à reproduire dans d’autres pays africains, qui font face aux mêmes problématiques que le Maroc. Casanearshore parc, une cité intelligente à Casablanca 46 Les Afriques . 5 décembre 2013 L es nombreux projets structurants, lancés par le Maroc au début des années 2000, commencent aujourd’hui à porter leurs fruits dans tous les secteurs d’activités. De nombreux pays africains sont aujourd’hui confrontés à des problématiques auxquelles le Maroc a déjà eu à faire face, il y a quelques années de cela. Ces pays africains peuvent bien tirer parti de l’expérience marocaine, en s’inspirant des principaux programmes qui ont relancé le dynamisme économique que connaît le Royaume aujourd’hui. Voici un tour d’horizon des principaux projets stratégiques qui ont façonné le Maroc, depuis ces 10 dernières années. Le Plan Maroc Vert En avril 2008, le gouvernement marocain a adopté la stratégie du «Plan Maroc Vert» afin de dynamiser le secteur agricole. Cette nouvelle politique a pour objectif de mettre en valeur le potentiel agricole du pays afin de répondre à quatre objectifs principaux qui constituent un enjeu important pour l'économie du pays. Cette nouvelle stratégie agricole du Maroc vise à atteindre les objectifs suivants: améliorer les revenus des agriculteurs, assurer la sécurité alimentaire, protéger les ressources naturelles du pays, intégrer l’agriculture au marché national et international. Sur le plan économique, le Plan Maroc Vert a pour ambition de multiplier par 2,5 la valeur ajoutée du secteur agricole sur une période de 10 ans, en la faisant passer de 38 à 100 milliards de dh par an. Plan «Halieutis» Le secteur de la pêche au Maroc a été doté d’une nouvelle stratégie de développement à l'horizon 2020, baptisée «Halieutis». Elle vise la mise à niveau et la modernisation des différents segments du secteur de la pêche, ainsi que l'amélioration de la compétitivité et de la performance du secteur. Le Plan Halieutis est destiné à venir en aide aux pêcheurs par la création de nouvelles plateformes industrielles et la gestion professionnelle des ressources halieutiques. Cette stratégie ambitionne de valoriser de façon durable, l’abondante ressource halieutique marocaine et de tripler le PIB du secteur d’ici 2020 pour en faire un moteur de croissance pour l’économie du pays. Elle vise également à doubler le nombre des emplois et à augmenter la valeur des exportations des produits de la mer à plus de 3,1 milliards de dollars. Le Plan «Maroc Numeric 2013» La stratégie «Maroc Numeric 2013» vise à positionner le Maroc parmi les pays émergents dynamiques dans les TIC et dans l’économie numérique. Cette vision s’est fixé des objectifs à atteindre au niveau économique et social. Présentée en octobre 2009, le plan ambitionne de généraliser l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC), et de générer, d'ici 2013, un PIB additionnel de 27 milliards DH, ainsi que 26 000 nouveaux emplois. Le Plan Azur Le Maroc a fait du tourisme un secteur prioritaire de sa stratégie de développement. Le Plan azur est un plan lancé par le Royaume afin d’attirer 10 millions de touristes par an, à partir de l’année 2010. Ce plan a vu la réalisation de six stations balnéaires : Saidia avec une capacité d'accueil de 28 000 lits, Port-Lixus avec 12 000 lits, Mazagan avec 87 000 lits. La quatrième station balnéaire de Taghazout a été programmée pour atteindre 25 000 lits. Et enfin la station de Plage Blanche avec une capacité d'accueil 26 000 lits. Trois stations seront rajoutées plus tard, dans le cadre du Plan Azur Extension, pour assurer un développement régional plus équilibré. Aujourd’hui le Maroc peaufine la «Vision 2020», sa toute nouvelle stratégie touristique, encore plus ambitieuse, pour attirer toujours plus de touristes 20 millions à l’horizon 2020. Plan Emergence Présenté en 2005, le Plan Emergence est la nouvelle stratégie industrielle du Royaume dont l’objectif est la mise à niveau du secteur industriel, sa modernisa- tion et la consolidation de sa compétitivité. Cette stratégie vise à permettre au pays d'accroître son PIB de 1,6% par an, de réduire le déficit commercial et de créer près de 500 000 emplois. Il a permis d’identifier et de promouvoir les activités pour lesquelles le Maroc présente des avantages compétitifs : l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, l’agroalimentaire et le textile-cuir. Aujourd’hui, grâce à des mesures incitatives qui accompagnent ce vaste programme, le Maroc attire d’énormes investissements étrangers dans tous ces secteurs clés. Plan solaire marocain Lancé en 2009, le Plan Solaire marocain est un projet très ambitieux. Le programme permettra de produire 2 000 MW (soit 38% de la puissance actuelle installée) et devra apporter chaque année 18% de plus, à la production nationale. A l’horizon 2020, il devra contribuer à hauteur de 14% à la puissance électrique marocaine. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie énergétique du Maroc, qui mise sur le développement des énergies renouvelables et sur le développement durable. Cinq sites ont été identifiés et retenus pour la réalisation de ce vaste plan solaire marocain. Ibrahim Souleymane DOSSIER La Zone Franche de Nouadhibou (ZFN) Prolongation des échanges transsahariens Ville portuaire et minière, située à 465 kilomètres au Nord de Nouakchott, dans une position stratégique de carrefour entre l’Afrique de l’ouest, le Maghreb et l’Europe et l’Amérique, Nouadhibou va redorer son blason avec sa nouvelle ZFN. L a Zone de Franche de Nouadhibou (ZFN) a été instituée par décret en date du 2 janvier 2013 et ses activités officiellement lancées le 24 juin 2013, au cours d’une cérémonie placée sous la présidence du chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. Cette ville portuaire et minière, est située à 465 kilomètres au Nord de Nouakchott, dans une position stratégique de carrefour entre l’Afrique de l’Ouest, le Maghreb et l’Europe et l’Amérique. La création de la zone franche vise «à optimiser les potentialités de la capitale économique de la Mauritanie en exploitant les opportunités qu’elle offre : industrie minière, pêche industrielle et artisanale, activités portuaires…» selon le président de l’autorité de régulation, Ismael Ould Boddé Ould Cheikh Sidya. Il s’agit notamment d’offrir un climat approprié aux investisseurs nationaux et étrangers, avec un régime fiscal et douanier et de sécurité sociale particulièrement incitatif et la mise en place d’un guichet unique permettant de monter les entreprises Un gros potentiel halieutique à Nouadhibou 48 Les Afriques . 5 décembre 2013 en toute célérité. Ce nouvel outil offre des perspectives d’affaires intéressantes dans le cadre de la création, de la promotion et de la consolidation d’un partenariat triangulaire entre le royaume du Maroc, la Mauritanie et le Sénégal. Un présent et un avenir à travers lequel les intérêts mutuels épousent les contours de l’histoire, de la culture, du sang et de la religion. En assumant pleine cette vocation, la ZFN de Nouadhibou dont l’avènement intervient dans un monde globalisé, entend prolonger l’histoire séculaire du commerce transsaharien dont le support était fourni par des caravanes constituées par plusieurs milliers de chameaux. En unissant ainsi leurs forces et potentialités l’Afrique pourrait offrir une image bien loin du pessimisme ambiant des guerres, crimes de masses et jeunes chômeurs désespérés voyageant à travers des embarcations de fortune avec un épilogue tragique du genre de ce drame récent au large de l’île italienne de Lampedusa. Amadou Seck à Nouakchott ZOOM 50 Les Afriques . 5 décembre 2013 Le contentieux congoloangolais sur l’Atlantique Une grande partie du pétrole produit par l’Angola appartient à la république démocratique du Congo, selon plusieurs éléments saillants. C’est dans cette optique que nous nous sommes intéressés à cette question qui oppose l’Angola et la RDC devant les juridictions internationales. Décryptage. L e 11 mai 2009, la République Démocratique du Congo, avait déposé, une requête sur la délimitation de ses frontières maritimes aux Nations Unies, en faisant savoir à la Commission des limites du Plateau continental que la zone du Plateau continental de la côte congolaise fait l’objet d’une occupation de fait par l’Angola. Le document déposer par le gouvernement congolais s’intitulait : «Information préliminaire à la Commission des limites du Plateau continental, conformément à l’article 76, paragraphe 8 de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer du 10 février 1982 dite convention de Montego Bay» et un autre document intitulé «Loi portant délimitation des espaces maritimes de la république démocratique du Congo, concernant son projet d’extension du Plateau continental au-delà de 200 milles marins et ce, au titre du paragraphe 76 de la Convention de Montego Bay». Par un courrier daté, du 31 juillet 2009, la République de l’Angola, rejette cet acte visant la délimitation unilatéral de toutes les zones maritime, y compris le Plateau continental. A cet effet, la république d’Angola, reste fermement attaché aux dispositions de la Convention sur le droit de la mer du 10 février 1982, article 83, paragraphe 1, qui préconise que la délimitation du Plateau continental entre Etats, dont les côtes adjacentes, qui se font face, est effectuée par voie d’accord conformément au droit international tel qu’il est visé à l’article 38, du statut de la cour internationale de justice de la Haye (CIJ), afin d’aboutir à une solution équitable et pacifique. Or, d’après la Commission intérimaire du Golf de Guinée (CIGG), on reconnaît à la RDC, la zone d’exploitation exclusive d’une superficie de 68 400 km2, mais la RDC n’en fait rien et les dispositions L’article 76, paragraphe 8 de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer contre l’article 83, paragraphe 1. de l’article 77, paragraphe 2 et 3 de la Convention de Montego Bay de 1982, stipule : «les droits visés au paragraphe 1, sont exclusifs, en ce sens que si l’Etat côtier, n’explore pas le Plateau continental ou n’en n’exploite pas les ressources naturelles, nul ne peut entreprendre de telles activités sans son consentement exprès». Les droits de l’Etat côtier sur le Plateau continental sont indépendants de l’occupation effective on fictive, aussi bien que toute proclamation expresse. La délimitation des frontières maritimes ne peuvent donc poser des problèmes, vu que cette question a été résolue par la Convention de Montego Bay du 10/02/1982, l’Angola avait limité ses frontières, la RDC se retrouve dans le droit d’ouvrir, une zone ou un corridor d’au moins 20 km de large et 200 km de long entre l’enclave de Cabinda et l’Angola, soit une zone de 4 000 km2 dans laquelle, toute production découlant des découvertes de pétrole présentes et futures est partagée entre la RDC et les contractants. Le 24 mars 2010, l’Assemblée nationale de l’Angola, réunie en sa 10ème session ordinaire, avait approuvée à l’unanimité, la résolution autorisant le gouvernement angolais à négocier avec le gouvernement de la RDC, l’établissement d’un accord de délimitation des frontières maritimes nord, en perspective d’une exploitation commune avec à la clé un partage de production des ressources pétrolières. L’Assemblée nationale de l’Angola a recommandé que les bases de négociation doivent respecter strictement les accords signés entre le Portugal et la Belgique. Ces accords déterminent, les points de départ pour la délimitation des frontières maritimes. En effet, c’est dans cette optique que le président Kabila a eu à mettre, une commission composée de 35 experts, dirigée par un de ses proches, le professeur Kabuya Lumuna, malheureusement de forts soup5 décembre 2013 Les Afriques . 51 ZOOM La zone litigieuse Un accord a l’amiable a été trouvé entre les deux parties. Ainsi, le dossier a été geler et que les négociations étaient suspendue jusqu’en 2014. 52 Les Afriques . 5 décembre 2013 çons de corruption de haut dirigeants congolais, auraient œuvrés en faveur des intérêts angolais, ce qui par conséquent à compliquer le dossier. Pendant que la RDC soutient publiquement que l’Angola exploite illégalement le pétrole dans la partie de l’espace maritime de souveraineté congolaise, L’Angola rétorque dans les coulisses que la RDC a des dettes envers l’Angola et que ce pays récupère légalement son dû. Que l’Angola a aidé l’Etat congolais, depuis les années 1990. L’Angola est un acteur clés auprès de Kinshasa, (les troupes angolaises ont sauvé le régime de Kabila père, puis récemment dans l’Est pour venir à bout des rebelles du M23. Aussi que l’Angola a encadré selon nos sources les troupes congolaises au sol), son apport a été déterminant lors de la guerre 1998-2002. Le président français Nicolas Sarkozy, en visite en Angola en mai 2008, avait d’ailleurs rendu hommage, au rôle joué par l’Angola en RDC. Le Zimbabwe, qui a aussi participé dans les guerres en RDC, a été gratifié par, l’octroi de plusieurs gisement de diamants, tels que, les gisements de Tshibua et Senga Senga à Mbuji Mayi, avec les societés, Cosleg, ORYX et Senga Mines. Donc, l’Angola récupère légalement son dû. Ainsi certains analystes pensent qu’il y a un accord secret entre la RDC et l’Angola, pour taire le différend sur les blocs pétroliers du Plateau continental. A la grande surprise de tous les observateurs, ce dossier a été gelé sur instruction de la présidence de la république de RDC. C’est dans cette optique que nous avons joint récemment l’ambassadeur de la RDC a l’ONU, Ileka Atoko qui nous a laissé entendre qu’un accord a l’amiable a été trouvé entre les deux parties. Ainsi, le dossier a été geler et que les négociations étaient suspendue jusqu’en 2014. L’apport récent de l’Angola à l’Est de la RDC serait en partie l’une des raisons du gel des négociations entre autres, … Capitulation ou compromission ? Cette phrase interrogative a été exprimée dans un éditorial du site média Congo.net qui interpellait les gouvernants congolais face à cet état de fait, où la RDC décidait de geler jusqu’en juillet 2014 les négociations portant sur son Plateau continental. Temps durant lequel, selon l’éditorialiste de Congo.Net, l’Angola poursuivra en toute quiétude la jouissance exclusive de tous les droits sur les riches puits pétroliers, situés sur le périmètre litigieux. Doit-on comprendre et considéré cet acte du gouvernement de la RDC comme une Compromission ou une capitulation ? A tout prendre, l’Angola part favori dans les tous les cas de figures. En effet, il sied de rappeler qu’à deux reprises, la Commission gouvernementale de la RDC en charge des négociations menées avec l’Angola pour permettre, à terme, à la République démocratique du Congo de récupérer ses droits sur son Plateau continental, conformément à la Convention de Montego Bay régissant le Droit de la mer, avait en son temps été interpellée par le Sénat congolais. Il s’agissait de faire l’état de l’évolution de ce dossier réputé brûlant, mais combien indispensable au renflouement des caisses de l’Etat. Par ailleurs il sied de noter que durant la phase de négociations la Commission congolaise en charge de défendre les intérêts de la RDC avec la partie angolaise sur ce différent pétrolier partait déjà avec un sérieux handicap. Là où l’Angola a mis, selon des sources concordantes, près de 100 millions USD pour aider ses experts à réunir L’Angola peut donc se frotter les mains de son pompage illégal des centaines de millions de barils/jours, du pétrole de la RDC. les éléments de défense, la RDC avait peiné à mobiliser 12 millions de $. Faute de trouver satisfaction à sa préoccupation, la Commission d’études s’est résignée. Elle a présenté en son temps au Premier ministre de l’époque Adolphe Muzitu, un échéancier des négociations qui s’étend jusqu’en 2014. Date à laquelle elle compte apprêter la requête à présenter devant la Commission ad hoc des Nations unies. L’ouverture et le gel des négociations n’ayant pas un caractère suspensif, l’Angola poursuivra l’exploitation des réserves pétrolières des blocs querellés, lesquelles sont évaluées à près de 4 milliards de barils. Pire, pendant toute cette période, la RDC, ne peut exercer aucun droit de recours tant que l’affaire n’aura pas été tranchée devant les instances compétentes des Nations unies. Ce sursis que s’est imposé souverainement la RDC constitue un sérieux manque à gagner. Aussi, doiton s’interroger sur les motivations réelles qui ont poussé la Commission à prendre tout son temps. Qu’est-ce qui a donc pu se passer pour que Kinshasa s’accorde un si long temps de négociations ? Forte pression du tout puissant voisin angolais ? Difficile à dire pour l’instant. Par ailleurs, l’opposition congolaise a parlé d’un arrangement de soutien politique conclu entre les présidents Dos Santos et Kabila, pour la réélection de ce dernier en 2011. Certaines indiscrétions, insinuent qu’il n’est pas certain que Kinshasa obtienne gain de cause auprès de la Cour internationale de justice en 2014, à cause des Majors pétroliers, ExxonMobil, Total, BP, ENI et Statoil qui sont présentes dans la zone conflictuelle. En se basant sur un article de Dean Henderson : The Federal Reserve Cartel «www.deanhenderson.wordpress.com» et l’ouvrage de Eustace Mullins : Les Secrets de la Reserve fédé- rale, publié en septembre 2010, on peut découvrir que ces majors pétroliers sont gérés par le cartel banquier privé international «les 4 cavaliers du système bancaire américain Banko Of America, JP Morgan, Chase, Citigroup et Wells Fargo possèdent les 4 cavaliers du pétrole Exxon-Mobil, Dutch/Shell, BP Amoco et Chevron Texaco en tandem avec Deutsch Bank, BNP, Barclays … toutes ces institutions financières, représentent les puissances occidentales (France, GB, USA) passées maître dans l’instrumentalisation des institutions des Nations unies. La manipulation de la Cour international de justice de La Haye ne saurait qu’un jeu d’enfants. L’avocat canadien Me Christopher Black, du barreau de Toronto, a fait une bonne illustration de la manipulation de la CPI par exemple, à travers son ouvrage : Nato Force Behind International Criminal Court. L’Angola peut donc se frotter les mains de son pompage illégal des centaines de millions de barils/jours, du pétrole de la RDC. Selon Rene Isekemanga, cité par Reuters fin mai 2009 : «une grande partie de la production pétrolière de l’Angola, appartient à la RDC, qui pouvait produire jusqu'à un million de baril/J si l’Angola n’avait pas accaparé ses blocs de la partie de l’espace maritime de souveraineté congolaise qui n’est nullement une zone d’intérêt commun que la RDC doit se partager avec l’Angola, car 68 400 km2 appartient a la RDC». Plusieurs gisements, où l’Angola tire son pétrole, sont situés sur la partie continentales maritime congolaise (les blocs 14,15,0,1et 31). Le bloc 14, produit 160 000 barils/J, le bloc 0 et 15 contiennent du gaz associés qui alimentera le projet Angola LNG de construction d’une usine de liquéfaction près de Soyo. Le montage financier de ce projet a déjà été bouclé selon les informations en notre possession Kinshasa a-t-elle à dos les Majors pétroliers ? 5 décembre 2013 Les Afriques . 53 ZOOM Le pompage continue Le Bloc 15 est le joyau de la production angolaise de pétrole puisse qu’il pompe 30% de l’ensemble de la production du pays. 54 Les Afriques . 5 décembre 2013 obtenu dans les services du ministère du pétrole de l’Angola. Le projet Kizomba (A et B) sur le bloc 15 devrait atteindre 100 000 barils/J et permettra ainsi de récupérer 250 millions de barils des champs voisins, Mavacola et Clochas. L’Angola compte beaucoup sur le projet Kizomba pour augmenter sa production journalière à 2 millions de barils en 2014. La production pétrolière de l’Angola s’élève en moyenne a 1,7 millions de barils/J. L’économie de ce pays dépend considérablement de l’exportation du pétrole. Les réserves du bloc 15 sont évalués à 4 milliards de barils repartis entre les géants Exxon, BP, ENI, et Statoil, le Bloc 15 est le joyau de la production angolaise de pétrole puisse qu’il pompe 30% de l’ensemble de la production du pays. Il y a aussi le bloc 31 que British Petroleum exploite. Un magazine (Afrique confidentiel) estimait que la production de la zone, réclamée par la RDC, serait plus élevée que 500 000 barils/J. A moyen terme, quand le bassin en eaux profondes de Kwanza qui se trouve dans un ensemble de roche contenant plusieurs Hydrocarbures dans l’atlantique sud (bloc 19,24,20,22,40,40,25,35,36,37,38,3), sera mis en valeur, l’Angola pourrait dépasser, le Nigéria en termes de production et devenir le premier producteur au sud du Sahara. L’Angola ne lâchera jamais le gâteau réclamé par la RDC, a laissé entendre un expert pétrolier qui travaille pour le compte de Luanda et très proche du dossier. La RDC et l’Angola ont identifié une zone d’intérêt commune (ZIC). Cette zone ne concerne pas la zone du Plateau continental querellée par les deux nations. Cette ZIC longue de 375 km et large de 10 km est située en mer, entre le Cabinda et la province angolaise de Soyo. Composé de deux parties, l’une à l’ouest, deux champs : celui de Ngage qui fait l’objet d’un contrat de partage de production (CPP), pour la partie Est, non encore exploitée, l’Angola a proposé à la RDC des contrats de service à risques et promis un appui budgétaire de 600 millions de USD. Cette ZIC est exploitée par les sociétés nationales, Sonangol et cohydro, associées à des privés. Au regard de tout ce qui précède fort est de faire remarquer toutefois, la première impression est que la RDC aurait hypothéqué à l’Angola ce qui lui revient de droit, aux termes de la Convention de Montego Bay. Démunie financièrement, et peutêtre sur d’autres plans, la RDC se serait-elle résolue à baisser les bras et afficher le profil bas vis-à-vis de son puissant voisin ? Ou, alors par absurde, elle craindrait d’affronter l’Angola sur un terrain juridique où ce dernier part avec les faveurs des pronostics géostratégiques et militaires ? Puissance militaire, Luanda aurait-il brandi le spectre de la déstabilisation en cas d’intransigeance de Kinshasa ? Le fabuliste français Jean de La Fontaine avait raison de dire que «la loi du plus fort est toujours la meilleure». En tout état de cause, ce sont les intérêts de la population congolaise qui partent en fumée. Et le gouvernement de ce pays portera la responsabilité historique de l’échec de ces négociations, laisse entendre discrètement une source bien introduite au sommet de l’Etat congolais avec qui nous avons des échanges sur le dossier. Dossier d’enquête réalisé par Arsene Francoeur Nganga et Rodrigue Fénelon Massala ARRÊT SUR IMAGE Etats Unis d’Amérique Le 27 novembre 2013. A l’occasion de Thanksgiving, le président Barack Obama consacre la tradition à la Maison Blanche et grâcie une dinde au côté de ces filles Sasha et Malia. 56 Les Afriques . 5 décembre 2013 5 décembre 2013 Les Afriques . 57 RELATIONS INTERNATIONALES 58 Les Afriques . 5 décembre 2013 Les enjeux de l’immigration illégale La tragédie du naufrage d’une embarcation d’immigrés survenu au large des côtes de Lampedusa, en octobre dernier, relance le débat sur le problème migratoire. Comment faire pour éviter de nouvelles tragédies ? Comment freiner les flux migratoires ? Quelles solutions, pour quels enjeux ? L e naufrage de Lampedusa, survenu le 3 octobre dernier et qui a coûté la vie à 300 immigrés clandestins, a suscité de vives émotions dans le monde entier. Il a révélé une fois de plus, la tragédie de milliers de migrants des pays africains, fuyant la pauvreté et le chômage ou les guerres et qui tentent de migrer vers l’Europe. Malgré cet épisode tragique, aujourd’hui encore, des embarcations inadaptées pour la navigation en haute mer, surchargées de migrants continuent à naviguer vers les côtes européennes, le temps d’une traversée à haut risque. La question de l’immigration clandestine est souvent un sujet de désaccord entre les pays d’origine, pauvres pour la plupart, et les pays de destination, plus riche. Et pour cause, ces flux migratoires viennent avec beaucoup d’autres problèmes : questions des droits de l’homme, questions économiques, questions de main d’œuvre et de chômage, fuite des cerveaux, insertion sociale, questions de réfugiés et de demandeurs d’asile, questions humanitaires, etc. Cause des flux migratoires Si tant de jeunes tentent de fuir leur pays, c’est parce que la vie est devenue pratiquement impossible dans certaines régions. En effet, les causes majeures de ces vagues migratoires sont les grands déséquilibres aux conséquences catastrophiques: guerres d’une sauvagerie inhumaines, gouvernements corrompus qui s’accaparent les riches, démographie galopante avec tous les problèmes que cela engendre (famine, chômage, problème de santé, etc.), économie désorganisée, révolutions qui débouchent que sur le chaos (Libye, Egypte, Tunisie, ou plus récem- Entre le 3 et le 11 octobre 2013, au moins 400 personnes sont mortes en mer méditerranée, car au lendemain du drame de Lampedusa. ment la Syrie), des régions livrées au radicalisme (comme au Mali, certains pays touchés par le printemps arabe,)... Par exemple, on estime aujourd’hui à environ 1,5 millions, le nombre de syriens qui ont quitté leur pays pour fuir la guerre. Selon certains analystes, comme l’équipe de Migreurop, si les drames migratoires peuvent avoir plusieurs explications, ils sont en partie le résultat d’un manque d’harmonisation des politiques des différents Etats européens en matière d’immigration, et aussi à la surenchère sécuritaire dans la surveillance des frontières de l’UE. L’Europe, qui est souvent la cible de ces flux migratoires, ne veut pas ouvrir ses portes à une immigration fortement allogène. Car très souvent, ces migrants ne partagent ni l’histoire, ni la culture, ni les fondements judéo-chrétiens de la société occidentale, ni les usages, ni le système démocratique, etc. Une bonne partie de ces migrants possèdent en revanche, un potentiel de déstabilisation sur l’Europe. Ampleur du phénomène Depuis 1993, au moins 20 000 personnes ont perdu la vie dans la Méditerranée en tentant de gagner l’Europe selon des estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Entre le 3 et le 11 octobre 2013, au moins 400 personnes sont mortes en mer méditerranée, car au lendemain du drame de Lampedusa, un autre naufrage avait fait une centaine de victimes. Rien ne semble arrêter les flux migratoires. En 2005, on estimait déjà le nombre de migrants sans papiers à 1,6 million en Espagne, entre 700 000 et un mil5 décembre 2013 Les Afriques . 59 RELATIONS INTERNATIONALES L'eldorado, une chimère lion en Allemagne, 600 000 en Italie, 430 000 en Grande-Bretagne, entre 250 000 et 400 000 en France, 200 000 au Portugal, 160 000 aux Pays-Bas et 90 000 en Belgique. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment mettre fin à cette série de catastrophes humanitaires ? Comment éviter des tragédies, comme celle de Lampedusa ? Surnommée «le cimetière des migrants», Lampedusa est en passe de devenir le symbole d’une politique européenne inefficace contre les flux de l’immigration clandestine. Pour surveiller les 1636 points d’entrée vers l’Europe, l’UE a mis en place un outil de gestion des flux migratoires : la Frontex, l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne, créée en 1995. Entre 2006 et 2007 Frontex avait appréhendé ou interdit d’entrée aux frontières plus de 53 000 personnes. Mais aujourd’hui, les actions de Frontex ne semblent pas freiner les flux des migrants vers l’Eu- Solidarité Sud-sud : Le Maroc régularise les sans papiers Surnommée «le cimetière des migrants», Lampedusa est en passe de devenir le symbole d’une politique européenne inefficace 60 Les Afriques . 5 décembre 2013 Dans le cadre de sa nouvelle politique migratoire, le Maroc envisage de lancer une opération exceptionnelle de régularisation de la situation des étrangers en séjour irrégulier sur son territoire. Prévue du 1er janvier au 31 décembre 2014, cette vaste opération permettra à une bonne partie des immigrants africains (dont le nombre est estimé entre 25 000 et 40 000), de régulariser leur situation dans le pays. La régulation est toutefois conditionnée. En effet, les candidats concernés sont entre autres les conjoints de ressortissants marocains ayant au moins 2 ans de vie commune, les étrangers disposant de contrats de travail d’au moins 2 ans, les étrangers ayant au moins 5 ans de rési- dence continue au Maroc, etc. Rappelons que ces genres d’opérations sont souvent réalisés dans les pays d’accueils des flux d’immigration. En France par exemple, il y aurait environ 400 000 immigrés illégaux, dont le nombre reste stable, malgré l’arrivée chaque année, environ 100 000 nouveaux immigrés illégaux arrivent dans le pays. Pour cause, chaque année 100 000 illégaux légalisent leur situation en France, notamment sous la pression des activistes. Les moyens de légaliser leur présence en France sont nombreux : par le mariage avec un citoyen français, en ayant un enfant né sur le sol français, en prouvant qu’on est en France depuis déjà au moins dix ans, etc. Entre brimades et vexations Un autre dispositif européen (Eurosur) est venu compléter ou relayer les actions de Frontex dont les actions actuelles s’avèrent malgré tout inefficaces. rope. En plus, l’agence européenne est accusée par des ONG comme le réseau Migreurop de bafouer les droits de l’homme, d’être inefficace pour empêcher des catastrophes et d’opérer selon une «logique sécuritaire» qui causerait la mort de milliers de migrants chaque année. En 2009, Frontex disposait de 25 hélicoptères, 21 avions, 113 bateaux et 475 unités d’équipement (radars, sondes, senseurs, caméras, etc.). Un véritable arsenal. Et depuis 2011, un autre dispositif européen (Eurosur) est venu compléter ou relayer les actions de Frontex dont les actions actuelles s’avèrent malgré tout inefficaces. Eviter les drames Devant la multiplication de ces tragédies, il est plus que jamais urgent de trouver de vraies solutions pour gérer le problème de l’immigration vers l’Europe et dépasser la seule logique de renforcement des contrôles aux frontières. Pour mettre un terme à l’indifférence ou la légèreté des politiques vis-à-vis de ce drame inédit, différents solutions ont été proposées. Les uns soutiennent qu’il faut aider les pays de départ à mieux contrôler leurs frontières, les autres pensent qu’il faut militariser les mers et déclarer une guerre totale aux trafiquants et passeurs qui exploitent la misère de ces femmes et hommes prêts à tout pour échapper à la misère, à la famine (Darfour, Somalie, etc.) ou les guerres comme en Syrie. Selon plusieurs analystes, ériger des murs et mobi- liser un arsenal technologique de plus en plus sophistiqué et coûteux, comme le programme Eurosur (contrôles par satellites, par drones, etc.) n’empêchera certainement pas les migrations. Il les rendra leurs trajets plus longs et peut-être encore plus meurtriers pour les migrants. Les vraies solutions durables sont peut-être à rechercher des mesures qui peuvent inciter les migrants à rester chez eux et à s’y fixer. Solutions africaines L’Afrique, ce riche continent qui regorge de richesses immenses, qui enrichit de nombreux pays (d’Europe et d’ailleurs), est aujourd’hui incapable d’assurer à ses fils le nécessaire pour les inciter à vivre heureux chez eux. Aujourd’hui, les africains doivent prendre conscience de l’étendue de leurs richesses matérielles et culturelles. Ensuite les décideurs politiques doivent s’occuper des véritables problèmes de la jeunesse à savoir : l’accès à un bon système éducatif, des emplois, un cadre de vie paisible et favorable à l’épanouissement. Par ailleurs, il faudrait encourager l’auto-emploi et la création de richesses, par la création d’entreprises pour occuper cette jeunesse livrée à l’oisiveté et au chômage. Le jour, où les jeunes africains pourront dans la paix satisfaire leurs principaux besoins, on constatera systématiquement une nette diminution de cette propension à partir en Europe. Ibrahim Souleymane, Casablanca 5 décembre 2013 Les Afriques . 61 RELATIONS INTERNATIONALES La diplomatie des conflits Dans cette interview, Wutibaal Kumaba Mbuta, auteur du livre «L’ONU et la diplomatie des conflits», évoque les enjeux d’une implication effective des acteurs de la sphère diplomatique dans la résolution et la prévention des conflits en Afrique. ou des conflits» par rapport à ceux de la «résolution et du règlement des crises ou des conflits» se justifie par le souci de rendre compte de la finalité du couple d’action règlement ou résolution des crises et des conflits et la consolidation de la paix. En effet, le règlement et la résolution sont des terminologies qui ont été utilisées pendant la guerre froide et elles ne mettent pas en évidence l’évolution des opérations de paix consécutive à la fin de la guerre froide. Cette évolution se traduit par la consolidation de la paix dans la phase post conflictuelle, après le processus de règlement ou de résolution des crises ou des conflits. Wutibaal Kumaba Mbuta 62 Les Afriques . 5 décembre 2013 L es Afriques Diplomatie : Lorsque vous parlez de «diplomatie des conflits» dans votre livre, que voulez-vous dire ? Wutibaal Kumaba Mbuta : Je désigne par le concept de la diplomatie des conflits, «l’ensemble des actions politiques menées pour empêcher le déclenchement d’un conflit armé lorsqu’il existe des signes précurseurs d’un tel conflit, ou lorsque le conflit armé a éclaté, d’empêcher son extension en le gérant au mieux en vue de sa liquidation». La particularité de la diplomatie des conflits, c’est la possibilité de pouvoir utiliser des outils ou moyens de coercition politiques, militaires et économiques pour renforcer ou favoriser le retour à la situation de Paix. Les moyens de la diplomatie des conflits sont évolutifs et très diversifiés. Ils s’adaptent à l’évolution de la situation sur le terrain d’intervention. Par ailleurs, je préfère parler de la liquidation des conflits en lieu et place des concepts de la résolution et règlement des crises ou des conflits. La préférence pour le concept de la «liquidation des crises LAD : Quel bilan faites-vous des opérations de déploiement des forces de maintien de la paix en Afrique ? W.K.M. : Au vu du bilan humain, plus de 7 millions de morts en République démocratique du Congo, 800 000 morts au Rwanda, on peut affirmer que le bilan de la gestion des conflits en Afrique est très négatif. LAD : L’ONU est très impliquée dans la résolution des conflits en Afrique. Qu’est-ce qui peut expliquer un tel engagement des Nations Unies sur le continent ? W.K.M. : L’ONU a été créée pour garantir la paix et à la sécurité internationales. A défaut d’une paix à garantir, l’ONU a développé une diplomatie des conflits qui a pour finalité de prévenir et gérer les conflits. L’engagement de l’ONU sur le continent s’explique par le fait que l’Afrique est devenue le principal pôle de conflictualité. Pendant toute la guerre froide, l’Afrique n’avait pas développé des outils susceptibles de lui permettre de gérer militairement un conflit. L’Organisation de l’Unité Africaine se cantonnait à une gestion diplomatique des conflits. Les Etats africains faisaient reposer leur sécurité sur le soutien des Grandes puissances, généralement l’ancienne puissance coloniale et avaient négligé cet aspect. En se mettant sous la protection de l’ancienne puissance coloniale, celle-ci lui pro- Embarcation de fortune bondés de clandestins Il faut développer les relations de bon voisinage entre les Etats Africains et élaborer des projets de développement transfrontière. mettait de le protéger contre une éventuelle agression extérieure. Ces anciennes puissances étant impliquées dans la confrontation idéologique, certains Etats africains se trouvaient impliqués dans cette confrontation. Cette dépendance réduisait l’intérêt d’une politique commune de Défense africaine, du fait de l’absence d’intérêt commun de sécurité. De plus, dans le contexte de confrontation idéologique les grandes puissances veillaient sur la cohésion interne de leur bloc et elles ne voulaient pas voir émerger une armée autonome et rivale. Avec la fin de la guerre froide, les puissances occidentales se sont détournées de l’Afrique au profit de l’Europe de l’Est et de la reconstruction européenne. Dans ce contexte, l’ONU se retrouvait être le seul acteur capable d’intervenir militairement sur le continent. Tout cela explique de mon point de vue l’importance de l’engagement des Nations Unies dans les tentatives de gestion militaire des conflits en Afrique avec le déploiement des opérations de maintien de la paix. LAD : Que préconisez-vous concrètement pour la résolution des conflits en Afrique ? W.K.M. : La résolution des conflits passe par le renforcement des outils de prévention et de gestion des conflits au niveau du continent et des organisations sous régionales telles que la SADC, Cedeao ou encore la Cemac. Il est très important et fondamental que l’Afrique dispose d’une armée opérationnelle pouvant per- mettre d’assurer efficacement la sécurité du continent. L’idée de mettre en place une force africaine en attente était une très bonne idée. Les africains doivent être les principaux acteurs de la gestion militaire et diplomatique des différents conflits sur le continent. Ils doivent se prendre en charge et cesser de compter sur le soutien des acteurs extérieurs au continent sans pour autant exclure une coopération avec les Etats-Unis, l’Union européenne ou d’autres puissances montantes. Au niveau des Etats, il faut continuer à lutter pour la promotion de la bonne gouvernance politique et économique. Il faut un dialogue politique permanent entre l’opposition et la majorité. Cela passe par le renforcement des institutions et de la démocratie. Les Etats, sans mettre en place des gouvernements ethniques, doivent assurer la représentativité régionale au sein des institutions de l’Etat et une réparation harmonieuse des richesses du pays. Ils doivent identifier les ressources de chaque région pour la mettre en valeur. Il faut développer les relations de bon voisinage entre les Etats Africains et élaborer des projets de développement transfrontière et interétatique pour créer un intérêt commun et la solidarité interétatique. LAD : Peut-on considérer l’Union africaine comme un acteur majeur dans la résolution des conflits sur le continent ? W.K.M. : Oui, l’Union africaine (UA) est un acteur majeur dans la résolution des conflits en Afrique. 5 décembre 2013 Les Afriques . 63 RELATIONS INTERNATIONALES La désolation, au bout Avant l’Union africaine, l’OUA a joué un rôle majeur dans l’accession à l’indépendance des Etats africains. Créée en 1963, elle devait gérer empiriquement les conflits consécutifs à l’accession des Etats africains à l’indépendance. Elle a accompagné tant bien que mal les Etats africains aux indépendances, dans un contexte difficile de confrontation idéologique entre les Etats-Unis et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). L’OUA a joué un rôle majeur en prévenant les conflits territoriaux entre les nouveaux Etats qui viennent de se libérer de la domination coloniale. Pendant toute la période de la guerre froide, son action était essentiellement diplomatique. Généralement, il s’agissait d’une diplomatie des Sommets, qui ne faisait pas appel aux forces vives (opposition politique, armée ou non, société civile et éventuellement représentants religieux) du pays ou de la région en crise. L’action de l’OUA s’est vue notamment lors du Désormais les africains jouent un rôle actif dans la Bio-express gestion militaire Wutibaal Kumaba Mbuta, est Docteur en droit international public de l’Université Paris Desdes conflits au cartes. Il est expert en matière de gestion des conflits armés et du droit de la sécurité collecniveau du tive, spécialiste de la Région des Grands Lacs. M. continent. Kumaba a œuvré comme chercheur associé à 64 Les Afriques . 5 décembre 2013 règlement des conflits frontaliers entre Etats africains dans la période postcoloniale. La fin de la guerre froide et la multiplication des conflits au niveau du continent a poussé les Etats africains à développer les mécanismes de gestion militaire des conflits du continent avec la création du Conseil des paix et de sécurité de l’Union africaine. Désormais les africains jouent un rôle actif dans la gestion militaire des conflits au niveau du continent. L’ONU collabore avec l’Union africaine pour gérer les conflits sur le continent. La brigade d’intervention de l’ONU en République démocratique du Congo a été autorisée par l’Union africaine et elle est constituée des troupes de la SADC. L’UA est un acteur majeur de la gestion des conflits sur le continent. Mais, il faudrait qu’elle joue le rôle principal et essentiel dans la résolution des conflits en Afrique. Mais je pense que cela n’est pas encore le cas. Propos recueillis par, Ibrahim Souleymane l’Observatoire Politique et Stratégique de l’Afrique de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne à Paris. Wutibaal KUMABA MBUTA est l’auteur du Livre «L’ONU et la diplomatie des conflits : le cas de la République démocratique du Congo», éd. L’Haramattan. LE COIN DE L’EXPERT Partenariat stratégique Algérie-USA ? Face aux nouvelles mutations énergétiques et sécuritaires Dr Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des Universités Algérie Q L’objet de cette contribution est de poser d’une manière réaliste, face aux nouvelles mutations géostratégiques mondiales, les perspectives d’une coopération fructueuse entre les Etats Unis d’Amérique et l’Algérie. Un pays, toujours en transition vers l’économie de marché et l’Etat de Droit. uel est le poids des USA et de l’Algérie dans l’économie mondiale ? En 2013, les Etats-Unis conservent leur position de pays produisant le plus de richesse, avec un PIB estimé prévisionnel par le FMI à 16 238 milliards de dollars contre 15 865 milliards de dollars en 2012 pour une population de 302 millions d’habitants. La Chine vient en seconde position avec 9020 en 2013 contre 8 227 en 2012, le Japon 5120 en 2013 contre 5964 en 2012 soit une importante baisse, l’Allemagne 3 598 en 2013 contre 5 964 en 2012 et enfin la France 2 739 en 2013 contre 2 609 en 2012. Pour l’Algérie le PIB en 2013 est estimé par le FMI à 216 milliards de dollars en 2013 contre 209 en 2012. Encore que le rapport prévisionnel du FMI pour 2014 note que la dette publique des pays dé- 66 Les Afriques . 5 décembre 2013 Fragilité d’une économie de rente (attaque d’In Amenas) veloppés devrait atteindre le «pic historique» de 110% de leur produit intérieur brut en 2014, soit 35 points de plus qu'en 2007, ou plus de 79.000 milliards de dollars et que les Etats-Unis, devraient eux voir leur endettement progresser à 107,3% de leur PIB en 2014 soit 17 500 milliards de dollars donc 22,05% de l’endettement mondial. Ainsi note le FMI, en dépit des progrès sur la réduction des déficits, les fragilités budgétaires profondes restent élevées dans les pays développées, indique le rapport. Avec un ratio de dette/PIB de 242,3% prévu en 2014, le Japon devrait encore figurer en tête du peloton des pays développés les plus endettés, suivis par la Grèce (174%), l'Italie (133,1%) et le Portugal (125,3%) et 94,8% pour la France. Bien que clôturant à environ 200 milliards de dollars fin 2013 pour ses réserves de change,(dont plus de 80% placées à l’étranger en Bons de trésor américains et en obligations européennes à moyen terme, le taux d’intérêt en 2013 fluctuant entre 2 et 2,25% pour le moyen terme) et une dépense publique programmée de 500 milliards de dollars entre 2004/2013 (faute de capacité d’absorption tout n’a pas été dépensé mais aucun bilan à ce jour) l’Algérie pour une population d’environ 38 millions d’habitants représente 1,37% du PIB des Etats Unis d’Amérique en 2012 et 1,33% en 2013. Le constat est que les réserves de change constituent une richesse virtuelle, un moyen de développement autant que les infrastructures et non l’essence de la création de la valeur et que l’économie américaine est une économie productive, les chinois qui ont des réserves de change estimées à 3 440 milliards de dollars en juin 2013, selon la banque centrale chinoise, contre 3 331 milliards de dollars enregistrés à la fin de décembre 2012, sont de plus en plus utilisés en fonds souverains(investissement à l’étranger. Pour l’Algérie, les hydrocarbures sont dominants au sein du PIB environ 45% mais avec les effets indirects via la dépense publique plus de 80%. Le constat est que l’économie des États-Unis constitue un moteur essentiel de croissance pour l’économie mondiale. Les fluctuations de son produit intérieur brut, le niveau de son commerce international et ses politiques monétaires sont suivis de près par les gouvernements mondiaux et les marchés financiers internationaux. En 2012, les principaux partenaires commerciaux des EtatsUnis sont la Chine, les deux partenaires de l’Alena, Canada et Mexique, le Japon, l’Allemagne et le Les TIC, une piste de croissance Des perspectives commerciales s’offrent entre les USA et l’Algérie en dehors des hydrocarbures. Royaume-Uni. La Chine et l’Allemagne occupent les deuxième et troisième rangs, respectivement. En 2011, les États-Unis restent la première nation commerçante (en valeur), leurs importations et leurs exportations ayant atteint 3 746 (1511 milliards de dollars d’exportation) milliards de dollars EU au total en 2011, restant le premier négociant mondial, les échanges de services se sont chiffrés à 976 milliards de dollars. Pour 2012, le département du Commerce a annoncé que les exportations de biens et services américains ont atteint un record historique en 2012 avec une croissance de 92,6 milliards de dollars pour arriver à 2 200 milliards de dollars en 2012, alors que l’économie des États-Unis continue à progresser vers l’objectif, fixé par le président Obama, de doubler le niveau des exports par rapport à 2009. Pour l’Algérie selon les statistiques douanières officielles pour 2012, les exportations de l’Algérie ont atteint 73,98 mds usd en 2012 et les importations se sont établies à 46,80 mds usd donnant un total de 120,78 milliards de dollars rapporté à celui des USA, nous avons 5,45%. Cependant des perspectives commerciales s’offrent entre les USA et l’Algérie en dehors des hydrocarbures, l’Algérie étant avant tout intéressé par le transfert du savoir faire technique et managérial avec la présence d’importantes sociétés américaines, devant impulser la coopération notamment dans le domaine des nouvelles technologies, de l’industrie, les services, l’agriculture et le BTPH sans oublier la formation. Récemment, en dehors des hydrocarbures, 5 décembre 2013 Les Afriques . 67 LE COIN DE L’EXPERT où les USA sont présents, le dernier contrat en date est celui signé en 2013 entre le groupe Sonelgaz et le groupe américain General Electric (GE) qui vont réaliser en partenariat un complexe industriel de fabrication de turbines à gaz en Algérie pour un investissement de 200 millions de dollars. Cette société, qui sera détenue à 51% par Sonelgaz et 49% par GE, produira à partir de 2017 entre six à dix turbines à gaz par an, soit une capacité de 2 000 MW, dont une partie pourrait être exportée. Par ailleurs, GE a remporté un marché de fournitures de turbines à gaz et à vapeur d’une capacité de 8 400 MW pour un montant de 2,2 milliards de dollars, destiné à équiper les six centrales électriques que l’Algérie prévoit de construire d’ici à 2017. Concernant les exportations algériennes vers les USA en 2012 (source douanes algériennes), elles sont été estimées à 10,778 milliards de dollars mais avec une chute vertigineuse pour les neuf (9) premiers mois de 2013 avec seulement 3,49 milliards de dollars. Quant aux importations de l’Algérie des USA, elles ont été en 2012 de 1,651 milliards de dollars et 1,618 pour les neuf (9) premiers mois de 2013. La majeure partie des échanges de l’Algérie est tournée vers l’Europe. Etats Unis d’Amérique futur concurrent énergétique de l’Algérie ? La sécurité énergétique constitue le poumon de la stratégie tant économique que militaire des USA. Le surcoût des cours élevés du pétrole est très lourd. Selon les données de l'Agence Internationale de l'énergie (AIE), le monde importait chaque 68 Les Afriques . 5 décembre 2013 Le coût énergétique d’une stratégie militaire année pour 500 milliards de dollars en pétrole en moyenne entre 1990 et 2010. En 2012, cette valeur est multipliée par quatre pour atteindre 2 000 milliards de dollars par an, soit 5,5 milliards de dollars par jour. Les importations d'hydrocarbures de l’Europe passent de 350 milliards en 2009 à presque 600 milliards de dollars en 2011. Portée par sa croissance, la Chine fait plus que doubler ses dépenses en pétrole pour passer de 90 milliards d'euros en 2009 à 220 milliards en 2011. Globalement, dans les grandes zones importatrices (hors Inde), l'importation de produits pétrolier est passée de 1,5 à 2% du PIB entre 1990 et 2010 à environ 3% en 2012. Les USA importaient entre 2011/2012 près de 20% de leurs besoins en énergie principalement du Mexique du Venezuela, des pays du Golfe, de certains pays d’Afrique dont le Nigéria et l’Algérie. Quel sera donc l’impact du rebond récent de la production américaine de pétrole et de gaz, menée par des essors technologiques qui permettent d'extraire" ces ressources non-conventionnelles, comme la fracturation hydraulique a permis en cinq ans, aux États-Unis de réduire leurs importations de pétrole et de gaz respectivement de 15 et 32% ? Le développement des ressources non conventionnelles aux Etats-Unis, gaz et huile de schiste, ont un impact majeur sur les prix. Le gaz coûte aujourd’hui 2,5$/MBtu aux USA, l’équivalent de 15 dollars par baril. Les Etats-Unis paye leur gaz six fois moins cher que la vieille Europe où le produit fossile est indexé majoritairement sur les cours du pétrole, cette indexation étant de plus en plus remise en cause, nécessitant une adaptation pour Sonatrach. Les USA et l’Europe misent également sur les économies d’énergie, l’objectif étant un mix-énergétique en développant parallèlement les énergies renouvelables, notamment en Europe et pour les USA, la majorité des démocrates y sont favorables contrairement aux républicains. Et dans le même temps, les américains consomment de moins en moins de pétrole (9% de moins qu'en 2007), ce qui est lié à la fois à la crise économique des dernières années, à la forte hausse des prix des carburants et au fait que les américains commencent à échanger leurs 4X4 contre des voitures plus petites et beaucoup plus économes. Selon le ministère américain de l’énergie, en février 2013, la production aurait dépassé les 7 millions de barils par jour, soit une hausse spectaculaire de 16% en un an. Les EtatsUnis connaissent la plus grosse augmentation de production de pétrole de tous les pays hors OPEP. En Alaska, le potentiel de forages en mer est estimé par l’Institut américain d’études géologiques, à 40 milliards de barils de pétrole conventionnel. L’augmentation de la production est telle que l’Agence internationale de l’énergie (IEA), dans son dernier rapport annuel («World Energy Outlook»), paru le 12 novembre 2012 prévoit que les Etats-Unis deviendront entre 2017 et 2020 le premier producteur mondial de pétrole devant l’Arabie Saoudite. Les experts prédisent également qu’ils devraient être exportateurs net entre 2025/2030 au moment où arrivera, à moins de découvertes substantielles la tendance à l’épuisement des réserves algériennes, tant du pétrole que du gaz conventionnel. Au vu de Les voies d’un mix-énergétique Les Etats-Unis deviendront entre 2017 et 2020 le 1er producteur mondial de pétrole devant l’Arabie Saoudite. ces pronostics, le pays devrait donc accéder au Graal de l’indépendance énergétique d’ici 2020. L’autosuffisance énergétique annoncée de la première puissance mondiale aura sans nul doute des conséquences géopolitiques. En premier lieu, la politique américaine au Proche et Moyen-Orient subira probablement quelques infléchissements stratégiques dans la mesure où le facteur «dépendance énergétique» ou plus précisément, «sécurisation des accès et de l’approvisionnement en énergie» deviendra moins sensible. A l’évidence, cela entraînera une redéfinition des objectifs nationaux américains. Jusqu’alors les Etats-Unis, qui étaient les plus grands importateurs de pétrole au monde, n’avaient pas hésité à déclencher ou favoriser des guerres ou conflits ouverts ou souterrains en Afrique, au Proche et Moyen-Orient ou en Amérique Latine, dans le but de sécuriser leur approvisionnement en énergie. Désormais bientôt autosuffisants, leur interventionnisme dans ces régions se fera en fonction de nouvelles considérations et notamment de celle liée à l’influence grandissante de la Chine. L’AIE prévoit que la Chine devrait être le premier importateur mondial de pétrole dès 2014 ou 2015. En bref, cette nouvelle donne ne peut qu’entraîner de profonds bouleversements géostratégiques tant politiques qu’économiques. Le développement des gaz non conventionnels en Amérique du Nord a fermé ce marché aux exportations algériennes à partir de 2009 et pesé sur les cours (marchés spot), ce qui pose la question de la rentabilité des exportations 5 décembre 2013 Les Afriques . 69 LE COIN DE L’EXPERT de GNL. Le «prix rentable» du MBTU, l’unité de mesure de l’industrie gazière, serait pour la Sonatrach de 9 à 10 dollars pour le gazoduc et de 13 à 14 pour le GNL. En perdant le marché américain, les recettes de Sonatrach provenant des USA fluctuant entre 15/20 milliards de dollars par an, selon les cours mondiaux, où l’Algérie comblera-t-elle différentiel de ses exportations d’hydrocarbures ? Dans un rapport publié par The Wall Street Journal le 06 juillet 2013, citant l’Administration US de l’énergie et de l’information où pour un dollar perdu, l’Algérie perd l’équivalent de 800 millions de dollars par an, les exportations du Nigéria et de l’Algérie à destination des Etats-Unis ont presque diminué de moitié entre avril 2011 et avril 2012. Les exportations du Nigéria vers les USA ont chuté de 16% pour s’établir à seulement 2,2 millions de barils, alors que les exportations de l’Algérie ont connu un recul de 38%, s’établissant à 4,8 millions de barils, ce qui explique la chute des exportations algériennes vers les USA mises en relief précédemment. Et le marché naturel étant l’Europe avec la concurrence notamment du géant russe Gazprom, (expliquant le gel du gazoduc via Italie Galsi) de l’entrée de nouveaux concurrents dès 2017, qu’en sera-t-il si la crise mondiale persiste, car ce n’est pas seulement une question d‘offre mais de demande et surtout de coût pour être compétitif pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables par rapport aux valeurs internationales. L’Algérie, qui a des unités de GNL de moyennes dimensions avec des coûts relative- 70 Les Afriques . 5 décembre 2013 ment élevés par rapport à ses concurrents, nécessitant d’importants coûts de transport, pourra-t-elle concurrencer pour approvisionner l’Asie, la Russie, l’Iran et le Qatar ? Et les relations globales entre les Etats Unis d’Amérique et l’Algérie ? Au nom de la sécurité dans la région Les relations entre l’Algérie et les Etats-Unis ont pris une telle intensité que les dirigeants des deux pays ont décidé de les structurer dans un cadre formalisé et de conférer un caractère régulier aux concertations bilatérales, pour une meilleure organisation et visibilité des rapports entre les deux pays. C’est dans cet objectif que le Dialogue stratégique Algérie-USA a été établi et dont la première réunion s’était tenue en octobre 2012 à Washington, après la 5ème session du Dialogue militaire conjoint algéro-américain. Les Etats-Unis considèrent ce Dialogue stratégique comme «le fondement» sur lequel les Etats-Unis et l’Algérie ambitionnent le renforcement de leurs relations futures dans les domaines politique, économique, culturel, scientifique et sécuritaire. Ce rapprochement entre l’Algérie et les Etats-Unis se traduit donc par la convergence de vues sur des dossiers d’intérêt régional et international. Les USA reconnaissent que l’Algérie est la puissance militaire et économique dominante dans la région du Maghreb. Elle représente un partenaire-clé des EtatsUnis dans la lutte contre le terrorisme, selon un document composé de 6 chapitres du service de recherche de en sécurité du Congrès américain qui traitent essentiellement la question du gouvernement et de la politique en Algérie. Abordant les relations entre l’Algérie et les Etats-Unis, le rapport note d’abord que les liens entre les deux pays «datent depuis le Traité de paix et d’amitié en 1977 et que l’Algérie est un pays de plus en plus important dans les efforts américains pour lutter contre le terrorisme international et représente un partenaireclé dans la lutte contre les groupes liés à Al Qaîda … Mais n’oublions jamais que les USA ont une stratégie planétaire qui ne se différencie pas fondamentalement de cette de l’Europe (existant certaines divergences tactiques) avec pour fondement ses intérêts économiques, et insistent sur l’intégration du Maghreb, sous-segment du continent Afrique, dont le contrôle économique, à travers les rivalités, notamment de la Chine, constituera un enjeu majeur du XXIème siècle, l’Algérie devant jouer un rôle plus actif pas seulement diplomatique mais surtout économique, facteur déterminant, en investissant en Afrique où elle a des avantages comparatifs. Les récents événements en Egypte, en Libye, au Mali, au Sahel, en Syrie (les importantes découvertes pétrole et surtout gaz en méditerranée expliquant les divergences USA-Russie) et la sécurité d’Israël à laquelle les USA accordent une importance stratégique, préfigurent d’une importante recomposition géostratégique au niveau de la ré- L’alternative de la rente pétrolière En ce XXIème siècle, la puissance d’une Nation n’a jamais été fonction d’une rente éphémère. gion avec certainement un apaisement des tensions, avec l’Iran grand producteur pétrolier et recelant plus de 15% des réserves mondiales de gaz naturel. Les USA entendent jouer un rôle majeur dans cette reconfiguration et l’Algérie, sous réserve d’une meilleure gouvernance et plus de réalisme dans les nouvelles relations internationales, est un acteur incontournable pour la stabilisation de la région. Bon nombre de projets en commun, permettant le transfert du savoir faire technologique et managérial, en dehors des hydrocarbures brut et semi brut peuvent être initiés entre l’Algérie et les USA comme facteur de stabilisation. Mais soyons réalistes en ce XXIème siècle, la puissance d’une Nation n’a jamais été fonction d’une rente éphémère mais se mesure au poids de son économie productive fonction d’une planification stratégique tenant compte de la mondialisation, processus non encore achevé et d’une nouvelle donne la protection de l’environnement. Cela pose la problématique de la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures, elle-même tributaire d’une bonne gouvernance et de la transition énergétique, prenant en compte la forte consommation intérieure, (risquant d’atteindre horizon 2020/2025, le même niveau que les exportations actuelles) reposant sur l’entreprise et, son fondement, le savoir. 5 décembre 2013 Les Afriques . 71 PLEINS FEUX SUR… BORDEAUX «Il ne faut pas avoir peur de l’urbanisation, mais elle comporte des risques majeurs» Plusieurs fois ministre, ancien Premier ministre et ancien ministre des affaires étrangères de la France, Alain Juppé est actuellement maire de la ville de Bordeaux. Dans cet entretien, il nous livre une réflexion sur la gestion locale et les problématiques de la ville. Interview. L es Afriques : Avec les nombreux problèmes liés à l’urbanisation partout dans le monde, ne doit-on pas encourager la ruralité et amener tous les services pour une vie confortable ? Alain Juppé : Je crois que la croissance urbaine est un phénomène mondial qui va continuer et d’après toutes les prévisions qu’on peut faire 70% de la population mondiale d’ici 2050 vivra dans les villes. Cela ne veut pas dire qu’il faut abandonner l’espace, vous avez tout à fait raison de le dire, je vois en France par exemple, plusieurs communes rurales qui regagnent de la population, parce qu’elles offrent une meilleure qualité de vie dans l’espace rural. Mais si non il faut laisser les gens libres et si la ville les reçoit, il faut faire en sorte que la ville puisse les accueillir véritablement. C’est une chance, parce qu’en ville, on peut bénéficier de services de proximité qu’on n’a pas toujours dans l’espace rural, dans le domaine culturel, dans le domaine sportif, dans le domaine éducatif. C’est aussi un lieu d’échange et 72 Les Afriques . 5 décembre 2013 de compréhension mutuelle. Donc, il ne faut pas avoir peur de l’urbanisation, mais elle comporte des risques majeurs. D’abord, le mal logement, la pollution, la sécurité par fois, la ségrégation sociale, la pauvreté…Il faut réagir fasse à tous ces défis pour que l’urbanisation ne soit pas subie, mais qu’elle soit organisée et maitrisée. Cette question est l’une des enjeux de l’habitat III que nous préparons pour 2016. LA : Dans ce sens, est-ce que les bidonvilles sont une fatalité pour les villes du monde ? A.J. : Certainement pas. Il faut rappeler que la pauvreté, depuis que les Nations-Unies ont affirmés leur Objectif pour le Millénaire pour le Développement, la pauvreté a globalement reculé dans le monde. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, ne soyons pas pessimistes, il faut réagir contre tous ces problèmes et se fixer des objectifs ambitieux. Alain Juppé LA : Quelles seront à votre avis les priorités à attaquer pour les villes du continent ? A.J. : C’est aux villes africaines de définir chacune ses priorités… LA : Certainement, mais vous êtes, parmi d’autres, un expert en matière de la gestion locale, et on aimerait recevoir votre réflexion à ce sujet ? A.J. : C’est exactement les priorités pour un grand nombre de villes universelles. En premier lieu éviter que l’urbanisation ne soit, complètement désordonnée et en particulier ce phénomène des bidonvilles, c’est-à-dire, pouvoir construire des logements pour toutes les catégories de la population. Des logements adaptés, des logements pour tous, et le faire dans le cas d’une planification urbaine, pour que les villes ne subissent pas le phénomène, mais qu’elles organisent. Le deuxième point, c’est d’éviter la congestion urbaine. Aujourd’hui, dans des villes de 10 ou de 15 millions d’habitants, il devient de plus en plus difficile de se déplacer et donc il faut changer les habitudes et faire en sorte qu’on utilise moins son véhicule individuel pour se déplacer en ville et avoir recours à des transports collectifs. Enfin, il faut douter du travail à ces gens qui sont dans les villes, avec une vraie politique d’accueil des entreprises. Je pense notamment à l’enfance. Justement l’Uncef a parlé de cas d’enfants mal traités dans plusieurs grandes villes, là aussi il faut une politique d’accueil de la petite enfance et du jeune âge reste une priorité pour les gouvernements locaux. LA : Quelles sont les souffrances de la ville européenne, en particulier la ville de Bordeaux vous êtes le maire ? Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères (à gauche) et le Roi Mohammed VI du Maroc lors d'une réunion à Rabat en mars 2012. A.J. : La ville de Bordeaux est d’une taille modeste et les problèmes nous essayons de les résoudre … Je n’ai pas le sentiment que les bordelais souffrent. Dans un sondage récent, dans lequel on demandait s’ils étaient heureux de vivre à Bordeaux, 96% ont répondaient oui. Certes, nous avons des problèmes comme le stationnement, de circulation. Pour l’enfance à Bordeaux, aujourd’hui, nous accueillons dans nos structures de la «petite enfance», les deux tiers des enfants de 0 à 3 ans…Globalement la ville s’est beaucoup transformée et aujourd’hui, il fait beau vivre à Bordeaux. Propos recueillis par Sanae Taleb Bio-Express Proche collaborateur de Jacques Chirac à partir de 1976, il est son adjoint à la mairie de Paris de 1983 à 1995. Il a été plusieurs fois ministre entre 1986 et 2012 (budget, affaires étrangères à deux reprises, écologie, défense). Premier ministre au début du premier mandat présidentiel de Jacques Chirac de 1995 à 1997. Il est également secrétaire général, puis président du Rassemblement pour la République (RPR) et président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) de 2002 à 2004. Actuellement, il est maire de Bordeaux de 1995 à 2004 et depuis 2006. Il est à nouveau candidat pour les élections municipales de 2014, donné vainqueur dès le premier tour, selon les sondages. 5 décembre 2013 Les Afriques . 73 PIED DE LETTRE Christiane Taubira, femme politique française, actuelle garde des Sceaux et ministre de la Justice Les héritiers du Compte de Gobineau N ous sommes fiers de notre peau noire, de nos lèvres lippues, de nos nez épatés, mais aussi de nos 23 paires de chromosomes tous descendants de l’Homme de Grimaldie. Ce dithyrambe à la race nègre ne vient pas se muer en réplique aux derniers actes racistes dont certains hauts responsables politiques ont été victimes en Europe. Ceux-ci ont plus d’arguments que moi pour se défendre. Cécile Kashetu Kyenge ministre italienne (d’origine congolaise) pour l’intégration, Christiane Taubira, garde des sceaux de France, sont assez outillées pour ester en justice. Ce qui est outrancier, c’est que dans des Etats qui prétendent être démocratiques que des politiques soient incapables de mettre un terme à d’incessantes insultes racistes en direction de leur alter ego. Souvent d’ailleurs, ceux qui sont victimes appartiennent au sexe, dit faible. Un constat qui rabaisse davantage les actes de lobbies racistes et xénophobes de l’extrême droite qui se 74 Les Afriques . 5 décembre 2013 Daouda MBaye, rédacteur en chef exécutif trompent de cible. Notre propos va à l’encontre de ceux qui prétendent être les chiens-de garde de la démocratie. Ceux-là se sont comportés de façon outrancière contre des concitoyens dont la seule faute a été d’être des femmes de race noire. Lorsqu’il s’agit d’un journal, ou d’un viceprésident de Sénat (italien, pour ne pas le citer), qui se vautre respectivement dans la caricature ou la blague, pour édulcorer des propos outrancier, un ressort s’est cassé quelque part. L’autre disait qu’on est toujours le macaque ou le cochon gratté de quelqu’un d’autre, … mais cette guéguerre, qui n’a d’ailleurs pas lieu d’être, n’était acceptable que dans la foule, qui par essence est bête. Mais lorsqu’elle se hisse au niveau de Vice-président ou d’organe de presse qui ont pignon sur rue, il y a lieu de s’inquiéter. Colomb se serait gardé d’amarrer sa goélette et le Mayflower rester en rade des côtes hollandaises, et les «3 M» (Missionnaires, Marchands et Militaires) cantonnés dans leur terroir, … Et, on en serait pas là aujourd’hui. Parution du N°10 décembre 2013 Editeur Groupe Les Afriques www.lesafriques.com