Source : Compte rendu de l`Audition de Monsieur

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Source : Compte rendu de l’Audition de Monsieur Erik Orsenna paru au bulletin des
Commissions du Sénat n°12, du 13 janvier 2007
lien : www.senat.fr
Audition de M. Erik Orsenna, membre de l'Académie française,
sur son livre « Voyage au pays du coton ; petit précis de mondialisation »
La commission a également procédé à l'audition de M. Erik Orsenna, membre de l'Académie
française, sur son livre « Voyage au pays du coton ; petit précis de mondialisation ».
M. Jean Paul Emorine, président, a tout d'abord remercié M. Erik Orsenna d'avoir répondu à
l'invitation qu'il lui avait faite à la suite d'une suggestion de M. Michel Charasse. Puis il a
rappelé que l'ouvrage de M. Erik Orsenna intervenait dans un contexte d'interrogation
croissante des Français sur le phénomène incontournable caractérisant les économies
contemporaines qu'est la mondialisation et que l'éclairage proposé par M. Erik Orsenna,
membre de l'Académie française, se situait au carrefour de la vision du philosophe, de
l'écrivain et de l'économiste.
M. Erik Orsenna a indiqué, pour sa part, que le succès de librairie de son ouvrage, vendu à
180 000 exemplaires et traduit en quinze langues, s'expliquait pour beaucoup par son soustitre et qu'il y voyait une illustration de l'intérêt des Français pour les questions économiques,
tout particulièrement pour les problématiques liées à la mondialisation. Il a ensuite souligné
que son livre devait être perçu comme une offre d'information participant, par le biais d'un
récit de voyage, à un travail de pédagogie.
S'appuyant sur ses expériences de professeur d'économie financière internationale et de
conseiller ministériel spécialisé sur les matières premières, M. Erik Orsenna a indiqué que la
problématique du coton, qui se situe au coeur de son voyage et qu'il a entrepris d'étudier à
partir de 2003, recélait des questions économiques fondamentales. Il a ajouté que cette
matière première faisait travailler des centaines de millions de personnes dans le monde et
qu'elle représentait la dernière fibre naturelle importante -dix fois plus utilisée que le lin ou la
laine-. Il a précisé que son travail de réflexion l'avait conduit à examiner des questions
agricoles, commerciales, financières, juridiques, et scientifiques, ses découvertes ayant
dépassé ses espérances. M. Erik Orsenna a par ailleurs attiré l'attention des membres de la
commission sur la question du financement de ses enquêtes, regrettant que la presse écrite ne
finance pas davantage ce type d'investigation approfondie. Il a précisé que son éditeur avait
avancé une large partie de l'argent nécessaire, le solde étant couvert par la création d'une
maison de production qui a réalisé un film sur ce voyage d'investigation.
M. Erik Orsenna a ensuite exposé l'itinéraire de son voyage au pays du coton, qui a débuté en
Afrique pour se terminer dans les Vosges. Il a rappelé que son enquête avait duré près de deux
ans et qu'elle avait été rendue possible grâce aux réseaux qu'il avait tissés.
S'agissant de son périple en Afrique, et plus particulièrement au Mali, au Burkina, au Tchad,
et en République centrafricaine, M. Erik Orsenna a insisté sur la dépendance de ces États à
l'égard du coton qui fait office de surplus monétaire. Il a souligné que cette fibre vendue sur
les marchés internationaux, était une source considérable de devises réinvesties dans l'élevage
et dans d'autres cultures mais aussi que les graines de coton servaient à la fois à nourrir les
bêtes et à faire de l'huile. Il a ensuite fait valoir l'importance des aspects techniques de la
culture du coton en rappelant que celle-ci était assurée, dans les pays africains qu'il a visités,
par des entreprises organisées comme des grands kolkhozes. Remarquant que même s'ils
étaient source de gaspillages et souvent peu compétitifs, ces derniers assuraient de véritables
missions de service public à travers la construction de routes ou de dispensaires et d'actions de
formation, il a précisé que leur privatisation programmée s'accompagnerait immanquablement
d'une attrition des prestations sociales qu'ils dispensaient.
M. Erik Orsenna a par ailleurs exposé que, pour ces pays, la filière coton conditionne encore
la survie de millions de personnes. Il a estimé que son effondrement causerait un exode rural
massif, entraînant une paupérisation dans les villes et, à terme, un surcroît des flux
d'émigration.
Il a ensuite tenu à faire part aux membres de la commission des raisons du déficit que
connaissent actuellement les sociétés cotonnières de l'Ouest africain.
La première raison tient aux 3,5 milliards annuels de subventions versées par les Etats-Unis à
leurs producteurs de coton. Avec la quasi-disparition de leur industrie textile, les États-Unis se
trouvent ainsi en position de premier exportateur mondial de coton et leurs exportations tirent
à la baisse les cours mondiaux qui, de ce fait, seraient sous-évalués d'environ 15 %. M. Eric
Orsenna a regretté à cet égard que la plainte conjointe de l'Afrique et du Brésil devant
l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ayant conduit à la condamnation des EtatsUnis, n'ait pour autant pas entraîné la disparition de ces aides illégales. Il a expliqué qu'une
telle disparition aurait pour effet de faire remonter les cours pour les pays producteurs. Dans
une telle hypothèse, des pays très réactifs comme le Brésil augmenteraient sans doute leur
production de coton, ainsi rendue plus rentable, en diminuant la superficie des terres
consacrées à la culture du soja, ce qui amenait à penser qu'une hausse des cours pourrait ne
pas être durablement profitable à l'Afrique. M. Erik Orsenna a enfin abordé la question de la
formation des agriculteurs en reconnaissant que celle-ci était indispensable pour augmenter
les rendements, au même titre, d'ailleurs, que les actions tendant à prévenir la dégradation des
sols.
Selon lui, la seconde raison avancée pour les déficits cotonniers africains découlerait de la
parité fixe Euro/Franc CFA, aujourd'hui peu débattue. M. Erik Orsenna s'est à ce propos
interrogé sur la pertinence de lier monétairement les pays les plus pauvres du monde à une des
devises les plus fortes. Il a précisé que le prix du coton s'établissant autour de 58 cents la livre,
avec une parité euro/dollar à 1,35, les sociétés cotonnières africaines étaient en déficit, alors
qu'avec une parité à 1,15, toutes ces sociétés seraient excédentaires. Il a attiré l'attention des
membres de la commission sur la déstabilisation économique en résultant pour les pays
africains producteurs de coton.
M. Erik Orsenna a ensuite insisté sur l'importance que revêtent les actions de sensibilisation et
de formation à ces questions. A cet égard il a attiré l'attention sur l'Université du coton qu'il a
contribué à créer, par le biais de la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde
(FARM), et dont l'objectif est de former aussi bien les confédérations paysannes que les élites
africaines au commerce et au progrès économique. Il a rappelé que les 15 et 16 février 2007 à
Cannes, se tiendrait le Sommet France/Afrique et qu'une demi-journée, qu'il animerait luimême, serait consacrée à la question des matières premières. Il a précisé qu'il tentait
actuellement d'exprimer ces préoccupations auprès du Président de la République, du
Président de la Commission européenne et du commissaire européen au développement et à
l'aide humanitaire.
M. Erik Orsenna a poursuivi son intervention en faisant état de son voyage aux États-Unis.
Soulignant que les actuels Etats de production du coton -la Californie et le Texas- ne sont pas
les terres traditionnelles de cette culture (l'Alabama et le Mississipi), il a défendu la thèse
selon laquelle cette évolution était liée à l'importance électorale de ces deux nouveaux Etats
producteurs et à l'influence de leurs lobbys agricoles. Précisant que les États-Unis assurent le
quart des exportations mondiales de coton, il s'est interrogé sur les ponctions opérées par les
cultures de coton sur leurs nappes phréatiques et a émis des doutes quant à la pérennité du
prélèvement, regrettant la négligence des autorités américaines en ce domaine.
M. Erik Orsenna a ensuite évoqué par son voyage au Brésil, plus précisément à l'extrême
ouest du territoire. Il a confirmé que le Brésil pouvait être considéré comme la ferme du
monde et a attiré l'attention sur le dynamisme impressionnant de ce grand pays sud américain.
Il s'est dit frappé par l'essor qu'y avait pris les techniques de génie génétique, signalant que les
Brésiliens avaient inséré des gènes d'araignées dans des graines de coton, notamment, afin de
créer des matériaux plus résistants et plus souples. Il a, au passage, fait état des potentialités
que de tels matériaux constituaient pour l'industrie aéronautique.
M. Erik Orsenna a ensuite relaté son voyage en Égypte. Il a mis en évidence l'importance de
la pression démographique, notant la progression, sur plusieurs années, de la couleur ocre des
villes et le recul de la couleur verte des cultures vivrières. Il s'est ensuite interrogé sur les
conséquences de cette réduction des surfaces utiles, établissant à cet égard un parallèle avec la
Chine également confrontée à une diminution des terres cultivables. M. Erik Orsenna a
ensuite fait valoir que par la longueur de sa fibre, le coton égyptien était le plus beau coton du
monde. Il a souligné le paradoxe qui conduit à ce que ce produit très haut de gamme ne puisse
pas être vendu sur place compte tenu de son prix, et à ce que l'Égypte importe un coton de
basse qualité pour sa propre population.
M. Erik Orsenna a ensuite fait état de son voyage en Ouzbékistan, mettant en avant la
multiplicité des influences étrangères ayant forgé ce pays au carrefour des civilisations de la «
Route de la soie » et le fait que la ressource en eau -dont le coton est vorace- y est largement
disponible en raison de la relative proximité de l'Himalaya. M. Erik Orsenna a toutefois
avancé l'idée selon laquelle, à terme, des pénuries d'eau pourraient survenir, provoquant des
conflits au sein de la population. Il a ensuite expliqué que le régime ouzbek avait adopté une
gestion patrimoniale du coton, établissant à cet égard un parallèle avec la gestion russe de
l'énergie. Il a souligné que si l'Inde, le Pakistan et la Chine possédaient des industries textiles,
ces États n'avaient pas forcément la matière première suffisante pour les besoins de leur
production. Dès lors, qualifiant le coton d'or blanc, M. Erik Orsenna a considéré qu'il pouvait
apparaître comme une arme stratégique pour l'Ouzbékistan. Il a néanmoins déploré que la
manne des matières premières au lieu d'être un facteur de développement pour les pays qui en
sont naturellement dotés, y soit le plus souvent une malédiction.
Poursuivant par son enquête en Chine, M. Erik Orsenna a souligné que pour des salaires
tournant autour de 100 euros par mois, la main-d'oeuvre y travaillait sept jours sur sept et
entre 12 à 14 heures par jour mais qu'en dépit de ces conditions de travail difficiles, la
population des villes se sentait avantagée par rapport à celle des campagnes qui connaissait
une misère plus grande. Il a rappelé par ailleurs que l'économie chinoise était largement
dominée par un État agissant comme la plus grande banque d'affaire du monde. Reconnaissant
la grande capacité de l'État à doper une économie, il a remarqué que l'État, même dans les
économies libérales comme le Brésil, était omniprésent.
M. Erik Orsenna a achevé son intervention en faisant état de la dernière étape de son enquête
dans les Vosges, où il a pu constater que la concurrence internationale y était aussi intense. Il
a noté que, dans un monde sans frontières économiques, les salaires et les normes sanitaires,
sociales ou environnementales pouvaient agir comme autant de facteurs de concurrence
déloyale, au même titre que les taux de change.
M. Erik Orsenna a conclu en s'interrogeant sur la nécessité de réévaluer la monnaie chinoise.
Il a ainsi attiré l'attention des membres de la commission sur l'interdépendance, qui caractérise
la globalisation, considérant à cet égard que la réévaluation du Yuan, certes nécessaire, aurait
néanmoins des conséquences négatives : la compétitivité chinoise en serait réduite,
notamment dans le textile, ce qui diminuerait d'autant la capacité de la Chine à acheter des
avions Airbus à l'Europe et à financer la dette américaine.
M. Jean-Paul Emorine, président, a remercié M. Erik Orsenna pour son exposé très complet
invitant à une réflexion sur la politique menée à l'égard du continent africain.
M. Charles Revet, après avoir observé que son département, la Seine-Maritime, produisait le
meilleur lin du monde, d'ailleurs exporté à 80 % vers la Chine, a souhaité faire part de deux
remarques relatives à la situation de l'Afrique. D'une part, évoquant la parité fixe entre le
franc CFA et l'euro, il a fait observer qu'elle ne présentait pas que des inconvénients, dans la
mesure où elle facilitait l'achat par les pays africains de matières premières importées. D'autre
part, il a relevé que la mondialisation se posait en des termes différents dans les Vosges et en
Afrique, en raison du très faible coût de la matière première relativement au produit fini. Il a
donc suggéré qu'il pourrait être utile d'aider l'Afrique, non seulement à produire mieux, mais
également à transformer sur place la matière première produite localement.
M. Charles Josselin a estimé que le succès du livre de M. Erik Orsenna tenait sans doute
davantage à l'auteur qu'au sujet abordé et s'en est d'ailleurs félicité.
M. Erik Orsenna a précisé que son éditeur, comme lui-même, estimaient l'effet « Orsenna » à
environ trente mille exemplaires sur un tirage total de 150.000 qui confirme bien l'intérêt des
lecteurs envers les questions économiques.
M. Charles Josselin s'est félicité de l'intérêt manifesté par nos concitoyens pour l'économie. Il
a déclaré que la question du coton était douloureuse pour lui, dans la mesure où il avait, certes
sous la pression des institutions internationales, accompagné le démantèlement des filières
qui, il est vrai, nourrissaient une corruption d'État mais avaient le mérite de sécuriser la
situation des producteurs. Il a fait part de son adhésion à l'analyse développée par M. Erik
Orsenna, jugeant que la disparition de la structuration sociale associée aux filières de
production du coton était à la source des difficultés actuelles. Il a ensuite mis en avant
l'opportunité que représentait la prochaine révision des accords de Cotonou et, à ce sujet, a
précisé qu'il avait été chargé par la délégation pour l'Union européenne d'un rapport dans cette
perspective, M. Jean-Claude Lefort ayant effectué le même travail à l'Assemblée nationale.
S'inquiétant d'une application prématurée, dès la fin 2007, du principe de libre échange aux
relations commerciales entre l'Afrique et le reste du monde, il a considéré que le coton était au
coeur du sujet. Il a également attiré l'attention sur l'importance du dossier agricole à l'OMC,
qu'il convenait de ne pas sous-estimer. Evoquant la possibilité d'un découplage entre le franc
CFA et l'euro, il a mis en garde contre les conséquences d'un tel bouleversement. Enfin, il a
félicité M. Erik Orsenna pour la mise en place de la fondation qu'il avait présentée.
M. Paul Raoult a jugé que le débat se situait entre les cultures d'exportation et les cultures
vivrières et qu'en privilégiant les cultures d'exportation, les pays africains devenaient
dépendants d'un marché mondial mal maîtrisé. Il s'est donc interrogé sur le fait de savoir si
soutenir la culture de coton améliorerait effectivement le sort de l'agriculteur africain.
M. Philippe Leroy, après avoir souligné le caractère remarquable de l'exposé de M. Erik
Orsenna, a relevé l'importance du rôle que tenait encore l'Etat dans l'économie, même libérale,
notamment sur les questions monétaires. Il s'est ensuite posé la question d'une éventuelle
initiative, lors du prochain sommet de Cannes, pour proposer au Mali un système de
compensation financière lui permettant de résister à la concurrence.
Mme Odette Herviaux a fait valoir que les conséquences de la culture du coton sur
l'environnement étaient connues, notamment en mer d'Aral, et a demandé à M. Erik Orsenna
s'il avait pu aborder cette question lors de son déplacement en Ouzbékistan. Elle a ensuite
relevé la pertinence de sa remarque quant aux limites de la surface agricole utile, évoquant,
dans cette perspective, la possibilité de développer un « productivisme durable ».
M. François Fortassin s'est dit très sensible à la vision insolite de la mondialisation qu'avait
présentée M. Erik Orsenna. Evoquant la baisse continue des cours des matières premières
depuis cinquante ans, il a estimé qu'elle avait conduit à la ruine des producteurs de matières
premières et annonçait des catastrophes à venir, sauf à protéger ces derniers.
Mme Bariza Khiari a observé que, à la différence de ses ouvrages précédents, M. Erik
Orsenna dénonçait dans ce dernier livre les désordres du monde, notamment explicables par «
l'effet papillon » qui désignait les conséquences mondiales d'un mouvement minime quelque
part sur la planète. Elle en a conclu que ce livre, en mettant au jour ces désordres, était « un
livre pour l'action ». Notant que le Mali subventionnait sa production de coton, elle s'est
demandé si l'utilisation de cette subvention au service du développement ne permettrait pas de
fixer la population au Mali et de lui éviter l'exil. Elle s'est également interrogée sur l'avenir de
la culture du coton au regard des progrès de la chimie et sur l'opportunité d'encourager plutôt
les cultures vivrières.
M. Gérard Le Cam a jugé que la guerre alimentaire avait déjà commencé et s'est inquiété de la
baisse des subventions européennes à l'agriculture que laissaient présager les derniers propos
de Mme Mariann Fischer Boel, commissaire européen. Il s'est alors demandé par quels
moyens de substitution l'Europe envisageait de prémunir les agriculteurs contre la perte
consécutive de revenus. Il s'est également enquis des moyens susceptibles de donner à l'OMC
un véritable pouvoir et de réels objectifs, au-delà d'une simple baisse des tarifs douaniers.
Mme Evelyne Didier a remercié M. Erik Orsenna pour son exposé qui avait permis à la
commission de partager avec lui ce voyage peu banal. Elle a considéré que le succès de son
livre était lié au besoin de nos contemporains de comprendre les mécanismes à l'oeuvre. Elle a
également soulevé la question de l'opportunité d'une démarche plus préventive que curative.
En réponse, M. Erik Orsenna a fait part de plusieurs de ses convictions :
- la question de l'agriculture est centrale dans la mesure où elle cristallise le rapport des
peuples à leur identité ainsi qu'au temps qui passe et au temps qu'il fait, et qu'elle est le point
d'articulation entre l'espace et le temps. La capacité d'un peuple est liée à la relation de ce
peuple au temps : relation circulaire en Afrique, relation linéaire au Brésil, combinaison des
deux en Chine, qui veut retrouver la place qui était la sienne il y a trois siècles... ;
- s'agissant des enjeux environnementaux, deux catégories de coton doivent être distinguées :
les cotons pluviaux, cultivés au Brésil, et les cotons irrigués tels ceux cultivés en Ouzbékistan,
chacune de ces catégories n'ayant pas la même relation à l'eau, sans même évoquer leurs
diverses relations aux insecticides et pesticides desquelles dérivait le recours aux
biotechnologies végétales ;
- le bas prix des matières premières doit être rapproché du faible coût de transport port à port
des produits échangés mondialement, ce dont profitent les acteurs jouant de la concurrence
mondiale. Cela plaide encore pour l'agriculture qui, du fait qu'elle est liée à une terre, assigne
à résidence les producteurs ;
- il serait préférable d'avoir des filières textiles en Afrique, néanmoins incapables d'exister
sans une protection étatique rendue impossible par la corruption et par ailleurs fragilisées par
les effets pervers des actions caritatives prenant la forme de dons de vêtements. La parité du
franc CFA constitue assurément une protection mais, dans la mesure où elle condamne à
l'assistance, elle mérite débat ;
- 2007 sera une année capitale puisque sera définie la politique européenne de coopération
reposant sur les accords de partenariat économique (APE).
Pour conclure, M. Erik Orsenna a proposé de servir de relais, par exemple par voie de presse,
aux interrogations des sénateurs, comme celles qu'ils ont pu opportunément soulever à
l'occasion de leurs travaux sur les biotechnologies.
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