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Synthèse "Acquisition et Dysfonctionnement" (SCLF14 TC), Licence 3, AMU, Faculté ALLSHS d'Aix-en-Provence
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28.03.15
des mots et leur importance. L’explication des mots permet d’éviter un mauvais emploi du vocabulaire,
comme pour les paronymes « agonir » et « agoniser ». Ce procédé permet aussi de pallier le manque de
vocabulaire donc d’éveiller la curiosité des enfants. De plus avec la petite phrase « je t’aime », l’auteur met
en avant l’aspect sémantique et pragmatique des mots qui ont un grand impact sur l’allocutaire et il ne faut
pas les employer à tort ou à travers. L’écrivain rend ludique et didactique la découverte de cette richesse de
la langue, qu’est le vocabulaire. Il renforce cela avec l’énonciation de la « Nommeuse ». Elle correspond à
une vieille dame qui prononce les mots pour continuer à les faire exister ; en d’autres mots, elle redonne
naissance aux mots rares. Lorsque l’héroïne, Jeanne, se rend chez la Nommeuse, elle apprend des mots
rares sans s’en rendre compte grâce à sa curiosité. L’image de la main qui apparaît avec une cloque après le
mot « échauboulure » est un moyen mnémotechnique imagé. Après ce passage, Jeanne décide de se plonger
dans le dictionnaire tous les soirs pour s’évader. C’est par ces procédés que l’auteur veut faire prendre
conscience que le vocabulaire n’est pas juste une très longue suite de mots à apprendre par cœur. Ainsi je
vois dans ce livre deux visées : une pour les enfants et une pour les adultes. Les enfants doivent prendre
conscience que le vocabulaire est enrichissant et essentiel ; quant aux adultes enseignants, ils doivent
réaliser que le dégoût de l’apprentissage du vocabulaire peut venir de leur façon d’enseigner. Les clefs
seraient donc un apprentissage ludique et pédagogique pour susciter la curiosité des enfants. L’auteur
sensibilise à la grammaire en la définissant le plus simplement et astucieusement possible : les mots ont
besoin de règles pour être harmonisés et organisés. Pour expliquer les accords entre les noms, les adjectifs
et les articles, il commence par attribuer un métier au mot qui est de poser une étiquette sur une chose : les
noms. Ils sont compliqués, car ils changent souvent et constituent la plus grande catégorie de mots. Les
articles, quant à eux, annoncent le genre et sont une petite catégorie de mots. Les adjectifs permettent de
déguiser les noms, et se trouvent dans un magasin. Erik Orsenna définit les liens : le nom et l’article sont
indissociables. Une fois l’adjectif choisi, il y a « mariage à la mairie » pour l’accord de l’adjectif avec le
nom. C’est donc une fois de plus grâce à une image que l’auteur explique un point de grammaire. Il va
peaufiner son explication de la grammaire à l’aide de son « usine à fabriquer des mots ». Il y explicite les
catégories grammaticales ainsi que leurs fonctions au sein de la phrase :
- les pronoms sont prétentieux car peuvent remplacer un nom
- les adverbes sont une classe qui se désintéresse de la mairie, ils ne veulent pas de mariage donc sont
invariables
- les verbes sont des maniaques du labeur et sont comparés à des fourmis. L’auteur reprend l’étymologie
des auxiliaires être et avoir : auxilium signifie secours, ainsi on peut dire que les auxiliaires volent au
secours de tous les verbes pour les aider.
- des distributeurs de préposition pour les compléments indirects
- des distributeurs des conjonctions et des interjections.
L’académicien explique des notions de syntaxe comme le premier élément est sujet et le dernier élément
complète l’idée commencée par le verbe. Il faut dater le verbe pour savoir quand cela s’est passé : pour cela
l’écrivain utilise l’image des horloges dont celle du présent, passé (avec distinction entre passé simple et
imparfait avec l’image du diplodocus qui mange tout le temps ou exceptionnellement à cause d’une
indigestion) et celle du futur. L’horloge folle correspond au conditionnel où tout est souhait, désir et
hypothèse. L’auteur présente la grammaire d’une phrase comme un jeu. Il faut attraper dans une volière un
nom, pêcher un verbe dans la fourmilière et prendre à un distributeur un article. L’auteur renforce cette
idée par cette métaphore : « une phrase c’est comme un arbre de noël : tu la décores mais attention à ne pas
trop la charger sinon elle s’écroule ». Il met donc en garde sur les phrases trop longues. Une fois que
Jeanne a su construire une phrase correcte, elle a pu retrouver sa voix. Aussi, on peut y voir l’image