Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (6)
water after 12 H ; advised and fetid amniotic liquid.
Clinical samples were visually very serious, pluri-symp-
tomatic. Septicemic forms were more frequently found
than in the localised forms. Additional medical re p o rt
was not easy to come by in this study. However, a few
bacteriological investigation carried out proved that the
germs discovered were namely of negative gram bacillus
kind in this re s e a rch. Risk factors of infection were
mainly perinatal. We would therefore suggest a revalua-
tion of our sanitary system from top to bottom of the
perionatology with a view to improving the supervision
of parturient women on our hand taking adequate
charge of infectious of the newly born.
Key-words : Newly born, infection, bacteria.
LES INFECTIONS BACTERIENNES NEONATALES
EN MILIEU HOSPITALIER A ABIDJAN
*AKAFFOU E., AMON-TANOH DICK F., LASME E., EHUA-AMANGOUA E., KANGAH D.
* CHU Yopougon 21 BP 632 Abidjan 21 (Côte d’Ivoire).
RESUME
Les infections bactériennes néonatales constituent de
par le monde une affection fréquente et meurt r i è re .
Notre étude avait porté sur 130 cas d’infection colligées
au CHU de Yopougon au cours de l’année 1991. Au plan
épidémiologique,nous avions noté une fréquence de
27,5 % des hospitalisations avec une nette prédominan-
ce masculine et la mortalité était de 24,6 %. Les facteurs
de risque infectieux dans notre série étaient : la rupture
de la poche des eaux supérieure à 12 H, le liquide
amniotique teinté et/ou fétide. Le tableau clinique était
habituellement grave, pluri-symptomatique. Les formes
septicémiques étaient plus fréquemment retrouvées que
les formes localisées. Le bilan complémentaire avait été
de réalisation difficile dans notre contexte. To u t e f o i s ,
sur quelques investigations bactériologiques eff e c t u é e s ,
les germes mis en évidence étaient surtout des bacilles
gram négatif. Les facteurs de risque infectieux étaient
essentiellement d’ordre périnatal dans notre étude.
Nous suggérons une réévaluation de notre système
sanitaire en amont et en aval de la périnatologie en vue
d’une meilleure surveillance de la parturiente d’une
part et d’autre part d’une prise en charge plus adéquate
des infections néonatales.
Mots-clés : nouveau-né, infection, bactéries.
SUMMARY
Neonatal bacterial infection in hospitals
Newly born bacterial infections constitute a fre q u e n t
and deadly infection all over the world. Our re s e a rc h
covers 130 cases of infection collected at the CHU
Yopougon over a period of the whole year of 1991.
Concerning epidemiology, we have discovered a fre -
quency of 27,5 % among in patients with a net pre -
dominance in male cases and mortality rate of 24,6 %.
Risk factors in the series was the rupture of a pocket of
INTRODUCTION
L’infection bactérienne constitue en pathologie néonatale
une situation fréquente et relativement grave dans le mon-
de. En Europe, la morbidité est de 1 à 4 % des naissances
vivantes pour un taux de mortalité de 10 à 40 % (1). En
Afrique, la situation en encore plus préoccupante (2, 3). A
Abidjan, cette affection occupait le premier rang en terme
de morbidité en 1986 (32 % des admissions) et la mortalité
atteignait 52 %. Nous nous proposons de décrire les aspects
épidémiologiques, cliniques et para-cliniques des infections
bactériennes néonatales dans notre structure de travail, afin
d’apporter notre contribution à la réduction de la fréquence
et de la gravité de cette affection.
MATERIEL ET METHODE
Il s’agit d’une étude transversale ayant porté sur les dos-
siers médicaux des nouveau-nés hospitalisés dans le servi-
ce de néonatologie du CHU de Yopougon pour infection
bactérienne, durant la période allant du 1er janvier au
31 décembre 1991. Etait inclus dans l’étude tout nouveau-
né chez qui l’on a retrouvé à l’anamnèse chez la mère : une
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infection urogénitale au troisième trimestre de la grossesse,
une ouverture de la poche des eaux au delà de 12 heures,
une fièvre 48 heures avant l’accouchement, le jour même
ou dans les suites immédiates ; un liquide amniotique
fétide et/ou teinté (en dehors d’une dystocie) ; un accou-
chement à domicile.
Chez le nouveau-né, une prématurité, une souff r a n c e
fœtale sans cause obstétricale. Au plan clinique, bien que
toute anomalie pusse être pathologique, certains signes ont
été jugés d’importance capitale : les troubles de la régula-
tion thermique, les troubles hémodynamiques, les signes
cutanés, digestifs ou neurologiques.
Au plan biologique : la confirmation bactériologique et/ou
l’existence d’un syndrome inflammatoire. L’ a s s o c i a t i o n
d’au moins deux sinon trois critères était nécessaire.
RESULTATS
Les aspects épidémiologique retrouvaient une fréquence de
l’infection bactérienne de 27,5 % soit 130 cas sur 427 nou-
veau-nés hospitalisés. La mortalité était de 24,6 %. Le sex-
ratio était de 1,9 soit 65,4 % de garçons et 34,6 % de filles.
La moyenne d’âge des nouveau-nés à l’admission était de
1,34 jours avec les âges extrêmes de J0 et J35. La répar-
tition des malades selon la provenance montrait que plus
de la moitié de notre effectif provenait des formations sani-
taires autres que le CHU de Yopougon. (Tableau I).
Tableau I : La répartition des malades
selon la provenance
Provenance Effectif %
Maternité du CHU de Yopougon 48 37
Publique 54 42
Autres formations sanitaires Privée 9 7
Domicile 19 14
Total 82 63
Total 130 100
L’analyse des critères amnamnestiques nous a permis
d’identifier deux principaux facteurs de risque qui étaient :
la rupture des membranes supérieures à 12 heures, un liqui-
de amniotique teinté ou fétide (tableau II).
Tableau II : Les facteurs de risque infectieux
Facteurs de risque Fréquence %
Rupture prématurée des membranes 44 33,85
supérieure à 12 heures
Liquide amniotique teinté ou fétide 37 28,46
Fièvre maternelle 22 16,92
Accouchement à domicile 10 15
Les signes cliniques représentés sur le tableau III mon-
traient que les manifestations digestives étaient retrouvées
en première place (102/130 cas), soit chez 78,5 % de nos
patients.
Tableau III : La répartition selon les signes cliniques
Effectif %
Irrégularité thermique 76 58,46
Signes digestifs 102 78,46
Cutanés 74 56,92
Neurologiques 60 46,15
Respiratoires 55 42,30
Hémodynamiques 41 31,54
Les vomissements et la maldigestion (augmentation des
résidus gastriques) étaient les signes d’alarme les plus
fréquemment rencontrés. Les troubles de la régulation
thermique étaient retrouvés dans 58,5% des cas (76/130).
L’hyperthermie 35/76 était aussi fréquente que les hypo-
thermies 41/76 cas. Les signes cutanés occupaient la troi-
sième place, dominés par l’ictère. Dans notre série, environ
46 % des nouveau-nés infectés présentaient un tableau de
s o u ffrance cérébrale et/ou un tableau de détresse respira-
toire, les troubles hémodynamiques étaient retrouvés chez
un tiers de nos nouveau-nés. Il s’agissait essentiellement
d’un allongement du temps de recoloration, d’une pâleur
des conjonctives et des téguments associée ou non à une
anémie dans 50 % (51/102). Les tableaux de septicémie ont
été les formes cliniques les plus fréquentes.
Chez un tiers de nos malades, nous avons retrouvé un foyer
localisé avec une prédominance des atteintes méningées et
cutanéo-muqueuses (tableau IV).
AKAFFOU E., AMON-TANOH DICK F., LASME E.,
EHUA-AMANGOUA E., KANGAH D
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Tableau IV : Les différentes localisations infectieuses
Localisations Effectif %
Méningite purulente 14 10,77
Infection cutanéo-muqueuse 13 10
Omphalite 8 6,15
Broncho-pneumopathie 8 4,62
Ostéo-arthrite 6 4,62
Otite moyenne aiguë 1 0,77
Total 50 46,93
Le bilan biochimique a été réalisé selon les fréquences
notifiées sur le tableau V, qui exprimait également les pour-
centages de résultats positifs.
Tableau V : Faisabilité et positivité du bilan infectieux
Bilan Examens Faisabilité Positive
n % n %
Inflammatoire Hémogramme 102 78,5 12 11,7
CRP 35 26,9 25 71,4
Fibrinémie 22 16,9 4 18,2
Bactériologie Hémocultures 65 50 44 68
ECBU 47 36,2 3 6,4
LCR 40 30,8 13 32,2
Prelevts
périphériques 8 6,2 5 62,5
La répartition des germes selon leur nature montrait une
prédominance de bacilles gram négatif (Tableau VI).
Tableau VI : La répartition des germes selon la nature
Nature des germes Effectif %
Germes de Klebsiella pneumoniæ 31 38,7
contamination Enterobacter cloacae 10 12,5
manu portée Salmonella enteriticia 5 6,3
Pseudomonas aeroginosa 3 3,7
Autres Streptocoques D et B 11 13,6
Escherichia coli 9 11,1
Staphylococcus aureus 5 6,2
Streptococcus pneumoniæ 2 2,5
Méningocoque C 2 2,5
Hæmophilius influenzae 1 1,3
Proteus mirabilis 1 1,3
Total 80 100
COMMENTAIRES
Notre chiffre de prévalence 27,5 % est comparable à ceux
retrouvés dans la littérature africaine, démontrant que l’in-
fection néonatale reste en première ligne dans nos services
hospitaliers. La mortalité enregistrée a régressé depuis les
cinq dernières années mais demeure toujours élevée par
rapport aux résultats des pays nantis (2, 5). Le sex-ratio en
faveur des garçons est relativement élevé, deux garçons
pour une fille même si l’on admet qu’en pathologie pédia-
trique les garçons sont plus souvent atteint que les filles.
La recherche des facteurs de risque présente un intérêt
certain dans l’étude des infections bactériennes. Ils permet-
tent de sélectionner une population cible. La rupture pré-
maturée des membranes et le liquide amniotique teinté
et/ou fétide prédominant dans notre étude ont été égale-
ment cités par d’autres auteurs (5,6). La recherche de l’in-
fection maternelle, situation à haut risque pour le nouveau-
né n’a pas toujours été confirmée dans nos dossiers. La
fréquence des accouchements à domicile demeure trop
élevée. Concernant les tableaux cliniques, notre méthode
de recrutement ne nous a pas permis de distinguer les
infections materno-fœtales des post natales. la moyenne
d’âge de nos malades à l’admission a montré que la majo-
rité de ceux-ci ont été admis avant le troisième jour de vie.
Ce qui laisse suspecter un tableau d’infection materno-
fœtale. La sévérité des tableaux cliniques avec une prédo-
minance des souffrances cérébrales et des détresses respira-
toires a été également mentionnée par l’équipe camerou-
naise (5). Cette situation impose l’existence d’une stucture
de réanimation. La fréquence et la gravité des troubles
digestifs nécessitent le recours à la nutrition parentérale ;
non envisageable de façon satisfaisante actuellement dans
notre unité. Le bilan biologique couplé à l’anamnèse et à la
clinique a permis de poser le diagnostic d’infection
bactérienne.
Certains de nos examens sont de réalisation facile telle que
l’hémogramme, cependant sa contribution au diagnostic
d’infection néonatale est faible dans notre étude,
SCHIRRER J. dans son travail, a signalé que les anoma-
lies hématologiques étaient inconstances et peu précoces.
La protéine C réactive PCR s’est avérée fiable et précise
(7) dans le diagnostic de l’infection bactérienne néonatale.
La rupture fréquente en réactifs explique le faible pourcen-
tage de réalisation de cet examen de coût encore trop élevé
pour les pays économiquement faibles. Les résultats bacté-
riologiques à partir des hémocultures ont permis de confir-
LES INFECTIONS BACTERIENNES… 416
Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (6)
417 AKAFFOU E., AMON-TANOH DICK F., LASME E.,
EHUA-AMANGOUA E., KANGAH D
mer l’infection bactérienne dans la majorité des cas. Les
germes mis en évidence étaient pour la plupart des bacilles
gram négatifs, ce qui ne concordait pas avec la fréquence
supposée des infections materno-fœtales. La question était
de savoir s’il ne s’agissait pas d’une contamination du
prélèvement par le personnel soignant.
L’ é m e rgence des infections dues à des infections nosoco-
miales a été citée dans certaines études en Afrique (10, 9).
CONCLUSION
Les infections bactériennes néonatales demeurent un pro-
blème de santé publique en Afrique Sub-Saharienne,
malgré la baisse du taux de mortalité ces cinq dernières
années. Les facteurs de risque relevés dans notre étude
étaient essentiellement d’ordre périnatal. Le tableau clini-
que était souvent grave. Le bilan biologique permettant de
confirmer le diagnostic n’était pas de réalisation facile.
Cette situation amène parfois le praticien africain à eff e c -
tuer une antibiothérapie abusive et non adaptée, favorisant
l ’ é m e rgence de germes résistants. La lutte contre l’infec-
tion néonatale eu égard aux constats faits lors de cette étu-
de, impose : une réévaluation du système sanitaire avec en
amont, une utilisation plus efficiente des structures et du
personnel déjà existant dans les formations sanitaires de
premier niveau. En aval, une meilleure dotation des labora-
toires dans les structures sanitaires de 3ème niveau, en vue
d’obtenir les examens complémentaires dans les plus brefs
délais. Le tout permettrait une prise en charge adéquate de
l’infection bactérienne néonatale.
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