Médecine d'Afrique Noire : 1998, 45 (6)
Tableau IV : Les différentes localisations infectieuses
Localisations Effectif %
Méningite purulente 14 10,77
Infection cutanéo-muqueuse 13 10
Omphalite 8 6,15
Broncho-pneumopathie 8 4,62
Ostéo-arthrite 6 4,62
Otite moyenne aiguë 1 0,77
Total 50 46,93
Le bilan biochimique a été réalisé selon les fréquences
notifiées sur le tableau V, qui exprimait également les pour-
centages de résultats positifs.
Tableau V : Faisabilité et positivité du bilan infectieux
Bilan Examens Faisabilité Positive
n % n %
Inflammatoire Hémogramme 102 78,5 12 11,7
CRP 35 26,9 25 71,4
Fibrinémie 22 16,9 4 18,2
Bactériologie Hémocultures 65 50 44 68
ECBU 47 36,2 3 6,4
LCR 40 30,8 13 32,2
Prelevts
périphériques 8 6,2 5 62,5
La répartition des germes selon leur nature montrait une
prédominance de bacilles gram négatif (Tableau VI).
Tableau VI : La répartition des germes selon la nature
Nature des germes Effectif %
Germes de Klebsiella pneumoniæ 31 38,7
contamination Enterobacter cloacae 10 12,5
manu portée Salmonella enteriticia 5 6,3
Pseudomonas aeroginosa 3 3,7
Autres Streptocoques D et B 11 13,6
Escherichia coli 9 11,1
Staphylococcus aureus 5 6,2
Streptococcus pneumoniæ 2 2,5
Méningocoque C 2 2,5
Hæmophilius influenzae 1 1,3
Proteus mirabilis 1 1,3
Total 80 100
COMMENTAIRES
Notre chiffre de prévalence 27,5 % est comparable à ceux
retrouvés dans la littérature africaine, démontrant que l’in-
fection néonatale reste en première ligne dans nos services
hospitaliers. La mortalité enregistrée a régressé depuis les
cinq dernières années mais demeure toujours élevée par
rapport aux résultats des pays nantis (2, 5). Le sex-ratio en
faveur des garçons est relativement élevé, deux garçons
pour une fille même si l’on admet qu’en pathologie pédia-
trique les garçons sont plus souvent atteint que les filles.
La recherche des facteurs de risque présente un intérêt
certain dans l’étude des infections bactériennes. Ils permet-
tent de sélectionner une population cible. La rupture pré-
maturée des membranes et le liquide amniotique teinté
et/ou fétide prédominant dans notre étude ont été égale-
ment cités par d’autres auteurs (5,6). La recherche de l’in-
fection maternelle, situation à haut risque pour le nouveau-
né n’a pas toujours été confirmée dans nos dossiers. La
fréquence des accouchements à domicile demeure trop
élevée. Concernant les tableaux cliniques, notre méthode
de recrutement ne nous a pas permis de distinguer les
infections materno-fœtales des post natales. la moyenne
d’âge de nos malades à l’admission a montré que la majo-
rité de ceux-ci ont été admis avant le troisième jour de vie.
Ce qui laisse suspecter un tableau d’infection materno-
fœtale. La sévérité des tableaux cliniques avec une prédo-
minance des souffrances cérébrales et des détresses respira-
toires a été également mentionnée par l’équipe camerou-
naise (5). Cette situation impose l’existence d’une stucture
de réanimation. La fréquence et la gravité des troubles
digestifs nécessitent le recours à la nutrition parentérale ;
non envisageable de façon satisfaisante actuellement dans
notre unité. Le bilan biologique couplé à l’anamnèse et à la
clinique a permis de poser le diagnostic d’infection
bactérienne.
Certains de nos examens sont de réalisation facile telle que
l’hémogramme, cependant sa contribution au diagnostic
d’infection néonatale est faible dans notre étude,
SCHIRRER J. dans son travail, a signalé que les anoma-
lies hématologiques étaient inconstances et peu précoces.
La protéine C réactive PCR s’est avérée fiable et précise
(7) dans le diagnostic de l’infection bactérienne néonatale.
La rupture fréquente en réactifs explique le faible pourcen-
tage de réalisation de cet examen de coût encore trop élevé
pour les pays économiquement faibles. Les résultats bacté-
riologiques à partir des hémocultures ont permis de confir-
LES INFECTIONS BACTERIENNES… 416