LYCEE CHAPTAL
Paris VIII°
Classe Préparatoire Littéraire : 2ème année
PROGRAMME D’HISTOIRE SPÉCIALITÉ 2016-2017
PRÉPARATION D’ÉTÉ : BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
En Histoire Spécialité, la session 2017 du concours de la BEL porte sur 2 questions :
ROME ET CARTHAGE DU PREMIER TRAITE ROMANO-PUNIQUE A LA FONDATION
DE LA COLONIA IULIA CONCORDIA KARTHAGOS (Ve Ier s. av. J.-C.)
LA GUERRE DE CENT ANS (1328-1453)
En raison de la date des vacances de printemps, la préparation des écrits doit être terminée fin mars ; aussi,
il est fortement recommandé d’entreprendre l’étude des DEUX nouvelles questions, dans les grandes
lignes, avant la rentrée de septembre. Les indications qui suivent, associées à la lettre de cadrage de
l’ENS Lyon1, cherchent avant tout à faciliter vos premières recherches.
ROME ET CARTHAGE DU 1er TRAITE ROMANO-PUNIQUE À LA FONDATION DE LA
COLONIA IULIA CONCORDIA KARTHAGO (Ve Ier s. av. J.-C.)
BIBLIOGRAPHIE :
Généralités sur l’Histoire de Rome :
BADEL (Christophe), La République romaine, Paris, PUF, coll. Licence Histoire, 2013 (Bibliographie ENS)
CHRISTOL (Michel), NONY (Daniel), BERRENDONNER (Clara), COSME (Pierre), Rome et son
empire, Paris, Hachette, coll. HU Histoire, 2014, 5e édition. (Complet, accessible, agréable à lire et à utiliser)
Généralités sur l’Histoire de Carthage :
Les Collections de l’Histoire N°70, janvier-Mars 2016, De Carthage à Tunis. 3000 ans d’exception. (Chapitres 1
« Carthage et le monde punique » ; Chapitre 2 « Une riche province romaine »)
Pour approfondir :
NICOLET (Claude) dir., Rome et la conquête du monde méditerranéen, t. II, Genèse d’un empire, Paris, PUF,
coll. "Nouvelle Clio", 1989, 2e édition.
MISE EN PLACE DES GRANDS AXES DE LA QUESTION :
Analysez les termes de l’intitulé de la question, cette réflexion vous conduit à cerner votre étude, il s’agit
de :
L’Histoire des relations de deux Etats sur la longue durée (dates entendues avant J.-C.) :
- 509 : premier traité entre Carthage et Rome (devenue à cette date une république), limitant les
zones d'influence de chacun : les Romains n'ont pas le droit de naviguer au-delà du « Beau
Promontoire » (c'est-à-dire au sud du cap Bon). C’est le temps de la toute puissance de la Carthage
punique.
- 42/29 : fondation de la Colonia Iulia Concordia Karthago ; renforcée en 29 par Octave. Après la
destruction de Carthage par les Romains en 146, vient le temps, dans la 2e moitié du Ie s. de la
refondation d’une Carthage romaine.
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1!http://www.ens-lyon.fr/session-2017/ Voir rubrique Programme, présentation des questions d’Histoire ancienne et d’Histoire médiévale
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Donc, il s’agit de l’étude de la nature et de l’évolution de ces relations, notez que la place première
accordée à Rome sur Carthage dans l’intitulé laisse entendre que, pour nos sources, Carthage « entre »
dans l’Histoire en entrant dans l’Histoire de Rome ; que l’expansion romaine conduit bientôt au contact
puis à la confrontation militaire, politique et culturelle avec Carthage, une confrontation dont Rome sort
victorieuse.
Evolution des relations Rome / Carthage :
-Ve IIIe siècles : toute puissance de Carthage, cité phénicienne fondée dans le dernier quart du IXe
siècle par Tyr en Afrique du Nord. L’affaiblissement de Tyr, lui permet de gagner son indépendance dans
la 2e moitdu VIIe siècle. Carthage étend alors son influence en Méditerranée occidentale et en Afrique
sans rencontrer grande résistance sauf en Sicile face aux Grecs (guerres gréco-puniques ou guerres siciliennes)
pour le contrôle de la Méditerranée occidentale entre 600 et 265.
Nature pacifique des premiers contacts avec Rome matérialisés par la conclusion d’un ensemble de traités
depuis 509 jusqu’en 279, délimitant les sphères d’influence de chacun.
N’oubliez pas que cette période correspond pour la Rome républicaine à un temps d’édification politique et
spatiale : au Ve siècle, au sein de la ligue latine, Rome guerroie contre ses voisins. Ayant acquis la
suprématie, elle se lance à partir de 343 à la conquête de la péninsule italienne qu’elle contrôle pleinement
en 272 avec la chute de Tarente ; commence alors un contact plus direct avec la puissance carthaginoise
(proximité avec la Sicile) et le temps des griefs et des guerres.
-Milieu IIIe milieu IIe s. : les guerres puniques pour le contrôle de la Méditerranée occidentale (cf
carte infra) :
1e guerre (264-241) : enjeu = détroit de Messine. Carthage vaincue, perte de la Sicile puis de la Sardaigne
et de Malte. Cependant les Carthaginois s’établissent en Hispanie entre 237 et 206 ; en 226 le traité de
L’Ebre signé avec Rome fait du fleuve, la frontière entre influences romaine et carthaginoise en Hispanie.
2e guerre (218-201) : origine = Hannibal, qui cherche à consolider les positions carthaginoises en
Hispanie, assiège Sagonte, alliée de Rome. Cette guerre se double pour Rome de la 1e guerre de
Macédoine (215-205) en raison de l’alliance nouée entre Hannibal Barca et Philippe V de Macédoine.
La victoire de Rome à Zama (Scipion l’Africain) fait perdre à Carthage ses possessions hispaniques, sa
flotte, son indépendance en politique extérieure …
Problème pour les Romains = la rapidité du relèvement économique de Carthage qui a concentré ses
investissements sur la seule activité commerciale et en sort enrichie.
3e guerre (149-146) : casus belli provoqué par Massinissa, roi de Numidie, allié de Rome. Pour défendre
son allié contre les Carthaginois, Rome intervient à Carthage ; violence de l’assaut donné au printemps
146 (Scipion Emilien, présence de Polybe) Carthage est détruite et brûle pendant 17 jours. La cité est rasée,
pillée par les soldats romains.
-Carthage romaine (146-42/29) :
146 : Scipion Émilien « consacre » le territoire de Carthage et ouvre ainsi la voie à la création de la
province d’Afrique. Etendue sur 25 000 Km2 , la province est protégée des Numides par la Fossa regia ou
fossé de Scipion, sa capitale est Utique, alliée de Rome et rivale de Carthage.
L’emplacement de Carthage est maudit (caractère légendaire de l’épandage de sel pour en stériliser le sol ). Le sol
est en fait dédié aux divinités chtoniennes et à Jupiter. Les cités africaines alliées de Rome reçoivent
l’autonomie interne et l’ancien territoire de la chôra punique devint un ager publicus loué à des Romains
contre rétribution ou laissé aux Libyens en échange d’un tribu.
Ultérieurement, l’évolution désavantageuse du site d’Utique oblige les Romains à relever Carthage pour en
faire la capitale de la province d’Afrique.
En 122, en pleine crise de la République romaine, Caius Sempronius Gracchus propose d’établir 5 000
colons romains sur l’ancien site de Carthage, la fondation prenant le nom de Colonia Iunonia Karthago, ce
projet provoque la perte du tribun du peuple.
Repris par Jules César, le projet est réalisé par Octave en 42 en pleine guerre civile à Rome, sous le nom de
Colonia Iulia Concordia Karthago. La colonie est renforcée en 29 et plus tard la propagande impériale
(Enéide), dont l’Énéide, interprète l’événement comme un signe de réconciliation et de retour de la
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concorde. La refondation de Carthage favorise la politique de romanisation de l’Afrique du Nord, espace
sous influence punique et numide.
MISE EN SITUATION PAR LA LECTURE DES SOURCES LITTÉRAIRES :
Il ne s’agit en aucun cas d’une lecture exhaustive mais du parcours de quelques extraits sur des évènements
significatifs :
Principaux auteurs :
Polybe, Histoires.
Tite-Live, Abrégés de l’Histoire romaine ou Periochae.
Appien, Histoire romaine, VII (Le livre d’Annibal : sic) et VIII (Le livre africain).
Plutarque, Vies parallèles, surtout Fabius Maximus et Claudius Marcellus.
Silius Italicus, La guerre punique.
Auteurs moins réputés mais intéressants pour avoir utilisé des sources aujourd’hui perdues :
Florus, Œuvres.
Eutrope, Abrégé d’histoire romaine.
Orose, Histoires (Contre les païens).
LA GUERRE DE CENT ANS (1328-1453).
BIBLIOGRAPHIE :
Afin d’insérer cet événement dans la période du Moyen-âge :
- BALARD (Michel), GENÊT (Jean-Pierre), ROUCHE (Michel), Le Moyen-âge en Occident, Paris,
Hachette, coll. HU Histoire, éd., 2011
S’agissant plus particulièrement des XIV et XV° siècles :
- DEMURGER (Alain), Nouvelle Histoire de la France médiévale, T.5, Temps des crises, temps des
espoirs, XIV°-XV° siècles.
- BOVE (Boris), Le temps de la Guerre de Cent Ans, 1328-1453, Paris, Belin, coll. « Histoire de France »,
2009 avec réédition compacte en 2014 (très complète, mais un peu onéreuse)
Sur la Guerre de Cent Ans elle-même :
- CONTAMINE (Philippe), La Guerre de Cent Ans, Paris, PUF, coll. « QSJ » N°1309, éd., 2010.
(pratique, permet de bien assimiler la chronologie)
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- ALLMAND (Christopher), La Guerre de Cent Ans : l’Angleterre et la France en guerre 1300-1450, Paris,
Seuil, coll. « Points », rééd. 2015 (manuel de référence, clair, synthétique, agréable à lire)
- MOLLAT DU JOURDIN (Michel), La Guerre de Cent Ans par ceux qui l’ont vécue, Paris, Seuil, 1992
Afin de faciliter votre approche de cette question, vous trouverez une synthèse de la Guerre de Cent Ans
dans ALBERT (Jean-Marc), Petit atlas historique du Moyen-âge, Paris, Colin, coll.U, 2006, Fiche N°31,
pp.130-133. A consulter en bibliothèque.
• MISE EN PLACE DES DONNÉES MAJEURES :
Vos lectures estivales ne seront réellement profitables que si vos prises de notes s’appuient sur :
!Un support cartographique. Cette question ne peut s’étudier sans cartes : il vous faut sous les yeux les
cartes du royaume de France, siège majeur de ce conflit, en :
- 1337 : le royaume de France au début du conflit
- 1360 : royaume réduit d’un tiers après le traité de Brétigny de 1360.
- 1380 : la politique de reconquête de Charles V.
- 1420-1429 : royaume déchiré en 3.
- 1461 : le royaume de France au début du règne de Louis XI
! L’étude de la Guerre de Cent Ans ne peut se faire sans tableau chronologique, outil indispensable pour
vous faciliter la tâche.
! Par ailleurs, la période utilise un vocabulaire spécifique, celui du monde féodal (seigneur, vassal,
hommage, fief, etc.), celui de la guerre (ost, chevauchée, armes de guerre, etc.), celui de l’Église, etc., que
vous rencontrerez à travers vos lectures et qui doit vous porter systématiquement vers un lexique ou un
dictionnaire du vocabulaire médiéval afin d’en préciser d’abord le sens, de le mémoriser ensuite.
!Enfin, prenez le pouls de l’époque à travers la fréquentation des sources contemporaines : cf la lettre de
cadrage de l’ENS (Jehan Froissart ; Jehan de Venette ; Le Journal d’un Bourgeois de Paris ; Thomas Basin…)
Se profile donc une période estivale bien remplie, entre stages, jobs d’été, nécessaire repos et tout aussi
nécessaire préparation de la rentrée de septembre.
Rappelez-vous que l’année de khâgne est très intense et passe très vite ; alors pour ne pas la traverser
stressé(e) en permanence, pour la vivre « confortablement » et y trouver un réel agrément (mais oui !), il
faut la préparer dès maintenant comme on prépare bien à l’avance un voyage au long cours pour se
prémunir des écueils et arriver sain(e) et sauf (ve) dans le « port » de votre choix.
Pour autant, bonnes vacances à tous,
Mme Michèle Dechenoix
!!
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