
LA HOUILLE BLANCHE
Couplage en parallète. — La place nous manque pour
développer ce côté si important de la question.
La théorie montre que les alternateurs compound» se
couplent en parallèle comme les autres. Mais il faut signaler
à leur actif l'avantage suivant :
La réaction, dans un alternateur ordinaire, étant limitée
par la chute de tension, sa période d'oscillation naturelle
est bien plus courte que celle d'un alternateur compound
de même moment d'inertie qui peut être réalisé avec une
réaction beaucoup plus forte. Par conséquent, en dehors de
la légèreté qu'ils présentent par eux-mêmes, les alternateurs
compounds exigent des volants moins lourds pour le cou-
p'.agc en parallèle, lorsqu'ils sont conduits par des machines
à vapeur.
Avantage du système adopté. — En dehors des considé-
rations générales par lesquelles nous avons débuté, cette
étude nous permet d'insister sur quelques avantages parti-
culiers.
Contrairement à ce qui se passe lorsqu'on emploie un
réglage automatique de la tension (manœuvre d'un rhéostat
au moyen d'un automate), avec un compoundage propre-
ment dit tel que celui qui nous occupe, la self-induction des
inducteurs ne peut entrer en jeu ; il n'y a pas sensiblement
de variation de flux dans l'alternateur; il y a simplement,
sous flux constant, des ampèretours d'induit et d'inducteur
qui se font équilibre à chaque instant. Les variations de
courant dans l'inducteur sont donc instantanées, sans retard
sur celles du courant dans l'induit.
Nous avons vu plus haut la relation entre le nombre des
balais et des pôles de l'excitatrice et le nombre des pôles de
l'alternateur. Un alternateur de 8 ou 10 pôles peut avoir
une excitatrice à 4 pôles.
Un alternateur de 12, 14, i(> pôles peut avoir une excita-
trice à
(>
pôles.
Un alternateur de i(>,
18,
20,
22 pôles peut avoir une exci-
tatrice à 8 pôles.
La commutatrice aurait autant de polos que l'alternateur,
et autant de balais que de pôles, ce qui suffirait seul à la
rendre inapplicable indépendamment d'autres considé-
rations.
Pour les alternateurs volants, ayant 40 ou 80 pôles, un
seul renvoi par engrenage suffit; la commutatrice en exige-
rerait deux.
Enfin, étant donné que l'excitation alternative de l'excita-
trice est isolée de son induit, on peut la construire pour une
tension quelconque, jusqu'à 3ooo volts comme un stator à
champ tournant, sans compromettre la sécurité et en faisant
l'économie d'un transformateur abaisseur.
Le rotor, dont l'enroulement peut être constitué par
trois nombres de spires seulement, se construit aussi simple-
ment qu<; celui d'une dynamo ordinaire. Le bobinage sur
forme est employé à cet effet.
En résumé, la solution de compoundage que nous
avons adoptée peut s'appliquer presque universellement.
On verra plus loin qu'elle a été appliquée à des machines
ayant des vitesses comprises entre 6b et
1000
tours par
minute, et pour les tensions les plus variées jusqu'à
3200
volts.
APPLICATIONS.
Le premier alternateur réalisé en 1800, fut un modèle
d'expérience. Il était d'environ 10 kilowatts, 5o périodes,
120
volts, 750 tours pa- minute, 8 pôles, accouplé avec une
excitatrice à 2 pôles qu'un renvoi par engrenages faisait
tourner à
1 5oo
tours.
MM.
&
Fig. 4. — ARDOISIKRKS r>E i.'ANJOU.
UN
DUS DEUX ALTKRXATKURS COMPOUNDS DE bo KILOWATTS
1:1 LÎ.XCITA'I RIO: COMMUNE
Les expériences faites sur cette machine ont permis ce
vérifier complètement les déductions de la théorie.
Aujourd'hui, ces alternateurs compound.-, sont construits
par la maison Bréguet pour la France, et par la Société des
Applications de l'électricité de Liège pour la Belgique.
Le premier specimen construit par la maison Bréguet est
celui de l'Exposition Universelle de
¡000;
700 kilowatts,
230
tours, bo périodes,
2400
volts (fig. 3).
Le second esten service, depuis près de trois ans, à b
Société des Ardoisières de l'Anjou. C'est le premier alter-
nateur compound qu; ait fait un service régulier et suivi en
Europe.
La figure 4 montre cette machine qui est, en réalité, un
double alternateur destiné à être accouplé à une turbine
de Laval. L'un d'eux subsiste seul sur la figure; c'est celui
qui conduit l'excitatrice. Il y a donc une excitatrice et un
transformateur de compoundage pour les deux alternateurs.
Ceux-ci sont du type « homopolaïre » ou à fer tournant, qu*
s'applique particulièrement bien à la vitesse de
1000
tours
par minute, et donnent du courant triphasé à
1
j 5 volts,
bo
périodes.
Un groupe identique, au voltage près, a été fourni aux
mines de Riosa-Gijon (Espagne1.
Un alternateur compound de petites dimensions, triphasé,.
3oo
tours, 20 kilowatts, fonctionne depuis deux ans à U
chocolaterie Mcnicr à Noisiel.Cet établissement possède une
distribution de force très importante réalisée par la maison
Bréguet. L'usine centrale étant arrêtée le dimanche, «c
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