Il y a eu naissance de la muse
,
d’après
Threesome, Birth of ction
, d’Imane Djamil
Le langage et ses interminables paradoxes.
Le langage, l’un des moyens d’expression les plus efcaces, est aussi ce qui condamne la liberté
d’expression à n’être contenue que dans un microcosme langagier.
Threesome, birth of ction
,
c’est d’abord une histoire d’amour avec la photographie. Partisane d’une pensée empirique, je
ne conçois pas de théorie sans expérience sensible. Adepte de la métaphore, j’aime comparer
la photographie (Une photographie) à un enfant. Une photographie se fonde sur une réalité
instantanée et nécessite trois éléments indubitables. L’auteur, l’appareil photo et le sujet ou
contexte. C’est le stade préliminaire d’une photographie. Puis arrive le moment de la rencontre
avec la photographie, le moment auquel le cordon ombilical est rompu, se sépare de sa
condition d’existence, pour devenir un objet indépendant. Le moment auquel la photo apparait
intégralement, et que nous la tenons entre les mains. La photographie, enfant mystérieux qui
évolue et se construit, au grand malheur de chaque parent, indépendamment de son origine.
Entamé lors du contact révélateur avec une photographie prise pendant mon errance Européenne,
Threesome, birth of ction
est caractérisé par un goût pour la fabulation, l’imagination. Il y a eu
moi, il y a eu mon appareil photo. Il y a eu un sujet, il y a eu reproduction. Il y a eu la naissance
d’un enfant, d’une photographie, qu’on pense connaitre pour avoir été au moment de sa
conception, mais qui nous échappe des doigts, jusqu’à nous hanter. Il y a eu naissance de la
muse. Cette photographie a, par la suite, elle-même déclenché un phénomène reproductif, tant
dans ma production poétique que dans mes actes journaliers. Cette multiplication d’éléments
dérivés, j’ai voulu en publier une partie ici, dans
Threesome, birth of ction
.
Revenons au langage et à ses paradoxes.
J’écris des poèmes. À Tarfaya, à Tanger. À Berlin et Konya. À Sarajevo, à Dubrovnik ou Reykjavik.
La poésie, un lieu serein, malgré le bouillonnement qui enamme les gorges de ses particules, et
qu’elles-mêmes provoquent ensuite chez d’autres corps. Serein car il est la chambre intime dans
laquelle la réconciliation entre nature (soi) et culture (le langage) est à son paroxysme. Qu’elle
soit parnassienne ou engagée, toujours est-il que la poésie est le lieu hétérotopique dans lequel
les mots ne sont pas contraints de cohabiter, mais se plaisent à le faire. Et s’il arrive parfois qu’ils
se chamaillent, cela ne fait rien, leur confrontation n’est que plus belle lorsqu’elle est dangereuse.
Fidèle à mon âge, j’ai sélectionné 19 textes, car 19, de par son un rigide et son neuf serpentin
réfute la binarité, et tangue irrévérencieusement entre deux mondes.
PRÉFACE DE L’AUTEURE
Cette performance raconte l’histoire d’un jeune photographe qui découvre l’art poétique grâce
à la photographie. Il narre son histoire, l’histoire d’une photo qui lui a révélé les possibilités
poétiques qui sommeillaient en lui. Son histoire, il ne la raconte pas seul. Sa sensibilité artistique
se manifeste à travers une muse bien vivante. Une muse qui l’accompagne et lui susurre à
l’oreille l’inspiration poétique. Elle lui apporte ce dont il a toujours rêvé, un autre moyen de
pouvoir exprimer son monde.
NOTE D’INTENTION
Il y a eu naissance de la muse
,
d’après
Threesome, Birth of ction
, d’Imane Djamil
Cette performance artistique se base sur le recueil de poème
Threesome, birth of ction
et
sur sa préface ainsi que sur les différentes œuvres photographiques d’Imane Djamil. Nous lui
donnerons la forme d’une déambulation poétique et visuelle.
Le comédien qui interprète le photographe jouera la préface du recueil dans laquelle est
exprimée la volonté d’Imane de devenir poète. Lors de la performance, il sera le guide du public,
lui proposant de voir les différentes photos de l’exposition. Il sera aussi amené à construire la
scénographie de l’exposition sous le regard attentif du public, installant pendant la performance
les œuvres photographiques dans l’espace. Il sera également muni d’un appareil photo polaroïd
pour prendre des photos tout au long de la performance, en particulier lorsque la muse prendra
la parole. Ces polaroïds alimenteront l’exposition d’origine et permettront de montrer au public
le processus créatif du photographe.
La comédienne qui interprète la muse déclamera les poèmes du recueil à chaque fois qu’une
photo est présentée. Elle déambulera avec le public pour que les poèmes leur parviennent de
l’intérieur. La poésie sera déclamée de différentes façons. Tantôt jazzy, tantôt lyrique, chaque
poème aura sa propre musicalité. Nous nous inspirerons des conditions dans lesquelles Imane
les a écrits. Nous voulons aussi que les poèmes mettent en relief les différentes photographies de
l’auteur. De cette façon la poésie et la photographie s’enrichiront mutuellement. La convergence
des arts produit une certaine force artistique, c’est ce que nous mettrons en place lors de la
performance.
Au fur et à mesure, la déclamation poétique donnera naissance à un chœur. Le photographe
trouvera le courage de dévoiler au public son monde intérieur. Il rejoindra sa muse pour former
ce chœur et trouvera, à la toute n, la force d’assumer seul le fruit de son inspiration.
Notre but, à travers cette proposition artistique, est de créer une exposition vivante. La performance
sera travaillée en amont mais s’adaptera à chaque lieu dans lequel elle sera représentée.
NOTE DE MISE EN SCÈNE
CONTEXTE ARTISTIQUE DU PROJET
La rencontre entre Imane Djamil, jeune poétesse et photographe, et la
Compagnie du Crépuscule
s’est faite suite à un appel à projet lancé par l’association Igloù dont le but premier est de créer
des liens entre des auteurs émergeants et des artistes issus du spectacle vivant.
Cet appel à projet avait pour objectif la réalisation du festival Premier Séjour qui a eu lieu au
Pavillon des Canaux, lieu parisien atypique se situant au bord du canal de L’Ourcq. Lors de cet
événement, plusieurs performances d’une quinzaine de minutes ont été présentées au public
qui avait la possibilité de âner entre ses différentes propositions artistiques.
Cette association artistique entre la
Compagnie du Crépuscule
et Imane Djamil a donné
naissance à une forme artistique qui mélangeait poésie, théâtre et photographie s’nspirant du
recueil de poème
Threesome, birth of ction
et qui a été présenté au public pendant le festival
Premier Séjour. Cette performance a pour nom :
Il y a eu naissance de la muse
.
Suite à cette collaboration riche en expérience artistique et humaine, nous partageons le désir de
développer cette performance dans laquelle nous souhaitons interpréter la totalité des poèmes du
recueil lors d’une exposition des œuvres photographiques de cette jeune et talentueuse poétesse.
La performance est actuellement programmée a l’
Uzine
, espace de création et d’échange
artistique à Casablanca, Maroc.
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