Case study Bongrain Groupe 1 Murielle NGUIMPI | Florent GAMBIER | Simon ZHUKOVSKY | Franco TAPIA Sommaire I. Présentation de l’entreprise ....................................................................................2 1.1 Présentation générale ......................................................................................... 2 1.2 Principaux événements du Groupe Bongrain entre 2010 et 2012 ..................................... 4 1.3 Principes comptables .......................................................................................... 5 II. Analyse financière et boursière ................................................................................6 2.1 Analyse financière ............................................................................................. 6 a) Compte de résultat consolidé .............................................................................. 6 b) Bilan traditionnel consolidé ................................................................................ 7 c) Bilan : présentation selon la liquidité et la solvabilité ................................................ 8 d) Bilan : présentation selon le capital investi ............................................................. 9 e) Les flux de trésorerie ...................................................................................... 10 f) La marge d'exploitation ................................................................................... 11 g) Asset turnover .............................................................................................. 12 h) After-tax Return On Capital (ROCE ou rentabilité de l'actif économique) ....................... 13 i) RoE (Return on Equity ou rentabilité des capitaux propres) ........................................ 13 j) EVA (Economic Added Value ou Valeur économique ajoutée) ...................................... 14 k) Current ratio ou ratio de liquidité générale et Quick ratio ......................................... 15 l) Debt/ Equity ratio ou ratio d’endettement ............................................................ 16 2.2 Analyse boursière ............................................................................................ 18 a) Share price .................................................................................................. 18 b) EPS/BPA (Earning per Share) ............................................................................. 18 c) PBR (Price to Book Ratio) ................................................................................. 19 d) Divident payout ............................................................................................. 20 e) Dividend Yield .............................................................................................. 21 f) PER (Price Earning Ratio).................................................................................. 21 III. Analyse du bêta ................................................................................................. 23 3.1 Identification des paramètres du bêta en pratique .................................................... 23 3.2 Les choix effectués .......................................................................................... 24 3.3 L’estimation du bêta et des autres paramètres ........................................................ 25 1) Calcul à la main ............................................................................................ 25 2) La fonction « droitereg » ................................................................................. 26 3) Calcul par régression linéaire en utilisant l’utilitaire d’analyse ................................... 26 3.4 La prévision de rentabilités ................................................................................ 28 3.5 Calcul de coût du capital ou WACC ....................................................................... 29 1 I. Présentation de l’entreprise 1.1 Présentation générale Le groupe Bongrain (Euronext Paris : BH - FR0000120107) est une grande entreprise familiale française spécialisée dans la transformation et commercialisation de produits laitiers et également présente dans les branches de la charcuterie et produits de la mer, chocolat et sous-produits dérivés du lait. Elle a été créée en 1956 par Jean-Noël Bongrain et est aujourd'hui le 2e groupe fromager français et un des leaders mondiaux dans le secteur agroalimentaire (5 e mondial). Bongrain a été introduite en bourse en 1980. En 1992, Bongrain acquiert l'Union Laitière Normande, qui était à l'époque un des plus gros producteurs national de produits laitiers. Son conseil d'administration se compose de 11 membres dont 6 sont indépendants. L'entreprise est aujourd'hui dirigée par Alex Bongrain, fils du fondateur, et emploie près de 19 000 personnes dans le monde, dont 14 500 en Europe. Il existe 136 sites de production appartenant au groupe dans 30 pays du monde, dont 36 se trouvent en France. Le chiffre d'affaires du groupe est en constante augmentation sur les 10 dernières années, pour un résultat net très variable sur la même période. Ci-dessous, le tableau indicatif du chiffre d'affaires et du résultat net entre 2004 et 2012 : en millions d'euros Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Chiffre d'affaires 3 305 3 350 3 154 3 419 3 555 3 279 3 570 3 981 4 084 Résultat net part Grp 82,2 62,8 112,1 161,7 38 44,5 81,4 43,6 63,6 Source : données financières officielles En 2012, le groupe Bongrain a généré plus de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont plus des deux tiers en Europe. (cf. ci-contre) Le groupe industriel possède plusieurs dizaines de marques de produits, dont Caprice des Dieux (première marque déposée du groupe), Elle & Vire, Le Rustique, Tartare. Son succès est dû à une stratégie d'innovation permanente, l'internationalisation à une échelle planétaire, et des produits de marques fortes et de haute qualité. Satisfaction des consommateurs, épanouissement des collaborateurs, indépendance 2 et pérennité sont les mots d’ordre de la stratégie responsable et durable de Bongrain depuis la création du groupe. Les produits principaux de Bongrain sont des produits laitiers, dont : Les produits fromagers En Europe, Bongrain est un des leaders sur le marché des produits fromagers mondial. Egalement numéro 1 en Allemagne et co-leader en France, les 2 pays en Europe où la consommation de fromage est la plus grande. L’évolution du chiffre d’affaires est positive en France où le Groupe développe un portefeuille de marques leaders dans toutes les familles de fromages et pour tous les usages : pâtes molles avec Caprice des Dieux, Coeur de Lion, Le Rustique, Saint Albay, fromages bleus avec Saint Agur et Bresse Bleu, fromages frais avec St Môret, Tartare, Carré Frais, Apérivrais, le Fromage à la Crème Elle & Vire, fromage à raclette avec RichesMonts, etc. Des produits phares sont récompensés au Concours Général Agricole : Raclette RichesMonts (médaille d’or 2012), Maroilles Fauquet (médaille d’or 2013), Saint Agur (médaille d’argent 2013), Boursault (médaille de bronze 2013). En Allemagne, 6 des 12 marques les plus vendues appartiennent à Bongrain, une position de leadership renforcée en 2012 par rapport aux années précédentes. 3 de ces marques sont produites en France pour le marché allemand (Géramont, St Albray, Fol épi), et les 3 autres sont produites en Allemagne (Bresso, Brunch et Milkana). Dans le reste de l’Europe, Bongrain confirme sa position de leader, qui toutefois varie selon les pays. En effet, la situation est plus difficile en Hongrie du fait de la crise économique et en Pologne où la pression des marques de distributeurs s’est renforcée. Biser en Serbie résiste sur son marché malmené. Par ailleurs, les marques présentes dans d’autres pays confortent leurs parts de marché (par exemple Pribinacek, Liptov et Apetito en Slovaquie, Lucina et Kral Syru en République Tchèque), et les lancements de nouvelles marques prennent de bons départs (comme Milkana en Russie). Au niveau mondial, les marques de Bongrain bénéficient d’un positionnement premium sur notamment sur le marché américain (marques Alouette, Chavrie, Îlede-France, Saint Agur, Saint André) et russe (Milkana). Malgré un contexte économique difficile dans certains pays, les marques maintiennent leurs positions sur leurs marchés. 3 Autres produits laitiers Bongrain s’appuye sur une connaissance approfondie des modes opératoires des professionnels pour apporter des solutions de haute qualité conçues et testées avec la contribution de professionnels. De la crème à foisonner à la tenue sans égale aux crèmes de cuisson à fort pouvoir de liaison, du dessert traditionnel aux entremets élaborés, du beurre extra-sec au spécial tartinables, des fromages de plateau aux ingrédients à cuisiner, Bongrain enrichit constamment son offre pour servir plus complètement ses clients : hôtels, restaurants, pizzerias, cafétérias, boulangers-pâtissiers, traiteurs et restauration collective. Le Groupe propose également aux industries de l’agroalimentaire, de la diététique et de la santé une large gamme de solutions fonctionnelles et nutritionnelles. Ses recettes, ses savoir-faire et ses technologies lui permettent de satisfaire leurs besoins spécifiques avec des ingrédients de haute qualité. 1.2 Principaux événements du groupe Bongrain entre 2010 et 2012 2010 2010 a été une année active en matière de croissance externe avec l’acquisition d’une grande marque de fromage à cuisiner en Allemagne et des prises de participations en Suède, en Roumanie et en Italie. Acquisition de l’activité Brunch (Allemagne), appartenant auparavant à Unilever Acquisition de la société Delaco (Roumanie), consolidée en intégration proportionnelle Acquisition de la société Food Garden (Suède), consolidée en intégration globale Bongrain est entré au capital du groupe italien fromager Giovanni Ferrari et en détient à présent 27%. Cession de l’activité lait de consommation de la société française Derval Les acquisitions de filiales et d’intérêts minoritaires s’élèvent à 80,9 millions d’euros en 2010 contre 10,9 millions d’euros en 2009. Le résultat net des activités cédées, en cours de cession ou abandonnées s’établit à -0,1 million d’euros (contre –0,3 million d’euros en 2009). 4 2011 En janvier 2011, Bongrain a signé un protocole d’accord pour racheter les parts de son partenaire dans Milkaut en Argentine. En février 2011, Bongrain acquiert la société Milkaut dans laquelle le Groupe détenait auparavant une participation minoritaire. Acquisition en octobre 2011 la société Sinodis Limited. Les acquisitions de sociétés s’élèvent à un montant total de 35.3 millions d’euros pour 2011. Le résultat net des activités cédées, en cours de cession ou abandonnées est non significatif pour 2011. A titre de rappel, il était de –0,1 million d’euros en 2010. 2012 Bongrain a cédé en novembre 2012 sa participation dans la Fromagerie des Doukkala au Maroc. Les acquisitions de sociétés s’élèvent à un montant total de 8.9 millions d’euros pour 2012. Le résultat net des activités cédées, en cours de cession ou abandonnées est non significatif pour 2012. 1.3 Principes comptables La tenue de la comptabilité ainsi que des principes comptables du groupe Bongrain sont conformes au règlement européen CE n° 1 606/2002 du 19 juillet 2002 relatif à l’utilisation des normes comptables internationales. Les états financiers consolidés du Groupe sont établis conformément au référentiel IFRS tel que publié par l’IASB (International Accounting Standards Boards) et adopté dans l’Union Européenne. Ils sont arrêtés sur la base des comptes individuels de chaque entité constituant le Groupe et retraités pour être en conformité avec les principes comptables qu’il a retenus. Ils ont été établis selon la convention du coût historique à l’exception des actifs financiers disponibles à la vente, des actifs et passifs évalués à leur juste valeur en contrepartie du compte de résultat (instruments financiers dérivés compris), des actifs biologiques ainsi que les actifs et les passifs faisant l’objet d’une couverture de juste valeur. Sauf indication contraire, ces normes ont été appliquées de façon permanente à tous les exercices présentés. 5 II. Analyse financière et boursière 2.1 Analyse financière a) Compte de résultat consolidé En milliers d’euros CHIFFRE D’AFFAIRES Consommations externes Frais de personnel Dotations aux amortissements et provisions Autres charges d’exploitation RESULTAT OPERATIONNEL COURANT Autres charges opérationnelles Autres produits opérationnels RESULTAT OPERATIONNEL= EBIT Charges financières Produits financiers Quote-part de résultat des entreprises associées RESULTAT AVANT IMPOTS Impôts sur les résultats Résultat net des activités poursuivies Résultat net des activités abandonnées ou en cours de cession RESULTAT DE L’EXERCICE Part revenant aux actionnaires de la société-mère Participations ne donnant pas le contrôle RESULTAT PAR ACTION (en euros) Part du Groupe : • de base • dilué Des activités poursuivies : • de base • dilué 31/12/2010 3 570 026 -2 269 749 -671 384 -102 338 -385 465 141 090 -29 559 17 123 128 654 -32 459 14 656 5 086 115 937 -24 506 91 431 -79 91 352 81 395 9 957 31/12/2011 3 981 110 -2 609 990 -726 125 -110 560 -403 766 130 669 -32 302 9 550 107 917 -47 120 15 849 7 833 84 479 -34 293 50 186 10 50 196 43 613 6 583 31/12/2012 4 084 080 -2 610 293 -774 763 -112 586 -437 074 149 364 -41 774 24 449 132 039 -42 099 20 009 6 668 116 617 -43 007 73 610 -41 73 569 63 564 10 005 5,68 5,55 3,07 2,99 4,49 4,34 5,68 5,55 3,07 2,99 4,49 4,34 6 b) Bilan traditionnel consolidé ACTIF En milliers d’euros Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Autres actifs financiers Participations dans les entreprises associées Instruments financiers dérivés non courants Actifs d’impôts différés TOTAL ACTIFS NON COURANTS Stocks et en-cours Clients et autres créances Créances d’impôts Instruments financiers dérivés Autres actifs financiers courants Trésorerie et équivalents trésorerie TOTAL ACTIFS COURANTS Actifs des activités abandonnées ou en cours de cession ACTIFS Notes 12 13 14 15 19 16 17 18 19 20 1.2 31/12/2012 423 810 744 336 45 408 133 534 1 517 79 087 1 427 692 368 538 731 696 14 234 6 154 72 837 416 820 1 610 279 1 283 3 039 254 31/12/2011 417 986 744 552 43 981 136 287 7 403 77 750 1 427 959 357 939 733 085 15 792 5 125 51 626 448 345 1 611 912 1 744 3 041 615 31/12/2010 387 281 709 902 54585 131 619 6 063 78594 1 368 044 314 849 676 339 15 265 4 987 149882 370 246 1 531 568 2 244 2 901 856 31/12/2012 33 091 820 1 106 050 1 139 961 66 862 1 206 823 58 948 455 397 21 2 679 114 454 631 499 821 996 13 019 2 035 363 586 1 200 636 296 1 832 431 3 039 254 31/12/2011 38 953 10 617 1 066 817 1 116 387 64 722 1 181 109 51 660 558 427 26 1 144 110 436 721 693 805 759 9 900 8 076 314 762 1 138 497 316 1 860 506 3 041 615 31/12/2010 47 019 15 794 1 045 563 1 108 376 54 238 1 162 614 51 570 458 698 45 2 646 107633 620 592 722449 5 357 9 413 380773 1 117 992 658 1 739 242 2 901 856 PASSIF ET CAPITAUX PROPRES En milliers d’euros Capital apporté Autres réserves Résultats non distribués CAPITAUX PROPRES PART DU GROUPE Participations ne donnant pas le contrôle CAPITAUX PROPRES DE L’ENSEMBLE Provisions Emprunts et dettes financières non courants Autres passifs non courants Instruments financiers dérivés non courants Passifs d’impôts différés TOTAL PASSIFS NON COURANTS Fournisseurs et autres créditeurs Impôts sur les résultats à payer Instruments financiers dérivés Emprunts et concours bancaires TOTAL PASSIFS COURANTS Passifs des activités abandonnées ou en cours de cession PASSIFS ET CAPITAUX PROPRES Notes 23 24 25 26 28 16 27 28 25 1.2 PASSIFS 7 c) Bilan : présentation selon la liquidité et la solvabilité en milliers d'euros FIXED ASSETS OTHER RECEIVABLES (ACQUISITION) DEFERRED TAX ASSET 2010 1097183 2011 1162538 Colonne3 1168146 194511 78594 189415 77750 181742 79087 NON CURRENT ASSETS 1370288 1429703 1428975 INVENTORIES & ST RECEIVABLES CASH ST FINANCIAL ASSETS 1006453 370246 154869 1106816 448345 56751 1114468 416820 78991 CURRENT ASSETS autres TOTAL ASSETS 1531568 2244 2901856 1611912 1744 3041615 1610279 1283 3039254 en milliers d'euros EQUITY 2010 1162614 2011 1181109 2012 1206823 LONG TERM DEBT PROVISIONS DEFERRED TAX LIABILITY OTHER LONG TERM LIABILITY NON CURRENT LIABILITIES 458698 51570 107633 558427 51660 110436 455397 58948 114454 3349 621250 1486 722009 2996 631795 ST DEBT ST LIABILITY 390186 727806 322838 815659 365621 835015 CURRENT LIABILITIES 1117992 658 2901856 1138497 316 3041615 1200636 296 3039254 TOTAL LIABILITIES 8 d) Bilan : Présentation selon le capital investi en milliers d'euros FIXED ASSETS OTHER RECEIVABLES (ACQUISITION) DEFERRED TAX ASSET PROVISIONS DEFERRED TAX LIABILITY OTHER LONG TERM LIABILITY 2010 1097183 2011 1162538 2012 1168146 194511 78594 -51570 -107633 -3349 189415 77750 -51660 -110436 -1486 181742 79087 -58948 -114454 -2996 NET LT OPERATING ASSETS 1207736 1266121 1252577 INVENTORIES & ST RECEIVABLES ST LIABILITY 1006453 -727806 1106816 -815659 1114468 -835015 NET WC 278647 291157 279453 TOTAL NET OPERATING ASSETS 1486383 1557278 1532030 en milliers d'euros EQUITY 2010 1162614 2011 1181109 2012 1206823 LONG TERM DEBT ST DEBT 458698 390186 558427 322838 455397 365621 CASH ST FINANCIAL ASSETS -370246 -154869 -448345 -56751 -416820 -78991 NET DEBT 323769 376169 325207 1486383 1557278 1532030 TOTAL EMPLOYED CAPITAL 9 e) Les flux de trésorerie 10 11 Tous les chiffres sont estimés en milliers d’euros f) La marge d’exploitation La marge opérationnelle (MOP), ou marge d'exploitation, correspond au rapport entre le résultat d'exploitation et le chiffre d'affaires. Elle permet d’étudier la pérennité de l’entreprise. Elle représente la capacité de l’entreprise à générer des profits uniquement à partir de son activité, sans tenir compte de son résultat financier, des impôts et de son résultat exceptionnel. Si ce taux augmente, alors l’entreprise augmente sa rentabilité. Marge opérationnelle = Résultat opérationnel Chiffre d’affaires 2010 3 570 026 Sales operating profit 128 654 operating margin (%) 3,60% Operating margin 0,036 2011 3 981 110 107 917 2,71% 0,0271 2012 4 084 080 132 039 3,23% 0,0323 Chaque année Bongrain réalise des bénéfices sur ses ventes mais ce bénéfice fluctue. En effet sur 1000€ de dépenses opérationnelles, Bongrain génère 36€ de bénéfice en 2010, 271€ en 2011 et 323€ en 2012. Evolution de la marge op Evolution des ventes Evolutions des coûts 2012-2010 -10,29% 14,40% 14,98% 2012-2011 19,27% 2,59% 2,41% 2011-2010 -24,78% 11,51% 12,27% Ce tableau montre que la marge opérationnelle de Bongrain a baissé de plus de 10% entre 2010 et 2012. Ceci est principalement dû à la nette augmentation des coûts (près de 15% notamment les consommations externes et les frais de personnel). De plus, sur la même période, les ventes et les coûts ont fortement augmenté ce qui amplifie les écarts. Toutefois, les marges opérationnelles sur la période d’étude sont contenues dans une fourchette assez réduite ce qui traduit une pérennité des bénéfices opérationnels. 12 g) Asset turnover Le taux de rendement de l’actif évalue de quelle manière l’entreprise va utiliser ses actifs pour générer des revenus. Ce ratio est un indicateur de l’efficacité avec laquelle une société va déployer ses actifs. Plus le ratio sera élevé, plus les actifs vont générer des revenus. Cependant ce ratio considère uniquement les revenus (et pas les profits). Aussi, ce ratio varie beaucoup d’un secteur à un autre c’est pourquoi il est plus approprié lorsqu’on veut comparer deux entreprises dans le même secteur d’activité. Asset turnover = Sales Capital employed 2010 2011 2012 Capital employed 1486383 1557278 1532030 Sales 3 570 026 3 981 110 4 084 080 2,40 2,56 2,67 Asset TO Nous pouvons immédiatement constater que l’asset turnover ne cesse d’accroitre sur la période d’étude. Entre 2010 et 2012, les revenus ont augmenté de 14,4% pourtant le capital investi connait une légère augmentation de 3,07%. Nous pouvons donc conclure que Bongrain, utilise ses actifs d’une manière plus performante d’année en année. h) After-tax Return On Capital ( ROCE ou rentabilité de l’actif économique) Le ROCE est la rentabilité des capitaux investis après impôts. La rentabilité de l'actif économique est égale au rapport du résultat d'exploitation après impôt sur l'actif économique (= somme des actifs immobilisés additionnée au BFR). Ce taux, qui peut être analysé comme le taux de rentabilité des capitaux propres si l'endettement était nul, est fondamental car il n'est pas affecté par la structure financière de l'entreprise. Toutefois, il s'agit d'un taux comptable qui n'intègre donc pas la notion de risque. Son intérêt dans la prise de décisions financières est donc limité, alors qu'il est très important pour le contrôle de gestion ou l'analyse financière puisqu'il mesure l'efficacité de l'activité de l'entreprise d'un point de vue financier. After tax ROCE = OP* (1-IS) Capital employed 13 Capital employed operating profit IS after tax OP after tax ROCE 2010 1486383 2011 1557278 2012 1532030 128 654 0,333333 107 917 132 039 0,333333 0,333333 85769,3333 71944,6667 5,77% 4,62% 88026 5,75% 2011 pour Bongrain est l’année la moins performante financièrement parlant. Pour chaque euro investi la compagnie génère moins de revenus que les deux autres années. Ceci s’explique par le fait qu’en 2011 plus de capitaux ont été investis et que les bénéfices liés au coût de production ont chuté. i) RoE (Return on Equity ou rentabilité des capitaux propres) La rentabilité des capitaux propres mesure le bénéfice net que l’entreprise génère pour chaque euro investi par les actionnaires. ROE = Résultat net Capitaux propres L'analyse de la rentabilité des capitaux propres doit donc séparer nettement ces deux composantes. En effet, si le recours à l'endettement peut permettre d'obtenir une rentabilité des capitaux propres nettement supérieure à la rentabilité économique, il fait aussi peser un risque financier plus lourd sur les actionnaires, dont l'exigence de rentabilité croît proportionnellement. Sur le long terme, seule une rentabilité économique élevée peut donc permettre de créer de la valeur pour les actionnaires. Net income Equity RoE 2010 91352 1162614 7,86% 2011 50196 1181109 4,25% 2012 73569 1206823 6,10% En 2011, le CA a augmenté mais les dépenses encore plus. De ce fait, les bénéfices liés au coût de production ont considérablement baissé. A l’inverse, il y a eu une augmentation de capital. Donc la capacité de l’entreprise à générer de l’argent sur chaque euro investi a diminué. Cependant en 2012 les bénéfices nets ont augmenté ce qui a eu un impact positif sur la rentabilité des capitaux propres qui a augmenté. 14 j) EVA (Economic Added Value ou Valeur économique ajoutée) L’EVA est une mesure interne de performance qui compare le bénéfice opérationnel net au coût total du capital. En effet, c’est une estimation du profit économique de l’entreprise. Elle représente le bénéfice réalisé par l’entreprise moins le coût de financement du capital de l’entreprise. Son principal avantage est de prendre en compte le risque de l’entreprise. C’est une mesure importante de la valeur actionnariale ayant un lien étroit avec les moteurs de la création de valeur : la croissance et la rentabilité. 2010 2011 2012 ROCE 0,05770339 0,04619899 0,0574571 WACC 0,02982327 0,02889752 0,02903661 CE 1486383 EVA 1557278 1532030 41440,5261 26943,1949 43541,0371 EVA = Net Operating Profit After Tax - (Capital Invested x WACC) Une fois de plus on constate que les chiffres de l’année 2011 sont en dessous de ceux des autres années. Ce qui confirme la performance ralentie de cette année. Toutefois, l’EVA sur les trois années est positive ce qui signifie que l’activité est apte à financer les actifs utilisés et à répondre aux attentes des investisseurs. k) Current ratio ou ratio de liquidité générale et Quick ratio Le ratio de liquidité mesure la capacité d’une entreprise à rembourser ses dettes à court terme (inférieur à un an). Plus ce ratio est élevé plus l’entreprise est apte à rembourser ses obligations. La valeur critique de ce ratio est de 1. Un ratio en deçà de 1 suggère une mauvaise santé financière de l’entreprise. Ceci étant, l’état de faillite n’est pas à annoncer car l’entreprise peut rencontrer des difficultés à se faire payer leurs créances, elle a des périodes de rotation de stocks longues ou alors elle peine à alléger ses obligations. Current ratio = Current Assets Current Liabilities Current Ratio Current assets Current liabilities 2010 1531568 2011 1611912 2012 1610279 1117992 1138497 1200636 1,36992751 1,41582455 1,34118834 15 Chez Bongrain, le ratio de liquidité est supérieur à 1 et est constant sur la durée. Ceci prouve que l’entreprise est apte à honorer ses dettes et donc rassure les actionnaires. Cependant le quick ratio, qui est la capacité de l’entreprise à couvrir ses dettes à court terme uniquement grâce à ses actifs à court terme, donne une autre vision de Bongrain. . Cependant chez bongrain, on est en présence de produits périssables donc de stocks qui sont facilement transformables ou convertibles en liquide. Ainsi, une conclusion hâtive sur la capacité de l’entreprise ou plutôt son incapacité à couvrir ses dettes est à nuancer. Quick ratio = Current assets Inventories current liabilities Quick Ratio Current assets – Inventories Current liabilities 2010 1531568 1006453 2011 1611912 1106816 2012 1610279 1114468 1117992 46,97% 1138497 44,37% 1200636 41,30% En effet ce ratio est largement inférieur à 1 ce qui montre bien que Bongrain se repose majoritairement sur ses inventaires pour couvrir ses dettes. Les actionnaires, en complément d’indicateurs de prise de décisions, s’intéressent à ce ratio car les inventaires ne sont généralement pas facilement convertibles en liquide. Dans le cas d’un ratio inférieur à 1 comme c’est le cas chez Bongrain, les actionnaires peuvent être réticents. l) Debt/ Equity ratio ou ratio d’endettement Le ratio d'endettement indique la part relative des capitaux apportés par les actionnaires et de la dette dans le financement des actifs d’une entreprise. C’est un ratio clé dans l’établissement de l’état financier d’une entreprise. Si le ratio croît, cela veut dire que les actifs sont financés par la dette plutôt que par les ressources propres à l’entreprise ce qui peut être dangereux car un niveau d'endettement supérieur à 80% signifie que l'entreprise est déjà lourdement endettée et donc dépendante. Les créanciers et les investisseurs préfèrent un faible ratio d’endettement car leurs intérêts sont mieux protégés en cas de faillite de l’entreprise. Donc les entreprises avec un ratio d’endettement élevé sont moins enclines à attirer les investisseurs. 16 Debt/Ratio = Net debt Equity 2010 2011 2012 LT debt 458698 558427 455397 ST Debt 390186 322838 365621 Cash 370246 448345 416820 ST financial Assets -154869 -56751 -78991 Total Equity 1162614 1181109 1206823 ND/E ratio 54,49% 41,46% 40,04% Sur la période d’étude, le ratio d’endettement de Bongrain n’a rien d’alarmant. De plus, il décroît. Cela renvoie un signe positif sur le marché et surtout auprès des investisseurs. On peut supposer que l’effort de Bongrain de diminuer ce ratio a été encouragé par son attractivité en deca de la moyenne du marché. 17 2.2 Analyse boursière a) Share price Le cours de l’action résulte de la confrontation des ordres d'achat et des ordres de vente. Il représente la valeur d’une part de l’entreprise. Ceui-ci est une variable déterminante pour les investisseurs car c’est un facteur clé du taux de rentabilité obtenu par l’actionnaire. 2012 45,8 1,3 -5,39% Share Price Dividend Variation 2011 48,41 1,2 -19,65% 2010 60,25 1,6 On s’aperçoit que depuis 2010 le cours de l’action de Bongrain SA ne cesse de chuter. Mais l’on constate un léger ralentissement de cette chute sur l’année 2012. Cette baisse peut être attribuée au fait que le bénéfice net du groupe a lourdement chuté entre 2010 et 2011 pour remonter, en 2012, à un niveau qui reste très inférieur à celui enregistré en 2010. En parallèle nous constatons un dividende par action en 2012 qui reste bien inférieur à celui de 2010. Enfin, le cours d’un groupe est aussi lié à la conjoncture économique. Il est donc important de noter que la situation en France reste difficile avec une évolution défavorable du prix du lait et la difficulté à ajuster les tarifs en conséquence face à la grande distribution. Bongrain ne répercute pas totalement la hausse du prix du lait sur ses tarifs ce qui a un impact négatif sur ses marges. b) EPS/BPA (Earning per Share) L’EPS traduit l’enrichissement théorique pendant l’année de l’actionnaire, rapporté à une action. EPS = Résultat net part du Groupe Nombre total d’actions Net earning (in mln) number of shares (in mln) EPS EPS growth 2012 63,564 14,032930 4,5 46% 2011 43,613 15,432216 2,8 -46% 2010 81,395 15,432216 5,3 18 L’EPS connait une forte baisse entre 2010 et 2011, celle-ci est due au fait que le résultat annuel est en forte baisse pour un nombre d’actions équivalent. On observe une augmentation de l’EPS entre 2011 et 2012 de 46%. Cette augmentation résulte de la baisse du nombre d’actions en circulation ainsi que d’une augmentation du résultat net de Bongrain ce qui a donc un effet positif sur le rapport Résultat net/Nombre d’actions. A noter, si l’EPS remonte pour l’année 2012, il reste tout de même inférieur à celui de 2010. Ce qui est surtout intéressant à analyser c’est le taux de croissance des EPS : plus celui-ci est élevé, plus l'investisseur sera prêt à payer pour la société. Ainsi on peut penser que la croissance de l’EPS entre 2011 et 2012 a lancé un signal positif aux investisseurs et ceci se matérialise notamment par un cours de l’action en nette augmentation depuis le début de l’année 2013 (atteignant 63€). c) PBR (Price to Book Ratio) C’est le coefficient qui mesure le rapport entre la valeur de marché et le montant comptable des capitaux propres. Il permet de comparer la valorisation de la société par le marché à sa valorisation comptable. Le PBR permet de savoir notamment si la valeur d’une entreprise est surévaluée ou sous-évaluée. Market Capitalization (mln) Equity in the books (mln) Price to Book Ratio 2012 707 1206,36 0,586060546 2011 747,0735766 1138,497 0,656192837 2010 930 1 118 0,831848528 Nous constatons que le PBR est inférieur à 1 sur la période 2010-2012 mais aussi qu’il décroit. Cela signifie : - soit que l’entreprise est sous-évaluée sur les marchés, soit que c’est une entreprise qui est sur un secteur en déclin, - que cette valeur ne semble plus être une valeur de croissance pour les investisseurs mais plutôt une valeur de rendement, - mais également que la rentabilité des capitaux propres est inférieur à la rentabilité exigée/espérée par le marché. 19 d) Dividend payout C'est le pourcentage du bénéfice de l'exercice distribué aux actionnaires sous forme de dividendes. Le taux moyen en 2011 de distribution était de 42%. Plus le taux est élevé plus la croissance future des résultats sera faible car l'entreprise a moins de fonds pour investir. Une société en forte croissance a un taux faible voire nul, une société qui arrive à maturité distribue une fraction plus importante de ses bénéfices. C'est le passage du statut de Valeur de croissance à Valeur de rendement pour les investisseurs Total Dividend (in mln) Net income (in mln) Dividend pay-out 2012 63,564 73,569 86,401% 2011 43,613 50,186 86,903% 2010 81,395 91,352 89,100% Le premier élément que nous constatons est que l’entreprise reverse sur les 3 exercices une grosse partie de son résultat net. Cela confirme donc l’hypothèse formulée avec l’analyse du PBR, Bongrain est bien une valeur de rendement et non de croissance puisqu’elle distribue plus de 80% de son résultat net à ses actionnaires. Le ratio du Dividend Payout est stable de 2010 à 2012, ce qui indique donc une politique de distribution de dividendes solide qui correspond au statut de Bongrain d’entreprise arrivant à maturité. Cela corrobore aussi et surtout avec la structure actionnariale de Bongrain. En effet, Bongrain est détenu à plus de 60% par Soparind SCA qui est une holding de sociétés appartenant à la famille Bongrain. Le groupe reverse donc de forts dividendes à ses propriétaires-fondateurs. Nous pouvons observer la différence avec Danone qui n’est pas majoritairement détenue par la famille Riboud et dont la part du bénéfice redistribuée aux actionnaires est, en général, 2 fois moins importante que celle redistribuée par Bongrain. e) Dividend Yield Le Dividend Yield représente le rendement de l'action. C’est le montant des dividendes que verse l’entreprise par rapport à son cours en bourse. Le Dividend Yield mesure ainsi pour une action, le pourcentage de son prix qui sera reversé en dividende. Le taux de rendement moyen paneuropéen dans le secteur agroalimentaire était de 2,9% en 2010, 2,7% en 2011 et de 3% en 2012. (Vernimmen) 20 Share Price Dividend Dividend Yield 2012 45,8 1,3 2,838% 2011 48,41 1,2 2,479% 2010 60,25 1,6 2,656% Le premier constat que nous faisons est que le Dividend Yield de Bongrain est relativement stable de 2010 à 2012 ce qui peut donner un certain sentiment de sécurité aux investisseurs. L’investissement semble donc durablement rentable. Cette stabilité du Dividend Yield, et de la politique de dividende adoptée par Bongrain en général, envoie un signal positif au marché car seules les entreprises bénéficiaires distribuent des dividendes à leurs actionnaires. Enfin, nous constatons que le Dividend Yield de Bongrain est toujours inférieur aux taux de rendement moyen paneuropéen dans le secteur agroalimentaire. Le rendement de l’action Bongrain est donc inférieur au taux de rendement moyen proposé par des entreprises qui agissent sur le même secteur et qui sont donc confrontées aux mêmes risques. Ceci n’est pas favorable à Bongrain, car cela signifie que pour un risque identique le rendement de Bongrain est inférieur à celui proposé par des entreprises du même secteur. En revanche, il convient de noter que le Dividend Yield de Bongrain reste à des niveaux semblables à ceux de Danone (leader mondial). Son Dividend Yield est même supérieur à celui de son concurrent sur l’exercice 2012. f) PER (Price Earning Ratio) Le PER d'une action est égale au rapport du cours de cette action sur le bénéfice par action. Il dépend essentiellement de trois facteurs : la croissance future des bénéfices de la société concernée, le risque associé à ces prévisions et le niveau des taux d'intérêt. Le PER d’une valeur nous indique combien les investisseurs sont prêts à payer pour un euro de bénéfice. Share Price Earning per share PER PER moyen paneuropéen dans le secteur de l’agroalimentaire 2012 45,8 4,49 10,20044543 2011 48,41 3,07 15,76872964 2010 60,25 5,68 10,60739437 16 16 16 21 Nous constatons que le PER de Bongrain est situé entre 10 et 16. Pour la majorité des sociétés, un ratio se situant dans cette tranche est considéré comme bon. Il est plus normal que le PER de Bongrain approche les 10 car c’est une entreprise stable, à taux de croissance (relativement) faibles. Le 2ème constat que nous pouvons faire est que le PER de Bongrain est inférieur à la moyenne du secteur. Le marché prévoit donc une plus faible croissance, voire même un recul des bénéfices. Enfin, nous constatons que le PER de Bongrain entre 2010 et 2012 est inférieur à celui proposé par Danone qui se situe au-dessus de la moyenne du secteur pour 2012. Le marché semble donc plus confiant vis-à-vis de Danone que Bongrain en ce qui concerne la croissance de ses bénéfices. Cela peut sembler logique puisque Danone est le leader mondial du marché alors que Bongrain n’est « que » le 5e groupe mondial avec un Chiffre d’affaire 6,5 fois inférieur à celui de Danone. 22 III. Analyse du bêta Afin de calculer le coût du capital, on a privilégié le modèle du MEDAF et calculé le bêta. Les hypothèses retenues ont été l’existence d’un marché du capital parfait (informations gratuites et accessibles, ni impôt, ni taxe, ni coût de transaction, prêt et emprunt au taux sans risque, actifs négociables et parfaitement divisibles, leurs rentabilités sont gaussiennes, atomicité du marché) et un comportement des agents caractérisé par une aversion au risque, des anticipations homogènes et la rationalité. Même si la modèle du MEDAF a fait l’objet de nombreuses critiques, à cause de ses hypothèses non réalistes, l’imprécision de l’estimation de ses paramètres, et une mise en pratique difficile, elle reste très utilisée dans les entreprises en raison de sa justesse prédictive. 3.1 Capital Market line et combinaisons d’actifs William F. Sharpe écrit en 1964 un article dans The journal of finance l’intitulant Capital asset prices : A theory of market equilibrium under conditions of risk. Dans cet article il s’intéresse surtout à la modélisation du système financier par une approche par les risques. Cette approche est dans la poursuite des réflexions faites par d’autres économistes comme Markowitz , Tobin et Hicks, en 1952, 1958 et 1962 respectivement. Sharpe souhaite à travers sa modélisation réussir à maximiser l’utilité des investisseurs en prenant en compte le risque et les revenus futurs de l’investissement. Les revenus futurs sont calculés grâce à la valeur espérée et le risque à travers l’écart type de cette espérance. Cependant les rentabilités de chaque actif financier ne sont pas indépendantes les unes des autres et ont des relations et donc des risques communs ce qui oblige à Sharpe d’intégrer la corrélation des actifs à sa modélisation. D’autres actifs comme les Bons du trésor n’ont pas de risque par conséquent ces actifs sont considérés par Sharpe comme sans risque. La combinaison d’actifs sans risque et d’actifs avec risque est représentée dans une Capital market line (CML). Par conséquent selon Sharpe si on associe dans un portefeuille des actifs risqués avec des actifs sans risque on pourrait atteindre un niveau de revenus futurs plus élevé tout en ayant un niveau de risque (écart type) égal ou inférieur. 23 L’optimum de l’investisseur est d’avoir la meilleure combinaison des actifs risquées et actifs sans risque. L’investisseur pourra toujours adapter sa combinaison à ses objectifs, c’est-à-dire que s’il cherche une utilité supérieure, il peut emprunter de l’argent mais il prendra forcément plus de risque. Dans le même sens l’investisseur pourra prêter de l’argent au taux d’un actif sans risque s’il souhaite un niveau d’utilité inferieur. L’équilibre de ce modèle repose sur deux hypothèses ce qui implique que c’est un modèle théorique et non réel : premièrement l’actif sans risque doit être disponible et dans les mêmes conditions pour tous les acteurs, deuxièmement il existe une homogénéité dans les décisions des investisseurs. L’équilibre du modèle dépend du prix car les revenus futurs correspondent à l’espérance du prix de l’actif, par conséquent si les acteurs deviennent rationnels et préfèrent un actif qui aura un revenu futur supérieur nombreux vont l’acheter ce qui changera son prix par conséquent la combinaison d’actifs ne sera plus valable et il faudra en trouver une autre. Ceci prouve que le marché est dans une mutation constante pour garantir son équilibre. S’il existe beaucoup de combinaisons d’actifs à l’équilibre, ces combinaisons sont souvent parfaitement corrélées ce qui montre l’existence d’un risque systémique sur le marché. 3.2 Identification des paramètres du bêta en pratique Il est basé sur le fait que seul le risque de marché, ou risque non diversifiable, est rémunéré par les investisseurs dans un tel marché. Le MEDAF, (modèle d’évaluation des actifs financiers) ou CAPM en anglais (Capital Asset Pricing Model), est un sigle désignant le modèle d'évaluation des actifs financiers. Il s'agit d'un modèle de calcul destiné à rendre compte du taux de rendement des actions dans les périodes de marché en équilibre. On estime la valeur attendue d'une action donnée en fonction d'un risque systématique déterminé. Il s'agit de prévoir combien rapportera un actif sur la durée en fonction de l'offre et de la demande attendues dans le cadre d'un marché en équilibre. Le modèle de calcul se base sur la mesure du risque systématique, de la rentabilité attendue sur le marché des actions et sur le taux d'intérêt. Pour les actifs contenant seulement du risque systématique, la rémunération s’écrit à l’équilibre. Ainsi le MEDAF s’écrit selon l’équation suivante : E(ri) = rf +[E(rM)-rf]βi 24 Où : E(ri) : Espérance de rentabilité de l’actif i rf : taux d’intérêt sans risque E(rM) : Espérance de rentabilité du marché [E(rM)-rf] : prime de risque du marché βi = cov(ri,rM)/ var (rM) : il représente la volatilité de la rentabilité de l’actif considéré rapportée à celle du marché 3.3 Les choix effectués L’actif sans risque L’actif sans risque a une rentabilité certaine car son émetteur ne peut faire faillite (Etat solvable). Le taux de l’actif sans risque est fondamental car il sert de base à la détermination de la rentabilité exigée de tout titre financier (définition Vernimmen). Ex : BTAN ou OAT. Pour estimer le bêta, le choix de la période et celui de la durée du placement sans risque doivent être cohérents. Pour l’analyse de Bongrain nous avons estimé notre bêta sur une période de 5 ans (2009 à 2013), nous avons donc utilisé une OAT émise pour une même durée par soucis de cohérence. Le Bulletin mensuel de décembre 2013 sur le site Agence France nous a fourni les adjudications d’OAT de Novembre 2013. Cela nous a permis d’avoir le taux de rendement actuariel (TRA) de 1,02% Hypothèse 1 : Rf = 1,02% La prime de risque La prime de risque mesure les revenus supplémentaires exigés par les investisseurs compte tenu du risque supplémentaire qu’ils assument par rapport à un investissement sans risque. En pratique, l’estimation de la prime de risque de marché peut être obtenue grâce à la prime de risque historique, cette méthode 25 suppose implicitement la stabilité de la prime de risque. Toutefois, les sociétés d’analyses et de conseil européennes estiment la prime de risque moyenne à environ 6%. Nous retiendrons donc ce pourcentage dans le cadre de notre analyse. Pour l’hypothèse de la prime de risque nous avons privilégié un taux sans risque à 10ans (Rf = 2,41%) cf. Excel. En effet, si le bêta ou l’alpha de Jensen se calcule sur du court terme, le coût des fonds propres ou encore du coût du capital s’estime sur une durée relativement grande. (Cf. Excel) Hypothèse 2 : prime de risque = 6% 3.4 L’estimation du bêta et des autres paramètres Le coefficient Bêta est le coefficient essentiel du MEDAF. Il représente la sensibilité de la rentabilité de l’actif par rapport aux variations de la rentabilité du portefeuille de marché. Il a une valeur critique de 1. Il décrit l’exposition d’un actif au risque systématique du marché rémunéré qu’il est impossible de diversifier. Ainsi, le bêta d’un actif financier est défini comme le rapport de la covariance entre la rentabilité de l’actif et celle du marché, sur la variance de la rentabilité du marché. Soit un actif i (Bongrain dans notre étude), On obtient donc : βi=cov(ri,rm)/var(rm) Avec : ri = la rentabilité de l’actif, et rm = la rentabilité du marché Si : βi=1, alors l’actif réplique exactement les variations du marché βi>1, alors l’actif réplique les variations du marché mais les amplifie βi<1, alors l’actif réplique les variations du marché mais les atténue β=0, alors l’actif n’est pas corrélé à l’indice du marché β<0, alors l’actif évolue en sens inverse de celui du Le bêta se calcule de deux manières : - La méthode des bêtas fondamentaux - La méthode des bêtas historiques (celle utilisée dans notre étude) Cette méthode consiste à comparer les cours historiques d’une entreprise à ceux d’un indice boursier en régressant le rendement du titre sur celui du portefeuille de marché. L’indice retenu ici est l’Euronext100. (cf Excel) Une période de 5 ans a été choisie pour le calcul du bêta (entre le 06/03/09 et le 04/03/14) sur la base de cotations journalières. Cette période, relativement longue, permet de gommer les grands écarts de fluctuation et donc d’être plus représentatif d’un point de vue général. Grâce au tableur Excel, le calcul du béta peut se faire de 3 façons différentes (voir fichier Excel) : à la main avec la fonction droitreg par régression linéaire en utilisant l’utilitaire d’analyse. 26 1) Calcul à la main Après avoir téléchargé les données historiques des trois dernières années de l’indice Euronext100 et du cours de bourse de Bongrain, Nous avons ajusté les dates pour s’assurer que seuls les jours de cotations soient pris en compte et ainsi éliminer les données statistiquement « aberrantes » qui correspondent en réalité aux jours fériés etc. Ensuite nous avons calculé les rentabilités journalières de ces deux valeurs grâce à la formule : Soit i notre titre, Ri(t) = (Pi(t) – Pi(t-1))/Pi(t-1). Nous avons continué en faisant une moyenne globale pour obtenir les taux de variations relatives aux prix historiques. (cf Excel) E(ri)= 0,000659068 E(rm)= 0,000589754 Dans la suite de nos calculs, nous avons calculé la dispersion sur chaque valeur journalière considérée pour enfin trouver la covariance entre r i et rm et la variance de rm. Le bêta étant le rapport entre la covariance du titre i et de l’actif du marché sur la variance de l’actif du marché, nous avons donc divisé la somme des covariances par la somme des variances pour obtenir le coefficient bêta. Le coefficient bêta ainsi obtenu est de βi= 0,241791114 (cf. Excel) 2) La fonction « droitereg » Cette fonction permet de corroborer le résultat obtenu plus haut en recalculant le coefficient de régression à partir des rendements journaliers des deux valeurs (celles de l’actif Bongrain et du marché). Une fois le bêta trouvé, il est possible de calculer la rentabilité réelle du titre Bongrain sur la période, appelé « a ». a=RBongrain-βi*REuronext. Ici, a= 0,000516471 (cf Excel). La différence entre a (rentabilité réelle) et la rentabilité espérée (1- βi)*rf nous donne l’alpha de Jensen. L'alpha de Jensen mesure l’écart entre la performance réelle et la performance théorique telle que donnée par le MEDAF, d'un portefeuille, d'une action ou d'un titre. C'est une mesure de la capacité d'un gestionnaire à créer de la valeur pour ses clients en étant capable de détecter les titres ou les actions qui rapportent plus qu'elles ne devraient compte tenu de leur risque et ce pour une période donnée. Ainsi, si : a > Rf(1-β), l’alpha de Jensen est positif donc l’action a réalisé une surperformance durant la période de régression a = Rf(1-β), l’alpha de Jensen est nul et l’action fait aussi bien qu’attendu a < Rf(1-β), l’alpha de Jensen est négatif donc l’action a réalisé une sousperformance. Ici, l’alpha de Jensen est négatif : alpha= -0,00721726, soit une sous-performance annuelle de 83.65%. (cf.Excel) 27 3) Calcul par régression linéaire en utilisant l’utilitaire d’analyse Nous effectuons une régression linéaire à partir des rentabilités de l’indice de Bongrain et celui d’Euronext. (cf. Excel) Voici le résultat obtenu Les deux coefficients trouvés correspondent bien à ceux trouvés à la main, à savoir : a= 0,000516 et βi= 0,24179111. En revanche, cette méthode apporte une précision supplémentaire grâce aux deux tests effectués, celui de Fisher et celui de Student. Ce tableau a d’avantageux qu’il nous donne directement le risque systématique 28 associé au titre de Bongrain : R². Le risque compte ici pour 3,8% du risque total du titre. Quant au risque spécifique, il représente 96,2%. Une corrélation aussi faible entre les risques du titre et celui du marché, peut expliquer que le bêta soit aussi proche de 0. Les fluctuations du marché n’ont quasiment aucun rôle dans les variations du titre. L’erreur-type est de 0,015336624, ce qui est relativement faible et donc vérifie la pertinence du résultat obtenu pour le risque systématique. Le graphique ci-dessous illustre les résultats trouvés : Ce nuage de rentabilisé permet de retrouver toutes les valeurs trouvées (bêta, a, risque systématique) notamment grâce à la droite de rentabilité modélisée par la formule des moindres carrés. 3.5 La prévision de rentabilités Prévisions de rentabilités Rf Cours de Bongrain au 31/12/2012 Cours de Bongrain au 02/01/2013 R normale R Bongrain R anormale 9,5261E-05 48,5 48,5 0,000214825 0 -0,00021483 29 La prévision des rentabilités (normales) avec le modèle de marché se calcule de la manière suivante: (cf. Excel) Pour le calcul des prévisions de rentabilité, nous prendrons un R f sur 10 ans car la longue durée de la prévision permettra de gommer les facteurs qui peuvent affecter ponctuellement les performances de l’entreprise. Rnormale = Rf + β(E(Rm)-Rf) Ranormale = R Bongrain – R normale = -0,00021483 La rentabilité normale à la fin de la journée est de 0% cependant Bongrain a eu une rentabilité de 0,02%. Il y a donc une rentabilité anormale de -0,02%. 3.6 Calcul de coût du capital ou WACC Le coût des capitaux propres correspond au taux de rendement requis des actionnaires d'une entreprise par rapport à la rémunération qu'ils pourraient obtenir d'un placement présentant le même profil de risque sur le marché. Dans notre cas, Rf = 9,5261E-05 (OAT à 10 ans) et l’hypothèse de prime de risque à 6%, on obtient un coût des fonds propres à 0,038607467 soit 3,86% (cf. Excel) Financièrement, le coût de la dette représente le taux de rentabilité exigé par les créanciers d'une entreprise pour refinancer son passif. Il est notamment égal au taux de rendement du marché additionné du spread. (cf. Excel) Suite à notre calcul du rating effectué dans le tableau ci-dessous le spread est de 1% Donc notre coût de la dette est de 0,0241+0,01 = 0,0341 soit 3,41% Détermination du rating 2010 EBIT 128654 Frais financiers 32459 Taux d’intérêts de couverture 3,96358483 Rating A- 2011 107917 47120 2,290258913 BB+ 2012 132039 42099 3,136392788 A- Le coût moyen pondéré du Capital ou WACC « Le coût moyen pondéré du capital est le taux de rentabilité minimal exigé par les pourvoyeurs de fonds de l'entreprise (actionnaires et créanciers) pour financer ses projets d'investissement. Il représente le coût de financement global de l'entreprise ». Vernimmen.net CMPC = (E / E+D) * kE + (D / E+D) * kD * (1 - t) 30 avec E : Capitaux propres K : coût D : Dettes t : taux d'imposition de l'entreprise Capitaux propres Total dettes Total passifs WACC 2010 1162614 1832431 2901856 2,98% 2011 1181109 1860506 3041615 2,89% 2012 1206823 1832431 3039254 2,90% Sur les trois années d’étude, on constante que le taux de rentabilité attendu par les actionnaires et les créanciers est plus ou moins stationnaire. Il est d’environ 2,93%. IV CONCLUSION On peut voir que la cotation de Bongrain est finalement assez indépendante du marché, grâce à son faible Beta. De plus Bongrain semblerait plus être une valeur de rendement que de croissance aux yeux des investisseurs. En effet, la politique de dividende de Bongrain est plutôt généreuse à en juger le Dividend Payout. Cette politique se justifie notamment par la structure actionnariale de Bongrain qui reste un groupe détenu par sa famille fondatrice. C’est une entreprise qui arrive à s’auto-financer sans avoir besoin de faire appel à des institutions financières. Par ailleurs on peut voir que le return en equity est plus élevé que le return on capital employed, par conséquent 31