I- LES CARACTERISTIQUES DE L’IMMIGRATION ITALIENNE
Depuis la seconde moitié du XIXème siècle, plus de trois millions d’italiens se sont installés en France, ce
qui fait que le nombre d’immigrés italiens est le plus fort nombre d’étrangers qui se sont installés en France
à ce jour. Nous allons observer cette immigration étape par étape.
La première vague de cette immigration a eu lieu en 1851. 63000 Italiens ont été recensés. Cette
immigration a été due à un appel de la France qui
avait besoin de main d’œuvre pour faire face à la
révolution industrielle. En effet, la France avait
une croissance démographique en phase de
ralentissement et les principaux pays qui lui
fournissaient le plus de travailleurs (Belgique et
Pays-Bas), par le phénomène d’immigration,
commençaient à connaître une croissance
démographique similaire à celle de la France.
Les italiens qui sont venus s’installer étaient
originaires du sud du pays et la plupart d’entre
eux exerçaient une profession de tailleur ou de
chapelier. En outre, cette immigration a été
facilitée par l’annexion de Nice et de la Savoie
par Napoléon III, ce qui fait qu’à la fin du
Second Empire, en 1870, la population italienne
en France était de cent mille habitants. Par la
suite, elle n’aura cessé d’augmenter. Elle était de 163000 en 1876 et de 240000 en 1881. On constate qu’en
l’espace de 5 ans elle a été multipliée par 1,5. Par exemple, dans les années 1870, s’est développée
l’industrie portuaire, essentiellement à Marseille où près de 75% des étrangers étaient originaires d’Italie et
les italiens représentaient un cinquième de la population de Marseille. Ces Italiens se sont installés dans le
quartier Menpenti et dans les faubourgs d’ouvriers. Ils ont également immigré à Toulon, Nice, Grenoble, et
dans le Sud-Est où ils pratiquaient la pêche Cette accélération de l’immigration a été essentiellement due à
la malaria (maladie infectieuse propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques), résultat du
manque d’hygiène, la pellagre (maladie atteignant les populations pauvres dont la base d’alimentation
contient peu de protéines animales), résultat du manque de la malnutrition et de la misère, mais aussi aux
manques de capitaux et aux mauvais emplois. En 1914, on dénombrait en France quatre cents vingt mille
italiens.
Ensuite, une seconde grande phase de l’immigration italienne a débuté à la fin de la Première
Guerre Mondiale. Celle-ci se déroula principalement dans le Sud-Ouest de la France, majoritairement
dans le Lot-et-Garonne. Cette immigration aura
été menée essentiellement par un homme : Luigi
Campolonghi. Les italiens qui se sont installés
avec lui sont partis de Boudrio et de Molinella,
près de Bologne. Cette immigration dans le Lot-
et-Garonne se sera faite, elle aussi, de façon très
rapide. En effet, les Italiens, pratiquement
absents du territoire lot et garonnais en 1921,
étaient au nombre de 651 en 1924 et au nombre
de 24613 en 1934, soit une augmentation de près
de 370%.
Cette immigration a été due à la fermeture des
frontières étasuniennes à ceux qui n’étaient pas
de White anglo saxon protestant (W.A.S.P), à
une augmentation importante de la population italienne due au très fort taux de natalité, aux luttes ouvrières
(1919-1920), à des troubles agraires, à des contrats de métayages (bail agricole où l’exploitant et le
propriétaire se partagent les récoltes) très défavorables pour les paysans. Le but de cette immigration était
également d’échapper au régime de Mussolini.