Elle doit se prévaloir de ce droit auprès de son médecin
traitant. Celui-ci fera une demande de consultation auprès
des médecins désignés en santé au travail de la Direction
de santé publique, qui procèderont à l’évaluation des
tâches à risque au regard des issues défavorables de la
grossesse.
Si aucun poste disponible ne permet d’éliminer ces tâches
à risque, la travailleuse enceinte non protégée sera retirée
du milieu de travail et bénéficiera des indemnités du
programme Pour une maternité sans danger de la
Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST)
et, ce, jusqu’à la 36e semaine de grossesse ou jusqu’à la
disponibilité d’un poste ne comportant pas de tâches à
risque en milieu de travail.
En tout temps, durant la période de RETRAIT PRÉVENTIF,
la travailleuse enceinte peut être appelée par l’employeur si
un poste de travail conforme devient disponible.
À retenir
Chez la femme enceinte :
¾ Une preuve écrite de vaccination (1 dose) est
suffisante pour la considérer protégée;
¾ En l’absence de preuve écrite ou si l’information ne
figure pas au dossier, une recherche des anticorps
contre la rubéole doit être réalisée;
¾ Si la sérologie est négative, une vaccination doit
être recommandée en post-partum;
¾ Si un test de dépistage s’est déjà révélé positif, il
n’est pas nécessaire de le répéter lors d’une
grossesse ultérieure.
Chez la femme en âge de procréer :
¾ Une preuve écrite de vaccination (1 dose) est
suffisante pour la considérer protégée;
¾ En l’absence de preuve d’immunité (vaccination ou
sérologie), une vaccination est recommandée avant
une éventuelle grossesse. À ce moment, aucune
sérologie post-vaccinale ne devrait être réalisée;
¾ Si un test de dépistage sérologique s’est déjà révélé
positif, il n’est pas nécessaire de le répéter;
¾ Si un test de dépistage sérologique a été réalisé et
s’est avéré négatif (< 10 UI/ml), sans preuve écrite
de vaccination, il est recommandé de vacciner
avant une éventuelle grossesse. À ce moment,
aucune autre sérologie post-vaccinale ne devrait
être réalisée.
Il peut être difficile d’obtenir une preuve écrite de
vaccination au moment de la première consultation
prénatale. À tout le moins, ces recommandations
permettront de ne pas répéter la sérologie lorsqu’elle a été
positive une fois ou s’il y a une preuve de vaccination au
dossier.
Références :
• MSSS, Protocole d’immunisation du Québec (section 10.2.1)
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/vaccination/index.php?docume
ntation_pro
• INSPQ, Comité sur l’immunisation du Québec, Avis no :
RUBÉOLE/2010/024 (disponible auprès de la Direction de santé
publique)
• Plotkin, Vaccines, 2008
Dépistage de la Syphilis chez la femme enceinte
Y auriez-vous pensé?
Un enfant de 3 mois s’est présenté avec des lésions
érythémateuses desquamantes aux quatre membres, une
hypotonie des membres supérieurs, une rhinite, un retard
de croissance, une atteinte osseuse, une
hépatosplénomégalie et une anémie. Sa mère, d’origine
canadienne française, est en bonne santé. À 4 mois de
grossesse, tous les dépistages étaient normaux, incluant
les sérologies VIH, rubéole, hépatite B et le VDRL.
En janvier 2011, ce cas a été déclaré à la Direction de
santé publique de Montréal; il s’agissait d’un cas de
syphilis congénitale.
Le dernier cas déclaré, avant celui-ci, d’une mère
québécoise, remonte à l’année 2000. Au Canada, 39 cas
de syphilis congénitale ont été déclarés entre 2005 et
2009. Le nombre de cas de syphilis a explosé au Québec,
au cours des dernières années. Il était de 3 cas en 1998 et
de 511 cas en 2010. La presque totalité de ces cas
concernent des hommes ayant des relations sexuelles
avec d’autres hommes (HARSAH). Dans une faible
proportion ces hommes ont aussi des relations sexuelles
avec des femmes.
Le nombre de cas a fortement augmenté en 2009 et 2010
chez les femmes, dont les trois quarts étaient en âge de
procréer.
Les infections durant la grossesse peuvent provoquer des
avortements spontanés et des décès néonataux, en
particulier aux premiers stades de la maladie.
Les nouveau-nés atteints sont asymptomatiques à la
naissance. Les premiers symptômes surviennent autour de
3 à 4 mois de vie. Pour un diagnostic définitif les tests
sérologiques doivent être associés avec un suivi médical
jusqu’à l’âge de 6 à 18 mois.
La syphilis congénitale peut être prévenue grâce au
traitement précoce de l’infection chez la femme
enceinte.
Pour prévenir la syphilis congénitale et ses
conséquences, il faut :
¾ Faire un dépistage systématique de la syphilis à la
première visite de grossesse (bilan prénatal de
base) et assurer le suivi des femmes avec un
résultat positif;