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1- INFOS DE L’AFSSAPS, DE L’EMA ET DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
A) Retrait de l’AMM des spécialités à base de buflomédil (Fonzylane et 15
génériques)
Vasodilatateur périphérique destiné à traiter les symptômes de la claudication
intermittente provoquée par l’obstruction des artères des membres inférieurs, le buflomédil
était sur le marché depuis 1974.
La suspension de l’AMM effective à la date du 17 février 2011 fait suite à une
réévaluation du rapport bénéfice-risque du buflomédil : efficacité jugée très faible et d’effets
indésirables graves neurologiques (myoclonies, convulsions, état de mal épileptique) et
cardiaques (troubles du rythme cardiaque) lié au mésusage (non respect de l’indication, des
contre-indications, de la dose, de la surveillance de la fonction rénale) alors que ce
médicament présente une marge thérapeutique étroite. Ce risque a été identifié de longue
date, 1997, puis 2006. Malgré des recommandations pour une utilisation plus sûre :
adaptations du RCP, diminution du conditionnement des formes orales, limitation des
indications, suppression du dosage le plus fort (300 mg), le risque d’effets indésirables s’est
avéré persister d’où cette décision maintenant définitive.
B) Le retrait du marché des spécialités à base de dextropropoxyphène effectif à
la date du 1er mars 2011
C’est l’aboutissement attendu des décisions prises ces derniers mois à la suite de la
Commission européenne du 14 juin 2010, demandant le retrait du marché européen de
toutes les spécialités contenant du dextropropoxyphène dans un délai maximal de 15 mois.
Cette décision suivait les conclusions du réexamen de l’ensemble des données d’efficacité et
de sécurité disponibles par l’EMA (Agence Européenne du Médicament), qui a considéré que
les preuves de la supériorité de l’association paracétamol-dextropropoxyphène par rapport
au paracétamol seul étaient insuffisantes au regard du risque de décès en cas de surdosage
accidentel ou volontaire.
Comme annoncé en novembre 2010, lors de la diffusion de la mise au point sur la
prise en charge des douleurs de l’adulte modérées à intenses, l’Afssaps procède à ce
retrait avant la fin du délai maximal de 15 mois.
La décision de ce retrait était renforcée par les résultats d’une étude communiqués par
la FDA le 19 novembre 2010. Ces nouvelles données suggèraient que le risque d’allongement
de l’intervalle QT, connu en cas de surdosage, peut survenir à des doses de l’ordre du double
des posologies quotidiennes maximales recommandées en France. Dans cette étude versus
placebo durant 11 jours, des volontaires sains ont reçu du propoxyphène à doses croissantes,
jusqu’à 900 mg. L’intervalle QT a été trouvé prolongé de près de 30 msec, 7 heures après la
dernière dose de 600 mg et de 38 msec, 2 heures après la dernière dose de 900 mg. Un
allongement peut être considéré comme correspondant à un risque significatif d’arythmie.
L’étude a de ce fait été arrêtée prématurément. En raison d’une diminution de l’élimination
hépatique et rénale, le sujet âgé pourrait être exposé à ce risque aux doses thérapeutiques
maximales de dextropropoxyphène recommandées en France.
Une mise au point sur la prise en charge des douleurs modérées à intenses de l’adulte
est disponible sur le site de l’Afssaps depuis novembre 2010 où elle peut être consultée. Il y
est en particulier rappelé que l’arrêt du dextropropoxyphène chez un patient habitué à
prendre ce traitement nécessite de réévaluer la douleur, les attentes du patient et sa prise en
charge médicamenteuse. Un bilan de la consommation totale de médicaments, y compris ceux