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Transversales
nSCIENCE / CULTURE / N°70 /août 2001
LE RAPPORT D’ÉTAPE
LE RAPPORT D’ÉTAPE
L’insécurité routière en ville a pour
effets directs de nombreux morts et
blessés et des effets indirects sur les
mode doux (marche, bicyclette) qu’elle
affecte plus que les autres :
-elle fait reposer sur les parents une
obligation d’accompagnement des
enfants à l’école ;
-elle rend souvent délicate la traver-
sée des rues par des personnes âgées
ou à mobilité réduite;
-elle réduit l’usage de la bicyclette
(déjà pénalisée par la pollution, car
c’est quand on fait un effort que l’on
respire le plus).
D’après (Réf. 6, p.22), « Les acci-
dents dans les transports collectifs
ne font que deux à quatre cents vic-
times par an, mais sont en général
beaucoup plus médiatisés. »
Rapporté au voyageur-kilomètre, le
taux d’accident des transports collec-
tifs est 10 fois inférieur à celui des
transports privés de la route.
On trouvera dans (Réf. 54, p.40) une
discussion sur l’élément central de la
valorisation de la sécurité, à savoir le
prix de la vie humaine. Il est proposé
dans (Réf. 54, p. 42) d’adopter pour la
route, les valeurs de référence issues
de l’étude de M. Le Net (valeur 1993),
soit 3600 kF pour un tué, 370 kF pour
un blessé grave (674 kF au Royaume-
Uni), 200 kF pour un blessé moyen et
79 kF pour un blessé léger (52 kF au
Royaume-Uni). La valeur du mort,
selon la circulaire en vigueur de la
direction des routes, était de 1860 kF
en valeur 1990. Malgré ce relèvement,
le coût de la mort reste en dessous
des estimations retenues par des pays
comme le Royaume-Uni (5
1994) ou l’Allemagne (4
valeur en 1992). Cette revalorisation
pourrait justifier des investissements
de sécurité, notamment pour les pié
tons et les cyclistes.
D’après (Réf. 57, p.23) (résultats de
l’étude de M. Le Net), le coût global
des accidents corporels en 1993 a été
de 61,4 milliards de francs. Avec les
dégâts matériels, le coût de l’insécurité
routière est estimé à plus de 121 mil
liards de francs en 1993.
guillon de la reconstruction pour nous aider
dans cette entreprise!
Nous avons en revanche la preuve permanente
que notre représentation actuelle de la richesse,
et l'usage contre-productif que nous faisons de la
monnaie, aggrave les problèmes auxquels nos
sociétés sont confrontées au lieu de nous aider à
les résoudre. Dans la plupart des dossiers qui ont
été au cœur des débats publics de ces derniers
mois, de la vache folle à l'Erika, de l'amiante aux
accidents de la route, des conséquences de la
grande tempête de décembre 1999 à la crise des
carburants de l'automne 2000, il y a toujours un
élément commun que l'on oublie curieusement
de rappeler :
ces catastrophes sont des bénédictions
pour notre produit intérieur brut.
dont la progression s'exprime par un mot qui
résume à lui seul la grande ambition de nos
sociétés matériellement développées et éthique
ment sous développées : la croissance !
Plus de destructions =plus de PIB
Car les centaines de milliards que coûtent à la
collectivité ces destructions humaines et envi
ronnementales ne sont pas comptabilisées
comme des destructions, mais comme des
apports de richesse dans la mesure où elles
génèrent des activités économiques exprimées
Le coût de l’insécurité routière
Extraits des annexes traitant des effets indirects de l’insécurité routière
dans le rapport au ministre de l’environnement “Pour une politique soutenable des transports” (février 2000).
Dans un langage technocratique et abstrait, les coûts humains de cette insécurité sont chiffrés avec précision.